« Nom : Iseult « Prénom(s) : O'Reilly « Sexe : Féminin « Âge : 35 ans - quelle question indiscrète ! « Origine Génétique : Mutante « Origine Géographique : Irlande « Métier : Chanteuse lyrique, mais elle ne vit pas vraiment de cela... « Date de Naissance : 12 novembre 1990 « Lieu de Naissance : Floatsam, Irlande « Orientation : Hétérosexuelle, forte préférence pour les hommes riches
Description Physique
Iseult est une femme magnifique. C'est indéniable. Mais c'est une beauté au charme point particulier. Ce n'est pas une fontaine de lait aux mamelles protubérantes, une usine à fantasme aux cuisses dodues ou encore une soubrette aux lèvres digne du plus pulpeux de tous les brugnons espagnols. Le charme d'Iseult est ailleurs, dans ces vieilles photos jaunies de la jeunesse de nos grands-parents, sur ces toiles oubliées que la poussière câline, sur ces miniatures si délicates qu'on trouve parfois dans le fond des assiettes de porcelaine. Son allure légère et fragile lui donne un peu l'air d'une orchidée faite humaine. Sa chevelure est telle une flamme que le vent anime, sa peau le nacre irisée que l'eau caresse. Ses yeux sont aussi bleus que peut l'être le ciel à l'aurore. Quand elle est immobile, Iseult ressemble à s'y méprendre à une poupée de porcelaine de la collection de nos aïeux, de ces figures frêles et mystérieuses à la fois. Ses lèvres ont cette même douceur, et son sourire cache autant de secrets. Ses traits sont d'une finesse décourageante, et ses couleurs tout autant contrastées.
Toujours très propre sur elle, elle sait qu'aux yeux des hommes, l'emballage du cadeau importe autant que son contenu. Elle ne lésine pas sur les moyens pour être élégante, et n'achète que très rarement ses vêtements à la hâte. Au contraire, elle consacre des journées entières à ses séances de shopping. Ce n'est toutefois pas une maniaque frénétique de l'achat compulsif : elle calcule et choisit ses tenues avec beaucoup de soin et d'ingéniosité. Sa passion, toute innocente cette fois, pour le chant lyrique qu'elle pratique lui a donné un goût certain pour la mise en scène dans tous les aspects de sa vie, y compris donc dans son apparence, ses tenues sont rarement d'une totale sobriété. Il s'y cache toujours une fantaisie, toujours une extravagance qui sert le même but : plaire, séduire, charmer. Comme la robe de ces fleurs exotiques qu'on ne trouve qu'au cœur des compositions florales les plus exquises, Iseult rivalise de savoir-faire et de justesse en la matière, et peut-être doit-elle cela à la compagnie et aux conseils précieux de ces riches créateurs de mode qu'elle a tenu un temps entre ses griffes.
Plutôt grande pour une femme, puisqu'elle culmine à près d'un mètre soixante-quinze, elle n'est pas bien épaisse, la balance n'affichant jamais plus de cinquante cinq kilogrammes. Il faut se méfier toutefois, ces données sans saveur cachent une femme teigneuse et agitée : très nerveuse quand elle se sent menacée, elle s'anime en tout sens, ce qui peut parfois confiner à l'hystérie. Si vous saviez le sort qu'elle réserve à ces malotrus qui l'estiment assez faibles et qui cherchent à lui arracher son sac à main dans la rue...
Description Mentale
Iseult O'Reilly n'est pas folle. Elle a simplement des prédispositions pour la violence et l'hystérie, dans l'intimité d'une pièce sombre et préservée des regards indiscrets. Femme aussi indomptable qu'imprévisible, elle n'est pas de ces poules dociles qu'on promène et qu'on exhibe comme une belle prise. Jouer avec elle, c'est jouer avec le feu. Donnons dans la vanne facile : aussi belle qu'une rose, et non moins épineuse. Quand on détient un pouvoir assez spectaculaire, la tentation de la mégalomanie est grande. C'est là toute la subtilité du tempérament, plutôt simple à comprendre, de la belle dryade : bien qu'elle brûle intérieurement des feux volcaniques de l'ambition, son apparence est angélique, douce et avenante. On lui donnerait le bon Dieu sans confession tant elle paraît vierge du vice. C'est un leurre, un appât pour les hommes trop sûr d'eux et trop faibles d'esprit. Ils la voient tous comme une friandise, elle les voit comme autant de proie facile.
En dehors de cela, Iseult est une femme intelligente et une manipulatrice chevronnée, mais il faut apporter quelques précisions. Certains esprits manipuleront toujours et à chaque fois avec une précision chirurgicale, ils vivent de cela. Iseult ne voit aucune raison d'être si délicat dans certains cas, et là s'exprime son goût pour la violence et le sang, car elle est une meurtrière impitoyable, parfois cruelle. Certains des mutants qui ont eu l'occasion de la croiser – et d'en réchapper – racontent que lorsque sa couverture est menacée, elle quitte la vie publique et se réfugie dans des lieux abandonnés, notamment les égouts, où elle crée ce qui ressemble à une forteresse végétale, et qu'elle s'y adonne à des rituels sanglants et vénéneux. C'est une rumeur partiellement fondé car en effet, quand l'heure est à la discrétion et à la fuite, Iseult ne dédaigne pas les zones souterraines, les égoûts, ou les endroits éloignés des zones urbaines où elle peut entrer en communion avec la nature. De là à dire qu'elle y attire ses victimes pour pratiquer des rituels plus ou moins mystiques...
Toutefois, il faut préciser qu'effectivement, Iseult a été très croyante pendant un temps, mais qu'aujourd'hui Dieu n'est plus qu'un prétexte commode : si le Créateur n'avait pas voulu qu'elle use et abuse de ses pouvoirs, il ne les lui aurait pas donnés. Logique implacable, du moins à ses yeux. De fait, elle n'a aucun scrupule, jamais, et jamais elle n'aura la faiblesse de remettre en cause aucune de ses actions, bien que nombre d'entre elles soient le fruit de son impulsivité. Elle n'éprouve jamais aucun remord d'aucune sorte, aucun regret d'aucune espèce. C'est assez remarquable, considérant le noirceur de certains de ses actes. En effet, convaincue de posséder un pouvoir hors du commun tenant d'un attribut divin, Iseult aime enrober ses crimes, comme tout le reste, d'un certain décorum, d'où certains ont cru deviner un goût pour la mise en scène ritualisée. Tout en imagination et en variété, elle ne tue jamais deux fois de la même façon, et ne laisse jamais de signature propre. Parfois c'est délicat, parfois c'est violent. Parfois c'est magistral, parfois c'est simple. Parfois c'est distingué, parfois c'est très grossier. Elle s'adapte à chaque fois sans jamais se départir d'une certaine originalité dont elle tire grande fierté. Pour être tout à fait exact, elle pourrait donner des leçons en matière d'assassinat réussi, même si elle préfère garder ses secrets pour elle !
Autre point notable, on pourrait croire qu'elle a mis ses talents au service de la cause des mutants, notamment des mutants réputés hostiles aux humains et aux mutants aidant les humains. C'est une fausseté : pour l'heure, elle tue indifféremment quiconque s'oppose à elle, les humains comme les mutants. Elle n'a que peu d'intérêt pour la politique en elle-même. Elle sait simplement que ceux qui luttent contre les mutants sont ses ennemis, que ceux qui lui cherchent des noises sont ses ennemis, et que ceux qui ne sont pas d'accord avec elle sont ses ennemis. En vérité, peu sont ceux qu'elle considère comme ses alliés ou ses amis. Elle ne tue pas tout le monde systématiquement, bien sûr, certaines personnes sont plus utiles mortes que vivantes. Les hommes riches qu'elle trait, par exemple. Pour l'heure, elle n'a suivi avec attention les événements relatifs aux mutants et aux hommes que dans l'idée de se tenir au courant. Trop sûre d'elle sans doute, elle se moque d'être fichée ou recherchée, elle sait se cacher et se plaît même à être considérée par les autorités comme une menace. Son assurance n'est toutefois pas de l'orgueil, mais plutôt un autre aspect de sa personnalité par certains aspects délirante : étant trop imprévisible pour être suivie ou manipulée, et trop impulsive pour être adoucie ou amadouée, il n'y a jamais que la force qui pourra la faire ployer.
Particularités
En dehors de son activité principale qui est de prendre aux hommes riches un peu de leur dignité et beaucoup de leur fortune, Iseult est une chanteuse lyrique. Cela s'entend, cela se voit. Sa voix a ces particularités propres aux coloratures, cette facilité à courir sur l'ambitus que des années de travail conforte et façonne. Depuis sa plus tendre enfance, elle ne vibre véritablement qu'en chantant et bien qu'elle éprouve un plaisir non feint à délester les hommes de leur fortune, c'est sur la scène d'un auditorium qu'elle se sent le mieux quand, le temps d'une chanson, elle oublie les horreurs de ce monde. Elle sait devoir à ses talents de femme vénale et impitoyable d'avoir pu recevoir une éducation musicale approfondie qui a fait d'elle non pas la voix du siècle, mais une voix appréciée de ses publics.
De fait, Iseult n'a reçu aucune véritable instruction classique : le temps qu'elle passa en Irlande suffit à peine à lui apprendre à vivre, à lire, écrire et compter, et à son arrivée aux Amériques, elle n'était pas très futée comme elle le confesse elle-même. Mais en plus d'un pouvoir tenant du divin, Dieu lui avait donné l'arme féminine par excellence, la beauté, et au fil des années, elle a pu ajouter d'autres cordes à son arc, devenant un beauté cultivée, à la conversation agréable et distinguée. C'est une chose qu'il lui fut nécessaire d'apprendre avec le temps, au contact de tous ces hommes issues d'une couche de la société où toutes ces futilités ont leur importance. Ce n'est certes pas dans la pauvre petite bourgade de Floatsam, chez les sœurs, qu'elle aurait appris la différence entre le Madère et le Cherry !
Secrètement, elle rêve sans doute d'un monde dont elle serait la maîtresse incontestée, assises sur un trône d'or est de rosier, sans une seule autre femme, et avec tous les hommes du monde à ses pieds, du puceau indécis de dix-neuf ans au vieillard amer de quatre-vingt ans. Tous l'aimeraient et la craindraient, tous l'adoreraient comme leur seule et unique déesse. Légèrement mégalomane, la belle Iseult souffre également d'une angoisse certes sourde mais tout autant disproportionnée : elle craint la vieillesse comme le petit peuple médiéval craignait la peste et la foudre. Ainsi s'explique en partie l'attention presque démesurée qu'elle porte à son enveloppe corporelle. Elle lui réserve tout le soin qu'une mère a pour ses enfants, et qu'elle soit versé dans les médecines alternatives n'est pas un hasard : une phytokinésiste qui prend des bains d'argile rose, qui couvre trois fois par semaine ses cheveux d'un imbroglio d'huiles végétales et qui se brosse le cuir tous les jeudis avec un cirage de sa conception naturellement composé exclusivement de produits de la flore (elle vous donnera la recette, si vous voulez!), avouez que cela tient du comble et du ridicule ! Pourtant, c'est un grotesque auquel Iseult se donne bien volontiers.
Groupe et Pouvoir
« Groupe : Mutants Hostiles « Raisons : Quand on est une femme vénale et vénéneuse comme Iseult, peu de choix s'offrent à vous. La paix et la soumission ne sont jamais une option. Iseult est une femme qui sait ce qu'elle veut et qui ne lésine pas sur les moyens pour parvenir à ses fins. Pourquoi aurait-elle choisi d'intégrer la masse des moutons bêlant à qui mieux mieux leur obéissance ? Un fond de folie furieuse, un soupçon de provocation et un zeste de goût pour le meurtre, et le tour est joué, vous avez une femme décidée à contrôler sa vie et celle de ceux qui s'en remettent à elle. Quand elle veut quelque chose, elle tend simplement la main pour l'attraper. C'est d'une simplicité monstrueuse : elle n'a aucune notion de justice, de bien, de mal. Ou plutôt, elle a intégré ses notions au point de s'être faite elle-même le cœur de sa morale. Ce qui lui est profitable est bien. Ce qui lui est préjudiciable est mal. Alors nécessairement, quand les gouvernements du monde entier ont pris en main le « problème mutant », elle a pris le parti de grossir le problème. Ce n'est pas qu'elle lutte contre les gouvernements et les autorités par principe ou par conviction. C'est plutôt qu'elle ne voit pas pourquoi ces politiciens purineux et braillards auraient le droit de décider pour elle de quoi faire de ses pouvoirs. Au fond d'elle-même, elle voudrait faire du crâne de ces têtes d’œuf des pots pour ses géraniums. Ils seraient tellement plus utiles ainsi ! Elle n'a cependant pris part activement à aucun des grands événements de ces dernières années. Cela changera peut-être, si elle y trouve un intérêt...
« Pouvoir(s) : Phytokinésie « Description : Tout élément de la flore lui obéit au doigt et à l’œil. Enfin, au pistil et à la feuille. Ses capacités lui donnent le pouvoir de commander aux plantes, aux fleurs, aux moisissures, aux arbres, l'assiette est assez vaste et bien sûr, il lui est plus facile de faire vibrer tourbillonner une liane que d'ordonner une polka entre deux saules pleureurs. Par ailleurs, elle peut influencer la croissance de ces mêmes végétaux qu'elle contrôle. En sa présence, un gland peut prendre racine et devenir un chêne d'apparence centenaire en quelques instants. Elle ne peut cependant pas changer la nature génétique du végétal en question, ainsi par exemple elle ne pourra pas faire pousser des cactus sur un chemin de trèfle sans y planter d'abord un cactus.
Concernant le contrôle croissance des végétaux, c'est devenu aussi naturel que la respiration. La puissance de son pouvoir dépendra de son état, de sa détermination et de sa concentration. Plus la fatigue sera grande, mon elle aura d'influence. Plus la détermination sera forte, plus les résultats seront ceux qu'elle attend. Moins la concentration sera volatile, plus rapide sera l'action de son pouvoir. L'influence concerne toutes les phases de la vie du végétal : la germination, la croissance, l'enracinement, la floraison, la nouaison, la reproduction, la fructification. Cependant bien sûr, elle ne contrôle pas la pollinisation puisqu'il s'agit d'une affaire d'insectes. Vos parents, tentant de vous expliquer comment on fait les bébés, ne vous ont-ils jamais parlé des petites abeilles ? Là n'est cependant pas le sujet. Dans l'absolu, il lui suffit du végétal pour influer sur sa croissance, mais il va de soi qu'une graine qu'elle aura fait germer et fleurir dans un lieu privé d'une source valable de nutriments pour le végétal condamne ce dernier à une espérance de vie très limitée dans le temps. Par ailleurs, il faut que le végétal soit vivant, ce qui peut paraître idiot à dire mais il faut le préciser : Iseult ne pourra pas redonner vie à une fleur séchée ; en revanche, elle pourra influer sur la croissance d'un arbre partiellement calciné.
Concernant le contrôle des végétaux, la kinésie de la flore, elle lui permet de faire de tout végétal à portée un extension d'elle-même qu'elle contrôlerait à distance. À son seul désir, le lierre devient serpent, l'arbre devient combattant, l'iris sert le café... J'exagère, certainement, mais vous avez compris. Jamais l'iris ne sert le café, il a bien trop d'orgueil pour cela. Plus sérieusement, en usant d'une énergie qu'elle puise à la fois dans ses forces psychique et corporelle, elle commande au végétal et naturellement, si faire s'agiter un tapis de mousse ou tourbillonner une glycine ne lui demande aucun effort particulier, user d'une peuplier comme d'un Arbre gardien façon Tolkien lui demandera bien davantage d'énergie et s'il lui prenait l'envie d'aller dans une forêt de hêtre pour faire de chaque arbre un soldat de son armée ligneuse, elle y perdrait tout bonnement toutes ses forces et sombrerait dans un coma profond, sinon pire ! Heureusement pour elle, et pour vous, la belle Iseult sait ses limites et n'abuse jamais de ses pouvoirs. Elle n'en a guère besoin, il lui est assez utile même dans ses plus petites expressions.
Pour l'utilisation de l'un ou l'autre, un contact physique, visuel, tactile ou même auditif, visons large, n'est pas nécessaire avec le végétal. En effet, il suffit qu'il y ait dans les parages une jardinière, un massif floral ou même un sous-sol terreux pour qu'elle puisse y puiser de quoi utiliser son pouvoir. Ainsi, pour l'exemple, peut-elle faire jaillir d'un sol même couvert d'une couche de ciment un végétal pour la défendre d'éventuels agresseurs. Bien sûr, la couche de ciment ne doit pas être si épaisse. Pour poursuivre, par exemple, elle ne pourra pas faire venir un végétal jusqu'à elle depuis le haut de la tour de l'Empire State Building, tenter le coup serait pure perte de temps ; en revanche, depuis le première étage de la tour Eiffel, si elle y met toute sa concentration, elle pourra faire jaillir du sol des lianes agressives et couvrir de verdure les pieds de l'édifice. N'est-ce pas la classe ? Allez, avouez !
Dissimuler son pouvoir est chose facile, il lui suffit de ne pas l'utiliser publiquement. Et comme il ne nécessite qu'un peu de concentration de sa part, sans geste ou babillage d'aucune sorte, elle peut l'user en toute discrétion dans la foule. Toutefois, si elle l'utilise dans un dessein que d'aucun diraient malveillants, à quoi bon être discret, surtout quand on est adepte, comme la belle Iseult, du spectacle son et lumière ?
Histoire
« […]Je me permets d'expédier ce courrier à la hâte avant de vous faire parvenir le rapport complet de mon enquête. Comme je vous l'ai dit au téléphone, je souhaite que cette affaire me soit retirée sans délai, et je vous informe que j'ai déjà pris des dispositions pour quitter définitivement le pays. Toutefois, à raison de toute l'estime que j'ai pour vous et pour honorer la confiance que vous avez placé en moi en me confiant ce dossier, je vais tout de même vous communiquer ce que mon rapport ne révèle pas. Un rapport officiel n'est pas l'idéal pour exposer la vérité quand celle-ci semble trop dangereuse, aussi je compte sur vous pour faire bon usage de cette lettre.
Ce que vous allez lire est le compte-rendu exhaustif de tout ce que j'ai pu recueillir comme information au sujet de celle que les journaux appellent la Ciguë d'Atlanta, de sa vraie identité Iseult O'Reilly. Vous remarquerez au fil de votre lecture qu'il faut lier les tragiques événements qui ont frappé la ville d'Atlanta à ceux, non moins dramatiques, qui ont touché tant d'autres territoires : la Ciguë d'Atlanta, l’Équarrisseur de Philadelphie, le Cannibale de Chicago et la Nonne de Floatsam pour une affaire ne touchant pas le sol américain, ne sont en vérité qu'une seule et même personne. Comment puis-je être si sûr de l'identité de ces quatre criminels, et pourquoi ne pas le révéler dans le rapport officiel que je dois vous rendre ? Parce que cette femme, ce monstre de cruauté en a après moi et parce qu'elle tient mon fils. Elle m'a fait promettre de me le rendre sain et sauf si j'acceptais de « perdre sa trace » et de quitter le pays. J'ai feint d'accepter, et vous comprenez mieux pourquoi mon rapport sera vide d'informations valables. Toutefois, je ne peux me résoudre à quitter le pays sans faire rien qui puisse empêcher ce monstre de perpétrer ses atrocités, c'est pourquoi je vous demande de lire ce qui va suivre avec la plus grande attention. Cette somme d'information est le fruit de plusieurs années de travail, compilant tout ce que j'ai pu recueillir comme témoignages et informations, rumeurs et faits indiscutables. Je n'ai pas la prétention de me prêter au jeu du profilage si cher à nos supérieurs, mais j'espère que ces éléments seront utiles à déterminer à la fois d'Iseult O'Reilly et à vous donner les pistes à suivre pour trouver les preuves nécessaires à son inculpation, son arrestation et sa condamnation.
Iseult O'Reilly naît en Irlande, dans la minuscule bourgade de Floatsam, de parents si pauvres que même les rats avaient déserté le taudis qu'ils habitaient. Ils vivotaient tant bien que mal du travail du paternel, un homme qui offrait ses bras à droite et à gauche. Sans éducation ni qualification, il ne pouvait aller bien loin dans la vie, sinon au fond des bouteilles qu'il buvait à raison d'une ou deux par jour. La mère était un peu sotte et très catholique, alors bien sûr à ses yeux son mariage comptait plus que tout le reste. On se demande comment la petite Iseult a survécu à ses premières années : elle dormait dans ce qui semblait être une panière pour chien, et je me demande si sa nourriture n'était pas souvent le repas dont le chien n'avait pas voulu. Ces témoignages exagérés, recueillis auprès d'habitants de Floatsam qui ont connu la petite maisonnée, nous montrent en tout cas que les O'Reilly étaient très pauvres et ce depuis longtemps. On ne sait rien des origines du père, ce type un peu louche qu'on avait vu revenir de Dublin avec sa nouvelle femme, cette bigote citadine plus pieuse que le Pape. À leur arrivée dans la bourgade, en 1987, ou peut-être en 1988, ils prirent leurs quartiers dans une petite maison abandonnée et en ruine, la seule qu'ils pouvaient s'offrir. La petite Iseult alla bien sûr à l'école communale et au catéchisme, mais je ne saurais dire quel genre d'enfant elle était. Tout ce que je puis supposer, c'est qu'elle n'était pas très heureuse, car l'une de ses maîtresses d'école, aujourd'hui décédée, écrivait en 1997 dans son journal intime, que sa sœur a conservé : « […] et j'aime mes petits, surtout le petit Jorham qui aime les avions, et aussi le petit Clark qui connaît toutes ses récitations, et encore la petite Iseult avec son sourire magnifique et qui chante comme un petit ange tombé du ciel... Comme je la plains de vivre parmi tous ces imbéciles intolérants ![...] ». Bien que le nom de famille ne soit pas mentionné, les dates correspondent, et une anecdote, recueillie de la bouche-même d'une cousine de la mère d'Iseult, nous permet de confirmer que la petite n'était pas gâtée par la vie. Figurez-vous la scène, le père, la mère et la fille sont reçus chez cette cousine qui les accueille pour quelques jours de repos dans ses appartements de Limerick. Pianiste, elle honore ses convives d'un petit concert. Bienveillante, elle invite la petite Iseult à la rejoindre et à l'accompagner au chant en suivant l'air et les paroles. La chanson est simple, la petite s'en sort bien, mais voilà que le père s'énerve et gifle la petite. La pauvre fond en larmes. Le père la déculotte et rougit ses fesses d'une imposante marque rouge une première fois, puis une deuxième, puis une troisième, puis une quatrième avant de brutalement la repousser sur le sol et de quitter la pièce pour aller, très certainement, boire une bouteille de cherry. Vous le comprendrez très certainement, le père d'Iseult était violent. Inutile de chercher bien loin la raison : née mutante et recensée dès sa naissance, son père voyait en elle un monstre, soit qu'il se forgeât cette opinion lui-même, soit qu'il l'accueillît comme paroles d'évangile de la bouche de certains médias. Rares étaient ceux qui acceptaient la situation de la petite, et en dehors de sa mère et de cette maîtresse d'école, ceux qui savaient, presque tout le monde, menaient la vie dure à la jeune demoiselle. Sa mère, qui souffrait probablement autant que sa fille des affronts et des insultes qu'elle subissait au quotidien, eut pour elle un ultime geste d'affection en souhaitant la sauver du monde : elle la convainquit de prendre le voile et de s'offrir comme future nonne dans un couvent très isolé près de Floatsam. La petite était sans doute trop jeune pour comprendre, et vu que sa mère était la seule personne qui ne la brutalisait pas constamment, elle ne dut pas opposer trop de résistance.
Hélas, les cloîtres portent bien leur nom. Aucune information n'a filtré, et même l'intimidation n'a pas suffi à délier la langue de ces grenouilles de bénitier silencieuses. Tout ce que je sais, c'est que la petite est entrée au couvent le 12 avril 1998, et qu'officiellement elle n'en est jamais sortie puisque tous les membres de ce couvent ont été retrouvés morts, cadavres enchevêtrés dans les ruines de l'édifice comme autant d'insectes pris aux pièges d'une toile d'araignée végétale. L'affaire a fait peu de bruit, l'Eglise de Rome ayant œuvré à maintenir ce silence. Toutefois le lien avec Iseult O'Reilly me semble évident, et je m'étonne même qu'on ait pu faire entrer une mutante au sein d'un ordre religieux[...] »
La lettre s'achevait ainsi. Alors que ses yeux parcouraient les lignes tremblantes écrites de la main du père de son prisonnier, son visage s'était fendu d'un sourire hystérique. Son rire éclata dans la pièce comme les milles morceaux de papier de la lettre qu'elle déchirait avec acharnement. Le jeune homme prisonnier, ligoté et maintenu au sol par des liens de lierre et de ronces, songea que sa geôlière était vraiment folle.
« Vraiment, ton père est trop drôle ! »
L'otage manqua de vomir. Face à lui, le cadavre de son père n'était plus qu'un pantin de chair et de sang à peine coagulé, animé par l'entrelacs de lianes végétales. La marionnettiste n'était autre que cette femme qui le tenait captif.
« Et il s'imaginait que je ne l'avais pas vu venir, ce minable ! Le voilà bien puni d'avoir voulu jouer avec moi, non, non ? Qu'en dis-tu ? Tu n'es pas très bavard... »
Le malheureux aurait souhaité hurlé tout le dégoût et toute la haine que lui inspirait la vénéneuse Iseult O'Reilly, mais le bras armé d'un cactus le bâillonnait.
« Mais tu as de la chance, je sais aussi me montrer clémente et généreuse ! La vie de ton père ne sera pas gaspillée, il servira d'engrais pour mes plantes adorées. En un sens, il renaîtra ! N'est-ce pas merveilleux ? Quoi, tu n'es pas d'accord ? Pourtant je ne vois rien de plus naturel que des racines se nourrissant des cadavres... Mais soit, soit ! J'ai envie de m'amuser un peu. Nous ne sommes pas dans un film, je ne risque donc pas de passer pour la méchante un peu idiote qui raconte sa vie et son plan avant de recevoir le coup de grâce. Et pas un seul être vivant ici, qu'il soit animal ou végétal, ne me veut ni ne peut me faire du mal... »
Elle alla s'allonger près du jeune captif et, comme lui, elle laissa traîner son regard sur la voûte du plafond qu'une moisissure rampante et grouillante couvrait de sa verdure.
« Alors,voyons un peu ce que je peux te raconter... Oui, j'ai quitté le couvent en ne laissant derrière moi qu'une ruine infestée de cadavres... Mais est-ce de ma faute si ces mégères décorées comme des sapins de Noël polonais m'ont refusé la liberté que je désirais, comme tout autre être normalement constitué ? Au couvant, j'étais sous la « protection » d'une autre nonne, mutante elle aussi, dont l'étonnante capacité était de persuader les gens que tout allait bien dans le meilleur des mondes... C'est ce qui a facilité mon entrée dans la clôture, je suppose... Mais cette idiote était bien trop douce, bien trop fade, bien trop bienveillante ! Je ne supportais pas de l'entendre me parler sans cesse de la paix dans le monde, de la bienfaisance du Christ et de la puissance du pardon... Alors un jour, n'y tenant plus, je lui ai offert ce qu'elle désirait secrètement, connaître les souffrances de la Passion pour comprendre la vérité du sacrifice du fils de Dieu, et... je l'ai crucifiée à un rosier ! C'était magnifique ! Hélas, elle n'a pas perçu la générosité de mon acte, et en gueulant dans les jardins du cloître, elle a ameuté tout le monde, j'ai dû répondre à la menace. Je n'ai fait que me défendre, n'est-tu pas d'accord, mon chou ? Tiens d'ailleurs, je n'aime pas ton prénom. Désormais, tu t’appelleras Virgile, et non plus Derek. C'est si commun, Derek ! Oh mais suis-je sotte ! Il faut te mouiller le front pour ce nouveau baptême ! »
Le garçon eut à peine le temps de fermer les yeux que la terrible Iseult, usant de ses pouvoirs, « essorait » le cadavre du père de Derek. Le prisonnier tremblait de plus belle, couvert qu'il était du sang et des viscères paternels.
« Allons, ne sois pas si effrayé... Je ne suis pas si mauvaise. Il faut comprendre que je ne suis ainsi que dans des cas très extrêmes, et uniquement dans l'intimité de ma tanière... En société, je suis la femme la plus distinguée de tout Chicago, aussi délicate qu'une rose, aussi raffinée qu'un lys ! Seulement, ton père m'a énervé, et quand on m'énerve, mon petit, je deviens pour les moucherons que vous êtes la plus terrible des plantes carnivores. Mais où en étais-je ? Ah oui ! Avant de quitter définitivement le couvent en ruine, j'ai pris tout l'argent que j'ai pu y trouver. Il y en avait peu, mais c'était suffisant pour me permettre de fuir ce premier meurtre, et comme tant d'irlandais avant moi, j'ai décidé d'aller fleurir aux États-Unis, à New York... Mais comment y aller ? L'argent volé au couvent ne m'aurait pas permis de vivre plus d'une semaine, et c'était bien insuffisant pour payer un billet d'avion ! »
Iseult ne put s'empêcher de rire en poursuivant :
« En vérité, j'ai songé à braquer une banque à Galway où j'avais trouver un toit où vivre, mais même moi, qui n'étais pas très intelligente à l'époque, je savais que c'était de la folie vu qu'on parlait encore, mais moins que les premiers jours, de la mystérieuse « Nonne de Floatsam » dont le corps n'avait pas été retrouvé dans les ruines du couvent. Ah ! Je te laisse imaginer que j'étais coincée comme un rat dans son trou ! Je songeais aussi à me prostituer, pauvre petite sotte... Et je le fis, non sans dégoût, mais je remercie le ciel de m'avoir ouvert les cuisses, car j'ai fait une rencontre qui changea ma vie ! »
Bien qu'il eût le regard fixé de force vers le plafond végétal et grouillant, Derek perçut un mouvement du côté des deux acolytes d'Iseult, ceux-là même qui l'avaient capturé et conduit jusqu'à elle. Ils se tenaient en retrait, dans une zone que la végétation semblait oublier pour le moment.
« Oui, Ryan, tu es venu à moi, petit puceau de dix-sept ans qui jouais les durs et les gros bras ! Mon premier client, je peux dire que j'ai eu de la chance ! Grâce à dieu, tu étais précoce, et cela nous a donné l'occasion de discuter un peu... à vrai dire je n'ai même pas eu à me déshabiller tout à fait, donc je te devais bien un petit quart d'heure de mon temps libre ! Bref, toujours est-il, Virgile, que ce Ryan, qui avait autrefois dix-sept ans et qui en a aujourd'hui trente-quatre, m'avoua sur le lit du péché un secret qu'il pouvait difficilement cacher... Le pauvre, il était si émotif qu'au moment fatidique, il est devenu invisible ! Ma surprise fut telle que j'ai manqué d'avoir une crise cardiaque, je peux te l'assurer ! Sur le moment, j'ai eu une frousse terrible, mais quand j'y repense, je ne peux m'empêcher d'éclater de rire ! Après nous avons discuté, et il m'a confié être un mutant et projeter de fuir l'Irlande pour l'Amérique, mais avant il voulait perdre sa virginité sur le sol natal... n'était-ce pas romantique, ou grotesque ? J'ai saisi l'occasion, penses-tu, allons, Virgile, sois réactif ! Tu ne dis rien ! Tu es pénible, je devrais arrêter mon récit... »
Les chaînes de ronces autour des articulations de Derek se resserrèrent, et il geignit comme il put pour témoigner de l'intérêt forcé qu'il avait pour l'histoire de sa tortionnaire.
« Voilà ! Tu vois, quand tu veux ! Bien, reprenons ! Le plan de Ryan était simple, il s'agissait de se planquer sur un cargo à destination de New-York et d'y débarquer clandestinement pour vivre libre. Pourquoi fuyait-il, lui, tu te demandes sans doute ? Je ne le sais pas, il ne me l'a jamais dit, et je m'en moque comme de mes premières culottes ! Ne pose pas des questions stupides, Virgile, sinon je vais me fâcher. Quand je me fâche, je tue sans préavis, alors méfie-toi ! Notre voyage jusqu'à la Grande pomme se déroula sans problème, je t'assure, et le pouvoir de Ryan y est pour quelque chose... Une fois sur le sol américain, nous avons continué notre association en cherchant comment vivre... Oh ! Mais suis-je bête ! Tu dois te dire que j'étais une fille facile pour m'offrir ainsi pour de l'argent si facilement après avoir passé une décennie dans un couvent ! Mais détrompe toi, ce ne fut pas facile, bien au contraire! C'est l'urgence de ma situation qui a motivé cet acte désespéré et stupide ! Si j'avais eu plus de temps, j'aurais sans doute agi différemment, et si j'avais été plus intelligente, j'aurais trouvé d'autres solutions, c'est évident, petit ingrat ! Mais tais-toi, et écoute moi plutôt. Car en effet, cette première expérience avec Ryan m'a tant éprouvé et durant le long voyage jusqu'à New-York, je me posais plus de questions qu'aucun savant n'en posera jamais ! Je remettais en question ma foi, car j'étais très croyante, et je le suis toujours, ma nature, mon passé, mes choix et mon futur... Et j'ai compris, je pense, même si je ne l'ai su que plus tard, avec le recul et la maturité, que j'étais la plus parfaite des créatures de Dieu, car il m'avait donné le pouvoir de commander aux végétaux, et ce faisant il m'investissait d'une mission glorieuse, recréer sur terre le paradis perdu, l’Éden. Bon, bien sûr, j'étais dans l'incapacité de la remplir à l'époque, mais aujourd'hui c'est différent... j'ai négligé la mission, sans oublier pour autant que si Dieu m'a donné ce pouvoir de déesse, ce n'est pas pour que je le gaspille en vaines génuflexions ! »
La demoiselle se redressa et jeta un regard faussement maussade sur le genou droit de celui qu'elle avait renommé Virgile. Aussitôt, une liane de lierre l'enroula, l'étrangla jusqu'à le broyer. Le garçon ne put retenir un hurlement de douleur, et ses joues qui s'agitèrent se déchirèrent au contact des épines de la branche de cactus qui le bâillonnaient.
« Je t'avais dit de ne pas m'énerver. Bref, continuons ! Ryan et moi formions une équipe magistrale dans la Grande pomme ! Il avait les capacités idéale, sans rire, pour devenir voleur ou espion, et quand à moi j'étais bien assez belle pour plaire aux hommes riches et influents... Mais nous étions si jeune ! On a eu une petite aventure amoureuse, rien de bien méchant, pendant quelques mois... j'ai toujours aimé la viande fraîche ! Mais cela ne suffit pas à vire, l'amour et l'eau fraîche, et j'ai quitté le hangar que nous squattions quand j'ai su qu'il n'apporterait jamais du caviar pour le dîner. Je ne sais pas ce qu'il est advenu de lui, tu pourras le lui demander si tu veux, Virgile ! Quant à moi, je gagnais les beaux quartiers et, toujours aussi sotte, je m'imaginais pouvoir me prostituer sans trop de problème... Que j'étais sotte ! Je pensais que tout allait de soi... Mais quelle arnaque ! Je m'y essayais un soir, une fois, et cela a suffi à me dégoûter pour toujours ! Non, il fallait autre chose, il fallait gagner un niveau supérieur, je valais mieux que cela ! Et puis j'avais un peu de temps devant moi, aussi m'essayais-je à ce qui allait devenir ma spécialité : approcher des hommes riches, gagner leur faveur et les délester de leur argent avant de passer au suivant. Tuer n'était pas un problème pour moi, en vérité ce devint même très facile ! Mais ça, tu as pu le constater, vu la fin tragique qu'a connu ton père... n'es-tu pas de mon avis Virgile ? Enfin, toujours est-il que j'ai vécu comme ça pendant quelques années durant lesquelles je peaufinais mon art et j'épargnais, comme disent les Français... Virgile, tu ne m'écoutes pas ! C'est inadmissible ! »
Le dernier genou qui lui restait subi le même sort que son frère défunt.
« Sois sage, veux-tu ? Et écoute moi, sinon je te plante ici ! Bien sûr, cette vie était trop clandestine pour être stable, mais rassure-toi mon petit, je n'ai pas perdu de temps pour gagner en ruse et en intelligence ! J'ai lu, oui, beaucoup ! En usant de mes charmes auprès d'un professeur éminent de la Juilliard School de New-York, je pus y entrer comme élève et étant donné les prédispositions que j'avais pour le chant, je sus me frayer un chemin jusqu'à devenir soliste pour la chorale sacrée de la cathédrale Saint-Patrick de New-York. Ce n'était pas très lucratif, mais au moins cela m'a permis de rencontrer Louis avant de fuir New-York car mes petits crimes avaient attiré l'attention... Louis viens donc montrer à notre invité ce que tu sais faire ! »
L'autre sbire se rapprocha mais pas à pied, pourquoi faire simple ? Il se téléporta.
« Très utile, n'est-ce pas ? Avec lui, j'obtenais le complice idéal ! D'ailleurs, personne n'a jamais retrouvé la Ciguë d'Atlanta, l’Équarrisseur, le Cannibale ! Tous ces meurtriers aux méthodes si semblables... si barbares, d'après les journaux, ces canards insolents ! Ils ont cru à mes mises en scène et à mes jeux de théâtre ! Mais pour vous, c'est rideau ! Les mots sont une telles pertes de temps, alors qu'au contraire la destruction est un langage que tout le monde comprend ! N'es-tu pas de mon avis ? Virgile ?
– Je crois qu'il est mort, patronne...
– Qui s'intéresse à ce que tu crois ? Je n'ai pas fini mon récit ! Où en étais-je ? Ah oui ! Tu te demandes sans doute comment et pourquoi j'ai retrouvé Ryan, et ce que ces deux hommes font ici... Avant de quitter New-York, j'ai retrouvé ce brave Ryan dont les talents pouvaient m'être utiles... Et je n'étais plus une sotte ! Il me fallait des alliés pour assurer mes arrières... Je vivais une vie dangereuse ! Je n'ai pas tardé à être repérer par les autorités et partout où j'allais, je risquais les mauvaises rencontres... Alors en échange de ma protection, ils sont devenus mes chevaliers servants ! Il faut bien comprendre, je n'ai pas vraiment besoin d'une protection rapprochée, mais ça tu le sais ! Cependant, leur capacité d'évasion est très utile ! Et de leur côté, ils sont bien contents d'être de mon côté, car je leur assure une vie tranquille à l'abri des besoins... Oui, je les paie, je vous paie, mes mignons ! Bien, cher Virgile, il n'y a rien de plus à dire ! As-tu des questions ? »
Mais le jeune homme ne pouvait rien répondre.
« Tu n'es vraiment pas drôle ! J'aurais tant à dire encore... Je pourrais te faire la description de tous ces hommes que j'ai fréquenté et vampirisé, mon petit Virgile ! Mais je vais aller droit au but. Je sais l'art de traire les hommes, comme dit Frosine, et je vis de cet art si particulier. Ces dix dernières années, j'ai été le trophée d'un diplomate, d'un magnat des communications, de six banquiers, de trois rentiers et de quatre héritiers des plus grosses fortunes de l'hémisphère nord, le plus souvent successivement mais parfois conjointement ! Crois-tu qu'un petit détective de pacotille et son fiston allaient m'effrayer ? Vous pensiez certainement que la douce Iseult O'Reilly était aussi sotte que belle, aussi lisse que naïve ! Je suis à l'image de la nature, mon petit, il se cache en moi un potentiel qui n'a été souillé ni par la résignation, ni par la compromission. Jamais, tu m'entends, jamais personne n'imaginerait une seconde ce que tu es en train de subir. On me sait mutante, on me sait dangereuse, mais on me croit naïve et tout juste chanceuse. Ils n'imaginent pas la cruauté dont je peux faire preuve. Mais toi, tu le sais à présent, n'est-ce pas, gentil Virgile ? Tu as peur, non ? Comme je te l'ai dit, nous ne sommes pas dans un film. Cependant, l'heure est au générique, pour toi. Meurs ! »
Le corps de Derek disparut dans un tourbillon végétal, ses cris bientôt effacés par la cacophonie florale des cactus, des ronces et des moisissures.
« Pauvre petit, il était si mignon... Louis, Ryan, nettoyez moi tout cela. Ces déchets d'humains me répugnent. Ils ne me soumettront pas ! Eux, plutôt, devraient se soumettre ! Qu'ils osent encore m'envoyer ces crétins et j'en fais du fertilisant ! Du purin ! Qu'on me parle encore d'une puce, et j'ensevelis Chicago sous la jungle ! Quand comprendront-ils qu'il ne sert à rien de me courir après ! »
La belle Iseult éclata de rire avant de congédier les deux hommes. À son goût, son interprétation de la folle furieuse était parfaite ! C'était ce qu'il fallait pour impressionner Ryan et Louis, qu'elle tenait entre ses mains depuis si longtemps à présent. Elle n'était pas une patronne difficile, mais de temps en temps, il fallait leur rappeler de quoi elle était capable. La crainte motive l'obéissance, après tout ! Mais l'heure était à la préparation désormais, car dans une heure, elle serait à l'église d'Achaea pour un concert. Et plus tard, elle serait à la table d'un éminent notable de la ville, très connu pour sa fortune et sa générosité envers les belles femmes... Une belle occasion pour s'installer dans une nouvelle ville ! Ah ! Que sa vie lui plaisait !
* * *
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« Système de Puçage : Ne me touchez pas avec vos mains sales ! - Cela devrait répondre à votre question.
« Avatar : Nicole Kidman « Recyclage du Personnage : Bien sûr, c'est un formidable PV !
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« Comment avez-vous connu le forum ? Comme au premier jour, via Google. « Parrainage ? Mon parrain en a assez fait, il mérite bien du repos ! « Un commentaire à faire passer aux administrateurs ? Et un, et deux, et trois, et quatre ! Le compte est bon, je crois ? « Quelque chose à dire sur le forum ? Le premier design que j'ai connu était superbe, celui-ci l'est tout autant ! « Quelles sont vos disponibilités ? Tous les jours que Dieu fait à raison de quelques à beaucoup d'heures. « Parlez-nous un peu de vous : J'ai un joli p'tit lot de noix d'coco, tibidi qui se suivent comme des numéros...
◊ Liam Winchester ◊
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Sujet: Re: Iseult O'Reilly Ven 22 Juil - 12:21
A nouveau bienvenue sur le forum !
Alors, alors, comme je m'y attendais, tu as parfaitement cerné le personnage ! J'ai beaucoup aimé l'histoire, très bien écrite, détaillée, résumant toute sa vie tout en donnant un style plus original que de la simple narration, bref, que demander de plus ? Ce que tu as écris est absolument parfait, j'imaginais Iseult exactement comme ça ! ^-^ Très bon choix pour l'avatar d'ailleurs, elle colle bien mieux que Monica Belluci =D Tes liens seront absolument ravis de te voir arriver en RP ! ^^
Tu gagnes 20 points pour avoir pris un personnage prédéfini !
Je te valide donc avec grand plaisir ! Il te faudra simplement remplir ton profil et ton profil personnalisé et créer les sujets pour gérer ton personnage par ici. Ensuite je m'occupe de tout te recenser, toi tu peux te chercher des partenaires de RP, il y a des recherches de sujets donc si ça t'intéresse, tu peux y jeter un œil ;)
Bref, tu connais bien tout cela désormais donc je te laisse tout faire ! ^^
Bon jeu sur Apocalypto !
◊ Seth Winchester ◊
۞ Mutant Hostile ۞
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J'ai juste adoré ta fiche, ça méritait d'être dit Le passage dans les PP disant que Seth ne sait pas où il met les pieds avec Iseult vient vraiment, mais alors vraiment, de prendre tout son sens !
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Sujet: Re: Iseult O'Reilly
Iseult O'Reilly
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