Élancé et plutôt maigrichon, Nikita n'est pas le genre pourtant à faire vraiment attention à son look. Un jean et un t-shirt, ça suffit. Bon, évidemment, pour certaines occasions, il sait faire un effort et porter un smoking, mais le moins possible, s'il vous plait. Les cheveux rarement coiffés, on sent bien qu'il est fâché avec son peigne depuis des lustres et que la réconciliation n'est pas dans les plans du futur proche. Les cheveux courts, au moins ça règle le problème, et tout le monde est content !
Et ce n'est pas vraiment la peine non plus de lui enseigner l'harmonie des couleurs, le jeune russe a tendance à privilégier le pratique à l'esthétique. Bon, évidemment, il n'est pas non plus du genre à sortir complètement débraillé non plus, faut pas pousser. Avec son pouvoir de paresseux, on aurait pu croire qu'il se laisse aller, qu'il gagne un peu d'embonpoint, mais en fait, même pas. Il peut peut-être porter tout et n'importe quoi (ou presque) par sa simple volonté, son obstination à vouloir tout faire à la main, comme monter en haut des rayonnages de la bibliothèque avec un escabeau, « comme tout le monde », comme aller faire un peu de course le matin à la fraiche, « comme tout le monde »
C'est le genre de gars d'ailleurs qui vous fait culpabiliser. D'une gourmandise à ruiner son banquier, mais à faire la fortune de son boulanger en bas de chez lui, Nikita a du mal à résister à l'appel du ventre, lorsque les bonnes odeurs lui titillent le nez. Et pourtant, même s'il n'est pas squelettique, ni vraiment maigre, il n'a pas du tout la carrure d'un videur de boite. A vrai dire, il ne ferait même pas peur à un moineau. Son allure avenante en met plus d'un en confiance, et son sourire achève vos derniers doutes quant à sa gentillesse. Pour couronner le tout, son allure débraillé-chic en a même fait craquer quelques unes. Et puis après tout, il n'y a pas que les athlètes à remarquer dans les facs ! Le genre intello a aussi ses avantages...

Calme, posé, patient, cultivé... sont autant d'adjectifs qui sont utilisés pour décrire le jeune homme. Personne ne se souvient l'avoir déjà vu en colère. Même pas après son père, qui pourtant, a accumulé beaucoup de mauvais points dans le cœur du garçon. Mais cela est effacé par les bons côtés qu'il a su lui trouver. Oui parce que non content d'être gentil et bonne poire, Nikita est aussi un indécrottable optimiste. Il reste persuadé que tout le monde est capable de faire des B.A. ou de passer du côté des « gentils pacifistes », si jamais ce sont eux les gentils.

Jamais il n'a haussé le ton envers personne, à chaque fois il a toujours réglé, ou du moins essayé de régler ses problèmes avec calme et intelligence. Ce qui n’empêche pas de temps en temps des petites piques, gentil ne veut pas dire sans défense, faut pas pousser mémé ! Parce que même avec toute la bonne volonté du monde, il arrive parfois que certains caractères soient désespérément incompatibles avec le sien. Tout aussi patient qu'il soit, il sait très bien manier le verbe pour vous faire comprendre ce qu'il a besoin de vous dire. Parce que Nikita s'exprime verbalement, un peu moins physiquement. Son corps est un habile menteur mais sa langue raconte toujours la vérité. Et bien sûr, n'étant pas dénué d'humour, on se demande parfois s'il est en train de se payer la tête de son interlocuteur juste pour rire, ou si vraiment il lui taille un short. Et chose étonnante s'il en est, Nikita est le genre de personne a tout prendre au premier degré. Il n'est pas rare que ses amis doivent le rassurer en lui expliquant qu'ils blaguent à son sujet. Sinon, le voilà parti à ruminer pendant des jours ! Des amis d'ailleurs, il en a des tas. Avec son naturel, il fait la conversation très facilement, et laisse presque à coup sûr une bonne impression à ses interlocuteurs.

Est-il nécessaire de préciser qu'il fait passer les besoins des autres avant les siens ? Ne pas avoir été là pour s'occuper de son frère pendant son enfance lui a miné le moral pendant un certains temps. Savoir que son père est en prison le désespère profondément, même s'il sait que c'est mérité. Il a d'ailleurs tendance à pardonner trop facilement, ce qui confirme le diagnostique de la bonne poire. Par contre, chercher à lui faire dire ce qu'il a sur le cœur relève parfois du parcours du combattant. Il est facile de lui faire faire vos devoirs, beaucoup moins aisé de lui faire avouer ses pensées profondes.

Très tourmenté à l'intérieur, par tous les problèmes des autres, il n'en laisse cependant rien voir. C'est en cela que son corps vous ment. A le voir, on croirait que tout va toujours bien dans le monde des bisounours. Si cela pouvait être vrai ! Mais il a toujours en tête un sujet qui le fâche et le préoccupe. Certains pourraient vous dire qu'ils savent ausculter ses petits tics pour savoir quels genre de tracas le turlupinent, mais personne n'a trouvé le remède ultime. En fait il se prend la tête avec un rien, et c'est pour ça, et comme ça qu'on l'aime.

Comme il n'a absolument pas le physique d'un athlète, et parce que sa famille adoptive avait déjà une étagère remplie de livres et qu'il avait beaucoup de temps lorsque la neige les bloquaient à la maison, il s'est mis à lire très tôt, et même à dévorer les livres. A peine l'année scolaire entamée, il avait déjà lu tous ses manuels. Friand de romans, autant que d'études scientifiques, Nikita est le genre de bibliothèque vivante, à qui vous pouvez demander quoi lire pour vos prochaines vacances. Et il a souvent une petite citation tiré de son chapeau à sortir au beau milieu de la conversation. Dommage que la plupart du temps, elle n'ait rien à voir avec le sujet ! Mais comme dit, c'est pour ça et comme ça qu'on l'aime.

Nikita aimerait beaucoup que son père sorte de prison, que son petit frère se montre enfin ! Ce n'est pas faute de le rechercher, mais impossible de mettre la main dessus. Même s'il n'est pas particulièrement angoissé, après tout, il a bien vécu sans lui jusqu'ici, il a quand même un soupçon de panique qui lui étreint le cœur lorsqu'il lit les gros titres des journaux, surtout ceux qui concernent les mutants. Ce n'est que lorsqu'il est sûr qu'il n'a pas lu le nom de son frère qu'il respire à nouveau normalement. Et pour son père, même s'il a l'air irrécupérable, il ne perd pas espoir (après tout, ça fait vivre!)
Il envoie régulièrement des nouvelles à sa famille adoptive, restée en Russie. Son père est mort l'année dernière d'un cancer, alors il se sent obligé de soutenir au moins moralement sa maman, très affectée par cette disparition. Il économise tout l'argent qu'il peut pour se permettre un voyage là-bas le plus tôt possible, et faire un énorme câlin et des bisous à celle qui a bercé son enfance avec tout son amour.

« Groupe : Mutants Pacifistes
« Raisons : Parce qu'avec un caractère comme le sien, on le voit difficilement ailleurs. Enfin, si, s'il n'avait pas accepté cette puce, il ne serait tout simplement pas recensé. Peut-être un acte de rébellion contre son père ? Mais rébellion pacifique, s'il vous plait ! Pas de violence... c'est les vacances !

« Pouvoir(s) : Soins
« Description : Altruiste de nature, il était presque prévisible qu'on don pareil fasse son apparition. Nikita est capable de soigner les blessures, comme un vrai médecin. C'est une couverture idéale, que d'être étudiant en médecine, lorsqu'on veut masquer cette capacité ! Entre les égratignures et les bosses, jusqu'aux foulures et autres os cassés, Niki peut rendre la vie des gens plus facile. Enfin en théorie, puisqu'il s'ingénie à rester le plus humain possible. Enfin, il faut savoir distinguer les blessures bénignes des blessures plus complexe, on ne soigne pas une coupure comme on soigne une jambe cassée. Suivant la gravité de la blessure, notre russe a besoin de plus ou moins de concentration, et suivant cette 'dose' de concentration, il aura plus ou moins besoin de temps pour récupérer, quitte à se payer une bonne sieste après. Et bien sûr, soigner une plaie ne se fait pas d'un clin d'oeil, il faut un minimum de temps pour ça. Mais heureusement, il n'y a aucune douleur associée à ces réparations cellulaires.

Par contre, Nikita est incapable de soigner une maladie, impossible aussi de recoudre des plaie trop profondes, et inenvisageable de recoller des membres sectionnés. Si vous êtes infirmes, payez-vous un vrai chirurgien !

1/ Une enfance heureuse
A cette période de l'année, le soleil ne se montre pas plus de 4 heures, certainement encore moins, même. Et pourtant, dans cette fenêtre de temps, ce court intermède entre deux nuits quasi mêlées, c'est précisément à ce moment que Nikita est venu au monde, dans ce petit village enneigé et perdu dans la toundra sibérienne. Alors bien sûr, l'heureux papa et la bienveillante maman étaient aux anges, se couvrant de louanges pour les traits hérités de l'un ou de l'autre... Enfin ou pas. Oui, parce que en fait de famille, celle-ci était un peu spéciale. Papa Zakharine n'est pas du genre émotif, enfin pas à l'extérieur, donc certainement pas du genre à sauter de joie partout qu'il a un fiston, ni à hurler dans tout le voisinage qu'il est papa, même s'il en aurait eue envie. Mais Maman Zakharine, elle, un véritable amour de femme, passait les lubies de son mari, parce qu'elle trouvait son caractère trop attachant pour trouver à y redire. Et puis elle savait décoder les expressions qu'il n'avait pas, et savait très bien qu'il adorait son fils, malgré toutes ses protestations silencieuses. Et puis elle avait assez de câlins et de baisers à donner à son rejeton pour deux.

C'est marrant d'ailleurs. Autant le papa se forçait à rester le plus neutre possible, à ne pas divulguer ses pensées profondes, autant son bébé, aussi petit était-il, passait son temps à rire, à sourire, bref à être adorable et à rendre gâteuses toutes les mamans des environs. Mais même si Papa Boris était aussi effacé qu'une photo passée dans un album, au moins il était là, les trois premières années. Jusqu'à la deuxième grossesse de Madame Zakharine.

2/ La naissance de Piotr, la fuite de Papa et la mort de Maman
Lors de la deuxième grossesse de sa mère, Nikita allait sur ses 3 ans, un âge où on comprend un peu les choses, sans vraiment imprimer l'essentiel des situations et des contextes. Le garçonnet avait alors bien compris qu'il ne serait plus seul dans les bras de sa mère, et ça lui faisait chaud au cœur de pouvoir partager tout cet amour de bisounours avec quelqu'un d'autre. Mais l'attitude de plus en plus étrangère de son père ne lui sauta d'abord pas aux yeux. Et pourtant, c'est tout seul dans la salle d'attente, qu'il avait attendu sa maman et son nouveau petit frère. C'est tout seul avec ses grands-parents qu'il avait dormi à la maison en attendant qu'ils rentrent de la clinique. Inutile de dire quelle explosion de joie ça a été lorsqu'ils avaient finalement franchi le seuil de la maison. La pour le coup, le voisinage avait entendu parler de la famille. Et les jours passant, Nikita oublia de demander où était passé son Papa. Enfin presque, parce qu'il répétait de temps en temps qu'il lui raconterait ses aventures avec son petit frère. Mais à aucun moment il ne remarqua les larmes dans les yeux de sa génitrice, ni l'embarras de ses grands-parents. L'innocence de l'enfance !

Le temps a passé, et la curiosité et l'adrénaline des premiers jours retombée, Nikita a toujours trimballé son petit frère partout avec lui. D'abord il tenait absolument à pousser la poussette lui-même, très fier de son cadet et d'être l'ainé, le responsable. Mais les années aidant, son frère avait de moins en moins besoin de lui, pouvant se débrouiller seul. Puis les premières années à l'école amenant à elles seules beaucoup de nouveaux mondes à découvrir, il est vrai que l'ainé a délaissé peut-être un peu son rôle de grand frère. Mais comme personne ne s'en était plaint, il n'a pas vraiment fait attention, ce n'est qu'avec le recul, lorsque l'occasion s'était présentée de revoir son frère après toutes ces années, qu'il avait pris la mesure des choses.

3/ L'orphelinat et les parents adoptifs
A trois ans, abandonné à son sort par son père, et à sept, livré à lui-même par un coup du sort. En à peine quelques mois, un cancer foudroyant avait eu raison de la vaillance de Maman Zakharine. A peine le temps de pleurer que les frères étaient séparés, et Nikita avait filé dans un orphelinat surpeuplé, où les enfants apprennent tôt à faire des yeux de chat bottés pour que de riches étrangers les arrachent à cette vie de misère. Les yeux de chat bottés, Niki savait faire, mais prétendre être triste, ça non. Il avait toujours prétendu que tout allait bien, pourquoi s'arrêter maintenant, alors que justement, c'était LE moment où il avait besoin de se rassurer ? Le moment où il fallait se persuader que tout irait bien, que tout était normal et que sa maman viendrait le chercher demain, ou le demain de demain. Ou un prochain demain.

Et les jours sont passés, les demains se sont enchainés, d'abord lentement, puis à une rythme effrénée, jusqu'à ce qu'un jour, un couple de St Pertersbourg, pas très riche, mais très désireux d'avoir un enfant, et dont les moyens naturels n'avaient rien donnés, jette son dévolu sur ce petit bout de chou. Et c'est ainsi que Nikita Zakharine fit son entrée dans la famille Belova, à St Petersbourg. C'est là, la chance du garçon, ce couple était sa bonne étoile envoyée pour le sauver de la misère de cet orphelinat, et surtout des conséquences dramatiques qui auraient pu peser sur son avenir. Pour l'accueillir au mieux, qu'il s'adapte rapidement à son nouvel environnement, l'aider à surmonter la perte de sa mère et de son frère, dont il avait été séparé, cette famille généreuse avait été jusqu'à laisser tout l'espace nécessaire au garçonnet pour qu'il puisse prendre ses marques. Jusqu'à lui offrir même un petit animal pour l'aider à s'extérioriser : un chaton qui avait eu la bonne idée de se réfugier dans leur tas de bois. Une petite boule de poil, toute seule apeurée. Il n'en fallait pas plus pour ouvrir une porte par laquelle il s'était empressé de s'enfuir. S'occuper d'une autre petite âme blessée avait pris le dessus sur la tristesse du gamin. Jusqu'à effacer sa propre douleur, à occulter la disparition de sa mère... Et de son frère.

4/ La découverte des pouvoirs
Et c'est bien cette même boule de poil qui déclencha tout. Parce que aussi calme que son maitre, il n'en était pas moins curieux. Et les routes en ville sont parfois des zones dangereuses pour les petites bêtes. Et ce qui devait arriver, arriva : le chat se fit une frayeur affreuse, ainsi qu'une blessure à la patte. Lorsque l'animal était rentré, clopinant comme il pouvait, avec une patte cassée, les poils hérissés, coagulés avec du sang, Nikita avait tout de suite fondu en larme et s'était précipité pour prendre son petit animal dans ses bras. Les parents pensaient que le chat ne pourrait pas endurer la douleur et que bientôt il faudrait l'emmener chez un vétérinaire pour abréger ses souffrances. Mais la mort dans l'âme à l'idée de devoir retirer à leur bout de chou son ami animal, ça leur fendait le cœur. Ils iraient demain.

Ou pas. Dès que le bambin avait reposé son compagnon à quatre patte par terre, le voilà qui gambadait comme si de rien n'était, et réclamait déjà sa ration de pâtée pour se remettre de ses émotions. Eberlués, les adultes se tournèrent vers l'enfant, comme s'il avait les réponses. Et c'est avec une désarmante innocence qu'il avait expliqué « Je ne voulais pas qu'il ait mal, je voulais qu'il soit bien. » La question fut posée de savoir quoi faire de ce mutant. Devaient-ils le donner aux autorités ? L'envoyer dans les camps ? Le renvoyer à l'orphelinat ? Il était là depuis peu de temps, mais ils avaient eu le temps malgré tout de s'attacher à lui. Et donc d'une possible mort d'un chat, on passait à cacher les pouvoirs nouvellement révélés d'un mutant. Petit pas pour la famille, grand pas vers l'inconnu pour tous.

5/ La vie sans pouvoirs
Seulement, pour cacher un mutant et son don aux yeux du monde, il faut qu'il n'utilise jamais son don. Le russe avait la chance d'être né alors qu'on découvrait juste l’existence des mutants, donc le dépistage systématique des mutants n'était pas encore de rigueur à son époque. Pour l'aider à dissimuler sa capacité, ses parents choisirent de ne pas lui mentir. Après tout il était assez âgé pour comprendre que sa vie et son futur en dépendaient. Ce qu'il pouvait faire était merveilleux, ça ils en convenaient tout à fait, et ils l'aimaient quoiqu'on dise, quoiqu'on pense. Avec force caresse et câlins, la famille Belova réconforta son petit garçon, après cette énième épreuve dans sa encore courte vie. Il fallait absolument qu'il se retienne de porter secours à tous les blessés qui croiseraient sa route. Il devait à tout prix ne pas attirer l'attention sur son don.

Un calvaire pour ce pauvre petit ! Aider son prochain était devenu presque vital, avec le chaton comme premier cobaye. Il fallut donc prendre énormément sur soi pour ne pas sauter sur tous les gamins qui tombent dans la cour de récré, ne pas se jeter sur les accidentés légers de la route, ou même s'essayer à soigner les plus graves. Après tout, où étaient ses limites ? Limite qu'il ne découvrit que plus tard, bien plus tard.
Une épidémie de grippe sévit pendant un hiver rigoureux. Et Monsieur Belova fut l'une des victimes. A l'abri dans le cocon de sa famille adoptive, Nikita avait usé et abusé de ses dons pour essayer de le soigner. A tel point qu'il s'épuisa corps et âme à essayer de soigner ce qu'il ne pouvait pas soigner. C'est ainsi que son père adoptif les quitta, alors que le jeune adolescent avait été submergé par la fatigue. Une minute d’inattention, il avait fermé les yeux juste quelques minutes pour se reprendre, et c'était justement à cet instant, qu'il s'en était allé. Le fils et la mère eurent énormément de chagrin. Enfin, surtout la mère, puisque à peine avait-elle appris la mort de son mari, qu'elle devait veiller sur la santé de son fils, qui s'était ruiné à essayer de combattre la mort. En vain. Au bout de trois jours de repos forcés, parce qu'il était trop faible pour bouger et parce que sa mère l'avait cloué à son lit de force, mister Zakharine avait décidé de ses prochaines études : il deviendrait médecin, pour pouvoir soigner ce qu'il ne pouvais pas déjouer avec son don.

Et pour prétendre faire des études de médecine, il fallait étudier dur, étudier longtemps, étudier tout le temps. Plongé dans les bouquins, il en oubliait très souvent de sortir, de s'amuser. Si bien que lorsqu'arriva le jour de son départ pour une école d’Amérique pour continuer d'étudier son domaine de prédilection, il n'y avait que sa mère adoptive et son chat pour l'encourager. Un maigre comité, mais c'était assez pour encourager le jeune homme.

Cette fois, il prit la peine de s'intéresser un peu plus aux autres, sans pour autant révéler son pouvoir. Là où on ne le connaissait pas, dans ce grand pays étranger, il n'était pas connu, il était un russe comme les autres, un humain comme les autres, personne en particulier. Un gars lambda, parmi d'autres gars lambda. Jusqu'à une lettre envoyée par sa mère. Enfin rien de grave, elle ne mettait pas son pouvoir en danger, mais elle le pressait de rentrer à la maison. Ce qu'il fit dès qu'il eut acheté une place dans le premier avion.

Tout ça pour se faire entendre dire... que son père biologique n'était pas mort. Il était bien vivant, et enfermé. En prison, certes, mais vivant, après toutes ces années. Et bien portant, en prime ! En Amérique du nord. D'abord soufflé par la nouvelle, Nikita n'était pas du genre à se laisser abattre très longtemps, plus après ce qu'il avait vécu, pas avec son caractère. Et même si pendant quelques jours il refusait catégoriquement d'aborder le sujet et que la tension était palpable à la maison, il décida finalement qu'il devait retourner là-bas et se confronter à lui.
Et en tirant quelques unes des ficelles de ses nouvelles relations, le jeune homme pu se permettre un voyage exprès pour rencontrer à nouveau cette figure de son passé révolu.

6/ La famille, de nos jours...
Une fois le voyage préparé, les billets validés, il n'attendit ni sa mère ni son chat pour s'envoler vers sa destination.

Il dû s'enfoncer les mains dans les poches de son pantalon pour cacher ses tremblements nerveux. Et malgré les températures douces de la saison, il lui semblait être en train d'avancer comme dans une piscine sous la canicule. Il se cru en train de délirer lorsqu'il avait demandé à voir Boris Zakharine au parloir. Et il était resté muet lorsqu'on lui avait demandé de patienter une dizaine de minutes. Et lorsqu'il était apparu derrière la vitre, le temps s'était stoppé. C'était un choc, il se remémora des instants vifs de son enfance. A travers ses yeux de marmot, il revoyait exactement le même visage, quelques rides en moins, en face de lui. Le même visage, la même allure, juste des habits différents. « Salut fiston » avaient été les premiers mots du prisonnier. Il ne semblait pas stressé, lui, pourquoi ? « Tu ressembles à ta mère. » pas un sourire, comment ? Pendant de longues minutes, presque une demi-heure entière, les deux hommes s'étaient fixé à travers la vitre du parloir sans échanger un mot, sans ciller, sans vaciller. Et au bout de vingt-cinq minutes lorsque le garde allait dire que l'entrevue était terminée, il se décida « Je ne t'en veux pas ! » avait-il lâché comme ça, abruptement. Encore une minute de la part de tout le monde pour digérer l'information, et il s'était repris. « Je... Je ne t'en veux pas...D 'être parti. » déclara-t-il dans le combiné, sans baisser les yeux, en fixant solidement son regard dans celui de son géniteur. Autant d'assurance, c'était rare, mais face à cet homme, c'était nécessaire. Un sourire en coin de la part du prisonnier, et une phrase suffit à tout faire flancher. « Comment va ton frère ? » Pardon ? « Mon ? » « Oui, Piotr. Je ne sais pas ce qu'il devient. As-tu des nouvelles ? »

Piotr... Il ne l'avait pas revu depuis leur séparation lorsque leur mère était morte. La panique s'empara de Nikita : il avait abandonné son frère, comme son père les avait abandonnés tous les trois. Comment était-ce possible ? Comment cela avait-il pu arriver ? « Je... Non... » trembla-t-il face à cet homme impressionnant. Il s'était senti presque son égal l'espace de quelques instant, mais en une phrase, il l'avait rendu plus petit qu'une fourmi, facile à écraser. Il avait touché un point sensible qu'il ne s'était pas attendu à voir réveillé. Comment avait-il pu oublier son frère ? Et comment le retrouver ?
Il avait précipitamment raccroché le combiné et s'était enfuit de ce lieu comme s'il était un coupable. Évidemment, qu'il l'était, il n'avait pas été là pour son frère, il s'était lamenté sur son sort, et agit en égoïste. Il était bien le fils de son père, après tout ! Même s'il ne lui en voulait pas de les avoir abandonné, parce qu'après tout, il avait peut-être des raisons valables, même s'il ne voulait pas les entendre, même s'il n'était pas en colère, ça le faisait saigner de l'intérieur, et impossible d'utiliser son don pour soigner ça. Quel frère indigne !

Ce n'est qu'au prix de nombreuses et infructueuses recherches qu'il finit par trouver une piste digne de ce nom, et enfin, ils purent se rencontre, après toutes ces années. Et avant même qu'il puisse s'excuser, Piotr le repoussait violemment. Tout en comprenant sa réaction de rejet, il ne pigeait pas. Piotr dû lui expliquer de manière brute et violente qu'il était inutile pour lui de chercher à le retrouver, encore moins à le suivre, et qu'il s'avisait de faire un geste en sa direction, il aurait plus d'ennuis qu'autre chose. Et sur ces menaces, Piotr Zakharine avait disparu. Abasourdi, mais docile comme toujours, Nikita n'avait rien fait, puis s'en était voulu encore plus. Ses recherches et quelques nouvelles entrevues avec son père lui apprirent que Piotr avait des ennuis avec Apocalypto.

Entre ses études de médecine et son job à la bibliothèque, entretenir un semblant de vie sociale, cacher son don et ne plus perdre de vue la dernière personne de sa famille, Niki avait peu de temps à consacrer aux recherches sur son frère. Mais il sacrifiait volontiers ses nuits lorsque les pistes qu'il trouvaient semblaient porteuses. Cela fait maintenant quatre longues années, et depuis cette fois où il lui avait tourné le dos, jusqu'à maintenant, aucune n'avait donné de résultat satisfaisant.

Il espérait vraiment du fond du cœur que Piotr ne soit pas assez stupide pour provoquer la colère des gens d'Apocalypto, quand lui s'efforçait de montrer qu'on pouvait tout à fait se fondre dans la masse, pouvoir ou pas. Pire, en gardant l'impulsion donnée par ses parents adoptifs, il n'y avait que peu de personnes au courant de son don mutant (on n'est jamais à l'abri d'une gaffe, et Nikita a déjà gaffé plusieurs fois, mais c'était toujours pour la bonne cause, il en jurerait ! ) vu la facilité qu'il avait à éviter de l'utiliser. En même temps, c'est pas tous les jours qu'on a besoin de jouer les bobologues ! Mais d'un autre coté, avec son père et connaissant son caractère (c'était pas faute d'aller lui rendre visite pour lui demander de changer de comportement ! Et c'était assez compliqué de détourner ses piques quand à la vie qu'il menait lui-même) il avait quelques doutes quant à la bonne conduite de son frère. Que de soucis, que de soucis !

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