● Nom : Davis
● Prénoms : Fillan, prénom d’origine écossaise signifiant « Petit Loup »
● Sexe : masculin
● Âge : 21 ans
● Origine Génétique : mutant
● Origine Géographique : Fillan est un Américain d’origine écossaise et cherokee.
● Métier : Etudiant – prépare un Bachelor of Arts dans la spécialité Archéologie. Il en est à sa troisième année sur quatre.
● Date de Naissance : 23 novembre 2003
● Lieu de Naissance : Birmingham, comté de Jefferson, Alabama, Etats-Unis d’Amérique.
● Orientation : Gay

● Description Mentale : Fillan n’est pas un adolescent comme les autres. Bien évidemment, il sait qu’il est un mutant depuis quelques années maintenant et cela fait de lui quelqu’un de très différent de la majorité des autres êtres humains. Mais pourtant, en raison de son héritage cherokee, il était déjà bien différent avant la révélation de ses pouvoirs. Il savait donc déjà ce que cela représente que d’être la cible des brimades, des moqueries et de la haine, même si aujourd’hui elles se basent sur d’autres raisons… Et même si, pour ces raisons, elles peuvent se révéler beaucoup plus violentes et terribles. C’est ce qui fait que Fillan ressente de la colère mais aussi de la peur. La peur de ce qui peut lui arriver, mais aussi la peur de ses surprenants pouvoirs. En effet, il n’a toujours pas un grand contrôle sur ses facultés et elles peuvent encore se déclencher à des moments inopportuns sans qu’il ne puisse les en empêcher. Depuis la première fois où elles se sont manifestées, il a eu à en faire plusieurs fois l’expérience, souvent en situation de grand stress. Mais malgré tout cela, il essaie de voir les choses de manières positives, sachant que le Loup Noir, son Esprit Protecteur, veille sur lui.

Fillan a toujours été quelqu’un de gentil et de sympathique et ses sentiments à l’égard des humains ne changent rien à cela. Depuis toujours, il a horreur des gens qui se montrent odieux et qui font usage de la méchanceté de manière gratuite, surtout lorsqu’il s’agit d’un mutant. En effet, ils sont déjà tellement brimés par les êtres humains qu’ils devraient plutôt se montrer solidaires entre eux, au lieu de quoi, ils se font inutilement la guerre… C’est pourquoi il ne fera jamais de mal à un autre mutant. Il en a été tout autrement concernant l’Humanité. Bien qu'il ne se serait pas volontairement attaqué à eux pour les raisons citées plus haut, il n’aurait pas hésité à se défendre dans l’optique où il aurait été la cible de ces individus. En effet, par le passé, il a trop souffert à cause des êtres humains et c'est pourquoi aujourd’hui il ne peut plus accepter d’être traité en monstre et en paria. Il n'en demeure pas moins qu'il reste prêt à défendre chèrement sa vie. Néanmoins, il ne tuera jamais de son plein gré, que ce soit pour son plaisir ou sa sauvegarde. En effet, seul le Grand Esprit est apte à juger les hommes, aussi les êtres humains n’ont aucun droit de choisir entre la vie et la mort pour quiconque d’autre qu’eux-mêmes. Tuer nourrit le Mal et cela ne peut que faire croitre le Mauvais Loup. De plus, à l'heure actuelle, la vision de Fillan au sujet de l'humanité a changé, principalement grâce à un jeune Irlandais. Il n'est pas devenu un partisan acharné de l'entente Humains/Mutants, mais il ne dédaigne plus les relations qui peuvent se nouer avec eux. Il est en quelque sorte devenu un peu plus tolérant. Après tout, si on attend ce genre de sentiments de la part des humains, il semble nécessaire de leur donner la pareille en retour.

Fillan est aussi fier d’être un mutant qu’il est fier d’être un Cherokee, et cela même s’il craint encore parfois ses pouvoirs. Néanmoins, ces derniers sont un changement pour lui et comme son héritage indien, ils offrent de nouvelles possibilités. Ils sont une nouvelle étape dans sa vie, un passage comme un rite sacré. Selon ce que l’on en fait, comment on les appréhende, ils peuvent se révéler être une force comme une malédiction. Au cours de sa vie, il a appris à connaître ces êtres hors normes que sont les mutants à travers le travail de son père et il n’en a donc jamais eu peur. Il voue par contre une haine certaine à l’égard du gouvernement et de la manière dont ce dernier traite ses frères de gênes. Comment peut-on encore prôner de telles idées à notre époque ? C’est quelque chose de totalement aberrant aux yeux du jeune homme.

● Histoire :



Fillan est né à Birmingham, Alabama, de l’union d’Ailein Hastings et Justin Davis, un avocat du cabinet Balch & Bingham, LLP. Ses grands-parents maternels sont de descendance écossaise tandis que ses grands-parents paternels sont des Amérindiens du Clan du Loup de la tribu des Echota Cherokee d’Alabama.

Birmingham étant une des plus grandes villes de l’état d’Alabama, elle offre de nombreuses possibilités à un jeune garçon en pleine croissance. On ne peut toutefois pas dire que les premières années de la vie de Fillan aient été déterminantes pour ce qu’il allait devenir dans le futur, mais elles aidèrent malgré tout à modeler sa personnalité vers une direction plus qu’acceptable par la morale. De par ses origines ethniques, le jeune garçon a malheureusement très tôt été habitué à ce que l’on appelle la discrimination et cela même si ces différences ne se voyaient pas directement sur son visage. Il n’avait donc pas trop de mal à saisir et à comprendre en quoi consistait le travail de son père.

Justin Davis était un avocat et il travaillait pour un grand cabinet qui disposait de plusieurs succursales à travers le pays. Au début de sa carrière, il avait réglé des affaires sans véritable envergure comme des conflits familiaux ou des problèmes de voisinage, mais rien qui ne soit susceptible de lui permettre d’afficher son nom en lettres d’or sur la porte du bâtiment… Néanmoins, ces affaires lui permirent de se faire la main, jusqu’à ce qu’il saisisse une grande opportunité : le « problème mutant », comme on l’appelle souvent. En effet, depuis les terribles événements du Nevada, de nombreux mutants vivaient au grand jour, ce qui n’était pas sans leur poser quelques problèmes. Comme tout bon cabinet d’avocats qui se respecte, Balch & Bingham sut mettre de côté les réticences propres au commun des mortels pour privilégier les plus importantes des valeurs humaines, à savoir le profit et la rentabilité, pour se faire le défenseur de la race mutante, choisissant de confier cet épineux dossier à Justin Davis. Ce qui se révéla au premier abord comme un simple travail pour le jeune avocat devint peu à peu un cas de conscience… En effet, il prenait ces affaires de plus en plus à cœur, ne comprenant pas le rejet dont faisaient preuve ces êtres dont le seul crime était d’être différents. C’était là un point que son jeune fils saisissait pleinement.




Les soucis et problèmes des mutants n’étaient toutefois pas le plus grand problème du garçon, Fillan ayant bien d’autres centres d’intérêts pour occuper ses pensées. L’un d’entre eux était d’en apprendre davantage sur ses origines, sur l’histoire de son peuple et sur ce qui faisait qu’il était comme il était. C’est pourquoi il rejoignait fréquemment son grand-père paternel quelque part le long de la rivière Cahaba. Cet endroit était tout sauf impromptu car il représentait énormément pour la part Cherokee qui sommeillait en lui. En effet, il s’agissait de l’une des plus grandes réserves biologiques des Etats-Unis et elle offrait donc un puissant lien avec la Nature. Alors, assis là dans l’herbe fraiche, baigné par le doux murmure du cours d’eau, Fillan écoutait son grand-père. Il écoutait et surtout, il apprenait. Ce dernier lui enseigna ainsi qu’il était protégé par un Esprit et qu’un jour peut-être, il aurait l’occasion de rencontrer ce dernier. Il lui apprit aussi que cet Esprit n’était pas le seul, que chaque être vivant, chaque plante, chaque pierre, toutes les choses qui existaient sur Terre possédaient un esprit et devaient être respectées pour cela. Mais surtout, au-delà de ce respect, il y avait un esprit qui devait être vénéré entre tous, celui qu’ils appelaient Yowa, le Grand Esprit qui préside à toutes choses.

Un soir, le vieil homme raconta une histoire à son petit-fils, celle de la bataille qui fait rage en chacun de nous.

Citation :

« Mon fils, lui dit-il, c’est une bataille terrible qui se déroule en chacun de nous, un féroce combat entre deux loups. L'un est le Mal. Il est colère, envie, chagrin, regret, avidité, arrogance, apitoiement sur soi-même, culpabilité, ressentiment, infériorité, mensonge, vanité, supériorité et ego. L'autre est Bon. Il est joie, paix, amour, espoir, sérénité, humilité, bonté, bienveillance, empathie, générosité, vérité, compassion et foi. Le même combat a lieu en toi et à l'intérieur de tout être vivant. »

Après quelques instants, le garçon demanda à son grand père : « Quel sera le loup qui vaincra ? »

Le vieux Cherokee répondit simplement : « Celui que tu nourris. »

Cette simple parabole sur les deux loups que lui avait un jour racontée son grand-père avait hanté Fillan durant toute son enfance. Ainsi, il avait toujours essayé d’être le plus aimable et le plus poli possible, nourrissant du mieux qu’il le pouvait le Bon Loup. Malheureusement pour lui, ce n’était pas nécessairement le cas des autres enfants… Il en arrivait parfois à se dire qu’être un Amérindien était presque comme être l’un de ces mutants que défendaient son père… D’autant plus que les activités de ce dernier étaient l’une des causes aux brimades de certains enfants. Des brimades qui ne cessaient pas alors qu’il grandissait.

Ces dernières atteignirent leur paroxysme lorsque Fillan eut quinze ans. Il était inscrit à la P. D. Jackson-Olin High School dans le quartier d’Ensley de Birmingham. Il y avait des amis, mais il y avait aussi des ennemis. Et, comme tout adolescent de son âge, il avait des sentiments balbutiants pour une jeune fille. Malheureusement, sa tendance à croire au Bien faisait de lui quelqu’un d’un peu naïf… Peut-être même un peu trop. Aussi ne fut-il pas dérangé quand celui qui était la source de tous ses ennuis depuis de nombreuses années vint à lui pour lui faire savoir que la jeune fille pour qui son cœur battait souhaitait le voir dans la cour du lycée. Peut-être espérait-il intérieurement que les choses s’améliorent… Quoiqu’il en soit, cet événement allait à tout jamais changer sa vie.

Fillan se dirigea donc vers la cour où devait avoir lieu ce rendez-vous qui faisait battre la chamade à son cœur, l’esprit plein d’espoirs. Arrivé sur place, il s’adressa à la jeune fille qui l’avait mandé, ne remarquant pas les regards braqués sur lui… Face à l’incompréhension de la demoiselle, il ne pouvait que se montrer surpris, ne saisissant pas pourquoi elle niait l’avoir fait appeler. Mais alors que cette dernière lui tournait le dos en s’excusant, il repéra les rires moqueurs qui s’élevaient derrière lui… Une fois de plus, on s’était joué de lui et de sa naïveté… Cependant cette fois, c’était bien différent car on l’avait humilié de la pire façon qui soit pour le jeune adolescent qu’il était. Il était terriblement honteux. A un point tel qu’il avait envie de disparaître, d’être comme une petite souris et de pouvoir filer se terrer bien à l’abri dans son trou. Son désir de se cacher était si fort qu’il ne comprit pas ce qui venait de se produire. Tout ce qu’il vit, c’était les regards étonnés des autres élèves perdus dans sa direction, bien qu’il ne sache pas ce qui les surprenait tant. Du moins jusqu’à ce qu’il saisisse des bribes de phrases. A en croire ce qu’il entendait, ce qui les déconcertait tant c’était le fait qu’il avait… disparu.

Disparu… Disparu ? Il n’avait pourtant pas disparu, il était toujours bien là ! Qu’est-ce que tout cela voulait dire ? Une nouvelle façon de se jouer de lui ? Si tel était le cas, il ne lui restait qu’une chose à faire, fuir et trouver un endroit où rester seul. Il s’élança donc à travers la cour et… Il constata qu’il ne pouvait pas bouger. Qu’est-ce que c’était encore ? Il retenta sa chance et remarqua qu’il ne pouvait que courir le long des murs. Il ne savait pas ce que cela signifiait mais il n’avait pas envie de réfléchir. Tout ce qu’il voulait, c’était partir le plus loin possible. Il s’enfonça donc dans les couloirs et fila vers le sous-sol, cherchant un lieu où on ne viendrait pas le chercher. Quand il l’eut trouvé, il stoppa sa course et reprit peu à peu ses esprits. Il voulut voir si effectivement il était devenu « invisible » et leva donc ses mains pour mieux s’en rendre compte. Seulement, une fois de plus, il lui fut impossible de faire ce qu’il voulait. La panique commença à le gagner devant cette situation plus que perturbante. Il sentait son cœur s’emballer mais ne savait plus quoi faire. Puis, alors qu’il était à la limite de perdre le contrôle, il se sentit partir. C’était une sensation étrange, comme s’il se décollait du mur… Mais ça n’avait pourtant aucun sens… Il finit par tomber à genoux et éclata en sanglots, d’anciennes paroles sacrées lui revenant à l’esprit.


Plus tard, à la nuit tombée, Fillan était allongé dans son lit. Il était encore très perturbé par ce qui s’était produit dans la journée et avait beaucoup de mal à comprendre les faits. Mais la fatigue aidant, il finit par sombrer dans un sommeil agité durant lequel il rêva de forêt, de loups et d’ombre.

Il était debout au milieu des arbres, une brume vaporeuse s’enroulant autour des troncs. Il avança maladroitement pendant un certain temps avant de faire une étrange rencontre. Dans une clairière plongée dans la pénombre se tenaient deux loups. L’un était blanc et avait des yeux jaunes, lumineux, l’autre était noir et avait des yeux rouge sang. Le second était aussi terrifiant que le premier était magnifique. Sans trop hésiter, Fillan se dirigea vers le Loup Blanc et, lorsque ce dernier se leva, il le suivit à travers les bois. Il ne savait pas vers où il le menait, mais il n’avait pas peur car il ne doutait pas qu’il s’agissait là de la créature dont lui avait parlé son grand-père, celui dont il avait pris soin depuis sa plus tendre enfance. Cependant, au fil du temps, une peur insidieuse s’insinua en lui, la lumière semblait s’estomper et le loup au premier abord lumineux devenait blafard, comme s’il s’était agi d’une créature fantomatique. Puis, sans crier gare, l’animal fit volte-face, une expression terrifiante dans le regard, grognant et montrant les crocs. Il n’avait plus rien de magnifique alors qu’il avançait inlassablement vers Fillan… Comprenant qu’il s’était mépris dans la clairière, le jeune adolescent fut sauvé de justesse par le Loup Noir. Ce dernier mit en déroute la créature du Mal avant de s’approcher du garçon. Il s’assit et fixa son regard sur lui avant de lui adresser la parole.

« Les apparences sont très souvent trompeuses et il faut prendre garde à ne pas se laisser piéger par elles. Ce qui hier te faisait peur peut te rendre plus fort demain. Mais si malgré tout la peur te gagne, n’oublie pas que je suis là pour te protéger. »

Puis, sans rien ajouter d’autre, l’animal fit demi-tour et s’enfonça entre les arbres. Il sembla disparaître, comme s’il se volatilisait. Comme s’il devenait… une Ombre.




Avec le temps et l’aide de son père, Fillan avait compris ce qui lui arrivait. Il semblait effectivement qu’il soit comme les clients que ce dernier défendait, à savoir un mutant. Un temps, il eut beaucoup de mal à l’accepter et à le comprendre. Pourquoi le destin s’acharnait-il ainsi sur lui ? N’avait-il pas déjà suffisamment de soucis comme ça ? Puis, cette phase lui passa et il accepta son destin. Il était né différent et il n’y pouvait rien. Il devait se montrer aussi fier de son héritage mutant que de son héritage Cherokee. Cependant, tout le monde n’était pas aussi conciliant et, son père sachant ce qu’avaient à subir les mutants, il avait peur. Il savait que le Loup Noir le protégeait, mais malgré tout, il avait peur.

Ils avaient déjà eu une chance énorme que le jeune garçon n’ait pas été repéré à la naissance. Il était vrai que les contrôles n’étaient pas aussi fréquents dans leur Etat qu’ils ne l’étaient dans le Nevada, mais ce n’était sans doute pas tout. Peut-être cela était-il lié à la génétique, mais ce sujet n’étant pas le plus abordable, il était difficile de le savoir. Toujours est-il que jusqu’à ce jour, Fillan avait échappé à tous les contrôles. Néanmoins, lorsque le Birmingham News dévoila les événements qui se déroulaient à Achaea, à savoir la capture d’un mutant, Fillan Davis prit sa décision. Il allait suivre son instinct et ses désirs. Avec l’aide de son Loup, il allait partir pour Achaea afin de suivre sa voie et d’essayer d’aider les autres mutants comme d’autres l’avaient jadis fait pour ses ancêtres. Pour lui, ce n’était pas en restant seul chacun de son côté qu’ils arriveraient à obtenir quelque chose. Il souhaitait faire son possible pour que les mutants soient un jour reconnus en tant qu’Hommes plutôt que chassés comme des Bêtes. Il en parla à ses parents et, bien que ces derniers ne partagent pas réellement son avis, ils savaient qu’ils ne pourraient pas l’empêcher de partir. C’est ainsi que Fillan prit l’avion, arrivant à l’aéroport d’Achaea. De là, il ne lui restait plus qu’à vivre sa nouvelle vie.

Et en trois ans, cette nouvelle vie se révéla pleine d'un grand nombre de surprises. En effet, son arrivée à Achaea correspondait aussi à son entrée à l’université et ne dit-on pas souvent que c’est à l’université que l’on passe les meilleurs moments de sa vie ? Toutefois, avant d’être un lieu de détente et d’amusement, c’est surtout un lieu de travail et comme tous les étudiants, Fillan devait trouver sa voie afin de tracer le chemin qu’il allait suivre le restant de sa vie. Il avait longtemps pensé que, le moment venu, il allait suivre les traces de son père, faire des études de droit, devenir avocat et défendre les droits des mutants. Pourtant, maintenant qu’il devait choisir ce qu’il allait devenir, il n’était plus si sûr de vouloir suivre cette voie. Un autre chemin l’appelait, un obscur sentier seulement illuminé par deux yeux rouges, une voie qui flairait bon l’odeur du passé. Elle lui était en quelque sorte imposée par ses origines, comme s’il devait découvrir quelque chose d’important à ce sujet. Et comme son Loup semblait l’y inciter, Fillan n’avait d’autre choix que d’écouter son intuition. C’est de cette manière qu’il entama ses études d’archéologie. Au fil de sa formation, il choisit d’étudier davantage les cultures amérindiennes et plus particulièrement leurs croyances et leurs mythes.

Mais au-delà du travail et de l’amusement, l’université permet surtout de faire des rencontres. En effet, on y fait la connaissance de gens avec qui l’on partage beaucoup et en échange, ces personnes changent parfois radicalement notre vie. Fillan ne l’aurait jamais cru possible s’il ne l’avait pas vécu lui-même. Ainsi, sa vie continuait telle qu’elle avait commencé en cette ville de danger jusqu’au jour où il avait fini par ouvrir les yeux sur une vérité qu’il ne pouvait dès lors plus nier. Une vérité qui allait changer sa vie et sa manière de voir les choses. Une vérité liée à une rencontre. C’était un garçon de son âge, lui aussi étudiant en archéologie. Il était Irlandais et s’appelait Justin. Justin Whelan. Rapidement, les deux jeunes hommes devinrent amis et dès lors, ils passèrent énormément de temps ensemble. Cette relation aida Fillan à ouvrir les yeux sur de nombreux points. Le plus important était sans doute sa vision des humains, car au contact de Justin, il révisa son jugement et sa haine à leur égard s’estompa quelque peu. Il ne pouvait pas dire qu’il appréciait les humains pour autant, mais il n’était plus aussi catégorique à leur sujet. De manière générale, pendant cette période, ses sentiments s’adoucirent et il finit même par en découvrir de nouveaux. En effet, au fil du temps, son amitié à l’égard de Justin prit une tournure qui le déstabilisa. Sans qu’il ne s’en rende vraiment compte, il se réveilla un beau matin en ayant pris conscience d’être tombé amoureux du jeune garçon. Accepter cet état de fait ne fut pas une mince affaire, mais il finit malgré tout par y parvenir, le temps étant toujours un bon allié dans ce genre de situations. Le temps et surtout l’aide de Justin, car ses sentiments étaient, semble-t-il, réciproques. Avec lui, Fillan découvrit quelque chose de nouveau et de très intense, une relation forte qui le transcenda. Mais comme c’est souvent le cas dans ce genre d’histoire, au bout de plusieurs mois, un événement imprévu vint changer tout cela. En effet, Justin devait quitter les Etats-Unis pour l’Irlande, ses études le poussant à poursuivre ses recherches dans le pays de ses origines. Bien que tout cela le chagrinait fortement, il ne pouvait l’éviter d’aucune façon. Pendant quelques temps, il essaya de convaincre Fillan de le suivre, mais le jeune amérindien ne le pouvait pas. D’une part, parce que sa vie se trouvait aux USA, d’autre part parce que c’était dans cette ville que se jouait son avenir. Tout aussi fort que soient ses sentiments à l’égard du jeune Irlandais, il ne pouvait pas abandonner ses frères de gênes au moment où ils avaient le plus besoin de toutes leurs forces. Ainsi donc Justin partit, laissant Fillan poursuivre sa vie, seul, mais riche de nouvelles expériences. Toutefois, rien n’empêchait qu’ils se retrouvent un jour futur afin de poursuivre sur une nouvelle route, main dans la main.

D’ici là, Fillan décida de mettre toute son énergie dans ses études. L’archéologie était une véritable passion pour lui et il savait qu’à chaque réponse qu’il pouvait apporter, les mystères du passé se révélaient un peu plus. D’autant qu’un jour, son professeur, Curtis Langford, lui proposa un travail qui pouvait être la raison d’être de tous ses choix depuis son arrivée à Achaea. Après avoir longuement parlé ensemble de sujets divers et variés, le professeur Langford en vint à la conclusion que Fillan était son meilleur atout pour l’aider dans ses recherches. En effet, il avait mis en place un important projet avec l’un de ses amis et collègues, un professeur d’ethnologie. Il s’agissait de mener une étude sur l’existence des mutants avant l’époque actuelle. Ce travail colossal ne pouvait être effectué par les deux hommes seuls, aussi s’adjoignaient-ils l’aide d’étudiants dont Fillan faisait partie. Par ce biais, il apprit à connaître la fondation Afflictis Lentae, une nouvelle institution qui se donnait pour but d’aider les mutants dans toutes leurs démarches de la vie quotidienne, mais qui employait aussi ses ressources à d’autres fins : c’était par exemple elle qui finançait les recherches du professeur Langford. Ainsi, le jeune homme commença à passer son temps libre au siège de l’association et c’est là qu’il comprit que c’était ce qu’il avait toujours cherché pour aider ses frères. Sur les conseils et la bénédiction de son père, il commença donc à apporter bénévolement son aide à cette structure sociale, sans pour autant révéler son secret aux autres. Mais il semblait que ce qui était secret pour certains, ne l’était pas forcément pour tous. En effet, un jour, le professeur Langford aborda Fillan pour parler avec lui d’un sujet particulièrement sérieux. Il lui expliqua qu’il était lui-même un mutant et qu’il connaissait le secret du jeune homme, les personnes qui l’aidaient lui ayant révélé cette information. Il testa ensuite la motivation de son étudiant tout en discutant avec lui et les renseignements qu’il en tira lui permirent d’en dire davantage à Fillan. Il lui expliqua donc ce qu’était la force armée du gouvernement, l’Opération Apocalypto. Il lui raconta ensuite comment les mutants s’étaient préparés à lutter par le biais de l’Opération Genesys, l’entité qui contrôlait Afflictis Lentae. Enfin, il proposa au jeune amérindien de se joindre à eux dans le combat, car ils avaient besoin de toutes les forces disponibles. Fillan se donna le temps de réfléchir avant de donner sa réponse. Il savait qu’il pouvait aider Afflictis Lentae de bien des façons, mais il doutait d’être aussi efficace pour Genesys. Il n’avait rien d’un guerrier ou d’un soldat et n’était pas un mutant plus doué, au vu de la manière dont il contrôlait son pouvoir. Il serait bien plus un poids mort qu’un atout… Mais d’un autre côté, s’il avait la possibilité d’apprendre et de s’entrainer, il n’était pas impossible qu’il devienne d’une quelconque utilité pour ce groupe. Ainsi, lorsque le moment d’apporter sa réponse vint, il accepta la proposition, devenant un membre de l’Opération Genesys. Une fois de plus, sa vie prenait un nouveau tournant.

Tournant qui ne fut qu’accentué par une nouvelle rencontre. Toutefois, celle-ci ne se déroula pas à l’université, même si le rapport à cette institution existait toujours. En effet, par un beau soir d’été, Fillan rejoignit son professeur dans l’un des nombreux bars d’Achaea afin de discuter des dernières avancées de leurs travaux respectifs, et cela dans un cadre bien moins strict et moins surveillé que leurs bureaux sur le campus. Ils passèrent donc une bonne partie de la soirée à parler de sujets divers et variés avant que le professeur Langford ne soit obligé de rentrer chez lui. De son côté, Fillan décida de terminer sa consommation en réglant quelques détails avant de rentrer à son tour dans son petit studio. Mais c’était sans compter les petits imprévus de la vie. En effet, un jeune homme vint s’installer sur la chaise vide à ses côtés, au bout du bar, sans toutefois provoquer de réaction chez le jeune amérindien. Celui-ci finit enfin par vider son verre et s’apprêta à partir quand, une nouvelle commande arriva. Passablement surpris, il ne put que se retourner vers son voisin qui en profita alors pour engager la conversation. La vue de ce bel éphèbe ne manqua pas de surprendre davantage Fillan, car ledit voisin était plutôt séduisant et doté d’un merveilleux et captivant regard émeraude. Bien que n’étant pas coutumier de ce genre de situation, Fillan décida qu’il n’avait rien à perdre à rester un peu plus longtemps et c’est ainsi qu’il apprit à connaître Lawrence Cooper. Ils eurent une agréable et sympathique conversation et Fillan fut relativement rassuré de constater que Lawrence n’insistait pas davantage pour juste « tirer un coup », comme c’est souvent le cas. En effet, il n’était pas né de la dernière pluie et se doutait qu’une telle manière d’aborder les gens avait un but précis. Pourtant, le bel étranger semblait tout de même correct sur ce point et ne poussait pas le vice trop loin. Ils ne finirent donc pas la soirée ensemble dans un lit, mais rentrèrent chacun de leur côté, le numéro de téléphone de l’autre en poche…

Quelle ne fut pas la surprise de Fillan, quand après une journée de cours son téléphone sonna pour lui laisser entendre la douce voix de Lawrence. Ils passèrent donc une nouvelle soirée ensemble, riant et discutant de tout et de rien mais surtout des mutants. Comme son bel interlocuteur semblait avoir les mutants en haute estime, Fillan n’hésita pas trop à lui parler d’Afflictis Lentae et du rôle de cette fondation dans l’aide aux mutants. Après cela, ils passèrent encore de nombreuses soirées ensemble et, à chaque fois, Fillan appréciait un peu plus Lawrence. Il ne lui fut pas difficile de se rappeler qu’il avait déjà connu ça une fois, avec Justin, car non seulement, il appréciait Lawrence, mais il sentait même qu’un lien fort se créait entre eux, un lien visiblement partagé. Après un certain temps, Fillan prit une importante décision, choix justifié par la confiance qu’il avait en Lawrence. Ainsi, un soir où il alla passer la nuit chez lui, il se décida enfin à lui révéler la vérité à son sujet, à savoir qu’il était un mutant. Et l’acceptation de Lawrence n’était pas sans le combler de joie.

Aujourd’hui encore, la relation entre les deux jeunes hommes perdure. Et cette relation, en plus d’offrir à Fillan une raison de savourer la vie, lui a aussi fourni une raison de poursuivre le combat mené par Genesys et de faire le nécessaire pour qu’un jour Humains et Mutants vivent en paix.

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