Qui a dit que l'organisation était affaire désagréable?

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Joyce H. D'Anceny

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MessageSujet: Qui a dit que l'organisation était affaire désagréable? Qui a dit que l'organisation était affaire désagréable? EmptySam 1 Oct - 14:11

La rentrée des classes avait sonné la fin des réjouissances estivales depuis quelques semaines déjà. Ce n'était pas le cas de tous les départements universitaires, et en tant qu'enseignante de littérature, elle avait eu la chance de profiter encore un peu de ses vacances. Elle avait évidemment préparé ses cours, mais elle avait pu paresser un peu dans son lit, s'occuper de sa fille, l'accompagner à l'école, quand elle n'était pas en observation à l'hôpital. Enfin, son état s'améliorait sensiblement, et la jeune femme ne pouvait pas s'empêcher de ressentir une certaine euphorie : pour elle, tout allait pour le mieux. Etait-ce égoïste de penser que c'était une sorte de justice? Qu'elle le méritait? C'était sans doute pour cette raison qu'elle essayait de cacher du mieux qu'elle pouvait sa vie privée.

Enfin, pour l'instant, elle regardait ses jeunes étudiants de première année, qui commençaient à s'agiter sur les bancs de son amphithéâtre. Ils avaient pris le coup de main rapidement, en fait, ils n'avaient pas tellement le choix. En cours magistral, elle ne pouvait pas se permettre de leur expliquer comment prendre des notes. Elle devrait être indulgente, certains étaient très jeunes. Enfin, ce n'était pas trop grave, ils ne devaient pas tellement lui en vouloir, les autres enseignants étaient tout aussi impitoyables qu'elle, osait-elle espérer. Cependant, elle était persuadée qu'ils lui en voudraient si elle restait encore une poignée de minutes de plus à leur expliquer avec entêtement son cours de stylistique. D'autant plus que pour la plupart d'entre eux, c'était le weekend. Ce serait vraiment méchant de sa part. Elle se remémora un instant ses propres années fac, lorsque les soupirs des étudiants signalaient grandement la fin des cours. La jeune femme esquissa un sourire. Elle les libéra donc, ne voulant pas passer pour une prof trop draconienne.

Elle rangea ses affaires, puis sortit de la fac, pour allumer une cigarette. Elle prit avec bonheur la première bouffée, songeant à ce qu'elle ferait chez elle ce soir. Peut-être verrait-elle Angelus. Elle l'espérait secrètement, même si elle savait combien il était difficile de voir le médium. Ce n'était déjà plus le même monde. Une vibration dans sa poche la tira de ses pensées. Elle consulta son portable, en maugréant contre celui ou celle qui osait la déranger. Ce n'était qu'une alarme, un peu vague. La jeune française était un peu tête en l'air, prise par tant de choses à la fois que c'était parfois un véritable miracle si elle n'oubliait pas quelque chose dans la journée. "Amph. E4 17h30". Okay. Qu'est-ce que cela voulait dire? Elle se creusa la tête. Eurêka. Elle avait un rendez-vous de la plus haute importance. Et il était 17h26. Elle avait donc moins de quatre minutes pour courir jusqu'à cet amphi qui s'avérait être à deux bâtiments de sa position.

- Merde !

Elle coinça la cigarette entre ses lèvres, saisit son sac en bandoulière, prit à peine le temps de le jeter sur ses épaules, et s'élança vers le bâtiment E. Les étudiants la dévisagèrent, surpris de voir leur professeur de lettres débouler ainsi, le cheveu au vent, un filet de fumée la suivant paresseusement, les joues en feu, le regard un peu paniqué. Elle zigzagua dans les couloirs horriblement longs, menaçant de bousculer nombre d'étudiants qui erraient là en papotant. Puis, elle ouvrit la porte de l'amphithéâtre, chassa précipitamment deux amoureux qui y avaient trouvé refuge, usant d'un mot tombé depuis longtemps en désuétude : "Ouste". Le front couvert de sueur, elle essuya sa peau d'un revers de la main, soufflant bruyamment, soulagée de se rendre compte qu'elle était pile à l'heure. Le coeur battant, essayant de réprimer ses tremblements, elle sortit ses affaires, dont un classeur assez mince, plastifié, dont quelques feuilles ressortaient, aux coins écornés. Elle les lissa comme elle put, tout en mettant de l'ordre dans ses idées.

- Bon, alors, conférence... Prévue quand, déjà?

Elle ouvrit son agenda, le bloqua sous son coude et le feuilleta rapidement, le regard fou. Elle avait donc bien rendez-vous avec l'enseignante de philosophie, Elizabeth Kennard. Elles devaient mettre au point le programme du future colloque où leurs disciplines se mêlaient. Après tout, il y avait une prime au bout du compte. Et puis la jeune femme n'avait jamais rencontré les autres enseignants, préférant évoluer seule, plutôt timide et distante. C'était d'ailleurs la première enseignante à qui elle parlerait réellement et elle ne pouvait s'empêcher de trembler à cette idée.

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Elizabeth D'Arcy Kennard

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MessageSujet: Re: Qui a dit que l'organisation était affaire désagréable? Qui a dit que l'organisation était affaire désagréable? EmptyDim 2 Oct - 12:50

Elizabeth quitta son cours avec satisfaction. Ces élèves avaient perdu leur désagréable habitude de vouloir se sauver quand l'heure de la libération approchait. Elle les tenait jusqu'à la dernière minute et y mettait un point d'honneur. Rangeant rapidement ses affaires, son sac reposant sur son épaule la jeune femme regarda l'heure. Elle avait le temps d'arriver jusqu'à l'amphithéâtre où elle avait rendez-vous avec la professeur de littérature. L'ayant croisé une ou deux fois, elle savait à peu près à quoi sa collègue ressemblait, plutôt timide et évoluant en solitaire. Elizabeth déambula dans les couloirs saluant quelques enseignants. Se dirigeant vers le bâtiment E, elle vit au loin une jeune femme courir comme une flèche visiblement très pressée. Elle jeta un coup d'œil à sa montre : 17h27. Ce devait être Joyce D'Anceny qui cavalait ainsi. Elle serait en avance. Un léger sourire s'invita sur ses lèvres, son pas se pressa légèrement.

A 17h30, Elizabeth entra dans l'amphithéâtre. Sa ponctualité était à tout épreuve. Son regard paisible se posa sur la jeune femme encore un peu essoufflée par sa course entrain d'arranger ses feuilles, elle semblait aussi être vaguement paniquée. La prof de philosophie ne s'estimait pas être terrifiante à ce point-là, sans doute était-ce la timidité naturelle de Joyce qui l'agitait ainsi. Arrangeant machinalement le col de son chemisier et retirant son chapeau melon (récemment offert par son frère), elle avança vers elle avec son sourire tranquille. En général, elle parvenait à mettre rapidement les gens à l'aise dégageant beaucoup de sérénité. Posant son sac sur le sol, elle salua la jeune femme.

Elizabeth : - Bonjour ! Je suis enchantée de préparer cette conférence avec vous mademoiselle !

Ce qui était parfaitement vrai. Très enthousiaste à l'idée de mêler littérature et philosophie, elle posa son couvre-chef sur le bureau et sortit une pochette qui contenait un petit paquet de feuilles blanches couvertes de son écriture fine et penchée. Son éducation aristocratique ressortait à travers ses lettres aux pleins et aux déliés élégants. Sortant son stylo plume, elle regarda la jeune enseignante avec sympathie.

Elizabeth : - Je suis désolée, j'ai libéré mes élèves un peu tard, je n'ai pas eu le temps de nous chercher deux cafés.

Elle eut un rire léger, jovial. Ses cours de philosophie commençaient à avoir leur réputation parmi les élèves. Elizabeth était une prof redoutable, impitoyable dès que l'attention se relâchait. Mais dès que les étudiants prenaient une attitude sérieuse et concentrée, elle rendait ses cours vivants adorant offrir ainsi la connaissance. C'était une passionnée. Même si sa vie privée partait dans tous les sens, qu'une fois la nuit tombée la déprime s'invitait chez elle, elle n'en laissait rien paraître. Après tout elle avait vécu des instants bien plus difficiles que ceux-ci. Le plus pénible était de lutter pour conserver ses souvenirs. D'une main de fer, la jeune femme chassa ces méditations de son esprit. Il s'agissait de travailler.

Détendue et souriante, elle parcourut ses feuilles en diagonale puis redressa la tête.

Elizabeth : - Eh bien mademoiselle D'Anceny, par où allons-nous commencer ? Il s'agit d'éveiller l'intérêt et la curiosité au fond des cerveaux de nos étudiants, mine de rien ce n'est pas toujours simple... Je pensais à un début plutôt en douceur, s'ils sont directement plongés dans la connaissance pure et complexe ils décrocheront rapidement, qu'en pensez-vous ?

Pas question de toucher une prime pour une mauvaise conférence ! C'était impensable ! Elizabeth construisait souvent ses cours ainsi, un départ tranquille pour que ses élèves se remettent dans le bain puis une montée crescendo dans la réflexion. Ceux qui avaient eu du mal à suivre venaient lui poser des questions à la fin du cours. En mêlant deux matières, il fallait faire attention à ne pas les perdre dans les méandres de la littérature et de la philosophie ce qui finirait par ennuyer certains qui s'empresseraient de manifester leur impatience à être n'importe où ailleurs que dans l'amphithéâtre. Un tel climat aurait vite fait de gâcher la conférence. Elizabeth n'allait tout de même utilisée sa super-autorité pour les forcer à écouter ! Appuyée contre le bureau, un sourire pensif aux lèvres, la jeune femme espérait que l'enseignante n'était pas trop mal à l'aise.

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MessageSujet: Re: Qui a dit que l'organisation était affaire désagréable? Qui a dit que l'organisation était affaire désagréable? EmptyMer 5 Oct - 14:52

D'ordinaire, la jeune femme était quelqu'un d'organisé. Sauf qu'en général, elle pouvait s'y prendre à l'avance et noter à la perfection l'endroit où se trouvait chaque chose, que ce soit sur un bout de papier ou dans un coin de sa riche mémoire. Elle aimait que tout se passe comme elle le prévoyait, à peu de choses près. Elle n'était pas non plus maniaque, juste... Mieux organisée que sa propriétaire. Or, ce jour-là, son ordre si cher venait de voler en éclat, sans autre forme de procès. Ces derniers temps, son organisation devenait de plus en plus chaotique. Cela devait sans doute avoir à voir avec cette espèce de nouvelle vie tourbillonnante qui l'étreignait dans une folle danse dans laquelle la jeune femme s'abandonnait avec reconnaissance. Une nouvelle liberté, une sorte de jeunesse, d'innocence retrouvée. Elle redécouvrait la vie, le bonheur de goûter à chaque instant, la joie de voir le soleil se lever en se disant que quelques part dans la ville, l'être qu'elle aimait évoluait, et pensait peut-être à elle, avec un sourire. Oui, Joyce était fleur bleue. Comme beaucoup de femmes. Elle avait passé trop de temps seule, seule avec ses fantômes, avec ses souffrances, pour ne pas ressentir ce besoin viscéral d'être avec quelqu'un, d'être protégée, aimée et choyée, considérée non pas comme une prof, ou une paire de seins, ni même une mère, mais comme une femme. Ce n'était finalement peut-être pas grand-chose comme demande, aux yeux de tous. Mais pour elle, c'était assez pour qu'elle remercie chaque jour le ciel de lui offrir cette nouvelle existence.

Ce n'était cependant pas une raison pour égarer la liste des intervenants. La jeune femme se dépêchait, feuilletait aussi vite qu'elle le pouvait, avec des gestes précipités qui trahissaient toute sa panique. Elle se sentait un peu comme une lycéenne qui venait d'être prise la main dans le sac à n'avoir pas apporté ses exercices, bien qu'elle les ait faits. Et comme toujours, elle pensait que sa parole serait insuffisante, même si elle avait le charmant regard d'une fille sérieuse. Elle ne vit pas la jeune britannique entrer dans l'amphithéâtre et elle eut juste le temps de la remarquer, sa main brandissant triomphalement une feuille où étaient griffonnés les noms des intervenants qu'elle était parvenue à joindre, avant d'exécuter la danse certes exutoire, mais néanmoins ridicule, du bonheur.

Elle se contenta donc d'abaisser sa main et de poser son feuillet sur le bureau massif. Le rouge aux joues, elle se tourna vers la jeune femme. Son regard accrocha son visage. Mince, elle était bien charmante. Presque machinalement, elle regarda sa main gauche, n'aperçut guère d'alliance. Elle ne pouvait donc pas déclarer qu'un homme au moins était heureux sur cette terre. Elle se racla la gorge discrètement, pour se rappeler à l'ordre. Elle tendit sa main délicate à la jeune femme, et la salua.

Joyce : - Tout le plaisir est pour moi, Elizabeth.

Elle lui sourit, avec sa chaleur habituelle.

Joyce : - Bien, tout d'abord, avant de commencer, j'aimerais... Enfin disons... Appellez-moi Joyce, et tutoyez-moi, il n'y a rien entre nous, nous sommes collègues, nous avons toutes les deux moins de quarante ans et nous avons un charme fou, je suppose qu'on peut faire fi de la hiérarchie de la fac. Non?

Zut, elle n'avait jamais autant parlé en si peu de temps. Elle faisait souvent de l'humour pour tenter de désamorcer une situation qu'elle trouvait un peu tendues.

Joyce : - Enfin, je n'ai pas envie de vous mettre mal à l'aise.

Elle fronça brièvement les sourcils, sans aucune impolitesse, aux prises avec une sensation de déjà-vu assez désagréable.

Joyce : - Je ne t'ai pas déjà vue quelque part? Tu ne fais pas des publicités, ou des choses comme ça?

C'était possible, après tout, certains enseignants exerçaient d'autres professions à côté. C'était parfois surprenant, d'ailleurs. Elle installa une chaise face à elle.

Joyce : - Ah, oui, les cafés. J'ai complètement oublié aussi. Je reviens.

Elle lui sourit de nouveau, lui fit signe de se mettre à l'aise. Elle descendit donc de l'estrade, et en quelques enjambées légères, elle atteint le couloir. Se frayant un chemin à travers les étudiants qui paressaient en papotant, elle parvint jusqu'à la machine à café. Elle glissa quelques pièces de monnaie dans la fente et sélectionna les cafés. Sentant un regard sur son dos, elle suspendit son geste, se brûlant les doigts sur le plastique de mauvaise qualité. Elle leva les yeux, inquiète. Les étudiants avaient recommencé leur valse et rejoignaient les amphithéâtres et les salles de classe. Mais une silhouette se dressait, immobile, en costume, au bout du couloir.

Joyce : - Qu'est-ce que...

Ses doigts la rappelèrent à l'ordre, en protestant vivement. Elle reporta son attention sur le gobelet et le retira des fourches noires du distributeur. Elle releva les yeux, et la silhouette inconnue avait disparu. Perturbée, le regard pensif, elle retourna dans l'amphithéâtre, et referma la porte. Elle se sentit vaguement en sécurité, dans l'espace clos. Elle s'approcha, posa les deux gobelets sur le bureau, et se racla la gorge un peu plus bruyamment pour revenir à la réalité.

Joyce : - Aherm, oui. Que disais-tu? Oui, pour la difficulté... Tout dépend de qui participe, il me semble que le séminaire sera ouvert à tous les étudiants, alors il vaut mieux être soft, et proposer différents thèmes qui intéresseront tout le monde, qu'en dis-tu?

Elle essayait de paraître calme, mais en réalité, son imaginaire bouillonnait. Qui était ce type... Peut-être qu'elle se faisait simplement un film, mais au fur des années, elle s'était rendue compte que son instinct la trompait rarement.

Joyce : - Dis-moi, est-ce que cela te dérangerait si on organisait cela chez moi?

Il fallait vite trouver une excuse, pour ne pas que cela paraisse trop suspect... Son esprit se mit en branle, et les secondes qui s'écoulèrent lui parurent durer de longues et pénibles minutes.

Joyce : - En fait, j'ai oublié une de mes références importantes chez moi, elle est sur mon bureau. J'ai honte de te demander ça, mais on ne va pas pouvoir avancer si je n'ai pas ça, c'est le numéro de euh... Kristeva.

Elle eut un sourire un peu crispé. Quelque part en elle, elle sentait le regard qui l'avait accablée quelques minutes plus tôt. Elle attendit avec anxiété la réponse de la jeune femme.

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Elizabeth D'Arcy Kennard

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MessageSujet: Re: Qui a dit que l'organisation était affaire désagréable? Qui a dit que l'organisation était affaire désagréable? EmptyDim 30 Oct - 15:46

La jeune prof salua Elizabeth après l'avoir rapidement détaillée d'un coup d'œil. Elle lui proposa de l'appeler par son prénom et de la tutoyer, ce qui ne dérangeait absolument pas la prof de philo. Passer des heures à préparer cette conférence serait plus conviviale si on en retirait le côté officiel du vouvoiement. Et comme le releva Joyce, elles étaient jeunes et pleines de charme alors la hiérarchie de la fac n'avait pas besoin d'être appliquée. Elizabeth fut cependant un peu surprise d'entendre sa collègue parler si vite, elle devina une certaine gêne venant probablement de sa timidité.

Elizabeth : - Bien sûr Joyce, tutoyons nous cela sera bien plus agréable !

Son accent britannique ressortit lorsqu'elle prononça le prénom de sa collègue. Plus doux et plus « arrondi », avec la petite touche un peu aristocratique de ses origines. Joyce ne semblait pas être à l'aise, elle la regardait avec insistance, fouillant sa mémoire.

Joyce : - Je ne t'ai pas déjà vue quelque part? Tu ne fais pas des publicités, ou des choses comme ça?

Elizabeth ne put retenir un rire amusé. Elle dans la publicité. Certes d'autres professeurs avaient encore un autre travail mais ce n'était pas son cas.

Elizabeth : - Non, rien de ce genre. Tu m'as peut être vu sur une affiche de représentation de danse irlandaise et encore ! C'était exceptionnel !

La prof de philo n'eut pas le temps d'esquisser un geste, Joyce avait déjà disparu pour chercher les cafés. Pensive, elle s'assit sur le coin du bureau et joua avec son chapeau qui tenant en équilibre sur son doigt. Cet exercice l'aidait à se concentrer. Sa collègue était quelqu'un de timide, facilement mal à l'aise mais aussi sympathique, qui cherchait à nouer un lien avec elle. Aucun professeur ne lui avait jamais proposé aussi spontanément de la tutoyer. En temps normal elle aurait d'ailleurs refuser. Ses collègues ne sont pas ses amis, même si elle les apprécie. Joyce semblait connaître son visage et cela l'intriguait. Elles se croisaient dans la salle des profs, mais cette sensation de déjà vu ne semblait pas venir de là. Elle se rappela le jour où elle avait du poser pour l'affiche. La jeune femme qui avait été choisie était tombée malade, Elizabeth avait été cherchée en catastrophe durant une répétition et le photographe avait fait son travail tandis qu'elle se demandait pourquoi est-ce que ça lui tombait dessus.

Joyce revint avec deux gobelets de café, très pâle. La prof de philo se redressa, prête à la rattraper tant elle avait l'air d'être sur le point de s'effondrer. Sa collègue se racla nerveusement la gorge.

Joyce : - Aherm, oui. Que disais-tu? Oui, pour la difficulté... Tout dépend de qui participe, il me semble que le séminaire sera ouvert à tous les étudiants, alors il vaut mieux être soft, et proposer différents thèmes qui intéresseront tout le monde, qu'en dis-tu?

Elizabeth : - C'est une excellente idée. Est-ce que tout va bien Joyce ? Tu as l'air...tracassée. Et merci pour le café.

Joyce : - Dis-moi, est-ce que cela te dérangerait si on organisait cela chez moi?

Elizabeth : - Euh... Pourquoi donc ?

Joyce : - En fait, j'ai oublié une de mes références importantes chez moi, elle est sur mon bureau. J'ai honte de te demander ça, mais on ne va pas pouvoir avancer si je n'ai pas ça, c'est le numéro de euh... Kristeva.

Elizabeth : - Kristeva ? Rien que ça. Eh bien nos étudiants ont intérêt à savourer cette conférence ! Cela va être tout simplement fantastique ! Allons chez toi alors, passons juste en salle des profs je dois chercher quelques affaires et nous pourrons y aller.


Elle remit son chapeau sur le sommet de son crâne et descendit d'une traite l'infâme café, une question d'habitude. Tout en vaillant à ce que sa collègue la suive, un peu inquiète de la voir dans cet état. Certains étudiants voulaient s'approcher pour lui poser quelques questions, la jeune femme les réorienta vers un autre prof avec un sourire. Elle traversa rapidement les couloirs, entra dans la salle des profs et récupéra une pile de copies, des livres et quelques pochettes qu'elle enfourna dans son sac. Saluant ses collègues, elle se retourna vers Joyce avec un sourire amical.

Elizabeth : - Nous pouvons y aller. Permettez.


Elle prit le sac de la jeune femme, avec un regard qui interdisait toute protestation.

Elizabeth : - Tu n'as pas l'air très en forme, alors laisse moi porter ça. Bon allez, en route !

Toujours très amicale et élégante, on ne refait pas son éducation, elle tint la porte à sa jeune collègue et lui emboita le pas. Son regard balayait les alentours, Elizabeth était sur ses gardes, naturellement. Et elle se sentait responsable de la jeune femme qui l'accompagnait, sans savoir exactement pourquoi. Elle dégageait une certaine souffrance, une angoisse, surtout depuis qu'elle était allée chercher les cafés. La britannique marchait légèrement derrière, le pas dansant et silencieux.

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