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L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre

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L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre Vide
MessageSujet: L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre EmptyVen 27 Nov - 21:03

Je ne pensais pas que le désert puisse être aussi difficile à traverser ! En réalité pour tout dire, jamais je n’avais pensé traverser un jour le désert, on va dire que je n’avais pas spécialement de raisons de me faire une telle idée avant de débarquer dans une des bases. On va aussi avouer qu’au Canada, mon pays natal je vous rappelle, les déserts, bah, ça ne court pas les rues dirons-nous ! Par conséquent, je n’étais pas sensé m’être renseigné avant pour savoir comment il fallait s’équiper et économiser son eau pour aller faire une petite balade dans le désert du Nevada, le tout coursé par des agents Apocalypto en colère. C’est sûr, comme début pour un retour à la civilisation, il y avait mieux, je me faisais un peu l’impression d’être un Robinson Crusoé, sauf que là je n’avais pas de mer et de bateau naufragé – et moins de barbe tout de même -, mais juste le sable. Ca me faisait déjà la plage, avec un peu d’imagination je pouvais me trouver un morceau de bois qui ferait la barque, et le cactus là-bas pourrait représenter à merveille mon Vendredi ! Décidément, qu’est-ce que j’avais le don de penser à des choses stupides lorsque j’étais en train d’agoniser à moitié à cause du manque d’eau. C’était peut-être justement la cause de mes divagations, je n’avais jamais songé à consulter les encyclopédies pour savoir si les insolations provoquaient des délires de la sorte. Enfin, je n’avais pas besoin d’insolations pour être un peu – beaucoup – à coté de la plaque comme ça dirons-nous !

J’étais donc perdu au milieu du désert, heureusement pour moi, la journée était à peine avancée, j’avais eus la chance de m’évader en pleine nuit, chose qui m’avait déjà permis de bien avancer dans le désert avant que le soleil ne pointe le bout de son nez à l’horizon. Je savais déjà que le soleil se levait à l’Est, et par conséquent, je pouvais être sûr d’une chose, que l’Est se situait de mon coté gauche. Mais bon, je n’étais pas un aventurier, et à part si je voulais faire ma prière du matin en direction de la mecque (ce qui n’était pas le cas je dois avouer), je ne savais fichtrement pas de quel coté se trouvait Achaea. Donc pour ainsi dire, j’étais dans la panade totale pour rester poli. Ma brillante analyse pour savoir de quel coté aller ne servait donc malheureusement à rien du tout, j’étais contraint de constater que j’étais bel et bien un simple étudiant en médecine qui n’était pas très doué pour s’aventurer dans le désert sans rien. Et c’était pourtant le cas. Bon, certes, j’avoue, je n’avais pas décidé de prendre une petite sortie pour le plaisir, j’avais été obligé de quitter cet endroit sans rien de plus que les habits que j’avais sur le dos, empruntés au chercheur qui dormait dans le local des balais depuis notre dernière rencontre. Et pour tout dire, ils n’étaient pas du tout confortables. Je ne doutais pas qu’ils étaient juste là pour éviter de se salir et de pouvoir se reconnaître entre chercheurs, mais malheureusement on va dire que dans le désert, ce n’était pas la tenue idéale.

En parlant de tenue, le soleil commençant sérieusement à me taper sur la tête, j’entrepris donc de me débarrasser d’une couche de vêtement, ne gardant que le tee-shirt blanc du chercheur, et me servant de la chemise située au-dessus pour me faire une sorte de turban de touareg que je plaçai sur ma tête pour me protéger des insolations et des coups de soleil trop gênants. A ce rythme là j’allais réellement bien pouvoir prier en direction de la mecque, il ne manquait plus que le kéfié et le chameau (bien que j’avais une nette préférence pour les dromadaires je dois l’avouer). Les idées qui me traversaient l’esprit devenaient de plus en plus étranges, mais pas assez pour m’inquiéter néanmoins, et la marche fut encore longue et monotone, le soleil s’étant déjà levé assez haut pour m’écraser sous sa chaleur. Quelle stupidité, j’étais un pyromancien et j’allais peut-être mourir de déshydratation, quoi de plus ironique ? Heureusement, dieu (s’il y en avait un), semblait avoir pitié de moi (certainement à cause de mon accoutrement aussi ridicule), car j’entendis un léger clapotis alors que je me traînais depuis plusieurs heures. Après quelques minutes de recherche, je finis par tomber sur un petit plan d’eau, une minuscule oasis visiblement, et je me jetai à terre pour boire directement à la source. Bien entendu, j’avais eu la présence d’esprit de vérifier qu’il n’y avait pas de cadavres d’animaux qui traînait dans le coin, il ne manquerait plus que je tombe sur un plan d’eau empoisonné ! Après avoir bu tout mon saoul, j’entrepris de passer de l’eau sur les éraflures que j’avais récoltées en fuyant, des éraflures de balles, et je craignais que l’une d’elle ait fait plus que m’érafler vu la douleur que je ressentais sur le coté, mais là je n’avais pas d’autres choix que de continuer mon chemin. Après avoir trempé mes habits dedans pour me rafraîchir, je repris le chemin en soupirant.

J’ignore combien de temps exactement est-ce que je mis avant de pouvoir enfin arriver aux abords de ce qui ressemblait à une ville. Il se trouvait que je voyais plus se dresser une sorte de zone industrielle qui ne semblait pas surveillée, du moins je n’avais pas le force de m’en assurer dirons-nous. Je me traînais donc comme je le pouvais en direction d’un endroit qui semblait encore moins fréquentés que les autres, comme un chantier laissé à l’abandon, juste ce qu’il me fallait, que demander de plus ? Une fois arrivé dans cette zone (qui d’ailleurs se trouvait être nettement plus loin que je ne l’avais songé au début), je ne pus plus me retenir de tomber sur le sol, enfin une zone d’ombre ! Quel plaisir, j’avais oublié à quel point le soleil pouvait être agressif ! J’aimais le feu, mais la chaleur c’était autre chose. Après m’être assis contre un morceau de mur tagué, j’entrepris d’ôter la chemise turban de ma tête pour regarder si j’avais beaucoup de coup de soleil, je ne tenais pas à ressembler à un homard, quoi de plus simple pour attirer l’attention que de ressembler à un indien ? Mais à ma grande surprise, ma peau naturellement halée était vierge de toute trace de brûlure, visiblement mon pouvoir servait aussi à éviter le coup de soleil. Bon point encore une fois ! Avec un sourire satisfait, je hochai la tête avant de me laisser aller contre le mur. Mes jambes me faisaient atrocement souffrir, après avoir traîné assit pendant une durée dont j’ignorais l’exactitude, enfermé dans une pièce, j’avais du mal à reprendre aussi rapidement une activité physique intense. Mais malheureusement je n’avais pas trop eu le choix, et finalement j’étais plutôt ravi de me retrouver ici, loin de la base de l’opération.

Malgré tout, j’avais du mal à imaginer que ma fuite ait pu être aussi simple et que je n’ai pas été rattrapé avant d’atteindre la ville, c’était vraiment suspect. Je me redressai soudain comme si je sentais un danger soudain, puis je me mis à regarder autour de moi d’un air scrutateur en semblant chercher quelque chose, ou plutôt quelqu’un, mais rien. A ce moment, je ressentis à nouveau une vive douleur dans le coté gauche, et après avoir rapidement soulevé mon tee-shirt pour regarder le point central de la douleur, je constatai que visiblement, en effet, une balle avait fait plus que me toucher. Mais est-ce qu’elle était encore dedans ? C’était bien ma veine, voilà que je me retrouvais avec un trou dans le coté alors que j’étais enfin libre (loin de moi l'envie de jouer les Bob l'éponge). Je n’allais tout de même pas me rendre à l’hôpital, quant à sortir ça tout seul sans rien, je n’étais pas magicien ! N’ayant pas le choix, je laissai ça de coté pour le moment avant de me mettre à marcher doucement en m’appuyant contre le mur et en regardant autour de moi, cherchant toujours la source de mon inquiétude soudaine. Est-ce que je devenais complètement fou ? Finalement peut-être que j’avais quand même chopé une insolation, en tous les cas, je ne m’inquiétais plus sur ce point, j’étais définitivement largué pour le moment. Largué mais heureux d’être enfin en liberté à respirer le bon air pur. Enfin bon, je devais admettre néanmoins que les ordures qui traînaient à coté de moi, donnaient une odeur toute particulière à la liberté !

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Pixie L. Yulianov

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L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre Vide
MessageSujet: Re: L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre EmptySam 5 Déc - 12:23

Bip… Bip… Bip… Bip… Bip…

Emmitouflée sous sa couette, la tête bien enfoncée dans son oreiller, Pixie eut du mal à se réveiller à l’entente des sons répétitifs de son PDA. Elle émit un marmonnement un peu hybride de mécontentement en tirant la couette par dessus sa tête et tenta d’ignorer l’appareil… en vain. C’était désagréable, elle qui était dans un rêve très abstrait, mais tellement confortable. Elle se décida enfin à se retourner vers sa table de nuit et alluma la lampe de chevet en baillant. Au passage, elle vit que son réveil indiquait plus de trois heures du matin. Qu’est-ce qui pouvait être si urgent à cette heure-ci ? Elle se saisit du PDA et consulta son nouveau mail, ce qui mit fin à la sonnerie incessante.
Après deux lectures déjà difficiles, elle frotta ses yeux à demi clos -elle ne voulait pas entièrement se réveiller pour réussir à se rendormir- afin d’être certaine qu’elle ne rêvait pas. Mais non, le message venait du centre et il disait bien ce qu’elle avait comprit au départ : Une nouvelle évasion venait d’avoir lieu. Un autre mutant avait échappé à l’Opération. Elle trouvait ça très ironique, quand on savait que les Bastets avaient réussi récemment à capturer un mutant « de l’extérieur ». A croire que le monde ne voulait pas les surcharger, ou qu’il cherchait à rééquilibrer les choses. Pixie survola les informations jointes au message, à savoir un numéro d’identification et les résultats des tests préliminaires qui s’avéraient dans ce cas assez peu concluants -ce qui arrivait souvent-. Elle souffla bruyamment, ce qui eut pour effet de faire virevolter sa frange en bataille et autres mèches de cheveux blondes qui lui barraient le visage. Que voulaient-ils qu’elle fasse avec ça ? Pixie avait une très bonne mémoire mais s’évertuait à retenir les noms des patients et non leur numéro. De plus celui-ci lui disait vaguement quelque chose mais sans plus. Peut-être n’avait-elle pas travaillé avec lui directement. Il arrivait effectivement qu’après les premières analyses basiques, la jeune femme ne continue pas à être en contact avec les mutants étudiés.
Quand même, ils n’envoyaient pas ça aux chercheurs dans le but de se marrer en les réveillant en pleine nuit… Pixie reposa son PDA sur la table de chevet et éteignit la lumière. Elle se laissa tomber sur le dos, les bras écartés. Elle n’allait pas sauter du lit pour aller faire la chasse, surtout que le mutant devait encore être aux abords du centre à cette heure-ci. Entre ici et là-bas, il y avait le désert. S’il devait être retrouvé, ce serait plutôt quelques part dans cet endroit. Il y avait des équipes entraînées dans ce but, la jeune Yulianov se réjouissait grandement de ne pas en faire partie.



…FM sur 140.8, tout de suite l’horoscope, suivit de la météo du j…

Pixie maudissait son réveil hurlant qui venait de s’allumer sur la fréquence radio qu’elle écoutait tous les matins. Sauf qu’aujourd’hui, elle avait juste envie de dormir. Refusant d’entendre d’avantage cette voix qu’elle trouvait à cet instant complètement horripilante, elle avait sortit un bras de sous sa couette pour l’éteindre. Sa main aveugle avait tâtonné trois secondes et demi sur la table avant de réussir à mettre fin au calvaire. Par contre du coup, le réveil avait volé par terre juste après, accompagné du PDA d’après les deux bruits distincts qu’elle avait entendu. Le message qu’elle avait reçu dans la nuit lui revint en mémoire. C’était à cause ça qu’elle n’avait pas bien réussit à dormir et qu’elle était encore fatiguée à huit heures. On ne pouvait pas qualifier les nuits difficiles de Pixie par des insomnies, ça n’avait rien à voir. C’était juste que ce gros cerveau cérébral avait retourné un tas de question mille et une fois avant de se fatiguer suffisamment pour être forcé de se mettre en mode veille. Mais aussitôt qu’elle y pensait maintenant, le flot d’interrogations revenaient comme une vague en pleine figure. Le bien et le mal était un vrai problème de société, Pixie en faisait des nuances qui n’aurait jamais dû exister et elle le savait. Jouer sur deux fronts était d’un fatiguant…
Les yeux maintenant bien ouverts, elle fixait son plafond, une main restée sur son front après qu’elle ait balayé ses cheveux. Ce n’est qu’au bout d’environ un quart d’heure qu’elle s’extirpa de son lit en râlant intérieurement. La moquette sous ses pieds nus était douce, mais comme si ce n’était pas son jour, elle marcha ensuite sur son réveil… un peu moins doux. Elle se pencha pour le ramasser et repéra aussi son PDA sous son lit, qu’elle attrapa en passant. En posant le réveil sur la table, elle vérifia qu’elle n’avait pas d’autres mails, bien que dans ce cas elle aurait probablement été réveillée encore. Pas de nouveau mail indiquait que le mutant de cette nuit était toujours en cavale. Le malheur des uns faisait le bonheur des autres comme on dit. Elle jeta l’appareil sur son lit et partit vers la cuisine. C’était d’un véritable bol de café dont elle avait besoin.
Assise à la table de la cuisine, démotivée à l’idée de se préparer un vrai petit déjeuner, elle plongeait simplement sa cuillère directement dans le pot de nutella avant de le manger. Elle émergeait doucement avec en bruit de fond la télé et le café qui coulait. Jusqu’à ce que son PDA se remette à bipé dans sa chambre. Ce matin était haut en couleur. Elle se pressa jusqu’à son lit où cette fois le mail lui ordonnait joyeusement d’aller faire de nouveaux prélèvements dans la zone industrielle. Ses derniers échantillons dataient du mois dernier et il était important de voir si quelque chose avait bougé là-bas. Le véhicule passerait la chercher dans vingt minutes, elle était habituée. Tant pis, le café attendrait qu’elle sorte de la douche.

Dix petites minutes de douche, le rituel du brossage de dents, un rapide coup de brosse à cheveux, les lentilles de contact mises avec habitude, un jeans noir, un pull rouge, de vieilles baskets blanches, un léger maquillage, le café maintenant tiède avalé à la va vite et un manteau plus tard, elle était à l’arrière d’une voiture tout ce qu’il y avait de plus banale, et celle-ci roulait en direction de sa zone d’étude du jour. Sur la banquette à côté d’elle, Pixie avait soigneusement rempli son sac à dos de matériel dont elle avait besoin, ainsi que d’un tas d’autres broutilles pour parer à d’éventuels imprévus. C’était une fille, et il paraît que les filles ont toujours des sacs façon Mary Poppins avec tout et surtout n’importe quoi à l’intérieur. Elle n’échappait pas à cette règle, mais elle le vivait bien.
La jeune fille fut déposée près de la zone qu’elle rejoignit ensuite à pied. Elle s’arrêta avant de pénétrer dans le périmètre et regarda ce paysage qui ne changeait pas beaucoup. Des mois étaient passés depuis la tornade et tout était laissé pour compte. Un véritable no man’s land qui donnait peu envie. Enfin bref… Au moins à cette heure-ci, elle devrait être tranquille, ce n’était pas une destination de promenade agréable aussi tôt dans la matinée -et à n’importe quelle heure de la journée non plus de toute façon-. Enjambant des plaques de taules rouillées et contournant des bâches de plastiques déchirées, Pixie progressait relativement rapidement, avec stylo et bloc note à la main. Elle savait ce qu’elle cherchait depuis le temps, et savait presque justement où le chercher. De temps à autre, elle remarquait des changements et prenait des notes brèves mais rien de bien transcendant pour le moment. Plus elle s’éloignait de l’entrée, plus l’odeur de dépotoir ambiante s’intensifiait, comme toujours. Mais c’était au plus loin qu’elle avait le plus de chance de tomber sur quelque chose d’intéressant, près du mur d’enceinte à moitié écroulé. C’était là-bas, la bonne planque. Sans se presser plus que jusqu’à maintenant, elle traversa les tranchées de fondations et les montagnes de détritus pour aller contourner le mur.
C’est là qu’elle se trouva à quelque mètres d’un homme, enfin d’un jeune homme. Pixie s’immobilisa et resta interloquée quelques secondes en le regardant. Elle ne s’attendait vraiment pas à voir quelqu’un ici. Après l’avoir franchement détaillé tout en se demandant ce qu’elle dirait si on lui demandait pourquoi elle était là, elle réalisa qu’une tâche rouge semblait imprégner le t-shirt de l’inconnu, au niveau de son flanc gauche. Sa bouche s’entrouvrit et ses yeux s’écarquillèrent légèrement. Elle s’approcha alors un peu précipitamment, naïve en oubliant le reste.

Mais vous saignez ! Qu’est-ce qu’il vous est arrivé ?!

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L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre Vide
MessageSujet: Re: L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre EmptySam 5 Déc - 20:36

J’étais perdu dans mes pensées, me disant que franchement il y avait moyen d’avoir un décor plus idyllique pour ma sortie de ‘prison’, que cet endroit pour le moins…. Défraîchi. Mais je devais admettre que de toute manière dans ma vie je n'avais jamais été quelqu’un de très doué pour m’offrir des sorties dignes des meilleurs films d’action (ou romantiques éventuellement, bien que la jolie damoiselle était plus souvent un routier ou un chercheur de l’opération en mal de virilité). Ce n’était donc guère surprenant à mes yeux que je me retrouve parmi les ordures dans une zone très délaissée, et visiblement qui se trouvait être un chantier en construction abandonné, solitaire, et blessé de surcroît. Une nouvelle fois, je portai ma main en direction de la douleur qui tiraillait mon coté, c’était difficile d’oublier une douleur lorsqu’elle revenait sans cesse, et pourtant j’en avais supporté ces dernières années, mais c’était différent, comme dérangeant. Soupirant pour essayer de retrouver ma tranquillité habituellement, je me rendis compte que soupirer trop fort avait aussi une réaction désagréable au niveau de la douleur, ça n’arrangeant rien à tout cela. Il valait donc mieux que je me contente de rester sagement assis ou debout sans soupirer ou jouer les éléphants de mer en soufflant avec vigueur.

Mais voilà que soudain une voix féminine se fit entendre, et je tournai directement la tête en direction du bruit pour poser mes yeux verts sur une silhouette féminine. Oh, elle était jolie la nouvelle arrivante, si je n’avais pas tellement mal sur le coté j’en aurais presque même souris. C’était bien de la chance, tomber sur une charmante créature alors que je sortais tout juste de plusieurs longs mois (Années ?) d’enfermement et de tests. Mais sa phrase me fit aussitôt couper court au sourire naissant, je saignais oui, mais qu’est-ce qu’il m’arrivait ? J’avais tout simplement décidé de me planter un couteau dans le ventre ou de me tirer dessus avec mon colt simplement pour voir si ça faisait mal ou de quelle couleur était mon sang. Ah ah, très drôle sérieusement, mes blagues devenaient de plus en plus nazes, bientôt j’attendrais le niveau navrant, mais je pourrais toujours me recycler en allant inventer des blagues pour carambar. La question de la demoiselle était déjà stupide, mais alors son expression était plutôt marrante. La bouche entrouverte, les yeux écarquillés, pour peu elle m’aurait fait penser au chat dans les dessins animés des Simpson (Ne cherchez pas, c’est un dessin animé des années 2000, vous ne connaissez certainement pas !), lorsqu’il se faisait couper en deux par la souris, (sauf que là, la jeune femme me regardait simplement, et qu’elle ne se baladait pas en tirant la langue). Après une rapide analyse, je constatai que la jeune femme tenait un stylo et un bloc note à la main comme si elle était venue ici pour noter les changements du coin. Un rapide regard autour de moi ne m’apprit rien de plus, mais je constatai simplement que j’étais visiblement près des quartiers pauvres de la ville, une bonne chose qui pourrait éventuellement m’aider à trouver une explication. Après un bref moment de silence, je reportai donc mon attention sur la demoiselle pour hausser doucement les épaules (et constater par la même occasion que mes épaules étaient reliées à mon flanc gauche blessé puisque la douleur resurgit d’un coup), et je répondis d’un ton qui se voulait habitué à ce genre de situation, bien que ce n'était pas le cas du tout.

« Oh, oui, je saigne en effet, je n’avais pas trop remarqué… Vous avez une bonne observation mademoiselle ! Euh. On va dire que je viens du quartier à coté là. Je désignai d’un geste de la tête les bâtiments du quartier pauvre à coté du chantier en construction avant de reprendre. Et j’ai été pris contre ma volonté dans un affrontement entre deux gangs. Je crois que je me suis fais toucher, mais vous comprenez, je ne peux pas me rendre à l’hôpital, je viens d’un coin trop…. Craignos si je puis dire. »

Beau mensonge ! Pour peu je me féliciterais ! La demoiselle était réellement séduisante, une belle silhouette, un visage agréable, une voix légèrement ponctuée d’un accent que je n’arrivais pas à identifier. Dommage que je sois dans ma situation ! Shawn Sciuto avec une enfance normale aurait peut-être sauté sur l’occasion (ou la demoiselle), mais en l’occurrence Shawn Sciuto avec une enfance de mutant était plus intéressé par ce qu’elle pourrait lui apporter (et pas sur le plan que vous pensez). Par conséquent, je devais garder une certaine méfiance à son égard, elle était certes très séduisante, comme une sirène, mais si ça se trouvait c’était une anti-mutant, ou voir même (mais alors là ça serait vraiment la démonstration de mon manque de chance), une membre de l’opération Apocalypto. Du coup la sirène se transformait plus en succube, ou alors elle gardait simplement le coté thon de la femme mi-femme mi-thon. Pas très glamour comme idée, mais je n’allais pas me laisser berner par une jolie créature simplement parce qu’elle avait de beaux yeux et semblait s’inquiéter de mon état soudain. De toute manière je m’emballais trop rapidement, elle avait simplement constaté que j’étais blessé si ça se trouvait elle me saluerait et disparaîtrait aussitôt, je serais bien dans les ennuis si elle agissait comme ça, je me rendais compte seulement maintenant que la douleur était plus prononcée que je ne le pensais au début. Rien de très bon pour moi.

Mais je ne devais pas montrer mon état de santé véritable, autant jouer les personnes en bonne santé (enfin excepté le fait que j’avais un trou au milieu du flanc gauche et que mon tee-shirt était légèrement rouge), mais je devais agir comme si je n’étais pas si mal. Les hyènes avaient tendance à s’attaquer aux cibles blessées (loin de moi l’idée de comparer la jeune femme à une hyène et moi à une gazelle, l’idée était plutôt louche en fin de compte, mais l’idée principale y était !). La pauvre blonde, elle passait par tous les animaux possibles dans mon esprit, mais il fallait croire que le soleil avait tapé plus dur que je ne le pensais en fin de compte. Sans chercher à montrer ma faiblesse, je m’appuyai légèrement contre le mur délabré à mes cotés comme si je cherchais simplement à prendre appuis en attendant quelque chose que seul moi connaissait, je posai mes yeux verts sur elle pour l’observer quelques instants. Son bloc note, son stylo, elle avait l’air d’une enquêtrice, je pouvais peut-être lui demander quelque chose à ce sujet qui sait ? Après tout elle devait être au courant de plus de choses que moi, mais avant tout, je ne devais pas me griller à ses yeux. Prenant un ton enjoué comme toujours, j’essayai de cacher la douleur que le simple fait de parler éveillait en moi, et je m’adressai à elle comme si nous étions au milieu d’un café du centre-ville (et occasionnellement, je mon tee-shirt n’était pas rougit de sang, et que les ordures puantes n’étaient pas là, pas glamour encore une fois).

« Dites-moi, mademoiselle, est-ce que par hasard, vous ne savez pas ou est-ce que je pourrais me renseigner pour trouver quelqu’un capable de me soigner ça ? Comme je viens de vous le dire, je ne serais pas très bien vu si j’allais à l’hôpital, et vous avez l’air de quelque qui a l’habitude du quartier avec votre bloc note. Journaliste ? Vous cherchiez quelqu’un ? »

Je passais d’une question à l’autre, mais je devais détourner l’attention le temps de trouver ce qu’elle cherchait. Après quelques secondes, je passai finalement du coté du mur ou elle se trouvait aussi (bien qu’une distance de quatre à cinq mètres nous séparait encore), et je m’assis provisoirement sur un morceau de béton collé au mur. Mine de rien, ça soulageait bien de se reposer un peu, et puis je commençais déjà à fatiguer, une promenade matinale dans le désert, ce n’était pas mon occupation préférée ! La jeune femme me regardait toujours avec son expression surprise, pour peu j’avais envie de lui demander si elle me prenait pour un ALIEN écrasé dans le désert, mais je n’avais pas spécialement envie de m’entendre répondre que j’avais des airs de ressemblance avec E.T, je préférai donc m’abstenir de tout commentaire en attendant sa réponse.

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L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre Vide
MessageSujet: Re: L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre EmptyDim 6 Déc - 0:27

A première vue, il n’avait pas semblé remarquer tout de suite la présence de Pixie, du moins, pas avant qu’elle ne s’exclame de cette voix candide, à l’accent quasiment disparut après tant d’années passées en Amérique. De ce point de vue là aussi, elle avait très bien su s’adapter à son pays d’accueil, cette nouvelle patrie. La langue anglaise au quotidien n’avait pas toujours été une tâche aisée et au début, ne pas la maîtriser avait été une source d’exclusion. Maintenant, elle la parlait aussi bien qu’elle employait sa langue natale. Tout ça pour dire que c’était à son tour d’être observée. Et à ce moment précis, pendant ces quelques secondes de battement qui font qu’un être subit le phénomène étrange de la première impression, un silence sembla flotter. Un ange qui passe disaient certains. Elle n’aurait pas su dire ce qu’il passait par la tête de cet inconnu, la plupart des gens ne se rendent même pas compte du cheminement de leur pensée pendant ce laps de temps, les autres, comme la jeune fille, étaient parfaitement conscients de l’image qui se créait dans leur esprit. Ils rentraient en analyse, la freinaient ou l’orientaient. Une sensation de déjà vu, une impression familière, une inquiétude ou une énigme. Il y avait mille façons d’appréhender quelqu’un qu’on ne connaissait pas. Aussi détaillé qu’avaient pu être les intuitions de Pixie, elles avaient vite fait de s’envoler quand elle avait identifier la tâche rouge comme du sang. Elle n’avait pas réfléchit, pas même songé une seconde à la tête qu’elle avait pu tirer devant l’effet de surprise et l’inquiétude. Là où on lui notifiait la plus grande des méfiances, elle se montrait bien insouciante. Quoiqu’elle puisse en dire, les responsables de Opération Apocalypto était soucieux de leur chercheurs, peut-être même plus que de leurs agents de terrain qui, il fallait bien l’avouer, étaient formés pour se battre et donc, se défendre. L’âge de Pixie, son caractère infantile bien que doté d’intelligence et sa fragilité d’apparence n’avait échappé à personne. Elle n’était pas surveillée comme si le moindre coup de vent pourrait l’ébranler, mais elle avait des instructions précises à respecter pour qu’il ne lui arrive rien. Instruction que visiblement… elle ne respectait pas forcément.
La jeune russe fut bridée dans sa précipitation par les paroles du jeune homme, des paroles qui étaient pour le moins… étranges. Qui n’aurait pas remarqué un trou dans son flanc ? Et puis, allez imaginer pourquoi hein, mais elle décelait une ironie peu marquée mais présente dans ses propos. Malgré tout, elle ne s’arrêta pas, elle se montra seulement moins pressée de réduire l’espace et d’aller se trouver en face de lui. En marchant, elle lâcha, avec moins d’innocence, et peut-être un léger sentiment de contrariété.

Eh ! Vous vous moquez de moi ? Je ne suis pas idiote vous savez…
Enfin bon, ça peut être grave ce que vous avez !


Mais à côté de ça, elle avait plus ou moins cru ce qu’il disait. Le quartier était effectivement peu recommandable et des affrontements avaient lieux de temps en temps. Pixie n’en avait jamais été témoins, elle ne passait pas vraiment du temps dans le coin par simple loisir, mais elle en avait entendu parler quelques fois dans la presse locale. Après, croire était un bien grand mot. Disons plutôt qu’elle n’avait pas spécialement de raisons d’en douter, et que de toute façon ça ne la regardait pas vraiment. Le sens réel de sa question précédente était surtout de savoir par quoi sa blessure avait été provoquée. L’un dans l’autre, elle le savait à présent. Elle se planta juste devant lui, ses yeux d’un bleu assez pâle étaient levés vers les siens et semblaient y chercher quelque chose. Dans un registre totalement hors sujet, il était mignon ce garçon. Oui, elle était encore à un âge où elle pouvait qualifier les garçons de « mignons », et non plus seulement utiliser cet adjectif pour les chatons ou les scènes d’intense romantisme qu’il y avait dans tous les bons vieux films pour adolescentes en crise hormonale. C’était le mieux qu’elle pouvait offrir sur le physique appréciable d’un être du sexe opposé. Il fallait dire que grandir dans une école spécialisée où on ne survit pas sans travailler d’arrache-pied, ça n’aide pas pour les relations sociales, et encore moins pour les liens affectifs. Pixie avait troqué un nombre incalculable d’expériences de jeunesse contre des expériences chimiques. Se sentant peut-être un peu trop intrusive, elle détourna rapidement les yeux avec une expression de gêne. Elle se concentra sur le plus important quand il s’appuya contre le mur, l’air de rien. C’était presque navrant cette comédie, à se demander s’il la prenait véritablement pour une cruche. Seul un mutant avec un pouvoir lié pouvait résisté à la douleur d’avoir une balle dans le corps, et à en juger par son attitude, bien que relativement détachée de la situation, ce n’était pas le cas. Elle soupira en passant sa main libre dans ses cheveux, puis l’apposa sur sa hanche.

Vous croyez que c’est le moment de jouer les durs ? A mon avis c’est juste que vous êtes un type louche.

Elle parlait de façon franche mais comme si elle n’avait pas la moindre arrière-pensée, c’était sans doute le cas d’ailleurs. Pixie ne se rendait pas vraiment compte des divers interprétations possibles de cette dernière phrase et elle ne semblait pas effrayée par sa propre affirmative. On pouvait même dire que son ton était léger, à demi amusé. Elle secoua la tête d’un signe négatif et leva son bloc note succinctement, comme si elle n’avait rien à cacher. Néanmoins, elle se défit d’une bretelle de son sac à dos et le ramena devant elle. Après avoir ouvert la fermeture éclair, elle rangea ses notes et son stylo, tout en expliquant avec un sérieux très désinvolte.

Je suis étudiante, je fais juste un essai sur l’avancée du chantier… ou le manque d’avancée si on peut dire ça comme ça.

Sa délicatesse et son ingénuité naturelle étaient des dons non négligeables dans la comédie. Elle l’a jouait un peu tous les jours devant ses collègues. Mais sa façon de faire était très subtile, plus concise avec un écho de normalité si prononcé qu’on ne pouvait probablement qu’y croire. Ses mensonges avaient toujours été d’une crédibilité à toutes épreuves. Après tout, Pixie n’avait pas la tête de son emploi. Une jeune étrangère de dix-huit ans, on ne s’attend pas à ce qu’elle fasse des travaux de génétique avancée et de recherches biologiques, encore moins à ce qu’elle soit embauchée pour travailler dans des services très spéciaux affiliés au gouvernement. Son geste avait été fluide et son assurance étudiée, elle avait bien calculé à ce qu’il puisse voir son bloc sans en lire les notes. Elle ré enfila son sac à dos correctement après l’avoir refermé et se pencha attentivement vers sa blessure, mais elle bloqua et leva la tête.

Désolée… je peux jeter un coup d’œil ?
Si vous tenez tant que ça à éviter l’hôpital…
Elle regarda autour d’eux, pour lui montrer qu’il n’y avait rien de bien utile dans les parages… Il ne vous reste plus que moi.

C’était ça ou rien. Enfin, c’était ça où il se débrouillait pour aller chercher quelqu’un d’autre quelque part. Bien qu’elle soit inquiète de voir un homme blessé, Pixie n’allait pas batailler pour l’aider. Qui sait, c’était peut-être elle qui était entrain de prendre un risque. Affrontement de gang ou autre chose, c’était peu attractif. Et comme rien ne l’avait forcé à approcher, rien ne la forçait à rester. Elle ajouta néanmoins d’une voix chantante

J’en ai pas l’air comme ça, mais je peux peut-être faire quelque chose pour vous...
Après, je ne vous force à rien, si vous souhaitez que je vous laisse patauger dans votre sang, je décampe sans problème !

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L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre Vide
MessageSujet: Re: L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre EmptyDim 6 Déc - 15:03

Visiblement la jolie demoiselle n’avait pas le goût de l’ironie, ou alors elle s’imaginait que je me moquais d’elle ne lui répondant (bon, je ne cache pas que la couleur capillaire de la nouvelle arrivante ne m’avait pas poussé à essayer de tenter les blagues vaseuses, mais visiblement c’était une fausse blonde, vu son air méfiant). Quoi qu’il en soit, elle sembla plutôt mal prendre le fait que je lui dise que je n’avais pas remarqué que j’étais blessé, à moins que ce ne soit la seconde partie de ma réponse qui lui semble plutôt bizarre ? A choisir j’aurais préféré qu’elle pense que je me fichais d’elle en lui disant ne rien avoir remarqué, plutôt qu’elle décèle le mensonge concernant l’origine de cette blessure justement. L’inconnue ralentit légèrement le pas, mais continua d’avancer dans ma direction, chose que je trouvai plutôt étrange, généralement on ne s’approchait pas des personnes blessées comme ça, sans s’assurer avant qu’elles n’étaient pas dangereuses. (Enfin, ça fonctionnait comme ça pour les chiens, après je ne savais pas si les humains c’était pareil, et disons que je ne me comparais pas spécialement à un quelconque canidé, je pensais tout de même sentir meilleur et surtout ne pas baver partout en grognant lorsqu’on m’approchait). Quoi qu’il en soit, la réplique de la demoiselle fut prononcée d’une voix nettement moins naïve qu’avant, peut-être que le coté blond s’était envolé avec ma vanne made in carambar ? Fort possible. Quoi qu’il en soit, elle me demanda clairement si je me moquais d’elle, et me signifia qu’elle n’était pas stupide. Merci, j’avais remarqué en effet, bien que j’aurais apprécié de le savoir avant de balancer une telle réponse. Mais qui pouvait deviner, si les blondes devenaient intelligentes maintenant, ou allait le monde ? ! Heureusement que la demoiselle ne pouvait pas lire dans mon esprit (enfin j’espérais en tous les cas que c’était bien le cas). Elle aurait été plutôt agacée d’y lire de telles pensées à son sujet (et encore je faisais dans le soft pour le moment). Elle conclut finalement en disant que ça pourrait être grave ce qu’il avait, et elle marqua un point, même si je me doutais que je ne saignais pas juste parce que c’était une petite égratignure de rien du tout. Elle essayait de me faire stresser où quoi ? Heureusement je n’avais pas encore les tripes qui disaient bonjour par le trou laissé par la balle, sans quoi j’aurais certainement un peu plus stressé. Regardant la demoiselle, je répondis brièvement, un léger sourire qui se voulait rassurant dessiné sur mes lèvres, bien que même le fait de sourire, commençait à me faire mal.

« Oui, je suis désolé, je me moquas de vous, enfin je faisais une petite blague, mais visiblement nous n’avons pas trop le même humour je m’en rends compte. Et pour le fait que vous ne soyez pas stupide, en fait je me basais sur votre coloration capillaire, mais visiblement ce qu’on raconte sur les blondes, c’est du pipeau ! Après une petite pause pour baisser les yeux et regarder mon tee-shirt, je reportai mon attention sur la jeune femme en reprenant d’un ton désinvolte. Et puis vous avez, généralement les petits bobos saignent beaucoup, vous vous êtes déjà coupée le doigt ? Ca saigne comme pas possible, et pourtant il n’y a jamais eut mort d’homme, enfin pas que je sache du moins. »

Du moins pas seulement à cause d’un doigt coupé, bien qu’en l’occurrence c’était plus un trou dans le flanc qu’une petite coupure, et ça saignait autant ! La jeune femme se planta devant moi avant de me regarder droit dans les yeux. Elle avait des beaux yeux d’un bleu pâle, comme celui des yeux de ma petite sœur lorsqu’elle était née en réalité ! Mais je n’allais pas m’attarder sur les détails de ce genre, sinon je n’en finirais pas (ou si justement, j’en finirais mais pas avec les constations, plutôt avec la vie sur terre). Après que je me sois appuyé contre le mur, elle passa sa main dans ses cheveux avec un air très naturel, visiblement la poupée barbie devait avoir l’habitude de ce genre de situation car elle semblait particulièrement calme, puis elle posa sa main sur sa hanche (dont la courbé était d’ailleurs absolument parfaite au passage), et lâcha un soupire avant de reprendre la parole avec son accent atténué (accent de quel pays, là, aucune idée !). Elle me demanda si c’était le moment de jouer les durs avant de lâcher que j’étais un type louche. La remarque me fit froncer les sourcils, un type louche ? Elle s’attendait à quoi exactement, à ce que je sois là pour agresser les minettes qui viendraient se balader dans le coin ? Alors pourquoi elle s’approchait autant de moi ? A moins qu’elle ne songe à un autre sens de ce mot (cela dit, on ne m’avait jamais qualifié de louche, et entre les différents surnoms que j’avais eus de la part des filles, ce n’était pas le plus flatteur !).

« Un type louche ? Ma foi, j’avoue que me trouver dans un terrain vague comme ici, peut me valoir ce surnom, mais tout de même, je ne pense pas avoir la tête du gars louche qui va chercher des cibles pour son intérêt personnel. A moins que vous ne donniez un autre sens à votre mot ‘louche’ ? Et je dois dire, jouer les durs c’est dans la nature humaine, enfin masculine, c’est ce que vous aimez chez nous, non ? »

Léger sourire faussement séducteur histoire de détourner une nouvelle fois l’attention, en gros je disais que les femmes aimaient les hommes qui jouaient les durs, bien que celle-ci avait plutôt l’air de réduire la virilité de ses copains à faire la vaisselle avec un beau tablier en dentelle marqué ‘La meilleure cuisinière’ autour de la taille. Elle me trouverait certainement agaçant, généralement je provoquais ce genre de réaction chez les filles qui n’étaient pas intéressées par les gars du genre à se moquer des choses importantes comme moi (la plupart du temps de féministes pour tout dire, chose que je semblais attirer comme des mouches sur un pot de miel (enfin, les yeux et la trompe en moins pour les féministes)). Au fond, j’agissais un peu stupidement, comment est-ce que je voulais me soigner si je détournais l’attention de ma blessure ? Je ne savais pas trop, mais nous dirons qu’elle me semblait un peu… Bizarre comme fille, et ce n’était pas pour me rassurer alors que c’était la première personne que je rencontrais en dehors des chercheurs du centre, depuis quelques années. La demoiselle range alors son bloc note et son stylo avant de reprendre la parole pour expliquer ce qu’elle faisait ici. Ainsi c’était une étudiante, et elle venait faire des recherches sur l’avancée des travaux, rien de très intéressant pour lui, quoi qu’il nota qu’elle avait bien la tête de la sage petite élève, généralement le genre de filles qui ne pouvait pas le supporter, quelle veine décidément…. (Quoique, vu le calibre, ça donnait presque envie de s’inscrire à la faculté pour peu !). Je hochai la tête comme pour signifier que j’avais compris et que je ne voyais rien à redire, mas je ne pus m’empêcher d’en ajouter néanmoins.

« Oh, je vois, quoi de plus palpitant que des ruines comme ici, taguées par des artistes contemporains, je vous comprends, je crois que c’est difficile de se retenir d’exulter lorsqu’on débarque ici ! »

Encore un ton ironique, je ne pouvais pas m’en empêcher, ce serait comme de demander à un humaine de ne pas respirer, c’était physiquement impossible ! La belle enfila à nouveau son sac après l’avoir fermé, puis elle se pencha dans ma direction pour visiblement regarder la blessure, avant de s’interrompre pour me regarder et reprendre la parole. Ah ! Elle demandait au moins la permission, cela dit elle avait raison, si je tenais à éviter l’hôpital, je n’avais pas trente six choix malheureusement, et j’étais obligé de la laisser s’occuper de ça (je ne tenais pas particulièrement à me charcuter pour voir ce que j’avais, je n’avais jamais été trop fan des automutilations on va dire !). Pourtant, une certaine réticence restait au fond de mon esprit (bon, loin de moi l’idée que laisser une demoiselle aussi séduisante m’ausculter était mon pire cauchemar, mais elle risquait de remarquer ma température très inhabituelle). Alors que j’hésitais encore, elle reprit finalement la parole pour ajouter qu’elle n’en avait pas l’air mais qu’elle pouvait certainement l’aider, et elle conclue en disant qu’elle ne pouvait pas l’obliger, et que s’il voulait patauger dans son sang, elle s’en irait. Je la regardai un moment, pas stupide en effet, elle venait juste de dire ce qui m’inquiétait, je ne tenais pas à me vider de mon sang et mourir comme ça, ce serait stupide après avoir fait tant d’efforts pour sortir de cette base, surtout sans avoir revu ma sœur avant ! Un soupire contraint, je hochai la tête avant de répondre d’un ton toujours aussi badin comme si nous parlions de la plus et du beau temps.

« On m’a toujours dit que les blessures par balle ne saignaient pas énormément, mais visiblement c’était un gros mensonge. Je crois que de toute manière, je n’ai pas spécialement le choix. Loin de moi l’idée de dire que je ne suis pas content de trouver quelqu’un d’aussi aimable que vous, mais je n’ai pas pour habitude de me laisser ausculter dans un endroit aussi louche que celui-ci, ne vous faites pas de fausses idées sur moi. Enfin, j’accepte votre aide. A la seule condition que vous me disiez votre nom ! »

C’était bien mon style, lui répondre comme si je lui faisais une faveur en acceptant son aide, et en ayant le culot de lui demander quelque chose en prime, mais le sourire que j’affichais montrait clairement que j’agissais comme ça simplement pour minimiser mon inquiétude. Pour tout dire, elle arrivait à me faire presque flipper, je ne tenais pas à mourir là, alors pas du tout, mais néanmoins j’avais du mal à comprendre comment m’en sortir. J’avais toujours l’espèce de bandage que j’avais pris en sortant de la base, enroulé autour de mon épaule pour cacher le tatouage de l’opération, et si elle demandait ce que c’était, je ne voyais pas quoi répondre. Heureusement que le tee-shirt descendait assez bas pour le camoufler en grosse partie. Après quelques secondes de silence, je ne pus m’empêcher de puis poser une nouvelle question.

« Et d’ailleurs, vous ne sauriez pas comment on peut rejoindre le centre-ville d’ici ? Je ne traîne pas trop dans ce coin en général, mais je dois récupérer quelque chose rapidement, et je crois qu’en ce moment, c’est assez… Bouché niveau transport, non ? »

En fait je voulais juste pouvoir aller récupérer mes affaires laissées en consigne dans un casier situé au centre-ville (par contre j’allais taxer pour payer la caution !) et je ne devais pas attendre trop longtemps, l’opération risquait d’être au courant de cet endroit, et je devais tout prendre avant qu’ils ne débarquent. Pour tout dire, j’avais un peu de mal à comprendre pourquoi est-ce que je lui posais toutes ces questions, elle avait une tête de chat perdu avec ses airs innocent, logiquement c’était les plus dangereux ! (Regardez E.T, il avait une tête laide à faire peur et c’était un gentil, donc très logiquement les gentils étaient moches et les méchants étaient beaux (sauf exceptions, je devais admettre que Bowser dans les anciens jeux vidéos n’étaient pas un sex symbol non plus)). Je devais rester méfiant à l’égard de la demoiselle, mais je n’avais pas trop le choix pour le moment, sans compter que la douleur continuait d’augmenter. Je portai donc ma main vers la zone blessée qui saignait encore pas mal et je soulevai le tissu avec une grimace, le sang séché tirait sur la blessure et ce n’était pas une partie de plaisir. Avec un regard en direction de la belle gentille/méchante, je repris une dernière fois.

« Ce n’est pas spécialement beau à voir, et pour tout dire je ne sais même pas si elle est ressortie de l’autre coté. »

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Pixie L. Yulianov

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L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre Vide
MessageSujet: Re: L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre EmptyDim 6 Déc - 21:00

« Humour : forme d'expression permettant de dégager certains aspects cocasses ou insolites de la réalité, destinée généralement à inciter au sourire». Pixie en connaissait très bien la définition synthétisée, elle la comprenait mais par contre n’en captait pas toujours toutes les subtilités. Le ton n’était pas toujours le même et les images étaient soit trop simples, soit trop compliquées pour qu’elle sache pertinemment s’adapter. On va dire que cela dépendait aussi beaucoup de l’instant, et de son ressenti sur sa position. La référence à sa couleur de cheveux par exemple, elle voyait très bien de quoi il parlait. Surtout qu’on faisait difficilement plus blonde qu’elle. Russe d’origine suédoise, difficile de s’attendre à autre chose qu’à du peroxydé. Pourtant même avec ce genre de vannes, la jeune fille aimait ses cheveux, elle en était fière pour tout dire. Ils lui rappelaient d’où elle venait. Et quand on sait d’où l'on vient, il est tellement plus facile de savoir où l'on va…

Je ne sais pas trop. J’ai parfois quelques difficultés à interpréter l’humour, comme vous dites. Je parle bien mais ce n’est pas ma langue… Vous ne trouvez pas ça navrant de vous fier à des a priori ? Elle l’observa pour déceler une réaction mais ne lui laissa pas le répit pour lui répondre et dit avec un ton enjoué. Est-ce que je vous juge, moi ? Non, autrement vous seriez encore seul ! Et pour votre information, on peut mourir d’une bête coupure comme on peut mourir d’une grippe… En plus, ce n’est pas un petit bobo, n’essayez pas de vous faire passer pour plus idiot que vous ne l’êtes.

Ce n’était pas du tout qu’elle était donneuse de leçons, d’ailleurs elle n’en avait franchement ni la tête, ni le ton. Au contraire, tout cela la faisait sourire. Pixie était une scientifique, ses raisonnements avaient souvent un parcours très logique et très terre à terre bien qu’elle soit tout à fait capable d’axer ses réactions sur l’imprévisible et l’émotionnel. C’était juste sa façon de s’exprimer sans complexes qui pouvait surprendre, voire choquer. Elle débitait des vérités comme elle lançait des débats, naïvement et pourtant sérieuse. Mais là, elle n’attendait pas forcément de réponse, elle faisait juste une observation qu’elle trouvait basique. Elle n’insinuait pas non plus qu’il était idiot, plus l’inverse en fait, et la blondinette n’était pas non plus consciente qu’elle pouvait l’inquiéter à parler aussi gravement de sa blessure.
Pixie ne comprenait pas vraiment pourquoi il agissait ainsi et ne se priva pas non plus de le lui faire remarquer. L’être humain était une véritable énigme et avoir passé autant de temps isolée à étudier ne l’aidait pas forcément à se familiariser avec les comportements de ses congénères. Ses congénères dans leur ensemble, précisons qu’elle ne faisait pas de différence entre humains et mutants. Un gène défaillant peut en effet modifier un organisme et ses réflexes, c’était le cas pour certaines maladies. Mais pour elle, le gêne mutant n’était pas ce que les autres qualifiait justement de « défaillant ». Elle n’avait pas encore trouvé ce qu’il était exactement, mais on retrouvait chez les mutants toutes sortes de personnes, d’un façon similaire à l’humanité de base. Dénigrer une différence était bien arrangeant, surtout quand on savait que l’Opération oubliait ce détail pour employer des mutants pour parvenir à leurs fins. L’esprit aiguisé de Pixie avait au moins le mérite d’être resté libre, elle n’était pas encore corrompue.
Ce que racontait le jeune homme ne cessait de l’amuser. On aurait vraiment dit qu’il existait un décalage entre eux, un fossé assez large malgré la proximité dont essayait de faire preuve la jeune Yulianov afin de lui venir en aide. Le fait qu’elle s’y prenait peut-être mal l’effleura mais elle n’avait pas à porter cette responsabilité seule alors elle la laissa de côté et continua, avec une volonté de taquinerie

Vous ramenez toujours tout à l’apparence des gens ? Je n’ai jamais parlé de votre tête il me semble. Avouez seulement qu’un blessé qui refuse d’aller à l’hôpital est surprenant, même si vous avez vos raisons.

Elle aimait contredire et démontrer par a +b ses théories mais elle ne se priva pas de rire. C’est vrai que les filles imaginaient souvent des hommes virils et courageux, des hommes qui les défendraient sans peur. Une sorte de syndrome de la demoiselle en détresse sans doute. Il était impossible pour Pixie de nier cela, elle-même en avait rêvé quelques fois, il y a plus ou moins longtemps. Même avec ce caractère trempé, la jeune fille n’était pas un stéréotype de femme forte qui s’en sortait merveilleusement toute seule et qui n’avait besoin de personne. Oh, elle se débrouillait, c’était l’une des choses qu’elle avait apprise à faire, mais elle n’avait pas la prétention de pouvoir se passer de l’expérience de la vie. Bien qu’aujourd’hui elle ne se voyait pas abandonner ses travaux de recherche, elle s’était souvent surprise à mettre en scène dans sa tête un futur à deux des plus caricatural, avec une simplicité du quotidien qui lui manquait cruellement à présent. Enfin, encore fallait-il que la situation entre humains et mutants s’améliore et que Pixie soit libérée de ses engagements professionnels. Pas demain la veille donc. Néanmoins le sourire de l’inconnu ne manqua pas de l’attendrir.

Sans doute ! Mais ça ne doit pas être pour vous déplaire, ça vous flatte bien à ce que je sache !

Tant qu’on était entrain de parler des hommes qui jouaient les durs, autant avouer qu’ils aimaient ça, faire effet devant les filles. Peut-être que si ça ne fonctionnait pas, ils ne le feraient plus -mais ça restait encore à prouver-. Chacun y trouvait donc son compte, c’était un peu le fonctionnement du monde en somme. Pixie eut ensuite le loisir de voir que son mensonge, comme tous les autres, fonctionnait. Après tout elle avait bien elle-même rencontré une étudiante ici, qui faisait un exposé sur cette zone sinistrée. Rien qui ne sorte de l’ordinaire, ce n’était pas comme si elle avait prétendu être à la recherche de quelqu’un, comme il l’avait soupçonné. Qui pouvait-on chercher dans un endroit pareil ? Mais bref, elle constata que peu importe sur quoi le sujet pouvait porter, il avait toujours un commentaire à faire. La russe retrouvait ce ton qu’elle trouvait si particulier à cet homme depuis qu’ils en étaient venu à discuter -car effectivement on pouvait dire que c’était une discussion même si les circonstances étaient plus que spéciales-. En passant, ils ne cessaient de s’éloigner du sujet essentiel pour y revenir, c’était bizarre, non ?

C’est compulsif chez vous ? Je veux dire, de faire le malin. Parce que je remarque que vous avez toujours quelque chose à redire sur tout. Vous feriez mieux de ne pas forcer.

Elle n’était pas agressive, peut-être tout juste insolente, et encore. Pixie se demandait s’il la testait, elle ou sa patience, ou bien s’il déblatérait autant pour libérer ses tensions d’avoir un trou dans la peau. Car face à ça, elle avait l’impression qu’il ne se rendait pas compte de la potentielle importance d’une telle blessure. Mais que pouvait-elle y faire ? Si elle se sentait facilement concernée par la détresse des autres, elle ne pouvait en rien les forcer s’en inquiéter eux-mêmes. Cette sensation se confirma, ou même s’intensifia alors qu’il poursuivait. La chercheuse se redressa immédiatement quand il lui demanda son nom et arqua un sourcil d’incompréhension en le dévisageant sans gêne.

Je rêve où vous me poser une condition pour que je vous aide ?


Pixie réalisait le comique de situation et un sourire abasourdi se dessina sur ses lèvres rosées et légèrement brillantes. Elle ferma les yeux et respira profondément avant de les ouvrir. J’aurais tout entendu souffla-t-elle presque découragée. Il était évident qu’il n’allait pas sauter de joie en entendant qu’une gamine croisée dans une espèce de poubelle à échelle humaine était en mesure de faire quelque chose. Mais un tant soit peu de reconnaissance ou d’enthousiasme aurait sans doute mis la pré-adulte en question un peu plus à l’aise. Elle n’était pas d’une timidité affligeante mais elle ne pensait pas qu’elle devrait faire un effort un jour pour apporter son assistance à quelqu’un. Lorsqu’elle figea une nouvelle fois son regard dans le sien, ce fut pour calculer le degré de sérieux de l’inconnu. Il jouait la comédie, c’était devenu clair comme de l’eau de roche. Il commençait à avoir peur. Soit, elle jouerait aussi…
Pour retarder un moment de réponse, elle fit comme si elle avait décidé de faire abstraction de sa question et s’accroupie pour pouvoir jeter un œil à la plaie. Seulement là encore, elle fut arrêté dans son élan une autre question, toute aussi ahurissante que les autres. Elle posa ses mains sur ses genoux fléchis afin de garder son équilibre et leva la tête vers lui

Vous avez de drôles de priorités pour quelqu’un qui vient de se faire tirer dessus ! J’imagine que ça ne doit pas être facile mais si vous pouviez me laisser faire trente secondes, ça m’aiderai. Surtout qu’à première vue vous n’êtes pas capable de clopiner jusqu’au centre-ville alors votre « truc » attendra.

Ce « quelque chose » qu’il devait aller récupérer rapidement, elle ne voulais même pas savoir ce que c’était, ça ne lui était d’aucune utilité. Mais en tout cas, elle avait peu d’espoir pour lui. Dans le meilleur des cas, une plaie comme la sienne demanderait un peu de repos avant qu’il puisse bouger comme il le souhaitait. En effet, ceux qui lui avaient prétendu qu’une blessure par balle ne laissait pas échapper trop de sang lui avaient menti. Ou au moins n’étaient pas entré dans les multiples solutions. Tout dépendait si des organes avaient été touchées, et si oui lesquelles et profondément ou non. Il n’y avait pas d’équations miracles. Dégageant sa frange un peu longue du revers de son poignet, elle se concentra attentivement vers la source de sa douleur et dit enfin, au bout de quelques secondes.

Pixie… Je m’appelle Pixie. Est-ce que moi aussi je pourrais mettre un nom sur ce charmant visage ?


Elle ne le regardait plus et gardait cet air sérieux sur son visage de poupée enfantine qui contrastait avec l’intonation détendue de sa voix. Avec un geste sans hésitation –et bien sûr purement médical- , elle frôla le flanc de l’homme pour chercher une autre plaie à son revers et appuya légèrement. Sa peau était chaude, sûrement dû à l’activité de son organisme qui cherchait à panser l’anomalie.

Vous pouvez vérifier si vous avez de la fièvre ?
Et serrez les dents, je sais que c’est douloureux.


La jeune fille faisait de son mieux pour agir avec délicatesse mais elle ne pouvait empêcher la souffrance de s’éveiller là où elle faisait pression, une pression nécessaire. Elle sentit quelque chose qui lui fit pincer les lèvres. Elle retira sa main sur laquelle elle avait un peu de sang, elle frotta ainsi ses doigts entre eux pour le faire disparaître et se releva.

La balle n’est pas ressortie, elle est probablement coincée contre une cote flottante. Par contre elle n’a pas touché les organes, c’est une chance.
En gros il faut nettoyer, l’extraire, désinfecter et recoudre. Je ne te fais pas de dessin, je ne peux pas faire tout ça au milieu d’un chantier de construction en ruine.


Pixie expliquait ça comme elle aurait pu présenter la météo. Un peu comme il disait s’être fait tirer dessus comme on disait aimer le chocolat. A noter qu’elle était passé en mode tutoiement avec une grande fluidité. Ça lui brûlait les lèvres depuis deux ou trois minutes et ne se formaliserait pas qu’il agisse de même. Le vouvoiement n’était qu’une formalité de circonstance, mais elle venait de le toucher et estimait avoir dépassé ce stade stupide. Elle chercha à nouveau quelque chose dans son sac, mais à part quelques compresses destinées à des urgences moins urgentes que celle-ci, elle n’avait rien qui puisse l’aider à faire ce qu’elle venait d’énoncer. Elle soupira et sortit son PDA.

Ambulance ?
Je proposerai bien le taxi mais ça supposerai que tu me fasses un minimum confiance et que tu tiennes un peu à la vie…

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L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre Vide
MessageSujet: Re: L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre EmptyLun 7 Déc - 17:00

J’avais de la chance, j’étais tombé sur une fille totalement incapable de percevoir mon humour, ou plutôt de le comprendre. Visiblement elle semblait tout à fait comprendre que j’étais en train de l’embêter un peu (dieu me pardonne, c’est dans ma nature même d’agir ainsi même alors les gens que je ne connaissais pas comme cette jolie étrangère. Visiblement, elle était imperméable à toute trace d’ironie et d’humour (en fait elle avait la même réaction que le jour où j’avais annoncé à mon ancien professeur de biologie – pour plaisanter bien entendu – que je me demandais comment les bactéries faisaient pour rencontrer leur partenaire de reproduction, si elles sortaient le samedi soir. Il n’avait pas apprécié la blague, enfin c’était ce que je déduisais après avoir reçu la lettre de convocation aux cours de rattrapage en biologie la semaine d’après.), quelle veine, j’étais vraiment chanceux ! Il ne devait y avoir qu’une seule fille incapable de comprendre à quel point mon humour était recherché dans toute la ville, et il avait fallu que je tombe dessus dès ma première sortie. Je sentais que bientôt elle allait m’annoncer qu’elle était partisane d’une secte qui recrutait les hommes aux yeux verts et qu’elle serait ravie de me voir rejoindre sa communauté. Non, c’était exagéré, mais ça montrerait clairement que j’étais le genre de gars à attirer la poisse comme les mouches sur un pot de miel (encore une fois, la comparaison n’était guère flatteuse pour la jeune femme qui avait tout de même des ailes en moins).

Elle avait prit la parole pour me signifier qu’elle trouvait que c’était navrant de se fier à des à priori et surtout qu’elle ne le jugeait pas, elle, sans quoi il serait encore seul. ‘Non mais c’était une blague, faut rire’, j’eus presque envie de lui balancer ça, pourquoi elle me faisait la morale comme un gosse de quatre ans ? J’avais une tête de galopin qui venait de faire une mauvaise blague en regardant sous la jupe d’une fille (Bon certes, je l’avais fait mais ça c’était il y a longtemps…. Enfin quelques années on va dire, même si la dernière fois était assez fraîche je devais l’admettre) ? Sans me laisser le temps de répondre, la blonde ajouta, après une légère pause, que pour mon information, il était possible de mourir d’une petite coupure, et qu’en l’occurrence, mon ‘bobo’ n’en était pas un. Elle termina son sermon en me disant de ne pas me faire passer pour plus idiot que je ne l’étais. J’étais sensé le prendre comme un compliment ou me vexer ? Enfin, même si c’était la seconde possibilité à n’y avait aucune chance que je me mette à me sentir vexé, je me voyais bien tirer une tête de trois mètres de long en lui balançant un ‘j’te bouuude’ sonore, appuyé d’une grimace représentant tout à fait le gamin gâté vexé, avant (là elle aurait une bonne raison de me traiter comme un gamin je devais l’admettre, et j’avais passé le stade des gamineries de ce genre, enfin du moins jusqu’aux dernières nouvelles). Elle était donc étrangère ? Je comprenais mieux l’espèce d’accent étranger que je sentais au fond de ses paroles, un peu comme moi, elle devait vivre ici depuis un moment pour qu’il soit atténué à ce point, mais pas assez pour comprendre les bonnes blagues Américaines (ou carambar), dont je lui faisais les honneurs depuis tout à l’heure. Après une légère pause (ou plutôt un gros blanc), qui suivit les paroles de la jeune femme, je finis par répondre d’un ton presque amusé si je n’étais pas à ce point navré de constater que mes blagues tombaient à plat avec elle (voir même six pieds sous terre).

« Je constate en effet que l’humour n’est pas votre point fort. Vous savez, le coup de blondeur, ce n’est pas des à priori, à la base c’est sensé être une petite blague, mais visiblement vous êtes aussi imperméable à mon humour que je le suis à ce que les autres pensent de moi. Légère pause (et non un blanc cette fois-ci), avant de reprendre, mon sourire amusé ornant à nouveau mes lèvres comme si je venais de retrouver ma bonne humeur (ce qui était le cas cela dit). Et puis ne dites pas le contraire, je suis sûr que vous m’avez jugé et que vous vous êtes fait une idée de moi ! Mais je vous rassure, j’ai constaté que vous n’étiez pas stupide, loin de là même, mais je vous détrompe, je ne me fais pas passer pour un idiot, je reste simplement naturel. »

En gros je disais clairement que j’étais stupide, ce n’était pas le but de la manœuvre à la base mais je m’étais légèrement emmêlé les pinceaux sur la fin. J’avais très volontairement occulté le coup des blessures bénignes mais pourtant mortelles, bon dieu, elle se faisait un plaisir sadique de me balancer dans la figure que ma blessure pouvait peut-être être mortelle, ou c’était juste son manque d’humour qui la rendait aussi…. Professionnelle si je puis dire. En tous les cas, dans le genre buté il n’existait pas plus prononcé que la blondinette, du moins je le constatai rapidement lorsqu’elle reprit la parole après mes derniers mots pour me balancer que je devais aussi avoir l’air louche à ne pas vouloir aller à l’hôpital, même si je devais avoir mes raisons. Ca oui, je les avais, même si en l’occurrence je n’avais pas donné les bonnes, mais visiblement elle prenait un malin plaisir à prendre tout ce que je lui disais au pied de la lettre. Dans certains moments elle me rappelait presque Abbygaëlle, lorsqu’elle soupirait d’un air blasé après une vanne de ma part qui ne l’avait pas fait rire (chose qui arrivait souvent d’ailleurs je devais l’admettre, à croire que j’étais un humoriste incompris). Nouveau sourire amusé pour montrer clairement que je n’allais pas me laisser démonter aussi facilement, il en fallait plus pour vaincre quelqu’un avec mon niveau de répartie !

« Je ne ramène pas tout à l’apparence des gens, non, mais c’est ce qu’on voit en premier donc c’est le premier sujet sur lequel on peut plaisanter. Vous savez, plaisanter, c’est ce qui veut dire que ce n’est pas sérieux et que c’est sensé sourire. Faire ça vous voyez. Je désignai mes lèvres avant d’esquisser un sourire version colgate comme si je pensais qu’elle était incapable de savoir ce que c’était comme geste de sourire, puis je repris. Et avouez que le fait que je ne veuille pas aller à l’hôpital vous intrigue assez pour éveiller votre intérêt, si ça se trouve c’est le but de la manœuvre, qui sait ! L’esprit masculin est tellement tordu quelques fois. Enfin, moins que celui des filles, mais nous entrons dans un autre débat là. »

Enfin un débat, j’avais plus tendance à virer tout seul dans cette direction alors qu’elle ne demandait rien de son coté et avait simplement répliqué quelque chose de tout à fait normal (pour une femme j’entends). Mais les innocents étaient souvent embarqués dans des choses qu’ils n’avaient pas lancées, et je ne pouvais pas m’arrêter de l’embêter en si bon chemin tout de même ! Après ma réplique au sujet du fait que les femmes aimaient les hommes qui jouaient les durs, elle répliqua à son tour en disant que visiblement ça ne lui déplaisait pas, et je hochai simplement la tête d’un air entendu, bien que pour tout dire, je ne portais pas spécialement d’intérêt à savoir si ma manière d’être plaisait aux filles. (Bon, bien sûr, je ne crachais jamais sur l’occasion de grappiller des points pour monter dans l’estime d’une jolie fille comme l’étudiante devant moi, mais ce n’était pas ma priorité. Pour le moment du moins.) Quoi qu’il en soit, après une nouvelle réplique de ma part, chargée d’une nouvelle dose d’ironie, elle ne put s’empêcher de me demander si c’était compulsif d’avoir toujours quelque chose à dire sur tout ce qui se passait, ajoutant que je ferais mieux de ne pas me forcer. Le pire dans l’histoire c’était que je ne me forçais pas, c’était naturel. Comme lorsque les professeurs posaient des questions, les intellos avaient la bonne réponse qui leur sautait à l’esprit, moi c’était une vanne ou une question stupide. Mais comment expliquer ça à une jeune femme comme la jolie blondinette ? Elle ne comprendrait jamais. Un sourire toujours aussi amusé sur les lèvres, je repris la parole (en fait, pour peu on aurait songé que c’était une rencontre tout à fait normale, et non que j’étais en train de me vider de mon sang par un trou que j’avais dans le bide et que je tallais une bavette avec une jolie fille).

« Ne vous inquiétez pas pour moi, je ne me force pas, c’est naturel ! Comme on dit, chassez le naturel il revient au galop, même si j’admets avoir du mal à voir un naturel galoper. Il faut de tout, que voulez-vous, des gens sérieux comme vous, d’autres pour amuser la galerie comme moi. Même si je ne vous cache pas que généralement la seconde catégorie est plus appréciée que la première. »

Petit clin d’œil en coin pour appuyer mes dires, il était vrai qu’en cours les fouteurs de merde (pour reprendre les propos de mon prof de biologie), étaient plus appréciés que les intellos premiers de la classe, mais bon, chacun faisait ce qu’il voulait ! Alors qu’elle était baissée dans ma direction, et que je lui posa la condition de me donner son prénom pour avoir l’autorisation de me soigner, elle se redressa immédiatement avant de me demander si elle rêvait ou je lui posais bien une condition pour qu’elle m’aide. Un sourire éclatant se dessina sur mes lèvres alors que je hochai la tête en répondant d’un ton toujours aussi léger, comme si j’avais simplement une petite coupure et non une balle dans le ventre.

« Tout à fait ! Je vois que les années d’études vous servent, et qu’en effet, les racontars sur les blondes ne sont que des bobards. »

Presque un compliment venant de moi (presque seulement !), mais je fus récompensé en voyant un léger sourire abasourdi se dessiner sur ses lèvres (jolies d’ailleurs, ne puis-je m’empêcher de constater), comme si visiblement elle ne pouvait pas s’empêcher de réagir cette fois-ci. Je devais admettre que j’avais fait fort, mais aux grands maux, les grands remèdes (enfin, sans parler de ma blessure) ! La demoiselle ferma les yeux avant de les rouvrir puis se s’agenouiller en silence comme si soudain elle refusait de jouer le jeu. Pas très fair-play alors qu’ils commençaient juste à s’amuser (ou que je commençais juste, à m’amuser plutôt…). La jeune femme allait observer la plaie lorsque je reposai une nouvelle question qui l’arrêta nette. L’étudiante leva ses yeux clairs vers moi en posant ses mains sur ses genoux pour reprendre la parole d’un ton ahurit. Elle me répliqua clairement que j’avais de drôles de priorités et surtout que même si ça ne devait pas être facile, je pouvais la laisser faire trente secondes. La séduisante mais sévère blondinette conclut en disant que de toute manière je ne pourrais pas marcher donc que je devais forcément attendre. Sur le coup, je ne pus m’empêcher d’ouvrir la bouche pour répliquer mais suivis sa demande et lui laissa trente secondes de tranquillité…. Qui finalement se trouvèrent ne durer que dix secondes.

« Vous savez, les priorités dans la vie c’est une affaire d’état d’esprit, je suis persuadé que nous n’avons certainement pas les mêmes, mais c’est bien ça qui fait la diversité de ce monde non ? Et puis je vous avoue, j’ai du mal à vous laisser tranquille, enfin vous l’aviez remarqué, mais vous avez une telle répartie, difficile de ne pas être tenté ! Enfin, j’attendrais donc puisque je n’ai pas le choix… Enfin j’essayerais du moins. Promis m’dame, je serais sage. »

Je faisais le malin, mais pour tout dire je n’en menais pas large, qu’elle me dise que je pourrais tout juste clopiner n’était pas pour me rassurer, je masquais ma crainte par des vannes qui devenaient de pires en pires (oui, c’était déjà bas mais ça la réponse à ma question précédente. Pixie ? C’était original, ça me faisait penser à des pixels, ça faisait scientifique, ça lui collait bien, c’était d’ailleurs surprenant qu’elle n’ait pas de lunettes, ça lui serait allé comme un gant ! Pixie donc (ah, j’étais content d’avoir obtenu son prénom, ça faisait longtemps que je n’avais pas essayé ce genre de technique !), me retourna la question d’un air charmant qui montrait qu’elle avait tout de même une petite poche d’humour qui sommeillait en elle. Un léger sourire goguenard sur les lèvres, je répliquai donc.

« Et bien enchanté Pixie, c’est très sympathique comme prénom. C’est de quelle origine ? Moi c’est Justin. »

Justin, je ne savais pas ou j’avais été pêcher de nom, mais je n’allais pas lui dire que je m’appelais Shawn et que j’étais actuellement évadé d’une base secrète de l’opération Apocalypto qui chassait les mutants, et activement recherché par ces derniers, non ? Je lui demandais de quelle origine elle était comme si nous étions dans un bar, et pour tout dire j’en oubliais presque la blessure, du moins si elle cessait de m’élancer sans arrêt comme c’était actuellement le cas. Pixie (maintenant que je connaissais son charmant prénom autant l’utiliser un maximum tiens !) continua son analyse en appuyant légèrement (et ça faisait sacrément mal soit dit en passant ! Je me demandai un moment si elle était en train de se venger pour les blagues sur sa couleur capillaire que je venais de lui lancer juste avant). Puis elle me demanda alors si je pouvais vérifier si j’avais de la fièvre avant de me dire que je devais serrer les dents. Ah, c’était rassurant si elle savait qu’elle me faisait mal, j’espérais juste que ça ne serait pas comme ça encore longtemps. Concernant la fièvre, je n’en avais pas, où alors impossible de savoir combien vu ma température naturelle, et mieux valait éviter de s’attarder sur le sujet. La demoiselle continua d’ausculter la blessure en produisant des petites zones de souffrance qui effacèrent rapidement le sourire qui ne quittait pas mon visage depuis le début de la conversation, et elle retira finalement sa main avant de se redresser pour prendre la parole. Mauvaise nouvelle, la balle n’était pas partie, et elle sortit des termes techniques qui m’étaient familiers (après tout, j’étais étudiant en médecine avant d’être capturé, même si ça remontait à un moment maintenant), et elle conclut en disant qu’il fallait nettoyer et compagnie, mais que faire ça ici, c’était impossible. Certes, je comprenais tout à fait, d’ailleurs sans remarquer qu’elle était passée au tutoiement, je répliquai sur le même ton, sans sourire cette fois-ci néanmoins, comme si je venais de comprendre la situation pour de bon.

« C’est ce à quoi je m’attendais et je crois que tu viens de confirmer mes craintes. Mais bon, on peut prendre le coté positif en disant que dans mon malheur, j’ai la chance de ne rien avoir de grave ! »

Enfin mis à part un trou dans le bide qui laissait couler légèrement (mais sûrement), mon sang. La jeune femme fouilla alors dans son sac pendant que je remettais en place mon tee-shirt crasseux, et soupira avant de sortir un appareil électronique que je crus reconnaître comme un téléphone (version améliorée néanmoins j’avoue). Puis elle posa LA question qui me fit sursauter : ‘Ambulance’ ? Certainement pas ! Pixie conclut en disant qu’elle proposerait bien le taxi mais qu’il fallait qu’il lui fasse confiance pour ça, et qu’il tienne à la vie. L’hésitation ne fut pas longue du tout, je me redressai d’un coup avant de sentir une déchirure et une explosion de douleur dans le flan gauche qui me fit me rasseoir, puis je redressai la tête vers la jeune femme avant d’afficher un sourire visiblement amusé pour lui répliquer d’un ton comme dénué de toute inquiétude (alors que ce n’était pas le cas bien entendu).

« Je ne tiens pas spécialement à mourir je ne te cache pas, une voyante m’avait prédit que je vivrais très vieux, que je deviendrais riche et que j’aurais pleins d’enfants, je n’ai encore rien de tout ça, enfin je ne crois pas, alors je crois que je ne peux pas mourir tout de suite. Mais, je pense te faire assez confiance pour un taxi, les ambulances je n’ai jamais trop aimé, ça fait trop…. Trop ambulance justement ! Et puis tu comprends, je n’aime pas le foule, et l’hôpital et tout ça…. »

Une légère pause, un haussement d’épaule l’air de rien comme si je venais de lui annoncer que je n’aimais pas le vert alors que je refusais de manger des épinards (bon, c’était le cas mais là n’était pas le sujet !). J’espérai juste qu’elle comprendrait que je ne plaisantais pas sur le coup de l’ambulance. Après une demi seconde d’hésitation (on est fou ou on ne l’est pas !) je réitéra mon essai pour me redresser, moi vivement cette fois-ci néanmoins, et j’essuyai mes mains crasseuses sur mon tee-shirt tout aussi crasseux, avant de me redresser complètement pour reposer mon regard vert sur le – si joli – visage de la jeune femme. J’avançai la main pour la poser sur la sienne (enfin son téléphone, et sa main étant entre les deux forcément je devais la toucher), avant de répliquer d’un ton toujours aussi badin, même si je faisais tout mon possible pour éviter qu’elle ne téléphone pour l’ambulance. enfin j’espérai qu’elle comprenne que je ne voulais pas ça vu ma réaction !

« Pour tout te dire, je me sentirais presque même capable de courir le marathon de New York, enfin, l’entraînement en moins je dois l’avouer. Ils ont déjà très largement assez de travail comme ça, tu ne crois pas que ça ne servirait à rien de les déranger. Et même si je n’en ai pas l’air, tu sais, j’ai des notions de médecine, je serais capable de me débrouiller seul je crois, mais disons que comme tu dis, l’endroit n’aide pas trop pour ce genre de situations. »

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Pixie L. Yulianov

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L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre Vide
MessageSujet: Re: L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre EmptyMer 9 Déc - 18:43

Il fallait bien admettre que peu d’environnements dans lesquels baignait Pixie à longueur de temps se prêtaient à l’humour… ou à cette… ironie dont faisait preuve –apparemment avec un enthousiasme fortement poussé si l’on pouvait dire- ce jeune homme. Elle se voyait bien dans les laboratoires d’analyse commencer à faire des blagues : personne ne comprendrait ou n’y mettrait de bonne volonté, chaque plaisanteries tomberaient à plat comme un œuf ou entraîneraient des conséquences gênantes pour le bien des expériences à effectuer. Mauvaise idée. Et dans sa vie personnelle… comment dire… elle avait du mal à s’imaginer balancer des pics à l’homme invisible. Moui, à dix huit ans passés, les connaissances de la jeune fille étaient très restreintes, pour ne pas dire quasi désertiques. Possible qu’elle manque de laxisme en fait, ou juste que le fait de ne pas sillonner les endroits branchés avait là aussi une quelconque incidence. Elle ne le vivait pas plus mal vous allez me dire. Moins elle se mélangeait aux autres, moins son job avait de possibilités d’être découvert, moins elle serait mal à l’aise, moins elle devrait expliquer ses états d’âmes compte tenu de l’éthique. Prenons cela comme une sûreté nationale et un moyen d’échapper à la dure réalité. Quoiqu’il en soit il accepta ses explications, et tous les reproches qui allaient avec. Qu’il se taise aurait été trop beau, Pixie avait anticipé que de toute façon, et comme il en prenait l’habitude, il aurait quelque à faire observer sur le sujet. Enfin il eut quand même la maigre amabilité de lui laisser deux, voire trois secondes de répit avant de déblatérer. Il paraissait content en plus, et la scientifique ne se gêna pas pour le fixer, comme s’il était tout droit débarqué d’une étrange et très -très- lointaine planète. Elle souffla, peut-être le premier signe de sa lassitude, et plissa les yeux. Elle n’était pas certaine d’avoir très bien comprit la fin. Une révision mentale rapide de la langue anglaise eut tôt fait de la rassurer sur ce point. Il avait bel et bien l’air de dire qu’il était stupide. C’était volontaire ? Pas tellement certain, elle partit du principe que non mais se fit un plaisir d’appuyer sur cette corde avec un sourire un tantinet arrogant.

Soit, je m’excuse. Vous êtes un imbécile.
Par contre vous êtes courageux, peu d’idiots le revendiquent aussi bien que vous.
Si idée je m’étais faite, vous venez sans doute de mettre des mots dessus, quel soulagement !


Peut-être que Pixie était incapable de faire preuve d’une ironie claire, mais dans le charmant domaine des sarcasmes, on pouvait voir qu’elle ne se défendait pas trop mal. Elle n’avait pas relevé le reste, et ceci pour la simple et excellente raison que sinon, il continuerait lui aussi. C’était une bataille de têtes de mule et il devenait horripilant pour elle de stagner sur les mêmes sujets. Surtout pour alimenter un débat qui n’en valait pas la peine, et qui n’aurait jamais de fin.

Entre chaque moment où elle prenait la parole, y comprit quand c’est lui qui le faisait, Pixie semblait être impassible face à la situation. Son visage restait neutre et reprenait à chaque fois cette expression de sérieux à faire flipper les plus sages des adultes. Un peu comme si elle ne l’écoutait qu’à moitié, ou pas du tout. Comme si tout ce qu’il pouvait dire ne la touchait même pas. Vous situer l’histoire de la bave du crapaud et de la blanche colombe ? Voilà, un délire un petit peu dans ce genre-là. Mais cette impression était vite chassée lorsqu’elle lui répondait, de plus en plus excédée. Ce n’était que dans ces courts moments qu’elle daignait montrer quelque chose de plus vivant, qui correspondait un peu plus à son âge aussi sûrement. Agacée par ce sourire qu’il croyait peut-être lui apprendre, elle serra les dents et le laissa finir, avec beaucoup d’impatience dans les yeux. Quand il eut –enfin- terminé son cirque, Pixie leva la tête, força un sourire -qui ne pouvait de toute façon qu’être forcé dans de telles circonstances- accompagné de ce qui ressemblait plutôt au bruit qu’une gamine faisait pendant une grimace, et elle déclara sèchement

Voilà, je sais faire. Heureux ?
C’est juste votre « humour » qui n’a rien de drôle !


Bravo, la russe avait agit d’une manière enfantine qu’elle n’avait plus utilisé depuis des années. Elle avait peine à croire qu’elle venait de faire ça. Décidément ça allait en s’aggravant, et la preuve tout de suite en image : Pixie capitula, un peu comme une bombe à retardement qui allait exploser à la figure de monsieur le comique de service, il voulait entrer dans l’absurde ? Elle allait entrer dans l’absurde ! Elle émit un rire tendu.

Percée à jour. J’avoue tout !
Mais c’est mon esprit tordue féminin ! Je vous ai vu et j’ai eu un flash ! Avec votre truc plein de sang là…
Elle écarta le bras pour désigner la blessure, si spontanément qu’elle rata de peu de lui mettre un coup en plein dedans… C’est tellement attirant ! Et puis c’est intéressant que vous ne vouliez pas vous rendre à l’hôpital, quelle chance pour moi ! Comme ça je vous remets sur pieds, et ensuite je fais de vous tout ce que je veux ! Le plan parfait, je suis machiavélique !

Rhaa, c’était tellement débile ! La jeune fille avait haussé la voix -sans pour autant se mettre à hurler- et elle avait balancé ça presque d’une traite, à tel point qu’elle avait besoin de reprendre sa respiration. Elle s’était emportée, un peu. Disons qu’elle était à la limite de nous péter une durite en direct live. Après un temps de silence pesant, elle passa une main sur ses yeux. C’était suffisant pour qu’elle se coupe du monde le temps de reprendre des réactions normales. Mais quelles réactions ? Il n’y avait rien qui pouvait être normal là-dedans. Il ne faisait décidément aucun effort pour lui faciliter la tâche, on aurait dit que c’était pour elle qu’elle essayait tant bien que mal de l’assister. Il tenait à peine debout, avec sa balle dans la peau, et pourtant niveau langue hors de sa poche, il tenait la forme comme un cheval de course sur la ligne de départ. Pourquoi restait-elle finalement ? Plus il parlait, plus elle avait envie de l’abattre -chose qu’elle n’était aucunement en mesure de ne serait-ce qu’essayer-. Ah oui, parce qu’elle était trop bonne, et qu’un jour ou l’autre elle se prendrait un bon retour de manivelle dans la pomme -si ce n’était pas ce qui était entrain de se passer en ce moment même-. Elle laissa retomber sa main le long de son corps et secoua la tête pour se recentrer sur ce qui était important. Quand il recommença, elle siffla

Probablement… Jusqu’au jour où les gens sérieux comme moi décident d’étrangler les clowns comme vous.

Et elle imita ainsi son clin d’œil, avec cependant, un peu moins d’allégresse qu’elle n’aurait pu en dégager avant de faire sa petite tirade de tout à l’heure. Mais dans l’ensemble, elle faisait bien semblant. N’empêche qu’elle ignora ensuite toutes remarques qui ne lui plaisaient pas. Il était temps de faire avancer le schmilblick, si toute fois c’était possible. Alors possible oui, facile bien sûr que non. Il finit par lui expliquer le côté « tentant » du fait de royalement lui casser les pieds. Si ce n’était que ça, elle pouvait toujours faire l’écervelée et répondre à côté de la plaque à chaque interrogation. Il finirait pas se lasser, elle ferait ce qu’elle avait à faire et elle le laisserait se débrouiller. De cette façon, elle entamerait alors une bonne journée, et le soir venu, elle ne se souviendrait plus de lui. Parier là-dessus était plus que risqué : Pixie ne risquait pas de l’oublier de sitôt celui-là.

T’es un drôle d’énergumène…

C’était un simple constat qu’elle regretta presque immédiatement d’avoir fait à voix haute. Elle s’attendait déjà à ce qu’il commente ce qu’elle venait de laisser échapper, et accessoirement à poser d’autres questions ensuite. Tant pis, c’était dit alors mieux valait en sourire d’avance. Elle sembla se détendre un peu puisqu’il lui laissait un peu de liberté de mouvement maintenant. Assez pour qu’elle le lui donne, son prénom. Prénom qu’il complimenta, devait-elle sauter de joie d’avoir pu entendre une phrase positive sortir de sa bouche ? Son sourire s’élargit, amusée à la fois par ce qu’il disait, et par sa propre pensée.

Je remercierai mes parents à l’occasion. C’est inspiré du suédois et les Pixies sont des fées du folklore britannique. Enchantée Justin. Joli flanc gauche… si on exclu la plaie.

Quoi ? Elle aussi avait le droit à sa parenthèse, non ? Il l’avait demandé en plus alors elle lui répondait, voilà tout. Tout le monde ne sait pas d’où vient son prénom. Dans le cas de la demoiselle, un truc aussi bizarre avait automatiquement demandé une explication très précise de la lubie parentale. Un peu comme pour ses cheveux, elle en était aujourd’hui assez fière, surtout qu’il y avait là encore un rapport à ses origines les plus lointaines. De là à les remercier comme elle venait de le dire, peut-être pas. De toute façon elle n’avaient que de rares contacts avec sa mère, et son père avait disparut de la circulation depuis son attachement à Apocalypto. Pixie le soupçonnait d’ailleurs de plus en plus de ne pas y être étranger.

Voyez que si elle avait mis en relief l’état louche d’un refus d’aller à l’hosto, elle ne reproduisait pas la même méfiance pour une identité qui aurait pu être fausse. Ça ne changeait rien pour elle encore une fois et au stade où elle en était, elle n’avait pas besoin de se rajouter des complications inutiles. Bon pour ce qui était de la remarque, elle ne s’attarderait pas. Comme elle se l’était fait remarquer un peu plus tôt, elle savait encore reconnaître un beau garçon. Elle avait des yeux, et pour le coup elle avait même eut une main. La nature est bien faite.

Le simple geste qu’elle fit pour récupérer son PDA provoqua instantanément la réaction qu’elle avait vu venir à des kilomètres. Une grimace modifia une fraction de seconde ses traits quand elle vit clairement sa douleur à s’être redressé si soudainement. Comme quoi, sa blague de l’ambulance, il n’y voyait rien de comique lui non plus. Pourtant elle ça l’avait beaucoup amusé. La blondinette ne savait pas si on pouvait parler de panique ou autre mais en tout cas l’histoire de la voyante, de la richesse et de la colonie de mioches la fit franchement sourire. Rien ne semblait pouvoir le freiner sur sa lancée de bêtises. S’en suivit une avalanche de nouvelles excuses à l’encontre de l’hôpital qui se perdirent toutes seules dans le silence. Elle ne savait pas quoi dire. Enfin elle n’avait pas spécialement envie d’en dire quelque chose et elle savait que si elle attendait tranquillement, Justin allait tout seul reprendre le fil de ses propres explications. Bingo. Environ cinq secondes plus tard, après qu’il ait réussit à se lever, il déclarait être à la limite de pouvoir courir le marathon de la grosse pomme. Dans sa bonté naturelle, Pixie acquiesça d’un signe de tête sans pour autant se montrer convaincue par cet argumentaire Ô combien exceptionnel. A la place d’un simple silence, elle laissa la place à un gros blanc pendant lequel elle baissa la tête vers sa main qu’il venait de poser sur la sienne, pour l’empêcher de téléphoner -elle l’avait bien comprit-. Ainsi son regard azuré -et inquisiteur pour l’occasion- finit par glisser jusqu’au sien, si vert, pour le scruter. Il était buté ce garçon, vraiment. Elle soupira et détourna les yeux comme si la réponse à tous les maux du monde se trouvait quelque part dans ce terrain en construction. Elle voyait bien une alternative mais là, elle hésitait carrément. Bon…

Mon appartement… elle tourna vivement la tête pour le regarder de nouveau et préciser ce qui pouvait être mal interprété. Je veux dire, je dois avoir ce qu’il faut là-bas. Et il est pas très loin du centre-ville...

Dans la famille inconscience totale, je voudrais Pixie. Ayez l’esprit de prendre sa gentillesse et de l’étouffer avec, merci. C’est ce qu’elle était elle-même entrain de penser, maintenant qu’elle en était arrivée à ça. Si on analysait la situation, ce n’était pas si grave que ça. Vu le caractère de Justin, il allait probablement refuser et dans ce cas elle aurait épuisée son quota de mains tendues. Elle ne se mettrait donc pas en danger pour -et face à- un inconnu et elle n’aurait qu’à le laisser, avec la conscience presque tranquille. Juste au cas où, mieux valait quand même poser sa condition, chacun son tour.

Si tu me débite une blague vaseuse, je te jure que je t’abandonne sans regrets, tout de suite. Peut-être même que je l'appellerait quand même, cette ambulance !

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L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre Vide
MessageSujet: Re: L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre EmptyVen 11 Déc - 21:56

La belle avait visiblement de nombreux défauts et des carences vis-à-vis de l’humour qu’une personne normale devait avoir, mais elle se défendait plutôt bien niveau ironie ! La preuve en image, la réplique qu’elle me balança soudain en s’excusant et en approuvant le fait que j’étais un imbécile. Bon, ce n’était pas exactement la réaction recherchée lorsque je m’étais adressé à elle juste avant (en fait je n’avais même aucune réaction recherchée, je parlais pour parler comme toujours, rien de plus recherché malheureusement), mais si au moins ça déclenchait un semblant d’ironie dans sa voix, c’était déjà ça de gagné ! Un sourire toujours aussi amusé collé sur mes lèvres, je ne pus m’empêcher d’opiner du chef en lui faisant un geste de la main comme si j’étais en train de la saluer, avant de répliquer toujours du même ton. Comme si visiblement le fait de me faire traiter d’imbécile était la réaction recherchée depuis le début.

« Et bien, il vous en aura fallut du temps pour avoir un semblant d’ironie dans la voix ! Mais au moins on peut dire que je me fais traiter d’imbécile pour la bonne cause ! L’ironie vous va bien, vous devriez l’utiliser plus souvent si vous voulez mon avis ! »

Certes, elle ne le voulait certainement pas, mais c’était plus une expression que quelque chose de véritablement littéral. Elle comprendrait sans aucun doute, pourtant quelque chose me disait qu’elle n’allait pas rater ma dernière phrase au tournant. Pixie semblait être le type de femme qui agissait suivant un code prédéfini à l’avance, en l’occurrence elle agissait comme la parfaite étudiante qu’elle semblait être. Malheureusement pour moi, elle excellait dans ce domaine, et moi qui étais plus habitué à côtoyer les jeunes femmes de bars (même si j’étais un ancien étudiant, je préférais la compagnie des filles sans études que des filles de ma classe, enfin durant une certaine période du moins), je me retrouvais…. Un peu largué dirons-nous ! Elle affichait une permanente expression neutre et distante qui me donnait vaguement l’impression qu’elle se fichait complètement de ce que je pouvais lui dire. Est-ce qu’elle était réellement comme ça, ou était-ce simplement une comédie pour me faire croire qu’elle se fichait de mes blagues (pas drôles certes, mais carambar n’était pas plus drôle et vendait pourtant des milliers de bonbons par jours). Finalement, son impassibilité laissa rapidement place à un ton agacé qui montrait clairement qu’elle était de plus en plus agacée par ma manière d’être. Certes, je comprenais, mais c’était comme ça et pas autrement, si elle avait eut la bonté (ou la stupidité ?) de venir me proposer son aide, il fallait qu’elle assume ! Je ne doutais pas qu’après cette rencontre pour le moins…. Originale, elle n’apporterait plus son aide à un gars dans le besoin, avant très longtemps ! Dommage pour les clochards et les sans-abri, je venais de casser une de leur roue de secours (enfin, non que je me prenais pour un clochard, loin de là même, mais bon, l’idée restait la même !).

Quoi qu’il en soit, la jeune femme finit par laisser un sourire (très) forcé se dessiner sur ses lèvres, accompagné d’un bruit pour le moins étrange qui me fit froncer les sourcils sous le coup de la surprise (et pour l’embêter un peu aussi, je dois l’avouer). La pauvre, elle avait réellement l’air agacée par ma manière d’être, mais je ne pouvais pas m’en empêcher, c’était plus fort que moi, voir une fille aussi sérieuse qu’elle semblait l’être, me donnait trop envie de l’asticoter un peu, je ne pouvais pas lutter contre le courant ! Sans compter que ça faisait trop longtemps que je n’avais pas eu l’occasion de parler comme ça avec quelqu’un. Difficile à croire que je venais de m’évader d’une base de l’opération la plus dangereuse pour les mutants, juste quelques heures avant. Mais justement, c’était le but recherché ! Après la grimace / sourire de la jeune femme, elle me balança quelque chose de bien sentit avant de rigoler légèrement quelques secondes après, répliquant qu’elle était percée à jour et qu’elle avait eut un flash en voyant ma blessure (je crus d’ailleurs un moment qu’elle allait me donner un coup dedans, il ne manquerait plus que ça, j’aurais terminé allongé sur le sol devant elle), puis elle conclut en disant qu’elle prévoyait de me remettre sur pieds pour faire de moi ce qu’elle voulait. Quelle bonne blague, un sourire franchement amusé prit place sur mes lèvres alors que je rigolai légèrement en hochant la tête d’un air d’encouragement, accompagnant mes gestes de paroles tout aussi amusées.

« Nous n’avons simplement pas la même vision du mot drôle je crois, moi je me trouve drôle, vous ne savez juste pas apprécier les bonnes choses ! Enfin, vous voyez, vous savez faire de l’humour, même si je dois avouer que je pense que votre dernière blague pourrait très bien passer dans l’esprit d’une jeune étudiante, remarquez je vous comprendrais, je sais que je suis très spécial. Dans le bon sens du terme bien entendu. Une étudiante machiavélique, quelle chance j’ai eu ! »

Certes, ce n’était pas du tout drôle cette fois-ci, mais c’était plus une conclusion qu’autre chose, il n’y avait pas spécialement de choses à répondre à mes derniers mots, alors que pourrait-elle me mettre en pleine face ? Rien de très sensé, la preuve, je commençais à déteindre sur elle ! Elle haussait la voix et déblatérait de bêtises, chose que je faisais depuis le début (enfin sans le haussement de voix j’entends), et elle commençait à se laisser gagner par l’agacement. Je constatai donc qu’elle appartenait au groupe des personnes pour qui je devenais rapidement insupportable, contrairement aux personnes qui appréciaient mon humour et ma franchise. Dommage pour moi, cette relation risquait bien de se terminer sur le trottoir (et pas comme vous le pensez !), abandonnée par une jeune femme qui n’appréciait pas ce genre d’humour. Pixie laissa finalement sa main retomber le long de sa (jolie !) taille, avant de répliquer que les gens sérieux décideront peut-être un jour d’arranger les clowns comme lui. Oh, ça faisait longtemps que certains avaient décidé d’agir de la sorte, mais heureusement pour moi j’en avais toujours réchappé plutôt facilement. (Sauf cette fois-ci peut-être, l’idée que la jolie étudiante puisse être une psychopathe folle me traversa l’esprit, et si ce qu’elle avait suggéré comme plan avant était finalement la pure vérité ? Brr, j’aurais vraiment la poisse dans ce cas !). Le clin d’œil qu’elle m’adressa me fit à nouveau sourire malgré tout, je ne pouvais pas m’empêcher d’être amusé à chaque fois qu’elle agissait comme je l’espérais, même si en l’occurrence, elle avait l’air tout de même bien agacée (et cela dit, à sa place, je serais peut-être pareil, elle venait m’aider et moi je la remerciais en agissant comme un sagouin. Certes j’en étais un, mais bon !). Après un petit moment, elle répliqua finalement que j’étais un drôle d’énergumène, et mon sourire resta gravé sur mes lèvres alors que je haussai les épaules, un air presque sérieux sur le visage, vite remplacé par un air de suffisance.

« Je sais. On me le dit souvent. Je le prends comme un compliment cela dit ! »

A défaut d’avoir droit à de vrais compliments de la part des gens, je prenais leurs répliques les moins méchantes comme des compliments justement, peut-être une chose stupide, mais ça soulageait tout de même bien. Je pouvais donner l’air de me ficher de tout (ce qui était le cas, admettons-le tout de même), mais les compliments qu’on pouvait des fois m’adresser n’étaient pas négligeables (je ne crachais jamais sur une gentille phrase prononcée par une aussi jolie fille que l’étudiante face à moi. Mais cette fois-ci le compliment n’en était pas un, je le sentais bien dans sa voix). Elle sourit finalement (ô miracle, il allait neige du cacao (pourquoi du cacao ? Bah, parce que j’aimais ça !)), puis elle répliqua que c’était suédois et se déclara enchantée, avant de me complimenter sur mon flanc gauche. Je lui adressa une sorte de courbette pour la remercier (en évitant de me courber quand même, je n’avais pas envie de me faire souffrir inutilement, je n’étais pas spécialement maso, même pour les jolies demoiselles au sang Suédois.).

« Les fées ! J’aurais du le deviner en effet, ça me faisait plus penser aux pixels éventuellement, ça collait bien à votre coté d’étudiante, mais on va dire que les fées c’est plus…. Plus sympa tout simplement. Et merci pour le commentaire, ça aussi on me le dit souvent. »

Sourire amusé pour montrer (encore une fois oui, oui), que je plaisantais, une reprise sur ma réplique d’avant, même si c’était tout de même plus un compliment qu’avant (en fait avant c’était même carrément l’opposé, mais on faisait avec ce qu’on avait sous la dent, ou sous la main, au choix). Finalement, après qu’elle eut tiré son appareil de sa poche et que j’eus agi aussi rapidement que si elle en avait tiré une bombe ou un flingue, elle tomba dans un silence parfait (ou plutôt un gros blanc), et pendant quelques secondes, la crainte d’être démasqué me traversa l’esprit (pour une fois que quelque chose de sensé le traversait depuis mon évasion). Pixie baissa les yeux vers sa main (et la mienne par-dessus), et elle sembla hésiter quelques secondes avant de planter son regard d’opale dans le mien, (dieu, elle avait de sacrés yeux, dommage qu’elle avait un tel regard, de quoi refroidir quelqu’un d’aussi chaud que moi (je parlais au niveau du pouvoir bien entendu….)). La demoiselle soupira une nouvelle fois (décidément, à force de soupirer j’allais bientôt en venir à coller son image à celle des éléphants de mère ou des baleines qui soufflaient toujours (bien qu’elle avait le physique d’une sirène (pas le thon, la femme), plutôt que d’une baleine), ou peut-être qu’elle cherchait à battre les baleines à la soufflée par minute ?). Finalement, après avoir détourné ses (beaux), yeux, elle répliqua d’un ton qui ne semblait pas spécialement motivé, comme si elle répliquait à contrecœur. Lorsqu’elle répliqua au sujet de son appartement avant de se presser de préciser la raison de cette proposition, je ne pus m’empêcher de sourire franchement, trop amusant de constater qu’elle devait se justifier, je n’étais pas aveugle je me doutais de la raison de sa proposition, mais je ne pouvais pas rater une telle perche tendue (sans mauvais jeu de mot).

« Ton appartement ? Quelle proposition, alors qu’on se connaît à peine…. Rassure-toi, je ne suis pas stupide, enfin pas sur ce point, j’ai bien cerné ton idée de base. Mais t’as pas peur des rumeurs si quelqu’un te voyait entrer dans ton appartement avec un gars que personne ne connaît ? »

Oh, quelle aimable attention, je pensais à sa réputation, en fat je pensais plutôt que de me faire voir par des personnes qui connaissaient bien la jeune femme n’était pas une bonne idée. J’ignorais si elles avaient vu le signalement passé à la télévision et à la radio par l’opération, prétextant que j’étais un évadé d’asile (et là, la jeune femme pouvait facilement le croire vu mes répliques précédentes). Mais c’était malheureusement un risque à prendre, certes l’envie de me coincer là-bas ne me disais rien du tout, mais est-ce que j’avais le choix ? Si ce n’était pas ça, c’était l’hôpital, alors à choisir, autant prendre le moins sécurisé. Mais alors que je réfléchissais, elle planta une condition, ne pas débiter de blague vaseuse, oups, je venais justement de le faire. Enfin elle n’était pas vaseuse, loin de là, même plutôt bonne pour tout dire (la blague, pas Pixie, enfin quoique si aussi, mais ce n’était pas le fond de la pensée à cet instant). Un léger hochement de tête avant de hausser les épaules, je répliquais d’un ton toujours aussi amusé.

« Mes blagues ne sont pas vaseuses ma chère Pixie, c’est ton humour qui semble simplement légèrement atrophié. Enfin, même si je remarque que ça te fait aussi plaisir que d’embrasser un crapaud (allez chercher d’où sortait cette comparaison), je crois que je vais accepter ta dernière proposition. On va dire que je n’ai pas le choix. Mais je te revaudrais ça, je ne sais pas comment, mais je le ferais. »

Je ne mentais pas, je n’étais pas du genre à avoir des dettes, et même sans argent je trouverais comment la remercier (et pas en nature non plus bien entendu ! Quelle idée vous avez !). Remarquant que j’avais toujours ma man posée sur la sienne et qu’elle risquait de trouver bizarre que je chauffe autant (sans jeu de mot encore une fois), je la retirai aussitôt pour la glisser dans ma poche et remarquant par la même occasion que le sang séché, ça collait bien aux habits ! Après avoir rapidement regardé autour de moi, je repris la parole.

« Enfin, le taxi je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée, avec du sang sur mon tee-shirt on me prendra pour un assassin ou un truc du genre, très peu près pour. Et puis ici c’est assez pommé, alors ça attirerait des questions, il vaudrait mieux marcher je crois, enfin si tu fais la guide du moins. Ne t’en fais pas, si tu fatigue, je te porterai ! »

Blague vaseuse, pas de blague vaseuse ? Difficile à dire, en tout cas je décrochai un sourire amusé à la demoiselle avant de reporter mon attention sur les environs pour repérer le chemin que la demoiselle (la fée), avait prit pour arriver ici. Histoire de ne pas laisser la conversation s’éterniser, je me dirigeai donc vers le chemin, essayant de ne pas marcher trop brutalement pour éviter les coups dans le flanc, et après quelques pas, je me retourna pour poser mes yeux sur la demoiselle toujours en retrait, et je lui fis un signe de la tête, toujours souriant (comme si nous étions dans un parc en train de nous promener en fait).

« Tu as changé d’avis, et tu préfère m’abandonner ? »

Ca faisait un peu chien abandonné, sauf que si mon collier, je n’avais pas mon prénom de gravé accompagné de celui de mon propriétaire. Cette gravure là, était sur mon épaule gauche.

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Pixie L. Yulianov

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L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre Vide
MessageSujet: Re: L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre L'odeur de la liberté (sans compter les ordures qui traînent !) | Libre EmptyMar 16 Fév - 19:37

Pixie dû réunir une grande quantité d’énergie pour ne rien lui répondre. Elle voulait s’empêcher de dire autre chose de stupide. Elle n’aimait pas vraiment perdre ses moyens et se laisser aller au n’importe quoi. Il était d’ailleurs plutôt facile de remarquer cet état de fait chez elle. On pouvait dire qu’elle était légèrement obsessionnelle du contrôle d’elle-même. Et pourtant elle pouvait agir de manière si spontanée qu’elle finissait pas incarner l’image d’une poupée naïve. C’était navrant et à la fois rassurant. Personne ne saurait vraiment sur quel pied danser avec elle. Après tout elle cultivait différentes images selon les personnes qu’elle était amenée à côtoyer. Le hic en ce moment était de savoir dans quelle catégorie de gens placer ce Justin-j’ai-toujours-quelque-chose-à-redire. Elle avait bien envie de lui effacer elle-même son sourire amusé. Rhaa il l’énervait !
Heureusement qu’elle arrivait à ne pas trop le montrer et à conserver une barrière invisible entre ce qui semblait être deux mondes bien différents. D’ailleurs, il était difficile d’imaginer qui pouvait être assez patient -ou plutôt tordu- pour partager celui du blessé.

Elle était déjà tombé sur des gens étranges mais elle devait avouer que lui, il était du genre catégorie poids lourd. Ça lui apprendrait à vouloir proposer son aide. Quoique non, ça ne lui apprendrait rien du tout. Elle était tout à fait capable de recommencer le lendemain même. De tomber une nouvelle fois dans le panneau, délibérément en plus. Tout le monde portait sa croix. Pixie guérissait son mal par un bien. Elle n’était pas une pro de l’humanitaire mais elle avait son lot de mauvaises actions à expier, et cela même si avec Justin, elle pourrait tout à fait avoir remboursé sa dette dans son intégralité d’un seul coup. Bof, le prochain ne pourrait pas être pire de toute façon. C’est ce qu’elle se disait. Même si ça n’enlevait rien au fait que la situation lui devenait fatigante. Elle s’enferma juste dans le mutisme, avec un peu de chance il se calmerait tout seul s’il n’obtenait plus aucune réplique à ses âneries.

De cette façon, le silence se prolongea. Pixie reprit son expression impassible et se contenta de garder les yeux baissés vers la tache de sang qui inondait le t-shirt du clown de l’année. Il paraît que tout dans la vie est une question de point de vue, que la vie même était une question de point de vue. Dans ce cas il avait simplement le sien, et elle aussi. Il n’y avait rien de très compliqué. Elle ne comprenait d’ailleurs pas comment elle avait pu céder à l’exaspération aussi facilement. C’est ce qu’il avait cherché, certes, mais elle ne lui donnerait plus satisfaction comme ça. Finit la compréhension, elle se concentrerait sur l’essentiel. A savoir ce qu’il avait et non ce qu’il disait.

La chance n’est pas toujours celle qu’on croit.

Elle venait de laisser échapper quelques mots en entendant vaguement ce qu’il était encore entrain de sortir. Simple observation un peu trop sérieuse et pourtant tout à fait vraie. Dans cette histoire, ce n’était pas elle la plus à plaindre, même s’il la gratifiait généreusement en matière d’idioties. Qui disait qu’il avait réellement de la chance ? Pas juste en parlant d’étudiante machiavélique, mais juste en parlant de Pixie.

Pixie, pixel… drôle d’idée. Enfin vu le personnage, elle ne savait pas pourquoi elle était étonnée. A défaut de manquer d’imagination, il manquait seulement de culture mais ça, encore, elle pouvait le lui pardonner. Tout le monde n’était pas une éponge à savoir comme elle, peu avaient le même parcours et ce n’était pas ce qui rendait les gens moins intéressants ou moins intelligents. Disons juste qu’avec lui le choix était relativement difficile à faire. Déterminée à ne pas se laisser entraîner dans la bêtise, elle se contenta de sourire, mais pas par rapport à ce truc avec les pixels, juste à celui avec son flanc gauche. Il ne perdait pas le nord et dans ce sens-là, ça la faisait un peu plus rire.

L’espace d’un instant, elle faillit lui en décoller une. Pourtant Pixie n’était pas vraiment ce qu’on pouvait qualifier de violente mais allez savoir, un petit picotement au bout des doigts quand il laissa échapper exactement ce qu’elle avait prévu : une blague vaseuse. Vous savez, au sujet de sa proposition d’aller à son appartement là… Elle prit son mal en patience et croisa les bras, se faisant la théorie silencieuse que sa menace n’était pas encore montée jusqu’au cerveau atrophié de Justin. Elle aurait pu en rajouter une couche mais ce qu’il avança la prit un peu au dépourvu. Les rumeurs ? Quelles rumeurs ? Elle haussa les sourcils en le fixant. Oui, elle semblait parfaitement le prendre pour un demeuré. Elle lança d’une voix chantante

Pour ton information, je suis discrète et absolument pas dérangeante, à vrai dire je connais à peine mes voisins.

Puis elle ajouta un peu radicalement, juste au cas où l’information n’était pas imprimée dans le l’encéphale de Monsieur

Quant aux « gens », je m’en fiche, je rentre avec qui je veux chez moi. A moins qu’ils se rendent compte que t’es entrain de te vider de ton sang, au quel cas j’avoue que ça pourrait paraître aussi bizarre que ça l’est, je ne vois pas ce que ça peut leur faire.


A croire qu’elle n’avait pas le droit de se faire des amis sans l’approbation de ses voisins. Bon, le terme ami était un peu exagéré mais vous voyez, en gros, ce qu’elle en pensait. Et puis vu l’heure qui l’était, il y avait plus de chances pour que les habitants de son immeuble soient au boulot -un peu ce qu’elle ne faisait pas, tout de suite maintenant- et non entrain d’épier les allées et venus d’une jeune fille qui vivait seule et qu’on entendait pratiquement jamais. Franchement ce type il avait un raisonnement trop compliqué. De la paranoïa, voilà ce que c’était. Apparemment ça ne concernait pas que l’hôpital. Il avait tué quelqu’un ou quoi, pour se méfier autant ? Cette idée n’était pas pour la ravir d’ailleurs, donc elle préférait ne pas poser la question maintenant.

Mon cher Justin, sache que je préfèrerai embrasser un crapaud en réalité mais j’aurais seulement des problèmes de conscience à te laisser te noyer dans ta marre de sang. Je n’aime pas le désordre.

Elle lui servit un sourire aussi hypocrite que le sien était amusé. Non, elle ne manquait pas d’humour, il allait très bien même. Fallait juste être drôle, un point c’est tout. Sur ces mots, elle balaya l’air de sa main libre, une façon de lui dire « mais oui c’est ça » quant au fait qu’il lui revaudrait ça. Parce qu’elle non plus, elle ne voyait pas trop comment il pourrait le faire. Le laissant une fois de plus déballer des inutilités à la minute, Pixie finit par lever les yeux au ciel. Elle ne savait pas si elle devait pleurer devant l’ampleur des dégâts ou bien se mettre à rire. Elle opta pour un simple sourire mutin, on verrait bien s’il pourrait la porter. Peut-être qu’elle devait envisager de lui faire le coup, juste pour voir. D’ailleurs elle ne continua pas à argumenter pour le taxi. Même s’il n’avait pas tout à fait tord dans le fait qu’il était plein de sang et que ça attirerait l’attention, elle trouvait quand même l’idée de marcher jusqu’à chez elle complètement délirante. Ils n’étaient pas rendus mais quelque chose lui disait qu’il ne renoncerait pas, et le temps commençait à presser.

Mais déjà, il partait devant. L’occasion était trop belle et elle ne bougea quasiment pas. A la place elle mit une main sur sa hanche et attendit qu’il se rendre compte qu’elle ne le suivait pas. Là elle trouvait que c’était amusant. Quand il se retourna avec ses airs de chiens battus, elle haussa les épaules avec le plus grand naturel du monde et fit un signe du menton vers la droite

C’est seulement que c’est plus rapide par là…
Et surtout débrouille-toi pour pas mourir en route, hein.

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