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Feminine Touch

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۞ Chasseur de l'Opération Apocalypto ۞

Theo Paradise

Theo Paradise
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Feminine Touch Vide
MessageSujet: Feminine Touch Feminine Touch EmptyMer 28 Sep - 0:51

Pixie ~Feminine Touch Taylor-3-taylor-momsen-23177772-100-100 Feminine Touch Iconhk~ Theo

'Give me your Feminine Touch'
__________________________________________________________________

La vie avait suivi son cours après cette drôle de soirée. C'était normal après tout, ils n'allaient pas se mettre à se terrer dans leurs appartements respectifs à cause de ce léger dérapage... Pourtant, cela avait été la volonté première de Theo, lorsqu'il s'était réveillé le lendemain de sa visite chez Pixie, et qu'il avait enfin pris conscience de ce qui s'était presque passé. Ourdi de honte et de frustration, il avait sérieusement songer à se prendre un faux congé maladie d'une semaine ou deux, et de l'éviter autant que possible les dix prochaines années. Evidemment, il avait été confronté à la réalité : après le discours du Sénateur Farinelli, il avait de lui-même demandé à retourner au turbin sans repos, et il paraîtrait très inquiétant s'il changeait d'avis du jour au lendemain. Et puis, il n'avait pas à avoir honte. Il ne s'était rien passé, absolument rien du tout, et si une partie de son cerveau le huait pour cela et se sentait très déçue, il pouvait être plutôt fier de la force morale dont il avait fait preuve. Au matin, grognon devant un café qu'il avait eu beaucoup de mal à faire (sa machine à Espresso était un cadeau de sa mère, un bijou de modernité s'il en est, mais très difficilement apprivoisable pour quelqu'un d'aussi peu habile que Theo), il se chantait d'amères louanges. Il était évident que quelque chose s'était allumé entre eux à cet instant, quand ils avaient été si proches, dans les bras l'un de l'autre, les yeux englués et étourdis par le vin. Prétentieux comme il l'était, Theo n'avait alors aucun doute du déroulement de la soirée s'il avait succombé et franchit les derniers centimètres qui le séparaient des lèvres de son amie. Hé bien quoi ? Elle avait eu l'air d'en avoir envie aussi - à ce moment, le ventre de Theo se tordit légèrement et une bienveillante chaleur le cueillit - et peut-être que tout aurait été changé entre eux, après leur houleuse discussion pleine de sous-entendus. Mais non, il avait fait le prince, l'homme respectable. Pfeuuh. Il l'avait laissé à son rival, plus vieux qu'elle d'une bonne décennie, mon dieu, qu'il était honorable ! Qu'il était galant et respectable, un vrai gentleman !

Qu'il était con, surtout. Un vrai imbécile. N'était-ce pas ce qu'il avait tant attendu ?

Il était donc retourné au travail, et bien vite il l'avait revu. Alors ses doutes quant à son attitude s'étaient plus ou moins dissipés. Quoique pouvait dire sa fierté écoeurée, il avait pris la bonne décision pour leur amitié, n'est-ce pas ? Theo avait été naturel avec elle, souriant et provocateur comme d'habitude, et ils avaient repris leur train-train comme si rien ne s'était passé ; car évidemment, il ne s'était rien passé. Il ne servait à rien, alors, d'entreprendre une douloureuse et gênante conversation pour un non-lieu qui n'avait plus aucune importance. C'est ce qu'il s'était dit, et cela avait plutôt bien fonctionné. Que serait-il advenu si en effet, ils avaient craqué ? Le lendemain aurait été une catastrophe de ridicule, et elle l'aurait haï, chassé, accusé. Ils n'auraient pas pu être amis de nouveau, pas tout-à-fait des amants, de simples connaissances qui s'évitent du regard. Les jours s'étaient donc ainsi écoulés, Theo tâchait d'oublier cette histoire et ses propres sentiments, et de ne plus se trouver dans une telle proximité avec elle. C'était visiblement trop dangereux pour lui. Par la force des choses, son esprit s'était trouvé détourné par d'autres babioles plus badines, et il avait retrouvé son cynisme quant à la relation Liam-Pixie qu'il n'avait plus le coeur de saboter.

Cela aurait pu en rester là. Mais quand elle était venue le trouver fin Août pour lui expliquer ses problèmes de logement, une alarme interne s'était déclenchée en Theo qui voyait fondre sur lui un horrible tas de difficultés. Insolent, il avait fait semblant de réfléchir à la question, une moue sceptique aux lèvres, arguant qu'il avait si peu de place dans son appartement pour une pauvre jeune femme comme elle. Quand elle lui avait dit que son loft pouvait contenir deux fois son studio, d'un air un peu pincé d'ailleurs, il avait éclaté de rire et confirmé qu'il était d'accord. "Bien sûr que je vais t'héberger, Pixie. Mais ce sera pas gratuit. Ca t'ennuie si je t'embauche comme garde-folles ?"

L'emménagement de la chercheuse avait été prévu pour début Septembre, car son immeuble avait des problèmes de dégâts des eaux, ou quelque chose dans ce genre. Il n'avait en réalité pas vraiment cherché à comprendre, partagé qu'il était entre plusieurs sentiments contradictoires. Il était content qu'elle vienne habiter chez lui, heureux de pouvoir l'aider ; assez amusé en fait à l'idée de vivre quelques temps avec sa meilleure amie et prévoyant déjà des soirées où elle serait obligée de participer. Il était également inquiet : se moquerait-elle de son appartement ? Y trouverait-elle suffisamment de confort pour ne pas claquer la porte au bout de 5 minutes ? Il avait peur qu'elle ne parvienne pas à accepter son étrange train de vie, peur qu'elle qualifie l'endroit d'infâme garçonnière, fade et impersonnelle. Mais surtout, Theo ne pouvait pas faire taire une légère, très légère excitation, qui se battait sans cesse avec sa volonté fragile de héros au grand coeur. Elle allait habiter chez lui. S'ils avaient pu déraper chez elle, au cours d'une simple visite, que se passerait-il lorsqu'elle vivrait carrément dans le même appartement ? Et surtout, devait-il se maudire d'être pressé de vérifier cela... ?

Le jour J, Theo était venu chercher Pixie chez elle, tout sourire. Il avait pris sa belle voiture, celle dont le coffre ne pouvait même pas contenir une valise, car après tout, la jeune femme n'avait besoin que de vêtements et de ses affaires de toilette. Finalement chargé de ce qu'elle avait emporté avec elle, ils avaient pris la route en plaisantant sur leur nouvelle colocation, et bien sûr Theo n'avait en aucun cas pris la décision de faire part de ses inquiétudes.

- " Tadaaam, bienvenue chez toi !"

Portant les sacs de Pixie, Theo venait d'ouvrir en grand la porte de son duplex. Il ne l'avait pas souvent invité chez lui (est-ce qu'elle l'aurait simplement voulu ?), peu désireux de lui exposer une jeune femme nue sur son canapé, ou d'autres preuves de beuveries ; aussi la pauvre devait-elle se sentir en terrain peu connu. Le jeune homme lâcha les sacs dans l'entrée et s'avança dans l'immense pièce principale, qui fleurait bon le propre et le faste, ainsi qu'un soupçon de tape-à-l'oeil. Le living-room était clair et spacieux, à la pointe de la modernité ; un long canapé, une télé énorme et un bar dans un coin, pas très loin de l'espace salle à manger, très restreint, à peine une table et quelques chaises dont il ne se servait absolument jamais. La cuisine également n'était pas bien grande, mais fonctionnelle et couverte d'un inox flamboyant, et il était rare qu'il y mette les pieds. Un carton de pizza abandonné sur la table basse en verre noir indiquait en fait où Theo prenait ses repas et de quoi ils étaient composés.

- " Je crois que tu connais déjà, pas la peine de te faire visiter... ?" lui demanda-t-il en se tournant vers elle. Pour la forme, il ajouta tout de même : "Salle de bain et toilettes par là, au fond du couloir, superbe balcon-terrasse juste ici - la porte vitrée coulisse sur la droite, pas sur la gauche, fais attention je l'ai déjà cassé comme ça - tu peux évidemment te faire ce que tu veux à manger, te servir du jacuzzi dehors, y'a pas de voisins, et... Je crois que c'est tout, uhm. Bon, et comme j'ai bien l'impression que tu ne voudras pas m'offrir le luxe de dormir dans ma propre chambre, tu prendras mon lit et moi le canapé."

Avec un petit roulement des yeux, comme s'il trouvait cette information plutôt agaçante, il alla ramasser les restes de sa pizza. C'était peut-être la seule chose qui dénotait dans tout cet espace si bien rangé, comme si personne ne vivait ici mais qu'il s'agissait plutôt d'un appartement témoin qu'on faisait visiter à d'éventuels acquéreurs. Tout était droit, sans une faute de goût, sans aucun signe personnel à part quelques toiles aux murs, les livres dans la bibliothèque et les musiques dans la chaine hi-fi. Il y avait aussi de belles photos accrochées ici et là, preuve que Theo n'était pas qu'un chasseur mais aussi un photographe ; il y avait d'ailleurs une image de Cinderella, la nuit où il l'avait inondé de clichés à l'hôtel Nevada. En noir et blanc, on distinguait sa silhouette dans le clair obscur d'une chambre, nue. Il en était très fier. A part cela, on sentait que la vie pouvait être aisée et confortable dans un tel lieu, mais il préféra se montrer rassurant :

- " T'en fais pas, contrairement à ce que tu es en droit de penser, je suis pas un gros maniaque. T'as le droit de foutre autant de bordel que tu veux, ma femme de ménage a l'habitude des trucs bizarres."

Un nouveau sourire. Il était très naturel pour Theo de parler de cette façon de quelqu'un qui avait eu le malheur de se faire engager par lui, et qui effectivement, avait du voir beaucoup de choses étranges. Ce n'était évidemment pas lui qui mettait un tel ordre dans des pièces aussi grandes, et il avait fini par avoir beaucoup de respect pour cette dame tellement courageuse. Enfin, sans doute Pixie ne la verrait-elle jamais, elle officiait le matin très tôt et ne prenait pas toujours la peine de monter à l'étager, le terrain personnel de Theo. D'ailleurs...

- " Tu veux qu'on monte tes affaires tout de suite, ou qu'on débouche quelque chose pour fêter ton entrée dans une vie de luxure ? Heu merde, non, de luxe, c'est un lapsus, une vie de luxe. Désolé..."

Il secoua la tête en s'ébouriffant les cheveux. Défaisant sa veste qu'il suspendit à son porte-manteau, près de la commode qui supportait un simple vide-poches, Theo maudit sa langue menteuse et trop prompt à utiliser une expression qui lui tournait dans la tête. Idiot.


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Pixie L. Yulianov

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MessageSujet: Re: Feminine Touch Feminine Touch EmptyMer 12 Oct - 18:48

Pixie se souvenait encore qu’elle n’avait pas très bien dormi cette nuit-là. Elle s’était retournée plusieurs fois dans son lit en se demandant si elle avait rêvé ou non. Ça n’avait pourtant été qu’une brève hésitation, un regard un peu trop appuyé, légèrement flouté par le vin qu’elle avait bu trop vite et qui lui était sans douté monté un peu à la tête. Ou bien c’était cette conversation qu’elle avait eu avec Theo et les images qui avaient pris forme dans son esprit. Pour Pixie, tout avait une explication rationnelle, c’était l’essence même de sa façon de penser, mais le fait de ne pas la trouver cette fois l’avait quelques peu travaillée, elle ne pouvait le nier. Et puis quelques jours plus tard, elle avait repris le travail. Son congé exceptionnel avait déjà trop duré et elle prenait du retard dans ses rapports. Celui qu’elle avait rendu à propos du discours Farinelli avait d’ailleurs été criblé d’imprécisions mais à part quelques questions de routine, la blonde n’en avait plus jamais entendu parler. Et c’était tant mieux, s’il y avait bien une chose dont elle avait envie, c’était de laisser cet incident le plus loin possible derrière elle. Ces deux incidents même.

Ça tombait plutôt bien, elle n’avait pas revu Theo tout de suite. Ce n’était pas qu’elle l’évitait, même si elle aurait pu, mais avec du recul, il n’y avait pas de quoi faire un plat d’un rien. C’était bien ce qui s’était passé au final : rien. Ceci dit ça n’expliquait pas du tout cette appréhension latente qui ne cessait de venir chatouiller son esprit quand, par habitude, elle pensait à lui. Theo était sans doute le plus proche d’être son meilleur ami, alors c’était normal que face à certaines situations, elle se surprenait à se dire qu’elle devrait lui raconter.. Pixie avait et ferait toujours ça. Socialement parlant c’était tout à fait normal.. mais bon. Enfin le doute ne dura pas si longtemps que ça. En réalité, passée la première fois où ils se recroisèrent dans les couloirs tout redevint très normal. Elle retrouva le minet à la fois agaçant et drôle qu’elle connaissait et si au départ elle se demanda ce qu’il pensait de tout ça, la scientifique relégua rapidement le faux pas au rang de souvenir. S’il n’en parlait pas, elle ne le ferait pas non plus.. surtout de peur d’avoir une autre de ces conversations complètement surréaliste et gênante. Sans compter qu’elle avait commencé à voir Liam en dehors de la base, par le plus grand des hasards le plus souvent mais les faits étaient là et Theo sembla lui aussi les accepter.. Alors ça ne voulait rien dire du tout. Et aussi la vie reprit-elle son cours sans changement autre que de s’être sentie comme une adolescente en fleur pendant quelques jours. Ça aurait pu être pire, virer au cauchemar et tout casser. Mais non, alors elle n’y pensa plus spécialement.

Jusqu’au jour où elle lu la note du propriétaire dans le hall de son immeuble. Celle qui annonçait des travaux de rénovation à venir et qui conseillait à tous les locataires plein sud de se loger ailleurs pendant quelques mois. Quelques MOIS. Autant dire que la chercheuse avait vu rouge en relisant la note encore et encore. Elle n’aurait pas les moyens de prendre un hôtel pendant si longtemps, elle ne se voyait pas non plus se lancer dans une laborieuse recherche d’un autre appartement temporaire dans des délais aussi courts. C’est là qu’elle regretta le plus de ne pas avoir de famille en ville, de parents qui pourraient l’aider ou quoi.. ça faisait des années qu’elle n’avait pas songé à eux, surtout en ces termes, et ça lui fit un peu bizarre de s’imaginer demandant quoique ce quoi à son père, et encore pire, à sa mère. Mais bref, de toute façon ils étaient chacun à l’autre bout du monde donc la question ne se posait pas. Il y avait bien Bella, l’amie de Pixie, qui vivait seule dans une grande maison mais ça sembla délicat à la poupée russe vis-à-vis de son travail qui n’était en rien les études qu’elle présentait comme une parfaite une récitation apprise par cœur. Evan était également venu la trouver pour lui proposer de venir avec lui. Puisqu’il habitait en dessous de chez elle, il devait aussi partir le temps des travaux mais même s’ils ne s’étaient pas séparés en mauvais termes et que ça faisait quelques temps maintenant, Pixie ne se serait pas sentie à l’aise, un peu pour les mêmes raisons professionnelles.. toujours elles. Même la famille d’à côté, là où la jeune fille aidaient les enfants à faire leurs devoirs, avait sonné à sa porte pour s’assurer qu’elle ne se retrouvait pas à la rue. C’était attentionné et ça reflétait les bonnes relations qu’elle entretenait avec son voisinage mais à tous, la fée avait menti, les yeux dans les yeux, prétextant avoir déjà trouvé où aller. C’était là que l’idée avait germé dans sa tête et finalement, la blonde dû se rendre à l’évidence : il fallait qu’elle en parle à Theo. Lui aussi avait de la place chez lui et pour être honnête, elle n’avait que lui ; lui à qui elle n’avait rien besoin de cacher. Oh, elle sentait bien que c’était une idée terrible et très mauvaise qui la renvoyait irrémédiablement vers cette demi seconde de flottement qu’ils avaient partagé comme on entrouvre une porte avant de se forcer à la claquer définitivement mais qui continue de grincer. Pourtant elle ravala tout ça le jour où elle lui exposa sa situation de sdf imminente et son besoin vital qu’il accepte qu’elle emménage chez lui, temporairement avait-elle souligné avec force. Évidemment, Theo avait fait le difficile et l’avait regardé comme la clocharde du coin en sortant un prétexte aberrant qui avait fait cracher à la russe une protestation impulsive. Il aurait pu trouver mieux que le manque de place, ce sale gosse de riche. Puis au final il avait accepté en riant -ouuuh très drôle. S’il lui avait ébouriffé les cheveux en prime, elle se serait sentie comme un chaton dans un carton un jour de pluie- mais elle fut soulagée l’espace d’un instant, juste avant le deal avancé auquel elle ne répondit que par un soupir, les yeux levés vers le plafond. On verra. Elle n’était ni folle, ni assez désespérée pour dire Amen à n’importe quoi tout de suite.

Ils avaient prévus ensemble qu’elle viendrait au début du mois suivant, quelques jours avant le début des rénovations de son petit immeuble et donc jusque là, la chercheuse s’était préparée. Ce n’était pas un véritable déménagement alors il n’était pas question qu’elle fasse ses cartons mais il lui fallait bien ses affaires. Elle avait d’ailleurs opté pour le nécessaire et au fur et à mesure elle viendrait récupérer ce qu’elle avait besoin. La porte n’était pas condamnée. Jusqu’au jour J, son Jiminy Cricket n’avait cessé une seconde de lui murmurer que c’était une erreur et qu’il y avait un risque.. risque de quoi ? De se sentir totalement étrangère ? Dépassée ? De côtoyer un peu trop Theo pour son bien ? Pitié, ce qui avait manqué d’arriver n’avait eu quasiment lieu que dans des circonstances particulières. Pixie détestait y mettre ces mots-là mais ce n’était que le cocktail d’une erreur professionnelle qui l’avait rendue vulnérable, seule, avec de l’alcool, au terme d’une conversation fantaisiste et houleuse. Voilà tout. A moins qu’elle se fasse agresser par un mutant au cours du mois de septembre, ça n’avait que très peu de chance de se reproduire. Et le fait que Theo ait passé sous silence le presque dérapage la confortait dans l’idée qu’ils étaient adultes et qu’ils avaient conscience de l’erreur de calcul. Peut-être surtout que la blonde se rassurait comme elle pouvait. Le problème fut qu’avant qu’elle ne réussisse complètement, Theo se trouvait en bas de chez elle. En se penchant par-dessus le balcon, elle avait tout de suite repéré sa voiture.. quel cinéma. Ça lui évitait au moins de sortir sa nouvelle voiture, celle dont elle n’aurait pas encore su expliquer la provenance à son ami donc c’était mieux comme ça. Alors armée de deux sacs et de son précieux ordinateur portable, elle était descendue avec enthousiasme, restant muette elle aussi sur ses questions existentielles. Après tout, elle n’avait pas non plus envie qu’il change d’avis.

Un sourire amusé éclaira le visage de la blonde devant la façon que Theo eut de lui présenter son nouveau chez elle en ouvrant la porte de son loft. Elle joignit ses mains dans son dos en pénétrant à l’intérieur avec curiosité, comme si elle arrivait dans une dimension un peu étrange. Le minet venait plus chez elle que l’inverse et elle n’aurait su dire la dernière fois qu’elle avait mit les pieds ici. En tout cas, ça lui faisait toujours cette sensation étrange d’espace trop grand et de froideur. C’était très différent de son appartement, c’était certain. Doucement, et sans un mot, Pixie commença à regarder partout pour noter ce qui avait pu changer.. mais pas grand-chose au final, à part peut-être la photo qui n’était pas là avant. Très belle mais pas dans le gout de sa décoration habituelle. Elle se serait souvenue sans doute d’une preuve aussi flagrante qu’ils n’évoluaient pas du tout dans les mêmes mondes. Pour dire la vérité, la Russe ne se sentait pas d’emblée très à l’aise mais elle garda ce sourire naturel qu’elle savait si bien afficher tous les jours. Une barbie dans sa maison de poupée aseptisé, c’est l’impression qui la traversa avant de voir le carton de pizza qui dénotait pour son plus grand bonheur. Elle s’y ferait, oui, elle s’y ferait.. Et c’est là qu’elle se rendit compte que son silence durait peut-être un peu longtemps. Le problème c’était qu’elle ne savait pas quoi dire alors elle loua Theo de lui faire soudain sa présentation express des lieux. Opérant un quart de tour vers lui, le chercheuse acquiesça en suivant du regard chaque désignation et nota sagement dans quel sens coulissait la porte même si au fond elle se demandait comment il avait pu faire son compte pour la casser carrément en se trompant. Mais chut.. jusqu’au commentaire moqueur qui sortit presque tout seul de sa bouche alors qu’elle se parait d’une superbe imitation du sourire colgate bien connu de Theo.

Dis donc.. Elle désigna les sacs qu’il avait posé par terre. Tu portes mes sacs, tu me laisses ta chambre.. Tu me fais le numéro du grand prince ? Elle termina sur une note taquine en arquant un sourcil et étira ses bras dans un soupir de contentement. Aaaah je sens que je vais me plaire ici ! Mais sans se passer de son demi sourire attendri, elle ajouta : Mais si tu veux on pourra alterner, t’as plus besoin d’être en forme que moi. Enfin j’me comprends..

Au fond, Pixie craignait quand même de le déranger. Elle cherchait à ne pas trop le montrer, d’où le geste qu’elle eut de toucher le nez de Theo de son index. Mais elle avait en tête de se faire toute petite pour qu’il n’ait pas à changer ses habitudes, ce qui lui paraissait tout de même un peu utopique vu le train de vie qu’elle connaissait de Theo mais bon, elle voulait faire des efforts. Pas tant parce qu’il avait montré un signe d’irritation à son glorieux sacrifice, au contraire la jeune fille s’en était amusée, mais elle ne voulait pas abuser tant elle se sentait déjà un peu de trop dans cette atmosphère.

Ta QUOI ?! Elle n’avait pas maitrisé son exclamation, bien qu’elle avait accueillit avec plaisir la possibilité d’être un peu désordonnée. Paradoxalement à sa façon de classifier un tas de choses, Pixie était une bordélique née. Mais à peine eut-elle demandé cette confirmation un peu trop forte, qu'elle se dit qu'il l'avait peut-être mentionné une fois, ou en tout cas que l’existence d’une femme de ménage chez Theo ne lui paraissait pas si étonnante que ça. Elle fronça cependant les sourcils en cherchant ses mots. Euh.. des trucs bizarres ? Non je veux pas savoir. Mais tu sais, je crois pas que je fasse des trucs si.. bizarres. Et puis.. non rien !

Okay, autant empêcher son cerveau de créer des visions incongrues. Pixie avait parfois trop d’imagination et allez savoir pourquoi, elle interprétait quelques trucs un peu glauques des fois. Mais ce n’était pas une raison pour partir en courant. Hein. Un peu nerveusement, elle se passa la main dans les cheveux et en fait elle aurait bien sauté sur sa proposition s’il n’avait pas fait un lapsus des plus merveilleux. Sur le coup, Pixie subit une sorte de bug d’un dixième de seconde mais se rattrapa en pouffant brièvement, empêchant le fou rire à venir de se manifester en pinçant bien fort ses lèvres, cela dit ne pas se moquer devint trop difficile.

Et dire que je viens tout juste d’arriver, t’auras pas mis longtemps..

Le regard clair de la bonde glissa sur le côté l’air de rien, dans sa petite attitude de sainte nitouche énigmatique mais elle préféra ne pas lui laisser le temps de réagir.

Soda. J’veux dire, t’as du soda ? Est-ce que c’était stupide de ne pas vouloir se remettre à boire avec Theo ? Peut-être.. alors elle chassa de l’air avec sa main en se reprenant. Sinon ouvre ce que tu veux ! Je.. vais m’occuper de monter ça. Dit-elle en désignant ses affaires. Elle se pencha pour attraper ses sacs et se détourna précipitamment vers les escaliers. A peine deux marches plus haut, Pixie s’arrêta et le regarda avec un air inquiet totalement feint. A moins que t’ais encore besoin d’aide pour ouvrir une bouteille ? Tu sais, t’attrape le bouchon, et puis tu tournes.. enfin je reviens vite au cas où ! La russe battit des cils en penchant la tête, tira la langue et monta les escaliers quatre à quatre en riant. Mais en fait, quand elle eut le dos tourné, elle écarquilla les yeux de consternation. C’était plus compliqué encore qu’elle ne l’avait envisagé, sans cacher qu’elle se mettait une dose de pression démesurée toute seule. A se demander pourquoi elle cherchait impérativement à lire du vent entre des lignes tout ce qu’il y avait de plus ordinaires. Ridicule.

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