Sujet: En opposant la haine à la haine, on ne fait que la répandre, en surface comme en profondeur Mar 9 Aoû - 18:10
« En opposant la haine à la haine, on ne fait que la répandre, en surface comme en profondeur. » Gandhi
En quittant le casino Gambino après un entretien avec son riche propriétaire, Seth avait choisi de rejoindre sa prochaine destination à pied, histoire de s’aérer le corps et l’esprit. L’hôtel où il devait se rendre en cette heure tardive faisait lui aussi partie de l’immense complexe de divertissement géré par son mentor et ami, Salvatore Gambino, et se trouvait à une quinzaine de kilomètres de là. La conversation que le jeune homme venait d’avoir avec le chef de lafamille avait été des plus passionnante, et d’autant plus riche en rebondissements que celui-ci s’en retrouvait maintenant passablement agacé. En effet, après la lecture d’importants documents remis à Salvatore un peu plus tôt dans la journée, les deux hommes avaient consciencieusement passé au crible des évènements passés dont l’évocation avait encore un goût amer dans la bouche du mutant. Il s’avérait ainsi que l’un des hommes de main de Gambino, et plus précisément l’un de ses récolteurs, avait depuis peu décidé de ne plus reverser l’intégralité de son « pizzo » à son cher boss, ce qui avait eu pour fâcheuse conséquence de discréditer le grand homme auprès de certains commerçants des quartiers Nord de la ville dont ce type s’occupait. Pourtant, lorsque l’on intègrait une organisation comme celle des Gambino, il était plus que clairement expliqué que jamais Ô grand jamais on ne pouvait se permettre un tel acte. Une notion que Seth, en tant que membre honorable de la famille, avait été aujourd’hui chargé de rappeler au bonhomme. Ce choix n’était pas dû au hasard, puisque ce type, Tony, était à présent devenu l’explication à ce qui s’était passé quelques jours plus tôt dans une vieille épicerie auparavant sous contrôle. Le gérant, agacé par les nombreuses relances des soldats censés assurer sa protection alors qu’il s’était acquitté de sa dette, avait fait feu sur les trois hommes venus ce jour-là lui faire un brin de causette. Ce petit incident avait coûté la mort de deux d’entre eux, mais surtout un bout de sa chemise au jeune mutant qui avait alors dû se faire violence pour ne pas expédier ce malotru directement en Enfer. Bien entendu, on ne touchait pas aux chemises de Seth, pas plus que l’on ne touchait à son « père », et le jeune homme était bien décidé à le prouver au mafieux dissident puisqu’il était maintenant assuré de sa responsabilité dans cette histoire. Oui, certes, au passage il était également là afin de venger ses collègues disparus, mais franchement ce détail lui passait déjà bien au-dessus de la tête.
Lorsque le jeune mutant pénétra dans le hall du Nevada, le portier lui adressa un bref signe de tête, le saluant, avant de refermer la porte derrière lui. Cela faisait bien longtemps que Seth n’avait pas mis les pieds ici, mais pourtant, tous ceux qui avaient l’habitude de côtoyer de près le patron du lieu savaient que cet homme était à ne pas prendre à la légère. Bien entendu, l’anonymat du mutant n’en restait pas moins préservé puisque seules les personnes qui avaient acquis un certain niveau de confiance au sein de l’organisation connaissaient son véritable visage. Comme cet indic par exemple, fortement apprécié par Salvatore puisque fort utile pour le renseigner sur les diverses allées et venues de ses clients plus ou moins importants sans pour autant éveiller leur curiosité. Seth poursuivi néanmoins son chemin sans pour autant lui adresser une grande attention, s’engouffrant dans l’ascenseur qui lui ouvrait ses portes un peu plus loin. Un petit cliquetis typique de ce genre de machine, et il arrivait finalement au dernier étage de l’immeuble. Bien qu’il ne lui ai jamais rendu directement visite, le jeune homme s’était renseigné sur la position de la suite du petit Tony et la trouva bien vite. Il sonna brièvement et patienta quelques secondes. Non, franchement, comment pouvait-on encore oser appeler son fils de la sorte ? Ce nom était vraiment à chier… ah, et visiblement sa trombine n’arrangeait pas les choses, à en juger par le rictus qu’afficha le beau brun lorsque l’homme lui ouvrit. Le fameux Tony n’était pas un laidron non, c’était simplement que Seth n’aimait pas du tout le style « dépareillé, barbe de trois jours, je m’habille comme un sac ». Bref, de toute façon ce type n’allait pas passer la nuit, alors à quoi bon perdre du temps pour ce genre de détails ?
Quand l’homme aperçu le visage de son invité surprise, sa propre face se décomposa en un claquement de doigts, et il mit quelques secondes avant de lui proposer d’entrer dans sa suite. Aux trémolos dans sa voix, Seth comprit bien vite que celui-ci savait pertinemment pourquoi un homme de la trempe du mutant lui rendait cette petite visite nocturne. L’homme préféra par ailleurs se tenir à une distance respectable de son hôte, puisqu’il alla rapidement s’appuyer contre une table à l’autre bout de la pièce, tentant tant bien que mal de dissimuler son malaise. Mais Seth n’était pas dupe, et il se fit un plaisir de jouer de cette position de force dont il jouissait.
- « Salut Tony, ça fait un moment qu’on ne t’a pas vu, qu’est-ce que tu deviens ? »
Le mutant arqua un sourcil interrogateur, plantant son regard dans les yeux de l’humain qui ne pipa mot. Seth émit alors un petit rire moqueur, se rapprochant de lui en quelques pas, alors que l’autre semblait souffrir à la simple vue de la distance entre eux qui s’amenuisait petit à petit. Le jeune homme passa nonchalamment un bras autour du cou de Tony qui se dégagea rapidement de cette dangereuse étreinte, et se mit à balbutier :
- « Seth… Je… Tu sais… C’est pas facile tout ça, Seth. S’il te plaît, parle à Salvatore pour moi. Aide-moi. Je … Je suis … »
Voir ainsi un humain le supplier, implorer son pardon, était un spectacle que le mutant appréciait au plus haut point. C’était dans ce genre de moments qu’il avait le sentiment que ces larves reprenaient enfin leur véritable place, à tenter de lécher les bottes d’un mutant afin que celui-ci ne le prive pas de sa liberté, ou pire de sa vie. Vraiment, ces êtres étaient d’un pathétique … Oui, Seth avait des choses à perdre, de très belles choses à perdre, cependant au fond de lui il savait pertinemment que jamais il ne s’abaisserait à de tels actes si sa vie était menacée. Déjà, s’il lui prenait un jour le malheur de trahir l’une des trois seules personnes en qui il avait réciproquement une confiance aveugle, il était persuadé que la seule issue possible était de se supprimer lui-même. Le mutant avait ce petit côté extrême lorsqu’il était question de confiance, et de même, s’il s’avérait qu’on le trahisse un jour, il savait que sa réaction ne serait pas moins dangereuse pour cette personne. Pourtant, aussi jouissif que puisse être ce délicieux spectacle, Seth décida de couper court à cette conversation déjà trop ennuyeuse. Après tout, il n’était pas là pour parler.
- « Ferme-la Tony. Tu as joué, tu as perdu, voilà toute l’histoire. Tu salueras les deux mecs que tu as fait tuer chez ce petit épicier de merde. Et quand tu seras là-bas, tu penseras au moment où Salvatore viendra te rejoindre, et à ce moment-là vous aurez une petite discussion, ok ? Mais bon, j’te rassure, tu as tout le temps d’y réfléchir, Tony. »
Le mutant n’avait pas terminé sa phrase que l’homme avait déjà pris la fuite vers une seconde pièce de la suite où il résidait d’ailleurs aux frais des Gambino. Seth ne s’en formalisa pas, et contenta de le suivre tranquillement jusqu’à la chambre où l’homme venait d’ouvrir la fenêtre.
- « Sérieusement, tu veux faire ça comme ça ? »
Soudain, l’homme se retourna brusquement, pointant une arme sur son agresseur, et afficha un large sourire de satisfaction, la colère déformant néanmoins ses traits déjà tirés.
- « Tu m’auras pas, connard. Tu sais où tu peux te le foutre ton Salvatore ?! J’ai fait ça pour mon frère, il va crever ! Bordel t'a pas de cœur, pense ta famille ! »
Pourtant, lorsqu’il se retourna, son discours s’adressa simplement au vide, à sa grande surprise. Seth connaissait bien ce genre de types, et avait déjà anticipé son petit effet qu’il aurait voulu de surprise. Ses quelques mots n’eurent aucun effet sur le mutant, et le prenant de côté, il saisit son bras et égorgea l’homme sans remords avant de laisser son corps tomber brutalement sur le sol. Sa famille ? Justement, il faisait tout ça pour protéger Joy, alors qu'on ne vienne pas l'enmerder sur ce genre de choses. La petite tirade sur le frère du type l'avait presque fait sourire. De toutes façons, à chaque fois qu'il pensait à son propre frère, ce n'était pas un sentiment d'amour qu'il ressentait mais bien de haine, alors à la limite on aurait pu dire que oui, s'il tuait ce soir c'était presque en pensant à son aîné !
Le brun récupéra son arme, et balança sa lame près du corps de Tony alors que celui-ci se vidait de son sang sur la blanche moquette de sa chambre, à l’agonie. Comme à son habitude, Seth avait pris soin de modifier l’empreinte de ses mains grâce à sa mutation, rendant impossible toute identification de sa personne sur chacun des objets qu’il avait pu toucher. Il regarda le traitre s’éteindre doucement, ce qui coûta à l’homme quelques longues minutes de souffrance, avant de quitter la suite. Seth avait pensé à donner un coup de fil à un nettoyeur spécialisé dans ce genre de transaction, complétant ainsi son travail. S’il avait eu le choix, il aurait préféré que cette petite mission se déroule sans verser des gouttes d’hémoglobine, au propre, mais en l’occurrence il n’avait pas eu le choix. Aussi, retrouver un cadavre dans son luxueux hôtel pourrait porter un rude coup à l’empire Gambino, et le mutant avait préféré avertir un spécialiste afin de maquiller l’affaire. Seth revêtit l’apparence du défunt Tony avant de quitter l’hôtel, une dernière formalité l’attendant encore avant que cette mission ne se termine.
◊ Liam Winchester ◊
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Sujet: Re: En opposant la haine à la haine, on ne fait que la répandre, en surface comme en profondeur Mer 10 Aoû - 12:01
Journée de merde, soirée de merde, Liam était assit à la très enviable « place du mort » dans une voiture de flic, en tenue de flic, l'expression blasée du flic collé au visage. Il avait pensé en avoir terminé avec ces conneries lorsqu'il était entré dans l'Opération, mais c'était sans compter le fait qu'il devrait jouer les bons policiers auprès de ses collègues de temps en temps histoire que l'on ne se demande pas ce que l'agent Winchester devenait. Ce dernier savait bien que son renvoi aurait fait pas mal d'heureux dans son poste, mais il se refusait tout bonnement à l'idée de leur accorder ce petit plaisir en bon connard qu'il était. C'était donc pour assurer sa place d'agent de terrain que le trentenaire était assit sur ce siège de voiture de flic dans la tenue si seyante de policier d'Achaea. Être à trente ans en uniforme à surveiller les rues de la ville, ce n'était pas vraiment le plus valorisant, mais l'agent spécial Whitewood prétendait que c'était mieux ainsi, sans quoi Liam risquerait de trop attirer l'attention s'il avait droit à une place plus « enviable ». La bonne blague, il se demandait souvent si son chef ne se vengeait pas à sa manière en le collant dans un tel merdier, repasser des nuits entières à monter la garde dans une voiture aux sièges plus qu'inconfortables.
Combien de temps cela fait-il que les deux hommes étaient là à patienter ? Liam ne le savait plus, pour tout dire il sentait surtout son agacement monter petit-à-petit alors que son voisin lui racontait tout un tas de conneries dont l'Américain n'avait rien à battre. Savoir que son gosse avait remporté la dernière course de fond de son lycée n'allait pas améliorer la vie réglée comme du papier à musique de l'agent Bastet. Si encore il n'y avait que le monologue inintéressant du policier pour rendre l'attente encore plus douloureuse, mais non ! Il avait aussi besoin de s'empiffrer de donuts posés sur le tableau de bord, un véritable stéréotype de flic Américain. L'odeur de la graisse, le bruit de masticage, les doigts pleins de graisse qu'il allait poser sur le volant, un ensemble qui ne faisait qu'épuiser le peu de patience que le trentenaire possédait. Après quelques instants, il ne tint plus.
« .... je lui ai répondu que.... » « Ça ne t'arrive jamais de te taire Andersen ? » Le concerné tourne la tête vers son collègue en mordant dans son donuts, faisant dégouliner un peu de confiture sur ses doigts puis il haussa les épaules. « Je commence à comprendre pourquoi personne ne veut faire équipe avec toi tu vois. Tu devrais essayer d'être gentil, je suis sûr que ça te faciliterait la vie. » « Et toi tu devrais essayer le régime, je suis sûr que ça te ferait du bien et à ton uniforme aussi. »
Voilà, ça c'est dit, le concerné retombe dans le silence, laissant son expression enjouée s'envoler aussitôt comme si Liam, par ses simples paroles, avait réussi à lui gâter le moral. S'il avait été du genre à sourire, le trentenaire ne s'en serait pas privé, le silence de plomb qui retomba entre eux lui plaisait tout particulièrement. C'était un excellent moyen pour avoir la paix, insulter clairement l'autre sans pour autant utiliser de mots répréhensibles. C'était son talent principal, pouvoir prendre les autres de haut et se faire détester sans jamais utiliser de mots vulgaires ou humiliants, son petit plaisir personnel. Après avoir mâchouillé son donuts quelques instants, l'homme cessa finalement pour le reposer dans la boîte et repousser cette dernière. Tiens, il était sensible sur son poids, Liam l'avait flairé rien qu'en le regardant, son uniforme tendu qui contenait à peine son ventre énorme suffisait à renseigner le trentenaire à ce sujet, au moins lui pouvait se targuer d'avoir gardé une silhouette « en bonne forme » malgré les années qui passaient. Sa revanche sur les connards qui balançaient leur joie de vivre à tout va, celui-ci ne la ramènerait plus avant un moment et il était prêt à parier qu'ils n'allaient plus refaire équipe ensemble avant un très long moment.
Les yeux noirs de Liam observaient les environs dans la pénombre de la ruelle dans laquelle la voiture de flic était garée. Il entendait seulement la respiration difficile de son coéquipier du jour, avec son poids en trop il devait certainement avoir du mal à respirer convenablement. Ne comprenant pas que les gens puissent se détruire de la sorte, Liam réfléchissait tranquillement jusqu'à ce que son attention soit accrochée par une silhouette qui lui sembla aussitôt familière. Le policier se redressa, provoquant un mouvement de surprise du côté de son collègue, puis il se concentra pour essayer de distinguer le visage de sa silhouette. Celle-ci passa rapidement devant la voiture sans la regarder, ils étaient dans l'ombre et peut-être n'avait-il pas remarqué que c'était une voiture du patrouille ? Fort possible, quoi qu'il en soit, Liam reconnu sans aucune peine le visage du passant qui se trouvait être un gars mêlé au trafic des Gambino, ceux que l'agent de policier essayait de coincer depuis longtemps. Ni une, ni deux, à peine l'homme fut-il passé que le trentenaire ouvrit la portière de son côté pour se glisser dehors en silence.
« Winchester ! Où est-ce que tu vas ? » « Mange tes donuts et laisse-moi faire, je reviens dans une dizaine de minutes. »
Il claqua la portière et emboîta le pas à l'homme quelques mètres derrière lui, il avait parlé à voix basse avant de fermer la porte pour être sûr que l'autre ne l'entende pas. Son collègue le regarda s'éloigner avec des yeux ronds, hésita un instant, puis se doutant que Liam n'allait pas apprécier d'avoir un petit chien derrière lui, resta assit derrière son volant, mais sans toucher aux pâtisseries pour autant. En une dizaine de mètres, alors que la silhouette s'était engagée dans une ruelle, Liam l'avait déjà bien rattrapé, puis l'autre sembla ralentir comme s'il hésitait un instant, laissant juste le temps à l'agent d'emprunter une ruelle pour le prendre par surprise. Il déboucha sur la rue contiguë où son suspect allait aussi arriver, puis les bruits de pas se rapprochèrent et Liam l'attrapa par l'épaule juste au moment où celui-ci passa devant le petit chemin où il s'était dissimulé. D'un geste rapide, il l'attira dans sa direction avant de bouger pour le plaquer contre le mur à ses côtés, tout en s'étant bien sûr assuré qu'il n'avait pas d'arme à la main et ne tente pas de le planter au passage.
« Tony, Tony, tu as déjà oublié ce qu'on avait décidé ensemble ? »
Enfin « décidé ensemble », c'était plutôt ce que Liam avait très vivement conseillé au prénommé Tony, qu'il cesse de bosser pour les Gambino même si le concerné ne cessait de répéter que ce n'était pas le cas. Le trentenaire savait bien qu'il était fortement déconseillé qu'il s'adresse directement aux hommes de la famille présumée mafieuse, après tout « l'oncle Sal » n'attendait qu'un faux pas du policier pour pouvoir lui coller un procès aux fesses et le chef de l'Américain lui avait formellement interdit de parler en personne à ses employés. Enfin surtout depuis l'incident avec mademoiselle Willington. Le flic avait son arme prête à l'emploi, bien évidemment il ne comptait pas tirer sur Tony au risque de se voir dans une merde noire, mais mieux valait prévoir le pire dans de tels cas. Liam regarda rapidement en direction du chemin qu'empruntait l'homme, mais ne vit personne d'autre, bon signe, son attention revint donc sur le malheureux qu'il n'allait pas lâcher, puis il reprit la parole d'un ton toujours aussi peu aimable.
« Tu ne devrais pas te balader tout seul dehors, surtout dans cet endroit, tu sais ce qui peut arriver, ce n'est pas conseillé pour quelqu'un comme toi. Qu'est-ce que tu faisais donc ? Monsieur Gambino avait besoin de ton aide pour quelques petites affaires pas forcément légales ? Tu sais, si tu lâches le morceau, je pourrais plaider en ta faveur. »
La bonne blague, que quelqu'un puisse envisager l'idée que Liam parle en faveur d'un homme comme Tony, c'était tout bonnement impossible, c'était le type d'homme qui préférait encore avoir une condamnation plus légère, mais en collant tout le monde au trou, hors de question pour lui de faire des arrangements. L'agent Bastet était très loin de se douter que le gars qu'il tenait par le col n'était pas Tony, mais quelqu'un qu'il cherchait depuis plus longtemps et avec bien plus de vigueur. Seth avait toujours eu un avantage certain sur son frère, il pouvait sans peine se faire passer pour quelqu'un d'autre alors que Liam lui, se traînerait toujours sa réputation d'emmerdeur professionnel.
◊ Seth Winchester ◊
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Sujet: Re: En opposant la haine à la haine, on ne fait que la répandre, en surface comme en profondeur Mer 10 Aoû - 14:11
La bonne blague, oui. Seth Winchester était loin d’être un fervent religieux, aussi peut-être qu’en prenant l’apparence de cet abruti de mafieux de seconde zone il avait écopé d’une infime partie de sa croyance infinie, car là sur le coup il se demandait vraiment si un quelconque type là-haut n’était pas tout bonnement en train de se foutre de lui ! Franchement, qu’elles étaient les probabilités pour qu’il se fasse ainsi alpaguer par un flic, dans cette ruelle déserte, et que ce sale flic soit nul autre que le frère qu’il recherchait depuis des lustres ?! Alors d’accord, oui Seth savait que son aîné était à Achaea et bossait pour les forces de l’ordre, mais quand même, cette scène était tout à fait surréaliste. Sur le coup, lorsque Liam l’avait saisit par le col, la surprise avait été telle que le jeune homme avait émit un hoquet de confusion. Ce n’était pas tellement de s’être fait empoigné de la sorte qui l’avait provoqué, puisque quelques minutes plus tôt le mutant avait ressenti la présence d’une autre personne. Non, vraiment, c’était davantage de revoir ce visage si familier débarquer ainsi de nulle part. Certes, l’aîné des Winchester avait bien changé depuis leur enfance, cependant Seth l’aurait reconnu entre mille. Cette tignasse désordonnée, cette carrure soigneusement entretenue, et surtout ce regard si particulier que les deux frères partageaient, il savait que jamais il n’aurait pu les oublier. En cette heure tardive, dans une rue paumée, dans une ville paumée, il venait de se faire prendre en embuscade par l’homme qu’il haïssait le plus au monde.
Quelle réaction adopter, sérieusement ? Là, de suite, il n’avait qu’une seule envie ; celle de rire tant la situation était … ridicule. Et le plus beau, c’est qu’avec son air ultra sérieux et autoritaire, l’humain en face de lui n’avait pas la moindre idée de l’identité de l’homme qu’il venait d’aborder. Oui, c’était juste risible. Le mutant dû lutter encore davantage lorsque Liam commença à lui sortir sa fabuleuse rengaine de flic, sa superbe et typique morale que son cadet pouvait presque qualifier d’habituelle. Ah, grand dieu que cet homme était droit, carré, loyal, parfait, et tellement sur de lui ! Trop sur de lui peut-être ? Il était loin d’avoir conscience de ce qui se tramait actuellement en ces lieux, lui qui pensait avoir simplement mit la main sur une petite frappe des Gambino se trompait lourdement. Et Seth approuvait un vif désir de le lui faire savoir, de préférence avec vigueur, mais pas encore tout de suite. Avant tout, il voulait profiter de ce fabuleux avantage que lui offrait sa mutation sur son frère, et choisit de jouer encore un peu les Tony faussement effarouché. Cependant, ce serait surement un Tony un peu différent de celui que le merveilleux flic semblait connaître, mais il n’en avait cure. Après tout, ce serait bien plus amusant de laisser vagabonder l’esprit de son frère, d’y insinuer petit à petit cette idée nocive que peut-être, en face de lui, ne se trouvait pas la personne qu’il croyait. La mission qui avait été confiée à ce faux Tony pouvait bien attendre, et de toute façon le jeune homme savait pertinemment que l’oncle Sal, comme il savait Liam le désigner, serait aussi ravi que lui d’apprendre la teneur de cette petite rencontre incongrue.
Le mutant prit un air faussement sympathique envers ce flic qui venait plus ou moins de le coincer, et avec la tronche de fou de ce Tony, Seth se dit que ça devait donner quelque chose à voir. Il reprit alors ses paroles, s’arrangeant pour les lui renvoyer à sa manière et surtout leur insuffler une certaine ambiguïté calculée. Est-ce que Liam appréciait se faire mousser par un trouffion de lèche-cul ? Il allait le savoir rapidement.
- « Oh, c’est vrai, vous avez raison Boss, les rues ne sont plus très sures de nos jours. On ne sait pas sur qui ou quoi on peut tomber, pas vrai ? »
Il utilisa volontairement le vocabulaire et l’intonation si caractéristiques de ce genre de mafieux auxquels Tony était apparenté, prenant grand soin d’intégrer des mots qui impliquaient directement son interlocuteur au cœur de l’action, laissant tout à sa charge de prendre ses propos pour une menace ou non. A l’instar de son frère, Seth maniait avec brio l’art de la parole, et savait parfaitement orienter la tournure d’une conversation pour faire comprendre sans l’expliciter clairement ses pensées. Il préférait largement insuffler le poison des mots d’une manière à la fois subtile, mais tellement efficace tant l’esprit humain savait se les approprier de manière à se perturber lui-même.
- « Et vous savez, monsieur Gambino n’est pas si horrible que vous semblez le croire. Je pense qu’il doit y avoir pire charogne dans cette ville. »
Seth n’avait nullement l’intention de défendre par cette réponse son cher mentor, non, il voulait simplement signifier à son frère que rôdaient en Achaea pires ordures que le chef de la Pègre locale ; comme des sales flics fouineurs dans son genre, par exemple. C’était simplement cette fois-ci sortit sur un ton légèrement plus explicite que sa première phrase, mais toujours laissant à la charge de l’humain de prendre ou non ceci pour son compte.
Intérieurement, le jeune homme jubilait, et cette petite entrevue nocturne n’était pas sans lui rappeler les anciens échanges qu’il avait pu avoir avec son aîné. Il y avait toujours eu ce petit air de défi entre eux, ces insinuations parfois à peine voilées, cette violence verbale. D’ailleurs en parlant de violence, Seth devait avouer que voir de si près le faciès de son frère préféré commençait vaguement à lui provoquer des fourmillements dans les doigts. Qu’est ce qu’il pouvait avoir envie de simplement lui décocher une bonne droite ! Mais cette joute verbale dont il semblait être encore le seul à mesurer pleinement l’enjeu était tellement amusante qu’il fini par se résoudre à patienter encore un peu avant de dévoiler avec plus de clarté la nature profonde de ses envies, malgré le danger que représentait cette situation. Seth avait toujours eu ce côté un peu moqueur par rapport à son aîné ; il avait depuis la départ représenté l’enfant terrible de la famille par rapport à ce modèle de droiture qu’était Liam.
Il nota en effet que Liam avait déboutonné l’étui de son arme, et que celui-ci était donc visiblement prêt à en faire usage, alors que lui avait perdu son couteau un peu plus tôt dans la nuit. Le mutant se demanda vaguement si son frère était le genre de flic à buter son remords un gangster en pleine rue, pour quelque raison que ce soit, et arriva bien vite à la conclusion que non, ce n’était surement pas son genre. Trop de paperasserie à régler par la suite, bien trop d’ennuis pour un mec aussi peu important. En revanche, Seth savait pertinemment que le policier n’hésiterait pas une seule seconde à le tuer de sang froid s’il venait à découvrir un peu trop vite sa véritable identité. Il savait que Liam le haïssait au moins autant que lui, d’ailleurs encore davantage à cause de sa seule origine génétique, bien qu’il soupçonnait son frère de ne jamais l’avoir vraiment aimé un jour. Le mutant décida alors de calmer un instant le jeu, puisqu’ainsi accablé contre un mur il ne disposait pas forcément des ressources physiques nécessaires à sa survie. D’autant qu’il ne connaissait pas véritablement la nature des liens qui unissaient Liam et Tony, et n’avait pas vraiment eu le loisir de tester les capacités permises par le corps du mort puisqu’il en avait rapidement fini avec lui. Bien sur, depuis quelques temps le mutant parvenait à puiser dans ses propres facultés pour se mouvoir dans le corps de ses petites marionnettes, mais il n’avait pas forcément envie de se mesurer dans celui-ci face à un adversaire de cet acabit.
Les deux hommes se jaugèrent un long moment du regard, et Seth se demanda ce qui pouvait bien passer par la tête de son frère à cet instant. Son esprit avait-il rassemblé assez de pièces de cet improbable puzzle pour que cette crapule lui évoque, même à peine ou d’une lointaine façon, l’image de son frère ? Devait-il encore davantage tenter de lui rappeler volontairement la teneur de leurs conversations passées afin qu’enfin la lumière se fasse dans son cerveau de bon petit américain parfait, bien qu’il appréciait le fait de faire languir le trentenaire encore un peu ? Le mutant n’avait pas bien prit la peine de chercher à retenir de quelle couleur étaient les yeux de son hôte, mais il lui sembla se souvenir qu’ils étaient, comme les siens, marrons. Bien sur, le regard éteint du mafieux n’avait pas la brillance et la puissance de ceux d’un Winchester, mais il se dit que ça lui aurait plus que Liam parvienne ne serait-ce qu’à détecter, même intimement, la forte lueur d’excitation qui y résidait en cet instant. Il reprit la parole pour tenter de l’influencer, largement moins intéressé par sa réponse que par la réaction qu’allait lui offrir son ennemi intime.
- « Vraiment chef, vous iriez jusqu’à m’aider ? »
◊ Liam Winchester ◊
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Sujet: Re: En opposant la haine à la haine, on ne fait que la répandre, en surface comme en profondeur Jeu 11 Aoû - 18:32
Intérieurement, le policier calcula rapidement le temps dont il disposait avant que son collègue ne décide de bouger ses fesses grasses du siège qui lui servait à attendre que les heures passent en accompagnant le tout de quelques donuts dégoulinant de graisse. Environ un bon quart d'heure, l'autre imaginerait peut-être qu'il était allé se dégourdir les jambes, c'était ça l'avantage entre lui et un gars de la corpulence du gros lard qui patientait sagement dans sa bagnole : l'autre n'avait aucune idée de ce qu'un flic « normalement constitué » pouvait faire pour s'occuper lorsqu'il s'emmerdait. La voix de celui que Liam prenait pour Tony, s'éleva, le coupant dans ses pensées, attirant son regard d'ébène sur son visage, visiblement sa petite réplique ne lui avait pas fait grand-chose, comme ce à quoi il s'attendait de prime abord. Ce genre de petite frappe ne faisait jamais long feu, pour tout dire l'Américain était même franchement étonné qu'il ait survécu aussi longtemps sans se faire étriper au coin d'une rue, ou coffrer par un flic qui aurait plus de chance que Liam et parviendrait à le prendre sur le fait. Seth se demandait si son frère oserait tuer un gars comme Tony, la réponse était oui, il oserait, mais ne le ferait pas parce que comme son supérieur le lui avait dit à plusieurs reprises, il était inutile de flinguer une carrière aussi prometteuse que la sienne pour un gars comme ce délinquant de bas-étage. Tony finirait par se faire buter au coin d'une ruelle par un camarade qui n'aurait pas apprécié quelque chose, ou encore par un autre flic dans une situation qui « pardonnerait » un tel acte. Pour le coup, il avait touché juste puisque le véritable Tony était allongé quelque part dans une chambre et que c'était un usurpateur qui se tenait face à lui, mais tout cela Liam l'ignorait.
S'il avait su que c'était son cadet qu'il tenait par le col, l'agent de police aurait aussitôt tiré son arme de son holster pour lui régler son compte en croisant les doigts pour que le cadavre ne reprenne pas sa forme originelle. En quel cas il l'aurait tout simplement fait disparaître, lorsque l'on connaissait les ficelles du métier comme c'était le cas du trentenaire, ce genre de petits détails se réglaient en deux coups de cuillère à pot. Mais Liam croyait se tenir face à un délinquant qu'il connaissait bien, l'expression que Seth arbora à ce moment, dessina un air encore plus sérieux sur le visage de l'homme qui venait de l'interpeller, comme pour lui faire comprendre qu'il n'avait pas à espérer être mieux traiter que les autres délinquants. Lorsque « Tony » lui parla comme s'ils étaient de vieilles connaissances, l'agent manqua de grincer des dents, il détestait être pris à partie de la sorte, interpellé comme s'ils avaient gardé les cochons ensemble, Liam refusait tout simplement de se mettre au même niveau qu'un homme qu'il jugeait comme une raclure de la société. L'ajout qu'il jugea utile de glisser en prétendant que « l'oncle Sal » était un mec assez bien dans son genre, suffit à gâter l'humeur déjà plus qu'exécrable, de l'agent Bastet. Est-ce qu'il se foutait de sa gueule ? Ne quittant pas l'autre du regard, le trentenaire resta silencieux alors que la dernière réplique de Tony s'éleva, ne manquant pas d'amuser son interlocuteur qui se garda bien de l'afficher.
« Ne m'appelle pas comme ça, on n'a pas gardé les cochons ensemble que je sache, alors garde tes « boss » et « mon chef » pour quelqu'un que ça intéresse. »
Refuser la proximité, le premier moyen pour faire comprendre à un délinquant qu'ils ne jouaient pas dans la mêle cour. Il y avait les flics qui aimaient jouer au « bon policier et mauvais policier », Liam savait très bien qu'il n'avait absolument aucune chance de se faire passer pour quelqu'un de sympa, rien qu'à voir sa gueule on comprenait que ce n'était pas compatible. Mais il avait une certaine réputation auprès des Gambino – pas des meilleures d'après certains d'ailleurs – et l'oncle Sal savait bien qu'il n'était pas du genre à accepter les pots de vin. Ça signifiait tout simplement qu'il était à cheval sur les règles et par conséquent honnête, il pouvait donc toujours tabler sur cette qualité pour se faire passer pour quelqu'un digne de confiance. Un léger soupir de la part du policier qui raffermit sa prise sur le col de Tony comme s'il tenait à s'assurer qu'il n'allait pas se faire la malle, toujours aux aguets afin d'éviter un éventuel coup de poing que l'autre pourrait lui lancer pour s'enfuir, puis il lâcha quelques mots d'un ton plus pas, comme s'il lui accordait une confidence.
« J'ai jamais parler de t'aider Tony, toi et moi on ne joue pas dans la même cour, tu sais bien que je n'ai qu'une envie, c'est de te voir un fond d'un trou. Mais par chance, tu bosses pour quelqu'un que j'ai encore plus envie de coincer. Histoire de parer d'éventuelles protestations, il secoua légèrement le col de Seth. Et n'essaye pas de me raconter des bobards, je sais très bien que tu bosses pour les Gambino, ne me prends pas pour un crétin tu veux, sinon je pourrais oublier ce que je viens de te proposer. Plantant ses prunelles sombres dans le regard de l'homme qu'il croyait être Tony, il laissa passer quelques instants de silence pour lui laisser le temps de comprendre, avant de finalement reprendre. Comme je le disais, je veux encore plus voir tes patrons en prison, donc peut-être que tu m'offres quelque chose qui me permette de le coincer pour de bon, ou du moins de lui porter un coup assez conséquent, je pourrais jouer en ta faveur, c'est possible. Histoire de ne pas trop jouer la carte du gentil flic qui n'était absolument pas plausible, il s'empressa de préciser le tout. Mais attention, si tu me roules, ou si t'essayes de le faire, je peux t'assurer que je vais m'arranger pour te coller au trou aussi longtemps que je le pourrais et pas dans de bonnes conditions tu peux me croire. »
Il ne plaisantait pas, le véritable Tony l'aurait su puisque Liam avait tout de même enquiquiner les Gambino en collant au trou bon nombre de leurs employés - ceux du côté illégal évidemment - et la moitié n'était toujours pas sortis. Oui, l'agent Winchester pouvait être une véritable enflure, lorsqu'on avait une absence totale de conscience comme c'était son cas, il était aisé de comprendre qu'il n'hésiterait pas à lâcher tout ce qu'il savait sur Tony. Le seul avantage qu'il pouvait y avoir à être arrêté par Liam, c'était qu'il n'allait jamais fabriquer de fausses preuves ou en trafiquer des déjà existantes, il se contentait de ce qu'il trouvait au cours de ses enquêtes et n'allait jamais tricher pour coincer quelqu'un qu'il détestait. Sans quoi la famille Gambino serait depuis longtemps derrière les barreaux. Le seul dossier qui avait été modifié par les soins du flic était le sien, il avait fait passer son cadet pour étant décédé par le même moyen que leur paternel, ironique de savoir que c'était grâce à lui que Seth gambadait dans la nature en toute tranquillité.
Après quelques instants de silence alors que les secondes s'égrainaient tout doucement, Liam relâcha très légèrement sa prise sur le col de la veste de Tony avant de regarder rapidement autour d'eux comme s'il s'assurait qu'il n'y avait personne pour les observer. Bien qu'il avait l'air de ne pas faire attention à l'homme qui se tenait à ses côtés, c'était l'exact contraire, il guettait le moindre des gestes suspects de Tony dans son champ de vision. Cela lui ferait une bonne raison pour le descendre au pire, même s'il ne comptait réellement pas le faire. Les yeux sombres se reportèrent sur le visage de Tony alors qu'il regardait son frère à travers ce regard, mais sans le reconnaître pour autant, peut-être parce qu'il ne voulait pas, peut-être parce qu'il pensait à tout sauf à son cadet à cet instant, allez savoir. Quoi qu'il en soit, Liam ne fit pas le lien entre ce gars qu'il connaissait depuis belle lurette et son jeune frère qu'il cherchait depuis longtemps. Levant son autre main, il tapota l'épaule de Tony comme pour l'encourager à parler.
« Alors Tony, qu'est-ce que tu as à m'offrir que je puisse utiliser contre ton employeur ? Je n'ai pas d'enregistreur sur moi, tu peux parler en toute tranquillité, ça restera entre nous et ton nom n'aura même pas besoin d'être cité. »
Pas à voix haute du moins, mais dans le dossier c'était une chose évidente seulement Liam se gardait bien de le préciser. Tony n'avait jamais joué les balances avec lui, même s'il laissait sous-entendre que ça pouvait être le cas, ce n'était absolument pas voulu puisqu'il ignorait que ce n'était pas Tony qui se tenait face à lui. Sans vraiment le savoir, il se rendait service en induisant involontairement Seth en erreur.
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Sujet: Re: En opposant la haine à la haine, on ne fait que la répandre, en surface comme en profondeur Ven 12 Aoû - 8:48
La réaction de Liam à ses paroles ne se fit pas attendre, et bien que le jeune homme vit pertinemment que son frère essayait de masquer son ressenti vis-à-vis du voyou pour lequel il le prenait, Seth décela une once de colère dans les attitudes du policier. Déjà, le regard qu’il lui lançait témoignait de sa fureur, mais c’était encore davantage palpable à la façon dont se dernier resserra l’étreinte de ses doigts sur la chemise du pseudo Tony, affichant ainsi sa détermination à vouloir faire tomber le petit business du mafieux. Enfin, lorsque le trentenaire tiqua sur sa petite remarque que Seth voulait plus que familière, le mutant apprécia de voir les jointures de ses mains blanchir alors que sa mâchoire se serrait de manière concrète, surement bien plus que l’homme ne l’aurait voulu. S’il avait pu, le cadet des Winchester aurait éclaté de rire à cet instant, surtout en entendant la rengaine de Liam qui tentait de lui signifier que les deux hommes n’avaient rien en commun. Ce n’était en réalité pas totalement faux, puisqu’à part leur sang, on ne pouvait pas vraiment dire que les deux frères partageaient beaucoup de points en commun. Le seul trait de caractère qui les unissait était bel et bien cette haine farouche, viscérale, que chacun ressentait pour l’autre. Et Seth en était parfaitement conscient : malgré le côté presque risible qu’avait cette rencontre, il savait également que cette soirée pourrait tout aussi signifier la mort de l’un des fils de la déjà veuve Joyce Winchester. Et personnellement, il était loin d’avoir envie de crever là la gueule ouverte, salement buté par son frangin qui ne se rendait même pas compte qu’il tenait entre ses doigts son pire ennemi et meilleur frère.
Seth regarda le policer tenter de l’amadouer avec quelques douces paroles, sans afficher d’émotions particulières puisqu’attentivement concentré sur la teneur de son discours. Vraiment, il jouait le gentil flic là ? Et bien, le mutant se dit que depuis le temps qu’il ne l’avait pas vu, son frère avait commencé à avoir recours à de drôles de méthodes ! Il se demanda vaguement si cette petite technique fonctionnait souvent, car franchement, avec sa tronche stricte et autoritaire, Liam sentait et sentirait toujours le poulet incorruptible à des kilomètres, alors qu’il arrête de jouer la comédie avec les gangsters. Certes, le genre de types qu’il croisait souvent ne devait pas être de ceux qui on inventé la poudre, mais quand même, ils n’étaient pas non plus totalement abrutis, si ? Le mutant repensa quelques secondes au véritable Tony dont le corps devait en ce moment même être en train de se faire nettoyer, et arriva à la conclusion qu’en fait, il était possible que, peut-être bien, le flic ait raison. Il devait avouer que le mafieux ne s’était pas montré des plus malins lors de leur rencontre, et surtout lorsqu’il s’était mit à voler presque ouvertement Salvatore. Bon ok, un point pour Liam sur ce coup-là. Après tout, son frère avait survécu tout ce temps dans cette ville sans perdre sa réputation de modèle de droiture, alors quelque part il ne devait pas avoir tout faux.
Bref, où en étaient-ils déjà ? Ah oui, Liam voulait que ce cher Tony lui serve ce Gambino qu’il n’arrivait pas à coffrer tout seul, ben voyons ! C’était son anniversaire ou quoi ? Non, Seth ne se souvenait pas la date exacte –en même temps il s’en foutait, mais il lui semblait que ce n’était pas au mois d’Août. Ou peut-être que si finalement… il se souvenait d’une journée ensoleillée où la famille avait fêté à peut près gaiement un évènement de ce genre, eu droit à une espèce de mixture infâme à l’irlandaise préparée, surement sans amour, par leur adorable mère. Ah que les fêtes de famille étaient agréables chez les Winchester ! Mais heureusement, depuis le temps, Seth s’était trouvé une nouvelle parentèle en la personne de, justement, Salvatore Gambino, sans oublier sa douce fiancée dont il était éperdument amoureux. Pourtant, ce flic, presque un inconnu pour lui et pour qui il n’éprouvait aucun type d’amour quel qu’il soit, lui demandait de trahir ces personnes à qui le mutant tenait tant. Et en vertu de quoi s’il vous plaît ? D’une espèce de protection vaguement crédible que Liam pourrait éventuellement lui apporter ? Bah, vraiment, son interlocuteur était loin de mesurer l’impact de ses paroles sur le jeune homme, et cela avait déjà trop duré. Par ailleurs, ces quelques paroles finirent d’enrager le mutant qui supputa donc à tord que le défunt Tony n’était au final qu’une vulgaire balance et qu’il avait finalement bien fait de mettre fin à ses jours.
La petite accolade que Liam lui donna fut la goutte de trop qui acheva de convaincre le mutant de prendre le risque de se dévoiler. Oui, c’était extrêmement risqué que de se mesurer à un homme tel que son frère en cet instant, surtout que celui-ci avait toujours une arme à sa ceinture, et qu’en tant que policier habitué aux quartiers malfamé il observait avec une extrême attention le moindre des faits et gestes de son suspect. Mais c’était un mal nécessaire, un risque à prendre, histoire de prouver à cet homme que l’épée de Damoclès qu’il avait prit grand soin de faire disparaître à la vue de tous était encore bien présente, juste au dessus de sa tête. Seth n’avait aucunement l’envie de se débarrasser définitivement de son frère ; grâce à Salvatore il avait comprit l’immense place que celui-ci tenait dans son combat quotidien pour la suprématie de la race mutante, bien qu’il ne fut pas encore pleinement capable d’en discerner l’exacte étendue. Il ne devait pas le tuer, pas plus qu’il ne devait laisser son frère prendre le dessus sur lui, mais il devait seulement lui rappeler qu’Achaea était encore une ville dangereuse, même pour un homme aussi important et puissant que Liam Winchester.
Le mutant se pencha sur l’homme qui le maintenait toujours plaqué contre ce putain de mur, et lui glissa quelques mots en murmurant, alors que sa mutation lui avait rendue sa véritable voix :
- « Vous savez, c’est très mal de trahir sa famille, agent Winchester. »
Ses paroles, dont l’ambiguïté ne faisait aucun doute car appuyées par la voix froide de Seth, eurent l’effet escompté puisqu’elles déstabilisèrent le policier juste assez longtemps pour que le jeune homme lui envoi un crochet en plein dans l’estomac. Le choc fit reculer le trentenaire de quelques pas, permettant au mutant de le délester de son arme qu’il balança au loin dans la ruelle, tout en se dégageant de la promiscuité qui s’était installée entre les deux hommes depuis que Liam le retenait contre ce putain de mur. Seth regarda son frère retrouver rapidement ses esprits, alors qu’il lisait dans son regard que celui-ci commençait enfin à prendre pleinement conscience de la situation, bien que son corps soit encore celui de Tony. Le mutant resta à une distance calculée de son adversaire, dans une posture encore plus ou moins détendue mais pourtant restant toujours sur le qui vive. Pour l’avoir déjà vu à l’œuvre par le passé, il savait que Liam était un dangereux adversaire et que c’était seulement grâce à son petit effet de surprise qu’il avait ainsi pu se dégager de sa dangereuse étreinte. Le jeune homme décida qu’il était enfin temps de lui faire part de son entière pensée, et reprit doucement sa forme originelle sous les yeux d’un frère qui certes était au courant de la teneur de son don mais ne l’avait pour ainsi dire jamais encore vu en action.
- « Tu sais frangin, j’ai grandi depuis le temps, mais toi tu as toujours cette même tête de con fini. J’ai pas de temps à perdre à joueur aux devinettes avec toi, il paraît que tu me cherche ? Et bien me voilà ! On fait quoi maintenant ? Tu me paye un verre ? On se raconte nos vies, nos enmerdes, nos amours ? »
Bien sur, toute cette petite tirade n’avait pour unique but que d’énerver encore davantage son frère, lui faisant par ailleurs clairement comprendre que Seth venait de le prendre pour un con (bien qu’involontairement puisqu’à la base ce fut Liam qui l’interpella). En même temps, cette situation était courue d’avance. C’était quand même louche qu’ils ne se soient pas encore croisés personnellement, et maintenant qu’ils s’étaient trouvés, le mutant se dit qu’ils avaient une longue conversation à avoir. Il planta son regard dans celui, noir, de son frère. Celui-ci avait l’air vraiment agacé par cette situation, et l’homme commença à se dire que finalement ils n’auraient pas tant que ça le loisir de discuter. Il voulait se battre ? Seth n’en savait rien, mais en tous cas lui n’était pas contre un petit affrontement fraternel, comme quand ils étaient gamins, histoire de prouver à l’autre qui était le plus fort. De mémoire, le mutant se souvenait que son aîné avait souvent eu l’avantage pendant leurs confrontations, mais que plus il grandissait, plus Seth témoignait d’une grande résistance aux assauts de son frère. Au final, ils n’avaient jamais vraiment eu l’occasion de déterminer lequel des deux était le plus fort, et cela titillait dangereusement les muscles du mutant qui avaient commencé à se bander en prévision de la bataille à venir, affichant ainsi clairement une invitation pour Liam à engager ce combat qui s’annonçait épique.
- « Alors, elle devient quoi ta mère ? Toujours aussi vieille et décrépie ? Sérieusement, arrêtes de faire la gueule Win-winner, tu va finir par avoir sa tête de bulldog ! »
Franchement sa mère, enfin leur mère à la base mais il ne se considérait pas vraiment comme ayant pu sortir d’une femme aussi repoussante, Seth s’en moquait royalement. Surement encore davantage que son frère qu’il soupçonnait d’ailleurs n’avoir que peu, si ce n’est aucun, type de contact avec cette mégère exécrable… Cette petite évocation n’était qu’une provocation supplémentaire, électrisant encore davantage l’ambiance déjà tendue qui régnait en ce lieu. De même, employer d nouveau ce petit surnom ridicule dont le jeune homme avait affublé Liam depuis qu’il s’était rendu compte de l’amour inconditionnel de la droiture et de la victoire sur les autres qui émanait de ce type au moins tout aussi antipathique que sa génitrice. Seth ne pensait pas en cet instant au demi-collègue obèse qu’avait laissé le flic dans la bagnole puisqu’il ignorait tout de son existence, mais avec un peu de chance celui-ci aurait fini par s’endormir après la dure journée qu’il venait de passer à s’empiffrer d’horreurs poisseuses de graisse qui s’installaient déjà confortablement auprès de leurs congénères sur ses délicieuses poignées d’amour.
◊ Liam Winchester ◊
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Sujet: Re: En opposant la haine à la haine, on ne fait que la répandre, en surface comme en profondeur Sam 13 Aoû - 12:32
La voix de Tony n'était plus la sienne, il ne fallut pas bien longtemps à Liam pour comprendre que celui qu'il pensait être son suspect « habituel » n'était autre que ce « frère » qui le fuyait depuis plusieurs années. C'était assez « amusant » de constater que même après des années passées à ne pas l'entendre et ne pas le voir, il pouvait se souvenir de son intonation et le reconnaître sans aucune peine, le cerveau humain avait des secrets assez surprenants. Humain, c'était justement ce que l'homme face à lui n'était pas, aucun doute n'était permis dans l'esprit de Liam, Seth l'avait reconnu depuis qu'il l'avait attrapé au col et peut-être même s'était-il volontairement approché de lui ? Non, ce n'était certainement pas le cas, après tout il aurait été sacrément idiot de prendre le risque que son aîné puisse le reconnaître et même si ce n'était qu'une haine pure et dure qui unissait les deux hommes, l'agent Winchester n'était pas idiot au point de croire que son frère était un fieffé crétin. Non, Seth était quelqu'un d'intelligent et qui savait profiter de la situation, Liam n'envisageait pas qu'il puisse avoir volontairement emprunté l'apparence de Tony simplement pour avoir la chance d'être en tête-à-tête avec lui. Après un bref moment de silence alors que le Bastet était quelque peu étonné d'entendre cette voix sortir de la bouche de son interlocuteur, Seth en profita pour le débarrasser de son arme de service, comme si cela pouvait l'empêcher de lui faire mal. S'il s'imaginait que l'agent de police possédait simplement une arme, il se trompait lourdement, de plus l'Opération lui avait enseigné à se débrouiller sans armes, au moins Liam avait cet avantage sur son cadet : ce dernier ignorait que son frère était membre de l'Opération.
Chacun avait sa « surprise », au moins le tout était équitable, bien que Liam se serait volontiers passé de la métamorphose de son frère. Il avait toujours su que Seth était mutant, mais sans jamais avoir eu l'occasion d'apprendre quel était réellement son don. Est-ce qu'il fut étonné ? Pas vraiment, au sein de l'Opération, Liam avait eu l'occasion de voir pas mal de pouvoirs mutants à l'œuvre, les années d'expérience estompaient peu-à-peu le dégoût des premières fois, la transformation de son frère ne déclencha rien de plus qu'une expression neutre sur le visage du trentenaire. Si Seth espérait l'impressionner comme ça, c'était peine perdue, mais le jeune homme ne pouvait le savoir étant donné que le statut d'agent Bastet de l'Américain était top secret. Un moment de silence passa, comme si le son avait été coupé, puis les insultes habituelles, encore une chose qui différenciait bien les deux frères. Autant Seth avait toujours mis sa provocation sur les insultes, autant Liam mettait la sienne sur sa neutralité et ses sous-entendus qui remplaçaient les mots répréhensibles. Qui pouvait vous reprocher de la maltraiter un suspect si vous ne faisiez rien de plus que de sous-entendre que c'était un crétin au lieu de le lui dire clairement ? Une étrange impression de revenir dans le passé étreignit Liam alors que son interlocuteur continuait la provocation en parlant de leur mère, même s'il l'avait voulu l'aîné des Winchester n'aurait pu répondre étant donné qu'il détestait certainement autant la mégère qui leur servait de mère, que son petit frère. Sans se départir de son expression de totale neutralité, le plus âgé des deux répliqua sans attendre.
« Je constate surtout que tu n'arrives toujours pas à provoquer les autres autrement qu'en les insultant, j'espérais au moins qu'avec le temps tu aurais été capable de renouveler tes répliques. Visiblement t'as été trop occupé avec autre chose. »
Liam ne le quittait pas du regard, il n'avait pas fait de geste vers son autre arme, après tout bien qu'il avait fortement envie de lui coller une balle entre les deux yeux pour effacer ce sourire qui naissait sur les lèvres de son frère, l'agent voulait tout de même en profiter. Mais il ne ferait pas la connerie que tous les autres faisaient, vouloir profiter trop longuement de leur « vengeance », il était bien trop cartésien et réfléchit pour agir de la sorte. Non, il était bien plus probable que le trentenaire se contente d'appuyer sur la détente et de régler le tout en deux secondes, Seth devait certainement le savoir et s'y attendre. Il avait beau détester l'homme qui lui faisait face, Liam n'était pas un assassin et il ne prenait aucun plaisir à tuer, il le ferait simplement parce que c'était son devoir et qu'il devait assurer ses arrières. Faire disparaître Seth Winchester de la surface de la Terre était une mission au même titre que de devoir attraper les mutants évadés. Que ce soit son frère n'était qu'un regrettable hasard. Quelques secondes s'égrainèrent, mais rapidement le plus âgés des deux frères reprit la parole, toujours de son ton revêche et sans avoir l'air particulièrement énervé – alors qu'il l'était pourtant – les années de comportement d'emmerdeur portaient leurs fruits.
« Certainement trop occupé à me fuir non ? Franchement, j'ai été pas mal déçu, étant donné que t'étais toujours du genre à chercher la merde, je m'attendais à ce que tu sois le premier à me tomber dessus. Il le regarda brièvement. T'es peut-être moi stupide que je ne le pensais.... Ou moins courageux, possible. »
Plutôt ironique de constater que Liam disait clairement à son frère qu'il le prenait pour un con alors que c'était réellement le contraire, il savait bien que son frère ne l'était pas, mais cela faisait partie de la provocation. Restait à voir si Seth attaquerait le premier, l'Américain pourrait plaider la légitime défense si jamais quelqu'un – comme son collègue – se pointait à ce moment précis. Oui, Liam avait tout prévu, sauf de tomber sur cette personne dans un tel moment. Ils n'avaient réellement rien de semblable, s'il y avait le moindre doute à ce sujet, désormais il n'était plus permis. Après avoir rapidement regardé les environs, sans vraiment quitter Seth de son champ de vision, Liam reporta ses yeux sombres sur la silhouette désormais « normale » de son cadet, puis continua la provocation, à sa manière évidemment.
« Tu devrais bien le savoir pour elle, à ce que j'ai entendu dire tu lui as rendu visite de temps en temps. 'Elle' qualifiait bien entendu leur mère, ou plutôt leur génitrice comme Liam ne l'avait jamais considérée comme quelqu'un qu'il aimait. En plus d'être un mutant doublé d'un délinquant, je vois qu'en plus tu deviens un assassin, décidément t'as pris la décision de faire toutes les merdes possibles, c'est pour me donner d'autres raisons de m'occuper de toi ? »
S'occuper de lui, c'était à la fois ironique et triste, même si Liam s'était occupé de son frère lorsqu'ils étaient jeunes, il ne l'avait jamais fait de gaieté de cœur. Comme toute chose qu'il effectuait dans sa vie, l'aîné des Winchester avait élevé son frère à la place de son père simplement parce que c'était ce que son devoir lui dictait. Le plus âgé de la fratrie devrait jouer ce rôle, c'était ce que leur mère avait répété sans cesse du moins. Docilement, Liam avait bossé les soirs après les cours pour palier au manque de salaire de leur père et pour permettre à sa mère de rester à la maison. Le comportement que tout le monde jugeait de « respectable », mais qui en fait emmerdait grandement l'Américain. Seth n'était pas stupide, il se doutait bien que même si son aîné avait toujours parfaitement joué son rôle de grand-frère, il n'avait jamais rien ressentis pour lui, mis à part une haine profonde depuis la découverte de son don. Non, lorsque Liam proposait à Seth de s'occuper de lui, ce n'était donc rien d'aimable, il comptait s'acquitter de cette tâche comme à chaque fois qu'il avait un devoir à remplir : avec rapidité et efficacité. Son regard ne quittait pas la silhouette de Seth, il avait imaginé que si ce dernier était en train de se balader avec l'apparence physique de Tony, c'est certainement que ce dernier devait être décédé, assassiné quelque part ou devant l'être très prochainement. Redevenant le flic et non plus le frère haineux, l'agent Winchester lâcha quelques mots à l'attention dus suspect face à lui.
« Alors comme ça, tu fricotes avec les Gambino ? J'espère au moins que c'est parce que ça nous donnait une chance de nous revoir, si c'est simplement par appât du gain, j'avoue que je serais déçu. »
Liam songeait au fait que les Gambino ne pouvaient pas l'encadrer simplement parce qu'il avait toujours été contre eux et impossible à acheter. Peut-être que Seth le savait et qu'il avait vu là l'occasion de régler ses comptes avec ce frère trop emmerdant, mais peut-être que c'était aussi un simple hasard. Seth ne s'était jamais beaucoup embarrassé de ce que son aîné pouvait penser de son comportement et celui-ci doutait tout bonnement que cela ait changé, même après quelques années.
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Sujet: Re: En opposant la haine à la haine, on ne fait que la répandre, en surface comme en profondeur Mar 30 Aoû - 12:47
Liam avait réagi avec un self-control que son frère ne lui connaissait pas. En même temps, on ne pouvait pas vraiment dire que ces deux-là se connaissaient vraiment, surtout depuis le temps. Bien qu’il pensait réellement sa remarque concernant le manque de changement chez son aîné, Seth fut forcé de constater que celui-ci avait tout de même un minimum évolué. Enfin, évolué, le terme était peut-être un peu fort. Ce type restait visiblement toujours autant empêtré dans ses considérations anti-mutantes grégaires, et se fit un malin plaisir de prodiguer quelques ridicules conseils à son cadet. Mais où est-ce qu’il se croyait ? Liam pensait-il que le mutant n’avait pas lui aussi bien grandi depuis le temps ? Encore une fois le plus jeune des frères Winchester s’agaça de la tournure cette entrevue, ressentant de plus en plus l’envie de faire taire l’abruti en face de lui. Seth n’avait jamais vraiment pu faire preuve de retenue, en comparaison au tempérament largement plus posé de son frère. Ainsi, bien qu’après tant d’années le mutant ait appris à gérer au mieux ses émotions, il devait avouer qu’en cet instant ses vieilles habitudes de petit frère rebelle reprenaient malgré lui le dessus face à Liam. C’était comme si son cerveau se souvenait de ce qu’ils avaient vécu ensembles, comme si cette ancestrale rancœur qu’il lui vouait lui faisait tout simplement voir rouge.
Le mutant écoutait à peine le discours peu flatteur de son frère, comme si son oreille, habituée à entendre de telles jérémiades et diverses réprimandes de sa part, éludait seule ses paroles indigestes. Pourtant, il ne put s’empêcher de tiquer lorsque Liam lui demanda si, en somme, il ne se fourrait pas volontairement dans la merde pour attirer son attention. Sérieusement, ce bon flic se demandait vraiment si son frère avait besoin qu’il s’occupe de lui ? Disons carrément qu’il recherchait son amour, tant qu’à aborder ce sujet ! Comme si Liam s’était déjà véritablement « occupé » de son cas … Aller, il avait peut-être dû lui changer une ou deux couches à la limite, vu l’était presque catatonique de leur mère à une époque, et peut-être même qu’un jour il l’avait protéger face à ce type à l’école, ce Jacob là, qui avait voulu lui flanquer une correction et que Liam avait envoyé au tapis. Mais à part ça, cet homme avait JUSTE passé sa vie à vouloir tuer Seth, ou pire à chercher à le mettre en cage. Il avait même tellement honte de lui qu’il l’avait fait passer pour mort depuis des années … Ah tiens, oui, ça ça l’avait aidé, mais bon, il ne fallait pas pousser. Seth n’avait pas BESOIN d’un type comme lui.
Lorsque Liam évoqua son implication avec les Gambino, le jeune homme s’étonna une nouvelle fois de la fierté qui émanait de celui-ci. Comment pouvait-il se laisser à penser que les actes du mutant étaient dictés par une sourde volonté de retrouver sa trace ? Alors oui, d’accord, depuis quelques temps l’intérêt que vouait Seth à son frère avait radicalement évolué, mais c’était avant tout inscrit dans son dessin visant à modifier la place des mutants dans la société plutôt que par un désir d’affection quelconque. Grâce à Salvatore, Seth avait appris que son frère était mêlé à de drôles d’histoires concernant les mutants, et que si au passage ils pourraient se foutre joyeusement sur la tronche et régler les vieilles querelles une bonne fois pour toute, ce ne serait pas de refus. En bref, pas d’amour là-dedans. Non, pour cela il avait sa chère et tendre Joy, et s’était même trouvé un père de remplacement en la personne de Salvatore Gambino, alors il n’avait pas besoin d’un frère. Bien qu’il refusait de l’admettre, cette rancune était pourtant surement due à un genre de considération fraternelle dont Liam ne l’avait pas vraiment gratifié par le passé, mais son esprit ne pouvait se résoudre à envisager cette piste. Où est-ce que cela les mènerait à la fin ? Ils allaient repartir en sifflotant pour aller siroter une bière, puis Seth présenterait sa femme au trentenaire, puis quand l’un deux aurait un bambin ils commenceraient à s’appeler « tonton », ils passeraient les Noël en famille, peut-être même en présence de l’autre folle … Bien sûr ! Leur relation en était arrivée à un point de non-retour, et même si ça n’avait pas été le cas Seth ne pouvait concevoir un Liam casé, et n’avait certainement pas envie de partager une quelconque amitié avec cet homme, alors à quoi bon faire des plans sur la comète.
Le jeune mutant planta son regard dans celui de son frère, mettant un terme à ses pensées douteuses. Quelque part, et bien que l’admettre l’énervait au plus au moins, la fait que Liam le prenne toujours pour un ado moitié débile lui était déplaisant. Au fond de lui, très très loin même, une part de son être voulait prouver à cet homme que non il n’était pas un raté de première.
Le mutant s’adresse à Liam d’un ton plus sérieux qu’il ne l’avait fait la première fois ; il n’avait plus envie de rire.
« Tu a l’air d’en savoir pas mal sur moi frérot, c’est toi qui me cherche ou quoi ? Et puis tu sais, je crois que depuis le temps on a bien grandi tous les deux, tu n’as pas a chercher à jouer le grand frère et à me faire la leçon. En somme, tu sais quoi de moi, hein ? Et puis qu’est-ce que ça pourrait même te faire ? Je te manque ? »
C’était assez hallucinant la façon dont Seth pouvait se montrer dédaigneux et agressif envers cet homme alors qu’il avait pour habitude de maîtriser ses émotions. Lui qui était souvient si calme et calculateur, ne pouvait en cet instant pas s‘empêcher de chercher à provoquer cet ultime adversaire.
- « Tu sais, je trouve qu’il y a encore trop de Winchester ici. T’es pas de mon avis ? » Il ponctua sa phrase d’un haussement de sourcil, laissant le loisir à Liam de prendre ou non pour son compte cette remarque que le jeune homme souhaitait ambiguë. Il pouvait tout aussi bien parler de leur affreuse mère que de son frère.
Il attendit quelques secondes, jaugeant la réaction de son frère, avant de poursuivre :
« Et toi qu’est-ce que tu deviens alors ? On t’a appris à encaisser les coups dans la Police ? »
A peine avait-il terminé sa phrase que le jeune homme se rua sur Liam, le faisant basculer en arrière. Oui, se défouler sur lui lui ferait le plus grand bien, mais il avait surtout prit le soin d’interroger d’une manière volontairement détachée son frère sur ses activités. Est-ce que celui-ci le mettrait au tapis grâce à une quelconque éducation au combat prodiguée par le pseudo groupe anti-mutant pour lequel Gambino le soupçonnait de bosser et dont il ne savait pas grand chose ou utiliserait-il simplement les enseignements de la police ? Il n’allait pas tarder à le savoir. Mais pour le moment, profiter de sa légère position de force qu’il ne savait que temporaire, Seth lui envoya un coup de poing en pleine face. Petite vengeance personnelle, car bien que le jeune homme dépassait d’une bonne tête Liam par la taille, le mutant savait son frère rompu à l’art du combat.
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Sujet: Re: En opposant la haine à la haine, on ne fait que la répandre, en surface comme en profondeur
En opposant la haine à la haine, on ne fait que la répandre, en surface comme en profondeur
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