◊ Age du Personnage : 32 ans ◊ Pouvoirs / Armes : Precognition
Informations » Métier: Enseignante de français à l'université » Statut RP: Ouvert » Particularités:
Sujet: Your eyes are the reflections of my soul. Ven 15 Juil - 23:29
La jeune femme venait de terminer, de sa manière spectaculaire si particulière, un nouveau cours magistral sur un aspect assez complexe du programme de littérature comparée. Pour une fois, elle n'avait pas de rendez-vous au commissariat, ou plutôt sur la chaise de torture, et elle regardait donc ses étudiants ranger leurs affaires pour évacuer rapidement la salle qui fleurait bon l'odeur de la réflexion : un mélange infâme, rencontre entre la sueur et le renfermé. Une odeur terrible pour quiconque n'avait pas cuit avec eux dans l'amphithéâtre. Ce n'était pas l'ambiance idéale pour pose un cadre romantique, mais il ne faut pas oublier où nous nous situons.
Mais il fallait avouer que la jeune professeure était pensive. Quelque chose n'allait pas. Ce n'était pas dans l'organisation de ses cours, qui était extrêmement carrée. Ce n'était pas dans les questions des étudiants, qui étaient plutôt molles, alors que la période des examens et des rattrapages approchaient dangereusement - et Dieu savait à quel point la jeune femme se trouvait être rigoureuse dans l'évaluation de ses ouailles -, ce n'était pas cela. Ce n'était pas non plus le programme, qui lui plaisait beaucoup.
En fait, elle savait pertinemment ce qui n'allait pas. Sans doute ne voulait-elle pas se l'avouer. C'était difficile de faire autrement : ses pensées étaient hautement illicites. Si le doyen de l'université s'approchait d'elle et sentait son trouble, elle risquait sa place. Et, en tant que toute jeune enseignante, elle ne le voulait surtout pas : quelles extrémités devrait-elle atteindre pour parvenir à payer les soins de sa fille? Elle n'osait même pas y penser. Et pourtant, elle ne pouvait pas s'en empêcher. Elle sentait ce regard sur ses épaules, tandis qu'elle se forçait à ne pas relever la tête. C'était le regard d'Hope. Elle avait les élèves de deuxième année. Elle en était venue à redouter ses heures au même titre qu'elle les adorait. Le paradoxe venait de cet instant crucial où la jeune femme était venue chercher son amie Angeline.
Joyce devait alors préparer une conférence qui mêlait la littérature comparée avec la psychologie, en faisant venir des pontes du monde intellectuel. Elle devait s'occuper des procédures administratives, et avait hâté le pas, après avoir lâché ses étudiants. Elle s'était retrouvée dans le troupeau avide des étudiants qui se précipitaient pour se nicotiner ou manger un morceau. Ses cheveux blonds étaient détachés, et elle affichait un léger sourire en coin, son sac en cuir sous son bras, tandis qu'elle dévalait, le pas léger, l'escalier marbré de l'université. Ce jour là, elle n'avait pas mis trois ans à s'habiller, avait opté pour un chemisier simple, une veste qui s'apparentait aux uniformes militaires anglais du XIXème, un jean et des converses. Du haut de ses trente ans passés, on aurait pu croire qu'elle était à peine plus vieille que ses étudiants. Alors qu'elle cherchait son paquet de cigarettes dans son sac, elle avait croisé son regard. Et son regard l'avait pétrifiée. Hope... Quelque chose s'était passé à cet instant, mais elle avait aussi la conviction que jamais elle ne pourrait l'avoir. Elle était une élève, Joyce était une prof. C'était tout bonnement impossible. Et évidemment, une jeune femme aussi jolie ne pouvait pas s'intéresser à une prof, à une femme de surcroît. Et puis il y avait quoi, une dizaine d'années entre elles? Non, elle devait bannir les pensées.
Et puis, elle ne savait pas trop par quel miracle, mais la jeune femme avait décidé de se laisser tenter par son cours - sans doute, pensait-elle, dans l'optique de rester auprès de son amie. Elle avait au moins le bonheur de la voir, tout en connaissant la douleur de la séparation forcée. De la relation impossible. C'était l'Eros et le Thanathos concentrés en une seule personne. Ô douce douleur, ô tendre supplice... Au début, elle se serait cru dans une tragédie de Racine, mais rapidement, ce regard devenait comme un fardeau, comme une terrible tentation intouchable, le summum de la frustration.
En conséquence de quoi, la jeune professeur faisait tout pour ne pas y faire attention, en tout cas ne rien laisser paraître de son trouble. De quoi aurait-elle l'air, de toute façon, si jamais elle craquait? Pour se consoler, elle ressassait dans sa tête le moment où leurs regards s'étaient croisés, comme un bien précieux au fond de son coeur.
Elle ne faisait plus attention. La plupart des étudiants étaient partis de la salle, il devait rester que quelques personnes, qui traînaient, s'attendaient ou papotaient. Puis, les questions venaient à la fin, donc si ça se trouve... Mais ils attendraient. D'ailleurs, elle avait bien précisé qu'elle répondrait aux questions le jour suivant. Elle avait encore des choses à régler, notamment pour l'organisation de son nouveau cycle de conférences : après tout, elle n'avait que cela à faire, bien sûr, entre la préparation des sujets des examens et ses conférences, elle avait aussi de quoi faire avancer sa vie... Enfin bref, elle ne crachait pas sur un peu plus de sous, cela étant dit. D'ailleurs, elle ne se gênait pas pour prendre son téléphone portable et contacter le secrétariat, en le calant sur son épaule. - ... Oui, mais vous pouvez quand même m'avoir Gasparini non? Contactez son attaché de presse, ou qui vous voulez, faites des promesses de dons, je m'en fous, il me le faut. Oui, rappelez-moi. Merci.
Elle raccrocha, posa son téléphone, rangea sa chemise en carton dans son sac, en maugréant : - Bordel, faut sucer qui pour avoir les bons intervenants ici?
Elle ne sentait pas la jeune présence, dans la salle, toute à sa concentration. Elle rassembla ses affaires, les rangea par ordre, et, satisfaite de sa besogne, décida de se rouler une cigarette, concentrée. Elle était seule dans l'amphithéâtre. Enfin... C'est ce qu'elle croyait.
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Sujet: Re: Your eyes are the reflections of my soul. Dim 17 Juil - 20:46
Le cours finit, et déjà, l’ensemble presque des élèves filait aussitôt, comme un essaim partit s’attaquer à une nouvelle cible. D’autres, retardataires eux, achevaient de ranger leurs affaires dans leurs sacs, prenant le temps de discuter entre eux, jugeant pour certains le cours qui venait d’être donné, d’autres préférant parler d’examens à venir, ou des nouvelles fraiches du jour. Bien souvent d’ailleurs, il y était question des mutants. Il était assez extraordinaire de voir comme les médias pouvaient diriger, manipuler les opinions. Les auditeurs devenaient alors une foule, réagissant selon une certaine logique, tout à fait prévisible, pouvant être anticipé et contrôlé. Seulement, personne aujourd’hui ne souhaitait s’interroger, se poser les bonnes questions, et la plupart préférait suivre le mouvement, tout simplement, sans réfléchir, peu importe l’issue du voyage. Pathétique. Dire qu’au départ, je n’aspirais pas à suivre ces cours. Mais voilà, j’avais une amie extraordinaire, qui m’avait tellement parlé de ce professeur et de son cours, que je n’avais pu résister à l’envie de venir voir au moins une fois, de quoi il en retournait. Désormais, j’étais officiellement inscrite, et je suivais aussi régulièrement que possible les cours de français. C’était d’ailleurs une bonne chose, car Angeline et moi, avions le projet d’aller en France, une fois nos études finies. Et quoi de mieux que de parler la langue du pays que l’on visite, pour en apprécier mieux l’essence ?
Je dois dire avoir été surprise, agréablement, lors de ma première rencontre avec ce professeur. Un regard envoûtant, une silhouette gracieuse et sensuelle, un sourire craquant, une aura mystérieuse, tout chez cette enseignante avait attiré mon attention, provoquant en moi ce trouble que je n’avais ressentit que trop peu de fois pour en être habituée. Charmée, je l’étais très certainement, et j’en ressentais chaque symptôme. Mais c’était là une délicieuse maladie, dont j’aspirais connaitre chaque étape, fuyant la guérison comme la peste, tout comme le vaccin. Assise dans l’amphithéâtre, n’ayant pas encore bougé, je contemplais de ma place surélevé par rapport à son niveau, l’enseignante passer son coup de téléphone, souriante alors que je pouvais écouter sa conversation. Étrangement, je l’avais imaginé passionnée, et il semblait que j’avais vu juste. Son chemisier lui allait à merveille, et j’aimais jusqu’à son style vestimentaire…
"Hope ? Tu vas dormir ici ? T’es trop dans la lune toi en ce moment"
Sortie de mes rêveries, j’adressais un haussement d’épaules à ma voisine de rangée, qui venait de se lever pour ranger ses affaires. Elle était le genre d’étudiante à arriver systématiquement en retard, ne faisant jamais ses devoirs sérieusement, quand elle les faisait, et surtout, était particulièrement désordonnée. Pourtant, j’appréciais sa compagnie, car elle avait ce don certain de savoir me faire rire. Commençant à ranger moi-même mes affaires dans mon sac, je me décidais enfin à répondre à l’interpellation de ma camarade…
"Tu t’inquiètes pour moi ? Je suis une grande fille tu sais… J’ai plein de choses en tête, c’est rien"
Guettant cette curieuse de nature quittée l’amphithéâtre, je descendais à mon tour les escaliers, m’approchant lentement du professeur qui venait de raccrocher, et semblait un peu énervée. D’ailleurs, son commentaire m’arracha un sourire amusé, tandis que je ne pouvais m’empêcher plus longtemps de rire. Je n’avais imaginé cette enseignante parler ainsi, et pourtant, je n’en étais nullement choquée. Après tout, l’on entendait bien pire chaque jour dans les couloirs, au restaurant universitaire ou simplement dans la rue. Face à cette proximité, pouvait mieux admirer, contempler, détailler les traits gracieux, délicats de son visage, je restais toujours plus pensive, essayant de dissimuler mon trouble en me forçant à ajouter mon petit commentaire sur sa réplique…
"Je ne pense pas que cela soit une solution Mademoiselle"
Un sourire, puis un rire détendu, et je restais face à elle, de l’autre côté de son bureau, gardant le meuble comme frontière à ne pas dépasser. Mon regard pétillant se plongeait maintenant volontiers dans l’abîme de ses yeux, gardant ce sourire sincère qui ornait sur mes lèvres sensuelles, alors que j’espérais que la professeur remarquerait ma belle robe que j’avais choisit pour cette occasion unique, voir éphémère. Chaque instant volé en compagnie du professeur, était un petit moment de magie après tout…
"Vous nous parlerez aussi de René Etiemble ?"
Je n’avais rien encore d’une spécialiste en littérature comparée, mais ce petit problème technique serait très rapidement résolu. Si je n’aimais pas employer et utiliser mon don ou plutôt, ma mutation pour les cours, mes intérêts personnels, je pouvais bien faire une exception pour ce cours. Car derrière ma convenance personnelle, il me fallait apprendre correctement le français, pour pouvoir aider Angeline, lorsque nous irions visiter la France. Voilà comment je pouvais détourner une promesse que je m’étais faites, passant par un chemin détourné pour m’arranger. C’était aussi ça, d’avoir un cerveau ordinateur. L’on trouvait toujours un moyen, une solution, même là où il ne semblait pas en avoir…
"Je voulais vous dire que j’apprécie ce que vous faites pour nous, même si vous êtes payée pour ça."
Terriblement rationnelle. La magie, l’enchantement, la surprise s’effaçait toujours plus vite avec moi. Je restais néanmoins sincère, et confiais volontiers mes impressions, pensées…
"Je me demandais si vous pouviez me conseiller quelques livres et lectures, afin que je puisse progresser."
◊ Joyce H. D'Anceny ◊
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Sujet: Re: Your eyes are the reflections of my soul. Ven 26 Aoû - 20:26
Une cigarette, voilà donc ce qu'il lui fallait. Et plus vite que cela. Elle avait envie d'un shoot de nicotine, bien direct, le genre de shoot qui courait immédiatement dans ses veines, sans tergiverser. Plus efficace qu'une dose de café, c'était pour elle la solution la plus évidente à son souci. La Terre entière pouvait bien décider de l'emmerder, il lui suffisait d'une bonne cigarette, et tout allait mieux. Elle fantasma sur le bruit du briquet qui claquait, la flamme qui léchait la feuille, le tabac qui s'enflammait et enfin la fumée salvatrice qui passait dans le filtre pour se diffuser dans ses poumons puis son sang, et remontait dans son cerveau. C'était presque magnifique.
Mais elle se contenterait d'un café. Parce qu'il y avait plus de distributeur de cafés que de cigarettes dans l'université. Du reste, elle n'avait plus de cigarettes, d'après ce que hurlaient les malheureux restes pourris au fond de son paquet de tabac. Misère. Elle se trouvait donc dans une position très désagréable pour une fumeuse : se savoir démunie contre l'envie d'assouvir sa pulsion. Une véritable catastrophe.
Se pensant seule, la jeune française pestait dans son coin, à haute voix, dans un français retentissant et vulgaire. Elle s'en fichait en un sens, parce que la plupart du temps, les élèves se manifestaient rapidement pour lui demander des choses. Elle avait, lui semblait-il, dépassé ce moment crucial. Elle bouclait son sac. C'est en levant les yeux, en passant sur ses épaules sont trench, qu'elle remarqua que la jeune Hope était là. Son coeur rata un battement et sa bouche s'assécha immédiatement. Elle éclaircit discrètement sa gorge, pour garder son apparence de prof concentrée.
Bravo, ma petite Joyce. Tu viens de te faire griller la main dans le sac, ou plutôt la bouche en train de proférer des insanités. Et tu penses être encore crédible auprès de tes élèves?
L'intérêt de la jeune femme était de garder une certaine rigueur déontologique. C'était ce qu'elle avait appris à l'IUFM française. Elle devait rester distante par rapport à ses élèves. Non pas en étant un monstre de froideur, mais en restant cordiale, chaleureuse, sans pour autant parler de sa vie. Il fallait que, comme au lycée, ou dans les études du second cycle américains, les étudiants la voient comme une sorte de déesse inaccessible. Et voilà qu'elle venait de jurer comme un charretier, comme tout le monde, finalement.
Il lui fallait corriger son attitude immédiatement, se redressant. Surtout que la présence de la jeune femme ne devait pas la troubler. Elle ne devait pas... En tout cas rien laisser paraître.
- Oh, euh... Pardon. J'ai quelques petits soucis d'organisation, et s'il y a bien quelque chose que je ne supporte pas, c'est d'avoir des déceptions, quand tout semble prêt, au dernier instant.
Elle passa derrière son oreille une mèche blonde, avec un léger sourire esquissé sur son visage, l'air candide, et certainement pas affolé par le manque de nicotine et de caféine.
René Etiemble. Elle chercha rapidement, de façon posée, dans sa large bibliothèque de connaissances. Son sourire s'élargit devant cette culture inattendue de la part d'une étudiante améri... Canadienne. Elle lui parut joviale et calme.
- Etiemble fait fondamentalement de la littérature critique. Nous allons faire de la littérature comparée ensemble, donc dans le cadre de mes cours et de la préparation de vos partiels, cela ne sera pas nécessaire. Cela étant, la lecture de critiques est vraiment conseillée. Non seulement pour votre culture personnelle, mais aussi pour votre cursus futur, miss Cooper.
Elle lui sourit et cala sur son épaule son sac.
- Je suis surprise que vous ayez connaissance de ce nom, et dans le sens très agréable.
Autrement plus inattendu, la jeune femme lui fit des compliments. Elle rougit légèrement, et, machinalement, elle jeta un regard circulaire un peu discret, pour voir si d'autres étudiants pouvaient être témoins de leur échange, ce qui aurait pu être très gênant, à ses yeux. Ce qui était stupide, c'est que leur échange n'avait rien d'extraordinaire, fondamentalement, mais pour elle, ces compliments valaient de l'or. Elle s'éclaircit de nouveau la gorge, cette fois-ci pour écarter son trouble.
- C'est normal. Ce n'est pas la paye qui m'intéresse, c'est chacun d'entre vous, même si ça fait un sacré paquet de noms à retenir ! Mais plus que cela, c'est aussi votre réussite qui importe à mes yeux.
C'était parti, elle déblatérait sur sa passion pour l'enseignement. La malheureuse Hope... Elle plaignait son infortunée étudiante.
- Je pense que vous avez tous un potentiel, qui que vous soyez. Et ce potentiel mérite d'être exploité le mieux possible.
Elle lui sourit, légère.
- De la lecture? Ma foi... Sur le moment, je ne sais pas trop...
Elle appuya sur les verrous de son sac, et l'ouvrit, prenant appui sur le bureau massif. Elle sortit un stylo et... - Excusez-moi, est-ce que vous auriez une feuille? Je n'ai que les polycopiés du cours sous la main.
Elle rougissait légèrement, baissa les yeux pour dissimuler son trouble. Allons, elle était prof, elle n'avait pas vraiment le droit de se laisser ainsi aller à son trouble. Joyce, chérie... C'est la technique de drague la plus pourrie que je n'ai jamais vue.
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Your eyes are the reflections of my soul.
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