Sujet: Réalité fictive et fiction de la réalité. Sam 16 Juil - 14:25
« Magne-toi, Cez’ ! Aujourd’hui c’est sortie, et pique-nique en prime ! » L’enfant haussa les épaules puis éteignit l’écran de la télévision. Il n’était pas content, mais pas vraiment malheureux non plus. Un état stationnaire, comme aurait dit sa mère. Rapidement, il fit le tour de l’appartement, attrapant plusieurs affaires au passage. Bartlomiej n’avait pas voulu venir avec eux, ou plutôt il n’avait pas pu, ce qui allait donner une sortie surement un peu moins drôle, mais, enfin, il pourrait favoriser ses relations avec sa mère. Probablement. Cezary fit halte. La lumière de la salle de bain était, bien sûr, allumée. Il poussa la porte, l’entrouvrant au minimum. Elle lui faisait face, tout sourire, mais étonnement couverte de taches colorées. « M’man… Tu peins la nuit, maintenant ? » Elle s’appliqua un gant de toilette sur le visage, effaçant les traces de sa créativité. « Je me suis faite peur, il a bien fallu que j’aille exprimer ça ! » Junior entra dans la salle. « Peur avec… ? » Elle se retourna vers lui avec un sourire malicieux et lui présenta une feuille de papier colorée de toutes parts et un peu pliée. Un art vulgaire, intitulé « Zimbwa ». L’enfant éclata de rire, l‘œuvre était à la fois étonnement colorée mais aussi comiquement mise en page. Si simple les dessins puissent-ils êtres, ils représentaient une femme à la chevelure blonde et au visage caché par un masque d’argile accroché à un chandelier, regardant avec un horreur un tout petit chat blanc. « T’as eu peur de Zimbwa ?! » Nadej passa une main dans sa chevelure, sans pour autant se retourner. « Bah, je regardais un vieux film, tu sais, de ceux que je t’ai montré, des années 1900… » L’enfant soupira, puis quitta la pièce, gardant tout de même le sourire aux lèvres. Un cas, sa mère était un cas, mais pas question d’avoir honte, oh non !
10h38. Sac à dos sur l’épaule, Nadej toisait son fils du regard. Celui-ci, tout sourire, câlinait le chat, le grondant gentiment d’avoir fait peur à sa mère. La concernée s’étala sur le sofa. Ce n’était pas son fils, en réalité, c’était plus son copain que son fils. Joueur et sérieux à la fois, il pouvait devenir fou d’une minute à l’autre. Elle lui lança un coussin, le faisant s’écrouler à son tour sur le siège d’en face. Le chat prit la fuite, mais aucun d’eux ne le rattrapa. Vince leva les yeux vers son enfant. Puis sursauta. Il s’était relevé et tenait le sac dans sa main, un sourire moqueur sur le visage. Cezary Junior était vraiment comme son père. Il n’y avait que sa chevelure blonde pour s’y tromper. La jeune femme se leva à son tour, prit le sac des mains du garçon et sorti de la maison, le pressant pour qu’il fasse de même. « Sortie à Achaea Motor Speedway », c’était ce qu’indiquait le petit mot plaqué sur le frigo. Elle ferma la porte à clé, enfonça le trousseau dans sa poche, entre portable et chewing-gum, puis suivit Junior dans l’ascenseur. « Tu es content ? » Il lui fit un sourire, hocha la tête puis appuya sur le bouton. Quelques secondes plus tard, ils étaient au rez-de-chaussée. Nadej poussa son enfant hors de l’ascenseur puis le traina hors de l’immeuble en lui tenant l’épaule. Esprit aguicheur ou protecteur, elle n’en savait rien.
« Pourquoi on va là-bas, déjà ? » La jeune femme décolla son regard de l’appareil qu’elle avait entre les mains puis baissa les yeux vers Cezary. « Pour voir des voitures tourner en rond, prendre des photos, pique-niquer et passer un peu de temps tous les deux ! » L’enfant sourit, la femme se détendit, puis reporta son attention sur son appareil ; un Nikon « F6 » équipé d’un objectif 24 mm., qui lui avait couté 2.810$ alors qu’elle avait 14 ans. Biens sûr, elle s’était faite arnaquer, et comptait donc garder l’appareil aussi longtemps que possible. Elle l’alluma puis braqua le viseur sur Junior, le prenant en gros plan. L’image n’était pas floue, et c’est bien ce qui plaisait à Nadej. L’argentique, pour une fois, valait mieux que le numérique. Le gamin écrasa sa mère pour voir l’image. Finalement, cette journée ne serait peut être pas si mal. La bonne humeur était de sortie, mais s’il pleuvait un peu. La pluie avait toujours un effet bénéfique sur Vince, elle l’aspirait et lui rendait un sourire d’autant plus large, hors pour aller voir une course de voitures, il faut être patient et de bonne humeur, sans quoi ça finit mal. Mais cette fois-ci, Nadej avait été prévoyante ; les deux billets d’entrée dépassaient de sa poche de jean. Le bus s’arrêta à nouveau. Cezary tira sur la manche de sa mère, qui finit par comprendre qu’ils étaient arrivés, puis ils descendirent tous deux, accompagnés par la foule. En ce jour, l’Achaea Motor Speedway accueillait des qualifications, ou quelque chose comme ça, et Nadej avait décidé de redécorer la chambre de son fils avec des choses de son gout tout en restant artistique ; de vraies photos de voitures en pleine action seraient donc les bienvenues. Elle en tirerait de grands formats et les offrirait à son fils, mine de rien. Mais pour le moment, ça restait une surprise.
Après avoir passé une bonne demi-heure à jouer des coudes dans la cohue en tenant la main de Cezary pour ne pas le perdre, Nadej entra dans les gradins. Vite fait, elle fit grimper son fils sur ses épaules, puis commença à mitrailler toutes les personnes aux alentours. Junior leur dégota deux places bien placées, d’où ils purent prendre d’autant plus de photos. Vince laissait son fils se servir du Nikon tant qu’il voulait, de belles photos de son cru seraient les bienvenues. Elle pensait même à refaire la tapisserie du salon avec des photos de ce genre. Les voitures étaient colorées, une bonne chose. La vitesse et le bruit étourdissait un peu la femme comme l’enfant, mais leur attention n’en était pas moins grande.
« Tiens, prends moi des pop corn et choisis-toi un truc. »
Cezary disparu, tout content, argent en main. Le vendeur venait tout juste de passer, mais Nadej avait eu quelques difficultés à trouver de la monnaie. Profitant de son absence, elle s’approcha de la bordure du circuit et se mit à mitrailler les voitures sous tous les angles possibles. Puis, non contente d’avoir remplie une carte mémoire entière, elle en changea et se mit à mitrailler les spectateurs. Elle trouvait là un concentré énorme de visages différents, une vraie mine d’or. Flash. Flash. Flash. Debout, assis, allongés, en colère, heureux, inquiets, gros, maigres, petits, grands, moyens, beaux, moches… Tout ce qu’elle voulait, elle le trouvait. Une gamine blonde à couette toute maigrichonne ? Trouvée. Un grand monsieur aux joues rouges et bouffies ? Trouvé. Une petite dame à la figure pale et aux cheveux gris ? Trouvée. Nadej était heureuse. Elle aurait de quoi peindre plus tard. Un moment, elle jeta un coup d’œil au vendeur, son fils négociait deux glaces pour le prix d’une. « Il ira loin, ce petit », disait son grand-père. Et il n’avait pas tord. Le pouvoir de l’enfant était complexe, il pouvait bien le rendre dingue par sa complexité, mais il faisait aussi de lui un enfant compréhensif, un champion à l’école et un fabuleux copain. Dans ses yeux, Nadej pouvait revoir son mari, mais modifié de telle sorte qu’il ressemble à un mutant.
« C’est bon M‘man ! J’ai réussi à … »
La chute fut fatale, si bien que Vince aurait cassé son appareil si elle ne l’avait pas gardé autour du cou. Aussitôt, elle se retrouva à côté de son enfant, faisant son possible pour contrôle toute onde pouvant sortir de sa main. Cezary ne pleurait pas. Il grimaçait juste. Mais d’une telle façon que tout le monde pouvait voir qu’il avait plus que mal. La jeune femme parcouru rapidement son corps du regard ; une tache de sang s’élargissait au niveau de son épaule droite. Elle la frôla de la main, ce qui valu une exclamation de la part du garçon. « Elle est cassée ? » Il prit un air indéfini, il n’en était pas sûr, il avait juste mal. Nadej se releva rapidement, et chercha autour d’elle une personne pouvant l’aider. Quelques personnes baissaient un regard inquiet sur le garçon, d’autres paraissaient incrédules, mais bien peu de personnes de préoccupaient de l’état de l’enfant. Les personnes sont trop inattentives. La jeune femme se mordit la langue puis, d’un bond, sauta sur la première personne venue :
« Je vous en supplie, il faut aider mon enfant ! »
Pour elle, on aurait dit que la fin du monde avait sonné. Derrière elle, l’enfant soupira, s’arrachant une douleur au passage. Sa mère était vraiment trop hystérique… Ou trop inquiète ? Quoi qu’il en soit, il fallait vraiment qu’elle se calme. Cezary tenta de se relever pour la calmer, mais en vain. Il n’avait plus qu’à attendre que sa mère se calme, ce qui pourrait prendre un certain temps, ou qu’il guérisse, ce qui serait déjà plus rapide, ou bien, en croyant fortement au miracle, qu’elle se rende compte qu’en fait il a glissé sur une barquette de frites beurrée au ketchup, et qu’il n’a pas eu mal… Mais là il faudrait un super pouvoir magique qui puisse changer le sang en ketchup, la douleur et frite et les cris en rires. Il finit par se rassoir, ne sachant pas ou sa mère était partie crier, bien qu’il fût un peu content tout de même qu’elle s’occupe de son sort à ce point. Et puis avec un peu de chance elle finirait bien par trouver les secours, qui calmeraient sa douleur.
◊ Nikita Zakharine ◊
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Sujet: Re: Réalité fictive et fiction de la réalité. Dim 24 Juil - 18:44
Trop à penser, il était temps que Nikita aille voir ailleurs s'il y était. Trop réfléchir n'amène rien de bon, il le savait bien, il fallait qu'il évacue, trouve une idée pour décompresser. Les sports de combats, déjà c'était niet. Et puis seul, trouver une activité sympa à faire, c'était un peu ardu. A deux il aurait pu échanger ses impressions directement en live avec quelqu'un. Quoique, en fait, il aurait pu envisager une activité de la sorte, et trouver de la compagnie en route. Il aurait pu aussi partir avec un walkman pour une petite heure de footing. Oui, tiens, ça c'était une idée qu'elle était bonne ! Restait juste à trouver ce fichu baladeur. Où l'avait-il rangé déjà ?
Après une bonne vingtaine de minutes à retourner sa chambre, il fallut bien se rendre à l'évidence que l'objet était bel et bien perdu. Ou bien l'avait-il prêté à quelqu'un et tous les deux avaient oublié de s'en souvenir. C'est dommage, maintenant qu'il y pensait, Nikita croyait se souvenir qu'il avait pu y enregistrer plusieurs morceaux qu'il aimait bien. Bah, il finirait par les retrouver, et s'il avait l'opportunité pour se trouver un nouveau baladeur, il pourrait peut-être envisager de faire un footing en musique la prochaine fois. Au final, il allait juste aller se promener au hasard, en réfléchissant à autre chose que son chemin, et il verrait bien où il atterrira. Et il aviserait.
En passant dans le parc, il respira profondément les arômes de la nature. Il songea même qu'il devrait prochainement investir dans une plante pour faire comme si quelqu'un habitait avec lui. Pas qu'il ait vraiment besoin de se sentir accompagné, après tout, il ne mettait les pieds dans cette chambre que pour sa douche du soir et dormir la nuit, et le lendemain, même le petit-déjeuner, il le prenait en chemin pour aller en cours ou à la bibliothèque. Le calme de la nature était rassurant, communicatif aussi. En faisant attention, Nikita avait remarqué que malgré lui, il avait tendance à se stresser pour un rien. Se promener en foret ou dans les parcs le forçait à relâcher la pression, pour ne pas exploser. Pas qu'il se sente proche de l'accident, mais sait-on jamais. Ne dit-on pas que ce sont les volcans les plus calmes qui produisent les pires explosions ? Et à son souvenir, il n'avait jamais présenté ne serait-ce que l'ombre d'une fêlure dans sa carapace de calme olympien. Pourtant, ce n'était pas le stress qui manquait. Des questions sur son frère, aux délais imposés pour les études et la bibliothèque.
Il songea un moment à s'accorder du temps pour aller à la plage, un week-end prochain. Peut-être que faire le fou dans les vagues avec deux-trois copains pourrait délasser tout le monde ? Oui mais s'il n'y avait que lui à déstresser, ça ne servait à rien. Et ça ressemblerait bien trop à ce que c'était : un gars tout seul qui cherche un prétexte pour sortir accompagné. Minable. Et comme si quelqu'un avait pu entendre ses pensées, il se sentit mal à l'aise dans ce parc et eu le besoin pressant de devoir s'en éloigner, comme si on allait lui faire le reproche de son fil de réflexion. Peut-être que les endroits calmes, ce n'était pas pour lui, finalement. Ca finissait souvent comme ça. Trop de silence et il se mettait à réfléchir à vitesse grand V, pour se démonter tout seul la minute suivante. Et quand il ne s'auto-coupait pas l'herbe sous le pied, il se demandait quoi faire pour retrouver Piotr ou quel serait le sujet de conversation qu'il aimerait avoir avec son père condamné. Décidément, il devait vraiment aller dans une boutique prochainement pour racheter un baladeur, ça devenait vital pour la prochaine sortie !
En attendant, il devait chercher un moyen de s'occuper la tête et les oreilles. Un coin rempli de bruits pour que la gymnastique cérébrale mise en branle ne puisse plus s'exercer à son insu. Mais où ? Résigné à aller finir par s'échouer dans un magasin quelconque pour dépenser ses sous, à la porte d'entrée d'un commerce, la solution lui apparut sous la forme d'une affichette, un peu baclée, mais très attirante au demeurant. Le circuit automobile de la ville organisait une journée porte ouverte à une date qu'il ne jugea pas utile de retenir. Mais l'ambiance, l'idée même d'aller chercher le vide dans les gradins de ce parcours de course était une idée lumineuse qu'il s'étonna lui-même de ne pas avoir trouvé plus tôt, et tout seul.
Tournant les talons illico, le jeune russe parti d'un bon pas vers sa nouvelle destination. Oublié le walkman, bonjour les voitures ! Et peut-être bien qu'il finirait par se trouver une nouvelle passion avec ? La vitesse, les moteurs, les chiffres, les paris ? Ou bien justement non, pas les paris. Il fallait qu'il reste sobre quand même, ne pas tenter le diable. Pas même une fois. Rester concentré sur le bruit, uniquement le bruit, voilà ce qu'il devait faire.
En chemin il essaya de rassembler ce qu'il savait en général des courses de voitures, mais aussi plus particulièrement ce qu'il avait lu dans les journaux locaux sur ce circuit. Sa date de construction, les courses disputés, les vainqueurs, les prix, les voitures, les couleurs... Mais peu d'informations
Une fois l'entrée passée, trouver une place fut la chose la plus aisée du monde. Ou pas. C'est qu'il y avait énormément de places dans ces gradins, et bizarrement, il semblait pourtant y avoir très peu de monde. Peut-être que les voitures sur le circuit ne faisaient que s'entrainer ? Les gens présents ne venaient qu'éprouver leurs investissements, ou peaufiner leurs techniques de paris. Mais dès qu'il posa les yeux sur les bolides, bizarrement, son entourage direct disparu de son conscience pour ne laisser place qu'au bruit et au vide qui l'accompagnait et qu'il avait cherché depuis qu'il était sorti. Et puis il fallait ben avouer que suivre les tours des voitures sur la route avait quelque chose d'hypnotisant, à force de tourner en rond.
Assez hypnotisant pour que l'étudiant en médecine n'entende pas tout de suite les cris angoissés plus bas, sur le circuit justement. Soudain, il se réveilla en entendant pour la énième fois le même cri, la même supplication. Intrigué d'abord, il se leva prudemment pour jeter un œil et découvrit un attroupement au bord de la piste. Tous s'étaient réunis autour d'une femme qui faisait des grands gestes, hurlait à la mort comme si on venait de lui rouler dessus. Mais si cela avait été le cas, elle ne pourrait pas hurler de la sorte, blagua le jeune adulte. Et immédiatement, il se blâma de se moquer de la sorte du malheur de quelqu'un d'autre. Il entendit alors un couple à coté de lui parler d'un enfant tombé sur la piste. Quelqu'un remonta, en disant que la femme était paniquée et inarrêtable et qu'elle lui cassait les oreilles. Et lorsqu'on lui demanda l'état de l'enfant, il répondit qu'il ne l'avait pas vu, et alla jusqu'à prétendre qu'elle, la femme hystérique, avait inventé cela pour attirer l'attention sur elle.
Décidément intrigué, Nikita quitta son siège et descendit tous les gradins jusqu'à se retrouver au-dessus de l'attroupement. Elle demandait distinctement de l'aide pour son enfant, difficile de passer à côté. Et avec tous ces gens agglutinés autour d'elle, difficile de voir où pouvait se trouver l'enfant. Si ça se trouve à préférer regarder la mère s'exciter pour trouver de l'aide, ils étaient en train de le piétiner... D'ici, il ne pouvait rien faire, si bien qu'il sauta sur la piste depuis son perchoir. Personne ne le remarqua, puisqu'ils étaient occupés à fixer la mère. Se frayant comme un damné un chemin comme il pouvait, et au ras du sol, s'il vous plait à travers cette foule compacte, il arriva tant bien que mal à coté du garçonnet. De quatre pattes, il parvint à se faire une place pour s'agenouiller près de la tête de l'enfant. Il n'osait pas le toucher, même si son premier geste de réconfort aurait été de lui caresser les cheveux ou la joue ou de lui prendre la main. « Hey, ça va ? » demanda-t-il, par réflexe. Les grimaces de l'enfant n'avaient pas besoin d'être traduites par des mots pour être compréhensible, et Nikita laissa tomber les formules de politesse réflexe pour éviter de passer encore plus pour un idiot. « Tu as mal où ? » demanda-t-il. Certaines personnes autour de lui lui indiquèrent peut-être sa jambe, peut-être son poignet, probablement la tête, et ils étaient presque tous certains que son épaule avait quelque chose. Maudissant l'attroupement, alors que pourtant il avait cherché du bruit, il aurait bien eu besoin de silence maintenant, pour se concentrer un minimum. « Ok. Ne bouge pas, hein ? Je te promet que ça sera rapide » prévint-il. C'était débile, parce que ça sous-entendait qu'il allait souffrir encore un peu plus, alors que c'était tout le contraire...
En posant la main sur le tissus du vêtement du garçon, il pu ressentir sa blessure. Impossible de savoir ou de voir vraiment ce qu'il se passait dans son corps, le scan physique ne faisait pas partie de ses capacités. Ou peut-être devrait-il utiliser son don plus souvent ? Une idée à creuser, plus tard. En attendant, ce qu'il sentait, c'était que c'était tout à fait dans ses cordes. Il prit une grande inspiration et en expirant lentement, doucement, son pouvoir permit de guérir la vilaine blessure de l'enfant, qui le regardait faire avec ses grands yeux mouillés, mais sans jamais prononcer un seul son. A la fin de l'expiration, la blessure n'était plus qu'un mauvais souvenir, preuve en était que le garçonnet s'assit d'abord puis sauta sur ses pieds, avant de filer vers les jambes de sa mère.
En tombant un peu en arrière, Nikita soupira un passant une main sur le coté droit de son visage. Décidément. Ce n'était pas tous les jours qu'il avait l'opportunité d'utiliser son pouvoir, mais il préférait largement ne pas l'utiliser du tout. Et il se rappela précisément pourquoi quelques seconde suivantes. « C'est un mutant... C'est un mutant... » la rumeur gagna en intensité, lorsque Nikita se réveilla, constatant avec horreur que c'était de lui qu'on parlait. Incapable de se défendre contre cette accusation, obligé d'avouer son tord, si jamais c'en était un, il resta d'abord coi devant ses accusateurs. Il osa presque nier l'évidence. « Non ce n'est pas... » mais devant les regard haineux il se ravisa et sa défense pitoyable mourut au fond de sa gorge.
La tout de suite, il voulait se faire minuscule, oui voir le pouvoir de rapetisser, et s'enfuir par un trou de fourmi. Voilà exactement pourquoi il ne voulait pas qu'on sache qu'il était un mutant. Si ça pouvait détourner l'attention, il aurait bien jeté que son père, Boris Zakharine, était un meurtrier, mais il n'était pas sûr que cela fasse pencher la balance en sa faveur. En fait, ça serait même pire, parce que son géniteur était lui aussi un mutant. Alors autant ne rien dire. Décidément, il n'était vraiment pas à l'aise avec la foule. Il aurait dû fermer les yeux en passant devant ce commerce, et filer acheter ce fichu baladeur, en fait ! Au moins il n'aurait pas eu de problème en faisant un footing !
Réalité fictive et fiction de la réalité.
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