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Le début des VRAIS ennuis.

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Le début des VRAIS ennuis. Vide
MessageSujet: Le début des VRAIS ennuis. Le début des VRAIS ennuis. EmptyLun 3 Jan - 18:07

Money Place n'était pas le genre de résidences de rêve sur lesquelles on fantasme allègrement en espérant une augmentation. C'était plutôt pour un citoyen lambda l'appartement miteux qu'on était fier de ne pas posséder et les voisins qu'on était ravis de ne pas avoir. Parce que si à quelques kilomètres de là, dans des contrées lointaines et inexplorées, on pouvait trouver des logements vides, ce n'était pas le cas en cet autel dédié à la masse grouillante des indésirables. Les indésirables, c'étaient tous les gens qui ne donnaient pas une bonne image des États-Unis d'Amérique. Tous ces marginaux, ces pauvres, ces mutants, déclassés, parfois des familles entières qu'on incitait fortement à louer quelque chose dans ce quartier. Parfois, seigneurs parmi les miséreux, certains devenaient miraculeusement propriétaire de leur espace vital. Et parfois, on voyait débarquer des gens qui, comme Larry, n'avaient vraiment pas le sens des réalités.

Larry était venu là suite à une annonce parue dans un journal qui depuis avait cessé de paraître. Il y avait un peu tout et n'importe quoi dans cette feuille de chou, et sa disparition n'était pas surprenante. Ils étaient trop dispersés et trop sérieux pour faire du chiffre. Mais au moins, cette entreprise en faillite lui avait permis de dégoter un appartement spacieux et bon marché. En signant, il ne s'était pas vraiment préoccupé des voisins et ces derniers n'avaient pas tardé à le penser fou. En un sens, c'était compréhensible. Il avait l'air normal et diplômé. S'il avait été mutant, l'ancien propriétaire l'aurait su et par extension tout l'immeuble. Il n'avait donc aucune raison de se trouver là, et pourtant il avait eu l'air ravi en voyant les 6 pièces entièrement vides et la salle de bains qui menaçait de s'effondrer sur elle même.

Mais ce n'était pas pour cela que l'arrivée du jeune Way au neuvième étage et demi avait fait jaser. Le vrai problème, c'était qu'il laissait sa porte ouverte. Pourtant, il s'était déjà fait voler : dès son arrivée les gamins du septième lui avaient pris une paire de chaussures et sa télévision. Non seulement il n'avait pas protesté, mais il avait continué sa manie de laisser la porte ouverte. Tout au plus avait-il daigné acheter un cadenas pour enfermer son ordinateur dans l'un des tiroirs de sa commode. Mais ce qui choquait définitivement l'ensemble de l'immeuble, c'étaient ses invités. Des gamins. Pas des enfants en bas âge mais quand même des gamins, qui restaient dormir chez lui. Le concierge affirmait qu'ils amenaient de l'alcool parfois. Par conséquent et pour tout le quartier, ce Way n'était pas fréquentable.

Quant à lui... Hé bien on ne peut pas dire qu'il n'en avait cure : il s'en souciait un minimum. Cela lui posait problème qu'on le soupçonne d'autant de crimes qu'il était possible d'en imaginer, ne serait-ce que parce qu'il redoutait qu'un jour, dans un élan d'initiative citoyenne, quelqu'un appelle la police. Et que la police intervienne, et que les gamins n'arrivent pas à le disculper. Le témoignage d'un mutant avait-il une valeur juridique? Pas sûr. Et il n'avait aucune envie d'être contraint de le vérifier. Du coup, il se faisait aussi discret que possible. Les bienfaits de la police ne faisaient pas partie de la culture locale mais on ne savait jamais. Il avait prétendu faire partie d'une association caritative en achetant cinq matelas et des draps. Pour l'instant, il n'avait pas les moyens d'ajouter des oreillers.

Chaque chose en son temps : d'abord finir de payer l'appartement, ensuite acheter des oreillers, enfin le meubler. Et peut être, un jour, dans un avenir indéterminé, décorer. S'il arrivait à rester là et à ne pas s'attirer d'ennuis supplémentaires, c'était faisable. Il avait retiré son annonce pour les cours du soir et ne risquait donc probablement pas de nouvelles recrues. S'il arrivait à gérer celles-ci, il pourrait peut être enfin avoir et la paix, et la modeste stabilité qu'il tentait désespérément d'obtenir depuis deux ans. S'il arrivait à les gérer. Et pour l'instant il n'y arrivait pas. En même temps, à quoi s'attendait-il en s'auto-proclamant prof ? Il avait beau avoir des diplômes, il restait un insupportable môme au même titre que ses élèves.

Si l'agent Winchester (bien détacher chaque syllabe) avait connaissance de cet état de fait, il lui ferait probablement remarquer que ce n'était pas aux enfants d'éduquer d'autres enfants. Ou alors il le mettrai en état d'arrestation sans commentaire pour mise en danger de la vie d'autrui, il était flic avant d'être sermonneur après tout. Ou militaire, il ne savait plus très bien. C'était seulement la veille pourtant mais... Non, il n'arrivait pas à se souvenir de son métier exact. Pourtant il était sûr que c'était important. Et il était sûr d'avoir oublié autre chose depuis la veille. Assis sur un matelas, envisageant vaguement d'appeler un livreur de pizzas, il essayait de mettre le doigt sur ce qui clochait quand la réponse lui vrilla les tympans. Il avait oublié de laisser la porte ouverte en revenant la veille, et quelqu'un venait de sonner.

Ce n'était pas l'heure pour les élèves, mais de toutes façons cette porte n'aurait jamais du être fermée. C'était l'autre soldat aux phrases rectangulaires qui l'avait traumatisé, et il avait fermé derrière lui. Sans même y penser. Il brailla une bordée de jurons vaguement sensés avant d'aller ouvrir, légèrement calmé par sa liste de mots grossiers qui devaient s'entendre depuis l'extérieur. Tant pis. De toutes façons ça ne pouvait être qu'un administratif. Peut être un contrôleur des impôts venu vérifier qu'il ne cachait pas de lingots d'or dans son humble demeure. Risible. Il n'avait aucune raison de prendre des gants, de toutes façons, puisqu'il n'avait déjà plus de réputation. Enfin, ça ne l'empêchait pas d'être aimable.

Il ne parvint pas à sourire en ouvrant la porte, mais au moins il n'avait pas l'air agressif. Ce qui était un véritable miracle étant donné l'état de nerf dans lequel le mettait cette §@^|%*£↕& de sonnette.

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Fillan Davis

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Le début des VRAIS ennuis. Vide
MessageSujet: Re: Le début des VRAIS ennuis. Le début des VRAIS ennuis. EmptyMer 5 Jan - 14:10

Il était encore tôt quand Fillan se réveilla ce matin là. Les rideaux étaient fermés, mais on arrivait quand même à voir que le jour commençait à se lever, doucement mais sûrement. Les fêtes de fin d’année étaient passées et il allait bientôt falloir retourner à la fac, pour la reprise des cours. Mais pour le moment, Fillan avait encore un peu de temps libre et il comptait bien le mettre au service des mutants et donc de la fondation Afflictis Lentae. D’ailleurs, à ce sujet, il se souvint avoir reçu un message de ses collègues de l’association, la veille au soir. Il y avait un petit travail dont il devait se charger et ils espéraient donc qu’il passerait à la fondation dans la matinée pour en prendre connaissance. Et c’est ce qu’il allait faire dès qu’il se serait préparé. Seulement avant tout, il allait devoir mettre fin à sa paresse pour quitter ce lit et la chaleur si agréable de la couette… et de Law.

Se redressant dans le lit, Fillan eut un petit sourire en posant le regard sur celui qui faisait battre son cœur comme jamais personne ne l’avait encore fait. Il déposa un tendre baiser au creux de sa nuque avant de quitter les délices de leur nid douillet, en profitant pour s’habiller au passage. Il se rendit ensuite dans la cuisine pour manger un petit bout avant d’enfiler un manteau et de quitter leur appartement. Maintenant, il faisait presque entièrement jour mais pourtant les rues étaient encore vides, sans doute en raison du froid qui régnait en ce début d’année. Le jeune homme marcha quelques temps dans la fraicheur matinale avant de descendre les marches qui le mènerait à la station souterraine où il pourrait enfin prendre un métro. Là, il put alors se rendre au bâtiment dans lequel était installée la fondation qui faisait tout son possible pour aider les mutants avec les problèmes qu’ils pouvaient rencontrer dans leur vie de tous les jours. Fillan salua les gardiens qui surveillaient l’entrée principale et se rendit dans le bureau où se réunissaient les nombreux bénévoles qui travaillaient là. Il y avait une présence à toute heure du jour et de la nuit pour accueillir comme il le fallait les mutants qui venaient demander de l’aide.

Ce matin là, personne n’était encore venu la solliciter aussi étaient-ils plutôt libre de leurs activités. Fillan jeta un œil aux divers rapports qui traitaient des dernières actions de la fondation et il eut un sourire en découvrant que la lutte contre les discriminations devenait de plus en plus efficace. Sans compter que les mutants venaient aussi beaucoup plus souvent pour solliciter leur aide, ce qui voulait dire que leurs actions devenaient enfin reconnues du grand public et que ce dernier réalisait enfin ce que la fondation pouvait lui apporter. Seulement voilà, malgré tout, les gens continuaient de traiter les mutants en êtres à part, comme cet homme pour lequel on lui avait demandé de venir.


« Oh, Fillan ! Je suis contente que tu ais pu venir. Je n’ai pas grand monde ce matin, à cause des fêtes et des problèmes que ça a pu nous causer alors toute l’aide disponible peut nous servir. »

« Bien sûr, il n’y a aucun souci. De quoi s’agit-il Linda ? »

« En fait, c’est une affaire qu’on a repéré il y a quelques temps déjà. Mais comme on avait d’autres histoires plus importantes à régler, on l’a mise de côté en attendant d’avoir le temps de s’en charger. C’est rien de très compliqué, donc je pense que tu pourras t’en sortir seul, si ça te dit. »

« J’ai encore du temps libre alors ça me dérange pas de voir ça. Pas très compliqué dans quel genre ? »

« C’est simple. Il s’agit d’une annonce pour des cours privés donnés par un homme. Un certain… Larry Way. On n’a rien à lui reprocher en dehors de cette histoire, donc ça devrait aller. En fait, dans son annonce, il demande un tarif plus élevé pour les mutants, en comparaison aux humains. C’est purement et simplement de la discrimination. On sait tous que c’est encore plus dur pour les adolescents qui se découvrent mutants alors les mettre déjà de côté par ce moyen, ce n’est pas tolérable. Ca te dit toujours ? »

« Bien entendu ! Je vais voir ça sur le champ. Tu as qu’à me donner le dossier. Je vais y jeter un coup d’œil et je vais y aller directement ! »

« Parfait. Alors je te laisse ça. A plus tard ! »

Fillan prit le dossier que lui tendait Linda et l’ouvrit pour y jeter un œil. Il y découvrit une coupure de journal, une annonce en fait. Elle proposait des cours du soir, détaillait les diplômes dudit professeur avant de signifier les tarifs. Et comme le lui avait dit sa collègue, Fillan se rendit bien compte qu’il demandait une caution supplémentaire aux mutants. Qu’est-ce que cela signifiait ? Voulait-il se faire de l’argent sur le dos des mutants en profitant des gens qui n’avaient pas d’autres moyens pour éduquer leurs enfants ou était-il juste l’un de ces anti-mutants ? C’était ce qu’il allait devoir vérifier par lui-même. Seulement voilà, l’annonce remontait déjà à plusieurs mois… Certes, ce n’était qu’un problème secondaire, mais ça montrait bien qu’ils n’étaient pas encore assez nombreux pour traiter tous les problèmes ! Avant toute chose, il allait donc falloir vérifier ce qu’il en était de Larry Way. Etait-il encore vivant ou avait-il succombé à une attaque des Hostiles ? Et s’il était encore vivant, où vivait-il maintenant ?

Quittant le bureau, Fillan se rendit dans une salle voisine où se trouvaient plusieurs ordinateurs. Il s’assit devant l’un d’eux et se connecta à l’internet, lançant par la même occasion quelques recherches. Il ne découvrit pas de nouvelles annonces pour ces cours, ce qui voulait dire que soit la première avait été un flop total, soit elle avait porté ses fruits. Par contre, l’adresse donnée dans le journal ne semblait plus la bonne… Sauf si ce Way vivait chez une certaine Carmen Rodriguez. Il passa donc un peu de temps à chercher plus avant et finit par découvrir une nouvelle adresse, 19, Money Place. L’avantage avec les lois anti-mutants, c’est que les propriétaires de logements et autres immeubles étaient bien obligés de donner toutes les informations dont ils disposaient sur leurs locataires et ainsi, on trouvait rapidement une adresse quand on la cherchait. Fillan nota donc le nécessaire sur un petit bout de papier avant de quitter la fondation pour reprendre le métro, direction les quartiers plutôt défavorisés…

Il fallait bien l’avouer, ce secteur n’avait vraiment rien à voir avec le quartier dans lequel il vivait… D’ailleurs, à ce sujet, par moment, Fillan se sentait un peu gêné. Sans Law, Dieu seul sait où il serait maintenant, mais il vivrait sans nul doute lui aussi dans un quartier de ce genre… Au lieu de quoi, l’amour de Law lui permettait de vivre chez lui, dans un appartement luxueux comme il n’en avait jamais connu avant… Depuis qu’ils étaient ensemble, la vie de Fillan avait été littéralement transformée. Mais là n’était pas la question pour le moment. Il devait surtout trouver cet immeuble qu’il cherchait. Cela lui prit un certain temps, mais il y parvint enfin. Ca n’avait rien de très reluisant, mais ça semblait mieux que le reste des immeubles du coin. Fillan prit les escaliers et monta jusqu’au neuvième étage et demi. Il chercha alors la porte de l’appartement et sonna. Comme la porte mit longtemps à s’ouvrir, il sonna une seconde fois. Il allait appuyer une troisième fois sur le bruyant petit bouton, mais l’occupant des lieux se décida enfin à lui ouvrir.

L’homme avait l’air encore un peu endormi, mais il n’avait pas l’air hargneux ou en colère. De plus, il n’avait pas vraiment la carrure d’un grand bagarreur et donc Fillan pouvait espérer que les choses se passent en douceur. De ce qu’il pouvait voir depuis la porte d’entrée, l’appartement avait l’air étonnement grand mais aussi relativement vide… C’était assez étrange. Mais il n’était pas ici pour se poser ce genre de questions immobilières.


« Monsieur Way, je suppose. Excusez-moi de vous déranger, mais je souhaiterais m’entretenir avec vous. Je sais que rien ne vous oblige à m’écouter, mais ce que j’ai à vous dire est assez important. Peut-être pourrions-nous en discuter dans un lien moins… ouvert ? »

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MessageSujet: Re: Le début des VRAIS ennuis. Le début des VRAIS ennuis. EmptyLun 10 Jan - 20:37

Il n'aimait pas qu'on l'appelle par son nom de famille. Mais alors pas du tout. Et ça n'avait rien à voir avec la possibilité d'un jeu de mot avec ceci ou cela. Même, quand on y regardait bien, son nom n'était ni ridicule ni inquiétant, plutôt facile à porter en somme. Le problème, dans ce cas? C'était le nom de son père. De son frère. De toute sa bienfaisante famille. Et ça l'écœurait. Tous ces hypocrites, si seulement il pouvait prétendre à un hasard, à des homonymes. Mais lui, il disait la vérité, et il était bien de leur famille. Tout au plus se contentait-il de ne pas en parler. Au tout début, il avait été contraint de feindre une ou deux fois de ne pas remarquer le blocage de gens trop bien payés pour être honnêtes sur son nom. Au final, il avait tout de même préféré ne pas rester chez ces gens là, par pure appréhension. Il n'avait pas confiance en des gens qui connaissaient déjà le nom de Way. Ses élèves pouvaient bien l'appeler comme ça, il savait qu'ils se fichaient royalement de sa lignée. D'ailleurs, ils ne lui supposaient fort heureusement aucune "lignée" justement. Mais lui, il n'aimait pas l'entendre prononcer son nom.

Et puis, ce qu'il voulait : un entretien. Il n'avait jamais entendu ces mots-là que dans la bouche des grands de ce monde, ou à la rigueur dans celle des recruteurs. Quand ceux-ci se prenaient au sérieux. Bref, il ne l'avait jamais entendu de la part de gens sincères, et encore moins de la part de gens qu'il appréciait. Certes, ce n'était pas une raison pour ne pas l'apprécier simplement sur une question de vocabulaire. Peut être que c'était un garçon très bien et très poli qui ne savait juste pas comment s'adresser à lui... Mouais il n'y croyait pas trop. En général cette expression signifiait clairement que l'intéressé avait des comptes à rendre et il n'aimait pas du tout que quelqu'un d'autre que son employeur s'estime en droit d'exiger de lui des explications quelle qu'en soit la nature. Ceci dit ce n'était pas une raison pour le détester. Non, vraiment pas. Il en avait déjà fait l'expérience : les à-priori négatifs sur les gens peuvent pousser à des excuses humiliantes encore plus désagréable que le seul fait de supporter la compagnie de la personne concernée. Zen donc.

En plus, c'était important. Voilà. Caalme. Tout allait bien, et le mec qu'il avait en face de lui n'avait rien de particulièrement antipathique. Non, il était même plutôt avenant. Voilà, avenant. Il arrivait à y croire en forçant un peu. Donc, monsieur J'ai-deux-mots-à-vous-dire était avenant. Charmant. Adorable. Et il était ravi de sa visite. Si si, ravi. Parce que... euh... Il était mignon, là. C'était pas une raison mais il arriverait bien à s'en persuader avec ça. D'autant qu'en plus il était effectivement mignon. Désagréable, mais mignon. Ne surtout pas penser à Winchester, se concentrer sur l'invité du jour. Qui n'a pas été invité, mais qui se trouve là quand même. Faute de cours de Yoga (beaucoup trop chers), il se débrouillait pas si mal quand il s'agissait de respirer par le nez et de montrer un visage normal. Pas souriant bien sûr, mais normal.

- "Hum, je peux toujours vous faire entrer mais l'appartement n'est pas beaucoup moins "ouvert" que le couloir. Je n'attend personne en particulier mais j'ai pour habitude de laisser les gens venir quand ils le veulent. Enfin, en principe personne ne va venir avant ce soir donc... Bref, entrez, je vais voir si je peux vous servir quelque chose. De toutes façons je ne peux pas vraiment vous proposer autre chose qu'une discussion ici même."

Il n'avait plus l'habitude d'utiliser un vocabulaire châtié, et sa tentative était un peu tombée à l'eau à cause de ses hésitations. Et il se disait encore prof, alors que dans la pratique il perdait tout vocabulaire quand il le fallait. Ses phrases n'étaient pas si atroces que ça, mais d'après sa propre critique et probablement aussi d'après celle de l'Autre elles n'étaient même pas passables. Des balbutiements, indignes de la finesse et de la souplesse que devait avoir toute parole venant d'un Way. Et voilà qu'il en revenait à de mauvais souvenirs. Franchement, il avait un don pour se foutre à lui même le cafard, tout seul comme un grand. Avec l'aide involontaire de quelqu'un d'autre, mais au final c'était bien lui qui revenait toujours à ça. Bah, mieux valait penser à autre chose pour le moment. Par exemple et par pur hasard.. hum... l'invité?

Il se dirigea vers sa commode et en tira une des deux bouteilles d'alcool qu'il avait confisquées ainsi qu'une bouteille d'eau. Les raisons qui l'avaient poussé un jour à acheter une bouteille d'eau n'étaient pas aussi claires qu'elles auraient dû l'être mais l'eau ne semblait diluer aucun médicament ou autre, donc il pouvait la proposer sans se faire accuser de tentative d'empoisonnement. Pas qu'il se soucie particulièrement de la santé du type qui avait sonné, mais ce dernier avait probablement bien assez d'argent pour lui intenter un procès dans le cas ou il tombait malade après avoir pris un verre avec lui. Peut être dans ces cas là valait-il mieux ne rien proposer mais il tenait à manifester un minimum de bonne volonté. Vu qu'il faisait la gueule et que c'était inchangeable pour le moment, la seule option restante était la politesse et l'hospitalité. Habituellement, c'était une chose qu'il faisait naturellement mais depuis la veille il avait du mal à être réellement aimable avec les gens. Il n'osait pas vraiment proposer un matelas en guise de siège, et s'abstint donc d'inviter son vis-à-vis à s'asseoir avant d'entamer la "discussion".

- "Quel est donc le sujet si important qui vous a amené jusqu'à ma sonnette ?"

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Dernière édition par Larry N. Way le Ven 28 Jan - 22:24, édité 2 fois
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Le début des VRAIS ennuis. Vide
MessageSujet: Re: Le début des VRAIS ennuis. Le début des VRAIS ennuis. EmptyJeu 20 Jan - 15:03

Fillan avait le regard toujours rivé sur l’homme qui venait d’ouvrir la porte, mais il se demandait réellement s’il était bien réveillé… Il rappelait un peu ce personnage de cartoon, Droopy. Tous les deux semblaient dégager la même joie de vivre, ce qui n’était pas peu dire. Il y avait aussi une certaine référence physique, notamment dans le regard… Enfin bref, il n’était pas ici pour ça. Il avait des problèmes bien plus urgents à régler. C’est pourquoi il avait présenté sa requête au dénommé Larry Way et qu’il attendait de voir s’il allait être invité à rentrer ou pas. Après une légère hésitation qui n’apparut même pas sur son visage, l’homme sembla se décider et Fillan put pénétrer dans l’appartement. Il constata alors que sa première impression était bien la bonne. En dehors de quelques matelas, ce lieu ne semblait pas être le moins du monde meublé. Mais qu’est-ce que ça voulait dire ? Vivait-il réellement dans cet appartement ? Si oui, il fallait avouer qu’il était pour le moins étrange. Si non, ça devait cacher quelque chose… Que pouvait-on faire dans un appartement avec seulement quelques matelas ? Surtout plusieurs matelas… Est-ce que… Non, ce n’était pas possible. Mais le doute subsistait… Et si ce Larry Way était un fou dangereux ? S’il se servait de ses petites-annonces pour attirer de jeunes adolescents mutants dans ses griffes et qu’ensuite, il leur faisait du mal ? C’était tordu, mais dans ce monde de fou, on ne pouvait jurer de rien. Il avait vraiment eu de la chance de tomber sur Law lui. Cela dit, il allait devoir rester sur ses gardes, juste au cas où.

Se retournant vers ce monsieur Way pour éviter de lui tourner le dos, Fillan suivit ses gestes avec une attention particulière. L’homme se dirigea vers une commode et en sortit deux bouteilles. Son visage restait impassible pendant tout ce temps et le jeune mutant ne savait pas vraiment quoi en penser. Est-ce qu’il lui préparait un coup fourré ? Allait-il tenter de l’empoisonner ? Ou de l’endormir… Non, encore une fois, c’était trop tordu. Pourtant, quand on vivait dans un quartier très populaire et dans un appartement totalement vide, on pouvait vraiment profiter de la moindre occasion pour mettre du beurre dans les épinards. D’un autre côté, ce n’était pas en demandant une surtaxe aux mutants qu’il allait attirer grand monde dans son piège. Alors soit il était totalement idiot, soit il était inoffensif. Fillan n’eut pas le temps de poursuivre plus avant ses réflexions car l’homme revint pour lui demander la raison de sa présence ici.


« Cette une affaire plutôt importante, selon la manière dont on la prend. Mais avant tout, laissez-moi me présenter. Fillan Davis, de la fondation Afflictis Lentae. Je ne sais pas si ce nom évoque quelque chose pour vous… Dans le cas contraire, je vais vous expliquer tout cela dans un instant. » Fouillant dans son sac, Fillan en sortit le dossier qu’il avait consulté un peu plus tôt, dans les locaux de la fondation. Il en tira la coupure de journal et la tendit à l’homme. Nul doute qu’il la reconnaitrait rapidement. « La fondation est un organisme qui fait le nécessaire pour venir en aide aux mutants. Tous les mutants, et en particulier les plus vulnérables, les adolescents. D’après cette annonce, il semblerait que vous donniez des cours particuliers aux jeunes. Néanmoins, un détail nous pose problème… En effet, vous demandez un tarif bien plus élevé aux jeunes mutants, ce que la fondation ne peut accepter.»

Il va sans dire que la discrimination est le plus gros problème qui mine les relations dans le monde. Ca avait toujours été le cas et ça le sera visiblement toujours. Il y avait eu le racisme, puis l’homophobie et maintenant, la haine à l’encontre des mutants. C’était bien souvent des tous petits riens qui faisaient qu’un adolescent qui se sentait rejeté pouvait mal terminer… Soit en décidant d’en finir par lui-même, soit en rejoignant le côté obscur de la Force. Les mutants hostiles… Un mal qui nourrissait et engendrait toujours plus de discrimination. Pour chaque action bénéfique de la fondation, les hostiles perpétraient un crime ou tuaient un humain, ce qui remettait les compteurs à zéros. Ils avaient beau essayer d’arranger ça, c’était souvent cela qui engendrait les réactions si virulentes des humains… Allez savoir, peut-être qu’un mutant avait tué les parents de ce Way, ou sa petite amie. Pour lui, faire payer de pauvres adolescents en les rejetant ou en leur faisant comprendre qu’ils étaient différents et non désirés était sans doute le seul moyen qu’il avait de se venger. A moins que c’était une toute autre histoire…

« Je pense que vous serez d’accord pour confirmer le fait que la discrimination n’est pas acceptable. Vous n’auriez jamais eu l’idée de demander une surtaxe à un élève pour la bonne et simple raison qu’il aurait été Japonais. Ni même s’il avait été homosexuel. Alors, pourquoi en demander une à un mutant ? » La question était plus rhétorique qu’autre chose, mais elle était nécessaire. Peut-être que ce Larry Way trouverait son intervention totalement déplacée… Qu’un jeune homme comme lui ose lui faire la morale pouvait en effet être vraiment très rageant. Mais en même temps, il était le mieux placé pour comprendre la discrimination… Après tout, il était un mutant… Il était gay… Et il était Amérindien. « Premièrement, les mutants ne sont pas responsables de ce qu’ils sont, ne l’ayant pas vraiment choisi. Il est donc méprisable de les punir pour cela. Deuxièmement, vous êtes conscients que cette annonce peut avoir eu comme effet de rebuter un mutant qui pourrait avoir eu besoin de vos cours ? Du moins, si vous offrez bien se service… » Il scruta les alentours comme s’il cherchait à percer un secret, ne voyant que le vide sans meuble que cette pièce renfermait. Comme toutes les autres pièces, visiblement. « Vous gérez vous-même votre travail, mais il va sans dire que les conditions pour accueillir des élèves ne sont pas forcément les meilleures. D’un autre côté, cela ne me regarde pas. Qu’avez-vous donc à dire au sujet du problème qui m’amène ici ? Admettez-vous avoir volontairement fait preuve de discrimination ? Et que comptez-vous faire pour réparer cette erreur ? »

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MessageSujet: Re: Le début des VRAIS ennuis. Le début des VRAIS ennuis. EmptyJeu 20 Jan - 19:33

Les mots "affaire importante", chez la plupart des gens, sont sensés maintenir les sens en éveil. Attirer l'attention. Pousser le protagonistes d'une discussion à se montrer concentrés et sérieux. Bref, ils ne sont pas sensés provoquer l'hilarité intérieure, ni donner envie de bâiller. Et pourtant, Larry était à deux doigts de bâiller au nez de Fillan Davis, digne représentant de la fondation Afflictis Lanctae, et ne s'en blâmait même pas. Il se fichait comme d'une guigne de tout ce qui pouvait être important aux yeux de la plupart des gens. Bien sûr, la phrase était tournée de façon à laisser entendre que ce n'était peut être pas selon les points de vue si important que ça, mais Larry se doutait que ça l'était. Et du coup, il n'avait aucune envie d'écouter. Il s'y força cependant à cause du nom de la fondation, qu'il était certain d'avoir entendu quelque part.

Ah ben oui, c'était un organisme d'aide aux mutants. Normal qu'il en ait entendu parler donc, avec sa manie de toujours s'affirmer du même avis que tout le monde. Ils avaient peut être un site internet, mais il ne se souvenait plus s'il s'y inscrit. D'ailleurs il n'était en fait même pas sûr qu'ils aient un site internet. Après tout, ils étaient une minorité. Une minorité active, certes, mais comme toute minorité minoritaire et ils n'avaient probablement pas assez de fonds pour financer une plateforme internet de grande importance. L'information avait un tel coût de nos jours. Vraiment, il était bien content de ne pas être impliqué dans tout ça.

Ah, oui, en fait si il était impliqué. Il savait que cela allait poser problème de s'occuper des gosses. Certes, il ne pensait pas avoir réellement à le faire au départ. Il avait juste envie de voir combien de gens l'appelleraient pour l'insulter, et quels motifs seraient prédominants. Il ne croyait pas une seconde que qui que ce soit répondrait sérieusement à l'annonce. Mais il n'avait rien annulé ensuite et avait finalement réussi à mettres les philosophes à un niveau acceptable pour leur âge, ce qui n'était pas rien. C'était même un résultat qui aurait été extrêmement positif s'il n'avait pas su que la moitié des examens étaient fermés à ces gosses, et que même diplômés ils allaient galérer. Il faisait plus ce "travail" par volonté de transmettre un savoir que pour les aider dans leur vie future, mais ils savaient tous que c'était un marché égoïste de part et d'autre. Il souhaitait égoïstement maintenir, fut-ce chez une pourcentage plus qu'infime de la prochaine génération, un niveau de culture minimum. Ils cherchaient égoïstement à échapper tant à leurs parents qu'au reste de ce système qui les étouffait bien plus que des adolescents normaux. En tout cas, il s'était plus attendu à avoir la police aux fesses qu'un défenseur des droits mutants, question de probabilités. Il s'était trompé dans ses calculs.

Machinalement, il remarqua une confusion dans le discours de Davis, mais ne releva pas, et continua à l'écouter. Pour se rendre compte que l'ensemble du discours était basé sur ce léger détail. Il n'aimait pas ça, mais l'erreur était humaine, et il avait bien le temps de rectifier son invité. Ce n'était pas Winchester, il pouvait faire preuve de patience. Et être un peu conciliant aussi, ça ne lui ferait pas de mal d'accepter pour une fois que d'autres puissent avoir raison. En attendant, l'argumentation du donneur de leçons était très bien construite. La référence à d'autres formes de discrimination en particulier était rondement menée. Mais bien qu'il tente de se montrer détaché vis à vis du monologue de son invité, il ne pouvait s'empêcher de se sentir blessé à chaque mot. Bien sûr il savait que ce n'était pas leur faute, et quand bien même il en aurait douté il les avait souvent entendus le dire. Et pas seulement dans leurs débats, ou ces gamins tentaient de garder une certaine contenance en affirmant autant que possible n'être pas réellement blessés par cet état de fait. Il en avait entendu un le dire dans son sommeil, alors que lui même le regardait squatter son canapé en se demandant s'il avait bien fait de continuer ces cours du soirs. "Pas de ma faute". Et il l'avait répété, sur un ton implorant. Et le professeur Way était sorti s'aérer les idées, parce que tout professeur qu'il soit il avait envie de se cogner la tête contre les murs chaque fois qu'il pensait à cette génération de mutants dépistés dès la naissance et auxquels aucune chance n'était donné dans ce monde. C'est ce soir-là qu'il fit réellement le choix de continuer. Il s'était laissé faire par les évènements jusque là, il avait choisi de les assumer à partir de ce moment.

Pendant ce temps là, Davis continuait à lui prouver à quel point il était un être méprisable qui ne méritait pas de vivre et qui devrait avoir honte d'avoir passé cette annonce. Pour ça oui, il avait honte. Honte de leur donner de l'espoir en sachant qu'il serait brisé. Honte d'être encore loin d'avoir un appartement capable de les accueillir dignement. Honte de n'être capable que de leur donner un niveau normal, quand ils devraient être des génies pour que leurs compétences puissent faire la différence face à un humain. Mais il n'avait certainement pas honte du choix qu'il avait fait, ce soir là. En écoutant un ado supplier des gens qu'il ne rencontrerait jamais de le reconnaître innocent d'une chose dont il ne saurait jamais la nature exacte et dont il se fichait. A bien y réfléchir, c'était carrément niais, comme motivation. Il faudrait qu'il s'en trouve une autre. Mais pour l'instant il n'avait pas mieux.

Il avait une boule dans la gorge, et Davis n'y était plus pour rien. Pourtant, on ne pouvait pas dire qu'il n'en rajoutait pas. Il doutait même que Larry donne réellement des cours. Peut être croyait-il qu'il violait les gosses. C'était ce qu'il aurait pensé en entrant dans cet appartement sachant que des gamins y venaient régulièrement, et la réalité n'y changeait pas grand chose. Il savait qu'il était naturellement louche, et il savait les conséquences que cela entraînait. Alors oui, il était méprisable. Il n'avait pas beaucoup d'argent, vivait en marginal, et ne savait pas se servir normalement d'un portefeuille. Tiens, la journée merdique de la veille, le retour. A croire que les sermons de Winnie l'avaient traumatisé. En même temps c'était un peu le faute de Davis, il se comportait exactement comme lui. Il lui demandait de s'excuser et de réparer ses torts avant même de l'avoir laissé s'expliquer. Il avait beau être certain de sa culpabilité, certaines règles de bienséance exigeaient de laisser parler l'accusé avant de réclamer une peine mesurable. Les lieux n'encourageaient pas à réviser ses règles de bienséance. Soit. Mais tout de même, il n'aimait pas ça.

La situation ne l'énervait pas comme cela l'aurait fait la veille, il était juste... ennuyé. A croire que sa virulence d'hier l'avait vidé de toute énergie. Il n'était pas non plus amorphe mais ne respirait pas la joie de vivre non plus. En fait il devait avoir l'air d'un croque-mort, ni plus ni moins. Enfin, pour l'instant il allait devoir reprendre le réquisitoire de ce futur brillant procureur afin de se disculper. Fatigante pensée, mais il s'agissait d'un travail nécessaire. Ne serait-ce que pour qu'on ne le prenne pas pour un pédophile. Il avait bien vu que l'Autre avait des doutes quant à ses activités, et les matelas y étaient probablement pour quelque chose.

- "Je ne compte rien faire pour réparer cette erreur, d'une part parce que de toutes façons j'ai retiré cette annonce et d'autre part parce que c'est vous qui en avez fait une. Je ne fais pas payer au mutants un montant supplémentaire, mais une caution, ce qui signifie que je leur rend leur argent tant qu'ils ne cassent rien et ne me font personnellement pas de mal, même involontairement. Au final, je ne garde donc que le prix des leçons, qui est le même pour tous. Par conséquent je n'admet rien du tout et vous prie aimablement d'aller vous faire foutre. Les gamins viennent ici parce qu'ils ne supportent plus d'être craints, méprisés ou même simplement différenciés des autres, et ils savent que tout ce que je leur demande c'est d'étudier. Je ne suis pas psychiatre, mais je les écoute quand même quand ils piquent leur crise. Et vous, qui n'aidez que ceux qui demandent de l'aide à votre foutue association, vous pouvez vraiment aller au diable. Parce que ce n'est pas en venant menacer les gens chez eux que vous obtiendrez à ces gosses un avenir, un emploi ou même de la considération. Mes anciens voisins avaient chez eux des armes avec lesquelles ils allaient tirer sur des mômes de dix ans dans des quartiers défavorisés, et des gens comme ça il y en a des tas. Ils ne se cachent pas, mais ceux là vous n'irez pas les voir bien sûr : ils sont trop nombreux, trop difficiles à intimider. Je suis peut être pas un idéaliste mais moi au moins je sais que ces gosses sont en danger et je vais pas leur dire de faire une manifestation en sachant qu'ils risquent de se faire embarquer. Pour le moment, tout ce qu'ils peuvent faire, c'est se cacher, et je ne vais pas leur dire qu'ils ont les mêmes droits que les humains parce que c'est pas vrai. Tout ce qui est en mon pouvoir c'est de les soutenir, et si pour ça mes matelas ne vous plaisent pas allez donc trouver un autre prof qui veuille bien héberger chez lui ne serait-ce que deux ou trois de vos protégés. Je sais ce que je fais, et je me fiche que cela vous plaise ou non."

Il ne se souvenait réellement pas de ce qu'il avait pu entendre ou lire sur la fondation Afflictis Lanctae et se basait donc sur de simples suppositions. Mais étant donné toutes les accusations qu'il venait de recevoir en pleine figure, il pouvait parfaitement se le permettre. En plus, pour peu qu'il soit tombé juste, le rapport de force entre lui et son invité serait inversé et ce dernier se sentirait vaguement coupable d'être venu lui chercher des crosses. Bien fait pour lui, il n'avait qu'à pas venir l'engueuler chez lui. Peut être qu'il allait s'excuser ? Non, probablement pas. Au simple niveau de la fierté, peu de gens agissaient de cette façon, et puis rien ne lui garantissait que Davis allait le croire. Peut être avait-il pu être vexé par son ton : il était si peu énergique que cela pouvait passer pour du mépris, et ce garçon ne laisserait sans doute pas passer de tels égards. En même temps, c'était son ton naturel, il n'allait pas le réguler. au moins, il était franc, car son adversaire était effectivement la cible de son mépris. Qu'il s'en rendre compte ou non ne changeait pas grand chose. Il avait l'air tellement paranoïaque, mieux valait se préparer, sinon à un second réquisitoire, du moins à un interrogatoire serré. Pauvre garçon, ils allaient tous les deux se fatiguer pour rien. Mais au moins, il n'avait pas assez d'énergie ni de ras-le-bol pour s'énerver comme la fois précédente. Comme le gamin qu'il était toujours. Il n'avait vraiment pas envie qu'on le considère une seconde fois comme un individu irresponsable, et son manque de motivation actuel lui paraissait donc pour le moment salutaire.

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Dernière édition par Larry N. Way le Ven 28 Jan - 22:30, édité 4 fois
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Fillan Davis

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Le début des VRAIS ennuis. Vide
MessageSujet: Re: Le début des VRAIS ennuis. Le début des VRAIS ennuis. EmptyVen 21 Jan - 19:33

Fillan ne pouvait pas vraiment savoir ce qu’il se passait dans la tête de son interlocuteur tout au long de son discours. Il espérait bien sûr que cet homme puisse avoir honte de s’être comporté ainsi avec de jeunes mutants, ce qui pouvait être le cas s’il était bien ce qu’il prétendait, à savoir un professeur particulier. Dans le cas contraire, cet homme pouvait bien lui créer des problèmes… Mais quoi qu’il en soit, sa mission avait un but précis. En effet, du moment que monsieur Way reconnaissait ses torts et affirmait ne plus recommencer, les choses seraient parfaites. S’il refusait, Fillan allait simplement le prévenir qu’une action en justice allait être conduite à son encontre. Toujours est-il que c’était là ce qu’il entendait par le terme réparer. Il ne désirait pas la moindre compensation financière, la fondation étant déjà plus que largement pourvue en dons privés, et de toute façon, est-ce que cet homme était seulement capable de payer quelque chose ?

Mais pour l’heure, ce n’était pas le plus important. Il avait fini d’exposer les faits et il attendait donc la réponse de son interlocuteur. Ce dernier pointa du doigt le fait d’avoir déjà retiré l’annonce des journaux, ce qui, il est vrai, constituait déjà une forme de réparation en soit. Il mit aussi en avant le fait qu’il n’avait pas demandé un tarif plus élevé aux mutants, mais plutôt le règlement d’une caution qu’il rendait ensuite volontairement. Soit… Les choses étaient différentes dans ce cas, si ce n’est qu’une caution n’était pas spécialement une bonne chose non plus. Les mutants n’étant pas responsables de leur statut, ils le sont tout autant de la nature de leurs pouvoirs. Pourquoi punir un jeune garçon parce qu’il aurait involontairement toussé une boule de feu ? La découverte des pouvoirs est déjà suffisamment effrayante en soi, alors pourquoi la punir en demandant une somme plus importante ? D’accord, cette somme pouvait être rendue… Sauf que justement, elle était uniquement rendue s’il n’y avait pas destruction, même involontaire. C’était donc bel et bien une punition et ça ne constituait en rien un argument défensif. Surtout qu’à part quelques meubles, il n’y avait pas grand-chose à détruire ici…

Fillan négligea ensuite le manque de respect apparent dont monsieur Way faisait preuve. Il en avait l’habitude. Mais cet homme se rendait-il seulement compte de la chance qu’il avait ? Il recevait la visite d’un membre bénévole de la fondation et non pas de la horde d’avocats qui travaillait pour elle. Il avait une chance de s’expliquer sans que rien ne soit fait contre lui. Et tout ce qu’il avait à dire, c’était d’aller se faire foutre… Même pas de se faire voir, mais de se faire foutre. Pour un professeur, c’était là un très bel exemple de ce qu’il ne fallait pas faire. Bon, il y avait au moins un bon point pour lui. Les enfants venaient parce qu’ici, ils étaient tous considérés sur le même plan… C’est ce qu’il disait du moins, car il aurait été bien d’avoir la confirmation de ces enfants. Toutefois, autant lui laisser le bénéfice du doute... La suite devint par contre quelque peu déconcertante… Bien sûr, la fondation n’aidait que ceux qui le demandaient… Comment aurait-on pu aider les autres ? C’était tout bonnement impossible. Mais pourquoi le leur reprocher ? Ce monsieur Way faisait exactement la même chose, n’aidant que ces enfants qui venaient chez lui. Que faisait-il des autres, si tel était son but ? Quant à la fondation, elle était accessible et ouverte à tous. Il suffisait d’y venir et les choses se faisaient ensuite d’elles-mêmes.

Toutefois, cet exemple comme tous ceux qui suivirent montrait clairement que ce type parlait sans savoir ce qu’il disait. Il faisait des reproches à la fondation sans même connaitre leurs moyens d’action. En effet, tout ce qu’il pointait du doigt faisait justement partie des objectifs de la fondation. Mais pour le savoir, il fallait se renseigner un minimum, ce qui était une chose normale à faire si la défense des mutants avait un quelconque intérêt à ses yeux. Et visiblement, ce n’était pas son cas. Fillan dut toutefois se retenir de sourire à la fin de son discours. Cet homme expliquait en effet que pour le moment, n’ayant pas les mêmes droits que les humains, le mieux pour eux restait de se cacher… Mais en se cachant, ne se retirait-on pas justement toutes les chances d’avoir les mêmes droits ? Si on voulait un jour l’égalité, il fallait travailler au grand jour et non pas rester dans l’ombre en attendant qu’un humain haut placé dans le système politique ait un cas de conscience. C’était tout bonnement idiot comme théorie. D’autant plus qu’il disait pouvoir les soutenir. Et de quelle manière, je vous prie ? Visiblement, il ne connaissait rien aux mutants, ni même à leur défense. Alors, que pouvait-il bien faire ? Les écouter se plaindre. Bravo, pour ce que ça allait leur apporter… Quant à trouver un autre professeur comme il le suggérait, c’était largement faisable. Il y en avait plusieurs au sein de la fondation, sans même compter ceux de Genesys. Mais ce n’était pas là le problème. Le véritable problème était qu’il pensait savoir ce qu’il faisait. Ne restait qu’à lui prouver que c’était totalement faux.


« Monsieur Way. Nous avons sans doute fait une erreur au sujet de vos tarifs. Une caution change en effet quelque peu les choses, mais ça ne règle toutefois pas notre problème de discrimination. Si je comprends bien, pour peu qu’un jeune mutant vienne à éternuer un nuage toxique dans votre appartement, vous retiendriez le prix de sa caution pour sa malencontreuse maladresse. Autrement dit, vous lui infligeriez cette punition pour ce qu’il est. Ce que l’on peut aussi appeler de la discrimination. N’êtes-vous pas d’accord ? »

Il était très probable que monsieur Way n’ait pas vu les choses sous cet angle, mais c’était justement pour ça que Fillan était venu. Peut-être que l’homme se défendrait et dans ce cas, il allait l’écouter, calmement, jaugeant ses arguments. Mais évidemment, si ces derniers ne tenaient pas la route, il allait devoir prendre une décision qu’il transmettrait ensuite à la fondation. C’était à son interlocuteur de faire le nécessaire pour que les choses s’arrangent pour lui.

« Ensuite, je vous dirais simplement ceci. Si la défense de vos petits protégés vous tenait à cœur, vous auriez fait le nécessaire pour vous renseigner à ce sujet. Ainsi, vous auriez pu connaitre la fondation et les rediriger vers cet organisme. Comme vous le dites, vous n’êtes pas psy et je doute que vous puissiez réellement leur apporter plus qu’une simple oreille attentive. Certes, cela peut faire un bien fou de se confier et d’être entendu, mais parler devient quelque peu inutile quand nos yeux commencent à lancer des rafales de plasma… La fondation est là pour apporter l’écoute à ceux qui ressentent le besoin de parler, mais aussi pour apporter bien plus. Par le biais de la fondation, de jeunes mutants peuvent suivre les études de leur choix, ils peuvent ensuite trouver un travail et un logement et surtout, ils peuvent être à l’abri de vos dangereux voisins parce que nos avocats font le nécessaire pour que ces derniers subissent des peines exemplaires. »

Oui, la fondation pouvait tout cela, mais elle pouvait aussi bien plus encore. Les dons qu’elle recevait de riches particuliers, ses partenariats avec de nombreuses entreprises, ses liens forts avec les écoles, tout cela faisait que grâce à elle, l’avenir des mutants était bien plus radieux que quelques années auparavant. Mais en aucun cas la fondation n’envoyait ses membres manifester. En effet, elle n’était pas adepte des actions de force. Ce n’était pas son rôle. Ce rôle là revenait à l’Opération Genesys, la branche secrète de la fondation. C’était les membres de Genesys qui combattaient et qui prenaient les risques, pas les jeunes mutants qui venaient passer une après-midi entre eux dans les locaux de la fondation.

« Vous dites que vous ne souhaitez pas que ces jeunes gens dont vous vous occupez se fassent embarquer par la police. Nous ne le voulons pas non plus… C’est pour cette raison que je ne peux pas vous croire lorsque vous me dites que vous savez ce que vous faites. Que ferez-vous le jour où l’un de vos protégés déclenchera involontairement son pouvoir au risque de se faire remarquer par vos voisins ? Que ferez-vous lorsque les forces de l’ordre contactées par vos voisins débarqueront dans votre appartement pour enquête ? Que ferez-vous lorsque cette enquête mettra en évidence que vos élèves sont des mutants ? Seriez-vous seulement capable de les défendre et de les protéger ? Que pourriez-vous seulement faire contre les autorités ? Je ne dis pas que vous le feriez volontairement, mais vous pouvez être très dangereux pour ces jeunes. Comment pourrait-il en être autrement alors que vous n’êtes pas capable de comprendre comment nous fonctionnons ! Aucun humain ne le pourrait ! »

Fillan se tut, mais un peu trop tard. Il s’était quelque peu emporté et en avait trop dit. Comment nous fonctionnons… Nous… Les mutants. Il espérait avoir de la chance. Il espérait que monsieur Way ne comprenne pas… Ou qu’au moins il se méprenne, comprenant que ce nous regroupait tous les bénévoles de la fondation. Mais s’il n’avait pas de chance, il était bien probable que son interlocuteur devine la vérité à son sujet. A savoir, qu’il était lui aussi un mutant.

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Le début des VRAIS ennuis. Vide
MessageSujet: Re: Le début des VRAIS ennuis. Le début des VRAIS ennuis. EmptyDim 23 Jan - 14:09

Ce type faisait une fixation sur la caution, c'était indéniable. En même temps, c'était le pilier central de son argumentation donc il était normal qu'il insiste sur ce point. C'était plutôt Larry qui avait un problème, à toujours relever les procédés d'argumentation et de persuasion. Pour autant, il n'était pas d'accord, et ne répondit donc pas lorsque Davis demanda son assentiment. Il n'avait pas envie d'être d'accord, parce que ça aurait fait de lui une ordure, un de ces types qui se prétendaient tolérants et qui ne vivaient que pour rabaisser d'autres gens, sous n'importe quel prétexte. Il n'était pas comme ça, il avait envie de crier qu'il n'était pas comme ça. Mais il savait que ça ne servirait à rien. Même s'il disait qu'il avait cessé de vérifier que ses élèves avaient la caution, il pouvait être certain que cela ne le blanchirait pas. Parce qu'au fond, lui même ne savait pas comment il aurait réagi si l'un des gamins avait vraiment perdu le contrôle au point de casser quelque chose. L'un d'eux avait failli lui broyer les côtes, une fois, mais il avait serré les dents et s'en était remis sans frais. Il n'y avait pas eu de suite. Mais qu'aurait-il fait s'ils avaient tout démoli ? S'ils l'avaient mis au portes de la mort ? Plus exactement, aurait-il eu le cran et la lâcheté de leur demander de payer ? Il n'en savait rien et cela le culpabilisait encore plus. Jamais, jamais il n'avait réellement voulu qu'on lui verse cette caution. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle soit acceptée, et il avait été contraint de réaliser qu'aucun mutant n'avait encore assez de fierté pour se plaindre. Ça l'avait choqué au point qu'il décide d'être l'enseignant dont les gamins avaient besoin, n'osant pas décevoir les deux premiers adolescents qui avaient pourtant sonné à sa porte. N'osant pas avouer qu'il l'avait proposé sans réfléchir, et sans penser que quelqu'un pouvait en avoir besoin au point d'accepter cette fichue caution.

D'ailleurs il n'osait toujours pas l'avouer, encore moins à ce type qui venait lui faire la morale par de longs monologues. Sans rire, il ne cessait donc jamais de parler ? Larry avait l'impression que le principe de ce mec était "je parles, beaucoup, tu parles, autant que veux, je reparle, beaucoup, tu essaies de parler mais je me remet à parler, beaucoup...". Ou un dérivé, mais vraiment très proche alors. En plus, il se permettait de mettre en doute le soutien de Larry envers les gosses. Plus exactement, il affirmait que Larry ne tenait pas à eux, en les appelant ses "petits protégés", ce qu'il trouvait dévalorisant et prodigieusement agaçant. Il avait l'impression que Davis parlait de lui comme d'une poule tentant de défendre ses œufs en se persuadant qu'ils sont à l'abri alors que le fermier arrive pour les prendre. Rediriger les gosses vers une fondation obscure dont on lui avait un jour vaguement parlé, quelle charmante idée ! Quelque part, il lui proposait d'offrir aux élèves ce qu'il leur avait toujours souhaité : la possibilité de faire des projets, d'être suivi par un vrai psy face à leurs problèmes, et de se savoir en sécurité. Mais c'était un rêve, quelque chose d'inatteignable. Peu de mutants voyaient leurs compétences reconnues et quand ils trouvaient du travail ils étaient souvent exploités. Quant à la sécurité, même le meilleur avocat du monde ne pouvait faire plier un jury raciste. Le petit monde parfait qui lui était décrit s'effondrait devant la réalité, bien présente, de la discrimination générale. Pourtant, il aurait tout donné pour que cet idéal ait la moindre chance d'être un tant soit peu plus solide, un peu plus probable. Il aurait voulu qu'il suffise de dire oui pour que ses "protégés" comme les appelait Davis soient en sécurité et puissent vivre leur vie. Seulement c'était impossible. C'était une simple carotte que Davis lui agitait sous le nez pour que Larry lui fasse confiance.

Et après la carotte, le bâton. Une menace beaucoup moins inquiétante maintenant qu'il avait repéré la méthode persuasive de l'intrus. Sans cette analyse, peut être serait-il tombé dans le panneau. Au lieu de ça, il était capable d'évaluer la situation sans prendre pour acquis les propos du meneur d'ânes. Personne n'était réellement à l'abri d'une intrusion légale de la police dans ses locaux, c'était vrai. Mais la police ne se mêlait presque jamais de ce quartier, et les voisins ne prendraient jamais le risque de contacter les forces de l'ordre. Il le savait maintenant, ce gens étaient tous si miséreux qu'ils étaient plongés dans l'illégalité jusqu'aux yeux et ne pouvaient donc personnellement pas prendre le risque de voir débarquer des uniformes dans l'immeuble. Ainsi, l'argument tombait à moitié dans la boue. A moitié seulement car Larry devait bien reconnaître que même sans l'aide désintéressée de ses voisins il était tout à fait probable qu'une rafle ait lieu dans le quartier. Et à ce moment là il ne pourrait rien faire. Rien du tout. Il ne savait pas se battre, n'avait pas d'armes, ne... bref, il n'avait aucun argument à avancer pour qu'on laisse les gosses tranquilles. Et d'ailleurs pourquoi le premier truc auquel il pensait pour les défendre était la violence ? Il devait bien y avoir d'autres moyens pourtant. Oui, il y en avait d'autres. Mais maintenant il se souvenait que ça impliquait se servir de son nom, et ça, quand bien même cela aurait été encore possible, il ne voulait pas le faire. Redevenir le fils Way, plutôt crever. Sauf que là, ce n'était pas lui qui risquait de crever s'il restait aussi borné. C'étaient les autres qui feraient les frais de sa lâcheté. Mais bon sang, il n'était pas fait pour cette sainte vie mondaine que menait le reste de sa famille. Les sourire, les menaces voilées, les jeux de pouvoir, toute cette mascarade l'écœurait au-delà du supportable. Est-ce qu'il était suffisamment altruiste pour tenter de se replonger là-dedans pour d'autres que lui ? Lui même n'en était pas sûr, il frissonnait à cette seule idée pendant que Davis s'énervait dans le vide.

Il savait plus ou moins tout ce que Davis lui reprochait, mais cela ne lui avait jamais semblé si réel, si concret. Il s'occupait d'enfants dangereux et faisait comme si les risques n'existaient pas. Il n'osait même pas se représenter trop fidèlement ce qui pourrait arriver si les choses échappaient à son contrôle. Et il n'était même pas vraiment en mesure d'écouter ses élèves, parce qu'il était humain et qu'ils étaient mutants. Parce qu'ils vivaient et enduraient des choses que son esprit égoïste et son confort mental refusaient d'imaginer trop clairement. Parce qu'il ne pouvait pas les conseiller, et encore moins les aider à se maîtriser. Parce qu'il n'avait aucun espoir à leur offrir, aucune porte de sortie. Il ne pouvait que les regarder s'étouffer chaque jour un peu plus sous la pression conjuguée de leurs capacités, de leur entourage, et des questions existentielles que tout adolescent doit subir, amplifiées par ce sentiment de rejet que des humains comme lui leur imposaient. Parce qu'il n'était pas assez bête pour croire qu'ils ployaient sous les insultes et les remarques désobligeantes. C'était plutôt l'attitude involontaire de gens normaux qui les blessaient. De simples détails, comme la caution qu'ils lui versaient sans broncher et qu'ils ne lui avaient jamais reprochés, trop conscients de la raison pour laquelle il était en droit de la demander. Il savait, plus ou moins inconsciemment, que c'étaient ces petits riens qui les minaient. Et il ne faisait rien contre ça. Mais rien ne lui garantissait pour autant que rediriger les gosses vers la fondation de Davis serait une solution. Il avait l'impression qu'on lui proposait de s'en débarrasser, qu'on cherchait à lui faire baiser les bras. Et en même temps il savait qu'il était proprement égoïste de vouloir continuer seul à s'occuper d'eux.

Quand, au bout de peut être une minute de silence, il reprit la parole, ce fut d'une voix blanche. Sans ton. Cherchant quoi répondre, il n'avait même pas conscience de parler à voix haute.

- " Si j'avais la moindre confiance en vous, je leur parlerais sans doute de vos services. Après tout, peut être que vous êtes réellement capables de les aider mieux que moi. Mais pouvez-vous seulement me prouver que vous en êtes capable, et que vous le ferez ? Je ne sais quasiment rien de vous. Et eux en savent sans doute encore moins. Ils vous feront confiance si je vous appuie, mais pourquoi moi je devrais vous faire confiance ? Même sans avoir le cran de menacer les autorités, je peux trouver des moyens de défendre mes élèves sans vous demander de m'aider. Alors dites-moi pourquoi je devrais vous croire ? "

Il était perturbé, mais il ne savait pas si c'était visible. Et au fond il s'en moquait. Peut être était-il pâle, peut être semblait-il simplement calme et posé. Peut être sa voix avait-elle tremblé et peut être pas. Il continuait de réfléchir, d'essayer de distinguer ce qui, dans le discours de Davis, pouvait correspondre à une réalité tangible. Il cherchait une bouée de sauvetage, un espoir auquel se rattacher à présent qu'il réalisait l'ampleur du problème. Bien sûr il avait envie d'imaginer un professeur mutant qui les aiderait vraiment et saurait les comprendre. Il avait envie de croire à une horde d'avocats prêts à défendre leurs intérêt. Mais il ne parvenait pas à y croire et peu à peu une certitude s'insinuait dans ses pensées. Un état de fait qui lui glaçait le sang : il ne pouvait compter que sur lui même. Il ne savait pas ce que cherchait Davis, mais les choses ne pouvaient pas être telles qu'il les lui décrivait. C'était trop idéal, trop agréable à entendre. Derrière ce discours enjôleur, il y avait la réalité, le risque permanent qu'un de ses élèves soit enlevé, le danger, plus ou moins grave, que l'un d'eux fasse une crise, ce qui pouvait arriver à tout moment parce que ce n'étaient que des adolescents. Derrière chacun de ses mots, il y avait la peur. Mais il était hors de question qu'il cède à la panique. Il ne se laisserait pas manipuler comme ça, c'était trop facile.

Et voilà que la fierté familiale refaisait surface. Ce type lui faisait vraiment toucher le fond.

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Le début des VRAIS ennuis. Vide
MessageSujet: Re: Le début des VRAIS ennuis. Le début des VRAIS ennuis. EmptyDim 30 Jan - 18:39

Fillan commençait à comprendre que le problème était bien plus profond que ce qu’ils avaient pensé au premier abord. Bien sûr, il s’était maintenant rendu compte que cet homme, Larry Way, visiblement professeur de son état, n’était pas de ceux qui discriminaient les mutants à tout va. Toutefois, inconsciemment et involontairement, il les avait rejoints, pendant un temps, du moins. N’importe qui aurait pu venir dire que c’était un grand homme parce qu’il donnait de son temps pour éduquer de jeunes mutants malheureusement délaissés par l’administration et les écoles de la ville. C’était vrai et Fillan ne comptait pas le nier. De ce point de vue, monsieur Way travaillait sur la même voie que la fondation. Il pouvait aussi être compréhensible que cet homme veuille un minimum protéger ses arrières par le biais de ces cautions. Tout le monde n’avait pas les moyens de réparer les dégâts après qu’un mutant ait eu du mal à maitriser ses pouvoirs… Mais aussi compréhensible que ça pouvait l’être, ça n’en restait pas moins discriminatoire, pour les mutants en tous les cas. C’est comme cela que le percevait Fillan et c’est pour cette raison qu’il s’accrochait tellement à cette idée. Cela dit, il savait aussi qu’il ne pouvait pas faire grand-chose à ce sujet, d’autant plus qu’il semblait visiblement réglé maintenant. Il n’allait donc plus l’ennuyer avec ça… Ce qui l’inquiétait maintenant, c’était bien autre chose.

Le jeune homme était aussi conscient qu’il s’emportait un peu en parlant, mais il n’y pouvait pas grand-chose. Dans un certain sens, cet homme essayait de lui faire comprendre des choses qu’il savait pertinemment. La discrimination, il savait ce que c’était, et bien mieux que n’importe qui d’autre. Etre un mutant, il savait aussi ce que c’était… Comme pour la découverte des pouvoirs et les difficultés que cela amenait. Tout ça, il le savait, comme le savaient les gens de la fondation. Mais ce Larry Way, est-ce qu’il en avait la moindre idée ? Est-ce qu’il pouvait seulement imaginer ce que c’était de sentir en soi quelque chose sur quoi on n’avait absolument aucun contrôle ? Est-ce qu’il arrivait à comprendre ce que ça pouvait être que d’avoir peur de s’enflammer instantanément ou alors de disparaître ? Non, il n’y avait aucune chance. Mais alors comment voulait-il les aider ? C’était quand même la base… Sans comprendre ça, on pouvait difficilement donner des conseils ou des explications, et sans eux, pas d’aide… Voilà pourquoi la fondation existait. Parce que ni les parents, ni les médecins, ni les psys ne pouvaient aider de jeunes mutants. Les plus à même de le faire restaient les autres mutants, plus expérimentés.

C’est pour cela que Fillan attendait la réaction et la réponse de monsieur Way. Il imaginait déjà entendre une volée de répliques sur l’absence policière dans le quartier qui le protégeait en quelques sortes, voire sur tous autres détails qu’il avait pu laisser passer… Bien sûr, dans un monde normal, tout cela aurait pu être vrai. Mais dans le monde dans lequel ils vivaient, il y avait la police… Et il y avait l’Opération Apocalypto. Contre elle, Larry Way ne pouvait pas grand-chose, d’autant plus qu’il en ignorait jusqu’à l’existence réelle. Comme presque toute la population de cette ville et de ce pays d’ailleurs… Pourtant, la réponse qui survint fut d’une toute autre nature. Elle déstabilisa quelque peu Fillan qui s’était attendu à tout, sauf à cela. En effet, après un long silence de réflexion, monsieur Way reprit la parole d’une voix dénuée du moindre ton. Il affirma que s’il avait eu connaissance de l’existence de la fondation et surtout, que s’il avait eu la moindre confiance en eux, il aurait pu en parler à ses élèves. Et s’il l’avait fait, les élèves l’auraient sans aucun doute écouté… Alors sa grande question était, pourquoi devait-il le croire ?

La réponse à cette question était à la fois simple et compliquée. Simple, parce qu’elle pouvait se trouver dans tous les journaux, des les informations télévisées ou encore sur internet. En effet, la fondation devenait doucement un organisme de poids dans cette ville et personne ne pouvait l’interdire sans bafouer un très nombre de lois. De fait, l’aide aux mutants devenait toujours plus importante et efficace. Mais voilà, à bien y regarder dans cet appartement, on ne voyait ni télévision, ni ordinateur, ni même le moindre journal… Pas étonnant que ce monsieur Way n’ait jamais entendu parler d’eux… Il restait donc à essayer de le convaincre, sans lui mentir.


« Je vous répondrais sans vous mentir, monsieur Way. Aiderions-nous vos élèves ? Oui, c’est une évidence. La fondation est ouverte à tous les mutants qui demandent de l’aide, comme à ceux qui veulent simplement trouver un endroit pour se poser quelques temps. Nous ne refusons personne, comme nous ne refusons pas ceux qui veulent apporter leur aide. »

Fillan fit une petite pause dans son discours. Comme il le laissait entendre, la fondation était une association, pas une entreprise. Elle fonctionnait donc grâce aux aides qu’elles recevaient de ses donateurs ainsi que par les activités de ses bénévoles. De ce fait, tout le monde pouvait devenir bénévole, même si dans la réalité, une enquête discrète était menée pour être certains de ne pas recruter un fou furieux qui ne souhaitait qu’une chose, la mort des mutants. Ainsi, tout le monde pouvait apporter son aide, mutants comme humains… Et c’était aussi possible à monsieur Larry Way.

« Quant à savoir si nous en sommes capables, je vous dirais que nos actions jusqu’ici le montrent à mon avis suffisamment bien. D’une part, la fondation bénéficie de très nombreux dons qu’elle utilise afin d’offrir aux mutants un lieu d’accueil chaleureux et capable de combler toutes leurs attentes et tous leurs besoins. Il peut s’agir d’un lieu de repos, d’un lieu de rencontre, d’un lien d’enseignement ou de n’importe quel autre lieu souhaité par eux. Mais surtout, la fondation peut aider sur un tout autre plan, à savoir celui de ses relations. La persécution des mutants a toujours existé, mais c’est surtout ces dernières années qu’elle est devenue très forte… Ainsi, des mutants de l’âge de nos parents, voire même de nos grands-parents, ont réussi à grimper les échelons sociaux, occupant aujourd’hui des postes tels que ceux de chefs d’entreprises, de grands propriétaires, voire bien d’autres. Il ne faut pas non plus oublier les mutants qui ont pu hériter des richesses familiales. Parmi ces gens, nombreux sont donc ceux qui acceptent d’aider les mutants en finançant leurs études où en leur offrant une place dans leurs sociétés. Je ne vous dis pas que c’est le cas pour tous les mutants, parce que ce serait faux… Mais c’est toutefois le cas pour un très grand nombre de ceux qui viennent à la fondation plein d’espoirs. »

Fillan avait essayé d’en dire le plus possible sur la fondation sans pour autant être assommant. Il ne savait toutefois pas ce qu’en penserait Larry Way, ni même s’il allait le croire… Bien entendu, toutes ces hésitations semblaient particulièrement normales et il n’y avait pas vraiment de moyen de les effacer, sans toucher à sa mémoire… Mais ce n’était pas dans les habitudes de la fondation. Il devait exister un autre moyen.

« Je sais aussi que vous devez douter de nous et de ce que je vous dis. Toutefois, ces derniers temps, la fondation apparait à de nombreuses reprises dans les divers médias et vous pourrez donc vous renseigner à votre guise. Je tiens aussi à vous préciser que nous ne vous demandons pas d’abandonner vos élèves. Je pense d’ailleurs que ce serait une erreur… Toutefois, la fondation peut vous apporter de l’aide dans votre tâche, si vous le souhaitez. Vous êtes en droit de le refuser, mais prenez le temps d’y réfléchir. Peut-être même que vous pourriez venir à la fondation avec vos élèves, pour juger de tout cela par vous-mêmes. Qu’en dites-vous ? Ainsi, vous sauriez à quoi vous en tenir. Vous pourrez bien entendu continuer à donner vos cours à vos élèves, mais si vous le souhaitez, je pense que la fondation pourrait aussi vous rémunérer afin que vous apportiez votre aide à d’autres jeunes mutants. C’est à vous de voir tout cela et de décider ce que vous souhaitez faire. »

Mais il restait toutefois un détail à régler, et non des moindres. Celui-là même qui avait amené Fillan jusqu’ici.

« Et en ce qui concerne cette affaire de discrimination, je crois que nous nous sommes trompés à votre sujet. C’est peu, mais je vous prie d’accepter mes excuses, ainsi que celles de la fondation. »

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Le début des VRAIS ennuis. Vide
MessageSujet: Re: Le début des VRAIS ennuis. Le début des VRAIS ennuis. EmptyMer 2 Fév - 20:16

S'ils ne refusaient pas ceux qui voulaient apporter leur aide, ils devaient être sacrément idéalistes. Ou alors ils avaient un service spécial dans lequel parquer les bras cassés. Parce que, bonne volonté ou pas, aider n'était jamais aussi simple qu'on l'aurait voulu. Larry le savait, pour avoir vu les tentatives de B.A. de son frère se terminer invariablement en catastrophes. Avec de tels principes, ils risquaient de voir arriver des gens louches à la pelle, il pouvait le certifier. Lui même était presque tenté devant le discours de Davis par l'idée de se faire passer pour mutant dans le seul but de bénéficier de tels services. C'était impossible bien sûr, et absurde. Mais se sentir pris en charge par un groupe devait être agréable. Peut être que c'était ce dont les gosses avaient besoin. Et Davis affirmait qu'il était capables d'accomplir le miracle qui lui échappait, à lui, depuis le début. Ils avaient apparemment plus de moyens qu'il ne l'avait supposé, plus de partisans aussi probablement. Bien sûr ils ne pouvaient pas gérer tout le monde. Ils le reconnaissaient et c'était une preuve de sagesse. Mais s'ils acceptaient, s'ils promettaient de prendre les gosses en charge et de s'en occuper, il pourrait les laisser partir. C'était plus que tout ce qu'il avait pu envisager jusqu'alors.

Parce que, quoi qu'en dise Fillan, il n'était pour eux qu'un professeur. Et quand bien même cette association se proposerait de l'employer, c'était un marginal incapable d'assumer des responsabilités sur le long terme. Il n'avait pas envie de se débarrasser des gosses. Il avait le sentiment que ce serait un peu les abandonner que de les laisser aux bons soins d'Affection Lamba-chose, et ça lui filait le cafard. Mais il savait qu'il ne pouvait pas les garder égoïstement sous une aile protectrice de papier qui menaçait à tout moment de se froisser et de s'effondrer sous les coups répétés de la réalité. Il ne voulait pas de l'aide de la fondation. Il ne voulait de l'aide de personne. C'était pour les enfants qu'il acceptait, qu'il admettait en avoir la nécessité. Seulement risques de transition difficile ou pas, il valait mieux pour leur santé mentale qu'ils oublient ce professeur à moitié adolescent qui ne leur reprochait jamais rien sérieusement. Ils iraient à la fondation et tout irait mieux pour eux, voilà ce qu'il avait envie de se dire.

Mais il avait beaucoup de mal à s'en convaincre. En partie à cause de Davis, qui assurait que ce serait une erreur de le séparer des gamins. C'était à croire qu'il avait complètement oublié dans quel endroit il se trouvait. Comme s'il ne voyait plus les pièces vides, les matelas au sol et l'état général des lieux. Comme s'il ne réalisait pas, comme s'il refusait de reconnaître ce que pourtant il avait certainement noté dès le départ : cet endroit sentait la misère, et Larry le ressentait d'autant plus que son hôte semblait s'en être étrangement accommodé. Il ne devait pas. L'erreur, c'était de laisser les gamins ici, pas de leur offrir autre chose. L'erreur, c'était de confier à un fils d'aristocrates louche et sans doute mentalement atteint des enfants qui avaient déjà vu et vécu suffisamment le monde de la Marge pour toute leur vie. L'erreur, c'était de donner à un garçon comme Larry l'espoir d'une vie différente alors qu'il était incapable de vivre autrement. Il ne pouvait tout simplement pas s'intégrer au système, parce qu'il voyait partout le spectre de l'influence de sa famille, partout les mêmes jeux de pouvoirs et les mêmes sourires aimables, bienveillants ou juste faussement sincères. Partout régnaient la corruption, les alliances, et les mensonges. Partout, il croyait voir des disciples de sa famille, et il avait envie de les supplier de ne pas l'associer à tout ça, de le laisser vivre sa vie dans un monde de règles qu'il n'aurait pas à transgresser pour arriver à quelque chose. Il aurait voulu qu'ils lui laissent la seule illusion que le système était limpide. Mais ils ne le faisaient jamais. Il était toujours reconnu comme un des leurs, et on lui proposait toujours les alternatives. Les promotions arrangées, explicites ou implicites, les avantages et les gains de salaires. Contre autre chose, toujours. Ce pouvait être n'importe quoi, le principe restait le même. Il n'y avait pas moyen d'obtenir quoi que ce soit par son travail. Et à présent, on lui proposait un travail, un vrai. Dans un milieu où personne sans doute n'aurait l'idée de lui suggérer des ambitions carriéristes. Dans un domaine où peut être il aurait enfin l'impression de faire quelque chose de sa vie. Il ne tenait qu'à lui de laisser ces fantômes sur le bord du chemin.

Les excuses de Davis au nom de la Fondation le ramenèrent à l'instant présent. Il fallait qu'il le dise, et maintenant, sinon il allait renoncer ou bien les décevoir. Il fallait qu'il prenne une décision. Et cette fois ci, il devrait afficher ses choix. God, il n'en avait vraiment pas envie pourtant. C'était si simple d'être d'accord avec tout le monde, de savoir qu'on aurait la paix parce que tout le monde vous croyait du même côté. Il ne vivait plus à côté de voisins insupportables, mais il allait sans doute déménager de toutes façons. Dès l'instant ou la Fondation prenait ses élèves en charge, il ne serait plus nécessaire d'avoir un grand appartement. Non pas qu'il ne donnerait forcément plus cours mais ils auraient un autre endroit ou aller. Un autre endroit ou se retrouver et discuter. Un endroit où ils pourraient aussi agir pour leur avenir et plus seulement y songer. Dans ce cas là, lui, il pourrait vivre ailleurs. Mouais, il rêverait plus tard. Pour l'instant, il devait gérer ses maigres projets, et pour ça il allait falloir rappeler des choses dont il n'aimait pas parler.

- "J'accepte vos excuses concernant les menaces de procès et l'accusation de discrimination. Cependant, je préfèrerais que vous ne révisiez pas trop votre jugement, en tout cas pas pour le moment. Je suis un marginal, et vous disposez de gens compétents qui sauront cent fois mieux que moi s'occuper d'adolescents. Comprenez-moi bien : je n'essaie pas de fuir, j'énonce simplement des faits. Je ne suis pas en mesure pour l'instant de vous proposer un service qui vaille les vôtres, mais je peux faire l'effort de le devenir si vous me promettez que je pourrais travailler normalement, sans être mis en danger et sans embrouille administrative en vous rejoignant. Avec du travail, si vous avez besoin de moi je pourrais être pleinement apte à enseigner le niveau collège et lycée d'ici un mois. En attendant... je vous demanderais d'offrir à ceux de mes élèves qui en voudront ce que je ne peux pas leur apporter. De l'aide... et de l'espoir, surtout."

Il allait travailler pour eux. S'ils le souhaitaient. S'il ne fuyait pas une fois de plus. S'il arrivait à se défaire de son contrat de travail actuel, quoique ce ne soit pas le plus difficile. Il y avait peu de marge pour une démission sans frais, mais au pire il pouvait toujours faire chanter le patron. Avec toutes les méthodes déloyales que ce dernier utilisait, il ne serait pas bien difficile de trouver ce qu'on appelait un arrangement. C'était mesquin, il le savait. Et il avait conscience en agissant ainsi de suivre les traces desquelles il s'était résolument écarté en quittant les Way. Mais pour cette fois, il n'en avait rien à faire. Et ce serait peut être sa seule ocasion d'avoir un travail qui lui plairait. Un travail normal, sans tentatives de persuasions grossières. Qu'il estimait grossières, parce qu'ayant appris à les utiliser. Vraiment, ses parents avaient fait n'importe quoi avec leur fils aîné. Qu'ils préfèrent le second et décident de lui subordonner le premier, soit. Mais dans ce cas là, il ne fallait pas lui apprendre à commander tout exigeant de lui sa seule soumission à son frère ! Nobles crétins. Il ferait ses propres choix, cette fois ci. Pas les leurs, ni les opposés. Simplement les siens. Il restait quelques points pratiques à discuter, mais dans l'ensemble il avait maintenant une idée, floue certes, mais tout de même une idée de son avenir. Alors qu'importait que tout ça soit peut être un piège, que rien ne lui garantisse rien et qu'il risque le peu qu'il avait construit ? Il se sentait capable de se relever de tout, et il voulait essayer. Il voulait espérer, quitte à souffrir une chute douloureuse. Parce qu'il avait l'impression que jeu en valait la chandelle. Et parce qu'il craignait de passer à côté de quelque chose qui pouvait tout changer.

- " Je vais en parler aux élèves ce soir. Je veux leur laisser le temps de réfléchir, donc ne vous attendez à rien avant trois jours, ils ne viendront pas forcément tous de toutes façons. Quoi que vous décidiez me concernant, je voudrais - enfin, c'est leur choix bien sûr, mais s'ils acceptent je voudrais que quelqu'un prenne la peine de les faire réviser pendant un mois. Et.... hum ... Y aurait-il moyen de travailler anonymement ? J'ai déjà fait la connaissance d'un policier-soldat qui me trouve personnellement louche et je préfèrerais éviter de cumuler les signes distinctifs ..."


La sécurité avant toutes choses. Quoi, ses élèves n'étaient pas les seuls à mériter une vie tranquille ! Il espérait bien aussi y avoir droit, et cela passait par la discrétion la plus absolue. Si elle n'était pas disponible, tant pis : il se contenterait de négocier plus fermement son salaire. Il ne fallait pas qu'il recommence à fuir comme un dératé les prises de positions. Sinon, il allait reproduire la même chose et se retrouver dans un autre appartement délabré avec des gosses encore plus difficiles à gérer. Ou des adultes. Il ne s'était encore jamais retrouvé dans une maison de passe maintenant qu'il y pensait. Il n'avait pas subi d'humiliation grave pour le moment, et on lui donnait sur un plateau la possibilité de peut être les éviter à tout jamais. Il n'avait aucune raison d'être autre chose qu'enthousiaste, à part peut être la perspective de se faire virer sur un faux témoignage... Non, ils n'étaient pas comme ça. Il devait croire qu'ils n'étaient pas comme ça, sinon il ne pourrait pas faire de projets. Et il avait besoin de faire des projets.

Il aurait volontiers parlé de son éventuel déménagement, mais le représentant de la fondation devait déjà assimiler suffisamment d'information à cause de l'effet girouette. Si en plus Larry se faisait des films à voix haute, ça n'irait plus du tout.

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Fillan Davis

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MessageSujet: Re: Le début des VRAIS ennuis. Le début des VRAIS ennuis. EmptyLun 14 Fév - 19:23

Fillan était quand même relativement rassuré de voir que Larry Way acceptait ses excuses. En effet, il semblait maintenant comme évident qu’il était venu ici pour de mauvaises raisons, ce jeune professeur étant tout sauf un de ces humains qui haïssent les mutants et font tout pour le montrer. Au contraire, il avait donné de son temps, de sa personne et visiblement aussi de son argent pour aider comme il le pouvait de jeunes mutants, même si ça restait largement insuffisant et surtout plutôt risqué pour quelqu’un de son genre… Mais malgré tout, il avait réussi à gagner la confiance de ces jeunes et il ne devait donc pas les laisser tomber comme ça, en les renvoyant ailleurs. D’une part, parce que cela pouvait totalement les refermer et les priver de l’aide qui leur était proposée, d’autre part, parce qu’ils ne se sentiraient pas forcément à l’aise pour parler de leurs problèmes et de leurs questions à des inconnus, même s’ils étaient des mutants de leur génération.

« Je vous l’ai dit monsieur Way. Toute aide est la bienvenue et cela est aussi vrai pour la vôtre. Bien entendu, vous pouvez prendre le temps que vous souhaitez pour nous rejoindre. Cela permettra aussi de régler les détails administratifs en attendant. Je peux aussi vous certifier que vous ne serez pas mis en danger et que si vous deviez rencontrer des problèmes, la fondation se chargerait de les régler pour vous. La protection qu’elle accorde aux mutants est tout aussi valable pour ses collaborateurs humains. La fondation ne fait pas de discrimination. »

En effet, la fondation n’était pas du genre à laisser tomber ses bénévoles et ses employés. Son fondateur, Gregory Taylor disposait de suffisamment d’argent pour le permettre, sans oublier qu’il était un personnage de premier plan à Achaea, du genre de ceux qui voient leur nom dans deux ou trois journaux différents au moins quatre fois par semaine, sans compter les éditions spéciales ou les derniers potins. Ainsi donc, Larry Way n’avait pas de soucis à se faire. D’ailleurs, Fillan était un peu comme lui… Il ne travaillait pour la fondation que parce qu’il était certain de ne rien risquer. Après tout, il n’avait jamais été recensé comme mutant et pour le moment, il préférait éviter que ce jour-là arrive. Il n’allait donc pas prendre de risques inconsidérés et son interlocuteur pourrait se rassurer à ce sujet. Bien entendu, il restait toujours possible que les membres de l’Opération Apocalypto puissent les avoir à l’œil ou encore surveiller les allées et venues à la fondation, mais là, c’était quand même difficile de l’empêcher. Le seul moyen d’y échapper restait de dissimuler son visage ou tout simplement de ne plus se rendre à la fondation, ce que devait sans doute attendre l’agence gouvernementale. D’un autre côté, ces hommes en noir pouvaient aussi avoir d’autres chats à fouetter, étant donné qu’il y avait des hommes bien plus dangereux à surveiller que quelques militants aux bonnes intentions.

Mais ce problème, même s’il était de taille, n’était pas le plus important qu’ils avaient pour le moment. Ils devaient en effet régler les derniers détails de leur accord préalable, même si Fillan n’était pas le plus à même de le mener à terme. Après tout, il n’était qu’un bénévole comme un autre, et tout ce qu’il pouvait faire, c’était guider les gens susceptibles de les aider jusqu’à la fondation. Ensuite, c’était aux responsables de l’association de faire le nécessaire. Ainsi, pour l’heure, ils allaient peut-être accueillir de nouveaux jeunes en quête d’aide et éventuellement, un professeur. Mais les premiers ne viendraient que si le second les en convainquait et même là, ça ne serait pas gagné.


« Je comprends que vos élèves puissent être réticents à nous rejoindre et je ne serais pas surpris qu’aucun d’eux ne vienne. Mais si seulement ils entendaient parler de nous, ce serait déjà un grand pas de fait. Au niveau de leurs révisions, nous pourrons toujours nous arranger avec eux pour suivre vos directives, ne vous inquiétez pas. La fondation ne dispose pas encore de toute l’aide nécessaire à ce sujet, mais nous verrons ce que nous pouvons faire. Concernant le travail anonyme, je pense que cela ne pose pas réellement de problème. Comme je vous l’ai dit, la fondation ne tient pas à créer d’ennuis à ceux qui lui apportent leur aide, sans oublier que la police ne peut rien faire contre nous, la fondation étant totalement légale et dans son bon droit. Et nos avocats se font un plaisir de traquer les tentatives d’intimidation ou autres formes de répression. »

Toutefois, cette histoire de policier-soldat dérangeait assez Fillan… En effet, ce type d’individu ne lui était pas étranger. La désignation précisait bien policier-soldat. Ce n’était donc pas réellement un agent de police. Il l’avait sans doute été, mais il pouvait aussi être un peu plus… Une sorte de soldat ou de milicien par exemple, un excité de la gâchette en tous les cas. Et cela semblait réellement désigner un des agents de cette organisation secrète anti-mutants dont tous les Genesys avaient entendu parler, l’Opération Apocalypto. D’ailleurs, à bien y penser, c’était plutôt mauvais signe ça… Est-ce que ça voulait dire que Larry Way était soupçonné de quelque chose ? L’avaient-ils à l’œil ? Si oui, qu’en était-il de ses pauvres élèves ? Risquaient-ils leur vie à revenir chez lui ? Peut-être que finalement, cette proposition de rejoindre la fondation était la bienvenue. De cette manière, ils seraient tous à l’abri des agissements de l’Opération, plus ou moins, en tous les cas. Mais partir sur cette note interrogative pouvait le perturber pendant quelques temps. Fillan se devait d’en savoir un peu plus sur cet homme.

« Ce policier-soldat… Vous savez de qui il s’agit ? Je veux dire, vous êtes certains qu’il s’agissait bien d’un policier ? Peut-être avez-vous pu apprendre son nom… Si je vous demande cela, c’est que nous avons malheureusement des raisons de redouter les agissements de certains policiers, voire même de certains militaires… Voyez-vous, la discrimination n’est pas seulement verbale… Il y a des hommes – et aussi des femmes – qui s’en prennent physiquement à de jeunes mutants, comme si c’était un jeu… Une sorte de sport cruel. Des rumeurs circulent à ce sujet dans les rues. Certaines, les plus folles, sont totalement erronées, mais d’autres ne font que dire la vérité. Il serait donc bien de s’assurer que ce policier ne présente pas une profonde menace… On est en droit de se poser la question, sachant que vous accueillez fréquemment de jeunes mutants chez vous… »

Il ne faisait aucun doute que cet homme était un agent d’Apocalypto et il restait possible qu’il soit en train de mener une enquête. Bien sûr, il pouvait aussi s’agir d’un simple hasard, qu’ils se soient ainsi rencontrés tous les deux… Mais il y a des moments où il faut faire attention au hasard fortuit et pousser un peu plus loin les recherches. En apprendre plus sur ce soi-disant soldat pouvait permettre d’éviter soigneusement de lourds problèmes dans l’avenir. Et attirer le regard d’Apocalypto était la dernière des choses que désirait la fondation Afflictis Lentae, et avec elle l’Opération Genesys.

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MessageSujet: Re: Le début des VRAIS ennuis. Le début des VRAIS ennuis. EmptyMar 1 Mar - 0:37

Larry était en train d'envisager des négociations de salaire en deux mois quand son attention se porta sur un autre aspect de son peut être futur travail. Il aurait bien voulu continuer à ne s'inquiéter que de la façon dont il obtiendrait ce qu'il voulait, mais sa sécurité s'imposait comme priorité absolue. Or, on lui parlait de protection. Bien sûr, il savait qu'on s'en prenait parfois physiquement aux mutants, et qu'il valait mieux dans certains endroits éviter de prendre leur parti, mais il ne pensait pas qu'être militant puisse le mettre réellement en danger. Quelque part, l'idée de bénéficier d'une certaine protection l'amusait, et le rassurait aussi. Rien ne les forçait à fournir une telle aide. Seulement d'un autre côté, il aurait voulu... il ne savait pas exactement ce qu'il aurait voulu, mais en tout cas il n'avait jamais eu l'intention de se mettre en danger et à présent il réalisait que c'était exactement ce qu'il était en train de faire. Il se jetait dans le canon de l'arme à feu, c'était limpide. Pire, il n'avait aucune envie de dévier sa trajectoire. C'était contre tout instinct de survie, mais il avait envie d'essayer. Après tout, il avait déjà envisagé de se remettre au chantage juste pour qu'on fiche la paix aux gosses, et c'était une des pires choses qu'il puisse envisager tant cet univers le mettais mal à l'aise. Il vivait de façon marginale, laissant sa porte ouverte à tout le monde, détraqués compris, alors il pouvait bien prendre quelques risques de plus. Ce n'était pas comme s'il craignait réellement qu'on veuille le torturer. D'ailleurs, en choisissant son train de vie, il avait plus ou moins implicitement accepté qu'il pouvait lui arriver n'importe quoi, et qu'il accueillerait aimablement toute personne qui ne sonnait pas quelles que soient ses intentions. Ce n'était pas parce qu'il était peut être sur le point de changer son mode de vie qu'il allait renoncer à sa règle de la Politesse Toute-Puissante et à celle du Relativisme avancé en circonstances graves ou très graves (niveau professionnel, manuel offert en échange d'une promesse signée d'application du contenu). Le manuel de relativisme avancé en circonstances fatales n'existait pas encore, mais il se l'offrait virtuellement pour le symbole. Cette réflexion menée à son terme, ses pensées se retournèrent vers la motivation ultime : le salaire et comment le négocier.

Il dut cependant laisser une fois encore ses considérations matérielles au placard (celui dans lequel on planque ses amants, ses objets de valeur et les tableaux laids que d'honorables amis ont eu le mauvais goût d'offrir à Noël) lorsque Davis lui fit remarquer, et à raison hélas, que ses élèves ne se laisseraient sans doute pas convaincre si facilement que ça. En effet, contrairement à lui, les gamins n'étaient pas des girouettes imprudentes et irresponsables. De plus, ils étaient suffisamment critiques vis-à-vis de lui pour se méfier de sa bonne volonté plus encore que de ses intentions cachées. En bref, ils risquaient de paniquer s'il leur annonçait de but en blanc qu'il leur avait enfin trouvé l'école pour mutants de leurs rêves élucubrations concernant le devenir de l'estimable professeur Way. Finalement, deux mois ne seraient pas de trop pour à la fois quitter son travail, convaincre ses élèves tout en poursuivant ses leçons et se remettre à niveau concernant l'enseignement. Enseignement qui, loué soit le lapin de Pâques, serait anonyme. Une nouvelle d'autant plus appréciée qu'on était quand même en train de lui parler d'intimidation et de répression. Or, si le premier mot était du vocabulaire courant pour désigner les méthodes amateur de groupes d'attardés juvéniles, le second impliquait une organisation disciplinée, sûre de son bon droit, efficace et armée. Il bénéficiait d'un libre accès aux services des avocats de la fondation, soit. Mais encore fallait-il qu'il ait l'occasion de réclamer cette aide, ce dont il n'était absolument pas certain. Dans son esprit, le mot "répression" se traduisait par "expédition punitive" suivie de "plainte conte X" et de "affaire classée". Il allait morfler et serait peut être indemnisé à hauteur des coups et blessures reçus, à la condition qu'elles ne soient pas mortelles auquel cas il pourrirai dans son salon et il vaudrait mieux à ce moment là que les gamins suivent leurs cours ailleurs parce que franchement il y avait plus choupi que de tomber par hasard sur le cadavre de son prof en train de se faire manger par les mouches et que ce serait autrement plus traumatisant et culpabilisant que recevoir les mots doux d'adolescents humains, haineux et mentalement déficients.

Il aurait pu continuer à noircir le tableau si sa mémoire n'avait pas été sollicitée, mettant un terme à l'un de ses délires pessimistes les plus glauques. Il fallait qu'il se souvienne du sermonneur. Imaginer l'agent Bonnehumeur s'en prenant à des enfants lui paraissait un peu excessif, il ne pensait pas que cet homme, si ignoble soit-il, agirait violemment contre des innocents. Parce que, quelque part, il lui avait reconnu la valeur de l'autorité. Alors, si à présent cet homme apparaissait comme un assassin, il se sentirait coupable. Coupable de s'être excusé devant lui, quand bien même il y aurait été plus ou moins contraint. Coupable de l'avoir considéré comme quelqu'un de respectable, quand bien même il ne lui aurait quasiment pas manifesté de respect. Coupable de ne pas avoir relevé cette façon qu'il avait de lui demander si les anti-mutants ne l'aimaient pas, comme pour chercher une raison de le coffrer. Coupable de ne pas lui avoir tenu tête jusqu'au bout, d'avoir cédé à la crainte et mis sa fierté en sourdine. Non, il ne voulait pas imaginer ça. Il savait que c'était un jeu, pour certains, de tirer sur des gosses en sachant que personne ne pourrait jamais les inculper pour ces crimes. Il savait que beaucoup de gens considéraient les enfants mutants comme de la vermine qu'il était nécessaire d'éradiquer. Il le savait parce qu'il avait connu de tels gens. Il avait même sympathisé avec certains d'entre eux, pour avoir la paix, à l'époque ou il vivait encore parmi ces classes moyennes si sûres d'elles et de leur bon droit, si arrogantes et si odieuses vis-à-vis de leurs semblables moins bien lotis. Mais, hormis ce couple qui tirait depuis leur fenêtre sur les gamins qui n'étaient pas du quartier, il n'avait jamais eu affaire à des gens suffisamment cruels pour réellement traquer les mutants. Les avis qu'il entendait était surtout fatalistes, c'était une honte certes, mais on ne pouvait tout de même pas tuer ces malheureux animaux. Tels étaient les opinions de ses braves concitoyens. Et il avait du mal à admettre qu'elles avaient changé. Radicalement changé. L'opinion publique ne se plaignait plus, elle réagissait. Elle vidait son chargeur. Elle tuait. Et peut-être que l'opinion publique avec le visage de l'agent Winchester.

- "Son nom. Oui je m'en souviens. Je suis l'agent Winchester, m'a-t-il dit. Il m'a surveillé un moment sans aucune discrétion et s'est mis à me faire la morale sur tout ce qui lui passait par la tête. J'aurais pu l'ignorer mais j'étais un peu... déprimé je dois dire, et je l'ai provoqué. Assez fortement. Je l'ai dragué aussi mais il ne s'en est pas rendu compte, ou alors il a préféré passer outre. En tout cas, il est plus psychorigide que le pape et ne semble pas beaucoup apprécier ce qui sort de la norme. Comme il portait un uniforme bizarre je lui ai demandé son métier : il appartient à une équipe à cheval entre la police et l'armée, qui ne devait pas m'intéresser le moins du monde et était assez compliquée. "

Il avait singé le ton malaimable de l'individu pour reprendre ses propos sans la moindre hésitation. En revanche, il hésita un peu entre la notion de déprime et celle d'immaturité chronique teintée de masochisme et de mauvaise éducation. Pour finalement choisir celle, plus digne, de déprime. Tout le monde pouvait se trouver un jour dans un état lamentable au point de se montrer insupportable pour son entourage, non ? Ce n'était même pas vraiment un mensonge puisqu'il avait effectivement le moral à zéro la veille. Il commençait juste à se détendre quand l'autre donneur de leçon était arrivé, avec son portefeuille et tout la mauvaise volonté du monde. Il avait besoin de cette pause régulière pour relâcher un peu la tension qui pesait sur lui depuis qu'il donnait ces cours du soir. Et Winchester avait démoli son temps de repos. Cela ne justifiait rien, il le savait. Il ne cherchait pas à se donner raison, seulement à s'expliquer pour lui même comment il en était arrivé à se conduire comme le sale gosse qu'il avait du autrefois surveiller. Comment il était devenu un aimant à ennuis aussi efficace que son frère. Quelque part, mettre des mots et des causes sur ce qui s'était passé lui permettait de faire un trait dessus, de se dire que cela n'arriverait plus jamais. C'était le Yin dans le Yang ou l'inverse car il ne se souvenait jamais lequel des deux représentait le principe positif. Yin ou Yang, cette part positive était infime puisqu'elle ne tenait qu'à sa compréhension des évènements. Et à l'uniforme, aussi. Après tout c'était un bel uniforme. Effrayant mais certainement pas laid. Il n'aurait sans doute vu aucun inconvénient à la porter s'il avait été bête et discipliné. Il aurait aussi fallu qu'il soit plus respectueux. Mais le plus gros obstacle à une éventualité déjà bien absurde, c'était Winchester. Il ne voulait pas d'un tel collègue, c'était définitif.

- " En bref, j'avais pas le profil pour me faire engager et tout intérêt à reporter mon attention sur autre chose parce que le sujet était sensible. Je me serais bien porté volontaire pour rejoindre la troupe et vous donner de plus amples informations si cet individu ne m'étais pas purement et simplement insupportable. Mais de toutes façons je ferais un bien piètre informateur, et un très mauvais soldat puisque je suis infichu de tirer sur autre chose que moi même. "


Pour le coup, il ne disait que la vérité et rien que la vérité. Il ne levait pas la main droite et ne le jurait pas mais le cœur y était. Sérieusement, cette façon de lui demander des précisions lui faisait penser à une guerre d'espionnage et il n'avait aucun mal à s'imaginer infiltrer une organisation suspecte... pour finalement s'enfuir en découvrant que Winnie en faisait partie. Ou pire : être incapable de s'enfuir en courant les bras en l'air, et devoir le supporter pendant de longs mois avant qu'on ne le sauve de ce guêpier suite à un incident dans lequel il aurait vidé son chargeur dans sa main droite. Bobo. Rien que d'y penser, il avait mal. Mais qu'est-ce qui lui avait pris aussi d'imaginer un scénario aussi ridiculement aberrant ? Il y avait plus important tout de même, et les informations qui lui étaient demandées avaient une réelle importance. Parce que Winnie n'avait rien d'une peluche sympathique et qu'il n'était sûrement pas armé pour rien. Parce qu'à présent il l'imaginait sans peine tirer sur les gamins. Parce qu'il ne voulait pas que ça arrive, il avait dit la vérité, en espérant que Davis aurait une solution. Même bancale. Même risquée, tant que c'était lui et personne d'autre qui était mis en danger.

- " Je ne sais pas si je bénéficie encore de son attention zélée, mais je n'ai de toutes façons pas pour habitude d'afficher mes opinions, d'où l'anonymat. Autant que possible, je veux éviter de me faire des ennemis. Si ce n'est pas possible... j'aviserai. Dans tous les cas, je vous enverrai la liste des compétences que je peux mettre à votre disposition dans deux mois, assortie d'un prototype de contrat de travail qui vous indiquera notamment jusqu'à quelle heure de la nuit vous pouvez m'appeler avec et sans urgence."

Il changeait décidément beaucoup trop vite. Un prototype de contrat de travail, franchement. C'était à l'employeur de réaliser de tels document. Cette activité, pour les employés, ne servait qu'à éviter l'exploitation : lui, il allait leur proposer l'exploitation modérée qu'il pouvait supporter à long terme sans se plaindre. Au lieu de rédiger des exigences culottées en matière de salaire et d'horaires de travail, il s'amusait à promettre un document qu'il n'était pas obligé de fournir et qui fixait les contraintes de l'employé. Certes, cela fixait aussi celles de l'employeur mais il n'envisageait pas vraiment d'arnaquer qui que ce soit. C'était du travail gratuit, en somme. Lui qui mettait un point d'honneur à se faire payer les heures supplémentaires. D'une certaine façon, c'était le signe qu'il appréciait le travail en question et donc la marque d'une implication qu'il n'avait jamais eue que scolairement à ce jour. Pour une fois, il s'intéressait à ce qu'il faisait. Et ça ne lui aurait pas déplu, si ce travail ne naissait pas d'une situation aussi grave que dangereuse. Il avait un peu honte de se donner de l'importance sur le dos d'un réel danger, mais le danger en lui même le grisait si bien qu'il en oubliait d'être méfiant.

C'était une sorte d'aventure, et il était dans le bon camp. Que demander de plus ?

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Fillan Davis

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Le début des VRAIS ennuis. Vide
MessageSujet: Re: Le début des VRAIS ennuis. Le début des VRAIS ennuis. EmptyMer 20 Avr - 15:10

Fillan était plutôt étonné de la tournure que les événements avaient prise. Alors qu’il était venu dans ce quartier plutôt mal famé pour des histoires de discrimination à l’encontre de jeunes mutants, il allait finalement en repartir en ayant recruté un nouveau professeur et éventuellement quelques nouveaux mutants à aider. Dans un sens, il ne s’en sortait pas si mal. C’était même tout le contraire. Du moins en théorie, parce que ce monsieur Larry Way venait quand même de lui révéler une information troublante : la présence dans sa vie d’un policier-soldat… Ce pouvait être tout autre chose, mais il y avait aussi de très gros risques que ce soit un agent de l’Opération Apocalypto. Et ça, c’était quelque chose à éviter à tout prix. Fillan nota mentalement le nom de Winchester. C’était peu pour faire des recherches, mais ça pouvait quand même servir un jour ou l’autre. Il nota aussi que ce monsieur Way avouait avoir dragué l’agent Winchester… Et ce Winchester était visiblement bel et bien un homme. Alors… Larry Way était-il gay, lui-aussi ? C’était une nouvelle qui enchantait, dans une certaine mesure, Fillan. Si monsieur Way était gay, il savait ce que c’était que d’être différent et par conséquent, il apparaissait comme évident que ça avait été une erreur regrettable que de le traiter comme une personne intolérante. Mais bon, c’était passé maintenant. Par contre, la référence à cette équipe à cheval entre la police et l’armée semblait clairement faire référence à Apocalypto. Ils avaient donc enfin un nom ! Winchester, policier et militaire, membre d’Apocalypto. De quoi faire des recherches préparatoires.

Fillan fut même surpris par la suite des propos tenus par Larry Way. Il s’excusait de ne pas pouvoir se faire engager par eux pour informer l’Afflictis des agissements d’Apocalypto !? Etait-il vraiment sérieux là ? Il devait sans doute avoir vu un peu trop de films d’espionnage… Fillan doutait en effet que ça soit si facile d’entrer dans l’Opération et surtout d’en sortir des informations. Mais bon, de toute façon, ce n’était quand même pas une chose que Genesys allait exiger de lui, bien au contraire.


« Monsieur Way, ne vous inquiétez pas. La fondation sait que ce n’est pas évident de trouver des personnes qui acceptent bien de nous aider. Je ne vous cacherais pas que la plupart d’entre elles est de nature mutante… Cela dit, il y a aussi des humains qui soutiennent notre cause. Quoi qu’il en soit, il est nécessaire de protéger l’anonymat de toutes ces personnes. Après tout, tous les mutants ne sont pas connus des autorités et mieux vaut donc taire leur nature afin d’éviter qu’ils ne se fassent recenser et pucer comme de vulgaires animaux… » Fillan était d’ailleurs dans ce cas-là. Il était un mutant non connu et non recensé par les autorités. Il préférait d’ailleurs rester caché quelques temps encore, au moins jusqu’à être capable d’utiliser son pouvoir en toute liberté afin de se défendre au mieux. Il en revint aux propos de monsieur Way. Ce denier parlait de contrats et autres dispositions prises… Fillan voulait bien lui dire que tout se passerait sans problème, mais il n’en savait rien. Après tout, il n’était qu’un petit membre bénévole, pas l’un des dirigeants de la fondation. Et au final, c’était quand même eux qui statuaient sur tout. Après, il était vrai qu’ils n’allaient pas non plus refuser l’aide volontaire d’une personne aux compétences avérées. « Concernant vos dispositions, je pense en effet que ce que vous proposez est la meilleure solution. Je pense aussi que vous recevrez une réponse très rapidement. Les dirigeants de la fondation prennent toutes ces histoires très au sérieux. »

Fillan réfléchit encore un petit peu à cette situation et finit par en conclure qu’il n’avait plus rien à ajouter. Après tout, l’avenir de monsieur Way se trouvait entre les mains des dirigeants de la fondation et lui-même n’y pouvait rien. Quant aux raisons de sa venue ici, elles n’avaient plus de raison d’être. Il n’y avait donc rien à ajouter et comme il ne pouvait pas s’installer dans un fauteuil moelleux pour déguster un bon cru devant un écran LCD, il ne lui restait plus qu’à partir. Mais avant de le faire, Fillan chercha un petit papier dans une de ses poches et il le tendit à Larry Way. « Voici la carte de la fondation, histoire que vous disposiez de nos coordonnées. Vous y trouverez aussi notre adresse internet, dans le cas où vous souhaitez vous renseigner davantage sur nous. J’ajouterais aussi que vous trouverez au dos mon propre numéro personnel. Je suis tout à fait prêt à répondre à vos questions, si vous en avez d’autres qui viennent à votre esprit. Puis, n’hésitez pas non plus à me contacter pour d’autres raisons, si jamais. Je pense être moins rabat-joie que ce Winchester dont vous parliez tout à l’heure. » Non, ce n’était ni une invitation, ni de la drague. Juste une phrase qui voulait signifier que ce Way pouvait avoir un peu de compagnie s’il en avait et quelque chose de mieux qu’un agent Apocalypto. Mais c’était à lui de voir ce qu’il voulait en faire. « Bien, je pense que nous avons fait le tour de la question. Je vais donc vous laisser. Monsieur Way, ce fut un plaisir de vous rencontrer malgré les raisons premières de ma venue. Je vous prie encore une fois de m’en excuser. Au plaisir de vous revoir rapidement. » Fillan serra alors la main de Larry Way et se dirigea vers l’entrée de l’appartement dans le but de le quitter pour retourner à la fondation.

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