- Ces écrits anonymes semblent dater de la période de Platon. On peut d'abord observer, au niveau du thème abordé...
Le cours défilait, informant un auditoire plus ou moins passionné des opinions et idées d'un ancêtre inconnu. Rachel, une fois n'est pas coutume, avait complètement décroché et n'écoutait plus le maître de conférence depuis déjà dix bonnes minutes. Obéissant et entraîné à prendre des notes, son style continuait de recouvrir le papier d'une écriture fine et serrée, dans un style purement sténographique, alors que la propriétaire était plongée dans des pensées à des années-lumières du cours de littérature antique.
Cela faisait déjà quelques temps qu'on lui avait implanté la fameuse « puce à mutants », qui avait fait coulé tant d'encre et provoqué tant de débats et de rébellions. Rachel faisait parti des rares à avoir accepté sans rechigner de porter cette stigmate, qui lui donnait un point commun avec les animaux de compagnie modernes. Elle pouvait se reconnaître dans l'appellation, quelque peu ironique, de « mutants pacifistes », ce qui en gros ne faisaient pas de vagues et supportaient les réformes et lois avec une docilité qui révoltait souvent leurs confrères mutés. Sur le coup, cela lui avait paru la meilleure chose à faire, montrer que tous ceux de son espèce n'étaient pas des brutes hostiles et qu'ils pouvaient se plier aux lois et ne pas faire preuve de violence. Mais plus elle y réfléchissait, plus la puce lui faisait horreur. On l'avait marquée comme du bétail, d'une marque invisible certes, mais aussi douloureuse pour l'âme que du fer rouge, les condamnant à oublier tout espoir d'une vie normale, du moins aussi normale que possible quand on possède des capacités plus ou moins extraordinaires ou handicapantes. La prochaine étape sera-t-elle le numéro tatoué sur l'avant-bras et le camp de concentration ? Au vu des récits qu'elle avait entendu d'échappés des bases d'Apocalypto, on en était plus vraiment loin.
Rachel fit un effort pour revenir dans le présent, s'arrachant à ses réflexions moroses pour réaliser brusquement qu'elle avait loupé un bon quart d'heure de cours et qu'elle ne savait pas du tout où le professeur en était à présent. Elle avait pris des notes sans vraiment sans rendre compte et reprendre le fil était suffisamment compliqué pour la forcer à oublier puces et mutants.
Lorsque l'heure prit fin, une dizaine de minutes plus tard, les dernières lignes de cours ressemblaient à un jeu de piste torché à la va-vite, et elle rangea ses affaires en songeant qu'elle serait bonne pour relire et recopier toute la fin de l'explication de ce texte. Cela ne lui ressemblait pas d'être aussi distraite en cours ; il fallait qu'elle se ressaisisse. De toute façon, broyer du noir sur le sujet n'aiderait en rien, elle ne pouvait pas enlever la puce à moins de se charcuter tout l'avant-bras et elle n'avait plus qu'à essayer de vivre avec en évitant ses collègues mutants afin de ne pas représenter un quelconque risque pour eux. Si elle avait choisi d'être pucée, c'était pour pouvoir continuer ses études et avoir droit à un travail important. Ne pas écouter en cours était donc idiot et rendait son choix vide de sens.
Il était à peine quinze heures et Rachel avait terminé les cours pour la journée. Rentrer tout de suite au Powerhaus ne lui disait trop rien, elle devrait aider sa mère à tenir le bar et n'aurait sans doute pas le temps de travailler. Autant aller à la bibliothèque pour étudier une ou deux heures avant, au moins elle serait au calme. Le problème avec le Powerhaus, c'est que « calme » n'était pas tellement une bonne définition de l'endroit. Il y avait une source infinie de distractions, entre les visiteurs du bar, sa mère ou Allan, sans compter son ordinateur tentateur. A la bibliothèque, la seule distraction était de regarder passer les gens, et Rachel s'en lassait très vite. Le silence quasi religieux qui régnait sur les lieux aidait à la concentration, de même que tous les étudiants bossant avec acharnement autour d'elle. Sa décision prise, la mutante chargea son sac sur son épaule et quitta le campus.
Environ un quart d'heure plus tard, elle grimpait les marches menant à l'imposant et ancien bâtiment qui écrasait les badauds de toute son austère connaissance. Rachel appréciait l'architecture vieillotte qui donnait un certain cachet, encore plus le fait que l'endroit n'était pas surveillé et que personne n'irait l'ennuyer sur « mutant ou pas » si elle désirait rentrer. Il y avait bien le détecteur de métaux, corvée rapidement torchée car elle avait l'habitude de s'y plier.
Une fois à l'intérieur, elle gagna l'une des salles qui comportait plusieurs séries de tables entre les rayonnages pour ceux qui désiraient travailler. Malgré les immenses fenêtres bordant la pièce, le ciel gris sombre avait obligé les immenses lustres à être allumés, et l'ambiance globale donnait l'impression que la nuit allait bientôt tomber malgré l'heure. Il n'y avait pas grand-monde et Rachel n'eut aucun mal à trouver un coin isolé sans personne autour pour s'installer au calme. Elle étala ses affaires autour d'elle, aimant bien prendre toute la place disponible, sortit un imposant trieur d'où elle tira son récent cours de lettres antiques et entreprit de le relire et de le corriger. Mais rapidement ses réflexions sur la puce la rattrapèrent et elle se retrouva une fois de plus à broyer du noir sur le sujet. Ses inquiétudes à propos du Powerhaus et des risques qu'elle faisait courir à sa famille autant qu'aux réfugiés revinrent au galop et collèrent à son esprit sans qu'elle puisse s'en débarrasser. La seule vraie solution serait de partir, mais rien que d'y penser cela lui crevait le coeur. Alors que faire ? Neutraliser la puce, l'enlever ? Est-ce seulement possible ? Elle se rendit compte qu'elle ne savait presque rien du maudit objet qui squattait ses pensées depuis si longtemps.
Elle repoussa brusquement son cours, faisait presque sursauter un jeune homme se trouvant à quelques chaises d'elle. Il lui jeta un regard noir auquel elle ne prêta aucune attention. Elle se leva résolument et traversa la salle à grands pas, décidée à faire le tour du sujet tant qu'elle était dans un endroit capable de fournir quelques informations à son esprit tourmenté. Impossible de travailler de toute façon, elle était trop agitée pour ça. Peut-être que cela ne ferait que soulever d'autres interrogations, mais elle prenait le risque, elle était trop bonne à rien pour tenter de se concentrer envers et contre tout sur les dissertations du philosophe inconnu.
Rachel alla s'installer à un ordinateur de recherche et ouvrit l'index virtuel de la bibliothèque. Après quelques secondes de réflexion, elle tapa « puce, mutant », dans le moteur de recherche et patienta le temps que la machine lui sorte une liste d'ouvrages sur le sujet. Elle arrêta son choix sur un livre qui lui parut intéressant : « Les mutants pucés : une réalité sociale et scientifique. » Elle n'était pas certaine qu'il lui apporte les réponses qu'elle espérait, mais au moins cela valait le coup d'essayer.
Le livre étant récent, il se trouvait dans le rayon des nouveautés, à l'entrée de la bibliothèque. Étant bien mis en valeur, Rachel n'eut guère de mal à le trouver. Mais au moment où elle s'empara de l'ouvrage, quelqu'un fit de même, geste qui la fit sursauter. En retirant brusquement sa main, elle griffa légèrement le bras de la femme ; complètement navrée, elle rougit violemment et se mit à bafouiller des excuses.
- Je suis vraiment désolée, je vous prie de m'excuser ! J'espère que je ne vous ais pas fait mal !
Elle espérait aussi que la femme n'allait pas lui chercher des crosses, elle n'avait vraiment pas la forme de supporter une engueulade par une étrangère. En plus, il allait falloir décider de qui prendrait le livre. Rachel n'avait guère envie de laisser ses réponses potentielles lui filer sous le nez, mais elle ne livrerait certainement pas bataille pour un bouquin.
◊ Ella Parker ◊
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« Je ne vois rien sur ton visage, Ella. Mets-y un peu du tien ! Tu ne fais pas assez d’effort, ma belle ! »
Mais malgré les encouragements incessants du photographe, la belle top-modèle italienne n’arrivait pas à chasser les mauvaises pensées de sa tête. Ces mauvaises pensées qui l’empêchait de travailler normalement et qui hébergeait le fin fond de sa tête depuis déjà des lustres. Elles quittaient celle-ci de temps en temps, mais revenaient dès qu’elles en avaient l’occasion. En gros, Ella était très loin de s’être débarrassé de ces mauvaises réflexions. Des réflexions sur son statut de mutante. Son statut de mutante pacifiste, plus précisément. Car oui, il fallait y allez avoir toute la précision possible car ce n’est pas les petits détails qui manquaient. Et oui, en gros, la demoiselle ne faisait que penser à son statut de mutante. Mutante pacifiste, précisément. Et bien évidemment, toutes les petites choses qui en découlaient, telles la puce, ses intentions, les agents, les contrôles fréquents de la puce. Bref, c’était un réel enfer, un terrible bazar dans sa tête. Elle ne faisait qu’y penser, et à première vu, ça ne faisait que lui nuire. Elle n’arrivait plus à se concentrer sur ce qu’elle faisait, et qui sait, peut-être cela la mènerait à sa propre perte ? Perdre son emploie était bien la dernière chose qu’elle souhaitait. Aussi égoïste que cela pourrait vous paraître, la belle italienne s’était faîte idée à sa vie de luxe ; l’argent ne coulait pas à flots, mais elle pouvait facilement se vanter de ce qu’elle possédait, et son métier lui apportait bien des avantages par rapport à sa vie sexuelle. Bref, c’était une chose à laquelle elle tenait. Peut-être plus hypocritement qu’autre chose, car, elle ne glorifiait pas réellement le métier en question, mais plutôt ce qu’il entraînait. Car, oui, avouons-le, qui aimait tant se faire maquiller à en presque en porter un masque, à se « dénuder » à moitié pour faire des photos – dîtes ‘plus’ intéressantes – et parfois même marcher sur une longue passerelle ? On pouvait apprécier cela de temps en temps à cause de la gloire que ça pouvait nous apporter, mais on s’en lassait très vite. Et les seules choses qui nous intéressaient c’étaient les avantages qui en découlaient.
Mais passons. La belle et sulfureuse top-modèle soupira presque sensuellement – comme si tout devenait mécanique à force de se prêter au jeu. Elle roula les yeux, se disant qu’elle devait chasser ses idées nuisantes de sa tête et se remettre à faire quelques efforts si elle tenait à finir ce fichue ‘photoshoot’. La belle demoiselle y mit alors du sien et la séance se passa assez rapidement. Le photographe fut rapidement satisfait du résultat, et une fois qu’il lui ait dit d’un approbatif qu’elle pouvait partir, elle enfila une robe de chambre et quitta rapidement la salle de studio. L’ambiance, l’air, tout ça, ça l’étouffait. La belle soupira donc de nouveau alors qu’elle commençait à se changer. Elle enfila un long jean ‘skinny’ et un simple haut avec un simple et très léger décolleté. Elle laissa ses cheveux tels qu’ils étaient coiffés, car c’était loin d’être moche de la sorte. La belle sortit alors de l’agence de mannequinat et regarda alors les gens passés devant elle.
La demoiselle ne bougeait pas, comme frappé par un éclair. Des réflexions se faisaient encore dans sa tête, et elle regardait ses gens, et se disait qu’il était possible que le un dixième de ceux-ci soient des mutants, et que pourtant, elle n’avait aucun moyen de le savoir. C’était effrayant, traumatisant, aux limites du glauque pour elle. Et oui, tant d’émotions, seulement pour « ça ». Mais, ce n’était pas nouveau ; la belle blonde avait toujours été une grande sentimentale. Peu importe, elle se fit rapidement bousculée par des gens alors qu’elle se tenait droite dans la foule de gens qui passaient. Ella bougea rapidement du tas, s’excusant pour se frayer un chemin. Une fois dans la rue, elle demanda – mécaniquement car très inconsciemment – un taxi. Alors qu’elle entrait dedans, tout lui revint à la tête. Qu’est-ce qu’elle venait de faire ? Pourquoi avoir demandé un taxi alors qu’elle avait sa propre bagnole qu’elle pouvait conduire ? Et puis, où voulait-elle allez d’abord ? ! Tant de questions qui comme les autres allaient devoir attendre car le chauffeur de taxi sembla s’impatienter.
« Mademoiselle ?! Mademoiselllleeeee ?! Eh! Où voudriez-vous allez ?! » Ella leva les yeux doucement, comme un enfant grondé, puis dit d’une voix douce, et très basse ; « Euh…Pourriez-vous m’emmenez à la bibliothèque la plus proche s’il vous plait ? »
Le chauffeur se retourna et se mit en route. Pourquoi avait-elle demandé s’il pouvait l’emmener à la bibliothèque ? Elle n’en avait aucune idée. La séance photo l’avait tellement épuisée qu’elle ne savait peut-être même plus ce qu’elle faisait et son cerveau en faisait des siennes. Elle regarda par la fenêtre, le regard vide durant tout le long du trajet. Ella fut, toutefois, rapidement arrivée à son point de « rendez-vous » enfin façon de parlée. Elle paya hâtivement le chauffeur, lui donnant un peu plus que la mise demandée et elle quitta le véhicule en un moins de deux.
Le bâtiment était énorme. La jolie poupée avait de quoi avoir peur. Enfin, pas vraiment, mais disons que c’était une construction assez imposante. Ça devait être la plus grosse bibliothèque de la ville, probablement. Ella passa une main dans ses cheveux, les remettant sur le côté ; eux qui étaient si rebelles et entra dans le bâtiment. Elle ne fréquentait pas réellement les bibliothèques. Ce n’était pas qu’elle était dégoutée par celles-ci, ou bien qu’elle l’est trouvait ennuyantes, loin de là. Mais son métier n’avait aucun lien avec les bibliothèques et elle avait déjà de nombreux bons bouquins à la maison si elle souhaitait lire pour passer le temps. Toutefois, ce qu’elle ne possédait pas chez elle, c’était des informations concrètes sur les mutants, sur les groupes qui les divisent, sur le gouvernement, etc. Elle ne connaissait rien de cela. Elle avait essayé de rester loin de tout ça, loin de ces questions, loin de cette réalité ignoble… Mais le pouvait-elle vraiment ? Elle était une mutante. Fuir ce qu’elle était ; était-ce la bonne solution ?
La demoiselle souffla un bon coup, plissa un peu les yeux, agita un peu la tête, secouant par la même occasion ses cheveux. Ella n’était pas du genre à avoir froid aux yeux ; elle allait en finir rapidement avec ce qui la tracassait et ça la soulagerait bien évidemment plus qu’autre chose. La jolie italienne se dirigea alors vers une madame qui se tenait derrière un bureau, et je lui parlais alors délicatement et lui sourit même par la suite.
« Euh, bonjour. En fait, je cherche euh…comment dire…Un livre qui traiterait de la puce qu’on impose à certains mutants…Je ne sais pas si un livre du genre existe, en fait… Donc… » La dame vit rapidement que je commençais à m’étouffer, cherchant mes mots, presque trop nerveuse, et me dit alors d’une voix un peu rauque mais quand même aimable ; « Juste derrière vous ma fille, c’est dans la section nouveautés, il nous reste qu’un exemplaire par contre, désolé. » Ella sourit alors une fois de plus, et dit d’une voix sincèrement reconnaissante « Merci. »
La top-modèle fit tourner sur ses talons et ne regarda même pas à ses côtés, elle se précipita juste sur le livre. Par contre, un de ses doigts toucha celui d’une autre personne. Immédiatement, elle se retournait, alors qu’elle tenait déjà le livre grâce à ses autres doigts. Toutefois, la jeune fille devant elle sursauta brusquement ce qui fit légèrement peur à Ella. L’autre fille lui griffa même légèrement le bras de ses ongles pas très aiguisés à première vu. Ella qui la regarda en levant un sourcil, se demandant bien ce qui lui prenait. Mais elle n’allait pas faire toute une histoire pour cela, ce n’était qu’une jeune femme qui paraissait encore plus jeune qu’Ella ; probablement une étudiante, d’ailleurs. La belle aux cheveux dorés sourit alors à la belle brune, comme pour la mettre en confiance et lui prouver qu’il n’y avait aucun problème alors encore moins de rancune. Toutefois, elles voulaient toutes les deux le livre et Ella ne voulait pas se débarrasser du seul exemplaire d’un livre qui allait répondre à ses questions qui la tourmentaient.
Elle jeta donc un regard au livre qu’elle tenait à présent entre ces deux mains. Elle hésita. Elle hésita encore. Devait-elle lui donner ? Ce n’était qu’un livre après tout, et elle semblait être une étudiante…Elle en avait peut-être besoin pour un projet pour la fac, ou autre chose. Et ça serait un peu méchant de la part de la blonde de priver la pauvre étudiante de ce livre. Mais Ella hésitait toujours. Ses questions allaient-elles pouvoir trouvés une réponse un jour ou non ? Telle était la question à un million de dollars. La top-modèle y pensa alors deux secondes, et dit alors d’une voix aimable ;
« Non non, ca va, ce n’est qu’une petite égratignure. » elle marqua une pause, devait-elle se lancer plus loin ? Un, deu…trop tard, c’était déjà parti ; sa bouche se mettait à parler toute seule ; « Écoutes, je crois qu’on convoite toutes les deux le même livre… Ça m’embêterait vraiment de te le prendre comme ça, mais euh … » elle hésitait… Que devait-elle dire ? ‘Je suis une mutante, c’est pour ça que j’ai besoin de ce livre ?’ ou bien lui sortir un mensonge ridicule tel que ‘Je suis journaliste, je fais un article sur les mutants et la puce que le gouvernement leur impose ’ ? … Non c’était ridicule, Ella savait qu’elle n’avait même pas l’allure d’une journaliste avec ses talons aiguilles à la mode, son jean serré, son chandail qui valait probablement le triple du vêtement le plus cher de cette étudiante. Bref, elle ne pouvait pas mentir, mais elle devait continuer ce qu’elle disait si elle ne souhaitait pas paraître comme une pauvre idiote. Elle continua alors ; « Tiens, pourquoi on ne s’assiérait pas ensemble pour le lire ? Euh, à moins que ça te dérange ? J’ai juste besoin de répondre à quelques une de mes questions… »
Doux jésus ! Elle avait tellement envie de crier ‘je suis mutante et je suis pucée, d’accord ?! alors ce livre, je le mérite plus que toi’… Mais ça serait franchement égoïste et très très très détestable de sa part. Elle se devait de se taire, d’essayer de tourner des phrases qui n’en révéleraient pas trop mais qui sauraient contenter les deux partis. La vie de mutante était si difficile…
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Sujet: Re: En quête de réponses Ven 21 Jan - 23:08
Rachel se crispa, s'attendant à se faire passer un savon. Elle se demandait si elle allait pouvoir le supporter, la journée n'avait pas été brillante et se faire crier dessus rajouterait une couche qui allait peut-être peser un chouia de trop sur le reste. Cependant, à son grand soulagement, la jeune femme lui adressa un sourire. La mutante, toujours rouge de gêne, lui répondit timidement. Elle lui en était très reconnaissante de ne pas lui reprocher sa réaction disproportionnée. Rachel en profita pour la détailler du coin de l'oeil. Grande, incroyablement belle, avec un corps harmonieux aux formes attirantes, une magnifique chevelure blonde ; tout ce que l'étudiante n'était pas, en clair. Elle se sentit fortement intimidée devant cette femme, qui n'était pourtant guère plus vieille qu'elle mais qui dégageait une prestance rayonnante devant laquelle elle se sentait écrasée. Elle n'avait pas vraiment l'oeil pour les vêtements mais n'importe qui pouvait voir que ceux que portaient la femme étaient du genre que Rachel devrait se contenter d'observer en vitrine. Elle se demandait qui elle était et surtout en quoi le livre pourrait l'intéresser.
La femme la rassura sur le peu d'importance qu'elle accordait à l'égratignure, et Rachel respira plus librement. Il y eut une légère pause, qui leur laissa de temps de comprendre la situation dans laquelle elles se trouvaient. Elles voulaient toutes les deux le même livre, qui se trouvait à présent dans les mains de l'inconnue, et d'après ce que Rachel avait pu observer, il s'agissait du seul exemplaire disponible. Il existait sans doute d'autres livres sur le sujet, mais rien n'était sûr et la mutante sentait qu'elle resterait frustrée pour la journée si elle le laissait partir et qu'elle ne parvenait pas ensuite à en trouver un d'équivalent. Elle pouvait toujours chercher sur Internet, mais elle craignait que les informations qu'elle y trouverait ne soient pas fiables. Cependant, elle n'avait pas la force de lutter avec l'inconnue pour le livre. Elle essayerait de le reprendre, mais si elle ne voulait vraiment pas lui céder, elle n'insisterait pas. Rachel n'aimait guère les conflits et surtout aujourd'hui, elle ne se sentait guère la force d'en provoquer.
L'inconnue prit la parole, laissant entendre qu'elle non plus n'avait guère l'intention de céder le livre. Rachel se prépara mentalement à la déception et à devoir chercher ailleurs des éventuelles réponses, lorsque la femme lui fit une proposition surprenante : elle lui demandait de lire le livre ensemble. La mutante hésita un peu, se demandant si c'était une bonne idée d'accepter. Elles pourraient toutes les deux satisfaire leur curiosité, mais cela ne tentait pas trop Rachel de bouquiner un sujet aussi délicat devant une parfaite inconnue. Mais bon, le mal était fait, elle savait qu'elle s'intéressait à la puce des mutants. Du moment qu'elle ne posait pas de questions, elle n'y voyait pas d'inconvénients. Elle hocha donc la tête en signe d'assentiment.
- C'est la meilleure solution effectivement. Je vous propose d'aller dans une des salles de travail, nous y serons plus tranquille. Au fait, je m'appelle Rachel.
Elles échangèrent une poignée de main, puis Rachel alla chercher ses affaires pendant qu'Ella demandait la clé d'une salle de travail à une des salariées de la bibliothèque. Toutes deux se retrouvèrent dans une de ces pièces agréables, mais qui n'inspirait à la mutante aucun sentiment de sérénité aujourd'hui. Sans faire de commentaires, elles prirent place l'une à côté de l'autre, le livre ouvert entre elles deux. Rachel ne pouvait s'empêcher de se demander ce qui pouvait pousser cette Ella à s'intéresser à la puce. Etait-elle journaliste ? Concernée par le sujet parce qu'elle avait un proche mutant, ou parce qu'elle en était elle-même une ? Elle se défendit de se poser plus de questions ; si l'autre faisait de même de se contenter de tolérer tout juste sa présence, elles n'iraient pas se mêler de leurs affaires respectives sur un sujet aussi délicat et tout irait bien.
Elle tourna quelques pages, sautant l'introduction qui ne l'intéressait nullement, avant de tomber sur un descriptif préliminaire relatant les diverses propriétés de la puce. Rachel demanda à le lire et s'attela à la tâche aussitôt l'assentiment d'Ella obtenu.
L'étudiante lisait très vite, les mots défilant devant ses yeux, sans cependant lui apporter le moindre réconfort. Chacune des informations intégrées ne faisait que la plonger plus profondément dans le découragement et le désespoir. La puce se trouvait dans une zone du corps qui interdisait toute chirurgie et espoir de s'en débarrasser. Rachel n'y songeait pas vraiment, à présent qu'elle devait se faire contrôler tous les mois, elle devrait être recherchée. N'y avait-il pas un moyen de neutraliser ce GPS qui indiquait à tout moment sa position à Apocalypto ? Peut-être cette opération Genesys savait comment faire, mais jamais ils ne voudrait approcher une mutante surveillée d'aussi près. La pensée que l'emplacement du Powerhaus pouvait être clairement indiqué par sa seule présence fut la goutte de trop. Elle se redressa brusquement sur sa chaise, les larmes aux yeux et le visage d'un gris de cendre. Luttant pour ne pas éclater en sanglots, elle réussit à bredouiller d'une voix un peu trop aiguë :
- C'est bon, je vous laisse, je... j'en sais assez.
Elle se leva maladroitement, titubante et se rattrapa à la table pour ne pas tomber. Elle était navrée de se donner en spectacle devant une inconnue, mais elle était incapable de se retenir, son désespoir était trop grand. Elle avait d'ailleurs déjà presque oublié la présence de la femme. Elle commença à rassembler ses affaires, faisant des efforts surhumains pour ne pas se mettre à pleurer pour de bon.
◊ Ella Parker ◊
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« C'est la meilleure solution effectivement. Je vous propose d'aller dans une des salles de travail, nous y serons plus tranquilles. Au fait, je m'appelle Rachel. » Voilà ce qui sortit de la bouche de la brune qui se tenait devant Ella. En gros, elle approuvait l’idée d’Ella qui jugeait qu’il était peut-être plus judicieux de s’asseoir ensemble pour lire ce livre plutôt que de se disputer qui aurait la chance de lire ce bouquin individuellement. Les deux individus avaient donc votés pour le lire ensemble. La jeune brunette qui semblait être une étudiante (à savoir en quoi ?) avait proposé d’aller dans une de salles de travail que possédait la bibliothèque, car elles y trouveraient tranquillité. De l’avis d’Ella, cette bibliothèque était déjà bien trop tranquille, alors vous imaginez le calme des salles de travail ? La top-modèle se sentit légèrement nerveuse suite à cette pensée, car elle n’était pas réellement du genre à savoir garder sa trappe fermée. Être silencieuse s’était loin d’être son fort, les gens qui la connaissent peuvent l’affirmer. Bien sûr, elle savait être sérieuse dans les moments qui le demandaient, mais à ses yeux, être dans une bibliothèque et ce pour qu’une seule raison ; apprendre davantage sur les mutants et la puce, et ça s’était loin de correspondre à sa définition des moments qui demandaient du calme. La bibliothèque s’était très peu pour elle. Elle ne se préoccupait pas réellement de ce genre de bâtiments, bien qu’elle ne le dénigrait pas pour autant l’utilité de cet édifice. Mais chacun ses goûts, non ? Certains préféraient les bibliothèques, d’autres les boites de nuits ou certains les endroits de la nature (plages, parc, etc.) C’était libre à tout le monde, à vrai dire. Ainsi donc, la jeune demoiselle chassa ses idées futiles de sa tête, se disant que ce n’était qu’une salle de travail, et qu’elle était déjà dans un milieu qui ne lui convenait pas du tout, alors autant faire les choses jusqu’au bout plutôt qu’à moitié !
Elles se serrèrent donc la main avant de se diriger l’une derrière l’autre vers une salle de travail. Elles restèrent toutes les deux muettes, sans émettre aucun commentaire, même pas un tout petit. L’atmosphère semblait légèrement tendue, pour une raison quelconque. Elles s’assirent l’une à côté de l’autre et plaça le livre entre elles sur la table. La blondinette était curieuse. L’étudiante semblait réellement vouloir connaître davantage de choses sur la puce… Mais qu’est-ce que ça voulait dire ? La top-modèle italienne ne souhaitait pas faire des allusions ou sauter trop rapidement aux conclusions douteuses. Elle espérait d’ailleurs que la brunette en ferait de même pour son cas. Il était un peu incommodant de demander à quelqu’un si elle avait un quelconque lien avec les mutants ou si même (pire) elle était une mutante. Ce genre de questions ne se demandait pas, tout simplement. La belle blonde se mordit la lèvre inférieure, hésitante, légèrement perdue dans ses idées. Ella allait donc se contenter de se taire. Sage décision. Elle ne ferait pas de drame de cette manière. Un sujet délicat comme celui-ci était un terrain dangereux sur lequel il fallait jouer avec un équipement adéquat.
La belle brunette tourna quelques pages (sans l’autorisation d’Ella, mais quelle rebelle cette Rachel, han la la !). D’après ce que l’italienne avait pu remarquer, c’était qu’une introduction ; chose dont toutes les deux ne semblaient pas avoir problèmes. Ou tout du moins, Ella s’en fichait un peu. Elle connaissait déjà la puce en tant que telle. Elle n’explorait pas un territoire inconnu ; la puce elle la connaissait, elle était même implantée en elle. Toutefois, comment, pourquoi, où, quand… Plein de questions qui se balançaient encore dans sa tête. Et Ella comptait bien avoir trouvé quelques réponses dans ce petit bouquin. L’étudiante jeta d’aussitôt un regard à Ella, ce qui l’étonna un peu, la demoiselle extirpa un peu ses yeux ; surprise. La demoiselle ne semblait que demander une sorte d’autorisation au vu de son expression faciale. Ella secoua donc la tête verticalement en signe d’accord ; ça ne lui posait aucun problème. Les deux demoiselles s’attelèrent donc à la tache rapidement commençant la lecture. Toutefois, Rachel semblait lire beaucoup plus vite, malgré les émotions qui la traversaient. Tout le contraire d’Ella qui prenait de légères pauses pour digérer les informations qu’elle lisait ; les mutants étaient vraiment traités comme des chiens et ce bouquin en était une source et une preuve redoutable. Le dégoût prit part de l’esprit de la demoiselle.
Les informations découlaient rapidement ; endroit spécialisé et inapte à des chirurgies ce qui rendait cette zone réellement efficace pour les agents. La fonction GPS, la fonction neutralisation ; souvent par décharge électrique. La demoiselle trouva ça ironique. Le nombre de fois qu’elle s’était elle-même électrocuté à cause de son pouvoir, elle ne savait pas si les chocs électriques lui feraient mal ou non. Toutefois, malgré le fait que l’ironie et une once de sarcasme parcourait la tête de la blondinette, la brunette, elle, se leva brusquement, alors qu’elle commençait à avoir quelques larmes qui découlaient de ses yeux humides pour finir au bas d’un menton d’un visage gris comme la cendre. Tout cela effraya Ella ; pas dans le mauvais sens, bien évidemment, effraya dans le sens où la blondinette commença à s’inquiéter. La jeune étudiante réussit à s’exprimer après de nombreux efforts pour retenir ses sanglots. Elle parlait de laisser Ella, à présent, car elle en avait trop pris.
Une fois levée la pauvre commença à se balancer un peu à droite et à gauche et Ella se releva immédiatement pour voir si elle pouvait la rattraper, la secouer un peu, mais la brunette se contenta de s’agripper aux rebords de la table et se stabilisa. Ella se rapprocha davantage et posa sa main sur l’épaule droite de Rachel.
« Du calme, ma belle…Du calme ! Faut pas pleurer, ton mascara n’est pas waterproof » Dit Ella d’un ton ironique pour essayer de remonter le moral à la belle brunette.
La demoiselle commença donc à sourire, il fallait bien remettre un petit sourire sur le visage de cette charmante étudiante, non ? Ella baissa cependant la tête. Parce que oui, faire des blagues, c’était bien marrant, on rigole, on sourit. Mais il y avait quelque chose de plus derrière tout ça, Rachel était parti presqu’en sanglot à la lecture de ce bouquin sur les puces et comment on traite les mutants ; alors soit elle était réellement trop sensible pour vivre dans une société comme la notre, soit elle était peut-être… mutante ? Ella ne voulait pas sauter sur des conclusions trop hâtives, c’était vraiment la dernière chose qu’elle souhaitait faire… Mais elle ne semblait pas avoir le choix. Puis, la blonde avait toujours eu un bon instinct féminin et celui-ci lui disait que ce chagrin révélait davantage du statut de mutant que d’une certaine sensibilité gigantesque.
« Euh…Comment dire… J’ai une question à te poser… » elle marqua une pause. Elle essayait de réfléchir avant d’avancer quoique ce soit, mais rien ne lui venait à l’esprit ; « Disons que… euh…si on te demandait quel Pokémon tu es, tu en choisirais un en particulier parce que tu as les mêmes capacités que lui ? » … Bon d’accord, c’était de la merde et ça n’avait aucun sens. Même Ella n’était pas sure d’avoir compris. Elle prit ; « Euh oublie. Je recommence. » Parce que oui, hum hum… « Est-ce que tu fais partis de ceux qui sont pucés ? »
Question indirecte, mais quand même douloureuse. Ella pouvait imaginer à quel point il allait être dur pour la belle brunette d’y répondre, étant elle-même mutante et pucée. Mais voilà, il fallait bien poser la question et malheureusement tous les chemins n’étaient pas les bons (son discours sur les pokémons était un bon exemple) et il fallait parfois être franche.
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En quête de réponses
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