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Game on, brothers.

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۞ Mutante Non Recensée ۞

Nastasya H. Zakharine

Nastasya H. Zakharine
۞ Mutante Non Recensée ۞

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Game on, brothers.  Vide
MessageSujet: Game on, brothers. Game on, brothers.  EmptyJeu 30 Déc - 20:31

« Oh mon dieu. Mon pauvre… La vie ne vous a pas gâté. Écoutez, parce que je suis très gentille, tenez » dis-je d’une voix hypocritement compatissante face à la personne qui se trouvait devant moi. Un homme. Un homme qui ne méritait même pas de connaître une personne de mon calibre. Mais que voulez-vous, le Karma faisait bien les choses, disait-on. C’est vrai, cette pitoyable personne devant moi devait probablement être quelqu’un de bien, alors forcément, le Karma m’envoyait à son secours, lui rendre la monnaie, vous voyez, lui donner quelque chose de bien dans sa vie. Voilà pour quoi, je lui donnais la carte d’un chirurgien. « Demandez, Mr. Smith, et dîtes lui que c’est Nastasya qui vous envoie. Suffit de montrez votre visage et il saura que c’est un cas urgent. » Je souris alors avec encore un peu de fausse sympathie et compassion, quoiqu’au fond de moi, ça devait être de la pitié. Je veux dire, après tout, avec une telle gueule, quoi de plus normal que de ressentir ce sentiment à son égard ? Puis alors, il se leva, comme s’il était choqué, et il partit de la table, et ensuite de la bibliothèque dans laquelle nous étions. Surprise, je me levai aussi. Je ne compris même pas pourquoi il avait quitté aussi brusquement. Je jetai un regard sur la table en baissant les yeux, quand je remarquai qu’il avait laissé la carte du chirurgien sur la table. Je courrai alors, faisant claquer mes talons sur le sol propre de la bibliothèque d’Achaea, mais trop tard, il avait déjà franchi la porte. Je dis alors d’une moue boudeuse et grogneuse ; « C’est ça, va-t-en idiot ! Tout le monde te gerbera dessus, et tu n’auras plus cette occasion de te faire refaire la tête, NAH ! »

Puis, je tournai sur mes talons, fit balancer mes cheveux sur un côté, à l’aide d’un mouvement de main digne de la plus grande pouffiasse de l’état. Que voulez-vous ? On était parfaite ou on ne l’était pas, non ? Suite à cette belle réflexion qui venait de traverser mon Ô si grand esprit intellectuel et malicieux, je souris. Fière de mes réussites, de ce que je suis. Avouez-le, j’étais quand même une des meilleures manipulatrices d’Achaea, mais surtout la plus belle d’entre tous ! Je devrais peut-être penser à m’offrir un Oscar, ou un truc du genre. Après tout, je le méritais bien plus que certaines de ces célébrités qui jouaient dans des films ridicules. Peu importe !

Je me commençai alors à faire quelques pas, et à jeter quelques regards à droite et à gauche. Avant de faire une moue de dégoût, je n’avais pas réellement porté attention à l’endroit quand je m’étais permise de rentrer, mais je voyais à présent, que j’aurais peut-être du. Il ne fallait surtout pas qu’on me voit dans un endroit aussi moche que celui-ci. Je continuai de regarder autour de moi, les couleurs n’étaient pas du tout agencés. Les meubles non plus, les étagères, les tables, les chaises ; rien. C’était une réelle insulte à la mode et à la beauté des choses. Il fallait réellement tout détruire et tout refaire. Et engager un bon styliste. Pas une de ces idiotes sans expériences. Ah tiens, pourquoi ne pas m’engager moi ?! Hm, oui, c’était bonne une idée. Je pensais donc leur laisser ma carte avec mon numéro, car cette bibliothèque avait réellement besoin d’un coup de pouce. Et un gros. TRÈS gros.

Soudainement, je remarquai la raison de ma venue. Nikita Zakharine. Mon demi-frère. Mais, allons, nous n’allons quand même pas lui avouer tout cela ? Le pauvre petit minou ne serait probablement pas capable d’encaisser. Et ce n’était pas réellement la première étape de mon plan. Père avait été très strict et très clair sur ce que je devais faire. Et je ne comptais pas le décevoir comme ces deux autres abrutis de fils. Je n’étais pas une ordure comme eux. Je roulai alors les yeux et souris malicieusement, et j’allais même jusqu’à me mordre la lèvre inférieure. J’avais une petite idée que j’allais devoir mettre en action. Si je voulais m’attirer les bonnes foies de cet homme, je devais lui montrer que j’étais une mutante, et j’allais lui emprunter son pouvoir pour lui montrer qu’on était pas si différent que ça. Mais je devais faire ça délicatement et avec beaucoup de précautions. Toutefois, n’avais-je pas toute la journée pour m’y prendre ? La question à un millions de dollars américain ?! Oui !

Je me dirigeai alors vers cet homme aux cheveux blonds. Mon demi-frère comme j’aimais bien le dire. Quoique pour aujourd’hui, j’allais devoir faire un petit peu « d’inceste ». Enfin, je ne comptais pas réellement me rendre jusqu’à « ça »… Mais mettre le grappin sur le beau Nikita était la première phase de mon plan. De notre plan. Je devais le rallier à mes côtés, et à ‘ces’ côtés. Et oui ; notre père, voilà de qui je parlais. J’avais eu le temps de d’étudier un peu le beau jeune homme. Je connaissais plus ou moins sa personnalité après l’avoir espionné un peu. J’allais certainement me débrouiller pour créer l’idéale à ses yeux.

Une fois devant lui – ou enfin, devant son bureau – je pris alors mon air de petite fille sans défense. J’étais peut-être une des plus grosse salopes d’Achaea, mais je savais cacher mon jeu, et le petit air que je prenais semblait extrêmement sincère. J’arborais un sourire aimable sur mon visage maquillé d’un air tendre et amical. Un petit sourire qui semblait des plus sincères, d’ailleurs. Je dis alors d’une voix sereine et douce quelques mots ;

« Bonjour. J’espère que je ne vous dérange pas trop » dis-je en baissant les yeux, me donnant un petit air de fille innocente, qui ne lui voulait aucun mal. « Euh, enfaîtes, je suis étudiante en section médecine et je recherche des bouquins, des livres qui pourrait m’aider, vous voyez. Peut-être que vous avez une idée ? » et je souriais, tout en penchant légèrement la tête.

Mais tout au fond de moi, j’avais envie de vomir au moins tous les petits déjeuners que j’avais pris depuis au moins dix ans. Jouer la petite étudiante aimable, naïve, gentille, tendre et tout ; c’était une vraie horreur. Comment pouvait-il agir de la sorte et apprécier des gens de la sorte ? C’était une vraie honte pour notre père. Il y a des jours où je ne pouvais même pas me douter que j’étais sa préférée. Comment pourrait-il aimer un enfant comme Nikita plus que moi ? C’était tout bonnement impossible. Car, oui, avouons-le, je frôlai la perfection. La réincarnation de cette perfection, même. Du haut de mes soixante trois centimètres, avec mes yeux bleus irrésistibles, mes longs cheveux dorés et soyeux, mes jambes de déesses, mes courbes de star. Non, sérieusement, on devrait peut-être penser à me vouer un culte. Ou un autre truc du genre. En mon honneur, quoi.

Passons ! Ce qui était le plus important, à présent, c’était d’avoir Nikita dans ma poche. Il allait être un vrai petit chihuahua qui allait me suivre partout, et me faire confiance comme personne quand j’aurais mis mon plan à jour. Il allait me manger dans la main, comme un petit oiseau, même. J’allais mettre le grappin dessus. Il allait tomber droit dans le panneau. Un peu comme tous les autres garçons après tout. Mais ce n’était pas le plus important, car je ne faisais que commencer et j’étais loin d’avoir fini. Bref, ce que je savais jusqu’à présent, c’est que la partie venait tout juste de commencer. Et, à l’intérieur de moi, je sentais que j’allais énormément m’amuser pour une fois. Qui a dit que les affaires familiales étaient inintéressantes et ennuyeuses ?

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Game on, brothers.  Vide
MessageSujet: Re: Game on, brothers. Game on, brothers.  EmptyMer 5 Jan - 16:46

Aujourd'hui il était aux anges. Pas besoin de polémiquer cinquante ans, il s'était levé du bon pied, ce qui ne changeait d'ailleurs pas de l'accoutumée. Oui, Nikita était, est et sera ainsi tout le long de sa vie, enfin … je l'espère. Il faisait tout et n'importe quoi pour tout le monde. Le matin, pas besoin d'attendre longtemps avant de le voir sortir de l'immeuble où il logeait. Encore un fois, comme toujours plutôt, celui-ci était habillé des plus simplement possible mais également des plus élégamment … Il était simple de le reconnaître parmi les autres habitants d'Achaea et ce déjà par son aspect physique proprement dit. Effectivement, celui-ci n'est pas tellement grand – puisqu'une femme à talons peut le dépasser – et qu'il arbore la chevelure blonde des pays scandinaves … bien que ces quelques dernières décennies, de nombreux bruns se soient dévoilés venant de ces même pays. Il faut également compter sur son style – je sais, j'en ai déjà parlé – qui est des plus simple. Une seule petite chemise laisse ressortir toute la simplicité de la personne que vous rencontrez. Eh oui parce que celui-ci porte en règle générale, une simple chemise bleue, qui n'est pas sans rappeler ses yeux d'une couleur semblable, ainsi que d'un jean saillant au niveau des hanches et des cuisses. Et cela laissait à Nikita le loisir simple de se mouvoir comme il le souhaitait et d'être ce qu'il était. C'est pourquoi, encore aujourd'hui lorsqu'il sortit de l'immeuble après avoir passé au minimum un quart d'heure à tergiverser avec Mme Scott. Sa frimousse était reconnaissable entre toutes dans les environs puisqu'il était l'un des seuls à avoir une telle allure – je me répète encore ? Tout en est-il qu'il ne se posa pas de question et se rendit directement du côté du café du coin pour profiter aisément de la quelque demie heure qui lui restait avant de commencer son job de bibliothécaire à l'établissement Coreander. Une fois installé confortablement dans l'un des sièges du café, il commanda, bien entendu, sa boisson et fit mine d'attendre patiemment la serveuse.

Le jeune scandinave repensa à tout ce qu'il avait déjà accompli. Il était assez incroyable pour lui de se dire qu'il n'était au départ que le fils de personnes pauvres et sans réelles qualifications dans son pays d'origine. Mais la chance – je pense qu'on peut appeler cela ainsi et non un coup du saint esprit – vira de bord et vient souffler dans son sens pour le mener vers une famille construite quelques temps après la mort de sa bienaimée mère. Ainsi, il put apprendre, apprendre et encore plus apprendre. Il en était à ce moment là lorsque la serveuse, une bien jolie demoiselle, lui apporta sa tasse de café. Il la paya et s'en retourna à ses pensées avec un sourire en coin. Cette jeune femme lui avait rappelé qu'il n'avait jamais réellement connu de femmes ou d'hommes avec qui il aurait pus fricoter. Il n'était pas du genre à tendre vers les personnes du côté sentimental mais plutôt amical. C'est pourquoi la seule personne actuellement qui attirait plus ou moins le regard de Nikita, c'était la jeune Eden avec qui il partageait de nombreux moments. Mais celui-ci doutait encore de la possibilité d'une relation avec une beauté pareille qui devait déjà avoir trouvé son charmant prince. Puis bon, à cette idée là, le blondinet chassa l'image de la jeune Eden de ses pensées en se focalisant plus sur son passé. L'arrivée aux États-Unis d'Amérique avait été pour lui une réelle libération, cela lui avait permis de trouver son équilibre de vie même si les quelques rencontres qu'il eut avec son père le déstabilisèrent. Il fut choqué tout comme lorsqu'il « rencontra », si le terme est approprié, son frère, Piotr. Depuis leur entrevue, il y a quatre années déjà, il ne passait pas une journée sans se demander si il allait bien, ce qu'il faisait, où il pouvait être … La culpabilité le rongeait même s'il tentait de mettre du sien en se disant qu'il n'avait pas su qu'il avait un frère. Malheureusement pour lui, cela ne changeait rien au fait qu'à l'heure actuelle, il savait qu'il était là, qu'il existait et pourtant, il n'était pas auprès de lui pour le protéger comme il aurait dû.

Enfin … là n'était pas la question. Il finit de boire son café et se remit en route vers la bibliothèque. Celle-ci ne se trouvait qu'à deux rues de là donc il n'hésita pas à prendre son temps, sachant qu'il était en avance, comme toujours. Arrivé là-bas, il ne trouva point Svetlana, la jeune russe qui était, elle aussi, chargée de la bibliothèque avec lui. Il alla donc voir si elle venait aujourd'hui et s'aperçut qu'il serai seul durant une bonne partie de la journée. Tandis que lui faisait l'ouverture, elle s'occupait de la fermeture. Il ouvrit donc les grandes portes de la bibliothèque tout comme il alluma le détecteur de métaux présent à l'entrée. Il ne pensait pas que cet « engin » était efficace puisque de plus en plus de personnes portaient sur elle un couteau et autres lames depuis les exactions des quelques mutants et humains. Il n'était pas forcément en sécurité mais au moins, il y avait un objet présent pour faire ce que l'on appelle de la dissuasion. Ainsi, les premières personnes arrivèrent. Le début, c'est toujours le plus facile étant donné que la bibliothèque est normalement rangée. Et là, il se devait de faire rentrer les bouquins que les personnes ramenaient. Puis au fil du temps, la sale se remplit de plus en plus de personnes. Il était rare de voir tant de monde dans la bibliothèque, les gens ne venaient pas tous en même temps, en général. Mais bon, il fallait assurer derrière bien évident. C'est pourquoi il enchainait les rentrées et sorties des livres avec des personnes de tous horizons : femmes, enfants, hommes, adolescents, personnes âgées. Comme si la bibliothèque était un lieu commun où les tensions s'apaisaient. Puis il y eut un gros moment de vide. Il en profita alors pour vagabonder dans les rayons pour ranger quelques livres puis retourna à son bureau où tout était minutieusement rangé. A l'accoutumée, on s'attend à voir un bureau bordélique avec des papiers de partout, des livres ouverts ci et là ou même des livres en cours de réparation. Mais non. Le bureau du jeune homme était très bien rangé, trop même. On ne trouvait rien qui ne puisse être à redire : les livres qu'il avait étaient empilés les uns sur les autres sans qu'aucun ne dépassent, les papiers étaient également empilés et, seul un livre était ouvert. On ne pouvait pas lire quel était son intitulé – mais moi je vous le donne puisqu'il s'agit d'une pièce de Samuel Beckett.

Il était en pleine lecture lorsqu'il entendit une voix retentir devant lui. Il n'avait jamais entendu pareille supplication. La voix semblait sortie tout droit d'un vieux film où la paysan va se confesser à l'église pour se faire pardonner ses péchés. C'est pourquoi, il leva immédiatement les yeux devant lui et vit une jeune femme extrêmement belle. Bien que celle-ci ne semblait pas tellement convenue dans ce lieu, étant donné qu'elle y faisait un peu tâche, il vit que son regard semblait sincère. Il écouta donc avec attention ce qu'elle avait à lui dire. « Euh, enfaîtes, je suis étudiante en section médecine et je recherche des bouquins, des livres qui pourrait m’aider, vous voyez. Peut-être que vous avez une idée ? » Une étudiante en médecine qui plus est, était-ce un hasard ? Oui parce Nikita était un étudiant en médecine à Achaea et il n'avait pourtant jamais vu cette fille de sa vie. Il s'en souviendrait si tel était le cas était donné qu'il s'amusait avec Hester à reconnaître les personnes qui passaient devant eux sur le campus de l'université. Mais le jeune homme chassa, tout comme avec Eden, cette idée de la tête tout en se disant qu'il était possible qu'il n'ait pas vu auparavant une personne, ou que ce soit une nouvelle dans la ville. C'est pourquoi il s'empressa de fermer le livre qu'il lisait en marquant la page et se remit droit sur sa chaise en lui décochant un sourire typiquement nikitesque. Il se leva, rangea sa chaise et contourna son bureau en lançant un petit « Suivez-moi ». Et il alla vers les étagères qui se dressaient dans le fond de la salle. Normalement, les bouquins sur la médecine se trouvaient de l'autre côté de la rangée des livres de littérature étrangère, deux rangées que le jeune blond visitait souvent. Lorsqu'ils arrivèrent tout près des rangées, il demanda à la jeune demoiselle ce qui l'intéressait.

« C'est pourquoi ? Quel secteur ? Parce qu'on a deux rangées complètes de livres dessus et on a de temps à autre de nouveaux arrivages vu que l'on a l'université à côté. »

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Game on, brothers.  Vide
MessageSujet: Re: Game on, brothers. Game on, brothers.  EmptyJeu 6 Jan - 16:54


Nastasya H. ZakharineNikita ZakharinePiotr Zakharine

     Piotr n'avait pas réellement de travail ces derniers temps au garage où il avait décroché son nouveau travail, avec le changement de patron et tout ce qui allait avec. Pourtant l'hiver c'était généralement une « bonne période », si l'on pouvait qualifier ça de la sorte, c'était un peu médisant pour les pauvres propriétaires qui se retrouvaient avec leur voiture au garage, mais il fallait que tout le monde puisse vivre non ? Les médecins avaient bien le droit à un paquet de malades, pourquoi les garagistes ne pourraient pas en profiter aussi un peu ? Entre glissades de voiture, queue de poisson ratée, moteur qui refusaient de démarrer, ou câbles de batterie rongés par une martre furtive, ils avaient de quoi faire. Mais qui disait nouveau patron, disait aussi nouveaux horaires, Dresden était un homme plus tolérant et plus près de ses employés que Carmichael, le précédent propriétaire du garage où le jeune slave travaillait, il avait donc signifié à Piotr et un autre employé qui étaient tous les deux présents pendant les fêtes de fin d'année, qu'ils pourraient prendre quelques jours de libre pour pouvoir se reposer chez eux. Le neutre n'avait bien évidement pas protesté, bien qu'il ne voyait pas réellement ce qu'il pourrait faire, enfermé chez lui. Oui, parce que le jeune mutant ne pouvait pas imaginer passer sa journée de libre à aller vadrouiller dans les rues de la ville, récemment il avait aperçu un groupe de policiers dans la rue en rentrant chez lui, et son cœur s'était mis à danser la chamade sans qu'il ne parvienne à se calmer, mais heureusement, les autorités n'étaient venus ici que pour une dispute de voisinage qui avait dégénérée. Malgré tout, cela avait rappelé au blond à quel point sa sécurité était fragile, elle risquait de s'effondrer si quelqu'un insistait trop sur son visage, ou reconnaissait les traits qui étaient passés à la télévision sur la chaîne des informations avec un sous-titre « Évadé de l'asile Saint Hélène ». La photo commençait à dater, il n'avait que 18 ans à son évasion de la base Apocalypto, et désormais, même si son visage gardait la même base, il avait changé, et son expression timide et craintive s'était muée en une plus dure et plus méfiante.

     Quelqu'un disait que les rides d'un visage étaient les dessins laissés par les souvenirs, à n'en pas douter, le blond risquait de finir très marqué. Sa vie était plus fournie que celle d'un cinquantenaire alors qu'il avait seulement dépassé la majorité depuis quelques années, c'était à la fois navrant et anormal, mais justement, Piotr n'était pas normal. Le jeune mutant avait donc décidé de prendre sa première journée de libre pour s'intéresser de plus près à ce qu'il avait entreprit il y a de cela quelques semaines, apprendre à lire. Le slave avait acquit quelques livres pour enfants de la part d'une voisine attentionnée, histoire d'apprendre les bases, et à son grand étonnement, il s'était révélé plutôt bon élève. Après quelques temps, environ une semaine et demi, le mutant parvenait sans trop de soucis à différencier et reconnaître toutes les lettres de l'alphabet, tout comme il parvenait à reconnaître certaines syllabes, mais ce n'était pas encore parfait. Désormais, les livres d'enfants ne suffisaient plus, il allait devoir passer au niveau supérieur, mais pour ça, il fallait se rendre à la bibliothèque municipale afin de mettre la main sur ce dont il avait besoin. L'idée ne l'enchantait pas énormément, mais heureusement grâce à Svetlana qu'il avait eu l'occasion de revoir grâce au garage, il savait qu'il n'y avait pas de contrôles trop importants et trop dangereux pour lui, il suffirait de faire une carte de bibliothèque avec une fausse identité. Ils ne demandaient pas de photo, c'était tout ce qui importait à l'évadé. Après avoir préparé ses affaires dans un sac qu'il avait récemment acquit lors d'une vente des surplus de l'armée, le jeune homme passa son sac en bandoulière en travers de son torse, puis il plaça son éternelle casquette sur sa chevelure couleur de la paille avant de se diriger vers la porte d'entrée de son appartement qu'il verrouilla comme à son habitude.

     Avec le nouveau patron qu'il avait, sa paye avait doublée, et maintenant il pouvait se payer un appartement avec une porte qui fermait correctement, et non qu'on pouvait ouvrir avec une carte de crédit. Ça pouvait paraître sans importance, mais pour lui, c'était plus important que tout les trésors du monde. Le jeune homme descendit les escaliers, offrit quelques sourires amicaux aux gens qui passaient dans le couloir en le regardant, puis il se retrouva dans la ruelle sous un soleil dissimulé par de gros nuages épais. Une journée pas très chaude qui lui permettait de garder sa veste sans soulever des interrogations, un net avantage pour dissimuler son don. Le jeune homme entreprit donc de marcher jusqu'au bâtiment public où bon nombre de personnes se pressaient, que ça soit les étudiants de la faculté qui venaient prendre des documents pour leurs études, ou des écoles qui venaient faire un exposé, Piotr était noyé au milieu de la foule, et il parvint à pénétrer dans le bâtiment dans trop devoir se coller aux autres, ce qui restait sa grande hantise notez bien. Le regard vairon du blond passa sur la foule présente ici dans une habitude qu'il avait prise avec le temps, et il se dirigea tout naturellement vers le guichet de l'entrée puisque Svetlana lui avait expliqué qu'il devrait se faire faire une carte avant de pouvoir emprunter quoi que ce soit. Alors qu'il approchait du dit guichet, une voix étrangement familière lui arriva aux oreilles, et il tourna la tête pour apercevoir une jeune femme, au demeurant très séduisante, mais qui semblait étrangement décalée dans cet endroit. On l'aurait plus vue dans un vitrine de haute couture avec les habits qu'elle portait, et plus dans un bar avec sa démarche et son comportement. Après quelques secondes, il reconnut la jeune femme qui l'avait abordé à la fête d'Halloween alors qu'il parlait avec une autre Russe, et bien qu'ils n'avaient pas trop conversé, il se souvenait tout de même d'elle. Piotr n'écouta pas ce qu'elle demandait, mais les minauderies qu'elle déployait le firent sourire, certainement qu'elle cherchait à se mettre le bibliothécaire de la poche, si ce n'est pas seulement dans son lit.

     Cette pensée l'amena à porter son attention sur le jeune homme en question, et là ce fut un choc. Ils ne s'étaient pas vu depuis bientôt cinq ans, mais le jeune Russe reconnut son frère, Nikita. Leur première et unique rencontre sur le sol Américain avait avorté par une fuite du plus jeune des Zakharine qui ne tenait pas à mêler son aîné à sa vie déjà trop compliquée. Dans un mouvement de panique, il se retourna pour entrer dans la première allée qui se trouvait près de lui, quelle poisse ! Dire qu'il avait pensé trouver Svetlana ici, et non, c'était son frère aîné qu'il fuyait comme la peste depuis plusieurs années. La jolie blonde n'avait certainement pas fait le rapprochement, elle ne connaissait que le prénom de Piotr et ne pouvait pas imaginer qu'il était le frère de son collègue de boulot. Heureusement d'un coté, sans quoi Nikita aurait un avantage sur lui, alors que là, c'était Piotr qui était en position de force. L'idée se fit toute de suite dans son esprit : il fallait sortir en évitant les deux jeunes gens. Mais la poisse semblait apprécier Piotr, Nikita s'était levé de sa chaise et après avoir contourné le bureau, ils se dirigèrent vers le fond de la salle ou le slave avait trouvé refuge. Lorsqu'on se paume dans une bibliothèque municipale, c'était difficile de garder la face. Alors qu'il jetait un coup d'œil aux environs pour vérifier que Nikita n'était pas dans l'allée où il s'apprêtait à aller, le neutre ne tourna la tête qu'au dernier moment, et il ne vit pas la jeune femme qui arrivait dans le sens inverse en tenant un café chaud dans son gobelet en plastique. Elle lui rentra en plein dedans avec une application et une précision qui fit douter le jeune évadé des hypothèses au sujet du manque de précision des femmes dans leurs tirs. Le pull du blondinet se retrouva gorgé de café alors que la bouche trop maquillée de celle qui venait de le percuter s'ouvrait de surprise, et elle se mit à glousser bêtement, attirant l'attention, alors que son café finit de se répandre sur le sol, dessinant une grosse auréole qui obligea plusieurs personnes à faire un détour.

     ▬ Je suis vraiment navrée, je ne vous avais pas remarqué. Quelle idiote je fais ! Elle glissa une main dans sa poche avec que Piotr baissa les yeux sur son pull pour constater le désastre.
     ▬ Ce n'est pas grave, je vais aller nettoyer ça. Il fit le geste de reculer mais la jeune femme sortit un paquet de mouchoir à ce moment avant d'en tirer un pour s'avancer vers le slave en reprenant la parole.
     ▬ Attendez, je vais vous nettoyer le plus gros. Piotr leva la main pour la freiner, il ne manquait plus qu'elle vienne le toucher maintenant.
     ▬ Ça ira, je vous remercie. »

     La jeune femme fit une légère moue alors qu'un adulte arrivait avec une serpillère à la main, décidément ils étaient prêts à affronter tout ce qui pouvait se passer dans cette bibliothèque ! Le jeune homme tourna la tête autour de lui, il constata que leur incident avait attiré l'attention de pas mal de monde, restait à espérer que ça ne serait pas le cas de Nikita et de son admiratrice secrète. Il pivota doucement pour prendre la direction de la sortie, pestant encore une fois sur le manque de chance qui risquait de le mener un jour à se faire à nouveau attraper par Apocalypto !

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Nastasya H. Zakharine

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Game on, brothers.  Vide
MessageSujet: Re: Game on, brothers. Game on, brothers.  EmptyVen 11 Fév - 0:35

J’étais maligne. Bien trop maligne. Tellement maligne que des fois j’avais envie de m’embrasser…de me faire l’amour aussi… de me violer, pourquoi pas, oui… ah même me marier. Décidemment, j’étais réellement la fille parfaite. Fine manipulatrice, bonne séductrice, excellente menteuse. Seuls des idiots ne voudraient pas m’épouser…et les gays. Mais les gays, ils sont gentils, alors on s’en tape (du genre, on s’en fou). Bref, peu importe. Je lui avais demandé s’il ne pouvait pas m’aider à trouver un livre sur la médecine car j’avais longuement espionné cet homme qui était mon demi-frère et j’avais appris par le biais de mes nombreuses missions d’espionnage qu’il était étudiant en médecine. Quoi de mieux pour attirer son attention, son intérêt qu’en lui présentant ma personne comme étant une bonne (mais surtout belle, oui notez bien le mot « belle » ; très important) innocente étudiante en médecine. Nikita ferma donc rapidement le livre qu’il était en train de lire. Je souris donc, cette action prouvant le fait que j’avais bel et bien attiré son attention (et non, il ne faisait pas que son travail, taisez-vous.) Le beau jeune homme décocha ensuite un magnifique sourire qui attira à son tour mon attention. Il était réellement un charmant jeune homme. Pas surprenant ; cela devait certainement venir des charmes de notre père, c’était de la famille quoi. Il se leva ensuite, rangea sa chaise (il était ordonné – je détestais ça…) et contourna son bureau et proposa de le suivre tout de suite après. Il me tourna donc le dos, alors que je souriais toujours. Une fois complètement tournée, j’effaçai ce ridicule sourire de merde à deux balles de mon visage, avant de faire une moue de dégout. Décidemment jouer les bonnes petites saintes nitouches ne me réussissait pas. Sans oublier que c’était franchement ennuyant. Sourire, sourire, sourire… Et le moment sous la couette, c’est quand ? C’est que je commençais légèrement (extrêmement, gigantesquement, extraordinairement) à m’ennuyer. Je le suivis alors, reprenant mon sourire de faux-cul mais qui paraissait vraiment sincère. Une fois rendu à une certaine rangée d’étagères toutes aussi poussiéreuses les unes que les autres (et sans oublier toutes aussi moches et dépassées ; franchement, il fallait vraiment leur donner des conseils de mode tendance mobilière à ceux-là !), Nikita me demanda sur quel sujet j’essayais de m’informer précisément. Quel secteur, etc. Il s’expliqua ensuite en disant que s’il me demandait ça c’était parce que, apparemment, ils avaient deux rangées complètes de livres dessus et ils avaient de temps à autre de nouveaux arrivages vu qu’ils avaient l'université à côté.

Du coup, il me laissa légèrement bouche-bée. Je commençais à perdre mon sourire deux secondes, avant de me rendre compte que je faiblissais dans mon jeu que je ne pouvais pas me permettre cela. Papa comptait sur sa petite fille adorée. Je re-souris alors, cachant mes deux secondes de malaise, dans un petit rire innocent et niais. Je ne devais pas me laisser faire avoir par des questions pièges (même si elles l’étaient involontairement). Je devais paraître intelligente puisque j’arborais justement un personnage qui était supposé l’être ; soit une étudiante en médecine. Il fallait donc lui faire croire que je m’y connaissais dans le sujet, sans trop exagérer car je devais quand même me rapprocher de lui et éventuellement lui demander de l’aide. Donc, je lui dis alors d’une voix qui se voulait toujours aussi chaste, pure ;

« Euh, enfaîtes…J’aurais surtout besoin d’un bon livre sur l’Anatomie…Quelque chose qui résume bien tout le sujet assez facilement pour une nouvelle étudiante un peu perdue, mais pas un bouquin qui passe les détails. Je dois tout savoir. » Dis-je.

Forcément, je n’avais pas le choix de continuer de jouer l’innocente, la fille un peu perdue. Il fallait que je démontre à mon demi-frère - qui ne savait rien de moi et de notre lien qui nous unissait bien plus qu’il ne pouvait le penser – que j’étais une jeune demoiselle sur qui il pouvait compter et qu’il pouvait lui-même aider. Il devait avoir entièrement confiance en moi. Malheureusement cela allait prendre un certain laps de temps. Et oui, il fallait établir une base d’abord. Ensuite tisser un lien. Puis deux. Et ensuite trois, et ainsi de suite. Cela s’annonçait comme étant quelque chose de vraiment long, mais ça allait se faire. Bien évidemment, ça serait beaucoup plus facile si elle pouvait seulement les contrôler comme de petites marionnettes aucunement libres de leurs actions. Mais alors que je me concentrais principalement sur Nikita, un vacarme assez grossier et lourd se fit entendre. Forcément, moi et mon beau demi-frère nous nous retournâmes. Et c’est là que j’ai eu un malin sourire. La partie devenait enfin intéressante. Alors que je m’étais dis que je devais redoubler d’efforts car j’avais deux frères à mettre de mon côté (ou plutôt celui de notre père), je me suis rapidement dit que ça n’allait pas être si dure finalement.

Effectivement, devinez qui venait de se faire remarquer dans la bibliothèque ? Piotr Zakharine, ou autrement dit, mon cher jeune demi-frère. La vie n’était pas belle ? Elle m’offrait mes proies sur un plateau en argent. J’étais définitivement gâtée. Mais bon, ça ne m’étonnait pas ; même la vie m’aimait. Bref bref, je repris donc mon attitude candide, et retournai mon regard vers Nikita. Il semblait si chaste que s’en était un peu effrayant. J’arrivai même à me demander s’il était encore puceau…Vous croyez vous ? Ça serait manifestement très marrant. Mais peu importe, ce qui était important pour le moment, c’était de que les yeux de Nikita croise ceux de Piotr. Le regard choc, quoi. Il fallait donc que je l’attire un peu plus proche de moi pour qu’il puisse voir son fameux petit frère. Je pris donc une moue surprise, comme par tout ce vacarme. Je lui fis alors un petit clin d’œil ; rien d’aguicheur (je m’étais forcé oui !). Et dit alors d’une voix assez sereine, mais quand même agitée.

« Oh mon dieu, d’où peut venir ce vacarme ? Suivez-moi »

Je me retournai et agitai la main comme pour l’insister à me suivre, fis quelques pas comme pour s’avancer davantage plus vers Piotr Zakharine et peu importe l’autre conasse qui était à ses côtés. Franchement, cette fille, je m’en fichai carrément ; je lui étais juste reconnaissante de sa bêtise, car c’était celle-ci qui avait attiré mon attention. Mais à présent, comme je l’avais mentionné, la partie allait enfin s’épicer un peu. On pouvait définitivement dire que les jeux étaient ouverts. Je décidai donc que c’était peut-être le temps de jouer ? J’allais être la joueuse #1, Nikita le joueur #2 et Piotr le joueur #3. Alors, bien évidemment, c’était à moi de lancer la première pique. À qui donc ? Je venais d’établir un certain lien avec Nikita, et Piotr ne me connaissait encore que très peu, alors autant s’attaquer à Nikita de nouveau ? Bien évidemment, rien de bien dangereux, vous l’avez compris je crois. J’allais simplement me contenter de rendre cette fameuse rencontre dans la bibliothèque bien plus excitante. Si ces deux jeunes hommes séduisants pensaient qu’ils allaient avoir une belle petite journée aujourd’hui, et bien, ils s’étaient trompés. Ça n’allait pas être long avant que mon pouvoir agisse sur les leurs et qu’ils perdent tous les deux contrôle de leur pouvoir, ça n’allait pas être long aussi avant que cette rencontre bouleversante entre deux frères séparés depuis longtemps prenne enfin naissance.

Je dis donc d’une voix innocente et interrogative, qui se voulait sans réponse, mais à la recherche de celles-ci ; « Dis, vous le connaissez ? Le jeune homme là-bas, le blond … » elle marqua une pause, voulue de sa part, avant de reprendre ; « Ah mais…Waaw. Je ne sais pas si c’est moi qui vois mal, mais il vous ressemble vachement. On pourrait presque dire que vous êtes frères, ou limite, cousins ! »

Et TOC. Première pique lancé. Ton frère est là, mon beau Nikita. Que vas-tu faire ? Telle était la question. Je m’amusais tellement qu’il m’était dure de ne pas partir dans un ricanement maléfique digne du beau démon, de la belle succube que j’étais. Mais je me retins, car je devais paraître gentille aux yeux du charmant blondinet. Il devait réellement avoir confiance en moi, c’était la chose la plus importante. Je le regardai alors, et vis bien évidemment qu’il était un peu mal à l’aise avec tout ça. Roh que c’était triste, non ? Dommage s’il ne pouvait pas supporter tout ça. Peut-être était-ce le temps de lancer une deuxième pic à ce charmant jeune homme qu’était mon demi-frère ? Après tout le jeu se consistait à ne faire que ça, et rien que ça…

« Non, mais sérieusement. Comme je t’ai dis, je suis une étudiante en médecine, et je peux te dire qu’au vu de ses traits, il a certainement un lien de parenté avec toi, je te le garantis. » Mais oui, foutaises, et alors ? Il n’allait pas s’en rendre compte. Ce n’était pas Einstein non plus, ce petit blondinet. Je continuai donc « Peut-être que tu devrais lui demander son nom de famille, et en même temps, tu pourrais lui proposer un linge pour qu’il essuie le gros dégât que son interlocutrice lui a fait ? » , je me mordis la lèvre inférieur involontairement, contrastant mon côté chaste. Je repris donc rapidement d’un ton timide et pure ; « Enfin, ce n’est qu’une idée, tu n’es pas obligée de le faire… »

Bref ! Non, mais quand je vous dis que la partie commençait, je suis vraiment sérieuse… Alors, les frérots, Game On ?
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MessageSujet: Re: Game on, brothers. Game on, brothers.  EmptyMer 23 Fév - 19:17

Le blondinet attendait tranquillement une réponse de la jeune femme. Effectivement, elle lui demandait des renseignements concernant la médecine et les secteurs parallèles mais c’était tellement vaste qu’il lui fallait plus de précisions. Et puis, dire qu’elle faisait vraiment partie du corps médical, cela paraissait quand même assez étrange. Oui parce que la jeune femme était de celles qui avaient l’allure bimbo voire plus. Du style « pétasse » quoi. Non pas qu’il concevait qu’elle puisse être l’une d’entre elles … juste que son apparence donnait déjà beaucoup d’informations sur ce qu’elle était. Et mieux valait se méfier, selon moi, même si le slave ne se méfiait jamais des serpents … Mais il ne faut pas sous estimer le slave comme je le fais souvent. Eh oui, parce qu’il remarqua la lueur d’étonnement qui passa dans les yeux de la fille qui lui demandait des renseignements. Il se demanda bien pourquoi elle avait eu cette réaction. Deux hypothèses lui sautèrent à l’esprit. La première était celle du fait qu’elle ne commençait que tout juste ses études, et que par conséquent elle était encore novice concernant les différents domaines. Mais ceci ne justifiait pas forcément le fait qu’elle soit aussi surprise. La seconde, était celle qui, loin de lui déplaire, la montrait comme, peut-être, attirée par lui … ? Voyez-vous, il voyait bien que la jeune femme savait mettre en avant ses atouts et qu’elle jouait de sa personnalité ainsi que de son physique. Alors la trouver en ces lieux était un peu, déconcertant, pour ne pas dire autre chose. Alors peut-être n’était-elle ici que pour chasser de la bonne chair ? A cette idée, il se secoua les idées et reprit contenance face à la jeune femme à l’instant même où elle répondit à sa précédente interrogation.

Et on peut dire que la réponse qui fut donnée par la petit « nouvelle » choqua Nikita. En quoi elle avait besoin d’un livre sur l’anatomie si elle ne faisait pas des études dessus. Certes elle avait dit qu’elle était nouvelle et tout ça, ce qui corroborait la première pensée de Nikita. Mais en même temps, son ton ne faisait pas réel ! L’anatomie. Associez cette demande avec le personnage et on se demandait si elle voulait cela pour des cours ou pour des cours particuliers. Quoi ? Oui, Nikita a eut cette pensée. Et ne vous y détrompez pas, cela s’associait totalement avec la personne en face de lui. Une blonde que l’on pourrait qualifier de sulfureuse, oui, cela choquait le slave. Non pas qu’il soit du cas de ces personnes qui croient que physique et intelligence ne vont pas ensemble, mais plutôt qu’il doutait quant à la réelle perspicacité de son interlocutrice. La blondeur de ses cheveux contrastait nettement avec le lieu plutôt sobre, voire même sombre, du lieu même si cela s’accordait avec la tenue de Nikita. De plus, elle avait cette posture qui la faisait ressembler à une pin-up tout droit sortie d’un film porno. Enfin bref … Nikita lui répondit avec une moue souriante et monta sur une petite échelle pour aller chercher les bouquins en question qui venaient à l’esprit de celui-ci. Il fit quelques ouvrages et en trouva quelques uns qui convenaient parfaitement aux souhaits de la jeune femme. Il redescendit prudemment l’échelle et se retourna vers la blonde lorsqu’un bruit se fit entendre.

Enfin un bruit, c’est que les enfants appelleraient un bruit. Mais cela relevait plus du boucan que réellement du petit choc. Cela n’était pas tolérable dans une bibliothèque où le mot clef est : respect. Respect que se soit dans le comportement, la tenue, la politesse … Et faire autant de bruit alors que des gens lisaient paisiblement ou faisaient des recherches, non. Et on aurait dit qu’elle pensait la même chose que lui l’étudiante en médecine puisqu’elle sortit, de je-ne-sais où, un glapissement d’étonnement et d’inquiétude. Un vacarme ? Oui, c’est vrai c’était un vacarme qui montait en plus en puissance puisqu’on pouvait désormais entendre des éclats de voix, bien que faibles, qui parvenaient jusqu’aux oreilles de Nikita. Il allait donc dire à sa « cliente » combien il s’excusait puisqu’il devait régler ce problème au plus vite mais manque de pot, elle était déjà partie en direction de la scène de crime. Nikita s’avança donc un peu alors que celle-ci lui dit qu’une ressemblance se faisait entre la personne qui devait être mêlée au conflit et lui-même. Il ne pouvait la discerner d’où il était mais cela mit la puce à l’oreille du slave. Comment cela des ressemblances ? Non, cela n’était pas possible dans la mesure où il est slave et que personne, ou une infime poignée de personnes du moins, ne peut lui ressembler dans cette partie du globe, de l’hémisphère, de l’Etat … Alors, curieux il continua sa marche qu’il avait interrompue pour rejoindre sa comparse.

… … … Un bruit se fit entendre lorsque les livres qu’il portait entre ses bras à l’intention de l’étudiante en médecine touchèrent le sol. Elle lui parlait toujours mais il n’entendit pas. Ce qu’il voyait ne pouvait pas être imaginable. Après des recherches ci et là, quelques fouilles dans des quartiers parfois mal famés, voilà qu’Il était là, ici, en chair et en os. Les idées dans sa tête se brouillèrent et il ne retint que quelques mots de ce que lui disait la jeune femme : « lien de parenté » et « linge ». A croire qu’elle avait une perspicacité de fer puisque c’est ce qui ramena Nikita à la réalité en donnant un petit coup de tête sur le côté comme pour chasser les pensées obscures et les doutes qui le hantaient. Il ne comprenait pas comment son frère, son sang, sa chair pouvait se retrouver ici alors qu’il l’avait cherché longtemps. Comment après des heures de recherche, il se plantait devant lui comme un pantin inarticulé. Comment était-ce possible ? Il regarda la jeune femme qui tenait un gobelet vide de café, Piotr le pull avec une auréole grandissante marron et un homme s’approchant tout en brandissant fièrement son arme comme s’il était à la guerre – arme qui, je précise, n’est autre qu’une serpillère pour le sol. Nikita se rapprocha à mi-chemin entre la lenteur et la course, à mi-chemin entre l’euphorie et la tristesse, à mi-chemin entre l’étudiante et son frère. Il ne savait pas comment l’aborder. Hurler sa joie ? Pleurer de bonheur ? Crier de malheur ? Succomber à la folie ? Tels étaient les mots qui lui venaient immédiatement à sa pensée.

    « Piotr … je … je … qu’est-ce que … mais pourquoi ? »


Et chose assez étonnante, oui étonnante, il s’arrêta puis se jeta d’un bond dans les bras de son frère tel que font les amants passionnés lors de leurs embrassades. Il se rappelait que son frère n’était pas très contact qu’ils soient ponctuels ou réellement affectifs, alors que pour Nikita c’était surtout les affectifs, mais il était tellement heureux qu’il en pleura. Oui, des larmes coulèrent sur ses joues. Ne me demandez pas pourquoi la Nature a fait un être si sensible, je ne saurais vous répondre. Pourtant c’était un sentiment froid. Plus il restait au contact de son frère, plus il sentait son corps frétiller, plus il sentait le froid l’envahir. Oui, son frère, ce frigidaire ambulant commençait à le refroidir. Il savait qu’il ne pourrait pas contenir son étreinte longtemps, surtout que son frère était là pris au dépourvu mais que cela changerait bientôt, malheureusement ... Puis le slave se mit à grelotter tout en pleurant et souriant. Etat étonnant pour la scène qui se profilait ici.

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MessageSujet: Re: Game on, brothers. Game on, brothers.  EmptyJeu 24 Fév - 19:11

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     Un bruit, un fracas, Piotr n'identifia pas immédiatement ce que ça signifiait, et lorsqu'il tourna la tête de coté pour regarder dans la direction d'où provenait cette agitation, il posa ses yeux vairons que quelque chose qui ne lui plaisait guère. Nikita s'était approché avec la jeune femme blonde que son cadet avait repéré à l'entrée de la bibliothèque, ils avaient visiblement été attirés par le petit incident qui avait attiré l'attention sur le Russe et son agresseur à la tasse de café. Le regard hétérochrome du jeune homme passa sur le sol où des livres avec différentes couvertures, s'étaient étalés sur le sol, visiblement on aurait dit que la surprise que le plus âgé des Zakharine avait de voir son cadet dans la bibliothèque avait été de taille. Le peu de choses que Piotr connaissait de son aîné suffisait à lui faire savoir qu'il aimait les livres, et pour qu'il laisse ainsi tomber des ouvrages qui ne lui appartenaient pas et dont il avait visiblement la garde, suffisait à montrer l'ampleur de la surprise qu'il éprouvait. Le slave n'avait pas envie de croiser le regard de son frère, cela faisait plusieurs années qui fuyait Nikita, ce n'était pas pour qu'ils se retrouvent comme ça face à face dans un lieu aussi étranger et impersonnel qu'un bibliothèque, au milieu d'une foule d'inconnus. Car oui, l'incident avec la tasse de café avait attiré l'attention, et quelques personnes qui devaient être le même genre que ceux qui s'arrêtaient pour voir les cadavres lorsqu'il y avait la police dans le quartier, s'étaient agglutinés autour d'eux pour admirer les dégâts. Heureusement, la plupart d'entre eux voyant qu'il n'y avait rien d'intéressant s'étaient déjà éloignés, tandis que les autres qui avaient reconnu Nikita comme étant le responsable des lieux, s'étaient encore rapprochés en s'attendant certainement à voir le jeune Russe faire la morale aux deux maladroits, ils allaient être servis.

     Instinctivement, Piotr détourna la regard de son aîné, espérant encore par ce biais éviter de se faire repérer, douce illusion, Nikita l'avait remarqué et il n'allait certainement pas le laisser filer aussi aisément. Des années d'application à éviter la seule personne survivante de sa famille, et maintenant tous les efforts étaient ruinés à cause d'une idiote et de sa tasse de café. La tâche humide et brunâtre laissée par le liquide encore chaud au moment de l'impact avait presque gelée, et Piotr s'inquiétait maintenant du fait que quelqu'un puisse le voir, il avait déjà été soulagé de constater que l'épaisseur du pull qu'il portait avait été suffisant pour limiter les bruits du liquide chaud entrant en contact avec sa peau mortellement glaciale. Un homme arriva, brandissant une serpillère comme si c'était l'invention du siècle, et il la posa sur le sol pour commencer à essorer le café répandu sur le beau parquet en bois qui heureusement, devait avoir vu passer bien pire que ce genre de chose. Les étudiants présents s'impatientaient, et un léger murmure de foule s'éleva lorsque Nikita s'approcha des deux jeunes gens, plantant sans plus de cérémonies la jolie blonde qui l'accompagnait juste avant. Se faisant force, le slave évita avec toute l'application possible, de croiser le regard de son aîné, comme un gamin prit en faute, il aurait voulu que sa casquette puisse le cacher tout entier pour une fois, mais ce n'était malheureusement pas le cas. Une voix, des mots, Piotr essayait de ne pas les entendre, mais ironiquement ses oreilles semblaient décidées à capter le moindre mot prononcé par son frère. Pourquoi ? Pourquoi quoi ? Il y avait tellement de réponses possibles, pourquoi est-ce qu'il 'lavait fuit pendant tant d'années, pourquoi est-ce qu'il était revenu, pourquoi est-ce qu'il était ici.... ? Piotr ignorait si Nikita lui en voulait, ils ne s'étaient jamais revus avant le fameux jour où son frère avait presque été démasqué par sa faute, où ils s'étaient avoués qu'ils étaient frère, et où Piotr avait craint de voir l'aversion et le dégoût naître dans le regard doux de sa seule famille.

     Parce que oui, c'était pour ça, et pour beaucoup d'autres raisons que le jeune homme fuyait la personne qui devait compter le plus à ses yeux. Il ne voulait pas voir le dégoût dans le regard de son frère, il voulait juste garder le souvenir du sourire qui avait naquit sur ses lèvres lorsqu'il avait comprit qu'ils étaient frères. Mais d'un autre coté, même s'il avait toujours rêvé pouvoir avoir une vie de famille « normale », l'expérience avec Hanae lui avait fait comprendre qu'il ne pouvait pas vivre avec qui que ce soit sans lui attirer des ennuis, et si jamais l'Opération comprenait que Nikita était lié et en contact avec un évadé, ça signifiait la fin de sa petite vie bien réglée, seulement ça, Piotr ne pouvait l'envisager. A ce moment précis, il ne se doutait pas que la séduisante jeune femme qui se trouvait avant aux cotés de Nikita partageait beaucoup de choses avec eux, et qu'elle était le lien entre ce père absent, ce géniteur comme Piotr le qualifiait, et c'était certainement une bonne chose pour elle, la haine que le slave éprouvait à l'encontre de ce père était telle que Nastasya aurait pu écoper à sa place. Elle avait l'amour qu'il leur avait toujours refusé, c'était aussi simple que cela. Mais le jeune Russe n'était pas une personne jalouse, heureusement. Ses pensées durent coupées par un geste inattendu de la part de Nikita, il s'était arrêté avant de se jeter dans les bras de son frère, déclenchant autant la surprise du concerné que des spectateurs de la scène. Que faisait-il ? L regard de Piotr était dirigé vers le fond de la pièce, une lueur de panique passa dans son regard, les contacts physiques l'effrayaient toujours autant, mais le fait que ce soit une personne qui le connaissait l'affolait un peu moins. Toutefois, il n'était pas prêt à pouvoir faire de telles effusions d'amour devant des inconnus, il sentit son frère grelotter contre lui, et ce fut la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.

     Nikita ne pouvait pas s'approcher comme ça, en fait non, Nikita ne devait pas s'approcher de la sorte, les autres les regardaient déjà étrangement en se demandant si le jeune bibliothécaire avait péter un câble, pour Nikita attirer l'attention ne devait pas être un souci, mais pour Piotr, c'était LA chose à éviter, et il ne pouvait pas le faire, pas maintenant ! Il fit tout son possible pour rompre l'enlaçade, reculant brutalement en essayant de briser l'étreinte de son frère, un peu comme un chat qui vous file des coups de griffe pour que vous arrêtiez et le caresser, sauf que pour le coup, Piotr ne voulait pas blesser son frère. Puis quelque chose d'étrange se produisit, il sentit son don lui échapper, et mettant cela sur le compte de la surprise, ça l'affola encre plus. Une vague de froid se dégagea des deux jeunes frères alors qu'un léger crissement se faisait entendre, celui de la tache de café qui gelait littéralement, il risquait d'attirer l'attention sur lui, l'Opération.... Cela tournait comme une alarme dans sa tête, il ne contrôlait plus rien et ça le faisait autant paniquer qu'une personne qui ne savait pas nager et qui se retrouvait à l'eau. Lorsqu'il parvint à rompre l'étreinte, il recula jusqu'à buter contre une étagère derrière lui, se séparant d'environ deux mètres de ce frère qui pourtant ne lui voulait rien de mal. Les spectateurs de la scène avaient ressentis le froid et cherchaient la fenêtre de laquelle ce courant d'air glacial pouvait venir, puis la grande majorité s'éloigna alors que Piotr baissa les yeux avant de chercher quelque chose à répondre pour briser ce silence pesant.

     ▬ Un livre, oui, un livre simplement. »

     De quoi parlait-il ? Il répondait à la question de Nikita « pourquoi », sauf qu'il disait pour quelle raison il était venu ici. Pour chercher un livre pour apprendre à lire, Svetlana lui avait proposé de lui donner quelques cours, il ignorait qu'elle travaillait dans cette bibliothèque, sachant simplement qu'elle bossait en tant qu'étudiante dans une bibliothèque de la ville, sans savoir qu'il n'y avait que celle-ci dans le coin. Il leva enfin les yeux du sol, quittant la tâche humide laissée par la serpillère, pour poser son regard sur le visage de Nikita, une fraction de seconde, puis il détourna aussitôt ses yeux vairons comme s'il venait de se brûler.

     ▬ Je dois y aller, je suis désolé. »

     En fait non, il ne l'était pas, le jeune slave ne brûlait que de l'envie de quitter ces lieux, craignant que quelqu'un ne téléphone à la police pour parler d'un incident quelconque alors qu'il n'y avait aucune raison de le faire. Il avait tellement subit l'oppression depuis sa jeunesse que toute forme de conflit ou de situation qui lui échappait apparaissait aussitôt comme dangereuse. Son regard se posa sur le beau minois de la jeune femme blonde, il l'avait presque oubliée, elle semblait on ne peut plus calme, comme si la situation ne la surprenait pas, et une lumière de méfiance mêlée à de l'inquiétude passa dans le regarde hétérochrome du neutre. Qui était-elle, qu'est-ce qu'elle voulait ? Il hésita quelque chose avant de s'adresser à elle dans un Américain ou perçait clairement son accent Russe.

     ▬ je suis désolé de vous avoir dérangé, vous pouvez reprendre votre activité. »

     En fait, il espérait qu'elle demanderait à Nikita de s'occuper d'elle et que son aîné l'oublie le temps qu'il puisse s'en aller, mais c'était certainement trop demander vu la situation dans laquelle il se trouvait. Piotr croisa ses bras sur son torse pour cacher la tâche gelée qui trônait au milieu, il baissa à nouveau les yeux avant de finalement oser planter son regard dans celui de Nikita, comme s'il cherchait à lui faire comprendre que ce n'était pas vraiment le moment.

     ▬ Laisses-moi partir s'il te plait. »

     Une prière qui pourtant était tout le contraire de ce qu'il espérait réellement, il aurait tellement aimé pouvoir lui demander de rester avec lui. Mais ce n'était pas possible, pas pour le moment, et Piotr ne voulait pas prendre le risque de s'éloigner et de voir Nikita le courser, il attirerait trop l'attention, et les quelques personnes qui suivaient la scène le mettaient suffisamment mal à l'aise, il avait presque l'air d'un animal apeuré au milieu d'un camp de chasseur. C'était pitoyable.

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Nastasya H. Zakharine

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MessageSujet: Re: Game on, brothers. Game on, brothers.  EmptySam 5 Mar - 6:59

Soudainement un bruit se fit retentir. C’était un bruit pas très grand. Quelque chose de léger, mais d’assez fracassant selon la distance à laquelle on se trouvait de Nikita. Dans mon cas à moi, j’étais très proche. En gros, mon abruti de grand-frère (ça par contre, il ne le savait toujours pas) avait laissé tomber ses livres suite à la vue de son petit frère Piotr (qui se trouvait à être mon deuxième grand-frère aussi). Et voilà, la famille était réunie. Bien évidemment, ces deux petits idiots n’avaient pas la moindre idée que j’étais leur demi-sœur. À savoir si je voulais réellement leur dire. Car là, il me faisait réellement pitié et la dernière chose que je voulais faire c’est de m’adresser à eux pour les ramener à mon beau petit papa d’amour. Toutefois, je n’avais pas le choix. J’étais plus ou moins forcée de faire plaisir à ‘papounet’ pour tout ce qu’il avait fait pour moi. C’était donc la juste chose à faire ; lui rendre l’appareil. Enfin, c’était mon avis, rien de plus. J’avançai donc quelques mots suite à cette ressemblance frappante que j’avais ‘faussement’ repérée ; « Non, mais sérieusement. Comme je t’ai dis, je suis une étudiante en médecine, et je peux te dire qu’au vu de ses traits, il a certainement un lien de parenté avec toi, je te le garantis. Peut-être que tu devrais lui demander son nom de famille, et en même temps, tu pourrais lui proposer un linge pour qu’il essuie le gros dégât que son interlocutrice lui a fait ? Enfin, ce n’est qu’une idée, tu n’es pas obligée de le faire… » Mais toutefois, Nikita ne sembla pas m’écouter. Mais quel impoli, me direz-vous. Je suis d’accord avec vous. Je continuais de faire l’innocente, mais ça commençait vraiment à me déplaire. Jouer les petites saintes nitouches, c’était loin d’être mon fort. Je devrais sincèrement demandé à mon père un certain salaire pour ce que je faisais, parce que c’était à la limite du ridicule. Un ennui total de voir de mes yeux les sentiments se dessiner sur les visages de mes deux frères. Bailler aurait été une bonne option, mais il ne fallait pas oublier que j’étais la petite conne trop coincée du cul pour parler sexe et donc je devais me faire chaste et polie. Je fis mine d’être touchée par cet éventail d’émotions fortes et diverses, comme une bonne petite fille sensible le ferait. (Mais qu’est-ce que je ne ferais pas pour bien m’approprier mon personnage ?)

C’est alors que le beau grand blond qu’était Nikita se mit à parler pour paraître légèrement plus idiot qu’il en avait l’air. Bafouiller de la sorte n’était pas le meilleur moyen de prouver un soupçon d’intelligence, avouons-le. Il se contenta donc de nommer le nom de son frère (comme si celui-ci ne le savait pas !), avant de répéter sans cesse ‘je’ (vous savez, il fallait bien comprendre qu’on parlait de lui, vous voyez.), pour ajouter une question sans queue ni tête tel que « Qu’est-ce que ? », et de finalement finir avec la question ô si importante aux yeux de mon cher grand frère ; « Pourquoi ? ». Ah, le fameux ‘pourquoi’. Ça allait être franchement marrant, avouons-le. Toutefois, je fus vite choquée, alors que je commençai à peut-être trouver ce moment intéressant, je vis Nikita faire un léger bond pour se jeter dans les bras de mon autre frère Piotr, et il l’enlaça assez passionnément même. Je m’exprimai alors que les deux frères étaient trop occupés à se démontrer leur bel amour fraternel ;

« Oh, non, je crois que je vais être malade. » dit-elle en plaçant sa main devant sa bouche comme pour se retenir de gerber.

Elle roula les yeux au plafond avant de remarquer qu’elle perdait encore le ‘contrôle’ de son ‘personnage’. Il fallait continuer à jouer le jeu le mieux que possible. Je repris donc une mine ‘touchée’ par toutes ces émotions bouleversantes. Toutefois, pendant ce temps, je commençai à sentir quelques frissons parcourir chaque partie de mon corps. Hm, avais-je involontairement amplifié le pouvoir de ce cher Piotr ? Ça en avait tout l’air ! Je souriais sournoisement suite à cette sensation alors que je me disais que malgré quelques moments embarrassants comme celui du câlin, j’allais peut-être m’amuser. La rencontre entre deux frères éloignés depuis longtemps, les émotions qui viennent avec, la perte de leurs pouvoirs respectifs, la peur qui en suit, bref ! Tout cela s’annonçait excitant. L’adrénaline montait en moi, alors que je commençais à m’imaginer tous ces moments saisissants par leur ‘drame’ dignes des séries américaines de nos jours. Je gardai toute fois mon calme. Pas question de leur montré mon enthousiasme ; ça gâcherait ma ‘couverture’. Je me contentai donc de rester muette alors que les deux blondinets s’adressaient quelques paroles bafouillées de leurs belles bouches. Rien de bien audible à vrai dire, mais je m’en foutais légèrement. Ce n’était pas ce genre de conversation qui était intéressante. Et bien malheureusement tout semblait partit pour que ça soit moi qui soit obligé de mettre le piment dans cette recette encore en cours. Ça allait piquer pas qu’un petit peu.

Je passais donc une main dans mes cheveux signe de mon désintérêt à sa conversation qui ne tenait pas réellement la route. Toutefois, Piotr laissa Nikita en plan et s’approcha de moi, je remarquai dans son visage une légère méfiance de sa part. Je me retins de toutes mes forces pour ne pas rire méchamment de cette expression d’abrutie. Je pouvais sentir sa suspicion envers moi, mais aussi une certaine crainte à mon égard ; et ça me plaisait. Aussi ironique que cela puisse paraître ! Je sentais que je l’intimidais un peu, pourtant je faisais mon possible pour paraître timide et sensible. Mon jeu n’était donc pas aussi parfait que ma personne ; mais que voulez-vous ! Il me regarda donc quelques secondes et ce fût assez pour moi de voir l’inquiétude qui le hantait. Il hésita, mais s’adressa rapidement à moi, en Anglais bien évidemment, mais avec un accent russe bien trop voyant. Je me retins pour ne pas éclater de rire, car franchement, sa voix avait dépassé les limites du ridicule. Il parlait comme un pied ; c’était une vraie honte. Je ne comprenais même pas pourquoi mon père souhaitait tant les avoir de notre côté. Ils semblaient si inutiles, si naïfs, si stupides, chacun d’entre eux ; autant Nikita que Piotr. Toutefois, comme il ne fallait pas me trahir, je ne fis que faire une moue triste et déçue suite à ce qu’il m’avait dit. En gros, le blond s’excusait de m’avoir dérangé dans ma discussion avec Nikita, et affirmait qu’on pouvait reprendre notre discussion. Comme vous l’avez remarqué, il était loin de se douter que cette conversation ne se ferrait pas sans lui.

Il se retourna, croisa les bras sur son torse (il avait un beau torse ; j’avais pu constater ce fait) et demanda à Nikita d’un ton qui exprimait certainement pitié pour les autres personnes (parce que oui, ce n’était pas mon cas ; pour moi, il semblait juste totalement ridicule) de le laisser partir. Et bah ; pas question, mon joli garçon. C’est bien la dernière chose que je comptais faire ; le laisser partir. Après tout, il était un peu l’élément central de mon petit jeu, non ? S’il partait, ça n’avait plus aucun intérêt. Enfin, oui, bien sûr, je pourrais toujours me rapprocher de Nikita même si Piotr quittait les lieux. Toutefois, les avoir les deux dans la même journée était bien plus avantageux pour moi ; je n’avais pas à perdre une autre de mes journées à espionner le petit Piotr pour le coincer dans la même pièce que moi. Je fis donc apparaître une expression bouleversée sur mon visage, légèrement outrée, et je déposai mes mains sur les épaules de Piotr. Je commençai donc mon petit discours,

« Oh non, tu n’as pas à te sentir de trop, voyons. Tu n’es pas obligé de partir ! Loin de là. Reste avec nous. Toi et euh le jeune homme là-bas, vous vous connaissez non ? Je suis certaine que vous avez tant de choses à vous dire à en juger par vos visages ! »

Dis-je avec un sourire désolé, légèrement morose. Je commençais alors à sentir le froid s’attaquer à mes mains, et j’avais même peur qu’il commence à transformer mes mains en deux paquets de glace. Après tout, j’étais nettement plus proche de lui à présent, son pouvoir allait certainement s’amplifier davantage. J’en profitai toutefois pour lui prendre son pouvoir qui, on ne sait jamais, pourra toujours me servir un jour ou l’autre ; peut-être même aujourd’hui ! Toutefois comme je commençais réellement à me sentir frigorifié, je relevai mes mains de ses épaules, essaya d’afficher le sourire le plus normale, malgré le fait que j’étais peu déboussolée par ce froid intense. Un peu nerveuse, je repris quand même avec la voix de ‘mon personnage’ – toujours chaste, légèrement renfermée, gentille.

« Ah non, et puis, on ne peut pas vous laissez sortir dehors comme ça. Il fait horriblement froid, et vous êtes justement frigorifiés. Ah non, il faut au moins vous trouver une veste, ou je ne sais quoi. Vous ne pouvez partir tout de suite ! Ça serait un suicide. »

Et hop ! Le petit blondinet n’ira pas loin. C’était à présent au tour de Nikita d’entre en jeu de nouveau. Il allait certainement avoir tout plein de question à poser à Piotr, et c’est ce qui allait être vraiment intéressant. Ils ne s’étaient pas vus depuis des années, alors il allait être très difficile pour eux de se parler. Et c’est ce qui était si excitant. Et la cerise sur le gâteau, j’allais pouvoir les observer se détruire à petits feux. À cause de qui ? Bah de moi.

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MessageSujet: Re: Game on, brothers. Game on, brothers.  EmptySam 5 Mar - 13:37

Le froid se répandait de partout, Nikita pouvait le sentir. Il sentait le contact froid émanent de son frère et pourtant il ne souhaitait pas le lâcher. Non pas encore. Il voulait garder cette étreinte à tout jamais, ne plus le quitter puisque depuis trop longtemps ils s’étaient séparés. Former une famille, une fratrie complète voilà ses ambitions. Malheureusement tout cela semblait bel et bien loin à cause de la résistance de son frère. Il savait que se serait difficile mais il y croyait, il y croyait dur comme fer à ce déchainement de passions. Et se n’était pas un simple contact avec un réfrigérateur qui lui dirait le contraire, oh ça non. Pourtant lorsque le slave sentit son frère se débattre, il eut la nette impression que l’embrassade ne serait qu’une fin. Son frère ne voulait pas de lui, c’était donc ça ? Il ne voulait pas d’un frère sur qui compter ? Mais pourquoi … Toujours cette éternelle question qui revenait couramment dans son esprit. Pourquoi subir toutes ces frasques du destin pour ne pas connaitre de dénouement final à la longue … ? Puis le contact se rompit, douloureusement oui. Tant sur le plan physique que psychologique. Il sentait tous ses muscles s’engourdir petit à petit que le froid s’installait dans la bibliothèque tout comme il sentait son esprit se brouiller, comme gelé par l’ambiance qui régnait là. Il se détacha, voyant son frère à deux, trois pas de lui le regardant comme s’il était un monstre, un personnage imaginaire, un ami imaginaire … ou même un frère imaginaire.

Puis le bibliothécaire entendit deux ou trois personnes plus loin s’en aller en se plaignant de la fraîcheur – et c’est peu dire – de l’endroit. Tant mieux, au moins il n’y aurait personne et ils pourraient rester en intimité. Il était étrange de voir combien Piotr n’arrivait pas à maitriser ses pouvoirs. Sous l’effet des émotions, ils étaient piégés dans le non contrôle de leurs pouvoirs. D’ailleurs, la jeune femme avec qui Nikita était, qu’il avait en toute chose oubliée, venait de dire quelque chose d’étrange. Elle allait être malade ? Il fallait donc qu’elle s’en aille si le froid lui faisait cet effet. Il allait donc proposer à la jeune femme de revenir le lendemain lorsque Piotr se mit à dire quelque chose de spécial. Pourquoi disait-il qu’il voulait un livre ? D’après l’expérience du blond, son frère ne savait pas lire … Alors à quoi bon prendre un livre si ce n’est pour … peut-être souhaitait-il apprendre et donc il avait quelqu’un avec qui lire ! Mais pourquoi pas son frère comme enseignant, comme aide ? Il était là, tout près pour l’aider en cas de besoin, il ne demandait même que cela. Le blondinet était submergé au sens premier par toutes ces incompréhensions. Et il le vit clairement lorsque les livres qui étaient au sol se mirent à s’efforcer de réfréner l’apesanteur. Ils s’élevaient, s’élevaient. Heureusement, plus personne dans la bibliothèque ne les regardait, pour les deux ou trois qui restaient, et la jeune femme avec qui Nikita discutait auparavant s’était un peu rapprochée, ne pouvant voir les livres derrière elle. Seulement, il paniqua lorsqu’il vit cela … si ces livres montaient, c’était qu’il ne contrôlait plus ses émotions et ses pouvoirs. Et il ne voulait pas voir chaque objet de cette pièce, voire même personne, commencer à s’élever dans l’air. Il secoua la tête pour chasser ses mauvaises impressions et tenta de reprendre le contrôle sur ses émotions. Juste au moment où son frère dit qu’il fallait qu’il y aille.

Le slave ne pouvait pas partir et son frère ne pouvait pas le laisser partir. S’il s’en allait, ils ne se reverraient jamais et se serait pour Nikita une cassure énorme. Il ne devait pas partir, ce n’était pas possible. Il ouvrit la bouche pour signifier sa désapprobation mais aucun son n’en sortit. Le seul effet de son envie de parler fut le tremblement de froid qui le prit des suites de la manifestation des pouvoirs de son frère. Et cette incapacité doublée à son mécontentement et sa peur de le voir partir fit encore une fois déclencher son pouvoir en soulevant des livres des étagères dans une rangée derrière lui. Il ne le vit pas mais il savait que si tout cela continuait, ça allait dégénérer. Piotr fit volte face en s’approchant de la jeune étudiante pour lui faire ses excuses. Il lui faisait des excuses et pas à lui ? Il se sentit mal comme pétrifié une fois de plus dans la glace. Puis il se retourna de nouveau vers l’étudiant en médecine pour lui demander de le laisser partir. Il était étrange de le voir demander cela dans la mesure où Nikita ne l’emprisonnait pas et ne le tenait nullement en otage. Pourtant, il demandait. Et la jeune femme que les deux blonds ne connaissaient pas s’exprima clairement et distinctement envers Piotr. Elle m’aidait à conserver Piotr avec nous, une bonne chose. Cependant, elle posa les mains sur ses épaules ce qui provoqua encore une vague de froid faisant fuir les derniers rescapés de la salle. L’un d’eux vint même vers le responsable, soit Nikita, pour lui dire qu’il n’était pas acceptable qu’il reste sans rien faire lorsque la climatisation et le chauffage ne fonctionnent plus. Cela fit encore plus monter la colère présente chez le jeune homme avec ses quelques conséquences … Mais il devait d’abord s’occuper de son frère.

    « Je … ‘fin tu ne dois pas partir ! On a des choses à se dire … je crois. Par contre, dit-il en se tournant vers la prétendue étudiante, je crois que tu devrais revenir demain pour avoir plus d’informations. »


Il s’arrêta, se figea même en voyant les livres en apesanteur. Il ne fallait pas que la jeune femme voit cela. Et le problème était qu’ils se trouvaient sur le chemin de la sortie. Non, non, il ne fallait pas. Et puis crotte, elle assisterait de loin à tout cela sans plus de cérémonie mais elle ne devra pas écouter ce qu’ils disent. Il devait donc trouver un plan B. C’est pourquoi il dit « En fait, non, reste ». Il le cria presque comme si sa vie en dépendait. Il ne voulait pas être repéré déjà que tout cela semblait quelque peu extraordinaire de retrouver son frère … alors si en plus il était découvert comme mutant par le reste des gens, cela ne risquait pas d’être une mince affaire. Il s’approcha donc des deux jeunes gens qui n’étaient pas très loin l’un de l’autre et en prit un par chaque bras et les tira vers une table un peu plus loin. Il leur indiqua la table et retourna vers l’endroit où il avait fait tomber les livres pour la jeune femme. Il remarqua au passage que les livres étaient toujours en suspension même s’il tentait de reprendre le contrôle sur son pouvoir. Puis il revint vers les deux jeunes blonds.

    « Euh … je peux te laisser là ? Je te laisse bouquiner un peu, nous on a des choses à se dire je crois ! »


Il planta la jeune étudiante au beau milieu de la bibliothèque et s’en alla à quelques tables plus loin pour discuter tranquillement avec Piotr tout en le tirant dans son aventure. Il sentait le contact avec le froid ambiant qu’il diffusait mais peu lui importait désormais. Il l’avait sous la main et il pouvait lui soutirer quelques informations. Il le fit assoir, de force, sur une chaise et se planta devant lui, sur une autre. Tant de questions s’embrouillaient dans sa tête qu’il ne savait pas par où commencer. Pourtant, il prit clairement le temps de commencer par la fin de toutes les questions plutôt que par le début.

    « Tu sais pertinemment que tu peux venir habiter chez moi ! Pourquoi tu es parti la dernière fois ? On pouvait se parler, on pouvait discuter tranquillement. Je ne compte pas te laisser partir cette fois-ci ! J’ai tout mon temps ! Explique-moi, bon sang ! »


Sur cet accès de colère et de tristesse ponctuant la fin de sa phrase, derrière eux un bruit retentit. Il se retourna sur sa chaise et vit que des livres étaient tombés de leur étagère. Pas étonnant vu la pression que le blondinet endurait. Mais il devait reprendre le contrôle coûte que coûte, sauf que cela ne s’annonçait pas super bien parti vu la discussion qui s’engageait.

[ HS ] Je n'ai pas trop voulu mettre en scène le pouvoir d'amplification de Nasta du moment que c'est mieux que se soit toi qui t'en charge. Par ailleurs, j'ai fait le contact si jamais elle amplifie les pouvoirs de Niki mais dans ce cas le froid redescend.

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MessageSujet: Re: Game on, brothers. Game on, brothers.  EmptyDim 6 Mar - 15:34

     Le jeune homme avait entendu la blonde murmurer quelque chose, mais il était trop occupé pour se demander ce que ça pouvait bien être. Debout à coté d'elle, il n'avait qu'une seule envie à présent, s'en aller, les laisser seuls tous les deux, et il espérait simplement que l'étudiante allait emmerder Nikita suffisamment pour qu'il puisse s'en aller pendant ce temps. Le jeune homme inspira, tentant de garder son calme, mais c'était peine perdue, il n'avait jamais été capable de conserver une maîtrise parfaite de lui, la peur et l'inquiétude l'habitaient en permanence, sournoises et toujours prêtes à lui sauter dessus. Finalement, il sentit des mains se poser sur ses épaules, et manqua de se détourner aussitôt en repoussant les mains de la belle blonde, mais ça aurait été trop étrange, trop surprenant pour paraître normal. Il ne devait pas avoir l'air « étrange », ce qui était plutôt difficile sachant qu'il n'était pas normal non plus. Elle prit la parole en disant qu'il n'avait pas à se sentir de trop et qu'il n'était pas obligé de partir, qu'il pouvait rester avec eux puisque les deux jeunes hommes semblaient se connaître. C'est vrai que le comportement de Nikita portait à ce genre de suppositions, et elle conclut en disant qu'ils devaient avoir des tas de choses à se dire d'après ce qu'elle en jugeait. Cette fille ne plaisait pas à Piotr, elle avait un air faux, ou tout simplement un comportement trop « aimable », on ne se montrait pas aussi gentil avec des inconnus. La demoiselle retira ses mains, lui déclarant qu'elle ne pouvait pas le laisser sortir comme ça parce qu'il faisait horriblement froid et qu'il était glacé, puis elle parla de suicide, ce qui l'aurait presque fait rire pour la peine. C'était plus du suicide de rester dans une ville désertique alors que son corps ne demandait qu'une chose : De la fraicheur ! Il s'éloigna légèrement de la jeune fille avant de poser ses yeux vairons sur son visage, elle ne lui plaisait définitivement pas, son naturel méfiant le poussait à se demander ce qu'elle pouvait bien lui vouloir.

     ▬ Je vais très bien, je vous remercie, je n'ai pas besoin qu'on veille sur moi. Il avait parlé d'un ton tout aussi froid que l'air qu'il dégageait, ce n'était pas son ton habituel, mais cette fille le mettait mal à l'aise. Il regarda brièvement Nikita avant d'en revenir au minois de la blonde. Détrompez-vous, nous n'avons rien à nous dire. »

     Il ne lui laissait pas le choix, c'était comme ça et voilà tout, Piotr n'avait aucune envie de discuter avec Nikita, leur dernière rencontre avait été la première en tant que frères, mais aussi la dernière. Il ne pouvait pas devenir ce frère que Nikita lui demandait d'être, sa vie était ainsi faite, de fuite et d'évasions. La dernière personne qu'il avait laissé entrer dans sa vie s'était enfuie, ou avait été enlevée par l'opération, il ne le savait pas encore, Hanae avait disparu après être revenue suite à une absence de presque trois ans, autant dire que c'était plus qu'il ne pouvait supporter. Lorsqu'on était habitué à vivre en solitaire comme le neutre le faisait depuis toujours, l'idée d'avoir quelqu'un qui comptait pour nous, c'était aussi effrayant que l'idée de finir seul alors qu'on vivait toujours en compagnie d'autres personnes.

     La voix de Nikita coupa court à ses pensées alors qu'il lui disait qu'il ne devait pas partir, qu'ils avaient des choses à se dire, étrange antipode de ce que son cadet venait de dire, ils étaient trop différents pour pouvoir se comprendre. Le pacifiste se tourna vers la jolie blonde pour lui déclarer qu'elle devrait s'en aller et revenir demain, mais même si Piotr ne l'appréciait pas vraiment de prime abord, il jura en lui-même, croisant les doigts pour qu'elle ne s'en aille pas. Si une étrangère restait avec eux, Nikita ne pourrait pas aborder le sujet « gênant », et Piotr pourrait donc s'en tirer sans trop de peines, mais se retrouver en tête à tête avec son aîné, c'était la dernière chose dont il avait envie. Ironie quand tu nous tiens, il avait toujours espéré remettre la main sur sa famille, trouver un père ou une mère de substitution, puis lorsqu'il s'était souvenu de ce frère aîné, ça avait été l'étincelle d'espoir. Avoir une famille, la chose que tout orphelin espérait, et même si leur géniteur était encore en vie, Piotr s'imaginait mal pouvoir ressentir autre chose que de l'aversion à son égard. Cet homme était une erreur de la nature, et bien que le blond n'avait jamais été amené à le rencontrer, il savait que la seule fois où ça se passerait, l'un d'entre eux ne ressortirait pas entier de cette entrevue, et il y avait de fortes chances pour que ce soit le fils. Tout à coup, Nikita retint la blonde, au soulagement, mais aussi à l'étonnement de Piotr qui tourna la tête en direction de l'inconnue juste à temps pour voir des livres en train de planer. La télékinésie de Nikita ? Son sang ne fit qu'un tour, la dernière fois qu'il avait vu cela, Piotr s'était jeté au cou de son aîné pour couper court à son don, mais cette fois-ci c'était différent, il n'allait pas l'aider, il devait s'en aller, c'était la seule chose qui l'importait.

     Mais le bibliothécaire prit les devants et s'approcha d'eux avant de les entraîner vers une table pour s'éloigner de son coté et ramasser les livres qu'il avait fait tomber juste avant. Piotr profita de ce bref laps de temps pour porter son attention sur le minois de la jeune femme, elle avait l'air on ne peut plus sage, sur son visage il reconnaissait l'expression d'Hanae, sage, mais avec un fond qu'il n'arrivait pas à identifier. Elle l'inquiétait, le mettait toujours plus mal à l'aise, cette manière d'avoir posé ses mains sur ses épaules, c'était trop étrange. Voyant que Nikita s'approchait de nouveau d'eux, Piotr glissa simplement quelques mots à la jeune femme, de son accent traînant qu'il n'avait pas réussi à effacer malgré les années.

     ▬ Vous devriez partir je crois. »

     Plutôt étrange sachant qu'il éprouvait l'inquiétude de se retrouver seul avec son aîné, mais cette fille avait quelque chose qui le mettait mal à l'aise, son habituel malaise lié à ses années de méfiance refusait de partir. Il ne voulait pas qu'une fille comme elle reste à proximité de son aîné, et il était bien loin de se douter qu'elle travaillait pour une autre personne que l'Opération, mais qu'elle voulait, tout comme elle, profiter de leurs dons à tous les deux. Nikita s'était approché, il demanda à la jeune femme s'il pouvait la laisser seule en expliquant qu'ils avaient tous les deux des choses à se dire, et l'espace d'un instant, Piotr tenta de refuser encore une fois ce que le slave proposait : une explication. Mais il le prit de court et entraîna le plus jeune des deux hommes à sa suite avant de le faire s'asseoir de force sur une chaise pour se planter devant lui, assit lui aussi. Cette situation était inhabituelle, le regard vairon du jeune Russe se porta aussitôt sur le sol comme un gamin prit en faute, il n'avait aucune envie de discuter de tout ce que Nikita pouvait lui demander, depuis le temps qu'il essayait de fuir ses souvenirs, ce n'était pas pour les laisser remonter à la surface ! La voix de Nikita s'éleva, il déclara à Piotr qu'il savait très bien qu'il pouvait venir habiter chez lui, mais non, c'était une chose qu'il ne pouvait pas faire, ou cela signifierait qu'il le mettait aussi en danger. L'aîné des Zakharine enchaîna en lui demandant pour quelle raison il était partit la dernière, prétextant qu'ils pouvaient parler et que cette fois-ci, il ne comptait pas le laisser partir. Un bruit soudain alors que Nikita exigeait des explications, le regard de Piotr se teinta d'une lueur d'inquiétude alors qu'il constatait que des livres étaient tombés des étagères, puis il reporta son regard hétérochrome sur le jeune homme face à lui avant de prendre la parole d'un ton tendu.

     ▬ Fais attention ! Arrêtes d'utiliser ton don, je t'en prie.... »

     ▬Ils étaient partout, les agents de l'Opération, Piotr était mieux placé que personne pour le savoir, Aelys était aussi en danger, elle lui avait dit qu'elle avait remarqué plusieurs fois de suite des individus louches non loin de son appartement. Il inspira avec difficulté avant de tourner la tête vers la blonde, elle n'était pas partie visiblement, mais cela ne rassurait pas vraiment Piotr, d'un coté ça voulait dire qu'elle n'avait pas appelé la police, mais de l'autre, qu'elle n'avait pas eu ce qu'elle voulait. Après un petit moment de réflexion, il porta machinalement sa main à sa casquette qu'il abaissa un peu, puis, le regard dirigé vers le sol, il reprit la parole d'un ton beaucoup plus bas, il ne songea pas à parler en Russe pour que la demoiselle ne comprenne pas leur discussion au cas ou elle aurait une très bonne audition.

     ▬ Je ne pourrais pas venir te rendre visite, même si je le voulais, je te l'ai dit Nikita, je ne suis pas blanc comme neige, j'ai des... Ennuis avec les autorités, si j'avais des contacts avec toi, tu serais aussitôt entraîné dans tout ça. »

     Les autorités, les agents d'une Opération secrète qui cherchaient à lui remettre la main dessus plutôt ! Il ne vivait pas, il survivait, c'était comme ça, il fallait accepter de vivre de la sorte, et Piotr ne voulait pas ruiner la vie bien réglée de son aîné pour pouvoir profiter de de la joie d'avoir un frère. Il resta silencieux pendant quelques secondes, Nikita avait eu de la chance en étant adopté, Piotr avait été ramassé par l'Opération, c'était la roulette Russe sans mauvais jeu de mot. Finalement, après quelques instants, il recommença à parler d'un ton maussade.

     ▬ Nikita, c'est comme ça, je ne pourrais jamais être ton frère, oublies-moi comme je t'ai laissé pendant ces années, et laisses-moi partir avant qu'il ne soit trop tard. »

     Trop tard pour quoi ? Bonne question, mais ça, même lui ne le savait pas.

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