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Chassé Croisé [Barthe Doll]

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۞ Mutante Hostile ۞

Kaileen Moore

Kaileen Moore
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Chassé Croisé [Barthe Doll] Vide
MessageSujet: Chassé Croisé [Barthe Doll] Chassé Croisé [Barthe Doll] EmptyMar 9 Aoû - 16:00

<--- début du RP

Pendant un temps, je me demandais si je n'avais pas fait une erreur avec le coup du numéro de téléphone. En effet, Barthe restait immobile, la main dans sa poche, et quand il croisa mon regard, il n'eut pas le moindre sourire. Mal à l'aise, je tentais pourtant de relativiser. Ce ne serait sûrement pas la première ni la dernière fois que ce genre de choses m'arrivaient. J'étais simplement étrangement déçue, comme si ça avait eu une réelle importance pour moi... Et ça en avait, à l'évidence. Je m'apprêtais à lui dire d'oublier ça, et à lui reprendre le bras, quand il sortit enfin sa main, portant à sa bouche avec un geste lent le filtre de cigarette qu'il avait cherché. Toujours en silence, il prit le morceau de papier, et le rangeai dans sa poche. Sans doute pour l'y oublier, soupirais je intérieurement. Cette perte n'était pas désastreuse, mais j'aurais certainement apprécié d'avoir quelqu'un à qui parler pour de bon, quelqu'un qui aurait pu m'aider à rester toujours la même, et à ne pas me laisser emporter par le remords qui attendait toujours son heure en moi. Un regret de plus s'ajouterait simplement à la longue liste qui était déjà établie.

Cependant, alors que j'exprimais ces mornes pensées, mon compagnon réduisit à néant ou presque la distance qui nous séparait. Mon premier réflexe, alors qu'il plaquait ses mains sur mes épaules, fut de tenter de reculer, soudainement inquiète, me demandant pourquoi il agissait ainsi après avoir laisser un silence si pesant pour moi s'installer. Mais il ouvrit alors la bouche, et j'écoutais ce qu'il avait à me dire avec un tel sérieux. A chaque mot qu'il prononçait, je me sentais un peu mieux, retrouvais mon assurance habituelle. D'un autre côté, j'étais aussi toujours aussi déstabilisée. En concluant sur un « je vous appellerai » qui me réjouit, il s'éloigna à nouveau, et, toujours sans me quitter du regard, il alluma à tatons sa cigarette. Je souris d'un air moqueur tandis que la fumée s'élevait entre nous, et toussotais légèrement, incommodée par l'odeur du tabac. Sa nouvelle phrase me fit froncer les sourcils, tout d'abord, puis les hausser légèrement, dans une expression de surprise. Avais-je un autre tueur récidiviste sous les yeux ? J'en doutais quelque peu, mais en me voyant, on ne reconnaissait pas forcément la meurtrière en moi, et pourtant... Je lâchais cependant doucement :

« J'en doute fort, étrangement, Barthe. »

Je ne dis rien de plus, le laissant faire travailler son imagination, alors que de mon côté, je me demandais avec curiosité ce qui pouvait bien le pousser à prononcer ces mots là. C'était fort étrange. Le type même d'avertissement que je proférais quand quelqu'un voulait tenter de m'approcher, et pourquoi pas de m'apprivoiser. Il ne fallait pas s'y tromper, il était rare que je m'entende aussi bien avec quelqu'un que je m'entendais avec Barthe. J'imagine que nos ressemblances étaient en effet les responsables de cela, mais il était tout de même déconcertant de tomber nez à nez avec son alter ego par le plus grand des hasards. Pour un peu, j'en serais venu à croire réellement au destin... Nulle ombre au tableau pour le moment. Ça me paraissait tellement trop beau pour être vrai, que j'étais en fait dans l'attente de l'erreur qui condamnerait nos échanges à se terminer. Aussitôt que j'eus cette pensée, je me morigénais. Pourquoi aller toujours imaginer le pire, quand j'avais enfin un peu du meilleur ?

Mon fournisseur en gin nouvellement nommé m'attrapa alors par la taille, et je me demandais s'il faisait cela sans la moindre arrière pensée, ou pour trouver quelque chose à quoi se rattraper. Dans le même temps, alors qu'il déblatérait je ne sais quoi, il m'entraîna dans la rue. Je comprenais qu'il voulait aller chez moi, et riais doucement. Il allait à l'opposé, l'exact opposé, avec son débordant et soudain enthousiasme. Je le laissais faire sur quelques pas, et le redirigeais enfin fermement dans l'autre sen, faisant demi tour à peine trop brusquement, en l'informant avec un grand sourire :

" Si vous continuez à aller par là, vous resterez curieux longtemps. J'habite de l'autre côté, vous savez ? »

Je me disais que s'il restait à la maison, c'était moi qui allait dormir à même le sol, mais ça ne me gênait pas de trop. Je n'allais pas le jeter par terre, et puis, je n'étais plus à ça près. De toute façon, je dormais rarement la nuit, vivant plutôt à l'envers. Un vrai petit vampire, en somme. Je passais donc ce détail là sous silence, en me disant que je n'avais de toute manière pas envie de faire mon petit somme, alors que j'aurais ce fascinant personnage sous la main. De temps à autre, ledit personnage lâchait quelques marmonnements incompréhensibles, sur le chemin du retour et je me contentais de sourire, tout à fait calme et maîtrisée, sans m'offusquer du silence émaillé de quelques paroles par ci par là.

Nous arrivâmes assez rapidement devant l'immeuble quelque peu décrépi qui abritait l'espèce de studio dans le quel nous vivions avec Lukaz. Je sortais mes clés, et me débrouillais avec la serrure d'une main, l'autre étant occupée à soutenir Barthe, qui s'il me tenait par la taille, n'était pas vraiment des plus assurés. Je le fis ensuite entrer dans notre superbe domicile, et grimaçais en contemplant l'étendue du désordre qui régnait en maître sur les lieux. Ni moi, ni mon colocataire n'avions d'affinités avec les travaux ménagers, ce qui était clairement visible quand on entrait. Je n'en fis pas tout un drame pour autant. Je doutais que mon accompagnateur soit extrêmement regardant, et au pire des cas, la porte lui était toute ouverte. Je n'avais de toute façon je n'avais pas à m'en inquiéter, puisque, vaguement moqueur, Barthe lâcha une petite remarque. Je rétorquais aussitôt, tandis qu'il riait doucement :

« Je n'aurais pas dit mieux, en fait. »

Comme je l'avais subodoré, mon français préféré était absent. Tant mieux. Je regardais l'allemand s'installer dans le canapé, prenant ses aises, et lui signalais qu'il était interdit de fumer. Je ne savais pas trop ce qu'en pensait mon colocataire, mais je n'appréciais guère le tabac, malgré ma sincère affection pour diverses drogues, et pour l'alcool. Croisant les jambes, il posa encore une fois son regard sur moi, et, restée debout, je patientais, le laissant prendre la parole, avant de lui répondre en riant :

« Il n'y a pas besoin de remerciement... Si vous n’importuniez, sachez le, vous seriez encore devant ce bar à vous demander comment rentrer chez vous... ou comment rejoindre le commissariat le plus proche, en l’occurrence. Je ne fais jamais rien qui me déplaise. C'est un principe fort utile. Donc, je crois bien que je vais vous empêcher de dormir encore un peu. De toute manière, dormir la nuit, c'est bien trop banal pour moi, croyez le ou non. »

Aurais je eu un lit qui m'attendait sagement que je ne l'aurais pas rejoint. J'étais bien, à l'aise, dans mon élément, je me sentais en confiance. J'étais Eva, en clair, Eva, cette femme qui avait son petit caractère, mais qui savait mener son monde. Il n'avait pas besoin de savoir que la véritable Eva s'appelait Kaileen, et était un peu moins innocente et beaucoup plus dangereuse. Ce n'était que les seules différences, après tout. Je me doutais bien que si nous gardions le contact il l'apprendrait un jour où l'autre. Pas de ma bouche en tout cas. Je l'avais avoué à Lukaz parce que j'étais certaine qu'il avait les deux pieds bien ancrés dans le monde que je fréquentais. Pas de certitudes, pas de révélations. J'espérais que le temps des explications viendrait le plus tard possible, n'ayant aucune envie de me voir exiger des raisons à ma conduite. Que dire ? Il n'y avait que des choses abstraites, qui n'appartenaient qu'à moi, à en dire.

Je m'asseyais sur un des accoudoirs du canapé, tourné vers Barthe qui m'avait l'air bien installé. Je me demandais vaguement si il y avait quoi que ce soit à boire dans le frigo, puis me souvenais que j'avais ramené mon interlocuteur ici pour le faire dessaouler, et non pas pour remettre une couche d'alcool. Quand à moi, ma joie légère me suffisait légèrement, je n'avais pas besoin de plus. Songeuse, je le regardais un instant avant de demander :

« Alors, de quoi voulez vous parler ? Une requête particulière, peut être ? Je ne suis pas des plus douées quand il s'agit de parler simplement de tout et de rien, voyez vous. »

Je marquais une courte pause, laissais errer mon regard d'une chose à l'autre dans la pièce dont j'avais allumé l'unique ampoule éclairant l'ensemble d'une lumière chiche. Qui avait il à dire ? J'aurais voulu tout savoir sur lui, mais je n'allais pas lui dire les choses ainsi.

« Vous comptez vous installer ici pour un certain temps, ou vous n'êtes que de passage ? »

Je recommençais à faire ma petite curieuse, mais savoir si je n'avais que peu de temps assuré avec lui m'intéressait bien évidemment.

« Vous voulez grignoter quelque chose ? En général, les placards sont plus ou moins vides, mais je dois bien pouvoir dégoter quelque chose de comestible. »

Je souris d'un air ironique et attendais ses réponses, les bras croisés, toujours perchée sur mon petit accoudoir, en tournant mon regard vers la cuisine. Je doutais en fait de trouver réellement quelque chose mais en tant qu'hôte, il fallait bien que je fasse semblant. Je souris de plus belle, espérant tout de même qu'il refuserait. Au pire des cas, je finirais bien par trouver quelque chose...


//désolée, je relance pas grand chose mais j'étais à court d'idées >.< dis moi si tu veux un peu plus, je trouverais bien de quoi te donner plus de matière quoi//

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Chassé Croisé [Barthe Doll] Vide
MessageSujet: Re: Chassé Croisé [Barthe Doll] Chassé Croisé [Barthe Doll] EmptyVen 12 Aoû - 20:58

Une minute. C'est tout ce qu'il avait fallu après que je me sois assis pour que mon corps ressente un profond bien-être. En conséquence, et alors qu'elle s'asseyait à son tour sur l'un des accoudoirs, je lâchai un profond soupire d'aise. Quand, pour la dernière fois, m'étais-je assis sans soucis de relire mes notes, organiser la suite du plan, retenir des détails des heures passées ? Avec une légère consternation, je me fis la remarque qu'il m'aurait fallu une rétrospective longue de quelques années pour retrouver un tel instant. Pour ça, je lui étais reconnaissant. Néanmoins, quand elle me demanda de quoi je voulais parler avec elle, je fus balayé d'un vent d'indécision. Elle me posa d'autres questions, et quand vint celle visant à satisfaire mon estomac, je balayais son interrogation d'un geste, lui faisant signe que je n'avais besoin de rien de tel. J'étais, en quelque sorte, dans un tel état de félicité que rien, ni le sommeil, ni la boisson, ni la nourriture, ne m'était désirable. Apprécier l'instant présent, c'était ce que je ressentais à l'heure actuelle. Et l'instant présent se passait d'artifices. Il ne nécessitait que moi, Eva, et notre conversation. Me rendant compte que mon affaissement sur le canapé ne lui octroyait qu'un accoudoir pour s'asseoir, je me redressais et tapais mollement la place à côté de moi pour lui intimer d'y prendre place, qu'elle y serait plus à son aise.

Après quoi je levais le visage vers le plafond. Quelques unes de ses aspérités retinrent mon regard vague tandis que je cherchais à me souvenir. Me souvenir de ce dont les gens comme nous pouvaient discuter en un tel moment. A cet instant, je me rendis compte de ma situation exacte. J'avais rencontré une jeune femme, nous avions parlé, avions remarqué nos similitudes, nous nous étions fait part de notre attirance respective pour l'autre, et nous avions terminé notre périple dans l'intimité de son appartement. La suite logique des choses n'était que luxure. Mon regard se porta sur elle tandis que je la considérais de ce nouvel œil. Je n'aurais su dire comment, mais nous étions différent du commun des mortels. Certes, j'étais un mutant, mais cela n'entrait pas en ligne de compte. J'avais l'intime sensation qu'elle était, à mon instar, dépourvue de ce besoin. Elle était belle, attirante, et en d'autres circonstances, je lui aurais fait l'amour avec plus de passion que nombre d'autres femmes. Mais cette idée n'effleurait mon esprit que parce que j'avais tenté de réfléchir logiquement. Et notre relation dépassait la logique. J'eus un sourire énigmatique à son encontre, pour moi-même, alors que j'appréciais ce lien à sa juste valeur. Un jour, si nous gardions le contact, il ne faisait aucun doute que je lui révélerais tout. Mais certainement pas ce soir. Certainement pas avec les idées émoussées par l'alcool. Me souvenant qu'elle m'avais posé des questions, je chassais mes pensées de mon esprit sans pour autant me défaire de mon sourire, et pris une inspiration, bouche ouverte, prêt à lui répondre :

« Je compte rester ici. Il y a dans cette ville beaucoup de choses qu'il me reste à accomplir. Ne m'en veuillez pas si je ne vous en parle pas, c'est le genre de choses dont l'on ne parle pas à la première rencontre, même à quelqu'un comme vous. Quant à m'installer au sens strict du terme, je trouverai un moyen. J'ai beau ne connaître personne, je suis persuadé de trouver sous peu une âme clémente qui acceptera de m'héberger comme vous le faites ce soir, mais à plus long terme. »

Je souris, partagé entre la culpabilité que je ressentais en lui mentant si ouvertement et la crainte d'en avoir trop dit. A propos de mes activités futures, indiquer qu'elles étaient indicibles en l'état pourrait lui mettre la puce à l'oreille, pour peu qu'elle se donne la peine d'essayer de les imaginer. Bien que mes mots ne permettaient pas de lui donner une idée précise de mes plans, je ne voulais pas qu'elle me pense malhonnête, et dangereux. C'était pourtant ce que j'étais, et bien au-delà de ce qu'elle pourrait penser. De crainte que mon anxiété ne la décide à me craindre, je balayais ces appréhensions dans un coin de mon esprit, et rebondis sur ses paroles précédentes.

« Je suis désolé, Eva, je ne sais pas plus que vous parler de la pluie et du beau temps. Je pense que j'ai oublié ce que des gens normaux se diraient en pareille situation. Je crois... »

Je me mordis les lèvres. Quelque part entre la conscience la plus nette et les vapeurs d'alcool les plus opaques, je me préparais à trop en faire, trop en dire... Quelques instants passèrent dans le silence le plus éloquent, la gêne la plus absolue, avant que je ne me résolve à me redresser, et à lui faire face, plantant mes yeux acérés dans les siens, cherchant à captiver son attention et à lui faire sentir le poids des mots qui se préparaient à être prononcés.

« Je crois que je ne suis plus normal depuis longtemps, Eva. Je vous assure, j'aimerais réussir à rire de l'état de votre appartement, vouloir comprendre votre désintérêt pour la cigarette, savoir pour quels hommes votre cœur balance et médire avec vous sur vos voisins. Mais c'est au-delà de mes forces. Tout ce que je parviens à penser, tout ce que je veux savoir, c'est ce que vous ne me dites pas. »

Je me mordis à nouveau les lèvres. Emporté par une fougue que je ne me connaissais pas, et pour cause, que je savais due à la présence d'alcool dans mon sang, j'avais franchi une ligne invisible, cette ligne d'intimité qui perdurait entre elle et moi, et que j'étais parvenu à respecter depuis que mes premières questions sans réponse s'étaient bousculées à la frontière des mes lèvres. Je sentis mon visage chauffer, mon sang battre dans mes tempes, sous le coup de l'émoi. Je me sentais honteux, j'étais effrayé qu'elle s'en offusque, mais je jetai ces émotions au placard. Si elle me cachait ces choses, ce n'était pas pour rien : elle s'en offusquerait. Elle se mettrait en colère, me dirait de quitter les lieux sur-le-champs. Elle l'avait déjà dit. Si je ne l'ennuyais qu'un instant, cet instant de plénitude serait inexorablement brisé. Mes paroles, légèrement tremblantes, affolées, se firent calmes et posées, vides d'hésitation. J'avais fait un pas au-delà de la ligne. Plutôt que de regretter de l'avoir fait, j'allais m'y jeter tout entier.

« Je veux savoir ce que le monde vous a fait exactement et qui vous affecte assez pour vous recroqueviller à la simple mention de votre passé. Je veux savoir quels événements vous ont amené à me montrer ce visage ce soir, je veux savoir quel feu vous a fondue, quel marteau vous a façonné, je veux savoir sous quel visage Héphaïstos vous a forgé. Je l'ai déjà dit, nous nous ressemblons, à tel point que je ne peux poser mon regard sur vous sans chercher au-delà de vos yeux toutes les questions qui me viennent. Je sais aussi que je vais trop loin, que vous poser ces questions vous fera vous éloigner de moi. Mais je ne peux m'en empêcher. « La beauté sera compulsive, ou ne sera point », disait André Breton. »

J'avais prononcé les mots du Surréaliste dans la langue d'origine, la langue française, ma langue maternelle, sans même me soucier de si elle les comprenait. Tandis que je parlais, je m'étais levé, et avais fait des gestes amplifiés par mon état. Je n'étais pas tout à fait moi-même, dans le sens où je n'avais pas posé insidieusement et avec moult précautions ces questions qui me tenaient à cœur. Pourtant, avais-je déjà été à ce point « moi » ? Je fis un pas, puis deux dans sa direction, et me trouvai finalement en face d'elle, la toisant de haut, le regard dur et figé sans le sien. Et je finis par me détourner et marcher vers la porte. Sans la regarder, je pris la poignée dans la main, et posai le front contre le bois, me faisant violence pour ne pas succomber au désir de l'y écraser avec force. Puis du bout des lèvres :

« Désolé. Je suis désolé. »

Un mot. Je n'avais besoin que d'un mot pour quitter la pièce.

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Chassé Croisé [Barthe Doll] Vide
MessageSujet: Re: Chassé Croisé [Barthe Doll] Chassé Croisé [Barthe Doll] EmptySam 13 Aoû - 20:19

Dieu merci, Barthe ne voulut pas que je lui serve quoi que ce soit. Un souci de moins. Etrange que ma seule préoccupation actuelle soit de bien recevoir mon hôte… J’étais d’habitude plutôt en train de refaire le monde avec des « et si », dans ces moments là. Et si j’avais ramené quelqu’un qui savait qui j’étais. Et si il/elle me dénonçait. Et si j’attirais des ennuis à Lukaz. Et si, et si, et si. Une grande spécialiste, je vous dis. En tout cas, je me sentais suffisamment en « confiance » auprès de Barthe pour ne pas me torturer les méninges pendant ce court instant de répit. Je l’observais, sans m’en cacher. Il paraissait apprécier d’être tranquillement installé, à croire qu’il ne s’asseyait jamais. Semblant se rendre compte que je m’étais installée sur l’accoudoir seulement, il se redressa un peu, et tapota le coussin à côté de lui, m’invitant à m’y asseoir. Visiblement il croyait qu’il prenait trop de place et que j’avais choisi cette endroit pour me poser pour cette raison. Avec un léger sourire qui pouvait dire tout et son contraire, je secouais la tête, signifiant ainsi que j’étais très bien là où j’étais. En fait, je maintenais une distance de sécurité. En général, mes nouvelles relations avaient des ratés à ce stade là… et plus j’appréciais quelqu’un, moins je souhaitais qu’il me voit comme une conquête voir petite amie potentielle. Histoire de ne pas tout faire foirer, en gros. Et puis les hommes avaient une tendance à déraper avec un peu d’alcool dans le sang.

Attentive, patiente (ô miracle), j’attendais qu’il se décide à me répondre. Il paraissait ailleurs, en train de penser à autre chose, les yeux fixés au plafond que je savais aussi délabré que le reste par ailleurs (j’exagère un peu. A peine.) ce qui m’indiquait clairement qu’il était perdu dans ses petites pensées. Les gens ne regardent pas trop le plafond, sinon. De plus il restait silencieux. Quand un sourire un peu énigmatique s’afficha sur ses lèvres, je sortais moi aussi d’une légère torpeur, et devinais que j’allais avoir le droit à une réponse, enfin, à quelque chose. Je me réjouissais d’apprendre que Barthe resterait dans le coin, d’un sourire doux et à peine perceptible. Je ne voulais pas laisser trop voir à quel point cette nouvelle pouvait me faire plaisir, et à quel point le contraire m’aurait – bizarrement – déçue.

« Je vous souhaite de trouver rapidement où loger, en ce cas. »

Je ne m’offusquais pas vraiment de sa réticence à parler. Tant qu’il faisait preuve de la même discrétion à mon égard que moi au sien… Je ne faisais jamais une maladie de non-dits, de mensonges ou autres. Principe de base quand on utilisait soit même les artifices sus cités pour protéger son anonymat fragile. Il aurait été du dernier ridicule que je lui reproche ce que je m’autorisais à moi-même à l’infini. Je suppose. En tout cas, je partais du principe que c’était acceptable, comme compromis avec ma conscience limitée. Il fallait avouer que je n’étais pas souvent coupable de quoi que ce soit dans mon esprit. Je regrettais certaines choses mais rarement mes propres actes. A l’exception de quelques uns particulièrement marquants. Ma conscience avait été anesthésiée il y a de cela plusieurs années, par le sang sur mes mains et le vide dans mon cœur.

En tout cas, tout comme moi, Barthe ne savait pas ce que c’était que de parler de la pluie et du beau temps, de choses banales et rassurantes. Bizarrement, cela ne m’étonnait pas. Nous étions déjà si semblables, il aurait été étrange qu’il diffère de moi en cela. Et puis, je ne trouvais plus depuis longtemps le moindre intérêt pour mes voisins, mon avis sur la cigarette, pour la météo, les potins du quartier, toutes ces idioties décalées de mon existence nocturne. Je n’étais pas faite pour cela. Au fond de moi, je me disais parfois même que je ne l’avais jamais été. J’avais vécu plus de temps dans mon monde actuel que dans celui du commun des mortels, après réflexion. Mon enfance me paraissait si lointaine qu’il aurait été vain de tenter de la rappeler à moi. Je n’étais même pas sûre d’avoir jamais eu une véritable enfance. Même enfant, j’avais été assez malheureuse, devant les excès de mes camarades et la douce indifférence de mes chers parents. Songeuse, je me mordillais les lèvres, sans me rendre compte que Barthe faisait de même, à côté de moi. Le silence c’était installé, lourd, un (beaucoup) gêné. Je ne savais pas dire et je n’allais pas meubler avec des absurdités. Alors que j’en étais là de mes constatations, je vis mon interlocuteur se mettre face à moi, et emprisonner mon regard un peu perplexe dans le sien, déterminé. Au départ, je me contentais de hausser les épaules, convaincue que ce n’était rien de grave.

Mais sa dernière phrase me glaça le sang. Soudainement figée, je remarquais qu’il était anxieux, quand il avait parlé comme maintenant, après coup. Un instant, j’espérais, qu’il fasse marche arrière, tant qu’il était encore temps, qu’il ne s’aventure pas sur ce terrain dangereux et glissant qui menait tout droit à ma disparition. N’avais-je pas respecté ses petits secrets. J’entrouvrais la bouche pour l’interrompre tout net, mais emporté par son élan, il s’était levé pour continuer, illustrant sa diatribe de gestes animés. Silencieuse, presque meurtrie par ce qui était pour moi une espèce de trahison. L’hésitation qui avait marqué ses premiers mots était évanouie dans ce qui suivit, et qui me ferma plus sûrement qu’une clé tournée à double tour. Je devenais de plus en plus distante, le regard posé sur un mur, vide d’émotions. Oubliés mes sourires, oubliés l’effet léger et agréable de l’alcool.

M’éloigner, c’était certain. Mais que voulez vous que je vous dise ? Je n’allais pas changer ma manière d’être pour ses beaux yeux. Je lui avais dit, non, qu’il ne fallait pas aborder le sujet. Assez clairement pour qu’il le comprenne, et il l’avait compris. Ses derniers mots dits en français (j’avais reconnu la langue mais pas les mots, je n’avais qu’une connaissance vague des fondamentaux de type « bonjour ») ne m’atteignirent qu’à peine. Un instant, il se rapprocha de moi, figea son regard dans le mien, comme si, encore une fois, il essayait de lire au fond de mon âme. Mais je ne lui retournais qu’un regard froid, vide, détaché. On aurait presque dit que je ne le voyais déjà plus.

Il se dirigea ensuite vers la porte, posant apparemment son front contre le bois de celle-ci, en laissant passer entre ses lèvres des excuses. Je tressaillais, légèrement, imperceptiblement, caressais une micro seconde l’idée de pardonner, d’oublier. Mais je ne pouvais pas. Cet état d’âme ne dura pas longtemps, et je lâchais du bout des lèvres, d’une voix si glaciale qu’elle aurait pu congeler la pièce entière.

« C 'est le genre de choses dont l'on ne parle pas à la première rencontre, même à quelqu'un comme vous. » Je reprenais ses mots sans y repenser vraiment, avant d’enchaîner. « Sortez. Laissez moi. Ce ne sera pas faute de vous avoir prévenu. » Je me laissais tomber véritablement dans le canapé où il se trouvait il y a encore deux ou trois minutes, détendu, tranquille. Au fond, j’aurais dû prévoir. Personne n’avait été capable de passer outre mes secrets. Peut être comptait il en arriver là depuis le départ. Quand je répétais mes dires, la supplique était presque perceptible sous le détachement et la colère. « Sortez. S’il vous plaît. »

Je regardais en direction de l’unique fenêtre, ne voulant pour rien au monde voir à nouveau son visage. Je m’étais encore fait avoir. J’avais une preuve de plus que je ne pouvais espérer me lier d’amitié avec qui que ce soit. Je regrettais amèrement lui avoir laisser mon fichu numéro de téléphone, mais ce qui était fait était fait, et il n’y avait pas lieu de revenir dessus. J’attendais calmement, absente en réalité, qu’il sorte, que j’entende le son de la porte se refermant, pour laisser libre cours à ma peine. J’étais chagrinée autant que furieuse de la fin de cette soirée. Etait ce ma faute ? Aurais je dû inventer quelque chose qui n’aurait pas titiller sa curiosité mal placée ? Je l’ignorerais sans doute longtemps, mais je n’avais pas le choix. Je n’avais plus le choix depuis des années.

« Au revoir. »

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