Il pleuvait. Alexhikaïl n'aimait pas la pluie. Pour lui, pour le fier russe qu'il était, ce crachin minable n'était qu'une neige qui n'avait pas su s'endurcir. Et ceux qui n'étaient pas assez solides, en ce monde, se brisaient comme du verre dès qu'on les frappait.
"Si tu te fais de roc..."
Cette fille. Cette maudite fille.
"Si tu te fais de roc..."
Il se souvenait de ses yeux verts. De ses cheveux qui voletaient doucement dans le souffle infernal des flammes. De sa peau mate, légèrement rougeoyante.
"Si tu te fais de roc, avait-elle sangloté, tu trouveras toujours plus dur que toi pour te briser."
Maudite fille. Maudite Sarah. Il se souvenait si bien de ce jour. Il s'en souvenait trop, d'ailleurs. On n'avait pas idée de souffrir à ce point, pour un éclat dans la mémoire. On n'avait pas idée de se livrer autant, pour qu'en frappant l'autre on se blesse soi.
Il ne l'aurait jamais pensé. Ce n'est qu'en s'infiltrant dans sa chambre, qu'en se glissant jusqu'à elle, silencieusement, ombre dans les ténèbres... ce n'est qu'en reconnaissant son visage endormi qu'il avait tremblé. Qu'il avait prit conscience d'avoir aimé un monstre.
Il était resté là, le front suintant d'une sueur nouvelle, les yeux piqués par la morsure de cette eau salée. Sa lèvre s'était agitée.
- Sarah...
Cet unique mot l'avait réveillée. Elle avait ouvert les yeux, directement braqués sur lui. Une moue de douleur l'avait traversée lorsqu'elle avait vu son attirail de chasseur.
- Alexikhaïl...? - Sauve-toi, maudite, avait-il grogné d'une voix rauque. Dégage de là.
Elle était partie, en courant. Et lui, il était resté là, sur le rebord de la fenêtre. Le coeur cloué, crucifié.
- Hyelovich ? avait grésillé la radio, le ramenant à la réalité.
Aussitôt, il avait reprit le dessus. Il s'était élancé, comme un prédateur. Sauté dans la rue en contrebas. Monté dans sa voiture, prit en course le véhicule qui, tel un bolide, fuyait vers l'est. Ils l'avait eue. Sa Mercedes brûlait, renversée sur le dos. De l'huile tachait partout le bitume, et son corps désarticulé reposait à l'écart. Il l'avait prise dans ses bras, les dents serrées et les lèvres retroussées sur un rictus de souffrance et de rage. Un sanglot l'avait ébranlé, et sa poigne s'était renforcée sur le torse de la jeune femme.
- Si tu te fais de roc, avait-elle dit, tu trouveras toujours plus dur que toi pour te briser. - Je ne veux pas te perdre.
Tel était le murmure qui s'était échappé de lui.
- Je ne t'ai pourtant jamais appartenu, Alexikhaïl... Alors, pourquoi sa main s'était-elle levée pour caresser sa joue baignée de larmes ? Il avait déposé un baiser sur cette paume en quête, avant de s'y dérober. Elle avait fermé les yeux, mais les larmes s'en était échappées comme un torrent en crue.
- Je t'aime... Il n'avait rien répondu à cela. Que dire ? Qu'il l'aimait aussi, mais qu'il devait... quoi ? Mettre fin à ses souffrances, ou tenter l'impossible pour la sauver, avant de la livrer aux laboratoires ?
- Dois-je t'achever ? avait-il demandé. - Oui...
Elle avait demandé la mort. Alors, il avait sorti son arme et l'avait apposée sur la tempe de son aimée.
- Da svidaniya.
La détonation avait couvert ses mots. Plus tard, lorsqu'on lui avait demandé la raison de son acte, il avait dit qu'elle allait l'agresser. Jamais plus il ne recommencerait la même erreur. Et ce jour-là, la pluie n'avait pas réussi à éteindre le feu qui brûlait dans son âme.
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Sujet: Re: Un loup qui rôde [libre] Sam 7 Nov - 5:36
Lorsqu'il ouvrit les yeux ce matin-là, Jared prit aussitôt conscience de son souffle court et de son corps en sueur. Il avait eu peur dans son sommeil, une horreur plus viscérale que tout ce qu'on est en droit d'attendre d'un simple mauvais rêve. Mais il ne savait pas de quoi il avait rêvé. Il s'était passé quelque chose ou il allait se passer quelque chose d’important, il le ressentait au plus profond de ses entrailles... Et ce quelque chose ne lui disait vraiment rien qui vaille. Pour lui, bras droit du chef des Mutants Hostiles, si habitué au combat, une telle inquiétude était rare. Ce matin-la, pourtant, il se sentait mal à l’aise. Allez savoir pourquoi !
Lentement il se redressa dans le grand lit de Sèverine et son regard vert frôla intensément la jeune femme, qui fut prise d’un frisson. Un sourire naquit sur les lèvres du mutant et il remonta les couvertures, couvrant son amante. Il se leva en silence pour s'approcher de la petite fenêtre orientée vers le sud, complètement nu. Il pleuvait. Sa main droite se leva à hauteur de son visage et il frotta pensivement le menton en observant la rue en contrebas. Il faisait encore nuit et une pluie battante s'abattait sans pitié sur les rues d’Achaea. De quoi avait-il bien pu rêver ? Malgré tous ses efforts pour se remémorer son rêve, il n’y parvint pas. Haussant finalement ses larges épaules, Jared détourna son regard perçant de la pluie qui tambourinait sur la fenêtre. De son pas énergique, mais toujours silencieusement pour ne pas réveiller la belle endormie, il se dirigea vers la salle de bain attenante à la chambre. Il prit un douche rapide avant de revenir s’habiller, puis se dirigea vers la cuisine. Une forme lui frôla le pied et son regard tomba sur l’un des deux chats de Sèverine, le Gros Gris, comme il aimait l’appeler. De fait, il était gros. Et gris. Le matou l’accompagna jusqu’à la cuisine et s’arrêta devant son bol, réclamant à manger d’un miaulement sourd. Jared le servit puis alluma la cafetière. Il extirpa de sa poche ses cigarettes et s’assit à la table de cuisine, face à la fenêtre. Il alluma sa clope et son regard se perdit dans le vague. Il n’émergea que lorsque le café fut prêt, un petit bip aigu le lui indiquant. Il se servit alors une tasse, sans rien ajouter – il aimait son café noir et fort – et retourna s’asseoir.
Ainsi, durant près d'une heure, il resta assit silencieusement, fumant cigarette sur cigarette. Seul le bruit de la pluie, dehors, venait briser le silence de l’appartement. Son regard se posa sur la vieille horloge sur le mur à sa droite et il remarqua qu'il était cinq heures moins quart du matin. Il faisait toujours aussi noir dehors, et la pluie semblait s’être calmée et seul un crachin tombait encore. Assez néanmoins pour garder enfermés la majorité des habitants de la ville, si friants et habitués au soleil et à la chaleur. Jared lui, aimait la pluie, si rare dans ce coin des États-Unis. Il se leva et enfila son manteau à capuchon. Il vérifia qu’il avait l’essentiel sur lui et sortit.
Dans la rue, il leva le visage vers le ciel gris. Des gouttes dégoulinèrent sur son visage, traçant leur chemin sur ses joues puis son cou. Jared n’en avait cure ; être mouillé n’avait jamais tué personne. Quoique… Un fin sourire se dessinant sur son visage, il alluma une nouvelle cigarette, la tenant de manière à ce qu’elle ne soit pas mouillée, et il se dirigea il ne savait ou. Il avait juste envie de marcher.
Ses pas le menèrent vers un parc qu’il connaissait bien, pour y avoir amené Sèverine plusieurs fois, dont lors d’un pique-nique mémorable. Son sourire s’élargit à cet agréable souvenir. Il faudrait qu’il songe à refaire cela avec elle bientôt. D’autant plus que la jeune femme adorait ce genre d’activité. Il en prit note mentalement, tout en se dirigeant vers l’un des bancs du parc. Situé sous un des arbres majestueux, le banc ne semblait pas être trop trempé. Les hautes branches devaient l’avoir protégées de la pluie. Il s’y installa, s’asseyant sur le siège et les pieds sur le banc. L’arbre, derrière, était assez prêt pour qu’il puisse s’y adosser, ce qu’il fit. Et une nouvelle fois, Jared sortit une cigarette et l’alluma avant de se perdre dans ses pensées, comme cela lui arrivait de plus en plus souvent dernièrement. L’âge, sans doute…
Ce furent quelques mots prononcés à voix haute qui le firent sortir de sa torpeur. Il jeta un coup d’œil autour de lui et nota la présence de quelqu’un non loin de lui, debout sous la pluie sur le chemin pavé traversant le parc. Il n’était qu’à une dizaine de mètres de lui, complètement immobile. Un inconnu, un étranger d’après son apparence. Un homme qu’il n’avait jamais vu auparavant. Jared étouffa un juron, fâché de s’être ainsi laissé surprendre, de ne pas l’avoir entendu approcher, mais il remarqua bien vite que l’homme ne semblait pas lui non plus s’être rendu compte de sa présence. Il semblait perdu dans ses pensées, comme lui-même l’était quelques instants auparavant. Jared en profita pour le détailler des pieds à la tête.
L’homme était grand et mince, près d’un mètre quatre-vingt, soit moins grand que son mentor, Chow Watanabe. Curieusement, Jared remarqua qu’il avait tendance à mesurer la grandeur des gens en se fiant à la taille de Chow et non la sienne. Il hausse les épaules d’agacement en écartant cette pensée de son esprit. L’inconnu avait un visage aux traits durs mais juvéniles, des cheveux blonds, et un mâchoire qui paraissait solide. Ses vêtements l’identifiaient assurément comme étant un militaire. Jared fut aussitôt sur ses gardes ; l’Apocalypto comptait nombre de militaires dans ses rangs. Ce dernier faisait-il parti de l’Organisation anti-mutants ? L’avait-il suivi jusqu’ici ? Possible. Ou peut-être pas... C'était peu probable, car son visage n'était pas connu de ces hommes. À sa connaissance, du moins. Des bottes d’armées complétaient son habillement et la pluie fine qui tombait ne semblait nullement l’incommoder. Il avait l'air rompu au combat, mais cela ne l'inquiétait pas outre mesure. Et il avait son don. Qu’avait dit l’homme ? Quelque chose comme : "Si tu te fais..." Cela lui rappela les paroles d’une drôle de chanson qu’il avait entendue chez Sèverine. Jared chantonna quelques paroles, ne pouvant s’en empêcher, ce qui fit sursauter l’homme, qui remarqua enfin sa présence. Son regard avait comme une lueur de folie…
- Si tu te fais le soleil je me fais humble flaque d'eau Je reflèterai le ciel Tu seras pris dans le tableau…
Jared laissa percer un petit rire amusé devant l’air ahuri de l’homme et fit un geste vague de la main, comme s’il voulait lui dire que ce n’était rien. Divagations dans le vent, simples paroles en l’air. N’y prendre pas garde, vieux. Sa voix profonde jaillit à nouveau :
- Je vous ai entendu parler à voix haute, c’est tout. Vous avez dit quelque chose ressemblant à "Si tu te fais..." Ou à tout le moins, c’est ce que j’ai cru entendre. Navré de vous avoir dérangé, mais je n’ai pu m’empêcher de cité ces vers… Au fait, vous aviez l’air perdu dans vos pensées…
Jared sourit à nouveau, amusé par ses paroles. Lui-même n’avait-il pas été pris en défaut de rêverie moins de deux minutes auparavant ? L’homme ne répondant pas, il enchaîna de quelques mots :
- Si vous voulez que je vous fiche la paix, vous n’avez qu’à le dire, mon vieux, ou à passer votre chemin. Libre à vous.
Il jeta un regard à sa montre : six heures trente-deux. Il faisait encore sombre, mais déjà moins que lorsqu’il était sorti de chez Sèverine, presque une heure plus tôt. Son regard se reporta sur l’homme, vingt-cinq ans environ, peut-être moins, peut-être plus, nota Jared. Il sortit ses cigarettes et s’en alluma une. Puis, voyant que le blond l’observait toujours, il tendit le paquet ouvert vers lui, lui offrant une cigarette.
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Sujet: Re: Un loup qui rôde [libre] Sam 7 Nov - 11:58
- Si tu te fais le soleil je me fais humble flaque d'eau Je reflèterai le ciel Tu seras pris dans le tableau…
Les paroles s'élevèrent si près de moi. Beaucoup trop près, je m'en rendais compte. Je portais un regard abasourdi sur l'homme d'âge mûr qui venait de les énoncer. Il y avait une sorte de gravité, de drame dans ces paroles lâchées avec engouement entre deux bouffées de cigarette. Etait-ce moi qui colorait de noir un tableau qui n'en avait pas besoin ? Ou bien, ce petit haussement de la main censé balayer tout sérieux de la chanson n'arrivait-il pas à contrebalancer le poids de ce regard posé sur moi ?
- Je vous ai entendu parler à voix haute, c’est tout, se justifia l'homme. Vous avez dit quelque chose ressemblant à "Si tu te fais..." Ou à tout le moins, c’est ce que j’ai cru entendre. Navré de vous avoir dérangé, mais je n’ai pu m’empêcher de cité ces vers… Au fait, vous aviez l’air perdu dans vos pensées…
Ses lèvres s'étirèrent sur un sourire. Moi-même restait de marbre. Cet interlocuteur plus volubile que de prime abord n'avait pas l'air dangereux, même si je m'interrogeais sur sa présence à cette heure.
- Si vous voulez que je vous fiche la paix, vous n’avez qu’à le dire, mon vieux, ou à passer votre chemin. Libre à vous.
Il joignit sa proposition - et le mot m'arracha un rictus intérieur - d'une offre, tendant un paquet de cigarettes. J'y posais le regard, hésitant encore sur la démarche à suivre. Finalement, je m'avançais avec un petit signe de dénégation.
- Je ne suis pas d'humeur assez morose pour rechercher la solitude, mentis-je. Mais d'un autre côté, je ne voyais pas de meilleur moyen d'oublier mes pensées que de les tourner vers autre chose. Et cette chose, c'était lui.
Je me mis à détailler les habitations auxquelles nous faisions désormais face tous deux. Des bâtisses qui ne m'intéressaient guère, mais j'aimais mettre de l'ordre dans mes idées en laissant vagabonder mon regard, sur une courbe ou une couleur.
- Je ne connais pas l'auteur de votre poème. Je sais que dans mon pays, on a souvent glorifié le bon vivant, l'homme qui n'a peur ni de la bataille ni de la bouteille. C'est une version bien simpliste des choses : celui qui n'a peur de rien n'est plus un homme. Et il vit encore moins.
Je tournais la tête vers lui, rivant mes deux agates aux siennes.
- De quoi avez-vous peur ce matin, monsieur tôt-levé ?
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Sujet: Re: Un loup qui rôde [libre] Lun 9 Nov - 12:59
L’homme resta de marbre malgré les paroles de Jared. À peine ses lèvres s'étirèrent-elles sur un petit sourire. Il considéra un court moment la proposition du mutant, à savoir prendre une cigarette ou non, son regard se posant sur le paquet. Enfin, il s’avança en faisant un signe négatif. Pas un fumeur ? OK. Jared remit le paquet dans sa poche après l’avoir refermé et haussa simplement les épaules, ses yeux ne quittant pas l’inconnu à l’allure militaire. Ce dernier ouvrit la bouche et parla :
- Je ne suis pas d'humeur assez morose pour rechercher la solitude.
Jared nota avec amusement que l’homme lui avait menti. Encore une fois, il remercia silencieusement Chow de l’avoir si bien formé. Son talent pour savoir si quelqu’un mentait ou non était particulièrement affuté et il savait que cet homme aurait probablement préféré rester seul. Mais il était là et Jared se doutait que l’homme se demandait ce qu’un homme de son âge pouvait bien faire dehors à cette heure si matinale. Le regard de l’inconnu s’éloigna de Jared et observa les habitations qui leur faisaient face, un peu comme s’il mettait de l’ordre dans ses pensées. Ce qui était probablement le cas. Jared jeta un coup d’œil rapide dans la même direction ; des bâtiments tout ce qu’il y avait de plus simple. Des couleurs ternes associés à des bâtiments ordinaires. Au bout d’un moment, l’homme parla de nouveau.
- Je ne connais pas l'auteur de votre poème. Je sais que dans mon pays, on a souvent glorifié le bon vivant, l'homme qui n'a peur ni de la bataille ni de la bouteille. C'est une version bien simpliste des choses : celui qui n'a peur de rien n'est plus un homme. Et il vit encore moins.
Poème ? Ce n’en était pas un, mais un couplet d’une chanson. Jared réfléchit quelques secondes, tentant de se rappeler le titre et le nom du groupe qui la chantait. Secondes durant lesquelles l’inconnu se tourna vers lui, rivant un regard interrogateur et scrutateur dans celui perçant du mutant. Et il ajouta :
- De quoi avez-vous peur ce matin, monsieur tôt-levé ?
Monsieur tôt-levé ? Le surnom improvisé amena un sourire amusé sur les lèvres du mutant. Il se rappela alors le nom de la chanson et du groupe : Si tu te fais, par les Fabulous Trobadors. La chanson ne l’avait pas particulièrement frappé ni intéressé, mais cet unique couplet, celui qu’il avait dit plus tôt à voix haute était resté gravé dans sa mémoire apparemment, sans qu’il sache pourquoi. Jared chassa le couplet de ses pensées pour se concentrer sur ce qu’avait dit le jeune homme. L’homme qui n’a peur ni de la bataille ni de la bouteille… Jared n’avait nullement peur de la bataille ; c’aurait été un comble après tant d’années de conflits, d’escarmouches et de combats. Quant à la bouteille, il avait un penchant pour le whisky, il ne pouvait se le cacher. Alors, non, il n’avait peur ni de l’un, ni de l’autre. Avait-il peur de quelque chose ? Au plus profond de lui, il devait admettre qu’il avait quelques craintes : qu’il arrive malheur à ses amis du Powerhaus, qu’ils soient découverts puis capturés par l’Apocalypto, cette fichu organisation, par exemple. Ou encore le fait de perdre son pouvoir. Il ne savait pas s’il pourrait y survivre, lui qui était si habitué à l’avoir et à s’en servir. C’était une extension de lui-même, une partie de lui. En être privé serait véritablement un drame, l’enfer même. Plus que ça… Alors, oui, il avait des peurs et était donc un homme. Un humain ? Son sourire s’accentua. Certainement pas ! Ni maintenant, ni jamais. Il préférait mourir que de perdre son don. Comme Chow Watanabe.
- Ce n’est pas un poème, mais l'un des couplets d’une chanson. Si tu te fais des Fabulous Trobadors. Je doute que vous connaissiez… Et merci de vous en inquiéter, mais je vis très bien. Quant au reste… Je n’ai peur ni de la bataille ni de la bouteille, mon vieux, mais j’ai des craintes, ça oui. Vous les citer serait un peu prématuré, je crois, étant donné que je ne vous connais que depuis quelques instants. Me diriez-vous les vôtres, si je vous les demandais ?
Il en doutait. Un militaire, si c’était bien ce qu’était ce jeune homme, préférait gueuler des ordres et se faire obéir plutôt que se faire questionner. C’était dans leur nature, et ils avaient été formés et entraînés ainsi. Lui-même n’avait-il pas été formé par le meilleur mentor qui soit ? Chow Watanabe l’avait formé dans tant de disciplines et tant de domaines que Jared en avait oublié beaucoup aujourd’hui. Mais ces connaissances étaient ancrées en lui, et parfois, il découvrait qu’il en savait plus sur un sujet qu’il ne l’aurait cru. Tout ce qu’il avait appris lui avait sauvé d’innombrables fois la vie. Jared éteignit son mégot sur la semelle de sa botte puis le jeta au sol. Il sortit à nouveau son paquet et s’en alluma une nouvelle. Observant toujours l’homme, il ouvrit de nouveau la bouche et sa voix profonde s’éleva dans le parc :
- Ma présence ici ce matin vous intéresse, monsieur le militaire ? J’ai mal dormi et j’avais envie de marcher ce matin alors je suis sorti, tout simplement. Me faudrait-il donc une permission spéciale ?
Son ton était moqueur et Jared le savait. Il tenait à taquiner un peu ce jeune militaire à l’air si sérieux. Peut-il cet air morose qu’il avait lui passerait-il. Ou peut-être pas. Quoi qu’il en soit, il avait de la compagnie en ce calme matin.
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Sujet: Re: Un loup qui rôde [libre]
Un loup qui rôde [libre]
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