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Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ]

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Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] - Page 2 EmptyJeu 9 Juil - 18:18

    Un souvenirs naquit dans l'esprit de la jeune mutante. C'était le deuxième ou le troisième jour de sa cavale. Le temps n'avait alors plus de raisons d'être, en faite, puisqu'elle passait son temps à fuir sans se reposer, sans manger autre chose que quelques pommes trouvées à la fin d'un marché. Alors qu'elle marchait dans une grande ville, elle avait aperçut quelqu'un qui placardait des affiches sur un mur de bois. De loin, Aelys observa. De longs cheveux blonds, des yeux bleu … horrifiée, elle s'était retournée vers une vitrine, laissant ses longues mèches venir encadrer son fin minois clair. Le temps que l'homme passe derrière, qu'il soit un peu plus loin, elle s'était remise à marcher, luttant pour ne pas courir – ce qui aurait attiré l'attention -. Pendant des minutes son cœur n'avait cessé de s'agiter comme un petit oiseau en cage. Et si quelqu'un la reconnaissait? Et si quelqu'un s'apercevait qu'elle était une de ces filles? Ce n'était que la nuit suivante qu'elle s'était décidée à jeter un coup d'œil plus poussé à ces affiches. Les mots « échappée de l'Asile » avaient attiré son attention, et elle était restée dubitative quelques secondes. Quand elle s'était décidée à reprendre sa marche, jetant un coup d'œil hâtif aux autres visages, la jeune adulte s'était mise à cogiter. Était-ce ainsi qu'on appelait ce qu'elle nommait elle même le Centre – faute d'autre idée -? Un asile, n'était-ce pas un endroit où l'on soignait les fous? Étaient-ils fous? Même en admettant cette idée, Aelys ne pouvait comprendre les tortures. Ce n'était pas une raison qui permettait de les expliquer, non. Elle avait donc finit par conclure que c'était une supercherie pour ne pas avouer la vérité – cruelle et sombre réalité … si seulement plus de personnes étaient au courant, peut-être se lèveraient-elles contre ces manières. Naïve jeune fille. -.
    Mais c'était vrai qu'on ne pouvait pas les croire fous. Lui comme elle étaient parfaitement sains d'esprit. Peut-être un peu dérangés par les souvenirs qui les hantaient, mais sain d'esprit sans nuls doutes. Au pire, les deux jeunes adultes étaient différents. Parce qu'un simple gêne avait décidé de s'exprimer différemment, de s'ajouter – elle ne savait pas -. C'était ironique. Une si petite chose qui avait de si grandes conséquences. L'effet papillon, en somme, mais qu'Aelys ne connaissait pas.
    Cependant, elle parût rassurée de savoir que les autres aussi avaient en partie leurs visages quelques part sur Terre. C'était comme pour donner une certaine normalité aux deux mutants, une normalité apaisante pour la jeune femme. Son regard se calma donc, et elle se décida à le croire – ce qu'elle aurait finit par faire, dans tout les cas.- Mais la seconde d'après, et la phrase qui suivit réussit à faire remonter en flèche sa tension. Pas question qu'il ne se sacrifie pour lui. Une lueur inquiète revint donc dans ses prunelles, alors qu'elle scrutait celles du joli mutant. Était-il sérieux? Croyait-il qu'elle allait le laisser se donner pour elle? Il ne pouvait pas ne pas rire. Comme si elle allait le laisser faire cela, alors que c'était bel et bien elle qui débarquait dans sa vie – et l'inverse. - Aussitôt, donc, elle annonça.

      « Non, Piotr. »
    Deux simples mots, qui étaient sûrement prononcés moins fermement qu'elle ne l'aurait voulu, mais qui reflétaient tellement bien ce qu'elle pensait. Bon sang, elle allait devoir se pencher plus sérieusement sur ses visions, pour l'empêcher de disparaître donc. Et pour pouvoir réagir avant que lui n'en ait le temps, aussi et accessoirement. Ce ne serait qu'une petite mort de plus, que des souffrances à revoir. Mais elle aurait de l'espoir : Piotr serait toujours dehors, et ainsi elle ne se retrouverait pas enfermée pour rien.

    Faire comme si elle n'était pas recherchée. Que voulait dire le blond? Faire comme toutes ces filles, qui flânaient l'air de rien? Ou au contraire avoir l'air pressé comme ceux des grandes villes? A la réflexion, ils n'étaient pas dans une grande ville, et le subterfuge ne marcherait sûrement pas longtemps. Autant donc, coller à la lettre les instructions qu'il donnait. Le calme, ne pas fuir les regards mais ne pas les tenir trop longtemps … être normale, en somme. C'était pas gagné, oui! Qui avait été un exemple de la normalité, pour elle? Ces scientifiques? Pas question de ressembler à eux. Ils étaient méchants, mauvais, et tout ce que vous pourrez imaginer de tel. Ces infirmiers? Non plus. Ils n'étaient pas mieux. Qui, donc, représentait la normalité? La jeune finit par décider que ce qui s'en rapprochait le plus, c'était donc Piotr. La casquette? Doucement, elle secoua la tête. Non pas en refus pur et simple, mais ses cheveux avaient la même utilisation – du moins jusque là -, et elle ne voulait pas le priver de quoi que ce soit qui pouvait le protéger. Ainsi, elle montra du bout des doigts les mèches, et avec un léger sourire annonça.

      « Je pense qu'ils sont parfaits pour ça. Et je m'arrangerais pour en trouver une, après. »
    Mais elle ne comprit pas ce qu'il dit, à la fin. Lui montrer?
      « Montrer quoi? »
    Ses yeux c'étaient fait encore une fois curieux. Un rien l'intriguait, un rien l'émerveillait … un enfant adulte ouvrant les yeux pour la première fois depuis longtemps sur le monde.
    En tout cas, Aelys se décida à faire exactement se qu'il venait de dire. Être calme, éviter les regards sans pour autant les fuir, être normal. Pas gagné, encore une fois.

    Quand elle posa la question sur ses connaissances, il détourna un peu le regard. Elle ne pût s'empêcher de s'en vouloir. Elle aurait dût deviner, elle aurait dût savoir. Pourtant, naïvement, quand elle avait vu les papiers sur la table elle s'était décidée à croire qu'il savait, au moins un peu. Et là, elle venait sûrement de le blesser – une nouvelle fois -. Un soupire silencieux franchit ses lèvres, et elle se les mordit par habitude. Ce qu'elle pouvait être indélicate!
    Saisie par l'amertume qu'elle avait l'impression de sentir poindre dans les mots du blondinet, la jeune baissa les yeux avec tristesse. La vie était-elle réellement ainsi? Encore une fois, elle eût un élan de douleur pour lui. Sa main manqua de s'élever pour frôler sa joue, mais elle la retint. Non pas qu'elle ait peur de le retoucher, de sentir sa froideur, mais peut-être n'était-ce pas le meilleur moyen pour l'aider. Et puis, mût par une pulsion qu'elle ne contrôla pas, la jeune annonça.

      « Si tu veux, j'peux essayer de t'apprendre! »

    Comment? Aucune idée. Peut-être ces livres qu'on lit aux enfants – elle avait vu un bout de chou sortir d'une école, tenant fièrement un recueil d'image avec les noms des animaux à côté-. Sincèrement, elle ne pouvait rien promettre, mais le voir si désabusé n'était pas possible pour elle. Elle souffrait pour lui, en réalité. Alors si elle pouvait faire quelque chose pour le rendre plus heureux, elle n'hésiterait en aucun cas.

    Et le sourire qu'il eût en parlant de son frère fît chaud au cœur de la jeune mutante. C'était mieux ainsi. La voix qu'il avait alors qu'il en parlait été étonnement douce .. si Piotr n'avait dit le contraire, elle aurait crût qu'ils se connaissaient depuis toujours. Et vu comment il en parlait, ce fameux frère devait être quelqu'un de gentil et d'agréable. Était-ce de famille? Le sien était-il toujours comme ça? Secrètement, elle espérait que oui. Et dans tout ce qu'il dit, deux choses retinrent l'attention de la jeune mutante. D'abords, son affirmation qu'il n'avait pas besoin d'aide. Ses sourcils se froncèrent un peu, mais elle accepta cette idée. Les gens n'avaient pas tous à être si niais et secourables qu'elle. La seconde, le mot pacifiste. Intriguée, elle laissa son regard divaguer sur le beau visage du blond.

      « Pacifiste? C'est quoi? »
    La jeune n'imaginait pas qu'une espèce de guerre s'était mise en place. Elle ne concevait même pas l'existence de plusieurs groupes avec des intérêts et des buts différents. Pourquoi certains se battraient-ils contre les humains? Ils ne devaient pas savoir que le Centre existait, vu comment il était bien caché. Il n'y avait donc aucune raison, ils devaient juste se contenter de vivre simplement leur vie sans se faire remarquer. Non, Aelys ne comprenait pas ce mot, ne comprenait pas l'existence de différents groupes de mutants.

    Pour finir, Piotr sembla encore la jauger quelques instants, puis il se leva. Restant parfaitement sage sur sa chaise – pas bouger, c'était bien ainsi, les muscles ne protestaient plus trop -, elle le suivit simplement du regard, curieuse comme elle en avait l'habitude. Le blond ressortit les papiers qu'il avait glissé dans un tiroir à leur arrivé – du moins supposa-t-elle -, et revint à sa place. Il lui tendit calmement les feuilles, et elle les attrapa en tachant de ne pas en perdre. Son regard dériva vers une entête, et elle y lut le nom du blondinet. Aussitôt, ses yeux vinrent retrouver ceux qui étaient vairons, un peu timide et effrayé. Non pas de faire ce qu'il lui demandait de faire, non. De pénétrer dans son intimité. Mais puisqu'il lui demanda à haute voix, elle acquiesça calmement. Si il le voulait, elle le ferait.

    Avec calme, elle posa les feuillets sur ses genoux, jetant un coup d'œil rapides à tous. Des rapports, à ce qu'elle comprenait. S'intéressant à la première, elle se mit à lui expliquer le tout. Enfin, pour être exacte, à lui lire.

      « Sur … Sur celle là, il est écrit à peu près ça :
      A l'attention de de Ptah.
      Les test effectués sur le mutant 9 ne sont pas concluant. La molécule ag ….Agz .... Agc .. »
    Aelys releva un regard désolé vers le blondinet.
      « Ça, je sais pas lire. Çà doit être un médicament, sûrement. »
    Revenant aux papiers, elle reprit.
      « n'a pas eût les effets …. attendus. L'expérience dénombrée 412 a été refaite de nouveau, avec cette même molécule, et l'expérience s'est révélée toute aussi … peu probante. Au delà d'une certaine température, il ne peut plus rien faire. »
    S'ensuivait un long paragraphe qui décrivait l'expérience qui avait eût lieu. Aelys y jeta un coup d'œil, et soupira doucement. Avec timidité, elle murmura.
      « Je suis obligée de lire tout ce qu'ils racontent sur l'expérience en elle même? »
    Si il lui demandait, elle le ferait.
    En attendant, elle continua. La suite était tragique, morbide, mais plus simple peut-être.

      « Nous concluons, une nouvelle fois, qu'au delà de 20 degrès, le mutant 9 ne peut survivre.
      Espérant aboutir à des résultats plus concluant ... »
    La suite n'était qu'une salutation. Assez étonnement, elle était encore une fois restée calme. Forcément, la concentration que demandait la lecture laissait de côté la douleur des souvenirs. Sa voix s'était juste blanchie légèrement, vers la fin, alors qu'elle annonçait la température maximum de vie du blondinet. Cependant ….. Un peu affolée à l'idée d'en avoir trop dit, ou bien de l'avoir blessé, Aelys releva son regard timide sur le beau visage du jeune homme.



[Si ça va pas, si j'en dis trop à propos de l'opération, hésite pas à dire =)]

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Liam Winchester

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Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] - Page 2 EmptyVen 10 Juil - 14:46

Non Piotr’, le jeune homme releva instinctivement la tête en entendant la réplique de la jeune femme. Elle ne laissait pas le choix, ce n’était pas comme si elle avait suggéré l’idée qu’il ne le faisait pas. Non, elle lui interdisait formellement de mettre sa vie ne danger pour elle. Le jeune homme lui décrocha un regard étonné, elle qui était si hésitante depuis le début de la conversation prenait soudain un ton tellement sûre d’elle que c’était plus que surprenant. Qu’est-ce qu’il voulait donc répondre à ça ? Il ne pouvait pas l’obliger à accepter son aide, il ne pouvait pas la lui imposer non plus, mais il pouvait tout bêtement décider de s’interposer le jour ou elle serait en danger sans lui laisser le choix. Ce n’était pas très sympathique, mais il ne pouvait pas laisser la blonde comme ça, mais lui expliquer serait complètement impossible, jamais elle ne saisirait son point de vue ou jamais elle ne l’accepterait, du moins Piotr ne voulait pas prendre le risque. Il restait donc simplement à accepter, ou du moins faire croire qu’il acceptait le temps qu’elle soit en sécurité, et lorsque l’occasion de devoir la protéger se présenterait, il le ferait.

« Nous verrons Aelys. »

La phrase ne laissait pas de réponse non plus, il ne refusait pas de prendre sa réplique comme un ordre, mais il n’acceptait pas non plus, et de toute manière la conversation dévia rapidement ce qui fit que le sujet n’était plus d’actualité au grand soulagement du blond. Une fois qu’il donnait sa parole il ne pouvait plus la reprendre, et il ne tenait pas particulièrement à devoir avouer à la jeune femme qu’il ne pourrait pas promettre pour la bonne et simple raison qu’il ne comptait pas la laisser en danger inutilement alors qu’il pourrait l’aider. Aelys enchaîna sur autre chose, disant qu’elle pouvait se servir de ses cheveux pour faire office de casquette, ou du moins de quelque chose capable de cacher son visage. Après un léger moment de silence, le jeune homme hocha légèrement la tête, en effet la jeune femme avait raison sa chevelure servirait même certainement plus que la casquette du blond, après tout, les chapeaux et toutes les choses de ce genre avaient toujours pour habitude d’attirer l’attention quelques secondes, rien que pour essayer de voir le visage de la personne dissimulée dessous. Alors qu’une belle chevelure comme cela de la jolie blonde servirait certainement plus à passer inaperçue, après tout combien de fois avait-il vu sa voisine du dessous de cacher de la sorte pour éviter de croiser son regard ? Ce devait être une chose naturelle certainement, mais comment est-ce qu’il aurait put le deviner ? Lui n’avait pas de cheveux longs et il ne traînait pas souvent avec des filles pour pouvoir connaître leurs habitudes et les petits plus qu’elles avaient par rapport à eux. Puis après quelques secondes, la curiosité de la jeune femme ainsi touchée, elle demanda ce qu’il voulait lui montrer. La question déclencha un léger sourire sur les lèvres bien dessinées du blond qui répondit.

« Oui je vois qu’ils sont parfaits, je n’y avais pas songé. Je t’aiderais à en trouver une, je sais ou les chercher. Tu verras ce que je te montrerais, un peu les environs et tout ce qu’il y a pour que tu puisse te repérer, il va falloir connaître la ville comme ta poche si tu voudras t’en sortir et pouvoir t’enfuir en cas de besoin. D’accord ? »

La jeune femme avait une expression émerveillée qui ne put empêcher au blond de rire légèrement, dieu qu’elle avait l’air d’une petite fille à ce moment ! Et dire qu’il avait été comme elle il y a à peine un an ! Difficile à croire, il avait beaucoup changé depuis le temps, pas forcément en bien, mais la jolie demoiselle allait bien évoluer, il y veillerait, bien décidé à ne pas la laisser gâcher sa vie ! Puis tout s’en chaîna, la jeune femme qui répondait à la question du blond qui à son tour lui annonçait qu’il ne savait pas lire ni écrire, et un silence pesant s’installa entre les deux jeunes gens. Piotr avait détourné la tête pour ne pas montrer son expression à la jolie blonde, il avait déjà trop remarqué qu’elle culpabilisait à chaque fois qu’elle posait une question délicate et qu’il regardait ailleurs. Il aurait bien aimé ne plus détourner les yeux de la sorte mais il n’arrivait pas toujours, seulement il ne voulait pas voir la jeune femme se sentir à chaque fois coupable de ses détournements de regard, c’était comme ça, il n’avait pas le choix et il ne voulait mêler personne au fait qu’il ne puisse jamais entendre certaines choses sans être touché. Puis Aelys répondit soudainement en attirant l’attention du blond sur son visage. Lui apprendre ? L’attention touchait beaucoup le blond qui ne put s’empêcher de sourire légèrement, mais il la regarda dans les yeux en se penchant un peu vers elle, il ne voulait pas qu’elle perde son temps inutilement pour le moment ! Elle avait trop de choses à apprendre de son coté, il ne pouvait pas lui demander une tâche aussi rude, car elle serait plus que rude avec lui ! Le petit blond inspira doucement avant de répondre, toujours son léger sourire sur les lèvres.

« On verra, je te remercie, c’est très gentil de toi de me proposer ça mais…. Mais tu as quelque chose de plus important et de plus vital à apprendre de ton coté, c’est à survivre dehors. Alors si un jour on aura le temps, pourquoi pas, mais pas avant que tu ne sois complètement…. Complètement habituée à cet endroit et à comment y vivre dirons-nous ! »

La jeune femme semblait ensuite écouter attentivement ce qu’il disait, comme si elle ne pouvait pas vraiment tout comprendre, pourtant il ne voyait pas trop ce qui pouvait être flou dans ses explications. Après un petit moment finalement elle se décida à poser la question qui semblait la tarauder depuis un petit moment. Qu’est-ce que c’était un pacifiste ? Piotr la regarda quelques instants puis soudain il se souvint qu’il n’avait jamais entendu parler non plus de cette fameuse guerre avant de sortir depuis un petit moment dans la rue et d’entendre certains échos. Le blond fronça les sourcils en réfléchissant sur comment expliquer ça à la jeune mutante sans s’emmêler, puis après un petit moment de silence, il se décida finalement à tout simplement expliquer les choses comme elles étaient, à savoir parler des groupes des mutants qui existaient et aussi des groupes qui se trouvaient être dressés contre les mutants ou pour les mutants. Elle allait peut-être avoir du mal à tout suivre, mais il lui expliquerait plus tard alors, lorsqu’elle saurait plus de choses sur le sujet.

« Un pacifiste, c’est un mutant qui n’est pas hostile aux humains ni aux autres mutants. Il pense que la guerre peut se régler pacifiquement, sans que quelqu’un soit blessé. Il y a des mutants hostiles qui estiment que les humains ne sont pas une perte grave et qui n’hésitent pas à tuer, même des mutants s’ils se dressent contre eux. Fais très attention à ce groupe ils cherchent les mutants évadés comme nous, je le sais, ils sont dangereux. Et puis il y a aussi des mutants qui n’ont pas été recensés à leur naissance, ils vivent comme des humains. Puis il y nous, des personnes neutres qui ne se mêlent pas de cette guerre. Et chez les humains, certains sont pour la guerre, d’autres contre. Voilà, tu suis à peu près ? C’est compliqué je te l’accorde, je suis encore flou moi-même. »

Puis après ces paroles le jeune mutant se décida finalement à montrer les feuilles à son homologue, et après que celle-ci les eut prises, elle lut quelque chose avant de le regarder d’un air réservé et gêné. Piotr savait que ces feuilles parlaient de lui c’était tout car il avait aperçu des symboles cyrilliques Russe sur une partie, mais il n’avait pas réussi à les lire. Finalement, Aelys sembla se décider, prenant les feuilles sur ses genoux elle commença à lire ce qui était noté. Elle parla d’un test effectué sur le numéro 9, à savoir lui, et d’un médicament qu’elle ne pouvait lire. Puis elle enchaîna sur une explication de test avant de demander si elle était obligée de lire ce qui était noté, le blond pouvait comprendre son manque d’envie mais avant qu’il ne réponde elle enchaîna avec la suite, en concluant sa lecture avec le fait qu’au dessus de 20 degrés son corps n’était plus viable. Le blond s’immobilisa quelques secondes oubliant presque de respirer, ces paroles rappelaient simplement le jour de l’essai, lorsqu’il avait bien cru y rester, ils l’avaient laissé dans une pièce surchauffée pendant plusieurs jours à un tel point, que sa température corporelle avait dangereusement grimpée, comme lors d’une fièvre. Cette sensation de chaleur submergea le blond qui secoua vivement la tête en regardant à son tour les magnifiques yeux de la jeune femme, puis il répondit le plus calmement qu’il pouvait.

« Non Aelys, c’est bien suffisant, je voulais surtout savoir de quoi ils parlaient, le reste n’est pas très important, et puis je sais très bien ce qu’ils ont fait, donc ne te fatigue pas. Je te remercie vraiment, j’avais besoin de savoir que j’avais ces preuves. Merci. »

Le Russe adressa un sourire à la jeune femme avant de tendre la main pour prendre les feuilles et ne pas inquiéter plus la jeune fille. Ironie, ils avaient laissé les feuilles à portée de main du jeune homme le soir ou il s’était évadé, tout simplement parce que comme il ne savait pas lire ils pensaient qu’il ne s’en servirait pas. Grosse erreur ! Le blond posa les feuilles sur la table à leur place initiale avant de se redresser pour se retourner vers l’espèce de petite bibliothèque posée contre le mur, et il attrapa quelque chose dessus avant de le tendre à la jeune femme en parlant une nouvelle fois.

« Tiens, c’est des habits propres, trop grands pour toi je le crains, même pour moi, mais j’irais demander d’autres habits à ma voisine plus tard, en attendant il faudra te contenter de ça. »

Comme promis il la laissait tranquille, elle pouvait aller se laver dans la pièce du fond et prendre enfin un peu de repos, d’après ce qu’on disait les humains aimaient bien la chaleur pour détendre leurs muscles, Piotr non, mais peut-être qu’Aelys avec son coté humain apprécierait ça ?

[ HP : Non c’est parfait ^^ ]

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Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] - Page 2 EmptyMar 21 Juil - 16:12

    Quand Piotr releva la tête, elle ne pût s'empêcher de rougir un peu. Ce n'était pas à elle de poser des conditions, et bon sang! Elle se permettait d'affirmer, sans même penser que ce pouvait le vexer, ou autre. Aelys se mordit légèrement la lèvre, hésitant à s'excuser. Mais il reprit la parole, et elle fût rassurée en quelque sorte.
    « Nous verrons ». Un sourire légèrement amusé et amer fendit le minois d'Aelys. Piotr ne pensait pas bien dire! Pour voir, ils verraient. Mais que le blondinet ne pense pas qu'elle n'essayerait pas de savoir avant lui. Son don pouvait se révéler utile, en fin de compte. Et si elle voyait quelque chose, elle s'arrangerait pour renverser la vapeur, pour l'empêcher de payer un prix qui n'était pas le sien. Et qu'importe celui qu'elle aurait à payer. Car il avait une vie qui faisait sûrement rêver des dizaines d'autres enfants, adolescents, adultes du Centre. Le Russe vivait dehors, presque libre. Il ne subissait plus les tortures physique … Non, il vivait pire. La torture morale, les souvenirs. Mais il pouvait vivre, rencontrer des gens, n'était plus condamné à voir les mêmes couleurs, les mêmes personnes, les mêmes lieux … C'était révolu pour lui, et Aelys ne permettrait pas qu'il ait à le revivre, de sa faute au moins. Et puis, elle lui devait quelque chose. La vie, sûrement. La liberté, au moins. Alors, non, c'était décidé : si elle voyait quelque chose, la blondinette s'arrangerait pour retourner la situation – si c'était possible …. bon sang, pourquoi n'en savait-elle pas plus sur ce pouvoir! -.
    Mais les mots que Piotr avait utilisé étaient paternalistes. Ils n'appelaient aucune réponse. Aussi, la mutante acquiesça calmement. Oui, ils verraient. E n'était pas une promesse. Ils verraient. C'était le cas de le dire.

    Le sourire qui vint légèrement éclairer le joli visage du blondinet étonna la mutante. Se moquait-il? Avait-elle dit quelque chose qui ne se disait pas? C'était embêtant de ne pas savoir, d'être dans le flou, de ne pas connaître les règles qui régissaient la vie dehors. Ses sourcils se froncèrent légèrement et une lueur inquiète s'alluma dans son regard. Ce sourire, était-il là parce qu'elle était trop naïve? Ou bien, au contraire, pour l'encourager? Mais Piotr avait acquiescé, ce ne pouvait donc être trop mauvais. Et puis, les quelques mots qu'il eut termina de rassurer la blondinette. Elle n'avait ni dit quelque chose de déplacé, ni refusé quelque chose qu'elle n'aurait pas du. Voir les alentours? Connaître la ville comme sa poche? C'était pas gagné. Dire qu'Aelys n'était pas douée en orientation révélait de l'euphémisme. Durant sa cavale, elle avait remercié une bonne dizaine de fois les panneaux qui l'aidait à orienter sa course. Sans ceux-ci, elle se serait perdue, serait revenue sur ses pas, et s'en même s'en rendre compte. Nord ou Sud, Est ou Ouest, quelle importance? Aussi, un autre sourire amusé éclaira son visage. Pauvre blondinet, qu'il prie pour qu'elle retienne rapidement … enfin. Peut-être qu'ici, à force de voir les mêmes lieux et les mêmes rues, les mêmes magasins et les mêmes devantures, elle finirait par pouvoir se repérer. Peut-être même qu'un jour, elle saurait précisément où détaler si un problème survenait … loin de chez Piotr sans doute, pour ne pas attirer vers sa cache, mais son immeuble, vers sa maison la police, le Centre, qu'importe. Mais bien sur, Aelys garda soigneusement l'idée pour elle, et acquiesça doucement. Et, fronçant encore une fois les sourcils, elle demanda avec une pointe d'inquiétude.

    « C'est grand comme ville? »
    Ce pouvait être et une qualité, et un défaut. Si elle était immense, elle devait recéler des dizaines et des dizaines de cachettes, de coins sombres et d'abris en tout genres. A côté de ça, ce serait plus dur pour la blondinette de retrouver son chemin. Défaut qui n'avait pas lieu d'être si la ville était petite. Au contraire, dans ce cas, il n'existait sûrement pas une multitude de lieu sûr. Du bon et du mauvais comme toujours, inexorablement liés.

    Piotr parût blessé, Aelys proposa naturellement ses services. Aussitôt, il revint vers elle, et un fin sourire apparût encore une fois sur son joli visage. C'était mieux ainsi, mieux que de le voir blessé comme un chat sauvage, une biche, qu'importe. Elle ne devinait qu'à peine les blessures qu'il avait dût subir, elle n'en comprenait, imaginait, savait qu'une minuscule partie – comme la partie émergée de l'iceberg, si petite si on la met face à celle immergée -. Et encore, elle ne pouvait l'apercevoir qu'en partant du principe qu'il avait souffert comme elle, et elle n'en découvrait qu'une infime bride quand il détournait ainsi ses prunelles. C'était déconcertant, mais Aelys n'en doutait pas, c'était la réalité. Et ces sentiments la poussait à chercher un moyen de l'aider, à lui faire retrouver ce semblant de bon humeur et de calme.
    Aussi, rassérénée de le voir sourire encore, elle ne prit pas mal le fait qu'il reporte à plus tard, même si elle était bien décidée à le faire si il le souhaitait ensuite. Et puis, la jeune ne pût y réfléchir longtemps. Un mot la frappa, la rappela à la réalité – cruelle et dure retour à la réalité -. Survivre.
    Apprendre à survivre dehors. 'Dehors'. Ce mot qui, maintenant, la faisait frémir. L'extérieur. Était-ce l'agréable impression d'être protégée chez Piotr, dans cet immeuble, qui la rendait encore plus fragile? Un frisson la saisit. Ses prunelles s'arrachèrent de celles toujours si intrigantes et magnifiques du blondinet et se posèrent au centre de la fenêtre. Il faisait toujours aussi beau. Pourtant Aelys n'y vit pas un carré de ciel bleu. D'autres images s'interposaient devant ses yeux et elle n'annonçaient aucun futur. Ce n'était là que des réminiscences de ces derniers jours. Un dédale sombre de ruelles. Des regards trop insistants pour être normaux. Et ces maudites affiches. Son visage parmi quelques autres, son prénom et son nom inscrits. C'était si loin de la douce et candide image qu'offrait un coin de ciel bleu! Était-elle réellement désabusée? Le Centre avait-il réussit à la changer autan, à tuer dans l'œuf certains espoirs et certaines réactions innées. Verrait-elle toujours, à la place d'une chose si banale qu'un ciel bleu ou un groupe de jeunes une menace? Un deuxième frisson la troubla, et Aelys s'empressa de reposer son regard sur le joli visage de Piotr.

    « Apprendre à survivre dehors … Oui. »
    Pourtant, l'idée pernicieuse s'était imposée à elle. La ville, le dehors, serait toujours une menace tant que sur des murs trôneraient leurs visages – et même après ne pût-elle s'empêcher de penser -.

    L'étonnement prit la place, ensuite. Ainsi, il existait deux groupes? Des pacifistes, gentils à ce qu'elle comprenait et qui pensaient qu'il pouvait exister une paix sur ce monde. Moui …. Le deuxième groupe, qui la fît frémir légèrement. Eux avaient une méthode bien à eux apparemment, et n'hésitaient pas à tuer, tuer, tuer. Et qui n'hésitaient pas à se servir des Piotr et des Aelys du monde, de ceux qui s'étaient évadés. Combien étaient-ils, d'ailleurs? Elle retint donc le conseil du blondinet. Ne pas s'approcher des hostiles. De toute façon, elle n'était pas mauvaise. Elle en voulait à ceux du Centre, à ceux qui savaient et ne faisaient rien – cautionnaient, donc -. Pourtant, son seul but était de survivre. Piotr avait raison … Survivre. Ne pas se faire remarquer, et ne pas prendre de place dans cette guerre, par définition.
    La blondinette garda le silence pendant quelques instants, mettant à plat ses idées.

    « C'est … bizarre. Tant de gens qui savent, et tant de gens qui laissent passer. C'est ... »
    Un sourire amer naquit sur ses lèvres.
    « C'est écœurant. »
    Pourtant, elle finit par soupirer, et par reprendre.
    « Pourtant, t'as raison. Cette guerre …. »
    Aelys leva légèrement les épaules. Cette guerre ne la regardait pas. Seul survivre était important. Survivre loin du Centre, bien sûr!


    Sans un bruit, la jeune lui rendit les feuilles. Elle ne pouvait s'empêcher d'y penser et d'être effarée. 21 degré, et Piotr était mort. Comment pouvait-il vivre bien alors que la température autour de lui avoisinait les trente degrés? Ce devait être un calvaire – un calvaire auquel il ne pouvait rien -. Pourquoi ne partait-il pas? Pourquoi ne rejoignait-il pas une contrée plus froide telle que …. telle que la Russie, justement! Les températures y étaient sûrement plus adéquates que celles d'Achea.
    Mais il la coupa dans ses pensée, tendant à la place un tas d'habits. Les questions un peu difficiles, les souvenirs sombres … pour l'instant, elle semblait avoir gagné le droit d'oublier, de se délasser. Un peu, sûrement. Aussi, elle eût un sourire joyeux.

    « C'est déjà bien plus que ce que j'aurais pût imaginer! Merci, Piotr ...»
    Timidement, elle se leva donc, et quand il lui montra la pièce où elle pouvait se laver, elle s'y dirigea avec plaisir. Si elle réussit à fermer sans problème la porte, elle ne tenta pas le verrou. Elle doutait qu'il puisse encore fermer, et aussi que Piotr ne viendrait. Et de toute façon, elle se précipita dans la douche, pour quelques minutes sous une eau tiède … il faisait bien trop chaud pour une douche brûlante, même si cette dernière était tentante. Et Aelys s'amusait à imaginer les problèmes, qui partaient avec l'eau savonneuse, glissant de ses cheveux qui redevenaient propres et souples sur sa peau qui retrouvait une couleur à peu près potable. A peine sortie de l'eau, elle s'essuyait et passait les vêtements qui, en effet, étaient un poil trop grands … Non, soyons réalistes. Les vêtements étaient très grands. Elle s'appliqua pendant quelques secondes à replier les manches, à rendre le pantalon un peu plus court. Déjà, une auréole d'eau se créait sur son dos, conséquence de celle qui goutait de ses longs cheveux qui, pour l'instant, paraissaient complètement lisses. Et puis, timidement, elle ressortit de la salle de bain après avoir plié rapidement ses anciennes affaires. Elle demanderait à Piotr après où les mettre.

    Toujours aussi incertaine, la blondinette s'approcha de la table dans le silence, et piqua un bout de blanc de poulet. Bon sang, ce qu'elle avait faim – elle s'en rendait compte maintenant, elle entendait son ventre qui hurlait alors qu'elle approchait de la nourriture de ses lèvres -, et ce qu'elle était fatiguée. Pourtant elle ne pourrait fermer les yeux. Une fois les paupières closes, des images apparaîtraient. Des dizaines d'images. Des pièces blanches. Des visages trop connus. Des aiguilles. Des miroirs …. un frisson la prit et dans un réflexe elle rabattit son bras contre son ventre. Faible geste de protection, qui ne l'avait pas quitté pourtant.
    Au bout de quelques secondes, Aelys reprit, une lueur curieuse et intriguée dans le regard.

    « Le …. Le silence, chez toi. Dans ton pays. Ça faisait pas bizarre? »
    C'était si étrange. Pour elle qui avait toujours vécu dans le bruit – on espérait peut-être qu'avec ça, elle ne pourrait pas se concentrer assez pour laisser apparaître ses visions – un silence complet paraissait irréel.

    Même si cette question était anodine, une autre s'imposait maintenant à elle. Elle avait eût le temps de cogiter, sous l'eau. Surtout sur l'idée de pacifiste, d'hostiles, de neutres … Elle rompit encore une fois le silence, une étincelle légèrement inquiète habitant ses prunelles.

    « Et … les hostiles. Comment … comment les reconnaître? »
    Elle se doutait bien qu'ils n'avaient pas pas d'écrit sur le front 'Hostile, Attention danger!'. Mais peut-être que … peut-être qu'il y avait un moyen de les reconnaître.

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Liam Winchester

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Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] - Page 2 EmptyMer 22 Juil - 14:10

La jeune femme avait disparut dans la salle de bain après de brèves réponses aux dernières paroles du jeune homme, et l’eau qui coulait se fit entendre jusque dans la pièce principale. En même temps ce n’était pas spécialement surprenant, après tout, les murs étaient tellement fins dans la pièce qu’il était dur de ne pas entendre le moindre bruit qui se passait dans l’appartement. Bien entendu, c’était un peu pareil dans le couloir, mais heureusement il avait une voisine qui ne fouinait pas dans sa vie, et surtout qui était très compréhensive. Piotr savait que s’il lui demandait des habits pour la jeune femme elle ne poserait pas de questions ou ne se ferait pas d’idées sur ce qu’elle faisait ici, c’était bien, avec Espéranza, il était tranquille, elle était très aimable, avait un sacré caractère, mais ne posait jamais les questions gênantes qui mettaient le blond mal à l’aise. Profitant du fait qu’Aelys soit en train de se laver, le jeune homme regarda rapidement les feuilles qui avaient été déchiffrées quelques temps avant, et dire qu’il avait eut ça dans la main pendant tout ce temps sans même savoir de quoi elles parlaient ! Il ne savait même pas lire son prénom, c’était complètement ridicule, il avait de la chance d’être tombée sur la jolie blonde et surtout de la chance qu’elle sache lire, ce qui était le plus important au passage, enfin important, pour déchiffrer il entendait. La jeune femme avait aidé plus qu’elle ne le pensait, depuis longtemps il craignait d’apprendre des choses vraiment plus importantes et graves que cela, il était soulagé, les informations qui figuraient là-dedans étaient celle qu'il connaissait déjà, et même si c’était effrayant, il le savait bien. Le blondinet soupira, laissant glisser les feuilles sur la table, puis il passa ses mains sur son visage pour essayer de se sentir un peu mieux, mais ce n’était pas ça qui allait l’aider ! Le jeune homme se redressa finalement, et il s’avança vers la fenêtre pour l’incliner et laisser un peu d’air passer, puis il se retourna vers la table avant d’ôter sa veste épaisse qui lui donnait vraiment très chaud pour se retrouver en tee-shirt. Le blondinet avait du mal à croire qu’il puisse supporter ça sans rien dire, mais à force il commençait à avoir l’habitude. Le fait que la jeune femme soit allée dans la salle de bain, c’était déjà bien pour qu’il puisse profiter de ce moment afin de soulager un peu sa chaleur. Le jeune homme attrapa le bandage qu’il mettait habituellement pour cacher son tatouage, et il le passa avec la même application autour de son bras pour cacher le tatouage, même si la jeune femme avait le même, il n’avait aucune envie de lui montrer pour qu’elle se sente mal en le voyant. De toute manière lui-même avait vraiment du mal à le voir sans se sentir mal !

« J’ai honte de moi-même... »

Oui c’était vrai, il avait honte de lui-même, mais qu’est-ce qu’il pouvait y faire ? C’était simple, il avait honte de son passé et absolument tout en lui, lui rappelait son passé, Aelys avait un peu le même problème mais qu’est-ce qu’il voulait donc y changer ? Pour lui c’était tout naturel, depuis sa sortie il se sentait à part, il se sentait comme rejeté de la société, en réalité il n’osait même pas s’approcher des autres de peur d’être repoussé, il n’avait jamais tenté de se faire accepter, et il ne voulait pas que la jolie blonde devienne comme lui. Le bruit de la douche s’arrêta soudain, elle devait avoir terminé, il espérait simplement qu’elle ne serait pas trop en difficulté avec les habits qu’il lui avait donnés. Il passera seulement plus tard chez Espéranza, elle n’était pas encore chez elle, la jeune femme travaillait légalement et par conséquent elle avait des horaires fixes pas comme lui. Enfin lui, ce n’était même pas un travail qu’il avait, il faisait des choses illégales et ce n’était vraiment rien de glorieux, mais les jeunes femmes ne devaient pas le savoir, il ne tenait pas à retomber dans leur estime. Le jeune homme était toujours debout à regarder la table devant lui, la tête pleine de pensées diverses donc il avait du mal à se débarrasser, puis il se décida enfin à bouger un peu. Le blondinet attrapa les quelques affaires qui traînaient sur la table, laissant la nourriture pour son amie lorsqu’elle sortirait, et il mit le tout dans le petit évier à coté de lui avant de laver rapidement ce qu’il y avait. Des bruits se firent entendre dans la salle d’eau, et au moment ou le jeune homme s’essuyait les mains avec le torchon, il entendit un bruit derrière lui, et se retourna pour voir la jeune femme sortir de la salle de bain avec les cheveux mouillés, habillée des habits qu’il lui avait donnés. Ca lui allait plutôt bien, mais c’était très nettement trop grand ! Il faudra qu’il se dépêche de rendre visite à son amie pour lui demander quelque chose pour la jeune femme. Aelys attrapa quelque chose à manger et finalement reprit la parole en demandant si le silence dans ce pays n’était pas une chose bizarre. Il la regarda un petit moment comme s’il hésitait, puis il sourit légèrement, non, ce n’était pas bizarre, c’était même très apaisant, mais allez faire comprendre ça à quelqu’un qui ne connaissait pas la Russie. Piotr était toujours debout, et il répondit finalement d’un ton étrangement calme.

« Non, ce n’est pas bizarre, en fait c’est vraiment très agréable. Tu sais, le silence je trouve ça apaisant, certains les trouvent pesants et difficiles, mais je trouve que ça fait une pause dans le bruit permanent. Tu sais, ce n’est pas le même silence qu’il y avait au centre, c’est un silence totalement différent, il est calme, paisible, et surtout, tu n’as pas besoin de te cacher dans ce silence. C’est étrange, tu ne dois pas voir ce que je veux dire, mais moi je trouve ça sincèrement agréable. C’est la chose que j’aime le plus au moment, avec la neige bien sûr. »

Le jeune homme se tût un moment, il sourit légèrement comme au souvenir qu’il avait des longues étendues de neige de son pays, mais impossible de pouvoir s’en souvenir parfaitement, avec le temps les souvenirs s’effaçaient et devenaient comme des rêves, on les oubliait. Ils s’envolaient comme lorsqu’on soufflait sur une feuille, ou ils disparaissaient tous simplement comme un papillon pouvait mourir en une journée, c’était éphémère, et il craignait en même temps de retourner dans son pays natal tout aurait trop changé, comment est-ce qu’il aurait put faire pour s’y retrouver ? Il avait trop peur de voir ses souvenirs brisés, remplacés par d’autres choses moins agréables, des faits qui avaient changé, un paysage défiguré par le temps. Mais heureusement la jeune fille reprit la parole d’un ton légèrement tendu, ce qui tira le blondinet de ses pensées. Piotr reporta son attention sur le visage de la jolie fille, elle avait raison d’avoir peur la pauvre, mais comment est-ce qu’il voulait la rassurer ? C’était difficile, voir même complètement impossible, on ne pouvait pas imaginer mentir sur ce sujet, elle risquait fortement de prendre peur s’il lui disait la vérité, s’il disait comment elle risquait de les reconnaître, mais il ne pouvait pas lui mentir. Le jeune homme soupira doucement, baissant les yeux un instant, puis il reporta son regard vairon sur le doux visage de Aelys, essayant de dessiner un sourire rassurant sur ses lèvres pleines, avec difficulté néanmoins, puis il répondit d’un ton qui se voulait vraiment calme, mais qui en réalité était légèrement tendu.

« Il est difficile de les reconnaître généralement, pour plusieurs raisons. Ils se cachent, mais certains se mêlent aussi à la population. Il leur arrive de s’en prendre aux humains et par conséquent tu sauras qui ils sont. C’est navrant de dire ça Aelys, mais en réalité, ils ne s’en prennent qu’aux humains et aux mutants qui se dressent contre eux, alors il te faudra être méfiante envers tout le monde. Pour les reconnaître, ils seront tout simplement en train de s’en prendre à quelqu’un, ou tu le comprendras dans leurs propos. Mais je ne veux pas que tu en rencontre, ils sont dangereux. Si jamais tu devais tomber sur un d’entre eux, ne dit pas que tu as été emprisonnée là-bas, sinon ils ne te laisseraient plus. »

C’était effrayant soit, mais il ne voulait pas prendre le risque que la belle puisse dire ce qu’elle avait fait dans son passé, son expérience personnelle avec Jared l’avait complètement retourné, il ne voulait pas qu’elle souffre comme lui avait souffert en parlant de son passé au mutant. Mais il n’y avait aucun doute, les mutants hostiles chercheraient à savoir e qu’elle avait fait dans sa vie, et si elle disait venir du centre, ils voudraient peut-être se l’approprier. Pareillement s’ils apprenaient le pouvoir qu’elle possédait, c’était très dangereux pour elle après tout dans les mêmes intérêts que la base de l’opération, les mutants hostiles avaient tout simplement leurs intérêts comme plus importants. Le jeune homme soupira légèrement, laissant quelques secondes passer, puis il reprit la parole d’un ton qui se voulait calme, mais qui restait néanmoins très tendu, il avait vraiment peur pour la jeune femme.

« Surtout, sache que les mutants hostiles sont comme les membres de l’opération, mais simplement du coté des mutants. Ils ne valent pas mieux que ceux qu’ils combattent, enfin je le pense, tu pourras te faire ton idée toi-même, mais sache qu’ils sont dangereux, il faut les éviter autant que possible. »

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Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] - Page 2 EmptyMer 22 Juil - 20:06

    Ainsi, Piotr s'était décidé à retirer sa lourde et épaisse veste. Comment pouvait-il supporter une telle chaleur? Comment pouvait-il même survivre? Alors que la température avoisinait environ les trente degrés – et ce n'était que le tout début de la matinée -, comment empêchait-il la chaleur de son corps de grimper? Bien qu'extrêmement curieuse à ce propos, Aelys savait que la question ne devait être posée. Elle serait trop incongrue, trop personnelle. Trop entachée de souvenir sûrement. Elle n'apporterait rien de bon. Aussi, la blondinette se retint de poser cette question, s'intéressant plutôt au bandage qui enserrait l'épaule et le bras du Russe. Quelle était sa fonction? Cacher ce qui était gravé à vie, à même sa peau? C'est vrai : ce signe était sûrement trop reconnaissable. Un court instant, elle fronça les sourcils, avant de se rendre compte que la chemise qu'il lui avait prêté était bien assez grande. Puisqu'elle ne l'avait remonté que jusqu'au coude, on ne pouvait même pas apercevoir le dessin, le numéro ou autre. Le tissus de cette même chemise était assez opaque pour ne rien laisser deviner. Assez étonnée, elle ne pût s'empêcher de ressentir un nouvel élan de gratitude pour le blondinet. Ae' ne doutait maintenant plus qu'elle se serait faite attrapée sans aucun problème quelques jours après …
    Maintenant, elle pouvait donc le voir réellement. Piotr semblait fin, mais du genre musclé. Pourtant, Aelys ne s'y attarda pas. Ce n'était sûrement pas une façon de se comporter – elle n'en était pas bien sûre, mais le sentait instinctivement -.

    Il répondit à sa question avec un calme qui semblait presque le caractériser. Comme pouvait-il être si serein, alors que des dizaines de personnes, dehors, se pressaient pour le capturer, pour le l'emmener ou le ramener, pour lui soustraire son envie de vivre et de fuir? Peut-être ce n'était que des apparences. Mais peut-être aussi reportait-elle trop ses émotions sur celles du blondinet. Piotr était peut-être simplement réellement tranquille. De toute façon, elle n'avait pas le temps d'y penser, au vu de ce qu'il disait.
    Encore une fois, Aelys eût un air intrigué, étonné. Aussi, elle scrutait son joli visage, cherchant à comprendre. Pour elle, le silence n'avait pas été toujours là dans le Centre. On l'empêchait de se concentrer, sans se rendre compte que ça n'avait aucune influence Elle avait donc apprit à l'aimer, et ne le redoutait pas – ils ne le redoutaient pas, preuve en était les silences qui s'installaient sans problèmes entre les deux blondinets -. Ainsi, quand on y était habitué, ce silence n'était pas gênant, il n'était pas pesant. N'écouter que le son de sa propre respiration, et baisser peu à peu ce dernier jusqu'à ne plus l'entendre.
    Ainsi, rêveusement, elle finit par murmurer.

    « Oui, ça doit être beau alors ... »
    Et, revenant dans son joli regard, elle demanda alors timidement.
    « Dis, ça te manque pas la neige? Pourquoi ... »
    Cette fois-ci, ses yeux vinrent se poser sur ses pieds, et sa voix se fit un filet à peine audible..
    « Pourquoi tu retournes pas là-bas? »
    Cette fois, son cœur s'affola un peu. Venait-elle de dépasser une ligne imaginaire, une ligne rouge?

    La réponse sur les hostiles fût plus dure pour elle à comprendre. Aelys devait donc mentir, si elle souhaitait rester à l'écart de leurs influences. De leurs intrigues. Son regard se fit un peu inquiet. Elle ne savait pas bien mentir. Mais elle pouvait s'arranger pour ne jamais rien dire de trop, éviter les questions. L'intérêt qu'il portait à ça était trop flagrant pour qu'elle ne puisse pas le voir. A l'idée qu'ils ne cessent de l'embêter à l'instant où il saurait, Aelys ouvrit grand ses yeux, comme si l'inquiétude s'était multipliée. Ce serait une traque, elle serait la cible. Une fois de plus. Mais cette adrénaline était nécessaire. C'était celle qui l'aiderait à fuir quand le danger serait présent, celle qui ferait taire ses muscles lorsque la course serait trop longue, celle qui la pousserait vers tel ou tel chemin pour s'éloigner des coins qu'elle connaissait.
    Les hostiles étaient donc trop différents pour qu'elle puisse avoir une idée précise de qui ils étaient. Elle devrait donc se fier à son feeling, à ce qu'elle pensait savoir et imaginait connaître. Cette idée n'était pas dés plus tentantes, mais elle devrait faire avec.

    La suite de ses paroles, sur le degrés de danger que représentait ce fameux groupe, la fît blanchir légèrement – si il était possible, pour sa peau diaphane, de blanchir encore -. S'ils étaient comme l'Opération Apocalypto, alors ils étaient simplement horribles. Comment pouvait-on accepter autant de souffrances, même pour une cause qu'on pensait 'bonne'? Cette notion de bien n'était après tout que subjective! Quelqu'en soit la raison, commettre des atrocités était pour la jeune impensable. Et de toute façon, elle n'avait pas à prendre de place dans cette guerre, si ce n'est fuir, fuir encore et toujours. C'était ça la seule chose qui la poussait à vivre encore. L'espoir qu'un jours, elle trouverait un endroit de calme, un endroit de paix. Un endroit comme ici, mais dans lequel elle n'aurait pas à se demander si quelqu'un l'attendait au delà de la porte, derrière l'immeuble, dans une ruelle sombre.
    Et puis, mettre sur le même plan les Hostiles et ceux du Centre l'amenait forcement à frémir. Les sourires amusés et complices que s'étaient échangés les deux chercheurs alors qu'ils évoquaient la possibilité d'user de son pouvoir restaient frais et puissants en elle. Piotr sous-entendait-il que les mutants de ce fameux groupe n'hésiteraient pas à se servir de son don, eux aussi? Un long frisson la parcourut.

    Après quelques secondes de silence, Aelys finit par reprendre la parole. Son regard s'était accroché encore une fois à celui si joli du blondinet, et un pale sourire éclairé ses traits.

    « Et ben …. si tu voulais me vacciner contre eux, t'aurais pas pût mieux faire … »
    Pourtant, après quelques secondes, son sourire s'agrandit, s'affranchit.
    « Enfin, c'est toujours bon à savoir. »
    Pourtant, une lueur inquiète s'était imprimée dans ses yeux, et derrière ses airs bravaches elle écoutait chaque bruit encore plus intensément qu'auparavant. Pour qu'une vision apparaisse, il fallait un déclencheur. Parfois, elle ne le comprenait pas, ne le voyait pas. Parfois, c'était une image, un mot, une personne, ou un son … Aussi, et presque inconsciemment, elle essayait de prévoir ce qui allait se dérouler, mais son esprit refusait de laisser passer les visions. Dieu que c'était embêtant de ne pas savoir contrôler ce fameux don. Dieu que c'était embêtant de ne même pas le comprendre.

    Ayant finit le bout de poulet, Aelys s'approcha de la fenêtre, repoussant les longues mèches qui gouttaient toujours sur elle, pour jeter un coup d'œil vers le bas. Des jeunes jouaient. Ils semblaient même innocents, comme si la vie les avait épargné … une légère onde de jalousie la poussa légèrement, et elle soupira avant de se retourner.
    Une nouvelle question naquit à ses lèvres. Une nouvelle parmi des dizaines, presque prise au hasard. Il y avait tant à savoir, tant à deviner, tant à apprendre …. Comment Piotr pouvait-il encore accepter de lui répondre? Il parlait tant, et elle se taisait. C'était étrange.

    « Et les Pacifistes? Il faut les fuir aussi, eux? »
    D'un côté, la question n'avait pas lieux d'être. Après tout, le frère de Piotr faisait bien parti de ce groupe, n'est-ce pas? Et le blondinet voulait lui présenter … vu comment il semblait prendre soin de la sécurité de la jeune mutante … elle pouvait déduire d'elle même qu'il n'y avait pas de problèmes. Mais le besoin d'être rassuré était encore là, trop puissant pour être contenu.
    « Et les autres Neutres? Il y en a des méchants? »
    Après, elle arrêterait sûrement là ses interrogations. Il n'avait peut-être pas envie de parler, lui qui devait être si solitaire habituellement.

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Liam Winchester

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Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] - Page 2 EmptyJeu 23 Juil - 11:46

‘Pourquoi tu ne retourne pas là-bas’ ? La question interrompit un moment le jeune homme, il avait bien la réponse à la question de la jeune femme, mais qu’est-ce qu’il voulait dire pour lui faire comprendre ? Le jeune homme resta un moment immobile, il n’était pas gêné par la question de la jeune fille, mais il avait du mal à l’expliquer. Pour lui la réponse était vraiment très simple, il ne pouvait pas retourner chez lui simplement parce physiquement c’était impossible, les autorités surveillaient tous les ports, tous les aéroports tout ce qui pourrait permettre à quelqu’un de s’enfuir en réalité. Il ne pouvait donc tout simplement pas retourner chez lui pour ces simples raisons, c’était navrant, c’était dommage, mais il ne pouvait absolument rien y faire, c’était trop pour lui, ce n’était qu’un simple mutant, il n’avait aucune chance face à des humains entraînés. Mais la jeune femme risquait peut-être de trouver ça simple comme excuse non ? Piotr se demandait souvent si c’était la vraie raison ou s’il se voilait seulement la face en se faisant croire à lui-même qu’il ne pouvait pas y arriver alors qu’il n’en avait tout simplement pas l’envie peut-être…. Possible, même si son pays lui manquait beaucoup trop pour qu’il puisse aussi facilement s’en éloigner, sans compter que les paroles de la jeune femme le rendait encore plus nostalgique, même si elle ne voulait pas le faire dans ce but. Non en réalité il se voyait tout simplement mal retourner un jour chez lui, est-ce que c’était encore chez lui au moins ? Il avait quitté son pays natal depuis 14 années, après tout c’était plus chez lui ici non ? Le centre était chez lui ? D’après la mutante de l’opération qu’il avait rencontrée, oui c’était chez lui, mais pourtant il ne pouvait pas s’y faire. Le jeune homme chassa ses pensées de son esprit, non il ne voulait pas penser que c’était chez lui, chez lui c’était là-bas, en Russie, loin de la chaleur et de la ville, dans les étendues de glace qu’il connaissait si bien et qu’il ne craignait pas surtout, comme il craignait le monde extérieur ici. Elle avait aussi demandé si la neige lui manquait, bien sûr, certainement même plus encore que d’entendre l’accent et la langue de son pays. Difficile de dire pourquoi, c’était une sensation naturelle, c’était la seule chose qu’il pouvait sentir, un flocon froid se poser sur lui, ça lui permettait de sentir qu’il était vivant et pas complètement de glace. Mais expliquer tout ça était tout simplement impossible, la jeune femme risquait de ne pas comprendre qui plus est. Le jeune homme avait laissé son regard vairon vaquer sur les affaires de la pièce comme s’il réfléchissait, et après un petit moment de silence, il finit par le poser sur le doux visage de la belle, toujours en silence. Son visage n’exprimait rien de spécial, une simple neutralité, ses lèvres aussi fixe que lors de leur rencontre, peut-être avait-il du mal à oublier quelque chose ? C’était le cas, il ne pouvait pas oublier son pays et c’était justement ça qui le torturait, il était physique lié à la neige, au froid à la glace, et son pays natal le représentait parfaitement. Finalement, le jeune mutant blond prit enfin la parole d’une voix simple comme s’il expliquait quelque chose de tout à fait naturel, ce qui était un peu le cas il devait l’admettre.

« Si elle me manque, c’est normal, elle est plus comme moi-même que n’importe quoi d’autre au monde. Je ne retourne pas là-bas, parce… Parce que je ne peux pas… Les ports, tout ça, ils bloquent les moyens de fuite qu’on peut avoir. Je le sais, j’ai déjà essayé de m’en aller, mais je ne peux pas, ils nous tiennent comme ça. Et puis je n’ai aucune chance, je n’ai pas de papiers, je ne sais pas lire, pas écrire, sans compter que je suis fiché à la police et aux autres autorités. Ce serait me jeter dans la gueule du loup. Et puis, je ne peux pas partir, j’ai trouvé des gens à aider ici, je peux me rendre utile, je n’ai pas le droit d’être égoïste en m’en allant, et en les laissant plantés ici sans rien dire. Je n’ai pas le droit de rentrer, pas pour le moment, mais ça viendra un jour. »

Le jeune homme se tut, un silence retomba entre eux deux, bercé seulement par le bruit des cris des enfants en bas devant l’immeuble, ils étaient seuls dans cette pièce et pourtant on aurait dit que des années lumières les séparaient, chose étrange il fallait l’avouer. Ils avaient le même passé, les mêmes problèmes, et pourtant ils parlaient par énigmes comme s’ils évitaient un sujet gênant, un sujet douloureux, les deux pauvres enfants perdus, des enfants qui avaient grandi trop vite tout simplement. La jeune femme réfléchit longuement après la réponse de Piotr au sujet des hostiles, et visiblement elle était plutôt très inquiète, il s’en voulait d’un coté mais il avait tout de même du mal à penser qu’il pourrait lui mentir pour pouvoir lui permettre de ne pas craindre tous les mutants. Mais ce serait un mensonge, et les mutants neutres étaient bien comme ça non ? Neutres jusqu’au bout, à ne prendre partit ni pour les gentils ni pour les méchants. Piotr avait du mal à considérer les mutants comme ‘ses frères’, surtout avec Jared comme exemple des mutants hostiles, il lui avait trop rappelé les membres de l’opération…. Aelys avait la chance de ne pas être tombée sur un d’entre eux, sinon elle aurait certainement juste fait demi-tour pour se retrouver dans les bras d’un hostile qui aurait voulu savoir à quel endroit était localisée la base. Il avait assez tâté de ces questions, et l’état dans lequel il s’était retrouvé n’avait rien d’enviable, il ne voulait pas voir la jeune femme se retrouver comme lui, elle était trop fragile, lui aussi même s’il le cachait, mais elle encore plus, elle venait juste de sortir et ne connaissait presque rien, la pauvre ne pouvait sincèrement pas se faire diriger comme ça et en sortir indemne. Le jeune homme se sentit néanmoins un peu coupable de l’effrayer autant, il avait bien rencontré une mutante hostile qui méritait de laisser une part de doute, Abby était gentille à sa manière, après tout elle était très amie avec un non recensé d’après ce qu’il avait put comprendre, ça expliquait pas mal de choses non ? Sans compter qu’elle ne s’était pas montrée trop hostile envers lui, mais hélas les mutants de ce genre étaient plutôt rares et généralement les hostiles l’étaient pour de vrai. Le blondinet inspira doucement, dessinant un très léger sourire sur ses lèvres bien dessinées, puis il répondit à la jeune femme avec un léger ton d’excuse en fond, comme s’il se sentait coupable de l’avoir trop effrayée ou quelque chose d’approchant.

« Un vaccin, oui peut-être, je ne veux pas te rendre trop méfiante comme je le suis, mais je préfère te faire peur et te dire les choses telles qu’elles sont plutôt que de te menti en atténuant et de prendre le risque de te voir te faire aborder par un hostile…. Il y a aussi des gentils dans les hostiles, du moins des personnes qui se battent pour leurs intérêts personnels sans s’en prendre aux autres ou même aux humains, mais ils sont rares, alors mieux vaut se méfier de tout le monde. »

La jeune femme observa le silence, elle saisit un nouveau morceau de viande pour le manger en s’approchant de la fenêtre, ce qui rappelait étrangement au jeune homme son attitude lors de sa sortie. Il avait été hypnotisé par la fenêtre, ne cessait d’y aller comme un papillon attiré par la flamme de la bougie, c’était étrange mais il avait tellement vécu sans jamais voir le ciel ou respirer l’air frai du monde extérieur. Il ne savait pas si la belle s’en rendait compte ou faisait ça sans le voir, mais dans tous les cas elle agissait exactement comme le blondinet lors de sa libération, ou plutôt sa fuite. La jeune femme semblait encore un peu pensive, comme si elle essayait de mettre de l’ordre dans tout ce que le blondinet venait de lui expliquer, et il la comprenait, il comprenait aussi toutes les questions qu’elle posait, c’était normal, il avait été pareil, voir même pire. Le jeune homme se souvenait encore de ses questions à la sortie ‘c’est quoi ça ?’ ‘Ca sert à quoi ?’ Les moindres outils connus des humains normaux étaient nouveaux pour lui. Il ne savait pas ce que c’était un micro-onde, des choses stupides comme ça, mais qu’un enfant de son âge connaissait normalement par cœur… Il ignorait tout de la vie, il était comme un enfant de 5 ou 6 ans lâché dans la nature, il avait encor à l’esprit des inquiétudes d’enfants, des peurs irraisonnées comme celle du noir, de l’eau, des tas de choses qui étaient oubliées pour un adulte, voir même un adolescent, mais encore présentes avec lui. Piotr n’y pouvait rien, Aelys serait pareil, les gens les voyaient comme des jeunes normaux, mais même en étant encore mineurs dans la loi de cet état, ils avaient vécu plus en leur courte vie que certains humains de soixante ans. La voix de la douce blondinette tira le Russe de ses pensées, et il la regarda, toujours debout dans une immobilité presque anormale, et il hésita un petit moment avant de li répondre doucement, sur un ton très rassurant, contrairement au ton qu’il avait utilisé juste avant pour parler des hostiles.

« Non, les pacifistes ne sont pas à fuir, ils sont bons, trop bons peut-être. Ils se mettent en danger tout seuls, je ne les comprends pas. Je les évite mais pas parce qu’ils sont dangereux, simplement parce que je risquerais de les mettre en danger en les côtoyant. Mais tu n’as pas à les craindre, ils sont tous bons, mais trop naïfs je pense, ils ont eut un passé facile généralement, bien que certains soient assez durement marqués. Les neutres, je ne sais pas s’ils sont qualifiables de méchants, mais ils sont simplement éloignés de tout ça, et si tu viens trop les embêter, ils pourraient bien essayer de se défendre pour être en paix. Mais généralement ils demandent juste la paix, rien de plus, et ne sont pas dangereux, tu n’as pas à les craindre je pense. »

Il ne voulait pas l’inquiéter, il avait parlé normalement mais ses paroles n’étaient pas très inquiétantes, elles étaient simplement véridiques. Finalement le blondinet se décida à bouger, il marcha légèrement jusqu’à ma fenêtre pour jeter un coup d’œil dehors, puis il revint vers sa place initiale pour s’asseoir une nouvelle fois sur la chaise qu’il occupait au début de leur conversation. Regardant la jeune femme il se dit une nouvelle fois qu’il devrait aller chercher quelque chose chez Espéranza plus tard, elle était déjà dans un meilleur état tout propre, mais elle paraîtrait louche si elle sortait habillée de la sorte dans le coin. Le jeune homme observa un petit moment de silence, puis il inspira légèrement en regardant autour de lui avant de reprendre légèrement la parole, il ne voulait pas que Aelys se sente mal à l’aise, loin de là, la pauvre jeune femme ne pouvait rien faire d’autre que poser des questions, et justement il ne fallait pas qu’elle se sente mal à l’aise de le faire. Il savait bien que c’était généralement le cas, on avait peur de poser la mauvaise ou simplement de demander quelque chose de trop voir de paraître trop curieux. Le blondinet resta un petit moment à l’observer, puis finalement il reprit la parole d’un ton léger.

« Tu sais, tu n’as pas à être gênée de poser des questions ou de parler Aelys. Je t’ai dis que j’allais t’aider et ça veut dire répondre aux questions que tu peux te poser. Tu es ici chez toi jusqu’à ce que tu veuille partir, alors prends ton aise et agis sans avoir honte de quoi que ce soit. Tu sais, après la vie passée au centre, je pense que tu as le droit de te lâcher un peu de d’agir comme tu le veux. Tu ne seras pas jugée. Je sais que ça fait étrange dit comme ça, mais je ne veux pas que tu te bride pour demander ou parler de quoi que ce soit. Je ne suis pas quelqu’un de bavard, mais je ne rechigne jamais à répondre aux autres, surtout lorsqu’ils ont des raisons comme toi d’être aussi curieux. »

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Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] - Page 2 EmptyVen 24 Juil - 12:38

    Aelys écouta avec attention ce que répondit Piotr au sujet de la neige et de l'idée de partir des Etats Unis. Elle avait hésité à poser la question, de peur de toucher à quelque chose de trop sensible, de peur de raviver des souvenirs trop heureux – et par là même pleins d'amertumes de ne pouvoir les retoucher et les raviver -. Encore une fois, c'était une des malédictions de ceux qui venaient du Centre : à avoir trop vite grandit, à s'être confronté à la douleur, la peur, l'horreur, on ne se sentait plus capable de vivre dans la douceur, la paix et la joie. Le noir absolu des chambres de l'Opération avait remplacé les pièces chaleureusement éclairées, la froideur des chercheurs s'était substitué à des parents aimants, des piqures à des soins délicats et les tests tous plus durs, violents les uns que les autres aux jeux innocents des cours de récréation. Comment imaginer retrouver cette naïveté enfantine sans aucune ombre? Il était impossible d'oublier, c'était trop ancré dans l'esprit, dans l'âme, dans le corps même. Il était impossible de fuir éternellement, puisque quelqu'un finirait toujours par les rattraper. Les enfants du Centre devaient faire continuellement face à leur passé quoi qu'il advienne.
    Mais Piotr était neutre et calme comme si la question était logique et attendue. Sa voix était posée – il montrait si peu ses émotions, semblait si bien se contenir – alors même qu'il parlait de lui même.
    Et ce qu'il disait été logique, même si la blondinette ne le savait pas. S'enfuir en avion aurait été peu intelligent, puisqu'elle n'aurait sût où aller. Lui, par contre, avait besoin de cette technologie ou bien d'un bateau pour pouvoir quitter la terre. Et l'Opération devait sûrement pouvoir gérer cela, pour empêcher les quelques personnes qui s'étaient échappées de quitter la juridiction Américaine. Un moyen de les retenir prisonniers malgré eux parmi tant d'autres. Ils étaient donc bloqués sans aucuns moyens de chercher asile quelque part : ces terres seraient les leurs, qu'ils le souhaitent ou non. Une légère moue naquit à ses lèvres, mais s'effaça bien vite. C'était tellement logique, maintenant qu'elle y pensait … le gouvernement ne laisserait jamais partir des gens comme eux, des mutants au risque de perdre leurs traces et de les voir tomber entre les mains d'autres gouvernements. Ils n'étaient que des proies, des objets dont ils avaient besoin. La question qu'elle avait posé à Piotr lui semblait maintenant inutile, réellement inutile.
    Et encore une fois, Aelys fût d'accord avec le blondinet. Elle aussi serait incapable de partir sans penser aux autres. Sans se rappeler, chaque soir, la vision d'un jeune enfant avec les cheveux enflammés, les yeux hagards et les peaux blanchis par la captivité. Même si la peur lui trouait le ventre – même à cet instant, alors qu'elle était presque sûre d'être en sécurité puisque Piotr le lui disait -, la jeune mutante ne pouvait s'imaginer partir en laissant derrière elle ces enfants, ces fantômes dans la douleur. Ce serait …. inhumain. Elle deviendrait alors ce qu'ils avaient toujours voulus qu'elle soit. Inhumaine. Mutante. Dictée par ses instincts et incapable de réfléchir assez pour se rendre compte de ses erreurs. Un frisson la saisit à cette idée.

    Encore un peu effrayée par ces révélations – elle voyait les mutants comme gentils … encore une preuve qu'humains et mutants étaient pareils, différents et pleins de passions. Et certaines restaient incompréhensibles pour la blondinette – Aelys l'écouta encore une fois.

      « Des gentils? »
    Il n'y avait même pas de réponses à apporter, puisqu'elle le croyait. Il faudrait donc faire au cas par cas .. encore plus dur, sûrement. Cependant, elle acquiesça. Pas question de se faire aborder par quelqu'un qui saurait qui elle était. Déjà, être en présence d'un hostile attirerait l'attention sur elle. Encore une fois il n'était pas question pour la jeune d'attirer des ennuis au blondinet … Or, si elle était suivie jusqu'ici … un frisson la saisit. C'était peut-être mieux de ne pas imaginer le pire. Aelys le verrait arriver … du moins l'espérait-elle. Ainsi, elle pourrait se préparer, peut-être prévenir Piotr du danger. De plus ils pourraient essayer de l'utiliser. Faire d'elle un cobaye, certainement un peu plus humain pour la garder, mais un cobaye quand même qui servirait à prévoir les attaques de l'Opération. La blondinette voulait être libre de ses choix, aider qui elle le souhaitait quand elle le souhaitait.
      « Je vais les éviter tant que je peux …. y'aurait-il des noms particuliers? »


    Piotr semblait se connaître parfaitement. Après avoir usé d'une voix légèrement tendue tout en parlant des Hostiles, il s'était apaisé pour parler du groupe de son frère. Et encore une fois, elle le comprenait aisément. Être avec les autres ne ferait qu'attirer des problèmes à ces derniers puisque les deux jeunes étaient recherchés – comme tant d'autres -. Avec leurs passés que le blond caractérisait de 'facile', les Pacifistes n'étaient sûrement pas assez sur leurs gardes …. des proies faciles, peu dangereuses en somme pour l'Opération. Les neutres semblaient plus dangereux, mais pas méchants. Ils demandaient juste la paix et c'était bien : Aelys la souhaitait aussi. La paix loin du Centre.

    Maintenant, les questions se posaient un peu, comme si l'esprit de la jeune n'était pas habitué à fournir autant de choses d'un coup. Ce n'était pas vrai : à chaque fois qu'une vision apparaissait devant ses yeux, elle sentait un peu de sa concentration s'évanouir. Les efforts mentaux étaient donc habituels chez la jeune, mais pour l'instant la fatigue prenait le pas sur ses capacités. Jamais, pourtant, elle ne s'endormirait réellement. Son sommeil était toujours nerveux et agité, rarement profond. Le moindre bruit la faisait se dresser sur son lit, scrutant avec une terreur enfantine et pourtant si compréhensible le noir. Au Centre, le monstre des enfants existait. Il était juste humain, vêtu d'une blouse blanche et souvent d'une aiguille. C'est pour ça qu'une fois en cavale, elle s'était mise à marcher de nuit. L'obscurité était trop étouffante pour qu'elle puisse dormir, les monstres trop vivant pour qu'elle puisse somnoler. C'était dommage, c'était ainsi : si adulte et paradoxalement si enfant.
    Aussi, elle le suivit du regard alors qu'il s'approchait de la fenêtre. La fenêtre. Ouverture vers le monde, comme un moyen de vérifier que tout n'était pas qu'un rêve. Une façon d'observer les gens et d'apprendre à connaître leurs réactions. Un échantillon de la population qui ne se mêlait pas avec les autres. N'était-ce pas étrange? Ils habitaient ici, et apparemment personne ne venait leurs rendre visite. Comme s'ils étaient à part, exclus … comment espérer après qu'eux, différents de l'humain en tant que tel, seraient acceptés dans un monde si sectaire? Une vague défaitiste déferla sur elle : jamais ils ne seraient acceptés, quand bien même des projets comme Apocalypto était abandonné. Ils porteraient toujours sur eux dans le meilleurs des cas des marques de leurs pouvoirs, dans le pire le fameux dessin qui ornait leur épaule. Ils n'étaient, encore une fois, que du bétail. Un soupire franchit doucement ses lèvres et elle repoussa les mèches qui commençaient à boucler souplement. Aelys en revenait toujours aux mêmes points et c'était bien démoralisant.
    Quand Piotr reprit la parole, il la sortit de ses pensées et elle vint raccrocher son regard à celui toujours aussi joli et intriguant du blondinet. Et au fur et à mesure de ses mots, un léger sourire naquit peu à peu sur ses lèvres. Piotr était vraiment gentils. Il ne semblait rien attendre en retour, alors qu'il lui proposait de vivre chez lui, de répondre à toutes ses questions – il devait savoir combien elles étaient nombreuses -, et qu'il s'appliquait à la mettre à l'aise. Jamais elle n'avait vu de personne si pleine de gentillesse. Ceux du Centre cachaient la leur avec une facilité inouïe. Ils n'avaient peut-être pas de cœur simplement. Et vu que les souvenirs d'avant étaient … flous, Aelys n'avait pas d'autres points de repère.
    Pendant quelques secondes, elle se tût tout en l'observant à son tour. Enfin, la jeune se décida à prendre la parole.

      « Encore une fois, merci Piotr. Je … je sais pas ce que j'aurais fait, si tu n'avais pas été là. »
    Ç'aurait été une fuite, une fuite de plus. Une cavale qui l'aurait ramené au point de départ, tant elle était peu douée pour se protéger sans son don. Son sourire s'agrandit un peu, s'amusant d'elle même. Naïve, mais elle avait au moins la chance de le savoir.
    Son regard retourna vers le carré de ciel bleu, tentant d'oublier les images qui s'immisçaient. S'il posait une question, qu'importe qu'elle soit, elle y répondrait. Sinon, elle garderait le silence, un peu, le laissant tranquille malgré ses recommandations.



[Si t'as la moindre idée, n'hésite pas. Là, je sèche.]

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Liam Winchester

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Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] Fuir sans se retourner [ Privé Aelys ] - Page 2 EmptySam 25 Juil - 18:23

Aelys, douce Aelys, les quelques mots traversèrent l’esprit du blondinet qui ne pouvait s’empêcher de voir la jeune femme comme une sorte de poupée fragile, ce qu’elle était e réalité, la jeune fille était encore naïve et totalement innocente, la pauvre ignorait la moitié de ce qui allait l’attendre, et c’était peut-être même mieux lorsqu’on y repensait. Malgré tout, il ne pouvait se vanter personnellement de connaître plus de choses, certes il avait quelques mois de plus qu’elle pour s’être habitué, mais malheureusement cela n’avait pas été très utile, ou alors il avait uniquement apprit les mauvais cotés de la vie, ce qui était aussi fortement possible en songeant à la chance qu’il avait chaque fois…. Le jeune homme laissa son regard vairon posé sur la jeune femme, étrangement il se sentait un peu plus proche d’elle que des autres mutants qu’il avait rencontrés jusqu’à ce jour, et pour cause, ils étaient pareils, ils avaient eut la même enfance, ou plutôt la même absence d’enfance justement. Le jeune homme observait la jolie blonde, la tête pleine de pensées, sans forcément la regarder d’un air insistant, non, comme quelque chose de naturel. Elle allait être enchaînée par la peur si elle continuait, par la folie des hommes, elle aura besoin d’aide, elle aura besoin de quelqu’un pour lui expliquer que la folie n’était pas hostile, simplement un manque de connaissance envers eux. Elle allait avoir peur de beaucoup de choses, de la nuit, du silence, des autres, de tout, mais il se jurait d’être là pour si jamais elle avait besoin d’aide. Piotr n’avait aucune envie de la retenir ici, non au contraire, elle devrait prendre son envol dans quelques temps si l’on pouvait dire comme ça, mais elle pourrait partir loin de là, il ne serait jamais loin, enfin façon de parler, il avait juré de l’aider, il le ferait donc. Peut-être pouvait-on trouver ça précoce et extrêmement difficile à comprendre, mais dans les yeux du jeune homme brillait la même lueur que celle de la jeune mutante. Quelque chose qui brillait au fond ses yeux et qui faisait très mal à regarder, une lueur de tristesse, une blessure qui ne cicatriserait jamais, quelque chose qu’elle ne pourrait pas guérir avant longtemps. Il passait souvent des heures à regarder le ciel sans rien dire, cherchant à se faire des souvenirs joyeux, à trouver un sens à la vie, en vain, il ne trouvait rien et traînait toujours son boulet de tristesse derrière. Il y avait des gens comme ça qui seraient éternellement tristes et qui garderaient dans leurs yeux quelque chose qui ferait mal et qui ne pourrait pas être guéris. Les enfants du quartier étaient comme ça pour la plupart, une lueur de douleur dans leurs yeux innocentes, perturbés par une enfance trop courte, qui grandissaient repoussés des autres, qui étaient oubliés, qu’on repoussait volontairement simplement, leur refusant une vie normale. Piotr ne voulait pas que la belle devienne comme ça, il avait déjà sentit tous ses espoirs s’envoler, ils avaient été enfermés dans une cage pendant toute sa vie, et la liberté avait ouvert la porte de la cage, et ses espérances s’étaient envolées loin comme des oiseaux qu’on libéraient après un long emprisonnement. Il n’en avait plus. La jeune femme parla doucement, répétant simplement les derniers mots du jeune homme qui la regardait toujours avec la même lueur qu’elle dans son regard, comme s’ils se comprenaient sans parler.

Lorsqu’on aime on oublie, une jeune femme qu’il avait croisée et qui téléphonait avait hurlé ça au téléphone un jour qu’il marchait dans la rue, cette phrase l’avait frappé avec dureté, il en était chamboulé en y repensant. Aimer ? C’était quelque chose qu’on interdisait aux mutants, et il ne pourrait jamais oublier puisqu’il n’aimerait jamais tout simplement…. Le jeune homme s’était souvent demandé ce que c’était comme sentiment, mais à part la peur et les désillusions il avait toujours été privé des autres sentiments, et il n’avait même plus envie de les connaître, ou il le pensait simplement… ? Il avait condamné les portes qui menaient à ces sentiments, il se priverait de beaucoup de choses, mais il laisserait passer la douleur comme ça, le temps qu’elle soit noyée dans les tréfonds de ses souvenirs, et ensuite seulement il pourrait enfin imaginer avoir une vie ‘normale’, mais ce n’était vraiment pas gagné. Aelys le coupa de ses pensées en demandant s’il y avait des noms à connaître, et le regard du jeune homme se troubla un moment, masquant presque la lueur de solitude et de tristesse au fond de ses yeux. Piotr inspira légèrement, il observait le visage de la jeune femme pendant longtemps et ne l’avait même plus vue pendant qu’il était perdu dans ses pensées, mais à ce moment il se rendit compte à quel point elle représenterait une cible facile pour un hostile. Il ne la laisserait pas se faire avoir comme il l’avait été, le Russe n’avait jamais eut à protéger quelqu’un à part la jolie humaine, Ai, et il s’était sentit mieux que jamais ce jour là. Il aiderait Aelys autant pour elle que pour lui, en l’aidant il se sentirait mieux, c’était drôle mais avancer avec les autres était plus simple que rester égoïstement seul, pourtant il restait neutre, ce n’était pas logique, mais il n’y pouvait rien ! Sortant de ses pensées, il hocha légèrement la tête en souriant légèrement, puis il répliqua très simplement, d’une voix qui ressemblait presque à un murmure.


« Oui. Jared… Chow. C’est tout ce que je peux te dire pour le moment. »

Jared il l’avait rencontré personnellement et avait testé son interrogatoire, Chow il ignorait qui c’était, mais le mutant hostile avait cité le nom comme étant son chef visiblement, cela suffisait donc à calmer le blondinet qui comprenait bien ce que c’était comme signification. Le jeune homme se tut aussi rapidement, et il regarda d’un simple coup d’œil autour de lui, visiblement c’était un endroit très miteux et il reflétait la vie menée par le jeune homme, il avait déjà tellement de mal à s’offrir cet endroit qu’il avait du mal à imaginer avoir un jour mieux, et il n’avait pas spécialement honte de présenter ça à la jeune fille. C’était miteux, c’était pauvre, mais au moins c’était à lui, il entrait et sortait comme il voulait c’était l’essentiel ! Le blondinet laissa planer le silence, et Aelys aussi, semblait perdue dans ses pensées comme c’était souvent le cas entre eux deux, puis finalement elle brisa le silence de sa voix légèrement, comme celle d’une enfant. Elle le remerciait, pourtant il n’y avait pas de raisons, il avait agit comme n’importe qui l’aurait fait à sa place, et il secoua la tête comme pour repousser les remerciements avant de se redresser complètement pour regarder Aelys toujours assise sur la chaise, et de répondre d’un ton nettement plus amical que les dernières réponses qu’il avait faites, une fois en dehors des mauvais souvenirs il était de très agréable compagnie.

« Il n’y a pas à dire merci Aelys, n’importe qui aurait fait de même crois-moi, tu feras pareil si jamais ça t’arrive dans quelques temps. Et inutile de penser à ce qui se serait passé si je n’étais pas tombé sur toi, ce n’est pas arrivé alors ne te remplis pas la tête avec des choses inutiles. »

Oui c’était inutile, en se remplissant la tête avec des choses inutiles c’était plus agaçant qu’autre chose et il savait bien à quoi ça menait, à rien de bon tout simplement ! Le jeune homme attrapa sa veste posée quelques instants avant sur le dossier de la chaise puis il regarda la jeune femme. Elle était en sécurité ici, elle devait être épuisée, et en tous les cas elle avait certainement envie de se retrouver un peu seule pour penser et réfléchir en paix, voir même juste se reposer. Il allait sortir rendre visite à Espéranza et demander des habits pour la jeune fille, puis il irait faire un tour vers le coin où il avait trouvé la jeune femme histoire de voir s’ils avaient abandonné les recherches, ce qu’il espérait. Enfilant la veste pour cacher son bandage, il prit la casquette posée sur la table, l’enfila, et marcha vers la porte, puis au moment de passer coté de la jeune fille, il passa instinctivement da main sur le dessus de la tête de la belle, comme pour lui montrer qu’elle était là chez elle, frôlant simplement ses cheveux encore humides, et accompagnant le geste de quelques paroles prononcées d’un ton tout à fait normal, comme s’ils étaient simplement en train de parler de la pluie et du beau temps.

« Tu dois avoir envie d’être seule et de te reposer, tu es ici chez toi et tu es en sécurité, je vais te chercher des habits à ta taille, et je resterais dans le coin, tu es en sécurité alors repose-toi, je reviendrais avant que tu ne vois que je suis parti. »

Avec un sourire sur les lèvres, il ôta sa main des cheveux de la belle pour se diriger vers la porte et sortir de l’appartement, laissant la jeune femme en paix, et commençant son ‘travail’. Il passait inaperçu ici, et personne ne ferait attention au Russe qui était monté avec la jeune femme et redescendait seul, il pouvait croiser ses voisins des milliers de fois qu’ils ne connaîtraient toujours pas son visage et son nom, c’était bien pour ça qu’il vivait ici et se sentait à peu près en sécurité. Piotr espérait simplement que la jeune femme serait capable de s’y habituer, et qu’elle commençait à vivre, et non plus à survivre…

[ HP : Je fais comme on a dit par MP ^^ ]

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