Sujet: Capture ratée... (PV Piotr) Sam 27 Juin - 11:48
Malgré le parasol planté au centre de la table et l’arbre dont les branches lui prodiguaient un peu d’ombre, qui renvoyait vers le ciel ce qu'il pouvait de l'ardeur du soleil, Jared cuisait devant son troisième café-crème et son deuxième muffin, tout en observant la rue mouvementée. La chaleur était étouffante aujourd’hui, et même avec sa chemise à déboutonnée, il sentait une fine couche de sueur lui couler dans le dos. Depuis son arrivée, deux heures plus tôt, il était assis dans ce petit café situé au coin d’une rue, dans ce coin du centre-ville. Il était l’unique client du café d’ailleurs. Par contre, de nombreuses personnes déambulaient sur les trottoirs. Jared s’était approprié la petite table du coin est, près du trottoir. Sa canne, une épée camouflée en canne, en réalité, reposait sur un de ses coins. La terrasse était entourée d’une clôture en fer noir, qui aurait bien eu besoin d’un petit coup de peinture. Tout près de lui, au sol, quelques oiseaux piaillaient, quêtant de la nourriture. Jared les ignora royalement, mais ne put s’empêcher de penser à l’aspect psychopompe des oiseaux : ils accompagnaient l’âme des morts à leur future résidence. Mythe ou vérité ? Il n’en savait rien, et en vérité, s’en fichait pas mal. C’était une de ces réflexions inutiles, qui lui passait parfois par la tête sans qu’il en ait vraiment conscience. Une des nombreuses informations que son cerveau avait stockées au fil des ans, qui ressortait soudainement à la surface, comme une bulle qui éclate. Jared jeta un coup d’œil aux moineaux, un sourire léger émergeant sur son visage. Si c’était vrai, alors ces moineaux, s’ils pouvaient parler, en auraient des choses à dire ! Son regard retourna aux passants sur les trottoirs. Ses yeux suivirent un moment une jolie femme blonde d’environ 25 ans, portant une mini-jupe sexy et un haut avec un décolleté qui en montrait plus qu’il n’en cachait, bref des vêtements qui appelaient littéralement au viol. En voila une qui se savait belle et en mettait plein la vue. Il détourna le regard, secouant doucement la tête.
Il termina son café et son muffin, tira un billet de son portefeuille et le glissa sous la soucoupe. Il quitta ensuite sa table, sans oublier sa canne, et rejoignit un banc en fer, d’un vert rouillé, de l’autre côté de la rue, sous des frênes jumeaux. L’ombre y était plus présente, l’atmosphère plus fraîche, même avec le soleil qui tapait si fort. Les oiseaux le suivirent à son nouveau refuge. Et l’un d’eux fienta tout près de lui, le manquant de peu. Jared se souvint que Bouddha, avant de devenir célèbre, s’était nourri de fientes d’oiseaux et désaltéré à l’eau de pluie, accroupi en lotus sous un arbre (ses yeux se portèrent vers celui qui se trouvait au-dessus de lui). Puis il secoua à nouveau la tête. Se nourrir de fientes d’oiseaux ! Et puis quoi encore ?
Il se sentait bien, ce matin. Il aimait tout, non par un accès fébrile d’affection universelle, mais simplement parce qu’il avait des projets plein la tête, des idées qu’il voulait expliquer à son mentor. Il se sentait par contre las physiquement, même s’il le cachait bien. Il avait mal dormi la nuit passée, malgré la présence de Sèverine près de lui. Il s’était réveillé en sursaut au milieu de la nuit, en sueur, presque terrorisé. Probablement un cauchemar, mais il n’avait pas été capable de se rappeler ses rêves. Dommage. Il avait pris et une douche puis s’était recouché, mais il n’avait dormi que de courts moments. Mais qu’importe ! En ce matin si délicieux, il n’allait pas se plaindre !
Les feuilles des jumeaux bruissaient doucement au dessus de lui, son agréable et relaxant. Il sourit dans le vague en fermant les yeux. S’il avait été moins fatigué physiquement, il serait retourné voir Chow à la ferme, en emportant beaucoup de bouteilles d’eau avec lui. Par cette chaleur, s’aventurer dans le désert sans cela, c’était du suicide. Et Jared ne comptait pas mourir aussi stupidement. Il avait trop de choses à faire, trop d’injustices envers ceux de sa race à régler, tout spécifiquement le problème que ceux de l’Opération Apocalypto causait aux siens. Ils étaient partout dans Achaea, ces hommes et ces femmes acharnées, qui détestaient les mutants autant que lui se méfiait des Humains et que Chow les haïssaient. Jared voulait les éliminer, bien sûr, mais il ne voulait pas créer un massacre non plus. Trop sauvage, un peu trop violent pour lui. Chow se montrait plus radical, et de loin, sur ce sujet-là… et sur de nombreux autres, d’ailleurs. Il devait pourtant exister une solution entre les deux… mais il n’arrivait juste pas à la trouver, voilà tout. Jared rouvrit les yeux et secoua à nouveau la tête, chassant ces pensées. Il promena son regard sur les passants une nouvelle fois. Il prenait congé des Mutants Hostiles, juste pour cet avant-midi.
À l’instant où il pensait cela, ses yeux tombèrent dans ceux d’un homme, posté de l’autre côté de la rue, assis au café qu’il venait de quitter peu de temps auparavant. Jared y lut quelque chose qu’il n’aimait pas du tout. Un éclair de haine. De méchanceté. Le Mutant, sans bouger d’où il était, observa les alentours discrètement, comme s’il n’avait pas remarqué quoi que ce soit d’inhabituel. Il lâcha un juron dans sa tête. Trois autres hommes l’observaient, tous cachés autour de lui à une certaine distance – l’un d’eux était caché entre deux immeubles, l’autre derrière un arbre sur sa gauche, et le dernier assis sur un banc, un journal entre les mains, faisait semblant de lire. Pas de doute possible. Des membres de l’Opération qui l’avaient repérés. Comment ? Jared savait avec quasi-certitude que ces Humains n’avaient aucune information sur lui ! Il n’avait pas le temps d’y réfléchir maintenant. Ce n’étaient pas des amateurs ; ils s’étaient déguisés avec assez de talent pour se faire passer pour Monsieur Tout le Monde, et sans son œil averti et l’entraînement prodigué par Chow, Jared lui-même ne les aurait pas remarqués. Ses mâchoires se serrèrent un peu, simple manifestation dû au fait de s’être fait repéré. Il allongea les jambes, étira les bras vers le haut en faisant craquer les articulations de ses mains, comme s’il s’étirait. Il venait tout juste d’activer son pouvoir, créant son ‘’Armure Souple’’ autour de lui. S’ils attaquaient, au moins serait-il préparé et eux surpris. Ses mâchoires se desserrèrent. Rester calme. Ne pas leur montrer qu’il étaient repérés, sans pour autant leur montrer qu’il savait qu’ils étaient là.
Il se leva lentement, s'aidant de sa canne, prenant bien le temps d’observer les oiseaux au sol et les quelques arbres autour, faisant son touriste, quoi. Il salua du menton une vieille dame qui passait avec une marchette, lui souriant et elle lui rendit son sourire. Il se mit en marche, d’un bon pas, le nez plein des parfums des fleurs des parterres. Ses pas le menèrent devant le cinéma et il observa un moment les affiches des films. Du moins, c’était ce qu’il voulait leur faire croire. Gràce aux fenêtres, il voyait le reflet de la rue, et voyait donc que les 4 hommes qu’il avait repérés le suivaient bel et bien. Il tourna au coin d’une rue et continua son chemin. Déjà, il y avait moins de monde ici. Il se dirigea vers un bar dont la particularité était qu’il se situait dans un grand immeuble et occupait tous les étages. Il savait qu’il était fermé à cette heure-ci, mais ce n’était pas exactement le bar qui l’intéressait. il savait avant tout que la terrasse arrière de ce bar était éloignée des rues et surtout, qu’elle était entourée de hauts bâtiments sans fenêtres. Idéal pour se débarrasser de gêneurs.
Quand il bifurqua soudain dans l’étroite ruelle à gauche du bâtiment abritant le bar, les hommes surent qu’ils avaient été remarqués. Dans la ruelle, Jared accéléra le pas. Bientôt, il arriva devant une grille fermée par un cadenas. Il sauta, créant un second champ de force sous ses pieds, pour se donner une poussée, et s’agrippa au grillage, qu’il enjambe rapidement. Un instant plus tard, ses pieds touchaient le sol de l’autre côté. Encore 10 mètres, et il arriva dans la cours servant de terrasse au bar. À gauche, un large plancher de bois et des tables avec des parasols, ainsi que la porte arrière du bar. En face, plus loin, il y avait des bancs avec quelques ronds de pierre pour faire des feux. À droite, le mur du bâtiment adjacent. Jared fonça vers les tables, s’assit nonchalamment sur l’une d’entre elles et posa sa canne derrière lui. Il s'alluma une cigarette et attendit ses poursuivants. Bbientôt un bruit de moteur – une moto, reconnut-il – se fit entendre, juste avant que la grille qu’il avait enjambée ne s’écrase au sol violemment et que justement, un homme sur une motocyclette – beaucoup plus récente que la vieille bécane qu’il utilisait pour aller et revenir de la ferme – ne fasse son apparition dans la cours dans un grondement. L’homme portait un casque et en bandouillère, il portait une arme un peu bizarre. Comme Jared n’en avait encore jamais vue. Ils voulaient le capturer vivant ou le tuer ? Telle était l’unique question que Jared se posait en cet instant. Non pas qu’ils aient la moindre chance de réussir. C’était juste de la curiosité. L’homme pointa l’arme sur lui, l’intimant silencieusement à ne pas bouger mais ne tira pas. Moins d’une minute plus tard, les quatre hommes que Jared avait vus arrivèrent. Ils portaient tous un revolver Sig Sauer, pointés sur lui. De près, Jared pouvait voir qu’ils portaient tous des vestes pare-balles. Comme si ça suffirait ! Et ils devaient avoir sacrément chaud là-dessous… Aucun des hommes ne dépassait la mi-trentaine. En voilà qui mourraient jeunes… L’un d’eux s’avança au-devant des autres. Il portait une veste en seersucker par-dessus la veste pare-balles, un pantalon et des chaussures de course. Un visage carré, barbu, des yeux perçants. Leur chef, sans aucun doute. Sa voix s’éleva, rauque et puante de haine :
- Alors, sale monstre, on se balade ? T’inquiète pas, tu vas aller faire un long voyage…
Il leva la main, faisait signe à ses hommes de se mettre en mouvement. Au moment même où ils firent un pas vers Jared, celui-ci leva une main vers eux, paume en avant. Un champ de force invisible en forme de mur de 3m de long sur 3m de large leur fonça dessus à toute vitesse. Le chef, plus rapide que Jared ne l’aurait cru, sauta de côté par réflexe et esquiva l’attaque. Ses hommes, par contre, furent frappés de plein fouet et entraînés, bien malgré eux, vers le mur de brique, qu’ils percutèrent violemment dans un concert de cris et d’os brisés. Les hommes ne se relevèrent pas, pantins disloqués gisant pêle-mêle. Voyant ses trois hommes être mis hors d’état de nuire en l’espace de quelques secondes, le chef sembla paniquer un peu. Il tira vers Jared, vidant son chargeur. Seules 2 balles le touchèrent, mais elles ricochèrent contre le bouclier, à quelques centimètres seulement du corps de Jared. ‘’L’Armure Souple’’ faisait son travail et le rendait virtuellement invulnérable.
L’autre homme, celui avec l’arme étrange, toujours assis sur la moto, tira également. Ce n’est que lorsqu’il vit les projectiles que Jared comprit ce qu’était l’arme. Un fusil tranquilisant pour animaux modifé en arme de combat. Modifié, semblait-il, pour pouvoir tirer plusieurs fléchettes à la fois. Le tranquilisant était une bonne idée pour capturer quelqu’un facilement et ça aurait pu fonctionner contre un Mutant moins entraîné ou possédant un autre pouvoir. Contre le champ de force de Jared, malheureusement pour l’homme, les projectiles étaient inefficaces. Les pointes s’écrasèrent avant de tomber au sol. L’homme vida également son chargeur vers le Mutant puis en sortit un second de sa ceinture. Jared ne lui laissa pas le temps de tirer une nouvelle fois. Sa main pris la forme d’un revolver et il créa une sphère de la taille d’une balle de fusil au bout de ses 2 doigts pointés. Le champ de force ainsi créé devenait aussi solide qu’un vrai projectile et tout aussi mortel lorsqu’il le projetait. Jared visa la visière du casque et l’homme tomba, la visière brisée. La moto lui écrasa la jambe. Il ne sentit rien de cela en fait, la mort l’ayant emporté avant qu’il ne touche le sol. Comme s’il avait reçu une vraie balle. Jared pensa à nouveau aux moineaux, porteurs de mort, avant de se tourner vers le chef, qui tirait encore dans sa direction. Un nouveau champ de force en forme de sphère se créa au bout des doigts de Jared et il fit feu. Le Sig Sauer quitta les doigts de l’homme et le revolver glissa vers l’entrée de la cours en tourbillonnant. Il s’immobilisa près du grillage.
Jared leva une dernière fois sa main droite et créa une autre sphère. Il pointa les doigts et cassa le genou gauche du chef de groupe, qui hurla de douleur. Jared bougea enfin de sa position initiale et alla se placer au-dessus du survivant écroulé, qui grimaçait de douleur. Il jetait un regard haineux vers celui qui l’avait vaincu, lui et son équipe. Peut-être faisait-il partit de l’Opération Apocalypto, peut-être pas. Dans un cas comme dans l’autre, il faudrait bien plus que cinq hommes pour réussir à le capturer. Un sourire amusé aux lèvres, Jared posa son pied sur la jambe blessée et appuya de tout son poids. Le genou est très sensible quand il explose, parait-il…
Dernière édition par Jared Nar'Soll le Dim 28 Juin - 7:30, édité 1 fois
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Sujet: Re: Capture ratée... (PV Piotr) Sam 27 Juin - 18:52
Piotr était suivit, il le sentait depuis plusieurs heures, chaque fois qu’il tournait la tête il voyait clairement trois fines silhouettes qui le suivaient. Il pouvait aller dans toutes les rues qu’il voulait, en vain, elles ne disparaissaient pas. Avec stratégie, le jeune homme entreprit de s’asseoir brièvement sur un mur, histoire de voir si les trois silhouettes passaient devant lui ou si au contraire elles attendraient pour pouvoir recommencer leur pistage une fois qu’il reprendrait sa marche. Le jeune homme détourna la tête quelques temps pour ne pas les regarder et essayer de les laisser s’en aller sans être observées, mais lorsqu’il reporta son attention sur elles, les trois personnes étaient toujours là, elles étaient dressées à quelques dizaines de mètres, il voyait bien qu’elles étaient en train de le regarder comme si elles n’attendaient qu’une chose, qu’il parte pour pouvoir reprendre leur marche. Piotr hésita un instant, des fois la meilleure solution était d’aller clairement parler aux gens lorsqu’ils vous observaient, souvent ça donnait des surprises et l’on se rendait compte que finalement de n’était pas ce qu’on imaginait. Alors que le regard vairon du blondinet se posa une énième fois sur les silhouettes, il décida que ce n’était pas des membres de l’opération, ils étaient beaucoup trop voyant pour en être, à moins que ce ne soit une nouvelle technique pour ne pas être trop remarqué, à force d’être trop voyant on ne vous voyait plus ! Et pourtant Piotr n’osait pas mettre cette technique en application, même si visiblement les résultats étaient plutôt bons, il préférait amplement ne pas risquer sa vie pour vérifier que c’était bien le cas. Le jeune homme soupira légèrement avant de détourner son regard en espérant vraiment que les trois gars finiraient par s’en aller. Après quelques secondes il reporta son regard une dernière fois sur eux, et vit qu’ils commençaient à s’impatienter, ce qui le conforta dans son idée première, ce n’était pas des membres de l’opération. Non ce devait certainement être juste trois gamins qui avaient envie de se faire de l’argent facile en rackettant quelqu’un qui avait l’air inoffensif.
Inoffensif, ça ce n’était pas son cas malheureusement, même s’il ne s’en prenait pas volontairement aux autres, lorsqu’on l’attaquait, il savait se défendre bien qu’en général il ne le faisait pas et se contentait de fuir. Tout ce qu’il savait maintenant c’était qu’il ne pourrait pas s’en sortir en leur parlant, il devait les semer dans les rues de la ville ou bien les attaquer ouvertement, ce qui n’était pas du tout son genre. Sa décision était prise, il ne se ferait pas avoir comme ça, non ! Sur une pulsion, le jeune homme se releva d’un coup sec et se dirigea dans une des petites ruelles, ne laissant même pas le temps aux trois gars de comprendre ce qu’il se passait, et pourtant c’était très simple ! Il comptait se servir des connaissances qu’il avait au sujet des rues de la ville pour pouvoir les semer, il était seul, eux trois, il allait plus vite et il savait ou il allait, eux devaient suivre dans des ruelles étroites ou ils étaient obligés de marcher les uns derrière les autres. Le groupe faisait leur force mais lui c’était sa solitude, et il avait l’avantage ici, s’il le voulait il pourrait se retourner et s’en prendre à eux sans qu’ils ne puissent réagir, ils seraient les uns derrière les autres, et un à un, il savait qu’ils étaient trop peureux pour aller jusqu’au bout. Mais la confrontation ne l’intéressait pas, lui il voulait simplement être tranquille et ne pas devoir supporter qu’on le considère comme une cible facile ou un monstre. Mais visiblement dans cette ville son destin semblait dessiné, il serait l’éternelle cible des sales gosses en mal d’aventure et de l’opération.
Piotr bifurqua dans une ruelle très petite, ce n’était même pas une ruelle en réalité c’était simplement un petit écart entre deux immeubles, tout juste la place pour un homme pas trop gros de passer de profil, et c’était le cas de Piotr, de plus il avait l’habitude de marcher ici, et par conséquent il distança considérablement les trois vauriens. Une fois en dehors, il en profita pour courir un peu et s’avancer pour passer dans une ruelle plus écartée des autres et se plaquer contre un mur, essayant de ne pas faire de bruit et de retenir sa respiration. Les trois gars arrivèrent quelques instants après, il entendait leurs souffles comme s’ils devaient courir trop vite et qu’ils n’avaient pas l’habitude de faire ce genre de travail. Certainement des débutants ou tout simplement des jeunes qui voulaient entrer dans un gang et devaient passer une épreuve pour ça. Tant mieux au moins il aurait rendu service à ces trois gamins en leur évitant de réussir leur épreuve. Retenant son souffle, il entendit leurs voix, aucun accent étranger, c’était trois américains, pure souche, il commençait à avoir l’oreille aux accents avec le temps.
« Il est passé ici je te dis !
- Mais non idiot, tu n’en sais rien, je suis sûr qu’il a prit l’autre rue ! Suivez-moi !
- Et si tu te trompe ? »
La voix perdit de sa puissance et après plusieurs longues secondes, Piotr finit par sortir de sa cachette mais décida qu’il serait plus sage de continuer sur sa voie, après tout s’il commençait à partir de l’autre coté il risquait de retomber sur les trois lascars et là il ne pourrait pas éviter le bagarre. Le jeune homme marcha dans la rue avant de s’approcher d’une espèce de ruelle plus large, et à ce moment il entendit divers bruits assez inquiétants. Le souci c’était que pour sortir, il devait passer par cette rue ou devenir sur ses pas, mais c’était comme s’il se jetait dans la gueule du loup dans les deux cas. Soupirant sur sa malchance, le blondinet se décida à traverser la rue ici, après tout s’il tombait sur quelqu’un qui voulait s’en prendre à lui il pourrait facilement se débrouiller pour se dégager et s’enfuir en courant, après tout la fuite c’était quelque chose qu’il connaissait maintenant, comme on le lui avait souvent fait remarquer, il fuyait toujours et ne faisant jamais face à rien. Mais ce qui se trouvait là n’était pas ce à quoi le jeune homme s’était attendu, alors qu’il avança et qu’il était à quelques pas de la barrière qu’il venait de franchir, quelque chose glissa sur le sol et vont s’arrêter à deux mètres à peine de lui. Son attention attirée, il posa avec une grande surprise son regard sur un revolver, ou une arme approchant du moins, il n’était pas expert en la matière. Cette découverte le stoppa net sur le champ au lieu de le pousser à fuir, et il leva les yeux pour finalement les poser sur le dos d’un homme qui se trouvait debout devant un autre qui poussait des cris de douleur. Une bagarre de gang ? Cette pensée s’échappa de son esprit en même temps que le cri de l’homme lorsque celui qui tournait le dos à Piotr leva la main. C’était visiblement un mutant ou quelque chose d’approchant, et l’autre un humain, ou un mutant en danger. Il ne pouvait pas laisser les choses se faire sans ne rien dire, même si ce n’était pas l’envie qui lui manquait. Après un petit moment d’hésitation, il se décida et avança vers les deux hommes, sa casquette bien enfoncée sur sa tête et dissimulant la moitié de son visage, puis il s’adressa à eu de sa voix neutre mais ou perçait toujours autant son accent malgré ses efforts pour l’atténuer.
« Hé ! Qu’est-ce que vous faites. Laissez-le, vous êtes fou ? Ca ne sert à rien de se battre comme ça ! »
[ HP : Uhuh désolé mais pas très inspiré pour le coup :’s ]
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Sujet: Re: Capture ratée... (PV Piotr) Dim 28 Juin - 10:58
[ HRP : PAS GRAVE, TU AS RÉPONDU, C’EST L’ESSENTIEL. ]
Jared appuya une nouvelle fois sur la jambe de l’homme, qui poussa à nouveau un cri de douleur. Jared leva une main au-dessus de sa tête, un air menaçant sur son visage, faisant grimacer l’homme qui craignit sûrement qu’il utilise son pouvoir sur lui. Mais avant que Jared ne puisse faire quoi que ce soit, une voix jeune, avec un accent à couper au couteau, s’éleva derrière lui.
« HÉ ! QU’EST-CE QUE VOUS FAITES. LAISSEZ-LE, VOUS ÊTES FOU ? CA NE SERT À RIEN DE SE BATTRE COMME ÇA ! »
Jared donna un coup de pied sur le genou de l’humain à ses pieds, qui se tordit de souffrance, avant de tourner sur lui-même, une sphère au bout de sa main, déjà prête à être projetée vers le nouveau venu. Jared ne fit cependant rien sur le coup. Car le nouvel arrivant était beaucoup plus jeune que ses assaillants. En effet, le jeune homme qui lui faisait face, le visage à moitié caché par une casquette, ne devait pas être âgé de plus d’une vingtaine d’années. Jared apercevait des cheveux blonds sous la casquette et le bas d’un visage à la mâchoire douce. L’inconnu était de sa grandeur, soit environ 1,75m et semblait être un peu frêle d’apparence, contrairement à lui qui était un peu plus épais, mais tout en muscles. Jared le dévisagea un moment, le visage indéchiffrable, puis leva une main, enfermant le jeune homme dans un champ de force, une bulle invisible.
- Ne bouge plus, petit, dit-il.Je suis à toi dans un moment.
Le nouveau venu ne pourrait pas sortir du champ de force et ainsi, Jared pourrait s’occuper de lui plus tard, une fois qu’il en aurait terminé avec l’autre homme. Son regard quitta l’inconnu pour se tourner vers l’homme au genou brisé. Ce dernier était toujours au sol et serrait sa jambe blessée contre lui, le visage congestionné, mélange de colère, de haine et de douleur. Curieux mélange, d’ailleurs… Jared lui donna un léger coup de pied sur la jambe, lui faisant pousser un autre cri, puis s’accroupit près de lui. Son ‘’Armure Souple’’ l’enveloppait toujours.
- Alors, où en étions-nous, mon cher ? Ah oui, tu t’apprêtais à me dire comment tu m’avais repéré…
L’homme cracha dans sa direction mais le manqua. Il poussa une bordée de jurons, le traitant de monstre, de mutant, de sale bête, d’animal, et j’en passe pendant près de deux minutes, sous le regard impassible du mutant. Qui haussa simplement les sourcils lorsque l’homme fut à bout de souffle et se releva avant d’aller chercher sa canne sur la table où il l’avait laissée. L’humain renifla puis ricana méchamment.
- Tu penses me faire craquer en me donnant des coups de canne, le monstre ? Bonne chance !
Jared se contenta de sourire mystérieusement. Il revint et resta debout devant l’homme, la canne dans la main droite, appuyée sur le sol. Du pouce, il enclencha le petit mécanisme qui permettait de séparer l’épée et le fourreau. Souriant toujours, il dégaina son épée d’un ample mouvement, tout près du visage de l’humain. Cela lui permit d’apprécier de près la beauté sombre de l’épée. La poignée était sans garde et la lame était complètement noire, légèrement courbée et on voyait clairement qu’elle était tranchante. Sans même avoir besoin d’y toucher. Le sourire moqueur de l’humain disparut aussitôt et ses yeux s’agrandirent énormément. Jared leva lentement son épée au-dessus de sa tête et prit la poignée à deux mains, sans quitter du regard son ennemi. Ce dernier avait suivit la lame monter vers le haut et la fixait toujours, comme hypnotisé. Une goutte de sueur dégoulina de sa tempe vers sa mâchoire.
- Alors ?lui demanda une seconde fois Jared.
L’humain ne disant toujours rien, il abaissa la lame rapidement vers sa tête, lui tranchant l’oreille et des cheveux. Jared arrêta son mouvement, démontrant une excellente maîtrise de sa coordination, la lame n’étant plus qu’à quelques centimètres de l’épaule. Nouveau cri de douleur tandis que l’oreille tombait au sol avec un petit bruit visqueux. Jared releva lentement la lame et s’accroupit de nouveau.
- Tu me réponds où tu préfères que je continue ?
Sa voix était glaciale, presque aussi tranchante que la lame de son épée. Un sourire malicieux étiraient ses traits et faisait ressortir les pattes d’oie autour de ses yeux. Ces derniers étincelaient de mépris, démontrant à quel point Jared détestaient ce genre d’homme. L’homme lui lança de nouveaux jurons en se tenant l’oreille d’une main et la jambe de l’autre, mais ne répondit toujours pas à sa question. Poussant un léger soupir, Jared fit un mouvement du bras et planta sa lame dans la cuisse de l’homme. Il poussa un nouveau cri et sembla enfin se rendre compte que le Mutant qui lui faisait face ne plaisantait pas. Qu’il mourrait dans d’atroces douleurs s’il ne se décidait pas vite. L’homme prit une profonde inspiration et se mit à parler rapidement, débitant un flot de paroles. Sa voix était haut perchée et on y décelait des traces d’hystérie et de peur. Des larmes se mirent à couler de ses yeux et sous lui, une flaque apparut soudainement, une odeur âcre envahissant l’air.
- On savait pas que t’étais un mutant ! On t’a choisi au hasard, je te jure ! Le QG de l’Opération nous a dit de faire comme ça de temps en temps, pour voir si on ne tomberait pas sur des sales monst…(Il se reprit rapidement en déglutissant bruyamment.) … des gens comme toi. Partout dans la ville, les équipes vont se mettre à faire ça. On n’a pas le choix… Laisse-moi repartir, je dirais rien, promis. S’il te plaît ! J’ai une famille, des enfants…
Pathétique, vraiment. Tenter de s’en sortir en évoquant sa famille… Il aurait dû réfléchir avant de se lancer dans la chasse au Mutant. Jared secoua la tête de dégoût en voyant l’homme se souiller et recula de quelques pas. Puis il réfléchit. De sa main libre, il se mit à se frotter les tempes, l’épée sur l’épaule. Ainsi, l’Opération avait décidée de recourir à des méthodes aléatoires. Piger des gens au hasard pour voir leur réaction. Et puis quoi ? Espérer qu’ils allaient les attaquer avec leurs pouvoirs, comme lui-même venait de le faire ? Les relâcher en s’excusant si c’était des humains ? Bon, il devait reconnaître que ça avait marché cette fois. Ils avaient quand même réussis à le dénicher, lui. Ils avaient eu de la chance, voilà tout. Vraiment ? ne put-il s’empêcher de penser. Et puis, que pouvait-il faire ? Avertir tous les mutants ? Entrer de force dans une station de radio et balancer sur les ondes : ‘’Attention à tous les Mutants ! J’annonce officiellement que l’Opération Apocalypto fera des arrestations et des filatures au hasard dans les rues d’Achaea ! Restez calme et agissez normalement. ‘’ C’était stupide, oui ! Il quitta ses pensées et retourna à son prisonnier. Son regard accrocha l’arme contenant les sédatifs, qu’il pointa d’une main.
- Et ça ? C’est une de vos nouvelles idées ? Nous endormir jusqu’à ce qu’on soit arrivé dans un de vos foutus centres ? C’est comme ça que vous faites, maintenant ?
- C’est la meilleure méthode, répondit simplement l’homme.
La seconde suivante, il était mort, une sphère lui ayant grillé le cerveau. La haine l’avait tenaillé un instant, menaçant de le submerger, mais Jared savait que s’il la laissait prendre le dessus sur lui, il ne laisserait qu’un immonde carnage derrière lui, bien pire que quelques cadavres. C’est pourquoi il mit fin aux souffrances de cet homme rapidement. Jared se tourna enfin vers le jeune homme qui l’avait interrompu et qui était toujours emprisonné dans son champ de force en forme de bulle. Il le dévisagea quelques instants, mais il ne pouvait dire s’il s’agissait d’un Humain ou d’un Mutant. Aussi décida-t-il de mettre ça au clair, et rapidement :
- Bon… Tu sais que je suis un mutant. N’importe quel idiot m’ayant aperçu ici le saurait maintenant. Il reste cependant un point à éclaircir : qui es-tu, jeune homme ? Un Mutant ou un Humain ? Sache que de la réponse à cette question dépend ta vie. Si tu es Mutant, j’exige de voir immédiatement une démonstration de ton pouvoir. Si tu refuses, je te tue. Et si tu es Humain… Désolé, mais les temps sont durs et je n’ai pas de temps à perdre en vaines questions…
Observant le jeune homme du coin de l’œil, Jared entreprit de fouiller les cadavres…
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Sujet: Re: Capture ratée... (PV Piotr) Dim 28 Juin - 15:36
C’était vraiment le genre de réaction qu’il craignait de voir chez un mutant, Piotr n’aimait pas rencontrer les autres mutants, cela lui donnait en permanence l’impression qu’il ne pouvait pas savoir comment ils allaient agir. Jusqu’à présent il n’avait jamais été très doué pour les rencontres, les autres mutants l’avaient soit attaqué, soit ils s’étaient tous montrés plutôt hostiles envers lui. Le blondinet n’aurait jamais du s’arrêter ou encore passer ici pour éviter de devoir faire un détour, maintenant il se trouvait en face d’un mutant visiblement très hostile, certainement du même groupe que celui de Abby, un mutant qui n’hésitait pas à tuer les humains comme les autres de sa race. L’inconnu au dos tourné sembla ne pas être trop inquiété lorsqu’il posa son regard sur le blondinet, visiblement il se moquait de voir qu’une nouvelle personne était arrivée pour assister à la scène, et immédiatement en voyant son regard, Piotr ne put s’empêcher de se demander s’il avait réellement eut une bonne idée en venant ici. Après un moment pendant lequel l’homme sembla le dévisager, tenant visiblement quelque chose à la main, il leva une main, faisant quelque chose que le Russe ne comprit pas, puis il s’adressa brièvement à lui, l’appelant ‘Petit’ et lui signifiant qu’il serait à lui dans un moment. La voix de l’homme ne rassura pas le blondinet, il ne fallait mieux pas moisir ici, mais lorsque Piotr se décala légèrement sur le coté tout en gardant son regard vairon figé sur le dos de l’homme qui avait reporté son regard sur sa victime, Piotr eut la surprise de sentir quelque chose lui bloquer le passage. Apparemment le pouvoir de l’homme consistait à créer des champs de force pour emprisonner ses victimes ou faire d’autres choses que le russe préfèrerait certainement ne pas voir en action.
« Mais…. »
Piotr referma la bouche, non ce n’était pas une bonne idée de parler à ce gars, visiblement il n’était vraiment pas clair, et le russe se demanda s’il allait pouvoir s’en aller si l’homme détournait son attention ou si au contraire il était malheureusement contraint d’attendre que l’inconnu ait terminé sa petite affaire. Son affaire d’ailleurs, avec effroi les yeux du blondinet parcourent la scène, et son regard se posa sur plusieurs corps qui visiblement ne disaient rien de bon. Qui était cet homme ? Un mutant ça Piotr avait comprit, mais les autres qui étaient blessés ou morts ? Des membres de l’opération ? Certainement, mais même si c’était le cas, comment est-ce qu’un mutant seul pouvait se débarrasser d’autant de personnes à la fois ? Piotr se souvint alors à ce moment que son affrontement avec Phœnix, la mutante qui obéissait aux ordres de l’opération, il avait eut un mal fou à pouvoir s’en sortir en vie, mais c’était un peu différent là, sachant que le russe avait tenté non pas de tuer la jeune fille, mais d’essayer de la faire changer d’avis, alors que le mutant ici s’était purement et tout simplement débarrassé définitivement de ceux qui l’importunaient. D’un coté le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher de comprendre le mutant, il se débarrassait des gens qui l’embêtaient définitivement, évitant ainsi à d’autres mutants de tomber dessus, mais d’un autre coté, Piotr répugnait à l’idée de devoir tuer quelqu’un. C’était comme priver une famille d’un de ses membres, en fait c’était réellement le cas, l’homme allongé devant le mutant devait avoir une famille, et en le tuant, l’inconnu ferait une famille malheureuse qui n’aurait qu’une raison de plus de haïr les mutants. Décidément ce n’était pas le genre d’idées que Piotr aimait, pour lui la vie ne méritait pas d’être déçue si l’on devait tuer d’autres personnes pour ça.
L’homme était retourné vers sa cible, debout au-dessus d’elle il reprit la conversation là où le jeune homme l’avait coupé, demandant à sa victime ou est-ce qu’il avait trouvé sa trace. L’autre homme ne sembla pas vouloir répondre, il devait certainement avoir de très stricts ordres et ne voulait pas se mettre en danger en disant trop d’informations à l’inconnu. Le dos de ce dernier bouchait la vue au blondinet qui ne voyait pas ce qu’il se passait, et quand bien même aurait-il pu, il cherchait plutôt à trouver un moyen de sortir de cette sphère protection que de regarder ce que l’autre faisait. Mais un cri de douleur attira soudain son attention. Le jeune homme vit alors que l’inconnu tenait maintenant une arme à la main, une espèce de lame courbée et visiblement très tranchante. Piotr ne s’était jamais intéressé aux armes, il avait simplement un couteau de chasse bien aiguisé dans sa poche avec pour intention de s’en servir uniquement lorsqu’il était vraiment dans le besoin, mais pas sur des autres. Voir une telle arme ici dans la main d’un homme aussi effrayant, c’était vraiment quelque chose de très inquiétant, et le russe en venait simplement à penser que désormais, il valait mieux s’en aller le plus rapidement possible. L’homme reprit la parole en s’adressant au blessé sur le sol, puis il fit rapidement bouger sa lame très proche du visage de sa victime qui poussa un cri qui fit frissonner le mutant. L’autre par contre ne semblait pas se soucier de tout ça, il était purement et simplement en train de continuer son interrogatoire comme si ne rien n’était, mais après tout lorsqu’on était responsable de ce genre de chose, on ne devait certainement pas se sentir aussi concerné par la douleur et les remords que lorsqu’on voyait de l’extérieur non ? Le mutant fini par avoir sa réponse, l’homme blessé et amputé d’une oreille lui répondit d’une voix qui disait tout de son état du moment, et Piotr pouvait le comprendre.
Tendant l’oreille, le blondinet entendit le gars s’expliquer, visiblement il était bien de l’opération, et il avait suivi le mutant en compagnie de ses copains pour essayer de l’interroger et voir si c’était un mutant. Selon toute apparence, ils avaient échoué dans leur entreprise, et maintenant le pauvre gars était à la merci d’un mutant complètement timbré. Piotr n’était pas du tout rassuré, ce gars n’était pas net, il n’avait pas l’air de se faire toucher par les paroles de l’homme blessé. Ce dernier ajouta que c’était la nouvelle manière d’agir de l’opération, ce qui acheva d’inquiéter le blondinet, mais il se sentit néanmoins toujours gêné de voir que le mutant ne semblait pas touché par les dernières paroles de l’homme, lorsqu’il avoua avoir une femme et des enfants, une famille qui l’attendait. Mais le mutant devait se moquer de ça, il se recula, tournant toujours le dos au russe, puis il répliqua brièvement, avant d'obtenir une ultime réponse de l’homme, et plus rien. Avec effroi et inquiétude, le jeune homme comprit alors que l’homme était mort, que maintenant il ne restait plus que lui et cet homme, et visiblement que le mutant n’hésitait pas à tuer. Piotr était effrayé, il ne le cachait pas, il n’avait pas trop peur, mais simplement une inquiétude toute nouvelle, le danger d’une mort éventuelle, jusqu’à ce jour on avait toujours cherché à le capturer ou à le blesser simplement, mais jamais à pouvoir mettre fin à sa vie. Enfin lorsqu’on y songeait, Piotr préférait ça que de risquer retourner un jour dans le centre, remettre les pieds dans la prison qui lui avait servit lieu de chambre pendant tout son enfance. C’était un peu étrange de songer à ça, mais des fois la mort était préférable à la vie emprisonné et servant à un cobaye pour des expériences douloureuses et destinées à priver des milliers de personne comme lui de leur pouvoir. Le blondinet regarda une nouvelle fois autour de lui, mais le champ de force était toujours là et il était bel et bien coincé. Instinctivement le jeune mutant leva son bras droit pour poser sa main sur sa veste à l’endroit ou se trouvait son tatouage, celui qui prouvait qu’il ne s’appartenait pas mais qu’il était juste la propriété de l’opération et rien de plus. Toujours la même honte, et chaque fois qu’il commençait à repenser à toutes ces années le blondinet ne pouvait pas s’empêcher de devoir essayer de cacher cette honte avec sa main, alors que sa veste le faisait déjà très bien à la base…
Finalement l’homme se retourna vers lui, le dévisageant quelques secondes avant de finalement prendre la parole pour s’adresser une nouvelle fois à lui. Les mots qui traversaient les lèvres de l’homme au visage si rude auraient glacées le jeune homme si du moins il n’était pas déjà entièrement frigorifié, mais elles laissèrent un goût amère dans la bouche du jeune homme, il n’avait pas envie que ça se passe comme ça ! Le russe devait bien entendu répondre rapidement, l’homme venait de le dire, il lui expliquait clairement que de sa réponse dépendrait sa vie. Après un petit moment de silence, le jeune homme inspira comme pour se calmer, il devait répondre, il était un mutant ce qui signifiait qu’il était tranquille pour le moment, mais il n’aimait pas devoir dévoiler ses pouvoirs à des gens qu’il ne connaissait pas, seulement là il n’avait pas le choix ! Le jeune homme jugea tout simplement mieux de se dévoiler mais pas entièrement, il pourrait montrer son don pouvoir transformer l’eau en glace sans forcément devoir montrer qu’il savait aussi créer cette dernière. Le jeune homme hocha la tête pour montrer à l’homme qu’il avait comprit ce qu’il disait, l’autre fouillait d’ailleurs les cadavres des membres de l’opération comme s’il cherchait quelque chose. Piotr répondit brièvement, il n’avait pas envie de s’éterniser ici, il devait s’en aller le plus rapidement possible avant que l’homme ne puisse trop en apprendre sur lui, c’était dangereux, surtout avec son passé.
« Je suis un mutant. Je peux vous montrer mon pouvoir mais je ne pense pas que cela vous intéresse grandement. »
Il n’ajouta rien, ne demandant pas à l’homme de le laisser partir, l’autre le ferait bien en voyant qu’il n’était pas un mutant au pouvoir aussi dangereux que lui semblait en avoir un. Piotr regarda alors autour de lui, ses yeux vairons se posèrent sur une espèce de flaque d’eau qui se trouvait juste à coté du cadavre que l’homme était en train de fouiller. Tendant sa main droite après avoir arrêté de toucher l’endroit ou se trouvait son tatouage, Piotr désigna simplement la flaque à l’homme pour que celui-ci puisse voir par lui-même ce dont il était capable. Après une brève concentration, le mutant commença le travail, et l’eau commença doucement à crisser en se gelant, formant de petits flocons tous plus froids les uns que les autres. Rapidement, la flaque laissa place à une espèce de morceau de glace compact et trouble, on ne pouvait pas voir à travers, elle ressemblait trait pour trait à la glace sauvage de son pays natal. Le jeune homme stoppa ensuite, laissant son bras aller à nouveau le long de son corps, puis il dirigea son regard vairon sur l’homme. Celui-ci lui faisait à présent assez face pour que le russe puisse le détailler, ses habits étaient normaux, son visage semblait tout à fait normal aussi, légèrement marqué par les années il devait avoir aux environs de la quarantaine, peut-être un peu plus. Mais Piotr n’aimait pas ce qu’il ressentait en le voyant, il était effrayant, après ce qu’il venait de montrer comme talent, le blondinet ne pouvait sincèrement pas imaginer se comporter avec lui comme avec un autre mutant. Après un long moment de silence, ne tenant plus et désirant plus que tout s’en aller le plus loin possible de l’homme et de ce qu’il représentait dans son esprit, il ne pu s’empêcher de reprendre la parole, d’une voix neutre même s’il était lus que jamais en état d’inquiétude en repensant à son passé trouble.
« Vous n’avez plus rien à me demander je pense ? »
Lorsque Jared se tourna vers le jeune homme blond, il vit immédiatement qu’il était effrayé. À dire vrai, il le comprenait. Ses actes avaient été froids, cruels et sans pitié, mais en ces temps dangereux pour ceux de sa race, il était risqué de jouer les pacifiques. Et relâché un membre de l’Opération connaissant son visage l’était encore plus ! Il n’avait pas eu le choix de le tuer et il ne regrettait pas ses choix. Il vivait dans un monde violent et dangereux et chaque jour était une nouvelle aventure. Ce petit l’apprendrait bien vite, si ce n’était déjà fait. Par contre, il n’était pas terrorisé comme la plupart des jeunes gens de son âge l’auraient été devant une telle situation. Sa vie était dans la balance, après tout. Qu’en déduire ? Simplement que le blondinet devait déjà avoir eu son lot de problèmes...
Lorsque Jared lui eut parlé, le jeune homme demeura silencieux un moment puis pris une grande inspiration avant d’hocher la tête pour montrer qu’il avait compris la situation. Il demeura silencieux quelques secondes supplémentaires, comme s’il cherchait quoi dire puis il parla, bref et précis, lui confirmant ce que Jared soupçonnait déjà, à savoir qu’il était mutant lui aussi. Il ajouta qu’il pouvait lui montrer son pouvoir mais qu’il ne croyait pas que ça l’intéresserait. Ça, Jared n’était pas prêt à le jurer, par contre, Chow et lui cherchant des talents prometteurs afin d’augmenter leurs effectifs. Les yeux vairons du jeune homme cherchèrent quelque chose autour de lui puis il tendit sa main droite, qui tenait depuis un certain temps son épaule. Jared se rappela quelque chose à propos d’un tatouage sur l’épaule, mentionné par un mutant qu’il avait rencontré des années auparavant. Cet homme, aujourd’hui décédé, s’était échappé d’un des centres de l’Opération Apocalypto, s’il se souvenait bien… Ce gamin aurait-il un lien avec l’organisation anti-mutants ?
Jared, lui, fouillait toujours les cadavres, récupérant ce qu’il trouvait – de l’argent principalement, deux paquets de cigarettes avec des allumettes, mais pas de cartes d’identité – et mit le tout dans ses poches. Le blondinet pointait de la main une flaque d’eau, tout près du cadavre qu’il fouillait. Quelques secondes plus tard, l’eau de la flaque se transforma sous les yeux de Jared. Un léger bruit, un grissement léger se fit entendre tandis que l’eau se transformait en plaque de glace puis gonflait un peu pour prendre la forme d’un bloc compact, épais, à travers duquel Jared ne pouvait voir au travers. Pas mal, dû-t-il reconnaître en observant un moment le bloc de glace. Ainsi, il possédait le pouvoir de transformer l’eau en glace. Jared leva les yeux et nota que le jeune homme l’observait à son tour, le détaillant des pieds à la tête. Que voyait-il ? Un homme dans la force de l’âge, au visage dur et marqué par les ans et une existence rude, vêtu de vêtements simples afin de paraître comme tout le monde. Un pantalon noir, une chemise noire également, ouverte sur le col et une paire de souliers de course aux pieds. Il aurait pu passer inaperçu, certes, si ce n’était l’aura mystérieuse mais aussi dangereuse qui l’entourait sans qu’il s’en rendre vraiment compte. Un homme avec un comportement qui devait sembler barbare à ce jeune mutant. Pourtant, Jared savait qu’il ne faisait que son devoir. Des gens devaient se salir les mains pour que leur race ait la paix dans ce monde hostile. Jared était l’un d’eux, tout simplement. Et n’en éprouvait aucun remords.
Le jeune homme lui parla à nouveau après un long moment, posant une question qui exprimait, Jared le savait, son désir de s’éloigner au plus vite. S’il n’avait plus rien à lui demander ? C’était tout le contraire, en fait : Jared avait une multitude de questions à lui poser. Notamment s’il connaissait l’existence d’autres mutants en ville. Car hormis Chow, Wyatt Blueberry, qui voulait rester incognito, ainsi que Sèverine et un autre contact mutant, Jared n’en connaissait aucun autre…. Du moins pas dans cette ville. Pourtant, lentement, doucement, les choses se mettaient en place. Ils bénéficiaient d’un lieu de rassemblement sûr, et jusque là, tout s’était déroulé à merveille.
Restant accroupi près du cadavre, Jared fit rapidement le point sur ce qu’il lui restait à faire. Beaucoup de choses, c’était évident. Il lui fallait remonter certaines de ses sources, se renseigner sur certains noms qui avaient paru suspects à son contact… Et avant tout, s’informer sur le jeune mutant qui lui faisait face, toujours prisonnier du champ de force. Et peut-être le recruter, bien qu’à l’heure actuelle, il était peu envisageable d’espérer le recruter. Bien que les Mutants Hostiles ne lésineraient pas sur l’arrivée d’une nouvelle tête dans leurs rangs…
Jared, stratège hors pair, n’avait jamais basé ses plans uniquement sur la violence. Il y avait parfois recours, lorsqu’il n’y avait plus d’autre éventualité ou lorsque c’était la solution la plus efficace. Comme ça avait été le cas ici. Un étrange sourire naquit alors sur le visage du Mutant, si léger que seul un observateur particulièrement fin aurait pu l’apercevoir. Ephémère, il disparut tout aussitôt. Jared reporta son regard vers le jeune homme et son expression changea du tout au tout. Son sourire devint amical et l’expression de ses yeux redevint calme. Toujours accroupi, mais n’ayant rien trouvé de vraiment utile sur le corps de l’humain, il jeta un nouveau regard sur le jeune mutant, qui l’observait. Jared pouvait presque entende ses pensées, et elles étaient claires et limpides sur son visage : ficher le camp d’ici et s’éloigner de ce mutant dangereux et imprévisible. Jared devait cependant avouer qu’il aurait bien aimé que quelqu’un n’importe qui lui tienne un peu compagnie pour égayer, ou ne serait-ce que remplir un peu le vide qui l’entourait. Habituellement, la solitude était une alliée et il l’avait toujours appréciée. Mais aujourd’hui… il avait envie de discuter un peu. Chow, lui, ne parlait pas inutilement et Sèverine… Avec elle, il ne discutait pour ainsi dire pas. Ils passaient presque tout leur temps au lit lorsqu’ils étaient ensembles… Jared poussa un soupir et leva une main. Le champ de force qui emprisonnait le jeune mutant disparut aussitôt. Sortant son paquet de cigaretttes, il en alluma une avant de déclarer :
- Tu es libre, mon jeune ami. Navré que tu ais été témoin de tout ceci (il engloba la scène d’un mouvement de la main),mais je n’ai pas vraiment eu le choix…
Jared, ses sens affutés après la petite bagarre, entendit d’autres voix venant de la ruelle d’où était arrivé le jeune homme et par où lui-même était arrivé. Des voix qui semblaient assez hostiles… Jared prit une bouffée de cigarette et jeta un coup d’œil au blondinet, notant l’inquiétude qui semblait l’envahir. Il reporta son regard vers l’entrée de la ruelle, observant trois types à l’air louche entrer dans la cours.Le premier en avant parla :
- TU VOIS BIEN ! JE SAVAIS QU’IL ÉTAIT VENU DE CE CÔTÉ-CI…
(Navré, manque d’inspiration pour ce post-ci…)
◊ Liam Winchester ◊
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Piotr espérait juste que l’homme allait se contenter de hocher la tête et de le relâcher sans lui demander plus que son appartenance, mais visiblement ça n’allait peut-être pas être aussi simple. L’homme le regardait toujours, semblant chercher à décrypter les pensées qu’il avait en tête, et il avait l’ait de plutôt bien s’en tirer à ce que voyait Piotr ! En effet, l’homme soupira légèrement avant de finalement faire un geste pour faire disparaître l’espèce de sphère qui l’emprisonnait. Peut-être qu’il était plus aimable qu’il ne l’avait pensé au début finalement ? Possible, mais c’était la dernière des choses que le jeune homme voulait savoir, tout ce qui importait maintenant c’était que l’autre ne s’occupe plus de lui et qu’il puisse retourner en arrière et rentrer chez lui, parce qu’il fallait l’avouer, après cette rencontre il n’avait plus trop envie de se promener dans les rues à la recherche de mutant. Mais l’homme prit alors la parole, s’adressant à lui d’une voix tout à fait normale, presque aimable en réalité, comme s’il ne se trouvait plus en face de la même personne qu’avant. Piotr préférait amplement cet homme que l’assassin sans cœur qu’il venait de voir quelques instants avant, mais est-ce que c’était vraiment quelque chose de sincère ou l’homme prenait juste une apparence pour essayer de l’amadouer ? de nature méfiante, le jeune homme ne voulait pas trop se faire mettre en confiance, il hocha donc la tête d’un air normal comme s’il était d’accord avec ce que l’homme venait de dire, mais en réalité, il était encore extrêmement méfiant, les habitudes amenaient forcément ça. Les paroles de l’homme montraient presque qu’il considérait ça comme étant quelque chose de naturel même si c’était navrant, et le blondinet sourit légèrement avant de répliquer.
« Hum, je vois ça, des fois il n’y a pas d’autres choix faut-il croire… Enfin, je vous remercie, je ne vais pas m’attarder ici, j’imagine que vous avez aussi d’autres choses à faire. »
En fait il s’en moquait complètement, tout ce qu’il voulait c’était être tranquille et pouvoir se détourner pour ne pas se fatiguer. A ce moment, alors que le blondinet tourna la tête pour s’en aller, il entendit des bruits de voix au loin. Les yeux grands ouverts par la surprise, une vague inquiétude passa sur le visage enfantin du blond qui regarda rapidement en direction du mutant pour voir s’il n’entendait pas des voix lui aussi. Rien dans le visage de l’homme ne lui permettait de comprendre, mais il vit simplement que l’homme l’observait, ce qui le laissait peut-être penser qu’il avait aussi entendu ces bruits. Sans avoir le temps de réfléchir plus, le jeune homme se retourna vers l’entrée de la ruelle avant de voir trois silhouettes familières se dessiner au bout. La voix du premier s’éleva, et à ce moment il reconnu pour de bon le fait que ces trois hommes étaient tout bêtement les trois mêmes qu’il venait de fuir en arrivant ici. Certainement que lorsqu’ils avaient remarqué qu’ils s’étaient trompés de rue, ils avaient fait demi-tour pour emprunter l’autre rue et arriver ici ? Sans aucun doute, mais maintenant qu’ils étaient là c’était plutôt dangereux pour eux, mais après tout, il le cherchait eux même non ? Après un petit moment de silence pendant lequel Piotr s’était complètement retourné pour faire face aux attaquants, les trois hommes arrivèrent, se dirigeant dans leur direction sans savoir dans quel pétrin ils étaient en train de sauter.
Piotr tourna la tête pour regarder l’homme derrière lui, il ne connaissait rien de ce bonhomme sachant simplement que c’était un mutant sans aucun cœur qui n’hésiterait certainement pas à sacrifier trois humains qui en voulaient à leurs porte-monnaie. Alors, agissant sous le coup de son instinct de protection, Piotr s’avança pour aller au devant des ennuis. Le jeune homme s’arrêta après avoir fait quelques mètres, et les hommes arrivant dans l’autre sens s’arrêtèrent eux aussi à quelques mètres à peine du mutant de glace. Piotr regarda tour à tour les trois personnes, il avait vraiment envie de les sauver même si ces gens essayaient certainement de le voler, mais après tout, ils ne connaissaient pas les choses, et peut-être bien qu’ils pourraient changer d’avis si jamais le jeune homme leur sauvait la vie ? Les trois garçons devaient avoir entre 20 et 25 ans, ils étaient tous les trois bruns, et l’un d’entre eux avait l’air d’avoir des origines hispaniques. Le plus jeune des trois en apparence s’avança pour regarder plus clairement le russe avec une expression de défis. Vu les habits qu’ils portaient, les trois avaient l’air de plutôt bien devoir s’en tirer dans la vie, alors le jeune mutant ne comprenait pas vraiment pourquoi est-ce qu’ils pouvaient bien essayer de voler les autres et ainsi de risquer leur vie et de perdre leur temps plutôt que de travailler. Pressé par le temps en l’envie de faire partir les trois filous, le jeune mutant inspira légèrement avant de s’adresser à eux, essayant de minimiser au plus son accent pour ne pas être la cible de ces gars en raison de son accent.
« Je ne crois pas que c’est une bonne idée pour vous de venir ici. Vous feriez mieux de vous en aller et surtout de ne pas traîner dans le coin, j’ai entendu des bruits de tir, c’est dangereux, autant pour vous que pour moi, alors simplifiez la tâche à tout le monde en vous en allant. »
Piotr n’avait pas particulièrement attendu de réponse positive de la part de ces trois gars, mais il voulait vraiment les obliger à sen aller. Seulement le blondinet était presque sûr de savoir que si jamais il commençait à s’attaquer à eux, les trois gars ne pourraient pas s’empêcher de vouloir l’attaquer. Après un moment de silence, le plus âgé des trois se mit à rire d’un rire de dédain, comme si le blondinet venait de leur proposer la charité dans son état. Celui-ci s’avança avant de regarder le Russe avec un air de contrariété, puis il détourna la tête pour regarder l’autre personne derrière lui, à savoir le mutant. Quelques instants de silence restèrent, pesantes, puis le rire laissa place à une voix sans accent, mais avec une profonde intonation de contrariété et surtout d’un profond dédain comme s’il était quelque chose d’insignifiant.
« Tu penses que tu vas nous faire peur comme ça ? Ecoute-moi bien, on va te demander à toi et à ton pote de nous donner ton argent, et puis à partir de ce moment, on s’en ira si tu te montre gentil, et si vous deux vous obéissez à ce qu’on vous dit. »
Le jeune homme blond secoua la tête d’un air contrarié, puis il baissa un moment la tête avant de se demander comment il allait sortir de ce pétrin sans trop de problème. Le jeune homme releva ses yeux vairons après un moment, remettant en même temps sa casquette en place, puis il se mordit la lèvre inférieure d’un air contrarié avant de regarder tour à tour les trois personnes. Comment est-ce qu’il pourrait les aider, enfin plutôt les sauver de ce qui risquait de les atteindre ? Le silence resta un peu pesant, puis il fronça les sourcils avant de reprendre la parole d’un ton toujours aussi calme, bien que l’énervement commençait à monter, et qu’on entendait très clairement qu’il ne faisait pas ça de bonne grâce.
« Ecoutez, très sincèrement je vous demanderais simplement de réfléchir, je n’ai rien qui puisse vous intéresser, je n’ai pas d’argent ni rien d’autre de ce genre, et l’autre personne n’est pas mon ami mais je ne pense pas sincèrement que ce soit une bonne idée pour vous de vous en prendre lui. »
« Tais-toi ! »
Le ton était sans réplique. L’homme glissa sa main derrière son dos avant d’en tirer une arme à feu, le genre qu’on voyait dans les films mais qu’en temps normal on évitait de dégainer. Piotr recula de quelques pas avant de jeter un œil aux deux autres gars. Ils avaient tous sorti leurs armes, un pointait le mutant blond, l’autre le mutant resté en retrait, et le troisième pour finir passait de Piotr à l’inconnu derrière en semblant simplement attendre qu’ils se décident à sortir leur argent. Piotr était vraiment énervé, il était bien parti ce matin et là il se retrouvait dans une galère monstre, les humains n’avaient pas de pouvoir, mais leurs armes étaient mortelles. Piotr recula encore, arrivant presque à la hauteur de l’autre mutant, mais lorsque le troisième gars braqua son arme sur lui en lui intimant l’ordre de ne plus bouger, il s’exécuta, se disant que finalement peut-être qu’il ne finirait pas la journée si bien que ça.
« Donnez votre fric ! Et vite ! »
Il n’avait pas d’argent, sincèrement c’était mauvais pour lui, si les trois gars se retrouvaient à voir qu’il n’avait rien à donner, peut-être que pour qu’il se trouvait dans une sale situation, ils allaient peut-être même essayer de lui tirer dessus pour se défouler.
[ HP : C’est très bien comme ça ! ;) ]
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Sujet: Re: Capture ratée... (PV Piotr) Mar 30 Juin - 16:52
Le blondinet lui répondit en hochant la tête, un léger sourire aux lèvres :
« HUM, JE VOIS ÇA, DES FOIS IL N’Y A PAS D’AUTRES CHOIX FAUT-IL CROIRE… ENFIN, JE VOUS REMERCIE, JE NE VAIS PAS M’ATTARDER ICI, J’IMAGINE QUE VOUS AVEZ AUSSI D’AUTRES CHOSES À FAIRE. »
Jared voyait bien que le garçon était encore craintif ; c’était écrit en lettres majuscules sur son front. Et il ne pouvait pas lui en vouloir, après tout. Il s’était montré sous un jour peu recommandable et il était normal que le jeune mutant soit méfiant. N’importe qui l’aurait été après l’avoir vu tortuté et éliminer l’humain. Le blondinet semblait prêt à déguerpir et Jared l’aurait laissé partir sans l’arrivée de trois hommes, des humains, tout juste un peu plus vieux que le jeune mutant. Ce dernier se tourna vers lui et l’observa un moment avant de s’élancer vers les trois hommes, qu’il sembla dévisager. L’un des humains s’avança et le jeune mutant leur parla :
« JE NE CROIS PAS QUE C’EST UNE BONNE IDÉE POUR VOUS DE VENIR ICI. VOUS FERIEZ MIEUX DE VOUS EN ALLER ET SURTOUT DE NE PAS TRAÎNER DANS LE COIN, J’AI ENTENDU DES BRUITS DE TIR, C’EST DANGEREUX, AUTANT POUR VOUS QUE POUR MOI, ALORS SIMPLIFIEZ LA TÂCHE À TOUT LE MONDE EN VOUS EN ALLANT. »
Jared esquissa un sourire en tentendant les paroles du jeune homme. C’est dangereux ? Ah ! Si seulement ces 3 humains avaient la moindre idée de ceux qui leur faisaient face, ils déguerpiraient comme des chiens, la queue entre les jambes. Le jeune mutant semblait vouloir les forcer à partir. Cherchait-il à sauver la vie de ces 3 pathétiques humains ? Il rata apparemment son coup car le plus âgé des humains éclata de rire et observa les deux mutants d’un air supérieur, avant de s’addresser au jeune mutant d’une voix chargée de mépris :
« TU PENSES QUE TU VAS NOUS FAIRE PEUR COMME ÇA ? ECOUTE-MOI BIEN, ON VA TE DEMANDER À TOI ET À TON POTE DE NOUS DONNER TON ARGENT, ET PUIS À PARTIR DE CE MOMENT, ON S’EN IRA SI TU TE MONTRE GENTIL, ET SI VOUS DEUX VOUS OBÉISSEZ À CE QU’ON VOUS DIT. »
Jared sourit pour de bon cette fois, tandis que le blondinet secouait la tête devant leur refus de partir. Il allait leur donner bien plus que de l’argent ! Ces trois jeunes-là n’étaient pas près de retourner voir leurs mamans ! Le jeune mutant blond leur répondti, rompant le silence pesant qui s’était imposé :
« ECOUTEZ, TRÈS SINCÈREMENT JE VOUS DEMANDERAIS SIMPLEMENT DE RÉFLÉCHIR, JE N’AI RIEN QUI PUISSE VOUS INTÉRESSER, JE N’AI PAS D’ARGENT NI RIEN D’AUTRE DE CE GENRE, ET L’AUTRE PERSONNE N’EST PAS MON AMI MAIS JE NE PENSE PAS SINCÈREMENT QUE CE SOIT UNE BONNE IDÉE POUR VOUS DE VOUS EN PRENDRE LUI. »
« TAIS-TOI ! »
La réponse de l’humain était tranchante. Il ne voulait pas discuter et encore moins croire que le jeune mutant n’avait pas d’argent. Quand à Jared, il sourit de plus belle en entendant la réplique du jeune mutant. Oh que non, ce n’était pas une bonne idée de s’en prendre à lui ! Et là, les trois humains firent un geste inconsidéré, stupide : ils sortirent leurs armes et les pointèrent dans leur direction. Le sourire de Jared disparut immédiatement et son visage reprit son expression glaciale. Le premier en avant pointa le canon de son revolver vers le blondinet, qui recula de quelques pas sous la menace. Le second la pointa vers Jared, qui secoua doucement la tête. Pauvres imbéciles ! Vous auriez dû écouter le conseil de mon jeune compatriote, songea Jared. Le troisième type, lui, pointait tour à tour son arme sur Jared et le jeune mutant. Ce que Jared vit dans les yeux des trois hommes ne lui plut pas. Ils étaient sur les nerfs, prêts à utiliser leurs armes. Ils avaient déjà tués, il pouvait presque le sentir. Le blondinet recula à nouveau mais s’arrêta lorsque l’ordre de ne plus bouger lui fut donné.
« DONNEZ VOTRE FRIC ! ET VITE ! »
Pauvres petits humains et leur désir de domination… Jared avait toujours méprisé ceux qui ne se donnaient pas la peine de faire des efforts pour avancer dans la vie et s’en prenaient aux autres pour obtenir ce qu’ils voulaient. Ces trois humains allaient tout simplement regretter d’être entré dans la ruelle menant à la cours arrière du bar. Ils voulaient de l’action et de l’excitation ? Des sueurs froides ? Ils voulaient avoir l’air de petits caïds, comme dans les films ? Ils allaient être servis !
- Humains stupides !
Sa voix était glaciale et il émanait de lui une assurance presque palpable, un calme inquiétant. Son attitude dans les situations d’extrème danger avait toujours étonné ceux qui le connaissaient. Jard leva ses deux mains d’un mouvement rapide, créant deux champs de force. L’Armure Souple qui l’entourait disparaissut. Il entoura tout d’abord le jeune mutant d’une ‘’Armure souple’’ pour le protéger. À l’évidence, le blondinet n’était pas un habitué des bagarres et n’était pas à l’aise face à des armes à feu. Jared n’avait pas envie d’avoir le sang d’un de ses semblables sur les bras, même si le jeune homme le craignait. Le second champ de force, un mur invisible, renversa le premier humain avec la force d’un bulldozer, puis disparut à son tour. L’humain valsa violemment vers l’arrière et heurta ses deux amis, les envoyant s’écraser au sol. Il n’eut même pas le temps de crier. Son bras se brisa avec un craquement sonore sous le choc, tout comme son nez qui se brisa contre le mur de force. L’humain perdit connaissance sous la violence du choc. Ses deux amis crièrent de surprise lorsqu’ils virent leur ami être frappé par absolument rien et ils poussèrent un cri de douleur lorsqu’ils furent frappés par son corps disloqué. Ils se relevèrent difficilement et malheureusement pour eux, n’eurent pas le réflexe de partir. Ils levèrent leurs armes et tirèrent vers la première cible devant eux : le jeune mutant blond. Le corps de ce dernier fut secoué sous les impacts des balles qui le touchèrent et il tomba au sol comme une poupée de chiffon avec un petit cri de surprise. Il doit penser être mort, songea Jared avec un rictus. Lui avait déjà bougé quand ils tirèrent, s’élançant vers la droite, dégainant son épée et laissant tomber le fourreau au sol. D’un coup d’épaule, il bouscula le premier, qui échappa son arme. Son corps entraîné bouea tout seul ; sa main droite, celle tenant l’épée, s’abattit selon un arc parfait directement à travers le cou de l’humain, le décapitant proprement. Le corps sans tête s’écroula sur le sol comme un sac de ciment. Tournant sur lui-même, Jared frappa le deuxième du plat de l’épée à la tempe. Le jeune humain couina de douleur et en oublia de récupérer son revolver et porta ses mains à sa tête.
Jared s’accroupit rapidement au sol et prit l’arme à feu de l’humain. Elle était chargée. Sans s’embarrasser de préambules, le mutant pointa le canon de l’arme vers la tête de l’humain. Celui-ci ne s’était aperçu de rien, n’avait même pas vu que la tête de son ami reposait à ses pieds, et il se tenait toujours la tête. Jared appuya sur la gachette et l’humain rejoignit ses amis. Il alla ensuite s’agenouiller près du plus âgé des humains et posa un doigt sur sa carotide, vérifiant s’il était encore vivant. Ce n’était pas le cas ; le cartilage de son nez brisé devait lui avoir défoncé le cerveau. Il se releva et mit la sécurité sur le revolver avant de le glisser à sa ceinture. Ses empreintes étaient dessus et il ne tenait pas à être fiché. Il jeta un regard circulaire, son regard parourant les lieux. Violence et cadavres était tout ce qui restait ici. Quand au jeune mutant blond, il était toujours étendu sur le dos au sol, ses yeux fixant le ciel. Jared récupéra le fourreau de son épée au sol et la rengaina. Il se dirigea ensuite près du blondinet et posa une main sur son épaule en s’agenouillant près de lui. L’expression glaciale de son visage disparut pour laisser la place à un visage bienveillant.
- Reste tranquille, petit. Je t’ai protégé avec mon pouvoir mais tu as quand même reçu quelques balles… et tu es en état de choc.Il sourit d’un air rassurant pour calmer le garçon, qui leva les yeux vers lui.Ta volonté d’éloigner les humains était louable, mais vouée à l’échec malheureusement. Ils sont morts maintenant. Je t’amène à un autre endroit et nous pourrons ensuite parler. Ne bouge pas.
Il maintint le blondinet au sol en appuyant avec sa main et claqua des doigts près de son oreille. Un champ de force apparut sous eux et les souleva à peine du sol. Jared jeta un coup d’œil vers l’entrée arrièr du bar et la ruelle et ne vit pas la moindre trace de quelqu’un d’autre. Il pouvait les amener sur le toit. Le champ de force s’éleva dans les airs, lentement au début puis de plus en plus vite. Quelques instants plus tard, tout deux se trouvaient sur le toit d’un immeuble voisin, à l’écart des lieux du combat. Jared aida le garçon à se relever puis s’assit sur un petit muret, déposant sa canne près de lui. Il extirpa son paquet de cigerettes de ses poches et son zippo et en alluma une. Il en proposa une au garçon mais il refusa. Jared resta silencieux un moment, pour laisser au jeune mutant le temps de décompresser et de reprendre ses esprits. Puis il parla :
- Je sais que tu dois croire que je suis quelqu’un de dangereux et de malveillant. C’est vrai : je suis dangereux, je ne peux pas te le cacher après ce que tu viens de voir. Par contre, je ne suis pas violent et agressif de nature. Si tu avais vécu la moitié de ce que j’ai vécu et vu la moitié de ce que j’ai vu durant ma vie, tu en ferais des cauchemars et tu comprendrais pourquoi j'agis ainsi. Tu dois savoir que nous, les mutants, sommes en guerre contre les humains, n’est-ce pas ? Peut-être as-tu même entendu parler de l’Opéation Apocalypto ? Ce sont des humais dont le but est de nous capturer pour tenter de nous enlever ce qui fait de nous des êtres si uniques : nos pouvoirs. Ils font des expériences sur nous, des test parfois horribles. Ils ont déjà tués plusieurs d’entre nous et cela ne cesse d’augmenter. Les hommes que j’ai tués avant que tu ne me surprennes étaient membres de cette organisation. Ils voulaient me capturer et je n’ai pas eu le choix de me défendre. Quand aux jeunes humains… et bien, c’est regrettable, mais ils étaient au mauvais endroit au mauvais moment, voilà tout. Ils avaient vu mon visage, le tien également, et je ne pouvais pas courir le risque qu’ils nous dénoncent à la police ou pire, à l’organisation… Là, nos ennuis auraient été bien pires, crois-moi !
Jared se tut le temps de terminer sa cigarette, qu’il jeta à ses pieds, puis il observa l’adolescent, guettant ses réactions.
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Piotr n’aimait pas la tournure que prenait la situation, c’était comme d’imaginer que les choses pouvaient s’arranger en sortant une arme. Le blondinet n’était vraiment pas à l’aise, ainsi braqué par ces vauriens, et tout montrait dans leur attitude et dans leurs paroles qu’ils n’hésiteraient pas à les tuer. De toute manière le mutant avait du mal à comprendre qu’on puisse menacer des gens comme ça, qu’on puisse seulement penser une seule minute pouvoir gagner de l’argent pour vivre sur le dos des gens, en les attaquant ou en les tuant. Parce que c’était aussi un point qu’il avait comprit, dans le regard fou de ses personnes brillait une lueur maligne, maléfique, bref, tous les sentiments négatifs que les humains pouvaient avoir, et il ne faisait aucun doute que ces gens n’hésiteraient jamais à les tuer, ils ne pourraient sincèrement pas penser qu’ils garderaient le silence. Ces hommes avaient toutes les craintes à avoir, ils ne savaient pas que les deux hommes étaient des mutants, et sachant qu’ils avaient vu leurs visages ils pouvaient aisément penser que les deux personnes qu’ils étaient en train de braquer allaient les dénoncer à la police dès le moment venu. Par conséquent ils seraient complètement suicidaires s’ils laissaient partir en vie les mutants. Piotr n’était pas du genre peureux, la peur ne faisait pas partie de son quotidien, non en réalité c’était plus une simple inquiétude qui l’habitait habituellement, comme lorsqu’il avait vu l’inconnu tuer ces humains, mais là c’était différent. Piotr était devenu un mutant neutre pour de bonnes raisons, il n’aimait pas se battre, il n’estimait pas que les humains valaient mieux que les humains et vice versa, mais c’était aussi tout bêtement car il ne voulait pas d’affrontements ou obligatoirement un des participants au moins finissait sa vie avec la fin du combat. Ainsi donc, la situation dans laquelle les deux mutants se trouvaient était vraiment le genre de chose qu’il essayait d’éviter depuis toujours, il n’avait pas envie de mourir, non vraiment, pas maintenant.
Encore une fois, Piotr remarqua à quel point les mutants étaient différents des humains, ces derniers accusaient les mutants de vivre et de tuer comme si c’était une chose normale, mais en attendant seuls les humains tuaient pour le plaisir, ou de rares mutants aussi. Les humains étaient tous comme ça, Piotr avait plusieurs fois vu des petites humaines tuer des insectes ou encore des souris tout simplement parce qu’elle les trouvaient effrayantes ou laides, et malgré les mois passés en leur compagnie, il n’avait jamais vu un humain accepter toutes les sortes d’animaux et même d’humains. Les mutants vivaient avec ce qu’ils avaient, ils toléraient tout le monde, ne cherchant généralement pas à différencier les autres d’eux, la preuve les mutants demandaient rarement aux autres s’ils étaient humains, plutôt ils s’inquiétaient de pouvoir être repoussés ou dénoncés, mais rien de semblable aux humains. Les humains se repoussaient même entre eux, combien de fois le jeune homme avait-il vu des humaines se montrer odieuses avec d’autres humaines à cause d’une différence physique ou encore vestimentaire ? C’était des choses futiles et il n’arrivait jamais à comprendre que les humains pouvaient s’arrêter à de telles choses. Les mutants avaient tous eut des vies difficiles, sauf les non recensés généralement, et ils devenaient donc tous plus tolérants, plus ouverts, mais bien entendu aussi plus méfiants. Ainsi les mutants ne se détestaient pas pour des raisons physiques, ils se détestaient pour de bonnes raisons, pour des questions d’idées ou encore de comportements, mais jamais pour des points qui pouvaient être changés par une simple tenue plus en accord ou encore par une opération chirurgicale, les humains étaient purement et simplement superficiels, mais pourtant il n’estimait pas que les humains valaient moins bien que les mutants, pour quelle raison ? Peut-être parce qu’il avait rencontré des humains, des humaines, qui valaient la peine et qu’il pensait que la race humaine n’était pas perdue ? Ou peut-être parce qu’il avait aussi été énormément déçu avec les années par ses compagnons de race, et par conséquent, il les voyait aussi mal que les humains ? Les deux étaient possibles et lui ne savait pas.
Toutes les pensées avaient défilées dans l’esprit du jeune homme qui restait figé devant les armes brandit sur lui et son compagnon d’infortune, décidément l’ironie était bien grande, il avait pensé être sauvé après avoir été libéré par le mutant et maintenant il était prisonnier des humains qui mettaient à nouveau sa vie en danger ! Les trois gars n’allaient pas les laisser partir maintenant, c’était une chose sûre et certaine aux yeux du blondinet. Après quelques secondes, l’homme derrière lui répliqua soudain d’une voix glaciale, répliquant qu’ils étaient des humains stupides, et le blondinet considéra un moment que c’était une vérité sur ce point, et pour une fois il considérait des humains comme des personnes stupides. Quoi qu’il en soit, il refusait de se laisser avoir comme ça, et lorsqu’il vit l’homme faire un geste vers les trois humains, et qu’un d’entre eux soi projeté en arrière contre le mur, il comprit à ce moment que le pouvoir de l’homme n’était pas simplement de pouvoir emprisonner des objets ou des personnes mais se former des champs de force, et visiblement il arrivait à projeter les personnes grâce à ça. Instinctivement le blondinet se demanda si avec un tel pouvoir on pouvait créer des champs de force à l’intérieur d’une personne, et par conséquent les tuer en les faisant exploser. C’était un peu étrange qu’il pense de la sorte, mais tout de même, le pouvoir de l’homme le surprenant vraiment, c’était complètement différent du sien, et il avait bien envie de voir ce que ça pouvait donner. Mais là n’était pas la pensée du moment, il fallait se concentrer sur les évènements, et il eut juste la peine de le faire, les évènements lui échappèrent et il pensa un moment que sa vie était arrivée à son terme. Les deux qui n’avaient pas été touchés se relevèrent en reprenant leurs armes, puis ils les dirigèrent en plein sur le jeune homme qui ne comprit pas ce qui se passait, il allait reculer mais ils étaient beaucoup trop rapides et le blondinet entendit les coups de feu avant d’avoir pu dresser une bannière de glace sur son corps, du moins en imaginant que ça puisse freiner la vitesse d’arrivée d’une balle tirée à cette vitesse.
Le jeune homme sentit son corps soudain extrêmement douloureux, des impacts de douleur, des points qui semblaient percés de pleins d’aiguille, et puis un engourdissement grandissant. Le jeune mutant se sentit partir en arrière, le choc avec le sol fut très rude et il ne put empêcher un cri de surprise mêlé à de la douleur, et il se sentit étrangement mal sur le cop. Est-ce qu’il venait de se faire tirer dessus par les deux vauriens ? Certainement, mais qu’est-ce que ça signifiait ? Il avait essayé de ne pas les voir se faire tuer et le résultat devenait que c’était lui à présent qui était allongé après s’être fait tiré dessus. Est-ce qu’il était en train de mourir ? Difficile à dire, en tout cas, quoi qu’il en soit une chose était sûre, il était mal, il ne se sentait vraiment pas bien et les endroits ou le choc était arrivé le faisaient énormément souffrir, bien sûr il avait toujours l’habitude de souffrir avec son enfance, mais ce n’était pas le genre de douleur physique qu’il avait comme souvenir. Tout un tas de choses se passèrent mais le blondinet ne comprenait rien, il ne voyait que le ciel au-dessus de lui et lorsqu’il essaya de bouger pour se redresser il se sentit juste bloqué sans pouvoir bouger. Piotr se sentit soudain en colère contre l’autre mutant, s’il n’avait pas attaqué les humains jamais tout ça ne serait arrivé, mais au fond de lui il savait qu’il se trompait. Pour la bonne et simple raison que si jamais l’homme n’avait pas attaqué, les trois voyous auraient de toute manière tiré sur le blond sachant qu’il n’aurait jamais pu leur donner d’argent. Soudain Piotr entendit un nouveau bruit de coup de feu, et alors qu’il avait toujours du mal à bouger, il vit le mutant s’approcher de lui, puis s’agenouiller à ses cotés avant d’afficher une expression bienveillante et s’adressant au blond. Piotr comprit un peu en retard ce que l’homme disait, il l’avait protégé ? Pourquoi ? Piotr ne lui avait rien dit d’aimable, et pourquoi est-ce qu’il avait aussi mal dans ce cas ? Le jeune homme ne comprenait pas tout ça, mais l’homme parla d’un état de choc avant de dire que c’était louable de vouloir sauver des humains mais qu’ils étaient morts et qu’il allait l’emmener ailleurs pour qu’ils puissent parler en paix. Piotr avait du mal à tout suivre mais il regardait le visage de l’homme avant de parler, presque plus pour lui-même que pour l’homme.
« Morts ? »
Finalement c’était un peu normal, ils avaient tirés et l’homme avait tout simplement dû les tuer en punition, et Piotr ne regrettait pas leur mort au final. Après un petit moment, l’homme le maintint au sol avant de claquer des doigts, et une sensation étrange se fit ressentir mais il ne chercha pas plus longtemps, il ne voulait vraiment pas réfléchir à tout ça, c’était trop étrange pour comprendre quoi que ce soit, surtout que Piotr ne comprenait pas l’attention de l’homme pour l’avoir protégé, il n’avait pas vraiment l’air d’être le genre de personne à se soucier des autres, mais peut-être s’était-il trompé ? Finalement l’homme l’aida à se redresser, et Piotr passa sa main à l’endroit ou il avait sentit les balles le toucher, sans rien sentir, à croire que le pouvoir de cet homme était vraiment un miracle. Alors que le mutant proposait une cigarette au blond qui refusait, il s’assit sur un muret pour comment à parler, Piotr debout à quelques mètres de lui qui le regardait avec une attention soutenue en remettant en place sa casquette qu’il avait faillit perdre. Lorsque l’inconnu précisa qu’il était bien quelqu’un de dangereux et surtout que si Piotr avait vécu la moitié de sa vie, il ferait des cauchemars en permanence, Piotr n’avait rien vécu il avait eu une vie monotone mais dure dans un autre sens. Puis il aborda le sujet de l’opération lui demandant s’il savait que les humains et les mutants étaient en guerre et expliqua leur but ainsi que les tests qu’ils faisaient sur les mutants. Le jeune homme le savait bien, oui il savait que le fait que les humains voient son visage était dangereux, mais qu’est-ce qu’il pouvait dire ? Finalement en remarquant que cet homme lui avait sauvé la vie, le blond se décida à répondre d’un ton neutre avant de glisser ses mains dans les poches de son pantalon pour éviter le tic nerveux qu’il avait lorsqu’il parlait de l’opération, à savoir toucher son tatouage et le chiffre qu’il portait.
« Je sais que vous êtes dangereux mais chacun sa manière de vivre je pense. Et pour le reste, je suis au courant, je connais pas mal de choses sur l’opération, enfin du moins autant que vous j’imagine, sans compter que je sais très bien les tests qui sont effectués sur les mutants. Je sais que beaucoup d’entre eux sont morts, mais vous n’avez pas à vous en faire pour le fait qu’ils connaissent mon visage… Il est déjà connu des services de police, et de la plupart des anti-mutants. De toute manière, ce n’est pas le plus important, c’était des membres de l’opération, mais je doute qu’ils se serviraient d’une personne avec votre pouvoir pour de simples tests, à mon avis vous serviriez à autre chose. Ils connaissent beaucoup de choses sur les mutants, mais ils n’arriveront jamais à supprimer le gène, du moins pas de la manière dont ils avancent. Ils essayent de le neutraliser, mais chaque pouvoir est différent, et une solution ne sera pas valable pour tous les pouvoirs. »
Jared observa le jeune homme tâter les endroits où des balles l’avaient touchées. Son visage exprima une expression étrange, comme s’il ne comprenait pas trop pourquoi il n’y avait pas de sang, pas de blessures. Il devait avoir mal, car bien que l’Armure souple, cette technique que Jared avait perfectionnée consistant à entourer un corps ou un objet d’un champ de force comme une seconde peau, protègeait contre les attaques, on ressentait néanmoins le choc. Ainsi, le jeune homme avait senti violemment les impacts, ce qui devait lui avoir fait ressentir chaque choc, mais il n’était pas blessé et n’en garderait aucune cicatrice. Pas même un bleu ne viendrait marquer sa peau. Jared s’était habitué à cela, mais ceux qu’il protégeait en étaient toujours un peu surpris au début. Certains considéraient même ça comme un miracle, ne comprenant pas pourquoi ils n’étaient pas morts ou grièvement blessé. Après tout, seul lui-même pouvait voir ses champs de force ; tous les autres ne voyaient rien. Oh, ils pouvaient les sentir, certes. Certains comprenaient l’effet de son pouvoir uniquement de cette manière. Mais Jared, aussitôt le jeune homme en sécurité sur le toit, avait fait disparaître le champ de force qui l’entourait.
Jared sourit légèrement devant l’air interrogatif du blondinet. Ce dernier remit sa casquette en place ; il avait faillit la perdre en tombant. Il l’écouta parler et lorsqu’il eut terminé, le jeune mutant glissa ses mains dans ses poches et lui répondit. Il lui dit qu’il savait qu’il était dangereux – n’importe quel imbécile le saurait, à l’heure actuelle – mais le blondinet ajouta que chacun avait sa façon de vivre, ce qui plut à Jared. Il ne le jugeait pas comme quelqu’un d’hostile, ou à tout le moins, avait accepté le fait qu’il pouvait être sans pitié quand la situation l’exigeait. Le garçon ajouta qu’il connaissait beaucoup de choses sur l’Opération Apocalypto, surtout des choses sur les tests infligés aux mutants. Son ton attira l’attention de Jared, qui observa attentivement le jeune mutant. Ce qu’il dit ensuite confirma les soupçons du mutant. Le jeune homme expliqua que son visage était déjà connu des services de police et de ceux de l’organisation. Avec son entraînement, prodigué par Chow, pour déchiffrer les plus infimes nuances dans l’expression d’un visage, Jared remarqua de légers changements sur le visage du jeune blond. D’infimes modifications qui, pour Jared, avec l’Énoncé des deux faits précédemment cités, ne signifiait qu’une seule chose : ce jeune homme avait été fait prisonnier par ceux de l’Opération, avait subi leurs tests et avait réussi à s’échapper d’une quelconque manière. Voilà qui expliquait que les forces de l’ordre et les anti-mutants aient le visage du jeune mutant dans leurs bases de données et le recherchent. C’était très logique mais peut-être faux, et Jared devrait confirmer la chose auparavant. Si tout cela se révélait être véridique, ce jeune homme détenait des informations qui pouvaient être vitales pour eux. Chow se montrerait très intéressé, à tout le moins. Le jeune homme continua, expliquant qu’il doutait qu’un mutant avec un pouvoir aussi puissant que celui de Jared ne serve qu’à de simples tests. Cela fit réfléchir Jared ; en effet, ceux avec des pouvoirs puissants pourraient servir à d’autres choses pour ceux de l’Opération. Peut-être en droguaient-ils certains pour qu’ils chassent ensuite les leurs ? Il en parlerait avec le gamin… Ce dernier termina sa diatribe en disant que les humains n’arriveraient jamais à éliminer le gène mutant et que, comme chaque mutant avait un pouvoir différent, le gène serait donc différent de l’un à l’autre. Que de la façon dont ils avançaient dans leurs recherches et de la façon dont ils les faisaient maintenant, ils n’arriveraient à rien de concluant. C’était des choses auxquelles Jared et Chow avaient déjà parlés, mais certaines idées du jeune homme étaient nouvelles à Jared. Il réfléchit quelques instants, laissant le silence planer entre eux deux, puis il parla :
- Alors, à ton avis, l’Opération utilise à d’autres fins les mutants ayant des pouvoirs puissants, comme moi ? Que crois-tu qu’ils fassent ? Qu’ils les droguent, pour en faire des zombis ? Des soldats mutants à leur solde, capables d’affronter ceux de leur propre race ? Je sais que les humains sont capables de tout, mais je crois qu’une telle chose serait risquée pour eux, tu ne crois pas ? Surtout avec quelqu’un de mon âge et avec une réelle maîtrise de son don… Il leur faudrait, sans vouloir me vanter, une réelle armée pour venir à bout de moi et de mes champs de force. S’ils connaissaient mon existence, ils me trouveraient trop puissants à leur goût et feraient tout pour me voir mort. Ils ne perdraient pas leur temps à tenter de me capturer vivant, crois-moi…
Le blondinet sembla inquiet par les dernières paroles de Jared. Une aura de menace noire indéfinissable sembla émaner de Jared, l’entourant. S’intéresser à lui ne semblait pas nécessairement une bonne idée. Pourtant, le jeune mutant sembla réfléchir un moment. Peut-être comprenait-il enfin ce qui l’avait sauvé des projectiles, ou peut-être les paroles de Jared ne firent-elles que confirmer ses soupçons… Jared s’en fichait un peu que le jeune homme connaisse l’effet de son don. Il venait de lui sauver la vie et il doutait fort que le blondinet aille le dénoncer. N’avait-il pas dit être lui-même sur liste rouge ? De toute façon, Jared n’était pas fiché et les humains n’avaient pas la moindre preuve de son existence. Il tira une bouffée de cigarette puis parla à nouveau, ayant retrouvé son expression calme et pacifique, bien que ce terme soit inadéquoi pour qualifier Jared :
- Je suis d’accord avec toi en ce qui concerne le fait qu’ils n’arriveront pas à éliminer complètement le gène mutant. Notre ADN a été fait ainsi et ils ne peuvent changer l’évolution. Par contre, il est fort possible qu’ils réussissent à créer quelque chose capable d’annuler temporairement nos pouvoirs. Une toxine, une pillule, une seringue, que sais-je encore… Je n’y connais rien dans ces domaines là. Je sais cependant que s’ils y arrivent, ce sera un coup dur pour notre race, ne crois-tu pas ? Il faudrait que nous trouvions un moyen de nous inflitrer dans une base de l’Opération pour voir quels sont leurs plans. C’est risqué, je sais, mais c’est l’unique solution. J’ai déjà questionné plusieurs membres des équipes de terrain de l’organisation et aucun d’eux n’est au courant de rien. Ils ne savent rien d’important en vérité. Et c’est frustrant, mon jeune ami…
Le blondinet ouvrit des yeux ronds lorsqu’il mentionna qu’il faudrait que les mutants réussissent à s’infiltrer dans l’Opération pour obtenir des informations viables. Jared nota cela, mais le garçon se reprit bien vite. Il semblait doué pour cacher ses véritables pensées et sentiments, un peu comme si malgré son jeune âge, il avait vécu de nombreuses évènements marquants durant sa courte vie. Jared réalisa qu’il avait peut-être sous-estimé l’expérience de vie du jeune mutant. Néanmoins, il était plus doué que lui pour décoder les émotions. Il repensa à ses paroles, surtout aux deux faits qu’il avait trouvé importants : il disait bien connaître les tests faits sur les mutants et il était activement recherché… Les yeux verts de Jared se plissèrent et il tira plus fortement sur sa cigarette. Se pourrait-il que… que ce gamin ait réellement réussi à s’échapper de l’une des bases de l’Opération Apocalypto ? Si c’était le cas… il détenait peut-être enfin une piste sérieuse qui permettrait aux Mutants Hostiles de prendre un avantage supplémentaire face aux humains. Les humains avaient peur d’eux à juste titre, mais ceux de l’Opération, eux, devenaient de plus en plus actifs. Ils préparaient quelque chose, Jared en était certain. Il en aurait mis sa main à couper. Il leur devait trouver ce que c’était et ainsi ils sauraient ce que l’Opération avait en tête. Oh, leur plan final était clair : l’élimination du gène mutant. Mais le ou les moyens qu’ils comptaient utiliser leur étaient encore mystérieux. Et lui et Chow n’aimaient pas les mystères. Encore moins lorsqu’ils concernaient le futur de leur race. Jared décida de s’informer auprès du jeune homme, mais il devait faire ça tout en douceur, agir en finesse pour ne pas alerter le garçon. Après tout, son comportement semblait, aux yeux de Jared, être beaucoup plus en accord avec les Mutants neutres ou pacifiques. Il avait tenté de forcer les humains à partir, même s’il avait raté sa tentative. Il était peut-être leur seule piste, leur seul indice permettant de remonter jusqu’à l’Opération. Peut-être même pourrait-il les mener directement à l’une de leurs bases ? Par contre, si ce n’était pas le cas, il retournerait à la case départ…
- Tu m’as dit connaître certains des tests que les humains font subir aux mutants qu’ils capturent… Serait-il possible que tu m’en dises plus sur le sujet ? Je détiens certaines informations, c’est vrai, et je les partagerais volontiers avec toi, mais si tu as des détails importants, j’aimerais bien les entendre. Qu’en penses-tu ? Un échange d’information entre gens de pouvoirs, ça t’intéresse ?
Bien ! Comme ça, il aurait pour le moment juste l’air d’un mutant curieux, intéressé à en apprendre plus sur leurs ennemis. Avec sa faculté à contrôler ses émotions, Jared pouvait facilement parler sans éveiller les soupçons du jeune mutant. Rares étaient ceux capables de déchiffrer ses expressions, surtout ceux de l’âge de ce jeune homme. Il allait pousser les questions un peu plus loin, de façon un peu détournée…
- Je sais beaucoup de choses, dit-il, mais pas autant que je le voudrais bien. J’ai eu vent d’une rumeur auprès d’un des nôtres, un évènement qui se serait déroulé il y a quelques temps…
Il se tut, réfléchissant l’espace de quelques secondes à la façon adéquate de poser sa question et il parla ensuite :
- … des ragots selon lesquels certaines personnes auraient échappées aux griffes des membres de l’Opération. C’était une histoire intéressante. Surprenante, même. Personne ne sait exactement qui seraient ces personnes, ni d’où est parti l’histoire. Aucun mutant ne s’est d’ailleurs penché là-dessus, ou n’a posé des questions… Tous jugent cela trop risqué et trop dangereux. Car ceux de l’Opération semblent s’intéresser grandement à ces escapés… Ce qui compte, c’est que je crois bel et bien que cette histoire est réelle. Je crois vraiment que des mutants ont réussis par je ne sais par quel moyen à s’échapper. Et s’ils ont réussis à s’échapper, ils bénéficient d’informations auxquelles le reste d’entre nous n’ont pas accès…
Bon, ce n’était pas aussi discret qu’il l’aurait voulu, mais son ton de voix était convainquant et il croirait probablement que Jared n’était qu'un mutant curieux, qu’il cherchait des informations concernant l’ennemi numéro un des mutants. Il dévisagea le jeune homme un instant avant de continuer :
- Je trouve cela particulièrement intéressant… Et toi, qu’en penses-tu mon jeune ami ? Crois-tu à ces histoires, à ces légendes urbaines ?
Jared laissa percer un fin sourire, que seuls ceux capables de décoder avec un certain talent le comportement humain auraient pu remarquer. Trouver une base de l’Opération et l’infiltrer… Risqué et dangereux, oui. Certainement. Mais c’était ce que lui et Chow désiraient plus que tout. Plus même que de nouvelles recrues ! C’était essentiel à leur survie. Et voilà qu’il dénichait tout à fait par hasard un garçon possédant peut-être justement les informations nécessaires à cela. Inestimable. Oui, vraiment, il avait bien fait sauver la vie du blond jeune homme. Ne restait plus qu’à attendre sa réponse, en espérant qu’il dirait la vérité et ne tenterait pas de la cacher pour se protéger. Jared espérait aussi que ce jeune homme soit effectivement l’un de ceux qui s’étaient échappés de l’Opération Apocalypto, bien qu’il trouvait que le jeune homme était justement un peu jeune pour avoir réussi à fuir. Dans ce cas, son pouvoir était beaucoup plus puissante que ce qu’il avait démontré plus tôt. Changer l’eau en glace… Se pourrait-il qu’il soit aussi capable d’autre chose ? De manipuler la glace ainsi transformée ? Peut-être même de la créer ? Encore une fois, il songea à quel point le pouvoir de son ami Walter Bosk était utile : être capable d’évaluer la puissance des pouvoirs des mutants. Jared se demanda si le jeune homme était capable de faire geler l’eau d’un corps, ce dernier étant composé à quatre-vingt pourcent d’eau… si c’était possible, l’effet devait être particulièrement douloureux… Jared jeta sa cigarette au sol et l’éteignit sous son soulier puis il en alluma un autre, son regard se portant à nouveau vers le jeune mutant.
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Le blondinet était hésitant, toujours debout à une bonne distante de l’homme qui venait de lui sauver la vie, comme s’il craignait de trop s’approcher de lui en imaginant que l’autre pourrait décider de l’attaquer. Mais ce n’était pas du tout ça qui le dérangeait, en réalité c’était simplement qu’il n’aimait vraiment pas rester trop près des gens, surtout dans ce cas. Son pouvoir y était pour beaucoup, si jamais l’homme venait à découvrir qu’il lui avait menti, ou du moins dissimuler une bonne partie de la vérité, il risquait réellement de ne pas apprécier, à moins que le blondinet ne se fasse de mauvaises idées sur le caractère de l’homme ? Non certainement pas, c’était quelque chose d’approchant, Piotr ne pouvait pas estimer qu’une personne capable de tuer aussi simplement, meme des humains et même des membres de l’opération, pouvait être quelqu’un de normal, après tout le mutant n’avait lui-même jamais tué quelqu’un, même si c’était souvent l’envie qui lui prenait. Le gamin avait déjà été plusieurs fois en danger, manquant de se faire tuer, notamment lorsqu’il s’était évadé, lorsqu’il avait essayé de s’en aller de la base, s’il n’avait pas blessé le mutant qui avait cherché à le trahir, il n’aurait jamais été là à ce moment. Le blondinet soupira, il ne voulait pas vraiment parler plus longtemps avec ce mutant, mais qu’est-ce qu’il pouvait faire d’autre ? Il venait de le sauver, alors la moindre des choses était de pouvoir éventuellement répondre aux quelques questions qu’il pourrait avoir, même s’il devait admettre que le principal raison des coups de feu sur lui était simplement l’attaque du mutant, mais bon, il s’était rattrapé en protégeant le blondinet. Ce dernier regarda rapidement autour de lui, ils étaient sur un toit plus loin que là ou ils se trouvaient avant, ils ne seraient donc pas inquiétés si par le plus grand malheur les policiers avaient entendu les coups de feu et s’étaient rendu sur les lieux. Soudain le jeune homme pensa qu’au moins ils seraient tranquilles, en tombant sur les cadavres des humains peut-être penseraient-ils qu’ils s’étaient battus entre eux ? Mais non, c’était dingue de penser ça, lu mutant avait tué les humains avec son pouvoir, il serait donc rapidement identifié, enfin par directement lui, mais en tant que mutant, sans description néanmoins. Soudain le cœur du blondinet manqua un battement lorsqu’il se souvint qu’il avait gelé l’eau de la flaque et qu’elle ne fonderait pas avant un bon moment. C’était le meilleur moyen pour se faire repérer, il devrait y retourner pour nettoyer sa présence, sinon l’opération risquait de comprendre trop rapidement qu’il était encore en ville, c’était le seul mutant connu à contrôler la glace dans ce pays. Chose positive, au moins il était unique, même si ce n’était pas forcément une bonne chose de tous les points de vue, Piotr reporta son attention sur l’étranger, il ne montrait rien de ses pensées, du moins il essayait, et normalement le mutant ne devrait pas remarquer le changement au niveau de son expression, et la légère trace d’inquiétude qui venait de passer dans son esprit.
Le blondinet fut tiré de ses pensées par l’homme qui lui demanda s’il pensait que l’opération utilisait les mutants comme lui à d’autres fins que l’expérimentation. Il suggéra l’idée de les transformer en zombis pour en faire des combattants qui les serviraient et se battraient contre leur propre race, puis il ajouta ensuite qu’une personne comme lui pouvant contrôler son pouvoir avec autant de facilité serait intéressant pour eux. C’était une chose sûre ! Piotr ne doutait pas une seule seconde que l’homme puisse devenir une bénédiction aux mains des chercheurs et un fléau pour les mutants, seulement comme il le disait, jamais il ne se laisserait attraper et les humains n’auraient d’autre choix que de le tuer. Le jeune homme fit une légère moue de réflexion, puis il réfléchit intensément, ses pensées allaient à une jeune femme particulière, cette mutante qui l’avait attaqué en lui ordonnant de rentrer à la maison, là-bas au centre de rechercher, elle était contrôlée comme une poupée par les chercheurs et ils en avaient fait une jeune femme à leurs ordres qui était chargée de chasser les mutants en fuite pour les amener à nouveau à la base. C’était effroyable mais vrai, à croire que toujours élevé dans cette idée on faisait ce que l’on voulait d’une personne ? Certainement, quoi qu’il en soit, le blondinet n’avait pas envie d’y songer, et il doutait de toute manière qu’un homme comme celui qui se tenait en face de lui puisse seulement une seule fois être capturé, et sans aucune chance, être dressé et obtenir un lavage de cerveau assez puissant pour pouvoir le transformer en zombi obéissant. En tout cas une chose était sûre aux yeux vairons du blond, jamais il ne chasserait les autres mutants ! Piotr hocha légèrement la tête, là ils parlaient d’un sujet qu’il connaissait, ils parlaient de sa vie ! Son ton sûr n’était donc pas inventé, mais simplement réaliste, et il n’attendait qu’une chose, que l’autre ne s’aventure pas trop loin sur ce terrain, du moins pas du coté qui était interdit, du coté qui le concernait lui.
« Oui selon moi, l’opération utilise les mutants puissants pour combattre les autres mutants. J’ai rencontré une jeune femme au pouvoir effrayant, elle contrôle le poison, son corps respire le poison, elle ne peut toucher personne sans le tuer, et elle m’a expliqué que les chercheurs de l’opération sont responsables de ça, ils ont peut-être aggravé son pouvoir je ne sais pas. En tout cas elle chasse les mutants qui se sont enfuis de la base, et elle est chargée de les ramener là-bas pour qu’ils soient à nouveau soumis aux tests. Je pense qu’ils prennent les mutants aux pouvoirs les plus pratiques et à l’esprit le plus malléable pour les manier comme ils veulent et les faire arriver à leurs fins. Je ne pense pas qu’avec vous ils auraient leur chance, avec moi non plus, mais j’imagine que vous, vous les intéresseriez éventuellement pour améliorer les systèmes de défense de la base ou des militaires. Même s’ils nous craignent, au fond d’eux, je suis sûr qu’ils voudraient nous ressembler, et par conséquent, ils doivent chercher nos forces pour s’en servir sur eux. »
Oui, ça il en était sûr, le jeune homme avait entendu plusieurs personnes de l’opération qui s’étaient mises à parler de ça lorsqu’ils étaient chargés de s’occuper de lui. Ils considéraient les mutants comme du bétail et n’hésitaient pas à discuter des autres traitements devant eux, par conséquent le blondinet savait qu’ils avaient essayé de copier le pouvoir d’un mutant, le pouvoir de se rendre invisible, et de l’appliquer à une tenue que les membres de l’opération pourraient utiliser, en vain. Le seul résultat avait été la mort du sujet, rien de plus, mais avec un pouvoir comme celui du mutant face au blond, ils deviendraient invulnérables. C’était dangereux, mais cet homme savait visiblement se débrouiller, et le blondinet n’avait pas de soucis à se faire pour lui. L’homme reprit une bouffée de cigarette avant de reprendre la parole pour expliquer qu’il pensait comme lui, et ajouta qu’il imaginait que même s’ils n’arriveraient pas à détruire le gène, ils pourraient toujours essayer des vaccins ou des toxines pour neutraliser le gène. Seulement ce que Piotr avait apprit après avoir écouté longuement les chercheurs en parler, c’était que le gène de chaque mutant avait une particularité en plus, une infime partie qui était différente sur chaque membre, c’était cette partie qui donnait le pouvoir, la particularité, le champ de force ou le don d’immortalité, bref, la particularité du pouvoir tout simplement. Seulement Piotr n’avait pas encore envie d’en parler, pas trop se découvrir, l’autre risquait sinon de se demander comment un gamin des rues comme lui pourrait par hasard connaître autant de chose sur ce sujet. L’homme continua en expliquant qu’ils devraient s’infiltrer dans un bâtiment pour en apprendre plus, et Piotr ne put retenir une expression de surprise en entendant cela. Etait-il fou ? Lui avait passé des années à essayer de s’enfuir de là-bas, comment un mutant pouvait se jeter dans la gueule du loup ! Non vraiment, tout ceci le dépassait ! Puis lorsque l’inconnu parla des équipes sur le terrain qui ne connaissaient rien à cela, Piotr ne put réprimer un léger sourire, il baissa la tête pour cacher son visage avec la visière de sa casquette, puis il répliqua de sa voix naturellement neutre, il ne laissait rien filtrer de son amusement sur le dernier point.
« En effet, ce serait un coup dur, mais ils n’y arriveront pas, pas comme ils cherchent, ils doivent chercher plus loin, chaque mutant est unique, et la mutation n’est pas une maladie, elle ne se soigne pas comme telle, non c’est un don, et on ne le neutralise pas comme ça…. L’idée d’infiltrer une base, c’est un suicide, ils ont des tas de détecteurs qui repèrent la moindre personne qui n’est pas habilitée à y entrer, si vous tentez d’y envoyer un mutant ou même un humain, il sera tout simplement capturé et vous ne le reverrez jamais plus. Et pour les équipes sur le terrain, ils ne savent rien, ils ne sauront jamais rien. Ils sont simplement des membres de la police ou des personnes de ce genre, ce sont les chercheurs, et seulement eux qui savent les choses importantes. Les hommes de terrain ne sont que des pions, vous pourrez en tuer autant que vous voulez, ils ne vous donneront rien. »
Il venait de donner beaucoup d’informations d’un coup mais sans trop se mouiller, et quoi qu’il en soit mieux valait faire comme et éviter de voir cet homme s’en prendre à une équipe trop forte un jour et être capturé. Puis si cela pouvait éviter aux humains d’être tués inutilement après tout, c’était aussi une bonne chose. De toute manière Piotr ressentait quelque chose d’étrange, cet homme inquiétant avait les moyens de poursuivre la lutte contre les chercheurs alors autant lui donner quelques informations non ? Par contre si jamais l’autre devinait quelque chose sur son passé tout serait terminé, dans l’esprit du blondinet le passé était terminé, il allait de l’avant, et jamais au grand jamais il ne reviendrait sur les lieux ou sa vie passée était devenue tellement dure et monotone. Finalement après un long moment de réflexion l’homme reprit la parole en disant qu’étant donné qu’il semblait avoir pas mal d’informations et surtout que lui aussi détenait des informations, il suggéra un échange d’informations qu permettrait à chacun d’avancer de son coté. L’idée tenta vraiment le jeune russe, il piétinait depuis des semaines maintenant, si au début son avancée avait été rapidement, il ne devait pas en rester là, et en ce moment c’était ce qu’il fit. Après un petit moment passé à songer, le blondinet soupira doucement, puis il hocha la tête avant de répondre.
« Très bien, ça me va. »
Il n’avait pas envie d’aborder un sujet particulier, et bien entendu c’était ce qui se passa, l’inconnu aborda le sujet qu’il craignait. Lui parlant de mutants qui se seraient enfuis de la base, et qui connaîtraient tous des informations précieuses que les simples mutants ne connaissaient pas. Oui ça c’était le moins que l’on puisse dire ! Mais il ne devait pas se mouiller, et lorsque le mutant aborda le fait que lui pensait que c’était vrai contrairement à de nombreuses personnes qui estimaient que c’était simplement des contes, Piotr essaya de réprimer la lueur d’inquiétude de son regard et baissa immédiatement les yeux. Pas très discret en effet, mais tout de même, mieux valait ça que de risquer de se faire voir clairement. Piotr était heureux d’être resté aussi éloigné de l’homme, au moins comme ça il ne pourrait pas se faire remarquer aussi facilement qu’il l’aurait été dans un autre cas. Puis pour finir, l’homme ajouta que c’était intéressant, et lui demanda s’il y croyait. Bien sûr ! Il en était un alors quelle raison plus justifiée ? Le blondinet ne répondit rien sur le coup, puis il afficha un regad des plus neutres avant de redresser la tête pour plonger son regard vairon dans celui de l’homme. Oui il en connaissait d’autres en plus, le hasard avait mené Annabella sur sa route, elle venait juste de s’évader de la même base que lui, et quelques mois après, ça avait été David, un autre mutant lui aussi évadé. Donc sans aucun doute, le jeune blond croyait à ces légendes, et elles étaient même bien justifiées ! Il connaissait en prime le nom et le prénom des concernés et leur nombre exact ainsi que leurs pouvoirs. Après un petit moment de silence, Piotr hésita à répondre, les souvenirs de son évasion revenait, la fois ou il avait gelé le pied de son compagnon mutant qui avait été poussé à le trahir au moment de leur fuite, celui-ci avait perdu sa jambe, en gelant le sang qui y circulait il avait été trop loin, et pour éviter sa mort les chercheurs avaient été obligés d’en arriver là. Il passait pour un glaçon, mais son pouvoir était aussi mortel que celui du mutant en face de lui, pas aussi violent, mais il ne laissait aucune trace, après quelques temps le sang redevenait liquide et la mort était inconnue. Mais il n’avait encore jamais tué pour autant. Le blondinet se décida finalement à répondre d’un ton neutre, et il n’aborda jamais ce qui le concernait lui.
« Oui. J’y crois. Je sais que c’est la vérité, j’ai rencontré deux mutants évadés de cette base, ils connaissaient des informations précieuses, mais ils n’avaient pas envie d’en parler, la vie là-bas est dure, et aucun d’entre eux n’a accepté de m’en parler. Vous n’aurez pas plus de chance vous savez, il y a des sujets qu’il ne faut pas aborder, sachez-le. »
Un avertissement ? Oui, même inconsciemment il pensait à lui, et il mettait en garde l’homme ne face de lui, non jamais il ne dirait quoi que ce soit sur là-bas et s’il devait aussi se défendre en gelant la jambe ou le bras de cet homme, et bien il le ferait, même en lui étant redevable de ce qu’il avait fait en lui sauvant la vie quelques minutes avant.
Le jeune blondinet, après un moment de réflexion, fini par répondre aux multiples questions que Jared lui avait posées :
« OUI SELON MOI, L’OPÉRATION UTILISE LES MUTANTS PUISSANTS POUR COMBATTRE LES AUTRES MUTANTS. J’AI RENCONTRÉ UNE JEUNE FEMME AU POUVOIR EFFRAYANT, ELLE CONTRÔLE LE POISON, SON CORPS RESPIRE LE POISON, ELLE NE PEUT TOUCHER PERSONNE SANS LE TUER, ET ELLE M’A EXPLIQUÉ QUE LES CHERCHEURS DE L’OPÉRATION SONT RESPONSABLES DE ÇA, ILS ONT PEUT-ÊTRE AGGRAVÉ SON POUVOIR JE NE SAIS PAS. EN TOUT CAS ELLE CHASSE LES MUTANTS QUI SE SONT ENFUIS DE LA BASE, ET ELLE EST CHARGÉE DE LES RAMENER LÀ-BAS POUR QU’ILS SOIENT À NOUVEAU SOUMIS AUX TESTS. JE PENSE QU’ILS PRENNENT LES MUTANTS AUX POUVOIRS LES PLUS PRATIQUES ET À L’ESPRIT LE PLUS MALLÉABLE POUR LES MANIER COMME ILS VEULENT ET LES FAIRE ARRIVER À LEURS FINS. JE NE PENSE PAS QU’AVEC VOUS ILS AURAIENT LEUR CHANCE, AVEC MOI NON PLUS, MAIS J’IMAGINE QUE VOUS, VOUS LES INTÉRESSERIEZ ÉVENTUELLEMENT POUR AMÉLIORER LES SYSTÈMES DE DÉFENSE DE LA BASE OU DES MILITAIRES. MÊME S’ILS NOUS CRAIGNENT, AU FOND D’EUX, JE SUIS SÛR QU’ILS VOUDRAIENT NOUS RESSEMBLER, ET PAR CONSÉQUENT, ILS DOIVENT CHERCHER NOS FORCES POUR S’EN SERVIR SUR EUX. »
Il avait rencontré une jeune femme contrôlée ? Poison dans le corps, toucher mortel… Pouvoir intéressant, oui. Puissant ? Certainement, aux dires du jeune mutant. Jared haussa légèrement les sourcils sur certaines paroles du jeun homme, notamment les suivantes : ‘’En tout cas elle chasse les mutants qui se sont enfuis de la base.’’ C’était extrêmement révélateur, même si le garçon n’avait pas l’air d’avoir conscience qu’il venait de livrer un renseignement particulièrement précieux. Il était vraiment l’un des évadés ! Surprenant. Est-ce que tous les évadés étaient aussi jeunes que lui ? Dans ce cas, les autres devaient avoir un pouvoir puissant, ou très utile au minimum. Qui étaient les autres ? Des questions auxquelles il n’avait pas les réponses. Mais le jeune homme en face de lui les avaient sûrement. Jared s’extirpa de ses pensées et prêta attention aux paroles du blondinet. L’Opération tentait de manier certains mutants pour se servir de leurs pouvoirs. Logique. Jared sourit lorsque le blondinet mentionna que son pouvoir à lui intéresserait les humains pour améliorer leurs systèmes de défense ou leurs hommes. Comme s’ils arriveraient à jamais copier son pouvoir ! Il sourit de plus belle quand le jeune homme croyait que les humains voulaient leur ressembler, qu’ils étaient au fond jaloux des pouvoirs que leur gêne mutant leur accordait. C’était exactement ce que lui-même pensait et il était certain que c’était la vérité en ce qui concernait la majorité des humains. Pas tous, certes, mais beaucoup. Après de nouvelles paroles de Jared, le blondinet parla de nouveau :
« EN EFFET, CE SERAIT UN COUP DUR, MAIS ILS N’Y ARRIVERONT PAS, PAS COMME ILS CHERCHENT, ILS DOIVENT CHERCHER PLUS LOIN, CHAQUE MUTANT EST UNIQUE, ET LA MUTATION N’EST PAS UNE MALADIE, ELLE NE SE SOIGNE PAS COMME TELLE, NON C’EST UN DON, ET ON NE LE NEUTRALISE PAS COMME ÇA…. L’IDÉE D’INFILTRER UNE BASE, C’EST UN SUICIDE, ILS ONT DES TAS DE DÉTECTEURS QUI REPÈRENT LA MOINDRE PERSONNE QUI N’EST PAS HABILITÉE À Y ENTRER, SI VOUS TENTEZ D’Y ENVOYER UN MUTANT OU MÊME UN HUMAIN, IL SERA TOUT SIMPLEMENT CAPTURÉ ET VOUS NE LE REVERREZ JAMAIS PLUS. ET POUR LES ÉQUIPES SUR LE TERRAIN, ILS NE SAVENT RIEN, ILS NE SAURONT JAMAIS RIEN. ILS SONT SIMPLEMENT DES MEMBRES DE LA POLICE OU DES PERSONNES DE CE GENRE, CE SONT LES CHERCHEURS, ET SEULEMENT EUX QUI SAVENT LES CHOSES IMPORTANTES. LES HOMMES DE TERRAIN NE SONT QUE DES PIONS, VOUS POURREZ EN TUER AUTANT QUE VOUS VOULEZ, ILS NE VOUS DONNERONT RIEN. »
C’était beaucoup d’information, tout cela. Jared pensait comme le garçon : le gène mutant ne pouvait pas être neutralisé aussi facilement. C’était l’évidence même, et pourtant, Jared savait que certaines bases de l’Opération Apocalypto étaient spécifiquement dédiées à cela. Tant mieux. Les humains perdraient leur temps en vaines recherches, ce qui laisserait aux mutants un temps de répit pour mieux se préparer aux choses à venir. Le gamin ajouta que l’idée de s’infiltrer dans la base était du suicide et que quiconque y entrerait ne ferait que disparaître à jamais. Jared n’était pas tout à fait d’accord ; bien préparés, une équipe de mutants aux pouvoirs puissants avait certainement sa chance. Mince, certes, mais la chance était présente. Il aurait aimé que les mutants comme ce gamin cessent de craindre les humains. Ils avaient reçus ses pouvoirs pour une raison et non pas pour se cacher dans l’ombre et craindre pour leur vie à chaque pas. Ils étaient l’échelon supérieur de l’évolution et il serait temps qu’ils agissent ainsi ! Il méprisait ceux qui n’avaient pas le courage de se battre pour leur futur. Et lui ne désirait pas d’un monde où les siens étaient chassés comme des bêtes. Le garçon accepta qu’ils s’échangent des informations.
Jared aborda alors l’histoire des évadés de la base de l’Opération et le comportement du jeune blond, qui baissa la tête rapidement et évita son regard, confirma ses soupçons. Ce garçon était bel et bien un des mutants qui s’étaient enfuis. Et à voir son comportement, il ne voulait pas revenir sur son passé. Lâche ! Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, disait quelqu’un dont Jared avait oublié le nom. Dans le cas de ce jeune homme, ça semblait surtout l’avoir rendu plus peureux et hésitants. Le blondinet aux yeux vairons ne répondit pas tout de suite – il semblait profondément plongé dans ses pensées – et Jared songea qu’il devait revivre les souvenirs de son évasion. Au bout d’un moment, le garçon releva les yeux vers lui, son regard neutre n’exprimant aucune émotion particulière, et parla :
« OUI. J’Y CROIS. JE SAIS QUE C’EST LA VÉRITÉ, J’AI RENCONTRÉ DEUX MUTANTS ÉVADÉS DE CETTE BASE, ILS CONNAISSAIENT DES INFORMATIONS PRÉCIEUSES, MAIS ILS N’AVAIENT PAS ENVIE D’EN PARLER, LA VIE LÀ-BAS EST DURE, ET AUCUN D’ENTRE EUX N’A ACCEPTÉ DE M’EN PARLER. VOUS N’AUREZ PAS PLUS DE CHANCE VOUS SAVEZ, IL Y A DES SUJETS QU’IL NE FAUT PAS ABORDER, SACHEZ-LE. »
Le jeune homme l’avertissait de ne pas continuer sur cette voie. Il fronça les sourcils et ses yeux devinrent glacials ; il n’aimait pas les menaces voilées, jamais. Encore moins venant d’un gamin n’ayant même pas la moitié de son âge. Mais il devait admettre qu’il avait raison. Son visage reprit son expression calme, tandis qu’il réfléchissait tout en fumant. Effectivement, s’il s’était évadé de la base de l’Opération, il avait dû subir quantités d’expériences traumatisantes et il était normal qu’il n’ait pas envie d’en parler. Le passé est le passé. Néanmoins… il détenait des informations importantes, pouvant se révéler vitales au futur de leur race. Jared n’avait pas l’intention d’être violent envers un de ses semblables ; il ne l’était qu’en cas d’absolu nécessité, quand toutes les cartes étaient utilisées. Ce n’était pas le cas ici, aussi s’adressa t’il au garçon d’un ton aimable :
- Je comprends ce que tu veux dire, petit, crois-moi. Je crois également que tu es l'un de ceux qui se sont échappés de la base de l’Opération Apocalypto. Pourquoi je pense cela ? Tu n’as pas été aussi discret que tu le pensais, mon jeune ami, et certaines de tes paroles t’on trahies. Ne t’en fait pas cependant : avec moi, ton secret est bien gardé. La dernière chose que je veux est bien de faire du mal a mes semblables ! Je comprends que ça a dû être très dur pour toi suite à ton évasion et que ta vie doit être difficile aujourd’hui. Plus que tout, je sais ce que vivre une vie de paria peut faire ressentir…
Oh, il ne le savait que trop bien ! Quand on voyageait et vivait avec l’un des hommes les plus recherchés du monde, il y avait de quoi rendre paranoïaque et nerveux ! Jared respectait Chow Watanabe plus que quiconque en ce monde, à la fois pour l’homme lui-même, mais également pour ce qu’il lui avait apporté dans sa vie, et il connaissait les sentiments pouvant découler d’une vie dédiée à la survie. Mais aujourd’hui, il pouvait enfin découvrir, peut-être, un moyen de pénétrer au cœur même de la base ennemie. Mais auparavant, il devait amadouer le garçon et l’amener à de meilleurs sentiments à son encontre. Ce qui ne serait probablement pas aisé ; ce garçon était intelligent et avait vécu plus de choses que la plupart des gens n’en vivaient durant leur vie entière. De telles choses faisaient vieillir mentalement quelqu’un beaucoup plus vite…
- Tu as des réticences à parler d’un évènement pareil et je suis navré d’avoir à te remémorer d’aussi mauvais souvenirs, mais tu dois quand même comprendre qu’il en va du futur de notre race. Veux-tu vraiment vivre le reste de ton existence en regardant constamment derrière toi, par crainte de voir débarquer l’Opération ? Vivre dans la peur et l’incertitude ? Je ne sais pas pour toi, mais moi, je suis contre. Il serait temps que certains d’entre nous cessent de pleurnicher sur leur sort et se décident à faire quelque chose. A décider du futur dans lequel nous voulons vivre ! Mon mentor et moi voulons changer tout cela. Et nous en avons le pouvoir. Cependant, il nous manque des renseignements... et je crois sincèrement que tu possèdes certaines informations qui pourraient nous être d’une grande utilité. La seule question qui reste à poser est la suivante : es-tu prêt à nous aider, à nous faire partager tes connaissances ? Je ne peux choisir pour toi, petit…
Jared se tut, n’ayant rien à ajouter. Il ne savait pas si son petit discours aurait l’effet voulu et si le jeune mutant blond allait lui parler, mais il ne pouvait rien faire d’autre pour le moment. Ah, si, une seule :
- Je me nomme Jared, au fait. Et toi, quel est ton prénom ?
Peut-être que le simple fait de connaître son prénom allait aider le jeune homme a lui parler plus ouvertement. Il le sentait méfiant. Extrèmement méfiant, même. Et malgré ses paroles, il n'était pas absolument certain que le garçon lui révèlerait quoi que ce soit. Comme il l'avait si bien dit, ''il y avait des sujets qu'il ne fallait pas aborder.'' Malheureusement, l'un de ces fameux sujets non abordables concernait le futur des mutants et Jared ne comptait pas laisser leur race s'éteindre et se faire capturer comme de vulgaires bêtes par les humains. Oh, que non ! Lui, Chow et de nombreux autres, il le savait, combattraient comme des démons le temps venus...
◊ Liam Winchester ◊
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Les années passées sans parler à personne n’étaient pas faites pour aider dans les conversations tendues et importantes comme celle qu’il avait à l’instant avec cet homme. Sans s’en rendre compte, le blondinet avait lâché une information importante, en disant qu’il avait rencontré Phœnix ce n’était rien, après tout c’était simplement une discussion au sujet des membres de l’opération, mais lorsqu’il avait ajouté le fait quelle chassait les mutants évadés, il avait avoué en être un. Visiblement l’homme n’avait pas raté la faute du blondinet, ce n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd et intérieurement le jeune homme se maudit de ne pas savoir penser plus rapidement. S’il en avait eut la possibilité, jamais il n’aurait parlé de ça, ou du moins il aurait mentit en disant qu’il avait vu la jeune mutante attaquer une autre personne, ça aurait été un bon point de départ, et il n’aurait pas avoué ce qu’il évitait de dire depuis le début de la conversation. Piotr était en colère, autant contre lui que contre cet homme qui le poussait dans ses retranchements, et il n’appréciait vraiment pas la tournure que prenait les évènements. Qu’est-ce qu’il allait faire ? Le russe ne savait pas encore, mais une chose était sûre si l’autre continuait à le provoquer encore trop longtemps et à essayer d’obtenir des informations en le tâtant comme un enfant jouait en poussant les animaux avec son bâton pour essayer d’obtenir ce qu’il voulait. S’il continuait sur ce chemin, le mutant pourrait bien se retourner pour le mordre, Piotr n’était pas souvent énervé, il n’était pas quelqu’un d’agressif, mais lorsqu’on touchait son point sensible, c’était comme essayer de toucher la patte blessée d’un loup ou d’un renard, on risquait de se faire attaquer. Le jeune homme avait baissé les yeux, il ne voulait vraiment pas aborder le sujet, mais il sentait bien que l’autre était impatient de connaître la suite, qu’il allait faire comme Abby avait essayé, connaître les secrets de l’opération en le bousculant pour obtenir ce qu’ils voulaient tous. Ne comprenaient-ils donc rien ? Il ne dirait jamais quoi que ce soit, encore moins à des personnes comme eux, il sentait bien maintenant, cet homme était comme la gothique, ils travaillaient et vivaient juste pour tuer les membres de cette opération, rien d’autre ne comptait pour eux, même s’il fallait écraser quelques personnes sur le passage pour y arriver.
En temps normal, jamais Piotr n’aurait agit comme ça, il ne se serait pas senti agressé, et aurait détourné habillement la conversation en espérant que tout s’arrangerait pour le mieux, mais là c’était autre chose, il ne supportait plus de tomber sur des personnes comme ça qui ne cessaient de l’interroger, combien de fois devrait-il se battre pour ne pas avoir à aborder e sujet ? Il était épuisé, complètement fatigué de cette lutte contre les curieux, de devoir essayer de faire comprendre aux personnes de sa race qu’ils ne devaient pas l’embêter avec ça et qu’ils ne devaient pas chercher à attaquer l’opération, qu’ils ne perdraient que leur temps, il le savait bien, mais eux refusaient tous de comprendre, ils n’avaient pas vu ce que c’était vraiment cette organisation. Puis l’homme s’adressa à lui, disant qu’il savait maintenant que c’était un de ceux qui étaient aussi captifs car il s’était trahit en parlant, mais ça il le savait, inutile d’en ajouter une couche, puis il le rassura en disant que son secret était bien gardé, ajoutant même qu’il comprenait que sa vie avait due être dure et qu’il compatissait. Mais qu’est-ce qu’il voulait ? Essayer de le mettre en confiance pour lui tirer des informations en faisant croire qu’il s’intéressait à lui ? Un intérêt, ça l’homme en avait, mais pas pour le mutant, simplement pour les informations qu’il possédait, et c’était perdre son temps que d’imaginer une seule seconde que le blondinet lui lâcherait quelque chose. Le peu de sympathie qu’il avait envers l’homme pour le remercier de lui avoir sauvé la vie, s’envola en même temps que les dernières paroles du mutant, c’était terminé, Piotr en avait assez de se faire toujours tâté, interroger comme ça, comme s’il devait obligatoirement donner des informations à tous les gens qu’il rencontrait. Pas de chance, ça tombait sur cet homme, il ne voulait pas s’en prendre à lui, et de toute manière le russe savait très bien que face à cet homme il n’avait aucune chance, mais peut-être pourrait-il simplement lui neutraliser les mains, puisqu’il semblait que c’était cela qui lui permettait de former ses sphères d’énergies, et il s’enfuirait en le laissant ici tout de suite après. Devant l’intérêt de l’homme, le blondinet recula d’un pas comme un animal méfiant, sans s’en rendre compte il se comportait comme les enfants méfiants, mais c’était ce qui lui avait sauvé la vie des tas de fois, il n’avait que l’apparence d’un adulte, l’esprit n’allait pas forcément avec. Du moins pas la partie de permettre aux autres de pouvoirs se servir de lui, là lorsqu’on le poussait trop, ça virait plus à la colère enfantine, irraisonnée qui poussait les petits garçons à détester leur frère parce qu’il avait touché son jouer préféré. Piotr savait que parler de cela lui faisait mal et comme les animaux déjà blessés par une chose, il l’évitait dès qu’il se profilait.
Le blondinet sortit ses mains des poches pour les laisser le long de son corps, il voulait avoir les mains libres d’agir si jamais l’autre s’aventurait trop loin sur ce chemin. Il l’avait prévenu, comme le chien grognait avant de mordre, Piotr avait précisé à l’autre que certains sujets étaient à éviter. S’il ne comprenait pas ou s’en fichait, il n’obtiendrait jamais rien du blond, même par la force, des fois la souffrance était préférable à un quelconque moyen de repenser à quelque chose de douloureux. Mais voilà que l’homme reprit la parole après un moment, essayant toujours de jouer la carte de la sympathie avec le mutant en face de lui. Il parlait du fait qu’il était navré de lui faire penser à ça, ce qui était tout à fait faux, Piotr s’en doutait, puis il lui demandait s’il n’en avait pas assez de vivre dans la crainte de voir l’opération arriver, de voir des anti-mutants. Bien sûr que si ! Mais il préférait encore ça que de revivre les terreurs enfantines qui habitaient son esprit, combien de fois se réveillait-il la nuit en sursaut en repensant au bruit des chaussures des chercheurs qui passaient devant sa chambre pour recommencer leurs tests sur lui ? Sentir l’odeur du tabac de pipe provoquait aussi une grosse panique chez lui, les fois ou ils lui avaient bandé les yeux pour effectuer des tests tactiles sur lui, il avait senti qu’un des chercheurs puait le tabac de pipe, et ses tests avaient été tellement douloureux qu’il ne pouvait plus sentir cela sans manquer de se sentir mal. C’était une peur d’enfant, mais lorsqu’on grandissait comme un enfant il était logique de garder cela, comme la peur du noir qui ne guérissait pas chez des adultes qui savaient pourtant que le croquemitaine n’existait pas. L’homme ajouta aussi qu’il ne voulait pas vivre comme ça et qu’il serait temps que certains cessent de pleurer sur leur sort. Tout de suite Piotr se sentit piqué au vif, concerné, il estimait avoir le droit de pleurer sur son sort s’il voulait, il avait passé 14 ans là-bas à servir de cobaye, est-ce qu’il aurait un jour le droit de vivre pour lui ? ! Les mutants, il ne leur devait rien ! Ils étaient comme les membres de l’opération, et Piotr ne voyait aucune raison de leur donner des informations, ils n’avaient jamais rien fait pour l’aider, pourquoi se mettrait-il à mal pour le faire ? Pour terminer, l’homme ajouta qu’il avait avec son mentor dans l’idée de mettre un terme à tout ça et qu’ils avaient besoin des informations qu’il connaissait. Mais bien sûr, l’homme jugea plus pratique d’ajouter qu’il ne pouvait pas choisir pour lui, comme s’il comptait le laisser s’en aller gentiment si jamais Piotr refusait de dire quelque chose ! Le regard du blond se durcit et son expression montrait clairement qu’il était plus méfiant que jamais et prêt à s’enfuir au premier geste malencontreux de l’autre en face de lui. D’ailleurs il pensait plus que jamais à geler les mains de l’autre et s’en aller, mais pour ça il devait s’approcher, et comme une biche aux abois, il n’osait pas réduire les 5 mètres qui distançaient les deux hommes. Finalement l’homme se présenta, disant qu’il s’appelait Jared, et lui demandant son prénom. Tout de suite après les paroles de l’homme, Piotr recula encore d’un pas comme s’il venait d’être giflé, avant de répondre d’une voix qui était plus qu’hostile à son interlocuteur.
« Non ! Non vous entendez ! Je vous l’ai dit ! Il y a des sujets à ne pas aborder ! Vous vous en fichez de ce je peux ressentir quant vous me demandez ça alors arrêtez de jouer les gentils avec moi ! Je ne suis pas un imbécile, je sais très bien que la seule chose que vous voulez c’est des informations, que je sois comme je suis ou si j’avais été une gamine apeurée de 10 ans, vous n’auriez pas hésité à tâter tout ça en vous fichant de détruire votre interlocuteur juste pour savoir ce que vous voulez ! Mais je ne vous dirais rien, je ne veux rien dire à des gens comme vous ! Vous pensez que la race des mutants est l’évolution des humains, vous ne valez pas mieux que les membres de l’opération qui disent que nous sommes des parias ! Les mutants trahissent leurs amis, ils ne valent pas mieux que les humains à mes yeux. Alors arrêtez avec vos beaux discours, je suis neutre moi ! Je peux vivre en regardant derrière moi pour vérifier que je suis seul, je ne prendrais jamais parti, que ce soit pour les mutants ou les humains, alors ne cherchez pas à en savoir trop ! J’ai le droit de pleurer sur mon sort si je veux, j’ai donné toute ma vie à ces monstres alors maintenant que je l’ai enfin reprise en main, j’estime avoir le droit de ne pas passer mon temps à devoir parler de tout ce qui a détruit ma famille et mon enfance. Laissez-moi ! Vous entendez ! Laissez-moi…. S’il vous plait… »
Piotr se surprit lui-même à la fin de sa phrase, il était tellement en colère contre cet homme quelques secondes avant, et avoir demandé la paix avait coupé court à tous ces sentiments d’énervement. De toute manière il n’était même pas sûr que l’autre ai entendu sa demande, il avait comme murmuré la requête de politesse, sa voix avait trop changée, et il se détesta d’avoir ainsi perdu contenance devant le dénommé Jared. Piotr avait reculé d’un nouveau pas en parlant comme pour se diriger vers l’échelle de sécurité qui permettait de descendre rapidement du toit pour arriver dans la rue. Mais maintenant il était perdu, comme le jour ou il avait revu Nikita, il ne voulait rien dire, pourquoi est-ce que cet homme ne comprenait pas ? La colère était complètement retombée, et l’expression d’animal hostile qui habitait son visage quelques instants avant avait laissé place à une expression perdue qu’on ne pensait pas pouvoir voir sur le visage d’une personne adulte. Instinctivement, Piotr baissa les yeux avant de porter ses mains à sa tête pour baisser la casquette plus que jamais, et essayer de ne pas entendre les voix enfantines de son esprit perturbé qui lui murmuraient doucement de lui demander de le laisser en paix même s’il fallait le supplier, des voix qui n’aspiraient qu’à une seule chose, à savoir à pouvoir s’en aller et oublier tout ça. Mais Piotr savait que l’homme n’allait pas abandonner aussi vite, il devait passer pour un fou, et si tout ça n’énervait pas Jared et qu’il arrivait à comprendre la peur panique du blondinet et surtout s’en soucier, peut-être que les choses s’arrangeraient, mais ce n’était pas sûr du tout. Jared avait l’air d’être le genre de personnes qui ne s’encombraient pas d’actions inutiles, la preuve en était qu’il avait brutalement demandé au blond s’il était mutant ou humain lorsqu’ils s’étaient rencontrés, il ne chercherait donc pas à laisser en paix le russe, il voudrait savoir ce que l’autre savait sans prendre de chemins détournés. Seulement avec l’ancien prisonnier, c’était le seul moyen d’obtenir ce qu’on voulait, mais c’était un chemin long et difficile qui n’intéressait certainement pas Jared. Doucement, les mains toujours sur sa casquette, Piotr gémit doucement, comme un enfant perdu dans un supermarché, puis sans prendre la peine d’introduire plus sa réponse, il s’adressa à nouveau au mutant, mais cette fois-ci d’une voix complètement nouvelle, avec un ton enfantin et hésitant qu’il n’avait jamais arboré jusque maintenant.
« Je… Je m’appelle Piotr. »
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Un peu étrange comme réplique après avoir si brutalement agressé verbalement l’homme en face de lui, mais il était tellement perdu qu’il ne savait plus quoi en penser. En disant qu’il détestait autant les mutants que les humains, c’était vrai, il n’avait pas oublié la trahison de l’homme qu’il pensait être son ami, un mutant comme lui, qui pourtant n’avait pas hésité à le vendre aux chercheurs pour espérer un meilleur traitement de son coté. Depuis ce jour il était neutre, et à présent il n’y avait plus aucun doute dans l’esprit malgré tout encore embrumé du blond, cet homme était un lutant hostile. Il tuait les humains, les membres de l’opération, et certainement les mutants qui résistaient à ses demandes, il ne valait pas mieux que les autres, pourquoi est-ce que le blond avait été gentil en lui donnant son prénom ? Il commençait à s’emmêler les pinceaux ne sachant plus s’il devait faire confiance ou non, bien que le non prenait le dessus, c’était mauvais de faire confiance, mauvais ! Et surtout très dangereux, espérer confier des secrets comme ça et rester en paix ensuite était une utopie, il voudrait toujours en savoir plus, après les aveux au sujet des tests, Jared voudrait certainement qu’il les mène à la base ou il avait été, et ensuite après être entrée il demanderait encore autre chose, tout était un cercle vicieux et jamais il ne pourrait en sortir ! Est-ce que c’était tellement demander que de vivre tranquille et ne pas avoir à supporter les demandes incessantes de personnes qu'il ne connaissait même pas ? Et voilà, il était à nouveau énervé contre l’autre mutant, toutes ses pensées c’était de sa faute ! S’il n’avait pas abordé le fait qu’il était un évadé, jamais il n’aurait eut à devoir penser à sa famille qu’il avait perdu, à son enfance qu’il n’avait jamais connu, et en prime ajouter une couche en lui disant qu’il n’aurait jamais une vie normale, une vie de paria uniquement. Il le savait ! Inutile de remuer le couteau dans la plaie comme ça pour le rendre encore plus malheureux ! Décidément ils étaient tous pareil, et Piotr ne pourrait jamais plus supporter ça, de toute manière pour lui avoir répondu comme ça le blond s’attendait à essuyer une attaque de la part du Jared, alors autant commencer non ? C’était une première, jamais il n’avait porté la main sur qui que ce soit en premier, mais le mutant l’avait cherché, pourtant le russe lui avait signalé, il l’avait prévenu que c’était une mauvaise chose de s’aventurer sur ce terrain, et lui n’avait pas écouté, il s’en fichait, tout ce qu’il disait n’était que mensonge, il ne devait plus l’écouter, plus jamais !
« Vous… Vous êtes juste un mutant comme ceux qui veulent tout contrôler, vous pensez que votre cause est juste et que les autres qui ne sont pas d’accords ne valent rien ! Et bien alors pensez ce que vous voulez, je ne dirais jamais rien à une personne qui pense comme ça ! »
Oh ! C’était risqué, mais qu’est-ce qu’il voulait faire d’autre ? Le jeune homme serra les dents, puis dans un geste de protection et aussi pour essayer de prévenir plutôt que de devoir se faire attaquer sans pouvoir faire quoi que ce soit, il bougea soudain la main gauche. Il avait un effet de surprise, l’homme ne connaissait qu’un de ses pouvoirs, il n’avait pas remarqué qu’il en possédait un second, et par conséquent Piotr avait un avantage sur lui, il pouvait l’attaquer à distance seulement ça, Jared l’ignorait. De son geste de la main, le blond concentra une grosse dose de glace qu’il forma rapidement au creux de sa main, puis il l’envoya sur le mutant en face de lui. C’était comme une espèce de balle de ping-pong mais qui allait très rapidement, autant par la poussée de la main de son lanceur, que part la force qu’il concentra dedans en utilisant son contrôle de la glace pour lui envoyer une poussée plus forte, et ainsi blesser son adversaire plus gravement. Mais Piotr n’avait pas prévu que l’état perdu dans lequel il était aurait un effet gênant sur lui, il rata sa cible de peu, et la balle de glace alla se planter dans le béton qui servait de mur protecteur contre le vent, juste à une dizaine de centimètre de l’épaule de Jared. La glace s’était enfoncée complètement sans exploser, et le blondinet lui-même en aurait été surprit s’il n’avait pas été inquiet de voir qu’il avait raté sa cible, il n’avait jamais utilisé cette technique, et visiblement la colère augmentait sa force mentale qui servait à contrôler la glace. Piotr n’avait pas voulu tuer Jared, simplement le blesser à l’épauler et ainsi éviter de voir l’homme utiliser son pouvoir aussi rapidement que la première fois, mais maintenant qu’il était perturbé d’avoir raté sa cible, le blond recula simplement, mettant à présent une distance d’une dizaine de mètres entre les deux hommes. Puis d’une voix toujours aussi hostile, il s’adressa au mutant sans le quitter du regard.
Ses paroles n’avaient pas produit l’effet désiré, Jared s’en rendit compte immédiatement. Le visage du jeune mutant blond changea imperceptiblement, mais lui s’en rendit compte. Il décela de la fatigue, de la colère et du ressentiment dans son jeune visage. Il devait certainement s’être fait posé les mêmes questions par nombre des mutants qu’il avait pu croiser, surtout s’il avait été aussi imprudent chaque fois. C’était probablement pour ça que le blondinet se retirait dans ses retranchements mentaux. Le garçon recula d’un pas, sans même avoir l’air de s’en rendre compte et Jared remarqua le regard que le jeune homme lança vers ses mains. Lui-même baissa les yeux la seconde suivante. S’imaginait-il pouvoir immobiliser ses mains pour l’empêcher de former ses champs de force ? Jared releva la tête et porta sa cigarette à ses lèvres. Il n’en savait rien. Le blondinet sortit les mains de ses poches, ce qui alerta Jared. D’un subtile mouvement de la main, il se gratta la joue, vérifiant que son ‘’Armure Souple’’ l’entourait toujours. Oui, c’était bien le cas. Il remarqua en même temps qu’il serait temps qu’il se passe un coup de rasoir ; sa repousse de barbe commençait à être plutôt longue. Jared reprit la parole une nouvelle fois mais ses paroles déclenchèrent chez le jeune mutant blond une réaction brutale. Il recula d’un nouveau pas et lui répliqua d’un ton coléreux, hostile :
« NON ! NON VOUS ENTENDEZ ! JE VOUS L’AI DIT ! IL Y A DES SUJETS À NE PAS ABORDER ! VOUS VOUS EN FICHEZ DE CE JE PEUX RESSENTIR QUANT VOUS ME DEMANDEZ ÇA ALORS ARRÊTEZ DE JOUER LES GENTILS AVEC MOI ! JE NE SUIS PAS UN IMBÉCILE, JE SAIS TRÈS BIEN QUE LA SEULE CHOSE QUE VOUS VOULEZ C’EST DES INFORMATIONS, QUE JE SOIS COMME JE SUIS OU SI J’AVAIS ÉTÉ UNE GAMINE APEURÉE DE 10 ANS, VOUS N’AURIEZ PAS HÉSITÉ À TÂTER TOUT ÇA EN VOUS FICHANT DE DÉTRUIRE VOTRE INTERLOCUTEUR JUSTE POUR SAVOIR CE QUE VOUS VOULEZ ! MAIS JE NE VOUS DIRAIS RIEN, JE NE VEUX RIEN DIRE À DES GENS COMME VOUS ! VOUS PENSEZ QUE LA RACE DES MUTANTS EST L’ÉVOLUTION DES HUMAINS, VOUS NE VALEZ PAS MIEUX QUE LES MEMBRES DE L’OPÉRATION QUI DISENT QUE NOUS SOMMES DES PARIAS ! LES MUTANTS TRAHISSENT LEURS AMIS, ILS NE VALENT PAS MIEUX QUE LES HUMAINS À MES YEUX. ALORS ARRÊTEZ AVEC VOS BEAUX DISCOURS, JE SUIS NEUTRE MOI ! JE PEUX VIVRE EN REGARDANT DERRIÈRE MOI POUR VÉRIFIER QUE JE SUIS SEUL, JE NE PRENDRAIS JAMAIS PARTI, QUE CE SOIT POUR LES MUTANTS OU LES HUMAINS, ALORS NE CHERCHEZ PAS À EN SAVOIR TROP ! J’AI LE DROIT DE PLEURER SUR MON SORT SI JE VEUX, J’AI DONNÉ TOUTE MA VIE À CES MONSTRES ALORS MAINTENANT QUE JE L’AI ENFIN REPRISE EN MAIN, J’ESTIME AVOIR LE DROIT DE NE PAS PASSER MON TEMPS À DEVOIR PARLER DE TOUT CE QUI A DÉTRUIT MA FAMILLE ET MON ENFANCE. LAISSEZ-MOI ! VOUS ENTENDEZ ! LAISSEZ-MOI…. S’IL VOUS PLAIT… »
Le petit discours du gamin était instructif, c’était chose certaine. Il était plus attentif que Jared ne l’aurait cru et moins apeuré aussi. Il avait vite comprit que Jared voulait juste les informations, qu’il se fichait un peu, beaucoup même, des souvenirs désagréables qu’il pouvait bien faire remonter à la surface dans l’esprit du jeune mutant. Néanmoins, le blondinet se trompait sur ce qu’il ajouta ensuite. Jared n’aurait pas questionné ainsi une fillette de 10 ans. Il lui aurait plutôt fichu la paix et serait parti. Avec le blondinet, il avait cru pouvoir aborder le sujet sans trop de conséquences néfastes ; il était plus âgé, entre 18 et 20-22 ans peut-être, et Jared avait cru qu’il pourrait supporter ses questions. Apparemment, il s’était lourdement trompé. Le séjour du jeune homme, bien qu’il ne sache pas combien de temps il avait duré – des années probablement – l’avait plus durement marqué qu’il ne l’avait cru. Il avait devant lui, métaphoriquement parlant, un jeune animal blessé et inquiet, prêt à mordre si on le dérangeait trop, si on repoussait les limites permises. Jared venait, semblait-t-il, de les dépasser avec ses dernières questions. Le jeune mutant ajouta qu’il ne prendrait jamais parti. Vraiment ? Il préférait rester à l’écart et observer les humains décimer ses semblables, dans ce cas ? Lâche ! Laisser les mutants, ses frères, à leur propre sort alors qu’il pourrait les aider avec les informations en sa possession ? Doublement lâche ! Le sourire de Jared disparut, remplacé par son air impassible. Le blondinet lui faisait pitié ; il faisait peine à voir, surtout quand sa voix se brisa et qu’il ne fit que demander, d’une voix brisée, que Jared le laisse tranquille, le suppliant d’un ton faiblard. Jared prit une nouvelle bouffée de cigarette sans se départir de son air impassible. Par contre, ses yeux avaient repris leur éclat dur et glacial. Le jeune homme recula d’un nouveau pas en lui parlant, se dirigeant vers l’échelle de sécurité. La colère semblait avoir disparut de ses traits lorsque le jeune homme se tut et il n’arbora plus qu’une expression confuse. Il baissa les yeux puis ses mains se posèrent sur la casquette qu’il portait et il l’abaissa plus encore sur son visage, comme s’il voulait se cacher. Jared ne pensait pas que le blondinet s’adresserait de nouveau à lui, mais c’est pourtant ce qu’il fit, d’une voix étrangement enfantine et hésitante :
« JE… JE M’APPELLE PIOTR. »
Étrange ce changement d’habitude. C’est ce que nota Jared en dévisageant le garçon de son regard froid. Le jeune homme semblait très confus, son regard était vague ; probablement était-il plongé dans des souvenirs désagréables ? ou peut-être songeait-il, sous son air perdu, un moyen de ficher le camp ? Jared n’était sûr de rien. Juste que le garçon devant lui avait été terriblement marqué par son séjour à l’Opération Apocalypto et par les tests subis là-bas. Il ne s’en était pas remis et ne s’en remettrait sans doute jamais. De telles choses marquaient à vie.
« VOUS… VOUS ÊTES JUSTE UN MUTANT COMME CEUX QUI VEULENT TOUT CONTRÔLER, VOUS PENSEZ QUE VOTRE CAUSE EST JUSTE ET QUE LES AUTRES QUI NE SONT PAS D’ACCORD NE VALENT RIEN ! ET BIEN ALORS PENSEZ CE QUE VOUS VOULEZ, JE NE DIRAIS JAMAIS RIEN À UNE PERSONNE QUI PENSE COMME ÇA ! »
Le blondinet s’était un peu redressé en lançant cette réplique cinglante à Jared, le visage crispé par la colère. Il surpris encore plus Jared lorsqu’il leva brusquement sa main gauche et que dans la paume de celle-ci apparaissait une masse de glace. Ainsi, il pouvait aussi la créer ? Mmm… un autre fait à mentionner à Chow. L’acte suivant du jeune homme fut hostile : il projeta le projectile de glace vers lui à toute vitesse. De la taille d’une balle de ping-pong environ, peut-être un peu plus grosse, la masse de glace s’écrasa avec un bruit de glace éclatée, projetant quelques débris de pierre sur lui. Le bouclier entourant Jared bloqua tout ; peut-être même que le dénommé Piotr remarqua que les pierres rebondirent sans toucher Jared. Ce dernier haussa les sourcils de surprise et contempla la glace et le trou qu’elle avait perforé, tout près de son épaule. Si l’attaque l’avait touché, son bouclier aurait absorbé le gros de l’impact, mais il aurait été quand même blessé. Jared ne savait pas si le jeune blond avait voulu le tuer, mais une chose était certaine : il l’avait attaqué ! Alors que Jared n’avait montré envers lui aucun signe d’hostilité, simplement une grande curiosité. Même ses paroles n’avaient pas été menaçantes ! Du moins était-ce ainsi que lui voyait la chose, le garçon ayant apparemment très peu apprécié qu’il le replonge dans son passé… Jared détacha son regard du projectile de glace et le reporta sur le jeune mutant. Il avait reculé de quelques pas encore, se rapprochant du bord du toit de l’immeuble et 10 mètres le séparaient maintenant. La voix du blondinet se fit entendre à nouveau, hostile :
« LAISSEZ-MOI TRANQUILLE ! »
Ah, il voulait qu’il le laisse en paix ? Et il voulait se la jouer à la dure ? Bien ! Très bien ! Jared se leva d’un mouvement souple et jeta sa cigarette au sol. Après l’avoir écrasée au sol sous son talon, il leva brusquement son bras gauche comme Piotr avait levé le sien, à hauteur d’épaule, la main tendue devant lui. Ses doigts étaient écartés les un des autres et son pouce pointait vers l’extérieur. L’air entre eux sembla vibrer, comme animée d’une vie propre. Il fallut à Jared une seconde pour concentrer dans ses mains l’énergie avec laquelle il créait ses champs de force, puis une seconde encore pour la propulser vers Piotr. L’instant d’après, le blondinet était immobilisé par le pouvoir de Jared. Ce dernier venait de créer une sorte de main invisible qui se resserra autour de Piotr tandis que Jared joignait ses doigts et son pouce en un poing presque fermé. S’il avait appliqué plus de pression et refermé complètement son poing, il aurait sans doute tué le jeune mutant en quelques secondes par suffocation. Il lui aurait par la même occasion brisé plusieurs os… Mais ce n’était pas ce qu’il voulait faire. À la différence de ce que Piotr semblait penser, il ne lui voulait aucun mal. En réalité, l’unique chose qu’il voulait de lui, c’était l’emplacement de la base de l’Opération où il avait été enfermé et dont il s’était enfui. Tout simplement ça et Piotr serait libre de s’en aller. En attendant, le jeune homme était figé sur place, les yeux agrandis, les bras collés le long du corps, totalement incapable de bouger. Jared resta à distance et baissa son bras. Le champ de force entourant Piotr resta en place. Il s’allume une nouvelle cigarette tout en secouant doucement la tête. Son regard était toujours glacé mais il n’y avait aucune trace de cruauté ou de colère. Juste une froide détermination. Il ouvrit la bouche et parla.
- Fallait-il vraiment en arriver là, Piotr ? Pourquoi m’attaquer ? Je ne t’ai en aucune manière menacé physiquement, n’est-ce pas ? Au contraire, petit, je t’ai même sauvé la vie et c’est ainsi que tu me remercies ? Tsss…
Jared secoua de nouveau sa tête, tirant sur sa cigarette. Il était contrarié. Il était si prêt d’avoir des informations vitales qui pourraient peut-être faire avancer les choses pour leurs semblables et tout ce qui l’empêchait d’y accéder, c’était ce jeune mutant… Navrant. Et décevant… Il reprit la parole rapidement d’une voix où on pouvait sentir la sincérité :
- Je vais mettre cartes sur table avec toi, Piotr, et être franc. Tu as dit que je me fichais de ce que je pouvais te faire ressentir en te parlant de choses liées à ton passé et tu avais raison. Je m’en contrefiche complètement, tu n’as même pas idée, mon garçon. Je t’ai pris pour quelqu’un de plus naïf que je ne le croyais et je m’en excuse. Par contre, tu te trompes lorsque tu dis que je t’aurais détruit, toi ou quiconque d’autre à qui j’aurais des questions à poser. Je n’ai jamais voulu te faire de mal et jamais je n’ai fait de mal à l’un de nos semblables, excepté lorsque j’y ai été forcé. Nous sommes trop peu nombreux face aux humains pour que je coure ce risque. Même toi, qui viens de m’attaquer à l’instant, je ne vais pas te tuer et n’ai jamais voulu le faire. Comme preuve…
Il leva sa main de nouveau et la main transparente qui maintenait Piotr en place disparut. Jared alla simplement se rasseoir sur le muret qu’il venait de quitter, mais à plusieurs mètres de la glace qui avait failli le blesser plus tôt. Il reprit la parole :
- Les mutants comme nous sommes le futur, Piotr, même si ta vision de la chose et la mienne sont très différentes. Tu veux vivre en paix, loin de tout conflit, et moi je veux que cessent justement ces conflits et je suis prêt à presque tout pour cela. Il est vrai que certains mutant sont des traîtres à leur race, n’hésitant pas à dénoncer leurs amis, parfois même des membres de leur propre famille, mais ce n’est pas mon cas. Tous mes amis sont des mutants et je ne trahirai jamais l’un d’eux. Jamais, tu m’entends, petit ? J’aimerais mieux mourir que de faire cela. Et si toi tu peux vivre en regardant constamment par-dessus ton épaule, craintif et apeuré, c’est ton droit. Mais moi je refuse. Tu es neutre, soit. Je suis hostile et je ne m’en cache pas. Mais hostile envers les humains qui sont hostiles envers moi. Ou envers ceux qui risquent de me dénoncer. Les innocents, je ne leur veux aucun mal. Il faut que tu comprennes que je ne cherche pas à te faire prendre parti, Piotr ; je respecte ton choix même si je ne le comprend pas... Tu ne veux pas parler des tests que tu as subis ? D’accord. J’ai néanmoins besoin d’une information : l’endroit où se trouve la base dont tu as réussi à t’enfuir. Dis-moi juste cela et tu pourras t’en aller.
Jared se tut une nouvelle fois, observant le jeune mutant. Ils portaient en eux le même gène, avaient tout deux des pouvoirs puissants, mais leurs vies avaient été différentes. Semblables mais si différents aussi... Il ne savait toujours pas si le jeune mutant lui répondrait. Il repensa aux dernières paroles prononcées par le blondinet et il jugea bon d’ajouter quelques mots :
- Sache que je ne veux rien contrôler, Piotr. Pas les humains et encore moins les mutants. Je veux simplement que cesse cette chasse contre nous, définitivement. Si les humains nous fichaient la paix, mes actes cesseraient tout simplement. Je ne suis pas violent et dangereux de nature ; la vie m’a forcé à agir ainsi. Ma cause est juste, de cela je suis certain, même si toi tu crois que je combat en vain. De même, je ne considère pas que ceux qui, comme toi, sont en désaccord avec mon mode de vie et mes idéaux me sont inférieurs ; vous êtes juste différents et votre mode de pensée aussi. Je ne vous en veux pas, même si votre choix me navre. D’ailleurs, mes amis, pour la plupart, sont des mutants non recensés. Si tu veux, je pourrais te les présenter un jour…
Jared savait que Flavia, Walter et Jackson accueilleraient le jeune mutant comme un frère et qu’il serait le bienvenu au ‘’Powerhaus.’’ Rachel serait d’ailleurs heureuse de connaître un nouveau mutant dans sa tranche d’âge. Et peut-être même que le jeune Piotr se forgerait de nouveaux souvenirs plus agréables en compagnie de ses amis. Qui sait ? C’était un futur probable. Mais pour le moment, Jared espérait juste que Piotr ne filerait pas comme le vent loin d’ici maintenant qu’il était libre. Son regard retourna au jeune homme…
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Le blond s’était montré très hostile, il le savait, de toute manière, qu’est-ce qu’il aurait bien voulu faire d’autre ? Cet homme le faisait sortir de ses gongs, puis soudain la seconde d’après il n’arrivait même plus à savoir pourquoi il lui en voulait, c’était comme s’il était complètement largué, balancé dans une vie qui n’était pas la sienne, comme s’il venait de voler sa vie de mutant neutre, de pseudo humain, comme si tout ça n’était qu’un simple mensonge. Mais il ne voulait pas penser à tout ça, pourquoi est-ce que Jared l’obligeait à le faire ? ! Parce qu’il ne voulait pas comprendre tout simplement, le blond était fatigué, après tout ça, c’était comme s’il venait de refaire le trajet entre ici et la base une dizaine de fois, seulement penser à tout ça lui rappelait encore tous les détails qu’il espérait pourtant oublier avec le temps. Pourquoi ? En seulement quelques mois il avait oublié le visage, la voix de sa mère, et maintenant après presque un an passé en dehors et loin des murs de la base, il se souvenait encore de la douleur qu’il avait eut au premier des tests qu’on lui avait fait. Pourquoi la vie était aussi injuste ? Pourquoi est-ce qu’il ne pouvait seulement pas s’empêcher de remuer à présent toutes ces pensées ? C’était normal, il devait à moitié être maso pour seulement pouvoir penser à tout, des fois il rêvait de devenir amnésique comme sa voisine dans l’espoir de pouvoir enfin vivre comme une personne normale, même s’il était mutant et que pourtant il savait qu’il n’aurait jamais la chance – le malheur ? – d’être un humain. Il ne savait plus quoi penser, lorsqu’il avait rencontré Phœnix il avait raconté que la vie en dehors des murs de la base était belle, oh oui il ne souffrait plus physiquement, c’était déjà ça, mais il était toujours aussi seul que dans sa chambre close, toujours aussi solitaire, peut-être que finalement, les chercheurs avaient raison ? Il n’était pas un humain et même parmi les mutants il ne serait jamais accepté ? Certainement, il suffisait de voir cet homme, il voulait juste des informations pour sauver les siens, mais Piotr en avait marre, pourquoi devait-il toujours aider les gens qui ne représentaient que de la tristesse et des douleurs à ses yeux ? Mais Jared ne comprendrait jamais, même s’il était beaucoup plus âgé que le blond, ils n’avaient pas vécu la même chose, le mutant en face devait avoir eut une vie rude et solitaire, du moins c’était ce que pensait le blond, mais heureusement pour lui, il n’avait pas été cassé mentalement pendant des années entières, être appelé comme un animal, ne pas porter de prénom, manquer de l’oublier, n’avoir qu’un numéro comme identifiant, servir à détruire les gens de la même race que lui… souffrir ? Il ne savait même plus si la souffrance était encore une chose particulièrement difficile, après tout à force d’avoir toujours mal, on finissait par ne plus rien sentir, et tout devenait comme dans du coton, comme à travers un voile flou et la personne qui avait mal ce n’était pas nous… C’était un enfant qu’on voyait et qu’on plaignait… C’était le numéro 9, pas Piotr.
Les pensées défilaient dans sa tête, le blond ne contrôlait plus rien, mais son corps se tendit soudain lorsqu’il vit le mutant en face de lui tendre sa main devant lui, puis quelque chose de flou apparut. Tout cela ne dura que quelques secondes, mais le mutant avait déjà fermé les yeux en voyant ce qui allait se passer, Jared n’avait pas apprécié l’attaque et il risquait fortement de répliquer en le tuant. Mais c’était peut-être ce qu’il cherchait ? Piotr se rendit compte que lorsqu’il avait attaqué l’homme c’était autant pour se protéger d’une éventuelle attaque que parce qu’il avait tout simplement envie d’en finir. Pourtant il n’avait jamais abordé cette question dans son esprit, et il ne pensait pas avoir envie de mourir pourtant. Comme quoi personne ne se connaissait réellement, et dans ce moment de faiblesse extrême, il ne pouvait pas penser positivement, s’il avait eut un membre de l’opération devant lui, il aurait certainement juste été bon à se faire à nouveau capturer comme un enfant. Mais il ne se fit pas tuer, du moins il ne le pensa pas après quelques secondes. Le blond sentit l’étreinte d’une sorte de main sur lui, il ne pouvait plus bouger et il savait bien que Jared n’avait certainement qu’à bouger un doigt pour le tuer, son pouvoir était largement supérieur à celui du russe, qui de toute manière n’arrivait même pas encore à le contrôler un tant soit peu, comment se défendre face à un mutant de ce calibre ? De toute manière il n’avait que ce qu’il méritait, s’il n’avait pas attaqué l’homme, jamais il n’aurait riposté, et puis Piotr n’avait même pas prit la peine de voir ce que son attaque avait provoqué comme réaction, il était trop perdu, l’homme n’aurait pas été là, ça aurait presque été pareil pour lui ! C’était la première fois qu’il perdait autant le contrôle de lui-même, et il fallait que ce soit devant un mutant aussi puissant et impressionnant que Jared ! Décidément la malchance semblait poursuivre le blond qui n’aurait jamais le droit d’avoir une sortie normale semblait-il. Le mutant restait à distance mais son expression changea complètement, redevenant glaciale comme avant, comme pour faire écho à la glace qui l’avait attaquée, puis il répliqua en lui demandant pourquoi l’attaquer alors qu’il n’avait rien fait d’autre que de lui sauver la vie. Oui il savait bien ! Mais en s’aventurant sur ce terrain il avait piétiné la seule chose que le gamin lui avait demandé, il ne s’énervait jamais, restant plutôt passif, mais là c’était trop pour lui, c’était son coté enfant perdu qui ressortait, et tout le monde savait bien que les enfants ne savaient pas se contrôler correctement ! Mais Jared reprit la parole en parlant d’une voix sincère, expliquant qu’il avait raison et qu’il s’en fichait complètement de savoir ce que ressentait le blond, mais qu’il n’aurait jamais l’intention de le détruire, pas plus lui qu’un autre mutant, qu’il ne faisait jamais de mal aux gens de sa race. Il ne voulait pas lui faire de mal ? Jared prouva ses paroles en lâchant le blond et fit demi-tour pour aller s’asseoir plus loin, sur le muret mais à bonne distance de la glace, puis il reprit la parole encore une fois.
Piotr ne voulait plus entendre ça ! A chaque fois que l’homme parlait il le blessait, comme si sa langue était enduite du venin qu’on utilisait sur les mutants à la base, le blond voulait juste une chose, partir le plus loin et le plus vite possible ! Mais comme à chaque fois qu’on voulait faire quelque chose, il en fut incapable. Le jeune homme gémit légèrement, Jared ne du même pas l’entendre, puis ne ressentant même plus l’envie d’arrêter tout ça, comme les animaux traqués et blessés qui en ont assez de se battre et ne finissent la lutte qu’en restant allongés sur le sol à attendre la mort, le jeune homme se laissa doucement aller à genoux, comme s’il ne voyait plus Jared. Piotr plaça à nouveau ses mains sur ses oreilles comme s’il ne voulait plus entendre ce que l’homme disait, mais les mots arrivaient à son cerveau comme directement envoyés, il écoutait tout de même, comme les enfants qui se cachaient les yeux mais regardaient entre leurs doigts. Baissant les yeux vers le sol, il n’offrit plus que le dessus de sa casquette à l’homme, il ne voulait plus le voir, celui qui mélangeait tout ça, qui remuait tous les souvenirs si douloureux que le blond sentait presque à nouveau les piqûres des vaccins dans sa peau qui était, à l’époque, bleuie et parsemées de points laissés par les aiguilles des piqûres comme le bras d’un drogué. Jared parla, expliquant qu’ils étaient les mutants qui représentaient le futur. « Futur ? »Sa voix était si basse que lui-même seul devait l’entendre, il ne pouvait pas croire qu’il parle de futur, Piotr ne se voyait pas de futur, il vivait au jour le jour en essayant d’éviter les autorités. Jared ajouta que s’il voulait vivre en paix et loin des conflits, lui voulait justement les faire cesser n’importe quel prix, puis il parla ensuite des traîtres, des gens qui trahissaient même leur famille… « Famille ? »Il devait avoir l’air d’un fou ou d’un gamin très perturbé, et si l’homme savait qu’il passait pour un fou échappé de l’asile auprès des autorités, il pourrait bien le croire lui-même. Piotr ne voulait plus parler de famille, la perte de la sienne, et même s’il avait retrouvé Nikita, il n’aurait plus jamais de vraie famille tout ça à cause de cette stupide guerre ! Puis Jared prononça le mot magique, ‘amis’, est-ce qu’un homme comme lui avait des amis ? Pourquoi Piotr n’en avait pas alors, il ne pensait pas être le genre de personnes qu faisaient peur aux autres, mais les gens le fuyait comme la peste… A moins que ce ne soit lui ? Il ne savait plus… Peut-être… Peut-être pas… Tout était flou, les amis représentaient un rêve qu’il n’aurait jamais, jamais de sa vie, comme une famille. Le blond gémit doucement, seul lui comprenait tout ce qui se passait dans sa tête, et Jared ne devait rien suivre à l’histoire, à moins qu’il s’en fiche éperdument, il pouvait bien, le blond ne savait pas s’il devait être triste à cause de ça. Le mutant disait ne pas trahir ses amis mutants, qu’il préfèrerait mourir pour eux, avait-il vraiment envie de mourir pour sauver un ami ? Est-ce que c’était ce qu’on ressentait en ayant un ami ? Il ne voulait pas savoir, il avait déjà envie de mourir plutôt que de remettre les pieds dans ce centre. Jared expliqua ensuite qu’il était hostile en effet, mais contre les humains qui l’étaient à son égard, qu’il ne voulait pas de mal aux autres, et qu’il ne cherchait pas à le faire prendre parti à quelque chose. De toute manière ça aurait été vain, Piotr était trop instable pour pouvoir tenir quelque chose, c’était impossible, tout bonnement comme de demander à quelqu’un qui ne savait pas nager de faire la nage papillon. Puis Jared termina son intervention en disant qu’il avait juste besoin d’une information, savoir ou la base d’où il était parti était située. Après il le laisserait s’en aller, tout simplement ce petit indice, rien de plus. Ne plus penser aux tests et à tout ce qu’ils représentaient, mais la base ou elle était ?
« La base ? Oooh…. »
Piotr sentit soudain la panique monter, ou était donc la base ? Son esprit se perdit dans les méandres d’un dédale qu’il ne connaissait plus, comment est-ce qu’il était venu à Achaea après être sortit ? Il ne savait plus, c’était juste, un gros bâtiment qu’on ne voyait pas du ciel, où même de loin… Le léger râle qu’il avait fait était un bruit d’inquiétude, il ne se souvenait plus ! Son esprit avait chassé l’image de ce long trajet douloureux, il avait survécu juste grâce à son pouvoir, la glace réhydratait mais il avait souffert comme jamais de la chaleur sur son corps glacial… Le blond secoua la tête, il était comme un gamin paniqué à qui l’on venait de demander combien faisait la racine carrée de un million.
« Oh… Je ne sais plus ! J’ai…. J’ai oublié… Je ne sais pas… Oh…. »
Sa voix était étrange, comme s’il se parlait à lui et non comme s’il répondait à la question de son interlocuteur. Est-ce que c’était normal ? Pour lui oui, c’était le Piotr adulte qui essayait d’aider le Piotr enfant à trouver la réponse à la question qui l’affolait autant. Le blond ferma les yeux, ses mains toujours plaquées sur ses oreilles, il devait vraiment avoir l’air d’un fou, là à parler seul devant cet homme, accroupi comme un gamin qui craignait de se prendre une raclé de son père, la tête baissée qui ne laissait rien voir à l’homme, aucune des expressions qui habitaient le visage du blond à ce moment. Son souffle s’accéléra sous le coup de la panique, il avait tellement cherché à oublier ça que maintenant il y arrivait ! Et il devait y repenser pour partir ? Le fait de pouvoir s’en aller après avoir répondu était comme la carotte devant l’âne qui permettait d’avancer, et il ne voulait plus que ça désormais, bien que descendre dans la rue dans son état ne représentait pas moins qu’un suicide, mais ce n’était pas le plus important pour lui. Les yeux fermés, il cherchait dans ses souvenirs, et soudain quelque chose se dessina dans ses yeux, une espèce de grosse plaque qui servait de porte, encerclée de plein de sable et de dunes.
« Je sais ! Je sais ou elle est ! Elle est… Elle est là-bas… Dans le sable… Dans le désert. Oui c’est ça, loin très loin ! Je crois que… Oh… non…. »
Sa voix s’étouffa comme dans un râle d’inquiétude, un autre souvenir venait de se dessiner devant ses yeux, bien sûr il se souvenait maintenant, quelque part dans le désert, il savait exactement ou, mais il ne pouvait pas expliquer l’endroit précis, c’était question de vision, il devait voir pour se souvenir. C’était pour ça qu’il paniquait, il ne pourrait jamais leur expliquer, il devrait leur montrer c’était la seule solution, il ne pouvait pas situer ça sur une carte, il savait ce qui était écrit sur les panneaux qui étaient bien cachés dans le sable, mais analphabète qu’il était, il serait incapable de dire si c’était le Sud, le Nord ou une autre région. Il était comme les chiens perdus qui retrouvaient simplement le chemin en regardant autour d’eux, mais l’expliquer c’était impossible. La base était cachée sous le sable, seule une plaque de métal recouverte de sable permettait l’entrée, elle était loin sous le sable, il se souvenait encore de sa sensation de claustrophobie en y étant allé. Piotr paniquait, il devait le dire à Jared mais ça signifiait qu’il devait lui dire aussi qu’il pourrait les mener mais non leur expliquer, seulement retourner là-bas, c’était hors de question pour lui. Piotr inspira avec difficulté avant de reprendre.
« Elle est cachée ! Les panneaux, je m’en souviens… Mais je ne pouvais pas les lire ! Je ne comprenais rien, je ne sais pas comment dire ou c’est… Je vois simplement, mais je ne peux pas dire… Deux à partir du piquet, trois à partir de l’oasis… »
Dernière édition par Piotr Zakharine le Sam 4 Juil - 19:54, édité 1 fois
◊ Liam Winchester ◊
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C’était totalement incompréhensible pour une personne qui n’était pas dans la tête, mais Piotr avait prit des mesures en partant, comme s’il savait qu’il devrait y retourner un jour, deux glaçons avaient eu le temps de fondre de son départ de la base jusqu’au piquet, puis à partir de là, trois jusqu’à ce qu’il arrive à l’oasis et ainsi de suite… Seulement lui pouvait se servir de ses mesures, et le leur dire ne servirait à rien, est-ce qu’il était obligé de les y amener ? Non ! Son esprit lui criait de ne pas le faire, mais en même temps il n’avait pas trop le choix ! Qu’est-ce qu’il voulait faire sinon ? Leur dire d’apporter des glaçons avec eux pour les faire fondre au fur et à mesure ? Peut-être… Mais peut-être pouvait-il dire ou il était arrivé et qu’ils se débrouillent ensuite pour sonder la zone aux alentours pour essayer de trouver les mutants enfermés ? Non c’était impossible, ils étaient trop loin, trop bas personne ne pouvait les sentir, en bas on était définitivement seul. Soudain, une lumière se fit dans son esprit, il se souvenait, quelque chose, mais quoi ? Il avait arraché une feuille qu’il avait vue avec sa photo, elle était accrochée à un tableau devant lequel il était passé en sortant du bâtiment… Peut-être qu’il y avait quelque de noter dessus qui lui permettrait de ne pas avoir besoin d’aller avec l’homme là-bas ? Peut-être bien, mais ce n’était pas vraiment sûr, la seule chance qu’il avait c’était que cet homme puisse déchiffrer les signes que lui ne comprenait pas, et qu’ils l’aident à se rendre à la base. En réalité le blond ne le savait pas, mais sur la feuille était simplement listé une série de tests effectués sur le mutant numéro 9 ainsi que les choses découvertes qui pourraient aider à améliorer les vaccins. Pas ce que Jared cherchait, mais déjà une bonne chose ! Piotr reprit alors la parole.
« J’ai une feuille de là-bas… Je ne sais pas ce qu’elle veut dire… Je ne comprends pas… Mais peut-être qu’il y a noté… Ce que vous cherchez ? »
Il n’avait pas la feuille sur lui, elle était à son appartement loin de là, et il ne pourrait jamais revenir ici s’il devait aller la chercher, mais il ne pouvait pas faire mieux que ça maintenant, c’était la seule chose qu’il admettait de faire pour aider Jared. Puis soudain, les dernières paroles de Jared résonnèrent dans on esprit, il avait complètement oublié le passage, il n’avait pas vraiment entendu sur le coup, trop paniqué par ses pensées. Il parlait qu’il ne voulait pas contrôler les humains, juste mettre un terme à la guerre et que tout serait terminé pour tout le monde. Jared expliqua aussi que pour lui, les gens qui ne pensaient et ne vivaient pas comme lui, n’étaient pas inférieurs à ses yeux, seulement qu’il était navré pour eux. Puis arriva la phrase qui manqua d’arrêter le cœur du blond. Il parlait de nouveau de ses amis et proposa même de les lui présenter un jour.
« Non ! »
C’était un cri cette fois-ci, plus un murmure, et il redressa sa tête en enlevant ses mains de ses oreilles pour planter son regard vairon d’animal blessé dans les yeux de l’homme, avant de baisser aussitôt la tête comme sous le coup d’une gifle. Pourquoi avait-il des amis ? ! La vie était tellement injuste ! Le blond en rêvait, et pourtant il n’osait pas en avoir, il refusait l’offre de Jared contre sa volonté, il aurait tellement aimer dire oui plutôt ! Mais il avait attaqué l’homme sans raison juste parce qu’il avait posé la mauvaise question, il était trop perturbé, anomal, les chercheurs lui avaient dit eux-mêmes, un garçon comme lui n’était pas fait pour vivre avec des autres. De plus il mettrait ces gens en danger, il n’apportait que le malheur aux gens qui étaient gentils avec lui, il repensa à Annabella, Dakota, Ai… Tous ces gens, ils étaient tous blessés par sa faute ! C’était un risque qu’il ne pouvait pas prendre, Jared tenait trop à ses amis, et Piotr s’en voudrait à vie de le faire souffrir en risquant la protection de ses amis en acceptant de les rencontrer. Il devait rester seul, c’était ainsi et pas autrement, il ne pourrait jamais accepter, même si son corps entier criait pourtant qu’il avait envie. Les années de lavage de cerveau et de perpétuel dénigrement avaient eut raison du peu de confiance et de rêve qu’il pouvait avoir, jamais il ne pourrait penser qu’on veuille devenir ami avec lui, s’intéresser à lui pour sa personne et non son passé, et surtout, qu’il puisse accepter qu’on l’approcher et ne lus se comporter comme un animal blessé. Sa voix était redevenue basse, légèrement brisée comme s’il parlait sous la contrainte.
« Non je ne peux pas… Je n’apporte que le malheur aux gens que je rencontre, ils me chercheront toujours, je ne veux pas risquer la vie de vos…. Amis ? »
[ HP : Bon désolée, j’ai pas fais avancer des masses là je me rends compte xD Vraiment navrée ! ]
Piotr était définitivement perdu dans ses souvenirs, Jared le voyait. Ses paroles avaient déclenchées chez le jeune mutant des réactions auxquelles il ne s’était pas attendu. Et quand Jared l’enveloppa de son pouvoir, le garçon ne fit que fermer les yeux, terrifié. Aucun acte pour se défendre, pas d’utilisation de son pouvoir. Rien. C’était un peu comme s’il avait affaire à une jeune enfant blessé plutôt qu’un jeune homme. Étrange… et quand il le relâcha, Piotr leva vers lui un regard perdu. Et quand il reprit la parole, le blondinet se laissa tomber sur les genoux, prostré au sol, gémissant faiblement. Piotr mit ses mains sur ses oreilles, comme pour empêcher les paroles de Jared de pénétrer dans sa tête, comme si les paroles du mutant le blessaient, lui écorchaient les tympans. Il baissa les yeux vers le sol et Jared ne vit plus de sa tête que le sommet de sa casquette.
Piotr répéta quelques uns des mots que Jared prononça, d’une voix si basse que Jared l’entendit à peine. « FUTUR ? » ET « FAMILLE ? »… Et quand Jared prononça le mot ‘’amis,’’ le jeune homme sembla encore plus perturbé. Jared n’avait pas cru que Piotr avait été autant perturbé par les tests et les expériences menées par les gens de l’Opération Apocalypto. Ça l’avait apparemment complètement coupé du reste du monde et l’avait rendu instable, à la limite avant la folie peut-être même et Jared ne pu qu’éprouver un sentiment de pitié envers Piotr. Pourtant, Jared espérait tout de même que ses paroles, bien qu’éveillant des souvenirs douloureux et désagréables, auraient le mérite de convaincre Piotr de se confier à lui. De se libérer d’un peu du poids qui reposait sur ses frêles et jeunes épaules.
Et lorsque Jared mentionna qu’il voulait les informations concernant l’emplacement de la base de l’Opération, Piotr semblait sortir de sa léthargie. Un peu du moins et il marmonna « LA BASE ? OOOH…. » Son ton de voix changea presque aussitôt, prenant un accent paniqué, effrayé et Jared sentit qu’il perdait de nouveau l’attention de Piotr, qui semblait se replonger plus profondément encore dans les méandres de son esprit torturé. Le corps du jeune mutant fut comme parcouru d’une sorte de spasme et même si Jared ne voyait pas son visage, il savait qu’il était crispé par la peur et la souffrance de ses souvenirs affreux. Pourtant, Piotr finit par secouer la tête en un signe indiquant sa confusion et il marmonna une nouvelle phrase : « OH… JE NE SAIS PLUS ! J’AI…. J’AI OUBLIÉ… JE NE SAIS PAS… OH…. » Sa voix avait une consonance étrange et Jared eut plus l’impression que Piotr se parlait à lui-même qu’autre chose. Un autre que lui aurait pensé que le jeune homme blond était complètement barjo, fou et bon pour l’asile, mais Jared comprenait ce par quoi Piotr passait. Il ne l’avait jamais vécu lui-même, ou plutôt pas exactement de cette façon, mais l’épisode de la mort de ses parents, lorsque son don s’était activé, l’avait plongé dans un état semblable à celui où Piotr se trouvait actuellement, mais très différent aussi. Il avait alors été confus, perdu dans ses pensées, complètement coupé du reste du monde, cherchant en vain une explication logique à ce qui était arrivé à ses parents, à sa famille. Lui, heureusement, avait eu Chow pour l’aider dans sa détresse et c’était ce qui l’avait sauvé. Piotr, lui, n’avait certainement jamais eu quelqu’un pour l’épauler et l’aider. Jared entendit le souffle de Piotr s’accélérer brusquement sous l'effet de plusieurs effets combinés : la peur, l’incertitude et tant d’autres sentiments encore, qui devaient envahir le jeune blond. Piotr sembla émerger de sa transe et parla de nouveau :
« JE SAIS ! JE SAIS OU ELLE EST ! ELLE EST… ELLE EST LÀ-BAS… DANS LE SABLE… DANS LE DÉSERT. OUI C’EST ÇA, LOIN TRÈS LOIN ! JE CROIS QUE… OH… NON…. »
Jared tendit aussitôt l’oreille aux propos de Piotr et ce qu’il dit, même si c’était un peu confus et entrecoupé par sa respiration rauque, était particulièrement intéressant. Dans le sable et le désert, très loin. C’était logique, après tout. Lui et Chow ne s’étaient-ils pas justement installés dans la vieille ferme dans le désert pour avoir la paix ? L’Opération Apocalypto devait logiquement aussi se trouver dans un endroit reculé et très peu fréquenté et le désert était l’endroit idéal. Jared aurait aimé que Piotr lui en dise plus immédiatement mais le jeune mutant se tut aussi rapidement qu’il avait parlé, sa voix s’éteignant dans un râle. Son corps se mit à trembler violemment comme sous le coup d’une émotion ou d’un choc grave. Jared ne savait pas que Piotr venait, malgré sa détresse, de réaliser que l’unique véritable moyen de lui expliquer où se trouvait la base était en fait d’aller carrément le lui montrer. C’était ce qui faisait paniquer le jeune blondinet. Au bout d’un moment, pendant lequel Jared contînt à grand peine son irritation et son impatience, Piotr inspira bruyamment et reparla :
« ELLE EST CACHÉE ! LES PANNEAUX, JE M’EN SOUVIENS… MAIS JE NE POUVAIS PAS LES LIRE ! JE NE COMPRENAIS RIEN, JE NE SAIS PAS COMMENT DIRE OU C’EST… JE VOIS SIMPLEMENT, MAIS JE NE PEUX PAS DIRE… DEUX À PARTIR DU PIQUET, TROIS À PARTIR DE L’OASIS… »
C’était évident que la base était cachée ! Ça, Jared n’avait pas besoin de Piotr pour le savoir ! Même les humains n’étaient pas assez stupides pour laisser un tel complexe à l’air libre, là où n’importe qui pourrait le trouver. Ils l’avaient caché, camouflé, très probablement enfoui dans le sol très profondément. C’était plus probable. Des panneaux ? Quels genres de panneaux ? Des affiches annonçant l’endroit ? Des précautions ? ‘’Attention ! Zone d’essais nucléaires ? Il n’en savait rien et les paroles de Piotr ne l’aidaient pas beaucoup… Il ne sait pas comment dire et peut voir seulement ? Que voulait-il dire ? et ses chiffres ? Deux à partir du piquet, trois à partir de l’oasis, que signifiaient-ils ? Autant de questions sans réponses ! Et Piotr qui se taisait de nouveau, incapable, semblait-il, de continuer à lui expliquer. Jared jeta sa cigarette au sol et en alluma une nouvelle pour contenir son impatience. Il touchait au but ! Au moins, il savait maintenant avec certitude que la base était cachée quelque part dans le désert. Mais le désert était si grand qu’il leur faudrait des dizaines d’années pour tout fouiller. Et il ne disposait pas d’autant de temps ! Chow, oui, mais pas lui, Jared ! Et il ne tenait pas à mourir avant d’avoir apporté une place dans ce monde à ses semblables…
« J’AI UNE FEUILLE DE LÀ-BAS… JE NE SAIS PAS CE QU’ELLE VEUT DIRE… JE NE COMPRENDS PAS… MAIS PEUT-ÊTRE QU’IL Y A NOTÉ… CE QUE VOUS CHERCHEZ ? »
Une feuille venant de la base d’Apocalypto ? Intéressant, même si Jared doutait qu’elle lui donne une quelconque information supplémentaire sur l’emplacement de la base. Même les humains n’étaient pas stupides au point d’indiquer sur une feuille quelconque une information si vitale. Néanmoins, peut-être que ce qui était inscrit sur ce papier valait le détour. Il y jetterait bien un œil, juste au cas ou. Jared parla alors, disant qu’il ne voulait que mettre un terme à la guerre et qu’il ne pensait pas que les gens ayant une différente vision que lui du combat qu’il menait n’étaient pas inférieurs à lui. Et quand Jared dit que Piotr pourrait peut-être rencontrer ses amis du ‘’Powerhaus,’’ Piotr lâcha un « NON ! » catégorique, un cri littéralement, et le jeune mutant releva brusquement la tête, son étrange regard vairon se fixant dans les yeux clairs de Jared. Presque aussitôt, il rabaissa sa tête, se cachant de nouveau. Jared avait juste eu le temps de lire quelque chose dans le visage du jeune homme. De… l’injustice ? Peut-être, mais il n’en était pas sûr. Piotr trouvait-il injuste que Jared ait des amis même avec son comportement ? C’était une possibilité… Et Jared était assez fin observateur pour savoir que Piotr aurait aimé répondre le contraire à son offre. Le jeune homme, malgré son attitude perturbée, était quand même assez lucide pour savoir qu’il pouvait être un danger pour autrui par moment. Mais s’il s’imaginait ne pas être assez bien pour avoir des amis ou si c’était là le résultat des paroles des chercheurs humains qui lui avaient emplis la tête de fausses idées, Piotr se trompait lourdement ! La preuve étant justement que quelqu’un comme Jared, capable d’être un monstre cruel et sans pitié par moments, pouvait avoir des amis. Et si lui pouvait en avoir, pourquoi pas Piotr ? Ce dernier prit une nouvelle fois la parole, d’une voix emplie de tristesse :
« NON JE NE PEUX PAS… JE N’APPORTE QUE LE MALHEUR AUX GENS QUE JE RENCONTRE, ILS ME CHERCHERONT TOUJOURS, JE NE VEUX PAS RISQUER LA VIE DE VOS…. AMIS ? »
Il croyait risquer leur vie s’il les rencontrait ? S’il savait à quel point il se trompait ! Ses mais étaient constamment en danger ; l’existence même qu’ils menaient était dangereuse. Le moindre faux pas, la moindre erreur de la part de l’un d’eux, et tous les autres pouvaient se retrouver traqués par les hommes de l’Opération Apocalypto. Ce ne serait pas l’arrivée d’un jeune homme un peu perturbé qui ferait pencher la balance du mauvais côté de la barrière. Non ? Ou peut-être que si finalement… mais Jared savait qu’un séjour de quelques jours dans l’ambiance agréable du bar clandestin, avec Flavia et ses petits plats, Jackson et ses phrases philosophiques à la noix et la présence de Rachel ferait du bien au jeune mutant blessé moralement et mentalement. Peut-être même que ça l’aiderait à guérir, petit à petit… et surtout, ça lui montrerait ce dont certains mutants son capables : l’amitié, le respect, les liens qui les unissaient les uns aux autres… la complicité aussi. Des choses auxquelles, si Jared se fiait aux choses dites par Piotr, ce dernier ne croyait pas possible quand il s’agissait des mutants. Hors, il se trompait. Et lourdement avec ça…
- Tu ne te rappelles rien d’autre, Piotr ? Ça t’est désagréable, c’est certain, mais c’est important. N’importe quoi ; la direction, de quel oasis tu parles… le plus infime indice peu m’être utile… Comment était la base ? Il y avait une trappe pour entrer ? Des escaliers ou une échelle ? Et ces panneaux que tu as mentionnés plus tôt, ils ressemblaient à quoi ? Ces chiffres : deux à partir du piquet, trois à partir de l’oasis… De quoi s’agit-il ?
Encore des questions et des mots qui replongeraient le jeune mutant dans son enfer personnel, dans ses cauchemars. Comme il l’avait dit plus tôt, cette méthode ne dérangeait pas particulièrement Jared, même s’il n’aimait détruire volontairement l’esprit de son jeune congénère. Mais les propos de Pior étaient confus et il avait besoin de plus de détails pour trouver la base cachée. Beaucoup plus. Il espérait juste que Piotr serait capable de dénicher quelques informations supplémentaires dans son esprit confus. Dans le cas contraire, il pourrait au moins annoncer à Chow que la base était dans le désert, comme la ferme, mais Jared savait que son mentor serait déçu par cette information trop vague. Et il n’aimait pas décevoir Chow. Jared repensa à la feuille de papier que Piotr avait récupérée durant sa fuite. De quoi pouvait-il s’agir ? D’une liste de tests ? Ou peut-être d’une liste de noms de mutants enfermés là-bas ? Il haussa les épaules en aspirant une bouffée de cigarette. Il le saurait bien assez tôt, de toute façon, si Piotr acceptait de la lui montrer, bien sûr. Jared éteignit sa cigarette sous son soulier et se leva d’un mouvement lent. Tranquillement, il s’approcha de Piotr et s’agenouilla près de lui. Lentement, pour ne pas l’effrayer davantage ou le faire sursauter, il posa sa main droite sur l’épaule du jeune homme. Il ne craignait pas d’être blessé, si jamais le garçon l’attaquait encore, car son ‘’Armure Souple’’ l’entourait toujours.
- Tu n’as pas à vivre seul, Piotr. Certes, tu es troublé par ce que tu as vécu, mais ce n’est pas une raison pour t’isoler, ni pour t’apitoyer sur ton sort. Mes amis pourraient t’aider à t’en sortir, surtout si tu veux bien sortir de ta carapace et t’ouvrir au monde… Tu verrais qu'en réalité beaucoup de gens sont la pour toi. Tu ne l'as juste pas remarqué jusqu'a présent...
Bon, ça aussi, c’était un peu rude, mais Jared était ainsi fait. Pas de demi-mesures avec lui. Il allait directement au cœur du problème et rentrait dedans. Et tant pis pour les ravages qu’il pouvait bien laisser derrière lui. Il ajouta une dernière chose après s’être assis en indien en face de Piotr :
- Maintenant, raconte-moi ce que tu as sur le cœur, petit. Tu dois avoir envie de parler. Je t’écoute.
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Oh l’esprit de jeune homme n’avait jamais été aussi perturbé, il ne savait même plus comment est-ce qu’il arrivait encore à penser convenablement sans se tromper dans son prénom. Depuis toutes ces années il pensait être seul, seul physiquement et dans son esprit, mais en réalité, il devait à moitié devenir fou car il entendait des dizaines de petites voix qui s’adressaient directement à lui dans son esprit. Qu’est-ce que c’était ? Les bribes de son passé tout simplement ? Le fait qu’il ne puisse plus penser par lui-même ou peut-être tout bêtement l’enfant qu’il avait refoulé en grandissant trop vite en raison des traitements qu’on lui avait infligés lorsqu’il était enfant ? Peut-être, il ne pouvait plus savoir, plus comprendre, c’était trop dur, trop fatigant, c’était comme s’il était en face d’une épreuve trop grande pour lui, maintenant après toutes ses pensées tortueuses, il avait du mal à ne pas sentir une douleur de plus en plus gênante venir lui vriller les tempes, décidément, il n’était pas gâté aujourd’hui ! Ce qu’il regretta sur le moment d’avoir mis les pieds dehors et surtout d’avoir seulement imaginé une seule seconde qu’il pourrait échanger quelque chose de cohérent et de normal avec cet homme, il aurait du faire demi-tour en voyant qu'il s'en était prit à un homme au lieu de chercher à jouer les héros en intervenant ! Mais bon, avec des pensées comme ça il n’irait pas loin, c’était fait alors inutile d’y revenir trop de fois, c’était la vie et il n’y avait rien d’autre à faire ! Le blond soupira légèrement, il était si fatigué, à ce moment il se rendit compte qu’il n’était vraiment pas en forme physique comme il le pensait, à moins que ce ne soit simplement le fait qu’il soit si épuisé mentalement, que ça avait un impact aussi puissant sur son corps ? Peut-être bien, de toute manière il était trop faible mentalement pour réussir à tenir tête à cet homme. Piotr sentait trop la sûreté avec laquelle le mutant parlait, c’était plus que visible que Jared ne lâcherait pas le morceau, il avait certainement dû flairer que le blond était en position de faiblesse et avait décidé d’en profiter comme les vautours qui attendaient patiemment que les animaux blessés ne puissent plus se défendre. La comparaison n’était pas flatteuse pour le mutant c’était sûr, mais qu’est-ce qu’il voulait penser d’autre pour expliquer la situation ? Ne pas penser du tout peut-être tout simplement ?
Puis Jared reprit la parole, demandant s’il ne se souvenait de rien d’autre, même s’il comprenait que c’était désagréable pour lui, le sujet était important. Piotr n’avait pas besoin d’entendre le mutant dire ça, il le savait bien ! Il n’était pas aussi stupide qu’il en avait l’air, mais comment est-ce qu’il pouvait espérer pouvoir aider cet homme alors qu’il avait une peur maladive de pouvoir un jour remettre les pieds dans le désert à proximité de la base ? Il n’était pas comme Jared, il était peureux, ses peurs d’enfants qui n’avaient jamais été oubliées en raison de son manque d’entourage familiale se montraient décuplées sur des sujets qu’un adulte aurait balayé de la main. Mais là, c’était encore une fois différent, personne ne pourrait comprendre sa vie avant de sortir, même les enfants qui devaient autant avoir de craintes que lui ne sauraient jamais qu’on pouvait préférer mourir plutôt que de faire quelque chose, et Jared ne comprendrait jamais. Puis ce dernier parla de l’oasis, demandant lequel c’était. Comment Piotr pouvait le savoir ? Il savait juste que c’était une belle oasis mais qu’elle était desséchée lorsqu’il y était arrivé, c’était la première fois depuis 14 ans qu’il voyait des arbres et qu’il pouvait imaginer une vie autre que celle enfermée dans cette chambre. Pour le blond, ça avait été la chose la plus belle qu’il ait vu de sa vie, si on lui demandait de la décrire il le ferait comme un enfant qui voyait la mer pour la première fois, mais Jared ne se satisferait pas de cette réponse, Piotr n’avait aucun doute là-dessus. Puis il parla de la base, demandant comment elle était, comment on y entrait, les panneaux, à quoi ils ressemblent ou ils se trouvaient, trop de questions pour l’esprit flou et perturbé du blond, trop précises ! Le Russe gémit légèrement en entendant la dernière question, quels chiffres est-ce qu’il parlait ? Encore une fois il ne voyait pas comment expliquer clairement au mutant ce que ça signifiait. Comment dire que vous comptiez la vitesse de fonte d’un glaçon comme unité de temps pour savoir depuis combien de temps vous marchiez ? Et pourquoi avait-il eut l’idée de compter, comme s’il savait qu’il devrait y retourner un jour ! Stupidité ! La tête toujours baissée, Piotr cessa de gémir pour inspirer longuement en essayant de répondre, mais c’était encore quelque chose de très perturbé qui sortait de sa bouche, et l’homme risquait fortement de le prendre définitivement pour un dingue, seulement il n’avait pas vécu la même chose que le blondinet, heureusement pour lui d’ailleurs !
« Oh ! Si, je me souviens mais… Ca fait si longtemps ! Je n’ai pas regardé trop lorsque… Lorsque je suis partis… Je ne pensais pas revenir un jour. Oh…. Je sais juste lorsque… Lorsqu’on m’y a amené ! C’est il y à tellement longtemps ! J’étais trop petit pour comprendre ! La base… Elle est grande ! Très grande ! Mais je n’ai vu… Que les miroirs, la pièce… Petite, si chaude, elle faisait aussi mal que les tests… Elle était mauvaise… Il y avait une trappe pleine de sable… Il fallait la soulever pour entrer… Puis descendre, bas, très bas ! Je croyais qu’on descendait en enfer… Mais c’était ça en fait, je crois… Sauf que ce n’était pas le diable, mais des humains. Je n’avais pas le droit de regarder… Je crois que c’était des marches… Du béton, le bruit de pas des hommes dessus. Oui, du béton… Je déteste l’odeur du tabac de la pipe… Oui… L’oasis ! Elle était belle, si belle ! Les arbres, je n’en avais jamais vu comme ça… Mais elle était sèche. Petite, mais moi je la trouvais magnifique. Elle sentait bon, la liberté, oui je crois que c’est cette odeur. Les panneaux…. Ils étaient cachés aussi, mais on les voyait en approchant assez… Il y avait juste des écritures dessus, mais je ne sais pas les lire… Ils étaient petits, en bois…. La couleur du sable ! Et les chiffres… C’était les glaçons… Deux avaient le temps de fondre jusqu’au piquer, trois à l’oasis… Ils m’ont sauvé, je serais mort sinon… »
Des phrases sans queue ni tête pour Jared certainement, il fallait sélectionner ce qu’on y entendait car le blond répondait exactement aux questions qui lui avaient été posées, trop faible pour protester encore etc cherchant à finir ça le plus vite possible pour éviter de nouveau. Il avait été petit en y allant oui ! A peine 5 ans et certainement pas de quoi comprendre ce qui se passait, juste que sa maman était morte et qu’il ne la verrait plus, une tristesse très vite oubliée par les douleurs éprouvées lors des tests. Les miroirs, la pièce, tout ce qu’il avait connu pendant 14 ans, la pièce que les chercheurs chauffaient pour tester jusqu’ou le pouvoir du blond résisterait, les tests mais d’une autre manière, plus durs. Puis il expliquait la trappe, Jared devait comprendre qu’elle était dissimulée sous le sable, il devait y avoir un moyen de savoir ou elle était, mais il ne se souvenait plus, il devrait voir pour que ça lui revienne, et c’était hélas, la seule solution visible. Piotr avait vécu l’enfer là-bas, et pour lui le diable avait la forme d’un cherche en blouse blanche qui sentait l’odeur du tabac de pipe, une odeur qui rendait malade le blond rien qu’à la sentir, provoquant des crises d’angoisse, tout comme le bruit de chaussures avec un talon sur le béton, une peur irraisonnée mais liée à la douleur physique insupportable qu’engendraient les tests. Puis il parla de l’oasis, qui en effet était belle mais très petite pour perdre toute son eau dans le désert, il serait difficile de la trouver, mais elle était la seule dans toute la zone. Puis il dévia sur les panneaux qui en effet avaient été taillés de sorte à ce qu’on ne les voit que lorsqu’on approchait assez, à environ une dizaine de mètres, et des indications très précieuses étaient notées à qui savait les décrypter, seulement Piotr ne savait pas lire, et ne pouvait pas aider Jared sur ce point. Pour conclure, il parla enfin des chiffres, des glaçons, mais le mutant ne devait rien comprendre, et après avoir ôté des mains de ses oreilles, Piotr tendit la main vers le sol devant lui, et l’enleva après quelques secondes, laissant simplement un petit glaçon sur le sol brûlant, qui commençait déjà à fondre. Sans eux pour s’hydrater, il serait mort, ce n’était même pas un doute pour lui, c’était certain.
Puis soudain, perdu dans ses pensées, Piotr manqua de sursauter en entendant quelque chose à coté de lui, mais la main de l’homme se posa sur la veste du blond qui ne tourna même pas la tête dans sa direction. Il était trop fatigué pour réagir, dans un autre moment il aurait purement et simplement sauté de coté pour éviter de se faire toucher, comme un animal sauvage qu’on approchait trop, mais là, c’était comme un animal sauvage en cage. La simple pensée de sa chambre à la base avait fait son rôle et détruit le moral du blond pendant quelques instants. Finalement Jared reprit la parole, Piotr sentait qu’il dégageait une odeur de tabac froid, mais ce n’était pas l’odeur de la pipe et il ne prit donc pas peur, se contentant de l’écouter sans le regarder. Le mutant lui disait qu’il n’avait pas à vivre seul, que même s’il avait été troublé par sa vie passée il ne devait pas s’apitoyer sur son sort. Ses amis pourraient l’aider ? Non, il ne croyait pas ça, il ne voulait pas croire, en cherchant à sortir de sa carapace comme disait Jared, il n’offrirait qu’une zone de plus à blesser, rien de plus ! Piotr ne croyait pas en l’amitié, ou alors une amitié qui n’était pas avec lui… Jared continua en lui disant que beaucoup de gens étaient là pour lui et qu’il devait simplement le remarquer à présent. Piotr secoua la tête en essayant de garder son calme mais il n’y arrivait pas, c’était tellement faux ! Et pourtant il voulait y croire, mais ce n’était pas ce qu’on lui avait dit pendant des années, et ce n’était pas en quelques mots que ça allait partir, il y avait des blessures qui ne guérissaient jamais. Le blond repensa à la marque qu’il portait sur son corps, comme pour lui rappeler en permanence qu’il n’était rien de plus que du bétail, et il gémit à nouveau doucement, comme un enfant paniqué, puis il répliqua d’une voix étrangement surprise mais pourtant conditionnée pendant des années à dire ce qu’il était en train de prononcer.
« Non, non, vous mentez, vous me dites ça parce que vous pensez que c’est vrai, mais vous ne savez pas…. ils m’ont dis que je n’avais pas le droit, je ne peux pas avoir d’amis. Je ne sers pas à ça, j’ai une autre utilité. Je ne suis qu’un cobaye vous ne comprenez pas ! Vous, vous êtes normal, vous avez le droit d’avoir des gens qui s’intéressent à vous ! Ils m’ont dis que ce serait uniquement pour ce que je sais qu’on me parlerait et que je leur appartenait, que j’étais marqué et que je n’avais pas le droit de devenir ami avec quelqu’un ! C’était réservé aux gens normaux, comme la famille. »
En fait il essayait plus de se rassurer en répétant des choses qu’il connaissait par cœur, des paroles blessantes qu’on lui avait répétées durant 14 ans, mais qui représentaient son passé et ce qu’il savait. En s’aventurant sur un nouveau terrain, à savoir celui des amis et de l’intérêt qu’on pouvait avoir pour lui, il avait trop peur de se faire de nouveau blesser. En réalité il ne vivait que dans la peur, peur de retourner là-bas, de souffrir à nouveau, de repenser à son passé, lâche ! Lâche, voilà ce qu’il était mais il ne pouvait pas changer, il ne voulait pas ! Il n’avait plus souffert avant ce jour depuis sa sortie, et maintenant il doutait, pourquoi ? Puis il entendit Jared bouger, un moment il pensa que l’homme avait ce qu’il voulait et qu’il s’en irait avec ses informations, mais non, il s’assit en face du blond avant de prononcer une phrase simple mais qui fit manquer un battement au cœur du jeune mutant. Oh ! S’il savait, il n’aurait jamais assez d’une vie pour savoir tout dire, mais il n’osait pas y repenser, seulement l’idée de pouvoir raconter ce qu’on lui avait fait l’effrayait, il devrait se rendre compte que c’était vrai tout simplement et il essayait encore de se bercer d’illusions. Mais il n’eut pas le courage de repousser cette main tendue, cette première main tendue, et il releva la tête, cessant de gémir, plongeant son regard vairon dans les yeux de l’homme, quêtant une expression moqueuse ou curieuse, mais ne vit rien de cela. Après un léger moment, il baissait les yeux pour regarder le sol, puis secoua doucement la tête en fermant les yeux comme pour échapper au regard de Jared. Mais ses pensées horribles et effrayantes s’assaillaient encore plus et il ouvrit rapidement les paupières en fixant toujours le sol devant lui. C’était comme s’il n’osait pas voir l’homme devant lui, comme s’il ne pourrait rien cacher dans son regard vairon, et c’était d’ailleurs le cas tout simplement. Après un petit moment de silence, il inspira légèrement avant de réponse d’une voix très basse, presque enfantine, Jared ne devait plus rien comprendre aux changements permanent de voix du blond, mais c’était tout ce qu’il avait en tête qui parlait, pas seulement lui, des pensées présentes, passées, et peut-être futures ?
« Je ne sais pas ce que c’est que d’avoir quelqu’un qu’on peut considérer comme un ami… Je ne pourrais pas le savoir, ils m’ont trop dit que je ne devais jamais parler de ça. Les gens me repousseraient s’ils savaient, c’est ce que j’ai entendu pendant 14 ans… Je ne peux pas oublier, il y a des choses qui ne guérissent jamais. Je suis marqué comme du bétail, je ne pourrais jamais oublier à cause de ça. Je suis peureux, je ne peux pas vous demander de comprendre, mais je veux que ce soit simplement un rêve, ne pas savoir que c’est vrai. Ce n’est pas des choses qu’un humain ou un mutant doit entendre. Ca change trop les gens, même d’entendre ce qu’on fait aux gens là-bas. Vous ne devez pas savoir, pour vous, vous ferez des cauchemars qui ne cesseront jamais… »
Un gémissement fut tout ce que Jared reçu comme réponse de la part de Piotr après sa dernière question. Durant un moment, le jeune mutant blond sembla complètement perdu – pouvait-il l’être encore plus ? – et la tête toujours baissée, il cessa enfin de gémir et prit une grande inspiration. Jared comprenait que ses questions bouleversaient le jeune homme, mais à chaque seconde qui passait, il se rendait compte qu’il n’avait pas la moindre idée à quel point ; le passé du garçon semblait l’avoir complètement changé et même s’il s’était échappé, l’endoctrinement de l’Opération Apocalypto était puissamment ancré dans son esprit. Jared doutait même qu’il puisse jamais s’en défaire. Piotr parla enfin, confusément. Il lui expliqua que ça faisait longtemps qu’il n’y avait pas repensé, mais quoi de plus normal ? On ne repense pas à des choses qui vous ont marquées et vous font mal d’une façon indescriptible, à moins de vouloir revivre le cauchemar constamment. Et ça, ce n’était pas le style du blondinet. Il semblait préférer vivre dans la paix, comme si tous cela ne lui était pas arrivé. Ne pas penser, ne pas y réfléchir… Mais ça lui était arrivé et il devrait y faire face un jour, même s’il n’aimait pas ça. Piotr mentionna qu’il ne pensait pas retourner à la base de l’Opération un jour, disant que ça faisait longtemps, qu’il était trop petit pour comprendre… Selon lui, la base était grande, et Jared pensait comme lui ; tant de mutants étaient enfermés là-bas et les salles de recherches devaient être nombreuses… sans compter que très probablement, les cherchers et militaires devaient être présents en grand nombre et peut-être même vivaient-ils là-bas en permanence ? C’était évident que la base devait être énorme, véritable ville sous-terraine dans le désert. À quel point ?
Piotr parlait toujours, lui disait qu’il y avait des miroirs, une pièce petite et chaude, qui lui faisait aussi mal que les tests. Une pièce chaude avec des miroirs ? Probablement l’endroit où Piotr avait été enfermé durant tout le temps que dura son emprisonnement. Mais pourquoi des miroirs ? Soudain, il pensa à tout ces films policiers et aux salles de questionnement où on voyait un miroir sans teint. Derrière se tenaient des observateurs qui voyaient ce qui se passait dans la salle d’interrogatoire. Se pouvait-il que les miroirs de Piotr soient la même chose ? Très probable, oui. Comme ça, les chercheurs pouvaient observer à loisir le mutant, sans que lui-même ne s’en doute. Et la pièce chaude était probablement chauffée exprès pour le mutant et son pouvoir. Piotr pouvait créer de la glace, donc c’était logique. La chaleur annulait très certainement son pouvoir, la glace fondant sous l’effet de la chaleur. Ainsi, le mutant se retrouvait vulnérable, coupé de la seule chose qui lui permettait de se défendre. Jared pensa l’espace d’un instant à ce qui l’empêcherait de se servir de son don, lui, mais il ne vit pas sur le moment. Lui briser tous les doigts marcherait, probablement. Ou lui couper les mains. C’était avec ces dernières qu’il parvenait à créer ses champs de force… mais ce serait stupide ; les chercheurs ne pourraient plus voir l’effet de son don. Il cessa d’y penser, retournant se concentrer sur les paroles de Piotr. Une trappe pleine de sable qu’il fallait soulever pour entrer. L’entrée de la base, donc, camouflée sous le sable. Hum… ça compliquerait les recherches ça. Du sable… il n’y avait que ça dans le désert. Comment la trouver ? Piotr continuait à parler, rapidement. La descente, vers le bas. Des escaliers, donc, en béton. Non, Piotr, ce n’était pas là l’œuvre du démon, mais bien celle des humains. Comme nous, mais sans le petit gène qui nous différencie tellement. Jaloux de ce que nous sommes capables de faire, ils veulent simplement nous l’enlever. Jalousie et lâcheté.
Piotr changea de sujet et mentionna l’oasis, celle qu’il avait croisée dans sa fuite éperdue loin de sa prison. Elle était sèche quand il y était arrivé, mais Jared comprenait que c’était la première fois depuis des années que le jeune homme avait vus des arbres et que ce spectacle, cette apparition, l’avait captivé. Normal. Elle sentait bon la liberté. Les paroles du jeune homme étaient justes et Jared comprenait ce qu’il voulait dire, même si lui avait toujours été libre. Piotr changea de sujet à nouveau, revenant aux panneaux. Cachés aussi mais on pouvait les voir en approchant. De petits panneaux en bois, couleur sable… Faits pour passer inaperçu certainement, sauf si on savait où et quoi chercher. Les glaçons ? Ah, Jared comprenait maintenant ce que Piotr avait voulu dire. Sauf qu’une telle information ne lui était pas d’une grande utilité. Lui ne pouvait pas créer des glaçons à volonté. Seul Piotr serait à même de l’aider, mais il savait que jamais le garçon terrorisé ne voudrait retourner sur les lieux mêmes où s’était déroulé son calvaire. Donc, les paroles du jeune homme lui donnaient quelques informations, mais rien de véritablement utile. Rien dont il pourrait vraiment se servir dans le futur. Piotr mit sa main au sol en parlant des chiffres, des glaçons et créa un petit glaçon pour expliquer ses paroles. Le glaçon commençait déjà à fondre sur le sol...
Piotr sursauta lorsque Jared posa sa main sur son épaule mais ne le regarda même pas. Le jeune homme blond écouta sans bouger les paroles de Jared et sa réplique vint après un petit gémissement, étrangement conditionnée, comme s’il lisait un livre ou comme si c’était quelque chose qui avait été entrée de force dans sa mémoire. Ce qui était très certainement le cas…
« NON, NON, VOUS MENTEZ, VOUS ME DITES ÇA PARCE QUE VOUS PENSEZ QUE C’EST VRAI, MAIS VOUS NE SAVEZ PAS…. ILS M’ONT DIS QUE JE N’AVAIS PAS LE DROIT, JE NE PEUX PAS AVOIR D’AMIS. JE NE SERS PAS À ÇA, J’AI UNE AUTRE UTILITÉ. JE NE SUIS QU’UN COBAYE VOUS NE COMPRENEZ PAS ! VOUS, VOUS ÊTES NORMAL, VOUS AVEZ LE DROIT D’AVOIR DES GENS QUI S’INTÉRESSENT À VOUS ! ILS M’ONT DIS QUE CE SERAIT UNIQUEMENT POUR CE QUE JE SAIS QU’ON ME PARLERAIT ET QUE JE LEUR APPARTENAIT, QUE J’ÉTAIS MARQUÉ ET QUE JE N’AVAIS PAS LE DROIT DE DEVENIR AMI AVEC QUELQU’UN ! C’ÉTAIT RÉSERVÉ AUX GENS NORMAUX, COMME LA FAMILLE. »
Des paroles connues par cœur, résultat d’un conditionnement par l’Opération Apocalypto. Paroles fausses à coup sûr, mais que les prisonniers de la base entendaient chaque jour, chaque heure peut-être, profondément ancrées en eux après tant de temps emprisonnés. Un endoctrinement fait justement pour que les mutants, si jamais l’un d’eux s’échappait comme Piotr l’avait fait, ne soient jamais capables de faire confiance aux autres, et encore moins à leurs semblables. Un résultat qui donnait exactement ce que Jared voyait devant lui : un jeune homme blessé par la vie, incapable de faire confiance, réfutant tout ce qu’on pouvait lui dire, refusant toute aide, tout contact, certain qu’il ne pourra avoir d’amis, qu’il ne fera que les mettre en danger… Piotr tout craché, quoi. Jared secoua doucement la tête, mais sa main resta fermement mais gentiment sur l’épaule du garçon. Ce dernier ne le repoussait toujours pas, sans doute plus par apathie et découragement qu’autre chose. Jared savait aussi que le jeune homme craignait d’être blessé par ceux qui pourraient devenir ses amis. Peur. Oui, c’était la peur qui menait sa vie, qui l’empêchait d’oublier et de se faire une nouvelle vie, de nouveaux amis. Jared s’éloigna un peu et s’assit en face du blond. Ce dernier releva enfin la tête en cessant de gémir et ses yeux vairons plongèrent dans les yeux verts clairs de Jared. Il devait certainement y chercher une trace de pitié, de moquerie ou de quelque chose du genre, mais les yeux de Jared n’exprimaient rien de cela. Simplement une profonde empathie et un désir d’aider son jeune congénère mutant. Piotr baissa de nouveau son regard aux yeux inhabituels et sembla se replonger dans ses pensées torturées, véritables cauchemars ambulants. Un moment de silence s’écoula avant que Piotr ne parle à nouveau, de sa voix enfantine :
« JE NE SAIS PAS CE QUE C’EST QUE D’AVOIR QUELQU’UN QU’ON PEUT CONSIDÉRER COMME UN AMI… JE NE POURRAIS PAS LE SAVOIR, ILS M’ONT TROP DIT QUE JE NE DEVAIS JAMAIS PARLER DE ÇA. LES GENS ME REPOUSSERAIENT S’ILS SAVAIENT, C’EST CE QUE J’AI ENTENDU PENDANT 14 ANS… JE NE PEUX PAS OUBLIER, IL Y A DES CHOSES QUI NE GUÉRISSENT JAMAIS. JE SUIS MARQUÉ COMME DU BÉTAIL, JE NE POURRAIS JAMAIS OUBLIER À CAUSE DE ÇA. JE SUIS PEUREUX, JE NE PEUX PAS VOUS DEMANDER DE COMPRENDRE, MAIS JE VEUX QUE CE SOIT SIMPLEMENT UN RÊVE, NE PAS SAVOIR QUE C’EST VRAI. CE N’EST PAS DES CHOSES QU’UN HUMAIN OU UN MUTANT DOIT ENTENDRE. CA CHANGE TROP LES GENS, MÊME D’ENTENDRE CE QU’ON FAIT AUX GENS LÀ-BAS. VOUS NE DEVEZ PAS SAVOIR, POUR VOUS, VOUS FEREZ DES CAUCHEMARS QUI NE CESSERONT JAMAIS… »
Jared écouta une nouvelle fois Piotr parler, se dénigrer comme s’il était la pire chose qui existe sur terre. Ces enfoirés de l’Opération Apocalypto avaient bien faits leur travail, oui. Ils avaient complètement détruits ce jeune garçon sans aucun remord, simplement parce qu’il était un peu différends d’eux. Jared comprenait depuis longtemps pourquoi Chow méprisait et haïssait si profondément les humains. Cette race qui osait se qualifier de supérieure, qui se croyait au sommet de l’échelle planétaire, ne savait que faire souffrir et détruire ce qui était différend. Il repensa aux guerres mondiales, aux conflits qui déchiraient chaque jours les nations, aux maladies créées par les humains, aux armes de destruction, parfois massives, telles la bombe nucléaire, aux meurtres qui avaient lieux en ce moment même, partout dans le monde, aux gens qui mourraient et à ceux qui naissaient… Oui, vraiment, l’humanité n’était au final qu’un beau gâchi. Une véritable moquerie à la vie. Il était plus que temps que quelqu’un se lève et ne prenne les rènes du pouvoir. Chow Watanabe était cet homme, Jared en était plus que sûr en ce moment. Il s’alluma une autre cigarette, qu’il fuma en quelques longues bouffées, puis il avança une main vers le blondinet et le força à relever la tête et à plonger son regard dans le sien. Puis il parla, sa voix profonde et puissante s’éleva :
- Ne dis jamais que tu ne peux pas avoir d’ami, Piotr. Ce qu’ils t’ont dit n’est que mensonges et tromperies. Avec ce qu’il t’ont fait subir – les tests, l’emprisonnement, les mensonges, tout ça – tu devrais t’en être rendu compte après tout ce temps. Ce qu’ils t’ont dit pendant 14 ans, tout ce qu’ils t’ont répétés – le fait que tu ne puisse avoir d’amis, que les gens te repousseraient, qu’ils t’éviteraient… - ce n’est pas vrai, Piotr. Cesse de croire à ces balivernes, petit. Ils t’ont marqués comme une bête parce qu’ils te craignent, Piotr. Ils ont peur de toi. De nous, les mutants. Et tu sais pourquoi ? Parce que ces humains, ces chercheurs de l’Opération, craignent que notre race ne soit le prochain sommet de l’échelle de l’évolution, le prochain stade amené à règner sur terre. Tu dis être peureux et que ce que tu sais ne doit pas être connu, que ça changerait quiconque l’entendrait et peut-être est-ce la vérité. Tu as ton histoire, tes secrets, ton passé… et je te les laisse. Tu ne veux pas en parler, soit. Je ne t’y forcerais plus. Mais par contre, je vais te démontrer qu’ils t’ont mentis.
Le regard du jeune homme était perdu dans le vague, comme s’il n’entendait pas ce qu’il lui disait. D’ailleurs, Jared ne savait pas si Piotr avait compris la moitié de ce qu’il venait de lui dire. Peut-être que oui. Peut-être que non. Dans tous les cas, il ne laisserait pas ce jeune homme dans cet été. Il le sortirait de sa torpeur, de ses fausse idées concernant le fait d’avoir des amis. Ou du moins, il essaierait. Si ça marchait, tant mieux. Dans le cas contraire… il ne savait pas. S’il connaissait un mutant capable d’effacer la mémoire, il effacerait les souvenirs du garçon, mais ce n’était pas le cas. Dommage d’ailleurs… Il ouvrit la bouche :
- Je ne mens pas, Piotr, même si tu penses le contraire. Crois-moi, tu peux avoir des amis. Je te le répète : ce qu’ils t’ont dit n’est pas la vérité. Tu n’es pas un objet, petit, mais un être vivant. Comprend bien : tu n’es pas un cobaye ici. Là-bas, tu l’étais, mais cette période de ta vie, aussi difficile fut t’elle, est terminée, et c’est une nouvelle étape qui commence. Une étape où tu peux être heureux.
Il se tut un moment, laissant le temps à ses paroles de pénétrer l’esprit du jeune homme, puis il parla de nouveau :
- Tu dis que je suis normal, Piotr. Je suis exactement comme toi, excepté que je n’ai pas été emprisonné par l’Opération, un mutant avec un pouvoir surhumain, tout simplement. Pourquoi dis-tu que j’ai le droit d’avoir des amis, des gens qui s’intéressent à moi, et pas toi ? Parce que des gens qui t’ont faits du mal, qui t’ont emprisonnés te l’ont dit ? Stupidités, oui ! Penses-y un peu, Piotr. C’est complètement illogique et insensé. Moi-même, j'ai tué de nombreuses personnes sans aucune pitié, fait des actes qui te donneraient des cauchemars, et pourtant j'ai des amis. Des amis fidèles, qui jamais ne me trahiraient. J'ai même une amante, Piotr, si tu sais ce que ce mot veux dire. Tu peux en avoir... D'un autre côté, moi, je ne le te cacherais pas, je m’intéresse à ce que tu sais. Sais-tu pourquoi ils t'ont dit de ne jamais parler de ce que tu as vécu là-bas ? Non, n'est-ce pas ? Moi, je le sais. C’est évident pour moi, car mon but premier est l’anéantissement de l’Opération Apocalypto pour que cesse les tests sur mes semblables. Je ne veux plus que de jeunes mutants soient torturés, testés et manipulés parce que les humains sont jaloux et nous craignent pour nos pouvoirs. C'est la raison pour laquelle ils t'ont endoctrinés pour ne pas que tu révèles leurs secrets à quelqu'un comme moi, dont le but est de les éliminer. Ils ont peur, tout simplement. Ils ne veulent pas que ceux comme moi les trouvent. Ils ne veutlent pas que tout cela cesse et que les paix règne. Moi, c'est tout ce que je désire. La paix. Rien de plus... Pour ce qui est d'amitié... Mes amis, ceux que je veux te présenter, s’intéresseront à toi pour qui tu es vraiment. Ils voudront connaître le Piotr actuel. Pas celui qui fut emprisonné il y a longtemps. L’amour et l’amitié ne sont pas réservés qu’aux gens normaux, mon garçon. Nous y avons droit. Tu y as droit. Et je suis prêt à t’y aider. Sincèrement. Mais toi seul peut décider de ton destin à venir : rester prisonnier de l’Opération et des démons qui te hantent ou avancer courageusement vers un avenir plus radieux, aidé par des amis… Le choix te revient, Piotr.
Jared était sincère et ses paroles véridiques. Ce qu’il disait venait du fond du cœur et il espérait que ses mots, ses paroles, atteindraient Piotr et que le jeune homme comprendrait qu’il pouvait avoir un futur agréable, entouré d’amis. Qu’il pourrait peut-être même avoir une famille un jour. Mais Piotr avait été grandement affecté par sa captivité et Jared ne savait pas s’il s’en remettrait un jour. Peut-être même était-il déjà trop tard pour le jeune blondinet… Mais Jared espérait bien que non. Quelqu’un ayant subi d’aussi atroces et horribles épreuves méritait un second départ. Une seconde chance pour se rattraper, pour se forger de nouveaux souvenirs. Pour avoir une famille, des amis sincères et prêts à tout pour soi. Jared s’alluma une nouvelle cigarette, observant toujours le jeune homme blond. Il semblait complètement perdu dans ses pensées et avait à nouveau baissé la tête. Ses démons personnels étaient puissants et anciens – 14 ans d’endoctrinement et d’emprisonnement n’étaient pas choses faciles à oublier – et Jared ne savait pas si Piotr l’avait entendu. À ce stade, il ne pouvait qu’espérer. Et attendre que Piotr sorte de sa torpeur et accepte son aide…
◊ Liam Winchester ◊
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Tout était passé lentement, Piotr était toujours accroupit, ses mains sur sa casquette comme s’il pouvait se protéger des paroles du mutant en face de lui. Jared avait allumé une nouvelle cigarette, et le blond ferma les yeux, frissonnant un moment en entendant le bruit du feu qui crépitait, mauvais souvenirs, mais tout lui rappelait de mauvais souvenirs. Il était comme un enfant, ingénu et il découvrait le monde avec des yeux émerveillés, mais très rapidement, trop rapidement ses yeux avaient perdu leurs illusions. Un enfant commençait sa découverte sans préjugés, il ne savait pas que telle chose était mauvaise, le bruit d’une chose qui tombait sur le sol n’était lié à rien pour lui, tout était complètement neuf, rien de plus. Alors que dans le cas du blond, chaque mot, chaque odeur, chaque bruit était lié à un passé douloureux, trop douloureux pour être supportable. Le bruit du feu qui crépitait rappelait à certains le bruit agréable d’une soirée devant la cheminée, en famille, alors que lui c’était le bruit que faisaient les tests lorsqu’on le plaçait dans la chambre chaude, la pièce avec des murs d’un rouge agressifs autour de lui, et les flammes qui sortaient tour à tour des murs et du plafond dans une anarchie totale qui n’avait absolument rien de cohérent. C’était douloureux, trop douloureux, il n’avait jamais réussi à sortir indemne de cet exercice, et il avait longtemps souffert en silence des grosses brûlures qui recouvraient son corps, de rougeurs que ça laissait et que même sa glace ne pouvait apaiser. Tout était lié à de mauvaises pensées, tout comme le bruit d’une pendule, de son balancier qui mettait tellement mal à l’aise le blondinet, souvenir lié au temps qu’il devait passer dans la pièce qu’il nommait avec une tristesse enfantine, la pièce du noyer. Elle était très petite, à peine 1 mètre de long sur 1 mètre de large sur 2 mètres de haut, et après l’avoir placé dedans, ils s’amusaient à laisser entrer de l’eau dedans histoire de voir à quelle vitesse il arrivait à geler l’arrivée d’eau, et surtout voir s’il pouvait survivre à cette épreuve. Bien évidemment à son âge, à peine 6 ans, il ne savait pas nager et la pièce se remplissant d’eau l’avait à un tel point terrorisé qu’il ne pouvait plus figer l’eau qui continuait d’entrer et remplissait le petit local à une vitesse folle. Il avait été sous l’eau un long moment et avait bien cru y passer mais il s’était réveillé quelques temps après dans sa chambre, allongé sur l’espèce de matelas qui lui servait de lit, les chercheurs l’avait sortit de l’eau, mais il sentait que ce n’était pas terminé. Et il avait eut raison, cela avait recommencé pendant toutes les années passées là-bas, et au final Piotr était arrivé à geler l’eau avant qu’elle ne sorte des bouches d’évacuation. Les chercheurs avaient été très heureux de jour là, mais le blond n’en gardait qu’un sombre souvenir, celui d’une peur panique du bruit que faisait l’eau en sortant d’un évier ou d’une baignoire, même celui de la douche, il avait peur de l’eau tout simplement. Le jeune homme passerait pour un fou dans n’importe quelle maison, sursauter en entendant le bruit de l’évier en route, en sentant l’eau lui tomber dessus dans la douche, il avait toujours un mal fou à faire les moindres petites choses qui nécessitaient juste une normalité moyenne. Non, décidément, il n’était pas comme les enfants, il découvrait le monde en effet, mais avec un handicap si présent qu’il ne pourrait certainement jamais s’en remettre. Toutes les pensées étaient passées à la vitesse de l’éclair dans l’esprit du blond qui grimaça légèrement à ces souvenirs douloureux, puis il sursauta à nouveau en voyant quelque chose entrer dans son champ de vision, qui se trouvait tout simplement être la main de Jared qui le força à relever la tête. Il n’en avait pas envie, mais il soutint un moment le regard de l’homme qui reprenait la parole d’une voix totalement contraire à celle du blondinet.
Jared qui dit de ne jamais plus raconter qu’il ne pouvait pas avoir d’ami, que tout ce qui avait été dit n’était que mensonges et tromperies. Au fond de lui le blond le savait mais il ne voulait pas se rendre compte de ça, si ça signifiait que c’était vrai, il aurait réellement perdu 14 années de sa vie, enfermé là-bas, et 1 an passé dehors sans oser s’adresser aux autres. Pourtant il savait que Jared ne disait que la vérité, mais il n’arrivait pas à pouvoir l’admettre, c’était contraire à tout ce qu’il avait pensé, c’était comme s’il avait réellement été stupide de croire ce qui avait été dit. Mais comme un enfant qu’il avait été, on lui avait conté une leçon et lui l’avait apprise sur le bout des doigts, c’était tout ce qu’il connaissait, rien d’autre, tout ce qu’il avait à offrir, rien de plus…. Jared continuait sa litanie, et le blond ne voulait plus entendre cette vérité, elle était trop douloureuse à entendre, pourquoi est-ce qu’il le torturait comme ça maintenant qu’il avait eut ce qu’il voulait ? Fermant les yeux pour échapper au regard inquisiteur de l’homme comme un enfant se cachait sous la couette pour échapper au noir, il espéra ne plus entendre les paroles pleines de vérité du mutant, mais c’était en vain, elles arrivaient directement à son cerveau comme s’il n’était plus en mesure de penser par lui-même.« Pas vrai. »Le jeune homme répétait pour lui-même les paroles si rassurantes et à la fois si inquiétantes de l’homme comme s’il ne pouvait pas s’empêcher de vouloir les croire. Le mutant expliqua ensuite qu’il avait été marqué comme une bête car les humains le craignaient, qu’ils avaient peur des mutants car les chercheurs pensaient que la race mutante était en quelque sorte l’évolution de la race, le prochain stade, la prochaine étape. Mais pourquoi repousser l’évolution dans ce cas ? Jusqu’à présent elle avait toujours été bien accueillie, alors pourquoi cette fois-ci la repoussait-on ? « Pourquoi ? » Et pourquoi est-ce qu’il ne pouvait pas comprendre pourquoi certaines personnes étaient touchées et pas d’autres ? Puis Jared aborda le sujet de son histoire, son passé, ses secrets, et manifesta le désir de le les lui laisser s’il ne voulait pas parler, et cette déclaration détendit nettement le blond qui hocha légèrement la tête en ouvrant les yeux pour regarder son interlocuteur pendant un moment. Puis il ajouta une phrase étonnante qui déclencha un vague mouvement de peur dans le regard du blond, montrer quoi ? Comment prouver qu’ils avaient mentis ? La méfiance arriva soudain dans l’esprit du blond qui décrocha un regard d’animal méfiant à l’homme qui pourtant ne semblait pas du tout hostile, mais l’habitude reprenait le dessus à force. Finalement le blond détourna son attention essayant d’oublier tout ça, non il ne devait pas y croire, c’était trop dur, trop long, trop fou, ce n’était pas pour lui, il ne devait pas oublier, les rêves pouvaient être brisés, un homme sans rêve ne pouvait pas être brisé, il ne devait pas être brisé.
Jared reprit la parole en disant qu’il ne mentait pas, qu’il pouvait avoir des amis, et qu’encore une fois, il disait que les chercheurs avaient mentis. Ce n’était pas un objet ? Un être vivant ? Impossible, cela signifiait trop de choses pour lui, qu’on l’avait trompé toute sa vie, qu’il était stupide au point de croire qu’il était un objet uniquement fait pour ces personnes ? Jared ajouta quelque chose qui choqua le blondinet, il disait que c’était une autre période de sa vie, que désormais elle était terminée, qu’il avait le droit de commencer quelque chose de nouveau, une nouvelle vie… Heureuse ? Il ne pouvait pas y croire, c’était comme un rêve qui commençait enfin, ou plutôt un cauchemar qui prenait fin. Après une pause pendant laquelle le blond regardait toujours le sol devant lui d’un regard vide et sans émotion, il entendit le mutant reprendre la parole. Ce dernier disait qu’il était exactement comme son interlocuteur mis à part le fait qu’il n’avait pas été enfermé, et selon le Russe, cette différente était justement tout ce qui faisait la différence. Il souligna la pensée qui avait traversé l’esprit du jeune mutant quelques instants avant, le fait que Jared avait des amis qui s’intéressaient à lui et que lui n’y avait pas droit, cette injustice avait été douloureuse pour le blond pendant un moment mais après il avait oublié cette douleur inutile. Jared souligna le fait que Piotr ait été maltraité et ait souffert ne signifiait pas qu’il n’avait pas le droit d’être accompagné ou d’avoir des amis, et surtout que lui avait tué des personnes alors que ça ne signifiait pas qu’il était plus méritant que le blond pour avoir des amis. Des amis fidèles même, qui ne trahiraient jamais personne, qui ne le trahirait pas. Puis il souligna le fait qu’il avait une amante, et Piotr se figea, murmurant pour lui-même « Amante ? ! »Oui, il savait bien ce que ça voulait dire ! Et ce mot passa un voile devant les yeux du blond dont le visage se rembrunit, tout ce qui lui était arrivé était dû à une amante…. Aux amantes de son père, il avait trompé sa mère et s’il avait été là, leur famille n’aurait jamais été brisée comme ça ! Une onde de méfiance envers le mutant, Piotr hésita longtemps avant de baisser à nouveau son regard pour reprendre son attitude neutre, même s’il ne s’était pas réellement rendu compte de ce que signifiait ce mot pour Jared. Chez le blond il voyait ce mot comme une chose affreuse et malheureuse, mais rien de bon, alors que l’autre mutant devait voir ça comme un bienfait, une chose positive. Puis Jared enchaîna, expliquant qu’il ne cachait pas le fait qu’il s’intéressait à ce que lui savait, puis il ajouta l’idée que les humains l’avaient obligé à garder le secret, non parce qu’il allait être refusé et repoussé par les autres, mais parce qu’ils avaient juste peur qu’il avoue l’endroit ou elle était, et que par conséquent les membres hostiles à cette opération comme Jared ne puissent la détruire. Le blond avait du mal à y croire, ça signifiait tellement de choses, mais si c’était vrai, ça serait une horreur, il ne pourrait jamais se pardonner d’avoir ainsi gardé tout cela pour lui et surtout d’avoir permis à d’autres jeunes mutants d’être capturés. Ainsi ils ne voulaient pas que la paix commence enfin entre les deux groupes, les deux races ? C’était horrible, tellement douloureux, impossible, mais pourtant, ça reflétait la vérité.
Jared ajouta ensuite que ses amis pourraient s’intéresser à lui pour ce qu’il était, et Piotr essaya de garder son expression neutre avec difficulté, mais pourquoi est-ce qu’il pourrait intéresser quelqu’un ? Il n’avait rien à raconter, rien à écouter, il ne souriait jamais, il n’arrivait pas à faire rire les autres, tout ce qu’un ami devait normalement être capable de faire. Ils voudraient connaître le véritable Piotr ? Mais ce dernier n’était vraiment pas sûr de pouvoir leur offrir grand chose, il ne connaissait rien de ce qui faisait que les gens appréciaient les autres, il ne saurait pas comment faire pour se montrer aimable, il aurait trop peur de déprimer les autres et pourtant… Il avait tellement envie d’accepter. Il y avait le droit ? Si seulement ! Le silence se fit, il avait énormément de mal à pouvoir parler, à dire qu’il avait envie d’essayer, mais ces mots restaient bloqués dans sa bouche, et finalement, il se décida, levant les yeux avec hésitation, il finit par les poser dans le regard de l’homme, en répondant d’une voix à peine audible.
« J’en ai assez d’être seul… Mais je ne connais rien, je ne sais pas ce qu’il faut dire, je ne sais pas comment réagir, je n’ai jamais été avec d’autres personnes. Je ne saurais pas être un ami comme vous, j’aimerais pouvoir essayer de commencer une nouvelle vie, mais je ne veux pas faire peur à vos amis, je ne veux pas les rendre malheureux, et même si je fais tout pour essayer de ne pas le montrer, ça se voit obligatoirement. Ca ne serait pas une bonne idée. Et pourtant il faudra un jour… »
Il parlait de ça comme d’une inquiétude, comme d’une peur et au fond de lui c’était vraiment le cas, mais il n’osait pas dire oui, c’était trop nouveau, trop effrayant, ça repoussait tout ce qu’il connaissait jusque là, et il craignait simplement qu’en avançant comme ça au-dessus de quelque chose qu’il ne connaissait pas en lâchant ce qu’il connaissait, il finirait forcément par tomber dans le vide sans jamais pouvoir revenir là ou il était avant. Une blessure de plus lui serait fatale, il ne savait bien, il en était sûr. Le jeune homme inspira avec difficulté avant de diriger son regard sur le sol, puis de reprendre d’un ton nettement plus méfiant, l’épisode de l’amante encore marqué dans ses pensées.
« Il se pourra qu’un jour je vous donne d’autres informations, mais vous devrez attendre, et ne pas toujours demander. Certaines choses arrivent mieux sans être poussées. »
Piotr resta un long moment accroupit, ses mains sur sa casquette comme pour masquer ses paroles et les empêcher de pénétrer dans ses oreilles. Il ressemblait à un enfant terrorisé, craignant tout ce qui l’entourait, tout ce qu’il entendait, tout ce qu’il voyait. Et peut-être était-ce le cas, au fond ? Piotr avait vécu une jeunesse – quatorze années de sa vie ! – enfermé dans un cage de verre, observé comme un microbe. Il avait subi toutes sortes de tests souvent horribles, avait été littéralement élevé afin de croire qu’il n’était rien et qu’il ne pourrait jamais faire autre chose de sa vie. Mensonges que tout cela ! Jared le savait, lui, mais jamais il n’avait été enfermé et tortué ainsi. Car oui, ce que ceux de l’Opération avaient fait subir au jeune blondinet, ce qu’ils faisaient encore subir à nombre de ses frères de race mutants, n’était autre que de la torture. Aussi pire à ses yeux que les camps de concentration nazi, ou des milliers de juifs et d’autres gens avaient été gazés et assassinés au nom d’un petit brun rondouillard. Lui et Chow détestaient cela, pire que cela même, et ils voulaient que tout cela cesse au plus tôt. Et ce jeune homme, ce Piotr, détenait certains secrets qui permettraient de les aider dans leur quête, leur mission. Mais le jeune homme avait été gravement et irrémédiablement marqué. Il avait un passé extrèmement douloureux, à n’en pas douter, à la limite du supportable, sans doute. Piotr était terrassé par des souvenirs désagréables et douloureux. Oui, douloureux surtout, Jared en avait bien conscience. Trop conscience, même. Mais il devait savoir. Il fallait qu’il sache ! Et le plus vite possible… Car d’autres jeunes, comme Piotr, subissaient probablement en ce moment même, ce que lui avait subit auparavant. Et cela devait cesser au plus tôt !
Ses paroles étaient blessantes de vérité, Jared le savait, mais il ne pouvait pas faire autrement. Ou peut-être l’aurait-il pu ? Il était trop tard maintenant, de toute manière. Il haussa les épaules, ce qui fit craquer ses articulations. Ce qui était dit était dit, et il ne pouvait plus rien y changer. Aussi douloureuses ses paroles étaient-elles pour le jeune blondinet, Jared continua à parler, égrénant des mots qui firent grimacer le jeune homme. Douloureuse vérité que tout cela, n’est-ce pas, Piotr ? Comprendre et savoir que ce qu’on t’a répété des années durant n’était que mensonges… Le jeune homme ferma les yeux, cherchant ainsi à couper tout contact avec Jared et ses paroles blessantes, comme un gamin apeuré cherchant une échapatoire. Peine perdue.
« PAS VRAI, »murmura le jeune homme d’une voix brisée et faible. Jared continua néanmoins à parler, encore et toujours. Il n’en avait pas terminé, loin de là, malheureusement pour Piotr. Lorsqu’il expliqua que les humains avaient peur des mutants parce qu’ils étaient l’évolution, le futur de la Terre, Piotr demanda pourquoi d’une voix un peu plus forte. Jared comprit ce que demandait le jeune homme. Pourquoi repoussait-on l’évolution cette fois ? Par jalousie, en premier, Jared en était convaincu. Les mutants avaient reçus des dons surhumains, auxquels ils n’auraient jamais accès et cela seul avait déclenché la vague de violence anti-mutants. Cela, et bien d’autres choses encore, qui s’étaient ajoutées au fil du temps. Piotr sembla se calmer un peu lorsque Jared lui dit qu’il ne lui demanderait pas de dévoiler les secrets qu’il possédait, même s’il voyait toujours la méfiance et la peur dans le regard vairon du blondinet. Il avait un regard d’animal méfiant, apeuré. La vérité était trop dure pour le jeune évadé de l’Opération Apocalypto. Le comportement de Piotr se modifia encore aux paroles suivantes de Jared. Une lueur méfiante apparut un moment lorsque Jared parla de Sèverine, son amie et amante, bien que Jared ne comprit pas pourquoi Piotr semblait voir ce mot comme une mauvaise chose. Pour lui, Sèverine représentait tellement de choses ! L’amour tout d’abord, puis le respect, la confiance, l’intimité…. Et tant de chose encore ! S’il n’y avait la guerre, Jared aurait passé le reste de sa vie avec elle. Mais les atrocités que l’humanité faisait subir à ses frères et sœurs devait cesser auparavant !
Le visage de Piotr, qu’il tentait de son mieux de faire paraître neutre, se crispa un instant seulement d’espoir lorsque Jared ajouta que ses amis s’intéresseraient au jeune homme pour lui-même. Jared sentit que le blondinet avait envie d’accepter son offre, mais le silence se fit et il sut que l’endoctrinement prodigué par ces salopards de l’Opération Apocalypto était trop ancrée en Piotr pour qu’il se laisse aller à rêver. La terreur et la peur était encore trop présente en lui. L’incertitude aussi. Pourtant, Jared décelait chez Piotr comme une lueur d’espoir. Piotr sembla vouloir parler, mais les mots ne semblèrent pas vouloir sortir de sa bouche. Après un moment, il releva ses yeux et les posa dans ceux de Jared. Sa voix finit par jaillir, presque inaudible :
« J’EN AI ASSEZ D’ÊTRE SEUL… MAIS JE NE CONNAIS RIEN, JE NE SAIS PAS CE QU’IL FAUT DIRE, JE NE SAIS PAS COMMENT RÉAGIR, JE N’AI JAMAIS ÉTÉ AVEC D’AUTRES PERSONNES. JE NE SAURAIS PAS ÊTRE UN AMI COMME VOUS, J’AIMERAIS POUVOIR ESSAYER DE COMMENCER UNE NOUVELLE VIE, MAIS JE NE VEUX PAS FAIRE PEUR À VOS AMIS, JE NE VEUX PAS LES RENDRE MALHEUREUX, ET MÊME SI JE FAIS TOUT POUR ESSAYER DE NE PAS LE MONTRER, ÇA SE VOIT OBLIGATOIREMENT. CA NE SERAIT PAS UNE BONNE IDÉE. ET POURTANT IL FAUDRA UN JOUR… »
L’inquiétude, la peur, était présente dans ces mots, Jared le voyait bien. Il espérait, certes, mais il craignait d’être blessé de nouveau, après toutes ces années où il avait été torturé, et Jared comprenait. Mieux que Piotr n’aurait pu le croire. Il savait que Piotr craignait surtout de s’aventurer sur un terrain inconnu, de peur de chuter plus profondément encore dans le gouffre qu’il avait créé autour de lui. Un gouffre qui, malheureusement, l’isolait de tout ce qui pourrait être positif dans sa vie. Piotr inspira difficilement puis son regard vairon retourna au sol. Il parla quelques secondes ensuite, d’un ton plus méfiant :
« IL SE POURRA QU’UN JOUR JE VOUS DONNE D’AUTRES INFORMATIONS, MAIS VOUS DEVREZ ATTENDRE, ET NE PAS TOUJOURS DEMANDER. CERTAINES CHOSES ARRIVENT MIEUX SANS ÊTRE POUSSÉES. »
Certaines choses arrivent mieux sans être poussées… Vrai, peut-être. Vraiment ? Simplement, Jared n’avait pas des mois à attendre. Il ne pouvait se permettre d’attendre autant ! Il fallait agir le plus rapidement possible, au nom de tout ceux qui étaient morts et de tout ceux qui servaient actuellement de cobayes aux humains. Piotr avait eu la chance – ou la malchance ? – de s’évader du centre mais peu d’autres avaient réussis là où lui avait réussi. Et Jared ne connaissait personne d’autre capable de lui donner ces informations vitables dont il avait grand besoin. Mais il dut bien admettre qu’il avait beaucoup poussé le jeune homme par ces paroles et qu’il avait néanmoins reçu certaines informations utiles et précieuses. Il décida de suivre le conseil de Piotr et de laisser les choses aller. Le blond avait assez souffert pour aujourd’hui. Jared recula un peu, se laissant en fait simplement tomber sur le fesses vers l’arrière et il s’assit en indien, à un mètre environ du jeune homme, ses mains puissantes reposant tranquillement sur ses genoux.
- Bien, Piotr. Je te laisse tranquille, pour de bon cette fois. Plus de questions. Fini. J’attendrais que tu sois prêt à me parler plus amplement de tout cela. Par contre, rappelle-toi que je suis près à t'aider. Mes amis également. Je tiens vraiment à ce que tu les rencontres un jour. Surtout Rachel, qui a ton âge, je crois, à quelques années près. Elle t’aiderait, j’en suis certain, même si tu penses le contraire. Cependant, le fait que tu ais dit, et je te cite : ‘’et pourtant il faudra un jour…’’ me donne l’espoir que tu finiras peut-être par sortir de ta carapace, de cette coquille où l’endoctrinement de ceux de l’Opération t’a plongé. Tu peux avoir des amis et vivre une vie, disons plus normale que celle que tu vis actuellement, Piotr. C'est possible. Pense à cela, mon jeune ami.
Le mutant se tut, dévisageant presque avec gentilesse, avec compassion à tout le moins, le blondinet blessé dans son âme. Dire que si Chow ne l’avait pas croisé par pur hasard des années auparavant, il aurait pu subir le sort de ce gamin. Un léger frisson traversa le dos de Jared, qui secoua les épaules d’irritation. Au bout d’un moment, il parla à nouveau, de sa voix claire et profonde :
- J’entend les sirènes de la police qui approchent, Piotr. Il serait temps que nous bougions un peu.
Sans même attendre de réponse, il aida le jeune homme à se lever puis se dirigea vers la porte d’accès du toit. Heureusement, elle n’était pas fermée à clé et Jared l’ouvrit sans difficulté, tournant la poignée. Il tînt la porte ouverte d’un pied et se tourna vers Piotr, un sourire aux lèvres. La facilité avec laquelle il changeait de personnalité, pourrait-on dire, devait très certainement intriguer, peut-être même inquiéter, Piotr. Jared était comme ça : totalement imprévisible. Pour le commun des mortels, cette faculté qu’il avait était extrèmement destabilisante… Sa voix fusa de nouveau, enjouée :
- Alors, tu viens ? Je te rappelle que tu dois encore me montrer ce papier que tu as pris lors de ta fuite. Allons chez toi. Ensuite, je t’emmène manger, pour me faire pardonner mes paroles et mon comportement un peu abrupts. Qu’en dis-tu ?
Il n’était pas sûr que le jeune homme accepte de l’amener chez lui. Il se méfiait de lui – avec raison – il était dangereux après tout, mais il n’avait pas l’intention de faire du mal à Piotr. Il l’avait fortement secoué mentalement par contre…. Ça, c’était chose certaine…
◊ Liam Winchester ◊
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Le silence si agréable retomba juste après les paroles du blond, et pendant un moment Piotr espéra simplement voir le mutant s’en aller, visiblement content de ce qu’il viendrait d’apprendre, mais il entendit simplement un bruit qui indiqua que visiblement Jared venait de s’asseoir, preuve qu’il ne comptait pas encore s’en aller. Pour peu, le jeune homme se serait laissé aller à lui demander de lui ficher enfin la paix, mais il n’en avait pas trop la force, ou tout simplement pas l’envie aussi ? Possible, le jeune homme était lassé, et surtout fatigué, il ne se souvenait pas à quel point c’était épuisant de parler de ça et de fuir ses souvenirs, c’était devenu tellement naturel à force qu’il n’avait plus trop à y faire attention. Mais maintenant grâce au mutant, aucun doute qu’il allait à nouveau avoir un sommeil très perturbé pour les temps à venir, enfin sommeil, il ne dormait déjà pas en temps normal, alors ça ne changerait pas grand chose, mais tout de même, il en voulait vraiment beaucoup à cet homme sans cœur. Sans cœur ? Lorsqu’il réfléchissait bien Jared en avait plus que lui, après tout n’était-il pas en train de le bousculer ou carrément de le piétiner simplement pour pouvoir aller sauver les enfants emprisonnés là-bas ? ‘Idiot’ lui souffla sa conscience, est-ce que tu te moque de toi-même ? Tu te doute bien qu’un mutant hostile ne peut pas vouloir aider les autres, il veut simplement détruire les humains et même peut-être prendre le pouvoir pour faire l’inverse de ce que les humains faisaient, soit avantager les mutants aux humains. Tout cela ne finirait jamais, et s’il leur disait ou était la base cela n’amènerait que de mauvaises choses, les évènements ne changeraient jamais en bien, le bien n’existait pas, seule la douleur et la solitude, le silence…. Le silence qui fut coupé brutalement par les paroles de l’homme assit en face de lui, et qui semblait vouloir à nouveau distiller un venin dans les veines du jeune homme en parlant de ses amis. Un venin ou un antidote ? L’hésitation effleura l’esprit du blond qui chasse tout de suite l’idée, non il était mauvais et voilà tout ! Mais il fut tellement rassuré d’entendre que Jared cessait ses questions qu’il en aurait presque pleuré de joie, et il eut un élan de gratitude envers l’homme pour le remercier de ce qu’il venait de faire, de cesser de remuer les souvenirs douloureux du jeune homme avec autant d’avidité. Il parla d’une jeune femme prénommée Rachel qui faisait visiblement partie de ses amis, elle avait à peu près le même âge que lui, et qu’elle pourrait l’aider. Piotr rigola intérieurement d’un rire sans joie, on ne s’aidait que soi-même, personne ne pouvait aider personne, enfin pas dans son cas du moins. Le jeune homme ne répondit rien pour autant, lorsque le mutant expliqua que le fait qu’il avait estimer devoir le faire un jour signifiait une ouverture possible, pas avant très longtemps en tous les cas ! Le blond fit mine de ne pas entendre les paroles de l’homme, il ne voulait pas croire à ça, les espoirs aidaient à vivre disait-on mais ils décevaient aussi énormément, et il avait été assez déçu pour toute sa vie, mais peut-être un jour, qui sait… En tout cas, pas pour le moment, il était bien décidé à ne plus rien dire à personne avant très longtemps même à cette jeune Rachel qui pourrait soi-disant l’aider. Elle l’aiderait en restant loin de lui et en ne posant aucune question, il avait besoin d’oublier par de parler voilà tout !
Piotr redressa la tête pour regarder Jared lorsqu’il eut terminé sa phrase, puis il fut frappé par l’expression visiblement sur le visage de l’homme, mais il ne sut l’identifier, ne sachant si c’était de la pitié ou un autre sentiment approchant. Il ne voulait pas faire pitié, il avait déjà perdu tout respect de lui-même cela ne signifiait pas qu’il devait susciter la pitié chez les autres, il ne voulait pas, c’était trop honteux pour qu’il y survive encore, c’était pour ça qu’il ne parlait jamais. On avait toujours pitié de lui, pour ses habits de pauvre, pour son accent et ses difficultés d’élocution, pour tout, il en avait assez. Jared s’agita un moment avant de reprendre la parole de sa voix si claire et tellement différente de celle du jeune homme face à lui, et ce qu’il dit glaça le sang su jeune homme de terreur, enfin glacer, façon de parler pour lui, plutôt réchauffer. Bouger, c’était une bonne idée il devait s’en aller loin d’ici, ne plus jamais y revenir surtout. Le mutant aida Piotr à se relever avant de se diriger vers la porte pour descendre dans l’immeuble, avant de l’ouvrir en se retournant vers le neutre resté sur place à la regarder. Il était devenu complètement différent et le Russe ressentait un certain malaise à le voir aussi gentil avec lui, il n’en avait pas l’habitude et les différentes expressions de colère ou d’agacement qu’il avait présentées avant étaient encore gravées dans les souvenirs du jeune homme. L’hostile reprit la parole d’un ton joyeux avant de lui dire de venir, puis de rappeler au blond qu’il devait encore présenter les papiers qu’il avait volés à l’opération, et qu’il lui avait promis de montrer. Puis il ajouta quelque chose qui déclencha une réaction surprise et méfiante chez le blond, lorsqu’il lui proposa de l’emmener manger pour se faire pardonner. Hésitant un moment, Piotr finit par répondre brièvement, toujours debout à la même place comme s’il avait aussi peur de Jared que des policiers.
« Pourquoi pas… »
Piotr n’avait pas follement envie de devoir mener le mutant chez lui, mais après tout il n’avait pas trop le choix, il se voyait mal dire à Jared de rester à quelque part et qu’il le rejoindrait, l’autre n’imaginerait certainement pas le voir revenir et il aurait raison, Piotr le planterait pour s’en aller le plus rapidement possible et ne plus jamais le revoir. Bougeant enfin, le Russe s’avança vers Jared avant de passer rapidement devant lui pour entrer dans la cage d’escalier non sans jeter un regard très méfiant à l’encontre du mutant, comme un animal encore méfiant et mal apprivoisé prêt à s’envoler au moindre geste brusque, et c’est ce qu’il ferait, enfin s’enfuir du moins. Les deux hommes descendirent rapidement les quelques étages qui les séparaient du sol, et ils débouchèrent dans la rue ensoleillée alors que les voitures de policer arrivaient au loin. Piotr sentit un moment de panique le gagner et il se détourna vivement pour partir dans la direction opposée sans se soucier de voir si Jared le suivait, il serait trop heureux du contraire ! Mais l’hostile le suivait encore et toujours, et lorsqu’il passa par les rues qui menaient aux quartiers pauvres de la rue, le jeune homme caressa un moment l’idée de planter Jared là en essayant de s’enfuir. Mais il la balaya aussitôt, mauvaise idée, l’autre pourrait réagir trop vivement, et puis il arrivait presque au bout de sa peine, bien qu’il avait quelques réticences à devoir présenter ses documents dont il ignorait le contenu, il savait juste que ça parlait de lui, ce n’était pas dur en même temps, il avait sa photo sur l’une des feuilles…. Après quelques longues minutes, ils arrivèrent dans la grande rue abandonnée des voitures qui menait directement à l’immeuble miteux que le blond habitait, et sans jeter un coup d’œil à celui qui l’accompagnait, Piotr entra dans un des immeubles, et hésita un moment à dire à Jared de rester ici. Mais mauvaise idée, il ne voulait pas sortir les papiers de sa chambre c’était trop risqué, et puis même si le mutant ne craignait rien, il ne tenait pas à ce que des loubards du quartier essayent de jouer les malins en s’en prenant à lui. Par conséquent il gravit les 12 étages pour arriver au dernier où se trouvait son appartement, ou plutôt sa chambre, et il espéra juste ne pas rencontre Espéranza qui n’hésiterait pas à poser des questions sur qui était cet homme. Mais tout passa bien, et Piotr ouvrit le porte de son appartement en jetant un coup d’œil à Jared comme pour lui faire comprendre qu’il n’avait pas envie d’une quelconque remarque. Après être entré dans la pièce, il se dirigea vers le seul meuble à tiroir de la pièce ou ouvrit ce dernier pour saisir quelques feuilles à l’aspect visiblement très administratif, puis il se retourna vers Jared qui se trouvait derrière lui, hésita un petit moment, puis lui tendit finalement les papiers, agrémentés d’un bref commentaire.
« Voici les papiers, mais je ne peux pas vous les donner. Vous pouvez juste les lire, rien de plus… »
Pourquoi ? Il aurait très bien put lui donner après tout il ne savait pas lire et ils n’étaient donc d’aucune utilité pour lui, mais simplement que le jeune homme savait que c’était son seul lien avec le passé, même de mauvais souvenirs restaient des souvenirs, peut-être mieux que pas de souvenirs du tout des fois non ? De toute manière les papiers n’intéresseraient pas le mutant hostile, ils parlaient simplement d’une série de tests effectués, de se en quoi ils consistaient, de leurs effets sur le corps et l’ADN du jeune homme, ainsi qu’une note importante précisant que le jeune homme pourrait sans aucun doute possible décéder si la température de son corps devenait supérieure à 22 degrés. Le seul but de Piotr en parlant de ses papiers avant avait été de se débarrasser des questions de l’homme, mais maintenant il regrettait très franchement d’en avoir fait état, il espérait juste que Jared respecterait sa demande de ne pas prendre les papiers, après tout il lui avait promis de les voir, rien de plus donc il devrait se montrer satisfait….
L’idée de bouger sembla bonne à Piotr puisqu’il emboîta le pas à Jared après avoir ouvert la bouche et parlé.
« POURQUOI PAS… »
C’était déjà ça de gagné, songea Jared en esquissant un nouveau sourire. Ses paroles avaient amenées le blondinet à afficher sur son visage une expression de méfiance à nouveau. Peut-être le fait qu’il l’ait invité à manger avec lui ? Jared n’en savait rien et pour tout dire, s’en fichait un peu. S’il acceptait, tant mieux. Sinon, tant pis pour lui. Il avait été sincère en disant cela et il n’aurait fait que payer le repas au jeune homme. Rien de plus. Il sembla hésitant au début puis finit donc par le suivre. Piotr ne devait certainement pas trop avoir le goût d’amener le mutant hostile chez lui et c’était comprenable. Par contre, s’il s’imaginait un instant que Jared attendrait qu’il lui ramène les fameux papiers, il se fourrait le doigt dans l’œil. Jared ne savait que trop bien que le garçon en profiterait pour prendre la porte d’escampette et ficher le camp. La ville était grande et il y avait peu de chances que Jared croise de nouveau ce jeune mutant. Et Jared tenait trop à voir ces parpiers. L’importance qu’ils pouvaient avoir – ou non – était un atout que le mutant ne tenait pas à laisser filer. Dans tous les cas, ces papiers étaient intéressants et il tenait à au moins pouvoir les contempler à sa guise. Histoire de se faire sa propre idée. Tout ce qui pouvait, de près ou de loin, être utile aux Mutants Hostiles valait la peine d’être vérifié. Ne serait-ce qu’au cas où…
Ainsi, le jeune homme passa rapidement près de Jared et entra dans la cage d’escalier, vite suivit par le bras droit des Mutants Hostiles. Le regard qu’il jeta à Jared avant de commencer à descendre les escaliers était hostile, méfiant. Il y était habitué. Il avait depuis longtemps compris que Piotr était un peu comme ces oiseaux farouches, prêt à fuir à tire d’ailes au premier signe de danger. Tout deux descendirent donc les escaliers jusqu’ à la rue et ils arrivèrent dans la rue. Les voitures de police arrivaient. Jared vit Piotr changer rapidement de direction, d’un mouvement brusque et paniqué. Exactement le genre d’attitude qui amenait la suspicion sur soi. Jared le suivit. Ils passèrent par diverses rues et arrivèrent dans les quartiers plus pauvres de la ville. Au bout d’un moment, quelques minutes, ils arrivèrent au bout d’un moment dans une rue, parsemée de voitures abandonnées à la rouille. Piotr entra directement dans un vieil immeuble sans jeter un regard derrière lui. D’évidence, il tenait à conclure rapidement leurs affaires pour que Jared reparte d’où il était venu.
Ils gravirent de nombreux étages, Jared perdit le compte au bout de 7, et arrivèrent, semblait-il, au dernier étage. Sur une pancarte au mur, le chiffre 12 était écrit. 12 étages sans un putain d’ascenseur ! Comment était-ce possible ? se dit-il, avant de se rappeler dans quel quartier ils se trouvaient. Dans ce coin, avoir un ascenseur était un luxe qu’ils ne pouvaient se permettre. Le mutant hostile secoua la tête d’incrédulité. Jamais il ne serait venu habiter un tel endroit. Même la ferme, bien que perdue au milieu du désert, était mieux entretenue que cet immeuble miteux. Un endroit ou choper des microbes, oui. Piotr ouvrit un des portes à l’étage et entra, jetant un regard lourd de significations vers Jared. Pas de remarques, semblait-il dire. Il n’avait pas de soucis à se faire, Jared se fichait pas mal de l’endroit ou le blond logeait. Au moins n’était-il pas dans la rue. Tout ce qui l’intéressait à ce moment précis, c’était de voir les documents, et rien d’autre. Jared entra à son tour et ferma la porte derrière lui. Piotr alla droit au seul meuble à tiroir de la chambre, car oui, ce n’était en réalité qu’une simple chambre, et ouvrit l’unique tiroir. Il en extirpa quelques feuilles un peu fripées, dont l’aspect semblait officiel. Il se tourna ensuite vers Jared et sembla hésiter un moment avant de les lui tendre.
« VOICI LES PAPIERS, MAIS JE NE PEUX PAS VOUS LES DONNER. VOUS POUVEZ JUSTE LES LIRE, RIEN DE PLUS… »
Il tenait donc à les garder pour lui. En souvenir de sa vie passée ? Encore possible, quoique Jared ne comprenait pas pourquoi. Ces documents n’étaient au fond qu’un ramassis de feuilles lui rappelant les tortures subies au centre d’Apocalypto. Il aurait mieux fait de s’en débarrasser ou à la limite de laisser Jared les emporter avec lui. Mais bon. Il n’allait pas faire la fine bouche et asticoter le môme. Il avait bien assez souffert comme ça et Jared lui avait promis de ne plus lui poser de questions sur les années qu’il avait passées enfermé. Il prit les papiers sans un mot et s’adossa au mur avant de se plonger dans leur lecture. L’écriture était en anglais, imprimée. Pendant qu’il lisait, il jeta de fréquents regards vers Piotr, surtout parce que ce contenaient les feuilles était à son sujet. Ce dernier était resté debout et semblait encore perdu dans ses pensées négatives. Les feuillets parlaient justement du jeune blond, mentionnant une série de tests effectués sur lui. La méthodologie des tests était décrite et mentionnait leur effet sur le corps du jeune mutant. Rien en fait qui n’informait particulièrement Jared sur le lieu exact ou se trouvait la base d’Apocalypto. Mais au moins, il comprit en partie pourquoi Piotr était aussi rétif et méfiant. Certains tests décrits là-dessus étaient vraiment terribles. Horribles même. De la vraie torture. Tout cela pour tenter de modifier un gène différent. Les humains étaient vraiment stupides et craintifs. Et le fait de savoir que jeune, Piotr avait subi tout ça sans pouvoir y faire quoi que ce soit avait de quoi faire frissonner. Jared fit craquer les vertèbres de son cou pour se détendre, ce qui fit sursauter Piotr. Il avait beau ne pas être un tendre, être un mutant hostile doté d’un pouvoir puissant, il n’était pas un monstre, capable comme les humains d’effectuer des tests inhumains sur des enfants. Cruel et inutile. Enfin, dans un encadré, un avertissement, stipulant très clairement que le jeune mutant blond mourrait sans aucun doute possible si la température de son corps devenait supérieure à 22 degrés. Donc logiquement, Piotr devait souffrir de la chaleur torride d’Achaea. À moins que son pouvoir de glace ne refroidisse de lui-même son corps ? Jared haussa les épaules. En bref, des informations néanmoins très intéressantes que Jared répèterait à Chow, mais qui ne leur étaient d’aucune utilité réelle pour trouver la base des militaires et des savants d’Apocalypto. Il tendit les feuilles vers Piotr pour qu’il les range de nouveau et resta un moment silencieux, réfléchissant intensément à la suite des évènements. Puis il releva les yeux vers le jeune blond, qui n’avait toujours pas bougé et parla de sa voix claire :
- Merci de m’avoir permis de les lire, Piotr. Ces feuilles mentionnent plusieurs tests qu’ils t’ont fait subir. Tous horribles et dangereux, surtout pour le gamin que tu étais à cette époque. Sans vouloir t’offenser, c’est surprenant que tu t’en sois tiré vivant. De plus, il est fait mention que si jamais la température de ton corps montait au-delà de vingt-deux degrés, tu mourrais très certainement…
Il avait été franc et direct, sans tourner autour du sujet des heures. Piotr avait répondu de son mieux à ses multiples questions malgré son esprit perdu, l’avait laissé entrer chez lui et ensuite regarder ces papiers si importants pour lui sans rechigner, ou presque, et Jared lui devait au moins la vérité. C’était la moindre des choses. Même si Piotr ne pouvait lire ce qui était écrit, il saurait au moins de quoi il était question. Surtout qu’il avait subi tous ces tests alors Jared n’avait pas besoin de les citer en détails. Cela n’aurait fait qu’accroître la colère et la méfiance du jeune homme à son égard. Et il l’était assez sans qu’il en rajoute ! Révélations. Voilà qui était fait. Ne restait plus qu’à mentionner le nom du restaurant ou Jared comptait aller manger. Si Piotr voulait avoir le repas qu’il lui avait promis, il n’aurait qu’à le rejoindre.
- Je vais me rendre au restaurant nommé ‘’Fabio’’, sur la grande avenue tout près d’ici. Tu vois où c’est ? C’est le grand immeuble avec l’affiche rouge et les lettres jaunes. C’est un restaurant italien, vraiment très bien coté. Les repas y sont délicieux et abordables et je réitère mon offre. Je vais m’y rendre de ce pas et si jamais tu décides d’accepter mon offre de repas, tu n’as qu’à venir me rejoindre. Je serais sur la grande terrasse sur le côté gauche du bâtiment. N’aie pas peur d’être reconnu ; le propriétaire est un ami et les clients des gens discrets. Rejoins-moi, si tu veux.
Sans attendre de réponse, il ouvrit la porte de l’appartement du jeune homme et ressortit, laissant Piotr seul, perdu dans ses pensées. Il devait probablement être replongé dans ses douloureux souvenirs à la mention des expériences faites par les savants d’Apocalypto et Jared tenait à le laisser un peu en paix. Il le méritait. Jared l’’avait assez malmené comme ça pour aujourd’hui. Autant lui laisser un peu de répit et de temps seul pour calmer les émotions provoquées par ses paroles. Il fit halte sur le palier, devant les escaliers et prit le temps d’allumer une nouvelle cigarette. Ensuite, il redescendit les escaliers en prenant son temps. Douze étages, c’était quelque chose, quand même.
Arrivé au niveau de la rue, il sortit du bâtiment et se dirigea vers la grande avenue où se trouvait l’endroit. Plusieurs minutes plus tard, il était sorti des quartiers pauvres et après encore plusieurs longues minutes de marche, il arriva devant le restaurant italien Fabio. Il était au rez-de-chaussée d’un immeuble presque neuf. Jared écrasa sa cigarette sous son pied et se présenta à l’entrée et entra. Il y avait d’abord une première salle, emplie de tables presque toutes pleines de convives occupés à manger, boire et bavarder. Sur la gauche, quelques marches menaient à une seconde salle, pareillement occupée. Jared savait qu’au fond, à sa droite donc, se trouvaient les cuisines et les toilettes. Avec la démarche d’un habitué des lieux, il se dirigea vers la seconde salle et la traversa en entier. Il surprit quelques regards tournés vers lui, peut-être des gens qui le reconnaissaient, mais il s’en fichait. Il grimpa une seconde volée de marches, quatre ou cinq, et déboucha sur la terrasse. D’immenses baies vitrées permettaient de voir depuis l’intérieur du bâtiment. Il s’installa à une table d’où il pouvait voir la rue. Afin de pouvoir apercevoir Piotr si jamais il se décidait à venir.
Une jolie serveuse vint bientôt le voir pour prendre sa commande. Jared demanda un café crème, comme il les aimait, ainsi qu’une entrée de viandes froides et de fromages divers. Comme amuse gueule, le temps que Piotr se pointe, si bien sûr il finissait par venir, cela suffirait amplement. Il alluma une autre cigarette et en tira une longue bouffée, le sourire aux lèvres mais néanmoins une petite lueur de tristesse au fond de ses yeux. Peu auraient pu remarquer cette lueur par contre ; Jared était entraîné à cacher ses émotions, grâce à Chow. Il ressentait cette tristesse parce qu’il trouvait dommage que des jeunes comme Piotr doivent subir ces choses horribles que les humains, des humains pareils à ceux l’entourant leur faisaient subir. Comment pouvait-on faire du mal à de simples enfants ? Cela, il ne le comprenait pas et ne le comprenait jamais. Lui-même n’avait jamais levé la main sur un enfant – des hommes et des femmes, oui, il en avait tué beaucoup – mais seulement lorsqu’ils ou elles, l’avaient menaçés Il n’avait jamais tué un innocent. Ce n’était pas son style.
Il émergea de ses pensées lorsque la serveuse vêtu de noir et de blanc vint déposer son café et son plateau devant lui. Une fois qu’elle fût repartie, il commença à déguster son entrée, sirotant de temps en temps son café. Une question le taraudait : Piotr viendrait-il ? Il avait réfléchi et il avait une proposition à lui faire…
◊ Liam Winchester ◊
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Jared était retombé dans son silence alors que le jeune homme venait de lui tendre les papiers, il savait lire et pendant un moment le jeune homme le regarda avec une certaine attention ponctuée d’envie. Il avait de la chance de pouvoir lire de la sorte, et quelque part le blondinet ressentait une sorte de jalousie mêlée à de l’injustice et une sensation de manque de plus en plus évidente et présente. Mais bon, que voulait-il faire de plus, il ne pouvait pas lui en vouloir, Jared n’était pour rien dans le fait qu’il n’ait pas eut la chance de pouvoir apprendre à lire comme lui ! Le Russe détourna donc le regard pour s’appuyer contre le meuble derrière lui en regardant autour de lui comme s’il voyait pour la première fois cet endroit. Il n’était vraiment pas à l’aise d’avoir mené l’homme ici, même pas tout en réalité, comme s’il dévoilait l’endroit où il pourrait venir lui poser des questions lorsqu’il voudrait. Ce n’était pas ce qui inquiétait le plus le jeune homme, en réalité c’était simplement le fait de devoir donner l’endroit précis où il vivait, il se fichait de ce que Jared pourrait penser de lui, ça c’était complètement égal, mais simplement qu’il devinerait que le jeune homme serait ici si jamais il avait d’autres questions. Piotr fut perdu dans ses pensées, il ne remarquait pas les regards successifs que le mutant lui jetait, en fait il songeait trop pour pouvoir être attiré par ces regards ou même alarmé tout simplement. De toute manière, il savait qu’il ne pourrait pas traîner ici encore trop longtemps, avoir montré son appartement au mutant hostile le poussait forcément à penser qu’il devrait rapidement songer à s’en aller…. Malheureusement trop de choses le retenaient pour le moment, dans cet endroit et dans cette rue, et se déplacer pour vivre à un appartement ne servirait à rien, les passants pourraient trop facilement renseigner l’hostile si jamais il les payait assez cher. Complication, réflexions trop fatigantes pour le moment, il en avait presque assez de constater à quel point la vie devenait difficile dès qu’il faisait la rencontre d’une nouvelle personne. De toute manière s’il partait d’ici il n’aurait nul part où aller, il avait une voisine agréable ici, quelqu’un de sympathique et de bonne compagnie, il avait ses habitudes dans le coin, s’était même habitué à vivre dans cette pièce. Et surtout sa propriétaire acceptait de le laisser payer lorsqu’il pouvait même si des fois ça traînait après le début du mois, il ne trouverait jamais plus ça ailleurs, ou espérait-il s’en aller s’il quittait cet endroit ? C’était comme ça, il était un fuyard et n’avait aucune chance de s’en aller un jour, il était prisonnier malgré lui, malgré sa fuite du centre…. Piotr sursauta lorsque Jared fit craquer ses os, et il lui décrocha un regard inquiet durant quelques instants avant de détourner une nouvelle fois ses yeux vairons, il ne voulait pas trop le regarder pendant qu’il consultait ces écrits, c’était trop… Etrange ! Ils parlaient de lui et surtout il ignorait totalement ce qu’ils indiquaient donc si ça se trouvait il risquait d’apprendre des choses que lui ignorait, plutôt gênant lorsqu’on regardait de plus près ! Finalement, du coin de l’œil il vit le mutant hausser les épaules comme s’il venait de lire quelque chose qui laissait des doutes dans ce qu’il avait put imaginer, mais le blond n’avait pas spécialement envie de savoir au final. Pour finir, Jared tendit les feuilles à son vis à vis tout en restant silencieux, et Piotr les attrapa sans plus de cérémonie pour les ranger dans le tiroir avant de le refermer puis de s’appuyer contre, comme pour s’assurer que personne ne pourrait jamais plus lire ce qu’il s’y trouvait, défense futile et enfantine mais qui le mettait un peu plus à l’aise au final. Puis l’hostile leva les yeux vers l’autre mutant avant de reprendre d’une voix claire, sans avoir bougé, et il parla d’un sujet que le jeune homme ignorait. Certes il savait que les feuilles parlaient des tests, il s’en était douté tout simplement, il comprenait que Jared soit surprit de sa survie, lui-même l’était toujours, et pensait simplement avoir eut une chance énorme dans son malheur. Puis il souleva le fait que son corps ne supporterait pas de monter au-dessus de 22 degrés sous peine d’entraîner sa mort. Les yeux du jeune homme restèrent vides un moment, puis il répondit très simplement.
« Je le sais, ils m’avaient dit que je mourais si je sortais de la base. Il faut croire qu’ils m’avaient sous-estimé. Et je vous ai fait lire ça uniquement parce que je vous l’avais juré, pas de gaieté de cœur. Mais merci de m’avoir signalé ce qu’elles comportaient, au moins je sais que je ne dois jamais plus les faire voir ou consulter par personne… »
C’était clair, il remerciait le mutant sans pour autant lui faire pleinement confiance, il ne montrerait jamais plus ces feuilles à personnes, il avait été obligé pour savoir ce qu’elles comportaient puisqu’il ne savait pas lire, et au moins il n’avait fait sans devoir mettre une personne qui lui était chère au courant de ce qu’il avait vécu avant son arrivée à Achaea. Jared devait bien sentir les réserves du jeune homme, en tout cas ce dernier apprécia grandement que le mutant ne désire pas détailler les tests qu’il avait lus, combien de fois y songeait-il sans devoir en plus s’entendre se les faire raconter ? Comme quoi finalement peut-être que l’homme était plus attentif qu’il ne l’avait pensé, et que son coté brutal qu’il avait montré lors de ‘l’interrogatoire’ était une autre manière de se comporter ? Bizarrement le blond ne pouvait pas lui en vouloir, après tout il savait bien que l’homme désirait la même chose que tous les mutants, la paix entre eux et les humains, simplement il avait une manière de s’y prendre qui ne collait pas à la vision des choses du Russe. C’était un léger différend mais trop grand pour leur permettre d’échanger là-dessus sans entendre ou provoquer des remous autour d’eux. Le jeune homme resta silencieux, observant le visage de l’homme qui finalement reprit la parole. Il expliqua qu’il se rendait dans un restaurant en face, un restaurant Italien et il connaissait le patron visiblement, il expliqua que Piot devait s’y rendre comme l’invitation tenait toujours, enfin s’il en avait envie, précisant que le patron était habitué aux gens ‘discrets’, subtile manière de parler des mutants. Le Russe resta silencieux, toujours appuyé contre son tiroir, et il se contenta de hocher la tête lorsque le mutant eut terminé, sans prendre la peine de répondre. De toute manière, Jared s’était déjà retourné pour s’en aller, alors une réponse aurait été inutile.
Un restaurant ? Piotr était un peu perplexe, il évitait les lieux trop peuplés, et cet endroit serait exactement le genre d’endroit où il se sentirait mal à l’aise, mais d’un autre coté si Jared y allait sans peine ça devait signifier qu’il n’y avait aucun risque non ? Le blondinet hésita longuement, repassant les paroles de l’homme dans son esprit. Un restaurant Italien ? Il ne saurait même pas situer ce pays sur une carte s’il le devait, ironique, il ne savait pas ce que ça représentait, l’accent des gens qui y vivaient, rien, le néant. Et très bien coté ça signifiait quoi exactement ? Il s’en fichait pas mal de toute manière, un restaurant restait un restaurant à ses yeux, Italiens, Japonais ou Africain ça revenait au même pour lui, des lieux trop peuplés à son goût surtout, et difficiles d’accès pour des gens comme lui. Mais Jared avait parlé de connaître l’homme e que visiblement il se trouvait être une personne habituée à ce genre de personnes, les mutants, en était-il un lui-même justement ? Difficile à dire, mais dans tous les cas, Piotr resterait extrêmement méfiant, si le patron ne disait rien, les passants ou les autres clients risquaient de le reconnaître. Son visage était passé sur les écrans de télévision et les écrans accrochés aux building l’année passée, certains se souvenaient de lui même si la grande majorité devait l’avoir oublié. Et si une personne se souvenant de lui traînait dans le tas ? C’était une lourde question, le blondinet ne savait pas trop comment prendre la proposition, d’un coté Jared semblait être quelqu’un de très intéressant et visiblement très spécial lorsqu’il n’était pas hostile, mais de l’autre, peut-être que c’était une simple façade ? Il ne savait pas, se mordant la lèvre inférieure il hésita longuement, peut-être que s’il restait toujours là à refuser les mains tendues il n’avancerait jamais dans la vie ? Fort possible, non même certain, il devait aller au devant et essayer d’en savoir plus, après tout qu’est-ce qu’il avait à perdre ? Sa liberté simplement non ? Mais il ne pouvait pas vivre réellement libre lorsqu’il était coincé ici ! Alors c’était du pareil au même au final, il ne serait jamais heureux et libre ici, mais s’il tentait quelque chose à découvert il risquait de se faire prendre et de ne plus être libre, il cercle vicieux au final. Les souvenirs des tests revirent en mémoire du jeune homme et avec force il les repoussa, un hoquet de peur le submergeant, mauvaise idée de rester seul ici finalement ! Piotr se redressa brutalement encore perturbé par le brusque souvenir, et il se décida, il irait rejoindre Jared, même seulement pour voir ce que ça lui réservait, peut-être arriverait-il à quelque chose avec ça après tout, non ? Le jeune homme regarda autour de lui, puis se dirigea vers la porte en gardant la main sur la poignée durant un petit moment, comme s’il hésitait encore une ultime fois.
Puis il décida, tournant la poignée ronde il ouvrit la porte avant de la refermer sur lui puis de verrouiller tant bien que mal la porte, puis il descendit avec facilité et rapidité les marches qui le faisaient descendre les douze étages pour qu’il se retrouve finalement dans le hall toujours squatté par les jeunes de la banlieue. Après de brèves insultes et appellations diverses de leur part, le blond traversa le hall pour débarquer dans la rue et prendre tranquillement la décision du restaurant que Jared avait cité, il le connaissait il était souvent passé devant lorsqu’il marchait ou fuyait. Après une dizaine de minutes il finit par y arriver, et s’arrêter de l’autre coté de la rue pour regarder le bâtiment sans vraiment le voir, il cherchait plutôt une quelconque personne hostile, un signe de membre de l’opération ou quoi que ce soit de la sorte, mais il ne vit rien, à part une silhouette familière, enfin façon de la dire, qu’il identifia comme était Jared, mais de loin il n’en était pas sûr à 100%. En silence il traversa la route pour se rendre de l’autre coté, évitant de se prendre au passage une jeune femme qui arrivait en courant dans l’autre sens, puis il se retrouva finalement devant les portes du bâtiment. Il hésita encore un moment, et alors qu’une personne entrait dans le bâtiment en laissant la porte se rabattre seule, Piotr se décida et entra à son tour avant de parcourir la salle du regard. Comme il restait silencieux et immobile, quelqu’un s’approcha de lui pour lui demander ce qu’il voulait, le blond le regarda un moment avant de répondre le plus calmement possible, en expliquant qu’il voulait simplement rejoindre l’homme sur la terrasse gauche. Le serveur, puisque visiblement s’en était un, lui indiqua comment s’y rendre, et le blond hocha la tête en le remerciant avant de se détourner pour rejoindre le mutant hostile en haut. Alors qu’il s’approchait de la terrasse, le blond remarque que la personne qu’il avait vue avant était bien Jared, et il s’approcha donc de lui, visiblement il semblait l’avoir attendu, est-ce qu’il se doutait qu’il allait venir, poussé par la curiosité ? Peut-être bien, il était prévisible sous certains angles après tout, comme un enfant l’était. Quelques personnes avaient tourné leur attention sur lui brièvement, et histoire de ne pas attirer les regards, il s’assit simplement en silence comme s’il était habitué à ce genre de cas, puis il plongea son regard dans celui de son interlocuteur, hésita un moment, puis finalement reprit la parole.
« Vous vous doutiez que je viendrais, je me trompe ? »