Sujet: La nuit est la preuve que le jour ne suffit pas. Mar 6 Sep - 22:30
La nuit est la preuve que le jour ne suffit pas ;
« Les choses changent à vive allure, et bientôt, ce qui semblait être le centre de votre univers ne ressemble plus qu'à un vague souvenir, une simple photo sur une page que vous vous plairez bientôt à déchirer. Réduire en miettes son passé pour l'oublier, pour pouvoir avancer, ou simplement pour réussir à respirer. Rien ne presse, il faut y aller doucement. Un pas à la fois, c'est un cri qui s'élève et résonne contre les murs. »
Ce soir, la lune surplombait le ciel, seule lumière dans l’obscurité pesante et inhalatrice. C’était une soirée sans nuage, sans étoiles aussi. Bella déambulait dans les rues sombres de la ville, plus précisément au sein d’un quartier inconnu qu’elle ne connaissait que trop peu. Ses convictions s’évaporant derrière ses hauts talons, la jeune femme se noyait dans le spleen. Ces souvenirs désastreux étaient derrière elle maintenant mais la nostalgie peut surgir à tout moment non ? Ce soir, la lune lui avait murmuré quelques mots. Ce soir, elle voulait s’évader, entrer dans une effervescence capable de la faire grimper aux étoiles, elle voulait s'envoler dans l'espace ou bien s'enfoncer dans l'oubli. Vêtue d’une robe légère d’un rouge flamboyant possédant un décolleté plongeant et étant très serré au niveau des hanches, retombant avec souplesse au dessus de ses genoux. Elle portait un sac à main vintage et ses cheveux étaient lâchés dans son dos. Ses yeux charbonnés de noir faisait ressortir ses pupilles émeraudes. Bella, accompagnée de quelques copines –je dis copines et non amies- pour la plupart superficiels avaient donc pour prévision de faire la tournée des bars. Le hasard fait parfois si bien les choses, en vérité la jeune Cartwright ne voyait jamais ces copines de l’agence de mannequin, mais elle avait accepté sans réelle réflexions de passer une soirée en leur compagnie. Du moment que l’alcool fusait, le reste importait peu. Sur le chemin de la voiture au premier bar, elles croisèrent un jeune homme légèrement accoudé sur un muret en pierre ornant le trottoir. Quelques éclats de rires se firent entendre et Bella perçue une moquerie plutôt agressive d’une des demoiselles à sa gauche. Une sorte de « clochard dégoûtant » plutôt immature. Sans même se retourner, elle pénétra dans le Lounge Club, sans y prêter réellement attention. Une fois assise sur un des tabouret haut, elle croisa ses longues et fines jambes, faisant tourner quelques têtes masculines devant ce geste quelque peu provocateur, puis elle saisit la carte des cocktails avant de la déposer machinalement optant pour une solution beaucoup plus simple, le retour aux sources le plus efficace. - La vie est un enfer, je prend une vodka. Ainsi arriva le premier verre de vodka, suivit d’une sensation de chaleur aigu, puis un deuxième verre, suivit d’une euphorie presque jouissante, un troisième lui arracha un éclat de rire saccadé, puis un quatrième la propulsa vers un univers complètement différent du notre, laissant un goût cruellement amer. Le crépitement et la lumière blanchâtre des projecteurs la faisait planer, la musique trop forte lui offrait une sensation d’exaltation intense. L'excitation, l'osmose, l'extase. Bella sombrait dans une folie dévastatrice, elle rêvassait, amorphe, jonchant sur un canapé où elle s’était dirigé après le bar. Elle était submergée par ses idéaux, succession d’idées banales et inutiles pour une fille ma foi bien futile. Fermez les yeux, pour ne pas perdre le contrôle, respirer à nouveau, fermez les yeux. Visions euphoriques, utopiques et psychotiques d'une gamine naïvement lunatique. Une clope tiré d’un sac à main, elle cala la cigarette entre ses lèvres rosés et une bouffée de fumée envahit son horizon. Puis se fut le trou noir.
Un sommeil tourmenté, une réalité qui s’évapore. Bella cligna lourdement des paupières avant d’immerger, restant dans une candeur bouleversante. Sa tête posée inconfortablement sur un mur froid et humide la tiraillait. Son foi devait hurler. L’alcool enivre, prend possession du corps, usurpe les mœurs en s’accaparant toutes valeurs. Bulles de CO² autant destructrices qu’anticonformistes ; entaillant nos pensées, désatellisant nos réflexions. La belle mannequin se releva, passant une main dans ses longs cheveux qui retombèrent en cascade jusqu’au bas de son dos. Sa robe moulante n’avait en rien perdu se son éclat et ce rouge flamboyant la rassura. Mais où était-elle ? Observant la rue lugubre dans laquelle elle se trouvait, la panique s’influa en elle instinctivement, elle ne reconnaissait absolument rien. Une musique lui fit tourner la tête et elle reconnu le bar dansant au coin de la rue, elle avait sans doute était mise dehors de par son ivresse trop expressive. La soirée virait au cauchemar et son seul désir c’était de s’éveiller de cette torpeur. Que faire désormais ? Hurler de toutes ses forces, se faire entendre coûte que coûte ? Ou bien fuir à pas de velours ? Son état ne lui permettait pas de rentrer seule, du moins pas avant une bonne demi heure. Il fallait qu’elle décuve, et vite. Quelques longues minutes plus tard, elle se releva avec grâce, les idées empêtrées certes mais beaucoup moins brouillées qu’avant. Ses mains dévalèrent dans son sac et elle en retira quelques pilules qu’elle avala en moins d’une seconde. Un remède miracle connu de tous les étudiants en médecine un minimum Fêtards et Futés. Le double F plus précisément, bref. Vacillant sur hauts talons, elle avança avec légèreté, tentant de se remémorer l’emplacement exacte de sa voiture. Bifurquant à une intersection, elle s’engouffra dans une allée plus sombre, plus glauque. Sans hésitation, elle continua sa route, se crispant sous ce silence qui pourrait fendre l’air tant il était pesant. Bella redoutait le silence, il lui rappelait que trop peu la solitude de son adolescence, ainsi que les blessures s’y rejoignant. Se heurtant à un débris envahissant, elle recula instinctivement, examinant l’objet qui trônait à ses pieds. Il s’agissait dune baignoire abandonné, déjà ravagé par la saleté et la crasse environnante. Cette endroit était vraiment peu fréquentable et baissant les yeux sur ses habits de marques, le contraste paraissait encore plus grand. Soudainement très lasse, elle leva les mains au-dessus de ses genoux et se concentra avec sérieux, son état d’ivresse déjà presque envolé. La baignoire trembla un instant et elle relâcha la pression qu’elle exerçait sur l’objet. Cela ne rimait à rien, il fallait absolument qu’elle se reprenne et qu’elle retrouve son sourire habituelle afin de pouvoir s’envoler ailleurs. Dès qu’elle revêtait son sourire faussement désinvolte, elle allait mieux, elle oubliait tout. Cette petite crise de nostalgie devait disparaître et rester à jamais où elle était apparut, autrement dit dans cette rue lugubre. Un bruit de pas étouffé lui fit tourner la tête et elle découvrir une silhouette familière. Plissant légèrement ses yeux émeraudes, elle reconnu le « clochard » qu’elle avait croisé quelques heures plus tôt dont son amie s’était moqué ouvertement. Esquissant un mouvement de recul, elle tourna les talons et avança avec appréhension, espérant secrètement ne pas attirer l’attention de l’inconnu .
◊ Matthew Derkins ◊
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Sujet: Re: La nuit est la preuve que le jour ne suffit pas. Mer 7 Sep - 1:11
Un clochard... C'était ce à quoi je ressemblais c'était vrai, plus les jours avançaient plus mes cheveux poussaient et ma barbe en faisait autant. J'avais tout de même acheté une autre chemise mais un trou béant dans le genou de mon jean ne mentait pas sur ma condition, je portais un grand manteau noir en coton, toutes mes économies étaient passées dedans et je buvais allègrement au goulot d'une bouteille de Gin, bientôt ma tête commença à tourner alors que des flashs passaient devant mes yeux, la nuit était tombée alors que je me ramassais contre un mur, me laissant glisser vers le sol. J'étais là, la tête repliée sur mes genoux quand une bande de filles âgées d'une vingtaine d'année passèrent près de moi. Je levais péniblement la tête et les toisaient. Elles semblaient se diriger vers le bar non loin de moi, l'une d'entre elle croisa mon regard et articula d'une voix suraiguë à ses amies que je n'étais qu'un clochard dégoûtant. Le choix du mot me rendit malade, le même mot que celui de Jacob, la dernière fois que je l'avais vu.
« Connasse... »
Le mot avait été marmonné entre mes dents mais elles n'avaient pas entendu, elles étaient déjà parties dans le bar. Je regardais encore la porte d'un air absent, me serrant dans mon manteau et portant à mes lèvres la bouteille de Gin pour boire bruyamment. Tout semblait tourner déjà alors que je cherchais maladroitement mes cigarettes dans ma poche, mes mains tremblaient alors que je tentais d'allumer mon zippo. Au bout de quelques minutes je réussis et tirais une bouffée de fumée salvatrice alors que ma tête tapait contre le mur signe que mon cou se détendait. Mes pensées tournaient toujours dans ma tête, m'empêchaient de dormir et donnaient ces cernes immenses sous mes yeux et ce teint cadavérique qui ressortait bien sur le noir du manteau. La fumée sortait d'entre mes dents alors que je regardais toujours le vide d'un air absent. Kaileen, tout ça était de sa faute. C'était elle qui m'avait provoqué, certes c'était moi qui avait dit les mots pour la mettre dans cet état, mais je ne m'imputais pas toute la faute non plus, elle l'avait décidé de venir avec moi ce fameux soir. Et maintenant, à cause de toutes ces conneries j'en étais là.
Je sentais la chaleur venir sur mes doigts alors que j'arrivais un mégot de ma cigarette. Je posais ma tête une nouvelle fois contre le mur, sentant ma nuque frapper sur les briques et le froid se répandre dans mon cou. Mes yeux se fermèrent alors que je tentais de trouver le calme et le repos. Les mots qui me torturaient revenaient encore m'emmerder dans mon esprit alors que je fronçais les sourcils, pestant sur ceux ci, ils ne pouvaient pas me foutre la paix même une seule nuit ? Je veux dormir en paix merde ! C'est ça qu'on appelle des remords ? Ben ça fait chier ! J'en étais là des belles réflexions quand un bruit de porte se fit entendre. Je regardais dans la direction de celui ci, haussant un sourcil et m'attendant à voir un crétin qui était sorti pour prendre une cigarette ou se soulager de toute ce qu'il avait pu picoler de sa soirée. Mais non ce n'était pas ça, c'était une jeune femme, visiblement bien ivre qui sortit avec difficulté par la porte et alla s'appuyer contre un mur. Silencieux, je la regardais faire, j'en oubliais de boire alors que je la suivais des yeux.
Elle devait avoir le même âge que moi, ou quelque chose approchant. Des jambes comme ça et des cheveux tout aussi longs, bref un bien joli présent qui me tombait sous la main. Je la suivais des yeux alors qu'elle s'asseyait quelques minutes seulement, portant la bouteille a mes lèvres. J'avais beau avoir bu, sa venue m'avait redonné une once de lucidité. La jeune femme se mit à marcher et disparaître dans une ruelle adjacente. Vu son état elle n'irait pas loin, désireux de voir la suite je me levais, faisant craquer mes articulations et avançant lentement dans son dos. Elle venait de s'arrêter près d'une baignoire. A croire qu'on était dans un espèce de film stupide, qu'est ce qu'elle foutait là ? Toujours était il que quand elle posa sa main dessus elle se mit à trembler d'une façon pas naturelle. Une mutante alors ? A croire qu'il n'y avait que ça ici. L'organisation devait se régaler avec toutes ces puces à poser. Le silence se faisait entendre, on ne percevait que le vent, ma respiration hachée par moments et les bruits des voitures ainsi que tout de même une légère musique signe du bar qui était non loin. Une bourrasque de vent se leva et entra sous mon manteau que je ne pris même pas la peine de refermer sur ma chemise noire dénuée de taches et de déchirures.
Malgré moi j'avançais quand soudain mes chaussures émirent tout de même un claquement caractéristique qui fit qu'elle se retourna, je les maudissais ces foutues chaussures de mes deux ! Alors que nos regard se croisèrent je m'assombris, j'avais toujours la bouteille à la main (le Gin coûte trop cher pour être gâché.) Alors que je la détaillais mieux du regard, je la reconnus, elle était là avec cette pétasse qui s'était moquée de moi. Si elle était avec elle, alors elle avait ri avec elle et si elle avait ri avec elle, alors elle avait ri contre moi. Le simple rappel du mot que sa copine avait prononcer et je sentais déjà une rage froide couler en moi comme si on me versait de l'eau froide sur le corps. Elle voulait se sauver ? Très bien, je fixais son dos alors que je m'avançais.
« Hey toi ! »
Ma voix était rocailleuse et venait de m'arracher quelques râles dans la gorge, elle continuait à avancer. Instinctivement je tendais le bras vers elle, j'avais la ferme intention de l'arrêter cette pétasse, elle allait voir ce dont était capable un clochard dégoûtant. Alors que je la regardais, que je voyais son dos se mouvoir sous ses pas, ma colère froide montait, catalyseur puissant de mon pouvoir dont je sentais l'énergie affluer et filer dans sa direction. Je commençais directement à une dose violente, sentant tout un pan de mes forces partir en fumée alors qu'une aiguille me transperçait le crâne. Elle avait ralenti, je pouvais donc arriver à son niveau, alors qu'elle était à portée d'oreille, je commençais à marmonner sur un ton froid, mon regard était sombre et glacial.
« Alors comme ça je ne suis qu'un immonde clochard dégoûtant pour toi pauvre fille ? »
◊ Bella Cartwright ◊
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Sujet: Re: La nuit est la preuve que le jour ne suffit pas. Mer 7 Sep - 11:30
À quoi bon se laisser aller à ce qui ne conduit nul part?
Un mot, déjà porteur d’un avenir bien sombre, d’un pressage incertain. Au fond d’elle même, elle le savait. Elle l’avait su dès qu’il avait croisé son regard et à la seconde même où elle l’avait reconnu. Elle savait ce qu’il allait se passer. Cette soirée la rapprochait du chaos et désormais tout aller, elle en était parfaitement conscience. Bella faisait preuve d’un calme désarçonnant, l’alcool enivre mais ne bafoue pas toujours les idéaux. Elle savait que son amie était coupable, et l’homme au manteau noir venait sûrement réclamer vengeance. Une grimace tordit son visage tandis qu’il s’approchait. Elle pouvait le sentir dans son dos mais elle n’accéléra pas son allure pour autant. D’autres paroles fusèrent, emplit d’une haine palpable, qui la força à pivoter sur elle même afin de se retrouver face au jeune haineux. Son expression et son langage ne se résumaient pas à une simple rage. C’était davantage. Il semblait violent, incontrôlable, perfide. Ses yeux reflétait une colère qu’on ne pouvait apprivoiser. Bella sentit un poids alourdir son estomac, difficile de supporter une haine aussi dévastatrice. De savoir que nous en sommes la cause. Son amie –idiote- avait brimé la pudeur de l’inconnu, l’ayant humiliée volontairement. Mais que pouvait-elle y faire, sinon partir avant qu’il ne se confonde lui-même dans un acte aussi noir que son regard ? De toute façon, qu’importe le raisonnement qu’elle en tirerait, la haine persisterait sûrement. On ne peut pas se débarrasser aussi aisément de ce sentiment, à moins que sa présence soit indirecte d’une émotion sans partage ni pardon. Bella pouvait s’excuser, supplier, à ce stade là, ce ne serait sûrement pas très efficace. Le mensonge était une alternative envisageable, car il est facile de nier, en prétendant que ce n’est que fabulation. Mais la douce Cartwright était une jeune femme honnête et elle décida de ne pas tourner le dos à ses convictions. Pas encore une fois. Plongeant son regard émeraude dans la noirceur du jeune homme, elle haussa les épaules avec dérision, esquissant un léger sourire gênée. Ses lèvres rosées s’entrouvrirent enfin « - Non » Ses cheveux ondulèrent, suivant son mouvement, elle s’apprêtait à repartir, ayant soudainement envie de retrouver sa demeure. Son inconscience la rattrapait toujours. « - Une personne avec qui j’étais l’a dis et sûrement penser » Une pause. « Mais je n’ai en rien approuvé ses propos, à vrai dire je m’en contrefiche royalement» La sincérité l’étouffait, et pourtant l’homme semblait toujours aussi haineux. Le silence s’emparait de la rue et inutile de rappeler que la belle mannequin redoutait le silence, elle aurait voulu le lacérer, l’anéantir. Elle fixa alors l’homme avec un certain mépris, l’attente étant de plus en plus énervante. Impatiente, elle ajouta avec rapidité, adoptant un air très faussement insensible « - Bon vous voulez quoi ? De l’argent ? Du respect ? Des excuses pour une phrase que je n’ai pas dites ? J’ai passé une soirée exécrable et la seule chose dont j’ai vraiment envie c’est de rentrer chez moi alors on gagnerait du temps tous les deux si vous me disiez ce que vous voulez. » Son père lui avait apprit à camoufler sa peur, à ne laisser rien paraître. Pour lui, le plus important était de renvoyer à son agresseur une image sereine et désinvolte. Ainsi, cela déstabilise l’autre, et une forme de respect naît. Il lui avait également apprit à contrôler son pouvoir –qui était il faut bien le reconnaître très capricieux- en temps voulu. Les progrès qu’elle avait effectuée grâce à son paternel était époustouflant, et la puissance qui s’en dégageait n’était non négligeable. Cette idée la rassura quelque peu, elle pourrait, si la situation dégénère avoir recours à son don de Télékinésie afin d’envoyer valser le jeune homme ailleurs ou de l’assommer avec la baignoire tient. La présence de la baignoire délabrée prenait enfin son sens ici. Croisant à nouveau le regard de l’homme, elle se sentit désarmée par autant de haine. Toutes ses convictions volèrent en éclat. Elle ne pouvait rien devant autant de colère. Le vent glaciale s’engouffrait dans son long manteau noir et pourtant il restait de marbre, à la fixer avec perversité, sans faillir. Il semblait si brutale, si puissant. La meilleure solution apparaissait dés lors comme une évidence : fuir loin de ce danger imminent.
Voulant s’enfuir, elle ordonna à ses jambes de courir vers sa voiture mais rien ne se passa. Ses membres inférieurs refusaient de lui obéir et elle resta immobile, tremblante, incapable de bouger. Un sentiment atroce lui parcourut l’échine, des étranges frissons l’envahirent et sans expliquer pourquoi, elle se sentait piégée, et pour la première fois depuis le début de la soirée, sans défense, vulnérable. Presque malgré elle, Bella sentit un soupir d’angoisse s’échapper de ses lèvres closes. Décidément, sa chair s’était également liguée contre sa manière d’agir. Cherchait-elle réellement à se trahir, en oubliant de garder une apparence insensible? Vite, reprendre un masque d’indifférence. Il ne fallait pas que son interlocuteur s’aperçoive que l’angoisse l’empêchait d’avancer. Derrière elle, un mur froid et immense cachait la lumière de la lune déjà faible, elle se trouvait dans une impasse et le seule moyen de s’en sortir était de réemprunter le chemin qu’elle avait fait à l’allée. Re passer devant la baignoire et devant cet homme si froid, si cruel. Il avait été blessé par une insulte certes, mais la situation prenait des allures de drame non mérité. Attendant toujours sa réponse, elle garda la tête haute, sa magnifique silhouette défiant les ténèbres. Son visage rayonnait de beauté malgré la peur qui l’habitait. Sa voiture, elle l’avait garé à l’intersection de la troisième et cinquième rue, elle s’en souvenait à présent. Relevant la tête avec une détermination remarquable, elle rassembla son courage et renouvela sa demande, plus agressive et plus douce également. Un mélange de détresse et de force attendrissant il fallait l’admettre « - Que voulez vous .. ? » Elle appuya sur chaque syllabes, reprenant peu à peu confiance en elle.
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Sujet: Re: La nuit est la preuve que le jour ne suffit pas. Mer 7 Sep - 12:42
Ses yeux plongèrent dans les miens alors qu'elle niait l'avoir dit, certes je me souvenais de son amie mais elle était forcément d'accord, du moins en partie, avec celle ci. Si elles ne partageaient pas les mêmes idées alors pourquoi traînaient elles ensemble ? J'eus a peine le temps de la toiser que déjà elle repartait, pressée de rentrer chez elle la donzelle mais elle ajouta tout de même quelques mots m'assurant qu'elle, elle n'en avait rien à foutre. Grand bien lui fasse, elle allait tout de même payer pour ce qu'elle avait dit, ouais je sais c'est injuste mais la justice et l'équité ça a jamais été mon truc et pour la simple et bonne raison que Jacob était mon frère, que je n'avais de ce fait jamais été élevé dans ce climat. Elle ajouta des mots qui me firent sourire malgré moi, un sourire cynique doublé d'un léger rire qui me massacrait allègrement la gorge.
« Ce que je veux ? Pour tout te dire je ne sais pas, y'a tellement de choses qu'on veut et qu'on a jamais. »
Les ondes de mon pouvoir continuaient a partir dans sa direction, frappant comme des cymbales sur mes tempes, elle tentait de cacher sa peur mais il n'en était rien, à force de pratiquer je la sentais, cette angoisse sourde qui suintait des gens alors qu'il subissaient. Je ne savais pas encore vraiment quel était son pouvoir, de fait, je risquais une surprise désagréable d'une seconde à l'autre. Un nouveau coup de vent entra dans ma veste, faisant bouger mes cheveux sales et agitant le col de ma chemise. L'aiguille entrait plus profondément dans mon crâne, me faisant serrer les dents, je ne la quittais pas des yeux, dommage, elle était plutôt pas mal, dans d'autres circonstances j'aurais pensé à autre chose que lui foutre les foies mais elle ou sa copine avait décidé de donner une autre tournure au jeu auquel nous étions en train de jouer en ce moment même. Malheureusement pour elle, je connaissais les règles, je jouais en pro et même je trichais.
Elle pouvait se donner les masques qu'elle voulait, je sentais la peur en elle, elle s'insinuait, prête à corrompre chaque partie qu'elle voudrait bien lui laisser et si cela ne suffisait pas, je la pousserais un peu pour qu'elle le prenne de force, qu'elle gangrène son esprit. Je savais bien que ce n'était pas elle qui était l'auteure de la remarque qui m'avait fait réagir mais je m'en foutais maintenant, elle avait allumé un feu glacial qui était en train de se consumer violemment par les effluves de peur que j'étais en train d'imposer à son corps qui commençait à lâcher prise. Un sourire pervers naquit sur mes lèvres, de toutes façons elle était coincée, je la bloquais aidé de la baignoire à côté de moi. J'étais toujours a l’affût du moindre geste, après tout si elle avait le pouvoir de me mettre hors d'état de nuire autant se montrer prudent. J'haussais un sourcil alors que mes yeux regardaient les siens, histoire de maintenir son attention. La lune diffusait une lueur blafarde sur nous, me rendant d'un blanc encore plus cadavérique que ce que je devais être à la base.
Ma tête me faisait mal, des gouttes de sueur froide commençaient à couler sur mon front, malgré moi je cillais légèrement incapable de rester alerte plus longtemps. Elle tentait de se donner un genre, de garder la tête haute, il y avait bien un moment où elle serait submergée par mon pouvoir, qu'elle paniquerait, qu'elle se mettrait à hurler, à pleurer, à crier, je ne voulais que cela en fait. J'étais rendu à un point où je me nourrissais littéralement de la peur des autres, j'en sentais presque du plaisir, un peu comme quand Iseult massacrait des choses à l'aide de plantes. Étais je en train de devenir un monstre ? Cette personne que Jacob avait définitivement virée de chez elle ? Cette personne que les parents menaçaient de mort ? Prenant conscience de mon état, je stoppais la vague d'un coup, interdit alors qu'elle était sans nul doute en train de sombrer dans les profondeurs de la peur. Elle me demanda une nouvelle fois ce que je voulais, il y avait tellement de choses que je voulais, que je n'aurais jamais de toutes façons, alors pourquoi demander. Mon ton se fit acide et sarcastique.
« A ton avis, mademoiselle, qu'est ce qu'un clochard dégoûtant veut ? »
J'avais toujours la bouteille à la main, le goulot alla rejoindre de nouveau mes lèvres alors que ma pomme d'Adam s'agitait sous l'impulsion du Gin qui descendait dans mon corps. Elle ne semblait pas avoir de problèmes avec l'argent, elle était plutôt bien foutue et j'étais même sûr qu'elle était intelligente, bon un peu conne de traîner avec de telles amies mais tout ne pouvait pas être parfait. Le sang me battait aux tempes alors que je ne la quittais pas des yeux, une goutte de Gin à la commissure de mes lèvres, goutte que je chassais d'un geste de la main. Je la regardais, elle avait succombé à mon pouvoir, je la sentais affaiblie. Mon ton se fit dur, cassant, toujours emprunt de colère alors que je murmurais d'une voix et d'une haleine embuées par l'alcool.
« Tu as beau dire que tu t'en fous... Penses tu ce que ton amie à dit ? »
Je la sondais du regard attendant sa réponse, qu'allait elle me dire, se faisant je la lorgnais sans vergogne, plutôt bien roulée, vraiment. Elle m'aurait plu et j'aurais aimé la séduire si je ne n'en étais pas réduit à vivre dans la rue... Les mots sortirent malgré moi de ma bouche, je voulais savoir ce qu'elle pensait, ma voix se fit sourde alors que je marmonnais d'un ton sombre.
« Dis moi, que penses tu de moi ? Sois franche, qu'as tu pensé quand tu m'as vu dans cette rue, que penses tu maintenant ? Et ne cherche pas à me mentir, je le saurais... »
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Sujet: Re: La nuit est la preuve que le jour ne suffit pas. Mer 7 Sep - 21:42
« In cauda venenum »
Une menace fusa, brisant le silence chaotique de la rue sombre. Bella sentit une certaine chaleur l’animer, elle préférait que la dialogue se fasse, plutôt que de rester dans une incertitude aphone. Cruellement, l’homme la questionna avec virulence et chaque mot la transperçait avec douleur. Que se passait-il ? Pourquoi ses mains tremblaient de la sorte, elle se sentait aspirée, complètement attiré vers le néant. Que la chute soit longue car elle redoutait ce qu’elle allait trouver en arrivant. Croisant à nouveau le regard ténébreux de l’inconnu, elle comprit qu’il y était pour quelque chose, des gouttes de sueur ruisselaient le long de son front pour aller s’écraser dans l’oublie. Synonyme de mutant, la jeune femme devait se montrer doublement prudente. Puisant en elle, toute la concentration nécessaire pour user de son pouvoir, elle réussit à ralentir les ondes puisqu’elle résistait plutôt bien à la peur, outre ses jambes qui refusaient catégoriquement d’avancer, du moins pour le moment, car son pouvoir était incontrôlable et elle sentait sa peau brûler à chaque extrémité. En attendant l’irréparable, elle se donna du temps, en lui répondant, afin de ne penser qu’aux mots qui sortaient de sa bouche flot par flot « Je n’ai strictement rien dis de blessant sur toi, c’est toi qui emplois ces mots que je ne pense même pas. » Qui à dit que l’honnêteté n’était pas une vertu courante ?
L’homme en noir s’empara du gin et le porta à ses lèvres avec une délectation suprême. Ses vêtements étaient d’une médiocrité déplorable mais il était gracieux d’une certaine manière. Sombre, grand, il semblait s’emparer de la nuit entière et avec une prestance hors du commun. Il possédait une présence qui vous cloue sur place, vous enracine jusqu’à la moelle. Son état piteux n’était que dérisoire, et cela même était très surprenant. Interrompus dans ses réflexions, elle du se plier au ordre de l’inconnu, et lui répondre une nouvelle fois à ses doutes. D’une voix tendre, elle avoua dans une franchise sans faille « Absolument pas. » Un flash la fit tanguer brusquement, signe que son pouvoir commençait à dériver et que celui du mutant faisait enfin effet sur elle. Une ombre noir lui arracha un rictus de stupeur. Témoin d’une scène effroyable, elle revécu son initiation au sein du clan des hostiles. Son père, d’une droiture renversante, se tenait appuyé dans l’encadrement de la porte, il lui murmurait des mots qu’elle ne pouvait entendre mais qu’elle connaissait par cœur, « il faut que tu tue un humain si tu veux rester près de moi, les autres commencent à douter de ton hostilité. Il risque de me faire du mal si tu ne prouve pas ta fidélité, il verront ça comme une trahison» Une phrase qui signe un futur morbide et cruel. Bella ressentit exactement la même sensation désagréable dans la poitrine qu’elle avait ressentit ce fameux jour. Vient se superposé, une scène de jour, le soleil s’exhibe sans nuage mais l’atmosphère est glaciale. Bella déglutit avec difficulté sa salive, sa respiration se saccade et elle ferme les yeux afin de ne pas voir ce qu’elle redoute le plus. Mais cela ne change rien, influée dans son cerveau, la jeune femme doit subir la vision horrifique de l’acte le plus perfide qu’elle a était obligé d’exécuter dans sa vie. Ainsi elle revoit le barbelé ornant le parc, le pique qu’elle brisa avec élégance à l’aide de son pouvoir et qu’elle envoya droit dans l’estomac d’une passante sans histoire. Le sang coule, les gens hurlent, et complètement démunis, Bella se sent tirée, tirée par son père, fière de sa fille, tandis qu’elle se donne elle–même envie de vomir. L’humaine en question n’est pas morte, seulement très amoché et obligé de vivre avec une pompe à urine accroché à l’arrière de son dos. Bouleversée, choquée, la belle Cartwright se replia contre le mur et s’appuya dessus pour ne pas s’écrouler. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, prise de vertige devant ce souvenir cafardeux, cette peur qui ne l’avait jamais vraiment quitté, elle leva les yeux vers l’homme en noir, consciente que son pouvoir était entrain de la détruire. Sans sentiment, sans compassion, elle explosa de rage à son tour, hurlant avec dégoût « Je vais te dire ce que je pense de toi, tu es un monstre. Je suppose que la vision que j’ai eu, que toute cette peur transcendante est ton œuvre ? Je te félicite, tu sais parfaitement bien manier ton pouvoir, mais tu devrais avoir honte .. tu ne sais pas tout le mal que tu es capable de faire ! » Reprenant sa respiration, elle continua, la douleur s’arrêtant peu à peu et la peur s’envolant à grande enjambé. Plus elle était en colère, et plus son pouvoir fonctionnait, ainsi elle devait retenir les ondes de l’inconnu avec son don de Télékinésie, lui accordant une minute de répit. La méchanceté n’étant pas présente dans son caractère, elle se radoucit devant l’image des habits déplorables de l’homme. Il devait souffrir de vivre dans la rue. Bella était une idéaliste, elle trouvait toujours le bon côté des gens, étant persuadé que chacun possédait une âme pure et sincère. Adoptant une moue plus chaleureuse, elle entrouvrit à nouveau les lèvres « Je n’ai rien pensé si tu veux tout savoir, je ne t’ai même pas regardé. Je ne pensais qu’à une chose, boire. Boire pour oublier toute cette noirceur qui entre dans ma vie. J’étais avec des connaissances de mon agence de mannequin parce que je savais parfaitement que mes vraies amies ne m’aurait pas laissé faire. Mais si je t’aurais aperçue, j’aurais pensé exactement la même chose que tout à l’heure. j’aurais été admirative. Quel courage. Quel courage de vivre dans la rue, de ne pas abandonner, et je t’aurais sûrement proposé mon aide et confisqué ta bouteille de Gin.» La douceur qu’elle ressentait à présent fit baisser son pouvoir et elle ressentit pour la première fois une peur machiavélique.
Son passé refait surface, les souvenirs remontent : des hommes malsains et corrompus, ils défigurent leurs victimes, désatellisent leurs crânes, pulvérisent leurs sourires, les réduisant en chair sanguinolente. Tout s’entremêle, s’entrechoque dans une violence fugace et palpable. La cervelle se mélange à la petite cuillère. Le sang gicle, s’étale sur les murs et remplit sa vision rouge. Rouge violacé, rouge rubis, rouge pourpre, ce concentré d’hémoglobine est partout désormais. Son amertume remonte dans sa gorge, son sang bat à tout rompre, et tout à coup, elle repense à l’interdit le plus savoureux qu’elle a connu. La cocaïne. Une merveille qui s’avère mortelle, sans retour. Mais l’envie nourrit l’envie. Ce sentiment qui vous éprend, qui vous étrangle, qui vous assèche, qui vous abolit. Car l’envie pousse à la perfidie, à l’animosité. La dépendance n’est pas à prendre à la légère car le temps de la reconnaître, de la définir et de la nommer, elle vous aura déjà possédé. Bella avait tourné la page, elle était clean depuis sa majorité et n’avait pas retouché à un rail de coke depuis quatre ans. Des images lui revint en mémoire, son overdose, les ambulanciers se pressant autours de son corps inanimé. Le sang qui couvrait sa robe, ses paupières se fermant .. Ses jambes se fléchirent alors sous son poids et elle ne put éviter une chute douloureuse, lâchant prise devant ce souvenir proscrit. Des larmes coulèrent sur ses joues de porcelaine, eau de regret et d’indécision, sa vue se brouilla, elle laissa son corps embrasser le sol humide, poussant de faibles gémissements. L’horreur la pénétrait toute entière et vulnérable, elle sombrait dans la peur.
◊ Matthew Derkins ◊
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Sujet: Re: La nuit est la preuve que le jour ne suffit pas. Jeu 8 Sep - 20:48
Bien sûr qu'elle ne m'avait rien dit de blessant, bien sûr que c'était son amie, mais comment ne pas croire qu'elle ne le pensait pas non plus. Elle semblait avoir résisté un temps à mon pouvoir mais maintenant, elle allait céder, je ne la quittais pas des yeux alors que je portais le goulot de la bouteille à mes lèvres, une nouvelle gorgée de Gin entrant dans ma bouche réchauffant ma gorge. Elle ajouta qu'elle ne pensait pas ce que son amie avait dit, grand bien lui en fasse, maintenant qu'elle était dos au mur, elle était coincée, elle pouvait donc me raconter ce qu'elle voulait.
Du reste cela ne dura pas longtemps, elle était en train de se laisser aller à la peur qui était générée par mon pouvoir, je la voyais ciller, je la voyais tanguer, je la voyais déglutir avec force. Je me demandais bien ce qu'elle pouvait voir, elle ne disait rien mais restait là, muette, les mots semblaient coincés dans sa gorge, cette immonde boule qui empêche presque de respirer. Alors que je continuais à boire lentement la contenu de la bouteille, je la regardais se replier sur elle même d'un œil intéressé presque pervers. J'entendais sa respiration s’accélérer, j'entendais les « non » qu'elle murmurait d'une façon presque imperceptible. Elle resta là une bonne dizaine de minutes alors que je ne la quittais pas des yeux. Le niveau de la bouteille descendait, mais je ne sentais pas mon esprit s'embuer, trop plongé dans l'attention que je maintenais pour la regarder comme un voyeur.
Soudain, elle semblait en avoir fini, ses yeux affolés rencontrèrent les miens alors que les mots se mirent à sortir dans un flot incessant, elle me hurlait littéralement dessus. Elle était choquée de ce qu'elle avait vu, tant mieux c'était le but. Elle me traitait de monstre, encore une. Ils avaient tous ce mot là à la bouche en ce moment. J'étais un monstre alors ? Et bien d'accord je serais un monstre. Après tout j'avais hérité du pouvoir « monstrueux » quand Jacob avait eu l'autre, celui qui faisait de lui un ange. Un monstre... On me voyait ainsi. La peur des gens me satisfaisait maintenant, je m'en délectais avec autant de plaisir que ce mauvais Gin. Gin dont je finissais la bouteille avant de la jeter nonchalamment dans la baignoire crasseuse dont j'ignorais la fonction ici. J’ignorais le mal que je pouvais certes, mais je ne pouvais que générer le mal de toutes façons. Pour le bien il fallait aller voir ailleurs. Elle me toisa du regard avant de murmurer sur un ton un peu plus léger qu'elle était venue là pour boire, oublier une quelconque noirceur apparemment, elle loua mon courage de vivre dans les rues, comme si j'avais choisi tiens. Encore une idéaliste à la mord moi le nœud celle là.
« Tu crois vraiment que tout ce qui est là est de mon fait ? Ne loue pas le courage là où c'est de la résignation pure et dure. Je suis juste trop fier pour me laisser mourir. »
Bien sûr que je pouvais toujours essayer de sonner à la porte de Jacob, de m'excuser, de ramper à ses pieds et lui demander de m'héberger de nouveau mais non j'étais désespérément trop borné. Elle ajouta qu'elle m'aurait proposé de venir et confisqué ma bouteille, et bien encore heureux qu'elle ne m'avait pas vu avant, je me serais occupé de son cas beaucoup plus tôt et pas avec douceur cette fois. Alors que je l'écoutais, j'allumais une nouvelle cigarette à la lumière de la lune, renâclant la fumée dans le vent qui venait de se lever. Le nuage alla mourir sur la jeune femme, la nimbant d'une aura de fumée alors que je marmonnais.
« Maintenant que tu en es là, tu peux me raconter ce que tu veux c'est vrai. »
Alors que je parlais, elle était en train de subir le contrecoup de mon pouvoir, elle était traversées de pensées on ne peut plus douloureuses apparemment. Je tirais sur ma cigarette ne la lâchant pas des yeux, le contrecoup était parfois encore plus dur que la peur que je créais, la victime repensait à ses propres souvenirs, s'infligeait ses peurs les plus intimes et il est bien connu que le pire juge de soi c'est soit même, de fait je me doutais qu'elle était en train de vivre quelque chose de peu ragoutant. C'est alors qu'elle leva ses yeux sur moi, alors que je baissais les miens pour la regarder. Elle était en train de pleurer, ses larmes coulaient sur ses joues alors que la lune était en train de prendre ce plaisir pervers à les faire briller, lui donnant des allures de poupée. Elle venait de tomber sur le sol, je restais là quelques minutes à la regarder puis, mû par quelque chose que je ne comprenais pas. Je m'approchais d'elle, coinçant ma cigarette entre mes dents et pliant des genoux qui étaient déjà en train de hurler que je les massacrais en craquant fortement, je la saisis par la main, la posant contre ma taille pour lui apporter un soutien et la relever. Elle tremblait, le vent soufflait par moments, je ne comprenais toujours pas pourquoi je faisais tout cela, surtout après ce que je lui avais fait subir. Était ce donc cela les remords ? Peut être. Je m'en foutais pour le coup. Un nouveau coup de vent alors que je renâclais la fumée de la cigarette dont le filtre était en train de s'écraser dans ma bouche et que je retirais mon manteau pour le mettre sur ses épaules, elle ne portait rien de plus qu'une légère robe, je la regardais alors que je m'appuyais contre le mur, ma chemise était ouverte légèrement car il manquait quelques boutons sur le col et je l'avais relevée au niveau des manches, je ne les supportais qu'au niveau des coudes. Je la regardais silencieusement, tirant sur ma cigarette alors que le liquide sur ses joues brillait toujours, signe qu'il était en train de couler.
« Calme toi. »
En cet instant, je regrettais de ne pas être mon frère, pour lui transmettre de la douceur, la calmer. C'était bien la première fois que je me laissais attendrir comme ça, Kaileen n'avait pas pleuré elle, et elle avait eu ce qu'elle méritait. Mes yeux trouvèrent les siens alors que je jetais mon mégot de cigarette dans un caniveau.
« Je ne te ferais plus de mal. Pardonne moi. »
Ces mots, je ne les avais jamais dit avec personne, ni avec aucune fille, ni avec Jacob, encore moins avec les parents, c'était comme si ils étaient absents de mon vocabulaire, et là, ils étaient sortis... pour elle. Pourquoi ?
◊ Bella Cartwright ◊
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Sujet: Re: La nuit est la preuve que le jour ne suffit pas. Mer 14 Sep - 21:19
« Où serai le mérite si les héros n'avaient pas peur ? »
Tout s’effrite et je dépéris. Je languis sans m’assoupir. Amorphe des sentiments, indolente du cœur. Mon âme erre sans réel but, mon avenir n’est qu’un mot que je noie au fond du précipice. Je voudrais vomir vos promesses, m’étouffer avec votre orgueil et me fondre dans la nuit. Je suis une aventureuse, une fille qui ne rêve pas. Je connais le monde, ses faiblesses et ses lois. Le temps file à vive allure et pourtant je reste là, tapis dans l’ombre, latente, je ne fléchirais pas car je suis déjà jonché sur le sol, perdant tout espoir. En fait, je me décompose déjà. Sans conscience, sans réflexion et sans optimisme. Je ne suis qu'une épave, mon sang noircie fuse dans mes veines, la peur s'immisce dans ma chair. Je voudrais exploser. Mais après ? La terre est si fade que j'aimerais y mettre le feu. Je me noie, je me meurs. La peur m’engloutit et je sombre dans la torpeur. Une main me retient, une voix m’attrape, me sors des abysses et me nettoie de cette peur transcendante. Un homme me sauve, et la douleur cesse.
Une douceur exaltant naquit soudainement. Sans hypocrisie, sans superficialité, sans faux-semblant. Bella pouvait ressentir dans son mal-être absolue, une compassion sincère et des remords honnêtes émanant du jeune homme qui s’était accroupis non loin d’elle. Cette affection nouvelle la calma quelque peu et elle parvint à se détendre enfin, tentant de chasser de son esprit les images malsaines qui s’étaient imposés à elle avec violence. La jeune femme s’était sentit dévastée, elle s’était vue mourir sous le poids de son passé trop lourd, trop sombre. La vulnérabilité est si effrayante, si vide de sens. Restant au sol, elle n’avait pas la force de se lever, aussi, elle attira l’inconnu contre elle et elle déposa sa tête sur son épaule, se laissant bercer par sa chaleur et sa vitalité. Elle reprenait des forces et des couleurs près de lui, c’est comme si le sort s’inversait. sensation très étrange mais très agréable également, comme si elle renaissait de ces cendres. D’une voix qui se voulait encore tremblante, elle murmura dans un souffle « - je te pardonne.. Merci. » Merci d’être là, de rester près d’elle, sans bouger, sans parler, de la laisser récupérer, de la laisser à nouveau respirer. Les paupières closes, Bella se sentit apaiser, sa peur s’évaporant au profit d’un halot de lumière rassurant et chaleureux. Comme dans une bulle impossible à percer, elle écrasa sa faiblesse, reprenant le contrôle de ses émotions et de son angoisse. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, la réalité la rattrapa, l’odeur du tabac froid lui picota le nez et elle redécouvrit la ruelle sombre dans laquelle elle se trouvait. La baignoire abîmé, les murs s’écaillant, les pavés se tordant ainsi que l’homme contre qui elle se tenait. Combien de temps était-elle resté allongée sur ce sol humide ? Combien de temps était-elle dans les bras de cet homme qui l’avait autant terrifié que rassuré ? Tant de questions sans réponse et finalement elle préférait ne pas se souvenir, elle entrouvrit les lèvres, lâchant avec taquinerie « - Tu sens le tabac froid .. et l’alcool » se relevant très doucement afin d’éviter tout vertige, elle observa avec intensité l’homme au manteau noir, un brin de malice dans le regard. L’humour était une seconde nature chez la douce Cartwright et le fait qu’elle l’employait signifiait qu’elle allait mieux, beaucoup mieux.
Relevant une mèche de cheveux qu’elle plaça derrière son oreille, la jeune femme se sentit tout à coup lasse et soucieuse. Ce souvenir douloureux avait réussit à lui faire renier tout sentiments. Elle pensait que l’amour n’existait pas, que tout était un jeu, que le monde lui même était un théâtre ou chacun doit entreprendre un rôle. Après les évènements dont elle avait était témoin, la vie qu’elle avait menait et subit, elle ne pouvait penser autrement. C’était complètement surréaliste pour elle de penser qu’on pouvait avoir une vie heureuse en famille, enfin c’est ce qu’elle essayait de se dire à elle même, le contraire lui faisant beaucoup trop de peine. Parfois il faut savoir ignorer la vérité afin d’éviter toute souffrance, et c’est le choix que Bella avait fait. Un cœur de glace, insaisissable, ne pas s’attacher aux autres, n’avoir besoin de personne, être indépendante, ne comptant que sur elle même afin d’éviter toutes déceptions. Du moins c’était ce qu’elle visait comme objectif, mais au fond d’elle même, elle était d’une simplicité et d’une naïveté sans limite, véritable amoureuse de l’amour lui même, sensible et avenante. La nature humaine pouvait être une merveille et elle venait d’en avoir l’exemple à l’instant avec cet inconnu qui s’était adoucit afin de la secourir. Bella n’en pouvait plus de jouer un jeu et elle se dit enfin, qu’elle pouvait redevenir elle même et récupérer ses convictions, ses valeurs et ses croyances.
Elle se sentait reconnaissante envers lui, il ne l’avait pas laissé tomber et malgré le fait qu’il soit responsable de sa chute, il avait su la rattraper au vol et c’était le plus important. Fixant ses habits et sa barbe trop longue, elle réalisa qu’il vivait dans la rue et que c’était sans doute la pire des souffrances. Ne pas savoir où manger, ni où se laver, ni où dormir ... c’était une situation en perpétuelle agonie. Elle ne savait pas comment il en était arrivé là mais une chose était sur, il ne méritait pas cela, personne ne mérite une telle sentence. Son âme conféra et son choix s’imposa à elle comme une évidence. Il fallait qu’elle l’aide, bien sur elle ne pouvait pas recueillir tout les sans-abri de la ville mais ce mutant avait quelque chose de spéciale. Sans pouvoir l’expliquer, Bella savait qu’elle avait la responsabilité, le devoir de l’aider à remonter la pente, elle avait une certaine confiance en lui, elle savait qu’il pouvait faire de grandes choses, qu’il avait un bon fond et qu’il suffisait de le guider afin qu’il s’épanouisse. Restant sur cette idée, elle proposa, après plusieurs minutes de silence et de réflexions « - J’aimerais que tu me suives. » Sans donner plus de détail, elle recula d’un pas léger, s’assurant qu’il la suive sans montrer trop de résistance, ni même poser trop de questions inutiles. Elle se contenta de dire afin de le convaincre « Fais moi confiance, ma voiture est juste là. » tout en esquissant un sourire, elle fit un geste vers l’allée parallèle. Allait-il la suivre ?
◊ Matthew Derkins ◊
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Sujet: Re: La nuit est la preuve que le jour ne suffit pas. Jeu 15 Sep - 12:19
Elle était là, je la sentais contre moi, elle avait caché son visage contre mon épaule alors que je déglutissais avec bruit. Je n'étais pas habitué à un tel comportement, pour la simple et bonne raison que je n'en avais jamais fait preuve auparavant. Elle était dans mes bras, j'avais l'impression que je pouvais la briser en la serrant trop fort. Je ne savais pas ce qu'elle avait vu, mais elle était passablement choquée et tout ça à cause de moi, moi qui m'était une nouvelle fois énervé parce que je n'étais pas capable de me contenir et que je partais au quart de tour. C'était son amie qui s'était moquée de moi, pas elle mais je n'en avais eu rien à foutre. Elles devaient toutes payer ces salopes. Et maintenant j'en étais là, la serrant dans mes bras alors que mes genoux se posaient sur le sol que je sentais mouillé. Je ne savais pas où je venais de m'agenouiller mais ce n'était pas le plus important. La jeune femme continuait à mouiller ma chemise même si je sentais qu'elle se calmait.
Soudain elle me murmura qu'elle me pardonnait. Un léger sourire naquit sur mes lèvres alors que je passais mon pouce sur sa joue qui portait encore les sillons d'argent que les larmes avaient tracés et qui brillaient sous la lune. Je la sentais reprendre des forces dans mes bras, alors qu'elle était emmitouflée dans mon manteau. Elle resta là longtemps, puis finit par faire un triste constat qui était que je sentais l'alcool et le tabac froid. Mon odeur naturelle en somme tellement je l'avais dans la peau.
« Je n'ai pas le luxe de me payer un parfum tu sais... enfin plus maintenant.»
Une petite pointe d'humour alors qu'elle se relevait, mon manteau sur ses épaules et qu'elle me regardait avec des yeux rougis certes mais emprunts d'une once de malice, signe qu'elle reprenait du poil de la bête. Moi je n'étais pas habitué à tout cela, aussi je décidais d'allumer une cigarette pour faire partir ce trouble qui était en train de m'habiter. Je ne le comprenais pas, la compassion avait toujours été un sentiment inconnu de ma personnalité, j'avais toujours été ce gamin distant et froid qui n'a pas vraiment d'amis et la découverte de mon pouvoir et de part sa nature même faisait que j'étais souvent seul. Aussi les sentiments que cette jeune femme avait éveillés en moi me troublaient. J'inspirais une longue bouffée de ma cigarette, histoire d'embrumer un peu plus mon cerveau et ne pas chercher à m'expliquer pourquoi j'avais agi ainsi.
Mes yeux rencontrèrent ceux de la jeune femme, ils étaient moins rouges mais si elle fouillait dans les poches de ma veste je doute qu'elle trouve quoi que ce soit pour éponger son maquillage qui était en train de couler sur ses joues de porcelaine. Au pire, il y avait une vieille flasque de Gin dans une de mes poches revolver mais rien de plus. Je renâclais la fumée, me décidant enfin à me relever et en demeurant en appui contre le mur derrière moi. La vision de la jeune femme perdue dans mon manteau m'arracha un sourire doublé d'un léger rire nasal qui fit jaillir un nuage de fumée. Elle était touchante dans ce manteau, éclairée par la lune qui venait de se découvrir grâce à un mouvement nuageux pour le moins opportun.
Alors que j'écrasais mon mégot d'un coup de talon vengeur elle me fit une proposition. Proposition qui me fit hausser un sourcil, elle me demandait de la suivre. Essayait elle de m'attirer dans un piège ? Elle pourrait bien oui. Mon regard se teinta de méfiance, que devais je faire. Elle était en train d'avancer alors que j'étais perdu dans mes pensées quand soudain malgré moi je me surpris à hausser la voix.
« Attends... Qui me dit que tu ne vas pas me piéger ? Après tout je t'ai fait du mal... »
Réagir mal aurait été normal, aussi je ne comprenais pas vraiment pourquoi elle me faisait cette proposition en cet instant donné. Un nouveau souffle de vent souleva ma chemise, montrant la peau de mon ventre qui était couverte de bleus et de marques. Mes yeux ne quittaient pas ceux de la jeune femme cherchant la moindre once de mensonge dans ses yeux. Elle me désigna la rue où était garée sa voiture alors que je frissonnais malgré moi. Mon visage se ferma alors que je murmurais d'une voix grave.
« Très bien, je te fais confiance. »
Ma mâchoire se contracta alors que je la regardais dans mon manteau, si frêle et si fragile. Elle souriait. Un sourire, j'avais l'impression que cela faisait des années entières que je n'en avais pas vu un qui m'était destiné de façon sincère. Un nouveau coup de vent révéla les marques sur mon flanc alors que je plaquais rapidement le tissu de ma chemise pour le dissimuler et avançais de quelques pas grattant malgré moi ma barbe et ne la quittant pas des yeux puis soudain, je m'arrêtais, tournait les talons lui faisant face et plongeant mes yeux dans les siens, n'articulant qu'un seul mot alors que des mèches de mes cheveux passaient sur mon visage.
« Pourquoi? »
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Sujet: Re: La nuit est la preuve que le jour ne suffit pas. Jeu 22 Sep - 12:42
So take my hands and come with me We will change reality
Il allume une cigarette, la fumée fuse et sa vision se trouble sûrement un instant. Il semble hésitant, ne sachant si il doit lui accorder sa confiance ou la laisser seule dans cette rue. Dans quoi s’était-il fourré encore ? Abonné aux plans foireux peut être ? Peu importe, il fume. Et Bella ne put s’empêcher d’esquisser un sourire lorsqu’elle sentit l’odeur de braise. C’est comme si elle le connaissait, comme si elle lisait dans ses pensées, il était bousculé dans ses habitudes et par conséquent il fumait. Il fumait dès que quelque chose le titillait, dès qu’il ne voulait pas réfléchir, laissant la cigarette prendre sa décision à sa place. Le voile opaque de la fumée semblait lui dictait ses choix, s’imposant à lui comme une évidence. La jeune femme l’observa avec curiosité, il avait dit qu’il n’avait plus les moyens de se payer un parfum, ainsi elle avait visé juste, il n’avait pas toujours été à la rue. Dès la seconde où elle avait posé son regard sur lui, elle l’avait su. Sa présence, son élégance, son faux air hautain indiquait qu’il n’était définitivement pas un sans abris. Si vivre dans la rue est difficile, vivre sur le pavé humide en sachant ce qu’on perd, en pouvant comparer avec son ancienne situation est sans doute bien pire, bien plus perfide. La cruauté atteint ainsi son paroxysme. Révoltée contre cette injustice et décidant de faire confiance à son instinct, la douce cartwright ne regretta pas une seconde son choix, autrement dit l’inviter à la suivre dans sa voiture, et elle savait parfaitement quoi envisager par la suite. La véritable question qui réside ici est simple, que va lui dicter sa cigarette ? vers quelle décision Matthew va-t-il s’orienter ?
La méfiance, un sentiment instinctif, presque innée. La jeune femme, flottant dans son manteau trop grand, s’approcha davantage du mutant, le visage éclairée, très chaleureuse, afin qu’il lui accorde sa confiance. Elle glissa les mains dans ses poches pour se réchauffer, le froid parcourant chaque parcelles de son corps. Ses doigts allèrent racler une bouteille en verre qui devait être une flasque à en juger par la taille. Persuadée qu’il s’agissait d’alcool, elle la sortit, la montrant au jeune homme, disant déjà sur un air de victoire. « - Tu crois vraiment que je suis capable de te faire plus de mal que toi même ? » Et elle n’avait pas tord, elle savait plus que n’importe qui les dégâts que pouvait causer l’alcool, la drogue ou tout autre substance illicite. La violence de la dépendance, la perte de contrôle de soi même, l’agressivité qui naît, le cerveau et les idées brouillées et surtout la solitude. Le sentiment que personne ne nous comprend, le sentiment de mourir comme une plante. De retourner à la terre, de finir en poussière. Bella remit la bouteille dans le manteau noir, latente. Elle ne voulait pas de cette vie pour lui, en aucun cas. Quelle controverse, quelques minutes plus tôt, elle hurlait d’angoisse par sa faute et maintenant voila qu’elle se plaisait à lui venir en aide, à le tirer de cette mauvaise passe. L’incohérence était troublante et bouleversante. Il s’était rétracté, et cette marque de compassion, très peu de gens en avait fait preuve envers elle. Mais y a t’il vraiment que ça ?
L’homme paraissait soudainement apaisé, il prononça les paroles qu’elle rêvait d’entendre, un simple « je te fais confiance » et elle se sentait déjà plus légère, plus sereine à l’idée de lui porter son aide, de l’emmener chez elle afin de prendre soin de lui. Et il y avait tant à faire, réparer ses vêtements trouées ou tout simplement lui en racheter d’autres, laver avec précaution son corps meurtris, raser sa barbe sans doute trop longue et lui offrir un vrai repas savoureux et une nuit de sommeil sans nuages au milieu de draps de soi ( elle n’avait que ça). Un frisson étrange lui parcourut l’échine, elle avait hâte d’arriver, hâte de s’occuper de cet inconnu qui respirait l’indépendance mais qui acceptait qu’elle s’occupe de lui un cours instant, le temps pour elle de le remettre sur pieds et de lui faire retrouver sa santé d’avant. A proscrire donc alcool et cigarette en excès. Cette partie s’avérait plus difficile que le reste, mais elle saurai le convaincre de diminuer ces faiblesses dévastatrices.
Une question fusa, une interrogation sûrement. Pourquoi se montrait-elle si clémente à son égard ? Pourquoi l’attirer dans sa voiture dans la simple idée de prendre soin de lui ? Pourquoi faisait-elle ça ? L’homme avait stoppé son allure et son trouvait immobile, face à elle, son regard la transperçant. Elle cilla, arqua un sourcil avant de répondre d’une voix très douce et très calme. « - Je ne connais ni ton prénom, ni ton âge, ni ta vie. Mais je sais une chose, je veux t’aider. Tu le mérites .. je le sens. » Elle marqua une pause, balança sa tête sur un côté, adoptant une moue magnifique, avant de continuer, un brin plus séductrice. « Après tu peux toujours refuser de me suivre mais je pense que tu devrais accepter» Termina-t-elle dans un clin d’œil qui se voulait provocant. Se dirigeant ensuite vers sa voiture, elle sortit de son sac un trousseau de clef et lorsqu’elle appuya sur le bip, une superbe porche s’éclaira avec grâce. Ouvrant la portière, elle se retourna une dernière fois vers le mutant, le fixa heureuse, puis le vent les balaya tout deux.
Un choc, affusion d’abjection, d’horreur. Le flanc de l’inconnu rayonnait sous la lune qui surplombait la nuit noire. Des bleus violacées ornaient la peau du mutant, et en se concentrant, Bella pouvait ressentir la souffrance qu’il pouvait éprouver. La vie dans la rue était obscur, cabalistique et sombre. D’un mouvement emplit de douceur, elle fit encore un pas pour se retrouver à quelques centimètre seulement de l’homme. Ses yeux émeraudes brillaient dans l’obscurité, se remplissant de larme peu à peu. D’une main, elle releva son vêtement afin de percevoir de plus près les marques et de faire un diagnostic rapide. A l’hôpital, elle effectuait beaucoup d’examens de ce genre mais jamais emplit d’autant de tendresse, jamais. De l’autre main, elle caressa très légèrement la peau bleuté du jeune homme, ravalant un sanglot silencieux. Sa tristesse était nouée au fond de sa gorge et pourtant elle réussit à articuler, sa main toujours posé sur le flanc du mutant, lui transmettant sa chaleur. « - C’est tellement injuste. » Une larme perla sur sa joue, une goutte transparente étincela un instant avant de s’enfoncer dans l’oublie. Une larme dédié à cet homme, uniquement pour lui, pour sa souffrance aussi. Recouvrant ses blessures, elle se mit sur la pointe des pieds et le prit dans ses bras avec affection. Bella n’avait jamais serré quelqu’un comme ça contre elle. Sa tête enfouie dans le cou du jeune homme, elle se recula doucement, son visage se trouvant à quelques centimètres de celui du mutant, ainsi elle murmura, déterminée et toujours très tendre « - Je te promet que plus jamais tu ne vivras dans la rue. » Un sourire timide éclaira alors la nuit noire.
◊ Matthew Derkins ◊
۞ Mutant Neutre ۞
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Sujet: Re: La nuit est la preuve que le jour ne suffit pas. Jeu 22 Sep - 15:35
Elle voulait me soigner... Elle avait l'air de vouloir prendre soin de moi, mais pourquoi ? Elle me disait que je me faisais du mal, que j'étais mon pire ennemi, qu'est ce qu'elle en savait ? Encore une mademoiselle je sais tout sans doute, persuadée qu'elle pourrait sauver son karma en prenant soin d'un pauvre hère qu'elle avait ramassé dans la rue. Toutes comme ça... Pas une seule fois il me vint la pensée qu'elle faisait cela parce qu'elle était seule, une fille qui va au bar avec ses amies ne peut pas être seule. Son visage s'était éclairé quand j'avais accepté de lui faire confiance. Qu'est ce qu'elle me voulait à la fin ? Elle était folle ? Ou alors immensément sotte, je venais de la faire pleurer, de la faire hurler mais non elle s’accrochait. Une masochiste en somme, peut être qu'elle avait besoin d'un mec pour ses petits plaisirs inavouables, ça aurait été moi je n'aurais pas été me jeter sur la première clocharde que je trouvais dans la rue. A la remarque de ma propre autodestruction, un rire passa mes lèvres.
« T'es toubib pour me dire ça peut être ? »
Le côté acide et sarcastique reprenait ses droits, comme si la gentillesse dont j'avais fait preuve plus avant n'avait été qu'un rêve, un délire d'alcoolique. Mes yeux virent la trouver de nouveau, elle, si petite et si frêle dans mon manteau trop grand. Elle dont je ne comprenais pas le comportement et moi qui était aveugle à de la bonté désintéressée, n'en ayant jamais connu et même jamais entendu parler. Normal donc de réagir ainsi. Elle se mit à parler, apparemment elle trouvait mes soupçons infondés et si un type avec un flingue m'attendait pour me le pointer sur la tempe et me faire sauter le carafon juste pour son petit plaisir ?
« Je ne connais rien de toi non plus et je ne comprends pas pourquoi tu t'obstines à vouloir me sauver de je ne sais quoi. C'est plutôt toi qui devrais te sauver de moi. »
Elle me lança un sourire qui, il fallait l'avouer, était superbe. Qu'est ce qu'une jolie fille comme elle pouvait bien vouloir à un clochard immonde et crasseux ? C'était peut être sa lubie aussi, sa façon de profiter de chaque seconde, j'avais déjà entendu parler de ces hommes et ses femmes qui sont prêts à tout donner pour l'autre. La pensée fit même son chemin dans ma tête alors que j'haussais un sourcil suspicieux marmonnant d'une voix froide, mes yeux se glaçant automatiquement.
« Je crois deviner... Tu es des services sociaux... Ou alors t'es une bonne sœur. Ils recrutent de très jolies femmes maintenant tu devrais les féliciter de la part de Matthew Derkins. »
J'avais laissé filer mon nom et mon prénom, par mégarde ? Non pas vraiment, disons que j'étais blasé voilà tout. Elle sortit ses clés de voiture et appuya sur le bouton pour déverrouiller un engin qui était donc garé non loin. Je me retournais pour voir lequel était concerné et mes yeux se plissèrent légèrement quand je découvris la Porsche s'allumer alors que malgré moi je murmurais un grommellement d’approbation. Si c'était une bonne sœur alors l'église avait du avoir des moyens récemment pour la découverte d'une relique qui valait le coup, sinon je savais où passaient tous les impôts de Jacob. Soudain elle remarqua les bleus sur mon ventre et mes flancs et s'approcha de moi, ses yeux étaient encore remplis de larmes, à croire qu'elle avait une réserve infinie de liquide lacrymal. Alors que je sentais ses doigts passer doucement sur mon ventre, ma main vint caresser sa joue, essuyant les nouvelles larmes qui venaient d'être créées. Elle murmurait que cela était injuste, mais elle ne savait pas tout, je l'avais cherché après tout, c'était moi qui avait provoqué, insulté, détruit et bousillé.
Mon souffle se coupa, elle venait de me serrer dans ses bras, j'étais surpris puis je me décidais à l'entourer de mes bras alors que je sentais son visage mouillé dans mon cou. Je la serrais contre moi le souffle court, son front contre le mien, mon haleine puant le tabac remplissant l'espace exigu de nos visages. Elle finit par reculer et murmura que je n'aurais plus jamais à vivre dans la rue. Une telle promesse me laissait interdit, qui était elle pour dire de telles choses ? Je me reculais lentement à mon tour, mes mains sur ses épaules alors que mes yeux étaient plongés dans les siens qui une nouvelle fois demeuraient un peu rougis.
« Mais... Qui es tu ? Je ne me souviens pas avoir demandé un Ange Gardien mais si c'est le cas alors tu es magnifique. »
Un sourire passa mes lèvres alors que je la regardais, je me sentais bien sale et répugnant à ses côtés. Un moment passa alors que nous étions en train de nous regarder silencieux, me perdant dans ses yeux, la contemplant elle, perdue dans mon manteau. Puis je me décidais à murmurer lentement, d'un ton apaisé passant mes doigts dans les siens.
« Emmène moi chez toi si tel est ton désir. »
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Sujet: Re: La nuit est la preuve que le jour ne suffit pas.
La nuit est la preuve que le jour ne suffit pas.
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