Astérie est une grande et belle femme d’un mètre soixante-quinze, à la silhouette filiforme et harmonieuse, l’allure souple et la démarche gracieuse. Pour un peu, on la croirait sortie tout droit d’un roman de Janes Austen ou Margaret Mitchell, tant elle incarne les canons de la féminité qu’on retrouve dans divers grands romans de la littérature. Sa mère a d’ailleurs hésité à l’appeler Scarlett en référence au personnage de « Autant en Emporte le Vent », mais a finalement changé d’avis pour opter pour un prénom plus original. De longues jambes interminables, des mains blanches et douces aux doigts fins de musicienne, une peau de pêche sont ses attributs qui passent le plus inaperçu. En premier lieu, on remarque son visage ovale, comme finement ciselé avec ses pommettes hautes et marquées. De fins sourcils noirs surmontent une paire d’yeux bleus-gris dont l’éclat s’accentue ou s’adoucit selon la luminosité et les émotions qui l’agitent. Astérie porte souvent ses ongles à sa bouche, une bouche aux lèvres douces et fermes, sans toutefois les ronger. Une cascade de cheveux ondulés d’un sombre auburn dégringole dans son dos, elle les attache rarement.

Astérie est le type même de la femme "oignon". N'y voyez là rien d'insultant, cela simplement dire que sa personnalité a de nombreuses couches et qu'il faut faire preuve de persévérance pour atteindre enfin le coeur de la jeune femme. En effet, Astérie n'est pas du genre à exprimer facilement ses émotions ou à laisser quiconque l'approcher de trop près et franchir son cercle d'intimité. Ce mécanisme d'auto-défense se traduit par une attitude d'éloignement et de distance vis-à-vis des autres. Elle adopte également des comportements volontairement rebutants pour les autres : en se montrant orgueilleuse par exemple, prétentieuse et en étant faussement expansive. Elle affiche une grande confiance en elle et ne se cache de rien, il n'y aucun tabou pour elle ; elle est capable de parler de tout avec tout le monde, dévoile le fond de sa pensée à qui veut bien l'entendre, le seul sujet qu'elle n'aborde pas étant ses sentiments les plus profonds. Beaucoup la qualifieront de manipulatrice, car c'est une comédienne-née qui sait adapter son comportement en fonction de son interlocuteur pour obtenir ce qu'elle désire. Lunatique, elle passe de la joie la plus extrême à plus profonde mélancolie en un tournemain et sans prévenir son interlocuteur. Il faut avouer qu'elle prend un vif plaisir à déstabiliser les gens qui la côtoient, et peu nombreux sont ceux qui parviennent à prendre le contre-pied et à l'apprécier malgré toute l'énergie qu'elle met à mettre de la distance avec les autres. Dans son tempérament à la fois froid et volcanique, elle ne supporte pas non plus qu'on lui dicte sa conduite ou qu'on lui pose des limites, qu'elle prendra de toutes façons un malin plaisir à dépasser.
Sous cette carapace de froideur puis de volcanisme se cache LA femme, la vraie Astérie telle qu'elle vit au fond de son âme, à l'image d'une petite fille apeurée qui se cache sous sa couette parce qu'elle a peur du monstre sous son lit. Cette petite fille est à l'image de celles que sa mère voulait la voir incarner, ces héroïnes de romans qui ont peuplé son enfance : douce et attentionnée, elle est d'une loyauté sans égal avec ceux auxquels elle tient et fait montre d'un grand courage face à l'adversité. Elle sait écouter et est capable de comprendre les peines des uns et des autres sans difficultés, afin d'être capable de donner le meilleur conseil ou le meilleur réconfort possible, exercice dans lequel elle excelle. Elle n'hésite pas à voler au secours de ses amis quand le besoin s'en fait sentir et se révèle être une amie -ou une amante- extrêmement dévouée et attachante.

"A quoi rêve une jeune fille" (Alizée) ? Ce titre de chanson résume les interrogations de toute la gente masculine. Hélas pour eux, "chaque fille est unique" (Thomas Dutronc). Jamais vous ne trouverez les mêmes envies, les mêmes désirs, les mêmes projets chez deux filles, jamais plus que des similarités tout cas. Astérie sait chanter, et elle adore ça. Depuis qu'elle est toute petite, moduler des sons agréables avec sa voix est une chose à laquelle elle prend beaucoup de plaisir, et à quoi elle a consacré beaucoup de temps et d’attention à partir du moment où on lui a dit qu’elle était douée. Cours de chant, mais aussi de piano, de violon et de violoncelle, ses talents s’étendirent à la musique d’une manière plus générale. De par son pouvoir, elle considère que les instruments ont une âme et qu’on peut communiquer avec eux. Rien que par le toucher, elle sait reconnaître si un instrument est fait pour elle ou non. Elle a une affection particulière pour son violon, un Stradivarius qu’elle adore plus que n’importe quoi. Oh, et à force de faire travailler sa voix, elle arrive à imiter celles des autres et fait une excellente imitatrice.

« Groupe : Mutante non-recensée
« Raisons : La guerre entre humains et mutants ? Astérie ne s’y intéresse pas vraiment, même si ça l’effraye, bien sûr. A vrai dire, elle est neutre plus par nécessité que par réelle conviction. Elle ne hait pas les humains au point de vouloir les combattre et les dominer, voire les exterminer, mais elle n’est pas non plus entièrement convaincue qu’une cohabitation pacifique soit possible. Tout ça l’effraye, la laisse pantoise et ahurie. Comment l’humanité avait-elle pu en arriver là ? Tout ce qu’elle entend des conflits, c’est par la radio, la télévision ou les journaux, et encore. Comme la guerre en Irak, comme les attentats en Norvège, tout ça lui paraît horrible bien sûr, mais aussi si loin… Presque irréel. Tout ça ne fait pas partie de son quotidien. Elle est ignorante de la discrimination qui opprime ses frères et sœurs mutants, car bien qu’elle se soit fait recenser, elle ne se sert jamais de son pouvoir en public –du moins pas de manière visible- et évite le sujet autant que possible. Elle n’a jamais parlé de son don à personne et n’a qu’une envie : que personne ne le sache. Car elle sait très bien que si une telle chose venait à être dévoilée, cela mettrait fin à sa carrière d’instrumentaliste…


« Pouvoir(s) : Phytokinésie
« Description : La phytokinésie. Ce nom quelque peu barbare traduit en fait le don d’Astérie pour maîtriser le bois. Qu’est-elle capable d’en faire ? Ses pouvoirs touchent à tout ce qui concerne le bois, de près ou de loin, le bois dans son milieu naturel comme le bois travaillé par l’artisan ou en usine. En milieu naturel : les plantes contenant du bois –arbres, buissons, ronces, arbrisseaux…- lui obéissent, elle peut les faire pousser à sa guise et les mettre en mouvement par le pouvoir de sa volonté, le bois se pliant à tous ses désirs. Elle peut également, au mieux de sa forme, faire pousser des forêts entières, mais l’exercice reste extrêmement difficile et épuisant. Arme offensive comme défensive, elle manipule cette matière comme si certains manient la pâte à modeler. Même chose sur les objets de bois : si elle ne peut les faire grandir, elle peut les soumettre à sa volonté et les faire bouger sous ses mains, à condition de les avoir touché. Sans contact physique, la manipulation est impossible. Elle peut également « interagir » avec le bois, en établissant avec lui une sorte de contact télépathique très particulier. En touchant un objet en bois, elle est capable d’en visualiser le passé, le vécu, c’est pour ça qu’elle affirme que le bois a une âme. Cependant, Astérie étant une mutante neutre, elle n’a pas eu l’occasion de s’entraîner à proprement parler, les capacités qu’elle maîtrise le mieux restant donc son habileté à communiquer avec le bois et le soumettre à sa volonté grâce à un contact physique, comme elle a l’habitude de le faire avec ses instruments pour en tirer le meilleur son possible. Elle entre en harmonie complète avec eux et est de ce fait devenue une musicienne respectée et reconnue. Tout le reste lui demande beaucoup d’énergie et de concentration.

Extrait du Times Magazine

Times Magazine : Miss Vassily, bonjour à vous. Félicitations pour la sortie de votre nouvel album déjà couronné de succès. Nos lecteurs aimeraient en apprendre plus sur vous. D'où venez-vous ?

Astérie : Je suis née à Moscou en 1997, ce n'est un secret pour personne. J'ai eu la chance de naître dans une famille aisée, très aisée même, et en plus de ça je suis fille unique, donc j'ai toujours eu pour moi toute l'attention de mes parents. J'ai eu une enfance très heureuse, sans taches et sans accrocs. A l'école, une des meilleures écoles privées de la capitale, j'avais de bonnes notes sans avoir à faire beaucoup d'efforts, j'avais de bonnes copines... Au collège et au lycée j'ai suivi le même schéma. Je n'ai pas grand chose d'intéressant à vous raconter sur cette époque là, en fait ! Je vais finir par en devenir ennuyeuse pour vos lecteurs ! *rires* J'ai découvert la musique à l'âge de huit ans, en prenant pour la première fois des cours de piano et de violon. Mes parents étaient férus de musique eux aussi, ce sont eux qui m'ont poussée à pratiquer et je leur en suis très reconnaissante aujourd'hui. Mes quatre leçons hebdomadaires -deux de piano, deux de violon- étaient les moments de la journée que je préférais. Dès que j'eus maîtrisé mes instruments pour jouer toute seule, je ne me suis pas privée pour fouiller toutes les boutiques de Moscou à la recherche d'une partition intéressante ! Mes professeurs de musique me répétaient sans cesse que j'étais douée, mais leur attitude me mettait plus la pression qu'autre chose. J'ai toujours été une perfectionniste qui déteste échouer, alors je ne voulais pas aspirer à plus haut que ce que je pouvais atteindre et n'ai décidé de faire de la musique mon métier que relativement tard. En attendant, je me contentais de jouer partout où je le pouvais, à l'école, à la maison, pendant les soirées que donnaient mes parents... Et quand je ne jouais pas, je fredonnais. J'avais toujours une musique -existante ou non- qui me trottait dans la tête. J'en ai toujours aujourd'hui, d'ailleurs... A partir du lycée, j'ai eu de plus en plus envie de travailler dans le domaine de la musique. Quand est venu le moment de choisir son orientation, j'ai décidé, un peu sur un coup de tête je le reconnais, de partir en Amérique pour étudier la musique. Pour moi, les Etats-Unis avaient cette aura extraordinaire, magique, qui vous faisait croire que tout y était possible... Je suis donc partie, sans encore espérer devenir une grande instrumentaliste, mais au moins professeur de musique, ou musicienne dans un orchestre...

Times Magazine : Et finalement vous voilà instrumentaliste et chanteuse renommée. Comment en êtes-vous arrivée là ?

Astérie : Grâce à des rencontres et en travaillant très dur ! L'université m'a vraiment permis d'exploiter à fond mon potentiel de musicienne, de perfectionner ma technique au chant, au piano et au violon, d'apprendre à composer... Mes années d'université restent un excellent souvenir. Mes professeurs m'ont beaucoup encouragée, même ceux qui se montraient les plus durs et les plus sévères. Je me souviens en particulier d'un professeur de chant qui me faisait faire des exercices plus bizarres et impossibles les uns que les autres : chanter sous l'eau, la tête en bas, modifier mon accent et ma voix... Une de mes professeurs de piano m'a faite jouer les yeux bandés à un concert. C'est vous dire si on m'a entraînée ! J'ai rencontré d'autres élèves aussi, tous plus géniaux les uns que les autres. Des musiciens de haut niveau, qui me donnaient des conseils et me faisaient participer à des concerts improvisés ou m'engageaient à jouer avec eux lors de sessions privées... C'est là que j'ai réellement trouvé mon style de jeu. Et beaucoup d'entre eux m'encourageaient aussi... L'un d'eux en particulier, dont j'ai été très proche pendant quelques temps, qui n'était même pas étudiant en musique mais en droit. Il ne doutait jamais de moi et m'a poussée à continuer même quand je traversais des périodes difficiles. Et dans ces moments-là, Dieu sait que je peux être chiante ! Mais il n'a jamais bougé et m'enguirlandait presque pour que je continue, contre vents et marées, quoiqu'il advienne. Et un jour il a disparu... J'ignore où il est aujourd'hui.

Dylen leva les yeux de l'interview et plongea ses yeux ambrés dans ceux bleus comme l'océan et gris comme l'orage d'Astérie. Elle était belle, allongée dans les draps blancs, ses longs cheveux répandus sur l'oreiller. Elle détourna le regard et se perdit dans le contemplation des arbres à travers la vitre dont les branches bruissaient à cause du vent. Il sourit et se leva sur un coude pour l'embrasser.

"- C'était lui, ton premier amour ? demanda-t-il.
- Pas mon premier mais... Le premier à avoir été aussi intense. Aussi bouleversant. Aussi grisant. Et aussi douloureux. Je ne savais pas que ça pouvait faire aussi mal, l'amour.
- Il savait que tu es une mutante ?"

Elle hocha la tête, tendit le bras en direction des arbres, qui bougèrent moins, semblèrent s'immobiliser, jusqu'à ce qu'elle relâcha la pression quelques instants plus tard. Elle poussa un soupir.

"- Caleb aussi est un mutant. Bien sûr qu'il savait. J'ai découvert mes pouvoirs peu de temps avant de le rencontrer, pendant un récital de musique. Je jouais mal ce soir-là. J'étais de mauvaise humeur, énervée, et plus je j'escrimais à bien jouer plus je m'énervais. Et tout à coup j'ai... J'ai senti le violoncelle bouger sous mes mains. Comme s'il réagissait à mes appels..."

Elle laissa échapper un soupir. Dylen jouait avec une mèche de sa chevelure, lui caressant doucement le visage au passage.

"- Quand j'ai rencontré Caleb... Nous nous sommes vites bien entendus. Très bien entendus, même. J'étais en première année de musicologie, j'avais vingt-trois ans, et lui se destinait à devenir avocat. Je suis sûre qu'il a réussi. Le lien qui nous unissait était fort, unique, incassable... Nous nous sommes révélés nos secrets les mieux cachés. Nous nous sommes laissés emporter par notre passion et notre jeunesse. J'avais peur, mais en même temps, c'était tellement... Nouveau, enivrant. Comme si j'étais aspirée par une tornade. Et il est parti chercher du travail avant que nous n'ayons le temps de vraiment avoir une relation..."

Elle arrêta de parler. Fronçant les sourcils, Dylen lui effleura la joue.

"- Vous n'avez pas cherché à vous revoir ? demanda-t-il d'une voix douce.
- Il m'a laissé son numéro, mais je ne l'ai jamais appelé." répondit-elle aussitôt d'une voix inhabituellement dure. Envers Caleb... Ou envers elle-même ?
" - Pourquoi ? Vous vous aimiez, non ?"

Un silence, qui s'éternisait. Dylen avait déjà renoncé à espérer une réponse quand celle-ci fusa, prononcée d'une voix brisée.

"- Justement. sanglota Astérie. On s'aimait. Je l'aimais. J'avais si peur de le perdre... J'avais si peur de l'aimer !"

Dylen n'en croyait pas ses yeux. Astérie qui pleurait ? Jamais encore, en un an de relation plus ou moins officielle, mais touchante et passionnée, il ne l'avait vue dans cet état. Ils n'étaient pas vraiment amoureux l'un de l'autre, mais ils éprouvaient une tendresse sans pareille pour l'autre et ne se cachaient pas grand chose. Ils étaient mutants tous les deux et avaient été réunis contre l'adversité montante. Astérie qui doutait de plus en plus, se lassait d'un succès trop important et étouffant, avait peur d'être démasquée en tant que mutante. Dylen qui se cachait pour survivre, tout simplement. Ces moments tendres échangés dans le lit étaient leurs seuls moments de plénitude, la chambre était leur refuge où le monde ne pourrait pas les atteindre. Pourtant, se disait Dylen, Astérie était irrémédiablement attirée par le dehors. Ce dehors où elle avait laissé Caleb.

" - Retrouve-le. lui chuchota-t-il à l'oreille. Retrouve-le ce Caleb. Tu as envie de le voir, non ? Je ne sais pas ce que tu vas lui dire, si ce qu'il se passera ensuite, mais... Il faut que tu le retrouves. Sans ça, ça n'arrêtera jamais de faire mal à l'intérieur, Astérie."

Il l'enlaça dans une étreinte qu'il savait être probablement la dernière. Elle lui répondit par un baiser passionné mêlé de larmes tièdes et salées. Unis contre l'adversité, alors même que Dylen, tout en la serrant contre lui, lui répétait dans un souffle d'aller le retrouver. Encore et encore la même litanie, si effrayante mais si rassurante, dans l'ombre de la nuit...

Le lendemain, Astérie avait quitté la ville.

« Système de Puçage : Non, ou du moins pas encore...

« Avatar : Evangeline Lilly
« Recyclage du Personnage : Oui, bien sûr !