Le mois de Juillet avait apporté à Achaea ce qui manquait le plus à Electra : un éblouissant et chaleureux soleil, qui déversait ses rayons bienfaiteurs sans retenue sur la grande agglomération. En ce samedi matin, lorsqu'elle avait ouvert au maximum ses volets électriques, un sourire presque niais s'était niché sur ses lèvres pleines, comme une gosse qui sait qu'elle va pouvoir aller jouer dehors grâce à ce temps splendide. Elle ne travaillait que le soir, commençant son service à 22h, aussi elle se fit avec joie un plan pour occuper cet après-midi ensoleillé. La plage, en bordure de la périphérie de la ville, accueillait en été un flot constant de badauds prêts à se faire roussir la peau, et Electra avait souvent eu l'occasion d'y aller. Elle adorait la mer, la langue de sable doux et jaune qui l'entourait, l'odeur d'iode tenace qui s'accrochait aux paréos. Dans son Angleterre natale, elle n'avait eu des aperçus que de la Manche, souvent glaciale et inhospitalière, mais ici, par ce temps, elle avait souvent adoré se prélasser au soleil, avec pour seul son les ressacs amers de l'océan. Il ne lui fallut que quelques secondes supplémentaires pour se décider, et elle quitta sa chambre d'un bond pour préparer un petit sac qu'elle emmènerait là-bas.

Après un long passage dans la salle de bain, qui la mena très vite aux alentours de midi, Electra se pencha vers son téléphone portable qu'elle arracha à son chargeur branché. Le visage pensif, elle fouilla dans sa liste de contacts dans l'espoir déjà amer de trouver un ou une accompagnatrice, mais abandonna très vite cette idée. Entre plusieurs entrées portant le nom de "Proie", "Proie hôtel", "Proie sauna", elle n'avait que peu de monde à qui elle aurait pu demander de l'accompagner. Elle avait d'abord songé à Nastasya, une magnifique créature qui partageait son goût pour la séduction, mais ne s'y pencha pas très longtemps. La miss devait être occupée, et de toute façon très jeune, elle n'apprécierait pas cette sortie. Ce fut avec un soupir résigné qu'elle referma sèchement le clapet de son téléphone, et s'attela à la préparation de son sac, ruminant toutes sortes de choses.

Elle ne savait plus quoi penser de cette solitude générale avec laquelle elle vivait. Elle se réveillait seule. Elle sortait seule. Dormait seule. Il n'y avait personne d'assez proche pour partager sa vie, et le principal problème relevait du fait qu'elle ne pouvait se permettre de chercher ce genre de compagnie. Electra s'était décidée depuis déjà très longtemps sur ce qu'il convenait de faire pour ne pas attirer trop de soupçons sur ses occupations nocturnes, mais elle commençait à douter de ces méthodes qui avaient l'affreux inconvénient de parfois la faire souffrir. Elle aurait aimé pouvoir raconter ses journées à quelqu'un, partager ses malheurs ou tout simplement s'amuser en sortant dans un bar, en allant à la plage un samedi après-midi... Il lui semblait que tout ceci finissait par ne plus avoir aucun sens, que sa paranoïa aiguë avait pris trop de place et qu'elle lui gâchait la vie. Pour être plus exacte, c'était en fait son pouvoir diabolique l'erreur contre-nature qui avait déclenché tout ça. Mais elle n'allait pas se mettre à ressasser le tragique mélodrame de son don, au risque de devenir folle ici et maintenant.

A 13 heures tapantes, elle sortait de chez elle, lunettes de soleil géantes sur le nez, robe blanche et volage, sandales montantes sans talon ; la pureté féminine par excellence, bien que les lunettes lui donnaient l'air un peu hautain. A son bras se balançait un hit-bag argenté, dans lequel elle avait fourré une petite bouteille de soda, un flacon de crème solaire, un roman et un magazine de jeu. Oh, et bien sûr une serviette de bain ; il ne lui en fallait pas plus. Elle verrouilla soigneusement la porte et s'engouffra sur son chemin d'accès, saluant au passage avec chaleur et amabilité les voisins qu'elle rencontrait.

Une fois dans sa voiture - un modèle plutôt quelconque qu'elle avait eu à très bon prix - elle chercha tout de suite l'accélération et la voie rapide. D'habitude, elle faisait très attention à sa conduite, qui pouvait mener de simples policiers sur sa piste beaucoup trop rapidement, mais elle était pressée d'arriver et de laisser derrière elle ses pensées noires. Il fallait qu'elle traverse toute la ville et qu'elle prenne la route en périphérie pour se diriger vers la plage, aussi elle n'avait pas de temps à perdre. Elle poussa joyeusement sur l'accélérateur et alluma la radio. Ce fut en chantonnant, poussée par la musique, qu'elle fit le trajet (plutôt long), et qu'elle arriva aux abords de la plage. Elle se gara dès qu'elle put, et sortit enfin du cocon trop chaud de l'habitacle métallique pour goûter avec délice au vent salé. Profitant du chemin pavé qui menait jusqu'au sable accueillant, Electra ne mit que quelques minutes à rejoindre la plage.

Il y régnait un monde fou. Des jeunes garçons qui se couraient après, un ballon aux pieds ; des parents qui hurlaient pour faire revenir leurs petits monstres excités par la chaleur ; et tout un banc de belles filles qui se prélassaient sur leurs serviettes en laissant s'envoler des trilles de rires célestes. Electra s'interrompit un instant en cherchant du regard un endroit où poser ses affaires, et repéra finalement un petit carré de sable pas trop entouré. Elle s'installa donc, retira ses sandales, et fit lentement glisser sa robe le long de son corps. Avant de partir, elle avait préféré passer directement son maillot de bain - un bel ensemble mauve, deux pièces - pour ne pas avoir à subir la gêne de se changer devant des inconnus. Quelques instants plus tard, Electra était allongée sur le ventre, la tête en direction de la mer qui semblait l'appeler. Ses yeux, invisibles derrières ses grosses lunettes, ne pouvaient s'empêcher de suivre le chemin des plus beaux spécimens qu'elle voyait. Elle n'avait pas vraiment pensé au danger de son pouvoir en ces lieux, ou plutôt elle l'avait occulté. Mais maintenant qu'elle se trouvait au milieu d'une potentielle chasse à l'homme, elle sentait son pouvoir affluer en elle, et ressentait parfois des petites piques au coeur dès que quelqu'un s'approchait un peu trop près. La tentation, enivrante et exaspérante, prenait possession d'elle, encore une fois. Elle soupira en se retournant sur le dos, révélant un corps peut-être un peu trop maigre, et fouilla dans son sac jusqu'à trouver son roman d'aventure.

Elle se mit à lire, laissant s'endormir le pouvoir de son don, jusqu'à se mettre à sommeiller elle-même. Alourdie par la chaleur, elle se leva rapidement et se dirigea d'un pas souple vers l'eau, laissant derrière elle livre et lunettes. Elle adorait se baigner, et comptait bien en profiter tout le reste de la journée, désireuse d'oublier la présence de tous ces mâles en chaleur. Elle s'immergea rapidement dans l'eau, épargnant ses longs cheveux et nagea en envoyant quelques sourires au hasard, autour d'elle.

Laissant traîner son regard vers l'endroit où elle avait laissé ses affaires, elle vit soudain un jeune homme se pencher sur son sac et se mettre à fouiller dedans. Cueillie par la surprise et l'indignation, elle poussa un cri à son attention, et le garçon sursauta en la cherchant visiblement des yeux. N'étant pas très loin du sable, elle fonça pour sortir de l'eau tandis que le voleur se mettait à courir, son pauvre sac à l'épaule. Rendue maladroite par la lourdeur de l'eau, ce fut presque sans grâce qu'elle remit le pied sur le sable et se lança à sa poursuite.

Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle réagissait aussi violemment, surtout pour un sac qui ne contenait pas grand chose de précieux, mais que ce petit con ait osé agir sous ses yeux l'avait plongé dans une colère scandalisée. Alors qu'elle courait, elle ne put cependant pas faire semblant de ne pas remarquer que le beau diable allait bien plus vite qu'elle, et qu'il ne tarderait pas à la distancer. Son propre corps, long et trop mince, n'était pas assez athlétique pour cela, et elle commençait déjà à s'essouffler. Voilà pourquoi, un peu amusée à l'avance par les effets que cela produirait, elle tendit le bras vers le voleur et cria :

- " Arrêtez-le ! Il m'a volé mon sac !"

Telle une petite midinette en berne, ce qu'il ne fallait pas faire, des fois... Déjà, des regards se tournaient vers elle, puis sur le voleur, et elle savait bien qu'une bonne âme, sûrement masculine d'ailleurs, se proposerait bientôt pour sauver la dame en détresse. La cerise sur le gâteau ? Electra se mit à relâcher dans l'air ambiant, surchauffé et parfumé, un flot continu de phéromones surpuissants. De quoi motiver les plus courageux et les plus proches à agir au plus vite...

C'est un sourire fier et satisfait qui s'afficha sur ses lèvres lorsqu'elle vit un homme musclé se jeter sur son voleur et le clouer à terre, très vite aidé par un autre. La belle s'arrêta automatiquement de courir, repoussant en arrière ses longs cheveux pour qu'ils dégoulinent sur ses frêles épaules. Orgueil. Elle se dirigea donc bien plus calmement vers ses sauveurs, le temps de reprendre son souffle pour faire bonne figure lorsqu'elle arriverait près d'eux et qu'il faudrait les remercier platement. Il n'était pas difficile d'avoir conscience qu'une bonne partie des regards publics se dirigeaient vers elle, qu'ils soient féminins ou masculins d'ailleurs. Comme d'habitude, ses homologues la jugeaient plutôt qu'elles ne l'observaient, et elle sentait la familière hostilité qu'elles dirigeaient contre sa personne. A contrario, un opposé extrême, ses phéromones magiques avaient collé dans les yeux des hommes des étoiles et des papillons, mais elle-même ne regardait que les deux qui avaient récupéré son sac, et qui maintenant se jaugeaient en chien de faïence. Elle ne put s'empêcher de ricaner, son don développant chez elle une monstrueuse satisfaction à voir deux pauvres mâles en chaleur prêts, sûrement, à se battre pour elle.

Electra arriva finalement près d'eux, ignorant complètement les quelques spectateurs retardataires qui continuaient de lorgner dans sa direction. Le voleur n'avait pas demandé son reste, et rouge de honte et à cause de l'effort, il s'était enfui sous les quolibets des justiciers débutants. Elle les remercia avec chaleur, souriant plus que de raison, pendant que l'un et l'autre se disputaient pour se couper la parole et récolter un maximum d'honneur. Avec une suffisance triomphante, elle songea qu'elle avait envie de les rassurer au maximum, de leur dire qu'il y avait de la place pour deux proies dans ses filets géants. Mais il était tellement plus amusant de les laisser se bouffer le nez, et pour rien encore, un misérable sac dans lequel l'objet le plus coûteux était un pauvre tube de crème solaire.

Une électricité étrange parcourait son corps. Cette sensation n'était pourtant pas nouvelle ; une sorte d'appel intérieur, un fourmillement constant qui accélérait son rythme cardiaque. Ses yeux papillonnèrent tandis qu'elle s'adaptait à cette impression, offrant un petit rire de connivence aux deux hommes, sans même écouter leurs bêtises. Ce n'était pas eux qui provoquaient en elle la sirène de son pouvoir. Le tam-tam bouillonnant paraissait plus lointain, et son scanner mental lui donnait envie de tourner la tête. Au bout d'un moment, aspirée par cette tentation grandissante, elle laissa son regard s'envoler sur la gauche.

Elle sut, bien sûr, qu'elle ne s'était pas trompée. Une vague de chaleur noya sa poitrine quand elle croisa les yeux de cet homme en particulier. Quelle délicieuse coïncidence, quelle chance savoureuse, délectable... L'ironie de cette rencontre la fit grandement sourire ; et bien que le charmant Seth Winchester venait de se détourner, elle ne cessa pas une seconde de le fixer en se félicitant. Elle n'allait pas se précipiter à sa rencontre, elle voulait d'abord goûter pleinement ce ravissement des sens, cette extase mesquine à l'idée de retomber sur lui par pur hasard, sur une plage bondée. Et dire que son frère lui avait rendu une petite visite quelques temps plus tôt, c'était tout de même comique ; même si, pour l'heure, Electra n'avait aucune idée des liens qui unissaient ces deux succulentes proies.

La belle soupira de béatitude en se tournant vers les justiciers, qui lui apparaissaient désormais pâles, pathétiques et dépourvus d'un quelconque intérêt. Avec finesse et amabilité, elle tendit d'un bras confiant son sac au milieu d'eux, et leur minauda en battant des cils qu'elle avait bien besoin que quelqu'un de confiance le surveille à sa place. Ils se portèrent évidemment volontaires, et de bon coeur encore, toujours rivaux à la pêche aux compliments. Elle s'éloigna en agitant la main, en souriant et en tortillant du bassin, certaine de les avoir ferrer assez fortement pour ne plus craindre de vol. Au bout de trois pas dans le sable brûlant, à jeter ses yeux tout aussi incandescents vers Seth Winchester, Electra les avait déjà expulsé de son esprit sélectif.

Il n'avait pas donné l'air de la reconnaître, et à sa façon de s'éclipser pour récupérer son t-shirt abandonné sur le sable, elle pensa qu'il n'avait pas forcément envie de la rencontrer. Haha, comme si ce petit détail pouvait la freiner ne serait-ce qu'un instant... Et puis, il n'avait pas trouvé ça désagréable la dernière fois, hein ? A moins qu'il sache très bien jouer la comédie, au moins aussi bien qu'elle, Winchester ne saurait pas lui mentir. Ni se protéger de son pouvoir. Elle gagnerait cette manche-là aussi, elle en avait une certitude calme, vaniteuse. Son pouvoir lui ôtait toute sa froide raison, sa logique maniaque et imparable, et sa prudence, surtout. Elle ne songeait plus qu'au goût de ses lèvres, à la force tranquille de son corps lorsqu'ils s'étaient étreint. Il avait eu de la chance ce soir-là, elle avait réussi à se retirer, à empêcher son don carnivore de ne faire qu'une bouchée de lui. Mais à cet instant, comment reculer ... ? Elle s'était torturée - non, son pouvoir l'avait torturé - pour avoir fui alors qu'il était complètement sous son emprise. Imaginer la délectation profonde qui l'avait envahi lorsqu'elle l'avait embrassé avait été une source de douleur et de frustration ; mais maintenant, ah... Electra allait pouvoir réparer cette triste erreur, aller plus loin ou plus vite, faire comme il lui plaisait pour faire taire cette maudite voix dans sa tête. Il serait comme un trophée pour elle ; le prix d'honneur, tout d'or vêtu.

La belle passa la langue sur ses lèvres quand elle ne fut plus qu'à quelques pas. Elle n'avait pas vraiment pensé à ce qu'elle pourrait dire pour attirer son attention, ne faisant confiance qu'à son pouvoir qui articulait ses mouvements pour les rendre le plus gracieux possible ; un véritable piège à homme, la séduction parfaite. Si elle n'avait pas eu ce gêne Mutant, peut-être que personne ne se serait intéressé à elle ; peut-être qu'elle aurait été une célibataire éternelle, ne trouvant pas chaussure à son pied. Elle avait déjà réfléchi à la question, mais au final, à quoi bon ? Elle était ce qu'elle était, elle ne l'avait pas choisi, et il y avait des avantages certains à être une cible de choix pour ceux qui étaient sans le savoir ses propres proies.

- " Pourquoi fuir ? Vous n'avez pas envie qu'on parle ?"

Il fallait bien commencer d'une façon ou d'une autre, n'est-ce pas ?

Seth Winchester lui tournait le dos, et à la tension qu'elle sentait palpiter dans l'atmosphère, elle songea qu'il n'avait décidément pas envie de la voir. Elle sourit, engageante mais doucereuse, et campa ses mains sur ses hanches. Elle n'allait pas s'amuser à le contourner pour qu'il ose enfin la regarder, elle attendrait aussi longtemps qu'il le fallait. Avec force conviction, elle s'amusa à museler son don, ou la glande obscure qui déversait ses phéromones tendancieux. Sa dernière utilisation remontait à si peu, elle se sentait encore un peu imprégnée par le tendre pouvoir. Et puis, il fallait l'avouer, Electra était également très curieuse de voir comment Seth réagirait sans qu'elle n'utilise cet aspect de sa personnalité.

Elle inclina légèrement la tête de côté, une moue aux lèvres et les yeux fixés sur son dos. Pourquoi cette réaction ? Est-ce qu'il avait senti que cette attraction n'était pas naturelle, craignait-il un quelconque danger ? Elle devait admettre qu'elle s'attendait à un peu plus d'enthousiasme, même si leur dernière rencontre avait été légèrement particulière. La belle s'éclaircit distraitement la gorge et laissa échapper un petit rire.

- " Ne me dites pas que je vous fais peur... ? Je ne vous veux aucun mal, vous savez."

Un ressac un peu plus fort que les autres couvrit un nouveau rire, tandis que l'eau salée léchait ses pieds et ses mollets. Elle fit quelques pas sur le côté, regagnant l'abri sec du sable chaud, et gagnant ainsi un nouveau point de vue sur le profil de Winchester. Elle se prit à penser, en mordillant sa lèvre inférieure, qu'elle regrettait qu'il ait remis son t-shirt.

HJ : La réponse de Seth comprends la mission « citation de films », avec une réplique d’Armageddon


Cette femme le dérangeait, oui. En sa présence, l’attitude du mutant se trouvait étrangement différente de celle qu’il arborait autrement, et cela s’en qu’il ne parvienne à en identifier la raison. Cela l’agaçait, car il aimait gouverner ses émotions, et c’était même un exercice qu’il maîtrisait avec une extrême agilité. Mais pas avec elle. Pas avec cette horripilante femme. Cette horripilante femme qui, de son côté, semblait bien trop intéressée par le jeune homme pour qu’il ne l’oublie. En même temps, avec ce qu’il s’était passé lors de leur dernière rencontre, il était quasi impossible pour Seth de l’oublier… Non stop, il devait à tout prix chasser ce souvenir de son esprit ! De son point de vue à lui, cette rencontre n’était qu’une affreuse coïncidence, une chance amère, en bref; déplaisante.

Sa mâchoire se serra lorsqu’il l’aperçu esquisser quelques pas en sa direction, et ses mains empoignèrent un peu trop fort le pauvre t-shirt qu’il ramassait. Le regard brûlant que lui avait lancé Electra, ainsi que sa démarche féline l’inquiétaient ; elle avait l’allure d’une chasseuse venant de repérer sa proie. Le mutant se tourna de nouveau vers l’océan pour s’habiller rapidement, comme s’il tentait de dissimuler ce qui semblait provoquer autant d’émoi chez la jeune femme. De toute façon, que pouvait-il faire d’autre ? Il n’allait pas s’enfuir en courant tout de même ! Malgré tous ses aspects qui le rebutaient, il ne pouvait s’empêcher de ressentir ce curieux attrait pour cette drôle de femme. Pour ainsi dire, il la trouvait plutôt insipide, fade, avec ses minauderies typiquement féminines et son besoin d’attirer l’attention ; le parfait opposé de sa douce et timide Joy. Evoquer sa fiancée lui rappela avec douleur sa rencontre avec cette femme atypique, et surtout le brûlant baiser qu’ils avaient échangé. Oui échangé, car même si par la suite ce souvenir fut classé par son esprit comme l’un de plus déplaisants, Seth devait avouer que sur le moment il n’avait pu détacher ses lèvres des siennes. Sans le comprendre, il était tombé de le filet de son puissant pouvoir, et depuis n’avais eu de cesser que de vouloir chasser cette mauvaise expérience de son esprit. Joy était tout pour lui, il n’aurait pas du, pas pu, ainsi être charmé par une inconnue.

Finalement, lorsqu’il sentit Electra se positionner à quelques pas derrière son dos, sa douleur s’estompa pour laisse place à de la curiosité. Bien qu’il ne l’aurait voulu pour rien au monde, maintenant ils se trouvaient là tous les deux, alors autant profiter de cette situation pour en apprendre d’avantage sur cette mystérieuse jeune femme. Ou plutôt sur le sentiment qu’elle lui évoquait, Seth n’aurait en effet sur dire par quel aspect il était le plus intrigué.

- " Pourquoi fuir ? Vous n’avez pas envie qu’on parle ? "

Ah tiens, alors comme ça toute sa tension était largement visible, et Electra avait choisi de ne pas faire dans la dentelle et d’entrer directement dans le vif du sujet. S’il n’était pas aussi énervé, il aurait presque pu rire de sa question. S’il n’avait pas envie qu’ils parlent ? Parce qu’elle avait envie de parler peut-être ?! Avec son ton langoureux, ses mimiques sensuelles, et son regard de braise ? Seth soupira bruyamment, heureusement pour lui la jeune mutante avait décidé de ne pas –encore- faire usage de son don, et il se trouvait donc pleinement en faculté de répondre selon les propres arguments de son esprit libre. Une chose dont bien sur, il n’avait pas conscience.

- " Il y a six milliards d’hommes sur cette planète. Pourquoi vous adresser à moi ? "

Il avait prononcé cette phrase sans même un regard pour la jeune femme, sur un ton cinglant mêlé à de l’exaspération, espérant ainsi lui faire clairement comprendre ce qu’il ressentait à son égard. De l’exaspération qu’elle cherche ainsi absolument à attirer son attention, et de la colère qu’elle ai eu cette facilité à le faire plier comme un vulgaire jouet. Seth Winchester n’était pas (ou plus) un toy boy ! Il se moquait complètement de la blesser avec son attitude antipathique, bien au contraire, il ne voulait absolument pas qu’elle éprouve une quelconque sympathie pour lui. Non mais qu’est ce qu’elle croyait ? Que parce qu’elle charmait aisément les hommes des alentours, captant leurs regards comme si son corps était un aimant à testostérones, lui, un mutant et qui plus est un hostile, allait succomber à son magnétisme ? Il était bien loin de se douter que, à son instar, les autres hommes étaient aussi bien malgré eux les victimes du surprenant pouvoir de cette mutante au charme littéralement envoûtant. Décidément, le pauvre, ne se rendait pas encore bien compte du pétrin dans lequel il était fourré. Comment savoir qu’Electra était une mutante, éventuellement parvenir à déjouer son don, ou comment encore deviner qu’elle aussi avait des liens étroits avec un certain Salvatore Gambino, son associé du moment. Non vraiment, Seth était loin de mesurer l’étendue de ce que se jouait actuellement sur cette plage bondée, sous les regards amourachés des deux justiciers en herbe qui ne détachaient pas le regard des courbes de leur princesse.

- " Ne me dites pas que je vous fais peur… ? Je ne vous veux aucun mal, vous savez. "

Alors là, il manqua carrément de d’étouffer tellement il réprima avec violence la crise de rires qui venait de se déclencher en lui. Lui faire peur… Lui faire peur ?! Cette frêle créature capable de s’envoler à la moindre bourrasque pensait vraiment l’effrayer ? Il aurait pu la réduire au silence en un claquement de doigts. Bien qu’il ait un certain respect pour les femmes, il ne lui fallait pas grand-chose pour avoir de drôles d’envies pas du tout sexuelles lorsqu’elles s’avéraient lui taper sur le système. Surtout s’ils s’avéraient qu’elles soient humaines. Ses yeux prirent une couleur beaucoup moins clémente, et passèrent du marron-gris à un marron glacé bien plus sombre. Cette femme commençait véritablement à l’agacer, quid de sa curiosité pourtant immense. Comme si elle l’avait ressenti, Electra fit quelques pas sur le côté, poussée par une vague un peu plus violente qu’à l’accoutumée.

Le mutant demeura ainsi les bras croisés sur son torse un long moment, se focalisant sur le lent va-et-vient provoqué par les vagues lorsqu’elles atteignaient ses pieds, ainsi que par la fraîcheur de l’eau. Il se calma ainsi avant de se tourner vers Electra, gardant sa posture pour le moins défensive mais affichant un regard sur de lui, ayant retrouvé un peu de sa clarté.

- " Franchement, vous pensez que j’ai peur de vous ? "

Il appuya sa phrase en penchant légèrement sa tête sur le côté, comme s’il s’adressait à une enfant. Il était comme ça Seth, il n’aimait pas être jugé par un individu quelconque et savait afficher son mécontentement, le plus souvent avec une large pointe de sarcasme. Il prit quelques instants pour observer avec d’avantage d’attention les traits de son interlocutrice, sans même prendre la peine de s’en cacher. Mais après tout, une femme comme elle devait avoir l’habitude des regards masculins ainsi posés sur sa personne, non ? Ou peut-être que le fait que cet homme en particulier la reluque ainsi la mettait mal à l’aise ? Quoi qu’il en soit Seth n’éprouva aucune gêne à son geste pourtant largement impoli, et ne se fit pas prier. Son but n’était en outre pas de s’extasier devant ses charmes, mais plutôt bel et bien de comprendre comment cette créature était parvenue à l’intéresser un tant soit peu quelques semaines plus tôt. Une remarque vaguement cruelle qu’il partagea avec Electra, comme s’il parlait de la jeune femme avec une autre :

- " Non, vraiment, je ne comprends pas pourquoi nous en sommes encore là. Je veux dire, comment faites vous pour qu’ils continuent de vous reluquer ainsi ? C'est une habitude on dirait ? "

Il désigna d’un mouvement de la tête les deux chiens de garde qui s’étaient à présent assis de chaque côtés de son sac, et continuaient de la fixer.

- " Je n’ai pas peur de vous, je ne suis pas intéressé par vous, et vous avez assez de clairvoyance pour vous en être aperçue toute seule. Alors pourquoi être venue ? "

C’était plutôt brutal, sec, mais aussi très clair. Le beau parleur qu’il était n’avait pour le moment pas envie de jouer. Là, de suite, il était lui-même, le Seth agacé par sa présence, pas le mec sous le charme, joueur, et adorable. Pourtant, quelque part, il sentait la puissance de sa curiosité refaire surface, et se demanda un bref instant si à avoir ainsi parlé à la demoiselle, celle-ci ne risquait pas de s’envoler trop rapidement.

Les yeux presque béats, le corps sous tension, Electra crispait violemment les poings pour s'empêcher d'activer son pouvoir, s'empêcher de faire un pas de plus et de se coller à Seth Winchester, sans lui laisser la moindre chance de repli. Il n'avait peut-être pas conscience de l'intérêt incroyable qu'il développait en elle - incroyable, démesuré, et un brin malsain - et surtout pas l'envie, mais c'était irrémédiable. Il était beaucoup trop tard désormais pour l'éviter, et comme l'affreux spectre de la mort, Electra allait planer autour de lui, le suivre, le vampiriser, probablement jusqu'à la fin de sa vie. Une voix mesquine dans sa tête lui murmura que cela ne serait peut-être pas si long si elle laissait éclater le côté... dévorant de son pouvoir.

Elle lui avait demandé, un peu par défi sans doute, pourquoi il choisissait ainsi la fuite, en se doutant bien que sa réponse ne serait pas fleurie. Comme pour la conforter dans sa certitude qu'il ne désirait pas sa présence, il fut cinglant et plein d'ironie. Charmant. Il n'avait décidément pas l'air de l'apprécier. Electra pouffa tranquillement en penchant légèrement la tête sur le côté.

- " Que vous êtes piquant et spirituel... Vous vous doutez bien pourquoi je m'adresse à vous, n'est-ce pas ? Ou peut-être que vous avez déjà oublié notre rencontre ?"

Tout dans le ton sucré d'Electra laissait deviner qu'elle se doutait bien que non, bien sûr que non, il n'avait rien oublié. Elle le savait. Elle le sentait. Il devait faire défiler dans son esprit les quelques secondes pendant lesquelles ils avaient partagé ce langoureux baiser ; leur rencontre fortuite. Il devait se rappeler de la sensation étrange causée par son pouvoir, son incapacité à se défaire d'elle, la tentation grandissante, inexorable, ah... La quarantenaire frissonna, bouillonnante, désireuse de retenter l'expérience, rendue folle par son don.

Elle ignorait ceux qui la regardaient. Elle avait déjà rayé de son existence les deux pauvres idiots qui surveillaient sagement son sac - sac qu'elle aurait abandonné bien volontiers sur cette plage bondée si tant est qu'elle puisse rester là, et ramener cette proie dans ses filets. Elle n'avait plus d'yeux que pour lui, c'est vrai ; et cela n'avait dans ce cas rien de romantique. Electra salivait, trépignait d'impatience ; mais se força soudain à plus de mesure. Qu'était-elle en train de faire ? De penser ? Il fallait absolument qu'elle garde le contrôle, c'était vital, impératif. Bien sûr, elle s'octroierait ce délicieux goûter, la question était malheureusement (pour lui) déjà toute réglée. Comme elle l'avait pensé auparavant, elle ne parviendrait plus, désormais, à faire machine arrière - et puis, elle l'avait bien mérité, non ? L'important se situait dans l'équilibre, la juste évaluation. Peu après l'avoir piqué sur la peur qu'elle semblait lui causer, Electra souffla lentement, respira doucement, tâchant de retrouver sa froide conception des choses. Un plan se dessinait déjà dans sa tête, ou quelques idées de base, jetées comme ça par sa conscience maladive, qui aurait préféré qu'elle se dépêche plutôt qu'elle établisse une tactique militaire. L'attirer loin de cette plage et de cette foule. Quitter le périmètre. S'assurer que personne ne les suivrait. Le consommer avec ce malin plaisir, ce plaisir malin propre à sa nature, le jeter en pâture à la faim grandissante de son don, n'importe où. Dans une ruelle, dans une chambre miteuse, quelque part - n'importe où, encore ! Le plus vite possible. Le moyen pour arriver à ses fins, évidemment, était limpide.

Seth sembla réprimer un rire, et le ventre d'Electra se tordit. Tout était toujours plus difficile quand la proie résistait. Oh, pas que cela pose un quelconque problème au talent inné de la chère Electra, mais au contraire, cela lui donnait des idées de domination assez effrayantes. Le jeu des piques, du chat et de la souris, du test verbal... Il l'amusait, son comportement hostile la séduisait beaucoup plus qu'il ne la repoussait, et faisait monter en elle l'envie, l'envie infinie, qui atteignait des sommets et ne semblait plus vouloir s'arrêter de gonfler. Lorsqu'elle croyait être arrivée au paroxysme du désir, Seth avait une réaction, un mot, une mimique qui la faisait plonger de nouveau dans les abysses du dévergondage mental. Il lui faisait douloureusement envie.

Il resta silencieux un long moment, les bras croisés sur son torse volontaire, toujours sans la regarder ; si bien qu'Electra finit par se demander s'il l'ignorait. De la vexation s'insinua dans son extrême confiance en soi, et ses mains glissèrent lentement de ses hanches où elle les avait campées. Froncement de sourcils discret, éphémère, mais très significatif. Quelle méthode pathétique ! Choisissait-il le silence, voulait-il la bouder ? Elle n'avait pas cru avoir en face d'elle un enfant de 6 ans, mais peut-être devait-elle revoir son jugement après tout... et lui administrer une bonne dose de sa punition spéciale pour les garnements les plus difficiles.

Mais non, non - elle s'abstint au bon moment. Seth se tourna enfin vers elle, et put voir une Electra souriante - pas trop - le visage mangé par ses lunettes, les bras croisés, comme si elle avait voulu l'imiter ; les jambes tendues, le corps à demi penché, tandis qu'elle basculait son poids sur son port gauche, histoire de dandiner un peu plus un fessier qu'il ne pouvait que deviner. Sans doute voyait-il le début d'un tatouage, qui grignotait un bout de son épaule.

Il lui répondit par une question, hautement sarcastique qui plus est, inclinant sa jolie petite tête devant elle. Electra retira ses lunettes. Aucune poche ou sac pour les ranger évidemment, et elle fut à deux doigts de simplement les laisser tomber sur le sable. Au lieu de quoi, elle les monta simplement sur ses cheveux, pour dégager son visage et ses yeux, ses yeux clairs fixés sur lui dans un examen qui ne se terminerait pas de sitôt. Il lui accorda un long regard scrutateur, la matant sans vergogne - elle n'avait aucune honte, ni gêne de le penser comme ça.

- " Cela vous paraîtrait-il trop cliché si je vous répondais "Vous devriez pourtant" ?" susurra-t-elle avec délice.

Voyant qu'il l'observait toujours, elle écarta légèrement les bras, lui laissant une libre contemplation. Elle n'avait en aucun cas honte de ce corps, qui bien qu'un peu déplumé, restait harmonieux. Quand bien même elle aurait été une grosse vache pleine de boutons - oui monsieur, parfois Electra pouvait penser vulgairement - elle aurait séduit n'importe qui. Mais autant lui donner une agréable vision ; elle se pencha un peu en avant, pour qu'il prenne conscience de la courbe généreuse d'une poitrine qui n'avait pas suivi le chemin maigrelet de ses cuisses, pivote sur le côté pour qu'il admire un profil plat. Se donnant un peu en spectacle, et il ne devait pas être le seul à en profiter. Beaucoup de gens maintenant, observaient Seth également. Ils se demandaient sans doute ce qui se tramait entre ces deux personnes, debout sur la plage, si proches, si étranges ; une femme qui se balançait, un homme qui la regardait.

Par la suite, elle le laissa parler. Dire ce qu'il avait à dire pour suivre le chemin de valeurs et d'un comportement dont il avait l'habitude. Il paraissait être un homme sec, assez rustre dans sa manière d'être, mais elle n'était pas là pour le changer. Elle s'en moquait, elle le trouvait très bien comme ça. Electra s'était d'ailleurs souvent demandé si tous les hommes qui déclenchaient ainsi l'ire irréversible de son pouvoir le faisaient parce qu'ils lui plaisaient véritablement, ou bien par un pur hasard génétique. Bien que jeunot par rapport à elle, elle se prit à penser que le charmant Seth Winchester devait sûrement faire partie de la première catégorie, même si cela était sans incidence aucune. Elle n'accorda pas une once d'attention à ses sauveteurs qu'il avait pourtant désigné, se contentant de l'écouter dans un calme silencieux, placide et souriant.

Il semblait avoir terminé - crûment - en lui confiant qu'il n'était pas effrayé, pas intéressé par ses charmes. Electra soupira. Pour la première fois depuis qu'elle l'avait rejoint ici, elle laissa son regard couler autre part que sur son visage, et profita de la vue de cette mer magnifique qui affluait, refluait, indifférente à leur petit échange.

- " J'avoue que je m'attendais à plus de sympathie de votre part, après la dernière fois." souffla-t-elle avec une sorte de mélancolie. "Je pense que vous savez pourquoi je suis venue vers vous. Que vous soyez intéressé ou non n'a aucune importance. Vous le savez, n'est-ce pas ? Ils le savent aussi, tous."

Elle se rapprocha de lui, reportant ses yeux dans les siens. Ce faisant, elle lâcha aussi une certaine quantité de sa magie dans l'air, l'entourant comme une brise fraîche, destinée uniquement à lui. Il était plus grand qu'elle, aussi elle dut lever un peu la tête une fois qu'elle fut proche, si proche que le haut de son maillot de bain frôlait presque les muscles de son torse. Elle ne voulait rater aucune de ses expressions. Elle voulait savourer la détresse fugace qui se lisait à chaque fois dans leurs yeux quand les hommes se rendaient compte, une fraction de seconde trop tard, qu'ils n'avaient plus aucune chance.

- " Il est plutôt cruel que cela tombe sur un homme aussi farouche que vous. Je suppose que vous n'aimez pas tous ces regards braqués vers nous ? Les hommes vous jalousent. Les femmes me dévisagent. Vous devez commencer à comprendre pourquoi."

Pensant que les phéromones faisaient un effet suffisant, elle leva la main et caressa du bout des doigts la peau tiède du torse de Seth. Il la repoussa, s'attirant un petit rire cristallin ; Electra n'insista pas, mais augmenta la dose de son pouvoir. Sa tête la fit souffrir un court moment, mais bientôt le sentiment de surpuissance la regagna et elle se sentit obligée de continuer, langoureuse, indolente :

- " A présent, cela peut se passer de deux manières différentes. Vous savez ce que je veux. Je veux continuer ce que l'on a commencé la dernière fois, est-ce si difficile à entendre ? Nous pouvons nous éclipser tous les deux, calmement, dans la plus grande des ententes. Je ne suis pas la plus laide, ce ne sera pas désagréable, vous en êtes conscient... Si vous voulez résister un peu plus, nous pouvons commencer ici et maintenant, je ne serai pas la plus gênée... Allez-y, résistez-moi. Résistez-moi si vraiment vous le pouvez."

La demande était réelle. Ce qu'elle n'aurait pas donné pour trouver sur cette Terre un mâle capable de ne pas se faire berner totalement pas ses stupides phéromones... Mais celui-ci, en face d'elle, avait déjà donné la preuve qu'il succomberait comme les autres au fruit défendu, et ce n'était pas plus mal. Que pensait-il désormais ? La détestait-il toujours autant, ou peut-être qu'une certaine compassion s'était nichée dans son esprit, aidée par son pouvoir ? Elle n'en savait rien, n'avait jamais su ce que ses proies pouvaient penser quand elle déposait ses griffes de succube sur elles.

Elle s'approcha encore. Cette fois, leurs deux corps se touchèrent. Le contact était sensuel, plutôt doux, l'ivresse de la séduction rendant Electra tactile et serpentine. Un bon nombre de gens les regardaient, certains se moquaient, d'autres ouvraient grand leurs bouches ; il fallait, bon Dieu, il fallait qu'ils s'éloignent vite avant qu'elle perde les pédales. De nouveau, Electra tenta de caresser doucement le corps de Seth, et quelque chose lui disait que cette-fois, il ne la repousserait peut-être pas...