Electra Willington

» Informations de Base

"Rien ne devrait recevoir un nom, de peur que ce nom même ne le transforme"

● Nom : Willington.
● Prénoms : Electra.
● Sexe : Femme.
● Âge : 40 ans.
● Origine Génétique : Mutante.
● Origine Géographique : Angleterre.
● Métier : Hôtesse au casino Gambino. Le travail d'Electra consiste à appâter les clients les plus riches, les "baleines", et de leur faire dépenser un maximum d'argent.
● Date de Naissance : 1er Janvier 1985.
● Lieu de Naissance : Angleterre, dans un petit village minuscule du Kent.
● Orientation : Bisexuelle.

» Informations des Groupes

"Il y a quelque chose de plus grand pourtant que d'appartenir au monde, c'est de s'appartenir à soi-même"

● Groupe : Mutants non-recensés.
● Raisons : Ce n'était pas vraiment un choix, en fait, mais plutôt un incroyable coup de chance. Si tel était le cas, qu'elle avait du choisir où se placer, elle aurait aussi choisi ce groupe, c'est évident. Electra est née en Angleterre voici 40 ans ; elle a simplement eu la veine de profiter des lois souples de son pays natal. Ses parents n'avaient même pas idée qu'ils avaient enfanté une petite Mutante, et Electra elle-même a mis un certain temps à s'en apercevoir. N'ayant subi aucun test à la naissance, ni plus tard au cours de l'enfance, la belle n'a donc pas été recensée. C'est une joie et un soulagement infini pour elle, car si les autorités de sa nouvelle ville d'adoption savaient qu'elle était une Mutante... Elle ne préfère même pas l'imaginer. Elle se considère très bien comme ça, anonyme au milieu des humains, et sans une affreuse puce dans le cerveau. Elle aime se sentir "normale", pouvoir évoluer dans un monde qui ne l'accepterait pas aussi bien si tous connaissaient son petit problème génétique. Elle ne veut pas que quiconque connaisse son secret et est prête à le défendre chèrement.

● Pouvoir(s) : Succube.
● Description :Le nom parle de lui-même, n'est-ce pas ... ? Que pensez-vous lorsque vous entendez ce mot, en toute honnêteté ? Vous pensez aux monstres des légendes, aux malfaisantes harpies, à la dangereuse tentation. L'horrible bête qui séduit les hommes, les détourne, se nourrit d'eux jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'une enveloppe charnelle. La Bible elle-même parle de ces démons ancestraux, et il se trouve qu'Electra en est un.

Depuis ses tous premiers souvenirs, elle a toujours attiré la gent masculine. On mettait ça sur le compte de son caractère plaisant, de sa petite bouille mignonne, et Electra n'y voyait aucun signe divin. Mais au fil du temps, elle s'est rendue compte que c'était au-delà d'un hasard, plus facile pour elle que pour toutes les autres filles, même les plus belles ou les moins farouches. Comme si elle était un aimant irrésistible vers lequel tous les hommes se dirigeaient les yeux fermés. Bien sûr, cela fut source de plaisir et même de fierté pendant un certain temps, jusqu'à ce qu'elle se rende compte que son pouvoir avait des revers, des particularités. Des besoins.

Elle était déjà plus âgée lorsqu'elle a compris qu'elle était une Mutante, et que sa facile approche des garçons n'était que le résultat de son pouvoir personnel. Elle se mit alors à redouter ce don, à en mesurer les conséquences.

Il lui suffit de vouloir un homme pour le séduire. N'importe lequel. Marié, asexué ou même homosexuel, elle peut l'attirer à lui d'un clignement de ses yeux. Il lui fallut du temps pour décrypter les secrets de son pouvoir. C'est en fait en relâchant des phéromones - une pratique pas si difficile qu'il n'y paraît - qu'elle peut troubler le comportement de ses proies et déclencher en eux un désir puissant de lui plaire. Elle peut ainsi les amener à faire tout ce qu'il lui plaît, puisque séduit, l'homme est prêt à tout pour un rapprochement avec elle. Mais il n'y a là que du besoin charnel ; Electra ne peut pas provoquer l'amour, simplement une obsession, une envie d'elle.

Plus le temps a passé, plus le pouvoir d'Electra s'est amplifié, pour devenir une véritable part d'elle-même. Elle le considère vraiment comme une entité, qui la contrôle plus que le contraire, car séduire les hommes n'est plus une activité. C'est un besoin vital, qui se fait ressentir de plus en plus souvent, et de plus en plus intensément. Il faut qu'elle les séduise, qu'elle les amène à la désirer. Malheureusement, ce n'est pas toujours pour le bien de ses victimes... Les relations qu'elle a avec elles vont souvent jusqu'au sexe, mais ce n'est rien, encore. Electra peut se nourrir d'eux. Vous avez bien lu... L'acte consommé ou non, ses phéromones diligemment relâchés, Electra a besoin de se nourrir de leur énergie psychique. Cela peut aller jusqu'à la mort de sa cible, et c'est d'ailleurs souvent le cas... Son don la pousse à tuer, car elle a déjà essayé de s'empêcher de séduire les hommes en concentrant toute sa volonté, mais c'est impossible. Si elle ne se plie pas à son pouvoir, elle dépérit, elle devient folle. Et si elle se contente de les séduire sans les tuer, me direz-vous ? Impossible également. Attirer les hommes lui demande une énergie personnelle. Si elle ne prend pas la leur, elle mourra, c'est aussi simple que ça. Son pouvoir est donc une véritable malédiction, une personne à part entière qui contrôle sa vie, son quotidien. Il ne se passe pas un jour sans qu'Electra se débatte avec lui, et même s'il l'a souvent tiré d'affaire, qu'il l'a aidé à obtenir certaines choses qu'elle désirait, elle le hait tout simplement.

A noter que cela ne marche qu'avec les hommes. Electra a déjà eu des relations homosexuelles, mais cela n'avait rien à voir avec son pouvoir. Elle a d'ailleurs déjà songé à se contenter des amours féminines, mais en est incapable. Elle a besoin des hommes, de son attraction pour eux ; ou plutôt, son pouvoir en a besoin.

» Informations Descriptives

"La beauté de l'apparence est seulement un charme de l'instant ; l'apparence du corps n'est pas toujours le reflet de l'âme"

● Description Mentale : Electra est une femme forte, et c'est cela sa principale qualité. Il y a bien longtemps qu'elle a versé ses dernières larmes, et ne plie pas devant l'effort ou les difficultés. Elle a confiance en elle et en ses qualités, et a une certaine tendance à exiger la même chose des autres. Intransigeante à ses heures perdues, elle aime contrôler, diriger. C'est difficile à croire, mais elle préfère agir seule et chérit d'ailleurs la solitude. Elle n'est pas renfermée ou timide, mais elle sait qu'il vaut mieux en dire le moins pour ne pas risquer sa tranquillité d'esprit. Elle sait sa tendance à dominer, mais ne s'en plaint pas. C'est une femme pleine de ressources ; intelligente, mesurée, elle sait contrôler ses émotions comme une professionnelle. Tactique, elle est prévoyante et ne laisse jamais rien au hasard.

Comme vous pourriez vous en douter, c'est une charmeuse née. Parfois sans le faire exprès, le plus souvent à l'aide de son physique ou de son don, Electra fait tourner les têtes et attire les gens. Elle a appris à rester silencieuse, à ne pas trop se faire remarquer. On ne sait jamais, n'est-ce pas, et dans son quotidien rempli de plus de dangers qu'elle ne l'aurait voulu, elle préfère examiner la situation calmement et ne se jette jamais dans la mêlée sans réflechir. Il est difficile de l'attraper, de la comprendre ou de la suivre, car Electra prend toutes les précautions nécessaires pour sauvegarder son secret.

Elle n'est évidemment pas parfaite, et son pire défaut doit être sa fierté. Il ne faut pas la mettre au défi, pour quoique ce soit ; c'est une invitation pour elle, une façon de démontrer ce qu'elle vaut. Elle est très maniaque, adore la propreté (un peu trop !) et nourrit d'ailleurs quelques tics de rangement et de nettoyage.

Au niveau de ce qu'elle aime, et de ce qu'elle n'aime pas, elle reste une femme ordinaire. Elle aime le cinéma, les balades, le calme et la vue de l'océan. Elle voue une admiration à son pays natal, l'Angleterre, et à la couronne. Bien évidemment... Le sexe est une part intégrante de sa vie, et elle ne peut nier adorer ça. L'ambiance des casinos, et son travail aussi... Ainsi que la lecture et les langues en général. Et également, bien sûr, la propreté et le rangement. La liste n'est pas exhaustive, et il existe beaucoup de choses qui lui plaisent. Pour ce qu'elle déteste... Son don, ou plutôt sa malédiction. Elle déteste dépendre de lui, devoir tuer les gens pour ne pas mourir elle-même, elle hait savoir ses mains sales de la vie volée à ses multiples victimes. Elle se déteste pour être aussi faible, pour ne pas savoir lui résister, et au fond, ne comprend pas les hommes attirés comme des mouches vers elles. Electra ne s'attache pas aux personnes qu'elle qualifie elle-même de "faibles" ; elle n'apprécie pas les pleurnichards, les blasés. Sa vision à elle est très nette et elle attend des autres la même transparence.

● Description Physique : Electra est une très belle femme. Les années auraient pu lui subtiliser son physique avantageux, mais il n'en est rien. Avec l'âge, sa fraîche joliesse s'est transformée en une beauté implacable, venimeuse. Il n'y a rien qu'elle changerait chez elle. De sa taille, 1m74, à sa corpulence et ses mensurations, son physique est bien l'une des choses dont elle peut être fière. Elle sait que de par sa taille, elle peut paraître un peu impressionnante, donnant l'air d'une mente religieuse... Mais elle ne s'en plaint pas. De longues jambes, galbées, ciselées, une poitrine juste assez généreuse, une taille serrée... Peut-être un peu trop mince, c'est vrai.

Son visage ovale est soutenu surtout par ses pomettes marquées et ses traits droits et fins. Féminine jusqu'au bout de son nez retroussé, Electra possède une paire de grands yeux dit "de biche". Cernés par des cils interminables, d'une couleur bleue-grise, ils sont un peu alourdis par ses paupières et prennent de l'intensité lorsqu'elle courbe ses sourcils parfaitement sculptés. Mais le point le plus remarquable de son visage reste bien entendu sa bouche : Electra a en effet des lèvres très pulpeuses, dessinées avec soin. On pourrait d'ailleurs croire qu'elles ne sont pas naturelles et contiennent quelques gouttes de collagène, mais que nenni ! Electra est naturelle, et c'est bien cela qui est agaçant. Pour la décrire, servez-vous simplement de deux mots : femme fatale.

● Particularités : Une particularité ? Peut-être la façon qu'elle a de redouter son pouvoir, comme s'il était une personne réelle... Ou qu'elle a déjà fait bon nombre de victimes. Electra était croyante à une époque, et aimait se rendre à l'église de temps en temps. Maintenant, même si elle ne peut s'empêcher de faire le lien entre son don et les personnages diaboliques de la Bible, elle est bel et bien athée. Elle est persuadée que Dieu, s'il existait vraiment, n'aurait pu laisser cette débâcle s'installer sur Terre.

Comme dit plus haut, elle est extrêmement maniaque et ne peut s'empêcher de tout ranger, classifier autour d'elle.

De ses études, elle garde une maîtrise de l'Espagnol et du Russe et les parle couramment, bien qu'ayant perdu beaucoup de pratique depuis sa sortie de la faculté.

Elle sait également se battre, ayant pris des cours de self-défense puis de karaté après une agression. Il ne faut pas se fier à son physique, elle serait parfaitement capable de vous briser un membre si vous la cherchez de trop près... !

Elle sait compter les cartes !

Pour terminer, elle a plusieurs tatouages sur le dos. Des écritures stylisées, des phrases pleines de sens (pour elle). "Connais tes droits", en haut, un texte de prière sur la gauche et un très grand tigre au creux des reins, superposé à un dragon et à deux symboles iroquois.

» Informations Générales

"Le roman est l'art de créer un homme, la biographie l'art de le ressusciter"

● Histoire :

Plantons le décor. Bunderburry, petit village du Kent profond, à quelques heures de Londres. Un couple amoureux, les Willington, ouvriers comme les autres dans une Angleterre travailleuse. Ce sont des gens modestes, qui évitent comme la peste les débats sur les Mutants, les problèmes génétiques et cette guerre qui semble couver. Ils détestent ces histoires, ne veulent pas en entendre parler, mais ne nourrissent aucune haine particulière pour ces êtres anormaux. Mariés depuis peu, ils ne mirent pas longtemps après leur emménagement dans un petite bicoque charmante à vouloir agrandir la famille. C'est ainsi qu'après 9 mois d'une grossesse tranquille et pleine de joie, Mrs Willignton mit au monde, voila 40 ans tout rond, une magnifique petite fille.

Le contexte en Angleterre à cette époque n'est pas trop catastrophique. Pays historique et réputé, il n'y existe pas de lois délétères pour contrer l'apparition des Mutants, et à la maternité où toute la famille s'attroupe pour admirer la merveille, personne ne sait qu'une nouvelle Mutante vient de voir le jour. Règlement laxiste ou non, on ne fit pas de test sur ce bébé, qui de toute façon, n'avait aucune raison d'être anormal, pas vrai ? Le couple put repartir sans problème dans leur petite maison et commencer cette vie de famille qu'ils avaient tant attendu.

On la baptisa Electra. C'est un prénom qui prête parfois à sourire, c'est vrai. D'origine grecque, il semble convenir à la petite comme une seconde peau. Electrique, lumineuse, la pouponne est un aimant à elle seule et attire tous les regards. Pour la plus grande joie des parents, leur enfant est capable de séduire n'importe quelle personne posant son regard sur elle ; elle émeut les femmes et attendrit les hommes, à seulement quelques mois.

Le temps passa facilement, et la petite prit des centimètres au fil des années. Elle faisait la fierté de ses parents et fut une fillette sage, éveillée et curieuse. A la petite école, ce fut une enfant comme les autres, même si elle avait une propension incroyable à se lier avec ses camarades. Ce fut un peu plus vieille, vers 5 ans, qu'elle prit conscience de s'entendre mieux avec les garçons qu'avec les filles, qui parfois la traitaient avec la méchanceté gratuite des enfants. Jolie et vive, elle avait sa petite cour d'adeptes et entretenait un caractère légèrement m'as-tu-vu, puisque bercée sans cesse par les compliments. Jamais prétentieuse, elle avait malgré tout une grande confiance en elle et travailla à l'école pour continuer à rendre fiers ses parents.

Electra s'embellissait de plus en plus avec le temps, et à 10 ans, elle était déjà une pré-adolescente splendide devant laquelle s'attroupaient les garçons les plus précoces. Elle avait encore quelques copines, mais passait la plupart de son temps avec des gamins du sexe opposé, qu'elle se plaisait à voir tourner autour d'elle. Elle avait rapidement compris l'intérêt qu'ils leur portaient, et bien que les questions de l'amour lui volaient au-delà de la tête à cette époque, elle s'en sentait fière. Elle entretenait déjà son apparence et trépignait à l'idée de pouvoir enfin porter du maquillage - ce que ses parents, bien sûr, lui interdisaient encore formellement.

Elle avait abandonné depuis longtemps l'idée d'avoir des frères et soeurs. La question lui avait déjà brûlé les lèvres, mais ses parents, contrairement à beaucoup d'autres à cette époque, se contentaient très bien d'un seul enfant. Ils travaillaient beaucoup tous deux pour améliorer leur quotidien somme toute modeste, et adoraient leur fille unique suffisamment pour ne pas ressentir le besoin d'agrandir la famille. Electra ne s'en plaignait plus, idolâtrant sa place privilégiée.

L'entrée au collège publique du quartier fut une période un peu troublée. La jeune fille adorait l'idée de quitter enfin l'école et son côté trop enfantin, mais elle comprit rapidement qu'à la Middle School, les caractères sont plus poussés, la méchanceté devient plus cruelle, incisive. Les petites filles qui se contentaient de l'éviter deviennent des pestes, des commères, et elle n'a rapidement que des garçons pour lui tenir compagnie. Plus encore qu'à l'enfance, elle semblait irradier quelques chose qui les attirait comme des mouches, au grand dam de ses concurrentes. Les hormones en ébullition, elle avait plus d'admirateurs que jamais, et ne se souciait jamais de savoir si cela était normal, ou non. Elle se contentait de l'explication de ses parents, à savoir qu'elle était simplement mignonne, c'est tout. Mais l'absence de présence féminine fut un poids qu'Electra se força à porter, sans comprendre la jalousie de ses camarades. Au fil des années, elle fut de plus en plus méprisée par la gent féminine ; paradoxalement, elle était l'égérie des garçons qui ne voyaient plus que par elle. Elle eut du mal à en écarter certains, qui se montraient avec l'âge de plus en plus démonstratifs.

A propos des Mutants, Electra n'avait pas d'avis particulier. Elle ne les haïssait pas, elle ne clamait pas leur supériorité. Comme ses parents, elle estimait qu'ils avaient le droit à de belles vies, comme les humains, mais ne tenait pas à être leur étendard outre-mesure. Elle n'a jamais douté de sa propre déficience génétique, et ses parents non plus. Mais dans une atmosphère électrique, et avec quelques camarades qui eux, assument clairement leur particularité, elle se met à chérir l'idée d'avoir un don, un pouvoir.

Elle trouve son premier amoureux à l'âge de 14 ans. Pour ses parents, c'est beaucoup trop tôt, mais Electra pense plutôt qu'elle a attendu bien assez longtemps, beaucoup plus que toutes les filles de son quartier qui s'affichent avec le plus de garçons possibles. Le sien, il s'appelle Matthew, il a un an de plus qu'elle et semble fasciné par sa personne. Ils se suivent du collège au lycée, où la puberté accomplie d'Electra finit de lui donner tous ses atouts physiques. Elle est belle, et beaucoup de garçons nourrissent son petit ego en lui confiant qu'elle est la reine de l'établissement. Elle prend l'habitude de les rabrouer, étant en couple, mais aussi pour tenter de se rapprocher de certaines filles. Cela marche plus ou moins bien, elle se fait quelques amies - qui n'hésitent pas à la critiquer lorsqu'elle a le dos tourné, parfois - et forme un couple attendrissant avec son amoureux de l'époque.

Qui dit adolescence dit certaines envies, bien sûr... En entendant toutes les filles parler de leur première fois, Electra fait mine de ne pas se sentir vraiment concernée. Mais au fond, elle tergiverse. Cela fait deux ans qu'elle est avec Matthew, et lui aussi a envie, c'est ce qu'il lui a dit. Et pourquoi pas ne pas le faire ? Elle a 16 ans après tout, c'est l'âge.

Et elle le fit. Elle adora ça, d'ailleurs. Cela lui semblait si naturel, si facile... Matthew n'avait pas résisté, il avait semblé attendre ce moment depuis des lustres. Malgré ce qu'on disait des garçons, et de ce qu'ils étaient prêt à faire pour leur premier coït, Electra savait qu'elle avait quelque chose de plus que les autres filles. Elle a remarqué les regards des autres garçons, c'était comme s'ils avaient tous eu envie de cette fois-là avec elle. Et malgré le fait qu'elle s'affichait à l'époque tous les jours dans la cour de son lycée avec son amoureux, ils ne renonçaient pas, jamais. Cela provoqua nombre de bagarres entre eux, des disputes, des échanges houleux à son sujet pendant les récrés. Elle n'en fut que plus huée par certaines des pires pestes, mais après tout, elle s'en moquait. Electra venait de s'apercevoir qu'elle aimait séduire, que cela faisait partie de son quotidien depuis très longtemps, sans qu'elle n'y ait jamais prêté plus d'attention que nécessaire. Bientôt, elle se fit à l'idée que Matthew ne lui suffit plus, qu'elle voulait tous les séduire. Ils se séparent, mais Electra ne resta pas célibataire très longtemps, se moquant bien des commérages à son sujet.

Elle enchaîna alors les conquêtes, laissant les filles lui tisser une solide réputation d'allumeuse sans jamais réagir. Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire, hein ? Elles n'étaient que des jalouses, et Electra se plaisait à user de ses charmes mystérieux pour leur voler les garçons qui leur plaisaient le plus. Elle cassait des couples, se lançait des défis de grande envergure, renchérissant de plus en plus fort. Pour elle, ce n'était que simple compétition. Mais bientôt, elle se rendit compte que quelque chose clochait.

Parfois, lassée des commérages de ses anciennes amies, elle cessait de papillonner d'un garçon à l'autre et se concentrait sur ses études, n'essayant plus d'attirer leurs regards. Elle nota alors que quand elle ne tentait pas de les diriger vers elle, ils semblaient se rappeler qu'il existait d'autres filles qu'elle et allaient voir ailleurs. Et quand ces périodes duraient trop longtemps, Electra était aigrie, agitée. Elle mettait cela sur le compte d'une jalousie mal placée, mais elle ne se sentait tout simplement pas bien lorsqu'elle ne séduisait personne. Presque comme si une petite voix à l'intérieur d'elle lui ordonnait de faire tourner les têtes masculines, comme si elle ne pouvait faire autrement. Elle en avait besoin. Et elle ne résistait jamais bien longtemps, cédant au caprice d'un corps qu'elle ne comprenait pas toujours ; craignant de devenir folle, elle reprenait son tour de tous les garçons du lycée, ne leur offrant pas à chacun la chance miséricordieuse de profiter d'elle et de son corps développé.

Elle finit par se confier à ses parents de ce petit problème qu'elle ressentait. De prime abord, ils réagirent de la manière dont elle avait l'habitude, pestant énergiquement contre ces "petites garces" du lycée, et déclarant qu'elle n'avait pas à se sentir honteuse d'être la plus belle. Ce compliment qui d'habitude la faisait jaser de fierté ne fit que la descendre un peu plus. Après tout, était-elle réellement la plus jolie ? D'autres filles du lycée étaient vraiment superbes, certaines avaient des atouts bien plus prononcés que les siens. Alors pourquoi elle ? Et pourquoi cette envie dévorante de les séduire un à un ? Pour la rassurer, mais aussi un peu parce que certaines des déclarations de sa fille les avaient étonnés, ils la firent assister à quelques séances chez un psychologue. Ce fut un fiasco total, Electra détestait son médecin qui la prenait pour une simple petite allumeuse pré-pubère, et ne se priva pas de le faire remarquer à ses parents.

Mrs Willington, aide-soignante à la clinique près de chez eux, se décida alors à faire un petit check-up médical à sa fille chérie, craignant une maladie qui aurait pu expliquer ces étranges symptômes. Et elle se félicita jour après jour d'avoir fait le test sanguin anonymement, car le résultat qu'elle avait sous les yeux en auraient fait jaser plus d'un...

Dans les premiers temps, elle ne révéla rien à Electra qui n'avait eu pour réponse qu'un bilan vierge de toute maladie. Elle s'était contentée d'accepter son état, et poursuivait dans son mode de vie en adoptant d'autres méthodes. Elle se cachait désormais pour embrasser les garçons, n'exposait jamais ses conquêtes et ne se pavanait plus aux bras des plus beaux dans la cour du lycée. A 17 ans, elle se sentait de plus en plus tiraillée par ce désir d'avoir sur sa liste tous les garçons qu'elle croisait, et d'ailleurs ne se contentait plus des pauvres lycéens. Elle les aimait plus vieux, plus matures. Et puis un jour, en sortant de son cours de biologie, le professeur la retint en disant vouloir lui parler. C'était un jeune homme, à peine sorti de ses études, qu'elle avait toujours trouvé douloureusement charmant. Elle avait déjà perçu quelques fois les regards insistants qu'il lui jetait, mais n'avait jamais tenté de l'attirer, comme les autres. Elle savait ce que cela représentait... Il était plus vieux qu'elle, et c'était son professeur....

Pourtant, c'est bel et bien de cela qu'il voulait lui parler. Il était maladroit et emprunté, mais Electra comprit vite de quoi il s'agissait. Eberluée, séduite, elle l'écouta expliquer à mots couverts qu'elle lui plaisait. Nouvelle fierté pour la belle, et pour la petite voix qui lui dictait souvent d'aller agrémenter son tableau de chasse. Ils prirent rapidement rendez-vous, hors du lycée. Et même si elle savait que ce n'était pas bien, même si elle se doutait qu'il y avait quelque chose de bizarre pour qu'un homme marié comme lui, qui tenait à sa place, tente de l'aguicher, ils se virent plusieurs fois. Et la relation qu'ils entretenaient n'était pas vraiment platonique.

Et puis un jour, il fallut que tout capote. Electra, à l'heure actuelle, s'interdit formellement de repenser à cette époque. Elle a refoulé cette période de sa vie, qui l'a fait souffrir plus qu'elle ne l'avait mérité, en son sens.

Elle avait fini par s'amouracher de son professeur. Il la quittait toujours avec les yeux opaques et rêveurs, comme vidé de son énergie ; et elle restait coite et émerveillée, goûtant à cette sensation merveilleuse de profiter d'un homme mûr comme lui. Elle avait bien sûr tenu sa relation avec un adulte du lycée secrète, ne voulant pas lui attirer d'ennui. Elle arrivait presque à oublier les doutes et les autres filles qui lui faisaient misère... Jusqu'à ce qu'elle surprenne une conversation de ses parents, en rentrant chez elle. Le ton était trop haut pour eux, qui s'entendaient toujours si bien. Ils se disputaient à propos d'elle, ce qui lui serra le coeur. L'oreille tendue à la porte pour les écouter plus attentivement, elle comprit qu'il était question des rumeurs que ses "amies" racontaient à son sujet, de son "petit" problème. Et alors sa mère, sans savoir que derrière la serrure sa fille écoutait scrupuleusement chacun de ses mots, amena sur le tapis un sujet dont elle ignorait tout. "Mais tu comprends, ça doit être dû à son pouvoir, et puis c'est tout ! Que pouvons-nous y faire ?" Drôles de paroles, n'est-ce pas... ? Et son père de renchérir qu'avoir une fille Mutante n'était pas une raison de se faire traiter ainsi.

Bien sûr, Electra n'écouta pas en secret plus longtemps. Elle bondit dans la salle, estomaquée, pour mieux discuter de cette nouvelle. Le choc l'avait proprement anéantie. Elle chutait, tout simplement. De son piédestal de belle fille, parfaite et attirante, elle dégringolait jusqu'à la place des monstres, les Mutants. En fait, elle n'était pas jolie. Elle n'était pas un aimant, ni la jeune fille sublime que ses parents décrivaient à grands renforts de cris de joie émerveillés. Elle était une Mutante, elle avait des pouvoirs. Ce n'était pas elle qui séduisait les homme. C'était son don, la voix dans sa tête. Elle n'avait aucun mérite, elle n'était même pas normale...

Ainsi donc, Electra dut retourner en cours déprimée, cassée, et se faire à l'idée qu'elle était une Mutante. Maintenant que le mot avait été lancé, elle se rendait compte de la logique de la nouvelle, des étendues de son pouvoir. La petite voix dans sa tête ne lui était plus imaginaire, finalement... Elle ne raconta rien à personne, gardant ce sujet tabou, masqué derrière toute ses protections. Son seul réconfort, ce fut son professeur, dans les bras duquel elle se morfondait pour faire passer sa peine. Les jours défilèrent, Electra déprimait, n'osant plus se servir de son don pour continuer de séduire l'homme dont elle était malheureusement tombée amoureuse.

A un mois de son examen final, Electra, déprimée et abattue, commit la pire erreur de sa vie. C'est de cela surtout dont elle ne veut pas se souvenir. Allongée dans le lit de son professeur, aveuglée par l'amour qu'elle lui portait et qu'elle pensait avoir en retour, elle lui confia son secret. Elle était une Mutante, avec un pouvoir assez... spécial.

Elle n'eut pas la compassion escomptée ; elle n'eut pas d'encouragements, pas de consolation. Au contraire, elle lut dans ses yeux la pire horreur du monde, l'angoisse, le dégoût. Son professeur hurla à la tromperie, au scandale, la chassa aussi vite qu'il le put. Brisée, incrédule, Electra n'eut d'autres choix que la fuite et rentra chez ses parents pleurer tout son saoul.

Mais l'histoire ne s'arrêta pas là. Elle avait cru pouvoir retourner au lycée le lundi, que tout serait oublié, que son cher professeur agirait comme d'habitude avec elle. Elle fut convoquée dès son arrivée chez le proviseur, sous les regards écoeurés, railleurs de tous ses camarades. Baissant la tête, elle se précipita chez le directeur, ne pouvant croire ce qui se profilait devant elle.

La scène fut digne de ses pires cauchemars. Dans le bureau directorial, l'attendaient le proviseur, quelques adultes responsables du lycée, et son professeur. Et tous, sans la moindre exception, la regardaient comme s'ils avaient à faire à un monstre particulièrement putride. Le silence régna un long moment sous cette observation silencieuse, dégoûtée, et Electra les larmes aux yeux ne sut que dire. Le discours incisif du proviseur la fit pâlir encore plus : il était intolérable qu'une Mutante use de ses pouvoirs on ne peut plus honteux pour séduire un digne professeur. Elle avait fauté. Ce qu'elle avait fait était monstrueux, scandaleux, et les torts n'iraient certainement pas à son pauvre tuteur qui avait été la victime dans l'histoire. Suppliante, Electra murmura qu'elle ne l'avait pas fait exprès, qu'il avait été d'accord autant qu'elle. Mais personne ne l'écouta. Le proviseur, souhaitant faire preuve de magnanimité - et surtout éviter une esclandre dans son établissement - se contenta de l'exclure une semaine du lycée, et l'obligation de présenter des excuses écrites.

Elle sortit du bureau en larmes, humiliée. Elle n'aurait jamais cru que tout se retournerait ainsi contre elle... Prenant la direction de la sortie du lycée, presque en courant, elle ne put éviter le regard de tous ses camarades. Tous étaient au courant ; les rumeurs allaient décidément plus vite que la vérité. Elle crut pouvoir rentrer chez elle au plus vite, mais certains étudiants - et surtout les filles, bien sûr - l'arrêtèrent au passage pour la railler, l'insulter. Elle qui avait toujours su être forte, impassible, indifférente même à tous les cancans qui allaient bon train dans ce lycée de campagnards, se retrouva en larmes au milieu d'un groupe de petits cons qui passèrent de longues minutes à lui faire vivre un enfer. Quand elle réussit enfin à atteindre sa maison, elle était couverte de terre, de papier, de griffures ; les cheveux défaits. Elle s'enferma dans sa chambre et ne réapparut pas jusqu'au lendemain, où elle dit à ses parents qu'elle ne retournerait pas au lycée pour tout l'or du monde.

La vérité n'arriva aux oreilles de ses géniteurs seulement le jour d'après, quand ils eurent rendez-vous avec le proviseur pour éclaircir cette histoire. Bien entendu, Mr et Mrs Willington intimèrent toute la faute au professeur, qui en plus d'être coupable d'un détournement de mineure, était on ne peut plus malhonnête. Ils jurèrent de porter plainte, commencèrent les démarches. Jusqu'à ce qu'Electra, consciente de leurs intentions, oppose un véto implacable. Elle n'y tenait pas, ne voulait pas alimenter encore le scandale. Elle conjura ses parents d'oublier cette histoire et de déménager ; ainsi, peut-être qu'ils n'ébruiteraient pas son problème génétique. Après bien des discussions houleuses, ils finirent par écouter leur fille et abandonnèrent les poursuites contre l'amoureux dangereux d'Electra. En échange, le proviseur garda son origine secrète aux yeux de l'autorité.

Par chance, Mr Willington venait de recevoir une importante promotion, et donc assez d'argent pour que la famille dise adieu à cette ville emplie de trop de mauvais souvenirs. Ils firent très rapidement leurs bagages. Electra ne sortait plus de chez elle par crainte de se faire encore agresser par ses anciens camarades, se nourrissait à peine et pleurait à longueur de journée. Il était temps de quitter cet endroit pour la préserver, malgré son abandon des études si près de son BAC.

C'est vers Londres qu'ils migrèrent. Dans la voiture, observant par la fenêtre cette ville qui l'avait vu naître et grandir, Electra n'avait aucun regret. Au contraire, pour elle, c'était un nouveau départ.

La Big City lui plut dès le premier jour. Dans son obscure petite ville de campagne, tout le monde se connaissait et tout le monde parlait... Ici, tout était tellement grand, tellement moderne, qu'elle pouvait se perdre sans problème dans la masse. Arrivée à la fin de l'année scolaire, elle ne pouvait espérer rentrer dans un nouveau lycée ; mais déçue de ne pas offrir à ses parents la fierté d'obtenir son diplôme, elle s'engagea à le passer par correspondance. Elle n'imaginait même pas retourner en cours, en fait. Toute cette histoire l'avait marquée et traumatisée, et elle ne voulait plus se confronter aux jeunes gens qui la jugeraient forcément. Elle eut du mal à remettre le nez dehors ; mais étant une fille vive, battante, elle ne resta pas prostrée indéfiniment. Elle s'ouvrit à nouveau au monde, aux sorties ; et bientôt, malgré sa promesse intérieure de ne plus jamais retomber dans ce cercle vicieux, elle rencontra des garçons. Beaucoup de garçons.

Comme prévu, elle obtint son diplôme par correspondance, avec d'excellentes notes. Toujours bonne élève, Electra subit le matraquage mental de ses parents pour poursuivre des études. Elle était toujours un brin réticente ; mais pas totalement prête à rentrer dans la vie active, elle accepta de postuler dans une faculté réputée. Son objectif : un master de langue. Elle nourrissait l'ambition d'être interprète et sa fibre littéraire l'encourageait dans ce sens. Acceptée dans son école, adulée par ses parents, elle passa les plus merveilleuses vacances d'été de sa vie et se permit diverses folies. La séductrice était de retour.

A la faculté, elle se plut au-delà de ses espérances. Elle n'avait pas oublié sa mauvaise expérience dans l'atmosphère scolaire, mais tout était différent ici. Les mentalités plus évoluées et la folie générale des jeunes Londoniens étaient tout ce qu'elle souhaitait. Prenant un petit job de serveuse entre les cours, elle commençait à songer à trouver un appartement en ville, mais ne pouvait encore se résoudre à quitter ses parents, qui l'avaient tellement soutenue. Alors elle resta chez eux une année, puis deux, trois. C'est à 22 ans qu'elle se décida à quitter le cocon familial - il le fallait bien, n'est-ce pas ? Ses parents n'étaient pas plus pressés qu'elle, et tentèrent de la retenir. Mais il était temps pour Electra d'avoir son propre chez soi, cela facilitait ses relations avec certains garçons - même si elle ne l'avoua jamais à ses géniteurs - et elle prit enfin son appartement de rêve dans le centre de Londres, grâce au coup de pouce de papa-maman. Et elle retournait chez eux le week-end, parfois, ce qui contentait tout le monde.

Ses études se déroulèrent aussi bien qu'elle l'avait espéré. Elle décrocha son diplôme au bout de quelques années acharnées, et fière d'elle, envisageait déjà l'avenir. Seul ombre au tableau : son pouvoir. Elle avait remarqué qu'il la travaillait de plus en plus ; il ne se passait pas un week-end sans qu'elle ressente le désir de séduire un homme. Elle se lassait très vite de ses proies et les abandonnait tout simplement, de plus en plus vidées. Elle ne pouvait ignorer le fait que son don avait certaines répercussions sur ses cibles, mais elle avait toujours su s'arrêter au bon moment. Electra restait confiante, forte. La jeune femme qu'elle était n'était plus la fille qu'on avait brisé au lycée, si stupidement. Elle devenait une personne pleine d'assurance, de logique et d'un charisme discret. Elle resplendissait.

Jusqu'à une certaine rencontre. Elle n'aurait jamais cru ça possible, ayant refoulé cette partie de sa vie. Au pub où elle travaillait comme serveuse, et où tout le monde l'adorait pour son dynamisme, sa gaieté, elle croisa une personne qu'elle avait déjà oublié depuis longtemps. Le professeur dont elle avait eu la stupidité de tomber amoureuse, qu'elle avait maudit, qu'elle avait pleuré, se tenait devant elle, un sourire timide aux lèvres. Paralysée, songeant qu'il ne cherchait qu'à lui attirer des problèmes, Electra l'écouta lui dire qu'il l'avait cherché un bon moment, qu'il ne pouvait pas l'oublier. Elle resta bouche-bée.

Il avait quitté le lycée, et puis sa femme et leurs enfants. Il avait fait des pieds et des mains pour la retrouver, jusqu'à apprendre qu'elle avait déménagé avec ses parents à Londres. Avec beaucoup de persévérance et un petit coup de main de certaines relations, il avait su où elle travaillait et avait beaucoup hésité avant d'aller la voir. Mais à présent, il était là. Et demandait son pardon. En somme, tout ce qu'elle avait secrètement espéré, en sanglots au fond de son lit.

Sur le coup, elle ne sut que répondre. Elle lui commanda de partir, qu'elle réfléchirait. Au fond d'elle, elle était vraiment bouleversée et ne savait pas quoi en penser. Etait-ce encore son pouvoir qui avait agi ? Ou cet homme qui l'avait tellement humilié... Se pouvait-il vraiment qu'il soit sincère ? La petite voix dans sa tête resta silencieuse à cette question. Electra avait changé, elle était plus forte que jamais, déterminée, active et non plus passive. Mais elle restait une femme, et son coeur brisé palpitait avec espoir à l'idée de fréquenter encore son ancien professeur. Et pourtant, pourtant... Certaines colères ne s'oubliaient jamais, et des blessures ne se refermaient pas.

Après quelques mois sans lui donner de nouvelles, Electra appela au numéro qu'il lui avait laissé. Elle avait 26 ans à l'époque, et, rappelons-le, un bon diplôme en poche. Elle lui donna rendez-vous en ville, et il accepta avec un empressement mal dissimulé. Le jour de la rencontre, elle s'était habillée avec un soin particulier, s'était parée de bijoux, fardée de maquillage. Elle était splendide, plus féminine que jamais, et il retomba sous son charme en un claquement de doigts. Très vite, cela dérapa. Ils retrouvèrent des habitudes depuis longtemps oubliées... et n'attendirent même pas d'être chez elle pour glisser sur un chemin savonneux. Au beau milieu d'un parc, dans l'obscurité rassurante du soir, ils s'étreignirent...

Mais Electra n'était pas retombée dans le piège stupide de l'amour aveugle. En vérité, elle était ivre. Ivre de vengeance. Elle avait tout calculé : la dose pour le plier à sa volonté inexorable, le lieu, l'heure. Personne ne la verrait. Et un sourire cruel aux lèvres, elle commença à aspirer l'énergie vitale de son ancien professeur, qui ne se doutait de rien. Et elle trouva cela jouissif ! Comme si ses forces venaient directement en elle, la nourrir ; comme si son pouvoir la soumettait et lui commandait de le faire, pour sa propre survie. Elle ne contrôlait plus rien, voulait aller jusqu'au bout, lui faire payer son humiliation par la méthode la plus radicale. Elle voulait le tuer.

Ce fut presque le cas. Elle était à deux doigts de lui voler le dernier soupçon de sa vie, les yeux rivés sur son visage vide et pourtant heureux. Il aurait l'honneur de périr dans les meilleures conditions, au moins... Mais à ce moment-là, elle entendit des cris, des bruits de pas. Des gens les avaient vu, et certains s'approchaient. Prise de panique, elle choisit la fuite, et heureusement pour elle... L'homme qu'elle laissait dans le parc était à demi-mort. Un légume, pour la fin de ses jours. Elle réussit à rentrer chez elle très vite, et prit enfin conscience de ce qu'elle avait fait. Curieusement, la férocité de sa vengeance lui apportait une certaine sérénité ; mais elle était complètement angoissée par la perspective de se faire pincer par la police. Son pouvoir avait pris un certain contrôle sur elle, la rendait froidement méthodique. Elle devait quitter cette ville. Quitter le pays, même. Elle avait franchi un pas de trop, et si jamais on faisait le lien avec elle... Il fallait qu'elle s'en aille.

Elle organisa très vite son départ. Avec ses économies en poche, elle était prête à s'offrir une nouvelle vie n'importe où, et quoi de mieux que les Etats-Unis pour recommencer à zéro ? Elle expliqua à ses chers parents vieillissants que les opportunités d'avenir étaient meilleures là-bas, et ils acceptèrent sa décision bon gré, mal gré. Ils n'avaient évidemment pas fait le rapprochement entre leur fille et cet inconnu retrouvé presque mort, à demi-nu dans un parc non loin de chez eux, et qui avait tellement nourri la presse à scandale. Elle démissionna, dit adieu à ses amis, ses flirts, ses amoureux d'un soir.

Et elle déménagea donc, direction l'Amérique. Elle posa son pied à New-York, où elle resta quelques temps à la recherche d'un travail. Elle ne perdait pas espoir d'être interprète et se dirigea dans cette voie, trouvant rapidement un petit travail de traductrice. Sa vie s'organisait soigneusement, elle était bien loin du crime qu'elle avait commis en Angleterre. Tout se passait bien. Enfin, c'est ce qu'elle croyait.

Son pouvoir était toujours là. Plus que jamais, il lui dictait de faire des choses avec lesquelles elle n'était pas toujours en phase, mais que pouvait-elle faire ? Il était plus fort qu'elle à présent, même si elle tentait parfois de lutter. Elle n'était pas encore complètement dégoûtée par ce qu'elle était, juste extrêmement prudente. Mais il lui attirait des problèmes, encore des rumeurs qui tournaient autour d'elle à son travail. Elle risqua encore la vie d'un homme, et sut s'arrêter à temps grâce à une incroyable maîtrise de soi. Mais Electra avait compris que son don lui en demandait de plus en plus ; et sa petite voix intérieure lui disait que c'était pour son bien, après tout. Elle risquerait sa vie, autrement qu'en séduisant les hommes.

Elle prit la fuite, une nouvelle fois, laissant tout derrière elle. Elle déménagea. Mais partout où elle posait ses valises, son problème revenait, ses victimes se multipliaient. Electra commençait vraiment à redouter son terrible pouvoir, à se redouter elle-même. Elle perdait peu à peu son côté joyeux et vif, pour un froid et implacable raisonnement. Comme un agent secret, elle apprit à jouer la comédie, à tromper son monde, à sourire quand elle avait envie de pleurer, et inversement. Tout était désormais calculé, maîtrisé dans sa vie ; sa seule manière de prétendre dominer son pouvoir.

Un jour, à Miami où elle s'était établie, lui arriva une nouvelle triste aventure. Elle avait rencontré quelques hommes après une sortie dans un club réputé de la ville ensoleillée, et désirait flirter avec eux. Mais au final, ils ne l'avaient plus intéressé, et elle s'était détournée d'eux, préférant rentrer seule. Ce n'était pas à leurs goûts. Ils tentèrent de l'agresser, à trois, et Electra savait très bien ce qu'ils désiraient. Ce serait mentir de dire qu'elle ne paniqua pas. Elle était effrayée, épouvantée, même. Et pour s'en sortir, elle ne trouva qu'une solution ; ou plutôt, elle s'imposa à elle. Elle usa de son pouvoir et aspira leurs vie, à tous les trois. Se remplissant de leur énergie psychique, elle se sentit plus forte que jamais.

Deux moururent. Le dernier ne fut plus qu'une pâle représentation de la vie.

Electra déménagea aussitôt, encore une fois. C'était la première fois qu'elle allait jusqu'au meurtre et en fut malade, hallucinée. Pendant longtemps, elle ne s'autorisa plus à sortir ou à fréquenter qui que ce soit, vivant sa vie par procuration. Très vite, elle prit des cours de self-défense, puis de combat véritable, dans l'espoir de ne plus jamais doubler cette scène. Elle s'était installée dans le Nevada, pas loin de Las Vegas. Sa vie de voyageuse sans fin lui interdisait évidemment tout espoir de trouver un travail stable, et elle abandonna ses anciens rêves. Elle bossait ici ou là, là où on pouvait avoir besoin d'elle, et se dirigea bientôt vers la ville lumière. Dans les casinos, elle était hôtesse, ou assistante clients ; son job consistait à faire dépenser un maximum d'argent aux gens les plus riches, et son don aidait... Le temps passa, et bientôt les victimes d'Electra furent très nombreuses. Ses mains salies, elle finit par les accepter. Elle devait bien survivre, et s'entêtait à ne viser que les hommes méchants, ou lourds d'un casier judiciaire. Cela l'aidait à supporter sa culpabilité, qui ne la quittait plus.

Bien évidemment, elle ne se maria jamais, n'eut pas l'espoir d'avoir des enfants. Si cela la blessa énormément, elle finit aussi par vivre avec. C'était ainsi, malheureusement... Elle était déçue par la vie qu'elle avait, qui ne représentait en rien ses rêves de gosse, mais après tout, elle n'était pas si mal lotie. C'est ce qu'elle se disait le soir en s'observant dans le miroir, en voyant toutes ses années passées sur son visage qui n'était plus le juvénile reflet d'une existence joyeuse et insouciante. Elle avait 36 ans, et restait cette éternelle célibataire, cette femme distante qui attirait tous les regards. Elle l'accepta.

Las Vegas finit par la lasser, et elle migra vers Achaea, petite ville perdue près de Reno. Sa vie s'agença une nouvelle fois, et elle trouva un travail dans le casino de la ville. Son poste lui allait comme un gant, et son patron devait être très fier de l'argent qu'elle faisait rentrer dans ses caisses. Peu importait pour qui elle travaillait : Mutants, hostiles ou non, humains décérébrés... Electra était une femme somme toute solitaire, et se concentrait surtout sur sa propre survie. Elle fit de nouvelles victimes, et manqua de se faire pincer à de nombreuses reprises.

Elle était consciente de la situation particulière dans la ville, de cette guerre contre les Mutants, mais pensait s'en sortir à merveille. Elle n'en pouvait plus de déménager encore et encore, et se montra simplement très prudente. Parfois, elle entendait parler de l'Opération quand dans ses filets se perdait un homme un peu trop bavard, mais elle s'en moquait. Personne n'avait encore fait le lien avec elle et ses victimes, même si elle savait pertinemment que certains étaient en chasse après elle. Elle se montrerait plus forte qu'eux, tout simplement.

De tous les pauvres hommes qui ont eu la malchance de la croiser, deux surtout l'ont marqué. Et coïncidence farfelue, ce furent deux frères ; même si évidemment, elle n'en savait rien. Seth Winchester, tout d'abord, qu'elle avait croisé et qui avait déclenché en elle une furieuse envie de le séduire. Elle alla jusqu'à l'embrasser fougueusement avant de reprendre ses esprits et de s'enfuir, consciente de ce qu'elle aurait pu lui faire. Mais elle ne l'a jamais oublié et compte bien le retrouver dans une ville aussi petite. Le deuxième homme, Liam, était donc son frère, et leur rencontre se déroula sous des conditions tout à fait différentes. Elle se fit prendre en traque par l'Agent Apocalypto qu'il était, et sa première réaction fut bien évidemment d'user de son pouvoir. Elle n'en eut pas le temp. Liam la blessa, et avant qu'elle ait pu réagir avec tous ses furieux phéromones, une autre agent, qu'elle n'avait pas vu, tenta de lui tirer dessus à son tour. Reine de l'esquive, Electra prit la fuite. Mais encore une fois, elle n'était pas décidée à oublier ce prétentieux petit agent et se promit de lui montrer ce qu'elle était capable de lui faire... Un jour.

● Avatar : Angelina Jolie.
● Recyclage du Personnage : ~~Naaaan~~ Bien sûr, c'est déjà un PP.

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"Jamais personne n'a trompé tout le monde, et jamais tout le monde n'a trompé personne"

● Comment avez-vous connu le forum ? Chat

Miaouuh !
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Re bienvenu Electra Sourire

Tu connais le topo, tu posteras après moi pour signaler lorsque la fiche sera terminée et on s'occupera de toi, bon courage et n'hésites pas pour les questions ! ;)

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Finiiiiie ! =)

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Et bien que dire, mis à part le fait que tu as PARFAITEMENT cerné le personnage ? Je suis toujours aussi fan de ton style d'écriture, je n'ai vu aucune faute, un vrai plaisir de lire tout ça en somme *O* J'ai adoré l'histoire, tu as bien parlé de tous les passages de sa vie, la découverte de son pouvoir, tu as mêlé les liens qu'elle a à son histoire, en somme, une fiche exemplaire ! Brille

Je te valide donc avec grand plaisir ! Il te faudra simplement remplir ton profil et ton profil personnalisé, et créer les sujets pour gérer ton personnage par ici. Ensuite tu connais tout le reste, moi je m'occupe de te recenser le personnage et tout le tintouin ^-^

Bon jeu sur Apocalypto !

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