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La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam]

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Kaileen Moore

Kaileen Moore
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La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] Vide
MessageSujet: La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] EmptySam 23 Avr - 14:52

« Les chanceux sont ceux qui arrivent à tout ;
les malchanceux, ceux à qui tout arrive. »


Liam Winchester & Zahira Al-Mansûr & Kaileen Moore


J’avais un petit problème. Un gros problème même. Je croyais être tranquille, installée ici au milieu des bâches, de débris divers, bref d’un véritable chantier. Mais non, il avait fallu que deux personnes débarquent ici, à cette heure ci (il était plus de deux heures du matin) alors que j’y étais encore. Allez dire après que je n’étais pas malchanceuse. Au vu de leur démarche, de l’heure, bref, d’un tout que je ne saurais expliquer, je me doutais bien que ce n’était pas deux vagabonds. Ils étaient au moins membres de la police. Une femme et un homme. Je bougonnais toute seule, pesant le pour et le contre de deux idées : soit je restais ici et j’attendais qu’ils me trouvent, ce qui finirait fatalement par arriver, soit je me barrais. HS comme je l’étais, je doutais de partir bien loin. Je les aurais croisé à un autre moment, dans une autre situation, ça ne m’aurait fait ni chaud ni froid. Je ne me faisais pas de soucis pour deux malheureux idiots. Non, en fait le problème venait plutôt de la dose de cocaïne que je m’étais envoyée quelque chose comme… je sais pas, quatre ou cinq heures auparavant. Et là, j’étais en plein dans les retombées. Super, n’est ce pas ? C’est ce qu’on appelle le timing je dirais.

Environ cinq heures plus tôt

Il y avait des jours comme ça. Des jours où j’avais envie de tout envoyer valser, envie de ressentir autre chose qu’une colère perpétuelle, et une envie de tuer tout le monde. Il me semblait que c’était quelque chose de compréhensible, d’acceptable. Enfin, il y avait des jours comme ça depuis peu… Etant en ce moment trop excessive quand il s’agissait de contrôler seule mes nerfs, je faisais ce que pas mal d’autres faisaient : j’avais recours à des substances plus ou moins illicites qui m’apportaient un peu de « joie » De temps à autre. Bon d’accord, quasiment tous les jours depuis une bonne semaine. Je n’étais pas dépendante auparavant, mais j’étais en train pour une raison inconnue de moi-même de m’enfoncer dans la spirale infernale de la dépendance… Pourtant, j’aimais simplement cette bouffée d’euphorie qui me saisissait, cette sensation si agréable. Et je n’allais pas arrêter de détériorer ma santé… pour une chose aussi insignifiante que des effets secondaires. J’avais juste besoin de ça, maintenant, aujourd’hui… Entre les coups, les blessures, la drogue, l’alcool, le moral lui-même qui ne suivait pas toujours, avouons que je n’allais pas forcément très bien. En me voyant on avait l’impression de voir une revenante : les yeux rouges, des cernes énormes, un air épuisé, maladif même, et j’en passe.

J’étais donc sortie de l’appartement de Lukaz où je continuais encore et toujours de squatter, et je m’étais dirigée vers la zone industrielle où j’étais quasiment sûre de retrouver un homme d’à peu près mon âge qui me fournissait, moyennant finances, bien entendu. J’avais attendue une petite demi-heure avant de le voir apparaître, un jeune homme brun, assez grand, nommé Austin, à première vue particulièrement banal. Je le connaissais assez bien dirons nous, puisque nos relations étaient allées au-delà du simple échange « commercial ». Mais ceci n’ayant pas vraiment d’intérêt je ne rentrerais pas dans les détails. Je m’étais approchée de lui, dans la pénombre naissante de la zone industrielle d’Achaea, avait sorti l’argent que j’avais dérobé à un quelconque pigeon du centre ville un peu auparavant, pour obtenir, enfin, le précieux sésame vers un monde bien plus doux, joyeux, bien mieux que celui dans lequel je vivais, les deux pieds dans le bourbier insondable de l’envers du décor américain. Je ne m’attardais pas ici, lui non plus. J’avais ce que je voulais, un sachet de poudre, sûrement coupé avec des saletés autres que la drogue en elle-même, d’ailleurs, mais je m’en fichais pas mal. Je me trouvais un coin tranquille, pour pouvoir sniffer tout ça en paix.

Le sentiment d’euphorie pure qui me saisit aussitôt valait clairement la peine. J’avais l’impression, bien entendu, comme chaque usager, d’être toute puissante, de pouvoir faire ce que je voulais, et ce sans conséquences. Impression fausse, ridicule, idiote, impression qui suffisait à me faire oublier ma morosité persistante cependant. Il n’y avait pas vraiment de mots pour décrire le « bien » que ça pouvait me faire. D’avoir autre chose que des idées noires en tête, tout ça. Je ne me posais plus toutes ces sempiternelles questions, et c’est sans doute ce qui me plaisait le plus. Ma fatigue, omniprésente depuis le début de la semaine (depuis que j’avais fait une sacrée rechute dans le joli domaine des addictions en tout genre – alcool et cocaïne plus particulièrement, même s’il m’arrivait ces temps ci de repartir avec une dose d’héroïne ceci fait), n’était qu’un souvenir, et, suprême bonheur, tous les effets secondaires de mon don était purement et simplement annihilé pour quelques temps. Je savais pertinemment que je faisais une superbe bourde. Après avoir réussi, depuis plus ou moins deux ans, à cesser quasiment toute consommation de drogues (je ne dis rien pour l’alcool, il m’arrivait régulièrement de finir joliment saoule), je rechutais, et ma dépendance ne faisait que s’accroître. Il n’y avait qu’à voir la courbe exponentielle qu’avaient suivie mes consommations depuis ma première dose. Je ne savais plus trop quand, au final.

Ensuite, trou noir. A force de me shooter, encore et encore, je commençais à avoir des pertes de mémoire assez conséquentes, même si ce n’était que le début. Je me disais désespérément que j’avais besoin d’un facteur pour me décoller de cette idiotie, encore une fois, et pour toujours. Lukaz ne pouvait certes pas m’aider pour ça, étant donné qu’il se droguait plus que moi (dans la durée, du moins). Enfin, je repris conscience en me réveillant bien plus tard dans cette espèce de chantier, au milieu d’un silence troublé par l’éclat de voix de vagabonds de temps à autre. Avec une dépression légère de nouveau présente, et une seule envie : recommencer. Jusqu’à en crever s’il le fallait. Heureusement je savais encore à peu près me maîtriser, malgré l’irrationalité qui caractérisait le moindre de mes gestes. Kaileen Moore était au moins doué pour se remettre violemment les pieds sur terre. Actuellement je me maudissais en silence d’être aussi idiote. Privé de tout pouvoir sur mes sensations physiques, les hormones qui inhibaient le fonctionnement de mes nerfs quand j’étais blessée étaient produites en quantités totalement superflues. Je bénéficiais donc d’un bel effet boomerang. Tout ce que j’avais réussi à supprimer avec la drogue me revenait en pleine figure. A la puissance dix. Cet état fut cependant on ne peut plus passager.

Quand les deux imbéciles du coin débarquèrent (merci à la chance, encore une fois. Trop aimable), j’étais déjà un peu plus disponible. Bien sûr, j’avais toujours l’air quelque peu halluciné, j’étais on ne peut plus maussade, et j’avais des envies de meurtre irrépressibles. Je savais que le moindre éclat risquait de me faire sortir de mes gonds, ce qui était en l’occurrence plutôt contre-indiqué. Je me reprenais cependant doucement. Après un court instant de réflexion, je décidais de rester assise, adossée à un tas de briques recouvert d’une bâche bleue, bien tranquille. Soit ils se rapprocheraient, soit ils partiraient en me laissant dans mes délires post-shoot (quelle expression, n’est ce pas). Et advienne que pourra. Je prenais tout de même l’initiative de poser la main sur mon Glock, toujours fidèle au poste. Bon, au moins je n’étais pas totalement démunie. J’avais aussi un petit couteau, poignard, enfin, un truc coupant quoi dans son étui à l’intérieur de ma veste. Ce n’était pas très utile contre des policiers, agents, ou je ne sais quoi, armés jusqu’aux dents, mais j’avais une petite prédilection pour les armes blanches. D’une part, ça me rappelait que je tuais bel et bien quelqu’un, un moyen comme un autre de garder la tête froide, d’autre part, je me sentais vraiment en position de force quand je faisais couler le sang avec ce joli petit bijou… Malsain, je sais. En tout cas, il y avait bien quelques personnes dans le coin que je n’hésiterais pas à envoyer faire un tour six pieds sous terre s’ils me cherchaient trop. Ai-je précisé qu’après une prise de cocaïne, tout comme pendant, on peut exprimer des émotions un peu… excessives ?

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Liam Winchester

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MessageSujet: Re: La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] EmptyDim 24 Avr - 14:25

Spoiler:

     Liam était de mauvaise humeur, comme toujours, l'ancien policier ne se souvenait pas de s'être éveillé un seul jour dans sa misérable vie d'une monotonie affligeante en se disant qu'il allait câliner toutes les personnes qu'il rencontrait. Bien loin de se mettre du Ilona au maximum du volume avec un joli « monde parfait » en fond, on aurait plutôt imaginé qu'il se baladait toute la journée avec un disque de la marche funèbre en route. De toute manière il détestait la musique, ou plutôt les bruits inqualifiables que sa voisine s'obstinait à mettre à fond les manettes tous les soirs, l'empêchant de trouver les bras de Morphée à cause des murs en carton-pâte qui retenaient aussi bien le bruit horrible diffusé par son poste de musique, qu'un gamin retenait les leçons de morale de ses parents. Non très franchement, l'agent spécial Liam Winchester n'était pas le type de personne que l'on pouvait taxer d'agréable, ou même d'avenant et cela ne chagrinerait donc personne de constater que l'ancien policier arborait une mine aussi rayonnante d'un gamin le jour de la rentrée des classes. Quelque fois, l'Américain se disait que s'il avait été amené à afficher un quelconque sourire un jour, cela risquait de provoquer soit la surprise, soit infarctus de ses collègues qui devaient avoir autant l'habitude de le voir faire la tronche qu'ils prenaient cela comme aussi naturel que l'eau mouillait. Il était bien arrivé à l'agent Bastet de se dire que rien que pour les emmerder, il pourrait un jour se décider à se montrer aimable, rien que pour leur prouver qu'il n'était pas si pourri jusqu'à la moelle qu'on le disait, mais en général ses bonnes résolutions duraient le temps qu'il prenne pleinement conscience qu'il était bien éveillé et ne dormait plus, avant de s'évaporer avec les relents de rêves stupides dont son esprit semblait avoir le secret.

     Finalement, c'était beaucoup trop de travail que de chercher à détromper les autres d'une chose qui était on ne peut plus vraie et de toute manière, Liam se contrefichait de ce que l'on pensait de lui, ça au moins, il fallait le lui laisser. Dans son métier d'agent de l'Opération, le trentenaire devait avoir une certaine couverture et cette dernière avait récemment été modifiée. Avant d'intégrer Apocalypto, le jeune homme, à l'époque âgé de 22 ans, avait effectué une demande pour intégrer le SWAT, l'unité d'élite qui faisait rêver tous les policiers de la ville, mais son recrutement par l'Opération avait avorté ce projet et depuis ce jour, il était à cheval sur deux couvertures, une situation qu'il avait de plus en plus de mal à justifier. Par conséquent, il y a peu, l'agent Whitewood avait réglé le souci en supprimant sa couverture d'agent du SWAT et le Bastet se retrouvait donc à devoir prétendre qu'il avait quitté cette unité d'élite par manque de motivation pour revenir au bon vieux métier de flic de quartier. Quelle connerie, comme si on pouvait refuser le caviar pour se contenter des œufs de lompes, c'était totalement stupide, mais il n'avait rien à dire, ça venait d'en-haut et il devait s'exécuter sans rien dire. La seule chose qui le rassurait à la rigueur, c'était qu'il avait croisé quelques « collègues » d'avant et qu'en seulement dix ans ils devaient avoir gagné une trentaine de kilos et certainement perdu la moitié de leur chevelure, vu que c'était le plus jeune du poste à l'époque, il s'en tirait plutôt bien. Quoi qu'il en soit, il aurait logiquement dû s'occuper de tout cela en jouant le bon flic qui ne demandait qu'à faire son métier, heureusement à la dernière minute, Dorian lui avait sauvé la mise. Visiblement l'agent spécial Al-Mansûr en avait assez de la paperasse, elle désirait sortir sur le terrain, mais les autres agents Bastet avaient été envoyés en mission avec quelques chasseurs. Il restait donc le seul disponible pour accompagner l'arabe.

     Mouais, pas vraiment flatteur de jouer le rôle de la roue de secours, mais bon, il n'allait pas protester sachant que la jeune femme restait un agent très efficace et qu'ils avaient eu l'occasion de parler de leur vision des choses il y a de cela quelques semaines. Liam considérait de toute manière le fait d'échapper à une journée en tenue de policier comme un don du ciel, s'il avait dû passer la journée en tête-à-tête avec l'agent Paradise, l'agent Winchester se serait montré aussi soulagé. Docilement, il s'était donc équipé rapidement le temps que l'agent Al-Mansûr ne vienne le rejoindre pour se mettre en conditions alors qu'elle lui avait expliqué ce qu'elle attendait de lui. Ils devaient de rendre près du terrain en construction qui semblait être le lieu de prédilection des mutants en fuite ainsi que des drogués, la joie en somme. Il n'avait toutefois fait aucune remarque, se contentant de hocher la tête avec calme et docilité comme il semblait de bonne humeur, pour le moment du moins. Lorsque la jeune femme fut prête à prendre la route, Liam se proposa bien aimablement comme conducteur, non qu'il n'avait nullement confiance en la conduite de sa supérieure (qui restait une femme toute de même), mais le policier ne pouvait s'empêcher de s'angoisser lorsqu'il était à la place si subtilement appelée « place du mort ». Par conséquent, même s'il détestait conduire, l'agent spécial préférait tout de même mettre son plaisir personnel de côté pour laisser sa sécurité primer. Ils se rendirent donc aux abords du fameux terrain pour garer le véhicule de l'Opération à quelques dizaines de mètres de l'endroit que Zahira semblait vouloir contrôler. Sortant de la voiture avant de la fermer, il parcourut les environs du regard, un paysage désolé qui ne faisait rien pour lui remonter le moral. Liam glissa un regard neutre vers Zahira avant de lâcher quelques mots.

     « Vous croyez trouver des mutants ici ? »

     C'était une question sans vraiment en être une, ils poussaient comme des champignons dans le coin, pas plus tard qu'en début d'année, Liam avait mis la main sur Aelys Pumphray, une évadée, ici même et cette rencontre avait permis de les conduire à sa capture. Les deux agents descendirent pour rejoindre le terrain ou des morceaux de murs tagués trainaient sur le sol, un endroit très dangereux, non pas en raison de ses habitants, mais tout simplement à cause de débris qui pouvaient se révéler dangereux tout simplement. Alors que leurs pas les menaient dans le dédale des ruines, Liam parcourut les environs du regard avant que ses yeux sombres ne s'arrêtent sur une forme assise, adossée à un tas recouvert d'une bâche bleue. L'agent Winchester s'arrêta aussitôt tout en s'adressant à nouveau à sa collègue et supérieure.

     « Premier contrôle à ce qu'il semblerait. »

     Il attira son attention sur la silhouette qui bougea sa main au même moment comme pour la poser sur quelque chose, la paranoïa de Liam se fit sentir alors qu'il se demandait si c'était d'une arme qu'il s'agissait, puis le policier prit l'initiative de sortir son colt de son holster sans attendre l'ordre de Zahira. Après tout il n'avait jamais été très à cheval sur l'obéissance et lorsque sa vie dépendant de ce qu'il faisait, le policier n'allait pas jouer à l'employé modèle. Alors qu'ils s'avancèrent prudemment vers la jeune femme, Liam passa son regard sur la zone alentour, vérifiant que ce n'était pas un guet-apens quelconque, mais rien. Lorsqu'ils arrivèrent à une distance respectable de la demoiselle, Liam nota qu'elle avait l'air d'une vraie droguée, peut-être que ce n'était qu'une ruse de mutants, avec eux on ne savait jamais à quoi s'attendre de toute manière ! Quelques secondes de silence avant que la voix du policier ne se décide à annoncer la couleur. Restait à voir si sa collègue allait renchérir ou foncer directement dans le tas, chacun sa manière de faire.

     « Mettez vos mains en évidence mademoiselle, contrôle des autorités, ne nous obligez pas à avoir recourt à la force. »

     Tu parles, il avait plutôt l'air de lui balancer une invitation à leur tirer dessus, saleté de phrases pré-construites et obligatoires, un bon coup dans la fourmilière, il n'y avait rien de tel !

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MessageSujet: Re: La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] EmptyLun 25 Avr - 18:19

Spoiler:

Il était tard, très tard enfin plutôt très tôt à vrai dire et la nuit s'annonçait porteuse d'ennuis et pas des moindres. C'était pourtant l'heure idéale pour partir dans le genre de missions qui nous attendaient. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas été sur le terrain, malgré le fait que mes supérieurs sachent parfaitement que je déteste le travail d'administration, à croire qu'ils m'avaient engagés pour cela. Depuis quelques semaines déjà, j'avais été appelé seulement pour des missions de routine absolument inintéressantes et dans lesquelles je devait me coltiner des incapables ou des mutants, mais où allait le monde. Enfin, j'avais enfin réussi à convaincre Dorian, qui commençait à sérieusement m'énerver, pour qui il se prenait, il n'était pas le seul chef ici. J'allais pouvoir faire une mission dans la zone industrielle, dans laquelle j'avais déjà pu récolter un bon nombre d'informations mais surtout trouver des mutants en fuite, au milieu des drogués et dépravés en tout genre. Enfin tout aurait pu être parfait si je n'étais pas obligé de me coltiner l'agent Winchester, qui malgré notre récente conversation m'apparaissait toujours aussi borné et peu avenant, qui n'écoutait quasiment jamais aucun ordre de n'importe qui. Selon Dorian, qui s'était encore occuper de me dégoter quelqu'un, il était le seul disponible. Cela aurait pu être pire, j'aurais toujours pu me retrouver avec un incapable un peu trop doux pour être sous mes ordres et qui n'avaient sa place que chez ses pacifistes de genesys. En fin de compte il fallait voir le bon coté des choses.

Je m'étais donc préparée pour cette mission tant attendue, avait pris Liam au passage et tous deux nous nous étions dirigés vers la zone industrielle. Par chance le trajet de voiture se fit silencieusement, pour ça je ne pouvais remercier que le mauvais caractère de Liam et son coté plus que renfermé. J'avais seulement glissé quelques recommandations habituelles, pour m'assurer qu'il suive mes ordres, enfin c'était plutôt une sorte de réprimande inutile pour le nombre de fois où il ne l'avait pas fait. La mission était simple, donc il n'y avait pas besoin de plus de préparation, de toute manière j'agissais toujours sur le vif en général. Non pas que la stratégie ne soit pas mon fort c'était un simple gain de temps, selon moi. Nous arrivâmes sans encombres dans la zone industrielle et après quelques pas dans le terrain en construction, depuis des années dans lequel gisait matériaux de construction, bâches de plastiques, et machines abandonnées. Je détestais cet endroit, et comprenait parfaitement pourquoi les mutants en raffolait, il était aussi répugnant qu'eux et de plus ils se croyaient naïvement à l'abri dans ce lieu abandonné. A croire qu'ils nous prenaient pour des imbéciles. Enfin, après quelques pas j'aperçus, et il fallait croire que mon agent avait le regard plus vif que moi puisqu'il se dirigea instantanément, vers une droguée en plein délire avachie à quelques mètres de nous.

Liam venait d'user d'un des traits que je ne pouvais qu'apprécier chez lui, la prise d'initiative et surtout une vivacité d'esprit qui parfois m'étonnait, au vu du reste de son caractère. C'était sur avec lui boulot et vie privée ça n'avait rien à voir. Ainsi il pris une de ses habitudes de flics en déblatérant une phrase toute faite pour faire réagir la jeune femme. A vrai dire je ne sus pas vraiment si c'était une bonne idée, j'avais remarqué tout de suite que la jeune femme cachait quelque chose et ce n'était surement pas un sachet de drogue. Mutante ou non elle pouvait être dangereuse, enfin, plutôt nous faire faire remarquer par ceux qui auraient pu roder dans le coin. Mauvais plan. La seule chose qui ne devait pas arriver c'était d'attirer tous les drogués du coin et faire fuir, par la même occasion les quelques mutants. Enfin si cette fille en était un ce serait par contre gagné d'avance, vu l'état dans lequel elle était. Pas de chance pour elle, mais bon quand on était inférieur en tout point aux hommes, on ne pouvait pas faire grand chose de plus. En fin de compte Liam avait bien réagi et je me devais de le suivre, non il devait me suivre. Je commençais à penser n'importe quoi. Il avait pris l'initiative et me voilà obligée de passer pour la suivante de service. Décidément cet agent avait le chic pour me faire oublier mes principes, d'abord celui de ne jamais dévoiler ma vie privée, et là celui de ne pas passer pour une conne.

Je sortis tout du moins instantanément mon arme, qui était déjà bien rangé à portée de main. Pas question de se faire avoir par surprise. J'avais toujours été assez rapide pour repérer le moindre mouvement suspect, la moindre faille dans le comportement, mais ce n'était pas étonnant au vu de l'entrainement drastique que j'avais du subir. Mais là je n'étais en prise avec un quelconque rebelle au régime saoudien mais à une droguée dont le comportement était pour le moins imprévisible. La jeune femme avait vraiment l'air mal en point, si nous avions été des flics ordinaires, nous ne nous serions même pas approchés. Quel intérêt de traquer la misère humaine, ce qui était plus intéressant c'était de voir le comportement qu'allait adopter la jeune femme, si seulement elle était capable du moindre mouvement. Je n'étais pas vraiment calé drogues, déjà parce-que je n'en avais jamais fait usage mais aussi parce-que j'évitais comme la peste les personnes qui en faisaient usage, j'exécrais ces rebuts presque autant que les mutants, c'est pour dire. Même si j'avais été en contact avec eux quelques fois, notamment la dernière fois que je m'étais rendue sur ce chantier, je ne savais jamais à quoi m'attendre avec eux. Même si je ne pensais pas qu'ils apprécient énormément le contact avec la police, d'où l'arme que je suspectais cachée derrière son dos. Même si je ne doutais pas du fait que Liam l'est aussi remarquée il n'y avait pas de temps à perdre et manque de chance pour cette fille je n'étais pas du genre à faire dans la dentelle, pas du tout même.

- « Je vais vous demander de me donner bien gentiment l'arme que vous planquez sur vous. Au moindre mouvement brusque je tire, et je vous le dit tout de suite je n'aurais aucune hésitation. »


Je braquais mon arme en direction d'elle, bien visée un peu plus bas que son cœur, pour être sure de ne pas la tuer, non pas que ce soit pas mon intention mais elle pouvait nous être plus qu'utile, au cas où elle en sache plus qu'il n'y paraissait. Elle était peut-être même mutante, et dans ce cas là, malheureusement pour moi, il fallait la laisser bien vivante selon les règles de l'organisation. Enfin les multiples expériences qu'elle subirait et l'était dans lequel elles la mettraient étaient peut-être pire que la mort. Enfin, il fallait s'occuper de sa drogue dans un premier temps et de son arme, au cas où elle ne soit pas très coopérative, ce à quoi je m'attendais. Je jetai un coup d'œil en direction de Liam, à toi de jouer, c'était ça de vouloir prendre des initiatives. En réalité c'était plus le fait de m'avoir laissé en arrière tout le temps qui me déplaisait le plus, je n'étais pas particulièrement rancunière mais dans le boulot j'appréciais qu'on me respecte. Je lui adressai donc un petit sourire couplé d'un regard noir qui traduisait bien toute la sincérité de mon faux-sourire, avant de lui lancer.

- « Agent Winchester assurez-vous que cette jeune femme soit privée de son arme, et de sa drogue par la même occasion. Pas d'inquiétude je vous couvre. »


J'étais sur qu'il n'apprécierais pas vraiment le fait de devoir se coltiner cette droguée pour lui arracher sa drogue, tant bien que mal, mais bon je n'en avais aucune envie non plus. Et après tout c'était son ancien boulot de flic, il voulait user de sa couverture, soit, jouons le jeu. En réalité j'avais une toute autre idée derrière la tête. Attendre que cette droguée bouge tranquillement était une perte de temps et si elle se sentait agressée elle nous dévoilerais peut-être des traits intéressants, comme un éventuel pouvoir. Mon intention n'était pas de mettre Liam en danger, surtout que j'avais parfaitement confiance en mes capacités de réaction, juste de mettre en pratique une tactique fraichement élaborée, au vue de l'état de la jeune femme. Elle ne réagirait même pas si elle ne se sentait pas réellement menacée, c'était comme ça. Et puis j'étais loin d'être du genre patiente, alors je ne voulais pas attendre qu'elle veule bien nous montrer une supposée capacité, en espérant qu'elle en est bien une. De toute manière si son arme était bien sa seule arme, elle se sentirait tout de suite menacée et on s'en rendrait vite compte, et on pourra ainsi passer à la suite. Allez un peu d'espoir et espérons que la première soit la bonne. Peut-être que Liam avait un instinct inné à la capture de mutants, et surtout à leur repérage. J'avais comme une intuition, bien loin de celle qu'on attribue parfois aux personnes de mon sexe, non juste un aiguillon qui me guidait et me soufflait qu'on était dans la bonne direction. Un instinct militaire d'une sur-entrainée.

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MessageSujet: Re: La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] EmptyVen 29 Avr - 19:48

Pour un peu, j’en aurais hurlé de dépit. Si le premier des deux agents m’avait laissé une certaine latitude, avec son avertissement idiot et son arme, certes en main, mais baissée, la bonne femme qui l’accompagnait m’avait aussitôt mis en joue. Je passais à la trappe les pensées plutôt malpolies qui me venaient à son intention, et observais avec un certain calme les faits. Dans une situation de crise, mieux valait éviter de perdre la tête. La drogue ne m’y aidait pas trop, par ailleurs, j’avais l’impression désagréable qu’une voix me soufflait de sortir mon glock et de les buter tous les deux. Cette fichue voix n’était apparemment pas informé du fait que je n’étais pas Lucky Luke. Non, malheureusement. Donc, je ne tirais pas plus vite que mon ombre. Donc je ne risquais pas de réussir à me débarrasser de ces deux gêneurs en moins de deux. Donc j’avais tout intérêt à faire profil bas. Je regardais successivement l’un et l’autre, en me disant que décidemment, non, je n’avais pas la moindre envie de faire profil bas. Ils m’énervaient souverainement ces deux policiers ou je ne sais quoi d’autre.

Avec un haussement d’épaules, je mis pourtant la main sur mon couteau, en faisant mine d’acquiescer aux ordres de la jeune femme, et le lançais nonchalamment à l’homme qui avait ordre de récupérer mon arme. Pointe en avant. Mince alors. Je marmonnais un vague « excusez-moi » pas très convainquant, puis décidais de profiter de la diversion bienvenue de ce petit poignard. Je me relevais avec une certaine vivacité. Ainsi, l’arme de la femme pointée à l’origine à peu près sur mon cœur visait désormais ma jambe. Avant qu’elle n’ait le temps de rectifier le tir, je serrais les poings (je jouais beaucoup des poings ces temps ci…) et envoyais le droit dans la mâchoire de la militaire. Qu’elle arrête le mouvement ou non, elle risquait moins de me toucher mortellement. Tout ça ayant déjà pris deux ou trois bonnes secondes, je me sortais de là, m’écartant vivement histoire d’éviter de me faire trouer par l’autre agent. Qui lui, devait avoir son arme sur moi. Je signalais ensuite, en retrait désormais :

« Pas la peine d’être aussi agressive, ma pauvre. Avec les gens que vous laissez traîner ici, pas étonnant que je sois armée. Si vous faisiez votre boulot aussi… Par contre pour la drogue, c’est trop tard. D’ailleurs si vous pouviez me laisser tranquille ça m’arrangerait franchement. »

Je ne restais pas un instant immobile pendant que je parlais m’éloignant des deux autres selon une trajectoire que je modifiais sans y penser consciemment. Histoire d’être imprévisible, vous voyez le genre. Je me doutais bien que dans les secondes qui suivaient, j’avais de très grandes chances d’être prises pour cible. Je ne m’attardais pas de trop, et lâchais d’une voix ironique et assez mordante :


« Et si on jouait à cache cache ? »


Je filais ensuite, m’éloignant dans l’immédiat des deux autres, aussi rapidement que possible. Reprendre la main, c’était le plus important. Ils n’étaient pas censés savoir que j’étais encore armée, et seraient donc peut être un peu trop sûrs d’eux pour leur sécurité. J’en doutais, ces deux là ayant l’air contrairement à beaucoup d’autres d’être des professionnels, mais comme on dit si joliment, l’espoir fait vivre. Je n’entendais rien d’autre que le sang qui battait à mes tempes, et le vent léger qui soufflait furieusement à cause de ma course. Je m’éloignais suffisamment pour pouvoir à mon tour sortir mon propre outil. J’avais trouvé un exutoire à mon envie de me défouler (induite par la cocaïne, et alors ?). En attendant, dans l’intervalle, il fallait que je profite d’être tranquille pour vérifier mon état général. J’étais essoufflée, mais ayant couru, ce n’était pas forcément un signe annonciateur. Le problème avec mon don, c’est qu’il marchait un peu comme avec des hormones… qui pouvaient être perturbées par certaines réactions cellulaires. Une poussée d’adrénaline, notamment, avait déjà à plusieurs reprises cachée les répercussions de mon pouvoir. Résultat, ce jour là, j’avais gambadé pendant une bonne heure avec une balle dans la cuisse. Ça m’avait peut être sauvé la vie, mais arranger les dégâts causés n’avaient pas été de tout repos. Donc, je me sentais obligée de vérifier.

Je n’avais en effet pas la moindre intention de déguerpir. Les deux idiots étaient venus me chercher, j’avais le droit – et le devoir – de m’amuser un peu avec eux. Si ça tournait mal, je me sentais capable de fuir la confrontation, et je savais pouvoir compter sur Lukaz pour recoller mes morceaux. Enfin, normalement. Tout en m’auscultant consciencieusement, je tendais donc l’oreille, à demi accroupie derrière un superbe empilement de briques. Pour l’instant je n’entendais rien, rien que ma respiration un peu trop bruyante à mon goût. Je me forçais en conséquence à me détendre, respirant lentement, et de nouveau d’une manière presque imperceptible. J’entendais les deux autres bouger, mais je n’avais cependant pas la moindre idée de ce qu’il fichait. Avec un petit sourire tranquille, j’embrassais le canon de mon arme en murmurant tout bas (si bas que je m’entendis moi-même à peine) :


« Allez, ne me déçois pas mon petit… »


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Liam Winchester

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MessageSujet: Re: La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] EmptySam 30 Avr - 15:41

     L'agent Al-Mansûr avait un sacré caractère, Liam avait certaines fois tendance à l'oublier, lorsqu'il s'était avancé vers cette junkie (puisqu'il n'y avait pas le moindre doute à ce sujet dans son esprit), l'agent spécial ne s'attendait pas à ce que son geste soit interprété comme il le fut. La faute en incombait à des années passées en mission avec des gens de son niveau ou d'un grade inférieur, son expérience lui laissait généralement avoir le dessus en ce qui concernait les ordres et les agissements de quelqu'un. Seulement cette fois-ci il se retrouvait avec sa supérieure hiérarchique qui avait un caractère bien plus proche d'une Amazone que d'un membre de l'armée et si Liam ne tenait pas à se retrouver à jouer les hommes de main en raison d'une subite envie d'asseoir son autorité de la part de Zahira, il avait intérêt à surveiller ce qu'il faisait. De toute manière, pour le coup c'était déjà cuit, il avait obligé sa supérieure à le suivre comme si elle avait été une agent qui l'accompagnait et elle le lui fit assez rapidement remarquer. La réaction de l'Arabe n'avait pas échappée à son collègue du jour, elle avait aussi tiré son arme de son holster pour pointer l'inconnue avec et lui ordonner d'une manière qui ne laissait nullement la possibilité de refuser, de lui donner son arme. Liam resta silencieux, son arme dirigée vers la demoiselle tout en étant prête à faire feu, attendant de constater une éventuelle tentative de riposte de sa part. L'avantage pour eux, c'était que si cette fille était vraiment droguée, elle aurait les réflexes atténués, en espérant qu'elle soit en plein bad trip, ça serait largement plus bénéfique pour eux, mais il ne fallait pas trop compter sur la chance, elle faisait souvent défaut au policier.

     Légèrement en avant vis-à-vis de sa supérieure, plus proche de la jeune femme qu'ils étaient en train de sonder, l'agent Winchester capta toutefois le regard que sa coéquipière lui glissa, lui décrochant un rapide coup d'œil alors qu'elle lui adressait un sourire qui ne lui disait rien de bon, agrémenté d'un regard qui achevait le peu de doutes qu'il pouvait avoir. Ça y est, il avait déjà fait une connerie, ces nanas étaient chiantes, toujours à trouver quelque chose à redire parce qu'on ne leur avait pas tenu la porte ou quelque chose du genre et bien que Zahira était très efficace dans son métier, elle restait une femme. Sa seule tare, mais pas des moindres. Le policier sentait venir la bonne nouvelle, trop heureuse que la jeune femme semblait être, elle lui réservait forcément une bonne surprise. Liam se retint de grimacer lorsqu'elle lui balança qu'il devait s'assurer qu'elle soit privée de son arme en essayant de le rassurer, l'agent lui retourna un regard qui n'était normalement pas celui qu'on offrait à sa supérieure et rétorqua d'un ton tout aussi faux que le sien.

     « Mais bien évidemment. »

     Il détestait tout bonnement devoir jouer les gentils. Reportant son regard d'ébène sur la junkie, il s'approcha d'elle sans pour autant arborer une satisfaction particulière, restant sur ses gardes, avec les drogués on ne savait jamais à quoi s'attendre et il n'avait pas spécialement envie de se faire répandre les tripes sur le sol poussiéreux à cause d'un instant d'inattention. La sale gosse lui balança son couteau, lame pointée vers lui bien évidemment, avant de lui lâcher une excuse qui sonnait aussi faux que la poitrine de Pamela Anderson. Elle se prenait pour qui cette sale junkie ? Alors qu'il esquissait le geste de s'accroupir pour ramasser l'arme après l'avoir éloignée du pied pour ne pas rester à portée de la jeune femme, il dirigea en même temps le canon de son colt dans une autre direction. Grossière erreur, la droguée se redressa d'un coup avant d'envoyer un coup de poing en direction de Zahira pour la toucher à la mâchoire. Le temps qu'il vise la jeune femme, elle avait déjà réussi à se glisser hors de portée de ses balles, derrière l'un des nombreux tas de matériels qui traînaient ici. Liam lâcha un juron pas très poli, mais qui marquait bien son agacement, puis il se recula aussitôt histoire de se glisser lui-même derrière un morceau de muret où il s'accroupit pour ne pas jouer les cibles mouvantes pour une sale gosse qui avait toutes les chances d'être mutant. Elle leur balança qu'il était inutile qu'ils se montrent aussi agressifs avant de les railler sur leur efficacité en avouant sans honte qu'elle s'était droguée. L'agent spécial Winchester pinça des lèvres, signe de son mécontentement, avant de lui rétorquer quelque chose d'un ton toujours aussi rogue qu'à l'accoutumée.

     « T'as raison, on manque de rigueur dans notre boulot dans cette zone, ça ne te dirait pas un séjour au trou aux frais de la princesse ? »

     Il ne comptait pas du tout la laisser filer et sachant qu'elle avait osé frapper la responsable de l'équipe spéciale, elle avait beaucoup de chances pour que Zahira pense la même chose. Liam ne perdait généralement pas son temps à bavarder avec les personnes qu'il traquait, mais cela faisait partie du « plan », comme elle le verrait bien assez vite. L'agent orienta son regard vers sa coéquipière qui se situait non loin de là, à l'aide du langage des signes militaire, il lui fit comprendre qu'il contournait l'emplacement pour la prendre par le flanc gauche, sans qu'ils ne se quittent pour autant du regard bien évidemment. La jeune femme leur proposa de jouer à cache-cache et le trentenaire décréta mentalement qu'il avait une sainte horreur des expressions tout droit tirées des films d'action de série B. Alors qu'il venait d'annoncer son intention à sa coéquipière, Liam contrôla une nouvelle fois son arme, passa par derrière le muret derrière lequel il avait trouvé refuge, puis il commença à longer les morceaux de ce qui devait être le corps du bâtiment. La voix de la junkie était allée en s'éloignant, certainement qu'elle comptait essayer de les semer dans les ruines du coin pour se faire la malle et aller trouver refuge dans un squat du coin. Pas de bol, le trentenaire n'était pas du genre à se laisser larguer si facilement. Après quelques coups d'œil prudents dans les environs, Liam constata que Zahira était encore dans son champ de vision, bien que la brune restait totalement invisible.

     Il fallait permettre à sa supérieure de pouvoir prendre la jeune femme par surprise, dans ces cas on utilisait généralement un agent qui s'occupait de rameuter tout le monde, attirer l'attention sur lui pour permettre aux autres de faire leur petite affaire sans être trop gênés. Avec un rapide signe qu'il adressa à Zahira, le policier lui fit comprendre qu'il allait s'occuper de jouer ce rôle, non parce qu'il avait particulièrement envie de se prendre une balle ou quelque chose du genre, mais quelqu'un devait bien le faire et Zahira était sa supérieure voilà tout. Ils ignoraient si elle avait encore une arme, il fallait donc contrôler ça avec une manière quelque peu barbare. Sans jouer les cibles ambulantes pour autant, l'agent Winchester se déplaça en faisant du bruit, assez pour se faire remarquer, mais sans en faire trop pour que la jeune femme ne soupçonne pas le fait que c'était volontaire, puis lorsqu'il vit quelque chose bouger, bien qu'il ne savait absolument pas si c'était elle, Liam épaula et fit feu. Il détestait tirer sans viser au préalable, une balle qui n'atteignait pas sa cible était une hérésie à ses yeux, mais ils n'avaient guère le choix, il fallait qu'il essaye de la faire tirer ou attaquer d'une autre manière si elle était mutante, pour permettre à sa coéquipière de pouvoir tirer profit de tout cela. Décidément, les nanas lui porteraient toujours la poisse ! Après avoir tiré une première fois, l'agent Apocalypto se déplaça une nouvelle fois, sans prendre de précautions pour camoufler le bruit qu'il faisait, essayant de sonder les environs du regard pour tenter d'apercevoir quelque chose. Jouer les gros incapables, il détestait ça, mais pas autant que le fait de risquer de se faire coller un rapport pour avoir traité sa supérieure comme un simple agent. Indiscipliné oui, idiot, non.

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MessageSujet: Re: La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] EmptyLun 2 Mai - 19:06

Je ne savais pas trop qui de cette insolente ou de mon agent me tapait le plus sur le système, mais je n'avait pas vraiment le temps de me poser ce genre de question, ni de me pencher sur les remarques désobligeantes de cette junkie, qui lança une excuse des moins sincère tout en tendant un petit couteau dans la direction de Liam, qui eut à cet instant un moment d'inattention dont la jeune femme profita pour diriger son poing dans ma figure. Je ne percuta pas tout de suite ce qui m'étais arrivé ce qui était sur c'est que cette sale gosse n'allait pas s'en tirer comme ça. De tous les jeunes que j'avais pu rencontrer elle était bien la seule à ma manquer autant de respect et c'était bien la seule chose que je détestais que l'on me fasse. J'étais dans une colère noire et elle allait le regretter, le regretter amèrement. J'aurai voulu à nouveau pointer mon arme en direction d'un de ses points vitaux mais je n'en eu pas le temps puisque la gamine se mit à détaller comme un lapin après avoir lancer une phrase qui me fit définitivement sortir de mes gonds. Insolente et lâche en plus, jouer à cache-cache, non mais elle nous prenait pour qui, on n'était pas dans une cour d'école et qui plus est je n'avais jamais eu la chance d'en fréquenter, dommage pour elle. Liam semblait tout aussi énervé que moi, ce qui ne m'étonnais pas de sa part. Il prit à nouveau l'initiative, ce qui cette fois ne me déplut pas. Non je n'étais pas compliquée j'avais juste ma fierté et je n'aimais pas qu'on la bafoue. Alors qui glissa rapidement derrière un tas de briques, arme en main, je me dirigeai discrètement d'un autre coté, derrière un des nombreux tas de bois entouré de bâche. Inutile de rester tout deux du même coté. La jeune brune avait détallé tout droit sans même regarder derrière elle, mais je ne pensais pas que cette fuite soit du au fait qu'elle soit désarmée, elle cachait autre chose, pouvoir mutant ou autre arme quelconque, on ne frappait pas une militaire sans raison ou protection quelconque, même sous l'effet de la drogue, tout du moins je ne pouvais me laisser à croire ça.

Apparemment Liam avait déjà une idée en tête et n'attendit pas pour me la communiquer par une série de signe que je ne connaissais que trop bien. Il allait servir d'appât, étonnant de sa part lui auparavant un peu trop fier pour se mettre lui-même à sa place, enfin peu importe. Je restais toujours à couvert en avançant prudemment tout droit, là où j'avais cru voir détaller la jeune brune. Liam n'allait pas tarder à intervenir, c'était certain, il ne restait qu'à attendre. J'entendis soudain un coup de feu, il venait apparemment de nulle part mais bon je me dirigeai instantanément à l'endroit d'où il semblait provenir, sans oublier la prudence. Liam était là, scrutant les horizons, impossible de savoir s'il avait repérer quelque chose, et moi-même je ne voyais ni n'entendais rien. Je ne fis pas de bruit et je ne savais pas non plus si lui m'avait entendu arriver. Il avait son arme en main et de toute évidence c'était lui qui avait tiré. J'attendais qu'il croise mon regard pour lui faire signe de continuer, s'il avait touché la demoiselle elle ne s'en était pas rendue compte ou avait évité la balle d'une manière peu conventionnelle, car il y avait bien une chose dont je ne pouvais douter c'était les capacités de tir de Liam, même à une certaine distance sans avoir sa cible de visue, il était au moins capable de la blesser, même artificiellement et n'importe qui ne serait pas rester là sans rien faire. C'était sur cette gamine cachait quelque chose, en dehors d'un insolence hors du commun, elle était soit mutante soit sur-entrainée, mais je me contentai de penser à la première option. Elle avait le mauvais caractère de la plupart des hostiles que j'avais croisés, et il était sur que j'en avais croisé et pas des moindres.

Toujours collée au mur d'enceinte d'un bâtiment en construction, face à Liam, je scrutais sans arrêt le lieu où Liam avait tiré. Ma patience avait des limites et je n'avait pas envie d'attendre plus longtemps. Pourquoi est-ce qu'elle ne bougeait pas, Liam ne l'avait tout de même pas tuée, non il était doué mais pas à ce point ou alors il devrait s'empresser de jouer au loto le soir même. J'aperçus soudainement un mouvement, je braquai mon arme, sans broncher, Liam avait tout comme moi réagi instantanément, changement de stratégie, il fallait intervenir. Je me déplaçai tout de même lentement plus près encore de l'endroit où il me semblait que la gamine se cachait, en espérant ne pas tomber sur un autre junkie et ainsi avoir inutilement perdu du temps. Je braquai mon arme en avant, si je pouvais la voir c'en était fini cette fois je ne la louperais pas. J'avançai encore prudemment de plus en plus. J'aperçus un autre mouvement, mais qui cette fois ne venait pas du même endroit, c'était quoi ce bordel, elle était où la gamine, elle pouvait comme même pas se dédoubler. J'avais horreur d'avoir affaire à ce jour de rigolos et si c'était le cas le problème était toujours de poursuivre l'original. Enfin pas de conclusions hâtives. Je jetai un regard en direction de mon agent pour lui indiquer de surveiller dans l'autre direction, tandis que je me chargeai de cet endroit. Je fis tout de suite face à l'endroit d'où je pensais avoir vu bouger la jeune fille, bien sur il n'y avait rien, elle devait se cacher autre part, sinon Liam l'aurait déjà vue. Je me dirigeai plus près des divers matériaux de construction de plus en plus rapprochés, entre la moitié de mur et les tas de bois, en scrutant sur mes gardes, partout. Malheureusement je n'étais pas en très bonne posture et d'où j'étais je ne pouvais pas tout surveiller, même si j'avais toujours été douée pour la récolte d'informations et les observations de terrains. Liam se devait de regarder de l'autre coté, au cas où, on ne pouvait négliger aucune piste.

J'entendis soudain un coup de feu, impossible de savoir d'où il venait ni à qui il avait été destiné, ou si il avait touché sa cible, ce qui était certain c'est qu'il venait de tout près, le poisson avait mordu à l'hameçon, elle était tout près, mais où ? Pas le temps de retourner vers Liam et je ne pouvais que l'apercevoir de là où j'étais, impossible de savoir s'il était blessé, seul nous resté l'éternel talkie-walkie toujours accroché à ma ceinture mais si la gamine ne m'avait pas encore entendu ce serait idiot de trahir ma position, et je n'avais pas pour habitude de faire rater une mission pour l'un de mes agents, s'il était mort c'était trop tard et s'il était blessé c'est qu'il n'était pas mort et puis on parlait de Liam. Le plus important c'était de choper cette gamine, peu importe où elle se cachait, il fallait que je l'attrape.
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Kaileen Moore

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MessageSujet: Re: La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] EmptyJeu 12 Mai - 13:56

« C’est tentant, mais non. » avais-je rétorqué à la proposition prononcée d’une voix désagréable au possible par l’homme. J’avais ensuite filé, la suite vous la connaissez aussi bien que moi. Accroupie derrière un énième tas de matériaux, concentrée dans la limite de mes capacités troublées par la drogue, je tendais l’oreille avec un calme olympien qui contrastait avec l’état d’agitation intérieur dans lequel je me trouvais. Rapidement, j’entendis des bruits de pas, légers sans être totalement silencieux. Je comprenais vite que je n’avais localisé qu’une des deux personnes que je m’étais mise à dos en moins d’une minute (que voulez vous, on est doué, ou on l’est pas). Mais, un peu embrumée, je ne m’attardais pas des masses sur ce détail qui n’aurait pas dû en être un. Alors que je sortais mon arme pour en porter le canon à mes lèvres, murmurant dans un souffle, j’eus les tympans agressés par un coup de feu. Il avait la vue plus développée que l’ouïe, finalement. Je me figeais totalement, et malgré mon absence de ressentis (essouflement, rythme cardiaque accéléré, …), je m’éloignais en silence de l’endroit. L’agent s’était de nouveau déplacé, avec un boucan qui tonnait à mes oreilles. Soit c’était un incapable, soit il avait envie de se compliquer la tâche et faisait exprès. Dans mon arrogance, je penchais bien évidemment pour la première des deux options. Et puis, si la police aimait se créer des jeux dangereux comme moi, quel était l’intérêt ? Je continuais d’avancer, accroupie, pour avoir de nouveau vue sur mes deux idiots. Madame Grognon avait ramené son joli derrière vers son acolyte, et fixait l’endroit où je m’étais trouvé peu auparavant. Quand d’un même mouvement, ils braquèrent l’endroit, je compris qu’ils ne savaient pas exactement où j’étais. Et que quelque chose ou quelqu’un attirait bien gentiment l’attention de mes deux compagnons ailleurs.

J’étouffais un rire léger, les épaules un peu agitées par mon envie de rire, et me dirigeais vers un endroit un minimum plus abrité. Encore une fois, elle perçut un mouvement. Dans sa toute stupidité, elle s’avança vers le premier lieu qu’ils avaient repéré, en envoyant visiblement l’autre vers moi. Je me délectais avec une joie sadique de voir son impatience et à l’idée d’avoir un seul des deux policiers en face de moi. Aurais je été à sa place, j’aurais moyennement apprécié de me faire frapper par une junkie bien plus jeune que moi. Alors je comprenais qu’elle puisse ressentir un peu de hargne à mon égard… Et j’espérais bien que ce fut le cas. Le pire dans tout ça, c’est que j’avais parfaitement conscience de jouer à l’idiote, mais je ne voulais pas (ne pouvais pas ?) arrêter maintenant de risquer ma vie. C’était ma liberté de me nuire sciemment, et j’avais besoin d’en profiter. Besoin d’avoir le contrôle sur quelque chose, en somme. En attendant, j’observais sans plus bouger le jeune homme (enfin, jeune, on se comprend). Accroupie une fois de plus, je retenais presque mon souffle, quand il passa près de moi, sans me voir, grâce au bordel qui règnait en maître sur les environs.

Je m’asseyais calmement sur un tas de briques plus bas que les autres, sûre d’être vue s’il tournait la tête vers moi, les yeux rivés sur la silhouette du policier, de l’agent, que sais je encore, qui me tournait le dos. La femme étant hors de vue, je ne m’en souciais pas de trop. Si je jouais sans prendre de risques, ce n’était plus jouer . Peut être m’avait elle repéré depuis… Je m’en contrefichais. J’avais une cible, une « proie » sous les yeux, je ne la lâchais plus. Immobile, j’attendis avec patience qu’il regarde à l’opposé de moi pour lever mon arme avec lenteur, silencieusement. A partir de là, j’avais peu de chances de le toucher… Je fis sauter le cran de sûreté d’un geste qui m’était banal, et tirais, visant ses jambes d’une manière approximative. Déjà, je n’avais pas le temps de faire dans la dentelle. De plus, je ne voulais pas le tuer tout de suite. Et en fait, je voulais juste envenimer les choses. Je n’avais pas conscience qu’il m’aurait suffi d’attirer l’attention sur moi dans ma situation. Pas à l’instant, tout du moins. Mais en réalité, j’étais déjà dans une situation qui pouvait se compliquer singulièrement dans les secondes qui suivraient.

Alors que je toisais avec un sourire le policier, qui maintenant c’était retourné vers moi, je sentis une chaleur soudaine le long de mon bras. Le doux bruit du sang qui goutte sembla résonner à mes oreilles une éternité. Avec un air blasé, je tournais le regard vers mon bras droit. Apparemment, la balle de tout à l’heure m’avait tout de même effleurée. J’avais peut être bien de la chance au final, puisqu’elle était passé le long de mon bras, en l’ouvrant, mais sans gravité. Suffisament cependant pour que le sang coule. Le temps que je m’en rende compte, il l’aurait peut être remarqué. Je soupirais ostensiblement sans lui accorder un regard, pressais ma manche à

moitié déchirée sur mon bras. Dans une absence assez effrayante d’émotions. S’il n’avait rien remarqué, il aurait simplement l’impression que je rajustais mes vêtements. Je n’étais pas non plus en hémorragie ou quoi que ce soit. Et puis, je n’allais pas faire semblant ad vitam eternam. Je constatais avec plaisir, d’ailleurs, que je ne devais pas être si recherchée que ça pour que deux agents de police ne reconnaisse pas la meurtrière que j’étais. D’un autre côté, après les évènements durant le discours du Sénateur machin chose, je comprenais qu’ils avaient de biens plus gros poissons au bout de leurs lignes… J’avais conscience qu’il aurait pu me tirer dix fois dessus dans l’intervalle, mais il n’en avait encore rien fait. Je m’approchais un peu, curieuse de constater si je l’avais atteint avec ma balle. J’espérais qu’un minimum, oui, parce « œil pour œil, dent pour dent ». Il avait fait couler mon sang, quelques gouttes du moins… Il me paraissait juste et logique que je fasse couler le sien. Je m’adressais ensuite, toujours dans mon registre de la gamine chieuse du coin, à l’homme :

« Franchement vous pourriez faire un peu attention. Et elle est où votre copine ? Partie voir ailleurs si j’y suis j’espère. »

Je penchais légèrement la tête à droite, dans une étrange mimique de curiosité, vraiment digne d’une gamine, honnêtement. Je me plaisais bien dans ce rôle. A cause de mon tempérament, de la drogue, de mon envie de me défouler, et de ma haine singulière à l’égard de tout représentant de l’état et de la loi, ces gens que je voulais faire souffrir autant que j’avais souffert –physiquement, quand ma souffrance à moi avait été purement mentale…

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MessageSujet: Re: La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] EmptySam 14 Mai - 15:08

     Espèce de sale garce, Liam n'avait jamais porté les femmes dans son cœur, mais cette gamine l'agaçait particulièrement. Non mais pour qui est-ce qu'elle se prenait je vous le demande franchement ? L'agent Winchester vit sa supérieure hiérarchique s'éloigner doucement, cherchant la cible du jour dans une autre partie du chantier, c'était vraiment la zone, impossible de trouver quoi que ce soit sans se mettre en danger. Mais cela n'inquiétait nullement le policier qui avait l'habitude de traquer des proies plus dangereuses, il ne s'était pas encore décidé, est-ce que la sale gosse qui les faisait courir était humaine ou mutante ? Difficile à dire, avec les junkies on pouvait s'attendre à des réactions très surprenantes qui pouvaient faire croire qu'ils étaient mutants alors que ce n'était pas le cas, seulement elle était suffisamment dangereuse - puisqu'elle était armée - pour qu'il décide d'agir avec elle comme avec les mutants de niveau 5. Prudence est mère de sureté, il n'allait pas prendre le risque de se faire plomber parce qu'il sous-estimait une gamine en plein bad trip quand même ! C'était le seul avantage qu'il avait sur elle pour le moment, bien qu'il l'ignorait : il ne sous-estimait jamais ses cibles, même si ce n'était que des mutants où des drogués. La nature humaine - et mutante - était suffisamment imprévisible pour passer dessus aussi facilement. Quoi qu'il en soit, Zahira s'était occupée de filer d'un autre côté en s'éloignant du lieu où Liam allait faire son contrôle, si la gamine était dans son coin, elle risquait de ne pas le remarquer tout de suite.

     Soit les réflexes et les capacités de l'agent spécial s'étaient émoussées avec le temps, soit la jeune femme qu'ils traquaient était particulièrement douée, quoi qu'il en soit elle parvint à passer inaperçue alors qu'il empruntait le chemin qui se trouvait juste à côté du tas de brique où elle avait trouvé refuge. Il commença à contrôler le sol, ne pensant pas qu'elle allait s'amuser à faire de la grimpette sur les tas instables qui se trouvaient abandonnés là, mais cela lui retomba dessus sans qu'il ne s'y attende. Tourner le dos à une suspecte armée ce n'était vraiment pas malin et s'il avait été à même de s'en rendre compte à ce moment, inutile de préciser qu'il s'en serait énormément voulu. Lorsqu'on ne vivait que pour son boulot, le moindre écart et la moindre faute prenait des proportions énormes. Le trentenaire tourna la tête en direction de sa supérieure, par conséquent à l'opposé de l'endroit où la demoiselle se trouvait, juchée sur son tas de brique, puis un bruit trop familier se fit entendre au moment où il bougea légèrement pour continuer sa ronde. C'est peut-être bien ce geste qui lui sauva la peau, enfin façon de parler, tout de suite après le bruit énorme qui retentit entre les murs tagués, Liam ressentit une douleur à la jambe, pas le genre insupportable qui vous empêchait de réfléchir, mais suffisamment douloureuse pour attirer son attention. Il passa sa main libre à l'endroit d'où les vagues de chaleur dues à la douleur se faisait sentir, un léger liquide poisseux et carmin qu'il connaissait bien salit ses doigts, celle salope venait de le blesser !

     Ce n'était pas une grosse blessure, il avait reculé inconsciemment au bon moment puisque ça lui avait évité de se la prendre en plein dans la jambe, mais elle avait réussi à l'amocher la sale garce. Immédiatement l'agent de police avait reculé pour éviter de se prendre une seconde balle, mieux ciblée cette fois-ci, bien qu'une question le taraudait, pourquoi n'avait-elle pas visé la tête ou la poitrine cette saleté ? Ça aurait été largement plus efficace et plus expéditif, elle n'avait pas l'air de tenir à le tuer directement, en tous les cas lui ne se gênerait pas. Il tirait pour tuer, pas pour blesser désormais, son orgueil certainement plus blessé que sa jambe pour le coup. Plus de bruit, l'agent risqua un rapide coup d'œil vers elle pour constater qu'elle regardait son bras, est-ce que c'était le signe qu'il l'avait blessée juste avant en tirant ? Possible, il opta pour cette idée qui lui plaisait davantage que d'imaginer qu'elle se remettait simplement les habits en place. Lâchant un soupir, la sale garce reporta son attention sur lui alors qu'il n'affichait rien de plus qu'une expression clairement hostile, elle pouvait toujours courir pour qu'il lui montre qu'elle venait de le toucher. Voilà qu'elle reprenait la parole pour lui demander où était sa « copine », sur un ton qui l'emmerdait vraiment, Liam ne comptait pas rentrer dans son petit jeu de la joute verbale, mais il pouvait toujours essayer de jouer une carte différente que celle de « rentrons dans le tas » - non qu'il la qualifiait de tas bien évidemment - ça ne lui ferait pas de mal de changer de tactique. Alors qu'elle inclina la tête sur le côté à la manière de chiens qui traînaient dans les rues, l'agent recula encore un peu, juste assez pour s'abriter si elle levait son arme, sas la perdre des yeux pour autant, puis il prit la parole d'un ton blasé.

     « À ton avis ? Elle est allé chercher des renforts pendant que moi je t'empêche de te faire la malle, tu crois quoi ? Qu'on va laisser une mutante se balader en liberté et jouer avec son arme comme une grande ? Pas fou, on a bien remarqué que t'étais plus qu'une simple junkie, t'es trop dangereuse pour des flics comme nous. »

     À force d'avoir étudié les mutants pendant les traques, leur comportement, leurs attitudes et tout ce qui allait de paire, Liam pouvait se targuer d'avoir les capacités de flairer ce qui pouvaient l'aider à prendre le dessus dans une lutte. Pourtant il détestait parler avec ces créatures, mais cela ne signifiait pas qu'il ne savait pas le faire. Oh, il ignorait totalement si cette suspecte était mutante, il ne s'était toujours pas forgé d'avis à ce niveau pour être sincère, mais dans le pire des cas si elle ne l'était pas elle se gausserait simplement et il ne perdrait rien, tandis que s'il avait touché juste, ça pouvait lui être très utile. Le fait de la mettre en avant en la taxant de mutante dangereuse pouvait porter ses fruits, peut-être bien qu'elle allait perdre sa prudence - bien qu'elle n'avait pas vraiment l'air d'en avoir beaucoup soyons honnêtes - et qu'il pourrait l'avoir plus facilement qui sait ? Liam aurait pu se laver la bouche au savon pour s'amuser à flatter une sale garce comme elle, mais bon, il fallait des fois faire des choses dont on était peu friand. Sa main se resserra sur la crosse de son arme, il avait un bon angle de tir, l'agent était pratiquement sûr que 'il tirait à ce moment il pouvait la toucher, peut-être bien la tuer, mais quelque chose lui dit de ne pas le faire. Cette salope l'avait blessé, il osait espérer qu'elle souffrait bien enfermée dans une base de l'Opération si elle était mutante et sinon elle finirait au trou pour un bon moment. Les idées défilaient rapidement dans son esprit, il se souvint qu'il pouvait essayer d'attirer Zahira en utilisant le talkie-walkie sans la faire remarquer, elle n'était pas obligée d'avoir mis le son pour constater qu'il l'appelait.

     « Qu'est-ce que tu crois ? Que rester assise sur ton tas de briques branlant va te sauver les fesses ? Tu ferais mieux de descendre avant que ça ne termine mal pour toi, t'as encore blessé personne, tu peux peut-être t'en tirer. »

     Avant de parler, l'agent Winchester avait allumé son talkie-walkie et enclenché le communicateur pour que ce qu'il dise se fasse entendre chez sa supérieure. L'absence d'écho lui indiqua qu'elle était suffisamment loin pour ne pas se faire repérer, mais ne pas les entendre discuter. Il avait parlé des tas de briques parce que c'était les seuls du coin, Zahira comprendrait tout de suite qu'ils étaient ici et elle débarquerait en renfort pour descendre la sale gosse puisqu'elle devinerait bien qu'il ne comptait pas du tout l'épargner. Après quoi, il éteignit son talkie-walkie pour ne pas faire repérer Zahira et tenta d'occuper la gamine comme il pouvait. Bien évidemment, il avait mentis en parlant de n'avoir blessé personne, toutes les tentatives étaient permises non ?

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La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] Vide
MessageSujet: Re: La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] EmptyDim 17 Juil - 19:04

Les choses se corsaient un peu, tout du moins le risque que la gamine soit une mutante était de plus en plus élevé, elle était trop imprudente, trop sur d'elle pour n'être qu'une simple junkie en plein bad trip et ce qui était sur c'est que des mutants j'en avaient vu à la pelle et ils étaient bien souvent comme elle. Liam était peut-être blessé, voir surement, car même gamine, une mutante restait mutante et ce qui était sur c'est que ces créatures avaient du fil à retordre. Il était rare que je me retrouve dans des situations où je ne savais pas réellement quoi faire à part attendre, ce que je détestais il faut bien l'avouer, mais cette situation en était une et j'espérai que mon agent se ferais vite remarquer, lui ou la sale garce que je devais abattre. Oui j'avais abandonner l'idée de la garder vivante elle m'avait trop énervée pour ça, bien que certains membres de l'organisation m'en aurais dissuader, j'étais certaine que Liam pensait la même chose que moi, c'était certain qu'une mutante qui l'avait blessé lui et son orgueil ne pouvait pas s'en sortir comme ça. Je continuai à rester sur mes gardes mais il me semblait m'être trop éloigné de l'endroit où j'avais cru entendre des bruits, le silence régnait de nouveau ce qui n'était pas nécessairement bon signe. Je me faufilai entre les tas de divers matériaux de construction, ma tactique de prendre la jeune fille par l'arrière ne s'avérait pour le moment pas porter ses fruits. J'attendais de percevoir un quelconque signe de mon agent en espérant qu'il ne soit pas déjà mort, ce qui m'aurais tout de même surpris, il faut dire que je plaçais peut-être une trop grande confiance en Liam ce qui n'était pas mon genre, mais alors pas du tout.

Mon attente ne fut pas vaine, tout du moins pas pleinement, après quelques instants qui me semblèrent des heures la voix de mon agent se fit entendre dans un grésillement. Elle sortait bien entendu de mon talkie-walkie encore attaché à ma ceinture. Sa vois était claire et il semblait encore sur de lui, son affirmation de ne pas être blessé me surpris quelque peu mais il se pouvait que ce soit une simple stratégie de sa part. Bref il n'y avait plus un moment à perdre et pendant que les derniers grésillements se faisaient entendre et que je gardais l'ouïe en alerte sur des possibles futures paroles de mon agent, je me dirigeai vers ce tas de briques qu'il m'avait indiqué. Il fallait croire que je m'étais éloignée plus loin encore que je ne le pensais, et que mes sens c'étaient peut-être un peu perdus dans ce paysage trop semblable d'un lieu à l'autre. Après quelques minutes je réussi tout de même à percevoir quelques éclats de voix et je pu vite localiser l'endroit d'où ils provenaient. J'accélérai mon allure sans pour autant me faire repérer. La gamine devait être trop occupée avec Liam pour se préoccuper de savoir où j'étais passée. Je me doutai cependant qu'elle devait redouter une attaque surprise mais même sur ses gardes il lui serait difficile de m'échapper indéfiniment. Ce sera bientôt fini. Les voix se rapprochaient au fur et à mesure des mes pas, je percevais l'arrogance dans le ton de la jeune fille qui jetais quelques mots à Liam et ses réponses m'apparaissaient clairement même sans l'intermédiaire du talkie-walkie que j'avais éteint par prudence. On peut dire que Liam avait peu de jugeote et était plutôt du genre à foncer dans le tas, mais là il ne devait pas être dans une posture bien avantageuse pour songer à réfléchir deux minutes.

Je me rapprochai de plus en plus de l'endroit où il devait se trouver toujours en me cachant derrières les tas de matériaux ce qui d'ailleurs ne me permettait pas de me déplacer très rapidement mais le but était surtout d'être prudent et de surprendre la jeune fille, il ne fallait pas que je me loupe ni que je réagisse trop instinctivement; J'élaborai doucement un plan d'attaque dans ma tête si possible sans mettre la vie de Liam en danger, il était trop précieux à l'opération pour que sa vie ne compte pas. Je voyais désormais la gamine et lui, parfaitement, et j'étais même dans une position plutôt avantageuse juste derrière la jeune fille de sorte qu'elle ne puisse pas me voir ni percevoir mes mouvements il me fallait seulement faire attention aux moindres bruits que j'émettais, coup de chance la discrétion était plutôt mon point fort contrairement à mon collègue responsable et c'était d'ailleurs cette capacité qui m'avait valu ma réputation dans l'armée saoudienne et mon entrée à Apocalypto. Le reste ne serait cependant plus si facile, la mutante était armée et je n'avais toujours pas découvert son pouvoir, tout serait une question de timing, je pouvais la prendre de vitesse mais il fallait pour cela que Liam soit prêt à parer un éventuel coup dans sa direction. Je devais lui transmettre un message sans me faire remarquer de la gamine ce qui était plutôt difficile étant donné ma position.

Je me posai rarement ce genre de questions, j'étais toujours du genre à foncer dans le tas, avec précision et discrétion mais je ne faisais pas attention aux possibles pertes ou à la survie de ma « proie ». Malheureusement la situation qui me faisait face était plus complexe et même si j'avais déjà fait face à des situations similaires, dans lesquelles ma vie et celle de mes agents étaient menacées, une situation où à deux nous devions nous débarrasser d'une mutante inconnue et ne pas nous faire tuer était tout de même un cas plutôt rare. Enfin, je devais prendre une décision et je choisis rapidement d'agir. Je me levai alors que j'étais juste derrière la supposée mutante, j'étais ainsi presque certaine qu'elle ne me voyait pas, par contre Liam pouvait parfaitement anticiper mes gestes et on peut dire qu'il n'était pas difficile de deviner ce que j'allais faire alors que je braquait mon arme vers la tête de cette gamine. Je hochai tout de même de la tête pour signifier à Liam que j'allais agir et que je prenais en quelque sorte les choses en main. Je m'avançai toujours discrètement en espérant que son pouvoir ne soit pas celui de voir derrière son dos ou d'avoir l'ouïe sur-développée. Bref il était temps d'agir, plus de temps à perdre.

- « Retourne-toi doucement la mutante. Oui je suis toujours là et j'hésiterais pas à tirer tu peux me croire. »

Je voulais simplement attirer l'attention de la gamine pour laisser à Liam le temps, soit de filer, soit de la braquer à son tour, s'il avait toujours son arme en possession. De toute manière elle ne ferait plus long feu et d'ailleurs par simple sécurité je tirai un coup dans l'une de ses jambes, on était jamais trop prudent, surtout avec ce genre de créature. Ils étaient plutôt du genre imprévisibles, sadique voir masochistes, tout du moins la plupart des hostiles que j'avais rencontrés avait au moins un problème de personnalité selon moi. Cette gamine avait, elle, l'air de cumuler les problèmes. Le sang coula rapidement de sa jambe, la blessure n'était pas importante, j'avais été plutôt gentille, mais la douleur devrait l'affaiblir quelques temps, le temps qu'on s'en charge. Pour faire comprendre à mon agent que je n'avais pas tirer par hasard, même si je me doutais qu'il était comme même assez intelligent pour ne pas croire ça, je lançai à la jeune fille :

- « Juste au cas où et puis j t'avais dit que je n'hésiterais pas. »


Les dés étaient lancé, à elle de jouer maintenant en espérant qu'elle nous dévoilerait enfin son vrai visage sans mensonges inutiles.

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Kaileen Moore

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La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] Vide
MessageSujet: Re: La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] EmptyDim 24 Juil - 20:21

Me tenant debout à quelques pas de l'agent, je le toisais avec une certaine froideur, à présent. Apparemment, il avait cru qu'en faisant mine de m'avoir démasqué, j'allais m'affoler, fuir la confrontation. Et alors ? Il n'avait aucune preuve de ce qu'il avançait. je restais donc totalement silencieuse, sans réaction, avec pour seule préoccupation immédiate le filet de sang qui coulait de mon bras. J'aurais aimé être certaine de l'avoir touché. Il me semblait bien qu'il avait été blessé à la jambe, mais qui sait ? Il aurait très bien pu esquiver. Je regardais calmement sa main se refermer sur la crosse de son arme. Je n'étais pas inquiète le moins du monde. Il me semblait que s'il avait réellement voulu tirer, ce serait chose faite. A cette distance, j'aurais peut être eu le temps de m'esquiver suffisamment pour ne pas être grièvement blessée, mais sûrement pas d'éviter la balle. Je le regardais faire sans un geste, jouant à pile ou face ma vie. D'un autre côté, les risques faisaient partie du jeu…

Je ne pus retenir une moue de dépit quand il reprit la parole. Comment ? Je ne l'avais pas blessé. Je fronçais les sourcils, perplexe. Immobile, de dos, il m'arrivait rarement de rater ma cible. J'avais suffisamment d'expérience pour blesser quelqu'un à coup sûr, quand il n'y avait pas de mouvements. De plus, ce qu'il disait d'une voix rude mais qui tentait de se faire convaincante, contrastait singulièrement avec l'expression furieuse que je distinguais dans ses yeux. Oh que non, il n'y aurait aucune clémence pour moi, j'en étais certaine. Pas plus que ma déception, je ne retins mon sourire narquois. Je n'étais pas idiote, je ne me ferais pas avoir par ses paroles si alléchantes en apparence… Sarcastique, je rétorquais aussitôt :


"mais oui, bien sur. Je m'en tirerais avec une réprimande et un avertissement, c'est cela, monsieur l'agent ? Je ne suis peut être pas un génie, mais je ne suis pas non plus née de la dernière pluie, merci bien."

Tandis que je parlais, je tentais de tendre l'oreille et de rester attentive au monde qui m'entourait, mais c'était chose difficile. Finalement, je finis par abandonner mes efforts. J'avais trop à faire avec l'homme que j'avais sous les yeux pour me soucier en plus de l'espèce de harpie qui l'accompagnait tout à l'heure. Si elle rappliquait, j'aviserais, me disais je sans angoisse, totalement embrumée par la drogue. Je n'aurais jamais - jamais - penser des conneries pareilles dans mon état normal. Cependant, sous l'emprise de cette substance, je me sentais presque… invincible. Impression ridicule s'il en est. La seule chose que je percevais avec lucidité, c'est que l'agent de police semblait être presque certain que j'étais une mutante. Et en cela, il n'avait pas tort, n'est ce pas ? J'étouffais un petit rire, cette fois, voulant éviter d'attirer l'attention sur les lieux. Un instant, il me sembla entendre un bruit de pas, mais quand je me figeais, de nouveau alerte, je ne reçus en réponse que le silence. Même monsieur le boulet s'était tu. Je haussais donc les épaules, et bien décidée à finir cette fois ce que j'avais commencé je levais mon arme vers le trentenaire.

Avec une synchronisation parfaite, la voix de l'autre agent retentit dans mon dos. Echec, pensais je distraitement, toujours aussi décalée de la réalité.

- « Retourne-toi doucement la mutante. Oui je suis toujours là et j'hésiterais pas à tirer tu peux me croire. »

Je m'apprêtais à ouvrir la bouche, sans quitter ma première proie des yeux, que je n'avais pas de temps à lui accorder pour l'instant, quand un déclic, puis une détonation à me percer les tympans retentirent dans l'air. Deux sons que je connaissais très bien. A l'instant où je sentis mon coeur s'emballer furieusement, je compris que moi aussi j'étais blessée, à présent - pour de bon. Par pur réflexe de dissimulation je portais ma main à ma jambe, là où s'étalait déjà mon sang. Je ne quittais pas de mon arme l'homme des yeux. Qu'elle me tue, la dernière chose que je ferais serait de descendre son agent, pensais je rageusement. Certes, tourner le dos à un agent de police armé n'était pas ma meilleure idée. Mais si je faisais face à cette idiote, je présentais mes arrières à son acolyte blessé.

L'un dans l'autre, je n'avais pas trente six solutions. Quelques secondes après avoir été blessé, j'abandonnais donc mes mimiques de douleur feintes, encore une fois par pure habitude, et adressait un large sourire à l'homme qui était armé lui aussi, et qui comptait visiblement venir m'immobiliser. Un signal on ne peut plus alarmant venant d'une femme blessée par balle. j'aime alarmer les gens. Je fis ensuite, toujours quelques secondes après, la seule chose censée à faire dans ma situation : je détalais, passant en trombe devant mon ex proie. Devenue chasseur, à mon grand regret. Alors que je démarrais, je sentis ma jambe droite se dérober sous mon poids, à cause de ma blessure, et trébuchait, tombant presque en avant, avant de me rattraper in extremis, et de repartir. En associant un son derrière moi à une détonation, je ne tardais pas à comprendre que cette soudaine perte d'équilibre venait peut être de me sauver la vie d'une bien belle manière. En passant je tirais moi aussi au hasard, étant quasiment certaine de ne pas toucher l'homme, mais avec un espoir infime tout de même de l'emmerder un peu plus...

A cette distance, avec deux personnes dans le dos à présent, je n'avais aucune chance d'éviter un tir. Je restais cependant imprévisible dans ma trajectoire dés que je me mis à courir, bien décidé à tenter de minimiser les dégâts. De toute manière, tant que mes blessures ne seraient pas trop sérieuses, je pouvais en réchapper. Je parvins enfin à un croisement praticable dans tous ses fichus débris, et bifurquait à droite. En changeant si brusquement de direction, je fis enfin attention aux sensations qui remplaçaient chez moi la douleur et qui s'accumulaient à chaque pas que je faisais. J'avais le souffle court, mon coeur tambourinait dans ma poitrine, j'étais mal. Dans tous les sens du terme. Je ne savais même pas si j'avais réellement couru longtemps, où si j'étais encore toute proche de l'endroit où j'étais avec ces deux abrutis un peu auparavant.

Trois pas plus loin, je perdis à nouveau l'équilibre. Cette fois ci, je m'étalais de tout mon long dans les gravas, mes mains déjà écorchées ne parvinrent pas à stopper ma chute; Avec toute la force de ma volonté - et un petit coup de pouce de la drogue qui endormait un peu mon don, et de l'adrénaline qui avait un effet semblable - je me relevais, et repartais au hasard. Finalement, je finis par m'arrêter, épuisée. Je parvenais à peine à garder mon souffle, et je n'étais pas loin de la crise cardiaque. Des nausées s'étaient ajoutées à ces deux charmants symptômes, tandis que je devais faire attention à ne pas m'effondrer. Une blessure par balle dans la jambe, supportable. Courir comme un lièvre avec ça, ça l'était moins. Je savais pertinemment qu'une autre balle risquait de m'achever. Je m'éteindrais joyeusement si je faisais trop d'effort après un autre choc. J'estimais mes chances de m'en tirer si ils me retrouvaient : je pourrais leur échapper en courant à nouveau, de justesse, mais je n'irais pas loin. il faudrait compter sur l'aide de quelqu'un alors… Si seulement j'avais pu invoquer Lukaz, là, tout de suite… Non, je ne l'aurais pas fait de toute manière, bien sûr. Je tâtais la plaie qui ornait le bas de ma cuisse, à la recherche de la balle. Elle s'était logée assez profondément, et je grimaçais. Il fallait que je la retire maintenant, mais je n'avais jamais apprécié de farfouiller dans ma chair… Enfin, j'entendis du bruit de nouveau et tentais - vainement - de faire taire ma respiration à présent sifflante, suspendant mes mouvements, avec un vague soulagement. La balle attendrait, au fond.

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Dernière édition par Kaileen Moore le Dim 7 Aoû - 10:13, édité 1 fois
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Liam Winchester

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MessageSujet: Re: La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] EmptyMar 26 Juil - 14:09

Spoiler:

     La sale gosse le regardait avec une expression qui ne lui plaisait guère, celle des garces qu'il avait envie de remettre à leur place et autant dire que c'était exactement l'envie qui le démangeait à ce moment précis. Une moue de départ s'afficha sur son visage avant qu'elle de fronce les sourcils pour répondre d'un ton qui montrait clairement qu'elle n'avait pas gobé ce qu'il lui avait déclaré. C'était dommage, peut-être bien qu'il aurait eu le temps de régler l'affaire avant que Zahira ne se pointe, mais d'un autre côté c'était aussi bien mieux de la sorte, ils auraient une excuse pour lui plomber le derrière. C'est à ce moment qu'une silhouette se dessina dans le champ de vision du policier, sa supérieure se trouvait derrière la jeune fille, instinctivement il détourna aussitôt le regard comme s'il n'avait rien vu, inutile de faire repérer l'autre agent en la regardant d'une manière trop attentive. Ce fut une bonne chose, car juste au même moment, la mutante leva son arme pour braquer le Bastet qui, dans un mimétisme de défense, fit de même avec son colt, n'hésitant généralement pas à appuyer sur la détente pour « régler les problèmes », mais comme Zahira arrivait de son côté, il n'était pas sûr qu'elle apprécie de se faire voler le pain de la bouche par son agent. Sa voix s'éleva alors, bloquant la mutante dans son geste, l'agent Al-Mansûr prévint la jeune femme de ce qu'elle risquait si elle décidait de jouer les idiotes, puis celle-ci ne bougea pas du tout, au grand étonnement de l'agent Winchester. Il s'était attendu à ce qu'elle fasse volte-face pour regarder derrière elle, lui donnant ainsi l'occasion de la braquer à son tour et éventuellement de tenter de la déséquilibrer. Mais non. Elle était décidée à leur compliquer la tâche la saleté.

     Un bruit familier retentit alors, Zahira venait de faire feu sur la gamine, certainement pour s'assurer qu'elle ne puisse pas se faire la malle trop facilement, son avertissement conforta d'ailleurs le policier dans cette idée. Son regard noir ne quittait pas le minois de la mutante alors qu'elle porta sa main à sa jambe certainement en raison de la douleur, mais elle n'avait pas l'air beaucoup plus dérangée que cela puisqu'elle ne baissait toujours pas son arme. Liam n'était pas franchement confiant, elle avait l'attitude de la jeune délinquante qui n'hésitait pas à faire feu si le besoin se faisait sentir, peut-être qu'elle tenterait de fuir en essayant de détourner l'attention de Zahira en tirant sur son collègue ? Possible, il n'échafauda pas plus de possibilités, attendant simplement de voir ce qui allait se passer. Un sourire apparut soudain sur les lèvres de la mutante qui ôta sa main de sa blessure avant de se lancer en avant pour passer à côté de lui en courant comme si elle n'avait pas mal. Aussitôt, Liam riposta, levant son arme dans sa direction pour appuyer sur la détente, mais il la rate superbement car sa jambe céda sous son poids et la fit trébucher. Une moue de contrariété apparue brièvement sur le visage agacé de l'agent, visiblement la balle de Zahira venait de lui sauver les fesses, elle pouvait lui être reconnaissante ! L'agent Winchester avait été assez étonné de la voir gambader avec autant de facilité au début, surtout avec une balle dans la jambe, pour s'en être prise plus d'une fois il savait que c'était tout bonnement impossible, mais avec les mutants il fallait s'attendre à tout. La concernée tenta d'ailleurs de tirer en arrière et Liam recula derrière le muret où il était pour éviter d'éventuels projectiles, mais rien ne les toucha fort heureusement. Alors qu'elle s'était un peu éloignée, il sauta au bas du petit monticule où il était en protestant, autant pour lui-même que pour sa supérieure.

     « Bordel, mais avec une balle dans la jambe comment est-ce qu'elle fait pour courir comme ça ?! »

     La réponse se situait certainement dans son ADN, mais inutile de palabrer sur le sujet, Zahira s'était déjà élancée derrière la jeune femme et il lui emboîta rapidement le pas, non sans regarder aux environs pour s'assurer qu'elle ne s'était pas planquée dans les environs. Les traces de course sur le sol semblaient indiquer le contraire, visiblement elle avait compris qu'elle ne risquait pas d'avoir le dessus avec eux, si elle tenait à rester en vie, elle faisait bien de courir aussi vite qu'elle pouvait ! Après s'être fait tirer dessus, Liam envisageait plutôt mal l'idée de la laisser s'en sortir en servant de cobaye, on verra si elle ne savait pas souffrir. Alors qu'ils avançaient et que rien ne semblait indiquer qu'elle était aux environs, le policier tourna la tête vers sa collègue qui cherchait aussi avidement que lui, la sale gosse allait passer un sale quart d'heure.

     « Immunité à la douleur peut-être, ou un effet de la drogue vous pensez ? On ne peut pas utiliser une fléchette pour rien. »

     Il parlait des fléchettes qui avaient été fabriquées à partir de l'ADN de Leeloo et qui permettraient de neutraliser le pouvoir de la mutante pour un temps donné, variant suivant sa forme physique et sa corpulence. S'ils l'utilisaient sur elle et qu'elle était bien dotée de ce don, la fuite serait tout bonnement impossible pour elle, mais en imaginant que ce soit simplement la drogue, utiliser une telle arme serait une honte. Les fléchettes coutaient assez cher pour que l'on veille à les économiser. Ils arrivèrent à une espèce de croisement, Zahira étant plus habituée aux traques dans de tels lieux en raison de ses origines, trouva sans trop de peine le chemin que la jeune femme avait emprunté et ils firent de même. Cette fois-ci l'allure fut ralentie, les traces étaient difficiles à repérer et il fallait donc privilégier l'observation à la course. Après avoir contrôlé les premiers renforts pouvant permettre de se cacher, il regarda Zahira qui lui fit signe de s'éloigner un peu. Vu le bruit qu'ils avaient fait en arrivant – course oblige – elle les avait forcément entendu arriver. Il décida donc de s'adresser directement à elle.

     « Pas mal ton pouvoir, tu ne sens rien c'est ça ? À moins que tu sois tellement droguée que tu puisses courir sans aucune peine, ou t'es malade ? Si ça se trouve, t'as été touchée gravement et t'en sais même rien, c'est con quand même en y regardant, même la nature veut ta mort au final. »

     Simple provocation pour essayer de la faire sortir, ça ne marcherait certainement pas, mais qui ne tente rien n'a rien comme dit l'adage.

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La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] Vide
MessageSujet: Re: La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] EmptyMer 3 Aoû - 17:33

/HRP: Kaikai j'ai pas reçu ta réponse concernant le fait si je pouvais faire agir Kaileen, si je peux pas tu me dis je change de suite mon chou voilà ^^/

Quelques secondes après mon coup la petite garce se tint la jambe par pur réflexe, comme pour contenir la douleur. Mais il y avait quelque chose qui clochait dans son attitude, on ne pouvait pas lire de réelle souffrance dans ses yeux et elle restait d'ailleurs parfaitement alerte pour une fille qui venait de se faire tirer dessus. Cependant j'étais sur qu'elle se sentait coincée maintenant, même si elle savait garder une certaine assurance, surement des effets de la drogue. Elle était coincée entre Liam et moi et on pouvait dire qu'elle était presque faites comme un rat. Je restait bien sur alerte, car j'étais presque certaine qu'elle allait tenter quelque chose d'idiot, tirer dans le tas, ou fuir, cela dépendait surement de la quantité de drogue qu'elle avait ingérée et donc de son degré d'inconscience. Je n'eus pas attendre longtemps puisqu'elle s'élança tout à coup dans une fuite effrénée. Mon intuition était exacte, elle ne souffrait pas, effet de la drogue ou pouvoir mutant, c'était encore à voir et il semblait que Liam se posait exactement les même questions que moi.

Sans réfléchir plus longtemps je courus après la jeune fille , rattrapée rapidement par Liam. La jeune fille nous avait pris au dépourvu et avait pris quelque peu d'avance mais il n'était pas difficile de la traquer, quelque peu retardée par un coup de feu lancée par Liam et une chute en arrière. Notre course quelque peu ralentie par la traque de la mutante je me posai des questions sur un possible effet de la drogue sur la douleur. Était-il possible qu'elle annihile la douleur ? Cela me semblait étonnant, mais je ne savais pas si je ne laissais pas mon désir qu'elle soit une mutante dangereuse prendre le dessus sur mon impartialité. Elle s'était lancée dans une course effrénée, surement qu'elle n'avait pas vue d'autre solution pour sa survie, et il est vrai qu'il était difficile d'en trouver d'autre. Ses traces de pas sur le sol m'aidèrent à suivre sa trace un moment mais elle avait surement du se cacher quelque part, trop prise par les effets de sa blessure, douleur, nausée et que sais-je encore. Couplé à la drogue elle devait se trouver dans un sale état. Elle ne nous échapperait pas longtemps. Liam était en prise aux même questions que moi mais s'il n'en tenait qu'à moi je n'hésiterais pas à utiliser une fléchette, pour la simple raison que j'étais intimement persuadée que cette gamine était mutante et que son pouvoir nous empêchait de la capturer ou de la tuer. De toute manière il fallait d'abord la trouver et puis j'aviserais après. Même si je connaissais déjà mes futurs agissements.

La gamine en avait dans le ventre, il fallait bien lui reconnaître, ce qui était d'ailleurs particulièrement énervant. Elle avait été inconsciente depuis le début, en croyant pouvoir nous échapper ainsi. Surement était-elle encore persuadée que nous étions des agents comme des autres. J'avais perdu sa trace entre temps, et abandonné la course pour la traque. Elle était dans les parages, c'était sur, mais elle restait armée et il ne fallait pas agir trop rapidement. Elle aimait décidément le jeu du chat et de la souris. Croyait-elle peut-être encore s'en tirer. C'était tout bonnement impossible. Liam tenta de la provoquer. Non pas que l'initiative était idiote mais il me semblait que maintenant elle se trouvait dans une situation trop délicate pour répondre à la provocation, enfin peut-être qu'elle était complètement idiote après tout. Je tendis l'oreille pour encore une fois essayer de percevoir les moindres bruits qu'elle aurait pu émettre mais elle était douée, je n'entendais même pas les bruits de sa respiration qui aurait du être haletante. Elle ne pourrait pas se cacher bien longtemps, voilà ce que je me disais, au fond de moi, essayant de cacher le plus possible le bruit de mes pas. A vrai dire ce n'était pas vraiment nécessaire, elle était surement en train de reprendre ses esprits guettant le moment propice pour reprendre sa course, discrètement peut-être, pour nous échapper.

Mes pas se mêlèrent à ceux de Liam cherchant dans tous les sens le moindre bruit qu'elle aurait pu émettre. Un sifflement vint soudain à mes oreilles, un sifflement étrange, comme celui que l'on émet après avoir ressenti une douleur. Il fallait croire qu'elle avait fait ce qu'elle avait pu mais que ça n'avait pas suffi, enfin, elle ne souffrirais plus très longtemps. Je m'efforçais de trouver d'où venait ce sifflement, elle ne m'échapperait pas longtemps. Elle devait être cachée derrière un de ces tas de briques. Il me fallait rester sur mes gardes, elle pouvait très bien nous tirer dessus sans même que l'on s'en rende compte, même dans son état, elle restait dangereuse, c'est pourquoi je fis signe à Liam de se tenir prêt à tirer une fléchette, en espérant qu'il comprendrait mes signes. Je ne pouvais pas risquer de parler, même si elle ne pourrait plus courir bien loin dans son état. Elle n'arrivait même pas a respirer normalement ni retenir sa respiration plus de quelques instants. Elle ne courrait plus très loin.

Mais soudain, alors que j'étais tout prêt du but, je sentis une douleur dans la jambe. Elle ne m'avait comme même pas pris de cours, c'était impossible, une gamine comme ça et blessée en plus. Mais la douleur se faisait de plus en plus importante, j'essayais de faire signe à Liam de courir dans la direction où j'avais cru l'apercevoir tout en me tenant la jambe. Il fallait qu'il agisse vite, en espérant qu'il ne ferait pas de conneries et qu'elle ne lui échappe pas, là c'en était trop.

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Kaileen Moore

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MessageSujet: Re: La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] EmptyVen 5 Aoû - 10:12

« Bordel, mais avec une balle dans la jambe comment est-ce qu'elle fait pour courir comme ça ?! »

En me remémorant ces jolies paroles, je réprimais un léger sourire. J'étais dans de beaux draps, certes, mais ce n'était pas une raison pour me lamenter sur mon sort. Assise, pour ne pas dire recroquevillée, derrière un amas de parpaings, je réussissais peu à peu à calmer ma respiration. En revanche, mon petit coeur battait toujours aussi vite, et je commençais à voir un peu trouble. Une fois de plus, je me demandais si remplacer la douleur par ces sensations étaient vraiment un avantage, puis décidais que oui. Avec l'aide de mon pouvoir et de la drogue, je pouvais encore m'en tirer sans trop de mal. Du moins l'espérais je. Avec un soupir (relâché mentalement), je me demandais où était mon couteau à présent. J'en aurais bien eu besoin. Après réflexion, j'avais décidé d'enlever la balle qui s'était logée dans ma jambe maintenant, tant que j'étais apte à infliger une douleur de plus à mon corps. Je sortais de ma poche une petite bouteille de savon sans eau (être une mutante criminelle n'empêchait pas d'apprécier l'hygiène) et me frottais rapidement les mains avec, en faisant le moins de bruit possible. Je me contorsionnais ensuite pour avoir vue sur la plaie, élargissant en douceur le trou du tissu mis à mal de mon pantalon. Je n'avais que quelques minutes pour agir, voir moins, à en juger par les bruits de pas qui se rapprochaient. Et la voix de cet abruti de policier qui perça le silence.

« Pas mal ton pouvoir, tu ne sens rien c'est ça ? À moins que tu sois tellement droguée que tu puisses courir sans aucune peine, ou t'es malade ? Si ça se trouve, t'as été touchée gravement et t'en sais même rien, c'est con quand même en y regardant, même la nature veut ta mort au final. »

Oui la nature voulait ma mort. J'aurais volontiers passé l'arme à gauche, à l'instant. Oui, j'avais peut être été touchée gravement, oui j'étais une pauvre idiote, je savais tout cela. Je me mordais les lèvres, à en saigner, pour me forcer à garder le silence. Sa provocation gratuite visait à me repérer, je n'allais pas lui faire cette joie. Je revenais donc à mes moutons et serrais les dents (ne pas avoir mal, c'était subjectif avec moi). Je tâtais doucement la plaie, en croisant les doigts pour que la balle ne soit pas trop profondément enfoncée. Bien évidemment, c'était le cas. Je levais les yeux au ciel, un geste déplacé dans l'immédiat. Je n'avais rien d'utile, que ce soit pour extraire la balle (une pince m'aurait été utile), pour désinfecter, ni même pour bander la plaie. Je fis donc la seule chose que je pouvais faire : avec des gestes mesurés, je retirais le tissu qui s'était enfoncé avec la balle, tirant le plus délicatement possible sur les fils qui étaient à ma portée. Je fermais les yeux quand ce fut chose faite, le temps que le sol cesse de tanguer autour de moi, et laissais échapper doucement un sifflement de "douleur".

Je me rendis tout de suite compte de mon erreur, et avec des gestes un peu moins assurés que tout à l'heure, rendue maladroite par mes efforts un peu trop importants, je reprenais mon flingue posé jusque là juste à côté de moi. Je retenais presque mon souffle, concentrant tout ce qui me restait de lucidité sur mon environnement, cherchant à savoir où étaient mes deux poursuivants. Enfin, je vis un mouvement. A en juger par l'allure et la silhouette, il s'agissait de la salope qui m'avait mis dans cet état. Avec une joie féroce, je me relevais à demi, dans un silence quasi parfait. J'étais à présent accroupie, et je visais avec précision le bas ventre de madame. Si j'avais de la chance, ce serait mortel. Et extrêmement douloureux. Il paraît que l'on met un certain temps à mourir, avec ce genre de blessures. Je fis feu, retenant carrément mon souffle hiératique, pour éviter tout mouvement superflu. Chance pour elle, je fus parcourut d'un tremblement incontrôlables à cet instant. le canon de mon arme retomba suffisamment, et j'estimais qu'elle avait dû être touchée dans le haut de la jambe.

Je me laissais tomber par terre, incapable de maintenir ma position, et lâchais un juron tout bas. A en juger par ses gestes, la bonne femme savait à peu près où j'étais. Son compagnon n'allait pas tarder à rappliquer, selon la logique la plus élémentaire, et je ne savais absolument pas quoi faire. A court d'idée, j'étais tout simplement à court d'idées. Je n'étais pas encore totalement finie, grâce à la mutation que je portais dans mes gênes. Même si je me doutais que ma volonté et la drogue m'aidaient à supporter les effets secondaires de ladite mutation. De dépit, je serrais les poings. Si j'avais pu éviter la course, je serais en situation de force : de ces effets ne seraient restés que le coeur battant et la nausée. J'en faisais trop, décidément. Ma seule consolation était que mes deux idiots étaient dans une situation analogue, blessés tous les deux.

Je me redressais légèrement, ne vis que la femme, toujours au même endroit. Aucune trace de l'imbécile. Loin de me rassurer, cette contestation m'énervait. Je l'entendais qui s'approchait, et seulement cela. Je fis alors une chose totalement irrationnelle : contournant doucement mon abri, je me retrouvais à trois pas de l'agent féminin, et lui sautais dessus, la projetant à terre grâce à sa jambe blessée. Je ne savais pas ce que je comptais faire, étant en improvisation totale, mais je pointais mon arme qui ne contenait plus que quelques balles sur elle, à bout portant à présent.

"On ne bouge plus maintenant, c'est clair ?"

Je me doutais qu'elle obtempèrerait, et sinon, je n'aurais aucun scrupule à la finir. En fait, elle n'était pas morte parce que son collègue était là, arrivant en courant à en juger par les sons qui me revenaient. Sans quitter du regard ma proie, je m'agenouillais, le souffle court, et à nouveau frappée de troubles de la vision. Malgré cela, j'osais espérer que je parviendrais à m'en sortir grâce à mes réactions pour le moins inattendues.

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Liam Winchester

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MessageSujet: Re: La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] EmptySam 6 Aoû - 11:26

     C'était une sale garce, le policier commençait à en avoir marre d'elle, dans son esprit les doutes n'étaient presque plus permis : elle devait être mutante, non, correction, elle était mutante, cela lui ferait une bonne raison de lui régler son compte comme ça ! Une porteuse du gène tuée pendant une traque était beaucoup moins regrettable qu'une humaine tuée au cours d'une intervention. Au pire elle apparaîtrait comme une droguée butée par un policier, avec l'Opération ils pourraient peut-être même transformer tout cela en avantage pour eux en disant qu'elle avait tiré à vue et qu'ils avaient été obligés de la descendre. Liam ne s'inquiétait pas à ce niveau, au pire des cas il se ferait remonter les bretelles, mais ça ne serait ni la première, ni la dernière fois.

     Zahira s'approcha de son agent pour regarder dans les environs, tendant l'oreille pour essayer de déceler le moindre bruit pouvant indiquer qu'elle se trouvait dans le coin, en vain, du moins jusqu'à ce qu'elle se redresse, à l'affût en entendant un bruit étrange que l'agent Bastet n'analysa pas sur le coup. Lorsqu'il cerna enfin que c'était l'expression de la souffrance de leur cible, un moment de trouble passa. Est-ce qu'elle n'était pas censée ne pas ressentir la douleur ? Si c'était le cas, pourquoi est-ce qu'elle s'amusait à leur indiquer qu'elle était dans le coin ? Il devenait peut-être paranoïaque avec le temps, mais le policier était presque persuadé que c'était une tentative de les faire venir vers elle, peut-être bien parce qu'elle avait une idée derrière la tête. Liam ne sous-estimait jamais les mutants qui lui faisaient face, c'était certainement à cause de cela – ou plutôt grâce à cela – qu'il était encore en vie, contrairement à bon nombre de ses collègues qui s'étaient fait avoir par surprise. Mais l'agent Al-Mansûr semblait en décider autrement, elle lui fit signe de préparer une fléchette et il n'eut d'autre choix que de s'exécuter. Il glissa donc sa main vers le holster où se situait son pistolet chargé de fléchette qui devaient priver les mutants de leur pouvoir, puis rangea son arme à feu, même si l'idée de ne pas avoir la possibilité de tuer ne l'enchantait pas vraiment. Au moins, il pouvait se consoler en se disant que si jamais elle ne souffrait pas de la douleur en raison de son pouvoir, elle allait morfler et pour de bon.

     C'est à ce moment qu'un bruit de tir se fit entendre, Liam se baissa aussitôt dans un geste habituel pour éviter de se faire tirer dessus à son tour et lorsqu'il tourna la tête vers sa supérieure, il vit que visiblement elle avait été touchée. Mais Zahira s'en moquait bien apparemment, elle lui fit signe de se diriger vers la direction où elle avait cru voir la mutante et il s'exécuta docilement. Il détestait devoir obéir au doigt et à l'œil, surtout pendant une telle mission, mais l'agent Al-Mansûr refusait qu'on lui désobéisse. Rapidement, il contourna la petite butte qui le séparait logiquement de leur cible, mais lorsqu'il la contourna d'un geste rapide pour pointer son arme vers le creux le plus bas, il visa le vide, il n'y avait personne. Sans se laisser troubler par la surprise qui le submergea soudain, il recula aussitôt pour se mettre à couvert et éviter de se faire tirer dessus si jamais la mutante était en position ailleurs. Mais une voix lui parvint, de derrière la butte, est-ce qu'elle l'avait contournée en même temps que lui pour s'en prendre à sa chef ? Possible, normalement elle était capable de se défendre, mais il n'allait pas attendre pour le vérifier. L'éraflure provoquée par la première balle de la brune avait beau l'élancer, l'adrénaline rendait la douleur supportable et il n'en était pas à sa première « blessure » du genre. En deux temps, trois mouvements, il sauta sur le haut du terre-plain pour braquer son arme dans la direction de Zahira qui se trouvait bel et bien dominée par la saleté de mutante. L'était-elle ? Ne l'était-elle pas ? Ils l'apprendraient assez rapidement. Liam appuya sur la détente après avoir visé rapidement et une fléchette se planta dans l'épaule droite de la jeune femme qui lui tournait le dos.

     « Assez joué sale garce, maintenant tu vas venir avec nous. »

     Son pouvoir devait logiquement se dissiper peu-à-peu, elle devait sentir la douleur pour la première fois de sa vie, à moins qu'elle ne soit pas mutante, mais simplement droguée. L'agent glissa l'arme aux fléchettes vers son holster avant de la ranger puis de récupérer son arme à feu tout en descendant la petite butte pour s'approcher de sa chef qui devait sans problèmes pouvoir repousser la mutante. Il tendit la main à l'agent Al-Mansûr pour l'aider à se redresser et recula légèrement pour s'éloigner de la mutante, avec eux il fallait s'attendre au pire, ils étaient toujours capables de s'en prendre à vous lorsque vous ne vous y attendiez pas. Reportant son attention sur l'agent spécial à ses côtés, il s'adressa à elle.

     « Est-ce que vous désirez que j'appelle une unité de transport ? »

     À comprendre est-ce qu'elle voulait la faire enlever et amener à son mari qui s'occuperait d'elle, ou lui tirer une balle dans la tête pour lui régler son compte ? Juste à ce moment, alors qu'il jetait un coup d'œil à la ronde, il sentit l'agent Al-Mansûr se tendre à ses côtés comme si elle avait vu quelque chose, puis il comprit. Une silhouette, juste une tête en réalité, émergeait d'une autre butte jonchée de débris, quelqu'un les visait tranquillement. Zahira avait remarqué cela avant Liam et il recula aussitôt pour se mettre à l'abri de la butte. Visiblement sa supérieure, même avec une balle dans la jambe, restait plus expérimentée que lui. Il avait manqué de se faire avoir, plutôt honteux et ridicule pour un agent spécial. Lorsque l'Américain tenta de risquer un coup d'œil par-dessus la butte pour voir comment la mutante s'en sortait, il entendit un bruit de tir et la balle se logea juste au niveau de son visage, dans l'espèce de sable plein de graviers qui volait sous l'impact. Liam se laissa retomber avant de tourner la tête vers Zahira.

     « Une idée pour nous sortir de là ? »


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MessageSujet: Re: La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] EmptyLun 15 Aoû - 16:32

Les choses n'allèrent pas en s'arrangeant mais alors pas du tout. C'était un peu comme si la chance était contre eux. Pourtant ce n'était pas faute d'essayer de la faire tourner en leur faveur, mais rien à faire elle avait la poisse et Liam aussi. Après que la gamine lui ait tiré dessus et que Liam l'est poursuivie j'essayai de la poursuivre malgré la douleur, mais ce n'était pas vraiment la peine, la gamine était tout près de nous et je m'en rendis vite compte puisqu'elle me sauta dessus sans ménagement pour me plaquer au sol, profitant de la blessure qu'elle m'avait infligée, m'ayant affaiblie. Mais c'était pas possible qu'une pauvre mutante de son espèce puisse ainsi jouer avec deux membres de Apocalypto avec pour seul mal une blessure qui ne la faisait même pas souffrir. S'en était trop pour moi et elle ne me prendrait pas longtemps de haut. On ne jouait pas bien longtemps avec moi parce-que je n'aimais pas jouer et encore moins perdre. Elle était plus affaiblie que moi et avec Liam derrière qui arriva vite fait pour lui tirer une fléchette dans la jambe la gamine flancha rapidement et je pu me libérer de son emprise et la mettre enjoue. Ça ne rigolait plus, il fallait qu'elle se calme vite fait bien fait et comprenne qui était aux commandes.

Alors que je me relevai, avec l'aide de Liam, toujours en braquant la gosse, il me demanda ce que je comptais faire de cette, maintenant c'était certain, mutante. Je m'apprêtai à répondre que je m'en chargeai quand j'aperçus un visage devant moi, enfin caché plus loin derrière un tas, un homme était en train de nous braquer sans impunité et sans même réfléchir et songer à prévenir Liam je me reculai et me baissai pour me protéger d'un éventuel tir, qui ne tarda pas à venir et se loger dans les graviers juste à coté de nous. Impossible de savoir qui était cet homme ni ce qu'il nous voulait mais ce qui était sur c'est que c'était un mutant ou un de leur partisans. Cette gamine n'était pas n'importe qui, il fallait bien lui laisser ça et je me confortai dans mon idée de l'éliminer au plus vite, même si sa capture aurait pu être une bonne chose il n'y avait plus aucune hésitation à avoir. Liam posa la question que j'étais en train de me poser et j'avouai ne pas avoir de réponse pour le moment. Je ne savais pas quoi faire, tout du moins je n'avais pas de plan en tête qui nous permettrai de nous en sortir vivant et au mieux pas la gamine, au pire on la capturerait seulement et je laisserais Sahid s'en charger. La réaction normale devant une situation semblable était surement de fuir mais c'était un mot que je n'employais que rarement et auquel je détestais penser. La fuite c'était pour les lâches et c'était tout, pas de ça pour moi, c'était comme ça que j'avais été élevée et j'entendais à nouveau clairement les paroles de mon père dans mon esprit.

Je m'étais reculée de plus en plus, Liam sur mes talons et en entrainant la gosse que je tenais désormais par le bras, elle souffrait désormais et était considérablement affaiblie. Je ressentais encore la douleur dans ma jambe mais essayait de ne pas y prêter trop attention. L'inconnu c'était considérablement rapproché de nous et je pouvais désormais entrevoir certains de ces traits plus distinctement. A vrai dire je savais que ça allait être soit nous soit la gamine, il fallait abandonner l'idée de pouvoir faire tourner la situation à notre avantage. La chance n'était pas de notre coté, et même si je détestais me dire ça, il fallait croire que dieu n'avait pas approuvé nos actions. Ma jambe me faisait souffrir de plus en plus, je pouvais difficilement faire taire la douleur avec mes sens en éveil, la gamine d'un coté, mon arme de l'autre que je ne savais où braquer et le regard fixe de cet inconnu. Cette gosse avait un ange gardien et elle pouvait le remercier, sans cela elle aurait été dans nos filets ou même dans la tombe s'il n'en dépendait que de moi. L'inconnu pouvait tirer à tout moment et je me confortai dans l'idée qu'il n'avait pas réitérer son geste pour la simple raison qu'il risquait de toucher la gamine déjà dans un piteux état.

Je m'attendais à une tentative de fuite de la gamine mais elle devait trop souffrir et cette fois elle n'avait plus son pouvoir pour la protéger, en plus des effets de la drogue la douleur devait la mettre dans un état dans lequel elle avait rarement du être. Mais j'étais également considérablement affaiblie et ma force me lâcha et je ne pus retenir la mutante plus longtemps, la douleur de ma jambe me lançai de plus en plus fortement et la gosse se mit rapidement à couvert, tout comme moi qui sentit un nouveau tir venir, qui ne se fit pas attendre. On avait perdu la gamine et quelqu'un faisait feu sur nous, il n'y avait plus vraiment de temps pour la réflexion. Même si je sacrifiais parfois la vie d'un de mes agents pour la réussite d'une mission, celle là serait un échec quoi que je fasse et je n'aimais pas sacrifier des vies inutilement. La fuite voilà ce qu'il nous restait.

- « Je crois qu'on n'a plus de choix maintenant. »

Je courus tout en essayant de noter les traits de cet inconnu à cause de qui tout était arriver et bien sur je ne manquerais pas de ficher la gamine dès mon arrivée à la base, si elle ne l'était pas déjà.

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MessageSujet: Re: La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] La malchance est affaire de point de vue [Zahira&Liam] EmptyMar 16 Aoû - 19:00

J'aurais clairement dû avoir le dessus. J'avais cette bonne femme juste en face de moi, et à bout portant ou presque, mon tir lui serait fatal. Plus question de jouer, je voulais tuer. Ma vengeance. Un peu plus de sang pour payer l'absence, la douleur, pour payer la disparition de mon enfance. Cependant, une fois de plus, les choses ne se passèrent pas comme je l'avais espéré. Je me demande même pourquoi je ne m'y étais pas attendue. Les choses tournaient toujours mal quand j'étais dans le coin. En fait, on pouvait dire que quand un ennui, un danger, un coup du sort était dans un rayon de dix kilomètres, il était forcément pour moi. Un vrai aimant. Au moins quand j'étais dans le coin, on ne pouvait pas vraiment se sentir trop en danger. Super. En tout cas, le problème ici était qu'alors que j'étais persuadée que l'acolyte trentenaire ne tirerait pas, risquant trop de mettre sa supérieure en danger. Sauf que, rapidement, je sentis quelque chose s'enfoncer derrière mon épaule droite. Rien de douloureux, pas de trop, mon don réagissait à peine, malgré le fait que j'étais à bout.

Dans les instants qui suivirent, la première chose qui me frappa, c'est d'ailleurs la disparition progressive des effets secondaires avec lesquelles j'avais composé depuis un moment. Les tremblements, les essoufflements, la nausée, tout ça s'effaçaient doucement, tranquillement. Cette impression de bien être qui remplaçait l'épuisement physique ne dura qu'une fraction de seconde. Et ce qui vint ensuite était, honnêtement, mille fois moins agréable. Et mille me paraît encore si faible. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. J'avais... mal. C'était impossible, mais c'était vrai. Au départ, je ne sentis que quelques picotements. Quelque chose de tout simplement anormal, mais loin d'être insupportable. En l'espace d'une minute, deux peut être, je me retrouvais pourtant par terre, sans pouvoir retenir un gémissement, et quelques larmes, laissées libres sans que j'en ai la moindre intention. Je ne pouvais pas supporter ça. J'avais la sensation d'avoir la jambe en train de brûler, la douleur irradiait de ma blessure, et je ne me retenais de crier qu'à grand peine, parce que je n'avais pas envie de donner une quelconque satisfaction à mes adversaires. Hébétée, je n'avais pas tiré, et je levais les yeux vers le trentenaire qui aidait sa camarade à se relever, le visage altéré par la surprise autant que par la souffrance. Comment cela était il seulement possible ? J'avais entendu parler de fléchettes possédées par des forces de police un peu particulières, mais je n'aurais jamais pensé que ce fut vrai.

Je sentis vaguement qu'on me saisissait par le bras, me relevant de force. Je chancelais, tenant à peine sur mes jambes de nouveau tremblantes. J'avais fermé les yeux, incapables de regarder le monde autour de moi, tentant de trouver mon pouvoir, de revenir à la bienfaisante action de ce don de la nature – face au feu qui me dévorait, nul doute que s'en était un. Mais je ne trouvais rien, ne voyais rien, aucune échappatoire à cet enfer sur terre. Peut être trouvez vous que j'exagère une blessure par balle... mais sachant que des humains normaux, qui toute leur vie subissait de menues douleurs, une coupure, une brûlure, bref connaissait la douleur comme une vieille amie, avait déjà de la difficulté à rester stoique... Imaginez ce que ça représentait pour moi, qui ne savait même pas ce qu'était un bleu. Rien de bien réjouissant, vous vous en doutez.

Cependant, ma volonté n'était pas annihilée par des choses aussi triviales. Hors de question que je restes là. Je prenais conscience des détonations, du bruit autour de moi, et du fait que la femme m'entraînait dans sa fuite en avant. Aussitôt, je tentais de lui résister, et elle me lâcha rapidement, non pas, je crois, à cause de mes efforts assez mous, somme toute, mais car nous étions pris sous des tirs. Visiblement des ennemis à eux. Paralysée, presque incapable de faire des mouvements normaux, je me traînais malgré tout à couvert, poussée par la peur de prendre une balle perdue, et d'agoniser dans ce qui représentait l'horreur la plus totale pour moi. Hors de question, pas même en rêve ou en cauchemar. Néanmoins, dés que je fus un minimum hors de portée, je me laissais tomber au sol, totalement impuissante. Les deux agents parlaient, non loin de moi, trop proches, même, et à la limite de l'affolement cette fois ci, je me demandais ce qu'ils comptaient faire de moi. Mourir en m'endormant presque ne m'avait jamais été une pensée effrayante. Dans le cas présent, j'étais plus marquée par cette idée que jamais.


Cependant, mon ange gardien se manifesta enfin, en la personne d'un sinistre inconnu qui m'attrapa par le bras, et passant son propre bras autour de mes épaules, me tira hors de ce lieu. J'avais du mal à voir son visage, trop absorbée par le simple effort de mettre un pied devant l'autre, et je ne retenais plus ni ma respiration saccadée, ni quelques gémissements de douleur, incontrôlables.Je n'oublierais par contre jamais le visage de l'homme. Lui, il mourrait, de ma main, et dans la souffrance si l'occasion se présentait. On me parlait, tandis que nous « marchions », j'en avais conscience, mais les mots me traversaient sans avoir le moindre sens. J'étais dans un simple état de choc où la surprise se disputait à la colère. Les acolytes de mon bienfaiteur nous couvraient à en croire les sons que je percevais à travers le brouillard de ma semi inconscience. Enfin, je compris quelque chose, on me demandait si j'avais un endroit sûr où aller, et je répondais oui d'un bref signe de tête. Besoin d'aide ? Non, je déclinais leur incitation à les suivre, tout comme leur proposition de m'aider à regagner mon lieu sûr. Je me devais de protéger le domicile de mon colocataire... Même maintenant. Plus loin dans les rues, je me retrouvais à nouveau seule, le groupe (trois ou quatre personnes tout au plus) s'évaporant dans la nature. Je me laissais tomber par terre – une fois de plus – et mordais mon poing serré avec un sanglot, atterrée par l'étendue de cette déchéance.

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