Sujet: Retour mouvementé aux States Lun 18 Oct - 23:04
3 ans. Déjà 3 ans qu'Abby avait quitté les États-Unis. Pourquoi ? Tout simplement pour un deuil. Le deuil de son frère, Shawn. Son frère s'était fait capturer par l'opération apocalypto à ses 20 ans, il avait tué leur père, John, pour protéger sa petite sœur, car celui-ci frappait les deux et ne se gênait pas pour violer la petite fille. Elle avait 15 ans à ce moment là. L'opération avait emmener le mutant aux États-Unis, à Achaea dans leur base secrète et la gothique les avait suivit pour tenter de sauver son frère. Voilà comment elle s'était retrouvée là. Durant 2 ans elle avait espéré que son frère soit encore en vie, et avait tout fait pour le sortir de là, en vain. Elle avait finit par croiser Marek, un grand mutant un peu fou, qui lui avait assuré et même raconté la mort de Shawn. Désespérée, Abby avait tout quitter pour fuir ce pays. Elle était rentrée au Canada, où il s'était écoulé ces 3 longues années sans qu'elle ne s'en rende compte. Seule, éplorée, déprimée, elle n'avait pas vu le temps passer. Jusqu'à ce qu'elle finisse par ressentir un énorme vide, autre que celui que Shawn avait laissé dans son cœur. Elle se rendit compte qu'en quittant Achaea, elle avait abandonné un autre homme qu'elle aimait, et une meute qui avait besoin d'elle, et dont elle avait besoin. La mutante avait laissé tombé Sven sans rien lui dire, sans le prévenir. Elle avait aussi quitté Leader, le loup alpha blanc qui l'avait prit sous son aile à son arrivée. Affolée, elle se reprit en main, se leva et reprit la route vers les États-Unis.
La louve parcourra donc la distance entre Vancouver et Achaea en quelques jours. Arrivée sur place, la première chose qu'elle fit, c'est se rendre en forêt, afin de retrouver la meute. Elle la retrouva sans aucun mal grâce à son odorat sur-développé. Une fois face à Leader, elle s'écrasa, en position dominée, pour lui laisser le temps de la reconnaître, sans la chasser, et c'était aussi sa manière de s'excuser. Leader d'abord sur la réserve, finit par pardonner à Abby, comprenant la raison de son départ, après ses explications. Même si les loups n'éprouvaient pas les même sentiments que les 'humains' entre eux, Leader avait appris à connaître Abby, comme Abby comprenait parfaitement les loups. Il lui permit donc de reprendre sa place si particulière de louve solitaire et dominante dans la meute. Elle avait donc sa place, sans changer ou compromettre la hiérarchie du groupe bien organisé. Elle entretenait avec eux une relation particulière, une relation de commensalisme pour être exact, une relation positive dans les deux sens, que ce soit pour la protection ou la nourriture.
La jeune femme prit ensuite la route de sa tanière. Elle retrouva l'entrée bien cachée, comme d'habitude, voire plus sans ses passages journaliers. Connaisseuse, elle s'était installée à la lisière de la forêt, sur une colline qui surplombait toute la ville qui s'étendait en contre-bas, à ses pieds. Elle s'introduisit dans le tunnel juste assez grand pour laisser passer une louve maigrichonne, un humain ne pouvant pas passer. Une fois à l'intérieur, elle eut la satisfaction de retrouver le tout comme elle l'avait laissé, avec la poussière et les toiles d'araignées en plus. C'était une vraie pièce bien aménagée avec tout le confort dont elle avait besoin. Enfin, confort, pour elle, ça suffisait. Il y avait un lit dans un coin, comme elle ne pouvait faire rentrer un matelas, il était fait de feuillage, de paille et de terre, mais avec couette et draps, quand même ! Ce n'était pas une femme préhistorique ! Même si elle avait parfois l'impression, cuir ses aliments au feu de bois, s'éclairer et se chauffer avec les flammes, pas évident pour quelqu'un qui a peur du feu ! Heureusement, elle était juste à côté d'un petit ruisseau, débouchant par une cascade dans une petit étang à l'eau fraiche et cristalline. Elle pouvait se doucher, laver sa vaisselle et son linge. Mais bon, dur dur l'hiver ! Mais elle y vivait très bien, elle était bien équipée malgré ces inconvénients.
Après une bonne douche sous la cascade, elle se changea, enfilant une jupe courte noire, avec un leggins rouge et noir rayé, des New Rock à semelles condensées lacées, où était glissée son éternelle dague aiguisée. En haut elle mit son petit top noir avec une tête de mort blanche, de longues mitaines pour cacher ses cicatrices, une veste en cuir et une écharpe pour cacher ses autres cicatrices. C'était un matin d'automne bien frais en plus. Le ciel était bleu et le soleil pointait son nez, mais le froid régnait sur le pays. Elle coiffa ses cheveux noir de jais en deux couettes hautes, laissant tomber sa frange sur son front. Elle maquilla ses yeux vert clair de noir, et ses lèvres en rouge sang. Sa peau était très pâle, et on ne voyait que ses yeux sur son visage. Dernière touche, elle mit simplement un cllier de chien clouté, avec bagues et bracelets assortis, et glissa l'anneau de son frère accroché à une chaine sous son haut. Une fois prête, elle reprit forme animale et sortit de chez elle.
Abby était autant fine voire squelettique sous forme de louve que sous forme humaine. Après ces trois années de deuil, elle revenait affaiblit, amincie, avec de nombreuses scarifications en plus. Son humeur était partagée entre colère et dépression. Ce qu'elle souhaitait le plus, c'était revoir Sven, le jeune blondinet allemand dont elle était amoureuse, et qui avait le pouvoir de la calmer et l'apaiser, en plus de ses réels pouvoirs de réflexe et de soin. C'est sur cette pensée que la louve prit le chemin de la ville, les quartiers chics pour être exact. L'animal était une louve grande et imposante. Malgré sa finesse, elle paraissait puissante et menaçante. Son poil épais et soyeux était d'un noir de jais, ce qui faisait ressortir les yeux jaunes du canidé. Ses longues pattes fines lui permettait de parcourir de longues distance rapidement sans se fatiguer. Au trot, elle était gracieuse, elle semblait se déplacer en lévitation au dessus du sol, sans effort.
A cette allure, elle arriva rapidement devant la maison qu'elle cherchait. Une immense demeure appartenant à une famille riche, les Liederven. La louve s'assit sur le trottoir d'en face et fixa le pavillon de ses yeux jaunes perçants, dénués d'expression, vides. Quelque chose choqua Abby. L'odeur était différente. L'ambiance était plus joyeuse, moins pesante. Elle espéra qu'elle se souvenait mal. Mais un homme inconnu finit par sortir de la maison, habillé en costard cravate, il ouvrit le garage et sortit une petite voiture décapotable. Il appela vers la maison, et une femme, sortit. Une femme au visage heureux, aux yeux pétillants de joie, dans ses bras un petit poupin gazouillant, et autour d'elle deux enfants, un garçon et une fille, courant et riant. L'homme équipé d'une mallette embrassa sa femme et chacun de ses enfants, puis s'apprêta à partir, quand Abby, colère, haine et déception devenus incontrôlables, intervenu.
La louve traversa d'un bond la route, en grognant et montrant les dents. Un bond suivant vers l'homme, et c'est une humaine qui plaqua l'homme au mur, la dague sous la gorge. La femme poussa un cris, les enfants se figèrent, le bébé se mit à pleurer. L'homme, pétrifié par la peur laissa tombé sa mallette et ses clefs de voiture au sol. « Où sont les Liederven ?! »
La voix d'Abby rugit, sifflant entre ses dents serrées. L'homme, paniqué, tremblait de tous ses membres.
« Les... Les Liederven ? Ils ont vendus cette maison... Ils... Ils sont partis... Rentrés en Allemagne... Il... Il y a 2 ans et demi presque ! »
Les larmes aux yeux, Abby laissa retombée sa dague le long de son corps. Un pas en arrière, elle libéra le pauvre homme mort de peur, qui couru vers la maison faire rentrer sa petite famille et verrouiller sa porte. La jeune mutante glissa sa dague dans sa botte, puis reprit la route vers la forêt. Sven... Partit... Par sa faute. Elle ne le reverra peut-être jamais... A cause d'elle... Elle aurait du lui dire qu'elle l'aimait. Elle n'aurait jamais du partir comme ça... Elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même et à l'opération apocalypto, qui avait tué son frère. Anéantie, elle finit par arrivée en forêt, déboussolée. D'abord Shawn, maintenant Sven. Laissant ses larmes couler le long de ses joues, elle sortit sa dague. La mutante releva son tee-shirt et entreprit de graver sur la peau de son bas ventre, du côté droit, deux S entrecroisés. C'était une manière plus originale de se mutiler et de garder toujours une trace d'eux, elle ne pourrait jamais les oublier. Apprendre la mort de Shawn avait été comme recevoir un coup de poignard dans le cœur, qui laisserait un vide à jamais. Apprendre le départ de Sven avait l'effet d'un coup de couteau dans le dos, jusqu'au cœur, pour y laisser un deuxième vide. Elle se sentait transpercée. Leader essayait de la consoler. Elle avait perdu les deux êtres les plus chers à son cœur. Il ne lui restait plus que la meute qui la rattachait ici. S'il n'y avait pas d'autres meute à Vancouver, qui ne l'avait pas bien accueillit, elle aurait ramené Leader et les loups au Canada, pays qu'elle aimait beaucoup plus. Mais elle resterait ici, pour les loups, et pour se souvenir de Sven autant que de Shawn.
Pour l'aider à ses changer les idées, le grand loup blanc lui parla d'une piste. Ce qui intéressa aussitôt Abby. Elle était toujours prête a traquer, tuer, torturer, et surtout aider la meute. Tout ce qu'elle avait envie, à part pleurer, c'était se venger. Tuer et blesser autant qu'elle souffrait. S'en prendre à tous les humains qu'elle croisait, ainsi et surtout les membres de l'opération. Le loup immaculé lui expliqua qu'ils avaient remarqué une odeur récurrente depuis quelques jours dans la forêt. Il y avait une piste gravée dans les feuilles mortes d'un humain qui se baladait en forêt, et il ne savait pas dans quel but. D'habitude les pistes qu'ils croisaient était soit des chasseurs, bons à tuer, soit des randonneurs, mais tous ne restaient qu'un jour, voir deux grand maximum ici. Quand ça restait plus longtemps, c'était mauvais signe. Très mauvais.
Abby sauta sur l'occasion pour commencer à traquer et à surveiller cet individu, comprendre ce qu'il faisait dans cette forêt. Elle pourra juger alors sa réaction. Torture, aide, ou meurtre, selon à qui elle avait affaire. La gothique partit donc seule avec Leader pour suivre la trace. Elle commençait à l'entrée de la forêt, puis s'enfonçait entre les arbres. Elle était effectivement vieille de plusieurs jours, 4 ou 5 peut-être. Elle suivit la piste accompagnée du grand loup alpha. Elle tomba sur les restes de plusieurs bivouacs. C'était quelqu'un qui savait ce qu'il cherchait et ce qu'il faisait ici. La louve grogna et continua, s'approchant petit à petit de sa proie. Au bout de plusieurs heures de traque, elle repéra sa cible. C'était un homme. Grand, brun, un petit air indien. Il était banal. Un jeune homme, surement étudiant. Il n'avait pourtant pas l'air perdu, il avait l'air de chercher. Avec un sac sur le dos, il parcourait la forêt de long en large et en travers, à la recherche de quelque chose.
La louve restait cachée dans les fourrés, avec Leader, à observé cet intrus. Désarmé, il ne pouvait pas appartenir à l'opération apocalypto. C'était déjà une bonne chose pour lui. Dans son état d'esprit, la louve aurait déjà tué un membre de l'opération sans qu'il se rende compte de sa présence. Mais là, le jeune l'intriguait. Que cherchait-il ?! Elle le suivit quelques instants à couvert, se mouvant en silence, évitant les feuilles mortes ou les branches cassantes. Quand une odeur connu vint lui chatouiller les narines. Hanae. Elle reconnaissait cette odeur, l'odeur de l'humaine qu'elle avait mordue. Elle ne savait pas si c'était une bonne chose qu'il la connaisse. C'était peut-être un humain lui aussi ? Ou un mutant, vu la lubie d'Hanae à côtoyer et aider tous les mutants qu'elle pouvait croiser. Dans ses pensées, la louve marcha sur une brindille qui craqua bruyamment dans le silence de la forêt. L'homme se retourna, n'ayant plus le choix, la louve bondit hors de sa cachette, tout crocs dehors, grognant, claquant des mâchoires. Menaçante, elle indiquait clairement à cette personne qu'elle n'était pas la bienvenue ici. Leader sortit lui aussi restant au niveau des flancs d'Abby, plus pacifique et en retrait, mais prêt à l'aider en cas de besoin.
La louve était en position d'attaque, la tête basse, les muscle bandés, les postérieurs contractés, prête à bondir. Ses dents blanche ressortait sur son pelage noir, ses yeux jaunes étaient transperçant. Le loup blanc à côté d'elle était figé, d'un blanc éblouissant, le parfait opposé d'Abby. Plus grand et imposant, mais beaucoup moins agressif pour le coup. Abby attendait un signe, un mot, une explication. Elle attendait de choisir entre l'écouter ou le tuer. Un geste pacifique et il avait ses chances. Un faux mouvements et il signait son arrêt de mort. Même la peur aurait bien pu amuser Abby pour le torturer.
[Soit indulgent pour ma reprise. Et désolée pour les fautes]
◊ Fillan Davis ◊
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Sujet: Re: Retour mouvementé aux States Jeu 21 Oct - 15:35
HP : Voilà enfin ma réponse ! Tu te rendras compte que le début n’apporte peut-être pas grand-chose au post (et peut même être très ennuyeux), mais j’étais un peu obligé de l’écrire pour justifier les actions de Fillan. D’autant que ça peut m’aider pour la suite de mes autres RP. Mais je te rassure, je ne t’infligerais plus de truc pareil dans la suite XD Tu auras de bien meilleures réponses pour le reste de notre RP =D
Fillan Davis était l’un des très nombreux étudiants qui fréquentaient l’Université d’Achaea, mais l’un des très rares à appartenir au Département de Recherches Archéologiques et Anthropologiques. C’est un peu la raison qui poussa le professeur Curtis Langford à le choisir dans le but de le seconder dans ses recherches qui s’avéraient nécessaires pour mener à bien un impressionnant projet. Bien entendu, d’autres critères entrèrent en ligne de compte dans ce choix, mais ce qu’il est important de retenir, c’est qu’au final, ce fut bel et bien Fillan qui fut choisi. Depuis lors, plusieurs mois s’étaient écoulés et le jeune homme avait déjà bien travaillé sur le sujet. En effet, il avait déjà établi plusieurs pistes de recherche et tentait maintenant de mettre au point divers moyens pour tester leur véracité.
La première de ces théories qu’il souhaitait vérifier était peut-être la plus incertaine. Il s’agissait en effet de parvenir à mettre en rapport l’existence des mutants aux périodes anciennes avec la prolifération de légendes et de croyances mettant en scène des héros et autres divinités. Cette théorie reposait sur plusieurs postulats. Premièrement, les informations montraient clairement que même à l’époque actuelle, le sujet des mutants et de la mutation génétique faisait très largement parler de lui. On pouvait donc se demander ce qu’il en aurait été à une époque incapable de comprendre un tel phénomène ? En effet, n’aurait-elle pas tendance à mettre en avant ces personnages si particuliers ? Deuxièmement, les sources historiques antiques, quelle qu’elles soient, mettent toujours en scène des personnages de même nature, et cela indépendamment de la civilisation qu’elles concernent. Ces personnages sont souvent des héros, qu’ils soient de nobles personnages ou des enfants de nature divine, des demi-dieux voire même des dieux eux-mêmes. La mise en parallèle de ces deux principes permettait donc déjà de voir se dessiner la théorie de Fillan. En effet, si à l’heure actuelle les mutants (des êtres aux pouvoirs particuliers) faisaient grandement parler d’eux, que fallait-il penser des personnages dont on parle largement dans les sources passées ? D’autant qu’un troisième postulat venait soutenir cet ensemble. Au cours des dernières décennies, de très nombreuses œuvres dessinées avaient fleuri. Elles fonctionnent toutes selon un même principe, à savoir la mise en scène de héros modernes reprenant les archétypes propres aux héros antiques, rendant ces deux personnages très comparables. Il faut aussi ajouter à cela que ces héros modernes disposent bien souvent de pouvoirs spécifiques dus à des mutations génétiques… Ce qui en fait donc des mutants. Il devenait donc aisé de comprendre comment le rapprochement des mutants et des héros antiques pouvait être effectué.
Mais à partir de là, Fillan se heurtait à un nouveau problème. Fallait-il considérer que tous ces héros étaient des mutants ? Probablement pas, mais à moins de découvrir une tombe attribuée avec certitude à l’un de ces héros et d’effectuer des analyses de ses restes, il était difficile de le dire. Il restait toutefois possible qu’un seul mutant ait pu donner naissance à différents mythes, les histoires inspirant les histoires, inspirant elles-mêmes les histoires et ainsi de suite. Cela marche un peu comme le bouche à oreille. De personne en personne, une histoire enfle jusqu’à être totalement différente de ce qu’elle était au début. Mais le problème restait le même. Comment trouver les véritables mutants là-dedans ? Suivant le principe des différentes ramifications, Fillan avait décidé de remonter les différents arbres dans le sens inverse. Autrement dit, il suffisait de prendre les différentes légendes se rattachant à un même thème, pour retrouver les éléments communs qui formaient alors un socle solide. Et c’était ce socle là qui pouvait être lié à un mutant, voire même simplement à son pouvoir.
Ce qui soulevait un nouveau problème qu’il n’avait pas encore pu résoudre : la question de la génétique elle-même. Qu’est-ce qui se trouvait réellement derrière ces pouvoirs ? S’agissait-il d’un élément unique, propre à un individu, un peu à la manière des empreintes digitales ? Dans ce cas, il allait être très difficile de certifier que ces socles clairement définis étaient véritablement liés à des mutants… A moins qu’il ne s’agisse davantage d’un élément qui dépendait surtout de tout un ensemble d’éléments externes ? Voir encore, qu’il était le produit d’un choix aléatoire ? Mais dans ces deux cas, il était donc possible de trouver plusieurs détenteurs d’un même pouvoir, que ce soit à une période donnée ou à différentes phases de l’histoire… Fillan ne savait bien sûr pas quelle piste privilégier, mais à défaut d’avoir une réponse claire et définitive, pour le moment il envisageait davantage la théorie de la multiplicité des pouvoirs.
Ce faisant, il attendait donc une opportunité de vérifier ces théories. Celle-ci finit enfin par se présenter un jour où il surprit une conversation dans l’un des nombreux couloirs de la structure occupée par les membres de l’Opération Genesys. En effet, à cette occasion, il entendit parler d’une mutante très particulière. Elle serait à l’origine de nombreuses agressions dans la forêt et aurait même attaqué certains genesyens avant que cet organisme de lutte ne soit créé. Elle aurait vraisemblablement le pouvoir de prendre la forme d’une louve et s’appellerait Abby. Des informations très peu précises mais qui éveillèrent directement l’intérêt de Fillan. En effet, dans ses nombreux tableaux de collecte de données, il s’en trouvait un dédié au loup, cet animal étant au centre de nombreuses croyances à travers le monde et les époques.
En Europe, le loup a toujours eu une mauvaise réputation, à quelques exceptions prêtes. Une louve a par exemple été la mère nourricière des jumeaux Romulus et Remus, fondateurs de la ville de Rome, mais de tels cas demeurent fort rares. Chez les Scandinaves, le démoniaque dieu Loki avait donné naissance à un fils, Fenrir, le loup destructeur, une créature si puissante qu’elle en menaçait l’existence même des autres dieux. Il fut ainsi enchaîné à tout jamais… Jusqu’au jour où il parviendra à se libérer, marquant alors la fin du Monde. Durant toute la période du Moyen-âge, dans l’Occident chrétien, le loup devint une créature du Mal, synonyme de sauvagerie et de cruauté. On en fit même l’incarnation du Diable et son avatar favori parmi tous les animaux de la forêt. Le loup possédait aussi un très fort lien avec les sorciers. Pour Fillan, qu’à une même époque, un seul animal se voit attribuer un aspect aussi négatif dans plusieurs pays d’une même région du monde ne pouvait pas être un simple hasard. Peut-être y avait-il une seule et même raison qui se cachait derrière tout cela, comme par exemple l’idée qu’un mauvais mutant au pouvoir lié au loup ait pu faire parler de lui.
Inversement, pour de très nombreux peuples autochtones à l’Amérique du Nord, le loup avait un aspect beaucoup plus positif, toujours lié à son mode de vie en meute et à sa capacité à chasser. Pour les Ojibwas, une nation amérindienne d’Amérique du Nord, les loups sont ceux qui apprirent la chasse à Nanabush, le fils du Vent d’ouest et d’une mortelle. Non seulement, ils lui enseignèrent les méthodes de chasse mais aussi les tabous interdisant de tuer inutilement un animal, quel qu’il soit. Par la suite, cette légende conte aussi comment Nanabush mena le louveteau Tooth à la mort par son inconscience et comment il le ramena à la vie par ses pouvoirs, faisant de ce jeune animal celui qui guide les âmes des morts vers l’au-delà. Ce mythe enseigne à tous que le loup est non seulement le frère des hommes, mais aussi leur maître à la chasse, leur complice dans le crime et leur guide vers le paradis.
De plus, pour de nombreuses populations indiennes, notamment au Canada, la danse du loup est le rite sacré qui permet à un enfant de devenir enfin un homme. Il s’agit d’un rituel qui ouvre la saison sacrée de l’hiver où les hommes peuvent communiquer avec les esprits. Durant cette période, les ancêtres transmettent aux jeunes tout le savoir que les loups enseignèrent jadis aux fondateurs de leurs tribus. Si cet animal inspire tant les Indiens, c’est en raison de leurs modes de vie comparables, la tribu se retrouvant dans la meute et la chasse prenant une importance capitale dans leur survie à tous. Cela peut être tel que chez les Pawnee, le terme « pawnee » signifie à la fois « homme » et « loup ». Dans une autre mesure, chez les Cherokees, il était interdit de tuer un loup et seul un guerrier mystique du clan du Loup pouvait, à des occasions bien précises, tuer un de ces animaux. Il devait toutefois ensuite effectuer tous les rites purificateurs visant à ce que les esprits lui pardonnent cet acte terrible. Là encore, Fillan voyait dans ces légendes une idée commune. Pour tous les peuples indiens, le loup représentait la même symbolique, que ces nations viennent du lointain nord ou de régions plus au sud. Ce n’était sans doute pas un simple hasard d’autant plus que les esprits y étaient très souvent liés. Les esprits représentant ce que les Indiens ont de plus proche des divinités occidentales, on pouvait donc vraisemblablement les associer à de potentiels mutants.
C’est ces deux pistes qui poussèrent donc Fillan à porter un grand intérêt à cette mutante du nom de Abby. Si, comme cela semblait être le cas, elle disposait bien de la capacité à se métamorphoser en loup, ne faisait-elle pas clairement référence à ces mythes ? Celui du loup qui enseigna son mode de vie aux Indiens comme celui du Diable et des sorciers européens qui prenaient la forme de cet animal lors du sabbat. Il n’était pas improbable qu’un mutant disposant des mêmes capacités en fut à l’origine. Mais pour cela, il fallait rencontrer cette Abby et voir ou cela pouvait mener.
A croire les différentes informations disponibles, la mutante Abby devait vivre quelque part dans la forêt, ce lieu étant à chaque fois le théâtre des agressions de loups. C’était donc là que devait se rendre Fillan s’il voulait la rencontrer, ce qui n’allait pas s’avérer être une chose facile. Bien que du sang indien coule dans ses veines et que son grand-père lui ait donné une éducation traditionnelle, il n’en demeurait pas moins un simple étudiant et non un guerrier du clan du Loup. Certes, ses connaissances pouvaient quand même l’aider, mais cela lui prendrait bien davantage de temps. Il devait donc prévoir une randonnée de plusieurs jours à travers la forêt en espérant pouvoir tomber sur la meute de cette louve… Et surtout, en espérant pouvoir s’expliquer avant d’être mis à mort.
Les préparatifs nécessaires achevés, Fillan prit son sac à dos et se rendit en bus jusqu’à l’arrêt le plus proche de la lisière de la forêt. Il avait prévenu son petit ami qu’il serait vraisemblablement absent pour une semaine et malgré les réticences de ce dernier à le laisser partir sans en savoir plus, il avait fini par accepter. Toutefois, Fillan n’avait pu se résoudre à lui en dire davantage, persuadé que si Lawrence apprenait qu’il partait courir les bois à la recherche d’une mutante responsable de nombreuses morts, jamais il ne l’aurait laissé faire. Il réfléchit donc une dernière fois à sa décision avant de se lancer à travers les arbres pour ce qui pouvait être une promenade de santé comme une route de l’enfer.
Fillan marchait toute la journée, suivant un rythme qui lui permettait de bien avancer sans pour autant mourir de fatigue. Lorsque le soir arrivait, il se montait un bivouac pour manger et prendre du repos jusqu’au petit matin où le départ reprenait. Au cours de ses pérégrinations, il découvrit plusieurs aspects surprenants de cette forêt. En effet, elle lui offrait enfin un véritable moyen de se ressourcer et pour la première fois, il retrouvait là quelque chose de naturel qu’il n’avait plus connu depuis son départ de Birmingham, il y avait plus de trois ans. Il était enfin un peu comme chez lui, loin de la ville, et cela lui faisait un bien fou. Mais au-delà des surprenants paysages qu’offraient ces bois denses, il découvrit aussi plusieurs traces d’occupations plus anciennes, dans ce qui pouvaient s’avérer être des sépultures indiennes. Toutefois, sans pouvoir les analyser plus avant, il lui était difficile de le certifier, d’autant qu’il n’avait pas la connaissance de tels faits dans la région. Il nota toutefois soigneusement ces informations avant de poursuivre sa route, ayant bien l’intention de faire des recherches plus poussées à ce sujet et de pouvoir mettre un éventuel lien entre ces lieux et la présence de la louve dans ces bois.
Finalement, après quatre jours à marcher dans la forêt, Fillan finit par trouver celle qu’il cherchait. Ou, plus précisément, c’est elle qui l’avait trouvé. Alors qu’il désespérait un peu d’atteindre son but maintenant qu’il lui fallait suivre un chemin qui le ramènerait à la civilisation, il fut surpris par un bruit de craquement. Ce n’était guère que le faible bruit d’une branche cassée, mais dans le silence de ces lieux, il semblait résonner comme un cri de géant. Alors que le jeune homme se retournait, un peu anxieux, afin d’en déterminer l’origine, une flèche noire sortit en bondissant des fourrés et lui fit face d’un air des plus menaçants. Et avant que Fillan ne puisse se remettre de sa surprise, un deuxième animal vint rejoindre le premier, toutefois un peu plus calme et pacifique.
Détaillant les nouveaux venus du regard sans esquisser le moindre geste, Fillan put se rendre compte qu’il s’agissait de deux magnifiques loups. Le plus menaçant était noir et avait les yeux jaunes alors que celui qui le côtoyait était blanc aux yeux bleus. Il fallait avouer que le comportement de ces deux animaux était particulièrement surprenant aux yeux du jeune homme. De ce qu’il en savait, en temps normal le loup agissait comme tous les autres animaux, à savoir qu’il craignait l’homme et l’évitait plus qu’il ne le cherchait. Voir ainsi deux loups agir de cette manière semblait plus qu’inhabituel… Ce qui l’amena à penser que l’un des deux devait être Abby, très certainement le loup noir, le plus agressif, ce qui correspondrait bien à ce qu’il avait entendu d’elle. Quant à l’autre, il pouvait être un de ses compagnons de meute… Au bout d’un moment, Fillan posa son regard sur celle qu’il supposait être Abby, la fixant droit dans les yeux avant de prendre la parole.
« Si je ne me trompe pas, tu dois être Abby, non ? »
Avant de poursuivre, il attendait de voir ses réactions, ne sachant pas comment la jeune femme se comportait sous sa deuxième apparence. Il ne tenait pas vraiment à risquer sa vie sur une mauvaise parole, aussi attendait-il patiemment, sans bouger. Tout ce qu’il osait faire, c’était de lui parler pour lui expliquer les raisons de sa présence sur son territoire.
« Tu dois te demander ce que je fais là, aussi loin dans les bois. En fait, je ne vais pas te mentir, je te cherchais… Mais rassure toi, je ne te veux pas de mal ! Je veux juste parler avec toi. Tu as sans doute des informations qui peuvent m’aider. Accepterais-tu de m’écouter ? »
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Sujet: Re: Retour mouvementé aux States Ven 22 Oct - 22:28
La jeune gothique ne s'était jamais posé la question sur les liens entre les mutants et l'histoire, les croyances et autres légendes. C'était une scientifique et ce sujet pouvait très bien l'intéresser, mais ce n'était pas vraiment sa filière. Certes elle avait dû arrêter les études à 15 ans, mais elle était déjà très avancée en sciences, et surtout, elle n'arrêtait pas d'étudier. Abandonnant les matières inintéressantes pour elle comme la géographie, l'histoire, et toutes les matières littéraires, elle s'était focalisée sur la biologie, et éventuellement un peu de physique/chimie. Abby aimait particulièrement lire, un gros avantages quand on étudie seule. Elle avalait constamment des livres de biologie, génétique, microbiologie etc... Elle prenait son sujet à cœur, et c'était dans cette branche qu'elle faisait de la recherche. Elle s'intéressait bien plus à l'aspect mutation génétique qu'histoire dans la vague mutant. Si elle avait pu avoir un labo, elle serait bien plus avancée. Mais ce n'était pas le cas, et elle comprenait seulement quelques phénomènes.
Mais revenons à notre situation. Abby était revenue aux États-Unis après avoir digéré la mort de son frère Shawn pendant trois ans, enfin digéré, elle arrivait à survivre, mais ne pourra jamais comblé le vide qu'il avait laissé. Elle était rentrée à Achaea pour retrouver son amour Sven et sa famille la meute. Mais elle n'y retrouva que la meute, Sven étant rentrée en Allemagne. Ça par contre elle n'avait pas encore eut le temps de le digérer, le trou béant dans sa poitrine était bien frais. C'est deux jours après que Leader lui parla du jeune homme qui errait bizarrement en forêt et inquiétait la meute. Elle sauta sur l'occasion pour se changer les idées, et surtout reprendre son rôle de protection mutuelle envers la meute. C'est dans cet état d'esprit que la louve se mit à traquer la piste et retrouver l'humain en forêt, espérant se passer les nerfs sur quelqu'un. C'est là qu'elle se retrouve face à lui.
Abby était immobile, fixant le jeune homme droit dans les yeux. Ses yeux jaunes brillaient dans la lueur du soleil couchant. Les babines retroussées dévoilaient ses longs crocs d'un blanc immaculé, qui ressortaient sur le pelage noir ébène. Son long poil noir zain était hérissé sur son dos. La louve claquait des mâchoire, mécontente. Il ne suffisait que d'un faux mouvement et tous ses muscles se relâchaient pour une attaque foudroyante et mortelle. Étant donné l'humeur de la jeune femme, il suffisait de peu pour qu'elle perde le contrôle de l'animal et la scène deviendrait vite sanglante. La vie du jeune homme en face d'elle ne tenait qu'à un fil. Actuellement, plus rien ne la rattachait à sa forme humaine. Son frère Shawn était mort, son petit copain Sven était partit, elle aurait aussi bien pu passer le reste de ses jours sous forme de louve, abandonnant peu à peu son humanité, ne se comportant qu'en animal, ne laissant que son instinct agir.
La voix de l'humain retentit dans le silence de la forêt, se répercutant sur tous les arbres présents. Mais ça il fallait l'ouïe d'un loup pour s'en rendre compte. La forêt était bien plus silencieuse que d'habitude. Tous les animaux s'étaient tus, comme s'ils savaient qu'il allait se passer quelque chose d'impressionnant. Une horde d'étourneau décolla à deux ou trois kilomètres de là quand la voix raisonna, mais pas sûre que Fillan ait pu les entendre. Puis le silence retomba. Sa voix était extrêmement posée et calme. Il ne semblait pas avoir peur, il semblait savoir à quoi s'attendre en recherchant la jeune femme. Ce qui ne fit qu'énerver un peu plus la jeune femme.
« Si je ne me trompe pas, tu dois être Abby, non ? »
La louve si figea un instant, elle redressa la tête, ses oreilles s'étaient redressées. Puis la fureur la gagna. D'un signe, elle envoya Leader chercher les autres chasseurs de la meute. Elle sentait bien qu'il était mal à l'aise proche d'un humain, c'était un prétexte pour le soulager, et menacer encore un peu plus l'homme. Elle repris son attitude menaçante, tout crocs dehors, puis elle se mit à décrire des cercles autour de Fillan. D'un bon elle pouvait lui sauter à la gorge, et le tuer rapidement. Ou alors lui attaquer les jambes, afin de l'immobiliser et le torturer lentement, le faire souffrir avant de mette fin à ses jours. Elle marchait autour de l'homme, furieuse, sans le quitter des yeux. Comment connaissait-il son nom ? Son lieu de vie ? Et même son pouvoir ? Qui était-il pour oser s'aventurer ici et la questionner ? D'où venait-il pour connaître toutes ces informations ? La louve était sur le point d'attaquer, plus remontée que jamais, quand il reprit une nouvelle fois la parole.
« Tu dois te demander ce que je fais là, aussi loin dans les bois. En fait, je ne vais pas te mentir, je te cherchais… Mais rassure toi, je ne te veux pas de mal ! Je veux juste parler avec toi. Tu as sans doute des informations qui peuvent m’aider. Accepterais-tu de m’écouter ? »
La mutante l'écouta d'une oreille distraite. Ses oreilles bourdonnaient par la rage. D'une part il savait qui elle était, mais en plus il la cherchait. Comment pouvait-elle le croire quand il disait ne pas lui vouloir de mal ?! Il venait la chercher ici pour lui demander des informations, et lui demander de l'écouter ?! Mais pour qui se prenait-il ?! La moindre des choses c'est de se présenter avant de demander quoi que ce soit. A ce moment là, elle entendit les loups revenir. Elle ne savait pas si l'homme avait pu les entendre, ils restaient à couvert, on ne voyait briller que de nombreux yeux tout autour d'eux. Mais Abby les entendait et les sentait avec ses sens sur-développés. Ils devaient être 5 ou 6, les meilleurs chasseurs, les autres étaient restés avec les petits. Cette présence redonna du courage et de la confiance à Abby, même si elle n'en avait pas forcément besoin.
La louve se stoppa à nouveau face au jeune homme. D'un mouvement aussi brusque que rapide, la louve bondit vers l'homme, mais avant l'impact, la mutante reprit forme humaine en plein vol. Si bien qu'avec la vitesse, la jeune femme heurta l'humain et le bouscula contre un arbre derrière lui. D'un geste tout aussi rapide et avant qu'il ne reprenne ses esprits, Abby sortit sa dague et la plaqua sous sa gorge. Elle le fixait droit dans les yeux. Ses yeux verts pomme froids et vide d'expression semblait lire en lui. Sa main gauche le maintenant contre l'arbre, sa droite gardait la dague sous sa gorge. Son visage était menaçant, proche de celui de Fillan. Sa voix glaciale s'éleva dans le silence du bois.
« Qui es-tu ? Comment me connais-tu ? Qui t'as donné toutes ces informations sur moi ? Si tu travailles pour apocalypto, dis le ! Je n'ai aucune informations à te donner et aucune raison de t'écouter ! En venant ici, tu prends juste le risque de finir en steak pour loups ! »
D'un mouvement de tête, elle montra les loups qui rôdaient autour d'eux pour appuyer ses paroles. Abby pensa à l'éventualité que ces informations lui venaient d'Hanae, ses doigts se serrèrent sur le manche de sa dague. Elle regretta de ne pas l'avoir tuer pendant qu'elle en avait l'occasion. Elle s'était retenue à cause de Sven. Elle n'avait pas voulu se montrer sous ce jour devant lui. Mais maintenant voilà ce qui en résultait. Plus de Sven, et un inconnu dans sa forêt. Elle espéra qu'il lui réponde qu'il était un mutant, quoiqu'un humain ou un membre de l'opération lui permettrait de se défouler. Mais en même temps la démonstration de ses éventuels pouvoirs ne ferait que l'énerver un peu plus et provoquer la catastrophe.
◊ Fillan Davis ◊
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Sujet: Re: Retour mouvementé aux States Lun 25 Oct - 17:56
Fillan avait fait le choix de retrouver cette jeune mutante dont il avait entendu parler, Abby, la louve noire d’Achaea. Toutefois, il avait peut-être accordé trop peu d’importance aux récits qu’il avait pu entendre à son sujet. Il était vrai que de nombreuses disparitions s’étaient produites dans la forêt et elles étaient toutes placées sur le compte des bêtes sauvages, qu’il s’agisse des ours ou des loups. Cela semblait bien étrange toutefois, ces animaux ne s’attaquant que très rarement aux humains… Pourtant, à voir le comportement de cette louve noire face à lui, le jeune homme n’avait plus de doutes quant à la véritable raison de ces disparitions. Elle n’y était pas étrangère, c’était certain… C’est à ce moment précis qu’il se rendit compte de toute la folie de son entreprise. A quoi avait-il pensé en venant dans ces bois ? Qu’Abby n’était qu’une jeune étudiante comme lui ? Alors qu’à la vérité, elle semblait être particulièrement dangereuse. Dangereuse et mortelle… Sur ces révélations, il réalisa que ses chances de survie venaient d’en prendre un sacré coup.
La position de Fillan était des plus précaires. D’un simple bond, la louve pouvait mettre fin à ses jours et à en croire ce qui se disait à son compte, elle n’y manquerait pas. Tout dérapage de sa part était voué à finir dans d’atroces souffrances. Et il crut bien cette heure arrivée quand la louve sembla réagir à l’énoncé de son nom. Le loup blanc fila dans le sous-bois et le jeune amérindien se rendit compte que ce n’était pas une bonne chose pour lui. Allait-il rameuter d’autres loups ? Si oui, c’était vraiment très mal parti. Mais pourquoi n’avait-il pas écouté Law ?! Comme pour souligner cette remarque pleine de bon sens, la louve commença à se mouvoir, dessinant des cercles autour du jeune homme, comme le fait un prédateur qui a piégé sa proie. Si, jusqu’à présent, Fillan avait eu la moindre chance de pouvoir fuir, aussi infime fut-elle, celle-ci venait de partir en fumée. Maintenant, plus aucune chance d’échapper à Abby. Il ne pouvait plus que l’affronter et espérer s’en sortir indemne. Ou au mieux, vivant.
Pour cette raison, il avait tenté de l’apaiser en lui donnant un début d’explication, mais ça n’avait pas vraiment marché… Pire, même. Abby s’arrêta net avant de se retourner droit vers Fillan. L’espace d’une fraction de seconde, il ressentit une incroyable peur, sentant sa dernière heure arriver. Comme pour lui donner raison, la louve se jeta sur lui, sans crier gare. Avant qu’il n’ait pu saisir ce qui se passait réellement, il se retrouva plaqué contre le tronc dur d’un arbre, une lame métallique sous la gorge. Face à lui, tenant cette arme blanche, une humaine, Abby. Ses yeux verts faisaient peur à voir, mais il lui était difficile de s’en détacher. Finalement, elle se mit à parler, son visage se tenant très près de celui de Fillan. Elle souhaitait en savoir davantage sur lui et sur ce qui le poussait à venir dans ces bois. C’était son droit le plus strict, mais elle aurait pu le revendiquer d’une autre manière. D’autant que d’autres loups venaient se mêler à la partie… Ils étaient au moins cinq, si ce n’était plus.
Fillan savait que sa seule chance de s’en sortir était de répondre aux questions de la jeune femme. Mais il ne doutait pas que, si ces réponses lui déplaisaient, elle n’hésiterait pas à se servir de son arme. Il devait donc faire très attention à ce qu’il allait dire. Toutefois, tout en réfléchissant aux réponses à donner, il se sentait aussi quelque peu troublé. Le visage d’Abby ne lui semblait absolument pas inconnu, mais il n’aurait su dire où il l’avait déjà vu. Peut-être était-ce simplement à la télé… Ou dans les journaux. Ce doute le mettait relativement mal à l’aise, parce qu’il savait que s’il arrivait à s’en rappeler, ça l’aiderait sans aucun doute possible à s’en sortir, du moins mieux que sans ces informations. Mais pour l’heure, il valait mieux éviter de faire trop durer l’attente.
« Je m’appelle Fillan. Fillan Davis. Je suis comme toi… Un mutant. »
Il fit une petite pause, laissant à Abby le temps d’analyser ces informations et s’offrant un bref instant pour préparer la suite. Il allait devoir être franc en révélant la vérité, sans pour autant prendre le risque de provoquer le courroux de la louve.
« Tout le monde te connait… Ou connait au moins les loups. Les disparitions dans le coin sont un peu trop fréquentes pour être naturelles. Et puis, tu es recherchée, je crois. J’ai déjà vu ton visage… à la télé, il me semble. Mais je ne savais pas que c’était toi que j’allais trouver ! Je suis venu ici pour chercher une mutante capable de prendre la forme d’un loup. J’ai entendu parler d’elle par des gens qui l’ont, enfin qui t’ont rencontrée. Je ne connaissais que ton nom, je ne savais même pas à quoi tu ressemblais ! »
Des excuses plutôt ridicules qui n’allaient pas le sortir d’affaire, d’autant qu’il ne se rappelait toujours pas qui était réellement cette fille. Il cherchait encore et toujours dans sa mémoire, mais c’était particulièrement difficile, dans une telle situation de stress. Il lui semblait toutefois qu’il devait y avoir un lien avec un homme… Une histoire d’attaque terroriste ou quelque chose du genre. En était-elle vraiment une ? Ca semblait difficile à dire alors qu’elle semblait pourtant si… sauvage.
« Je n’ai rien à voir avec Apocalypto ! Je les déteste sans doute autant que toi ! Ce qu’ils nous font est inacceptable ! Quant à ce que je veux te demander, ça peut tous nous aider ! Si on arrive à prouver aux autres qu’on existe depuis aussi longtemps qu’eux, peut-être qu’ils arrêteront de nous traiter comme des animaux ! Il faut qu’on lutte, mais il existe d’autres moyens que de tout mettre à feu et à sang ! »
Soudain, tel un éclair, une suite de mots ouvrit les clés de la mémoire de Fillan. Louve… Abby… Terroriste… Feu… Frère… Shawn. Il se souvenait pourquoi Abby lui rappelait quelqu’un. Il l’avait vu à la télévision, comme une mutante recherchée par les autorités. Cela s’était passé peu de temps après que son frère Shawn ait été arrêté pour terrorisme. Et s’il se souvenait de ce détail, c’était parce que son père lui en avait parlé. Il avait en effet été mandé pour défendre les droits de ce mutant, mais le procès n’avait jamais eu lieu après que le jeune homme ait tout simplement disparu de la circulation. C’est à ce moment que Justin Davis avait expliqué à son fils comment se protéger et comment faire pour éviter que son secret ne soit révélé. En comprenant tout cela, il commençait à saisir les raisons qui poussaient Abby à agir ainsi.
« Abby… Tu es Abby Sciuto ? Je me souviens maintenant ! Tu dois faire attention à toi, tu es recherchée… Mais peut-être que tu le sais déjà, si tu connais Apocalypto. Ce qu’ils ont fait à ton frère… Je suis désolé. Mon père a essayé tout ce qu’il a pu mais il n’a pas réussi à le faire libérer… Je ne sais pas où il a été enfermé, mais tu peux être sûre qu’un jour, il retrouvera la liberté. Il y a des gens qui font le nécessaire pour que ce jour vienne bien assez tôt. »
Fillan ne savait vraiment pas ce qu’Abby allait penser de tout ça. Peut-être que, dans un accès de rage, elle allait simplement lui trancher la gorge… Dans ce cas, il ne pouvait de toute façon rien y faire. Mais peut-être que, en y réfléchissant, elle allait le libérer de son inconfortable position et reprendre ses esprits. Il ne savait pas ce qu’elle connaissait de l’histoire de Shawn, mais il ne doutait pas qu’elle aimerait sans doute savoir qu’il n’était pas encore totalement perdu. Même s’il ne pouvait pas lui dire la vérité à ce sujet, les rumeurs allaient bon train chez les piliers de comptoirs, même si elles étaient parfois beaucoup plus invraisemblables que la réalité. Cela dit, tout ceux qui aimaient les mutants se prenaient à rêver qu’un groupe secret fasse son possible pour sauver ces gens si particuliers. Il n’y avait donc rien de compromettant à le dire.
« Tu pourrais peut-être retirer cette lame… Qu’on puisse parler plus calmement… »
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Sujet: Re: Retour mouvementé aux States Mer 27 Oct - 10:57
Abby sentait parfaitement la peur de Fillan grandir en lui à mesure qu'elle bougeait ou le menaçait. Elle avait l'impression qu'il se rendait soudain compte de son erreur de s'aventurer ici. Et il avait bien raison. Combien d'humain, de chasseurs et autres imprudents avait-elle tué ? Combien de famille avait-elle rendu malheureuse ? Combien d'humains avait-elle monté contre les mutants ou les loups ? Bien trop pour qu'elle se rende compte de ce qu'elle faisait. Elle ne se contrôlait pas assez, ne se rendait pas compte de toute la souffrance qu'elle faisait endurer à des gens qui n'avaient rien demandé à personne, qui était simplement humains. Mais c'était la guerre. Comme toutes les guerres, beaucoup d'innocents étaient touchés. Envoyer une bombe sur une ville revenait au même, beaucoup étaient touchés à cause des erreurs d'une minorité. Elle faisait pareil, elle tuait des humains sans opinions sur les mutants, pour être sûre de massacrer le plus d'humains anti-mutants. Mais là, il y avait plus de coupable que d'innocents. Enfin pour elle.
Bref, la jeune femme gothique maintenait fermement le jeune homme contre l'arbre, tout en le menaçant de sa dague bien aiguisée. Un faux mouvement, et elle lui tranchait la carotide. Il se viderait de son sang et mourrait en quelques minutes sans la moindre chance de sans sortir seul au beau milieu de la forêt. Elle lui avait demandé de s'expliquer. C'était pour lui une grande chance. Il avait activé sa curiosité, elle lui laissait un répit, le temps de plaider sa cause. Mais il ne devait pas se rendre compte de cette chance de s'en sortir dans sa position. Il ne devait même pas savoir que le fait qu'elle soit repassée en forme humaine était un bon signe pour lui. Un tout petit bon signe, mais positif quand même. Elle tuait aussi bien avec ses crocs qu'avec sa dague. Mais là elle pouvait au moins l'écouter et juger de son action.
La jeune femme attendait les réponses à ses questions. Qui ne tardèrent pas à arriver.
« Je m’appelle Fillan. Fillan Davis. Je suis comme toi… Un mutant. »
Fillan. Elle lui donnait son nom entier. Et il avait l'air sincère. C'était un bon point. Son sixième sens l'aidait bien pour savoir quand on lui mentait ou non. Un mutant. Certes il avait l'air sincère, mais elle avait besoin de preuve. En appuyant un peu plus sa dague contre sa gorge, elle prit la parole.
« D'accord Fillan. Continue, et après tu me prouveras tes dire. Tu me montreras ton pouvoir si tu es réellement un mutant. »
Fillan sembla hésité, puis il reprit la parole.
« Tout le monde te connait… Ou connait au moins les loups. Les disparitions dans le coin sont un peu trop fréquentes pour être naturelles. Et puis, tu es recherchée, je crois. J’ai déjà vu ton visage… à la télé, il me semble. Mais je ne savais pas que c’était toi que j’allais trouver ! Je suis venu ici pour chercher une mutante capable de prendre la forme d’un loup. J’ai entendu parler d’elle par des gens qui l’ont, enfin qui t’ont rencontrée. Je ne connaissais que ton nom, je ne savais même pas à quoi tu ressemblais ! »
Abby mit un peut plus de temps à digérer ces paroles. Tout le monde la connaissait elle et les loups. C'était un peu exagéré ! D'accord elle avait fait un peu trop parlé d'elle. Mais ce n'était pas de sa faute si tout le monde tenait à ce point à tuer les loups et les mutants ! Elle devait bien se protéger elle et la meute. Et puis même si tout le monde avait comprit que ce n'était pas naturel, ça changeait quoi ?! La plupart des gens croyait à une légende d'un monstre dans la forêt. Il suffirait qu'ils voient Dresden et elle serait mise hors de cause ! Et de toute manière elle est plus forte que la bête du Gévaudan. Elle ne comptait pas se faire tuer si facilement elle ! Elle se remémora un instant l'histoire de la bête du Gévaudan, elle aurait bien voulu rencontrer cet animal. C'était peut-être un mutant. Comme elle, ou comme Dresden. Dresden et elle n'étaient que les successeurs américains de la bête du Gévaudan ! En plus évolués ?!
Recherchée. Oui, elle était au courant ! Depuis 5 ans, elle est recherchée. Et déjà bien avant elle était déjà surveillée. Il ne lui apprenait rien. Par contre qu'elle passe sur les écrans de télé, c'était mauvais, très mauvais. Elle n'était pas au courant de ça. Que les membres de l'opération la connaissent c'était une chose, mais que son visage soit connu de tous les habitants de la ville à partir du moment où ils avaient une télé, c'était une très mauvaise nouvelle ! Déjà qu'elle ne se rendait presque jamais en ville de jour, alors là, elle en avait encore moins envie. N'importe qui pouvait la reconnaître. Ou la chercher comme Fillan. Enfin il était surement l'un des rares fous à tenter ça, vu que sa réputation était si connue. Elle espérait par contre que peu faisait le rapprochement entre son visage et cette légende en revanche. Et ce qu'ajouta Fillan la rassura. Même lui n'avait pas fait le rapprochement. Et heureusement.
Quand il s'expliqua, que quelqu'un avait parlé d'elle, la jeune femme eut du mal à se contrôler. Quelqu'un qu'elle avait rencontré avait osé dire son nom et son pouvoir dans la même phrase. Elle passa en revue toutes les connaissances qu'elle avait en tête. Sven n'aurait jamais rien dit sur elle. Piotr non plus, il devait assez faire attention à lui. Eric aurait tué la personne si jamais cette information était sortie. Lou ne connaissait pas son pouvoir. Marek ne parlait jamais à personne, et même s'il l'avait rencontré, il ne serait pas indemne ! Shawn était mort, et même en vie il n'aurait pas fait cette bêtise. Il ne restait plus qu'Hanae. Parmi toutes les odeurs inconnues qu'il avait sur son manteaux, son odeur et celle d'un autre homme dominait. Mais elle distinguait celle d'Hanae. Diffuse et très légère, mais elle reconnaitrait cette odeur parmi mille. Comme l'odeur de la plupart des gens qu'elle a rencontré, et encore plus ceux qu'elle a mordu, car la mémoire de la louve s'ajoutait à la sienne.
« Qui t'a parlé de moi ?! »
Sa dague s'appuya encore un peu plus sur la peau du jeune homme terrifié. Les yeux d'Abby prirent la teinte jaune, signe qui lui en fallait peu avant de reprendre forme animale et attaquer. Elle espérait qu'il énonce ce prénom. Elle n'hésiterait pas à finir ce qu'elle avait commencé. Traquer l'humaine et l'achever. D'un clignement de paupières elle reprit contenance et la teinte verte de ses yeux. Après tout elle avait sentit un ton d'excuse dans sa voix. Elle mourrait d'envie de lui trancher la gorge, ou de le mordre, de planter ses dents dans la gorge du malheureux, de sentir la peau se déchirer entre ses crocs, la chair se fendre, le sang dégouliner sur sa langue, et même les os craquer. Mais elle se retint, il n'avait pas finit de parler. Et elle n'avait aucune raison de tuer un mutant sous prétexte qu'elle était en colère contre les humains.
« Je n’ai rien à voir avec Apocalypto ! Je les déteste sans doute autant que toi ! Ce qu’ils nous font est inacceptable ! Quant à ce que je veux te demander, ça peut tous nous aider ! Si on arrive à prouver aux autres qu’on existe depuis aussi longtemps qu’eux, peut-être qu’ils arrêteront de nous traiter comme des animaux ! Il faut qu’on lutte, mais il existe d’autres moyens que de tout mettre à feu et à sang ! »
L'homme semblait réfléchir énormément. Elle aurait pu voir de la fumée sortir par ses oreilles ! Comme s'il réfléchissait à plusieurs choses en même temps. Ce qui ne devait pas être évident dans sa position précaire ! Il assura qu'il n'avait rien à voir avec Apocalypto. Mais elle doutait qu'il puisse atteindre un degré de haine aussi élevé que la sienne. « Traiter comme des animaux » raisonna dans sa tête. Elle savait que c'était un expression, mais elle n'aimait pas du tout. Comme si les animaux méritaient ça ! Pas plus que les mutants ! Par contre, ce qu'il dit avant était intéressant. Même si elle doutait que ça serve à quelque chose. Et qu'elle se demandait ce qu'elle avait à voir dans cette histoire.
« Je doute que tu puisses haïr Apocalypto autant que moi. Tu n'as pas l'air traqué toi. Sinon tu ne te baladerait pas comme ça sans surveiller tes arrières ! Et change ton expression, elle ne va pas dans cette situation. Et de toute manière, je suis hostile, que tu le veuilles ou non. C'est la guerre, je ne fais que répondre aux agressions. Et que me veux-tu au final ? Je ne vois pas en quoi je pourrais t'aider. »
La lame aiguisée entailla légèrement la peau de Fillan. Une simple éraflure en travers du cou. Ce qui excita les loups qui glapir légèrement autour d'eux. Elle voulait qu'il aille droit au but. Qu'il arrête de se perdre dans des explications maladroite et dangereuses pour lui. Puis le ton de Fillan changea radicalement, comme s'il venait de trouver quelque chose qu'il cherchait depuis longtemps et qui le perturbait. Les paroles qui suivirent furent des plus étranges.
« Abby… Tu es Abby Sciuto ? Je me souviens maintenant ! Tu dois faire attention à toi, tu es recherchée… Mais peut-être que tu le sais déjà, si tu connais Apocalypto. Ce qu’ils ont fait à ton frère… Je suis désolé. Mon père a essayé tout ce qu’il a pu mais il n’a pas réussi à le faire libérer… Je ne sais pas où il a été enfermé, mais tu peux être sûre qu’un jour, il retrouvera la liberté. Il y a des gens qui font le nécessaire pour que ce jour vienne bien assez tôt. »
Il lui balançait à la tête qu'il connaissait encore plus de choses sur elle. Ce qui énerva la jeune femme. Elle commençait à le savoir qu'elle était recherchée ! Et comment savait-il que son frère était mort ? Quel rapport avec son père ? Libérer ? La jeune femme ne comprenait plus rien. Les sourcils froncés, elle était perdue. Quand il lui demanda de retirer la lame pour parler. Elle laissa retomber son bras le long de son corps, abasourdit. Puis elle fixa à nouveau le mutant, puis planta vivement son poignard à deux centimètres de l'oreille de Fillan, dans le tronc de l'arbre derrière lui.
« Mon frère est mort ! Je l'ai appris il y a déjà 3 ans ! Et je suis au courant que je suis recherchée, merci ! Maintenant montre moi ton pouvoir, et ensuite on parlera, j'écouterais ce que tu as à dire. »
La mutante s'était ressaisit, son ton était sec, froid et autoritaire, mais moins menaçant. Elle attendait qu'il s'exécute. Si la preuve était bonne, elle écouterait ce qu'il avait à dire. Sinon elle le tuerait de sang froid. Les loups autour d'eux sentaient la tension et s'agitaient.
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Sujet: Re: Retour mouvementé aux States Dim 31 Oct - 22:49
Dire que Fillan avait peur, c’était être relativement proche de la vérité. Mais ça n’avait rien à voir avec la présence des loups. En effet, la manière dont il avait été élevé faisait qu’il ne craignait absolument pas cet animal. Même si on pouvait le considérer comme un occidental, la culture cherokee et plus largement la culture amérindienne faisaient partie de son héritage. De fait, pour lui, le loup ne possédait pas les mauvais côtés qu’on lui attribue souvent dans les contes occidentaux et l’animal lui-même ne lui faisait pas plus peur qu’un chien errant. Seulement voilà, là, il n’était pas face à un animal normal. Il avait affaire à une meute influencée par une humaine… Même si elle prenait l’apparence d’un loup, elle n’en gardait pas moins les instincts mutants, ce que montrait largement le fait qu’elle ne s’attaquait qu’à ceux qui représentaient un danger pour elle, humains sans le gène et agents de l’Opération. Et en l’occurrence, vu la situation dans laquelle il se trouvait, ces instincts se trouvaient être particulièrement belliqueux.
Comme pour le lui prouver, la jeune gothique le maintenait avec une poigne ferme contre un des nombreux arbres de cette forêt. Il pouvait sentir la rugosité de l’écorce dans son dos et la froideur de l’acier contre son cou. Il ne doutait pas du fait qu’au moindre faux mouvement, il aurait la gorge tranchée, instantanément. Afin d’éviter de finir comme ça, Fillan avait choisi de répondre aux questions de celle qu’il avait cherché et qui avait fini par devenir une terrible menace pour lui. Reverrait-il seulement Lawrence un jour ? Il l’espérait du fond du cœur, mais il ne savait pas ce qu’il en serait réellement. Lorsqu’il se présenta à elle, lui donnant son nom et lui expliquant qu’il était lui aussi un mutant, il eut droit à une réponse qui insinua le doute en lui. Lui montrer son pouvoir… Elle rigolait bien sûr… Non ? C’était là tout ce que voulait le jeune homme, que ce ne soit qu’une simple et innocente blague. Pourquoi se ferait-il passer pour un mutant s’il n’en était pas réellement un ? Il n’était pas utile de le prouver en faisant une démonstration, si ? Il n’était pas impossible qu’en se concentrant bien, il puisse le déclencher, mais en l’occurrence là, il aurait un mal fou à se concentrer. Il espérait donc qu’elle finisse par abandonner cette idée, mais il en doutait fortement. Finalement, il allait droit dans le mur et sa situation venait d’atteindre un stade vraiment critique.
Pour beaucoup de gens, les bois étaient souvent le lieu où se manifestaient un certain nombre de forces occultes, qu’il s’agisse de monstres comme les loups-garous ou les wendigos ou de forces plus spirituelles. Tout le monde avait sa théorie sur les disparitions de promeneurs et de chasseurs, mais vu les travaux que menait Fillan, il ne doutait pas que ces légendes aient été réellement fondées sur les agissements d’un mutant, ce qu’Abby lui confirmait amplement, à dire vrai. Peut-être qu’elle n’était pas la seule en ces lieux, mais elle était au moins l’un des facteurs liés à ces faits. Bien entendu, il était aussi très probable que le gouvernement misait sur le fait de lier la louve à ces problèmes afin de dresser les humains plus fortement contre les mutants. Peut-être même qu’Abby n’avait pas fait la moitié de ce qu’on lui reprochait. Mais étant donné sa position actuelle, Fillan était quand même plus enclin à croire les éventuelles affabulations du gouvernement que la grandeur d’âme de la louve noire.
Lorsque Fillan mentionna le fait qu’il avait entendu parler d’elle par quelqu’un qui l’avait rencontrée, Abby sembla réagir de manière très violente. Elle n’avait pas vraiment l’air d’apprécier cet état des faits et ne se gênait pas pour le montrer. Alors qu’elle demandait, d’un ton qui n’accepterait aucune contradiction, l’identité du délateur, elle appuya un peu plus sur sa dague, comme pour souligner ses propos. Le jeune homme sentait vraiment le tranchant de la lame posée sur sa gorge, comme s’il s’enfonçait légèrement dans sa peau. C’était un peu comme d’accepter de se faire raser par un fou furieux inconnu, ce qui ne pouvait que procurer un sentiment de malaise intense lié à cette terrifiante folie. De fait, il remarqua à peine le changement de couleur des yeux de la gothique qui reprenaient la teinte de ceux de la louve, signe peu encourageant à son encontre. Non, tout ce qu’il avait en tête à ce moment, c’était d’essayer de satisfaire la jeune femme tout en en dévoilant le moins possible sur leurs secrets. Mais pouvait-on considérer comme une forme de trahison le fait de lui donner des informations qu’elle possédait déjà ? Il ne le pensait pas et acceptait donc de lui répondre, autant pour la rassurer sur ses intentions que pour sauver en partie sa vie.
« C’est par une mutante que j’ai entendu parler de toi. Je ne la connais pas beaucoup en fait. Je la côtoie juste de temps en temps… Et… Je n’aurais peut-être pas du apprendre tout ça. Mais, j’ai surpris une conversation. Elle ne m’était pas destinée… Mais je ne pouvais pas l’ignorer. La mutante… Elle s’appelle Hanae. Hanae Kurokawa, je crois. »
Il s’attela ensuite à lui faire comprendre qu’il n’appartenait absolument pas à l’opération secrète connue sous le nom d’Apocalypto et qu’il était venu dans cette forêt pour faire des recherches afin d’essayer de sauver leur avenir. Mais si lui-même se comprenait, il ne devait pas en être de même de la jeune fille. Que tous ces propos lui paraissent obscurs et incohérents n’aurait rien de surprenant. Mais la peur faisant parler Fillan, il ne se souciait pas réellement d’avoir l’air cohérent, du moment qu’il répondait à ce qu’on lui demandait. Et cela ne semblait pas véritablement lui servir, puisque son interlocutrice lui demanda une nouvelle fois de se justifier quant à ce qu’il attendait d’elle. C’était quelque chose dont il lui aurait très largement parlé, dans des conditions plus agréables, mais là, ça n’allait pas être évident. Fermant les yeux, il inspira profondément en tentant de ne pas se couper, rassemblant ses esprits pour lui fournir une réponse courte, mais aussi complète que possible.
« Ce que je te veux… C’est simple. J’aimerais pouvoir te parler. Te poser des questions. Je ne sais pas vraiment ce qu’il en est, mais je pense que tu es importante pour comprendre qui on est vraiment. Jadis, il y avait des héros, des esprits, des dieux. Ils avaient de grands pouvoirs et inspiraient les humains… Ces pouvoirs sont la clé de leurs rôles. Ces pouvoirs… Aujourd’hui, des mutants les partagent. J’ai déjà pu le constater en partie. Mais souvent, il est impossible de parler à ces mutants parce qu’on ne peut pas les approcher. Toi, tu es là. Et ton pouvoir… Il est celui des esprits qui guident mon peuple depuis si longtemps… Je pensais pouvoir mieux comprendre ça, si je te parlais. Si seulement tu voulais bien me répondre, juste un peu… »
Malgré sa réponse, Fillan sentit que la colère de la jeune femme était tout sauf feinte. La lame aiguisée de la dague sur laquelle elle s’appuyait s’enfonça un peu plus dans sa peau, l’entaillant légèrement, comme une coupure lorsqu’on se rase, le matin, sans être encore très réveillé. Une simple coupure qui fit perler une goutte de sang écarlate… Ce simple geste provoqua l’agitation parmi les loups et le jeune amérindien ne put que déglutir difficilement, inquiet du sort qu’on lui réservait. Si ce qu’il disait ne plaisait pas à la jeune femme, elle le tuerait… Et les loups viendraient alors le dévorer. On ne retrouverait rien de lui et jamais il ne rentrerait. Il laisserait l’amour de sa vie seul, l’abandonnant sans la moindre explication… Peut-être était-ce même pire que la mort, savoir qu’il ferait souffrir Lawrence. Mais quelle que soit sa réaction, il ne pouvait garder les informations qui surgirent à son esprit pour lui. Il avait peur qu’Abby connaisse l’histoire de son frère et lui en veuille pour le rôle que son père y avait joué. Pourtant, ça ne semblait pas vraiment être le cas. Bien au contraire, tout cela eut même l’air de la perturber davantage encore. Fillan ressentit la crainte de l’avoir provoquée sans le vouloir, mais la jeune femme réagit de manière à le rassurer, laissant retomber son bras… Avant de le propulser violement en direction du visage de son « prisonnier ». Par réflexe, l’Amérindien ferma les yeux et attendit… Jusqu’à entendre la lame se planter à quelques millimètres de son oreille, dans le bois du tronc.
Reprenant toute contenance, Abby exigea qu’il lui montre son pouvoir, prouvant alors qu’il était bel et bien un mutant et qu’il ne mentait pas. Elle en avait le droit, car c’était après tout le seul moyen de vérifier toute son histoire. Sauf que Fillan ne maitrisait pas réellement son pouvoir... Et il ne doutait pas que s’il échouait, il allait mourir, ici et maintenant. Il avait découvert son pouvoir depuis plusieurs années maintenant, mais il n’avait jamais eu l’occasion de s’entraîner pour le maîtriser mieux. Il était vrai qu’au début, il en avait peur et craignait de ne pouvoir s’en sortir si par malheur il faisait usage de son don sans le vouloir. Ainsi, il ne prenait jamais le risque de le déclencher par lui-même. Et comme personne ne pouvait vraiment l’aider… Toutefois, malgré ces réticences, par deux fois, il avait réussi à faire usage de son pouvoir d’ombre sans rester coincé sous cette forme. Il imaginait donc pouvoir recommencer… Mais il faudrait alors qu’il soit calme et détendu… Ce qui allait s’avérer difficile avec la jeune femme qui l’observait afin de déterminer si elle allait lui laisser la vie et les loups qui erraient toujours dans le périmètre, attendant que la sentence soit exprimée.
Fillan se leva, maintenant qu’il en avait enfin l’occasion, et s’éloigna quelque peu d’Abby et de son arbre. Il se retrouva au centre du cercle formé par les loups… Cherchant à se calmer pour se concentrer, il ferma les yeux tout en baissant la tête. Il avait besoin de trouver une image rassurante, quelque chose qui allait calmer les battements de son cœur. La première chose qui lui vint à l’esprit fut une image du visage de Lawrence. Il était vrai que Fillan ne se sentait jamais aussi bien que lorsqu’il était dans les bras de son amour et s’il voulait réussir ce qu’on attendait de lui, c’était la meilleure pensée qu’il pouvait avoir. Quand il se sentit plus détendu, il laissa partir ses pensées dans le vague, se focalisant avec précision sur son ombre, cherchant à communier avec elle. C’était quelque chose qui était loin d’être évident à faire, mais la pression qui régnait autour de lui donnait réellement envie d’y arriver. Il continua toutefois à se concentrer et, après une durée impossible à déterminer pour lui, il sentit qu’il « partait ». C’était une sensation difficile à expliquer… Un peu comme si on tombait, sans réellement tomber. Et d’un coup, en ouvrant les yeux, il ne vit que le ciel et les arbres. Il savait qu’il avait réussi. Il n’était plus qu’une ombre… Son ombre. C’était quelque chose qui pouvait sembler troublant pour n’importe quel spectateur. Une ombre vivante qui n’était issue d’aucun volume physique. Se déplaçant vers Abby en ayant l’air de glisser, l’ombre remonta le long de l’arbre, de manière à apparaître comme étant debout. Faisant face à la jeune femme, celle-ci ne pouvait voir qu’une silhouette, celle du garçon qu’elle avait menacé, Fillan Davis.
« Voilà ce que tu voulais voir. Comme tu peux le constater, je suis bel et bien un mutant… mais tu as pris un risque… Je ne suis pas encore très doué avec ça… Si j’avais échoué, m’aurais-tu tué ? Moi, un mutant ? Mais peut-être que ça t’est égal… Ca pourrait se comprendre si tu crois que ton frère est mort… Ce qui est faux. Ton frère est toujours vivant. Je le sais. Mais, si on faisait comme tu as dit ? Si on parlait, maintenant ? »
Fermant à nouveau les yeux, Fillan relâcha sa concentration et il sentit qu’il revenait à la réalité. L’impression que cela donnait, c’était de le voir se décoller de l’arbre pour reprendre une forme physique et colorée. Quelque chose de surprenant. Quand il fut à nouveau lui-même, il s’assit simplement au pied de l’arbre, fixant son regard droit dans les yeux d’Abby.
« Peut-être que je sais des choses que tu ignores sur ton frère. Je veux bien qu’on en parle, parce que ça doit être important pour toi. Mais après, j’aimerais vraiment que tu puisses m’aider, moi aussi. S’il te plait, Abby… »
Fillan se doutait que la jeune femme devait être dans un état particulièrement tendu. Apprendre de la bouche d’un inconnu qu’il en savait plus qu’elle sur son frère, c’était loin d’être évident. Elle pouvait encore douter de lui, mais il lui avait donné la preuve qu’il était un mutant et donc, elle pouvait le croire. Il n’allait toutefois pas la laisser attendre trop longtemps et, tout en lui laissant le choix de faire ce qu’elle voulait, il commença à lui parler de ce sujet.
« C’était il y a trois ans. Je venais d’arriver dans cette ville depuis peu de temps, mais je me souviens de cette histoire. A l’époque, il y avait de nombreuses rumeurs de terrorisme. Elles étaient très souvent infondées, mais il sembla qu’une fois, les autorités parvinrent à un résultat. Elles ont présenté un jeune homme comme étant un terroriste coupable de nombreux autres crimes. Il s’appelait Shawn Sciuto. Je crois qu’il travaillait comme journaliste. Ses patrons ne croyaient pas ces histoires et ils ont donc engagé un avocat pour le défendre, pour essayer de l’innocenter. Cet avocat était maître Justin Davis. Mon père. »
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Sujet: Re: Retour mouvementé aux States Mar 2 Nov - 23:32
Abby demandait toujours aux mutants qu'elle croisait de prouver qu'ils ne mentaient pas et possédaient bel et bien un pouvoir. Durant ces longues années de recherche de son frère et de traque de la part des membres de l'opération apocalypto, elle avait apprit pas mal de chose en faveur de sa survie, comme se cacher, fuir, traquer ceux qui la traque et cette méfiante démesurée, véritable assurance vie pour des mutants dans sa position. Et cette demande de confirmation en faisait partie. Elle avait de quoi être inquiète et méfiante. Un soit-disant mutant débarquait en forêt à sa recherche, avec son nom, son visage et son pouvoir en tête. Comment devait-elle réagir ? Elle n'était pas censée savoir les pratique des l'opération apocalypto. Elle avait entendue parler qu'il leur arrivait d'engager des mutants à leur poursuite, alors pourquoi pas se faire passer pour un mutant pour gagner la confiance d'un mutant recherché ? Et même s'il prouvait qu'il était mutant, elle resterait méfiante, on ne sait jamais d'où il vient, s'il est en mission quelconque, pour apocalypto, capture ou simple informations.
Abby ne s'était pas manifestée depuis trois ans. Pour la simple et bonne raison qu'elle n'était même pas là. Rentrée au Canada pour trois longues années, la légende s'était un peu estompée. Mais elle s'était chargée de rappeler sa présence et son existence dès son arrivée. Ainsi tout le monde était au courant de son retour, enfin en considérant qu'ils avaient appris son départ. Ce qui n'était pas évident vu que l'opération apocalypto envoyait de moins en moins de membres au casse pipe en forêt, ils avaient déjà bien à faire en ville ! Mais bon, les chasseurs avaient peu à peu reprit possession des lieux, ce dont Abby mit un terme en revenant, rappelant qu'il était bien plus risqué de chasser par ici ! Après elle n'était pas au courant des agissements du gouvernement. Ils semblaient au courant de son nom, son visage et son pouvoir, certes, mais après de savoir si c'était elle qui se cachait en forêt et tuait sans relâche, personne ne pouvait le confirmer. Ceux qui avaient le malheur de croiser sa route quand on la cherchait n'avait pas la possibilité de revenir prévenir les autres !
La réponse qui suivit la question de la jeune femme eut l'effet d'un glaçon qui glisse le long de sa colonne vertébrale.
« C’est par une mutante que j’ai entendu parler de toi. Je ne la connais pas beaucoup en fait. Je la côtoie juste de temps en temps… Et… Je n’aurais peut-être pas du apprendre tout ça. Mais, j’ai surpris une conversation. Elle ne m’était pas destinée… Mais je ne pouvais pas l’ignorer. La mutante… Elle s’appelle Hanae. Hanae Kurokawa, je crois. »
Mutante ? Hanae ? Elle resta abasourdis un moment, mais se ressaisit vite pour ne rien laissé paraître face à Fillan. Mais cette information avait un goût amère. Alors comme ça Hanae était une mutante ?! Depuis quand le savait-elle ? Cette information changea beaucoup de choses. Elle réfléchira à deux fois avant de la traquer pour continuer ce qu'elle avait commencé, à savoir la tuer. Heureusement pour elle, elle était la copine de Piotr, et Abby appréciait énormément Piotr, qui de plus l'avait protégé, ce qui avait refroidit les idées d'Abby, et puis elle ne voulait surtout pas tuer devant Sven, qui était aussi présent ce jour là. Gardant le silence sur ce sujet, elle attendit la suite, les mâchoires serrées. Fillan répondait sans vraiment réfléchir, il semblait juste vouloir sauver sa peau. Il enchainait tout ce qui lui passait par la tête, expliquant vaguement les raisons de sa présence.
« Ce que je te veux… C’est simple. J’aimerais pouvoir te parler. Te poser des questions. Je ne sais pas vraiment ce qu’il en est, mais je pense que tu es importante pour comprendre qui on est vraiment. Jadis, il y avait des héros, des esprits, des dieux. Ils avaient de grands pouvoirs et inspiraient les humains… Ces pouvoirs sont la clé de leurs rôles. Ces pouvoirs… Aujourd’hui, des mutants les partagent. J’ai déjà pu le constater en partie. Mais souvent, il est impossible de parler à ces mutants parce qu’on ne peut pas les approcher. Toi, tu es là. Et ton pouvoir… Il est celui des esprits qui guident mon peuple depuis si longtemps… Je pensais pouvoir mieux comprendre ça, si je te parlais. Si seulement tu voulais bien me répondre, juste un peu… »
Abby l'écoutait silencieusement. Essayant de comprendre ses motivations, ses interrogations. Même si elle ne voyait pas trop en quoi elle pourrait être utile, elle l'écoutait calmement. D'accord, elle essayait de digérer les informations. Il pensait que les mutants étaient là depuis toujours et que c'était eux qui avaient inspirés nombre de légendes et autres mythes, dieux, esprits ou héros. Soit. Il part du principe que plusieurs mutants peuvent partager le même pouvoir à des époques et lieux différents. Possible. Il ajouta qu'elle il pouvait la trouver et lui parler, la preuve actuellement, mais surtout que son pouvoir avait une importance dans ses croyances, celles de son peuple, un peuple qui croit aux esprits, indiens ? Elle en saurait plus plus tard. Là avant de répondre, elle voulait, la preuve de son pouvoir, ensuite elle pourrait se calmer et discuter un peu plus, mais ses raisons restaient convaincantes, ou en tout cas il avait la chance qu'elle soit scientifiques et possède donc un sens de la logique bien développé.
Sans laisser la moindre preuve que son explication avait été convaincante, elle le coupa légèrement, puis lui demanda sèchement de montrer son pouvoir, sans lui laisser d'autres choix. Ensuite elle pourra s'intéresser à ce sujet. Elle aperçu la panique l'égarement dans le regard du jeune homme, comme s'il sentait très mal le test qu'elle l'obligeait à passer pour obtenir la vie et son attention. Peut-être n'était-il pas mutant ? Et là elle regretterait de tuer un homme qui pourrait se montrer intéressant, mais menteur et potentiellement dangereux. Ou alors ne maîtrisait-il pas son pouvoir ? Dans ces cas là il sera obligé de trouver un moyen d'y arriver. A moins que son pouvoir soit difficile à prouver ? Abby s'attendait à tout, mais elle attendait quelque chose.
La jeune mutante gothique observa Fillan se redresser et s'éloigner d'elle et de l'arbre. Elle le laissa faire, sachant qu'il ne pourrait sortir du périmètre délimité par la meute autour d'eux. Elle gardait le silence, immobile, en attente, laissant le jeune homme se concentrer, ce qu'elle sentait qu'il tentait de faire. Elle le regardait fermer les yeux et se concentrer, elle entendait sa respiration devenir plus profonde et son cœur ralentir, pour reprendre une rythme calme, au repos. Elle était déjà impressionnée qu'il arrive à se maîtriser ainsi dans une telle situation, c'était une preuve de sa sincérité en soit, s'il n'avait aucun pouvoir, jamais il n'aurait pu se reprendre ainsi, et elle sentait bien qu'il ne mentait pas. Mais elle attendit, avide de découvrir quel pouvoir il cachait.
Au bout de longs instants d'attente, dans la pression de la forêt silencieuse, où tous les êtres semblaient retenir leu souffle, Fillan commença à disparaître. Elle écarquilla les yeux, impressionnée, elle cru d'abord qu'il était devenue invisible, mais elle remarqua l'ombre au sol qui était toujours présente. Il avait donc le pouvoir de devenir son ombre. Intéressant. Il semblait en revanche ne pas être très à l'aise, comme s'il ne l'utilisait jamais, et que réussir ici aujourd'hui était déjà un exploit. Abby considérait que c'était du gâchis, un pareil don non exploité. Elle pensa aussitôt à Eric, qui de mieux placé que Abby et Eric réunit pour l'entraîner à utiliser son pouvoir ? Abby pour sa capacité à devenir autre chose, Eric pour sa manipulation des ombres. Elle se surprit même à se demander si Eric pouvait contrôler Fillan une fois devenue ombre ? Ce qui pouvait être des tests intéressants à faire. Abby suivit l'ombre des yeux jusqu'à ce qu'elle remonte le long d'un arbre. Elle entendit alors Fillan parler, ce qui pouvait être très surprenant venant d'une ombre.
« Voilà ce que tu voulais voir. Comme tu peux le constater, je suis bel et bien un mutant… mais tu as pris un risque… Je ne suis pas encore très doué avec ça… Si j’avais échoué, m’aurais-tu tué ? Moi, un mutant ? Mais peut-être que ça t’est égal… Ca pourrait se comprendre si tu crois que ton frère est mort… Ce qui est faux. Ton frère est toujours vivant. Je le sais. Mais, si on faisait comme tu as dit ? Si on parlait, maintenant ? »
Abby n'eut même pas le temps de répondre que l'homme en chair et en os lui faisait à nouveau face. Et il semblait vouloir jouer avec ses sentiments, ce qui ne lui plaisait pas vraiment. Il s'assit ensuite le long de l'arbre, puis reprit une nouvelle fois la parole.
« Peut-être que je sais des choses que tu ignores sur ton frère. Je veux bien qu’on en parle, parce que ça doit être important pour toi. Mais après, j’aimerais vraiment que tu puisses m’aider, moi aussi. S’il te plait, Abby… »
La jeune femme prit une grande respiration pour se calmer et ne rien montrer de son état émotionnel légèrement troublé. Elle supportait mal qu'on parle de son frère. Mais il avait répondu à toutes ses questions et montré son pouvoir, elle tenait ses paroles, elle devait donc le laisser en vie et parler avec lui, et puis il n'était pas désagréable au final. Il était sincère et avait montré énormément de courage pour obtenir ce qu'il voulait, alors elle allait lui donner. Les loups, qui avaient sentit la colère d'Abby s'évanouir, le test réussit s'étaient eux aussi calmé, et certains étaient même partit voir ailleurs.
« Très bien. Je vais t'écouter, je te crois. Mais tu aurais échoué, oui je t'aurais tué. Un mutant qui ne cherche pas à utiliser son pouvoir et le contrôler, n'est pas vraiment un mutant pour moi, c'est simplement qu'il ne se considère pas comme tel. Que sais-tu sur mon frère que je ne sache pas ? On m'a dit qu'il était mort. Tes informations sont surement erronées, mais je t'écoute. Et je serais surement plus douée pour t'apprendre à utiliser ton pouvoir qu'à répondre à tes questions, surtout que je connais un mutant qui te serais d'une aussi grande aide que moi. Mais soit, je vais essayer de répondre à tes questions. »
La jeune femme récupéra sa dague plantée dans l'arbre au dessus de la tête de Fillan maintenant qu'il était assit, puis elle s'éloigna légèrement et se mit à genoux en face de lui. Elle nettoya le sang sur la dague et joua avec, la faisant tourner entre ses doigts fins et blanchâtres, dans ses mains gantées de mitaines. Le jeune mutant prit donc la parole au sujet de son frère.
« C’était il y a trois ans. Je venais d’arriver dans cette ville depuis peu de temps, mais je me souviens de cette histoire. A l’époque, il y avait de nombreuses rumeurs de terrorisme. Elles étaient très souvent infondées, mais il sembla qu’une fois, les autorités parvinrent à un résultat. Elles ont présenté un jeune homme comme étant un terroriste coupable de nombreux autres crimes. Il s’appelait Shawn Sciuto. Je crois qu’il travaillait comme journaliste. Ses patrons ne croyaient pas ces histoires et ils ont donc engagé un avocat pour le défendre, pour essayer de l’innocenter. Cet avocat était maître Justin Davis. Mon père. »
Abby fronça les sourcils. Son histoire ne correspondait absolument pas avec la sienne. Elle n'avait jamais su qu'il était sortit de la base secrète e l'opération Apocalypto, et il était mort là-bas il y avait trois ans. Comment aurait-il pu être recapturer et enfermer mais en vie justement il y a trois ans ? Et admettons qu'il soit bien sortit, ils ont du le capturer et le tuer.
« Ta version ne correspond pas du tout avec mes informations. A part son nom. Tu n'as pas plus de précisions ? Des preuves ? Des dates ? Mon frère a été capturé il y a cinq ans de ça. Je l'ai cherché durant deux ans, sans jamais le retrouver, je n'ai jamais entendu dire qu'il était parvenu à s'enfuir, et on m'a apprit sa mort il y a trois ans. Admettons qu'il soit bien sortit de là-bas, et recapturé, comment peux-tu avancer qu'il soit encore en vie ? Qu'à fait ton père ? »
◊ Fillan Davis ◊
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Sujet: Re: Retour mouvementé aux States Lun 8 Nov - 1:38
Fillan avait réussi à passer le test qu’Abby lui avait soumis et il en était de loin le premier étonné. En effet, il n’aurait jamais imaginé pouvoir réussir à utiliser son pouvoir dans un tel état de stress, mais au final, grâce à son amour pour Lawrence, il avait pu retrouver le calme. Et il avait triomphé ! Même si une telle victoire ne le laissait pas de marbre, il ne voulait surtout pas se laisser griser. Il savait que par la suite, il allait devoir s’entrainer, et pas qu’un peu. Si sa vie dépendait une nouvelle fois de l’utilisation de son pouvoir, il devait être capable de le maîtriser parfaitement, pour ne plus passer à deux doigts de la mort. En revenant de cette incroyable excursion, c’était l’un des sujets dont il avait vraiment envie de parler avec Law. Qu’y aurait-il de mieux que de pouvoir s’exercer sous le regard et les conseils de l’Amour de sa Vie ? Pas grand-chose, c’était évident. Toutefois, pour une maîtrise parfaite, il allait aussi devoir essayer de trouver un mutant qui accepterait de l’aider. Peut-être au sein de Genesys ? Ou valait-il mieux chercher ailleurs ? Mais qui contacter dans ce cas… C’était une question difficile à laquelle il pouvait encore largement penser par la suite. Il avait d’autres impératifs dans l’immédiat.
Après cette démonstration particulièrement stressante, Fillan avait vraiment besoin de se reposer un peu pour se reprendre. Il s’était donc laisser tomber au pied de l’arbre, s’asseyant sur un moelleux coussin d’herbe verte. Prenant le temps d’inspirer profondément pour ralentir les battements de son cœur, le jeune amérindien en profita aussi pour tirer un mouchoir en tissu de sa poche de pantalon. Farfouillant dans son sac de randonnée, il finit par dénicher une gourde contenant encore de l’eau. Il en humectant le bout de tissu qu’il appliqua délicatement sur la coupure qu’Abby lui avait faite à la gorge. C’était peut-être une coupure de rien du tout, mais ce n’était pas une raison pour ne rien faire et risquer qu’elle s’infecte. A moins de vouloir bien plus de problèmes qu’il n’en avait déjà. Ce qui n’était pas vraiment le cas. Il attendit donc d’être sûr que ça ne saignait plus pour s’adresser à Abby.
Fillan commença simplement par lui expliquer qu’il savait des choses sur Shawn et qu’il était prêt à les partager avec elle. Il se doutait bien que ça devait être important pour elle et il était donc prêt à lui révéler tout ce qu’il savait pour rien. Bien entendu, il préférait aussi de loin un échange d’informations, mais il n’avait aucun moyen de l’exiger. Il attendrait donc de voir comment les choses allaient évoluer. Pour le moment, Abby décida d’entamer la conversation avec lui. Elle commença par lui certifier que s’il avait effectivement raté son petit test, elle l’aurait transformée en pâtée pour loups. Il était bel et bien passé à deux doigts de la catastrophe. Il laissa passer la remarque sur les mutants, car c’était un sujet à part entière et ils avaient d’autres choses à discuter. Mais peut-être plus tard, qui sait ? Elle lui demanda enfin ce qu’il savait, avant d’ajouter qu’elle pourrait lui être plus utile à lui apprendre l’art de se servir de son pouvoir qu’à répondre à des questions.
Fillan ne s’était pas attendu à une telle proposition et il devait avouer être plutôt surpris. Ce n’était bien sûr pas une mauvaise nouvelle, bien au contraire, d’autant que ce mutant qu’elle mentionnait pouvait l’intéresser au plus haut point. Cela dit, ils se connaissaient à peine et Abby avait même voulu le tuer. Il en avait la marque au cou et elle venait même de l’avouer… Alors de là à lui faire confiance aussi facilement, il allait falloir attendre encore un peu. Il ne se bloquait de toute façon pas et se réservait le droit de revoir cette décision. Après tout, ce serait bête de gâcher une telle opportunité !
Lorsqu’Abby récupéra sa dague juste derrière lui et qu’elle vint s’agenouiller un peu plus loin, Fillan la regarda un petit moment, autant hypnotisé par ses gestes que par la lame elle-même. Il se tira finalement de ses rêveries pour lui parler plus avant de Shawn. Il lui raconta donc ce qu’il savait de lui, son arrestation pour terrorisme un peu moins de trois ans plus tôt, les tentatives de son père pour l’aider et sa disparition. Abby sembla être un peu perplexe devant ces explications et posa donc des questions sur cette version des faits. Fillan réfléchit un petit moment avant de lui répondre du mieux qu’il le pouvait.
« Tu te doutes sans doute que j’ai pas potassé le sujet avant de venir, donc mes souvenirs peuvent me jouer des tours. Cela dit, cette histoire m’a bien marqué parce que c’est à cette occasion que mon père m’a donné d’importants conseils pour ma survie dans cette ville de dingues. »
Fillan revoyait encore la scène comme si elle s’était déroulée la veille. Cela faisait seulement deux ou trois mois qu’il était arrivé à Achaea. Il s’était tout juste installé et avait pris le chemin de la fac quand son père lui avait annoncé sa venue en ville pour une histoire de procès. Il devait défendre un jeune homme et avait été choisi pour son habitude à traiter le sujet mutant. Seulement voilà, il n’avait jamais eu l’occasion de faire quoi que ce soit, son client s’étant volatilisé peu de temps après leur première entrevue. Et c’était suite à cela qu’il avait assommé Fillan de recommandations à suivre pour éviter les contrôles gouvernementaux. Pour éviter de devenir un prisonnier, ou pire. Et depuis qu’il avait rejoins Genesys, il avait compris ce que cela voulait dire.
« L’homme que mon père devait défendre s’appelait bien Shawn Sciuto, j’en suis sûr. Il était accusé de terrorisme et était soupçonné d’avoir préparé son coup en restant longtemps en ville sous un faux nom. Je crois que c’est de cette manière qu’il a pu rester caché et qu’il a pu se faire embaucher comme journaliste. Et vu ce que tu me dis, ça me semble logique, surtout s’il s’était échappé d’une des bases d’Apocalypto. Il avait plutôt intérêt à rester discret. »
La grande question restait quand même la suivante… Comment avait-il réussi à se créer cette fausse identité ? Il devait bien avoir des papiers, des documents, n’importe quoi de ce genre, sinon comment aurait-il pu décrocher un boulot ? On pouvait donc retrouver des traces de ça quelque part, non ? Sauf s’il était passé par des moyens illégaux. Là, c’était peine perdue. Mais pour le moment, sa version des faits étaient largement complétée par les dires d’Abby.
« Donc, après s’être échappé, il aurait pu essayer de vivre une vie normale mais aurait fini par être repéré… Ce n’est pas impossible. En tous les cas, il a vécu dehors quelques temps puisque mon père a pu le rencontrer. C’était peu de temps après son arrestation. Il a eu un droit de visite pour préparer un éventuel procès. Je ne sais pas ce qu’ils se sont dit, mais il me semble que ton frère était en excellente santé. Seulement après ça, Shawn a disparu, comme volatilisé. Mon père a bien essayé de retrouver sa trace et de lancer des procédures judiciaires, mais il n’a rien pu faire. On lui a répondu qu’un terroriste n’avait pas de droit. Je pense qu’on se doute de qui a fait ça… »
Apocalypto. Ils avaient du remettre la main sur celui qui leur avait échappé. Nul doute qu’ils avaient du le traquer partout où il allait. C’était terrifiant d’imaginer une telle vie… Mais c’était sans doute un choix bien plus agréable à faire que de rester enfermé comme un prisonnier… Ou pire, un cobaye. Revenant à Abby, il nota qu’elle avait soulevé un problème important. Comment savait-il que Shawn était encore en vie ? Et bien justement, il ne le savait pas. Ou plutôt, pas concrètement. Depuis qu’il avait rejoint Genesys, il avait reçu des bribes d’informations sans rapport direct mais qui visaient à informer leurs membres des faits importants à connaître. Maintenant, il arrivait à remettre ces infos en lien, sans toutefois en être réellement sûr. Son cerveau travaillait bien sous la pression, mais ça ne restait que des hypothèses. Toutefois, ça tenait la route et c’était mieux que rien.
Lors de sa capture, certains informateurs à la solde de Genesys avaient bien confirmé que Shawn Sciuto avait retrouvé sa place dans une cellule de la base d’Apocalypto. Il devenait toutefois difficile d’avoir des contacts avec eux et les informations n’étaient pas forcément fiables à chaque fois. Sans oublier qu’elles concernaient tout un tas de domaines et pas juste le mutant Shawn… Seulement voilà, Fillan étant un membre de l’Opération Genesys, il disposait d’une autre source d’informations. Celles-ci valaient ce qu’elles valaient, mais ça n’en restait pas moins quelque chose qui tenait la route. En effet, Genesys avait à sa tête un oracle, la fameuse mutante Hanae. Elle avait des visions du futur et jusqu’à aujourd’hui, chacune d’elles s’était toujours réalisée. Il n’y avait donc aucune raison d’en douter. Et d’après les souvenirs de Fillan, il existait une vision sur des événements futurs encore non réalisés qui impliquait un mutant capable de contrôler le feu. Et de ce qu’il avait cru comprendre, Shawn avait un tel pouvoir. Alors même s’il n’avait pas été identifié comme tel dans la vision, il se pouvait fort bien qu’il s’agisse de lui. Il était donc probable qu’il soit bien vivant et qu’il serait bientôt libre.
« Je ne peux pas t’assurer avec une certitude absolue qu’il est en vie. Mais qui le pourrait à part un membre d’Apocalypto ? Ce que je peux te dire, c’est qu’il était encore en vie à son arrivée à la base. Si les informations dont j’ai entendu parler étaient fiables, c’était bien le cas. Cela dit, du temps a passé depuis et il est difficile de dire ce que ton frère est devenu. Mais j’ai de bonnes raisons de croire qu’il est encore en vie. Je voudrais pouvoir t’en dire plus, mais j’en suis incapable. Il y a des choses qu’on ne peut divulguer, toi comme moi. Mais ces choses sont réelles et elles prouvent que Shawn est bien en vie actuellement. Je ne saurais te dire où, mais celui qui t’a parlé de sa mort t’a bien menti. Tu dis l'avoir appris il y a trois ans... Seulement, je me souviens que cette histoire de procès est plus récente. Ça fait à peine trois ans que je suis arrivé dans cette ville et l'arrestation a eu lieu plusieurs mois après. Alors je me demande, quelles preuves avait cet homme ? Tu es sûre de pouvoir le croire ?»
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Sujet: Re: Retour mouvementé aux States Mer 10 Nov - 19:57
Fillan paraissait très soulagé, comme libéré d'un énorme poids et d'une grosse pression, ce qui était le cas. Il avait besoin d'entrainement, il devait apprendre à maîtriser son pouvoir et à l'utiliser. Tout mutant doit être fier de son pouvoir, un mutant doit utiliser son don. Même si ce n'était pas évident de nos jours, pour ne pas se faire repérer par les membres de l'opération apocalypto. Abby avait déjà proposé son aide à Sven, qui était comme Fillan, il avait un don, mais ne s'y intéressait pas, ou du moins il n'avait pas intérêt à se montrer. Elle était donc prête à recommencer, que Fillan puisse utiliser son pouvoir, qui pouvait très bien lui servir en protection, même s'il devait rester discret, savoir utiliser son pouvoir pouvait le sauver, alors que ne pas le contrôler et se faire repérer par un accident pouvait être dangereux. Il avait donc tout intérêt à accepter la proposition d'Abby, ou même s'il ne voulait pas avec elle, trouver quelqu'un d'autre pour l'aider, voire même se débrouiller seul s'il en était capable. Abby aimait aider ses semblables, même si ça ne se voyait pas aux premiers abords ! Une fois en confiance, elle n'hésitait pas à donner de sa personne pour d'autres mutants, même sans rien en retour. La jeune mutante gothique aimait les réaction de Fillan, il agissait très bien face à elle, ce qui l'encourageait à se montrer 'gentille', ou au moins plutôt 'agréable'. Il semblait bon au fond, ignorant en ce qui concernait son pouvoir et le fait d'être recherché, mais elle savait que ce n'était pas vraiment sa faute, qu'il vivait dans une société comme ça, que les mutants devaient se cacher.
Fillan était soulagé, mais il semblait aussi épuisé. On voyait bien qu'il n'avait pas l'habitude et ce qu'il venait faire devait être un exploit pour lui. Utiliser son pouvoir est fatiguant pour tout le monde, surtout au début. Elle aussi les première fois étaient difficiles, elle ne pouvait pas rester sous forme de louve très longtemps, et la moindre minute l'épuisait. Maintenant elle ne voit quasiment plus la différence entre ses formes humaine et animale. Elle peut rester des jours en louve. Elle pourrait même y rester à vie. Mais c'est que c'est sa forme 'naturelle'. Une autre forme l'épuiserait beaucoup plus. Mais comme elle ne sait pas encore qu'elle peut changer d'animal, ce n'est pas le sujet. Pour lui aussi avec de l'entrainement ça va devenir de plus en plus simple, et il pourra rester ombre de plus en plus longtemps, ça va devenir une habitude.
Abby se crispa quand il chercha son mouchoir puis sa gourde, elle avait toujours peur que ce soit une arme qui apparaisse dans la main ! Elle se détendit, soulagée quand elle le vit nettoyer sa plaie. Elle l'observa silencieusement, puis prit la parole calmement. Elle s'y connaissait en coupure, avec cette saleté de manie de s'automutiler... C'étaient même souvent des coupures plus profondes, et plus douloureuses.
« Excuse moi pour la coupure. Ce n'est pas très profond, ça devrait vite cicatriser... Tu comprendras que je dois rester méfiante si je veux rester libre et vivante... »
Ce n'était pas vraiment le genre d'Abby de s'excuser, mais il semblait si gentil et innocent, il ne devait pas avoir l'habitude d'être menacé et encore moins coupé ! Et elle n'avait pas de raison de vouloir du mal à un mutant ou de s'en prendre à lui, surtout qu'il voulait seulement lui parler. Abby semblait être un monstre aux premiers abords. Mais au fond c'était quelqu'un de bien, quand on savait y regarder. La preuve avec Sven et Shawn, elle ferait tout pour eux.
Abby restait méfiante au sujet de Shawn, mais elle souhaitait connaître ce qu'il avait à lui dire. La gothique avait avoué au mutant qu'en cas d'échec dans l'utilisation de son pouvoir, elle l'aurait effectivement tué. En réalité elle avait un doute, elle l'aurait surement laissé en vie, car même en tant que bon comédien, un menteur n'était pas capable de se détendre à ce point sur commande, surtout avec la pression qu'il avait sur le dos. Quelqu'un qui n'avait pas de vrai pouvoir n'aurait pas pu calmer ainsi son cœur et sa respiration sans être sûr de lui, ou au moins savoir qu'il pouvait toujours déclencher quelque chose, surtout sans savoir qu'Abby avait les sens si développés qu'elle pouvait entendre son cœur battre. Au final elle se serrait peut-être un peu plus méfiée, mais il aurait eut le droit à une seconde chance... Peut-être ! De toute manière, elle avait une réputation à tenir, elle préférait donc lui mentir à ce sujet. Car même si elle accepte sa présence, qu'elle n'a rien contre lui et qu'elle pourrait même l'apprécier à terme, il devait se méfier d'elle, il était prévenu, elle est imprévisible.
Une confiance mutuelle allait s'avérer difficile, certes, mais avec le temps, il y aura peut-être une entente possible. Elle écouta la réponse de Fillan, à genou, armée, toujours prête à attaquer ou à se transformer, ou fuir en cas d'attaque extérieure. La mutante était toujours prête à agir, elle n'était jamais tranquille, toujours sur ses gardes, c'était une question de survie. Surtout quand elle discutait avec quelqu'un, qu'elle pouvait être déconcentrée, ou que quelqu'un en profite justement pour s'en prendre à elle. Même si quelques loups rôdaient toujours dans le coin, elle gardait une oreille pour écouter les bruits autours, ou don odorat.
« Tu te doutes sans doute que j’ai pas potassé le sujet avant de venir, donc mes souvenirs peuvent me jouer des tours. Cela dit, cette histoire m’a bien marqué parce que c’est à cette occasion que mon père m’a donné d’importants conseils pour ma survie dans cette ville de dingues. »
La jeune femme esquissa un rapide sourire, qui ne resta même pas une fraction de seconde sur son visage. « Ville de dingue », c'était bien le mot approprié ! Elle espérait que les conseils que son père lui avait donné était véritablement utiles, ils avaient l'air car il était toujours en vie, mais surement pas suffisants car il ne semblait pas vraiment sur ses gardes, et il faisait des imprudences, comme venir chercher une mutante meurtrière en forêt !
« L’homme que mon père devait défendre s’appelait bien Shawn Sciuto, j’en suis sûr. Il était accusé de terrorisme et était soupçonné d’avoir préparé son coup en restant longtemps en ville sous un faux nom. Je crois que c’est de cette manière qu’il a pu rester caché et qu’il a pu se faire embaucher comme journaliste. Et vu ce que tu me dis, ça me semble logique, surtout s’il s’était échappé d’une des bases d’Apocalypto. Il avait plutôt intérêt à rester discret. »
Shawn Sciuto, OK. Faux nom, possible, en tout cas ça ne surprenait pas Abby, son frère était assez intelligent pour penser à ce genre de détails ! Terrorisme, n'importe quel prétexte était bon pour attraper un mutant ! Surtout pour apocalypto. Et rien de mieux que quelques flammes pour coller le mot terrorisme !! Journaliste, Abby absorbait toutes les informations qu'il lui donnait sur son frère. Et le plus étonnant c'est qu'elle coïncidait avec la personnalité de son frère. C'était logique, vu la passion de son frère pour la photographie, rien de mieux qu'un poste au journal ! Vu qu'il n'allait pas reprendre direct ses études de médecin dans une situation si précaire, ni même travaille dans un bureau toujours au même endroit. Un photographe n'est jamais au même endroit. C'était brillant. En silence, Abby buvait ses paroles, ses explications, elle faisait tous les liens possibles dans sa tête.
« Donc, après s’être échappé, il aurait pu essayer de vivre une vie normale mais aurait fini par être repéré… Ce n’est pas impossible. En tous les cas, il a vécu dehors quelques temps puisque mon père a pu le rencontrer. C’était peu de temps après son arrestation. Il a eu un droit de visite pour préparer un éventuel procès. Je ne sais pas ce qu’ils se sont dit, mais il me semble que ton frère était en excellente santé. Seulement après ça, Shawn a disparu, comme volatilisé. Mon père a bien essayé de retrouver sa trace et de lancer des procédures judiciaires, mais il n’a rien pu faire. On lui a répondu qu’un terroriste n’avait pas de droit. Je pense qu’on se doute de qui a fait ça… »
Vécu dehors quelques temps... Comment avait-elle pu ne pas le trouver ? Ni le sentir ? C'était injuste. Elle l'avait cherché et attendu pendant 2 ans, et elle n'avait pas été foutu de le trouver quand il avait pu s'en sortir ! Et pourquoi lui ne l'avait-il pas trouvé ou cherché ? Elle ne semblait pas si dur à trouver, la preuve... Il n'avait pas dû rentrer au Canada pour la chercher. Elle espérait qu'il avait comprit qu'elle était là, tout près de lui. Mais elle n'avait pas été capable de mettre la main sur lui pendant sa liberté. Et elle s'en voulait. Il était mort, et elle n'avait pas pu lui dire au revoir. Elle était sûre qu'il était mort, mais au fond elle espérait que Fillan ne lui mentait pas dans sa version des faits.
Apocalypto. Bien-sûr que c'était apocalypto qui avait remit la main sur son frère. C'était logique, les versions de Fillan et de Marek étaient vraies. Il avait été capturé, puis il s'était échappé, puis recapturé, et enfin tué pour le punir de cette fugue. Rien de plus simple. Son frère avait dû être traqué autant qu'elle l'était, sauf que lui avait été capturé deux fois et elle aucune. C'était peut-être même une torture morale volontaire... Abby ne savait rien de Genesys. Fillan finit par répondre à ses interrogations. Et ainsi apporter une version différente de celle de Marek.
« Je ne peux pas t’assurer avec une certitude absolue qu’il est en vie. Mais qui le pourrait à part un membre d’Apocalypto ? Ce que je peux te dire, c’est qu’il était encore en vie à son arrivée à la base. Si les informations dont j’ai entendu parler étaient fiables, c’était bien le cas. Cela dit, du temps a passé depuis et il est difficile de dire ce que ton frère est devenu. Mais j’ai de bonnes raisons de croire qu’il est encore en vie. Je voudrais pouvoir t’en dire plus, mais j’en suis incapable. Il y a des choses qu’on ne peut divulguer, toi comme moi. Mais ces choses sont réelles et elles prouvent que Shawn est bien en vie actuellement. Je ne saurais te dire où, mais celui qui t’a parlé de sa mort t’a bien menti. Tu dis l'avoir appris il y a trois ans... Seulement, je me souviens que cette histoire de procès est plus récente. Ça fait à peine trois ans que je suis arrivé dans cette ville et l'arrestation a eu lieu plusieurs mois après. Alors je me demande, quelles preuves avait cet homme ? Tu es sûre de pouvoir le croire ?»
Plus récente ? Abby avait besoin de preuves pour croire Fillan. Il ne pouvait pas donner toutes ces sources, mais que son histoire soit plus récente que celle de Marek lui donnait un certain espoir. Si elle pouvait avoir les dates... Marek avait fait preuve de tellement de précision et de détails, à un moment où elle était extrêmement fragile mentalement, elle n'avait pu que le croire. Il connaissait Abby grâce à une photo que Shawn avait sur lui à sa mort, et il avait même dit son prénom au moment de mourir. C'étaient des détails troublants. Elle commençait à douter de Marek, l'histoire de date était convaincante. Une haine pour Marek grandissait au sein d'Abby. Elle voulait être sûre.
« L'homme qui m'a apprit la mort de Shawn m'a donné beaucoup de détails, il y était, il l'a vu mourir. Il me connaissait grâce à une photo que mon frère avait sur lui à sa mort, il a même prononcé mon prénom à ce moment là... C'était le 6 Novembre 2020. A quelle date s'est déroulé le procès ? »
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Sujet: Re: Retour mouvementé aux States Mer 8 Déc - 13:04
Assis au pied de son arbre, Fillan changea légèrement de position, sentant des fourmis envahir ses jambes. Il ne voulait pas être bloqué pour une aussi futile raison et il s’installa donc un peu plus confortablement sur son coussin d’herbe. Il en profita aussi pour ranger la gourde d’eau et le mouchoir humide dans son sac de randonnée et, tout en faisant ça, il laissait à Abby le temps de réfléchir et de lui répondre. En effet, leur discussion actuelle concernait des événements qui s’étaient déroulés plusieurs mois, voire même plusieurs années plus tôt. Il était donc bien difficile de tout se rappeler à la perfection. Bien sûr, tout cela concernait le frère de la louve, il semblait donc logique qu’elle y porte plus d’intérêt que lui, mais Fillan commençait à la trouver presque sympathique et il voulait donc l’aider au mieux. C’est toujours dur de perdre un être cher à son cœur, alors si quelqu’un peut vous aider à le retrouver, cette personne a le devoir de le faire. Abby écoutait donc chacune des remarques de Fillan et intérieurement, elle devait toutes les peser avec attention, les comparer avec ce qu’elle savait déjà et chercher ce qui avait le plus de chance d’être véridique. Mais ce n’était pas là un travail aisé, surtout quand on se retrouve avec deux versions d’une histoire aux conséquences si différentes. Elle finit par conclure que l’homme en question avait été particulièrement précis et demandait donc à Fillan d’en faire tout autant.
« Des dates… Hum… Laisse-moi juste le temps d’y réfléchir un peu… »
Ce n’était pas comme si tout cela c’était déroulé la veille… Ca faisait plusieurs années et contrairement à ce que l’on voit toujours dans les séries télévisées policières, c’est loin d’être évident de se rappeler de ce que vous avez mangé le soir du meurtre. Bref, Fillan se plongea dans ses pensées pour essayer de retrouver des dates… Et même s’il ne pouvait pas donner le jour précis, il pouvait au moins indiquer le mois. Une fois qu’il était pratiquement sûr de ses informations, il tira du sac un petit paquet qu’il avait vu en rangea la gourde. C’était des caramels. Il en prit un et tendit ensuite le paquet à Abby. Il s’adressa à elle avec un petit sourire sur les lèvres, soulignant ainsi sa petite blague.
« Tu peux y aller, c’est pas empoisonné. Bon, en ce qui concerne les dates… Si je me souviens bien, j’ai déménagé à Achaea juste après les fêtes de fin d’année… Oui, c’est ça, puisque j’ai rejoint la fac pour le deuxième semestre. J’ai donc du arriver ici la deuxième semaine de janvier… En 2021, je précise. Ensuite, mon père a du venir pour rencontrer son client et il en a profité pour me rendre visite. C’était bien trois mois après… Je me rappelle qu’on était allé se balader un peu et qu’il faisait déjà sacrément chaud. Ca devait être en avril, aux alentours du 20, je pense. Donc Shawn avait du être arrêté quelques jours avant, à peine… Tout ça, j’en suis pratiquement sûr. C’est bête ! Je crois que je dois encore avoir la coupure du journal chez moi. Vu qu’ils parlaient de mon père dedans, j’ai tendance à garder tous ces articles. Je suis sûr qu’il doit y avoir la date dessus. Si tu as du mal à me croire, je veux bien revenir ici dans quelques jours pour te l’apporter. Mais en tous les cas, je suis absolument certain que le 6 novembre, ce n’est pas possible. Je n’avais même pas encore choisi de venir ici… »
En effet, la décision de changer de vie n’avait pas été simple à prendre, surtout quand on est un jeune mutant incapable de contrôler son pouvoir. Par conséquent, Fillan y avait longtemps réfléchi, il en avait longuement parlé avec ses parents et il avait quitté Birmingham en début d’année. Du coup, ce que l’homme avait raconté à Abby, ça ne pouvait pas être vrai… Où alors, il devait y avoir erreur sur la personne. L’un des deux pouvait sans doute se tromper de Shawn… Même si c’était un nom pas vraiment courant, il fallait bien l’avouer. Mais c’était la raison la plus plausible… Sauf si l’on considérait une autre option, mais cette dernière serait alors vraiment terrible…
« Ton frère, il est comment ? Je pense pas me tromper, mais si tu avais une photo, je serais sûr qu’on parle de la même personne. Un brun, assez grand, yeux verts ? Hum… Mon père m’a aussi dit qu’il avait un humour assez spécial, et cela même alors qu’il savait ce qu’il risquait. Je sais pas, peut-être que l’autre homme c’est trompé… »
Fillan l’espérait pour Abby, mais au fond, il savait bien qu’il n’y avait pas la moindre chance. L’autre type devait savoir ce qu’il disait, sinon comme il aurait pu mentionner le fait que Shawn ait prononcé le nom de sa sœur… Et la photo ? Non, il devait bien parler du même Shawn…
« Mais d’ailleurs ! Tu as dit qu’il t’avait vu sur une photo, non ? Est-ce que par hasard, il avait gardé cette photo ? S’il te l’avait montée, ça prouverait au moins ses dires, sinon, tu n’aurais que sa parole pour preuve. Reste juste à savoir s’il est le genre d’homme qu’on peut croire facilement où non. Comme je te l’ai dit, si tu veux bien me faire confiance un minimum, je peux te prouver ce que je dis. Pas là, tout de suite bien sûr, mais si je revenais, je pourrais te donner tout ça. »
Au fond de lui, Fillan commençait à avoir une drôle d’impression… Il savait qu’il ne mentait pas, mais alors, ça voulait dire que l’autre homme mentait… Seulement la question était de savoir pourquoi ? Peut-être qu’il se trompait juste, mais si ce n’était pas le cas, il le faisait intentionnellement. Pourquoi ? Qu’avait-il à y gagner, si ce n’était faire souffrir Abby ? Oh, bien sur, il y a des fous partout, mais quand même… D’un autre côté, en y réfléchissant bien, les enfants sont déjà comme ça entre eux. On parle toujours de petits anges, mais il n’y a rien de pire que des enfants au niveau de la méchanceté… Il en avait assez souffert quand il était à l’école. Qu’on soit mutant ou n’importe quoi d’autre, tant qu’on sortait du lot, on était brimé… Toujours… La situation était pourtant toute autre dans le monde des adultes. La preuve, malgré les tensions que causait le problème mutant, Fillan avait révélé son secret à plusieurs personnes et toutes l’avaient accepté sans le moindre souci. Alors pourquoi cet homme aurait menti à Abby ?
« Ce type, dont tu m’as parlé, tu le connaissais ? C’était un mutant ? Je ne mets pas en doute ce qu’il t’a dit, mais il faut avouer que son histoire ne colle pas trop à la mienne… Et je sais que moi, je ne mens pas. C’est donc forcément lui… Tu connais son pouvoir ? Si ça se trouve, il a pu se… jouer de toi. Ca serait vraiment horrible de faire ça, mais on rencontre des fous partout… Ou juste des gens cruels. Après tout, ses informations, il a bien pu les trouver quelque part… J’ai entendu dire qu’il y avait des mutants capables de lire les pensées… Il aurait pu trouver ses infos là… Je… Nan, ça me parait quand même un peu trop tordu tout ça. Qui donc ferait une chose pareille… Il doit y avoir une autre explication… »
Peut-être, oui. Mais si c’était le cas, il ne la voyait pas de lui-même. Alors que penser de toute cette histoire… Un canular morbide ? Une blague cruelle ? Une combine des membres de l’organisation ? Les agissements d’un fou ? C’était bien difficile à dire. Mais une chose était sûr, Fillan savait ce qu’il disait et il pouvait le prouver.
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Lun 18 Oct - 23:04
