Un troisième meutre ? /Lukaz/

Abby se réveilla en fin d'après-midi, après une petite sieste de quelques heures histoire de reprendre des forces pour partir en chasse. Elle avait une soudaine envie de sang. De sang humain. Enfin pas Abby, mais la louve qui sommeillait en elle, enfin surtout les instincts de cette louve, qui aimait se nourrir de la haine de la jeune femme envers les humains. La mutante était hostile, pour la pure et simple raison qu'elle haïssait les humains pour ce qu'ils lui avaient fait subir enfant. Maintenant adulte et maîtrisant bien son pouvoir, elle se vengeait tout simplement. Mais voilà près d'une semaine qu'elle n'avait pas touché à un humain. La ville plus ou moins au courant de son retour, plus aucun promeneur ou chasseur ne s'aventurait en forêt, de peur de se faire dévorer par la créature de cette étrange légende. Tout ça pour dire qu'elle avait une envie irrésistible de tuer de sang froid, de sentir la chair se déchirer dans ses mâchoires puissantes, le sang chaud couler sur sa langue, les os craquer sous ses crocs.

Après une bonne et longue douche fraiche à la cascade, la jeune mutante enfila rapidement ses vêtements. Une petite jupe noire avec de fine rayures blanche, un leggins noir et une ceinture de cuir noir avec tête de mort en argent. Avec ça elle enfila un top à manches trois quart noir légèrement décolleté. Puis elle mit ses longues mitaines noires pour cacher ses fines cicatrices sur ses avants-bras, ainsi qu'un foulard noir pour cacher le '2' et son autre cicatrice à la base de son cou. Il ne faisait pas si froid, elle ne mit donc pas sa veste, et puis comme elle comptait garder sa forme de louve, l'épaisse toison noire la protégerait bien assez du froid. La mutante coiffa ses fins cheveux noirs de jais en deux tresses basses, laissant son habituelle frange tomber sur son front, encadrant son visage pâle. Ses yeux verts éclatants était entourés de maquillage noir.

Une fois prête, c'est une louve qui remplaça la jeune femme maigrichonne et faible. Une grande louve fine mais élégante et puissante, imposante et dangereuse. Son poil était d'un noir ébène. Ses yeux était d'un jaune éblouissant, perçants et intelligents, ils ressortaient dans le pelage sombre, comme ses crocs d'un blanc éclatant, luisants et aiguisés. La jolie bête noire prit son allure de croisière. Un trot rythmé, une allure souple et rapide, qui ne fatiguait pas l'animal, qui avançait en effleurant à peine le sol, donnant l'impression de voler à quelques centimètres du parterre de feuilles mortes orangées. C'était l'automne. Le temps était couvert et humide, mais il ne pleuvait pas. Le sol était mouillé, mais pas détrempé. La température était acceptable. La louve pouvait se déplacer silencieusement, aucune feuille ne craquerait sur son passage, aucun bois sec.

La louve parcouru ainsi une grande partie de la forêt. Elle croisa la meute, qui se préparait à bouger, pour chasser ou juste se reposer. Aucun humain à l'horizon. Un grognement sourd monta du plus profond de la gorge du canidé. Elle allait devoir se déplacer pour assouvir cette envie qui commençait à lui brûler la gorge et à l'énerver. Elle allait devoir se rapprocher de la ville, de la civilisation, elle détestait ça, elle prenait un peu trop de risque volontairement. Mais elle ne pouvait pas se retenir. Elle avait besoin de tuer, de déchainer sa colère contre quelqu'un. Un innocent surement, ou un anti-mutant. La seconde solution était plus probable, vu la concentration d'humains qui détestaient les mutants en ville. Enfin, même sans les détester, beaucoup avaient peur d'eux, et le résultat était le même.

La jeune mutante prit enfin le chemin de la ville. Où aller pour pouvoir trouver une pauvre âme sans défense et seule ? Abby aimait beaucoup le port, calme, silencieux, peu de passant, quelques pêcheurs isolés. Mais elle allait finir par se faire repérer, même si elle pouvait facilement se débarrasser des cadavres dans l'eau, les disparitions là-bas allaient se faire remarquer a force. La nuit tombait vite à cette époque, la lune était déjà haute dans le ciel et les étoiles brillaient avec force entre les nuages. La ville se faisait de plus en plus déserte. Cependant, elle ne pouvait pas se permettre d'aller dans les rues, dans le centre. Il y avait trop de bars et trop de gens quelque soit l'heure là-bas. C'était trop risqué. La jeune louve choisit donc la zone industrielle. Il y avait toujours une personne ou deux qui trainait là-bas, mais peu de témoin. Et même si elle avait un mauvais souvenir de ce lieu, elle était trop assoiffée pour se retenir, elle trouverait bien une victime au coin d'une usine.

Une fois arrivée sur les lieux, le prédateur passa en mode traque. La tête basse, tous les sens sur-développés en alerte, la louve se déplaçait lentement, furtivement et silencieusement. Elle évitait soigneusement la lumière des lampadaires, longeant discrètement les murs. Personne n'aurait pu la distinguer dans le noir de cette soirée d'automne. Rapidement, un bruit de pas raisonna dans le silence de la nuit. Elle était peut-être la seule à les entendre, ou alors c'était des talons hauts. Une femme. La louve se passa la langue sur les babines, et Abby laissa les instincts de chasseuse prendre le dessus. Furtivement, la mutante accéléra l'allure en direction du bruit. En approchant l'odeur d'un parfum fort lui brula les sinus. Quelques foulées de plus et elle pu distinguer la femme qui se accélérait l'allure, surement effrayée d'être seule dans ce lieu plutôt mal famé.

La jeune gothique pressa l'allure pour suivre la femme. Elle devait avoir une trentaine d'année, mini-jupe, décolleté plongeant, maquillage débordant, talons vertigineux. Une prostituée sans aucun doute. Elle sortait d'un rendez-vous ou y allait, Abby n'aurait sur le dire, mais elle avait une raison d'être là ! Enfin, de toute manière la mutante s'en fichait. La femme ne survivrait pas à cette rencontre. Abby ne voulait même pas savoir la motivation de cette femme a exercer ce métier, ni même si elle était contre les mutants. La louve trop absorbée dans ses réflexions marcha dans une flaque d'eau. Le clapotis sembla résonner sur le parking silencieux. La prostituée se retourna brusquement et en lâcha son sac à main de surprise en découvrant les yeux brillants de la louve et ses crocs luisants. Elle venait sans doute de se rendre compte que son heure avait sonné.

La proie resta figé un long moment à détailler l'animal qu'elle avait en face d'elle. Comme pour évaluer les chances de s'en sortir. Elles étaient nulles. Mais elle se retourna et se mit à courir, comme si elle pouvait fuir ou vivre. La louve excitée par cette partie de chasse, fit un bond en avant et poursuivit sa cible. Facile à rattraper avec ses talons hauts, pour un animal taillé pour la chasse, la course et la prédation. En quelques foulées sans forcer elle l'avait rattrapé. Elle s'amusa à rester à ses talons, lui faisant croire qu'elle courrait vite, claquant des mâchoires pour l'effrayer de plus bel. Puis n'y tenant plus, d'un bond, une foulée juste un peu plus grande, elle referma ses puissantes mâchoires sur un mollet dénudé de la femme.

La chair se déchira, le sang gicla. La prostituée s'écroula sur le bitume humide dans un hurlement déchirant. Heureusement que le lieu était désert. La louve desserra les mâchoire pour libérer la jambe de la pauvre victime, figée, pétrifiée au sol. L'animal grogna longuement, les crocs rougis par le sang, puis attaqua d'un coup sans prévenir, en une morsure mortelle, elle planta ses crocs dans la gorge de la femme au sol. Touchant l'artère, le sang s'écoula en grande quantité dans la gorge du canidé. Ses crocs s'enfoncèrent un peu plus, déchirant la chair, encore un peu plus, et les os craquèrent. La femme poussa son dernier soupire dans un gargouillis sinistre. Abby mit quelques temps avant de relâcher prise. Personne n'avait assisté à ce meurtre.

Malheureusement, ôter la vie de cette femme ne calma pas les ardeurs de la louve, au contraire, le goût du sang métallique sur sa langue excitait encore plus ses instincts de carnassier. L'animal quitta rapidement la scène du crime, l'allure bien plus rapide comme revigoré, mais pas rassasié. Abby suivit instantanément une autre piste. L'odeur d'un homme cette fois. Tous ses sens en alerte, la jeune mutante suivit cette piste avec avidité. Elle ne tarda pas à trouver ce qu'elle cherchait. Un homme, seul, sous un préau à côté d'une usine désaffectée. Il devait avoir 45 ans un peu près. La clope à la bouche, la barbe de trois jours, il avait la classe d'un mafieux. Il regardait régulièrement sa montre, comme s'il attendait quelque chose, ou quelqu'un... Il ne vit même pas la louve, face à lui, tapit dans l'ombre d'un fourgon abandonné.

L'homme se figea lorsqu'il entendit un long grognement grave, scrutant la nuit à la recherche de l'origine. Mais Abby n'eut même pas envie de jouer. L'homme ne du voir qu'un éclair noir traverser la lumière du lampadaire entre Abby et lui. Puis un long hurlement retentit dans la nuit, résonnant dans le préau, qui se termina en gazouillement, suivit d'un craquement sinistre. Les babines pleines de sang, la louve relâcha sa proie, en sentant une odeur familière. De la drogue. La mutante ne dépouillait jamais ses victime, elle les tuait, imprégnait de l'odeur de sang, puis laissait le cadavre sur place pour repartir. Pour calmer les instincts de sa louve de plus en plus excitée, la gothique reprit forme humaine. Elle souleva simplement un pan de la veste du cadavre et un petit sachet remplie de poudre blanche tomba. La jeune femme le ramassa et sentit. Héroïne.

Les sourcils froncés, la jeune femme se remémora ses longues années de drogue et troubles psychologiques. Pour Shawn, elle avait arrêté la drogue. Là elle se retrouvait avec une bonne dose dans les mains. Dur de résister... La tentation restait grande. Elle avait réussit à arrêter la drogue, mais aucun de ses problèmes ne s'étaient réglés. Bien au contraire. Tout s'était aggravé. Elle referma la main, essayant de résister, pour son frère. Mais rien ne l'empêchait de l'emmener quand même. Un bruit d'eau coupa court à ses interrogations. Abby sursauta, dans ses pensées elle avait baissé sa vigilance, et quelqu'un était là, quelqu'un qui avait marché dans une flaque d'eau.

SIGNATURE

L’automne était une saison vraiment désagréable pour Lukaz. Oh bien sûr, on pouvait vanter les merveilles qu’il apportait, comme par exemple les rouges flamboyants et les ors éclatants dont se paraient les arbres. C’était aussi une période transitoire qui menait doucement vers les fêtes familiales de l’hiver, celles qui s’étendent jusque dans les rues en longs cortèges de chars décorés et en marchés aux maisonnettes de bois. Mais qu’il s’agisse d’Halloween ou de Noël, cette période de l’année n’était en rien agréable pour le jeune Français. Bien au contraire, en cette saison, le ciel se couvrait de plus en plus souvent, les lourds nuages noirs apportant avec eux leur lot de pluie, parfois jusqu’à plusieurs jours durant. Il était vrai que dans une ville du Nevada comme Achaea, on rencontrait bien moins souvent ce type de météo, mais ça ne changeait pas grand-chose, au final. En effet, s’il ne s’agissait pas de la pluie, c’était la nuit qui se retrouvait mise en cause et plus on avançait dans l’année plus celle-ci arrivait tôt.

Ce soir là ne dérogeait pas à la règle. Par le store baissé de la fenêtre, Lukaz pouvait voir les reflets argentés de la Lune, ce qui signifiait qu’il était déjà bien tard. Et comme tous les soirs depuis quelques temps déjà, il était dans un état des plus moroses. Son pouvoir avait toujours le même effet négatif sur son moral et sa santé et il avait l’impression que bien qu’il parvienne à développer ses talents avec de l’exercice, cet aspect précis de sa particularité génétique ne changeait nullement. C’était particulièrement déprimant d’imaginer qu’il allait devoir vivre avec ça jusqu’à la fin de ses jours… Encore que la grande question restait de savoir si c’était réellement déprimant ou si c’était là encore son pouvoir qui agissait.

Quoi qu’il en soit, Lukaz en avait vraiment marre de subir cet état sans rien pouvoir faire contre, chaque soir de sa vie… Encore qu’il n’était pas totalement impuissant face à une telle situation. En effet, il lui était possible d’améliorer quelque peu son état en faisant usage de certains produits spécifiques. Des produits certes illégaux, mais qui lui faisaient un bien fou. Il avait commencé par prendre de la cocaïne. Ce produit stupéfiant avait la capacité de le plonger dans un état d’euphorie particulièrement fort, tout en lui redonnant du punch, le ramenant à un état proche de celui dans lequel il était par un jour d’été en plein soleil au milieu du désert. Malheureusement pour lui, une fois cet état passé, la cocaïne avait tendance à plonger le consommateur dans un état dépressif lié à une forte anxiété… En gros, il retombait dans un état similaire à celui dans lequel il était avant de prendre ce produit. Par chance, il avait fini par se rendre compte qu’une prise d’héroïne à ce moment-là lui permettait de combattre cette descente, l’effet relaxant et apaisant de ce produit lui permettant de se détendre, tout en trouvant peu à peu le sommeil.

La grande question qui se posait alors était donc la suivante : pourquoi consommer de la cocaïne et de l’héroïne alors que le deuxième produit pouvait s’avérer suffisant ? La réponse était simple. Il se trouvait que les effets positifs de l’héroïne n’étaient pas aussi forts que ceux de la coke, sans oublier que cette dernière lui procurait les mêmes sensations qu’une overdose de soleil. En quelques mots simples, elle le rendait terriblement puissant. Mais si Lukaz consommait ces produits, il n’en était pas un junkie ou une épave pour autant. Bien sûr, on pouvait lire les effets de la drogue sur son visage ou son corps, mais ce n’était qu’à un niveau limité. Il restait conscient qu’en cédant totalement à la drogue, il risquait énormément. D’une part, il perdrait le contrôle de sa vie et par là, sa capacité à voler et donc à se procurer l’argent nécessaire pour payer sa drogue. Il tomberait alors dans une terrible spirale qui le conduirait invariablement vers la même conclusion… Elle était liée à l’hôpital, à sa condition de mutant et à la prise de stupéfiant. Soit une fin de vie particulièrement terrible… Pour éviter ça, il valait mieux limiter la consommation de drogue au minimum requis, même s’il était vraiment tentant de combattre les effets déprimants de son pouvoir mutant beaucoup plus souvent qu’il ne le faisait.

Ce soir là, la tentation était vraiment très forte, d’autant que cela faisait plusieurs jours que Lukaz n’avait pas pris de ces produits. Il était vrai qu’il avait eu la tête un peu ailleurs, ne serait-ce qu’en raison de cette histoire avec le fou furieux qui chasse les mutants pour des motifs vraiment dingues. La balle qu’il avait prise dans l’épaule avait quelque peu détourné son attention de son état psychologique, mais maintenant que la blessure était presque guérie, il retombait dans ses travers. Peut-être que cela changerait un peu, quand il aurait davantage fait connaissance avec cette jeune fille sur laquelle il était tombé un beau matin, dans le centre d’Achaea. Une présence à ses côtés pourrait sans nul doute diminuer un peu plus sa consommation de stupéfiants. Mais pour le moment, c’était loin d’en être le cas et il lui fallait prendre quelque chose. Seulement voilà, il n’avait plus rien chez lui… Alors à moins de vouloir encore déprimer, il devait bouger son cul pour en chercher quelque part. Et si on voulait quelque chose de discret, c’était la zone industrielle qu’il fallait viser.

En bus, on arrivait jusqu’à l’entrée de ce secteur en très peu de temps, les quartiers les plus défavorisés étant les plus proches des grosses usines polluantes. Non seulement, c’était là qu’on trouvait la main d’œuvre la plus nombreuse, mais c’était aussi la population qui se plaignait le moins des fumées de cheminées et autres retombées néfastes ou du moins, on en n’entendait jamais parler en haut lieu… Arrivé sur place, Lukaz quitta le bus avant de s’enfoncer dans une sombre ruelle qui serpentait entre deux vieux bâtiments, visiblement d’anciens entrepôts. Il n’y avait pas le moindre éclairage dans le secteur, en dehors de la Lune. Ca n’était pas forcément un problème pour lui, étant donné la nature de son pouvoir, mais la zone industrielle était un tel labyrinthe qu’on risquait de tomber sur quelqu’un à chaque intersection. Et se faire surprendre en utilisant son pouvoir était la dernière chose que souhaitait Lukaz. Il avançait donc plus ou moins à tâtons, cherchant son chemin en évitant de trébucher dans un nid de poule… Jusqu’à ce qu’un hurlement déchirant ne l’arrête net, des frissons courant dans tout son dos.

On entendait souvent des choses bizarres dans les environs, qu’il s’agisse de « couples » en train de s’ébattre joyeusement – ou non – dans les fourrés, d’animaux sauvages en quête de quoi que ce soit de mangeable ou de Lukaz ne saurait dire quoi d’autre. Mais là, on aurait dit un cri de mort, comme si quelqu’un avait été attaqué par une bête féroce… Ou pire. Bien sûr, les monstres peuplaient toutes les histoires pour enfants, mais là on était dans la vraie vie. Il n’y existait rien de tel. Riant un peu pour se rassurer, Lukaz reprit donc son chemin en tentant de se convaincre que ce n’était que son imagination qui lui jouait des tour et qu’il devait y avoir une explication rationnelle à ce cri. Ce n’était pas comme si les loups-garous existaient vraiment, si ? Cinq minutes passèrent dans le silence le plus total et le jeune homme se prit à être rassuré. D’autant qu’il se rapprochait du lieu où se tenait habituellement son revendeur. Encore deux intersections et il y serait. Ce n’était d’ailleurs pas trop tôt parce qu’un… Nouveau cri. Terriblement long et du genre agonisant. Et surtout, terriblement proche. Ne sachant pas trop ce qu’il lui prenait, Lukaz s’élança d’un pas rapide, courant presque sur le macadam humide, prenant la direction du cri. Traversant une large flaque d’eau, il entra dans une petite cours où il s’arrêta net, faisant une surprenante et inquiétante découverte.

Devant lui, un corps s’étendait sur le sol. Un corps déchiré comme s’il avait été attaqué par un animal sauvage. Mais de la bête, nulles traces… Soit elle était encore dans les environs, soit… Il avait devant lui un véritable loup-garou. Parce que debout, à côté du cadavre, se tenait une jeune femme. Elle avait un style gothique, tout de noir vêtue. Son visage pâle reflétait la lueur de la Lune entre ses nattes d’un noir de jais. La première réaction de Lukaz fut de noter que la jeune fille avait quelque chose d’attirant, même si par la suite il était incapable de préciser cela. Ce n’était pas lié à son physique ni même à la situation, mais c’était en rapport avec un sentiment qui l’avait assailli subitement avant de disparaitre presque instantanément. Cela dit, il n’aurait pas été contre la possibilité de s’amuser avec elle, un jour prochain. Pour le moment, la situation était beaucoup plus troublante. Voire même dérangeante…

Observant la situation, il voyait un cadavre mutilé par une bête, une charmante gothique et… Sa came ! Manquait plus que ça ! Il comprenait maintenant pourquoi la fille était là ! Elle profitait de la mort du dealer pour lui faire les poches et repartir avec la poudre qu’il transportait. En l’occurrence, là, il s’agissait de sa poudre, celle dont il avait vraiment besoin ce soir-là. Si la jeune fille se droguait, ça ne se voyait pas sur elle. Peut-être qu’elle avait juste commencé ou peut-être que c’était pour quelqu’un d’autre… Mais quoi qu’il en soit, il ne comptait pas la laisser partir avec. Avançant un peu vers elle, il restait plutôt méfiant et faisait attention aux moindres gestes de la fille. Il se rappelait en effet les deux cris et ne voulait pas que l’on retrouve son cadavre le lendemain matin, pour peu qu’on le retrouvait un jour… Gardant un sérieux qui ne lui correspondait pas vraiment, Lukaz prit enfin la parole.

« Désolé de te dire ça, mais ton paquet cadeau, là, est à moi. Je suis venu jusque là pour ça et je tiens vraiment à repartir avec… »

S’approchant un peu plus encore, il faisait les cents pas autant pour se réchauffer en cette nuit fraiche que pour se préparer à la moindre réaction hostile de la fille. Elle devait savoir ce qu’elle avait trouvé et devait donc connaître la valeur que ça avait. Elle ne lui laisserait sans doute pas reprendre ça comme ça et rentrer chez lui. Il pourrait bien sûr lui payer, mais est-ce qu’elle n’aurait pas alors intérêt à lui en demander bien plus que la normale ? Et si elle ne voulait juste pas la céder… La garder pour elle… Tant de problèmes qu’il n’avait pas prévu et qui n’arrangeaient en rien son état général…

« Si c’est de l’argent que tu veux, je t’en donne. Dis moi ton prix et je paye. Je veux pas de problèmes moi… »

SIGNATURE

Suite à la demande de Lukaz suite à l'inactivité de l'autre joueur, le sujet est archivé.

SIGNATURE

SIGNATURE