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Entretien pour un éventuel emploi ▬ Dresden

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Liam Winchester

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Entretien pour un éventuel emploi ▬ Dresden Vide
MessageSujet: Entretien pour un éventuel emploi ▬ Dresden Entretien pour un éventuel emploi ▬ Dresden EmptyJeu 21 Oct - 11:09

Il y a quelques semaines, Carmichael Samuel avait signifié à l'un des seuls employés qui lui restait qu'il comptait vendre le garage sous peu. La déclaration avait légèrement étonné le blondinet qui ne s'attendait pas du tout à un tel changement, mais sans plus d'explications, il avait ajouté que Piotr devrait se débrouiller avec le repreneur pour voir s'il comptait le garder à son service ou non, puis il s'était éloigné pour retourner dans son bureau ou il passait plus de la moitié de sa vie. L'autre moitié étant passée devant la télévision chez lui, une bière à la main bien entendu. Le Russe s'était gardé de tout commentaire, mais les rumeurs courant rapidement, les deux autres employés du garage étaient rapidement venus s'entretenir avec le mutant pour lui demander s'il était au courant de quelque chose à propos de cette affaire de vente. Bien sûr, comme à son habitude, le neutre avait répondu par la négative, n'ayant déjà pas spécialement envie de se mettre son patron à dos, qui resterait son patron jusqu'à la reprise du garage, et n'aimait pas se mêler des affaires des autres. De toute manière, que ça soit dit, Piotr ne portait pas son patron dans son cœur, il était ici simplement parce qu'il avait besoin d'argent pour vivre et non par choix. Bien entendu, on pouvait mettre en avant le fait que le dénommé Samuel, qui voyait son nom étalé en grosses lettres sur la façade du garage, avait fait une fleur au jeune homme en l'engageant il y a de cela quatre ans alors que l'évadé ne possédait aucune qualification en mécanique. Mais ce n'était qu'une minime partie de toute la vérité, après tout il avait payé Piotr largement moins que les autres employés, justement à cause de son absence de compétence, et le Russe était un travailleur, il apprenait rapidement et s'intéressait à tout, en moins de six mois il avait donc atteint le niveau basique d'un employé, connaissant une bonne partie des différentes pannes fréquentes. Autant dire qu'au bout de quatre ans maintenant, le jeune mutant avait le niveau requit pour être considéré comme une employé qualifié, même s'il fallait admettre qu'il avait encore quelques lacunes, notamment le fait de ne pas posséder le permis de conduire comme ça aurait été logique pour un employé de garage. Les autres employés s'étaient souvent moqués du blond à cause des choses qui paraissaient évidentes aux yeux de tous, et qui pour le jeune homme étaient totalement nouvelles. Ils ne pouvaient pas comprendre, ils avaient eu une vie des plus normale, le permis de conduire payé par les parents pour fêter l'obtention du bac ou d'un autre diplôme, ils ne parvenaient pas à s'imaginer que pour Piotr la difficulté était toute autre, liée à son passé et au fait que toute sa vie actuelle se déroulait dans une langue qui n'était pas la sienne. Le slave aurait donné cher pour voir certains employés envoyés en Russie et obligés de se débrouiller avec leurs bases de la langue, à savoir le néant.

Il ne tenait donc pas à parler avec ses collègues de la vente du garage, mais apparemment c'était la seule préoccupation présente des deux autres garagistes qui bavassaient tranquillement sur le sujet pendant que le Russe s'occupait de la réparation d'un dérailleur de vélo, une première pour lui, ce qui lui demandait donc une certaine concentration. Des rumeurs naquirent au sujet du repreneur, puis l'un des deux collègues du slave souligna le fait que le patron actuel de la boite n'était pas des plus propre. Il trempait visiblement dans certaines affaires de drogue ou d'autres stupéfiants, et se servait de son garage pour blanchir l'argent avant de le donner à des personnes plus hautes placées. Piotr gardait le silence devant les spéculations des employés, il en connaissait un rayon sur ça malheureusement, au début il avait aidé quelques petits trafiquants à transporter des marchandises peu légales, histoire de se faire un peu d'argent pour vivre, ce n'était pas de gaieté de cœur, mais par instinct de survie simplement. Après avoir passé un bon moment à discuter du pourquoi et du comment, les employés étaient finalement retournés travailler, ou du moins faire semblant de bosser, parce que depuis qu'ils avaient appris la nouvelle, ils semblaient plus intéressés par l'éventuelle augmentation qu'ils pourraient avoir du nouveau patron que par leur travail actuel. Piotr se souvent d'avoir espéré que s'il était gardé par le futur repreneur, il espérait que ça ne serait pas le cas des deux autres. Les dernières semaines s'étaient donc déroulées on ne peut plus étrangement, après que le contenu du garage soit provisoirement déménagé pour permettre au nouveau propriétaire de démolir ce dernier, et il fallait avouer que le Russe avait eut quelques difficultés à dormir, craignant de se retrouver à nouveau sans travail, avec Aelys à la maison et sa promesse de veiller sur elle, le slave ne pouvait pas prendre le risque de se retrouver au chômage.

Tout avait prit un nouveau tournant lorsque, quelques jours avant la fin du contrat officiel de Piotr, le fameux nouveau propriétaire se présente, certainement pour régler quelques points concernant la passation de propriété. Sur le coup, le mutant n'avait pas porté d'importance à ce point, après tout il serait avancé à quoi de voir à quoi ressemblait son nouveau patron ? Mais le hasard faisant bien les choses, il avait fait tomber un écrou sur le sol au moment ou le nouveau propriétaire descendait du bureau de Carmichael, et lorsqu'il s'était redressé après l'avoir ramassé, il s'était trouvé en face du fameux patron. Sur le coup, le blondinet avait été étonnant, on ne pouvait pas dire qu'il avait le même physique que l'autre patron ! En réalité, ils étaient aux antipodes, ni plus ni moins. Autant le crâne chauve et rond de Carmichael luisait sous la transpiration perpétuelle qui semblait faire partie de sa vie, autant le nouveau patron arborait des cheveux longs, de la couleur des ailes de corbeaux. Alors que le ventre du chauve semblait destiné à toujours déborder au-dehors de son pantalon trop petit, et de son tee-shirt qui s'obstinait à remonter jusqu'à son nombril comme une adolescente en fleur, l'autre homme présentait une apparence parfaitement en forme, et loin de rivaliser avec les lutteurs japonais. Quoi qu'il en soit, le slave avait regardé un peu bêtement l'inconnu sous le coup de la surprise, et il ignorait si l'autre l'avait remarqué ou non, bien que pour être sincère, il osait espérer que ça ne soit pas le cas. Ça avait la première et la dernière fois qu'il croisait son éventuel futur patron avant la fin de son contrat officiel avec Samuel Carmichael, et il l'espérait aussi, la fin de leur relation.

Cela avait duré encore quelques jours tout au plus, puis un soir, Carmichael les avait prévenu qu'ils devraient se débrouiller avec le nouveau propriétaire dès le lendemain, et qu'ils viendraient à l'heure normale pour une entrevue avec leur patron, sur l'ancienne zone où se trouvait le garage normalement reconstruit. Ça avait laissé le Russe assez inquiet, il n'y avait pas photo selon lui, pourquoi un patron voudrait le garder alors qu'il ne possédait absolument aucune qualification officielle ? Certes il se débrouillait bien dans son travail, mais se présenter en disant que l'on ne possédait aucun diplôme, pas même le permis de conduire, qu'on ne savait ni lire ni écrire, ça ne laissait que peu de chances d'être retenu. La mort dans l'âme, Piotr était donc rentré chez lui pour passer une nuit plutôt rude avant de se présenter à l'heure habituelle le lendemain. Restait à voir ce fameux nouveau propriétaire, certes le slave l'avait déjà rencontré, mais ça ne signifiait pas pour autant que c'était une première bonne impression. De toute manière l'évadé avait pour habitude de ne jamais se forger une idée sur une personne au premier contact, son passé ayant aiguisé sa méfiance naturelle à l'égard des inconnus ou des gens en général, le poussait à ne se faire aucune idée de cet inconnu. Sans compter qu'avec Carmichael, il était plutôt facile de passer inaperçu étant donné qu'il ne passait jamais une seule minute avec ses employés, sauf lorsqu'une jolie fille venait chercher quelque chose bien sûr, mais le jeune mutant ne connaissait pas la manière d'être de son nouveau patron. Si ça se trouvait, il était nettement plus perspicace que l'autre, et le neutre risquait donc d'être dans une mauvaise posture, voir même éventuellement démasqué de part son statut de mutant. Arrivant devant le bâtiment, le Russe poussa doucement la porte de service pour pénétrer dans le garage avant de constater avec surprise que les deux autres employés n'étaient pas encore ici. Est-ce qu'ils s'étaient déjà en allés ? Difficile de le savoir, et de toute manière, cela lui était assez égal. Le jeune homme attendit donc quelques instants, consultant instinctivement la montre située au-dessus des établis qu'il utilisait quotidiennement durant les quatre dernières années, elle indiquait l'heure habituelle, il était même plus tôt comme le jeune garagiste craignait d'être en retard. Après quelques instants, un bruit de porte se fit entendre, et levant la tête dans un geste naturel, le blondinet posa son regard hétérochrome sur le visage croisé quelques jours avant, celui du nouveau propriétaire des lieux. Piotr redressa sa main pour remettre sa casquette en place, bien qu'elle n'en avait pas le besoin, avant d'oser enfin adresser la parole à cet homme qui l'intimidait déjà un peu.

Bonjour, monsieur Carmichael m'a dit de passer à l'heure habituelle ce matin parce que vous vouliez avoir un entretien avec tous les anciens employés du garage. »

Le blond retomba dans le silence comme habituellement lorsqu'il était gêné, la situation était plutôt étranger, il n'aimait pas avoir l'impression d'être placé au crible, et son coté timide et peu sociable risquait certainement de jouer en sa défaveur. Restait juste à espérer que ce nouveau propriétaire n'était pas du genre à se fier à une première impression, ni même à une seconde ou une troisième. Le jeune Russe attendit donc calmement l'éventuelle réponse de cet homme qui en imposait déjà aux yeux vairons du blond.

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Entretien pour un éventuel emploi ▬ Dresden Vide
MessageSujet: Re: Entretien pour un éventuel emploi ▬ Dresden Entretien pour un éventuel emploi ▬ Dresden EmptyVen 22 Oct - 14:58

Carmichael Samuel. C’est le nom de l’ancien propriétaire du garage qui se dressait il y a à peine quelques mois à l’endroit où le mien se dresse maintenant. Entre nous, ce type est un porc de la pire espèce, sale et puant, revendeur de drogues en surplus, tout en étant complètement, mais alors complètement inapte en mécanique. Comment je le sais ? Je l’ai senti. L’odeur de la drogue flottait comme un relent désagréable dans l’air vicié du bâtiment, avec l’odeur du gaz, du cambouis et des odeurs habituelles d’un garage. L’odeur de sueur et d’alcool était encore plus forte, particulièrement dans le cagibi qui servait de bureau à ce Carmichael. Depuis que je l’avais rencontré, je n’arrêtais pas de me demander comment un poivrot pareil avait-il pu se retrouver propriétaire d’un garage ? Si, bien sûr, on pouvait qualifier de garage ce truc immonde où trois jeunes hommes travaillaient d’arrache-pied, ou essayaient en tout cas, ayant constaté l’inaptitude flagrante d’au moins deux d’entre eux. Le troisième m’avait semblé prometteur, mais je ne l’avais vu que rapidement et pour tout dire, il m’avait observé avec un air un peu stupide sur le visage. Lui sentait la crainte et l’indécision à plein nez.

Piotr Zakharine, qu’il s’appelait. Carmichael lui avait dit que le jeune homme blond comme les blés travaillait pour lui depuis quatre ans et qu’il s’était amélioré rapidement. Bien sûr, Carmichael se fichait de ses employés, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Quoi qu’il en soit, si ce gamin se révélait doué, il garderait son job, mais en mieux. Il travaillerait avec de l’équipement dernier cri, tout neuf, contrairement aux vieux outils pouraves que contenait le garage du courtaud bedonnant. Il serait beaucoup mieux payé, aussi. Et je comptais bien lui offrir une chance de s’améliorer, s’il se révélait doué. Carmichael m’avait dit qu’il n’avait pas de permis de conduire et qu’il le payait sous la table, tout comme le fait qu’il le soupçonnait de cacher un lourd secret, car il était discret, poli, et faisait tout pour ne pas se faire remarquer. C’était possible, probable, mais je n’en avais cure, pour être franc. Moi-même, je n’étais pas réellement citoyen de ce pays. Oh, j’avais tous les papiers nécessaires pour le prouver et tous étaient en règle, mais c’étaient des faux. Des faux excellents qui tromperaient à peu près tout le monde, mais des faux néanmoins. Alors si ce petit avait réellement un secret, eh bien, tant mieux pour lui. Je n’allais certes pas dire quoi que ce soit, j’étais mal placé pour parler et juger.

Bref, j’avais, selon l’accord conclu avec Carmichael, loué un local afin qu’il puisse transférer outils, matériel et travail en cours là-bas, le temps que les entrepreneurs que j’avais embauchés démolissent puis rebâtissent le garage selon mes plans. Bon, je n’avais pas fait ces plans directement, mais j’avais guidé le dessinateur pour que tout soit selon mes goûts. Les travaux avaient durés deux mois et quelques jours et les entrepreneurs, électriciens, plombiers et autres professionnels avaient bossés comme des fous, quasiment nuit et jour. Je les avais payés pour ça et ils firent leur travail, vite et bien. Et surtout, comme je l’avais demandé ! Un travail qui normalement aurait pris plus de six mois fut ainsi fait en deux. Et le lendemain du jour où les travaux se terminèrent, ‘‘Chez Dresden’’ ouvrait officiellement ses portes.

Ce matin-là, bien à en avance à ce qui était convenu, les deux employés les plus anciens de Samuel Carmichael vinrent passer leur entretien d’embauche. Ils furent ébahis par la différence entre l’ancien et le nouveau garage, mais cela ne m’étonna pas. Le mien était fait pour être efficace et brillait presque de propreté, même si le garage et la salle des moteurs seraient bien assez tôt tachés de cambouis. Et comme je m’y étais attendu, les deux premiers apprentis mécanos que j’avais rencontrés ne valaient rien à mes yeux, principalement parce que leurs premières paroles concernaient une augmentation de salaire. Demandé avec le sourire aux lèvres en plus, comme s’ils méritaient que je les augmente, comme s’ils y avaient droit de plein gré. Grrr ! Fils de riches ! Et ce qui était le principal à mes yeux : leur talent en mécanique laissait franchement à désirer. Aucun des deux n’avait réussi à faire fonctionner la coccinelle volkswagen que j’avais spécialement trafiquée pour eux. Elle appartenait à un client de dernière minute à qui j’avais prêté, en attendant que soit réparée sa voiture, un des véhicules de remplacement que j’avais achetés en même temps que le garage. Des véhicules franchement hideux, mais qui roulaient – je m’en étais assuré moi-même. Pourtant, ce qui clochait sur la coccinelle n’était pas un truc très compliqué, mais c’était apparemment déjà trop pour eux. Tant pis. Je n’avais nul besoin d’incompétents dans mes pattes. Ces deux-là avaient été congédiés sans politesse, mis à la porte quasiment le pied au cul. Et ils avaient eu le culot de m’engueuler, m’envoyant au visage des propos que je ne dévoilerais pas ici, au cas où des oreilles vierges et pures écouteraient. En tout cas, la moins pire de leurs insultes traitait ma mère de pute. Comme elle en était réellement une, du temps où elle était encore vivante, ça ne m’affecta pas, exactement comme tout ce qu’ils dirent. Mais mon Loup, lui, ne voyait pas les choses comme ça, et j’étais resté figé sur mon siège pendant qu’ils partaient en rigolant comme des hyènes, tentant de mon mieux de réfréner la rage et la colère que je sentais monter graduellement en moi. J’en tremblais littéralement. Imaginez le résultat si j’avais massacré et bouffé deux gamins dans mon bureau le jour de l’ouverture ! L’image est assez frappante, avouez-le.

Quoi qu’il en soit, j’étais parvenu à garder mon calme. Le fait que la pleine lune soit pour très bientôt n’aidait pas mon cas, mais je ne pouvais malheureusement rien faire contre un de mes principaux points faibles. Ce mois-ci, heureusement, la pleine lune tombait samedi et le garage était fermé le samedi. Fermé au public, comprenez-le, car moi je ne prenais que le dimanche en repos, bien souvent en nous octroyant, à moi et à mon Loup, des escapades en forêt, loin de toute civilisation. J’allais peut-être aller visiter le désert, cette fin de semaine ? Ouais, c’était une possibilité…

Deux jours plus tard, à la date convenue, j’entendis la porte de service du garage s’ouvrir. N’importe qui d’autre n’aurait rien entendu, mais avec mes sens décuplés, le léger crissement produit par les gonds me parvint aussi clairement qu’une caisse emplie de pièces de métal s’écrasant sur le sol. Étrange comparaison, encore, certes, mais c’était juste. Celui qui venait d’entrer était certainement le jeune Piotr et il était en avance, ce que j’appréciais particulièrement. La ponctualité est une vertu que j’admire depuis toujours. Je pris le temps de terminer de lire l’article du Cad Magazine que je lisais, un article fascinant sur les compresseurs mécaniques. Cela fait, je me suis levé de la chaise située derrière mon bureau, endroit où je met très rarement les pieds en vérité, préférant, et de loin, passer mon temps le nez dans les moteurs, et me suis dirigé vers le garage. En entrant, je sentis aussitôt l’odeur du jeune homme qui se détachait puissamment des odeurs des moteurs. La crainte, encore, la peur aussi. Je l’intimidais déjà et je ne lui avais même pas parlé encore ! Ça débutait mal l’entretien, c’était certain. Piotr rajusta la casquette qui cachait en partie ses cheveux blonds, cachant par le fait même ses yeux étonnants. Des yeux vairons, chaque œil étant d’une couleur différente de l’autre.

▬ Bonjour, monsieur Carmichael m'a dit de passer à l'heure habituelle ce matin parce que vous vouliez avoir un entretien avec tous les anciens employés du garage. »

Le silence retomba entre nous tandis que je l’observais. Mon odorat m’en disait beaucoup plus long sur lui que mes autres sens. L’odeur qui s’éleva du jeune homme était la gêne et l’inconfort. Il n’aimait pas la situation dans laquelle il se trouvait, c’était évident ; son attitude corporelle le disait clairement aussi. Comme le silence se prolongeait, je poussai un léger grognement, qui était pour moi l’équivalent du mot ‘‘bien’’, même s’il ne pouvait pas le savoir et que les gens croyaient généralement que je n’étais qu’un antisocial fini. Peut-être l’étais-je, en définitive, mais je ne le croyais pas. Après tout, j’avais survécu à des évènements dont la plupart ne seraient pas sortis indemnes. J’étais du lot. Même si mon incarcération s’était déroulée des décennies auparavant, j’en ressentais encore les effets aujourd’hui. « Vous ne guérirez jamais de ce qui vous arrivera, » avait dit Ackermann. Il avait eu raison, mais il avait aussi eu tort. Tout n’était pas mort en moi. Je me savais capable de joie, de rire, de curiosité, de courage, d’intégrité aussi, mais principalement, je savais être rempli d’intérêt face à mon travail, ce qui était plus important que tout pour moi. Ils n’avaient pas réussi à me vider entièrement, oh non, mais avaient failli y parvenir. Je m’étais échappé à temps, même si le terme ne convenait pas exactement.

Je secouai la tête, chassant ces vilains souvenirs de mon esprit et grognai à nouveau. Mes longs cheveux balayèrent mon visage, m’obscurcissant la vue un moment et je les renvoyai vers l’arrière avec une main. Puis je pris mon paquet de cigarettes dans mon bleu de travail et mon zippo dans une autre poche, et m’en allumai une. La fumée s’éleva vers le plafond, formant des volutes étranges. J’observai Piotr encore un instant, puis lui fit signe de me suivre vers le milieu du garage, où trônait une table et quelques tabourets, entourés de caisses à outils et de diverses pièces, plans et autres brique à braque de mécanicien. Je me suis laissé tombé sur un des sièges et fait signe au gamin de s’asseoir, ce qu’il fit, toujours silencieux. Je me suis frotté le nez un instant puis posé les questions qui me sont venues à l’esprit.

- Bon. Sache que j'ai mis à la porte les deux idiots qui travaillaient avec toi. Cela dit, Carmichael m’a dit que tu n’avais pas de permis de conduire, pas de diplômes d’aucune sorte, et probablement même pas la citoyenneté américaine... Le silence qui suivit mes paroles aurait pu être tranché au couteau. Un mouche aurait eu l'air d'un boeing 747. Bon, pour moi, elle aurait produit à peu près autant de bruit, mais là n'est pas le point. L'odeur de crainte entourant Piotr s'amplifia exponentiellement. Je vais être franc avec toi : tout ça m’est complètement égal. Carmichael est un salopard de premier ordre, tu dois déjà le savoir. Maintenant, parle-moi de toi, et sois franc.

Son odeur se teinta de soulagement, mais la crainte était encore omniprésente. Je me suis contenté de le regarder de mon air et de mon regard habituels. C'est-à-dire d’un air impénétrable et d’un regard froid, perçant comme celui d’un loup. Mes yeux noirs aux minces iris verdâtres ne cillant à peu près pas. L’odeur de crainte entourait le jeune homme comme certaines femmes s’entourent d’un nuage de parfum presque visible à l’œil nu. Que craignait-il à ce point ? Je n’en savais rien et m’en fichais un peu. C’était ses affaires à lui, pas les miennes. J’avais assez de squelettes dans mon propre placard sans devoir en plus fouiner dans celui des autres. Allait-il se décider à parler ? J’avais du travail à faire, moi !

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Entretien pour un éventuel emploi ▬ Dresden Vide
MessageSujet: Re: Entretien pour un éventuel emploi ▬ Dresden Entretien pour un éventuel emploi ▬ Dresden EmptyVen 22 Oct - 18:08

Le silence se faisait plus présent, et comme à son habitude, le jeune Russe ne s'y sentit que mieux. Si ça ne tenait qu'à lui, Piotr vivrait dans le silence, les paroles étaient bien souvent placées au mauvais endroit, au mauvais moment, et les gens avaient l'habitude de parler pour combler les silences, alors que ne rien dire aurait été mieux. Si tu n'as pas mieux à dire que le silence, abstiens-toi. Il retenait la leçon à merveille, un peu trop même, car jamais l'idée de parler de son plein gré, autrement dit sans y être forcé, ne serait venue à l'esprit du slave. Un grognement, ou plutôt une vague réponse formulée par le nouveau propriétaire du garage, certainement le nom qui figurait sur le garage, mais le mutant étant malheureusement analphabète, il n'avait pas trop la possibilité de se renseigner avec cette indication. La parole est d'argent et le silence est d'or, l'éventuel nouveau patron du blond semblait lui aussi adepte de cette philosophie, car il secoua légèrement la tête avant d'émettre un nouveau grognement. Attitude plutôt étrange au premier abord, mais qui semblait des plus intéressantes au yeux hétérochrome du slave. Finalement à bien y réfléchir, il préférait avoir une « discussion », si l'on pouvait qualifier ça comme ça, de ce genre, qu'un où il devait parler. Là, il suffisait d'observer l'autre et de se taire, c'était dans ses cordes. L'homme sans prénom, comme se le qualifiait Piotr, tira un paquet de sa poche avant de s'allumer une cigarette et sur le coup, le Russe fut soulagé comme jamais de voir qu'il ne fumait pas la pipe, ça aurait été le chamboulement de trop pour la journée. L'ancien prisonnier qu'il était avait gardé la peur enfantine de l'odeur de la fumée de pipe, un des chercheurs qui s'occupait de lui, et à qui il devait ses plus douloureux souvenirs, avait pour habitude de se fumer une petite pipe avant chaque test, ce qui avait marqué le blond à jamais. Encore aujourd'hui, l'odeur de la fumée de pipe rendait le jeune mutant anxieux, et même certaines fois lui faisait perdre toute contenance. Mieux valait éviter la catastrophe du premier jour, il était déjà assez anxieux comme ça, pas la peine d'en rajouter avec des souvenirs qu'il s'efforçait de chasser.

Quelques secondes d'observation comme si son interlocuteur silencieux cherchait à le jauger du regard, puis il fit signe au slave de le suivre jusqu'à milieu de garage avant de désigner un siège au neutre qui s'exécuta en silence. Après quoi, la conservation proprement dite débuta enfin, et l'inconnu annonça la couleur en disant à son vis à vis qu'il avait déjà renvoyé les deux anciens employés du patron de Piotr, enfin de son ancien patron. Cette nouvelle rassura plutôt le Russe qui ne portait pas ses deux collègues dans son cœur pour tout dire, mais il ressentit tout de même une certaine appréhension qu'il ne pouvait s'expliquer, tout en écoutant la suite qui ne fut pas plus rassurante. Le cœur du blond rata un battement, une entrée en matière qui ne disait rien de bon, c'était facile de comprendre qu'il n'avait pas de diplôme ni de permis, et son accent à trancher au couteau disait aussi clairement qu'il n'était pas né en Amérique, mais de là à déduire qu'il était ici de manière illégale.... Il y avait un pas, que visiblement cet homme avait franchit. Le silence ne parut plus aussi séduisant au jeune homme soudainement, et alors que l'inconnu reprenait la parole, Piotr sentit son inquiétude s'alléger doucement, bien qu'elle ne disparut pas complètement, loin de là même. Au moins ils avaient la même vision de Carmichael, Piotr le détestait tout simplement, mais le respectait par besoin comme par crainte, la crainte qui gouvernait sa vie pour ainsi dire, mais le fait de devoir parler de lui de manière franche ne l'aidait pas, pas du tout même. Encore, si l'inconnu lui avait posé des questions et que le blond avait simplement eut à répondre, ça aurait été bien plus simple, occulter une question ou tout simplement dévier la vérité pour l'arranger à son avantage, ça, ça passait encore, mais le mensonge pur et dur, c'était autre chose. Sur le coup, le slave regretta presque son ancien patron qui n'avait jamais rien demandé de plus que son prénom, et à la rigueur son nom lors d'une visite d'inspecteur. Le regard vairon du blond vacilla un moment alors qu'il regardait son interlocuteur dans les yeux, il avait des yeux surprenants ! On aurait dit les mêmes que ceux d'Abby, la comparaison ne lui sauta pas aux yeux, mais elle se glissa dans son esprit, l'air de rien, sans qu'il n'y porte une quelconque attention. Baissant les yeux pour esquiver le regard inquisiteur de son vis à vis, le mutant réfléchit rapidement sur les deux ou trois informations qu'il pourrait lâcher histoire de satisfaire la curiosité naturelle, mais gênante, de son interlocuteur.

Il n'y a rien de vraiment important à savoir sur moi. Vous avez raison, je ne suis pas Américain, je suis Russe et je ne suis pas ici très légalement, mais je pense être quelqu'un d'honnête et j'apprends vite, même si je n'ai aucun examen et que je ne sors d'aucune grande école c'est vrai, et le reste, vous semblez le savoir. Je ne vois pas quoi vous dire d'autre, si ce n'est que je partage votre opinion concernant Monsieur Carmichael, même si je ne me permettrais pas de le dire aussi ouvertement. »

Pas très glorieux comme réponse c'était sûr, mais Piotr détestait mentir, et il ne prenait aucun plaisir à déformer la vérité, le mieux restait donc de ne pas parler de ce qui pouvait le gêner. Le Russe avait volontairement répondu quelque chose à rallonge pour donner l'impression de dire beaucoup de choses sur lui alors qu'il ne faisait que souligner l'évidence, et donner des informations que Dresden possédait déjà. Il pensait bien que son interlocuteur n'allait pas lui demander de faire sa biographie, et lors d'un entretien on ne demandait généralement rien de l'enfance de son futur employé. Piotr avait donc simplement dit ce qui pouvait intéresser un patron, et avait laissé le reste dans l'ombre comme si c'était juste un soucis pratique. Le regard vairon du jeune homme parcourut un moment les quelques mètres derrière le patron de la boite, n'osant pas regarder dans une autre direction de peur de passer pour une personne mal élevée, mais ne tenant pas particulièrement à fixer droit dans les yeux l'homme qui le mettait déjà assez mal à l'aise. Il était vrai que le Russe n'était pas du genre à se sentir bien avec les autres, mais cet homme dégageait quelque chose de particulièrement impressionnant, et avait un charisme indéniable. En fait, dans sa manière d'être, et à fumer la cigarette de la sorte, il lui faisait presque penser à Jared, et le souvenir de l'hostile et d moment plus que désagréable qu'il avait passé en sa compagnie fit frissonner le jeune étranger l'espace d'une seconde. Restait à espérer que cet homme dans son attitude et son aisance n'avait rien à voir avec les hostiles. Piotr regarda enfin Dresden dans les yeux avec un intérêt nouveau, mêlé à une certaine appréhension, il espérait s'être fourvoyé dans son raisonnement, et si c'était le cas il espérait simplement que cet inconnu n'avait aucun lien avec l'homme que Piotr s'efforçait de ne plus rencontrer depuis trois longues années. Un nouveau silence, c'était assez étrange comme le dialogue était entrecoupé de pauses, ou alors le silence était entrecoupé de leurs paroles selon l'interprétation du moment. Au fond de lui, le jeune homme n'attendait qu'une chose, que Dresden lui dise de rentrer chez lui ou qu'il était à l'essai pour la journée, mais par-dessus tout, qu'il cesse cette entrevue qui ne faisait que mettre l'étranger mal à l'aise. Ne sachant qu'ajouter, il se contenta de faire une simple remarque, prononcée d'un ton toujours aussi hésitant et avec son accent trainant qui avait le don d'agacer certains.

Je suis navré de vous faire perdre votre temps. »

Je suis navré d'exister aurait été plus juste, c'était ce qu'il disait tous les jours aux chercheurs du centre, et cet écho l'étonna lui-même, qu'est-ce qui lui prenait à débiter une pareille sottise ? Aucun doute permis, son interlocuteur allait le prendre pour un fou ou pour un gars sans aucun caractère, de toute manière c'était presque les deux, Piotr se demandait souvent si les membres de l'opération n'avaient pas raison en faisant passer la rumeur qu'il était évadé d'un asile. Son regard hétérochrome observa un moment le visage du patron du garage, il avait l'air assez fermé de caractère, ses grognements montrant à quoi il fallait s'attendre, mais pourtant le blond ne pouvait s'empêcher de le trouver fascinant. Dans le bon sens du terme, si l'on pouvait du moins l'interpréter de la sorte. Habituellement le slave avait une certaine facilité à esquiver le regard des autres et à ne pas se soucier de leur manquer de respect en les ignorant, mais quelque chose dans le regard de l'inconnu l'interpellait. De là à savoir ce que c'était, il y avait une marge que le Russe était tout simplement incapable de franchir.

Fouillant dans les méandres de son esprit, le jeune homme essaya de se souvenir du nom que Carmichael lui avait donné en parlant du nouveau patron. Piotr n'avait pas pour habitude d'écouter les discussions de son ancien patron, il fallait dire que leur intérêt était plutôt nul, mais son esprit avait l'habitude d'enregistrer les informations de ce genre. Tout cela ne dura qu'une fraction de seconde, et le mutant leva instinctivement sa main directrice à sa bouche tout en se mordant la lèvre inférieur d'un air embarrassé, quoi de plus stupide que d'oublier le nom de son éventuel futur patron alors qu'on était en train de passer une sorte d'entretien avec lui. En plus le Russe était prêt à parier que c'était le nom inscrit en gros sur le garage, et il n'était pas sûr que l'homme soit au courant de son manque d'instruction, il n'était même pas sûr que Carmichael le soit. Demander l'identité de son interlocuteur serait donc non seulement déplacé, mais aussi révélateur de son incompétence. Seulement l'étrange se voyait mal continuer à discuter sans même être capable de mettre un nom sur ce visage des plus énigmatique, il se lança donc à l'eau. Laissant retomber sa main gauche à son point initial, le mutant neutre reprit donc la parole d'un ton toujours aussi posé, un rien lent en raison de sa mauvaise maîtrise de la langue qui faisait souvent croire aux gens à qui il parlait qu'il était légèrement stupide, ce qui n'était pourtant pas le cas.

Je vais vous paraître stupide, mais je n'arrive plus à me souvenir de votre nom, monsieur Carmichael me l'avait dit, mais.... »

Il laissa la fin de sa phrase en suspens, mais quoi ? Je n'écoutais pas réellement, je n'ai pas compris, j'ai d'autres soucis à l'esprit que de me souvenir du nom de mon éventuel futur patron ? Aucune des réponses ne collait, et très franchement, le blond n'avait pas envie de chercher une excuse qui sonnerait forcément creux. Il n'était pas doué pour mentir. Le cœur toujours battant, il parcourut une nouvelle fois la salle du regard en ayant du mal à imaginer qu'ici, quelques semaines avant, se dressait encore le garage miteux ou il avait passé plus de trois années de sa vie. La discussion à sens unique qu'il tenait n'avait duré que quelques secondes, voir une minute peut-être, mais le mutant était déjà gêné de leur brève prise de connaissance, et espérait que l'homme allait plutôt lui donner un objet quelconque à réparer qu'une discussion à tenir. Histoire de clore sa réponse, il lâcha quelques mots comme une excuse, encore une.

Je ne suis pas très convaincant, désolé je ne suis pas doué pour l'oral. »

Ça tu peux le dire mon coco pas besoin d'être Einstein pour le remarquer. Il était aussi doué pour parler Américain qu'une vache espagnole pour réciter des vers de Baudelaire, sans l'accent je vous prie.

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Entretien pour un éventuel emploi ▬ Dresden Vide
MessageSujet: Re: Entretien pour un éventuel emploi ▬ Dresden Entretien pour un éventuel emploi ▬ Dresden EmptyVen 22 Oct - 19:56

Comme Piotr hésitait à répondre, je mis mes super sens au travail. Ma vue ne m’apprit pas grand-chose que je n’ai pas déjà vue. Le blondinet était âgé d’une vingtaine d’années, guère plus, il était frêle d’apparence pour son âge aussi. Pour tout dire, à côté de moi, avec mon charisme naturel – Dieu que je n’aime pas ce mot ! – il avait l’air minuscule, tel un bébé face à un adulte. Ce qui retenait mon attention, cependant, c’était ses yeux. Des yeux vairons clairs, l’un bleu et l’autre vert, qui donnaient à son regard une étrange… profondeur ? Oui, sans doute, mais pas tout à fait non plus. Je n’arrivais pas à réellement capter ce que cachaient ses yeux car il ne fixait pour ainsi dire presque jamais son regard. Il fuyait mon regard comme la peste et ses yeux bougeaient d’un côté et de l’autre presque sans arrêts.

Mon ouïe, elle, percevait son souffle régulier mais un peu plus rapide que s’il était totalement calme et au repos, signe évident qu’il était plus que nerveux d’être face à moi. Je le comprenais : je faisais cet effet à la majorité des gens. Mon côté Loup, j’imagine. J’entendais battre son cœur également – tap-tap, tap-tap, tap-tap – tel un petit oisillon pris dans une cage et tentant de s’enfuir. J’entendais le léger souffle de vent à l’extérieur, le gazouillement des oiseaux qui se terraient dans les arbres des terrains vagues, de l’autre côté de la rue. Le bruit des voitures lointaines me parvenait également, tout comme les pas de gens dans le parking de l’usine située à droite de mon garage. Oui, j’entendais beaucoup de choses. Tellement trop, parfois, que je devais purger les sons et ne permettre qu’à certains de parvenir à moi. Oui, que vous le croyiez ou non, mon ouïe extrêmement bien développée pouvait capter des sons jusqu’à des kilomètres, même des sons inaudibles pour l’oreille humaine. C’était décuplé lorsque j’étais sous forme de loup.

Pourtant, c’était mon odorat qui m’en apprenait le plus sur Piotr Zakharine. Sous forme humaine, mon odorat était au moins vingt fois supérieur à celui des humains. Je sentais son odeur sur ma langue, mélange de sueur et des différents sentiments qui envahissaient le jeune homme. Peur, crainte, intérêt, curiosité… et tant d’autres encore, dont il n’avait même pas conscience lui-même. Il y avait même un certain relent de… froid ? Étrange. Peu importait vraiment, au fond. Il n’aimait pas ma manière de mener l’entretien, même s’il ne l’aurait certainement jamais dit à voix haute.

Ses yeux se posèrent dans les miens et je perçus sa surprise et son étonnement, avant qu’il ne baisse à nouveau le regard. On aurait dit que je me trouvais face à un loup soumis. Encore plus étrange. Après un autre moment de silence, il parla, me disant qu'il n'y avait rien à savoir sur lui, qu'il n'était pas américain mais russe, ce qui augmenta mon intérêt pour lui. La russie, je connaissais bien ! J'y étais devenu alccolique, d'ailleurs... avant de la quitter pour d'autres terres fort lointaines. Je l'écoutai parler avec attention, mes yeux ne le quittant pas. Si ce n'était de ma respiration, on aurait pu me prendre pour une statue. Il avoua partager mon point de vue sur son ancien patron, ce qui me prouva qu'il n'était pas aussi coinçé que je l'avais tout d'abord craint. Il venait donc de Russie ? Oui, c’était logique, après tout. L’étrange accent qui perçait dans le moindre de ses mots expliquait cela, tout comme sa difficulté à parler. Il se débrouillait bien en anglais mais je voyais bien que ce n’était pas sa langue de naissance. D’ailleurs, ses paroles ne m’apprenaient rien de vraiment nouveau. N’importe qui avec un minimum de jugeote savait cela dès qu’il posait son regard sur le jeune homme. C’était plus que flagrant quand il parlait. En fait, ce qu’il avait dit me suffisait et me montrait quel genre d’homme il était. Réservé, calme et n’aimant pas qu’on s’intéresse de trop prêt à lui. Ça me convenait parfaitement ; j’étais pareil. À coup sûr pas du tout pour les mêmes raisons, mais le résultat était le même. Isolé des autres, ne les laissant pas entrer dans ma vie sans de profonds examens et encore, je ne leur accordais pas totalement ma confiance, mais tout cela était fait dans un but supérieur. Je protégeais ceux que je rejetais, aussi simple que ça. J’avais un excellent contrôle sur mon pouvoir, mais mon Loup était comme une extension vivante de moi, mon autre moi littéralement et lui ne votait pas toujours dans le même sens que moi. La colère, les sentiments violents, l’argent risquaient de me faire perdre tout contrôle, tandis qu’à la pleine lune, tout espoir était perdu et je me transformais sans pouvoir rien y faire, mon Loup prenant automatiquement le contrôle. Ce qu’il résultait alors… et bien, soit je chassais jusqu’à satiété, soit je faisais un massacre. Sans mauvais jeu de mots.

Bon, il me menait en bateau et ne voulait pas se dévoiler. Bien, je pouvais gérer. Parler beaucoup pour ne rien dire d’important était quelque chose que Piotr semblait maîtriser. Pour beaucoup, sa réponse suffirait et les gens gobaient son histoire. D’autres, dont je fais partie, percent immédiatement sa ruse. Sauf que dans mon cas, ça me suffisait. Mon regard perçant et glacé n’avait pas quitté le svelte jeune homme, tandis que son regard à lui parcourait la partie du garage qui se trouvait derrière moi. Mon Loup gronda à l’intérieur de moi, n’aimant pas particulièrement ne pas être le centre de l’attention, mais moi, je n’en avais cure. Pour le moment, ma volonté primait sur celle de mon alter ego. Pour combien de temps, avec la pleine lune si proche ? Seul l’avenir le dirait.

Le frisson qui parcourut Piotr mit en haleine mon Loup, qui ressentit comme moi la peur qui fit battre son cœur plus rapidement l’espace d’un moment. Proie. Déchiqueter. Sang et chair. Nourriture. Pensées primitives issues du plus profond de mon être, que je chassai en lâchant un autre de mes grognements, puis en tirant sur ma cigarette. Je parvins à garder le contrôle et grognai une seconde fois, si bas cette fois que Piotr ne l’entendit pas. Piotr qui me fixait dans les yeux maintenant, tandis que le silence s’étendait autour de nous telle une couverture chaude et réconfortante. J’aime le silence. Piotr le brisa d’une voix encore plus hésitante, avec son accent russe légèrement traînant. Nul doute que beaucoup devaient trouver cela particulièrement ennuyant, agaçant même. Ce n’était pas mon cas. Cela faisait partie de lui, de ce qu’il était aujourd’hui et à l’heure actuelle. Comme les cicatrices qui parcouraient mon corps, vestiges de mon enfermement par le Parti. Je n’avais pas voulu qu’elles disparaissent, pour toujours me rappeler ce que j’avais subi. Ce que j’avais appris là-bas. Souvenirs lugubres certes, mais ils faisaient parti de moi comme les griffes et les crocs de mon Loup.

▬ Je suis navré de vous faire perdre votre temps. »

Nouveau grognement de ma part. Pourquoi s’excusait-il ? Il n’avait rien fait pour cela et même sa tentative ratée de me mener en bateau en répondant à ma demande ne méritait pas d’excuses. Pourquoi alors ? Je perçus l’étonnement de Piotr, comme si lui-même se demandait pourquoi il avait prononcé ces mots à voix haute. Piotr continua à me regarder en face, malgré mon air revêche et impénétrable. Même mon regard froid, qui avait fait fuir nombre d’humains et d’animaux au fil des ans ne semblait pas lui faire aussi peur qu’il l’aurait dû. Mon odorat perçu même de l’intérêt envers moi, une fascination que je ne m’expliquais pas. Son odeur changea pour devenir signe de confusion. Le jeune homme se mordilla la lèvre, levant sa main à son visage, comme s’il hésitait à demander quelque chose. Je retins un grognement d’irritation. Au bout d’un moment, il laissa retomber sa main et parla.

▬ Je vais vous paraître stupide, mais je n'arrive plus à me souvenir de votre nom, monsieur Carmichael me l'avait dit, mais.... »

Mon nom ? C’était ça, qui le tourmentait ? Ne pas savoir comment je me nomme ? Mon air indifférent se fissura un brin et un léger sourire amusé perça sur mes lèvres fines. Mes yeux devinrent un peu moins froids et une lueur y apparut, ce qui me rendit en même temps beaucoup moins menaçant d’apparence. Son cœur battant fortement à mes oreilles et mon Loup hurlait dans ma tête, cherchant à forcer le passage. Peine perdue. Les paroles du jeune homme avaient chassées toute trace d’irritation chez moi. J’avais du même coup appris quelque chose que je jugeais important : Piotr ne savait pas lire ! Mon nom était écrit en grosses lettres noires sur la devanture du garage, alors il était impossible qu’il ne l’ait pas vu. Cela ne signifiait qu’une chose, et une seule. Une chose de plus à lui apprendre et le fait que je puisse parler couramment le russe ne rendraient les choses que plus faciles. Mais avais-je assez de patience pour lui apprendre ? C’était une toute autre question.

▬ Je ne suis pas très convaincant, désolé je ne suis pas doué pour l'oral. »

Pas doué pour l’oral en anglais, certes. Rien de nouveau sous le soleil. Mais qu’en était-il en russe ? J’étais prêt à parier qu’il parlait aussi bien que moi, voir mieux étant donné que c’était là sa langue natale, comme l’allemand était la mienne.

- Мое название Дрезденски, Петр. (Je m'appelle Dresden, Piotr.) Говорят на русском, не так ли? Я люблю вашу откровенность. Честность силу редкого в наши дни, и я ценю. Вы говорите, учиться быстрее? Мы увидим. (Parlons russe, veux-tu ? J'aime ta franchise. L'honnêteté est vertu rare de nos jours et j'apprécie. Tu dis apprendre vite ? Nous verrons cela.)

Nouveau silence, que je ponctuais en faisant craquer les vertèbres de mon cou, et en tirant quelques dernières bouffées de ma cigarette, que j’ai ensuite éteinte dans un cendrier sur la table. J’avais parlé dans sa langue pour deux raisons principales. La première : cela nous mettait sur un pied d’égalité, dans le sens ou nous pourrions tout deux parler sans difficulté. La seconde : cela le mettrait très certainement plus à l’aise dès le début de savoir que je parlais couramment sa langue natale. En tout cas, si cela ne fonctionnait pas, j’aurais au moins pris la peine d’essayer. Sans compter qu’à moins d’être un total idiot – ce que je ne crois pas qu’il soit, même s’il doit sans doute se servir parfois de cette image à son avantage – il doit avoir remarqué ma façon d’être et mes petites manies antisociales qui me sont reprochées par beaucoup. Il va sans dire que je tente de mon mieux de les séparer de ma vie professionnelle, mais mes manies sont ancrées en moi et je ne peux évidemment pas m’en débarrasser en claquant des doigts. Comme la vie serait facile et morne si c’était le cas ! Enfin, j’ai pointé la coccinelle noire, à ma droite mais à sa gauche à lui. Il subirait le même test que ses anciens compagnons de travail et j’espérais qu’il se montrerait plus digne de mes attentes. L’avenir me le montrerait.

- Она не работает. Узнайте, что это неправильно, и вы будете моим первым официальным сотрудником. Зарплата тройной, что вы выиграли, выплачиваемых в соответствии с таблицей, конечно. Есть рабочая одежда в шкафу есть. На работы ! (Elle ne fonctionne pas. Trouve ce qui cloche et tu seras mon premier employé officiel. Salaire triple de ce que tu gagnais, payé sous la table, bien entendu. Il y a des vêtements de travail là-bas. Au boulot !)

Pour les vêtements de travail, j’avais pointé une large armoire située entre deux des trois portes de garage. Il devrait bien en avoir une à sa taille, là-dedans. Quant à moi, je me faufilais sous une autre voiture, d’où je pourrais avoir un œil sur lui et la coccinelle, tout en pouvant avancer les réparations sur la familiale que je devais terminer pour le lendemain. Voyons voir de quel bois tu te chauffes, petit russe…

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Liam Winchester

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Entretien pour un éventuel emploi ▬ Dresden Vide
MessageSujet: Re: Entretien pour un éventuel emploi ▬ Dresden Entretien pour un éventuel emploi ▬ Dresden EmptyVen 22 Oct - 22:26

L'expression du propriétaire des lieux changea soudain, le jeune homme ne su à quoi attribuer ce volte-face, mais pu en observer les effets par contre. Un léger sourire flotta pendant un instant sur les lèvres de l'interlocuteur du neutre, lui donnant un air moins impressionnant, tout comme son regard qui sembla se réchauffer quelque peu. Pourquoi ? Piotr ne le savait pas du tout, mais il trouvait ça plutôt rassurant, et nettement plus plaisant surtout, ça le rendait moins anxieux que d'avoir l'impression d'être en face d'une personne qui jaugeait chacune de ses paroles. C'était peut-être encore le cas, mais au moins cette fois-ci l'étranger ne s'en rendait pas compte, ça lui permettait de se calmer un peu. Le silence persista encore un peu au grand soulagement du blondinet qui se sentait tout de suite mieux maintenant qu'il voyait son interlocuteur un peu plus détendu, et il aurait bien laissé ce moment de blanc flotter encore un peu, mais son vis-à-vis le brisa d'une manière qui ne manqua pas de surprendre le jeune homme qui ne parvint pas à cacher son étonnement. Le propriétaire du bâtiment s'adressait à lui en Russe, et dans un Russe parfait de surcroit, un accent, des expressions et une aisance qui laissaient à penser au jeune mutant que son interlocuteur devait avoir été un habitué de son pays natal pendant pas mal de temps. Peut-être même était-il Russe ? Si c'était vrai, il avait un accent quasiment inexistant en anglais, en réalité, il n'en avait presque pas, et pourtant Piotr avait l'impression de déjà connaître cette manière de parler sans pour autant réussir à mettre la main sur ce qu'il cherchait, ce qui avait le don de l'agacer.

Dresden, il se présenta donc au jeune homme avant de dire qu'il appréciait sa franchise, et qu'il trouvait que d'être honnête était une chose en voie de disparition en les temps actuels, puis il conclut en disant qu'ils verraient bien si le jeune homme apprenait vite. La conversation prenait un tour plaisant, et Piotr se sentait étonnement rassuré en ayant constaté que Dresden savait parler Russe. Ça faisait un moment qu'il n'avait pas entendu sa langue natale, mis à part de temps en temps à la télévision, ou lorsqu'il croisait des Russes de son immeuble qui ne parlaient pas anglais et qui venaient donc chercher un traducteur chez lui. C'était vraiment un hasard, mais un bien heureux hasard on ne pouvait pas le nier. Le silence avait reprit sa place familière entre les deux hommes pendant que Dresden écrasait sa cigarette avant de pointer la voiture noire qui se trouvait à la gauche du blond avant de reprendre la parole pour expliquer ce qu'il attendait du jeune homme. Visiblement elle était en panne, il fallait donc trouver ce qui clochait pour devenir l'employé officiel du garage. La suite était aussi assez surprenante, pour tout dire Piotr n'en demandait pas tant, il voulait juste avoir un travail et la somme que Carmichael lui attribuait, qui suffisait juste à payer la location de la chambre de bonne qu'il partageait avec Aelys, et les quelques livres et autres nécessaires d'apprentissage de la belle. Le jeune homme hocha légèrement la tête en observant la voiture désignée par Dresden, avant de porter son attention vers la fameuse armoire ou se trouvaient les vêtements dont il venait de parler.

Очень хорошо. (Très bien) »

Après quoi le Russe s'éloigna de Dresden qui était déjà partit en direction d'une autre voiture qui demandait visiblement son attention. Rapidement le jeune mutant trouva une tenue à sa taille et l'enfila sans plus de cérémonie, encore un net changement dans ce garage, dire qu'avant Carmichael se contentait de fournir des vieux torchons à ses employés pour se nettoyer du cambouis, Piotr avait un bon nombre de pantalons dans un piteux état après avoir bataillé avec une voiture récalcitrante qui l'attaque à coup de cambouis. Mais ce n'était que des habits, et c'était largement secondaire. Le blondinet se dirigea donc vers la voiture qui demandait son attention, un joli véhicule qui plaisait bien au jeune homme, mais là n'était pas la question, lui il s'intéressait uniquement à ce qui était dedans. Passant sa main sur le capot de la voiture, il l'ouvrit avec délicatesse avant de la bloquer pour qu'elle ne se referme plus, puis il jeta un premier coup d'œil à l'intérieur pour constater rapidement qu'il s'agissait là d'une voiture bien entretenue, et non de certaines poubelles qu'il avait eut à réparer certaines fois. Un moment la question de savoir si Dresden connaissait la manière d'agir de l'ancien propriétaire, flotta dans l'esprit du blond qui se souvenait de la ruse employée par Carmichael pour camoufler les défauts de ses voitures, diminuer le nombre de kilométrages, tout ça dans l'optique de revendre des poubelles à prix d'or. C'était d'ailleurs bien dans les seuls rectifications ou brillaient ses deux anciens collègues. Mais ce n'était pas le moment de réfléchir à toutes ces choses, et le Russe chasse donc ces pensées de son esprit pour se concentrer entièrement sur la recherche de la panne.

C'était une coccinelle ancien modèle, Piotr avait entendu parler de soucis liés au démarreur. Le démarreur, on l'utilise plusieurs fois par jour, mais l'on n'y pense jamais, jusqu'à la panne, souvent caractérisée par un "clac-clac" sonore lorsque l'on actionne la clé, et là généralement c'est déjà trop tard et on peut tout changer. Autant vérifier si le démarreur était bien en état ou non. Il se dirigea donc vers la portière de la voiture pour tester le démarrage de la voiture. Elle brouta un bon moment et refusa obstinément de démarrer, il n'insista pas plus avant de revenir devant le moteur et se dirigea donc vers cette partie qui était tout de même la plus fragile, et la raison des pannes les plus fréquentes, mais Piotr n'avait pas trop d'espoir sans quoi ses deux anciens collègues auraient tout de même trouvé la panne. Observant le démarreur, il constata que le Solénoïde, ou le lanceur suivant les dialectes, était encore en bon état, et logiquement lorsque lui allait bien, tout devait rouler comme il était tout de même sensé propulser la roue-libre et le pignon vers le volant moteur pour entrainer celui-ci et déclencher le circuit de courant de puissance dans le moteur du démarreur, pour finalement faire démarrer tout le système. Puisqu'il fallait tout vérifier, le jeune homme se pencha sur l'interrupteur rotatif souvent très vieux, qui est surtout le plus sollicité avec les clignotants... Il avait souvent des problèmes d'après ce qu'un des anciens collègues du blond avait dit un jour. Perte du contact bobine en position démarreur, course allongée ouvrant le circuit en fin de course, charbonnage des contacts.... Visiblement il y avait beaucoup de pannes de "démarrage" directement causées par cet élément. Mais rien, tout était parfaitement en ordre, ça ne venait donc pas de ce coté.

Piotr continua en vérifiant l'état de la batterie, même si c'était le plus bête option qui s'offrait à lui, il n'y avait rien à négliger, c'était des fois les pannes les lus bêtes qui étaient les plus embêtantes à réparer. Mais ça ne venait pas de là non plus, alors la jeune homme s'orienta vers l'arrivée d'essence, on ne sait jamais, étant donné que le véhicule broutait un peu, ça pouvait éventuellement être les restes d'essence qui ne suffisaient pas à démarrer pour de bon. Après avoir passé un petit moment à contrôler tout cela, le Russe du se rendre à l'évidence que ce n'était pas de ce coté, encore une fois. Mais il ne se décourageait pas, c'était les contrôles basiques et il n'y avait donc aucune raison de s'inquiéter. Le mutant était concentré et ne voyait pas le temps passé, pas plus qu'il ne sentait le regard de Dresden lorsque celui-ci le regardait de temps en temps. L'évadé avait une expression calme et posée, un léger sourire flottait sur ses lèvres, lorsqu'il travaillait sur une voiture c'était un des rares moments où il se sentait normal et ne voyait pas son statut de mutant ou d'évadé s'imposer sans cesse dans sa vie. Après quelques autres vérifications de routine comme le réglage du moteur et d'autres soucis d'ordre secondaire généralement, des broutilles mais qui foutaient tout en l'air, le blond décida de chercher plus en avant, dans les pannes moins fréquentes puisque visiblement ce n'était rien de basique. Il se concentra donc sur l'allumage, vérifiant tour à tour Les vis platinées, Le condensateur, Le doigt d'allumeur, le Delco et la capsule de dépression, mais tout ce petit monde se portait à merveille, et il perdait simplement son temps.

Puis soudain une idée éclaira l'esprit du blond, le système qui empêchait le gel des liquides dans les différents tuyaux d'alimentation ! Il permettait à la voiture de pouvoir démarrer lorsqu'il faisait trop froid et d'éviter d'avoir l'essence ou l'eau de bloquée, bien que ce coin du monde ne pouvait pas être qualifié de « froid », les propriétaires de cette voiture pouvaient bien avoir été dans un endroit plus froid comme le Canada ou le Québec. Le Russe chercha donc le responsable avant de le localiser, puis il commença à le contrôler sans rien trouver. Pourtant quelque chose en lui lui disait que c'était ça le soucis, qu'il devait pousser les recherches de ce coté. Le jeune homme hésita un moment, remontant légèrement sa casquette pour découvrir un peu son visage et par la même occasion sa vision, puis il se mordit la lèvre inférieur dans une expression d'hésitation. Jetant un regard à Dresden pour constater qu'il travaillait de son coté, Piotr plaça sa main sur le système avant d'envoyer une vague de froid à l'aide de son pouvoir tout en guettant sur son appareil de mesure, une réaction du système de réchauffement. Rien. Ça signifiait une seule chose, cette pièce était défaillante et certainement responsable du refus de démarrer du véhicule. Ce n'était pas dans ses habitudes de se servir de son pouvoir pour s'aider, sans compter qu'on pouvait trouver bizarre qu'il trouve comme ça sans avoir besoin de vérifier ça avec une machine prévue à cet effet et non un bête appareil de mesure, mais il trouverait bien une excuse après tout, du moins il l'espérait. Le mutant se redressa donc, chercha le nécessaire pour remplacer le système avant de se mettre au travail avec minutie et application, cela lui prit un petit moment, bien qu'il ne surveillait pas l'horloge loin de là, de toute manière il ne savait pas non plus lire l'heure ce n'était pas quelque chose de trop compliqué bien heureusement, des tuyaux à remplacer et quelques autres babioles, ce qu'il avait apprit en premier lorsqu'il avait été embauché, une chance. Puis il entreprit de vérifier le résultat une fois tout ça changé, après une rapide application du froid sur le système de chauffe, le blond constata qu'il réagissait bien, et il se dirigea vers la portière de la voiture pour voir si cette fois-ci le moteur décidait ou non de démarrer. Il démarra et fit assez de bruit que le Russe mit sur le compte de l'ancienneté de la voiture, de toute manière il ignorait comme réparer ça si c'était un défaut de la voiture, à moins que ça ne vienne du pot d'échappement. Il coupa donc le moteur, se replaça devant le moteur qu'il referma avec délicatesse, après quoi, le blondinet leva les yeux en direction de Dresden qui semblait plutôt intéressé par ce qu'il faisait, normal me direz-vous avec sa boite, et après quelques secondes d'hésitation, le Russe lui adressa enfin la parole, en Russe bien sûr puisque Dresden lui avait si aimablement suggéré de converser dans cette langue.

Я думаю, что я нашел что-то, очевидно, остальное работает хорошо, поэтому, если я пропустил что-то, я думаю, я нашел проблему, она была система отопления, что бы реле, когда она была слишком холодной. Видимо, он уже не реагировал на холод. (Je crois que j'ai trouvé quelque chose, visiblement le reste fonctionne bien, alors à moins que je n'ai raté quelque chose, je crois que j'ai trouvé le problème, il s'agissait du système de chauffage qui devait prendre le relais lorsqu'il faisait trop froid. Apparemment il ne réagissait plus au froid.) »

Le blond n'était pas du genre à être absolument sûr de lui, son enfance et les doutes permanents qui l'habitaient avaient pour habitudes de le rendre indécis, mais il avait attentivement contrôlé toute la voiture, et à moins que quelque chose ne lui soit passé sous le nez en raison de son manque de qualification, il ne voyait pas ou chercher d'autre. Restait juste à espérer que Dresden n'allait pas jeter un œil à la voiture et trouver un gros problème en moins de deux. Si c'était le cas, ça signifiait que le Russe n'était pas assez qualifié, et il accepterait donc sans broncher son licenciement, si l'on pouvait parler de ça étant donné qu'il n'était pas réellement embauché.

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Entretien pour un éventuel emploi ▬ Dresden Vide
MessageSujet: Re: Entretien pour un éventuel emploi ▬ Dresden Entretien pour un éventuel emploi ▬ Dresden EmptyVen 29 Oct - 0:55

La surprise de me voir parler en un russe quasiment parfait, sur le visage de Piotr, valait la peine d’être vue. Il comprendrait que j’étais déjà allé dans ce pays et que vu ma maîtrise de la langue, j’y avais passé un sacré bout de temps. Plus d’une décennie, oui, et j’étais devenu alcoolique. J’avais finalement quitté ce pays pour finir dans un lieu encore plus éloigné, quelque part loin de tout ; Arviat, au Nunavut. De fil en aiguille, j’ai voyagé beaucoup et appris énormément. À quatre-vingt neuf ans et quelque, je peux dire que j’ai eu une longue vie bien remplie. Une longue vie loin d’être terminée, se je me fis à mon apparence physique, qui est celle d’un type entre trente-cinq et quarante ans, mais marqué par la vie. Les cernes sous mes yeux, mes cicatrices nombreuses, non visibles lorsque je suis habillé, et ma charpente malingre mais musclée, tout cela le prouve. Mais nous n’étions pas là pour parler de moi.

Piotr se sentit rassuré par ce simple fait ; son odeur corporelle le disait. Il observa la coccinelle qu’il devait arranger, jeta un coup d’œil vers l’armoire où se trouvaient les tenues de travail puis approuva en russe. Moi, j’étais déjà parti vers une minivan familiale qui nécessitait mes soins. Du coin de l’œil, j’observai le blondinet aller enfiler une tenue à sa taille puis se diriger vers la petite voiture ancienne. Il se mit au travail d’une façon qui me plut, en traitant la machine avec délicatesse, comme si elle était vivante. J’agissais de la même façon. Restait à savoir s’il avait une idée de ce qu’il faisait, au contraire des deux clowns précédents, qui s’étaient révélés tout juste bon à faire un changement d’huile, et encore avec difficulté. Des incapables dans leur genre, je n’avais pas besoin de ça ici. D’autant plus que j’avais déjà une liste de clients en attente et que j’avais besoin de mécanos habiles de leurs mains, connaissant leur sujet et sachant quoi faire.

Pendant que je changeais entièrement le silencieux de la familiale, je vis Piotr vérifier le démarreur, constater que le solénoïde était en bon état, puis observer l’interrupteur rotatif, mais je savais que tout cela était en ordre. Le problème venait d’ailleurs, aussi Piotr continua-t-il son inspection. Batterie, arrivée d’essence et autres broutilles de base. Non, pas ça non plus. Cherche encore, petit. Je souris distraitement dans mon coin tout en travaillant sous la voiture. Au moins semblait-il assez bien connaître ses bases. Qu’en était-il des choses mécaniques un peu plus compliquées ?

Le temps passa et je notai que Piotr avait une expression calme sur le visage, et qu’il souriait. Il aimait ce qu’il faisait, ce qui était un plus certain pour un mécano. Les journées peuvent être longues dans un garage, surtout pour ceux qui n’aiment pas bricoler dans un moteur. Il fit plusieurs autres vérifications de routine, mais encore une fois, le problème ne venait pas de là. Mon test avait pour but de tester les capacités de mes futurs employés et Piotr était le seul à ne pas montrer signe d’impatience. Ses anciens compagnons de travail avaient jetés l’éponge à cette étape, incapables de trouver d’où venait le problème. Ils m’avaient traités de noms peu amicaux avant de quitter le garage en claquant la porte – façon de parler. Le jeune russe, lui, semblait prendre son temps pour tout vérifier ; l’allumage, les vis platinées et d’autres bricoles un peu plus compliquées, mais à peine, mais non, toujours rien. Moi, dans mon coin, je souriais et me retenais d’éclater de rire comme une hyène. Je sais, ce n’est pas bien, mais que voulez-vous, j’ai toujours aimé tester les gens qui se disent mécaniciens. Bien trop souvent à mon goût, ils ne savent pas réellement de quoi ils parlent. Tout mon contraire.

Et quelques instants plus tard, le nez barbouillé de cambouis et tirant sur un morceau de métal récalcitrant, je sentis une vague de froid venue de l’endroit où Piotr s’activait. Je relevai aussitôt la tête et observai ce que mon jeune apprenti faisait. La main dans le moteur, là où je savais que se trouvait le système empêchant le gel des liquides, il semblait vérifier quelque chose en se mordant la lèvre inférieure. Que faisait-il ? Ou plutôt, qu’avait-il fait ? Une vague de froid ne pouvait naître ainsi du moteur, c’était impossible, alors quoi ? Une idée germa dans mon esprit, mais je la repoussai. Ce n’était pas mes affaires. Ça ne concernait que lui, uniquement lui. Tant qu’il faisait bien son boulot, il n’aurait rien à craindre de moi. C’était tout le contraire : je pourrais l’aider. Mais encore une fois, cela ne me concernait pas du tout. Ce qui me concernait, en revanche, c’était le simple fait que Piotr avait mis le doigt sur le bobo. C’était précisément cette partie qui faisait défaut sur la coccinelle, car les clients, un gentil couple entre deux âges, avaient fait un voyage quelque part au nord du Québec, où il y avait déjà de la neige, pour une histoire de pêche sur la glace, ou un truc du genre. Bref, leur système de chauffage et d’antigel en avait pris un sacré coup et ne fonctionnait plus. Cependant, Piotr n’avait découvert qu’une partie du problème…

Je le vis se lever, aller farfouiller dans les pièces de rechange dans les étagères au fond du garage, et revenir avec le nécessaire pour remplacer tout le système. Gestes précis et assurés, calmes et sûrs. Bien. Il vérifia le résultat et je sus que tout fonctionnerait, ou presque du moins. En effet, le moteur démarra lorsqu’il le réessaya, mais un bruit de tous les diables résonnait également. Ça, c’était la faute à deux choses. La première était plus simple : le pot d’échappement qui était mal fixé. Rien de grave. Oui, même à cette distance, je pouvais dire ce qui n’allait pas. Le second problème était plus compliqué et concernait la courroie de distribution. Ça, je m’étais douté que Piotr – et les deux autres idiots – ne sauraient pas quoi faire. Mais le jeune russe avait réussi à trouver un des problèmes, ce qui lui assurait une place dans mon garage. Pour le reste, il l’apprendrait sous ma tutelle.

Piotr referma donc le capot de la voiture et leva ses yeux particuliers vers moi. Je le vis hésiter un moment mais il m’adressa enfin la parole, en russe toujours. D’une voix hésitante, il me dit qu’il pensait avoir trouvé le problème. Il avait raison, bien sûr, mais je grognais néanmoins à voix haute devant son manque flagrant de confiance. Où était passée son assurance, comme lorsqu’il travaillait d’une main sûre sur la voiture ? Je marmonnai quelques mots inintelligibles dans mon coin ; encore une fois, cela ne me concernait pas. Je pris un chiffon sur le sol près de moi et nettoyai un peu le cambouis qui tachait mes mains. Je savais qu’il me faudrait utiliser de l’essence à briquet pour tout enlever complètement, mais cela ferait l’affaire pour le moment et puis j’avais encore du travail à faire ensuite. Les taches sur ma joue et mon nez, elles, ne voulaient pas disparaître. Tant pis. Je m’extirpai de sous la voiture et me dirigeai vers lui avec mon air impassible sur le visage. Peur et incertitude assaillirent mes narines, encore.

- Hy, dis-je en russe, Но не законченный. Система нагревания была одной из проблем. Кашне также должно изменяться , Петр, но не слишком выгравировано , что вы не делали его. (Bien, mais pas parfait. Le système de chauffage était un des problèmes. Le pot d'échappement est aussi à changer, Piotr, mais ce n'est pas trop grave que tu ne l'aies pas fait.)

En effet, même s’il n’avait pas totalement réussi mon test, il s’en était sorti avec brio et méritai mes félicitations. L’odeur de déception qui s’élevait de lui m’horripilait encore plus que sa crainte et son manque de confiance, aussi fis-je l’effort de lui donner les bonnes nouvelles :

- Вы наняты, маленький. Что касается того какой вы не знаете как делать все же, я собираюсь показывать вам как один иду вдоль. С Carmichael как босс, вы не будете никогда стать хорошим механиком. С мной, вы собираетесь стать владельцем. (Tu es embauché, petit. Quant à ce que tu ne sais pas encore faire, je vais te montrer au fur et à mesure. Avec Carmichael comme patron, tu ne serais jamais devenu un bon mécanicien. Avec moi, tu vas devenir un maître.)

Bon, je sais, ça ressemble à de la vantardise, mais ce n’était que pure vérité. Si Piotr écoutait ce que je disais et faisait ce que je lui dirais de faire, il deviendrait un maître en mécanique, même sans études supérieures comme j’en avais faites. En attendant, nous avions une voiture à terminer…

- Хорошо, пересеките меня большой разводной гаечный ключ, Петр, я собираюсь показывать вам другую проблему Божьей коровки, которую вы не будете никогда находить. Наконец, я не думаю, что Carmichael показывал вам, чтобы изменять это - вы будете исправлять меня, если я делаю ошибку. (Bon, passe-moi la grosse clé à molette, Piotr, je vais te montrer un autre problème de la Coccinelle que tu n’aurais jamais trouvé. Enfin, je ne pense pas que Carmichael t’ai montré à changer cela – tu me corrigeras si je me trompe.)

J’ouvris le capot et lui montrait durant les heures qui suivirent comment changer une des pièces essentielles dans le fonctionnement d’un moteur, soit la courroie de distribution. Si elle n’était pas changée régulièrement, cette courroie pouvait complètement détruire le moteur. C’est cette courroie qui fait la liaison entre le vilebrequin et l'arbre à cames dans le moteur. Lorsqu'elle casse, les pistons viennent toucher et tordre les soupapes, ce qui mène à la panne moteur et des réparations onéreuses s'ensuivent. Une cause externe fréquente de casse de la courroie de distribution, c’est la rupture de la courroie d'accessoires, appelée communément courroie d'alternateur, qui en s'effilochant passe derrière la poulie de vilebrequin et détruit ou fait sauter la courroie de distribution. C’était un autre des problèmes de la petite voiture et cela du être également changer.

Je laissai Piotr se salir les mains, tandis que je lui expliquais comme tout arranger à voix haute, toujours en russe pour qu’il comprenne bien et en lui montrant souvent comment faire. Je remarquai maintenant que la température autour du jeune homme était légèrement inférieure à celle du reste de la salle, ce qui était étrange mais qui, encore une fois, ne me concernait absolument pas. C’était ses affaires à lui, point.

Je lui montrai également comment remplacer le kit de distribution, soit la courroie et les galets. Nous vérifiâmes la pompe à eau, reliée à la courroie de distribution, mais celle-ci était encore en bon état. Je lui montrai ensuite comment remplacer les joints des arbres à cames du moteur et le vilebrequin, ces pièces assurant l'étanchéité du moteur.

Lorsque tout fut fait, l’horloge affichait déjà les dix-sept heures et je savais devoir bientôt fermer le garage. Normalement, je restai à travailler longtemps après le coucher du soleil, mais cette nuit, c’était la pleine lune et mon Loup voulait sortir. Déjà, je le sentais exercer sa pression habituelle en moi, cherchant à tous prix à sortir à l’air libre. J’appréciais le jeune Piotr et je ne tenais absolument pas à faire de lui mon casse-croûte de vingt heures, si vous me pardonnez le mauvais jeu de mots…

J’avertis donc Piotr que je devrais bientôt fermer, en prétextant un quelconque rendez-vous que je ne pouvais manquer. Je l’aidai à ranger les outils puis nous fermâmes le garage à deux. J’en profitai aussi pour lui faire visiter le reste du garage, lui interdisant l’entrée de mon appartement – je tenais à mon intimité – mais lui disant qu’il était libre de déambuler partout ailleurs. Je lui dit de venir le lendemain à l’heure habituelle d’ouverture et que nous verrions les derniers détails ensemble. Par la même occasion, je lui demandai s’il ne connaissait pas quelqu’un cherchant un travail de secrétaire, car j’en avais franchement marre de devoir tout faire moi-même.

Ensuite seulement, je le mis à la porte, sans brusquerie, bien sûr, mais néanmoins avec fermeté. Mon Loup voulait sortir et j’allais le lui permettre, mais pas avant d’être arrivé en forêt.

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