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Boire ou ne pas boire, telle est la question

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Elena Psiharis

Elena Psiharis
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Boire ou ne pas boire, telle est la question Vide
MessageSujet: Boire ou ne pas boire, telle est la question Boire ou ne pas boire, telle est la question EmptyVen 23 Sep - 8:53

    23 Septembre 2021
    Bar des Eagles – Quartier Sud
    Aux environs de 22h30


La nuit était tombée sur Achaea depuis plusieurs heures déjà, mais cela n’empêchait pas Elena d’errer seule dans les rues sombres de la ville telles une âme en peine ne sachant pas où aller. Perdue dans ses pensées, la jeune femme arpentait la ville sans pour autant avoir en tête de destination particulière. Elle se contentait simplement de mettre un pied devant l’autre, sans se préoccuper le moins du monde de la direction qu’elle prenait. Et pour cause, sa tête était remplie de soucis se comptant par dizaines, si bien qu’elle n’avait pas le cœur de réfléchir à autre chose pour le moment. Hélas, la voyante ne parvenait pas à faire le vide dans son esprit ; elle ne pouvait s’empêcher de ressasser encore et toujours cette horrible dispute qui l’avait mise dans cet état. Celle-ci remontait maintenant à plus de trois jours de cela, mais Elena avait l’étrange sentiment qu’elle avait eu lieu la veille, tant les souvenirs qu’elle en avait étaient encore frais dans son esprit.

Cela s’était passé à son appartement, en milieu de soirée. Comme à son habitude, Andrew n’avait pu s’empêcher de raccompagner Elena chez elle, pour s’assurer avant tout que la jeune femme était bien rentrée saine et sauve à son domicile. Cependant, il régnait quelques tensions entre Elena et lui, tensions qui ne s’étaient toujours pas apaisées en l’espace de ces derniers jours. Bon à savoir, cela faisait à présent trois semaines qu’Elena s’était retrouvée en face de cette femme, dans le parc, mais la jeune femme ne s’était toujours pas remise de cette rencontre hasardeuse – non plus que de la première altercation qui avait suivi entre Andrew et elle, ce dernier ayant reproché à la jeune femme de s’être retrouvée en face d’une réelle menace de mort sans même s’en apercevoir.

    « Comment n’as-tu pas pu t’en rendre compte plus tôt, après tout ce que je t’avais dit sur elle » lui avait-il dit alors, en proie à la colère. « Tu imagines un peu ce qui aurait pu t’arriver si elle t’avait percée à jour ? Et dire que je n’étais pas là pour assurer ta protection. Pourquoi ne m’as-tu pas appelé ? Je serai venu courir avec toi. As-tu seulement idée du mal que tout le monde se donne pour que tu puisses continuer à vivre ta vie en paix ? »

Ces paroles, Elena ne cessait de se les repasser en boucle dans la tête – d’autant plus que, trois jours auparavant, une nouvelle dispute avait éclaté entre son ami et elle, dispute au cours de laquelle ces mots avaient été une nouvelle fois répétés. C’est la raison pour laquelle Elena n’avait plus quitté son appartement depuis. Préférant rester cloîtrée chez elle, elle avait refusé d’ouvrir chaque fois qu’Andrew était venu sonner à sa porte pour lui demander des excuses. Elle avait même été jusqu’à filtrer ses appels, n’accordant à Aileen que quelques minutes de son temps pour l’informer qu’elle était malade et préférait rester chez elle le temps de se sentir mieux. Un mensonge, rien de plus. Elle refusait simplement d’avoir à affronter Andrew – ou même Aileen – pour le moment. Elle voulait juste se vider la tête un moment et ne plus penser à tous ces tracas et toutes ces menaces de mort planant au-dessus de sa tête. C’est probablement la raison pour laquelle elle avait finalement décidé de quitter l’étouffante étroitesse de son appartement pour se dégourdir un peu les jambes en ville.

Après plusieurs heures de marche silencieuse, Elena finit par émerger de la bulle de solitude dans laquelle elle s’était renfermée. Elle se rendit alors compte que le ciel au-dessus de sa tête s’était assombri entre temps, que la nuit était finalement tombée autour d’elle et qu’elle se trouvait à présent dans un quartier de la ville qu’elle qualifiait elle-même de « peu fréquentable ». Pire encore, quelques minutes seulement après avoir réalisé qu’elle avait erré bien loin de chez elle, la jeune femme sentit l’air devenir désagréablement humide et lourd. Un rapide coup d’œil en direction du ciel lui apprit alors que ce dernier était d’une bien inquiétante couleur noire et qu’une tempête devait être sur le point de se déchaîner : il allait très sûrement se mettre à pleuvoir d’un instant à l’autre. La jeune femme décida donc que le mieux pour elle était de faire machine arrière et de retourner sur ses pas le plus rapidement possible dans l’espoir de rallier son appartement avant que les nuages ne se percent.

Néanmoins, quelques rues plus loin, Elena s’arrêta près d’un réverbère en fer forgé qui l’interpella du fait qu’il clignotait bizarrement, par intermittence, comme si l’ampoule était sur le point de rendre l’âme. Intriguée, l’oracle demeura quelques secondes à le fixer du regard, complètement immobile et pensive. Son regard se porta alors de l’autre côté de la rue, sur la devanture d’un petit commerce qu’elle avait fini par identifier comme étant un bar de motards. Pour sûr, elle était bien loin du centre-ville, elle en avait la certitude à présent. Cette enseigne au néon figurant un aigle prenant son envol lui était clairement inconnue. Pourtant, alors qu’elle fixait cette enseigne clignotante, pensive, Elena se surprit à faire un pas en avant ; et avant de comprendre ce qu’il venait de se passer, elle referma la porte du bistrot derrière elle après être allée se mettre à l’abri de la pluie qui avait commencé à tomber.

Silencieuse, et se demandant pour quelle raison elle avait poussé cette porte, Elena demeura sur le seuil et laissa son regard parcourir librement la pièce. Ce n’était pas la première fois qu’elle pénétrait dans un établissement de ce genre ; le truc, c’était que la dernière qu’elle avait mis un pied dans un bar, elle était à la recherche de l’homme à cause duquel elle se retrouvait ici à présent. Le décor semblait similaire à ce qu’elle avait vu la dernière fois, pourtant ce n’était pas le même établissement. L’air y était néanmoins aussi enfumé et difficile à respirer que ce trou perdu de Cleveland, les différentes effluves d’alcool saturaient l’atmosphère de la pièce et montaient rapidement à la tête, des hommes tatoués et boudinés dans leur veste en cuir tâtaient la quille autour de plusieurs tables de billard, tandis que d’autres sirotaient tranquillement leurs boissons, soit accoudés au comptoir, soit autour des multiples tables dressées ici ou là dans la grande salle. Dans le fond, près des portes donnant sur les cabinets, un couple de jeunes amants s’amusait à lancer des fléchettes sur une cible qui avait dû en voir des choses, ce qui parut bien singulier à Elena sur le coup. Mais ma foi, on pouvait trouver de tout dans ce genre de point de chute, elle ne devait donc pas s’en étonner, d’autant que le jeune couple n’était pas le seul élément qui ne semblait pas à sa place : un homme en costume trois pièce était avachi à l’une des extrémités du comptoir et il semblait avoir d’ores et déjà sifflé plus que son comptant d’alcool.

Comme si la présence de ces personnes insolites avait su lui rendre le contrôle de ses membres, Elena s’avança et vint se hisser au sommet de l’un des hauts tabourets disposés d’un bout à l’autre du comptoir. Dans la seconde qui suivit, le barman – un jeune homme d’au moins cinq ans son cadet, sourire charmeur et yeux pétillants de malice – se tourna vers elle pour lui demander :

    « Bonsoir, qu’est-ce que je vous sers ? »
    « Un whiskey » répondit Elena du tac au tac.

Le barman disparut quelques instants sous le comptoir avant de faire sa réapparition avec un verre en main, qu’il posa devant la jeune femme avant de le remplir sous ses yeux.

    « Merci » souffla Elena, sans même jeter un regard à celui qui venait de la servir.

Son attention était toute entière focalisée sur le verre. La lumière des néons enfumés suspendus au plafond jouait à la surface de la boisson ambrée. Elena était comme captivée, envoûtée. Ses mains serrées autour du verre, la jeune femme se laissait subjuguer par sa boisson sans pourtant daigner porter le verre à ses lèvres. Et elle demeura ainsi pendant de longues minutes, à la fois pensive et soucieuse, son regard ne quittant pas la surface du liquide irisé, si bien qu’elle n’entendit pas la porte s’ouvrir et se refermer derrière elle. Elle n’avait conscience de rien, pas même de l’eau qui gouttait de ses vêtements. Elle ne pensait qu’à ses soucis et à son verre de whiskey. Allait-elle oser le boire ? Allait-elle céder à la tentation ? Elle n’avait jamais pu supporter l’alcool, même au cours de ses premières années d’étude de médecine, où les fêtes entre étudiants étaient de coutume, elle ne s’était jamais laissé tenter par un verre de vodka ou de cognac. Même le champagne peinait à s’attirer ses faveurs. Pourtant, Elena était bien, assise devant son verre, bel et bien hésitante sur son choix : boire ou ne pas boire, telle était la question qui semblait avoir le plus de valeur à ses yeux pour le moment…

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Alec Ross

Alec Ross
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Boire ou ne pas boire, telle est la question Vide
MessageSujet: Re: Boire ou ne pas boire, telle est la question Boire ou ne pas boire, telle est la question EmptyDim 2 Oct - 18:50

Le propriétaire, assis derrière son bureau, prit une énième bouffée de son cigare dont la fumée dense et nauséabonde emplissait l'air de son petit bureau. Il me jugea une autre fois de bas en haut, pectique, et de sa grosse tête de mafieux secoua de nouveau la tête de gauche à droite, une moue ironique et faussement concerner sur les lèvres.

    " Voyez-vous Monsieur Ross... Comme je vous l'ai dit, les clients de mon humble établissement ont apprit la vie à la dure. Je ne voit pas bien comment... Vous voyez ce que je veux dire? "
    " Soyez plus claire Monsieur Gibs, je ne voudrais pas me méprendre sur vos... honorables intentions. "


Je fulminait. Ce sale type, gras, riche à craquer, couler jusqu'au coup dans les affaires de la mafia, me faisait tourner en bourrique depuis plus d'une demi heure. Il m'insultait à demi mots, me poussait à bout... et ça allait bien finir par marcher. Je faisait un effort titanesque pour ne pas perdre mon sang froid et lui dire clairement ce que je pensait de lui et de son commerce minable. De un, j'y aurais probablement laisser ma peau. De deux, perdre mon sang froid était la pire des solutions dans n'importe quel cas me concernant, vue le penchant qu'a mon pouvoir pour s'amplifier au moindre déréglage de mes émotions! Mais là, ça commençait à bien faire. Je me foutait de savoir si c'était un test passer à mes nerfs ou simplement une magnifique manifestation de sadisme de sa part, tout ce que je voulais, c'était foutre le camp d'ici au plus vite! J'aurais du savoir quel genre de type gérait un endroit mal famé comme celui-ci et je n'aurais JAMAIS du venir postuler pour un emplois.

Ma réponse, à la réflexion de sa question, était à la limite de l'impertinence. Sans parler du ton que j'avais employer... J'en avait assez de tourner autour du pot et je voulais faire cracher ses vraies intentions à cet ordure. Le gros Gybs du s’apercevoir du changement dans mon attitude - ou dans mon aura, ce qui est assez plausible - puisqu'il fronça les sourcils, contrarié. Mais ce vieux renard était trop fin calculateur pour voir une telle chose lui passer sous le nez. Un sourire d'intérêt plana sur son visage bouffi, il prit une nouvelle bouffée de cigare et approcha son visage du mien.

    " Dites moi, Monsieur Ross, vous avez probablement entendu parler de ma réputation j'imagine? "
    " Non. "
    " Mmm... Dommage. Alors sachez que j'ai un intérêt tout particulier pour les cas rares et spéciaux. Vous voyez ce que je veux dire? "
    " Je vous ai demander d'être précis. Monsieur. "
    " Ha! Vous voilà bien de mauvaise humeur, monsieur Ross. Mais j’apprécie ce genre de caractère fort, vous savez? Hum... si vous insistez, j'aimerais savoir si vous êtes un mutant, monsieur Ross. "


Je serra les poings devant son air triomphant, comme un homme venant de découvrir qu'il à une main de maitre au poker, me retenant de de toute mes forces en sentant l'énergie négative émaner de moi comme une onde de choc.

    " Je ne voit pas en quoi cela vous regarde. "
    " Ho... Inutile de vous énerver monsie... mon... sieur... Ross... "


Le gros Gibs s'était soudainement mit à haleter. Il porta une main à son coup, comme si il tentait d'enlever une main qui lui serrait la gorge. Je resta immobile sur ma chaise, le fixant froidement dans les yeux.

    " Vous dites? "


Le directeur du bar ouvrit la bouche, cherchant son air, devenant de plus en plus rouge. Il se frotta la gorge et leva vers moi des yeux exorbitée mêler d’appréhension et de crainte. Je détourna la tête en serrant les dents et me leva. Je remit ma veste, et sans un regard vers lui me dirigea vers la porte de sortie du bureau.

    " Je suis désoler de vous avoir déranger, Monsieur Gibs. Et je comprend que je ne suis pas le genre d'homme que vous recherchez pour travailler dans votre établissement. Je vous souhaite une bonne journée! "


Je me retourna pour lui lancer un sourire sarcastique et froid, à l'image de mes dernières paroles, puis je sorti et referma la porte derrière moi. Je n'avais pas lâcher la poignée que j'entendis l'homme tousser et inspirer bruyamment pour faire entrer l'air de nouveau dans ses poumons. Mon et mon aura parti, les effets se dissipaient. Il ne subirait aucune conséquences physique de sa courte exposition à mon pouvoir, mais il s'en souviendrait à coup sur. Le pire dans tout cela, c'est que je n'ai eu aucun contrôle sur son déroulement. Mon pouvoir avait son propre libre abrite, étant omniprésent autour de moi. Le seule contrôle que j'ai sur lui, est le contrôle de mes émotions, être calme et poser n'en annule pas les effets, mais il permet de le maintenir à son niveau d'activité le plus bas, puisque lorsque je m'énerve, les effets se décuplent.

En fait, mon pouvoir est une aura d'influence négative. Toute personne se trouvant dans le champ d'action, d'une dizaine de mètres, autour de moi, de mon aura, est affecter. Les effets varie d'une personne à l'autre, mais toujours, ils sont négatifs et s’amplifient avec le temps et selon que la personne soit plus près ou plus loin de moi. Plus les gens sont près de l'épicentre - et là je lève la main -, plus les effets sont rapides et intenses. Ces effets sont sur certaines personnes à tendances agressive des bouffées d'agressivité ou de violence incompréhensibles et irrépressibles. Certains s'énervent, ressentent de l'agacement, de la haine ou de la colère, alors que d'autres, plus réserver, sont pris de panique, de peur, d'angoisse ou de d'élan incompréhensible de tristesse et de dépression. Pour d'autres encore, comme le gros M.Gibs, les effets sont physiques. Il s'agit toujours de malaises, allant de mal de tête au sentiment d’oppression, d'étouffement ou de mal être. Certains ressentent de la douleur pur alors que d'autres ont le sentiment qu'ils vont être malade. Plus l'exposition à mon aura est longue, plus les effets sont grands. À forte dose régulière, c'est là que les choses se compliquent réellement. Dans ces cas rares que j'essaie désespérément d'éviter, les gens entrent dans leur état négatif en permanence. Je n'ai même plus besoin d'être près d'eux pour les influencer, comme si mon aura laissait une trace chez les gens. Dans les pires cas, les gens tombent réellement malades, changent de caractère ou deviennent dépressif. Je vous laisse imaginer les catastrophes que mon pouvoir peut donner lorsque l'exposition se prolonge et que les effets s'empirent s'avantage.

Cela explique beaucoup de chose, à commencer par mon caractère distant et solitaire, passant par mon inaptitude dans les relations humaines, et finissant par la haine générale et inexpliqué que j'attire vers moi peu importe où je passe. Sympathique, non?

Bref, après avoir refermer la porte du bureau de M.Gibs derrière moi, j’inspirai profondément pour reprendre mon calme et affaiblir les effets de mon aura. Pas question de causer une émeute dans ce bar bondé de motards déjà survolter! Une fois calmer, j’empruntai le petit corridor menant au bar avec la ferme intention de sortir d'ici et de rentrer chez moi pour aller ENFIN me coucher. Voila maintenant plusieurs semaines que je suis arrivé à Achaea. J'ai fait le tour de presque tout les bar et commerces du coin, mais aucune nouvelles d'un employeur. Je commence à décourager... Combien d'imbécile vais-je encore devoir rencontrer avant que l'un d'eux daigne m'accorder une chance et un emplois? Arff... Vue les circonstance entourant ma personne - et ce n'est pas une image - il était plus que normal et habituel que les gens se méfient de moi et que j'ai de la difficulté à me faire engager quelque part. Sauf que là, si je ne trouvait pas rapidement quelque chose à faire de ma vie, j'allais épuiser mes dernières ressources financières amasser à Denver et j'allais devoir rompre mon contrat avec mon propriétaire... L'idée de partir d'Achaea ne me déplaisait pas plus qu'elle m'enchantait, même si la deuxième option m'enchantant plus, mais certaines choses me retenaient ici. Certaines que je comprenait, d'autre pas.

J'ai promis à mon propriétaire de logement, Monsieur Johnson, de l'aider avec les réparations de son magasin et de l'appartement dans lequel je réside présentement. Le vieil homme n'a personne pour l'aider et il m'a fait le cadeau de m’héberger pour presque rien... J'ai bien des défauts, mais je suis loin d'être sans cœur et je ne reviens jamais sur une promesse. Ça, c'était le coter compréhensible. L'autre, celui qui m'échappait encore, s'appelait Eva...

Je secoua la tête, effaçant mon débat mental, alors que je posait un pied dans la salle publique du bar. Je m'arrêta aussitôt. Dans la pièce, tout était figé. Les motards assis un peu partout aux tables avaient glisser, pour certains, la main dans leur veste de cuir pour chercher une quel qu'on que arme. Les jeunes adultes fêtards au fond avaient suspendu leur partie de pool et se lançaient des regards nerveux. Au bar, un soulon peinait à se retourner sur son banc pour voir ce qui se passait derrière lui alors qu'assise à quelques mètres de lui, à seulement deux pas de moi, une jeune femme, la seule présente dans le bar et la seule qui semblait ne pas avoir remarquer qu'il se tramait quelque chose dans son dos, fixait son verre d'alcool avec attention. Venant de passer la porte d'entrée, 6 policiers en uniformes avec l'insigne du gouvernement et des membres du recensement mutant se tenaient debout, impassible,à fixer les clients du bar.

    " Pardon de déranger votre soirée. Contrôle des mutants. Personne ne sort d'ici avant de nous avoir donner ses papiers d'identifications. "


Mon sang se glaça. Aucun d'eux n'étaient de ceux qui m'avaient poursuivit, l'autre soir, mais je savais que depuis ma dernière fuite accompagner d'Ilona, j'étais rechercher par ces types du recensement. J'ai été recensé, lors de mon arrivé en Amérique, à l'age de 3 ans, mais à l'époque, le système de pucelage n'était pas encore d'actualité. On me recherchait don, pas activement mais tout de même, pour m'implanter l'une de ces saleté électronique, comme une animal, sous la peau. Et ça, c'était hors de question. JAMAIS, ils ne m'obligerais à me soumettre à leur autorité et à devenir un numéro facilement identifiable et trouvable. Je leur échappait depuis que la loi avait passer, et je ne les laisserais pas m'avoir aujourd'hui...

Lançant un regard circulaire, je chercha des yeux un échappatoire à ce piège à rat dans lequel j'étais encore une fois tomber. La seule entrée et sortie dans la pièce était la porte devant laquelle les agents se tenaient. Je me souvenais qu'au bout du couloir par lequel j'avais accéder au bureau de M.Gibs, il y avait une porte de service. à savoir si elle était verrouiller ou non, c'était une autre paire de manche. Mais à première vue, c'était ma seule option. Avant que j'ai eu le temps d'esquisser un mouvement, le groupe de motards se leva et s’avança vers les policiers. Je me figea, sentant la pression monter dans l'air, n’annonçant rien de bon.

    " Il n'y a que tes gens en règles ici, pas vrai les gars? lança le plus grand des motards en se plantant face au policier qui avait parler alors que ses congénères se postaient à ses coter en approuvant ses dires et en pouffant de rire. "


On s'entendra là dessus, mutants où non, ces types ne voulaient pas avoir à faire avec la police. Le policier, inflexible, s'entêta et demanda ses papiers au chef des motards. Ce dernier refusa, puis le ton monta. d'autres motards se mêlèrent à l'échange, puis d'autres policiers, et bientôt, le ton monta dangereusement et le premier coup fut donner. L'un des motards avait lever le poing sur un policier qui l'avait insulter, et l'autre avait répliquer à coup de matraque. Deux fractions de secondes plus tard, la bataille était générale. Je tourna les talons rapidement, profitant du fait que les policiers étaient trop occuper pour se préoccuper de moi, et allait m'élancer dans le corridor lorsqu'un coup de feu retentit.

    " Merde! "


Je fléchis les genoux et m’accroupir au sol juste à temps pour voir la balle perdu arracher un bout du cadre de bois du comptoirs devant lequel j'avais été quelques instants plus tôt. D'autres coup de feux suivirent et le chaos prit la place dominante. On tirait dans tout les sens, un motard était tomber et se tenait l'épaule en criant, alors que les policiers et les motards, maintenant cacher derrière des tables renversés - digne d'un vieux filme d'action, se pointaient du viseur. Mais bon sang de merde, comment je faisait pour me retrouver chaque fois dans ce genre de situations désespérer! Y en avait marre là, VRAIMENT.

Mon cœur battant la chamade, de derrière le comptoir, je m’efforce de retrouver un rythme respiratoire normal et lança un regard par dessus le comptoir. Il y avait une légère accalmie dans l'échange de coup de feu et je ne tenais pas particulièrement à voir la suite des évènements. J'allais m'élancer vers mon but, lorsque j’aperçus la jeune femme que j'avais aviser un peu plus tôt, non loin du bar. Poussant un juron en Allemand, je revint sur mes pas à toute vitesse, l'attrapa par le bras et la tira derrière moi de gré ou de force.

    " Scheiße! Mais ne restez pas plantez là! Dépêchez-vous, bon sang! "


À peine ayons nous franchis le coin du couloir que les coup de feux reprirent. À toute jambe, je courus, trainant toujours la jeune femme derrière moi, vers la porte de service. Sans ralentir, je percuta la porte en saisissant le levier d'ouverture et - ho miracle, seul coup de chance de ma foutue journée! - nous nous retrouvâmes dehors. L'élan me fit perdre l'équilibre légèrement et je du ralentir. Je m’arrêta et me tourna pour regarder la jeune femme que j'avais entraîner derrière moi, les échos des cris et coup de feux toujours audibles derrière nous.

    " Vous allez bien? Vous n’êtes pas blesser? "


Je n'entendis qu'a moitié sa réponse puisque, venant de ma gauche, un cris retentit et couvrit tout bruit.

    " Hey! Il y en a deux qui tentent de s'échapper, arrêtez les! Ho, vous là-bas, on ne bouge plus! "


À ce stade, je me serais bien rouler en boule sur le sol pour pleurer et maudire dieu de m'avoir doter d'une chance aussi grande qu'un cerveau d'autruche, mais au moins, j'ai un bon instinct de survie. Porter par l'adrénaline, serrant les dents, je resserra ma prise sur le bras de la jeune femme et l'entraina de nouveau derrière moi, à toute allure, sous les cris du policier qui nous avait repérer. Pourquoi je l'avait entrainer avec moi sur ce coup là? Alors là, aucune idée! Réflexe, impulsion du moment, coup du sort ou simplement par la force des choses... appeler ça comme vous voulez. Mais dans un cas comme dans l'autre, je courrais maintenant aux cotée de cette jeune femme aux cheveux noirs qui m'étais complètement inconnu avec, pour la énième fois de ma vie, un flic aux trousses, sans même savoir où je m'en allais.


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Elena Psiharis

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Boire ou ne pas boire, telle est la question Vide
MessageSujet: Re: Boire ou ne pas boire, telle est la question Boire ou ne pas boire, telle est la question EmptyJeu 6 Oct - 19:27

Elena était toujours devant son verre de whisky, pourtant, elle n’avait pas esquissé le moindre geste pour porter le verre en question à ses lèvres. Les yeux toujours fixés sur le liquide ambré contenu dans son verre, elle demeurait pensive sans réellement parvenir à se décider. Boire… ou ne pas boire ? Quel choix faire ? Quelle décision prendre ? La réponse était pourtant si évidente ! Elena repoussa le verre et se prit la tête dans les mains. Elle était complètement perdue et ne savait plus ce qu’elle faisait. A quoi avait-elle pensé ? Qu’est-ce qui l’avait poussé à venir ici et à commander ce verre ? Cela ne lui ressemblait tellement pas, elle qui était si effacée et si renfermée en temps normal. Pourquoi donc était-elle entrée dans cet établissement qu’elle aurait pu qualifier au bas moins de rien moins que malfamé. Et ce verre ? Qu’est-ce qui lui était passé par la tête au juste ? De toute sa vie, elle n’avait jamais touché à l’alcool, ce n’est certainement pas ce soir qu’elle allait commencer. Que lui arrivait-il ? Pourquoi avait-elle agi aussi bizarrement ?

Perdue dans ses pensées, alors qu’elle se remettait en cause et décidait finalement que le mieux pour elle serait sûrement de rentrer chez elle, Elena fut brutalement ramenée à la réalité par un retentissant coup de feu qui lui vrilla les tympans et fit voler en éclats un cadre en bois derrière le comptoir, non loin de l’endroit où elle-même était accoudée au bar. Les débris restèrent comme suspendus dans les airs pendant quelques instants, avant de dessiner une parabole qui les fit redescendre lentement en direction du sol. Et lorsque les premiers éclats de bois touchèrent finalement le sol, la jeune femme prit soudainement conscience des événements qui s’étaient déroulés autour d’elle pendant qu’elle avait eu l’esprit ailleurs.

D’un rapide balayage du regard, la jeune femme posa successivement les yeux sur l’entrée du bar à motards, où des individus portant des uniformes officiels étaient amassés, armes à la main, pour empêcher les gens de sortir avant d’avoir été contrôlé ; puis elle remarqua les hommes affublés de vestes en cuir qui s’étaient lancés depuis peu à l’assaut des représentants de la loi, et qui avaient initié une rixe où les coups pleuvaient par dizaines ; et enfin, elle remarqua dans un coin dégagé de l’établissement les deux hommes qui s’étaient écartés du plus gros de l’affrontement : un motard et un policier. Ce dernier avait une arme à la main et le canon encore fumant laissait penser que c’était de cette arme en particulier que le coup de feu ayant tiré Elena de ses pensées était parti. Et comme de fait, la jeune femme en eut la conviction dès la seconde qui suivit lorsque, refusant de se laisser maîtriser par le motard qui tentait en vain de le désarmer, le policier laissa son arme cracher un nouveau projectile mortel qui fila à travers la salle.

Son instinct de survie prenant le dessus sur la raison et la pensée logique, Elena se retrouva accroupie au sol contre le comptoir en bois, les bras repliés au-dessus de sa tête pour se protéger. Sur le coup, c’était la chose la plus sensée qui lui était passée par la tête – ou du moins, c’était la chose la plus sensée que son corps avait jugé bon de faire pour la préserver et lui sauver la vie. Heureusement, la balle perdue avait été tirée cette fois-ci en direction du plafond, où elle s’enfonça profondément dans la charpente tout en arrachant quelques copeaux de bois au passage. Toutefois, les autres coups de feu qui furent tirés par la suite – tant par le premier policier que par ses condisciples ayant dégainé à leur tour – ne prirent pas la même direction, et certains se perdirent même au cœur de la mêlée qui s’était transformée en véritable bataille rangée digne des vieux films d’action.

    « Qu’est-ce qui est en train de se passer ? » pensa Elena. « Qu’est-ce que je fais ici ? Pourquoi suis-je venue dans cet endroit ? »

Une balle perdue siffla non loin de l’oreille de la jeune femme. Elle perçut un court instant le sifflement du projectile mortel avant qu’il ne s’encastre dans la pièce en bois du comptoir à quelques centimètres seulement de l’endroit où se trouvait sa tête. Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase de rationalité de la jeune oracle.

Ne pouvant supporter l’idée de demeurer à l’endroit où elle se trouvait, au risque de représenter une cible facile – balle perdue ou non –, Elena se redressa à moitié et courut en aveugle en direction du mur le plus proche d’elle. Par chance, elle se retrouva en partie mise à couvert par le jukebox duquel s’élevait une chanson de jazz ne collant pas du tout avec l’atmosphère chaotique régnant à présent dans la grande salle du bar. Mais hélas pour elle, Elena se rendit rapidement compte qu’elle était coincée dans un cul-de-sac. Il n’y avait rien sur sa gauche, hormis un mur épais dépourvu de la moindre fenêtre, et sur sa droite se dressait le comptoir et les multiples étagères couvertes de bouteilles en verre dont la plupart avaient d’ores et déjà été éclatées par les nombreuses balles perdues qui avaient fusé depuis le début des hostilités. La seule entrée que la jeune femme connaissait se trouvait diamétralement opposée à l’endroit où elle avait trouvé refuge. Les représentations de la loi et les motards armés se dressaient malheureusement entre elle et la sortie ; et elle ne pouvait rien faire pour les contourner et passer la porte sans être vue de quiconque. D’une certaine manière, elle était condamnée, soit à mourir ici d’une balle perdue, soit à être emmenée au poste de police si par miracle les choses ne finissaient pas mal pour elle d’ici là. Dans le meilleur des cas, elle risquait de voir sa couverture voler en éclats et sa véritable identité finalement mise à nu. Pour elle, cela était tout aussi équivalent à une mort certaine.

    « Pourquoi diable suis-je venue ici ? Quelle idée j’ai eu de vouloir sortir pour m’aérer les idées. Tout est de la faute d’Andrew ! S’il ne m’avait pas… »

Un homme venait de faire soudain irruption devant elle. D’où sortait-il ? Comment avait-il réussi à la rejoindre ? Qui était-il ? Autant de questions qui demeurèrent sans réponse aux yeux d’Elena. Mais le plus intriguant restait sans nul doute le comportement particulier que ce dernier eut à son égard. Sans un mot, il attrapa Elena par le bras avant de l’entraîner à sa suite.

    « Qu’est-ce que vous faîtes ?! » demanda la jeune femme.

Mais sa question tomba dans l’oreille d’un sourd. Mais pouvait-elle lui en vouloir de ne pas l’avoir entendue ? Certainement pas ; ou du moins, sûrement pas compte tenu du boucan assourdissant des cris, des gémissements et des armes qui continuaient de tirer à tout bout de champ sans discontinuité. Toutefois, bien qu’à deux doigts de céder à la panique, Elena avisa qu’elle n’avait pas encore perdu tout son bon sens. Après quelques pas, elle se débattit et força l’inconnu à lui lâcher le bras.

    « Je ne vous connais pas ! » lui dit-elle en lui lançant un regard plein de suspicion. « Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous me voulez ? »
    « Scheiße ! Mais ne restez pas plantée là ! Dépêchez-vous, bon sang ! » fut la seule réponse qu’elle récolta, avant de se laisser une fois de plus entraîner par cet illustre inconnu qui semblait connaître assez l’endroit pour la guider vers un corridor courant au fond du bar et donnant sur une porte qui ouvrait sur une arrière-cour.

Derrière Elena et son mystérieux sauveur, les coups de feu continuaient de hurler dans le silence de la nuit, mais son inconnu et elle continuaient de courir sans s’arrêter, jusqu’à ce qu’enfin ils débouchèrent sous le ciel étoilé surplombant l’arrière-cour. Là, l’homme s’arrêta et se retourna vers Elena pour la regarder et s’assurer qu’elle se portait bien.

    « Vous allez bien ? Vous n’êtes pas blessée ? » lui demanda-t-il.
    « Non, je ne crois pas » répondit Elena, peu sûre d’elle sur le coup. « Je crois que ça va aller. »

Mais les mots qui sortirent de sa bouche étaient en désaccord avec le teint pâle de la jeune femme et la façon si peu naturelle qu’elle avait de se balancer sur place. C’était comme si elle avait trop bu, alors qu’elle n’avait même pas ne serait-ce que reniflé les effluves alcoolisées de son verre de whisky. Elle était sous le choc, voilà tout. Elle avait besoin de quelques instants pour se reprendre et faire le point.

    « Oui, maintenant je crois que… »

La fin de sa phrase fut interrompue par un cri en provenance du couloir, derrière elle.

    « Hey ! Il y en a deux qui tentent de s’échapper, arrêtez-les ! Ho, vous là-bas, on ne bouge plus ! »

Par réflexe, Elena ne tourna pas la tête dans la direction de la source du cri. Instinctivement, elle désirait protéger le peu qu’il restait de sa couverture et refusait que quiconque d’autre ne voit son visage – et sûrement pas l’un de ces officiels en uniforme.

C’est alors qu’elle sentit de nouveau la prise du mystérieux inconnu se resserrer sur son bras. Avant qu’elle n’ait compris ce qu’il attendait d’elle, Elena le vit s’élancer en avant et elle fut contrainte de lui emboîter le pas sans que personne ne lui demande son avis. Quoique, compte tenu de la situation, la jeune femme savait au fond d’elle-même qu’elle aurait été la première à prendre la fuite si l’homme après lequel elle courait ne l’avait pas prise de court. Rapidement, Elena retrouva ses esprits tandis que l’air frais fouettait son visage et que la pluie glacial la trempait des pieds à la tête. Elle courait à présent aux côtés de son sauveur, qui n’avait plus besoin de la tenir par le bras pour la motiver et l’encourager à se dépasser, sous peine de finir en prison – ou pire encore dans son cas à elle. Derrière elle et le jeune homme, les policiers continuaient à leur donner la chasse. Ils n’étaient plus aussi nombreux que dans le bar – certains d’entre eux étant restés sur place pour s’occuper des motards mâtés – mais ils demeuraient néanmoins assez nombreux pour représenter une réelle menace. Elena les entendait qui se rapprochaient ; ils gagnaient plus de terrain à chaque nouveau mètre parcouru. Combien de temps pourrait-elle encore tenir à ce rythme effréné ? Sa poitrine était enflammée et ses mollets la brûlaient. Déjà elle peinait à garder son souffle pour le sprint final. Si la balance ne s’inversait pas d’un instant à l’autre, cela en serait fini de sa liberté et des projets qu’elle n’avait pas encore su mener à bien avec ses camarades. Finie l’opération Genesys et finie la lutte contre le gouvernement qui oppressait les mutants – et Elena le savait au fond d’elle-même, finie par la même occasion toute chance de survie pour ses semblables et le reste de l’humanité. Elle devait survivre, échapper à la police et demeurer dans l’ombre jusqu’à ce que l’heure soit venue pour elle de sortir au grand jour.

Le décor autour d’elle se modifia soudain de façon étonnante. On aurait dit que la peinture d’un tableau coulait après que la toile fut laissée sous la pluie pendant une tempête. L’allée sombre qu’elle remontait vivement avec son mystérieux sauveur devint un abîme de ténèbres où elle ne pouvait rien voir – rien, si ce n’est cette étrange affiche couverte de graffitis jaunes. Qu’est-ce que cela signifiait ?

    « Ils sont partis par là, dépêchez-vous, on les rattrape ! »

Elena secoua la tête et se rendit compte que l’allée était revenue. Elle avait eu une absence passagère – rien de tel pour les condamner, elle et tous ses compagnons de fortune. Néanmoins, Elena avisa soudain que l’allée qu’elle remontait, à bout de souffle, tournait brusquement sur la droite. N’ayant d’autre choix que de s'engager dans cette nouvelle direction, la jeune femme bifurqua à la suite du mystérieux inconnu dans cette nouvelle allée. Toutefois, elle s’immobilisa après avoir fait seulement deux pas.

    « Cette affiche ! » s’exclama-t-elle en reconnaissant les graffitis jaunes qu’elle venait à l’instant de voir. Elle balaya rapidement les environs et désigna quelques choses sur le côté de l’allée le plus exposé à la vue de tous. « Par ici ! »

Sans attendre de réponse de son sauveur, elle l’attrapa par le cou et le poussa dans l’ombre. Il s’agissait d’un mince renfoncement, si étroit à vrai dire que la jeune femme serait passée à côté sans le voir si elle ne l’avait pas « déjà vu » quelques instants auparavant. Et la jeune femme eut à peine le temps de se glisser dans la cachette de fortune et de s’évanouir dans l’ombre que les policiers débouchaient au tournant et passaient devant le renfoncement sans même daigner y jeter le moindre regard, alors qu'il était pourtant à la vue de tous. Silencieuse, Elena attendit quelques instants pour être sûre que les policiers se soient éloignés avant de dire :

    « C’était moins une, mais je crois qu’on ne risque plus rien maintenant. »

Ce fut-là les seuls mots qu’elle parvint à dire avant de se laisser glisser au sol, complètement vidée. La poitrine et les mollets en feu, ce n’était rien en comparaison du contrecoup que lui causait la vision qui lui avait pourtant sauvé la vie moins d’une minute auparavant. Plus blanche qu’à la sortie du bistrot, Elena était assise à même le sol trempé, pliée en deux, et prise de nausées à deux doigts de lui faire recracher le déjeuner qu’elle avait pris plusieurs heures plus tôt. Les choses pouvaient-elles encore être pires ? Elle en doutait sérieusement...

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Boire ou ne pas boire, telle est la question

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