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Et si la nuit portait conseil ...

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۞ Mutante Hostile ۞

Kaileen Moore

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Et si la nuit portait conseil ... Vide
MessageSujet: Et si la nuit portait conseil ... Et si la nuit portait conseil ... EmptyDim 15 Mai - 18:18

Dimanche 15 mai, 17h47. La journée qui venait de s’écouler avait été plutôt maussade pour moi. Moralement épuisée par mes sorties à répétitions qui avaient toujours un point en commun (elles finissaient mal), j’étais restée enfermée dans le petit studio de Lukaz. Toute la journée. Youpi. Et seule avec ça. Le jeune français avait disparu relativement tôt, s’esquivant Dieu sait où. Sans doute encore un travail pas très net que lui avait confié son employeur non moins louche. Je devrais peut être postuler pour ce type, au fond. Enfin. S’il avait été là, nous aurions sûrement trouvé de quoi nous occuper. Je réprimais mon sourire à cette pensée. Avoir quelqu’un d’autre qui portait le poids de mes secrets était à la fois inquiétant et tellement agréable. D’autant plus quand on passait à la trappe la partie ‘prise de tête’ du partage. En revanche, avoir quelqu’un qui partageait certaines de mes nuits sans être pour autant possessif, amoureux, ou une autre de ces conneries là était simplement merveilleux. Béni soit celui qui a fait se croiser nos chemins. D’autant plus que mon hôte savait s’y prendre, dirons nous. Mais revenons à nos moutons. Privée de compagnie, furieusement fatiguée, ça avait été un de ces jours où je n’avais envie de rien. Je n’avais même pas mangé depuis la veille, d’ailleurs. Si la sensation de faim s’était effacée au cours du temps, elle commençait à me tirailler de nouveau. Ce qui me déplaisait singulièrement. Le problème était que je ne pouvais pas régler le problème comme à mon habitude (d’un bon coup dans la figure, vous voyez le genre).

C’était cela qui m’avait finalement poussé à sortir de mon antre. A reculons. J’étais réellement d’une humeur massacrante. Le premier qui me chercherait aujourd’hui, ou en tout cas dans l’immédiat, risquait au mieux de se prendre mon poing dans la figure, au pire de mourir avec une balle entre les deux yeux. Et admirez l’élégance toute féminine dont je fais preuve. Vivre avec Lukaz ne m’avait pas vraiment aidé à devenir quelqu’un d’à peu près civilisé. J’étais toujours aussi manipulatrice, folle, rancunière, … Ce genre de belles qualités. J’étais une vraie sauvage. Une sauvage énervée. Et sans même savoir pourquoi elle l’est. On pourrait dire que j’étais bonne pour l’asile, en fait. Enfin, je pourrais le dire. Pour votre santé, évitez de m’insulter. Et encore une fois, je m’égare. Je me rendais donc à pied dans le centre ville avec l’intention de m’acheter quelque chose de comestible. Et de voler de quoi faire l’achat en question. Au cours de la dernière année, j’avais pris un bon coup de main pour ces choses là. Je ne tenais plus à réitérer l’exploit qui m’avait valu de connaître Ethan (trop risqué). Ce fut l’affaire de cinq petites minutes, le temps de repérer une cible, et de récupérer ce dont j’avais besoin. Le portefeuille finit dans une poubelle, l’argent dans ma poche, fin de l’histoire. Je n’appréciais pas particulièrement cet exercice, mais il m’était nécessaire. Je n’allais pas squatter les fonds de Lukaz en plus de son appartement. Et chercher un boulot était aussi intelligent que de me suicider tout de suite. Bref, je n’avais pas vraiment trente six solutions. Quitte à être criminelle, autant l’être jusqu’au bout. Et puis, ça me passait un peu au dessus de la tête, de toute manière, tout ça. Je n’étais pas vraiment du genre à en faire une maladie.

Je parcourais la rue du regard, et achetais un malheureux sandwich froid au premier truc qui me passa sous le nez. Je ne restais ensuite pas ici, en plein cœur de la ville, repartant avec ma nourriture vers l'église (un peu en bus, la plupart du temps à pied). Je grignotais sans appétit, au final, tout en marchant presque sans but dans les rues (je dis presque, puisque j'avais tout de même choisi une destination). Tout ça pour ça. Je n’eus pas le loisir de le faire bien longtemps, de toute façon. Tout en mangeant, je contemplais en effet les passants, à mon habitude. Je n’y croisais qu’un certain nombre de visages anonymes, jusqu’à ce que l’un d'eux, encore assez loin, me rappelle quelque chose. Je m’y intéressais de plus près, un mauvais pressentiment bien présent, et faillis m’étouffer avec la bouchée pourtant minuscule que j’avais prise en le reconnaissant. Très discret. Je me retrouvais donc à tousser à en cracher les poumons, m’attirant quelques regards étonnés par la même occasion. Ce qu’il y avait de si dérangeant ? C’est que quelqu’un que je n’avais pas la moindre envie de voir se trouvait là, marchant pour l’instant d’un pas tranquille. C’était bien ma veine de recroiser ce fou furieux. Qui était-ce, me demanderez-vous ? Moi-même, j’ignorais tout de lui. Il était l’un des rares à m’avoir reconnue (et à être encore en vie, bien entendu), avec ce sale gosse de riche que j’avais failli tuer. J’étais quasiment certaine qu’il ne faisait pas partie des services de police (ça ne lui collait pas, navrée), c’est pourquoi je n’avais jamais compris pour quelle raison il m’avait poursuivi malgré tout. Un citoyen un peu trop zélé, peut être ? Enfin, j’avais réussi à lui échapper même si j’aurais été passablement ravie de serrer mes doigts autour de son joli petit cou. Ça aurait au moins eu le mérite de me faire un souci de moins.

Toujours est-il que j’en étais là. Cet idiot était à quelques mètres de moi, et je ne pouvais même pas m’offrir le plaisir de le tuer proprement. Les habitants d’Achaea encore dans le parc à cette heure apprécieraient moyennement que je repeigne les chemins en un beau rouge carmin. Quel manque de sens artistique, honnêtement. A priori, il ne m’avait pas vue. De toute façon, il ne pouvait pas plus que moi. Je suppose. Je croisais les doigts en ce sens, en tout cas. Je quittais donc mon banc pour m’approcher de la sortie, en marchant normalement. Si j’avais détalé en courant, je pense qu’il se serait tout de même douté de quelque chose. J’attendais ici, en retrait, à guetter l’endroit que je venais de quitter. Si il passait sans s’arrêter, il ne me verrait pas. Je n’avais pas choisi de me poser ici au hasard : quelques arbres étaient réunis, masquant un minimum la visibilité. Deux solutions s’étaient offertes à moi. Rester dans le parc, et partir comme tous les autres promeneurs, en espérant qu’il ne me reconnaisse pas, brave petite anonyme au milieu des autres, et risquer de me faire suivre. J’avais pensé que Lukaz n’aimerait sans doute pas que je lui ramène ce boulet chez lui, aussi sexy soit il. Donc mauvaise idée. Restait donc ma seconde option. Attendre ici de voir s’il m’avait vue, reconnue, et surtout s’il comptait encore me suivre pour quelque obscure raison. Pas génial, mais bon. A défaut de mieux, je me satisfaisais de cette seconde idée. Et puis, ainsi, j’aurais peut être la chance de l’envoyer visiter en aller simple le paradis – ou plutôt l’enfer, par ailleurs – avant qu’il ne m’attrape, me tue, ou je ne sais quoi. Oui, j’aimais courir quelques risques par ci par là. Ce jeu mortel auquel je me livrais avec avidité depuis des années aurait été moitié moins drôle sinon. Je traitais cet individu de fou furieux… mais il me fallait bien avouer (et je le faisais volontiers) que je ne valais pas mieux.

En tout cas, ce soir tout du moins, je ne voulais pas encore chercher les ennuis. Ces temps ci, j'accumulais les rencontres désagréables… Et ce qui m'arrivait régulièrement (dans un schéma somme toute récurrent : je commençais par m'énerver, me mettais les mauvaises personnes à dos, et finissais par fuir in extremis pour ne pas finir morte) ne brillait pas par son intérêt médical. Je n'étais toujours pas, à mon grand regret, à l'épreuve des balles. C'est pourquoi je m'effaçais discrètement, changeant tout simplement d'endroit, sans faire de vagues. Une attitude qui ne me ressemblait guère, qui m'horripilait (je n'aimais pas fuir la confrontation pou des prétextes aussi futiles que ma santé. mais là, j'étais vraiment au bout du rouleau. Mes récentes mésaventures s'étaient enchaînées à un rythme bien trop important pour que mon corps suive. Ne pas sentir la douleur ne m'avait jamais empêché de me sentir exténuée, bien au contraire. Je me contentais de faire attention à bien rester dans la foule, me fondant dans la masse, aidée dans cette tâche par ma petite taille. Je ne m'inquiétais guère qu'il me reconnaisse, à présent. Nous nous étions éloignés loin de l'autre, et malgré la sagesse de mes actions, je me rendais compte que je ressentais une espèce de pincement au coeur. Notre relation étrange, qui tenait surtout au fait que j'étais la proie, plus que le chasseur, dans cette affaire, était presque devenue une banalité, un élément de ma vie. Bien que je ne l'ai croisé qu'une ou deux fois, cet inconnu et ses futiles tentatives -jusque là - de m'attraper m'amusait, en un sens. Je chassais cependant cette idée quelque peu malsaine.

Mon "repas" était terminé depuis longtemps quand je parvins à destination. J'étais loin d'être croyante, mais les lieux respiraient le calme, et c'était, aujourd'hui, tout ce dont j'avais besoin. Je caressais un instant l'idée d'y pénétrer, mais pourquoi faire ? Au final, je me rendais plutôt au cimetière, avec l'impression, cette fois, de n'avoir plus aucun but. Je n'avais personne à pleurer ici : je n'avais jamais pu enterrer mes parents, et pour cause… ils avaient disparu du jour au lendemain, sans laisser d'autres traces qu'une grande maison dans la banlieue d'Achaea, et une gamine idiote qui avait cru pouvoir compter sur eux. Qui avait cru que malgré leur respect des lois et de l'être humain, ils seraient capables de dire "non" à leurs oppresseurs si le bonheur de leur fille était en jeu. Ma désillusion avait été à la hauteur de mes attentes d'amour de leur part : immense. Je savais pertinemment que ma folie destructrice était née à ce moment là, même si elle ne s'était révélé que quelques temps après, quand les parents aussi niais de mon amie m'avaient sans posé de questions livrer à cet état qui nous stigmatisait, nous mutants. C'est pour cela, surtout, que je me trouvais ridicule : que faire dans un lieu de recueillement et de mémoire, quand on avait aucun parent à honorer. A pleurer. La seule chose que j'aurais pu venir y faire, c'était contempler la tombe d'Ethan, cet imbécile que je haïssais autant que je l'avais aimé (et que je l'aimais, par certains aspects. Peut être une part de moi, caché par ma soif inextinguible de vengeance, était-elle restée pour lui ?) pour me réjouir de sa mort. Sauf qu'il était encore en vie, quelque part, à profiter de sa belle vie tandis que je restais bloquer dans mon passé. Pourquoi JE devais toujours vivre tous les mauvais côtés des relations, bon sang ?!

Je restais finalement plantée au milieu d'une des allées, à regarder quelles étaient les plus vieilles dates de naissance comme de décès, et à penser amèrement qu'avec la vie que je menais, j'aurais beau être un jour enterrée ici bas, personne ne viendrait jamais me pleurer. Cette pensée me réjouissait plus qu'autre chose, mais une part de moi en était effrayée. Pourtant, je ne voyais rien de mieux que cela. Je ne voulais pas que qui ce soit ressente l'envie de me regretter. J'étais une salope notoire, allumée, désespérée, et délicieusement attirée par le sang. Alors, qui aurait pu avoir la brillante idée de s'attacher à moi, honnêtement. Je ne bougeais pas quand la nuit commença à tomber, allant jusqu'à m'installer par terre, certaine d'être tranquille. Et je ne bougeais pas plus quand cette certitude fut troublée par des bruits de pas à peine audibles. Je n'avais même pas l'envie de regarder qui s'approchait. La faute à mon envie de rester prudente, pour une fois.

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Et si la nuit portait conseil ... Vide
MessageSujet: Re: Et si la nuit portait conseil ... Et si la nuit portait conseil ... EmptyJeu 19 Mai - 0:36

Spoiler:
De retour à Achaea, à nouveau. Quand on se met soudain à douter de ce pour quoi on a été élevé, littéralement formé à faire, à haïr, à combattre tout sa vie durant, croyez-moi sur parole, ça fout une trouille atomique. Du genre qui pousse à prendre du recul face à la situation et à réfléchir à la suite. C’est comme si le monde vous tombe sur la tête, comme dirait un certain gaulois. Comme si vous aviez une arme chargée et directement pointée sur votre crâne et que vous savez que vous êtes à un carrefour. Que quoi que vous fassiez par la suite, c’est la fin de quelque chose et à la fois le commencement d’autre chose. Vous le savez et vous ne pouvez rien y faire, quoi que vous fassiez. Ça donne de drôles d’idées. Ça donne envie de meurtre, de tout détruire sur son passage ou au contraire de construire quelque chose du durable, afin qu’on se rappelle de vous dans le futur. Mais ça vous laisse un creux dans la poitrine, un vide immense. Dans tous les cas, si ça vous est déjà arrivé, vous êtes bon pour le psychiatre.

Moi, j’ai pris du recul pour réfléchir ces derniers mois. J’ai pris ma vieille bécane pourrie et j’ai pris la route au hasard, laissant en plan Sèverine, Chow, Allan et ceux du Powerhaus, ainsi que toutes mes autres connaissances. Je me fais trop vieux pour toutes ces conneries, peut-être. Quoi qu’il en soit, la petite apparition publique de mon vieux mentor, entouré de plusieurs Hostiles, était un signe évident que je devais revenir sur le devant de la scène. « Choisissez votre camp et assumez, » telles étaient les mots qu’avait prononcé mon mentor lors de son apparition. Oui, assez d’hésitations pour le moment. Suite à ce qui s’était passé au Siège du gouvernement, j’avais repris la route pour revenir à mon point de départ.

De retour à Achaea, donc, je me suis dirigé aussitôt vers un pub, avec l’intention de prendre un verre avant d’aller affronter Chow Watanabe. Mon mentor ne serait assurément pas heureux de savoir que j’étais parti à cause de mes états d’âme, de mes incertitudes. Mais je n’allais pas me défiler. Jamais. Néanmoins, pour l’entrevue que j’allais avoir avec le type qui m’a appris tout ce que je sais ; comment survivre, comment tuer, comment utiliser mon pouvoir, j’allais avoir besoin de ce verre. De plus d’un, probablement. Oh oui, Chow m’avait tout appris : comment faire abstraction de tout sentiment humain pendant le combat, comment refuser d’endosser la culpabilité d’avoir causé des morts, de la souffrance, de l’horreur. Grâce à lui, jamais je ne m’étais réveillé en hurlant au cœur de la nuit, comme cela arrivait à tant d’autres. Je savais ce dont j’avais besoin, la délivrance que provoquait l’alcool, l’immersion dans l’excès pour vidanger toutes mes hésitations. Quand j’entrai, j’eus une bonne impression. Qu’elle soit due à mon intuition ou à ce bon vieil instinct, peu m’importait vraiment, le résultat était le même : une sorte d’impatience chargée d’électricité statique. Le sourire aux lèvres, je poussai la porte de la salle et entrai.

Lorsque je ressortis, plusieurs heures, bières et shooters de fort plus tard, je titubai légèrement. Oh, je n’étais pas saoul mort, loin de là, mais je n’étais pas au meilleur de ma forme. Pas grave, j’avais l’esprit vide de toute considération sur mes problèmes moraux futurs, passés et présents. La paix faite homme, voilà ce que j’étais en ce moment. Un claquement de doigts et mon Armure Souple, protection individuelle par excellence, m’entoura. Je sortis mes cigarettes et mon briquet et m’en allumai une. Inspiration, expiration. Je me sentais sacrément bien, mais mon équilibre, lui, en avait pris un bon coup. Ça me fit rire et c’est heureux comme un poisson dans l’eau que je me mis à marcher, laissant ma moto devant le pub.

Je me nomme Jared Nar’Soll, mutant de mon état et j’ai la réputation d’être invincible, littéralement invulnérable grâce à mes champs de force, mais ce n’est pas la réalité. Pas tout à fait, en tout cas. Je ne suis pas un surhomme. Je suis prévoyant, tout simplement. Je connais un tas de trucs. Je ne suis ni plus fort ni plus rapide que les autres, et même pas mieux lotis au niveau du ciboulot, mais je suis malin et je dispose d’informations dont la plupart n’ont pas accès, et d’alliés particulièrement doués dans divers domaines. Un type averti vaut une armée. Un type complètement bourré… bah, ça ne marche vraiment pas droit. Après… quoi, peut-être une demi-heure de marche environ, je gravis une montée menant à un portail et j’aperçus l’intérieur du cimetière. Éclairés par quelques lampadaires, de minces chemins de terre sinuaient à travers les pierres tombales. Quelques galets les parsemaient. Techniquement, le cimetière fermait à la tombée de la nuit. Cette fois, pourtant, le portail était ouvert.

Je portais mon blouson de cuir élimé sur une chemise bleu sombre. Le tissage de mon pantalon noir était spécialement conçu pour les climats tropicaux, ce qui m’évitait de trop transpirer. Je portais des bottes confortables, elles aussi presque usées jusqu’à la corde. Je portais mon arme à feu sous l’aisselle droite, comme à mon habitude, même si je ne m’en servais que rarement. J’avais mon pouvoir, même si je me servais souvent de ma canne épée, qui devait traîner quelque part chez Sèverine à l’heure actuelle. S’y trouvait-elle encore ? Probablement. J’allais devoir parler avec elle également. Avec beaucoup de monde, en fait. J’avais beaucoup à expliquer…

Le cimetière était un agréable mélange de vieux et de neuf. La plupart des gens ont les cimetières en horreur, mais j’ai des goûts bizarres, que voulez-vous. Tombes surplombées d’anges et de vierges – je supposais que c’était des vierges en tout cas – avec des dalles plates, des monuments funéraires, qui se dressaient dans l’obscurité comme des géants. Dimanche soir, 15 mai, cimetière… J’aurais trouvé ça marrant si j’étais venu deux jours plus tôt. Vendredi treize… Je ne suis pas superstitieux, non, mais certains étaient assez idiots pour y croire. Certains refusent même de sortir de leur maison ces jours-là, vous y croyez ? Bref.

De ma démarche bringuebalante, je m’avançai dans le cimetière, ce lieu de prières ou les morts reposent en paix. Vraiment ? J’ai rencontré une nécromancienne par le passé et je ne crois plus au repos des morts. Je préfère mon pouvoir, ça c’est certain. Il prend naissance à l’intérieur de moi – je ne saurais expliquer comment exactement – mais je sens son énergie en moi, constamment, prête à semer la dévastation sur le monde. Je contrôle mes champs de force à la perfection maintenant, mais lorsque j’étais plus jeune, il me fallait un effort de volonté à l’état brut pour les créer. En d’autres occasions, il me fallait des émotions fortes, des sentiments puissants, violents. Tout ça est amplement suffisant pour appeler mon pouvoir. Mais lorsque je rassemblai toutes mes angoisses, toute ma colère et mon entêtement, j’en faisais une boule d’énergie et ma puissance en est décuplée momentanément. Bien entendu, je suis rarement assez en colère pour cela, mais le résultat est violent et dévastateur. Dans ces moments-là, mon pouls s’accéléra et j’ai toutes les peines du monde à ne pas lâcher toute ma puissance autour de moi. Le genre de chose qui réduit ce qui m’entoure en décombres et les gens en amas sanglants. Je fais n’importe quoi quand j’ai peur – ce qui n’arrive que rarement. Sans avoir la bonne idée de fuir ou de me cacher, j’essaie de détruire ce qui m’effraie. Un réflexe primitif, j’imagine, et je ne veux et ne peux pas le contrôler. Ça m’a servis par le passé et ça me sert encore aujourd’hui. Bon, OK, le meurtre réflexe est un peu extrême, je l’admets volontiers, mais je suis vivant aujourd’hui grâce à cela. En partie grâce à cela, en tout cas.

Je repris ma promenade nocturne, allant d’un bord à l’autre de l’allée. J’essayais d’aller en ligne droite mais j’étais littéralement incapable de le faire. Malgré tout, j’étais silencieux. Même saoul, j’ai le pas léger et certes pas cette démarche habituelle des alcooliques. Bon, j’étais probablement plus bruyant que d’ordinaire, mais à cette heure et dans cet endroit pour le moins inhabituel, je ne risquais pas de croiser grand monde. Je pris une nouvelle cigarette et m’affalai plus que je ne m’assis sur une tombe, manquant m’affaler au sol. Je pouffais de rire, amusé par ma maladresse, et contemplai le ciel.

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MessageSujet: Re: Et si la nuit portait conseil ... Et si la nuit portait conseil ... EmptyJeu 7 Juil - 19:36

Je n'avais pas réellement vocation à ramasser tous les ivrognes du coin. C'est pourquoi le son si incongru de rire qui avait suivi le bruit de chute de l'inconnu ne me poussa pas à me rapprocher. Bien au contraire. Un peu à l'ouest, je tentais de sonder les ténèbres nocturnes pour localiser la personne, quelle qu'elle soit, qui était assez folle pour trouver un cimetière amusant. Pourtant l'air frais de la nuit ne m'apporta rien de concret qui puisse m'aider dans ma tâche. Fatiguée, les yeux cernés, et la vue un peu défaillante, je ne parvenais pas à distinguer autre chose qu'une silhouette vague à l'autre bout de l'allée où je me tenais, plantée là comme la pauvre petite potiche sans but que j'étais. Je lâchais un soupir léger où perçait toute ma consternation. Et m'asseyais un instant. Dans l'immédiat je n'avais pas envie de m'approcher, ni de m'en aller. Je guettais quelque chose qui m'indiquerait que l'idiot en question se sauverait. Mais rien ne venait. Silence radio. Quelle joie… Quelle idée de venir jusqu'ici à cette heure, honnêtement. Je sais bien qu'on pouvait fort bien me retourner la question, mais j'étais une sorte de cas particulier. Une excentrique, cette chose là quoi. C'était bien ma chance. Je m'exilais jusqu'ici pour le calme et la solitude, je parvenais tout de même à voir quelqu'un. Admirez l'habileté involontaire.. J'attire les gens, et les gens bizarres avec ça.

Je me secouais finalement et me décidais à me trouver un endroit encore plus isolé, encore plus à l'écart de tout (encore plus morbide, peut être ?), suivant donc le petit chemin soigneusement entretenu qui m'avait mené jusqu'ici. Effet imprévu de ma profonde réflexion sur mon côté "aimant à problèmes" (problème équivalant ici à n'importe qui pouvant m'importuner, notez bien), j'en oubliais le trouble fête du cimetière… et trébuchais en beauté dessus. Ah. Apparemment il ne s'était pas encore levé depuis tout à l'heure. Totalement surprise par cette rencontre intempestive avec le pied de monsieur, je m'étalais joyeusement de l'autre côté avec un petit cri ô combien ridicule de stupeur, sans même parvenir à me rattraper avec mes petites mains (pas complètement, du moins). Je me redressais, un peu hébétée et contemplais avec une certaine amertume le résultat de tout ce gâchis. De une, le genou droit de mon pantalon était orné d'un magnifique trou. De deux, j'avais le dit genou (le mien, pas celui du pantalon) écorché. De trois la seule de mes mains qui avaient eu la bonne idée d'essayer d'amortir ma chute saignait avec beaucoup d'ardeur et de conscience professionnelle sur les petits gravillons de l'allée. Et de quatre, je m'étais cogné la joue avec ladite main. En une fois. Je suis tellement douée, n'est ce pas.

Passablement remontée, je me relevais et toisais l'autre sac à vin (qui n'avait pas l'air si bourré que ça, au fond, mais c'était bien plus apaisant de se dire que ce n'était pas sa faute) de toute ma hauteur (c'est à dire de pas très haut) d'un air désapprobateur qui montrait de manière on ne peut plus claire mon envie de lui apprendre que, non, on ne s'asseyait pas en plein milieu, d'un cimetière, la nuit, quand le premier passant venu n'y voyait pas à trois pas. Son visage m'était vaguement familier, mais je ne retrouvais pas le lieu ni le moment où j'aurais pu croiser cet homme, ou même l'apercevoir, en fait. La cinquantaine, des yeux verts, plus grand que moi sans être un géant pour autant… Bof. Rien de très marquant là comme ça. Je me doutais bien que ce petit détail qui me semblait malgré tout important me reviendrait à un moment plus ou moins gênant, mais bon.

La pommette déjà marquée d'un joli bleue et mes lèvres déjà sèches par nature un peu fendues au coin de la bouche, je devais avoir l'air un peu débraillée, pour le coup. Je m'en fichais pas mal, au fond, mais tout de même. Je passais ma langue sur le peu de sang qui coulait de mes lèvres, préférant avoir le coup fade de fer du liquide rouge en bouche plutôt que de le laisser couler. Je m'adressais ensuite d'un ton que je tentais vainement de calmer à monsieur l'inconnu - un peu mordante, mais surtout énervée - en me frottant machinalement la joue :

"Dites, ça vous dérangerai énormément de ne pas vous foutre en plein milieu du passage. Et si vous voulez boire, rire, ou je ne sais quoi, il y a des endroits plus appropriés qu'un cimetière, au cas vous ne seriez pas au courant. Non, je vous dis ça parce que j'ai jamais apprécié de m'exploser la joue à cause d'un boulet qui laisse trainer ses jambes n'importe où à des heures pas possibles. Merci beaucoup."

Je ponctuais ma petite intervention d'un soupir marqué venant du fond du coeur pour le coup et me rasseyais lourdement. Debout ou non, je n'étais pas bien impressionnante tant que je n'avais pas d'arme en main, et je n'allais tout de même pas agresser quelqu'un parce qu'il était là. Oui, bon, ça m'était déjà arrivé. Mais dois je rappeler que j'avais pour but suprême en cette belle soirée d'éviter les ennuis ? Comme dans la logique bassement humaine, un meurtre entrait dans cette sympathique catégorie, je décidais de me passer d'assassinat pour ce soir. Même si j'avouerai que dans ma logique personnelle, ce n'était pas si terrible que ça. Hum.

Je remarquais ensuite que dans l'état de fatigue avancé dans lequel je me trouvais, les quelques effets secondaires (minimes) que j'aurais dû ressentir en bloquant la douleur de ma chute se noyaient joyeusement dans mon envie irrésistible de somnoler. Je n'avais même pas envie de marcher jusque chez Lukaz… J'aurais dû y penser avant de partir, plus tôt dans la soirée. J'avais l'impression que je ne pourrais jamais retourner jusque là bas. C'était quand même à une petite trotte d'ici, d'autant plus qu'à plus de une heure du matin, je doutais de trouver encore des bus. A nouveau, je lâchais un soupir léger et m'adressais de nouveau à l'inconnu, passant naturellement du vouvoiement (pourquoi l'avais je vouvoyé, mystère profond) au tutoiement :

"En fait, je peux savoir ce que tu fous là ? Sans vouloir être indiscrète, bien entendu."

On y croit tous. Je fixais du regard l'homme, presque figée dans une expression qu'on aurait quasiment pu qualifier de glaciale. Je faisais des efforts considérables pour ne pas poser la main sur mon cher et tendre Glock. Vive les caractères de cochon...


[désolée c'est pas très long, et un peu bateau, mais avec le sale caractère de ma Kai hein xD]

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