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C'est le problème avec les retrouvailles. On ne sait jamais à quoi s'attendre.

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C'est le problème avec les retrouvailles. On ne sait jamais à quoi s'attendre. Vide
MessageSujet: C'est le problème avec les retrouvailles. On ne sait jamais à quoi s'attendre. C'est le problème avec les retrouvailles. On ne sait jamais à quoi s'attendre. EmptyMer 17 Nov - 21:55

10 novembre 2024
Liam W. & Aelys P.


    Le temps semblait tourner. Les nuages s’amoncelaient, grossissaient, changeant peu à peu de couleur, partant d’un blanc d’écume pour devenir aussi sombre que l’asphalte. Combien de temps avant la pluie ? Aucune idée. Aelys ne s’y intéressait pas, de toute façon. Il faisait aussi chaud que d’habitude, la moiteur en plus. Un orage claquerait peut-être avant la fin de la journée. C’était plus que possible. Les éclairs perceraient alors la nuée noire, éclairant tout et puis les éléments se déchaineraient. Mais ce n’était pas pour maintenant. La blondinette le savait. Comme toujours. Elle n’avait même pas besoin de jeter un coup d’œil au ciel, ni d’observer le bulletin météo : cette dernière ne changeait jamais. Ou tout du moins, était fiable. Alors elle s’était décidée à marcher, à ne pas rentrer directement à l’appartement. Même si la nuit tombait tôt – il n’était que cinq heure et, déjà, le soleil n’illuminait plus complètement la ville – et que bientôt, les ombres s’allongeraient loin devant elle, l’évadée ne pouvait retourner s’enfermer dans l’immeuble, quand bien même la lumière y régnait, rassurante. Une boule au ventre l’oppressait, l’avait empêché de dormir, sans qu’aucune vision ne vienne pourtant la troubler brutalement comme d’habitude. C’était étrange. Comme si son subconscient ne voulait pas qu’elle se repose, qu’elle somnole simplement, comme par peur qu’elle ne se fasse avoir. Mais avoir par quoi ? Il y avait certes beaucoup de tensions dans la ville mais … mais personne ne semblait trop s’y intéresser en ce moment. Merci cette ‘nouvelle’ association qu’on nommait à demi-mot Genesys, et qui détournait l’attention des fédéraux pour un moment. Et n’était-ce pas sa façon de vivre ? Profiter de l’instant présent, de ce qu’on lui offrait. C’était donc parfait. Un peu de répit.

    Après avoir hésité, elle prit la route vers le terrain vague – qu’on disait ‘en construction’ mais, soyons sérieux : depuis qu’elle était arrivée là, et ça remontait à quelques années déjà, la sois disant construction n’avait pas avancé d’un poil. A croire que le chantier était mort -, les mains dans les poches immenses d’un des sweat qu’elle ne quittait jamais, le bleu un peu trop grand mais qui lui permettait de cacher allégrement sa fine carrure, le tatouage qui barrait encore et toujours son épaule – non, ce n’était pas un tatouage, c’était une marque comme celle qu’on utilisait autrefois pour les chiens – et qui, avec sa grande capuche lâche, permettait de faire oublier sa chevelure blonde. Tout comme à son habitude, elle portait des chaussures plates, des baskets pour le jour. Mieux pour s’enfuir. On ne se refait jamais totalement, n’est-ce pas ... ?
    Mais pour l’instant, la mutante était paisible. Ses longues boucles blondes reposaient tranquillement sur ses épaules, ses pas étaient calmes et presque lents, ses yeux azurs se fermaient par instant pour profiter de l’instant présent. Elle humait l’air, s’amusait à imaginer quand tomberait la première goutte, quand éclaterait le premier éclair. On aurait presque pût dire qu’elle jouait avec son don – oui, enfin elle se décidait à voir son pouvoir comme un don et non comme une malédiction -, le provoquant pour voir si elle saurait prévoir exactement le début de la ‘tempête’.

    Pendant plusieurs minutes donc, Aelys se promena. A force d’errer de-ci, de là, elle connaissait par cœur les endroits, les petites ruelles, les coins où un mur était à moitié dressé. Ce coin était paisible. Quelques personnes peu recommandables y trainaient, y vendaient des produits plus ou moins licites, mais tant qu’on ne les embêtait pas – et qu’ils vous connaissaient – aucun problème n’arrivait. Et puis, en s’enfonçant un peu – le terrain était grand, on pouvait s’y perdre facilement lorsqu’on n’y avait pas l’habitude – il n’y avait plus personne. On pouvait dés lors s’assoir dans un coin, se poser quelque part et ne plus bouger. Observer le ciel, rêvasser là où personne ne viendrait. Ce serait parfait.

    Et c’est ce que fit la jeune blondinette. Elle s’enfonça entre les bâtiments en construction, chercha un petit coin, grimpa agilement sur un tas de briques et s’installa en un bond à moitié maitrisé sur un mur, avant de soupirer doucement. Laisser partir la tension. Et lire. Oui, l’évadée voulait lire – en ce moment, Running Man, de Stephen King – aussi, elle sortit d’une de ses poches le livre écorné et fatigué d’être promené ici et là. Et le temps se mit à passer, les lumières s’allumèrent au loin dans la ville, semblables à des étoiles. Qu’est-ce qui la fît arrêter de lire ? Le manque de lumière ? Le frisson violent qui la prit, alors que ses entrailles se glaçaient sans raison ? Un bruit qui lui semblait résonner encore ? Aucune idée. Mais la chair de poule lui fit relever la tête peu de temps après. Son premier regard fût pour le ciel. Les nuages cachaient toujours les vraies étoiles. Dans un reflexe, et puisque le même frisson la grisa brutalement, elle attrapa dans sa poche l’autre seule chose qui y trainait : une petite lampe, de celles qu’on peut aussi tourner pour les faire marcher. Le trait de lumière la rassura, et elle se décida à rentrer, n’ayant soudainement plus envie de rester.
    Dans un léger bond, Aelys se retrouva sur le tas de brique, et tout bascula – c’est le cas de le dire -. Une commença à rouler, entrainant à sa suite plusieurs autres. Elle n’eût que le temps d’attraper d’une main le mur pour s’empêcher de tomber avec. Il y eût un bruit étrange, comme si une des briques roulait contre quelqu’un, mais elle ne pût se retourner qu’une seconde après, lorsque tout fût stable en dessous d’elle.

    Quelqu’un était là. Un homme. Ses entrailles gelèrent littéralement, sans qu’elle ne puisse comprendre. Pourtant, dans un reflexe instinctif, elle recula un peu, sans descendre du tas de brique, prête à se jeter de nouveau pour passer le mur et déguerpir aussi vite que possible si c’était une entourloupe.
    « Ça va ? Vous n’avez pas été touché ? »
    Sa voix ne semblait pas certaine, un peu fragile.
    « Je suis désolée …. Il n’y a d’habitude personne ici, surtout à cette heure ci …. Vous vous êtes perdus ? Vous avez besoin d'aide pour retourner en ville ? »
    N’osant pas braquer la lumière sur lui, Aelys ne pouvait savoir à qui elle avait à faire. Un homme. Etait-ce quelqu’un de la cité ? Sans doute. Personne ne s’aventurait ici, à part ceux des cités environnantes et l’armée. L’armée. Un frisson la reprit, mais elle s’obligea à l’éloigner. Ils ne viendraient pas pendant la nuit. Pas ici. Pas à Achaea. Il n'y avait eût aucun signe. Aucune vision. Quelle était la chance pour qu'un membre de l'armée se décide sur un coup de tête ? Aucune. Voilà. Se rassurer. Paniquer ne servirait à rien.

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Liam Winchester

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C'est le problème avec les retrouvailles. On ne sait jamais à quoi s'attendre. Vide
MessageSujet: Re: C'est le problème avec les retrouvailles. On ne sait jamais à quoi s'attendre. C'est le problème avec les retrouvailles. On ne sait jamais à quoi s'attendre. EmptyJeu 18 Nov - 10:20

La journée avait été peu commune, même pour un membre de l'Opération comme Liam. Pourtant, en ce début de matinée, tout portait à croire que ça serait un mercredi habituel, comme il en passait des dizaines dans l'année, une monotonie quotidienne que rien ne semblait parvenir à briser. Se lever de bonne heure alors qu'il faisait encore nuit, arriver au travail dans l'obscurité pour prendre les ordres de mission de la journée, puis s'en aller dans la ville à la rechercher des mutants qui tentaient de se soustraire au joug de l'Opération Apocalypto. Une fois le travail accomplit comme un bon petit soldat qu'il était, l'agent Winchester retournait à la base, souvent très tard le soir alors que la nuit était déjà retombée, et il rentrait chez lui simplement pour se reposer le temps d'attendre le lendemain. C'était ça, sa vie, ou plutôt ce simulacre d'existence, parce qu'il n'en avait plus. Sa vie se résumait à son travail, la lutte contre les mutants, au final lorsqu'on regardait de plus près la situation, ça en devenait presque ironique. Les associations telles que l'Afflictis Lentae se plaignaient que le harcèlement policier empêchait les possesseurs du gène mutant de vivre « normalement », mais ils étaient très loin d'ignorer que les agents d'une Opération top secrète qui luttait contre les mutants, étaient dans le même cas que leurs cibles. Les évadés qu'ils avaient à nouveau capturés après quelques mois de liberté avaient avoué leur « soulagement » que tout soit terminé, ils ne vivaient pas, ne pouvant pas travailler, avoir de compagnon ou de compagne, fonder une famille leur était refusé, il survivaient, uniquement pour fuir les militaires. Liam de son coté n'avait plus de vie, il n'était sur Terre que pour traquer les mutants, et lorsqu'il regardait autour de lui, c'était le cas de tous les agents de l'Opération. Dorian, Zahira, Kailee, tous les membres de l'Opération vouaient leur existence toute entière à cette lutte contre l'être mutant. Au final, leur malédiction semblait toucher aussi les personnes qui tentaient des les aider, puisque c'était le but de l'Opération, rappelons-le.

Mais qui disait absence de vie, ne disait pas absence de motivation et d'assiduité, au contraire, quelle meilleure raison pour un agent Apocalypto de s'impliquer à 200% dans son travail pour lequel il sacrifiait sa vie personnelle ? Il n'en existait aucune, et bien que l'agent Bastet n'éprouvait nullement l'envie d'échanger sa vie de militaire au service de l'état contre une petite vie simple avec une femme et des gosses à charge plus le prêt de la maison sur le dos, il ne voyait pas d'autre possibilités que de s'investir à fond dans son travail. Liam était la fierté de Dorian, la fierté de sa mère qui ne cessait de vanter les mérites de son aîné auprès de ses amis, et pourtant, il se décevait toujours, en permanence le doute s'insinuait dans son esprit, sournois, comme un serpent qu'on ne voit qu'au moment de l'attaque. Oui, aussi difficile que cela puisse paraître, Liam Winchester l'homme sans sentiment, était en permanence tarabusté par le doute. Oh, bien sûr, nullement le doute que sa chasse aux sorcières était peut-être injustifiée, au contraire, pour lui il n'y avait absolument aucune parcelle de doute, mais tracassé par les délais qu'il se fixait lui-même. Les gens voulaient tous pouvoir dire que leur voisin n'était plus mutant, envoyer leur enfant à l'école sans craindre qu'un mutant ne s'en prenne à lui, et pourtant personne n'était prêt à sacrifier sa vie personnelle pour se joindre à la lutte. Ils étaient en manque d'effectif, c'était flagrant, et qui disait manque de personnel disait forcément erreur, comme cella de la base, l'attaque qui avait permise à plusieurs mutants de prendre la fuite. C'était évidement, une vie entière ne suffirait pas à sauver le monde de la menace mutante, et c'était ça, ce qui hantait en permanence l'esprit du trentenaire, l'empêchant souvent de fermer l'œil avant que son réveil ne sonne. Liam craignait que les mutants ne parviennent finalement à trop se multiplier jusqu'au jour où ils seraient trop nombreux et prendraient le pouvoir, à ce moment, ça serait la fin de l'humanité telle que nous la connaissons aujourd'hui, et l'agent Bastet ne voulait pas qu'un tel instant arrive un jour.

Quoi qu'il en soit, l'agent Apocalypto avait terminé sa journée après avoir passé une partie de la matinée enfermé avec sa supérieure suite à une fausse alerte incendie qui avait bloqué les issues, encore une preuve flagrante du manque de sérieux et d'efficacité de l'Opération, Liam avait sentit son esprit s'agiter toute la journée, le temps qui défilait dans son esprit comme pour le narguer. Il était quelques fois fatigué, épuisé de cette vie qui ne semblait mener nul part, depuis les dix années qu'il travaillait pour le compte de l'Opération, l'Américain n'avait vu que peu de captures ou d'exécutions capables de lui remonter le moral, c'était triste, très triste, et des fois lorsqu'il s'éveillait seul dans son lit le matin, le trentenaire se demandait s'il n'avait pas gâché sa vie. Heureusement ces moments de flottement étaient rares, et il se reprenait rapidement, personne ne pouvait deviner que l'agent Winchester, aussi aimable qu'une porte de prison, était en proie au doute, en permanence. Son air sûr de lui et fanatique était aussi bien destiné à tromper les autres qu'à le rassurer lui, c'était tout ce qu'il avait malheureusement pour le moment. L'ancien policier devait donc normalement rentrer chez lui, mais la journée n'avait pas été fructueuse, et l'agent avait consulté les ordres de mission qui auraient du être exécutés dans la journée, avant de partir, puis il constata que l'un d'entre eux traînait depuis plusieurs jours et n'avait pas été effectué. C'était pourtant quelque chose d'extrêmement simple, normalement confié aux chasseurs mais qui malheureusement s'était perdu dans les méandres de le bureaucratie de l'Opération, encore un gros défaut dans le fonctionnement d'Apocalypto. Quoi qu'il en soit, le papier demandait à deux agents de se rendre au terrain en construction, abandonné depuis longtemps dans la zone industrielle, histoire de voir si les rumeurs de mutants évadés qui se réfugiaient ici, étaient bien justifiées. Les évadés, peut-être la raison de la présence de ce papier ici, ils étaient considérés de niveau 5, et par conséquent, à la charge des agents spéciaux de la base. Une bref instant d'hésitation, puis l'agent glissa l'ordre dans la poche de son équipement, réservée à cet effet, après quoi il sortit de l'asile qui servait de couverture à la base centrale d'Apocalypto à Achaea, en empruntant une porte dérobée qui donnait sur une ruelle à l'arrière de l'hôpital psychiatrique.

Liam détestait utiliser les transports motorisés, c'était le type d'homme qui faisait plus confiance à son corps et à ce que la nature lui avait donné qu'aux véhicules inventés par les hommes, assez ironique lorsqu'on pensait que c'était la nature qui avait inventé les mutants. Ils se rendit donc jusqu'au terrain en construction à pied, dans son habituelle tenue d'agent Bastet, clairement différente de celle des chasseurs, mais qui ressemblait presque parfaitement aux tenues des membres commandos ou d'équipes spéciales de l'armée. En résumé, ils passaient plutôt inaperçus comme les militaires n'étaient pas rares dans la ville à ce jour. L'agent arriva assez rapidement en vue du terrain en construction, jonché par des ruines de murs, de morceau de briques et autres débris de ce genre. Après avoir regardé le ciel pour constater que l'orage menaçait, grondant au loin, Liam glissa sa main vers la poche contenant sa lampe tout en continuant d'avancer en silence dans la nuit qui tombait doucement. Il faisait nuit de plus en plus tôt, et bientôt il ne verrait plus rien ici, heureusement les humains avaient inventé la lampe de poche, seule véritable invention révolutionnaire de leur cru de l'avis de l'agent. Ce dernier entendit soudain un bruit étrange, quelque chose qui bougeait sur sa gauche, comme des briques qui dévalaient quelque chose, peut-être un chien ou un chat qui avait fait tomber un tas de débris, mais mieux valait vérifier. Le trentenaire tourna donc pour se diriger en direction du bruit, sa lampe pour éteinte, et il déboucha finalement sur un petit tas de briques à coté d'un mur, sur lequel une silhouette plutôt moyenne se tenait debout, immobile, silencieuse. L'agent resta silencieux, observant la forme obscurcit alors que celle-ci recula un peu avant de s'adresser à un lui. C'était une femme, jeune d'après la voix, elle lui demandait s'il n'avait pas été touché avant d'ajouter qu'elle était désolée, puis l'inconnue lui proposa son aide en émettant l'idée qu'il puisse s'être perdu. Plutôt aimable de sa part, Liam en convenait, mais il n'était pas là pour taper la discute et mieux valait avancer vite, il alluma donc sa lampe avant de diriger le faisceau lumineux en direction de la demoiselle pour apercevoir son visage une fraction de seconde. Elle était blonde, jeune et semblait visiblement effrayée, il fallait faire attention, si elle était mutante, il devrait agir avec douceur. Mot plutôt difficile à mettre en pratique par l'agent qui s'efforça de prendre un ton amène en faisant le jet de lumière sur le torse de la jeune femme pour éviter qu'elle ne soit éblouie, mais continuer à pouvoir apercevoir son visage.

« Non ça va, il n'y a rien de mal ne vous en faites pas. Il fit une légère pause avant de reprendre sans trop forcer sa voix dans la gentillesse histoire de ne pas avoir l'air louche. Je ne suis pas perdu, en fait je cherche une petite fille qui s'est perdue dans le coin, ses parents l'ont laissé sortir et elle n'est pas rentrée, alors me voilà, vous l'avez peut-être aperçue ?  »

Il mentait, comme un arracheur de dents, certes, mais la demoiselle avait l'air apeurée, autant son expression le montrait que sa voix ne laissait aucun doute possible, mais quoi de plus normal lorsqu'on savait que cet endroit était un aimant à drogué et à clochard ? Il n'avait pas reconnu le visage de la jolie blonde, après plusieurs années et alors qu'ils ne s'étaient croisés qu'une fois, elle avait beaucoup changé, Liam était physionomiste mais pas à l'excès. Quoi qu'il en soit, il avait volontairement parlé de sa présence ici en tant que 'policier', puisque c'est ce que sous-entendait sa déclaration, ainsi cela éviterait d'inquiéter la demoiselle si c'était une mutante et qu'elle apercevait sa tenue. Après un bref instant de silence, alors que l'inconnue restait toujours silencieuse et immobile sans oser l'éclairer avec sa lampe, le trentenaire reprit la parole.

« Vous savez, vous devriez descendre, ça glisse, c'est dangereux, et en plus comme c'est abandonné et près du désert, je suis sûr que ça doit grouiller de serpents à sonnettes et compagnie. En plus c'est dangereux seule ici, vous ne devriez pas traîner aussi tard le soir dans le coin mademoiselle. »

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MessageSujet: Re: C'est le problème avec les retrouvailles. On ne sait jamais à quoi s'attendre. C'est le problème avec les retrouvailles. On ne sait jamais à quoi s'attendre. EmptyJeu 18 Nov - 11:33

    Le silence dura quelques instants. Longs et désagréables instants durant lesquels Aelys se demanda si elle faisait bien de rester ici, d’attendre de voir alors que chaque fibre de son corps lui hurlait de s’enfuir en courant aussi vite que possible et que son cœur même semblait vouloir prendre la fuite tout seul, puisqu’elle ne bougeait pas. Mais l’humain est comme ça, n’est-ce pas ? Curieux. Mortellement curieux. Et oui, la blondinette est humaine. Une humaine juste un peu différente, aidée par ce don qui se révélait parfois être aussi son plus grand malheur. D’ailleurs, les visions commençaient à lui vriller le crâne, alors que certaines voulaient s’imposer – mais elle luttait, et s’empêchait de les regarder ou d’en provoquer une pour savoir ce que l’homme en face comptait faire dans les minutes à venir. Si elle se laissait aller, les images commenceraient à s’imposer, violentes et inarrêtables, et ce serait pire : elle serait à la merci de tout, de rien. Sa main monta légèrement à son front, comme si elle repoussait une mouche imaginaire avant de redescendre dans le silence qui suivait ses paroles.
    C’est à cet instant que l’homme se décida à rallumer sa torche, la pointant une fraction de seconde sur le minois de la blondinette, qui sursauta brutalement, provoquant l’éboulis de quelques nouvelles briques et l’obligeant à reculer encore – maintenant adossée au mur -. Bien vite, les traits de lumière descendirent, rejoignant sa poitrine pour qu’elle ne soit pas éblouie. Mais pour l’instant, elle n’en avait que faire. Seule comptait la réaction de ce lui qui était en bas, dangereux par sa carrure et par le fait qu’il était inconnu. Mais il ne sembla pas la reconnaître. Les traits de la jeune perdirent un peu de crispation, alors qu’elle respirait un peu plus doucement. Ce ne pouvait pas être un chasseur, puisqu’ils avaient tous la tête des évadés épinglés dans leur bureau – oui, à ses yeux les bureaux des Bastets étaient neufs, éclatants, signe de puissance et remplis de piles de dossiers et de feuilles, avec sur les murs les visages et caractéristiques de tout ceux qu’ils cherchaient activement -. Il l’aurait forcément reconnu.
    La petite voix – ou la boule au ventre, comme vous voulez – qui l’inquiétait ne disparaissait pas pour autant. Tout comme les visions. Ce devenait dur de lutter et, une nouvelle fois, sa main monta pour frôler son front. Tenir encore quelques instants, quelques minutes.
    Et l’homme prit la parole.
    La voix de celui qui était en bas était calme, douce, comme s’il ne pouvait être dangereux. Ce qu’il disait confirmait cette idée, puisqu’il semblait chercher une enfant qui se serait perdue – un policier alors ? Bon … Il faudrait faire attention. A cette idée, elle passa négligemment la main dans ses cheveux, glissant la plupart des mèches dans la capuche sans pour autant mettre celle-ci sur son front, en laissant d’autres venir se glisser devant son visage pour cacher en partie ses yeux et tout en passant par sa nuque, vérifia que le Tshirt retombait bien sur le tatouage. Tout irait bien, méthode Coué. – Dans un geste qu’elle essaya de faire le plus souple et le plus calme possible, elle nia. Non, elle n’avait pas vu d’enfants. Etrange d’ailleurs qu’aucune affiche ne soit placardée, ou que ce ne ce soit pas sût dans la Cité. D’habitude …. D’habitude tout le monde était au courant, les informations importantes – descente de flics par exemple – se savaient dans la journée. Mais … mais si la disparition avait eût lieu dans la matinée, elle ne pouvait pas le savoir. Elle n’était pas rentrée depuis. Cependant, ses sourcils se froncèrent une courte seconde. Quelque chose clochait. Mais la blondinette garda le silence, ne bougeant pas d’un millimètre.

    « Vous savez, vous devriez descendre, ça glisse, c'est dangereux, et en plus comme c'est abandonné et près du désert, je suis sûr que ça doit grouiller de serpents à sonnettes et compagnie. En plus c'est dangereux seule ici, vous ne devriez pas traîner aussi tard le soir dans le coin mademoiselle. »
    Elle eût un léger sourire. Dangereux. Tout ici respirait le danger. Sa propre existence la mettait en danger perpétuel. Elle ne vivait et ne pouvait vivre que par le danger. C’était ainsi. Merci qui ? Apocalypto, les bureaucrates, ceux qui avaient peurs sans raisons, les gens pleins de haines. Cependant, elle s’obligea à acquiescer poliment, sans pour autant bouger. Où était passée sa lampe ? Ah, mince, elle était tombée lorsqu’elle avait sursauté quelques instants auparavant. S’accroupissant pour la récupérer, elle eût la désagréable surprise de voir qu’elle ne marchait plus. Cassée. Ou plus probablement déboitée …. Mais impossible de la remettre avec le peu de luminosité ambiante. Un long soupire presque furieux passa ses lèvres : c’était presque une catastrophe pour celle qui avait du mal à faire les fins de mois, quand bien même ils étaient deux à payer. Piotr. Un léger sourire adoucit ses traits et lorsqu’elle se releva, elle paraissait un peu plus apaisée – mais sans lampe. Sans cette foutue lampe.
    Après quelques secondes passées encore à le regarder, l’évadée se décida à descendre. Le tas avait été fragilisé par les deux roulements successifs, et plusieurs briques rendirent encore l’âme, l’obligeant à sauter et à atterrir plus ou moins souplement sur l’asphalte craquelé. Bon. Aussi rapidement que possible, elle recula de quelques pas, avant de repousser les longues mèches qui s’étaient dégagées, dévoilant ainsi de nouveau son visage.

    « C’est une jeune de la Cité ? Que vous cherchez. »
    Si c’était le cas, pourquoi un policier ? Ils ne se déplaçaient jamais pour cet endroit d’Achaea. Ou alors c’était pour venir prendre quelqu’un. Pas pour chercher une enfant perdue. En trois ans, ce n’était jamais arrivé … Et si c’était une enfant d’autre part … Bon sang, la pauvre. Elle devait être complètement affolée à l’heure qu’il était, si elle n’avait pas encore fait de mauvaise rencontre. D’ailleurs, il aurait été étrange qu’elle vienne ici : les parents interdisaient la plupart du temps aux enfants de s’approcher de ce lieux étrange, repaire de tout ceux qui n’avaient nulle part autre ou aller.
    « Dans tout les cas, non. Personne depuis tout à l’heure. »
    Un sourire un peu pâle brisa ses lèvres, avant qu’elle ne repose le regard sur la silhouette sombre. Il semblait toujours calme, réservé.
    « Quant-au coin … » Elle haussa légèrement les épaules. « Il n’est pas pire que d’autres. Prenez le port par exemple : on le dit très malfamé. »
    Malfamé. On disait surtout que des dizaines de mutants tentaient d’y passer et que parfois des bagarres y avaient lieux. Mais se positionner en tant qu’anti-mutant avait ses avantages, et la blondinette l’avait compris instinctivement depuis longtemps.

    Après quelques secondes de silence, Aelys se décida à faire quelques pas vers lui.
    « Pourriez-vous éclairer ma lampe ? Je pense que c’est simplement la pile qui s’est déboitée et j’aimerais la remettre … »
    Et machinalement elle se mit à la réparer. A trifouiller dedans. Oui, c’était ça : la pile avait glissé et ne se connectait plus. Quelques secondes après, la lampe marchait de nouveau, s’allumant brutalement alors qu’elle ne s’y attendait pas, éclairant l’homme qui lui faisait face. Un hoquet de peur la surpris et elle recula de quelques pas aussitôt.
    Cet homme. Non. C’était impossible. Ils ne se déplaçaient jamais seuls. Jamais par ici. Ils n’avaient aucunes raisons de venir. Pourtant … pourtant ce visage lui rappelait quelques années auparavant. Si elle avait grandit – il l’avait connu adolescente n’est-ce pas ? – lui n’avait pas forcement changé. Il était là un jour durant ses essais. Ses … tests. Ceux où on voyait jusqu’où elle pouvait aller. Comment oublier ces heures de souffrance ? Ca l’avait même étonnée qu’un homme pas habillé en blanc observe. C’était rare. Alors … Alors comment ? Non, ce n’était pas possible. Ca ne pouvait pas être possible.

    Balbutiant, elle reprit la parole.
    « Pardon, j’ai du vous confondre avec quelqu’un d’autres. Excusez-moi … » Encore un pas en arrière. Ne pas laisser trop voir la panique. Enchainer sur quelque chose d’autres. Impossible pour l’instant.

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Liam Winchester

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C'est le problème avec les retrouvailles. On ne sait jamais à quoi s'attendre. Vide
MessageSujet: Re: C'est le problème avec les retrouvailles. On ne sait jamais à quoi s'attendre. C'est le problème avec les retrouvailles. On ne sait jamais à quoi s'attendre. EmptyJeu 18 Nov - 14:54

La lueur qui se dégageait du faisceau lumineux permis à Liam de remarquer un léger sourire sur les lèvres de l'inconnue alors qu'elle hochait légèrement la tête comme pour manifester son accord puis elle s'accroupit au grand étonnement de l'agent qui suivit le mouvement avec sa torche. Qu'est-ce qu'elle faisait ? Sa lampe était tombée sur le sol, l'agent n'avait pas tout de suite remarqué qu'elle était tombée, bien qu'il avait constaté qu'elle tenait quelque chose à la main lorsqu'il lui avait parlé. C'était le genre de chose qu'un ancien policier remarquait toujours, un accident était vite arrivé, et ne pas remarquer un couteau ou une arme à feu dans la main d'un suspect pouvait se révéler mortel. Le Bastet avait donc tout de suite localisé l'objet qui diffusait une lueur assez forte, moins que celle de sa lampe à lieu c'était évident, mais le genre de lampe qui éclairait assez pour ne pas se perdre, et non les torches qu'on achetait à un dollar pièce dans les petits troquets de quartier. Un soupire agacé et frustré passa la barrière des lèvres closes de la jolie demoiselle, visiblement sa lampe venait de rendre l'arme, pas de chance, elle allait devoir s'amuser à rentrer dans le noir parce que Liam était ici pour trouver une piste sur un mutant et non pour jouer d'accompagnateur avec une jeune femme visiblement maladroite. Le trentenaire remarquait bien son attitude, elle avait l'air sérieusement stressée, et ses soupçons étaient bien évidemment présents, mais il avait l'habitude d'analyser la situation sous tous les angles, en en l'occurrence, l'inconnue à la chevelure couleur des blés, pouvait aussi bien être une jeune humaine paniquée de se retrouver devant un inconnu, un homme qui plus est. Mais son autre coté, celui entraîné à repérer des mutants en fuite, le poussait à se dire qu'elle était peut-être une mutante non recensée ou en fuite qui se sentait mal à l'aise de se retrouver face à un policier ou un militaire. Il devait envisager toutes les possibilités bien sûr, hors de question d'en oublier une par envie personnelle, l'agent devait donc se concentrer pour essayer de mieux cerner la biche apeurée et pourquoi pas, la démasquer si elle était en effet mutante.

Un regard échangé, long, le silence persistait avant que la jeune femme décide de s'avancer pour descendre, et elle provoqua une nouvelle chute de briques qui fit légèrement reculer l'Américain pour éviter qu'il ne s'en prenne dessus, et elle atterrit à coté de lui après avoir sauté pour éviter de tomber à cause du mini éboulement. Aussitôt, la blonde s'éloigna de Liam qui dirigeait toujours son faisceau lumineux sur elle, comme si elle craignait qu'il ne l'agresse si elle restait trop près. Il n'y avait aucune raison de le craindre, du moins si elle n'était pas mutante, l'agent Winchester n'était pas du genre à agresser les jeunes femmes en fleur complètement perdues dans un terrain vague. Dévoilant son visage après avoir repoussé ses mèches, la jeune femme reprit la parole pour lui demander si c'était une jeune femme de sa cité qu'il cherchait avant de déclarer qu'elle n'avait vu personne depuis tout à l'heure. Bref sourire alors que le Bastet se demandait ce qu'elle entendait exactement par 'tout à l'heure', ça pouvait remonter à ce matin comme à il n'y a qu'une heure, mais peu lui chalait, après tout la véritable raison de sa venue ici n'avait strictement rien à voir avec une prétendue petite fille perdue. Il voulait juste en apprendre plus sur cette inconnue pour savoir s'il devait s'y intéresser de plus près ou la laisser tomber et se rendre ailleurs pour accomplir sa mission. La voix douce et calme de la jeune femme se fit à nouveau entendre dans le silence de la nuit tombante alors qu'elle disait que le coin n'était pas pire que les autres comme le port par exemple, c'était vrai qu'il avait une mauvaise réputation, mais ce n'était pas pire qu'ici, et puis en général, il n'y avait pas de fumée sans feu comme disait le proverbe. Finalement, l'inconnue sembla oser s'approcher un peu, elle fit quelques pas dans la direction de Liam avant de lui demander d'éclairer sa lampe, et il s'exécuta en silence pour constater que c'était en effet les piles qui avaient sautées. Rien de très grave, mais normalement les lampes de poche dignes de ce nom avaient un système sensé empêcher de genre d'incident, elle aurait du ajouter quelques dollars de plus histoire de s'assurer qu'elle ne se retrouverait pas sans lumière en cas de maladresse de sa part.

Alors qu'elle enclenchait les piles comme il faut dans leurs orifices, la torche se remit soudain en marche, certainement que la blonde devait avoir oublié de couper le bouton on/off, et Liam se prit la lumière en plein visage alors que l'inconnue lâcha un hoquet de surprise. L'agent plaça sa main devant son visage, bloquant ainsi la lumière éblouissante que la demoiselle dirigeait encore dans sa direction, et il constata qu'elle avait reculé d'un pas, sans vraiment comprendre pourquoi, il faisait si peur que cela ? Hésitante, la voix de l'inconnue se fit à nouveau entendre alors qu'elle s'excusait en lui disant qu'elle l'avait confondu avec quelqu'un d'autre, chose qui étonna encore une fois l'ancien policier avec à elle, c'était la première fois qu'on la lui faisait celle-ci. La jeune femme recula encore une fois, comme si soudain elle paniquait, et cela provoqua une alerte dans l'esprit entraîné de l'agent qui trouvait ce comportement plus que suspect. Toutefois, il afficha un visage totalement neutre attendant qu'elle se décide à baisser sa lampe, s'adressant à elle d'un ton toujours aussi posé et professionnel comme s'il n'avait rien remarqué de tout le manège qu'elle avait inconsciemment fait à l'instant.

« Ce n'est rien, on me le dit souvent, quelqu'un me ressemble visiblement dans cette ville. Il fit une légère pause avant de reprendre. Est-ce que vous pouvez baisser votre lampe s'il vous plait mademoiselle ? Il se montrait extrêmement poli avec elle, le type même du policier de quartier qui se trouvait en face d'une personne qui pouvait l'aider en somme. Histoire de calmer le jeu, il reprit la parole sur l'autre sujet. Et je sais qu'il n'y a généralement pas d'enfants dans le coin, mais elle n'est pas de la cité, visiblement c'est la fille d'un couple de touriste qui se trouve être en mal de sensations fortes. Donc j'imagine qu'elle pourrait être venue dans ce coin. Une autre petite pause avant de conclure sa tirade. Même si le port a une mauvaise réputation, cet endroit aussi, après tout que ça soit les clochards ou les fugueurs, tout le monde vient dans le coin, non ? »

Expression neutre, question anodine, comme s'il cherchait à lier la conversation très simplement, la jeune femme était effrayée et ça se voyait comme le nez au milieu de la figure, toutefois il devait connaître la véritable raison de cet affolement avant de tirer des conclusions trop hâtives. Elle pouvait être effrayée parce qu'elle était fugueuse, or, si c'était bien le cas, jamais l'inconnue ne serait descendue le rejoindre comme elle l'avait fait, c'était uniquement lorsqu'elle avait vu son visage que son inquiétude c'était manifestée pour de bon. Liam se creusa la tête, si elle le reconnaissait, c'est qu'il devait aussi la connaître, mais quelqu'un d'aussi peu physionomiste que lui éprouvait quelques difficultés à reconnaître des gens qu'il ne côtoyait pas quotidiennement. L'agent Winchester garda un visage totalement neutre alors que ses yeux noirs restaient braqués sur le visage visiblement inquiet de la demoiselle, son esprit actif, fouillant dans ses souvenirs à la recherche de ce visage. Elle avait changé, certes, grandit, à cet âge on change vite et beaucoup, mais c'est son regard qui la trahit. La demoiselle avait gardé le même regard paniqué, celui d'un chiot effrayé, d'une biche aux abois, et c'est ce que Liam remarqua aussitôt. Mentalement, il se traita de tous les noms, si la blonde n'avait pas reculé en le voyant, jamais l'agent n'aurait reconnu son visage, il se fichait des filles en général et ne prenait pas le temps de les détailler de haut en bas, en quelques sortes, elle lui avait sauvé la mise.

Le souvenir de la mutante lui revint à l'esprit après quelques instants, ça faisait longtemps, presque cinq ans, voir même six. Elle, seule dans une pièce close, complètement blanche, placée devant un mur qui l'empêchait de reculer et de s'abriter. Une machine, semblable à celles utilisées par les joueurs de baseball qui leur envoyait des balles, était placée devant elle et lui envoyait des projectiles dessus. A l'époque, Liam avant été envoyé à la base « Ptah » dans le désert pour voir comment se déroulait la détention des prisonniers, des cobayes mutants plus exactement, et une chercheuse lui avait proposé d'assister à un test sur une mutante doté du don de Précognition, ce que l'agent avait bien entendu accepté. Il n'était encore qu'à mi-temps à l'Opération à l'époque, mais assister à un tel entraînement n'avait fait que renforcer ses convictions, il fallait les 'soigner' de ce gène. La mutante devait tenter d'utiliser son don pour deviner quelles balles la toucheraient et à quel moment, malheureusement pour elle, son pouvoir semblait plutôt aléatoire, et après quelques longues minutes de test, ses membres étaient recouverts d'ecchymoses en raison des chocs des projectiles contre ses bras nus. Liam n'avait rien fait devant cette violence, même s'il n'était pas spécialement amateur de ce genre de brutalité, si ça permettait aux mutants d'être soignés, il fallait bien faire quelques sacrifices non ? Après les tests, il avait quitté la salle sans plus de cérémonie alors que les chercheurs ramenaient la pauvre biche apeurée, en larmes, dans sa chambre. Les souvenirs étaient arrivés rapidement, défilant dans son esprit comme un vieux film, et seulement une fraction de seconde s'était passée entre les deux individus, elle avait changé, c'était indéniable. Habillée comme une fille normale et non plus de cet espèce de pyjama blanc qui faisait voir son tatouage, elle était très changée. Mais il savait maintenant, elle s'était trahie, inconsciemment. Liam chercha rapidement une idée pour la mettre en confiance et lui faire croire qu'il ne l'avait pas reconnue puisqu'elle si visiblement, et il reprit la parole, toujours aussi poliment mais sans en venir à avoir l'air suspect par trop d'amabilité.

« Si vous n'êtes pas trop occupée mademoiselle, pourriez-vous m'aider ? Je crains que si cette jeune fille ne voit un homme la chercher en pleine nuit, elle ne soit pas forcément très coopérative, avec une fille, elle serait certainement plus confiante, vous ne pensez pas ? »

Jouer la carte du policier, elle pouvait toujours croire qu'il avait été viré de l'Opération ou même qu'il n'était là-bas qu'à titre d'observateur sans avoir de lien avec la les tests effectués sur elle pour autant. Après tout il n'avait jamais été dit qu'il était de mèche avec les membres de cette organisation, et il n'avait pas du tout prit part aux teste sur sa personne, la mutante n'avait donc pas de raison de le craindre, du moins pas pour le moment. La mettre en confiance, voilà l'important. Liam détourna le faisceau de sa lampe du torse de la jeune femme pour le promener dans les environs comme s'il cherchait quelqu'un ou quelque chose, tout en gardant un œil sur la jeune femme à coté de lui, bien qu'à une certaine distance. L'agent avança d'un pas avant de tourner la tête dans sa direction, semblant attendre une réaction de sa part. Restait juste à espérer qu'elle allait se montrer coopérative, si elle était du genre à faire de la résistance, ça risquait de se finir plutôt mal pour elle, maintenant qu'il venait de la reconnaître, l'agent Bastet n'était pas du tout du genre à la laisser partir sans être inquiétée. Si l'inconnue, l'évadée, acceptait de coopérer pour le moment, peut-être bien que l'arrestation pourrait se passer sans trop de difficultés, et sans qu'elle soit blessée, Liam n'était pas du genre à user de la violence sans aucune raison, mais si le besoin s'en faisait sentir.... Il n'hésiterait pas.

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