Lou était debout depuis l’aube, elle avait eut un certain mal à dormir cette nuit là, elle savait tout simplement que demain aurait lieu la manifestation de l’année en ce qui concernait les mutants. Malheureusement elle n’était pas dans le bon sens, du moins elle se trouvait être contre les mutants, et s’il y avait une chose à dire, c’était bien que ce genre de choses désolait la jeune humaine. Même en étant dénudée de tout gène mutant, Lou avait du mal à comprendre que les humains puissent se montrer aussi hostiles à l’égard des autres, à savoir les mutants. C’était un peu comme dans le temps, lorsque les blancs étaient hostiles aux noirs ou aux autres étrangers, elle n’avait jamais comprit le racisme et elle ne comprendrait jamais une telle chose. C’était une partie de racisme le fait de repousser ceux qui étaient différents, donc les mutants à ce stade, puisqu’ils étaient bien évidemment aussi humains que les Humains du point de vue du physique. Du moins c’était ce qu’elle pensait, la demoiselle n’était jamais tombée sur un mutant possédant une apparence qui n’était pas ‘humaine’, donc animale ou végétale. Il y avait donc forcément à penser que tout ce charivari était donc injustifié, c’était comme se battre contre des frères. Mais les humains étaient doués pour ça, s’affronter entre personnes d’une même race, il suffisait de voir les guerres mondiales.

La jeune demoiselle n’avait donc guère eut l’occasion de dormir, elle avait passé la nuit à se tourner et se retourner dans son lit, son chiot couché en travers de son lit, puis elle avait finit par trouver le sommeil vers les deux heures d matin, la tête enfouie dans les poils doux de son chiot. Lou était debout, il était à peine six heures du matin, elle avait encore quelques jours de vacance, mais elle n’en profitait pas comme les autres jeunes de son âge. Lou savait que la manifestation de cette journée était extrêmement importante pour les mutants, et il n’y avait aucun doute sur le fait que son grand frère aurait voulu faire partit des opposants. Il était tellement persuadé que les mutants étaient des personnes qui étaient comme les autres que durant un moment, la jeune humaine s’était même posée la question de savoir s’il n’en était pas un lui-même. Mais c’était impossible, les deux parents, et tous les ascendants de la famille étaient des humains, et Nathan n’avait jamais démontré de signes qui auraient expliqués qu’il puisse être un mutant. Leurs parents étaient plutôt basiques sur leurs idées à ce sujet. La mère de famille se moquait totalement des mutants, ils vivaient comme ils voulaient, et du moment qu’ils n’empêchaient pas les autres de vivre, c’était l’essentiel ! Du coté du père, c’était un peu pareil, bien qu’il montre une très nette difficulté à supporter de parler d’eux depuis que son fils aîné se soit enfuit dans l’optique de les aider à vivre normalement.

Lou s’était fraîchement douchée, habillée de manière confortable comme à son habitude avec une jupe assez longue pour éviter les courants d’air, agrémentée d’une paire de bas striés de deux couleurs différentes, et elle avait enfilé deux hauts plutôt fins, colorés eux aussi, pour lui tenir chaud. La jeune humaine était en train de servir le repas à ses parents lorsqu’ils descendirent, son père était de bonne humeur mais taciturne comme à son habitude, et sa mère parlait toujours autant dès le matin ! Le petit-déjeuner fut familiale, et après une quinzaine de minute, Darik se leva pour aller au travail, il commençait de bonne heure, et la jeune fille se retrouva donc en tête à tête avec sa mère. Cette dernière était encore un pyjama et décoiffée, mais Lou fut frappée par la beauté de sa mère, elle était réellement une femme séduisante ! Percevant le regard de sa fille, elle leva la tête et la regarda avec un sourire avant de prendre la parole.

« Et bien ma chérie, ça ne va pas ? »

« Oh, si, je me disais que tu es vraiment belle, tu deviens plus belle de jour en jour ! »

« C’est gentil ma chérie, ton père me le dit aussi, je vais finir par y croire. Tu compte faire quoi de ta journée ma puce ? Aller faire un tour dans le coin avec ton ami blond ? »

« Maman ! »

Lou savait pertinemment que ‘ton ami blond’ faisait référence au jeune homme qu’elle aimait bien, le fils du médecin, Sven, qui était à l’école avec elle. Elle avait fait l’erreur de le présenter à sa mère qui ne cessait de lui rabattre les oreilles avec lui depuis ! La jeune femme se redressa pour apporter sa vaisselle dans l’évier tout en répondant d’une voix amusée.

« C’est juste un ami, je vais à la manifestation tu le sais bien. »

« Je disais aussi ça de ton père, et maintenant nous sommes mariés comme tu vois ! Fais attention ma puce, je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose, d’accord ? »

« Ne t’en fais pas. »

La demoiselle déposa une bise sur la joue de sa mère avant de saisir son sac puis de se diriger vers la porte d’entrée après avoir attrapé ses clés. Elle ne prenait pas son chiot avec elle, préférant ne pas risquer de le voir écrasé par quelqu’un, et elle se dirigea en courant vers l’arrête du bus pour attraper le premier bus qui partait en direction de la manifestation. Après quelques temps de route, la jeune femme arriva à 7h00 sur le lieu de la manifestation. Elle savait qu’elle ne commençait que plus tard, mais elle pourrait en profiter pour repérer les lieux pendant ce temps. Pendant quelques heures donc, la demoiselle entreprit de regarder les environs, et d’attendre ensuite patiemment que la manifestation ne commence. Lorsque ce fut enfin le cas, Lou était placée en retrait pour contrôler que personne ne remarque qu’elle filmait, et elle sortit sa caméra de son sac pour commencer à filmer et pouvoir garder des preuves de la stupidité des hommes. Mais à ce moment, alors qu’elle faisait un plan sur quelqu’un qui passait, un noir plutôt imposant, elle le vit cogner quelqu’un, et faire tomber quelque chose, quelque chose qui se révéla être une arme à feu ! La jeune femme sursauta, et hésita un moment en voyant l’homme s’éloigner, puis elle lui emboîta alors le pas d’un air détendu, sa caméra à la main, essayant de ne pas se faire semer.

Lou n’était pas spécialement douée pour les filatures, disons surtout qu’elle n’en avait tout simplement jamais faite, mais cet homme avait éveillé son intérêt, et elle était bien décidée à regarder ce qu’il mijotait ! L’humaine ne pensait pas être à la hauteur pour pister quelqu’un comme cet homme, mais elle ne pouvait s’empêcher de se demander s’il n’était pas lié aux attaques sur les mutants, une opération qui serait réputée pour exister mais dont personne n’avait de preuve de son existence. Après quelques minutes elle perdit soudain l’homme de vu. Sur le coup, la demoiselle fut très embêtée, elle était absolument sûre qu’il avait quelque chose à voir avec l’opération mystérieuse, et elle fut donc dépitée de constater qu’elle avait été incapable d’assurer. Mais alors qu’elle se retournait pour s’assurer qu’il n’y avait personne de l’autre coté, elle manqua de percuter quelqu’un, et s’aperçus avec horreur que c’était justement le fameux noir qu’elle suivait. Il devait simplement s’être arrêté quelques instants et elle l’avait dépassé sans le voir. Vu le cri qu’elle venait de lâcher sous le coup de la surprise, et sa caméra levée pour filmer, il n’y avait aucun doute qu’il ne la trouve étrange. La jeune femme baissa tout de suite l’appareil avant de présenter un faible sourire, puis elle cherche rapidement une chose à dire pour détourner l’attention, espérant qu’il partirait sans rien demander.

« Oh, je suis désolée, je n’avais pas vu que vous étiez là, excusez-moi, mais bon, vous savez avec tout ce monde, difficile de ne pas percuter quelqu’un…. Vous n’avez rien perdu j’espère ? »

Pourquoi est-ce qu’elle avait demandé ça ? Elle aurait du se taire, il allait forcément trouver louche qu’elle demande ça après avoir perdu son pistolet une première fois. La jeune femme se mordit la lèvre d’un air de réflexion pour dissimuler sa gêne, et elle attendit en silence le verdict, espérant juste que l’homme n’allait pas trouver ça louche….

HP : Désolée je ne fais pas trop avancer mais j’avais besoin que tu répondes avant d’aller plus loin, j’espère ne pas trop te bloquer !

La foule se faisait plus dense à présent. Une déplaisante odeur de sueur se répandait dans la foule à mesure que le temps passait. Le soleil brillait et il faisait chaud, en particulier lorsqu’on est prit au milieu de cette masse humaine. La foule se mouvait lentement et Jules en profita pour essayer de se frayer un chemin à l’avant du groupe de manifestants. Écartant les protestants se trouvant sur son chemin, le chasseur se retrouva subitement face à une adolescente. Cette dernière avait un comportement assez étrange, avec son air de hippie pacifiste alors qu'elle était au milieu d'une foule de militants en colère. Le colosse observa le visage de la jeune femme avec attention essayant de se rappeler si elle ressemblait à une photo d’une des personnes recherchées par l’agence Apocalyto. Mais rien ne lui vient à l’esprit. Elle devait être une stupide collégienne un peu trop curieuse qui s’était ramassé au mauvais endroit au mauvais moment. Jules allait passer son chemin lorsque la jeune femme lui parla. Ses paroles étaient, avouons-le, très suspectes. Pas besoin d’être un génie pour s’apercevoir que cette gamine l’avait vu échapper son arme et qu’elle avait filmé la scène. Entre de mauvaise main, cette vidéo pouvait compromettre Jules. Un connaisseur voyant la vidéo pourrait identifier le modèle du pistolet pour se rendre compte qu’il s’agit d’une version utilisée seulement par les membres des agences gouvernementales. Et là, sur le site internet d’un blogueur quelconque, on retrouverait la tronche de Jules étiqueté comme chasseur de mutant. Pire encore, la vidéo pourrait se retrouver sur YouTube, alors là, la ville entière saurait que le gros grand méchant noir est en réalité un chasseur de mutant et la carrière du pauvre Jules serait foutue. Définitivement, Jules devait remédier à ce problème. La foule s’était arrêtée; les policiers avaient-ils déjà bloqué la rue et s’apprêtaient à intervenir? Sans doute tenteraient-ils de disperser la foule. Cela importait peu pour l’instant, l’essentiel était de s’assurer que la vidéo filmée par cette gamine ne soit pas diffusée. L’agent posa un regard sévère sur la jeune femme.

- Donne-moi ta caméra, dit-il tout simplement d’un ton qui se voulait autoritaire.

Le géant tendit la main et cette petite garce était mieux de lui obéir. Sinon quoi? Bonne question, il est vrai que Jules ne pouvait tout de même pas s’emparer de la caméra de force; il y avait trop de témoins autour d’eux. Toutefois Jules était grand, musclé, armé et surtout très barbu, autant de bonnes raisons pour que cette adolescente, sous la peur, décide de lui refiler sa caméra. S’il aurait pu, Jules l’aurait volontairement menacé, mais cela était malheureusement interdit par la loi, même pour un agent secret d’Apocalypto. Enfin, pas si secret que ça à moins que cette fille décide de coopérer. Jules voulait seulement effacer la vidéo. Et si en réalité elle ne l'avait pas filmé, alors tant mieux pour elle.

Lou détestait qu’on lui donne des ordres, en réalité, même si elle était d’une nature très aimante, agréable et obéissante, lorsqu’on lui parlait sur le même ton que le grand noir, c’était comme lui demander de faire le contraire de ce qu’on disait. Lorsque ça touchait les mutants ou son frère, la jeune femme changeait totalement d’attitude, et pour tout dire, le fait que cet homme lui demande avec son ton sévère de lui donner la caméra, cela lui donnait tout simplement envie de protéger au maximum ce film. Instinctivement, Lou recula d’un pas avant de serrer sa caméra contre sa poitrine pour l’envelopper de son bras, comme si elle espérait la soustraire à la vue de l’homme en face d’elle. En réalité, elle imaginait simplement que ce gros baraqué n’oserait pas lever la main sur une jeune femme d’aussi frêle apparence qu’elle, au milieu d’une foule d’opposants aux mutants, et de prendre le risque de faire une grosse bavure. Car elle devait l’admettre, plus elle observait cet homme, plus elle avait l’impression de se trouver soit en face d’une grosse légume des délinquants du coin, ou au contraire, face à un policier ou un détective privé. Non, pas un privé, il était trop voyant pour un tel métier, enfin du moins ça ne correspondait pas à l’idée qu’elle s’en faisait depuis toujours.

La jeune femme avait donc reculé en regardant l’homme avec un air effrayé, autant le dire, la carrure de l’homme était très impressionnante aux yeux de la jeune femme. Elle qui avait toujours trouvé que son père était un homme musclé et impressionnant, elle révisait son jugement face à cette montagne. Entre elle et lui, il n’y avait pas de plus gros écart, cet homme devait faire quatre fois son poids et deux fois sa taille, sans compter que leurs attitudes et leurs vêtements étaient aussi opposés que leur couleur de peau, Lou avait toujours été d’une pâleur maladive. Le ton de l’homme avait néanmoins inquiété la jeune femme qui se retenait de partir en courant, elle n’aurait pas fait trois pas qu’il l’aurait rattrapé en tendant le bras. L’inconnu avait agit d’une manière qu’elle trouvait agressive et hostile, tendre la main pour prendre sa caméra, c’était un geste tout à fait opposé à celui que la jeune femme attendait. Elle était naïve mais pas stupide, et dès qu’on montrait un début de violence ou de méfiance à son égard, la demoiselle se braquait immédiatement. Cet homme devait avoir autre chose à faire qu’essayer de dompter une gamine habillée comme une hippie, et il n’aurait certainement aucun remord à la bousculer un peu pour récupérer la caméra qu’il voulait. Mais la demoiselle était bien décidée à ne pas de laisser faire, du moins si elle pouvait….

« Non ! Je suis…. Désolée mais je ne peux pas vous donner cette caméra…. Je dois faire un reportage sur cette manifestation pour mon école… Et si je vous donne ma cassette, je ne pourrais pas faire ce qu’on m’a demandé ! Pourquoi, vous avez quelque chose à vous reprocher monsieur le policier ? »

Le policier, elle avait lancé au hasard, elle se sentirait bien stupide si cet homme était un jeune délinquant, mais elle avançait trop à tâtons pour pouvoir dire autre chose. La jeune femme espérait simplement qu’elle avait l’air aussi sûre d’elle qu’elle avait voulu s’en donner l’air, mais Lou savait que sa voix avait l’habitude de trembler légèrement lorsqu’elle était inquiète. Seulement, cette fois-ci elle avait l’impression d’avoir touché un point sensible, pour que l’homme puisse lui demander avec autant d’autorité qu’elle lui donne sa caméra, ça devait obligatoirement signifier qu’elle venait de voir ou dire quelque chose qui représentait une gêne pour cet homme. Seulement, ça aurait été mieux si elle savait exactement pourquoi. Est-ce qu’il avait comprit qu’elle avait filmé le petit accident qu’il venait d’avoir juste quelques secondes auparavant ? Certainement, elle avait été stupide de parler de ça, mais maintenant qu’elle avait gaffé, la jeune femme n’avait pas trop le choix, elle devait aller de l’avant ! Lou passa sa langue sur ses lèvres pour les humecter légèrement, elle sentait l’inquiétude la gagner, elle aurait tout donner pour que Nathan soit là avec elle, sans aucun doute il aurait réussi à se débarrasser de cet homme trop gênant, mais elle était seule, l’humaine devait faire avec, ou se laisser marcher dessus. Après un petit moment, la jeune brune reprit la parole d’une voix toujours méfiante, mais néanmoins plus aimable qu’avant, espérant peut-être calmer un peu l’homme.

« Je suis désolée si j’ai laissé penser que j’avais quelque chose contre vous, ce n’est pas le cas, je me renseignais simplement. Je dois dire que j’ai été plutôt surprise de vous voir dans cette manifestation, on va dire que vous n’avez pas le profil type du manifestant anti-mutant. Surtout que vous allez dans le sens contraire de la marche, ce n’est pas courant non plus. »

Elle essayait de détourner l’attention de sa bourde, resserrant sa prise sur sa caméra et serrant toujours un peu plus l’objet contre elle, à un tel point que ses jointures de mains devenaient presque blanches, mais elle tenait autant à la caméra qu’à la cassette dedans. Surtout depuis qu’elle avait remarqué l’intérêt que l’homme semblait avoir pour cette dernière.

[ HP : Ah, désolée ce n’est pas super :/ ]

Visiblement le colosse face à elle changea de tactique, il emprunta un ton plus calme et surtout plus aimable, chose qui surprit la jeune femme autant que s’il s’était jeté sur elle pour lui arracher la caméra des choses. Mis à part le menu détail que la demoiselle aurait certainement été un peu plus écrasée s’il avait opté pour la seconde possibilité. Néanmoins, la jeune femme pencha légèrement la tête sur le coté en signe de méfiance lorsqu’elle entendit l’homme répondre. Il disait que ce qu’elle avait prit sur la vidéo risquait de mettre son travail en péril et qu’il devait la visionner pour être sûr qu’elle ne pouvait compromettre son identité. Compromettre son identité ? Est-ce qu’il était un agent secret ? Non, certainement pas, habituellement les agents secrets n’étaient pas aussi imposants et tape-à-l’œil que cet homme, il ne convenait pas réellement à l’idée du James Bond que la demoiselle avait en tête dans la définition du mot ‘agent secret’. Mais peut-être que c’était une nouvelle idée de l’état américain justement pour que l’on pense qu’il n’était pas dangereux parce qu’il ne pouvait être un agent alors qu’en réalité si ! Difficile de savoir le fin mot de l’histoire, mais une chose était sûre, il y avait anguille sous roche, et avec cette phrase simple et anodine en apparence, le colosse venait d’éveiller la curiosité de la jeune femme. Et dieu savait à quel point la curiosité de l’humaine était très développée, le pauvre agent n’en avait pas terminé avec la demoiselle trop curieuse qui le regardait à présent avec l’air des chiens qu’on installaient sur les banquettes arrières de voiture de qui bougeaient la tête aux mouvements de la voiture. La jeune femme hésita un moment, écoutant le reste des explications de l’homme, et ce toujours en silence comme si elle était en train de jauger ses dires.

Il continua en disant qu’il était dans le sens contraire de la marche parce que, comme elle l’avait dit, il était policier et qu’il devait venir ici pour arrêter les mutants dangereux qui pouvaient se cacher parmi les manifestations humains. En résumé, plus rapidement il pouvait voir cette cassette, plus rapidement il saurait retourner au travail et protéger les manifestants. L’homme conclut en lui demandant si elle le comprenait, et la demoiselle hocha légèrement la tête. Si elle le comprenait ? Oh ! Que trop bien justement, c’était bien ça le souci ! Lou soupira légèrement, se mordant la lèvre comme si elle venait d’avoir une hésitation, il avait raison, la sécurité des autres dépendaient peut-être de cette cassette, mais d’un autre coté il représentait justement tout ce qu’elle détestait ! Lou était une partisane des mutants, elle refusait de voir qu’ils étaient emprisonnés comme des chiens, sans pouvoir se défendre, pourquoi est-ce qu’elle s’amuserait à aider un policier qui voulait arrêter ces personnes ? Nathan serait bien déçu de savoir qu’elle pouvait avoir donné une cassette aussi précieuse à un tel homme, elle ne devait pas le faire. La jeune femme se mordit la lèvre encore une fois, puis après une ultime hésitation, elle plongea son regard couleur de miel dans les yeux de l’homme, situés bien plus haut qu’elle, et elle répliqua d’un ton complètement différent d’avant. Elle était à la fois énervée, et révoltée, heureusement pour elle, personne n’écoutait ce qu’il se passait autour d’eux, et par conséquent personne ne portait de l’attention à leur discussion.

« Oui je vous comprends ! Trop bien même malheureusement je crois ! Je ne suis pas ici pour aider la manifestation, je déteste les gens qui pensent que les mutants n’ont pas le droit de vivre comme les autres, je ne vous rendrais pas cette cassette, je suis navrée. S’ils veulent être en sécurité, ils n’ont qu’à rentrer chez eux et ne pas manifester. On interdit aux mutants de se défendre, c’est normal qu’ils veulent pouvoir manifester, ils ne sont pas dangereux par nature, c’est seulement les gens comme vous et comme eux, elle désigna tous les gens qui les entouraient, qui les obligez à devenir comme ils sont ! Désolée, vous allez devoir faire votre travail autrement monsieur le policier. »

La jeune femme ferma les yeux une fraction de seconde puis elle se retourna pour se glisser entre deux personnes qui passaient juste derrière elle à ce moment. La demoiselle avait quelque chose de bien précis en tête actuellement, elle devait s’en aller le plus rapidement possible et surtout s’éloigner de l’homme. A coup sûr, il n’allait pas être ravi d’entendre ce qu’elle avait à lui dire ! Lou s’empressa donc de se faufiler entre les manifestants, serrant sa précieuse caméra contre elle, et elle jetait de fréquents coups d’œil en arrière pour s’assurer que le policier suivait avec des difficultés. Il était grand et fort mais se faufilait moins vite qu’elle, un avantage pour une jeune femme frêle comme l’humaine qu’elle était ! Après quelques minutes d’avancée pendant lesquelles elle réussi à prendre une petite avance, la jeune femme s’arrêta finalement dans un coin sans personne, ce devait être un lieu ou les préparateurs branchaient les fils pour les micros car il y avait des engins électroniques énormes, parfait pour se cacher. Dans l’action, Lou sortit la cassette de la caméra avant de piocher une nouvelle dans son sac pour la glisser à la place de la cassette que l’homme voulait. Puis, après s’être assurée une dernière fois qu’il n’était pas encore derrière elle, la jeune femme glissa rapidement la cassette recherchée dans un magnéto qui était posée sur un tas de fil. Il n’était pas branché mais qui irait chercher cette cassette ici ? Par prudence, l’humaine s’éloigna de l’appareil et fit mine de continuer son chemin plus loin avant de se rendre compte qu’elle était dans une impasse. La jeune femme voulut faire demi-tour, espérant simplement que personne ne passerait là à ce moment, mais à son grand malheur elle vit le grand colosse noir arriver non loin de là. Avant qu’il ne puisse la voir, la jeune femme recula soudain pour se plaquer contre le mur, glissant sa caméra dans son sac, attendant en silence, espérant qu’il passerait sans la voir, et retenant sa respiration tant qu’elle pouvait. Ca sentait mauvais.