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Vous ne devriez pas être ici | Barbara |

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Liam Winchester

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Vous ne devriez pas être ici | Barbara | Vide
MessageSujet: Vous ne devriez pas être ici | Barbara | Vous ne devriez pas être ici | Barbara | EmptyLun 2 Nov - 20:22

A force de vivre avec la même chose, on ne se rend plus compte qu’elle existe, pourtant depuis le temps que le Russe vivait avec la peur d’être capturé à nouveau il n’arrivait toujours pas à l’oublier. Chaque fois qu’il jetait un coup d’œil par la fenêtre, il voyait au loin la silhouette fantomatique du bâtiment abandonné où il avait fait la rencontre de la jeune Aelys. Depuis quelques mois à présent il avait été plutôt content de pouvoir servir à quelque chose, non en réalité pour tout dire, il en avait été franchement content, mais ce n’était pas pour ça qu’il se jugeait comme plus utile qu’avant. Chaque fois qu’il faisait quelque chose, le blondinet se demandait si ça servait réellement, le doute ne cessait de l’habiter, il ne pouvait s’empêcher de se dire que s’il voulait avoir un jour une vie normale, il devrait tout recommencer à zéro, et non espérer construire une nouvelle vie sur l’ancienne. Généralement avant de construire un bâtiment sur des ruines on les rasait complètement, personne n’aurait l’idée de pouvoir construire sur une base fragile et ancienne. Si Piotr voulait espérer pouvoir devenir une personne nouvelle, il devrait avant tout lâcher tout ce qui le retenait encore à son ancienne vie, et par conséquent ses peurs anciennes. Mais c’était une chose trop compliquée encore à ce jour pour que le jeune mutant puisse espérer y arriver, il devrait encore être patient un long moment, Rome ne s’était pas faite en un jour, et il avait sa vie devant lui logiquement non ? Il avait déjà perdu près de 15 ans de sa vie dans la base, il n’était plus à une ou deux années après désormais….

Il faisait beau le matin du 2 novembre lorsque le jeune homme s’était éveillé, encore nuit, mais la chaleur environnante laissait penser au blondinet que la journée allait être belle, et généralement il ne se trompait jamais là-dessus. Piotr avait tourné dans sa chambrette comme à son habitude sans porter trop d’attention aux bruits familiers qui commençaient à s’élever autour de lui. Les murs du bâtiment étaient fins comme du papier à musique, et il entendait absolument tout ce qui se passait autour de lui. Sans compter que sa fenêtre, éternellement ouverte en raison de la chaleur de ce pays, laissait aussi entrer les bruits de la rue en plus d’une légère fraîcheur. Malheureusement pour le blond il aurait certainement fois préféré ne rien entendre, à défaut de pouvoir profiter du silence des steppes de Sibérie, il devait supporter les hurlements et les rires des jeunes du quartier qui avaient pour habitude de squatter le pied de l’immeuble où il vivait. Souvent saouls, ils parlaient de choses qu’ils ne comprenaient pas et ne comprendraient jamais, et trop souvent le jeune Russe aurait apprécié de ne pas entendre de tels propos. Mais comme toujours, lorsqu’on se force à ne pas écouter quelque chose, les sons nous semblent amplifiés, et il entendait donc toutes les discussions des gamins et des adolescents pas toujours très fréquentables, à son grand regret…. Le jeune homme avait donc tourné dans son appartement pendant quelques heures, malheureusement pour lui, il s’éveillait toujours longtemps avant le levé du jour, certainement une habitude gardée du centre, et pendant plusieurs heures il devait donc attendre simplement assit sur son lit ou debout dans la pièce, que le soleil daigne se lever pour qu’il puisse sortir. Non pas qu’il ne pouvait pas sortir lorsqu’il faisait nuit, en réalité il préférait encore sortir la nuit, mais disons qu’il n’avait pas trop le choix en ce moment, les policiers avaient renforcé les contrôles d’identité, et il ne serait pas difficile pour n’importe quel policier de constater que les cartes du Russe étaient totalement fausses. Il devait donc attendre le jour où il avait moins de difficultés repérer les autorités et pouvait par conséquent plus facilement les esquiver. C’était une vie harassante mais il n’avait pas le choix s’il tenait à rester en liberté encore un moment, et dans la mesure du possible, pour le reste de sa vie !

Quoi qu’il en soit, il n’arrivait plus à attendre désormais, c’était suffisant, il patientait depuis bientôt trois heures dans la pièce triste et dénuée de chaleur humaine, il se sentait de plus en plus mal à l’idée qu’il traînait dans cette chambre de bonne depuis trop longtemps. C’était presque trop facile de le repérer si jamais quelqu’un avait remarqué une affiche avec son visage, même s’il prenait la précaution de ne jamais se montrer à visage découvert dans l’immeuble, les risques existaient malgré tout. Le jeune homme se redressa, attrapa la veste légère qui servait autant à recouvrir son tatouage, souvenir du centre, qu’à dissimuler la fraîcheur de son corps, puis il la passa en silence, se disant simplement qu’il n’avait changé que trois fois de lieu de vie depuis qu’il était en liberté. Dire qu’avant il avait vécu 15 an dans la même pièce glauque lui faisait se dire que c’était beaucoup, mais en songeant qu’il était poursuivit, il se disait que finalement ce n’était presque rien, ses voisins déménageaient plus souvent que lui ! Le blondinet ne tenait pas à se faire des soucis inutilement, mais à croire que c’était plus fort que lui, chaque fois qu’il était en train de redouter quelque chose où qu’il avait l’esprit vide, il devait s’inquiéter pour tout un tas de choses qui n’avaient pas lieu d’être. Malgré tout, il savait qu’il ne déménagerait pas, ses souvenirs heureux étaient liés à cet appartement, sa voisine était importante à ses yeux, la rencontre avec Aelys s’était faite ici, Ai y venait souvent, et même si des personnes comme Jared connaissaient son lieu d’habitation, il avait généralement de bons contacts avec ceux qui lui rendaient visite. De plus l’hostile avait été très aimable avec le jeune homme après l’interrogatoire un peu forcé, Piotr n’avait donc aucune rancœur envers l’homme, enfin presque.

Après avoir attrapé sa casquette et l’avoir vissée sur sa tête comme à son habitude, la visière masquant une bonne partie de son visage, le blondinet sortit sur le palier puis ferma la porte à clé derrière lui avant de dévaler rapidement les escaliers pour arriver au rez-de-chaussée en quelques minutes. Les jeunes du quartier étaient déjà en train de squatter le hall, mais le Russe passa devant eux sans porter attention aux paroles hostiles qu’ils lui envoyaient, il avait entendu pire, et ça ne serait pas des jeunes de ce genre qui le ferait sortir de ses gongs. En réalité personne ne l’avait fait, mis à part l’homme en noir qui avait attaqué Ai, là aucun doute dans l’esprit du mutant, s’il le rencontrerait, ce serait totalement différent. La rue était presque déserte, seules quelques personnes vaquaient à leurs occupations, mais rien qui n’attira l’attention du Russe qui se détourna rapidement, remontant le col de sa veste pour emprunter le chemin qui se dirigeait vers les zones industrielles de la ville, celles situées juste à coté des quartiers pauvres ou il avait son logis. Le mutant marcha silencieusement durant tout le trajet, ce qui ne fut l’affaire que d’une dizaine de minutes, puis il arriva enfin en vue du bâtiment abandonné qui l’intéressant, et ce, sans rencontrer personne. L’endroit était toujours aussi désert que lorsqu’il était venu là il y a quelques semaines, mais aujourd’hui sans qu’il ne sache vraiment pourquoi, il avait ressentit le besoin de jeter un coup d’œil à cet endroit. Il avait rencontré Aelys totalement pas hasard dans les mêmes conditions, depuis, chaque fois que l’envie de venir ici se faisait ressentir, il obéissait à ce sentiment, espérant pouvoir aider un nouveau mutant en fuite. Est-ce que ça serait le cas aujourd’hui ? Dieu seul le savait, il fallait y aller pour pouvoir le constater par soi-même…..

Le jeune homme avança dans les pseudos ruines, délaissées par les responsables de la ville, en regardant avec attention autour de lui pour essayer de ne pas tomber accidentellement sur un piège quelconque, mais visiblement rien de tel n’était posé dans le coin à son grand soulagement. Alors qu’il vaquait entre les morceaux de murs tagués encore debout, il entendit des bruits légers non loin de là. S’arrêtant, il tendit l’oreille dans l’espoir de saisir quelque chose qui lui permettrait d’identifier le bruit, mais en vain, et finalement après quelques secondes qui parurent durer des heures, il reprit doucement sa marche. Aussitôt les impressions de bruit revinrent, et pendant un moment le Russe se demanda s’il y avait de l’écho dans le coin, bien qu’il lui semblait que non comme il n’avait rien remarqué de tel avant ce jour. Le jeune homme tourna au coin d’un mur en essayant de revenir sur ses pas, une sensation de malaise était venue soudainement et il préférait s’en aller tout de suite. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il rentra en collision avec quelqu’un ! Sur le coup, le choc fut équivalent à la surprise, et le Russe recula d’un ou deux pas pour regarder la personne qui lui faisait face avec surprise, sans penser à réagir immédiatement et à s’en aller sans poser de questions. Lorsqu’il réalisa, c’était trop tard, et le blondinet ne put partir sans éveiller les soupçons. Piotr observa rapidement le visage de la personne qui lui faisait face, une jeune femme, jolie sans aucun doute mais quelque chose dans son visage lui donna l’impression de l’avoir déjà vue, comme s’il l’avait croisée par hasard sans lui porter d’attention. Qui était-elle, que faisait-elle là ? Il n’avait aucune réponse, trop de questions pour le satisfaire en réalité, mais il ne pouvait pas s’en aller sans rien faire et sans rien dire désormais, il devait rapidement trouver quelque chose pour l’excuser et s’en aller… Mais quoi ? Un ange passa, les yeux vairons du jeune homme ne se détachaient pas du visage de la demoiselle, puis finalement, il parla d’un air qui se voulait détendu, essayant d’atténuer son accent, avec difficultés bien entendu.


« Vous ne devriez pas être ici, c’est dangereux, l’endroit est assez délabré…. Désolé de vous être rentrée dedans, je ne vous avais pas vue. »

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Vous ne devriez pas être ici | Barbara | Vide
MessageSujet: Re: Vous ne devriez pas être ici | Barbara | Vous ne devriez pas être ici | Barbara | EmptyMar 3 Nov - 2:22

Le deuxième jour de Novembre. Son mois favori. Vingt-six ans le 31 de ce mois-ci. Ce second jour avait commencé après une nuit quasi-blanche aux alentours de neuf heures. Barbara était très fatiguée de cette nuit d'angoisses inutiles. Tournée, retournée dans son lit elle continuait le combat pour assurer son sommeil vital sans grand succès. Sa mère avait appelé ce matin. En prenant sa Ricoré, elle avait naturellement répondu à cette question récurrente:

"- Alors? Toujours en vie?"

"Toujours" avait-elle dit. La discussion s'était enchaînée sur le village, sur les infos qui tournaient à la télé et puis sur tout et rien. Au bout d'une heure, sa mère l'abandonna à son maigre petit-déjeuné remplacée aussitôt par les trois compères. Vicky Lee avait fait un peu d'humour maladroit mais le docteur semblait mal luné et Klaus n'était pas d'humeur à rire. Ils parlèrent sur leurs investigations, sur les recrues, sur les recherches. Aujourd'hui ils partaient explorer une piste sur un évadé de longue date. Apparemment, il serait d'origine russe. De ce qu'avait pu creuser le Dr. Carmichael, on suppose qu'il serait terré dans un quartier mal famé de la ville. Les activités mutantes paraissent selon lui, très marqué à cet endroit de la ville mais de façon très étrange. Comme un phare. Calmement ils avaient parlé de ce cas précis et particulier mentionné dans les dossiers secrets de l'opération Apocalypto. Il aurait subi de nombreuses expériences, et sa résistance se seraient inscrite dans la continuité de son pouvoir. Ils discutèrent longtemps du pouvoir et de la façon de le neutraliser. La Glace. C'était quelque chose d'étrange, relevant de la physique, le don de produire de la matière à l'état solide, de la contrôler et de la maîtriser.

"- Il n'y a pas grand-chose à faire, disait Carmichael. Le mieux est de le mettre en confiance. Après c'est à voir. Il est fragile mais vigilant, puissant mais faible à la fois. C'est compliqué. Comment pourrions-nous l'utiliser?
- Le mieux à faire, c'est de le neutraliser, proposait Mr. Klaus. Ainsi apprivoisé, il serait plus enclin à parler.
- Il m'est dangereux? demanda alors Barbara.
- Pas nécessairement, avait répondu Carmichael. Il est possible qu'il t'identifie comme un ennemi direct et qu'il cherche à te nuire mais il ne lui ai connu aucun acte extrémiste or c'est ce que nous recherchons en priorité non?
- Je ne sais pas, je ne sais pas ce que nous cherchons. Ce que je sais c'est que nous y allons. Nous allons trouver Piotr Zakharine.

Elle cherchait en vain une réponse à cette question. "Que cherches-tu? Où vas-tu?". Les années passaient et pas même une once de réponse ne s'offrait à elle. Vivre, n'était-ce pas ne pas se poser de question? Alors si il fallait vivre. Elle vivait et buvait et ressentait tellement d'émotion de suite, à la fois qu'elle semblait être la personne la plus vivante de cette terre. Étrange elle qui côtoyait la mort plus que quiconque au monde. Ce paradoxe, cette réalité, elle y pensait souvent. Vivre c'est pouvoir ressentir, bon ou mauvais. Il faut tout surmonter. Il ne faut pas être idéaliste mais il était clair qu'un déséquilibre flagrant sévissait sur le monde, elle n'avait pas de but précis mais elle ne restait pas à regarder. Ce serait intéressent de participer.

Elle s'était habillée, parfumée, recoiffée. Elle enfila son manteau et fonça au volant de sa Lexus vers le quartier en ruines de la ville. Le paysage de la ville défilait et ses trois compagnons demeuraient silencieux à l'arrière du véhicule. La jeune femme ne se sentait pas particulièrement bien d'ailleurs.

L'endroit était assez lugubre. Des jeunes rôdaient à gauche à droite, des bâtiments qui tenaient encore debout et qui semblaient habités, la profonde désolation et l'envie de disparaître aux yeux du monde suait du lieu. On sentait l'atmosphère lourde comme si on attendait quelque chose de grave. De nombreux mutants avaient dû passer ici. Tous les trois sortirent de la voiture.

- Derrière, il aurait un vieux site industriel abandonné, il y est, c'est sûr, dit le Dr. Carmichael.
- Il sera seul je suppose, répondit Barbara. Et peu difficile à reconnaître.
- Sans aucun doute, quelqu'un à l'apparence taciturne se révèle assez simple à repérer. Il faut me faire confiance à ce sujet.

Sans grand mal, ils arrivèrent à se rendre sur place. La scène qui s'offraient à leurs yeux faisait peine à voir. C'était d'une tristesse inouïe, d'un vide intersidéral et l'absence de vie était désolant. L'air était chargé d'une espèce d'aura complètement dénuée presque d'humanité.

- Et maintenant, que faisons-nous? brailla joyeusement Vicky.
- Il faut se taire, dit Dr. Carmichael. J'ignore ce que Miss Barbie attend.
- Vous ne sentez pas? murmura presque Barbara. C'est très triste ici, il s'est passé des choses.
- Ce sont les cris, révéla Mr. Klaus.
- Je les prenais pour un simple bruit de fond, répondit Vicky.
- Vous êtes d'une bêtise effarante Miss Lee, répliqua Carmichael avant de s'interrompre soudainement. Il nous entend mais ne comprend pas ce que nous disons.

En effet, ils s'exprimaient tous trois en français et s'il fut avéré que l'homme fut russe, il ne comprendrait pas un traître mot de ce qu'il fût dit. Au moment où la jeune française était plongée dans ses pensées, quelqu'un la percuta. L'homme releva la tête après la collision, il était plus grand qu'elle et la regardait droit dans les yeux. La dissemblance des deux orbites de celui-ci frappa Barbara qui ne pût détacher son regard du sien jusqu'à ce qu'il n'ouvre la bouche et que son accent russe la fit tressaillir.

- Vous ne devriez pas être ici, c’est dangereux, l’endroit est assez délabré…. Désolé de vous être rentrée dedans, je ne vous avais pas vue.
- Ne vous excusez pas, dit-elle en le dévisageant le souffle court. Vous n'y êtes pour rien, c'est moi qui vous ai percuté.

C'était et elle savait qu'il le savait.

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Dernière édition par Barbara M. Bouquet le Mer 4 Nov - 8:44, édité 1 fois
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Liam Winchester

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Vous ne devriez pas être ici | Barbara | Vide
MessageSujet: Re: Vous ne devriez pas être ici | Barbara | Vous ne devriez pas être ici | Barbara | EmptyMar 3 Nov - 16:14

« C’est moi », ce fut les deux mots qui marquèrent l’esprit du jeune homme lorsque la demoiselle prit la parole d’une voix qui ne semblait pas tout à fait détendue. A force d’écouter les autres et d’entendre tous les tons d’intonations qui existaient, le blondinet commençait à sentir lorsque quelqu’un était perturbé, confiant, peureux ou quoi que ce soit d’approchant. Même s’il était trop nerveux lui-même pour discerner exactement le sentiment qui habitait la jeune inconnue à ce moment, il ressentait simplement qu’elle n’était pas parfaitement à l’aise. Mais cela ne prouvait rien. Qui pourrait être à l’aise dans cet endroit ? Il était glauque, désolant, attristant, il donnait presque le cafard, même lui ne se sentait pas spécialement bien à ce moment précis, alors qu’est-ce qu’il pouvait conclure de ce qu’il venait de remarquer sur l’inconnue ? Absolument rien tout simplement. Cette conclusion acheva de descendre le moral du jeune Russe déjà bien entamé par l’atmosphère des lieux, et il détourna le regard de la blonde quelques instants pour regarder derrière elle sans trop savoir pourquoi, peut-être pour masquer son malaise ? Piotr fut assez surprit et dépaysé de constater qu’elle n’était pas vraiment seule, il avait bien entendu des bruits avant, des voix ou des bruits de pas peu importait, mais cela prouvait clairement qu’il n’y avait pas qu’une seule personne non ? Pourquoi était-il à ce point affligé de voir qu’il y avait deux autres personnes en plus de celle dans laquelle il venait de rentrer ? Aucune idée, en réalité il n’était pas vraiment d’humeur à identifier ses sentiments, il était surtout très inquiet à l’idée que ces personnes puissent être des personnes hostiles pour lui, il ne tenait pas à avoir des affrontements aujourd’hui. Ce n’est pas pour rien qu’il était neutre après tout, il ne voulait pas se battre, et ça ne serait pas aujourd’hui que ça changerait, la preuve, il n’avait jamais utilisé ses pouvoirs contre qui que ce soit d’humain. Uniquement contre des mutants qui représentaient un danger pour lui, et dans ce cas, uniquement en les neutralisant, et non en les tuant comme certains faisaient.

Mais pourquoi commencer à se faire des idées alors qu’il ne savait pas encore qui était la demoiselle et ses compagnons ? Il était déjà en train de se dire qu’il ne voulait pas se battre et pourtant il ne savait même pas ce qu’ils faisaient ici. Son envie pour le moment était simplement de s’en aller vite fait bien fait, mais il craignait simplement qu’elle partant aussi rapidement, il puisse déclencher une réaction en chaîne qu’il ne contrôlerait pas. Peut-être que s’il donnait l’impression d’être à l’aise et de ne pas être pressé de s’en aller, attirerait-t-il moins l’attention ? Il n’avait guère le choix de toute manière, le jeune homme soupira donc légèrement avant de redresser la tête pour regarder la jeune femme plus sérieusement, essayant d’occulter les traces d’inquiétudes qui pouvaient habiter ses yeux. Il devait avoir l’air naturel, pourquoi s’adressait-il à elle au lieu de parler aux autres ? Peut-être parce qu’elle était juste devant lui, où pensait-il qu’une femme comme elle avait l’air d’être, aimable par conséquent, pourrait mieux se laisser attendrir ou berner ? Aucune idée, mais en tous les cas il avait juste constaté qu’elle avait accepté de porter la faute de leur légère collision, ce qui n’était pas une chose que n’importe qui serait capable de faire et immédiatement, il avait rangé cet incident dans la section ‘bénéfique’ de son esprit, pour s’en servir si jamais le besoin s’en faisait ressentir. En l’occurrence c’était le cas dans l’immédiat, et le blondinet essaya de prendre une mine de circonstance pour s’adresser à la demoiselle une nouvelle fois, faisait toujours un effort pour essayer de ne pas avoir à parler avec un accent trop prononcé. Piotr avait remarqué que l’inconnue avait aussi un léger accent, en fait elle n’avait pas l’accent Américain, elle était peut-être donc aussi étrangère, ou d’une autre partie de l’Amérique que le Russe ne connaissait pas ? Il l’espérait, cela pourrait peut-être lui servir….


« Je ne veux pas avoir l’air indiscret, loin de là, veuillez m’en excuser si je pose des questions qui ne me regardent pas, mais vous cherchez quelque chose ? Il n’y a pas grand chose ici à part quelques vagabonds, et sans vouloir vous offenser, vous risquez plutôt gros en venant ici habillés de la sorte, il y en a qui pourraient avoir envie de vous délester de quelques affaires. »

Il n’avait pas parlé à la légère, Piotr avait pesé chacun de ses mots avant même de les prononcer, par ces paroles il cherchait à obtenir une réponse qui lui dirait s’ils comptaient ou non utiliser la violence. Si jamais un des trois répondait qu’il ne devait pas s’inquiéter pour eux et qu’ils sauraient se débrouiller, ça signifiait que c’était des policiers ou des enquêteurs. Et surtout, qu’ils étaient armés, il avait constaté ça depuis le temps, c’était une manière d’agir spécifique aux autorités, et que le blondinet détestait particulièrement dirons-nous en prime. Le jeune homme avait parlé d’un ton badin, il disait que c’était un repère de clochards mais si jamais les trois approuvaient, ça signifierait aussi qu’ils étaient là pour les mutants, sans quoi ils l’auraient détrompé en lui précisant que c’était aussi un coin à mutant. Généralement les autorités essayaient de mettre en confiance avant de vous attraper, ils évitaient donc de parler de ‘la’ chose, à savoir les mutants. C’était donc avec une certaine appréhension qu’il posait ces questions en apparence totalement anodines. En réalité, il était presque déjà sûr des réponses qu’il allait avoir, et si jamais un des trois le surprenait en parlant des mutants, et bien il se débrouillerait autrement pour s’en aller, surtout si ça commençait à virer au mauvais goût, et au danger pour lui, il prévoyait tout généralement, enfin du moins il le pensait. Piotr jeta un coup d’œil neutre autour de lui comme si ne rien n’était, mais il essaya simplement de s’assurer un repli si jamais la conversation déviait trop, puis il reporta son attention sur les individus debout non loin de là.

Des fois il rêvait de pouvoir différencier les humains des mutants, il aurait tellement moins de mal à pouvoir se mettre en condition, là il ignorait totalement quelle attitude il devait emprunter, mais après tout il finirait bien par s’en tirer, comme toujours non ? Sauf si cette fois-ci c’était différent. Les environs étaient dégagés, et il n’avait que deux ou trois pas à faire en arrière pour disparaître derrière le mur ou il était avant, trop pour que les trois puissent tenter quelque chose, mais néanmoins il n’était toujours pas rassuré, bien qu’il faisait tout son possible pour qu’on ne le voie pas. Le silence restait, pesant, et Piotr se décida finalement à détourner la tête une nouvelle fois en dirigeant son regard vers le ciel comme pour regarder si le temps se couvrait ou non. Hélas ce n’était pas le cas, il commençait à faire beau, bien que légèrement frai certainement, enfin sauf pour lui, et il finit par reporter son attention sur les trois personnes devant lui. Le jeune neutre glissa ses mains dans les poches de sa veste dans un geste défensif naturel, puis il regarda tour à tour les trois individus avant de reprendre la parole sans s’adresser à quelqu’un en particulier, un peu comme on parlait lorsqu’on s’adressait à tout un tas de personnes, ou à personne en particulier….


« Bon, je ne vais pas vous ennuyer plus longtemps, je vais devoir m’en aller, il fait légèrement froid, et vous m’avez l’air assez occupés, je ne vais pas jouer les troubles fêtes. J’espère que vous trouverez ce que vous cherchez en tout cas…. »

Un léger signe de la tête, le visage toujours caché par sa casquette, puis il détourna la tête en reculant légèrement d’un pas. Mauvaise idée, il devait leur tourner le dos, c’était la réaction normale d’un humain qui n’avait rien à se reprocher, et non de partir à reculons comme s’il avait quelque chose à se reprocher ! Le jeune homme se mordit la lèvre en espérant qu’ils n’avaient rien remarqué, puis il évita prestement un pierre bancale avant de faire quelques pas pour rejoindre le mur derrière lequel il était avant, et duquel il n’aurait jamais dû sortir surtout ! Les pas eurent l’impression de durer des heures aux yeux du jeune homme, mais il finit par réussir à rejoindre son emplacement initial, et sans se retourner, il passa derrière le mur d’un pas léger, visiblement sans aucune inquiétude. Arriver derrière le mur, il n’osa plus bouger, le mutant resta immobile quelques secondes, guettant le moindre bruit qui l’alerterait, ou une absence de bruit qui signifierait qu’il pouvait s’en aller sans aucune inquiétude. Quoi qu’il en soit, il avait un peu trop mal agit à ses yeux, c’était quelque peu stressant de constater qu’il avait fait tout un tas de fautes, peut-être avait-il parlé un peu trop pour dissimuler son accent ? Habituellement il parlait très peu justement, mais peut-être que c’était pour détourner l’attention qu’il avait dit autant justement ? Il ne se comprenait plus du tout, il savait simplement une chose, qu’il avait fait une bourde et qu’il valait mieux s’en aller rapidement. Le dos collé au mur, les yeux planté à l’endroit ou il était quelques secondes avant de disparaître de l’autre coté, il n’entendit rien sur le coup, et décida de s’éloigner un peu. Piotr se décolla du mur et avança en silence, essayant de ne pas trébucher, dans la direction opposée à celle de son appartement, puis il s'arrêta à quelques mètres de l’endroit ou il était avant, guettant un quelconque bruit une fois de plus…

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Vous ne devriez pas être ici | Barbara | Vide
MessageSujet: Re: Vous ne devriez pas être ici | Barbara | Vous ne devriez pas être ici | Barbara | EmptyMer 4 Nov - 8:50

Barbara n'avait fait disparaître que Vicky, en cas de besoin se révèlerait très utile avec son sérum. Mais apparemment, bien que sur ses gardes, le jeune homme n'était pas plus hostile que ça. Il semblait en proie à une certaine méfiance mais d'un côté on ne pouvait lui en vouloir, le lieu y prêtait justement. Une zone désaffectée complétement dénuée de vie et étrangement désolante. Il prit la parole après Barbara ce qui confirma à cette dernière ce qu'elle savait déjà: il n'était pas américain mais russe.

- Je ne veux pas avoir l’air indiscret, loin de là, veuillez m’en excuser si je pose des questions qui ne me regardent pas, mais vous cherchez quelque chose ? Il n’y a pas grand chose ici à part quelques vagabonds, et sans vouloir vous offenser, vous risquez plutôt gros en venant ici habillés de la sorte, il y en a qui pourraient avoir envie de vous délester de quelques affaires.

Elle échangea un regard tour à tour avec Carmichael puis avec Mr. Klaus. Ils avaient pris pour eux la remarque sur leurs tenues un peu déplacées mais d'un côté il n'avait pas tort. Elle eut un petit rire et échangea avec eux quelques mots en français. C'était un petit futé ce garçon, ses paroles étaient prudemment choisies, réfléchies, placées. Piotr s'était montré de toute évidence intelligent. Ce qui surpris Barbara, c'est ce pacifisme, cette envie d'éviter les ennuis à tout pris, de ne pas vouloir s'engager, de rester en retrait. Elle décortiquait systématiquement les premiers mots qu'elle échangeait avec un inconnu. Dans ces paroles, apparaissaient certains traits de caractère du locuteur ainsi elles le situent aux interlocuteurs et permettent de savoir si se seront les dernières ou non. Les premiers mots étaient importants, c'était même les plus importants. Ce jeune homme surprenait à vrai dire la française, elle avait lu attentivement son dossier. On lui avait fait subir de tels sévices à un âge si précoce qu'elle se demandait comment il avait encore toute sa raison. Il ne devait pas avoir tout compris, ou bien son caractère était tel qu'il avait tout supporter docilement. Docile, c'était ce qui le définissait. Elle le pensait endurci, obscurci, angoissé, paranoïaque et même agressif mais la description transmise par le docteur divergeait de son imagination. Son dossier faisait de lui quelqu'un de tout autre qu'il n'est, son dossier ou plutôt son parcours. C'était un fait remarquable.

- Bon, je ne vais pas vous ennuyer plus longtemps, je vais devoir m’en aller, il fait légèrement froid, et vous m’avez l’air assez occupés, je ne vais pas jouer les troubles fêtes. J’espère que vous trouverez ce que vous cherchez en tout cas….

En disant cela, le jeune homme s'éloignait à reculons comme si il craignait d'exposer son dos aux trois compères. Barbara fronça les sourcils devant une attitude aussi peu confiante. C'était étrange mais cela renforçait l'idée que ce jeune homme n'était en rien quelqu'un de mauvais. Il avait déjà disparu de son champs de vision quand elle reporta de nouveau son attention sur lui. Des mains froides lui saisir les chevilles et l'emporta sous terre. Piotr revenu derrière le mur qu'il avait quitté quelques instants plus tôt se retourna et se retrouva entièrement seul avec la française.

- Honnêtement... commença-t-elle. Nous sommes là pour vous Monsieur Zakharine, acheva-t-elle dans un russe travaillé.

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Vous ne devriez pas être ici | Barbara | Vide
MessageSujet: Re: Vous ne devriez pas être ici | Barbara | Vous ne devriez pas être ici | Barbara | EmptyJeu 5 Nov - 17:00

Entendre son nom de famille dans la bouche de la demoiselle le surprit et l’angoissa à la fois. Il avait craint un instant que la demoiselle ne soit quelqu’un qui puisse être à sa recherche, et visiblement c’était le cas. Ses pupilles dissemblables restèrent posées sur le visage de l’inconnue, silencieux il l’observait sans réellement savoir ce qu’il devait faire, dire ou espérer. Elle n’avait pas un ton habituel, elle aurait été agressive, Piotr aurait sut comment agir, ça aurait été plus facile, mais qu’elle se montre là, un ton visiblement calme, une langue familière pour le jeune homme, tout cela le perturbait énormément. Pendant un moment, son regard refléta une incompréhension, que signifiait donc tout ça ? Elle parlait Russe, elle l’appelait par son nom et non comme un numéro, comme certains des chasseurs avaient le don de faire, elle lui donnait du monsieur. C’était déstabilisant, peut-être était-ce une nouvelle manière de faire que les chasseurs avaient ? Essayer de donner une consistance à tout ça, faire comme s’ils étaient humains et qu’ils avaient le droit de vivre, faire simplement les choses qu’ils faisaient avec les gens qu’ils rencontraient dans la rue. Le blondinet était complètement perdu, il avait un peu de mal à saisir ce que c’était vraiment, une habile technique de chasse, ou une attitude sincère ? Difficile, dans une vie d’évadé, chaque chose devenait surprenante et sujette à caution, là il était perdu devant la manifestation de politesse d’une femme. Devant son calme, devant son comportement tellement…. Humain à son égard, comme s’il était…. A son niveau tout simplement ? Oui, c’était ça. Elle lui parlait comme s’il était son égal, du moins pour le moment. Le jeune homme n’avait pas bougé, il l’avait regardé simplement droit dans les yeux, laissant les bruits plaintifs des tôles soulevées par le vent autour d’eux bercer le silence. Finalement, après quelques secondes, un mot traversa la barrière des lèvres rosées du jeune homme, un mot qui semblait dur à prononcer, et à la fois tellement naturel vu la situation.

« Pourquoi ? »

Pourquoi quoi ? Pourquoi est-ce qu’ils le cherchaient ? Pourquoi est-ce qu’elle était si aimable avec lui ? Il se posait presque cette question à lui-même, prononcé dans un souffle léger, il avait parlé à la fois pour la jolie inconnue et pour lui-même. Le regard vairon du jeune homme ne quittait pas la demoiselle, il bougea simplement pour passer de son visage à sa main comme pour s’assurer qu’elle n’avait pas d’arme ou de téléphone, quoi que ce soit de ce genre, et revint à son visage qui ressemblait d’une certaine manière à celui d’une poupée de porcelaine. Il devait préciser ses pensées c’était certain, mais sur le coup, il ne savait pas lui-même comment introduire ses questions. Après un petit moment de silence, le jeune homme inspira finalement doucement comme pour se donner une contenance, puis il reprit la parole. Sans s’en rendre compte il avait très naturellement répondit à la jeune femme dans la langue qu’elle avait utilisée pour s’adresser à lui, à savoir le Russe. Encore une fois, il s’oublia et se laissa aller à s’adresser à la demoiselle dans sa langue maternelle, c’était tellement rare de tomber sur des personnes qui savaient parler dans cette langue que c’était presque impossible pour lui de passer outre cette occasion.

« Pourquoi est-ce que vous ne pouvez pas me laisser tranquille ? Vous êtes une des leurs non j’imagine ? Quel est votre titre ? Je l’ignore, chasseur ? A moins que vous ne considèreriez pas ce titre comme justifier ? Je n’ai rien fais qui mérite qu’on m’interdise de vivre comme tout le monde, alors répondez-moi. Pourquoi ? »

Certes il n’avait rien fait de plus que de simplement naître comme il était. C’était la faute à son père parce qu’il était mutant ? Celle de sa mère parce qu’elle avait porté cet enfant doté de ce fameux gène ? Non, personne n’était fautif, pas plus qu’il ne l’était d’être né blond ou brun, avec des yeux bleus ou verts, c’était la loi de la nature. Il avait demandé le titre de la demoiselle avec une idée bien précise en tête. Si elle répliquait qu’elle était effectivement une chasseuse, elle serait comme les autres, et elle considèrerait les mutants comme du détail, des animaux, des bêtes de sommes ou dignes d’être étudiées au même titre que les rats de laboratoire. Pour lui le terme chasseur était malvenu, il laissait penser qu’ils chassaient les mutants comme les chasseurs chassaient les animaux dans la forêt. Mais ça n’en était pas loin lorsqu’on y réfléchissait, après tout est-ce qu’il n’était pas lui-même traqué comme un animal, marqué à vie, ils ne laissaient aucune chance aux mutants dans leur chasse, c’était réellement ressemblant à une chasse humaine sur un animal. Le jeune homme avait rapidement songé à tout cela, pour le moment il voulait une idée fixe de ce qu’elle était. Mais pourtant il avait du mal à s’empêcher de demander la question qui le taraudait depuis le début, mais après tout, elle ne pouvait rien faire de plus s’il la lui posait non ? Si, elle pouvait deviner qu’elle avait réussi à le toucher et si elle continuait dans cette voie en mentant, ce serait risqué pour lui. Oui mais si elle était réellement sincère ? C’était possible, les humains étaient aussi bons non ? Ai en était la preuve vivante, il ne pouvait pas passer à coté de ça comme ça…. Après sa légère pause, le jeune homme reprit alors la parole d’un ton calme, visiblement toujours aussi maîtrisé mais sans l’être pour autant, loin de là même.

« Et pourquoi est-ce que vous me parlez comme ça ? Je ne suis pas stupide vous savez, malgré ce qu’ils peuvent en penser, je ne doute pas de l’idée que l’opération à de nous. Ils nous voient comme des animaux, rien de plus, alors ne vous fatiguez pas à me donner du ‘monsieur’, ou à utiliser ma langue, je crois que vous perdez votre salive pour rien mademoiselle. »

Il avait parlé d’un ton extrêmement aimable, en réalité, vu le ton qu’ils utilisaient, on aurait presque eu l’impression d’une discussion tout ce qu’il y a de plus normal. Il n’y avait aucun doute sur le fait que quelqu’un qui passerait à coté d’eux et ne comprenait pas le Russe puisse imaginer qu’ils se connaissaient et parlaient d’un air visiblement amical. Les paroles l’étaient moins bien entendu, mais Piotr avait du mal à contenir son désarroi quant au fait que l’inconnue puisse s’adresser à lui de la sorte sans être plus troublée que cela. Le jeune homme resta un nouveau moment silencieux comme s’il était en train d’attendre quelque chose, et il jeta un coup d’œil aux alentours. En réalité, il n’y avait qu’une chose qui l’intriguait encore, où étaient passés les compagnons de la demoiselle ? Ils n’étaient pas là, et cela inquiétait plutôt le jeune homme qui eut vaguement le sentiment qu’ils pourraient appeler les renforts pendant ce temps. Piotr se retourna pour regarder derrière lui et s’assurer que personne ne s’y trouvait, puis il reporta rapidement son attention sur la demoiselle avant de reprendre la parole, toujours aussi aimable, mais toujours en Russe et sur son ton méfiant.

« Où sont passés vos amis ? J’imagine qu’ils n’ont pas disparus comme ça d’un coup ? Autant vous le dire, je n’aime pas voir des gens se volatiliser de la sorte, généralement après, ça tourne toujours au vinaigre pour moi. Bous perdez votre temps mademoiselle…. Mademoiselle comment ? Vous connaissez visiblement mon identité, mais j’ignore toujours la votre. Dans mon pays, on se présente lorsqu’on connaît quelqu’un. »

Elle pouvait lui rétorquer qu’ils n’étaient pas dans son pays, mais quelque chose au fond de lui, lui disait qu’elle ne répondrait pas une telle chose, il l’espérait en tout cas. Le blondinet resta réellement silencieux à partir de maintenant, il avait posé plusieurs questions qui attendaient des réponses, et pour tout dire il attendait principalement de voir si l’inconnue allait lui dire son prénom ou son nom. Piotr n’avait pas nié être celui qu’elle cherchait, à quoi bon le faire ? Elle savait visiblement beaucoup de choses sur lui, il ne pouvait pas espérer s’en tirer aussi facilement tout de même ! Contrairement aux membres de l’opération justement il ne prenait jamais les autres de haut, et par conséquent il avait rarement l’habitude d’être surprit en s’attendant à quelque chose et en tombant sur une autre. Comme les chercheurs qui s’étaient trompés en le prenant pour un imbécile incapable de faire quoi que ce soit et qui finalement avait réussi à s’enfuir sans qu’ils ne puissent le rattraper. Il ne ferait pas cette erreur, et il préféra donc estimer la jeune femme plus qu’elle ne l’était, plutôt que de tomber de haut, c’était moins risqué, et jusqu’à ce jour ça avait toujours fonctionné. Restait à espérer que ça continuerait sur ce chemin…. Le jeune homme était à présent debout à quelques mètres de la jeune femme, les mains glissées dans ses poches, la casquette enfoncée sur la tête qui lui évitait certains regards trop gênants, il ne bougeait plus, attendant de voir la suite de la situation. Il n’avait aucune envie de s’en prendre à la jeune femme, quitte à devoir se défendre il s’enfuirait mais ne porterait aucune attaque sur elle, il avait assez regretté d’avoir osé toucher Abby lorsqu’il avait essayé de protéger l’élue de son cœur, il ne recommencerait plus, surtout si c’était seulement pour le protéger lui. Restait à voir ce que la demoiselle allait penser de tout ça, et si elle allait réagir positivement ou non à ses questions…

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Vous ne devriez pas être ici | Barbara | Vide
MessageSujet: Re: Vous ne devriez pas être ici | Barbara | Vous ne devriez pas être ici | Barbara | EmptySam 7 Nov - 9:17

La réaction ne se fit pas attendre et comme Barbara l'attendait, le jeune homme était sur la défensive. Oh, elle ne pensait pas qu'il accueillerait à bras ouverts, bien au contraire. Mais il ne semblait pas vouloir l'attaquer de front, c'était quelqu'un qui parlait pour toute défense avant d'attaquer. Il paniquait un peu pour tout dire, sans doute la disparition du docteur et de Mr. Klaus qui ne le rassuraient pas. Barbara n'allait pas l'attaquer non plus de toute façon, elle ne pensait pas le rendre à l'opération lui qui avait dû se donner tant de mal pour en sortir. Non, aujourd'hui elle était blanche de tout camp, de toute alliance comme en règle générale. Elle ne pouvait lui dire qu'elle était membre de l'opération Apocalypto mais elle ne pouvait pas non plus cacher qu'elle était comme lui un mutant. La française s'imagina ce qui pouvait se tramer derrière les yeux dépareillés de Piotr mais finalement en imaginant cet amas de confusion, elle se dit que ce fut perdre son temps à démêler une situation pareille du mauvais côté et ça l'ennuya beaucoup. Enfin, il se mit à répondre. Non d'une voix agressive, sans contenir la moindre sonorité de violence mais qui prenait fond sur une lassitude excessive et désolante.

- Pourquoi? dit-il à son tour en Russe.

Cette question fascina Barbara qui la trouva très intéressante pour observer le point de vue du jeune russe. Le mot avait raisonné comme un reproche et elle conclut qu'il n'était pas si intelligent. Si elle avait voulu lui nuire, si elle avait voulu le capturer s'en serait-il sorti avec un "Pourquoi?" non, il aurait dû courir et là elle n'aurait eu aucun doute à son sujet. Alors, elle attendit la suite les raisons, qu'il se jette au feu.

- Pourquoi est-ce que vous ne pouvez pas me laisser tranquille ? Vous êtes une des leurs non j’imagine ? Quel est votre titre ? Je l’ignore, chasseur ? A moins que vous ne considèreriez pas ce titre comme justifier ? Je n’ai rien fais qui mérite qu’on m’interdise de vivre comme tout le monde, alors répondez-moi. Pourquoi ?

A ce titre, elle comprit qu'il n'était pas perspicace. Si elle avait été un chasseur, elle aurait sorti le Colt, or ce n'était pas le cas car elle n'en aurait pas eu besoin, et si elle avait été chasseur, il serait ou mort ou capturé. Les gens réagissent avec une bêtise conséquente à leur niveau de panique, Piotr Zakharine devait être de ses gens là qui ne maîtrisent pas souvent ce qu'ils disent et qui sont très spontanés. Barbara ne détestait pas la spontanéité bien qu'elle fut quelqu'un dans la retenue. Simplement, ce trait de caractère n'avait de place chez quelqu'un de méticuleux, c'était plutôt un attrait dont été parés les gens les plus simples, les plus innocents peut être...

C'était de toute façon une époque, où la bonté, la gentillesse, et l'innocence n'avaient plus leur place. La générosité était morte dans les tréfonds de la méfiance et la terreur. Barbara se demandait comment il pouvait rester de ce genre de personnes. Le peu de confiance qui transparaissait dans les propos de Piotr était assez étonnante. Lui plus que tout autre, devrait se méfier d'inconnus, il devrait fuir les rencontres, se terrer, être agressif, se défendre avant toute attaque et se protéger. Mais... bien au contraire, la peur n'avait pas altérer son caractère initial apparemment. La française n'aimait pas se tromper au sujet des personnes mais le constat de son erreur voulu la faire sourire: il restait un trait d'humanité dans cette marée d'horreur. Plus encore, elle avait affaire à un mutant et bien qu'elle considérait les mutants comme des humains "évolués", c'était bien ici une preuve au monde que ceux qui n'étaient point considérés comme humains le furent plus d'ailleurs que ceux qui les traquait. Ce beau paradoxe rempli de tolérance était pourtant invisible aux yeux du monde, c'est ce que regrettait Barbara.

- Et pourquoi est-ce que vous me parlez comme ça ? Je ne suis pas stupide vous savez, malgré ce qu’ils peuvent en penser, je ne doute pas de l’idée que l’opération à de nous. Ils nous voient comme des animaux, rien de plus, alors ne vous fatiguez pas à me donner du ‘monsieur’, ou à utiliser ma langue, je crois que vous perdez votre salive pour rien mademoiselle.

Il n'avait pas fini? Quel enfant, s'il comptait s'en sortir ainsi, et bien... c'était très maigre. Barbara se consola en se disant qu'il en faisait peut être pas exprès d'être aussi puéril et irréfléchi. Le débit de mots était si important qu'il se hasardait probablement à laisser sa bouche parler au fur et à mesure que la frustration se profilait dans son esprit. Ça semblait la meilleure probabilité.

- Où sont passés vos amis ? J’imagine qu’ils n’ont pas disparus comme ça d’un coup ? Autant vous le dire, je n’aime pas voir des gens se volatiliser de la sorte, généralement après, ça tourne toujours au vinaigre pour moi. Bous perdez votre temps mademoiselle…. Mademoiselle comment ? Vous connaissez visiblement mon identité, mais j’ignore toujours la votre. Dans mon pays, on se présente lorsqu’on connaît quelqu’un.

L'agressivité était davantage contenue dans les propos que dans le ton, ça ne choquait pas Barbara mais ça l'amusait presque bien qu'elle s'ennuya ferme de la pauvreté du contenu des paroles que lui livrait pour l'instant le jeune russe. C'est ainsi qu'elle se décida à répondre.

- Vous avez fini? Ce que je suis, ce n'est pas important. J'en conviens que savoir pour qui suis-je est plus intéressant mais je ne suis pour personne. En effet, je sais qui vous êtes, ce que vous faites, ce que vous ne faites pas, ce que vous avez fait mais pas ce que vous ferez.
L'opération, à l'heure actuelle, vous recherche activement si bien que leur recherches soit devenues fructueuses en particulier à vôtre sujet. Je remarque également que vous n'êtes en rien préparé à les recevoir, ce qui m'étonne c'est que je croyais que vous étiez apparemment intelligent, j'ai eu tort. Si ce sont mes amis que vous cherchez les voici...


En battement de cils, une infime particule de seconde, Carmichael et Mr. Klaus parurent près de Barbara comme s'ils n'avaient jamais bougé.

- Mon identité vous gêne également, et bien, je m'appelle Barbara. Voilà, vous n'avez pas besoin d'en savoir plus et d'ailleurs si vous en saviez plus ça ne vous servirez à rien. Vous n'êtes pas tout à fait stupide mais je le répète vous n'êtes pas intelligent. C'est grâce à l'opération que je vous ai trouvé si vous voulez tout savoir, toutes les personnes qui habitent dans ce coin-ci — elle désigne les habitations délabrées près du site industriel où ils étaient — mutants, humains seront raflés. Le gouvernement français passe des accords avec les Etats-Unis pour leur fournir des unités et des armes, j'ignore si vous le savez mais le régime français est l'un des plus dur au monde pour la répression mutante. Si ce sont les français qui s'occupent de vous, l'opération ne vous aura jamais, mais moi je vous aurais.

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Liam Winchester

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MessageSujet: Re: Vous ne devriez pas être ici | Barbara | Vous ne devriez pas être ici | Barbara | EmptyDim 8 Nov - 12:55

Est-ce qu’elle le défiait ou le prenait réellement pour un idiot ? Peu lui importait, si elle pensait réellement qu’il était stupide, et bien qu’elle l’imagine comme tel, il savait où il en était et le reste n’avait guère d’importance à ses yeux. Le jeune homme garda les lèvres closes, observant simplement la demoiselle, les mains toujours glissées dans ses poches comme s’il était simplement en train de parler de la pluie et du beau temps avec elle. Qu’est-ce qu’elle attendait ? Il n’allait pas réagir aux paroles qu’elle venait de lui lancer, certes, si elle pensait réellement qu’il était stupide il risquait de passer pour un idiot, mais au fond, il s’en fichait. Au contraire, cela pouvait même se révéler positif pour lui, être sous-estimé revenait à avoir une chance supplémentaire, et Piotr n’allait pas laisser passer cela ! Il observa donc simplement un long moment de silence, regardant simplement la demoiselle dans les yeux sans rien dire, comme s’il emmagasinait simplement ce qu’elle lui disait sans être capable de lui répondre, au fond il se fichait de ce que ça donnerait, au niveau de ce début de relation, elle n’avait pas l’air plus ‘intéressante’ que la moyenne finalement. Le blondinet remarqua qu’il avait encore beaucoup de choses à apprendre des gens malheureusement, même après des années passées à les redouter, il arrivait encore à penser de bonnes choses sur une personne alors que c’était loin d’être le cas. Mais cette fois-ci c’était terminé, il ne se ferait plus avoir.

Après la première bribe de réponse, la demoiselle observa un moment de silence, et soudainement les deux amis qu’elle avait avec elle avant firent leur apparition. Piotr fronça les sourcils d’un air contrarié, c’était donc une mutante ? Mais qui étaient ces personnes ? Des illusions ? Non, elles avaient l’air bien réelles, mais le jeune homme voyait mal ce que se pouvait être d’autre. Des personnes formées à partir de la terre ou de quelque chose de ce genre ? Il avait déjà vu des choses pareilles lorsqu’il était interné, les rares fois où le jeune homme avait eut la chance de sortir de sa chambre surchauffée. L’intérêt du jeune homme fit une pique dans son esprit avant de retomber aussitôt, elle était mutante mais se comportait comme une Apocalypto à ses yeux depuis sa dernière réponse, elle ne méritait donc rien de plus qu’une aversion logiquement. La jeune femme reprit la parole en disant qu’elle s’appelait Barbara et qu’il n’avait rien de plus à savoir d’elle. La mutante enchaîna en disant que s’il n’était pas stupide il n’était pas pour autant intelligent, et qu’il avait été facile à repérer avec les indications de l’opération. Elle avait donc bien un lien avec cette opération ! Piotr retint un grimace de dégoût à entendre ces paroles, elle était finalement pire qu’il l’imaginait quelques instants avant, une mutante capable de travailler en collaboration avec les Apocalypto, c’était pire qu’un traître ou qu’un vendu à ses yeux.

Barbara continua ses paroles en disant que les personnes qui habitaient dans le coin étaient toutes surveillées et interpellées par les autorités, et que le gouvernement français avait visiblement des accords avec le gouvernement de ce pays pour fournir des armes et du personnel. Cela ne surprit pas vraiment le jeune homme qui ne comprenait pas pourquoi elle lui parlait de ça. Mais les explications arrivèrent lorsque la demoiselle précisa que les Français étaient les plus strictes pour la répression des mutants, et que visiblement c’était eux qui étaient chargés de s’occuper de lui. La demoiselle conclut sur une phrase qui dessina un sourire jaune sur les lèvres bien ourlées du blondinet, que l’opération ne l’aurait jamais, mais qu’elle si ? Pour qui est-ce qu’elle se prenait ? Il n’appartenait et n’appartiendrait à personne, elle avait une manière de parler tout à fait horripilante, comme si elle lui était supérieure, comment avait-il put se tromper à ce point sur sa première impression à son égard ? Le jeune homme observa encore un moment de silence, il ne savait réellement comment interpréter les dernières paroles de la demoiselle. S’il avait bien retenu une chose dans la vie, c’était de ne jamais sous-estimer l’autre, et de toujours bien écouter les paroles qu’on pouvait lui dire. Par conséquent, il ne se laisserait certainement pas avoir par l’impression qu’il avait d’elle, et il surveillerait bien ce qu’elle voulait dire avec sa dernière phrase. Le jeune homme laissa planer quelques secondes de silence avant d’enchaîner avec sa réponse d’une voix posée.


« Je suis stupide, vous avez raison, il faut dire que les cours particuliers étaient plutôt rares à l’opération. Mais vous devez le savoir logiquement, puisque vous travaillez avec eux. Je me demande juste une chose, comment est-ce que vous arrivez encore à vous regarder en face, alors que vous savez que vous vous servez des autres mutants pour arriver à vos fins ? Je pensais que les mutants avaient plus d’humanité en eux que la moitié des humains, mais finalement, lorsqu’on rencontre des gens comme vous, il est facile de justifier les idées des humains par rapport à notre humanité. »

Il ne l’insultait pas, il disait juste ce qu’il pensait. Lui-même n’était pas un exemple de loyauté entre mutants, il était neutre tout simplement mais elle… Elle était visiblement du genre à vendre les autres mutants pour pouvoir faire ce qu’elle voulait, et même si le Russe n’était pas d’accord avec l’idée que le gène mutant signifiait que l’on devait apprécier tous les mutants, il pensait juste que les mutants étaient assez pourchassés pour se tirer dans les pattes entre eux en prime. Certes il avait approuvé le fait de ne pas être très intelligent, et ça il le savait bien entendu, les années passées enfermé dans la base n’avaient pas aidé à ce qu’il puisse réussir à combler ces lacunes. Il n’y arriverait certainement jamais, mais qu’est-ce que ça signifiait, la stupidité, s’il était capable d’échapper aux membres de l’opération depuis des mois ? Rien du tout, pour lui le plus important était d’être libre et de découvrir tous les jours de nouvelles sensations, l’amitié, l’amour fraternel, l’amour simple et pur, c’était largement suffisant à combler ses envies d’en apprendre toujours plus. Le jeune homme regarda une nouvelle fois autour de lui, puis reporta son attention sur les compagnons de la demoiselle, il n’arrivait toujours pas à voir ce qu’ils étaient, mais il s’en moquait un peu pour le moment, le plus important restait de s’éloigner de la prénommée Barbara et de ses idées qu’il lui appartenait. Encore une fois, il eut du mal à oublier les paroles de la jeune femme, et après une légère pause, il reprit la parole, un ton toujours posé mais neutre cette fois-ci, il ne tenait plus à laisser passer quoi que ce soit de son humeur ou des émotions qui pouvaient l’habiter, elle n’en valait pas la peine, du moins il le pensait.

« Je trouve vos paroles bien vantardes, aussi vantardes que je manque d’intelligence. Vous imaginez peut-être que vous arriverez à ce que j’accepte de venir avec vous sas rien dire et sans rien faire ? Français ou Américains, je m’en fiche complètement, je ne suis pas de ces nationalités, vous n’avez aucun droit sur moi. Je ne demande rien à personne, et mes tests ne se sont pas révélés intéressants, il existe d’autres personnes ô plus intéressantes que moi. Comme vous par exemple, alors pourquoi vous contenter de moi lorsque vous avez ce que vous voulez directement chez vous ? Je ne vous demande rien de plus que de me laisser en paix, je n’ai rien fait de répréhensible depuis ma libération, vous n’avez pas le droit de vous imaginer que…. Vous m’aurez un jour, qui que vous soyez. »

Ca pouvait avoir l’air d’être les pleurs de quelqu’un qui n’était pas vraiment sûr de lui, mais il disait réellement ce qu’il pensait. Il se fichait qu’elle le prenait pour quelqu’un de stupide, de manquant d’intelligence ou quelque chose de ce genre, il savait qu’il avait envie de vivre ici avec Ai et de retourner un jour en Russie, le reste n’était pas important. Elle n’était pas importante.

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Vous ne devriez pas être ici | Barbara | Vide
MessageSujet: Re: Vous ne devriez pas être ici | Barbara | Vous ne devriez pas être ici | Barbara | EmptyLun 9 Nov - 16:09

Barbara regarda le garçon. Il commençait à être agressif. C'était une situation bien délicate pour elle comme pour lui. Elle sentait que ce qu'elle lui avait dit ne lui avait pas plu. Cependant avait-elle eut le choix? C'était ainsi qu'elle était, elle ne passait pas par quatre chemins pour dire les choses. Il fallait qu'il comprenne tout de même qu'elle ne disait pas par plaisir mais uniquement pour lui faire entendre raison. Sa manière de voir et d'apprécier les choses à son niveau n'était pas prudente. Le froid l'engourdissait. Elle passa une main dans ses cheveux.

Tant pis, s'il ne l'écoutait pas. Il perdrait la vie, ce qui lui serait tout de même en partie bénéfique ou il serait capturé ce qui ne l'importait que trop peu. On aurait pu la croire très égoïste mais il a un moment, où elle avait compris qu'aider les autres dans un tel monde pouvait sérieusement lui nuire. Elle avait déjà connu ça, la sollicitude mal récompensée. L'ingratitude de l'être humain augmentait considérablement en fonction de la somme proposée et du degré de danger auquel il serait confronté. Elle se remémora les souvenirs amères qu'elle s'était bâtie en aidant les autres. Elle se savait désormais égoïste et le revendiquait ouvertement. Si ce jeune abruti ne voulait pas entendre raison, ça ne l'a regardait pas mais au moins l'au-delà n'aurait pas à lui en tenir rigueur.

- Je suis stupide, vous avez raison, il faut dire que les cours particuliers étaient plutôt rares à l’opération. Mais vous devez le savoir logiquement, puisque vous travaillez avec eux. Je me demande juste une chose, comment est-ce que vous arrivez encore à vous regarder en face, alors que vous savez que vous vous servez des autres mutants pour arriver à vos fins ? Je pensais que les mutants avaient plus d’humanité en eux que la moitié des humains, mais finalement, lorsqu’on rencontre des gens comme vous, il est facile de justifier les idées des humains par rapport à notre humanité.

Barbara sourit très légèrement et retint son rire. Alors c'était comme ça? Pour lui, ce garçon, soit on était blanc soit on était noir. Il n'y avait pas de gris ni de couleurs ni nuances, que deux oppositions. Elle ne lui en voulait pas de toute façon s'il avait l'esprit étroit. Il tenait un discours d'extrémiste mutant. "Comment arrivez-vous à vous regarder en face...?" Barbara retournait dans sa tête cette question. La réponse était évidente, elle vivait pour elle et non pour les autres, elle survivait comme les autres. Il disait "humains", "mutants" et ces mots sonnaient comme une injure, un juron comme si Barbara, sans même qu'il ne l'a connut s'était rendue coupable des méfaits qui lui avaient été infligés. "Notre humanité.." ça non plus ça n'avait pas grand sens. Ça confortait Barbara dans l'idée que le jeune débitait toutes les paroles qui traversait son esprit. "Plus d'humanité..." est-ce que ce mot pouvait être utilisé à juste terme de nos jours? En tout cas, la français n'y croyait plus pour sa part. Elle avait toute son attention focalisée sur le jeune idiot qui l'accablait d'être un membre de l'opération Apocalypto, sur le fait de chercher à survivre. De toute façon, elle faisait partie d'un commando spécial, l'Équipe Spéciale Bastet et non du programme de recherche et d'étude mutante qui s'était occupée à l'époque du jeune Piotr Zakharine.

- Je trouve vos paroles bien vantardes, aussi vantardes que je manque d’intelligence. Vous imaginez peut-être que vous arriverez à ce que j’accepte de venir avec vous sas rien dire et sans rien faire ? Français ou Américains, je m’en fiche complètement, je ne suis pas de ces nationalités, vous n’avez aucun droit sur moi. Je ne demande rien à personne, et mes tests ne se sont pas révélés intéressants, il existe d’autres personnes ô plus intéressantes que moi. Comme vous par exemple, alors pourquoi vous contenter de moi lorsque vous avez ce que vous voulez directement chez vous ? Je ne vous demande rien de plus que de me laisser en paix, je n’ai rien fait de répréhensible depuis ma libération, vous n’avez pas le droit de vous imaginer que…. Vous m’aurez un jour, qui que vous soyez.

Il ne comprenait rien. Il était si...puéril mais au fond, elle ne lui en voulait toujours pas. Il devait être de ses gens si simples et pures qui ne seraient capable de faire du mal sans raison même involontairement, il était juste quelqu'un de bon, de bon et de simple d'esprit, sans aucune goutte de méchanceté ou d'égoïsme. Pas comme elle...Barbara comprit donc qu'il était très et même trop différent d'elle. Les mots qu'il avait prononcé dessinaient bien son ignorance totale à son sujet et à l'être qu'elle, elle, était. Quelqu'un qui avait appris de ses erreurs, qui avait vécu la douleur d'une autre façon, son caractère s'était complétement dévoilé, révélé alors que celui de Piotr avait toujours été là, n'était jamais mort et malgré les épreuves, les circonstances et...le reste. Il ne changerait pas. Jamais, ce n'est pas Barbara qui allait y faire quoi que ce soit. Elle regarda tristement Mr. Klaus et le docteur Carmichael. Ça faisait longtemps qu'elle n'avait plus pensé à eux vivants et ... humains, même si pour elle ils l'ont toujours été.

- Tu as raison, je fais partie de l'opération Apocalypto et... je suis une mutante comme on aime bien dire. Tu n'as pas deviné mon pouvoir a priori...(elle désigne ses deux acolytes)c'est ceux. Ils sont moi et je suis eux. Ces deux êtres sont des cadavres que j'ai préparé pendant de nombreuses années à qui j'ai insufflé la vie et rendu une portion de leur âme. Ils sont trois comme ceci. Ce sont mes seuls amis depuis bien longtemps déjà...de bonnes personnes parties trop tôt sans avoir fait ce qu'ils eurent à faire. Voilà mon pouvoir, les morts comme le tien est la glace. Tu dis que je suis incapable de me regarder dans une glace à cause des gens pour qui je travaille? Soit, pense-en ce que bon te semble mais saches que pour ma part, je n'ai plus rien ni à me reprocher, ni à regretter. Je suis ici pour ton âme et son salut, tu n'as donc pas compris. C'est plus qu'une histoire de nationalité, de pays, de statut, c'est la fin des Mutants. Le début de la fin, ils en ont attrapé un.

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Liam Winchester

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Vous ne devriez pas être ici | Barbara | Vide
MessageSujet: Re: Vous ne devriez pas être ici | Barbara | Vous ne devriez pas être ici | Barbara | EmptySam 21 Nov - 10:56

La mutante regarda ses compagnons avec une expression de tristesse que le jeune homme n’arrivait pas à identifier correctement. Il avait toujours eut énormément de mal à pouvoir comprendre les expressions des gens de toute manière, c’était quelque chose qu’il ne connaissait pas et qu’il n’avait jamais appris. Comme toujours il serait privé d’un sentiment normalement inné chez les êtres humains – ou mutants – et tout ça à cause de cette opération qui était responsable de tout son malheur. Finalement, elle se décida à prendre la parole, mais ce ne fut pas pour dire quelque chose qui était tout à fait du goût du jeune homme. En réalité, Piotr était déjà blasé de cette conversation, il n’était pas doué pour pouvoir avec des discussions sérieuses, philosophiques ou encore pleines de sens, il ne pouvait pas tout simplement, son niveau ne le lui permettait pas, et elle devait l’avoir remarqué et s’en amusait tout simplement. Un élan d’aversion à l’égard de la prénommée Barbara traversa l’esprit du jeune Russe qui détourna la tête avec une grimace de contrariété. Il détestait qu’on lui rappelle – volontairement ou non – le fait qu’il n’était pas du niveau d’un enfant d’une dizaine d’années, il en souffrait assez, et souffrait encore davantage de savoir que jamais, ça ne pourrait s’améliorer. A son grand malheur. Le blondinet reporta son attention sur son interlocutrice uniquement lorsqu’elle se décida à répondre plus sérieusement à son sujet, sur son pouvoir, c’était la chose qui l’intéressait beaucoup pour le moment, savoir à quoi et à qui il devait faire face, la survie oblige.

Barbara expliqua qu’elle était en effet de l’opération, et qu’elle était en effet une mutante. Elle expliqua que son pouvoir consistait à contrôler les deux personnes à coté d’elle, et une troisième visiblement, et que ces personnes étaient des cadavres qu’elle avait manipulé et formé à sa convenance. L’idée aurait fait frissonner plus d’une personne, mais dans la culture Russe, ce genre de choses étaient plutôt normales, et la mort d’un être cher n’était pas une chose traumatisante, la mort était vue comme une grande fête qui permettait enfin à l’être décédé de quitter son enveloppe charnelle pour rejoindre une meilleure vie. Une chose plaisante à voir, et Piotr avait toujours été attiré à la mort pour cette raison. Néanmoins, les morts vivants (puisque telle était leur appellation normale), aux cotés de la jeune femme étaient différents de l’idée qu’il s’était faite dans son esprit enfantin. Et cela le perturbait un peu de voir qu’une mutante avec de tels pouvoirs puisse exister, ce n’était rien de bon, surtout si elle était ‘de l’autre coté’. Elle enchaîna ensuite sur le fait qu’il ait dit qu’elle était incapable de se regarder dans une glace, et argumenta en disant qu’elle n’avait rien à se reprocher ou à regretter, qu’elle avait choisi sa propre vie visiblement. Puis elle conclut en disant qu’elle était juste ici pour son âme et son salut, appuyant le fait qu’il n’avait pas comprit. Puis une dernière phrase retentit dans la bouche maquillée de la jeune femme, ‘ils en ont attrapé un’. Piotr le savait, qu’un mutant avait été capturé, mais l’entendre dire aussi sobrement était assez perturbant en réalité, surtout de la bouche d’une femme qu’il venait juste de rencontrer et qui était de l’opération.

Piotr resta silencieux un petit moment, son regard vairon posé sur la jeune femme, il n’avait rien comprit, c’était une réalité et un fait, mais il s’en fichait. Est-ce qu’elle espérait faire de lui un nouveau camarade de jeu ? Il ne savait pas si c’était ce qu’elle entendait en parlant de son âme, mais quoi qu’il en soit, il était hors de question qu’elle s’imagine une telle chose, elle pourrait toujours espérer, jamais la demoiselle n’obtiendrait cela. Un léger sourire se dessina sur les lèvres ourlées du jeune homme qui baissa un moment la tête, cachant son visage à la vue de la jeune femme à l’aide de sa casquette poussiéreuse, puis il soupira doucement, libérant un petit nuage de fraîcheur comme chaque fois qu’il sortait, puis il prit la parole d’un ton calme et étrangement posé contrairement à sa réponse précédente, comme si ce qu’elle venait de dire l’avait calmé. Ce n’était pas exactement ça, mais il comprenait un peu mieux certaines choses, du moins c’était ce qu’il pensait.


« Vous savez, vous avez raison, je ne comprends strictement rien à ce que vous me dites. Mon âme ? Mon salut ? Vous me parlez de choses étranges, je ne sais pas si elles sont liées à ce que vous venez de me dire au sujet de votre pouvoir ou si je me fais des idées, mais quoi qu’il en soit, ne vous inquiétez pas, mon âme est à l’abri, et mon salut ne regarde que moi. Mon âme je l’ai déjà perdue il y à belle lurette, lorsque j’ai servi de cobaye pour les chercheurs de l’opération. Et mon salut, je m’en contrefiche, je n’aspire à rien, et les croyances de mon peuple ne sont pas les mêmes que celles que vous avez je crois. Vous ne comprenez pas vous non plus. »

En réalité, il avait du mal à imaginer qu’il puisse parler de la sorte, mais est-ce qu’il avait une conversation normale depuis le début de leur conversation ? Loin de là pour tout dire, ils parlaient tous deux de choses étranges, et personnes ne pourrait comprendre de tels propos, seulement chacun avait son idée fixe visiblement. Piotr comprenait qu’elle le prenne pour un imbécile, mais il s’en fichait, parce qu’il savait qu’elle ne comprenait jamais son point de vue, elle ne pouvait pas. Personne ne pouvait, mis à part ceux qui avaient été comme lui, prisonniers et testés. C’était une conversation de sourds malheureusement, qui ne pourrait jamais déboucher sur rien, mais comment le faire comprendre ? Ils perdaient leur temps, mais pourtant le jeune Russe sentait bien qu’il n’avait pas le choix, il ne pouvait pas partir comme ça sans risquer de se faire repérer par d’autres personnes si elle était accompagnée. Il reprit donc d’un ton posé.

« Vous savez, dans la religion de mon pays, on pense que les morts peuvent revivre comme vos amis. Pour éviter ça on brûle les corps des morts, et on dit aussi qu’ils rejoignent plus rapidement le ciel à l’état de fumée, et que leurs cendres reviennent à la terre. Ce n’est pas normal pour des morts de revivre, la mort est une continuité de la vie, la vie c’est juste le début, le plus intéressant c’est après. Vous n’avez pas peur de les empêcher de pouvoir faire ce qu’ils avaient dans leurs rêves en les retenant sur terre ? »

Conversation étrange, réellement, mais Piotr ne pouvait s’en empêcher, dans la religion orthodoxe, celle des Russes principalement, la mort était vue comme ça, et il ne pouvait donc pas comprendre que quelqu’un retienne des morts sur terre, tout comme ceux qui invoquaient les esprits. Mais la conversation sur le sujet suivant tournait en rond, et jamais ils ne pourraient arriver à quelque chose d’intéressant malheureusement. Piotr pencha légèrement la tête, orientant son regard sur le sol devant la jeune femme, soupira doucement, libérant une nouvelle petite vague de vapeur fraîche, puis il reprit la parole d’un ton étrangement doux et calme, comme s’il avait oublié toute leur conversation précédente.

« Ils en ont attrapé un oui… Je le sais. Mais je m’en fiche vous savez. Je vous ai servi ce qu’on me rabâche à longueur de temps, le fait de vous regarder dans la glace et de trahir vos frères. Je mentais, vous vous en êtes douté, je ne suis pas doué pour le mensonge on me l’a assez dit. Je m’en fiche des autres, qu’ils soient mutants ou humains, ils sont tous pareils, où presque. Je n’irais jamais sauver quelqu’un juste parce qu’il est mutant. Je pourrais aider les autres pourtant avec ce que je sais, mais je ne suis pas neutre pour rien vous savez. Barbara… Vous en savez long sur moi visiblement, alors pourquoi parler inutilement ? Je ne suis pas de votre niveau nous le savons tous les deux, vous êtes quelqu’un de trop fort pour moi, je ne comprendrais pas ce que vous dites et inversement, notre conversation ne mènera jamais à rien. Mon âme et mon salut sont assurés, alors vous pouvez vous en aller sans inquiétude, à moins que vous ne soyez venue ici pour quelque chose d’autre, et que vous me l’ayez caché ? »

Il ne mentait pas, il se fichait de tous les autres, seule Ai comptait pour elle, et puis depuis quelques temps, son frère qu’il venait de découvrir, et la jeune Aelys qui avait eut une vie aussi dure que lui. Trois personnes sur toute une vie, c’est très peu, il espérait seulement être capable d’assurer dans ce qu’il voulait. S’il était incapable de les protéger, cela ne servirait strictement à rien de vouloir les aider. Il devait déjà être capable de se sauver lui-même, mais ça, c’était une chose assez difficile en soi. Le jeune homme avait toujours ses mains glissées dans ses poches, il était à la fois satisfait d’avoir enfin arrêté de jouer les patriotes, mais d’un autre coté cela l’embêtait grandement d’être aussi rapidement démasqué, il n’avait pas été à la hauteur encore une fois, sauf que cette fois-ci, ce n’était pas devant son frère ou sa petite amie, mais uniquement devant un des membres de l’opération qu’il fuyait depuis à présent un peu plus d’un an. C’était une chose difficile, mais il ne pensait pas que Barbara représentait un réel danger pour elle. Malheureusement il ne pouvait en jurer, il avait pensé la même chose avec Jared, et le souvenir cuisant laissé par leur rencontre le faisait encore grimacer lorsqu’il y repensait quelques fois.

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MessageSujet: Re: Vous ne devriez pas être ici | Barbara | Vous ne devriez pas être ici | Barbara | EmptyLun 30 Nov - 16:02

Profondément apitoyée, Barbara regardait avec gravité le jeune garçon. C'était triste mais à la fois, ce n'était pas son problème. Après tout, voulait-il se faire aider? Voulait-il qu'on lui parle? C'était encore pire si il n'estimait rien de sa personne, ce qui semblait être le cas. Son regard empli de mépris, s'ajoutait à la sensation que lui transmettait le docteur dans son esprit. Ce n'était pas de la haine que Piotr Zakharine éprouvait envers Barbara, simplement de la colère. Il n'avait pas peur, il était juste outré qu'une inconnue puisse lui tenir ce langage. Barbara soupira. Elle allait le capturer? Elle se posa la question. Elle était quelque peu fatiguée, et puis il fallait trouver une raison à la capture, fournir des pièces de dossier une fois au bureau. Non, ce serait trop de travail. Elle le capturerait une fois prochaine. Après tout, elle n'était pas censée avoir eu accès aux documents concernant Zakharine.

- Vous savez, vous avez raison, je ne comprends strictement rien à ce que vous me dites. Mon âme ? Mon salut ? Vous me parlez de choses étranges, je ne sais pas si elles sont liées à ce que vous venez de me dire au sujet de votre pouvoir ou si je me fais des idées, mais quoi qu’il en soit, ne vous inquiétez pas, mon âme est à l’abri, et mon salut ne regarde que moi. Mon âme je l’ai déjà perdue il y à belle lurette, lorsque j’ai servi de cobaye pour les chercheurs de l’opération. Et mon salut, je m’en contrefiche, je n’aspire à rien, et les croyances de mon peuple ne sont pas les mêmes que celles que vous avez je crois. Vous ne comprenez pas vous non plus.

Petit Imbécile doublé d'ignorance, pensa Barbara. C'était le qualificatif qui s'ajoutait à "arrogant" pour parler de Piotr et des propos qu'il venait de tenir. Elle n'avait que chercher à répondre honnêtement à sa question et en vérité elle aurait pû tout à fait lui mentir, mais dans ce cas présent, ça lui était complétement égal. Barbara ne cherchait en rien à le rabaisser à lui rappeler au combien son manque de culture et son analphabétisme étaient conséquents mais elle voulait qu'il comprenne enfin. Qu'il puisse se rendre compte, que de lui, comme d'un mutant, plusieurs en dépendaient. Dont une fille, une jolie fille qui l'aimait éperdument, pauvre d'elle. La française respira un bon coup. Elle connaissait ce genre de personne. Le genre de personne qu'étaient Piotr Zakharine, des gens blessés au point de ne plus vouloir détester, aimer, vivre, ressentir. Ils avaient perdu le goût de vivre et devenaient inconsciemment égoïstes, amers, susceptibles et las. Il n'était pas idiot, loin de là mais il refusait péniblement de comprendre. Barbara qui travaillait au sein même de l'organisation, savait que s'il venait à être capturé de graves conséquences s'en suivraient. Bien entendu, il allait de soi que la jeune française ne serait en rien concernée par ses lourds effets mais tout de même...elle préférait les éviter.

- Vous savez, dans la religion de mon pays, on pense que les morts peuvent revivre comme vos amis. Pour éviter ça on brûle les corps des morts, et on dit aussi qu’ils rejoignent plus rapidement le ciel à l’état de fumée, et que leurs cendres reviennent à la terre. Ce n’est pas normal pour des morts de revivre, la mort est une continuité de la vie, la vie c’est juste le début, le plus intéressant c’est après. Vous n’avez pas peur de les empêcher de pouvoir faire ce qu’ils avaient dans leurs rêves en les retenant sur terre ?

Il était plus tempéré sur ce discours-ci que sur le précédent, il intéressait même Barbara sur son avis sur la mort. Elle connaissait à peu près le folklore russe et les traditions orthodoxes, au cours de ses études elle avait soigneusement étudiées les différentes ethnies et surtout leurs rapports à la mort. Pour elle, chacun avait son heure mais dans le cas de Vicky Lee, du docteur Carmichael et de Mr. Klaus, leur heure n'était pas venue, et ce fut injuste qu'il durent partir avant le moment convenu. Depuis petite, elle n'avait pas révisé son jugement sur ses trois individus et elle ne comptait pas revenir dessus aujourd'hui. Il y avait eu son père aussi, Marcel. Mais, c'était différent. Elle n'aurait jamais la force de l'appeler, elle ne pourrait jamais le déranger du sommeil éternel, il veillait déjà sur elle depuis les étoiles, elle n'allait pas lui demander en plus de revenir parmi eux. Quelle étrange conversation, elle ne se souvenait plus comment elle était arrivée à penser à son père ni comment avait commencé la discussion sur la mort.

- Il y en a pour qui leur heure n'était pas venue....

Puis il reprit la parole, toujours apaisé et calmé.

- Ils en ont attrapé un oui… Je le sais. Mais je m’en fiche vous savez. Je vous ai servi ce qu’on me rabâche à longueur de temps, le fait de vous regarder dans la glace et de trahir vos frères. Je mentais, vous vous en êtes douté, je ne suis pas doué pour le mensonge on me l’a assez dit. Je m’en fiche des autres, qu’ils soient mutants ou humains, ils sont tous pareils, où presque. Je n’irais jamais sauver quelqu’un juste parce qu’il est mutant. Je pourrais aider les autres pourtant avec ce que je sais, mais je ne suis pas neutre pour rien vous savez. Barbara… Vous en savez long sur moi visiblement, alors pourquoi parler inutilement ? Je ne suis pas de votre niveau nous le savons tous les deux, vous êtes quelqu’un de trop fort pour moi, je ne comprendrais pas ce que vous dites et inversement, notre conversation ne mènera jamais à rien. Mon âme et mon salut sont assurés, alors vous pouvez vous en aller sans inquiétude, à moins que vous ne soyez venue ici pour quelque chose d’autre, et que vous me l’ayez caché ?

Il était enfin sensé. Il disait quelque chose qui prenait tout son sens pour Barbara. Il lui ressemblait d'une certaine façon. Peut être se trompait-elle sur son compte. Elle s'en fichait, elle le sentait sincère sur ce coup-ci. Elle inspira. Bientôt vingt-six ans... et elle n'avait rien connu en matière de torture en comparaison avec ce jeune garçonnet.

- C'est faux. Tu es quelqu'un d'intelligent, tu ne comprends pas tout mais tu comprends ce que tu as envie et besoin de comprendre. Ca me suffit pour dire que tu es quelqu'un d'intelligent, mais peu importe. Ma raison est trop floue, contradictoire et compliquée pour être énoncée clairement, mais honnêtement je n'ai aucun intérêt à te savoir ou à te voir en vie, mort, ou capturé. Je pourrais te capturer, là tout de suite, mais ce n'est pas nécessaire et je n'en ai pas envie. Je n'ai rien à te cacher, je crois que tu sais tout. Je tentais de t'aider, mais a priori mon aide n'est pas la bienvenue, je ne t'importunerais plus. Adieu, tu sais quand nous nous retrouverons.

Elle tourna les talons, prête à partir quand elle lâcha une dernière phrase.

- Ai davantage confiance en toi, conseil d'ami

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Liam Winchester

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MessageSujet: Re: Vous ne devriez pas être ici | Barbara | Vous ne devriez pas être ici | Barbara | EmptyMer 2 Déc - 15:14

Il y en a pour qui l’heure n’est pas venue, cette phrase résonna dans l’esprit du jeune homme pendant quelques secondes, certes, il était mieux placé que quiconque pour savoir que c’était vrai. Mais à force de se demander si l’heure n’était pas justement celle qui nous arracha à la vie, quelle qu’elle soit, il avait finit par se dire, que personne ne pouvait dire qu’une mort n’était pas méritée. Après tout qui savait que le décès soudain d’un voisin n’était pas simplement la véritable heure de sa mort ? « Il avait encore de longues années devant lui », c’était toujours la phrase qui revenait, comme si tout le monde avait le droit de vivre jusqu’à un âge avancé. Et si en fin de compte, c’était tout simplement décidé depuis le début que lui mourait à 15 ans et son copain à 105 ans ? Tout le monde semblait partir de l’optique que lorsqu’on naissait on avait tous une espérance de vie équitable, pour tout dire, Piotr doutait de cela, et à ses yeux, dès notre naissance, notre heure de mort était décidée, et que rien ni personne ne serait capable de la changer. Le Russe haussa simplement les épaules, comme pour chasser ces idées de ses pensées, et il répondit très brièvement, mais plus pour lui que pour contredire la jeune femme ou même tout simplement lui répondre.

« L’heure est venue lorsque nous décédons. Rien ni personne ne peut dire que ce n’était pas réellement le bon moment, tout est décidé avant. »

Quoi qu’il en soit, après la réponse plutôt brève du jeune homme, le membre du groupe Apocalypto sembla réfléchir un petit moment avant de finalement répondre. Une inspiration profonde, elle sembla quelques peu hésitante, mais le blond resta toujours aussi silencieux comme s’il attendait réellement de pouvoir écouter ce que la jeune femme allait lui dire. Elle avait l’air de trouver sa dernière réponse déjà plus intéressante que les autres, et Piotr ne voulait pas risquer de la voir se braquer si jamais il prononçait quelque chose qui ne lui plaisait pas. Barbara lui dit que c’était faux, qu’il était intelligent même s’il ne comprenait pas tout, et qu’il avait simplement décidé de comprendre ce qui lui servait. C’était tout à fait vrai, mais il fallait dire que le slave avait tellement de choses à apprendre qu’il ne pouvait réellement pas se permettre de pouvoir partir sur d’autres choses à comprendre alors qu’il ne saisissait pas la moitié de ce qui l’intéressait lui, et non les autres. La jeune femme continua en disant que sa raison était trop floue et trop contradictoire pour qu’il puisse clairement l’entendre. Cela conforta le blondinet dans son idée de départ bien qu’il ne dit rien de plus, et il écouta la suite en silence, ne cherchant pas à presser la jeune femme. Souvent les gens en disaient bien plus lorsqu’ils parlaient d’eux-mêmes sans y être forcés.

Barbara continua en disant qu’elle n’avait aucun intérêt à le voir en vie ou en mort, libre ou capturé, et cela étonna le Russe qui ne comprenait pas réellement ces paroles venant d’un membre de l’opération. Peut-être que finalement sa première impression à l’attention de la jeune femme avait été la bonne, et qu’elle était réellement plus ouverte que les autres ? Possible. Elle continua ensuite en expliquant qu’elle pourrait le capturer à ce moment, chose qu’il savait très bien, mais elle enchaîna en disant qu’elle n’en avait aucune envie, et surtout qu’elle n’avait rien à lui cacher puisqu’elle venait de tout lui dire. Le Russe resta malgré tout silencieux, comme s’il était soudain trop concentrer à l’écouter pour pouvoir la couper, ce qui était le cas pour tout dire, et surtout qu’il tenait trop à voir comment allait se terminer la réponse de la demoiselle. Elle conclut la conversation (et la rencontre), en disant qu’elle était venue ici pour l’aider, mais que visiblement, elle n’était pas la bienvenue et préférait donc s’en aller. Le blondinet n’écouta sans démentir, il n’avait besoin de l’aide de personne en effet, et par conséquent il n’allait tout de même pas la retenir ! C’était un agent de l’opération après tout ! Pas une jeune femme sans défense, sans compter qu’elle commandait visiblement les cadavres des autres. Barbara le salua en lui disant qu’ils se trouveraient à un moment qu’il connaissait et le Russe manqua presque de frissonner, s’ils devaient se revoir uniquement à ce moment, il n’était pas spécialement pressé de la revoir pour tout dire ! L’agent se retourna pour s’en aller, mais elle lâcha finalement une dernière phrase avant de s’en aller. Une phrase qui fit sourire le blondinet bien qu’elle ne le voyait pas, et il hocha légèrement la tête en répondant pour lui-même.

« Les amis ne sont jamais de bons conseils, c’est le manque de confiance qui peut sauver quelqu’un. »

Il en savait quelque chose ! Combien de fois le blondinet avait constaté qu’en étant aussi prudent que lui par son manque de confiance, il avait survécu à des situations bien plus dangereuses que celle actuelle ? De trop nombreuses fois pour qu’il change sur ce plan. Il n’avait pas confiance en lui en effet, mais jamais cela ne changerait, et le Russe ne deviendrait jamais quelqu’un de semblable à la demoiselle, voir même à son frère Nikita tout simplement. Nikita était quelqu’un qui semblait avoir confiance en lui, mais Piotr était différent, en même temps avec un passé aussi différent, comment auraient-ils pus espérer être pareils ? Le slave ne changerait pas et c’était ainsi, il regarda donc simplement la silhouette de la jeune femme s’éloigner, et une fois qu’il fut sûr qu’elle s’était éloignée assez loin et pour de bon, Piotr se retourna pour partir de son coté. Le mutant avait prit soin de venir d’un coté neutre, il habitait plein Est, il avait emprunté un chemin plein sud pour brouiller le pistes, et par conséquent il fit de même pour le chemin du retour, faisant un gros détour par les rues un peu plus fréquentées et un peu plus dangereuses des quartiers mal famés dans lesquels il vivait. Le jeune homme ne tenait pas à amener chez lui des représentants des autorités, et aucune femme aussi aimable que Barbara l’avait été dans son genre, ne lui ferait oublier ce qu’il avait vécu dans la base, et par conséquent, perdre ses précautions habituelles.

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