Sujet: Fuite entre les tombes. [ Pv Héléna ] Jeu 2 Juil - 19:54
Shawn avait atterrit dans un cimetière. Superbe ! Il faisait nuit noire et il était même rassuré de ce fait là : plus il ferait noir, moins on pourrait suivre ses traces, ce qui était une bonne chose en soi, car il était recherché. Activement, peut-être pas, ou peut-être que si. Il avait passé ses dernières années à la base de l'opération Apocalypto. On avait essayé de le faire devenir un cobaye, mais il s'était montré comme il était avant de tuer son père : moqueur, chiant, et surtout chaud. Il avait du brûler les mains des scientifiques une bonne centaine de fois, pendant qu'on essayait de lui enfoncer des aiguilles dans le bras, et il avait même fait exploser des seringues, en faisant fondre le bout de métal. Les scientifiques avaient décidés de laisser tomber les expériences sur lui, et avaient tenté de faire de lui un instrument. Mais ils n'avaient pas tenu compte d'un fait : sa jeune soeur. Abby. Sa raison de vivre, sa raison de fuir.
Adossé à une tombe, Shawn reprit sa respiration, puis tourna le regard vers un trou fraîchement retourné. Il eut le même sourire en coin qu'il avait avant de dire une bêtise, quand il était plus jeune.
<< - Un cimetière ! Quelle compagnie ! Pas très bavards, les amis ... Je me suis déjà fendu la gueule pire que ça, mais bon, on peut pas dire que les voisins me dérangerons cette nuit ... >>
Il poussa un grand soupir, regarda derrière lui, un peu dans tout les coins comme une mangouste aux aguets, puis se redressa et se jeta un vague regard : une bonne douche ne lui aurait pas fait de mal. Il était en fuite depuis quelques jours, il avait une barbe naissante et les cheveux ébouriffés. Il alla chercher du bois mort, après avoir vérifié qu'il n'y avait aucun danger alentours, puis se rassembla dans un coin sombre et protégé : il allait faire du feu à l'abri des regards, et il serait à l'écoute ; si on s'approchait de son coin, il le saurait !
Il avait vu, en entrant, la pompe à eau où les visiteurs puisaient pour arroser les fleurs. Il alla chercher un broc et fit chauffer l'eau instantanément, et plongea la tête dans l'eau, pour se débarrasser de la crasse qui maculait son visage. Il se frictionna les cheveux, tout en faisant attention de ne ps faire de bruit, et revint à sa place, avec deux autres brocs d'eau, l'un d'eau froide et l'autre de chaude. La froide servirait de boisson, il y trempa sa gourde et en but un peau, l'autre aller servir de chauffe eau pour qu'il fasse cuir les légumes qu'il avait piqué sur un marché non loin de là. Il soupira, retira sa chemise et nettoya les légères coupures qui parcouraient son corps - traîner toute la journée dans une forêt pour trouver un endroit tranquille, c'était dur ! Il sortit de son sac de quoi manger et fourra le tout dans l'eau qui chauffait, sur le tas de bois. Un vrai aventurier. Il s'assit et donna une tapette sur la tombe à côté de lui.
<< - Mon pote, t'es pas très bavard ! T'es aussi silencieux qu'un mort ! >>
Il poussa un nouveau soupir et s'assit de nouveau. Il regarda la longue cicatrice sur son bras. Malgré ce qu'on aurait pu penser, celle-ci n'était pas due aux scientifiques de l'opération, mais aux sévices paternels. Shawn s'en souvenait : son père l'avait lacéré avec une ceinture, la boucle le touchant à chaque fois en s'enfonçant un peu plus dans sa chair. Il vit la flamme bouger comme si elle était vivante, et chassa ses souvenirs : ce n'était pas le moment de mettre le feu au cimetière !
Shawn passa sa main dans ses cheveux encore humides et passa sa main sur son cou où le collier était encore là. Un collier du temps où il était encore avec Abby. Un cadeau. Sa jeune soeur ... Il serra le poing et se promit encore une fois de la retrouver et de la protéger, pour toutes ces années où il n'avait pas été là. Il s'en voulait. Il avait du assister - plus ou moins - à ses viols perpétuels, sans pouvoir faire quoique ce soit, et il voulait rattraper cela en la protégeant et en la rendant heureuse au possible. Il devait déjà la retrouver. Mais elle était une mutante aussi, et la vie ne devait pas être facile pour elle. Mais au moins elle n'avait pas du vivre avec leur père, et c'était sûrement une bonne chose. Shawn aurait été pris sur le fait un jour ou l'autre à manipuler le feu, et elle se serait retrouvée seule avec lui Jamais il n'aurait laissé faire ça Abby était toute sa vie. Depuis sa naissance, il s'était promis de la protéger, comme un ange gardien. Spécial, l'ange gardien, mais il avait toujours agi comme un grand frère : il l'avait obligée à étudier. Alors que lui même n'avait même pas pu achever ses études de médecine ... C'était sa mère qui avait voulu cela, paix à son âme. Elle voulait le voir réussir,, comme elle-même avait réussi dans la vie et était devenue avocate. Elle ne voulait pas qu'il ait comme son père une carrière dans la violence. Peine perdue - la pauvre était morte avant de voir le pire, mais elle était quand même partie avec dans la tête les images de son fils et de sa fille battus par leur père. Shawn se leva d'un bond et refusa d'y repenser plus que ça.
Shawn n'arrivait plus à imaginer une vie normale : comment allait-il trouver du travail? Comment allait-il faire pour gagner de l'argent, acheter à manger, se payer même un toit ? Il devait retrouver Abby, d'abord. Il le fallait. C'était elle, sa priorité. Il leva la main et alimenta le feu qui dansa doucement, et une étincelle s'éleva lentement dans la nuit comme un feu-follet. Il aimait faire de belles choses : il pensa à reprendre la photographie. Il avait toujours su à quel instant prendre le cliché, pour immortaliser quelque chose de beau, et à la fois de naturel, et non pas de surfait. Il appréciait la beauté, comme les gens, mais on lui avait souvent dit qu'il y avait dans ses photos quelque chose, une énergie que d'autres n'arrivaient pas à donner aux images. Il s'en gargarisait à bien des égards. La photographie ... Dans sa main, une sorte de petite souris de flamme vivait doucement, titillant et chatouillant sa peau de ses petites pattes de flammes. Il était conscient que même un être de flamme ne pouvait pas combler le vide qui s'était crée dans son coeur. Il voulait Abby. Mais elle n'était pas là. Il aurait du l'emmener loin tant qu'il était encore temps ... << Allez les enfants, on se bouge ! >>
Il s'étira dans un craquement, et la souris se volatilisa dans les airs, dans un crissement, comme quand on marche sur une braise. Il fit descendre en intensité son feu, mais il tendit l'oreille - n'avait-il pas entendu des bruits ? Il se redressa et toutes les lumières s'éteignirent. Le vent se leva, et il frissonna sous les caresses que lui procurait la brise. Il prit son sac - un sac qu'il avait fait lui-même et qu'il avait réussi à garder malgré les protestations. Un sac de cuir, que Abby avait souvent voulu lui prendre, mais il n'avait pas voulu le lui donner - il considérait cela comme un héritage. Stupide idée. Il aurait pu lui donner. Mais peu importait maintenant. Il hésita : il pouvait quand même manger, non ? Mais si un ennemi arrivait ? Cruel dilemme ! Il finit par renverser le broc d'eau, en espérant que si ses poursuivants étaient de l'équipe, ils s'arrêteraient là, et qu'ils y resteraient le temps d'examiner les détails. Il s'éloigna à travers les tombes, en évitant de siffloter - un de ses tics quand il était nerveux - le sac sur l'épaule, sa silhouette se découpant sur la couleur sombre de la nuit. Il déposa le broc qu'il n'avait pas laissé là-bas après avoir rempli sa gourde et regarda les grilles qu'il avait escaladé sans difficultés - elles étaient toujours fermées, mais cela ne voulait rien dire. Ils pouvaient eux aussi être passés au-dessus. Il fut dehors après avoir fait un saut dont il fut fier. puis il passa sa main et remit sa chemise, la laissant ouverte. Il pressa doucement le collier contre sa paume de main. Il puisait son courage et son envie de continuer dans ce petit grigri, qui lui rappelait sa soeur. Toute sa vie se rapportait à elle : la femme qu'il aimait le plus au monde. Il ne voulait pas la perdre. Il soupira et se retourna quand il sentit une présence. Directement, de sa main s'échappa une étincelle - qui deviendrait flamme dévastatrice si besoin était. Il se retourna, dans un geste gracieux, et fit un sourire aimable, comme si de rien n'était. C'était, somme toute, très normal de se retrouver au beau milieu de la nuit face à des grilles d'un cimetière. Il espéra un instant que son visage ne soit pas recherché, ni donné aux informations télévisées. Puis, avec tout le calme et toute la sympathie qu'il lui était possible, il prononça distinctement :
<< - Bonsoir, je peux faire quelque chose pour vous ? >>
Ce qui contrastait avec sa tenue d'aventurier tout droit sorti de la jugnel. Mais cela n'empêchait pas son air tout à fait gentil, et son sourire entre amusement et moquerie, le sourire habituel. Néanmoins l'étincelle discrète voletait toujours. Il avait beau s'être fait recensé comme pacifiste, il n'en restait pas moins sûr d'une chose : il resterait en vie, et ce pour retrouver Abby ! Que personne ne se mette en travers de son chemin, où ... ça chaufferait pour eux !
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Sujet: Re: Fuite entre les tombes. [ Pv Héléna ] Ven 3 Juil - 9:05
Alors qu’au loin le Soleil hurlait ses plaintes d’au-revoir, les yeux scintillant de la jeune femme suivaient son trajet. Trop prêt sans doute pour ouïr ces appels. Coudes appuyés contre un rebord de fenêtre du bar , elle fixait inlassablement un spectacle qu’on lui contait comme magique, autrefois. Sourire pendu aux lèvres, elle fouilla dans sa poche sans quitter du regard cette océan de couleurs. Une petite boîte dans sa main tremblante et elle avala directement quelques cachets. Le but de l’opération ? Assister un peu plus longtemps à ce spectacle. Sans doute. Elle détourna ensuite son regard du sombre et doux paysage pour le poser au verre qu'elle tenait entre ses mains . Ses prunelles ne quittèrent par l’or. La couleur scintillante et envoutante de la boisson alcoolisée qu’elle consommait. Légèrement penché sur le comptoir du bar, les coudes appuyés sur ce dernier, Hell rêvait. Des souvenirs, cauchemars plus que des fantaisies. Les yeux mi-clos, elle ne clignait pas. Immobile, comme morte, la jeune femme ne faisait que fumer négligemment la cigarette qui pendait du bout de ses lèvres percées. Elle souffla délicatement sa fumée blanche, sans lever les yeux pour suivre la route du nuage de tabac. Les minutes s’écoulèrent. Elle termina sa drogue. L’écrasa dans le cendrier plein. Et amena enfin son verre à porter de ses lèvres pour en boire les dernières gorgées. Helena ferma les yeux, juste le temps que l’alcool brûlant vienne lui réchauffer la trachée. Quelle douce sensation . Doucement, elle sorti un billet qu’elle déposa sur le meuble de bois, se releva, et quitta les lieux, l’expression lassée et fatiguée. Helena poussa la porte de sortie du bar s. Les rues de la ville lui faisaient à présent face. Une brise glaciale souffla. La faisant lentement frissonner. Replaçant sa capuche sur sa tête, le visage ainsi ombré, Hell s’avança, doucement.
Les allées étaient désertes. Vide de vie. Seul, la jaune femme longeait les diverses shop et boutiques. Un nuage de buée s’échappait de ses lèvres. Preuve du froid de la nuit. . Arpentant sans véritables désirs les sombres allées à la recherche de tranquillité . Sa marche se fit lente , mais elle s'arrêta soudainement devant le cimetière .
L'entrée se caractériser par une de ses tombes qu'il était difficile d'ignorer au passage. Hell s'arrêta .L’azure de son regard se balada avec douceur sur les lieux. Se posant, ici et là. Respectant religieusement un silence qui se voulait calme et paisible. Les ténèbres couvrant un peu plus chaque secondes les alentours instables. Le vent froid, quant à lui, déversait son manteau de glace à travers le paysage. Le fin nuage de buée s’échappant des lèvres de la jeune femme en témoignait d’ailleurs. Elle , se raidit doucement en baissant les yeux sur la pierre tombale . Le mystère filait paisiblement de son esprit. Les questions, elles, affluaient. La curiosité est un vilain défaut dit-on. En ce concernait Hell, elle en était un véritable péché. Avide de savoir et de connaissances, les impasses restaient ennemies à sa vie. Là, ici, dans ce lieu sombre et empli d’ondes de nostalgie, elle restait de marbre. Invité dans une situation qu'elle n’avait guère l’habitude d’aborder . Elle glissa sa main sur la pierre froide puis la retira aussitôt prenant conscience son geste .
Elle reprit alors sa marche, prise d'effroi pour elle même. D’une démarche naturellement féline et silencieuse, Helena s’avança dans le lieu. Une marche silencieuse en débuta. Longue, douce à ne pas en douter, mais surtout et par-dessus tout respectueuse. Envers ces fantômes de pierre, envers ces âmes perdues. Envers ce qu’ils deviendraient tous, un jour. Un sourire sadique s'affichait alors sur sa face, plissant ses traits angéliques pour les remplacer par celui du diable .
« - Bonsoir, je peux faire quelque chose pour vous ? »
Elle tressaillit soudainement, demeura interdite. Bougre de sotte qu'elle était, elle n'avait nullement perçut la nouvelle présence . Alors à quoi avait-elle affaire ce soir ? Un violeur en série, une horde de bonne sœur la suppliant de rejoindre le couvant, le fantôme de sa mère ? Hell arqua un sourcil et plissa les yeux essayant de distinguer à travers la pénombre à qui elle avait à faire . Elle pouvait esquiver l'hypothèse des bonnes sœurs et celle du fantôme de sa mère, ayant affaire à une personne de la gente masculine . Ses lèvres roses s’étirèrent en un vague sourire. D’un geste de la main, elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille signe d'amusement et murmura d'un ton amusé :
« -Tiens, un nouveau bonhomme... Non, il n y à rien à faire ...A part peut être ...je voudrais que tu répondes à une question ...»
Décrochant son attention de l'inconnu , pour la poser sur les nuages bordant ce ciel d’encre. Que la nuit était douce. Sa noirceur venait l'envelopper tout entière, sa froideur l'étreignant d'une vivacité sans nom. Seul le vent parvenait à lui murmurer ses secrets au creux de ses oreilles, effleurait sa peau et caressait ses cheveux. Les étoiles voilées derrière quelques nuages vagabonds scintillaient faiblement, semblant prêtes à s'éteindre sous la moindre brise. Pourtant ce n'était pas le cas. Helena poussa un soupir. L'air de la nuit lui faisait le plus grand bien. Et le mieux ? Elle détourna son regard et le reposa sur le jeune homme . Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Un sourire qui exprimait un réel amusement. Voilà quelque chose d'intéressant. Elle devait supporter une nouvelle venue...A son plus grand plaisir.
« Les anges veillent sur les gens. Comment appelle-t-on donc ceux qui veillent sur les anges ? »
Les yeux débordant de malice, elle attendit sa réponse. Une petite devinette plus qu’une question au fond, mais pour elle tout les coups étaient permis, alors pourquoi se priver d'une joute verbale à une heure si douce de la nuit ?
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Sujet: Re: Fuite entre les tombes. [ Pv Héléna ] Ven 3 Juil - 16:48
Shawn avait décidé de lui laisser sa chance. C'était une jeune femme. A l'allure féline, et assez jolie, même si elle n'était pas spécialement son type - quel était son type, d'ailleurs ? Il n'en avait pas précisément, et puis, son idée première était de retrouver Abby, pas de jouer les Dom Juan. Aussi, il se promit de régler cette affaire au plus vite, et de ficher le camp de là la plus vite possible. Ses méninges travaillaient à fond : Abby devait habiter dans le coin, il allait la retrouver. Cambrioler les fichiers du gouvernement, peut-être ? Trop risqué sûrement. Quoi que, une petite centaine de gardes, c'était du boulot facile pour Shawn la Menace !
« -Tiens, un nouveau bonhomme... Non, il n y à rien à faire ...A part peut être ...je voudrais que tu répondes à une question ...»
Un bonhomme ? On l'avait déjà qualifié de taré ou d'escroc, ou encore de voyou, mais de bonhomme ... Cette fille était très spéciale, apparemment. Shawn redonna son attention à la jeune femme : une question ? Quel genre de question ? Il n'aimait pas les questions ! Les gens trop curieux étaient souvent mit dans de beaux draps, façon de parler. Cette jeune femme tout à fait inconnue n'avait pas l'air dangereuse, mais on devait se méfier de tout : il avait rencontré à la base d'Aocalypto des gens aux airs plus angéliques qu'elle et qui avaient en réalité des pouvoirs et des dons très dangereux. Il pencha la tête de côté, comme si il était captivé par ce qu'elle racontait. Il se mordilla la lèvre.
« Les anges veillent sur les gens. Comment appelle-t-on donc ceux qui veillent sur les anges ? »
Bon, fallait avouer qu'il s'était attendu à tout sauf à ça ! Il écarquilla les sourcils. C'était quoi cette question ? Les anges, il y croyait pas, tout comme en Dieu ! Dieu était une excuse pour les religieux pour se faire du fric ! Il avait été une fois à la messe, avant la naissance d'Abby, et il se rappelait parfaitement de ce dimanche là : il n'avait rien comprit au sermon, le prêtre radotait dans le micro, et les gens autour se levaient pour se rasseoir. Et à la fin, on avait entendu nettement - ce qui avait fait rire sa mère : << et maintenant, la quête ! >>. Il ne croyait pas aux anges, non.
<< - J'aimerais beaucoup répondre à votre question, mademoiselle, mais j'en ai pas envie. Disons que je ne crois pas à Dieu ni aux anges. Si ils existaient ça se saurait. Les petits chérubins avec deux ailes collées à la glu dans le dos, ça court pas les rues, voyez-vous . Sur ce ... >>
Alors qu'il se retournait, il lui sembla entendre un bruissement. Il frémit, et décida de rester avec elle : peut-être qu'il était suivi ? Apocalypto ? Oseraient-ils tirer sur lui alors qu'il était avec cette jeune femme ? Il soupira pour se retourner vers elle comme si il regrettait de lui avoir tourné le dos et tendit sa main.
<< Je suis Wansh. Comme le Sasquatch, mais en différent. >>
Il fit un grand sourire - le même sourire idiot qu'il avait toujours. Il haussa les épaules, encore une fois, et observa la jeune femme. Il avait toujours la main chaude, et regretta son geste : allait-elle percevoir la chaleur que diffusait involontairement son corps brûlant ? Pas de sa faute si il avait de la lave à la place du sang . L'étincelle qui voltigeait autour d'eux s'éteignit d'elle-même - cette inconnue n'avait pas l'intention de l'attaquer. Elle avait des airs inoffensifs, et il préférait voir les bons côtés des gens, c'était toujours plus positif que le contraire ! Il recula sa main, et la fourra dans la poche de son jean. Il sentait l'eau de ses cheveux couler en quelques gouttes sur son dos - l'eau chuinta, comme dans une casserole, et s'évapora tout bonnement. Il détourna le regard, un peu gêné, puis passa sa main dans ses cheveux. Il pouvait au moins faire une bonne action ?
<< - Vous avez froid ? >>
Il n'allait pas être bête et utiliser son pouvoir : non, non ! Il pourrait juste retirer sa veste et la lui donner- veste de jean aussi brûlante que si elle avait été sur un radiateur. Foutu pouvoir ! Il n'était pas normal, et même si ça ne se voyait pas, ça se sentait au toucher, et aux ondes de chaleur qui se dégageaient de lui. Il n'aimait pas l'idée qu'elle puisse avoir froid - même si il ne la connaissait pas, il ne fallait pas pour autant la mettre dans l'embarras, le froid, et tout et tout ! Non, il ne faisait pas un transfert de sa soeur dans toutes les personnes qu'il voyait ! Non, il n'avait pas un trop plein d'amour, enlisé en lui depuis qu'il avait Abby, et qu'il déversait sur tout le monde en un flot de gentillesse presque bizarre. Bon, juste un peu alors. Il soupira et s'adossa aux grilles nonchalamment, comme il en avait l'habitude dans sa cellule : sauf qu'il s'adossait aux murs blancs, et qu'il n'avait jamais e compagnie dans sa cellule. On le laissait seul, mais il avait connu quelques voisins avant de partir, surtout l'une d'elle qui était devenue sa meilleure amie - même si personne n'était plus important à ses yeux que Abby.
<< - Je pense, que finalement, ceux qui veillent sur les anges sont les dieux. Mais qui sont ceux qui veillent sur les dieux ? >>
Ca n'allait pas finir. Mais, il en avait l'intime conviction, ceux qui veillaient sur ces soit-disant dieux, c'étaient les hommes. Les hommes étaient supérieurs aux dieux. De toute façon, ils n'existaient pas. Pourquoi ils ? Et pas elles ? Ou même Elle sans "s" ? Toutes les propositions sur les déités avaient été rendues au cours de ce siècle, mais aucune ne formait l'hypothèse d'une déité féminine - sauf certaines cultures anciennes, mais ces déités n'étaient pas seules. Tiens, Dieu était macho ? Léger rire, qu'il étouffa en se raclant la gorge - ce qui ne devait pas être très élégant, mais tant pis ! Il se tourna vers la jeune femme, puis eut un sourire amusé.
<<- Vous n'avez pas peur e sortir seule la nuit ? Les pervers pourraient vous attaquer. Quoi que, le seul être vivant que j'ai rencontré à part vous cette nuit était un écureuil mâle, qui m'a fauché ce que j'avais dans les mains. Mon porte-monnaie. Ils deviennent intelligents, ils savent que les noisettes, c'est meilleur avec du chocolat autour, et ils doivent être déjà parti pour le distributeur automatique, lui et toute sa bande ! >>
Ca y était, il partait dans un de ses légers délires. Il aimait souvent raconter tout et n'importe quoi. Il avait adoré faire la lecture de contes à Abby quand elle était toute petite, même si elle ne devait plus s'en souvenir maintenant. Il avait adoré commencer à improviser, s'amuser avec elle. Il avait essayé de la protéger, comme tout bon grand frère. Non, ne plus songer à tout cela - regretter était vain. Il ne devait même pas y penser, juste rester concentré sur son but : retrouver sa soeur. Elle était toute sa vie, sa seule famille. Mais changeons de sujet.
<< - Sinon, vous êtes venue cambrioler l'église, ou juste piller quelques tombes ? Ne me dites pas que vous êtes de celles que ça excite de venir dans un cimetière ? >>
Encore son ton amusé, et ses jeux de mots foireux. Mais ça le détendait un peu - surtout que l'idée qu'ils étaient tous les deux peut-être observés ne l'aidait pas. Mais il n'y avait encore rien de suspect, peut-être devenait-il parano ? Sûrement. Passer plusieurs années à Apocalypto, ça n'aidait pas franchement pour le moral. Il y avait été enfermé, et on avait tenté de le faire devenir cobaye. Il avait lutté, encore et toujours, pour ne pas devenir comme les autres, petit à petit plus un légume et un instrument qu'autre chose. Quelque chose brûlait en lui, et ce n'était pas seulement les flammes de son don : c'était aussi la flamme de l'espérance, car il avait quelque chose à retrouver à l'extérieur, ce que beaucoup des cobayes n'avaient pas. Il aurait voulu les aider à se sauver avec lui. Mais il avait à peine réussi à se sauver lui-même ...
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Sujet: Re: Fuite entre les tombes. [ Pv Héléna ]
Fuite entre les tombes. [ Pv Héléna ]
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