Seconde Rencontre [ Privé Abby ]

Piotr était sortit très tôt ce matin, il avait entendu dire que plusieurs mutants avaient été vu non loin de là. Du moins c’était ce qu’on racontait, après il était plus difficile de vérifier ces informations sans prendre le risque de se mettre à découvert ! Mais en même temps, lorsqu’on vivait une vie comme celle que le blondinet avait, les choix n’étaient pas très nombreux ! Le jeune homme n’avait donc pas trop le choix, il devait sortir et se rendre directement sur les lieux ou avaient été vu les fameux mutants. Le jeune russe se trouvait en bas dans la rue, à quelques pâtés de maison de l’immeuble ou il vivait depuis quelques jours à présent. Après sa rencontre avec Annabella il avait du déménager, c’était beaucoup trop risqué de rester vivre dans un immeuble ou les autorités faisaient des descentes presque chaque semaine. Sans compter qu’il avait été bien vu par un des membres, du moins ce qu'il pensait en être un, celui-ci l'avait regardé droit dans les yeux et même s'il ne portait pas sa casquette à ce moment, il se disait que son visage était certainement gravé dans l'esprit de l'inconnu. En tout cas, Piotr avait très nettement le visage sombre et glacial de l’homme gravé dans ses souvenirs, s’il n’avait pas en permanence cette sensation de fraîcheur en lui, il aurait sentit encore plus l’effroi que lui imposait cet homme en sentait un frisson glacial lui parcourir le dos. Mais c’était trop de pouvoir imaginer frissonner de peur, il connaissait bien sûr la peur, même trop, à un tel point qu’elle lui devenait familière, mais en même temps il ne connaissait pas le frisson glacial qui l’accompagnait. Ce serait comme de demander à un pyrotechnicien s’il pouvait se brûler avec un briquet.

*Seulement remarque, des fois j’aimerais bien pouvoir sentir la morsure de froid, ça me donnerait au moins la sensation d’être vivant, parce que là, mis à part cette chaleur horrible et étouffante, je ne vois pas trop ce que je peux ressentir d’autre. Sans compter que je commence à réussir à me contrôler, alors si ça peut me permettre d’avoir une réaction normale devant un humain normal, ce serait déjà pas mal pour débuter une nouvelle vie d’humain. *

Une nouvelle vie d’humain, ce n’était pas exactement ce à quoi il pensait depuis ces derniers jours, en fait il ne pensait plus à rien, il n’avait pas envie d’être comme ces humains qui ne voyaient rien, mais il en avait simplement assez d’être différent. En réalité, à défaut d’être une personne normale sans être humain, il choisirait d’être humains pour être normal, du moins s’il en avait le choix. Mais ce n’était pas encore une chose faite, être un humain serait comme perdre une part de lui-même, mais peut-être que c’était la meilleure chose à faire pour vivre réellement non ? Ou plutôt commencer à vivre il fallait dire, après tout il ne vivait pas depuis sa naissance, il survivait simplement en tant que mutant. C’était étrange de constater à quel point ses pensées avaient changé depuis qu’il était sortit de la base, au début il refusait obstinément de pouvoir penser perdre son pouvoir, ce serait comme de perdre une part de son corps, de lui-même, comme s’il se faisait amputer d’un bras ou d’une jambe. Mais à présent c’était autre chose, il sentait qu’il serait prêt à sacrifier quelque chose de lui-même pour vivre normalement. Être traqué comme une bête n’avait absolument rien d’agréable, pas plus que le fait de devoir cacher son visage, son accent, son analphabétisme et toutes ses choses qui lui faisaient tellement honte. Il devait avoir le droit de vivre comme une personne normale, et il se prendrait ce droit si on ne le lui donnait pas, c’était son affaire et il se débrouillerait seul pour arriver à ses fins.

*Je n’ai besoin de personne pour décider pour moi, du moins je ne le pense pas, j’ai déjà laissé trop de personne décider de ce que deviendrait ma vie, alors je pense que maintenant je suis assez grand et mature pour en décider seul. Du moins j’espère ! *

Un moment le visage agréable et doux d’Ai se dessina devant ses yeux et un léger sourire apparut sur les lèvres trop souvent fermées du jeune Russe. Elle seule avait réussi à le dérider un peu, mais il avait encore du mal à comprendre réellement pourquoi une jeune femme aussi magnifique et gentille qu’elle avait perdu son temps avec lui, même si son estime en lui-même était grandement remontée grâce à la jeune femme. Seulement Piotr pensait ne pas lui avoir répondu comme il devait, il voulait tellement exprimer ses pensées et montrer à la jeune femme tout ce qu’elle avait fait pour lui, mais il n’en avait pas fait la moitié. Le blondinet sortit de ses pensées avant de tourner la tête autour de lui pour observer les alentours de la rue en vain. Finalement après un moment d’hésitation le blondinet se mit à marcher en direction d’une ruelle plus petite et perdue au fond du quartier, c’était un bon moyen pour rejoindre les rues concernées par l’apparition des mutants, et puis surtout celle-ci donnait vers le parc, un endroit fréquenté mais ou il passait très facilement inaperçu à coté des garçons qui faisaient leur sport là-bas. Finalement, au détour de la ruelle il entra de plein fouet dans une personne, et recula d’un pas sous le choc de la collision. Sans prendre la peine de regarder qui s’était, il mit sa main sur sa casquette pour la remettre bien sur son visage avant de prendre la parole de son accent traînant.

« Vous pourriez faire attention ! »

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Abby avait passé une nuit normale, au milieu de la meute, chassant de quoi se nourrir un peu. Après avoir tuer un jeune chevreuil, la meute poussèrent des hurlements de victoire, heureuse. Quand le festin commença, Abby, ne s'alimentant toujours quasiment pas, s'isola. C'est là qu'elle sentit, puis entendit la présence d'un chasseur, qui avait entendu la meute, et armé d'un fusil, s'apprêtait à vouloir tuer du canidé, à la lueur du soleil levant. A peine eut-elle aperçut un mouvement dans les branchage qu'elle poussa un hurlement destiné à prévenir les loups, puis passa à l'offensive. Le chasseur, surement un débutant, surprit par cette élan d'agressivité lâcha son fusil et partit en courant. Il savait que les loups avait peur des humains, mais pas qu'une mutante protégeait ces loups. D'un bon, la jeune mutant partit à sa poursuite, sans retenir les grognements qui provenait du fond de son poitrail. A la suite d'un humain, la louve n'avait aucun mal à le rattraper. Mais ce qu'elle n'avait pas prévu, c'est qu'il enfourche une moto tout terrain. Un homme, il lui suffisait de quelques foulées pour l'attaquer, une moto, c'était plus compliqué...

Déstabilisée, la jeune gothique ne renonça pas et accéléra. La moto prenait la direction de la ville. Les loups avaient beau la prévenir, Abby n'écoutait pas. Seule sa haine et sa colère prenait le dessus. Son état de déprime actuel prenait une ampleur étrange. La colère la submergea, ne contrôlant plus son pouvoir, laissant son instinct et son agressivité prendre le dessus, c'était l'animal qui poursuivait une proie, un animal affamé, et non plus la mutant protectrice et elle même traquée. A cette allure là, ils arrivèrent rapidement en ville. Et il fallu plusieurs minutes pour qu'Abby pile en se rendant compte qu'elle était louve en train de poursuivre un chasseur à moto, aux yeux de tous, au milieu de la ville. Elle reprit difficilement le contrôle sur le prédateur, se rendant compte de cette perte de contrôle. Puis voulant regagner la forêt au plus vite, l'odeur de chiens et d'armes entre elle et la forêt la firent panique, elle était piégée en ville. Elle pesta et jura contre elle et son imprudence ainsi que son manque de contrôle, puis reprit une course folle au moment où le bruit des pas se rapprochait et où elle aperçut les premiers chiens.

Rapidement, elle reprit de la vitesse, elle arriva à vive allure dans une rue où un certain nombre de ruelle s'offrait à elle, parfait pour semer l'opération apocalypto. Elle en choisit une au hasard, et le plus rapidement possible reprit forme humaine pour tromper l'odorat des chiens. Une fois sous sa forme de jeune femme gothique, elle reprit une course folle, histoire de trouver une bonne cachette, et attendre que les anti-mutants abandonnent et que la ville retrouve son calme. Mais alors qu'elle courait à vive allure, tout en regardant si aucun chien ne la suivait, même si son odorat et son ouïe surdéveloppés suffisaient, elle rentra de plein fouet dans quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. Le choc projeta son corps mince et squelettique au sol. Sonnée, elle se releva le plus vite possible, au moment ou l'inconnu pesta. Elle ignora ses paroles et regarda à nouveau derrière elle, puis à côté.

En jetant un œil devant elle pour éviter l'obstacle et reprendre sa fuite, l'odeur avant la silhouette l'interpela, c'était Piotr. Elle jura, à voix haute pour une fois. Elle réfléchit un instant. Soit elle l'entrainait avec elle, soit elle le laissait en plan, seul face à la horde d'anti-mutant qui débarquait. Il la ralentirait vu qu'il ne comprendrait pas pourquoi elle l'embarquerait, et elle ne voulait pas se sentir coupable d'avoir attirer des agents sur lui... Sans réfléchir plus longtemps, elle ouvrit la porte juste à côté d'eux et entraina Piotr avec elle. Une fois la porte refermée, elle ferma le verrou de ce qui semblait être un local à poubelle. Parfait pour tromper encore plus l'odorat des chiens. Abby posa un doigt sur les lèvres de Piotr pour éviter qu'il ne fasse du bruit, le pauvre se retrouvait encore dans une galère sans n'avoir rien demandé à personne ! Une fois le calme retrouvé dans les alentour, elle entendait le bruit bien plus loin, elle relâcha le jeune blond russe.

« Excuse moi Piotr. Je crois que j'ai déclenché une colère chez les anti-mutants... Tu étais sur mon chemin. »

La jeune femme était essoufflée et à bout de force. Elle tentait de s'exprimer tant bien que mal avec sa voix enrouée qui servait si peu. Elle n'avait exprimer aucune expression dans sa voix, si bien qu'on ne savait même pas si elle était sincère dans ses excuses, ou même si elle lui reprochait d'avoir été au milieu de la route pendant sa fuite. Elle n'avait même plus le courage de se mettre en colère contre elle même pour cette perte de contrôle idiote, alors elle n'allait pas se fondre en excuse pour une bousculade ou s'énerver car il ne s'était pas poussé... Elle regrettait juste de l'attirer dans cette galère et espérait qu'elle pourrait retourner dans sa forêt sans causer plus de tord à Piotr que de se cacher avec les poubelles.

[Désolée, c'est pas brillant, j'étais plus fatiguée que je ne pensais XD]

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[ HP : C’est parfait je ne vois pas ce que tu lui reproche ^^ ]

Décidément, Piotr commençait à collectionner les rencontres étranges. Elles débutaient presque toutes pas des chocs violents en rentrant dans les personnes avec qui il allait parler. Mais cette fois-ci c’était un peu différent, lorsque le jeune homme recula il posa son regard sur un visage presque familier, il avait déjà vu la jeune femme qui se trouvait devant lui, même si ce n’était que l’affaire de quelques minutes puis lors d’une rencontre surprise sur le port de la ville. En même temps des gothiques de ce genre, ça ne devait pas courir les rues d’Achaea, et on pouvait dire courir car s’ils s’étaient rentrés dedans, c’était visiblement parce que la jeune femme venait de la direction opposée en courant comme si elle avait le diable à ses trousses ! Le choc semblait avoir été plus violent pour la jeune femme que pour le Russe, celui-ci n’avait reculé que de quelques pas, tandis que la gothique était tombée en plein sur le sol. Piotr l’entendit jurer à voix haute, et il se demanda si c’était simplement le fait de rencontrer quelqu’un, ou si c’était le fait que ce soit lui le coupable, en partie, de cette chute. Mais le jeune homme n’eut pas l’occasion d’analyser plus la situation, alors qu’il s’avançait pour aider la jeune femme à se redresser, celle-ci se remit sur ses pieds sans qu’il ne puisse rien faire, puis sembla hésiter sur quelque chose. Mais après seulement quelques secondes, la jeune fille attrapa la main du blondinet pour l’attirer dans une sorte de cagibi qui se trouvait juste à coté d’eux, puis en fermer la porte avant de faire signe au Russe qu’il ne devait pas parler. Ce dernier ne comprenait pas trop ce qu’elle voulait faire par là, mais il se tût en fronçant les sourcils comme s’il ne comprenait pas tout. C’était d’ailleurs le cas, mais après quelques minutes la jeune femme sembla se détendre légèrement avant de finalement prendre la parole pour sembler expliquer plus clairement les raisons de cette soudaine réaction.

Visiblement elle avait encore déclenché quelque chose dans les rangs des opposants aux mutants. Cela semblait être sa spécialité, mais le jeune homme ne la connaissait pas encore assez pour savoir ce qu’elle pouvait préparer contre ces personnes et il resta un moment silencieux. C’était la seconde fois ou elle le mettait dans une situation pour le moins désagréable, mais en même temps il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, elle semblait essayer de survivre comme elle pouvait, et c’était seulement un style différent du sien. Le jeune homme hocha doucement la tête avant de regarder autour de lui. C’était un local pour le moins repoussant à la base étant donné que c’était le local à poubelle, mais en même temps il venait de leur sauver la mise, et il fallait avouer qu’il avait tout de même l’habitude de vivre dans des endroits plutôt désagréables. Après un petit moment de silence, il finit par se décider à répondre, essayant une fois de plus de garder son accent de coté, même si c’était de plus en plus dur avec le temps passé à se taire.

« Oh, je comprends. Décidément tu sembles te plaire dans le rôle de la personne poursuivie. Je ne comprends vraiment pas comment tu peux réussir à survivre en te faisant en permanence poursuivre par les anti-mutant. Tu ne crois pas que tu gagnerais des fois à pouvoir vivre normalement ? Enfin en imaginant que le mot normal soit le même pour toi que pour moi. Bref, je dis cela mais je ne dis rien. Pourquoi est-ce qu’ils te poursuivaient au fait ? »

Le jeune homme se tût, remettant en place sa casquette qui avait été un peu chamboulée par les évènements qui venaient de passer, décidément, plus il semblait essayer de garder son identité secrète plus les évènements devenaient hors de contrôle. Sans compter que depuis qu’il avait perdu sa casquette habituelle lors de sa rencontre avec Ai, il avait du en dénicher une nouvelle largement trop grande pour lui, et qu’il devait remettre en place presque en permanence. Le blondinet promena son regard sur le visage émacié de la jeune gothique, il se souvenait bien de son pouvoir et il savait qu’elle était hostile mais elle venait de lui sauver la mise alors il ne pouvait pas la juger comme une personne indigne de confiance. Une chance qu’il soit tombé sur une fille comme ça, et non un autre mutant beaucoup plus hostile. Mais bon, il craignait toujours qu’elle ramène le sujet qu’elle avait abordé lors de leur première rencontre, à savoir le base de l’opération, il ne voulait pas plus en parler qu’avant, mais avec les mutants comme elle, difficile de savoir ce qu’ils pouvaient penser. Le jeune homme laissa finalement son regard tomber sur la poignée de la porte par laquelle ils étaient entrés, il avait bien envie de s’en aller mais il ne savait pas combien étaient les poursuivants de la jeune fille, pas plus que s’ils étaient bien passés et partis, c’était peut-être risqué de sortir maintenant. Piotr finit par reprendre la parole, ne regardant toujours pas son interlocutrice dans les yeux comme à son habitude.

« Et bien, je crois qu’on va devoir attendre un peu pour être sûr que tes nouveaux amis soient bien partis de dans la rue. Je ne veux pas trop tomber sur eux pendant que je me rends… Enfin que je pars. »

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Abby et Piotr était plongé dans l'obscurité dès que la porte lourde du local se fut refermé sur eux, puis verrouillé par les soins d'Abby. Cette noirceur ne dérangeait pas la jeune gothique mutante, qui grâce à son pouvoir avait développé des sens bien plus aiguisés que ceux des humains, à l'image de la louve qu'elle couvait. Elle pouvait ainsi voir aisément dans le noir. Mais elle pensait à Piotr, qui avait des sens humains et qui ne devait rien voir. Elle chercha l'interrupteur des yeux et l'enclencha juste après l'avoir libéré du silence et de s'être excusée. Un regard autour d'elle lui indiqua la pièce très petite, des poubelles alignées tout autour des deux jeunes mutants. D'un petit bond mesuré elle s'assit sur la poubelle la plus proche et la plus propre, et y croisa les jambes, ce qui indiquait qu'elle comptait rester là un petit moment, aussi longtemps que la patience des agents à fouiller la ville à sa recherche, jusqu'à ce qu'il conclue qu'elle s'était à nouveau enfuie. Elle avait l'impression d'être en planque avec un amie, attendant quelque chose. Mais cette chose n'était autre que l'abandon de ses ennemis, qu'elle pouvait capter grâce à ses sens.

Les chiens étaient heureusement pas assez intelligents pour associer l'odeur de la louve qui s'arrêtait brusquement et l'odeur de l'humain qui apparaissait soudainement. Et s'il y avait un chien plus intelligent que la moyenne, pour une fois elle avait l'avantage d'être avec Piotr, qui brouillait son odeur en y mélangeant la sienne. Mais a part si ce chien bien plus intelligent soit aussi capable d'associer cette odeur d'humaine, avec l'odeur d'un autre humain rencontré soudainement, et les trouve dans ce cagibi d'un odeur nauséabonde, ce qui restait peu probable, donc ils étaient tranquille jusqu'à ce qu'il abandonne, ou qu'ils ne crée un chien mutant. Un sourire passa rapidement sur les lèvres de la mutante avant de disparaître aussi rapidement. Ce serait le comble s'ils utilisaient des chiens mutants pour trouver des mutants... Mais elle avait entendu dire qu'il y avait des mutants qui s'étaient rallier à l'opération pour les aider à capturer d'autres mutants... Elle espérait que ce n'était qu'une rumeur, sinon elle devrait doubler sa vigilance.

Abby évitait de penser aux deux autres rencontres plus ou moins agréables, mais plutôt déroutante. Une où elle l'avait embrassé, et l'autre où ils s'étaient « battus ». Plutôt étrange ce monde de mutants... Effectivement, ils n'avaient pas la même façon de vivre, ils n'avaient pas le même pouvoir, ne faisaient pas partie du même groupe, il n'avaient en commun qu'une partie de leur caractère dû à leur fuite permanente, à leur nature traquée, et surtout ils ne devaient pas avoir la même vision de la normalité, et encore moins la même opinion sur ce monde. Abby leva les yeux au ciel quand Piotr prit la parole. Non elle ne prenait pas vraiment plaisir à se faire poursuivre, mais ça faisait partie de sa vie, c'était une hostile et elle l'assumait par ces courses poursuites fréquentes. En tant que neutre, elle serait surement moins sollicitée, mais elle ne serait pas bien dans sa peau, et autant vivre en louve, en permanence en forêt, ce qui ne ressemblerait pas non plus à une vie normale...

« Hum... Ce n'est pas une partie de plaisir, mais ça pimente ma vie... On n'a pas le même pouvoir ni les même capacités... Et je ne crois pas que 'normal' ait la même signification pour moi que pour toi... Si vivre en permanence caché et coupé du monde est normal pour toi, ça ne m'intéresse pas. Ils me poursuivent car je poursuivaient un chasseur qui a essayé de tué des loups de ma meute, je voulais le tuer. »

Elle ne s'étendit pas sur ses paroles, ce n'était pas le même mode de vie, Abby vivait surement d'un manière plus risquée, mais ils étaient tout les deux au même point quant aux vigilances à prendre envers l'opération apocalypto. Neutre était normal pour lui, hostile normal pour elle, elle respectait ses choix et s'efforçait de les comprendre, elle espérait qu'il ferait de même. Bien-sûr, la jeune femme ne parla pas de cette nouvelle perte de contrôle de son pouvoir. Elle ne mentait pas, mais ne disait pas toute la vérité, ceci dit, elle ne pensait pas que Piotr irait approfondir ce point. Il se renseignait juste comme ça.

Le blondinet étranger avait effectivement de la chance qu'Abby ne soit pas une hostile pure et dure. Un vrai l'aurait tué pour avoir été au milieu de son chemin, ou l'aurait poussé dans le bras de l'ennemi. Abby ne s'en prenait pas vraiment aux autres mutants, à part si un pacifiste essayait de l'empêcher de tuer un anti-mutants, qu'il soit humain ou appartenant à l'opération. Mais elle ne s'en prenait pas à un homme, neutre, qui ne l'avait simplement pas vu venir. Elle n'était pas comme ça, elle avait ses raisons d'être comme elle était, mais elle n'exagérait pas dans son appartenance à un groupe, qu'elle n'avait jamais rencontré par ailleurs.

Effectivement, Abby ne renonçait pas à arracher des informations à Piotr. Elle voulait absolument savoir ce qui se passait exactement dans cette base, et surtout comment il était parvenue à en sortir, à s'enfuir sans encombre. Pour ça, Abby l'admirait, elle en était même déçue qu'il reste neutre après tout ce qu'il devait avoir vécu. De plus ces informations l'aiderait surement à mieux le cerner, et c'est surement ça qui le rebutait, mis à part la souffrance qu'il devait éprouver à ces souvenirs. Mais ce n'était pas vraiment le moment d'aborder les sujet, sauf si les agents mettait trop de temps à renoncer et qu'ils restaient un peu plus longtemps que prévu coincé dans ce local sombre et malodorant.

Abby ne pouvait s'empêcher de fixer les yeux du mutants, en permanence fuyant face à son regard. Craignait-il de dévoiler quelque chose ? Ou était-ce une habitude de traquer qu'elle n'avait pas attrapé ? C'était très frustrant pour la jeune femme, elle qui aimait se perdre dans le regard des autre et y lire des choses. Au contraire, elle, elle regardait toujours droit dans les yeux, ce qui avait le don de mettre mal à l'aise, avec son regard perçant, c'était souvent déplacé et dérangeant, mais c'était plus fort qu'elle. Elle n'avait pas peur qu'on lise en elle, elle avait l'habitude de vider son regard et son visage de toute expression, sentiment ou émotion, apparaissant aux yeux des autres distante, renfermé et voire même froide. Piotr avait de beaux yeux qu'elle ne pouvait apprécié, et ça la décevait.

En le fixant ainsi, elle remarqua instantanément son regard vers la porte et devina son intention de la quitter si tôt.

« Je te le déconseille, ils vont rôder un bout de temps encore... »

Sa voix était un peu dérouillée, mais on remarquait quand-même qu'elle ne parlait pas souvent. Et puis elle ne laissait pas plus paraître de choses dans sa voix que dans ses yeux. Quand Piotr acquiesça qu'il restait un peu, Abby perçut également son hésitation. Oui, elle n'avait pas grand chose à faire que de disséquer le jeune homme russe qui partageait le cagibi avec elle.

« Tu te rendais où ? Ne me dis pas que tu te promenais simplement dans cette ruelle sombre ?! »

Il ne voulait peut-être pas parler de ça, mais il préférerait sans doute ce sujet que d'aborder son emprisonnement ou quelque soit d'autre en rapport avec l'opération apocalypto. Piotr se haïra sans doute d'avoir hésiter. Elle même se serait détesté d'avoir hésiter bêtement sur un mot dans une phrase anodine. Mais c'était si dur de faire attention à tout en permanence. C'était bien de faire une petite pause dans un endroit où elle était sûre de ne pas être trouvée, en compagnie d'un jeune homme assez intéressant à observer, même s'il n'apprécierait sans doute pas son regard vert pomme en permanence posé sur lui. Ce qu'elle pouvait comprendre parfaitement, elle même n'aimait pas vraiment ça, même si elle avait confiance en son imperméabilité, l'erreur est humaine, et avant d'être mutants, ils étaient humains. Enfin, ils sont né mutant, mais c'est un gène d'humain qui a muté...

[Et de deux \o/ Plus qu'une !! J'espère que ca te plait, je suis en forme pour uen fois ^^]

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Piotr n’aimait vraiment pas le fait de se retrouver dans un endroit clos comme ce cagibi, ou plutôt ce dépôt d’ordures. Le jeune homme imaginait que son compagnon du moment avait fait ce choix pour brouiller les flairs des animaux dont se servait la police afin de pister les fuyards, elle devait bien s’y connaître après tout avec son pouvoir. Le jeune homme ne put s’empêcher de jeter un regard en coin vers la mutante, elle s’était assise sur une poubelle propre qui se trouvait juste derrière elle, et semblait le regarder avec intérêt, un peu comme lui lorsqu’il essayait d’analyser les passants. Ce regard perturba le Russe qui détestait être observé avec une certaine insistance, ou même une légère, à ses yeux le simple fait d’être regardé était un signe d’attention trop soutenue, et il préféra détourner la tête pour éviter de voir son regard sur lui. Peut-être qu’elle se lasserait seule de l’observer et finirait par préférer regarder les murs sales du local ? C’était peu probable mais en même temps, il l’espérait bien ! Le jeune homme se dit que dans cette position et avec une mutante de la trempe de Abby comme compagnon d’infortune, le temps risquait de passer vraiment très lentement, et dire qu’au début de la journée tout semblait avoir si bien débuter ! Le blondinet soupira légèrement avant de lever sa main pour remettre une énième fois sa casquette en place et en même temps éviter de montrer trop son visage à Abby, geste de protection naturel et réflexe normal après une année entière de traque et de fuite permanente, sans compter qu’il était naturellement renfermé et timide.

« Le fait de vivre caché et coupé du monde n’est pas non plus normal pour moi, on m’a obligé à vivre comme ça, pour moi la vie normale c’est la vie des humains rien de plus. Mais j’entendais que tu étais toujours en traque ou traquée toi-même, et ce mode de vie est différent, même pour les humains. De toute manière tu sembles destinée à toujours courir, si tu t’attaques à chaque humain qui s’en prendra à un loup je crains que tu n’en finisses jamais dans ce cas, même si c’est malheureux comme conclusion. »

La jeune femme était très étrange, elle aiguisait à chaque fois la curiosité du blondinet, mais au final il était toujours amené à ne rien dire ou ne rien tenter. Chaque fois qu’il lui avait parlé leur conversation avait dévié d’une autre manière, la première fois elle s’était conclue par un baiser de Abby habillement réalisé pour camoufler leurs origines, et la seconde conversation en début de combat entre eux deux. Comment est-ce que ça allait s’achever cette fois-ci ? Piotr espéra simplement qu’elle n’allait pas se souvenir du sujet délicat qu’elle avait abordé la première fois, il ne voulait plus jamais reparler de la base secrète et pourtant la jeune femme avait sembla très intéressée par la chose. Mais même pour ses beaux yeux, il était absolument hors de question qu’il ne se décide à lui faire plaisir en répondant à ses questions. C’était bien mal le connaître si elle s’imaginait pouvoir lui tirer les vers d nez sur ce sujet. Il n’avait aucune envie de se disputer avec Abby, mais si elle abordait le sujet en devenant trop pressante c’est ce qui risquait d’arriver.

Le jeune homme n’arrivait pas à se sentir calme et aussi zen que d’habitude, il n’était pas claustrophobe mais il n’aimait pas les espaces confinés, cela lui rappelait beaucoup trop son enfance passée dans la pièce qui lui avait servi de chambre pendant des années. C’était principalement pour cette raison qu’il ne passait jamais plus d’une heure dans son appartement, il était beaucoup trop petit et c’était comme une prison avec une porte. Et même si son appartement possédait une porte, il n’était pas libre pour autant, il ne pouvait pas s’enfuir loin de la ville, il ne pouvait pas travailler légalement, fonder une famille, bref faire des choses normales pour tous les humains. Bien entendu la moitié des choses que les humains faisaient n’intéressaient pas le jeune homme, mais vivre normalement sans pour autant devenir l’exemple même de la normalité, c’était quelque chose qu’il enviait à tous les humains, et qu’il jalousait souvent aux mutants non recensés. Le jeune russe resta un moment silencieux, fixant la porte, puis il entendit les paroles d'Abby lui disant qu'ils allaient rôder encore un moment avant de partir, ce qui le condamnait à rester ici encore un moment. Le blondinet hocha la tête en soupirant légèrement, il ne voulait pas rester ici, quelque chose le mettait mal à l’aise, peut-être l’espace clos, le regard insistant d’Abby, et le fait qu’il ne puisse pas fuir en cas d’échanges trop vifs avec la jeune femme, mais il ne voulait pas le montrer, et il essayait de garder son calme du mieux qu’il pouvait.

« Malheureusement. Il semblerait que nous soyons coincés ici un petit moment encore dans ce cas, c’est assez gênant si l’idée leur venait de fouiller ce local. »

Il jeta u nouveau regard autour de lui, passant rapidement son regard sur le visage de la mutante, puis hésitant quelques secondes lorsqu’il croisa le regard émeraude de la jolie gothique. Mais aussitôt, comme dans un sursaut de lucidité, il détourna ses yeux pour passer une énième fois son attention sur toutes les choses qui se trouvaient dans la pièce. Ce n’était pas dur de faire vite fait le tour, quelques poubelles, des balais, une pelle, des affiches collées au mur, et pour finir la jeune femme. Son regard semblait éviter sans cesse de passer dans la dernière zone, le regard d’Abby le mettait extrêmement mal à l’aise, il le sentait très nettement et essayait de ne pas y faire attention mais il n’y arrivait pas ! Habituellement si calme, il sentait une pression et une atmosphère pesante comme jamais. Piotr ferma les yeux un petit moment en essayant d’oublier la présence de la gothique, mais celle-ci se mit soudain à parler en lu demanda ce qu’il faisait ici. Le jeune mutant se mordit la lèvre dans un geste d’inquiétude et de gêne, puis il ferma un instant les yeux en espérant se calmer un peu, prenant son inspiration pour ne pas trop paniquer. Pourquoi est-ce qu’il se sentait aussi mal ? Son cœur battait la chamade lui frappant douloureusement la poitrine, à un point tel qu’il s’attendait presque le voir sortir de son torse. Mais essayant de ne rien montrer de son malaise, le jeune homme répondit à la question d’Abby en évitant toujours de la regarder.

« Et si c’était le cas ? Enfin non je ne me promenais pas, je me rendais dans un autre coin de la ville pour essayer de rencontrer quelques personnes tout simplement. Ma vie n’est pas aussi palpitante que la tienne je crois. Mais tu me vois surpris de t’avoir croisée, habituellement les loups ne sortent pas de la forêt et je ne pensais pas te voir un jour de nouveau dans cette ville, enfin plus depuis nos autres rencontres. »

Il passa rapidement la question ne tenant pas à s’étendre sur le sujet, il passa un instant sa main sur sa poitrine, sentant même les battements de son cœur sans pouvoir y faire quelque chose, puis il marcha pour s’approcher du mur et faire semblant de lire les choses qui y étaient inscrites. Seulement il était analphabète mais ça Abby ne le savait pas, et au moins comme ça il tournait le dos à la jeune femme et masquait son malaise. Piotr avait le cœur au bord des lèvres, il avait presque l’impression qu’il avait mangé quelque chose de périmé, la seule chose c’était qu’il ne mangeait que rarement et ça faisait un moment qu’il n’avait rien ingéré de douteux. Essayant de ne pas montrer son malaise grandissant, Piotr tourna la tête, affichant une expression neutre et un regard vide, puis il fit mine de reprendre la parole d’un ton normal et détendu.

« Qu’est-ce que tu veux Abby ? Arrête de me regarder comme ça je t’en prie, je ne mérite pas d’attention aussi soutenue. »

[ HP : Parfait, j'adore, ça m'inspire bien ! =) ]

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Abby remarquait aisément que plus elle regardait le jeune mutant blond, plus celui-ci la fuyait, allant jusqu'à tourner la tête, le regard fuyant, détournant les yeux dès qu'il en avait l'occasion. Il se bornait à remettre sa casquette en place, pour se cacher le plus possible, ce qui était inutile face à la jeune femme, qui connaissait déjà son visage, et qui reconnaissait son odeur très facilement, mais c'était surement un geste aussi bien gêné que pour échapper au regard perçant et désagréable de la gothique. Elle capta un soupir, discret, mais qu'elle entendit parfaitement dans le silence le plus total du lieux étroit. Il ne devait surement pas être très heureux d'être enfermé là, en compagnie d'Abby, ce qui était compréhensible. Elle, ça ne la dérangeait pas plus que ça, c'était même mieux que d'être seule dans le noir, perdu dans ses pensées sombres et glauques, là au moins, elle pouvait s'occuper, même si observer, interprété et analysé était une occupation très étrange, elle, elle aimait beaucoup. Ceci-dit, elle était elle-même étrange avec son pouvoir et son look gothique...

Elle réagit alors très calmement à la réponse de Piotr. Abby aimait son pouvoir, elle aimait la différence, ce qui se voyait d'ailleurs très bien au premier coup d'œil. Elle appréciait son mode de vie, son but, son sens, enfin, elle ne pouvait concevoir de lui donner un autre sens. Ce n'est pas vraiment qu'elle aimait, mais elle vivait mieux comme ça, elle ne se voyait pas vivre autrement. Elle ne se voyait encore moins humaine, sans son côté animal qui prenait une telle ampleur, sans ses loups, ou encore marié avec des enfants, ce n'était pas elle ça.

« Pourquoi se comporter en humain alors qu'on est mutant ? Tu n'aime pas ton pouvoir ? Tu n'aime pas la différence ? Tu préférerai être sans pouvoir et aussi barbant qu'un humain et sa vie pitoyable ? Pourquoi n'essayes-tu pas un autre mode de vie ? Protéger ces loups et traquer donne une sens à ma vie, c'est compréhensible d'essayer de protéger et de sauver sa famille et ses amis, non ? Toi aussi tu es traqué, tu n'es pas normal non plus alors... Tu devrais chercher un sens à ta vie au lieu de vivre caché et coupé du monde... »

Abby n'avait pas vraiment réfléchit à ses paroles avant qu'elles ne sortent seule de sa bouche fine, avec cette voix qui perdait son ton rauque à force de l'utiliser, et qui retrouvait son timbre aigu, doux et mélodieux. Elle se mordilla la lèvre inférieur, elle avait soudain peur que Piotr prenne mal ses paroles. Elle aussi se demandait comment cette rencontre là allait se terminer, un rencontre normale pour une fois ? Espérons, sauf s'ils s'investissaient trop violemment dans le débat sur leur différence. Ils se ressemblaient sous certains points, mais ils étaient pourtant si différents, chacun sa façon de faire, et Abby le respectait trop pour le faire changer, ce n'était d'ailleurs pas son but dans cette conversation. Elle préférait essayer de comprendre son point de vue et de lui expliquer le sien, c'est tout.

La jeune mutante gothique remarqua alors le malaise de Piotr. Était-il claustrophobe ? Ou était-ce à cause de son passé ? Ou tout simplement à cause de son expérience dans les prisons ennemies. Abby se sentait elle aussi étouffer, après tout, les loups ne vivaient pas en cage, ils avaient besoin d'espace, de liberté, d'ailleurs pourrait-elle survivre à un capture si jamais ça arrivait ? Ou son espérance de vie diminuerait-il comme celle des loups dans les zoo ? Elle n'en avait pas la moindre idée. Bien-sûr, elle ne laissait rien paraître. Elle affichait son habituel expression vide, distante, renfermée et froide, et pour une fois, plutôt décontractée et à l'aise, calme, comme si elle ne s'était jamais fait poursuivre quelques instants auparavant. Mais Abby s'avouait qu'elle se sentait parfois plus en sécurité dans un espace confiné qu'à la merci de tous, sans aucune protection.

Le blondinet semblait fixer la porte, comme s'il voulait fuir. Avait-il peur ? D'elle ou de la pièce si petite ? Elle ne saurait le dire, mais en tout cas, il ne semblait pas du tout apprécier le fait de rester coincé ici, en sa compagnie. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, mais il ne le cachait pas très bien. On aurait dit qu'il voulait attraper la poignée et fuir en courant le plus vite possible, comme pour se libérer d'un poids. C'était peut-être ça ? L'ambiance état pesante, ça le gênait ? Toujours sans réfléchir, elle voulait en avoir le cœur net, même si elle savait pertinemment que Piotr n'allait pas se dévoiler en quelques mots alors qu'il se donnait tant de mal à cacher ses émotions. Même si elle allait l'agacer, elle prit quand même la parole.

« Qu'est-ce qui te fait peur ? Les espace clos ou moi ? Ou les deux en même temps ? Tu peux partir si tu ne supportes pas... Enfin, à tes risques et périls... »

Abby réussit alors à capter quelques secondes le regard de Piotr, mais pas plus car il se détourna aussitôt, comme s'il s'était réveillé, ou brûlé, comme un réflexe, aussi rapidement que s'il avait retiré son doigt d'une plaque chauffante allumée. Il regardait partout ailleurs, sauf elle. Mais le local était inintéressant, d'ailleurs il ferma les yeux, comme s'il n'avait rien à regardait et qu'il s'ennuyait ferme. Abby elle jubilait, heureuse d'avoir le temps de disséquer les faits et geste de quelqu'un comme Piotr. Elle retrouvait parfois ses instincts de scientifiques passionnée.

Sa question sur ses intentions sembla le gêner au plus haut point. Il se mordit la lèvre, signe très connu d'inquiétude ou de gêne, d'ailleurs le malaise persistait sur son visage, pourtant habituellement vide. L'ouïe surdéveloppé de la mutante capta le cœur de Piotr, si régulier au début, qu'il l'étonna quand il s'accéléra, elle n'entendait plus que ça dans le silence de la petite pièce sombre, même son propre cœur semblait très doux et discret à côté. La question ne lui avait pas du tout plu. Que cachait-il ? Cherchait-il un mensonge ? Abby voyait bien qu'il essayait de cacher son malaise et les battements de son cœur, mais il sembla oublier les talents d'Abby et ses sens aiguisés grâce à son pouvoir. Il ferma même les yeux pour tenter de reprendre contenance, en vain, son cœur battait toujours la chamade, comme s'il tentait de traverser sa poitrine pour s'échapper.

Il finit par répondre qu'il allait rencontrer des gens... Très vague, ce qui installa le doute chez Abby. De plus, il changea immédiatement de sujet. Mais Abby ne voulait pas en rester là.

« Quelques personnes ? Une idée précises en tête ? Tu as entendu parler de mutants ? Ou tu préfère définitivement les humains ? »

Elle sourit rapidement au changement de sujet, en évitant toujours d'aborder le sujet de sa perte de contrôle, elle répondit calmement.

« Je ne sais pas si tu as remarqué que je n'étais pas juste une louve, que j'avais aussi un corps d'humaine à la base... Je ne comptais pas revenir ici de sitôt, mais le chasseur m'a conduit ici, je n'ai pas fait attention, et en plus je l'ai raté ! »

Abby ignora les battements assourdissants, enfin, elle voulait juste éviter de lui faire remarquer qu'elle en était pleinement consciente. Piotr se retourna pour lire les affiches, ou faire semblant, pour se calmer ? Ou juste histoire de lui tourner le dos ? En tout cas, il s'était ressaisit avant de reprendre la parole, au sujet de sa manie de fixer les gens.

« Hum, excuses moi, une mauvaise habitude... Je trouve les gens passionnants, et j'aime particulièrement fixer les yeux, essayer d'y lire quelque chose, et surtout, tu as des yeux magnifiques. Et tu es bien plus intéressant qu'une poubelle ou une affiche bidon, pourquoi fuis-tu mon regard ? Tu as peur que je découvre quelque chose ? Tu as tant de chose à cacher ? Comme à l'instant, où ton cœur a voulu te traverser la poitrine ? »

Elle afficha un sourire malicieux, pour une fois qu'elle n'était pas de trop mauvaise humeur, et puis, elle s'amusait, d'une humeur joueuse et joyeuse. Très très rare venant de la gothique habituellement déprimée et surtout rarement bavarde.

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Abby, elle arrivait toujours à le mettre dans une situation qu’il détestait ! Pourquoi est-ce que ça devait être avec elle qu’il se retrouvait enfermé sans ne rien pouvoir faire d’autre que tourner comme un lion dans une cage ? Si cela avait été avec une autre personne, une humaine ou une mutante, la chose se serait très certainement bien passée, mais le coté animal de la mutante semblait toujours lui donner un don particulier pour réussir à capter les cotés qu’il essayait de cacher aux autres personnes. Et seulement, Piotr détestait être mis à jour comme ça alors qu’il faisait tout son possible pour essayer de passer pour quelqu’un de neutre, tout comme son groupe d’ailleurs, mais cela semblait vain et inutile lorsqu’il était en compagnie de la métamorphe. Le blondinet sentait son cœur battre douloureusement contre sa poitrine, mais pourquoi donc ? Ce malaise ne lui était jamais arrivé, pas à ce point du moins, il en arriverait presque à grimacer de douleur tant cela lui était désagréable, mais les tests de la base étaient bien plus douloureux, et il résista donc à l’envie d’esquisser une légèrement grimace qui ne soulagerait pourtant rien. La rapidité avec laquelle son cœur battait semblait faire tourner la tête du jeune mutant, car celle-ci sentait son esprit comprimé comme si quelque chose cherchait à sortir de ses pensées, en vain, et plus il essayait de ne pas porter attention aux battements de son cœur, plus ceux-là se faisaient pressants et douloureux, il les entendait même battre dans ses oreilles tellement leurs pulsations étaient élevées, et il fallait que cela arrive à ce moment avec Abby !

Quoi qu’il en soit, Abby sembla réagir rapidement à ce qu’il avait répondu, visiblement elle avait bien longtemps réfléchit à la question et ne semblait pas encore à court d’arguments pour se défendre. Piotr avait aussi longuement pensé à ça de son coté, il avait eut toute son enfance pour se dire que le jour ou il serait libre il pourrait s’enfuir et se comporter comme une petite souris sans jamais faire de remous ou essayer de devenir quelqu’un de plus que l’inconnu de la rue, mais elle ne pouvait certainement jamais comprendre ça, après tout n’était-elle pas du groupe des mutants hostiles qui devaient considérer que vivre normalement était vivre comme un mutant ? Certainement. En tout cas les paroles de la jeune femme déclenchèrent des pensées très vieilles dans son esprit. Il s’était posé les mêmes questions des années auparavant, mais les réponses qu’il avait trouvé lui convenait, seulement il doutait vraiment qu’un jour la jeune fille puisse comprendre, elle comptait sur son pouvoir pour tout d’après ce qu’il avait compris, alors que lui son pouvoir lui empêchait littéralement de mener une vie normale. Secouant la tête avec une expression neutre, il répondit toujours sans regarder la jeune femme derrière lui, assise sur la poubelle.

« Non je n’aime pas mon pouvoir Abby. Je déteste le fait d’être différent des autres, tu devrais le savoir, être différent c’est être solitaire. Même si j’étais humain je serais différent parce que je ne suis pas de ce pays, toi tu serais différente à cause de ton style vestimentaire, on est toujours de coté quoi qu’on fasse. Alors si pour vivre normalement je devais être un humain pitoyable et sans relief, je crois que je serais prêt à sacrifier mon pouvoir, en fait j’en suis même sûr pour tout te dire. Je ne peux pas changer de mode de vie, je n’ai pas d’amis et pas de famille à protéger, et même si je pouvais, on me remarquerait assez vite. Tu penses que c’est une vie de vivre avec ses amis sans pouvoir les toucher ou les serrer dans ses bras ? Non, je ne suis bien que seul, c’est comme ça, chacun son pouvoir, toi en meute moi tout seul. »

Il avait compris ce que voulait dire la jeune femme, mais ils étaient trop différents pour tomber sur un point d’entente. Son pouvoir à elle la rapprochait des loups alors que lui il l’éloignait des animaux comme des humains. Les animaux le fuyaient à cause du froid qu’il dégageait, les humains aussi, ils détestaient le fait de serrer une personne froide comme la glace contre, même sa mère ne lui avait jamais dit qu’elle l’aimait ou ne l’avait jamais serré dans ses bras. Mais comment pourrait-elle comprendre ça, elle qui avait un physique qui ne la différenciait pas directement des humains normaux ? La sensation de malaise avait légèrement diminuée mais elle restait présente dans la gorge et l’esprit du blondinet qui n’avait toujours pas détourné son regard des affiches qui semblaient vouloir dire quelque chose, mais qui à ses yeux étaient équivalente à du chinois pour un français. Mais voilà que la jeune mutante lui demanda si c’était elle ou l’espace clos qui le gênait, et il ne pu s’empêcher de jeter un regard dans sa direction avant de baisser à nouveau les yeux, c’était seulement le lieu qui l’embêtait, il n’était pas trop gêné d’être avec la jeune femme dans cet endroit, mais ce lieu était horriblement angoissant à ses yeux, surtout qu’il n’y avait aucune fenêtre et aucun moyen de voir l’extérieur, c’était vraiment trop comme là-bas ! Heureusement qu’il y avait la lumière, sans quoi il n’aurait jamais tenu ici. Une honte peut-être, à son âge avoir peur du noir, mais les raisons étaient basées sur des faits plutôt désagréables, et très franchement inquiétants pour une personne au même passé que lui. D’un ton nettement plus détendu comme si le fait de mentir l’aidait à se sentir mieux, il répondit simplement.

« Je n’ai peur de rien ici si ça peut te rassurer, et certainement pas de toi. Ce n’est qu’un local à poubelle tu me diras, pas un bunker, je n’aime pas l’idée que des policiers soient si près de nous tout simplement voilà tout, rien de plus alors inutile d’aller chercher aussi loin, et puis nous sommes très bien ici, je n’ai pas de raison de m’en aller non ? A moins que ma compagnie ne t’embête ? »

Quoi qu’il en soit le jeune homme était bien décidé à reprendre le contrôle de lui-même et ne pas se laisser avoir aussi facilement pas les piques qu’elle pouvait lui envoyer. Son cœur battait toujours aussi fort, mais il commençait presque à s’y faire, en tout cas il n’en montrait plus autant qu’auparavant, il arrivait à reprendre le contrôle de son esprit ce qui était déjà pas mal pour reprendre le chemin de la neutralité physique, et de ne plus laisser ses yeux donner autant d’informations sur son état actuel. Alors que le russe avait essayé de formuler une réponse neutre et sans intérêt, Abby sembla aussitôt vouloir en savoir plus sur la chose, ce qui n’était pas dans les goûts du mutant qui n’avait aucune envie d’en dire plus, si elle savait ce qu’il cherchait elle finirait pas comprendre qu’il n’était pas aussi neutre qu’il voulait le faire croire, mais il n’était plus à un mensonge près après tout, et il n’était pas encore décidé à se confier à la mutante, c’était comme s’il dressait un mur entre eux deux pour ne pas avoir à trop se mouiller.

« Je ne préfère pas les humains, pas plus que les mutants, j’avais simplement entendu parler de personnes qui semblaient connaître des mutants alors je voulais me renseigner un peu voilà tout. En tout cas toi tu n’aime toujours pas les humains, même encore moins qu’avant, à moins que ce ne soit que les humaines sans défense qui t’intéressent ? »

Un coup bas il en était conscient, mais il était tout de même en mauvaise position alors autant s’en tirer comme ça, elle trouverait bien de quoi répondre pour l’envoyer sur les roses, il n’en doutait pas. En tout cas il se demanda ce qu’avait pensé Abby en le voyant si proche de Ai, est-ce qu’elle croyait qu’il aimait plus les humains que les mutants ? C’était faux, il considérait Ai comme une jeune femme, ni humaine ni mutante simplement comme il aimait la voir, gentille et douce, voilà tout. Mais Abby dériva la conversation en expliquant qu’elle était venue ici sous son apparence humaine et qu’elle s’était faite avoir en étant allée trop loin, chose qui déclencha un léger sourire sur les lèvres du blondinet qui répondit aussitôt.

« Oh ? Tu t’es faite roulée par un humain, chasseur de surcroît ? Plutôt difficile à croire venant de toi, mais l’erreur est humaine, enfin mutante excuse-moi. Ne t’en fais pas, tu auras certainement ta revanche sur lui, ou sur un autre humain du même calibre au pire Se doit être pareil non ? »

Il était trop moqueur, cela ne lui ressemblait pas, mais le malaise grandissant n’était pas pour l’aider à se sentir mieux et surtout à réussir enfin à pouvoir se calmer et garder sa neutralité. Quoi qu’il en soit, la jeune femme resta silencieuse un moment avant de répliquer et de faire perdre le sourire au jeune homme. Ce qu’elle dit le mettait en position très tendue, il ne pensait pas qu’elle avait à ce point remarqué son malaise, elle se moquait de lui depuis le début en lui demandant s’il allait bien ? Elle le savait depuis le début ? Certainement, et il se sentit stupide de s’être fait avoir de la sorte. Elle le cherchait ? Et bien elle allait le trouver, Piotr durcit son regard puis se retourna vers Abby pour se placer devant elle et planter son regard dans le sien, gardant son expression neutre et faisant tout son possible pour ne pas laisser filtrer le malaise, mais quelque fois il avait un tel mal à le faire qu’il craignait qu’elle ne voit la peur panique qu’il avait de ce lieu.

« On dit que les yeux son le miroir de l’âme non ? Je n’ai pas une âme belle voir je pense alors mes yeux ne peuvent pas être magnifiques comme tu dis, c’est simplement ce que tu veux voir de moi qui te dis ça, ou alors c’est le reflet de ton âme à toi peut-être qui sait ! Je ne fuis pas ton regard, tu vois, je te regarde dans les yeux, et crois-moi tu ne découvriras rien dans mon regard, j’ai l’habitude de lui faire faire ce que je veux, toi aussi non ? C’est pour ça que tu n’hésite pas à chercher le regard des gens ? En tout cas, mon cœur comme tu dis ne fait absolument rien d’anormal, tes oreilles te font défaut peut-être, ou entend-tu ton cœur à toi ? »

Plutôt minable comme défense, mais être ainsi mis à jour sans pouvoir se défendre le gênait au plus haut point, il n’arrivait même plus à garder sa neutralité, et il détourna alors le regard pour regarder les murs de la pièce, son malaise avait vraiment un impact plus fort qu’il ne pensait sur sa capacité à se défendre verbalement en mentalement surtout.

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Abby était effectivement une mutante hostile qui considérait son pouvoir comme un don du ciel. Elle vivait avec depuis toujours et ne s'imaginait pas sans. Même si c'était à cause de ces mutations que tous ces problèmes s'étaient déclenchés, elle aimait trop son pouvoir pour s'imaginer vivre sans. Elle voulait vivre libre avec ce don, et pour ça elle devait se battre pour faire accepter les mutants. Elle acceptait son pouvoir et faisait la guerre pour que tout le monde acceptent les mutants. La jeune femme gothique se mit à repenser au jour où elle avait imaginer sa vie sans ce gène. Elle voyait ses parents, heureux et fières de leurs enfants, son frère médecin, surement marié, et elle pouvait être scientifique, comme elle avait toujours été destinée. Mais elle voulait vivre normalement, mais sans renoncer à son pouvoir.

Le cœur d'Abby se serra quand Piotr avoua ne pas aimer son pouvoir, comment pouvait-il dire ça ? Certes il n'apportait pas vraiment de bonnes choses, mais la nature l'avait choisit autant qu'elle. La jeune mutante aimait beaucoup son don, malgré les difficultés et les pertes de contrôle frustrantes et déboussolantes. C'était tout le contraire de Piotr, elle adorait sa différence, et comme il le disait, même sans ça ils seraient différents. La différence menait à la solitude, certes, c'était le cas, et il fallait changer ça, cette vision humaine qui veut que tout le monde soit pareils. Et puis, elle s'en fichait, elle aimait la solitude, si lui le vivait mal, elle n'avait pas vraiment de problème, de toute manière elle ne faisait plus confiance à personne, encore dû à ce gène ? En partie oui, mais ça lui avait ouvert les yeux sur le monde et l'humanité. Et puis, elle était de moins en moins solitaire, enfin si on pouvait dire ça, elle se laissait plutôt approcher depuis qu'elle était sortie de sa forêt, avant il y avait sa meute, maintenant Sven, Eric et même Piotr, et quelques autres qu'elle croisait moins souvent. Elle rencontrait des gens, même si ça ne changera pas ses habitude solitaires, ni ses méthodes de combat.

Sacrifier son pouvoir ne viendrait même pas à l'idée d'Abby, de s'ennuyer jusqu'à la fin de sa vie en devenant une humaine banale, elle ne pouvait pas l'imaginer après avoir vécu ça. Même si elle était prête à abandonner son pouvoir pour récupérer son frère, elle restait heureuse que ça soit impossible, sinon elle perdrait un bout d'elle-même, elle serait vide. Il enchaina en avouant qu'il n'avait ni famille ni amis. Famille elle comprenait vu qu'il était étranger, mais amis ?! Et Ai ? Comme quoi il pouvait s'en faire ! S'il faisait allusion à sa peau glacé quand il affirmait qu'on ne pouvait pas le toucher, Abby resta sceptique. C'était surement le problème, sans doute même, mais Abby avait trouvé ça drôle quand elle l'avait embrasser. Enfin drôle... C'était une expérience étonnante mais pas désagréable, une sensation de fraîcheur, à en faire de la buée, de quoi se rafraichir en été ! Même de sentir son corps gelé contre le sien n'avait pas été désagréable, elle était peut-être bizarre, mais elle aimait autant la fraicheur que chaleur, elle avait autant apprécié les bras de Piotr que la chaleur de Sven. Bon, ce n'était pas pour la même raison quand-même, et les bras de Sven n'avaient pas le même impact sur la mutante. Bref, il termina par elle en meute, lui seul, et pourquoi tous les mutants neutres solitaires ne se rejoignaient pas ? Eux au moins ils se comprenaient, c'est pour ça qu'il y avait des groupe, comme Abby et les hostiles.

« Ton pouvoir ne va pas disparaître, à moins que tu te laisse recapturer par l'opération, pour des testes dans le but de détruire le gène mutant... On sera toujours différents, même sans, alors pourquoi gâcher un pouvoir comme le tien ?! Beaucoup te l'envierait, même avec les inconvénients que ça apporte ! Et puis comme tu dis, on ne peux rien y faire on sera toujours différents. Et Ai ? Ce n'est pas ton amie ? Une fille aussi naïve et innocente te donnerais beaucoup d'occupation pour la protéger ! Tu ne connais pas d'autres neutres ? Vous pourriez faire un regroupement de solitaire ! C'est pas à ça que servent les groupes ? Au moins vous auriez les même idées et points de vue... Je te respecte et respecte ton point du vue, je ne veux pas te faire changer d'avis, mais comprendre tes idées et motivations, et t'exposer le mien, que tu me comprennes un peu mieux, même si tu t'en fiche surement. Je suis contente que tu ne me renvois pas balader sur cette discussion. »

Elle avait surement parler un peu vite, mais c'était vrai, elle appréciait qu'il s'ouvre un peu sur un sujet qui aurait pu le rebuter. Mais elle était déjà passé un autre chose, un de ses très rare sourire se dessina sur ses fines lèvres. Elle sauta au bas de sa poubelle puis sauta au coup de Piotr, et déposa un doux baiser sur sa joue, avant de se rassoir aussi vite sur sa poubelle. La jeune femme était toujours gelée, mais Piotr ne devait même pas s'en rendre compte vu qu'il était bien plus froid qu'une personne normal, bien plus qu'une personne comme Abby qui ne se réchauffait jamais, sauf sous forme animal. Rien de tel qu'une grosse fourrure pour avoir chaud, et dès qu'elle était humaine elle avait froid sans tous ces poils.

« Quel est le problème ? Tu ne rencontres que des chochottes ! Moi ce ne me dérange pas ! Si tu as besoin d'un quota de câlin, je suis là ! Même si tu ne m'aime pas ^^. Et puis c'est marrant quand on t'embrasses, on se croirait en hiver, et j'adore l'hiver ! C'est pratique en été ! »

La jeune femme prenait tout ça sur le ton de la plaisanterie, sans avoir peur que Piotr le prenne mal tellement il ne le vivait pas bien. Elle se rappelait leur première rencontre avec joie, ce n'était pas la pire. La jeune gothique adorait les câlins, à partir du moment où elle n'était plus trop méfiante envers quelqu'un. Son physique n'avait effectivement pas de différence, mais elle ne pouvait pas côtoyer les humains n'importe quand à cause de ses pulsions animales sanguinaires. Elle ne se contrôlait pas toujours, même face à un innocent, comme il avait pu le remarquer, et elle devait éviter les contacts régulièrement. Et puis elle était tellement méfiante qu'elle n'avait pas vraiment d'amie non plus, alors personne à toucher ou serrer dans ses bras.

Le jeune blondinet la regarda brusquement à sa question, puis baissa les yeux, signe évident de mensonge à venir, même son ton changea, comme s'il voulait paraître plus sûr de lui, ce qui sonna étrangement faux, elle qui s'était habituer à sa voix soit neutre, soit tendue. Ils prétendit que les agents non loin le gênait, comme elle, mais pas de quoi de se mettre dans cette état. Elle tendit légèrement l'oreille, juste un petit peu plus que son attention constante depuis qu'elle était ici. Il avança aussi ne pas vouloir partir, ce qui la fit lever les yeux au ciel, son regard insistant vers la porte prétendait le contraire et était plus qu'évident, même pas besoin de ses dons pour le remarquer.

« Ils sont toujours à deux rues de là. Ils ne devraient pas tarder à repasser par là avant de partir. Mais il n'y a aucun risque qu'ils nous trouvent. Ils cherchent histoire de dire qu'ils cherchent, mais les chiens ont perdu ma piste quand je me suis métamorphosée, et ils savent bien que normalement je serait déjà au beau milieu de la forêt, il font une rond histoire de faire bonne figure pour leur supérieur. Il n'y a pas de quoi se mettre dans cet état. A moins que tu me mentes et m'assures que tu regardes cette porte avec envie car elle semble aussi banale que tu voudrais l'être ? Et ta compagnie ne me gêne pas du tout, au contraire, ça m'occupe, je t'observe et cherches à te comprendre, et je sais que ça te dérange, je pense que tu détestes attirer l'attention sur toi ou qu'on te porte un quelconque intérêt, tu t'efforces tellement de tout cacher, que mon envie de te détailler te met mal à l'aise... »

Elle n'avait aucune difficulté à tirer ces conclusions, c'était facile à décrypter, car elle avait les même 'défauts', c'était une partie de leur ressemblance dû à la traque, il réagissait de la même façon face à cette chasse contre les mutants. Que se soit pour leurs expressions distantes et renfermées, leur visage dur et leurs yeux vides et froids, et leur regard fuyant quand ils n'arrivaient pas à tout cacher. Ils détestaient tous les deux qu'on les remarque, trop habituer à se cacher. Bien que se soit moins flagrant pour Abby que pour Piotr, mais ça c'était dû à leur groupe différent, elle se foutait de provoquer ! Il se ressemblaient tellement et pourtant ils étaient très différents. Une partie d'eux réagissaient pareil, mais leur caractère et leur passé différent les faisaient appartenir à un groupe différent, même si pas opposé.

Piotr servit encore un mensonge à la jeune femme, mais cette fois, Abby n'en était pas aussi sûre que pour le précédent. Mais elle avait néanmoins un gros doute. Piotr ? Se déplacer seulement pour ça ?! Ça l'étonnait beaucoup venant de lui. Il y avait sans doute plus important, mais pourquoi lui cacher ? Elle ne répliqua pas au mensonge ou vérité, elle ne savait pas, car Piotr lança à son tour un pique, un coup bas, mais dans le jeux qu'il pratiquait sans vraiment y faire attention. Piotr cherchait à changer de sujet à chaque question, et cette fois il avait réussit.

« Pourquoi les aimerai-je ?! Et les humains sont tous pareils, avec ou sans défense, tu l'avais remarqué, les humains nous mette tous dans le même sac, alors pourquoi ne pas faire pareil ? »

Là, elle était consciente que le coup était vraiment bas et blessant. Mais il l'avait vraiment cherché. Avec les explications d'Ai, Abby avait changé d'avis à ce sujet, et avec les excuses d'Abby, Ai l'avait pardonné, Piotr aurait dû faire de même et ne pas aborder ce sujet dans ce sens là. Il avait surement très mal pris le rejet d'Ai ce jour là, même si ça s'était surement arrangé entre eux, c'était toujours douloureux. Elle s'était assez excuser ce jour là sur ce qui s'était passé, et elle avait de bonnes raisons, comme Ai, et elle n'avait pas oublié l'envie qu'elle avait eut de le tuer de sang froid pour ce qu'il avait dit de blessant à son égard, au lieu de simplement lui faire du mal comme elle le voulait pour en arrêter là. Mais il avait aussi payé son audace. Elle s'efforça de tout de même rester de bonne humeur, et d'oublier cette mésaventure même si elle en voulait à Piotr et que lui lui en voulait, ils n'allaient pas régler leur compte comme ça, seul à seul, sinon ça risquerai de finir mal, très mal.

Piotr se doutait bien de quelque chose, elle n'était pas la seule à pouvoir à décrypter plus ou moins bien son interlocuteur. Mais Abby n'allait pas avouer qu'elle avait encore perdu le contrôle en ville ! Même si elle n'avait tué ou blessé personne, elle tenait à sa fierté, une fois, pas deux. Elle ne dit alors pas toute la vérité, sans mentir pour autant.

« Oui, j'essayais de le rattraper, je ne pensais pas que ces engins à deux roues puissent rouler si vite ! Et qu'on rejoindrait par conséquent la ville aussi rapidement. J'ai bien enregistrer son odeur, ce ne sera qu'une question de temps, je vais le pister, croiser son odeur, et cette fois je ne le raterais pas. Les autres humains du même calibre ne feront pas long feux non plus. »

Sa voix s'était montrée plus sérieuse et moins enjouée. Elle parlait beaucoup plus de son pouvoir, pour la première fois avec le russe. Mais il savait tout, ses sens surdéveloppés découverts même avant sa métamorphose, elle n'avait donc plus rien à cacher. Sur ce sujet là du moins. Moqueur, il était entré dans le jeux sadique involontaire, une manière de régler les conflits ? En se lançant des piques ? Abby ressentit aussitôt qu'elle avait gagné ce jeux stupide et touché Piotr. Certes c'était un jeux débile et infantile, mais elle laissa planer un léger sourire quelques secondes, ni moqueur, ni vainqueur, ni même prétentieux. Juste un petit sourire joyeux. Sa dureté et ses paroles n'entachèrent pas sa bonne humeur, et la scientifique pure et dure reprit la parole.

« Qui a dit ça ? Les yeux non rien à voir avec l'âme, c'est juste une croyance de chrétien ! Les yeux sont juste le livre des sentiments. Et je ne parlais que de la couleur de tes yeux que j'aime beaucoup, comme la finesse de ton visage, j'aime bien. Je m'en fiche de cette peur ou ce malaise qu'ils laissent filtrer, ou même cette neutralité et dureté que tu t'efforces d'afficher. Je sais très bien que tu me fuis quand tu n'arrives pas à vider ton regard. Oui, je n'ai pas peur que ce que les autres liront quand je les regarde, contrairement à toi, tu n'as pas confiance en tes capacités, et de toute manière c'est plus fort que moi de plonger mon regard dans les yeux de tous mes interlocuteurs, que ça les gène ou non. Et comment veux-tu que mon ouïe me fasse défaut ? J'entends très bien mon cœur qui est calme depuis que je suis ici et que j'ai repris mon souffle, alors que le tien s'est emballé après avoir reprit ton souffle et surtout fermé la porte. Il bat comme si tu avais couru le marathon, alors que traversé la route en courant ne l'a pas fait réagir. Je lance seulement un hypothèse, mais je crois que tu détestes ma manie d'essayer de te comprendre, d'étudier le comportement humain, enfin mutant à l'occurrence. Ça te met mal à l'aise, et j'en suis désolée, je suis scientifique et c'est plus fort que moi, je dois analyser. Mais cette peur ce n'est pas de moi, c'est ce lieu, je me trompe ? Un mauvais souvenir ? Le passé ? Une prison ? »

La jeune femme savait pertinemment qu'elle s'engageait sur un terrain dangereux, voire mortel quand il s'agissait de mutant, elle savait très bien qu'elle touchait la corde sensible. Et il devait avoir le sentiments d'être à nouveau cobaye pour un scientifique. Abby n'aurait vraiment pas voulu être à sa place à ce moment là, elle s'en voulait de lui infliger ça, et elle ne lui en voudrait pas quelques soit sa réaction, vive, violente ou non.

« Pourquoi tu te braques ? Ne te cache pas face à moi Piotr... On est bien plus semblables que tu ne le pense malgré nos différences... »

La jeune mutante gothique savait qu'il ne s'ouvrirait surement pas plus, mais ça ne lui coûtait rien d'essayer, a part de se faire geler sur place... Elle ne perdrait même pas une amitié, car ils n'étaient pas vraiment amis, ils se toléraient pour le moment, et c'était déjà pas mal. Il avait commencé à avouer certaines choses, à s'ouvrir, puis il s'était remit à mentir. Mais Abby avait le sentiment d'avoir avancer un peu. Elle savait qu'elle lui demandait des choses énormes, mais il ne risquait rien face à lui, à part de revivre des moments douloureux. Abby se mordit la lèvre inférieur, comment pouvait-elle l'entrainer la-dedans jusqu'à le blesser ? Elle espérait qu'il était assez fort mentalement pour ne pas la tuer sur place, elle s'en voulait soudainement, elle n'aurait pas supporter que les rôles soient inversés, elle avait conscience de se servir de ses faiblesses à ce moment là, elle se mit à sa place, dans des conditions qui la perturbera, elle n'aurait vraiment pas apprécier qu'on la traite ainsi. Décidément, elle ne risquait pas de remonter dans l'estime de Piotr.

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Abby semblait songer aux paroles du blondinet, celui-ci était un peu hésitant, d’un coté il avait vraiment très envie de continuer cette conversation, après tout, les paroles et l’avis d’une femme d’un autre groupe comptait beaucoup dans la balance, mais venant d’une mutante hostile il devait faire attention, son avis était peut-être fortement touché par ses convictions au sujet des humains ? Peut-être bien, dans tous les cas Piotr n’avait pas spécialement envie de savoir tout ce qu’un autre groupe pouvait penser de ce qu’il était à leurs yeux, Abby devait certainement le voir comme un pleutre, un poltron ou quelque chose d’approchant et de franchement plutôt peu flatteur sans aucun doute. Qu’est-ce qu’il espérait d’autre en même temps ? Vivre reclus, solitaire, tout cela avait forcément un impact sur les gens qui l’entouraient, ils devaient se faire des idées sur lui, en l’occurrence Abby semblait avoir un certain mal à comprendre sa position, mais peut-être que d’autres mutants hostiles ou même des pacifistes ne comprendraient pas ce que c’était vraiment ? Un neutre, c’était une personne seule et qui ne voulait pas se mélanger aux autres, mais les gens qui avaient l’habitude de vivre en communauté ne devait pas y comprendre grand chose certainement. La mutante était génétiquement liée aux loups devait aussi avoir un certain mal à saisir, après tout les loups vivaient en communauté, à leur manière mais ça restait un groupe. Non décidément ce qu’il venait de dire était bien ce qu’il pensait, elle était faite pour vivre en communauté et lui en solitaire, la vie allait ainsi et personne ne pourrait jamais le faire changer d’avis sur ce point, on était destiné à quelque chose à la naissance.

Abby aborda ensuite une nouvelle fois le sujet de l’opération, mais cette fois-ci le blondinet essaya de garder une attitude neutre, comme son groupe, comme ce qu’il était vraiment. Ce n’était pas quelque chose pour gâcher son pouvoir, plutôt un moyen de vivre, après tout son pouvoir lui gâchait actuellement la vie alors que voulait-il avoir de plus , Peut-être que perdre son pouvoir rendrait sa vie normale ? En réalité il se demandait souvent ça, s’il était né comme quelqu’un de normal sa vie aurait été celle d’un enfant humain, avec une famille, une mère toujours en vie, et peut-être même qu’il aurait eu un frère ! C’était un peut difficile à imaginer, et ça faisait mal au cœur du jeune homme lorsqu’il se disait de telles choses, mais c’était bon de temps en temps de pouvoir rêver un peu. Une enfance normale loin, très loin de ce pays, dans sa ville natale avec la neige qui tombait en hivers et rien d’autre, pas de menace lourdement soutenues par les forces de police, rien de ce genre, juste lui, ses parents et son enfance normale. Mais ce n’était pas pour lui, visiblement le destin semblait vouloir autre chose pour ce jeune mutant, et Piotr essayait de ne plus repenser à toutes ces choses rêvées milles fois, chaque nuit pendant toute son enfance là-bas. Puis Abby parla de Ai, et le cœur du jeune mutant manqua un battement. Oui en effet il aurait beaucoup de travail pour la protéger s’il voulait, mais là c’était différent, il ne pouvait plus, pas après l’incident qu’ils avaient eu au pont, pas après qu’il ait laissé la jeune humaine se faire blesser aussi gravement. Le blondinet inspira légèrement, son cœur lui faisant toujours aussi mal, mais pour une autre raison cette fois-ci, plus à cause de sa peur de ce lieu, mais à cause du souvenir de l’expression de peur qui avait traversée le beau et doux visage de Ai lorsqu’il s’était approché d’elle. Même celle qu’il considérait comme une amie avait semblée ne plus vouloir de lui, et maintenant il était sans nouvelles de la jeune femme, n’osant pas s’approcher de l’hôpital pour prendre de ses nouvelles et ne sachant pas comment faire pour la voir autrement dans la ville. Lorsque la mutante aborda le sujet des groupes que les mutants pouvaient former, il manqua de sourire de dépit, puis secoua fortement la tête, non les mutants neutres ne vivaient pas comme les autres mutants, ils n’avaient pas de groupe et ne seraient jamais prêts à vivre ensemble. Finalement, Abby ajouta qu’elle ne voulait pas le faire changer d’avis, et qu’elle était heureuse qu’il ne la rembarre pas, c’était peut-être une bonne chose, peut-être pas, cette conversation semblait ne les mener nul part malheureusement, seulement des échanges creux sans aucun fondement. Après un long moment de silence, Piotr répondit enfin, toujours en évitant soigneusement de regarder la jeune fille.

« Je ne compte pas retourner là-bas vois-tu, j’en garde de trop mauvais souvenirs mais peut-être qu’un jour on perdra nos pouvoirs comme ils sont arrivés ? Je ne crois pas que l’humain puisse manipuler les gènes au point de pouvoir faire disparaître ce gène mutant, ce gène malade comme ils disent. Des fois je me demande s’ils n’ont pas raison, si nous ne sommes pas malade, qui sait, peut-être que nous mourons tous plus tôt que les humains en raison de ce gène, tu y as pensé ? Enfin, des fois je me dis que la mort vaut mieux à une vie de solitude et de misère comme maintenant. Et puis Ai, ce n’est pas vraiment mon amie, elle ne me considère pas comme tel je pense, nous ne nous sommes vu que deux fois, avec la fois de ta rencontre avec elle aussi. Je ne pense pas que ça puisse donner quelque chose une amitié entre un mutant et une humaine. Et toi Abby, ton ami blond, qui est-il ? Il se transforme aussi en loup, ou c’est un hostile ? J’ai du mal à croire les deux mais bon… Et pour finir, il n’y aura jamais de regroupement de neutres, justement, nous sommes neutres nous ne nous faisons pas confiance entre nous vois-tu, même entre mutants du même groupe. Tu sais, je ne vois pas de raisons de t’envoyer balader, nous sommes simplement différents, et je ne crois pas que cela nous mènera un jour quelque part, alors ce ne sont que des paroles en l’air je pense ! »

Des paroles bien morbides, il venait juste de dire quelque chose qu’il n’avait jamais avoué à personne à la jeune femme, pensant peut-être qu’elle ne verrait pas que c’était la réalité ? Souvent il se demandait s’il n’était pas malade en effet, et si ce gène n’était pas réellement déficient comme certains semblaient le penser, c’était possible, mais que voulait-il y faire ? Abby comprendrait ou ne comprendrait pas, depuis plusieurs jours il était extrêmement déprimé, comme jamais avant ça, la vie ne lui semblait plus avoir la même saveur qu’à sa sortie, comme une désillusion amère, jamais il n’aurait la vie dont il rêvait toujours avant d’arriver ici. Seulement ce n’était pas le moment de se faire démasquer par la jeune femme, elle était beaucoup trop perspicace pour ne pas se rendre compte que tout ça était à moitié juste et à moitié inventé, non il aimait énormément Ai, même seulement après deux rencontres ensemble, dont une qui avait assez mal tournée, mais il ne voulait plus s’y attacher, elle serrait toujours blessée si jamais il la considérait comme une amie, en réalité ça devait être ça qui le rendait si malheureux, le fait de savoir que pour une fois qu’il avait trouvé une personne qui semblait si intéressante et qu’il avait envie de protéger, il se rendait compte qu’elle ne pourrait jamais être plus qu’une connaissance. Mais voilà que Abby sauta de sa poubelle pour s’approcher de lui et lui déposer une douce bise sur la joue. Le mutant la regarda avec un air surprit avant de se demander ce qui lui avait soudain prit, Abby était quelque peu imprévisible à certains moments ! Finalement après un petit moment de silence, elle reprit la parole et ses mots amusèrent un peu le blondinet qui se retourna quelques secondes pour la regarder tout en répondant d’un ton des plus surprit, mais sincère pour une fois dans la conversation.

« Je ne vois pas pourquoi tu dis que je ne t’aime pas Abby. Crois-moi si je ne t’aimais pas je ne serais pas là à te parler, c’est simplement que.. Je ne te connais pas encore assez pour savoir à quoi m’en tenir avec toi, mais ça n’a rien à voir avec le fait que je ne t’aime pas. Et je n’ai pas besoin de quota de câlin comme tu dis, je n’ai jamais été habitué à ça donc ça ne me manque pas vois-tu ! »

Puis il réagit seulement au passage de l’hiver. Abby lui avait dit que lorsqu’on l’embrassait ça ressemblait à l’hiver. Même si ça pouvait sembler un peu étrange comme genre de remarque, elle toucha Piotr, l’hiver c’était chez lui, c’était la neige, le froid, son pays natal ! Si au moins il pouvait garder un souvenir de son pays dans ses gènes, c’était quelque chose qui lui plaisait énormément. De plus elle ajouta qu’elle aimait l’hiver et qu’en été son pouvoir était bien pratique ! Petite note amusante, et qui fit esquisser un sourire au blondinet.

« L’hiver… C’est gentil de dire ça, je ne sais pas si c’était le but, mais merci. Et puis en été c’est pratique, mais l’été ici c’est toujours trop chaud ! »

Puis près ces paroles, Abby sembla réfléchir quelques temps, elle l’observait toujours et leva les yeux au ciel lorsqu'il se remit à parler. Bon, son mensonge était plutôt énorme et gros, mais après tout il avait très souvent mentit pour se sortir de moment de ce genre et au final, ça lui avait toujours servit. Peut-être qu’il ne serait pas utile cette fois-ci, mais il aurait toujours moyen de s’en sortir autrement ! La jeune femme reprit la parole après un moment, expliquant qu’ils étaient encore loin et qu’ils ne viendraient pas les chercher ici, que c’était juste pour le style qu’ils cherchaient. Son assurance impressionna un moment le mutant mais il n’en montra rien, sans compter qu’elle semblait persuadé qu’il allait mal ce qui au passage était tout à fait véridique, mais qu’il essayait de cacher de son mieux ! Puis elle orienta la conversation dans un autre sens, lui demandant s’il mentait pur être aussi banal que la porte, et elle ajouta que sa compagnie ne la gênait pas, mais qu’elle aimait bien l’observer, et surtout qu’elle se rendait compte que son observation le mettait mal à l’aise. Piotr grimaça légèrement, en effet elle venait de le percer à jour, mais peut-être parce qu’elle était aussi comme lui non ? Le jeune homme orienta son regard vairon sur elle avant de hausser les épaules avec un air négligeant, comme s’il se moquait de ce qu’il se passait et que c’était faux.

« Je vais te faire confiance dans ce cas. Mais je ne vois pas ce que tu veux dire à propos de cette porte, nous ne serons jamais aussi banals que cette porte c’est certain, mais même les humains. Et j’ai bien remarqué que tu t’amusais à me fixer et à me détailler comme si j’étais sous un microscope ! Je ne suis pas une bête de foire Abby, alors ton instinct scientifique ne devrait pas autant être intéressé je pense. Et je crois que si tu pense ça de moi, c’est tout simplement parce que c’est ton cas, tu aimerais aussi ne pas attirer l’attention et pourtant tu as l’air de tout faire pour. Généralement on a tendance à voir chez les autres ce que nous sommes réellement, en l’occurrence tu me vois comme ça parce que tu n’aimes pas être remarquée et observée. De toute manière, personne qui nous ressemble n’aime être détaillé et observé. »

La jeune femme resta un long moment silencieuse, puis tout de suite après la réponse du jeune homme, elle répliqua sur le vif. Visiblement son changement de sujet avait fonctionné même s’il s’en voulait de devoir ainsi mentir en disant à la jeune femme qu’elle ne s’intéressait qu’aux humains sans défense. Mais en même temps, venant de sa part elle devait s’y attendre, lorsqu’on est acculé dans un coin on a tendance à se sentir mal et à mordre vivement la personne qui s’approchait un peu trop près, pour le moment c’était Abby, et visiblement elle n’avait pas trop apprécié la réponse du blondinet. Celui-ci inspira légèrement, qu’est-ce qu’il voulait répondre à ça ? Il ne pensait pas comme ça, Abby non plus concernant Ai il en était sûr, mais quelques instants auparavant il venait de dire que les humains ne valaient pas la peine qu’on se fatigue pour eux. Après un petit moment de silence, le blondinet secoua doucement la tête comme pour chasser quelque chose de ses pensées, et il répondit d’un ton neutre, pour une fois il réussissait à reprendre son intonation habituelle et toujours aussi neutre et dénuée d’émotions.

« Pourquoi ne pas faire pareil oui ? Mais ce serait que de s’abaisser au même niveau que les humains tu ne pense pas ? Surtout que je sais très bien que tu ne pense pas ça de tous les humains. »

Finalement la jeune femme répondit à la réplique suivante de Piotr, expliquant qu’elle ne savait pas que les motos et tous ces engins roulaient aussi vite et que par conséquent elle avait été entraînée malgré elle dans cet endroit. Mais en même temps elle ne semblait pas prête à lâcher la prise, et le blondinet ne doutait pas du fait qu’elle allait certainement réussir à tuer l’homme responsable de ça, peut-être pas aujourd’hui, peut-être pas demain, mais elle y arriverait d’ici quelques temps, c’était certain. A ce moment Piotr se dit qu’il avait eut de la chance qu’Abby lui pardonne, ou semble le faire, à cause de sa réplique, de sa manière de l’attaquer sur le port, mais elle avait passé outre, et même si elle devait lui garder une certaine rancune, ils étaient là à parler sans pour autant se tuer. Piotr ne voulait plus blesser la jeune femme, elle était aimable et lui n’avait aucune envie de se montrer hostile envers elle, sur le port c’était une perte de contrôle effroyable qui lui avait fait perdre beaucoup de chose en plus de ça. Cette journée avait été la pire de sa vie, depuis qu’il était sortit de la base du moins, mais une chose était sûre, il ne recommencerait jamais plus à attaquer une personne comme Abby.

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« Je n’en doute pas. »

C’était vrai, il était presque sûr que la jeune femme arriverait à tuer le responsable de ces actes, non il en était sûr, et encore une fois le silence s’imposa. Après un bref moment, Abby se lança soudain dans une réplique qui dérangea assez le jeune homme, elle expliquait que pour elle l’âme n’était rien et qu’elle appréciait son visage et que c’était tout ! Puis elle commença à l’analyser en expliquant qu’elle remarquait qu’il évitait son regard parce qu’il avait peur de ce que les autres pouvaient lire. Puis elle toucha en plein dans le mille en ajoutant que son cœur battait si fort parce qu’il n’aimait pas qu’elle l’observe, et elle lui demanda de quoi venait cette peur. Piotr s’immobilisa, et la respiration commençait à lui manquer, non il ne voulait pas parler de ça c’était des souvenirs trop douloureux, mais on ne construisait pas d’avenir sur une base aussi tremblante et obscure que celle qu’il avait, en refusant d’en parler il se refusait un futur, mais en parler était beaucoup trop douloureux, toute cette culpabilité qui le submergeait, c’était trop pour un seul homme mais à expliquer c’était impossible, elle ne pourrait jamais comprendre ce qu’il voudrait dire. Essayant de calmer son cœur et le malaise qui venait de grandir d’un coup, Piotr répondit d’une voix tendue.

« Ton comportement scientifique va finir par te jouer des tours un jour Abby. A force d’observer les gens des personnes moins tolérantes que moi pourraient s’en prendre à toi. Tu as raison je n’aime pas être observé, comme tous les mutants en fuite ça n’a rien d’un cas particulier qui s’applique uniquement à ma personne. Je n’ai pas besoin de vider mon regard il l’est déjà à la base Abby, et si tu veux penser que je ne suis qu’une personne qui cherche à fuir ton regard et bien pense le donc. C’est peut-être bien ta manie de m’observer qui fait battre mon cœur comme ça, même si je ne pense pas sincèrement, et crois-moi, ça n’a rien à voir avec le passé, le passé est le passé et je m’efforce de l’oublier, je n’ai aucun souvenir lié à ce local. »

Il ne mentait pas complètement, mais en tout cas il occultait volontairement une bonne partie de la réalité et le ton de la fin de sa phrase le laissait bien sentir ! Mais il ne voulait pas être méchant avec elle, en réalité Piotr appréciait presque son attention, elle pourrait lui permettre de se sentir mieux, mais parler était un cap trop dur pour lui, jamais il ne réussirait à exprimer la douleur qu’il vivait depuis des années, c’était comme demander à un aveugle de passer un précipice en marchant sur une corde, tomber à chaque instant et ne plus pouvoir se relever. Le brusque souvenir de son ancienne chambre sauta à l’esprit du jeune homme, et il inspira profondément pour essayer de se calmer sans y arriver, la douleur était trop forte mais pourtant il n’en voulait pas à la jeune femme, il s’en voulait à lui de ne pas être capable de lui répondre et de pouvoir expliquer tout ça, pourtant ça lui ferait un bien fou, mais c’était quelque chose de trop pour lui. Après un long moment de silence, le regard baissé sur le sol, Piotr répondit à Abby d’une voix qu’il n’avait jamais utilisé, la même craintive qu’il avait eut pendant toute son enfance au centre.

« Je ne me braque pas face à toi, mais je ne peux pas Abby. Excuse-moi mais je ne pourrais jamais expliquer, c’est trop… trop. Si nous sommes semblable, tu ne dois pas savoir, et tu ne devras jamais y aller. Tu m’entends, jamais Abby. »

[ HP \o/ ]

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