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Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère... [ PV Jacob ]

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Matthew Derkins

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MessageSujet: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère... [ PV Jacob ] Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère... [ PV Jacob ] EmptyMar 16 Aoû - 11:18

Mon dieu ma tête... Comme si un camion m'avait frappé de plein fouet et s'était amusé a tester ses pneus sur mon crâne. Je me réveillais alors que j'entendais des pas à côté de ma tête, où est ce que j'étais ? Les talons hauts qui semblaient venir dans ma direction faisaient autant de bruit qu'une armada de barbares qui auraient chaussé des bottes de plomb pour venir me latter la cervelle. Je ne pus contenir un râle de douleur alors que je passais de la position couché sur le ventre à celle d'allongé sur le dos. En faisant cela, la lumière du jour vint frapper en plein dans mon visage, causant un nouveau grognement d'énervement cette fois alors que je fronçais les sourcils. Les bruits de pas s'approchaient de plus en plus quand soudain, une voix indignée et railleuse me perça les tympans.

« Tssss... Aucune notion de tenue celui la... »


J'ouvris un œil, la femme en question semblait être de l'administration, du moins elle en avait la panoplie, chignon serré, lunettes à bord noir, tailleur et elle tenait un dossier dans les mains. Elle me regardait d'un air on ne peut plus méprisant, si je voyais correctement bien entendu, déjà que j'avais du mal à comprendre où j'étais. Elle inspira fortement me lançant un regard encore plus dégouté que le précédent. Fier de mes réflexes durement acquis avec le temps, et une bonne part d'éducation ratée, j'eus le courage de remuer ce qui me servait de cordes vocales, même si elles semblaient engluées dans de la pâte à modeler.

« Allez vous faire foutre pétasse... »


Ma voix avait été rocailleuse, avoir parlé me causa une douleur intense dans la gorge alors qu'elle me lançait un regard outré et tournait les talons, maugréant des choses et d'autres comme « bande de déchets » et « on jour on vous chassera ». Je continuais à pousser quelques râles de douleur alors que je ressentais une douleur dans tous mes membres, un peu comme si une chape de plomb m'empêchait d'avoir des mouvements fluides. Le sang battait douloureusement dans mes tempes alors que j'ouvrais les yeux une première fois complètement pour me rendre compte du monde autour de moi. Ouverture qui fut presque immédiatement suivie du noir, je ne pouvais pas supporter la lumière dans mon état. J'avais eu juste le temps d'entrevoir un plafond, qui était assez loin étant donné que j'étais couché.

La douleur dans mon dos et dans mes reins se réveilla soudainement, me faisant serrer les dents alors que j'avais toujours les yeux fermés. Bon sang j'avais fait quoi ? Chercher dans l'espèce de décharge publique qui me servait d'esprit à ce moment donné relevait presque de la tache impossible. Alors que j'étais en train de me tordre pour trouver une position décente allongé, je me rendis compte que la chose sur laquelle j'étais couché semblait dure et râpeuse. Ma main vint se plaquer sur le matelas improvisé pour en comprendre la nature. Quand je compris, une expression de dégoût passa sur mon visage, le « matelas » en question était fin, râpeux, poilu et surtout sale... Un paillasson ! J'avais passé quelques heures allongé sur un paillasson.

Râlant de nouveau et serrant les dents, j'essayais de me relever, ma tête semblait penser plusieurs tonnes alors que tout le reste de mon corps semblait fait de coton. Après quelques essais infructueux donc, je réussis à me mettre en position assise. Même si le brusque changement de repères manqua surtout de me faire vomir sur l'instant, causant chez moi ce fameux bruit caractéristique que je ne puis transcrire par écrit, je finis par réussir à m'appuyer contre le mur face à la porte qui possédait le paillasson. Mes yeux voyaient sans voir alors que je ne faisais que ciller, incapable de discerner les formes dans le flou qui me servait d'environnement. Je remarquais des tâches de sang sur ledit « matelas » qui avait servi à ce que je repose, le fameux « Welcome » était ponctué d'une sorte de signe cabalistique qui pouvait s'apparenter de loin à un point d'exclamation de couleur rouge.

Haussant un sourcil étonné, je décidais de me lancer dans une inspection corporelle approfondie histoire de voir si tout était en place. Je portais toujours la chemise noire du boulot, mon jean qui semblait avoir gagné quelques déchirures de plus. Après avoir défait les boutons de la chemise, je découvris un torse constellé de bleus, griffures et coups divers. Chose qui me fit froncer les sourcils alors que je passais ma main dans mon dos pour constater qu'il ne devait pas être mieux que mon torse. Je me souvins que j'étais sorti, au NightClub, que j'avais bu mais avec qui ? Refermant les boutons de ma chemise, j'essayais de réfléchir malgré mon mal de tête grandissant, si je ne faisais pas attention j'allais forcément vomir à un moment ou un autre, comme ça je laisserais une belle signature sur le paillasson en guise de remerciement remarque.

Mes mains virent trouver mon visage, constatant que ma barbe avait encore plus poussé, pas étonnant que je faisais penser à un clochard. Enfin plus que d'habitude dirons nous. Un passage sur mes yeux me tira un frisson de douleur, l'un des yeux était douloureux et il semblait que j'avais une coupure sur la joue droite, la tache de sang du « Welcome » devait venir de là... Fermant les yeux, ma tête vint frapper contre le mur derrière moi, mon cœur battait à tout rompre, les pulsations se faisant sentir dans mon cerveau, faisant monter la douleur de plus en plus.

« Putain... »

Après avoir frappé dans mes poches, je finis par découvrir un paquet de cigarettes, une marque dont je ne me servais pas habituellement. Alors que je regardais le paquet d'un air interrogateur quelque chose attira mon attention, un dessin de cœur accompagné d'une signature... Lukaz. Une nouvelle fois j'haussais un sourcil interrogateur, Lukaz... Puis soudain, sa tête me revint, un blond, un français... hier soir... on avait bu ensembles...

« ARGH ! »

Alors que je venais de bouger légèrement pour me stabiliser, une aiguille sembla me traverser l'arrière train me faisant écarquiller les yeux sous la douleur. Nom de... merde ! C'était quoi ça ? Il s'était passé quoi pour que je sois dans cet état ? J'avais quand même pas... Non ! Alors que je cherchais une toute autre raison que celle qui venait de me passer par la tête, une autre aiguille décida de me traverser la tempe, alors que je me repliais sur moi même, ne résistant pas à la douleur qui me traversait de toute part. Mes coudes étaient repliés sur mes genoux alors que je fermais les yeux, serrant les dents sous la douleur. Je ne pris même pas la peine de relever la tête alors que j'entendais de nouveau des pas dans le couloir, encore des bruits qui me transperçaient le crâne, pas les mêmes certes mais au moins tout aussi douloureux...

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Jacob Derkins

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MessageSujet: Re: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère... [ PV Jacob ] Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère... [ PV Jacob ] EmptyJeu 18 Aoû - 8:35

S’étrangler en soulevant ses haltères. Ca c’était une belle mort bien stupide, il fallait le reconnaître. Et c’était ainsi que Richard S. Dorman serait mort, officiellement. Il m’avait juste fallu le surprendre suffisamment pour qu’il en lâche les poids par surprise. Un simple « bouh » avait fait l’affaire. Après tout, lorsque l’on était nu chez soi, dans une maison théoriquement surveillée par un garde du corps de deux mètres de haut, on ne s’attendait pas à voir un mec en costard débarquer dans notre salle d’entraînement privée. J’avais compté là-dessus pour le surprendre, mais de là à penser qu’il me mâcherait le travail à ce point…
C’était un petit contrat. Le genre de cible que je prenais pour m’assurer que je ne rouillais pas en attendant un vrai client, quelqu’un qui paierait bien pour une victime qui présenterait un peu de défi. Un seul garde du corps, pas de système de surveillance dans sa maison, et plusieurs sorties une fois le travail terminé.
Ma main recouverte d’un gant, je suis tranquillement sorti par la porte de derrière, attendant que le garde reprenne sa ronde pour pouvoir quitter le jardin. Un petit soupçon de détente ne lui ferait pas de mal. Il serait plus prompt à entendre le bruit d’un buisson comme celui d’un chat qui s’y promenait, et pas d’un tueur embusqué.
Une fois le jardin quitté, je m’éloignai d’un pas lent et détendu. Courir était la chose à ne pas faire dans ce genre de situation : rien de plus suspect qu’un homme qui fuyait. Je rangeai mes gants, me demandant au bout de combien de temps le garde se rendrait-il compte de la mort de son protégé. Selon ce que j’avais vu en l’observant, il ne rentrerait dans la salle de sport que vers minuit et demi. Ca me laissait une bonne heure pour m’éloigner suffisamment.
J’étais dans le quartier pauvre. Une bonne planque pour Dorman. Un mec avec autant d’argent que lui… personne ne l’imaginerait vivre ici. Sauf son cousin, qui lui rendait visite de temps en temps et qui, malheureusement pour Richard, ne tenait vraiment pas l’alcool. Une petite soirée avec mes amis Jack et Daniels, et il me disait tout ce que je voulais savoir, jusqu’au nombre de tâches de rousseur de la première fille qu’il avait mis dans son lit.
A partir de là, observer, et apprendre tout ce qui m’intéressait, tout cela n’avait été qu’un jeu d’enfant. Et après, tout c’était passé comme sur des roulettes… J'adore quand un plan se déroule sans accroc. C’est le genre de truc qui fait plaisir, quand l’égo baisse un peu, ou que l’on a peur d’avoir rouillé. Et celui là s’était déroulé à la perfection.
Maintenant il me fallait juste trouver un alibi pour la nuit. Cet alibi s’appellerait sans doute « fille bourrée », qui jurerait dès demain par tous les saints (et tous les seins) que j’avais passé la soirée et la nuit avec elle. C’était toujours comme ça que je fonctionnais, et pour le moment ça n’avait jamais posé de problème.
Je me suis donc mis en quête d’un bar quelconque. On était dans un quartier pauvre, après tout. Et les pauvres aiment se bourrer la gueule. C’est un concept : quand on est alcoolisé, on oublie ses problèmes. Ce n’était pas pour rien que mes nobles amis m’attendaient toujours chez moi quand je n’avais pas de boulot ou de demoiselle pour me distraire.
Enfin bref. La nuit était bien tombée, et je m’éclairais à la lueur des lampadaires… lumière qui me montra un spectacle bien surprenant.
Replié en position fœtale sur un paillasson, devant la porte d’un appartement qui me sembla somme toute assez miteux, un homme semblait être en train de décuver. Ou être mort, vu son immobilité totale et la position peu gracieuse qu’il avait pris.
Homme de nature curieuse, je me dirigeai donc vers lui. Il avait l’air d’un vrai clochard, que ça soit pour l’état de ses vêtements, ou la crasse qu’il arborait. Et je ne parle pas de sa barbe…
Je lui frappai les côtes avec la pointe de ma chaussure pour voir s’il était encore en vie.
La réaction fut simple, et claire. Un léger « connard » retentit. Faible, bien entendu. Il n’allait pas se jeter sur moi et me maîtriser de sa force supérieure de SDF en train de décuver. Les cochons voleraient, avant que ce genre de chose n’arrive.
Mais alors que je l’observais davantage, je me rendis compte de quelque chose. C’était impossible. Comment le hasard aurait-il pu faire une chose pareille ? Le foutre lui sur mon chemin, lui que je n’avais pas vu depuis tant d’années, et qui aux dernières nouvelles se trouvait encore à Auckland…

« C'est comme ça qu'on t'as appris à dire bonjour ? Maman serait tellement déçue si elle savait que tu accueillais ton Jacob adoré comme ça, frérot… »

J’arborais un sourire moqueur, comme à mon habitude. Quelle autre expression aurait pu convenir ? Je n’allais pas lui sauter dans les bras. Déjà de base, ce n’était pas le genre de choses que je faisais et… vu son état, je préférais ne pas prendre le risque de ruiner mon costume.
Je ne savais pas trop comment prendre cette rencontre. Je savais que Matt était loin d’être le type de gosse « premier de la classe », celui qu’on m’attribuait en temps normal à moi, mais de là à finir dans cet état… Je pensais qu’il avait suffisamment grandi pour savoir que dormir sur un paillasson était loin d’être la meilleure idée que l’on pouvait avoir.
Je m’inquiétais légèrement. Il avait fini par avoir de mauvaises fréquentations…
Mais c’était mon petit frère, et je n’allais pas le laisser dans la rue comme ça, à cette heure-là et dans ce quartier-là.
Et puis, il me fournirait un alibi aussi bon qu’un autre.

« Debout espèce de larve. Je te ramène chez moi. »

Restait maintenant à voir comment lui réagirait à ma présence. Je savais
Je lui tendis la main pour l’aider à se relever. S’il essayait ne serait-ce qu’un instant de cracher dessus, j’allais m’assurer que sa virilité déjà petite devienne désormais inexistante.
Et le pire, c’est que ça aurait bien été son style…

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Matthew Derkins

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MessageSujet: Re: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère... [ PV Jacob ] Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère... [ PV Jacob ] EmptyJeu 18 Aoû - 11:13

« Connard ! »

Et encore le mot était faible si j'avais su plus avant à qui appartenait ce pied. Alors que je serrais les dents en tentant de me mouvoir pour récupérer une position un peu décente, une voix me déchira les tympans. Une voix qui me disait quelque chose, une voix que j'avais tellement entendue Je mis quelques minutes à cogiter mais, une fois que j'avais compris, mes yeux s'ouvrirent d'un coup.

« Jacob... »

Le ton avait été glacial, toute trace de gueule de bois semblait avoir disparu sur le moment, ou alors était sérieusement réduite. Je serrais les dents, putain pourquoi lui et maintenant ? Je n'aurais vraiment pas pu le croiser dans le casino plutôt, au moins j'avais une apparence à peu près potable. Là, ça avait la même valeur qui si il venait de me choper nu comme un ver au sortir de la douche, ses yeux sur moi avaient la même signification et encore, la douche ça aurait été moins pire, au moins j'aurais été propre.

Une nouvelle poussée de douleur me fit lâcher un léger râle malgré moi alors que je ne quittais pas des yeux mon frère, toujours couché sur le paillasson. Des mots résonnaient dans mon esprit, des mots de nos parents, de notre famille : « Jacob a encore eu un très bon bulletin ! », « Jacob est tellement poli... Rien à voir avec Matthew. » Et là je le voyais là, toujours sapé en premier de la classe, avec sa tronche de premier de la classe et ses remarques de premier de la classe. Rien qu'à l'entendre ça me rendait malade, la nausée me venait presque. Comment cela se faisait il que nous étions frères ? Même nos propres pouvoirs nous opposaient ! Je ne le quittais pas des yeux, mon regard était glacial, mon visage neutre, je commençais même à caresser l'idée de vérifier si mon pouvoir marchait sur lui quand soudain, il me proposa d'aller chez lui.

Un geste sympa de sa part, ça me paraissait presque étonnant, mes yeux se plissèrent alors que je n'avais toujours pas bougé d'un poil. Puis j'eus une pensée pour ma chambre dans ce motel pourri qui avait été ravagée par ce flic de merde qui semblait en avoir une grosse... de fierté. Une nouvelle douleur dans mon fondement me rappela à la dure et amère réalité, je ne voulais même plus savoir comment je m'étais retrouvé comme ça maintenant, tout ce que je voulais c'était un vrai lit, pas un lit qui gratte et qui me dit « Welcome », une douche et une montagne de bons antalgiques. Soudain, Jacob tendit la main vers moi, je la regardais contractant un peu plus ma mâchoire. L'envie de lui cracher dessus me traversa l'esprit mais je me reteins, mobilisant les muscles de ma mâchoire qui me faisaient souffrir et ma gorge pâteuse, je m'adressais à lui.

« Pourquoi tu fais ça Jacob ? Je suis sûr que tu serais tellement content ce soir de penser que tu as laissé ton frère là que tu t'en astiquerais le manche de ta grosse b... batte... »

Une pensée pour notre mère, celle qui m'avait tellement pourri la vie, au moins cette situation ça l'aurait fait bien marrer tiens, son « cher » Jacob en train de marcher littéralement sur la tête de son « autre fils » Matthew à ses pieds, elle aurait eu plaisir à souligner l'intérêt d'une telle métaphore sur ma vie et celle de mon frère. D'un geste rapide je pris la main de Jacob, assurant ma prise et verrouillant mon coude, geste qui me fit presque hurler de douleur alors qu'il me soulevait.

«Maman aurait tellement aimé me voir ramper à tes pieds... Encore une fois... ARGH ! »


C'était comme si tout mon corps, après avoir été de coton, était devenu en plomb. Ma tête semblait n'être qu'un champ de ruine alors que je le toisais, toujours aussi glacial, levant légèrement les yeux ; vous vous en doutiez qu'il était plus grand non ? Je fis craquer douloureusement ma nuque, qui me le rendit bien dans un bruit affreux ainsi que mes jointures. Je remarquais que j'avais encore un ou deux boutons de ma chemise qui n'étaient pas refermés, aussi je m'exécutais, je n'allais pas donner à Jacob encore une occasion de se moquer.

Incapable de rester debout sans aide plus longtemps, je me laissais tomber contre le mur le plus proche, tout en restant debout, ma tête produit un choc mou sur le mur alors que mes mains s'agitaient frénétiquement à la recherche de mon paquet de cigarettes, je trouvais celui de la marque dont je ne me servais pas portant la joyeuse paraphe du dénommé Lukaz accompagnée du dessin on ne peut plus évocateur. J'en tirais une cigarette et rangeais le paquet. De mon autre poche, ce fut le briquet qui bientôt claqua après avoir accompli son office. La fumée qui embrumait mon corps me semblait salvatrice et ajoutait une couche de brume dans un esprit qui ressemblait à un paysage ravagé. Je renâclais la fumée et soufflait le reste en direction de Jacob, l'air un peu hébété toujours comptant sur le mur pour me supporter. La douleur ne faiblissait pas, mais ma conscience d'elle au contraire si, je restais là, à la toiser silencieusement, le regard à la fois neutre et méprisant. Puis soudain...

« Je t'ai cherché tu sais... »


Rien de plus, Jacob comprendrait... il ne devait pas être devenu un con avec le temps, il était mon frère quand même...

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Jacob Derkins

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MessageSujet: Re: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère... [ PV Jacob ] Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère... [ PV Jacob ] EmptyMer 24 Aoû - 9:13

Me voir ainsi, lui tendre la main avait du plus que surprendre Matthew. Je m'en doutais bien. Et le voir dans une situation de faiblesse telle que celle-ci... Je savais qu'il n'apprécierait pas, bien au contraire. Mais malgré tout...
Je m'attendais à bien des réactions de la part de mon frère. Qu'il m'insulte, qu'il saute de joie -bien que je n'aurais pas parié grand chose sur ça-, qu'il me frappe, qu'il me crache dessus... mais qu'il fasse une remarque sur ma virilité était des plus surprenants. Bien que le reste de la phrase était exactement le genre de chose à laquelle je m'attendais. Je le savais complexé par notre rapport et, en y réfléchissant, j'aurais peut-être du attendre qu'il soit dans une meilleure situation pour le croiser à nouveau. Mais malgré tout, sa pique ne pouvait pas ne pas être relevée.
Je lui répondis donc avec mon humour habituel :

« Content que tu m'accordes au moins cette qualité, frangin. Maintenant bouge ton fion, et lève toi. »

Il continua. Il parlait encore de notre mère. Essayait-il de me blesser en ramenant sur le tapis la personne que j'aimais le moins dans ce bas monde à part notre géniteur? Sans aucun doute. Et sans aucun doute crachait-il la bile qu'il avait accumulé toutes ces années, à devoir vivre dans mon ombre. A être le numéro deux quoi qu'il fasse, malgré le fait qu'il était en réalité plus doué que moi. Que lui, il avait tout obtenu honnêtement.
C'était la grande ironie de la chose. Il était le meilleur, et j'étais le favori. Il était le bon gars, et c'était lui qui était prostré sur un paillasson devant moi, alors que j'étais celui qui avait volé, arnaqué et tué pour vivre. Et moi j'avais des costumes, un appartement satisfaisant, et une vie des plus plaisantes.
Pendant quelques secondes, je le plaignis.
Mais malgré ses insultes, il avait saisi ma main, et je l'avais aidé à se relever. Il semblait avoir du mal à marcher. J'ignorais ce qui s'était passé avant que je ne le croise, mais j'avais peur pour lui. Je m'inquiétais sincèrement pour ce petit frère longtemps perdu et enfin retrouvé.
Nous avancions lentement vers mon appartement. J'évitais de lui venir en aide pour tenir debout. Il n'avait plus l'air d'être dans un très bon état, et son mental encore moins. Inutile de froisser l'égo qu'il lui resterait. Je le connaissais assez bien pour savoir qu'il avait une fierté à lui. Différente de la mienne, mais malgré tout...
Et j'aurais peut-être du passer outre cette fierté virile, lorsqu'il se posa contre le mur. Il était épuisé, et ne pouvais plus marcher droit.
Et il parla. Je sentais l'émotion dans sa voix, dans cette déclaration... Que pouvais-je répondre? Un meilleur homme que moi aurait trouvé quelque chose d'intelligent à dire. Des paroles rassurantes. Quelque chose qui lui aurait permis d'aller de l'avant.
Mais j'étais un abruti.

« Eh bien tu m'as trouvé. »

Je passai mon bras sous les siens, et dans son dos, pour lui apporter un support.
Et ma connerie naturelle reprit le dessus :

« La prochaine fois, passe-moi un coup de fil au lieu de te paumer dans la ville. Ca sera plus efficace. »

Pourquoi avais-je dit ça? Qu'est-ce qui avait bien pu me passer par la tête?

« Je t'emmène chez moi petit frère. Tu as besoin de repos. »

C'était la seule chose rassurante que je pouvais dire. S'il n'avait pas entre temps l'envie de me frapper ou de rejeter mon aide.
Je l'aurais compris.

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MessageSujet: Re: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère... [ PV Jacob ] Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère... [ PV Jacob ] EmptyMer 24 Aoû - 11:56

Je le détaillais du regard, histoire de pendre conscience combien il avait changé ou pas durant ces années où je ne l'avais pas vu, on était bien loin de l'écolier propre sur lui qui allait entrer à l'université, quoique... Mes yeux détaillèrent son visage, il avait pris un coup de vieux certes mais il devait penser la même chose de moi. Je notais qu'il avait des cernes, il devait dormir peu. Mes yeux croisèrent les siens, je soutins son regard pendant quelques secondes plus par habitude que par pure provocation maintenant. Bien entendu qu'il avait relevé la remarque sur la virilité, je le savais friand de ce genre de chose après tout, si je pouvais lui donner satisfaction sur un point...

Alors que je tirais sur ma cigarette, mes yeux descendirent pour continuer l'inspection. Une combinaison classique de veste noire, chemise blanche, cravate noire et pantalon lui aussi noir. Tout le panel du type qui avait réussi en somme. Encore une fois, je cherchais dans mon esprit embrumé ce qu'il avait bien pu faire de sa vie, mais j'étais incapable de répondre. Un dernier coup d’œil à ses chaussures pour voir qu'elles étaient toutes aussi propres, même la boue ne l'atteignait pas le salaud. Un nouveau pic de douleur me traversa, je n'osais même pas penser à ce qui s'était passé, la vérité était trop dure à envisager maintenant que les connexions de mon cerveau se faisaient de nouveau... Le paquet de cigarettes, le cœur et « Lukaz » de griffonné à la va vite, l'espèce d'arrière goût sur ma langue et mon aptitude à renifler qui ne faisait plus aucun doute...

Je serrais les dents, mais je ne savais même plus si c'était à cause de la douleur physique ou si j'envisageais un peu mieux, ma main vint frotter mon nez pour découvrir qu'il restait encore un peu de poudre. Si avec ça Jacob n'avait pas compris, un type apte à la déduction comme lui, alors je reviendrais chez nous et je baiserais les pieds de notre mère, une chose qui n'arrivera jamais en somme, alors il ferait bien de comprendre. Je tirais une nouvelle fois sur ma cigarette, elle qui semblait me libérer un tant soit peu de la douleur alors que je lui demandais d'un air railleur et incrédule.

« Alors c'est quoi ton boulot déjà ?... Diplomate ? Ambassadeur ? Un truc bien payé quoi... »

Le mégot finit par choir sur le sol, se brisant dans quelques étincelles, qui vinrent rebondir sur la chaussure de Jacob et sur la mienne, j'eus un léger rire quand je remarquais la différence même entre celles ci. Une chose est sûre, il était toujours aussi économe en paroles quand celles ci n'était pas des insultes à ma personne, il avait répondu promptement à ce léger pic mélodramatique que je lui avais lancé, sur le fait que je l'avais cherché. Je n'allais pas m'attendre à quelque chose d'autre, il avait un côté crétin bourru, ça devait être de famille. J'eus un sourire alors que je marmonnais en aparté.

« T'as pas changé... »


Je sentis son bras passer sur mon dos, je ne compris pas tout de suite ce qu'il faisait. Surtout qu'il me faisait mal ce con, les sourcils froncés je serrais les dents alors qu'il était en train de me massacrer en bonne et due forme l'omoplate. Je n'allais pas l'insulter, il essayait de m'aider après tout. Je lui soufflais mon haleine qui devait empester le tabac que je considérais comme de mauvaise qualité. Il me lança une remarque de merde il faut l'avouer sur le fait que j'aurais très bien pu l'appeler. Il avait le même sens de l'égo que moi, et jusqu'à preuve du contraire, si nos parents l'avait appelé pour se plaindre de moi, il n'avait même pas cherché à récupérer mon numéro pour me balancer une remarque graveleuse sur ce que j'avais fait. J'estimais donc que nous étions ex aequo sur cette question là, il n'avait rien a me dire.

« Tiens étonnant, tu ne m'emmènes pas au centre d'hébergement le plus proche... j'aurais plus pensé à ça dans ton style. A moins que tu aies un excellent paillasson que tu souhaites me recommander sur ton palier. »

Un léger rire passa mes lèvres, se transformant en plainte douloureuse puis en quinte de toux nappée de deux ou trois reniflements. Il était prêt à ramener un déchet tel que moi chez lui ? Pas peur le frangin... J'avançais lentement, d'une démarche pour le moins saccadée qui me faisait quasiment contracter la mâchoire à chaque pas. Le bordel dans ma tête commençait à s'arranger et force m'était de constater que le soutien de Jacob n'était vraiment pas de trop. Toutefois, comme je faisais à mon habitude, je n'allais pas cette fois repousser son aide, ma chambre de motel était pour ainsi dire morte et je ne pouvais y remettre les pieds, et l'attrait un lit et d'une douche était plus fort que notre guerre fraternelle.

« Et tu vas faire quoi ? Tu vas être mon infirmière c'est ça frangin ? »

La remarque avait été jetée sur un ton goguenard alors que je le regardais. Ça aurait été bien la première fois, même notre mère avait toujours relégué la tache à Jacob quand j'étais malade. Sauf que lui il n'en faisait rien. Je ne m'attendais à pas plus de sa part donc. Alors qu'il était presque en train de me traîner jusqu'à chez lui, je tirais maladroitement une nouvelle cigarette de mon paquet que j'allumais. Alors que la fumée passait sur le visage de mon frère, je me demandais si lui aussi fumait, de toutes façons c'était bien une chose que je saurais bien assez tôt. Nous étions en train de quitter le quartier pauvre de la ville pour nous rendre ailleurs apparemment. Quand la lumière du soleil et l'air du dehors m'arriva en plein sur la tête, je fermais les yeux violemment ajoutant à cela un râle qui exprimait que l'exposition à un air quasiment naturel et une lumière qui l'était tout autant étaient les deux dernières choses qu'il fallait faire avec moi, Jacob traînait donc un déchet boiteux certes et aveugle en plus avec ça.

« Alors où est ce que tu crèches ? Ton boulot doit te permettre un logement de fonction pas dégueu non ? Ils tolèrent les frangins qui ont foutu leur vie en l'air dans ta résidence ?»

Je n'osais même pas imaginer ce que j'allais trouver chez lui, à vrai dire je m'attendais à tout, ça allait du foutoir complet à l'appartement du mec parfait. Je penchais pour quelque chose entre les deux. Qui sait, y'aurait peut être des choses intéressantes à voir... Quoique franchement j'en doute. Puis soudain, une réflexion passa mes lèvres.

« Je doute que celle qui partage ta vie depuis un long ou court moment ou même un animal je n'en sais rien moi, apprécie le fait que je sois dans les parages... Tu le sais bien, j'ai toujours eu le chic pour mettre mal à l'aise voire même « faire peur aux gens »... »

Les derniers mots avaient été prononcés dans ma gorge sur un ton partagé entre la vanité et la fierté, chose que je ne pouvais même pas faire passer par mon corps, celui ci me faisait toujours aussi mal, mais je ne voulais pas me plaindre devant lui. Je n'allais toujours pas lui accorder cette satisfaction.

« Rassure moi tu as des montagnes d'antalgiques chez toi... C'est encore loin ? »

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Jacob Derkins

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Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère... [ PV Jacob ] Vide
MessageSujet: Re: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère... [ PV Jacob ] Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère... [ PV Jacob ] EmptyLun 29 Aoû - 11:58

Je savais que, même dans son état (qui était peu amène, reconnaissons-le) il ne refuserait pas mon aide. Au contraire, son état était peut-être la seule chose qui l’incitait à me suivre.
Je faisais mine de ne pas comprendre ce qui avait bien pu se passer, même s’il était assez intelligent pour savoir que je l’avais deviné. Sa vie privée ne me regardait que si elle empiétait sur la mienne, et ce qu’il avait fait avant n’avait aux dernières nouvelles aucun rapport avec ma propre personne.
Lorsqu’il me posa une question sur le travail que je pratiquais, je fus obligé de lui répondre par le même mensonge que celui que je servais à tout le monde depuis des années. Le travail de tueur à gages repose sur la discrétion et le secret. Je n’allais pas révéler ça à quelqu’un comme mon frère, avec sa grande gueule, et sa tendance à consommer des drogues plus ou moins légales qui peuvent amener à voir sa langue se délier même avec des inconnus.

« Ambassadeur, toujours. Et non, ce n’est pas « bien payé. Ca l’est suffisamment pour que je vive dans mon confort, c’est tout. »

Si je lui disais combien je gagnais, il y aurait fort à parier qu’il commencerait à tenter de m’extorquer des fonds, de faire la sangsue, de vivre à mon crochet. Et ça… très peu pour moi. Je lui faisais déjà une grande faveur en l’hébergeant, je n’allais pas en plus lui fournir tous ses petits plaisirs. Surtout que ceux-ci ne me semblaient pas particulièrement à mon goût, pour tout dire.
Et tout le monde sait que pourtant, mes goûts sont variés, et pas forcément des plus ragoutants.
Lorsque je lui déclarai qu’il allait venir chez moi, il répliqua qu’il pensait que j’allais l’emmener au centre d’hébergement le plus proche. Ne pas m’occuper de lui, en somme. Et plus le temps passait, plus je commençais à caresser cette idée. Je suis un homme sympa, reconnaissons-le. Mais me taper un frère ingrat qui ne faisait que se plaindre, je ne le supporterais pas pendant des heures et des heures.
Mais malgré tout je lui répondis avec calme :

« Non, pas de paillasson. Le lit de ma chambre d’ami. Faut bien que quelqu’un s’occupe de toi, vu que tu n’as pas l’air de savoir le faire tout seul. »

Encore une remarque sarcastique de sa part. Je me rappelais de son caractère digne de celui d’un berserk en rut, mais à ce point…

« Continue à l’ouvrir, et je te laisse tomber frérot. »

Pour toute réponse, il alluma une cigarette. Au moins, le temps qu’il fume, il devrait un minimum se la fermer. C’était déjà ça de pris.
Mais je me trompais. Sa langue n’était pas calmée par la cigarette qui y pendait, et je dus encore supporter des remarques sur mon niveau de vie. Je me doutais qu’il restait en lui une pointe de l’amertume et de la jalousie qui nous avaient séparés lorsque nous étions gosses, mais cela ne rendait pas la chose plus agréable. Seulement un peu plus tolérable. Un peu.
Il continuait à se plaindre, à se rabaisser… le genre de comportement que je ne pouvais pas supporter. Plus quelqu’un se répétait qu’il était un looser, plus il en devenait un. C’était une des bases des règles de contrôle de soi que tout le monde connaissait. On devenait quelqu’un en se disant que l’on pouvait l’être. Tout le monde savait ça.
Tout le monde sauf le déchet qui me servait de frère.
Je n’eus pas le temps de répliquer qu’il parla à nouveau, s’interrogeant sur la personne qui pourrait partager ma vie, et sa réaction lorsqu’elle verrait la personne que je ramenais. En soi, cette remarque me fit plus de mal qu’il n’aurait pu l’imaginer. Vu mon travail, être en couple avec quelqu’un me forcerait à mentir à cette personne. Et je ne pouvais imaginer de relation amoureuse basée sur un mensonge. Cela faisait partie des quelques traits d’honneur que je m’évertuais à conserver, malgré le reste de mon comportement. Ainsi, je ne pouvais « me caser » avec quelqu’un à qui je ne faisais pas confiance. Et je ne pouvais pas rester avec quelqu’un suffisamment longtemps pour apprendre à lui faire confiance, car je ne voulais pas lui mentir. Un beau serpent qui se mordait la queue.
Et ce qui me marqua encore plus fut la remarque de mon frère, à peine voilée, à propos de son pouvoir. Essayait-il de me menacer, ou de menacer ma potentielle compagne en disant quelque chose comme ça ? Je ne pensais pas que c’était son genre… mais je ne pensais jamais non plus avoir à le trouver dans un état pareil sur un paillasson.
Toujours était-il que cette remarque ne faisait que me confirmer dans une chose : le fait que je n’allais pas pouvoir garder mon calme bien longtemps.
Et une dernière réplique. La plus innocente de toutes celles qu’il avait pu prononcer depuis le début… mais malgré tout, ce fut elle qui fit déborder le vase.
Je le lâchai, le laissant retomber de tout son poids sur le sol, sans aucun doute droit sur son postérieur déjà endolori, sorti mon porte-monnaie et lui lâchai une carte de visite « officielle » m’appartenant. Le petit bout de carton tomba lentement, jusqu’à ce qu’il se pose sur son torse.

« Voilà où j’habite. Si tu arrives à t’y trainer, je t’accueillerai peut-être. Dans le cas contraire, tu peux crever la bouche ouverte, ça ne me regarde plus. »

Mes paroles s’élevaient sur un ton tout aussi calme et froid qu’à mon habitude, mais la colère transparaissait dans chacun de mes mots, je n’avais aucun doute sur le sujet.

« Ou sinon, l’autre solution… Tu arrêtes de te plaindre, tu me dis ce que tu es venu faire ici, et tu me suis sans râler. Tu préfères quoi, frangin ? »

Le dernier mot avait été prononcé avec un venin particulier. Frangin, c’était son mot, pas le mien. Je tenais à ce qu’il se rappelle qu’il s’adressait à moi, pas à son double dans un miroir.

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Matthew Derkins

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MessageSujet: Re: Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère... [ PV Jacob ] Nul ami tel qu'un frère ; nul ennemi comme un frère... [ PV Jacob ] EmptyLun 29 Aoû - 20:48

Et merde... J'avais merdé et mon fondement qui venait de toucher avec force le bitume me le rappela avec force. Je serrais les dents alors que je retenais une exclamation de douleur mêlée à un juron. Jacob venait de me laisser tomber sur le sol, visiblement énervé de m'entendre débiter ce qu'il considérait comme des conneries. Tout mon corps était en train d'hurler qu'on l'assassinait alors que pendant ce temps, mon cher frère me lançait une carte de visite qui atterrit après deux ou trois tours sur elle même sur mon torse. Son ton était calme, froid, il avait toujours été ainsi quand il était en colère. Tout le contraire de moi, le sanguin, le mec qui s'emportait parce qu'on avait laissé les cornichons dans son hamburger et j'en passe. Mais je savais d'expérience que quand il était ainsi, c'est que j'avais vraiment poussé le bouchon trop loin. Il me proposait deux solutions, soit je me rendais chez lui par mes propres moyens, soit je me calmais et je le suivais.

Un sourire ironique et un léger rire passèrent mes lèvres alors que je le regardais. Mes doigts se saisirent du petit bout de carton plastifié alors que mes yeux se posèrent de mon frère à celui ci. Je ne connaissais même pas le coin où il créchait. Le bout de carton disparut entre mes doigts qui gardaient leur habitude de manier les cartes. Mon corps me faisait de nouveau mal alors que je toussais et reniflait de plus belle. Je restais un temps à fixer le vide devant moi, ne voyant rien, ni même mes genoux ou les belles chaussures cirées de Jacob.

« Tu veux savoir ce que je fais ici ?... Sur ce paillasson là, pour être honnête je ne me souviens plus... »

Mon ton était devenu celui du petit frère qui s'adresse au grand, dénué de toute animosité, y'a pas à dire il avait le chic pour me calmer Jacob et même pas besoin de son pouvoir en plus. Quoique là... La pensée me traversa l'esprit alors que je serrais les dents, son pouvoir aurait été le bienvenu, ne serait ce que pour calmer la douleur que je ressentais. Je cillais légèrement alors que je levais la tête vers lui, le visage neutre, comme au bon vieux temps. Mon ton qui avait déjà été calme, continua sur la même voie, signe que je savais maintenant où était ma place et où était la sienne.

« Ce que je suis venu faire dans cette ville ?... A part être muté... Je te l'ais dit je t'ai cherché Jacob. » Un sourire passa mes lèvres. « Je veux pas tomber dans le vieux mélodrame genre Feux de l'Amour des années 2000 mais... » Une nouvelle cigarette fut allumée alors que mon briquet claquait. « A part toi je n'ai plus rien... Nos parents m'ont fait clairement savoir que si je revenais alors je repartirais les pieds devants ou en prison. »

Il devait bien être au courant de ce que je leur avait fait avant de partir de la maison. L'un des deux l'aurait forcément appelé, le « Jacob chéri ». Maintenant il était au courant de ma situation, je doutais que cela le touche en quoi que ce soit mais enfin... Je sentais mon cœur battre dans mes tempes alors que je renâclais de nouveau la fumée. Je me sentais de nouveau comme le « petit Matthew » face au « grand Jacob », le premier qui présente ses excuses au second. Mes yeux rencontrèrent les siens alors que je tirais sur ma cigarette, deux prunelles marron, mais moins foncée que les miennes mais qui étaient capable d'une froideur incomparable, à m'en glacer le sang.

Alors que je me relevais avec difficulté, mon choix étant fait et même si malgré moi je poussais quelques gémissements de douleur, je ne le quittais pas des yeux. Quand j'eus enfin réussi, c'est à dire cinq bonnes minutes en somme, je pus enfin le toiser comme il avait toujours été. Ses paroles m'avaient fait l'effet d'une douche froide, j'étais maintenant là, comme trempé de sa colère devant lui. Le mégot alla rejoindre ses comparses sur le sol alors que je n'avais même pas le courage de l'écraser.

« Emmène moi chez toi Jacob. »

Mon choix était fait et je n'en dis pas plus, plus de mot venimeux ou de critique, déjà parce que j'avais vraiment besoin de m'allonger et parce que ouais mon grand frère avait toujours eu cet effet là sur moi. Je tentais d'esquisser un pas en avant, me disant que mon corps pourrait très bien encaisser, mais une faiblesse dans le tibia me rappela à l'ordre, me faisant crier de douleur alors que j'étais en même temps pris d'une quinte de toux monstre. J'eus juste le temps de marmonner un juron alors que ma main se posait sur le mur et que j'étais en train de cracher mes tripes. J'avais du attraper froid à dormir dehors... Au bout de quelques minutes un peu bruyantes, je me redressais l’œil hagard et tentant un pitoyable sourire d'excuse.

« Je suis croupier dans le casino Gambino... Nos géniteurs te l'ont peut être dit... Je sais je devais faire des études de médecine mais bon... »


La énième remarque sur sa réussite ne passa pas mes lèvres, j'étais déjà en sursis et je n'étais pas fou non plus. Difficilement je lâchais le mur et tentais un pas en avant. J'avais bien compris qu'il était temps que je me la ferme et que je fasse profil bas, j'avais déjà bien de la chance qu'il veuille encore de moi alors que je ressemblais de près ou de loin à un clochard un peu mieux habillé et rasé que les autres. Je savais qu'il me jetterais dehors sans hésiter, même si j'étais son frère, après tout il m'avait bien laissé dans notre merde noire pour partir... Alors que j'avançais en me tenant légèrement au mur, les yeux toujours plissés sous la lumière et serrant les dents, j'ajoutais.

« J'ai donc une rentrée d'argent... pas énorme certes... Enfin... »

Il ne m'aurait donc pas totalement à charge non plus et je ne voulais pas dépendre totalement de lui de toutes façons. J'étais bien trop fier pour ça. Alors que je continuais d'avancer tant bien que mal, il me rattraperait en quelques pas, mes pensées fusaient dans ma tête. Les images de la soirée d'hier me revenait au compte goutte mais j'avais presque déjà un haut le cœur et une envie de me maudire. Une nouvelle quinte de toux, les reniflements et le reste furent expulsés de mon corps alors que je marmonnais d'un ton un peu plus bas, souhaitant que lui n'ait pas entendu.

« Je te l'ais dit... Tu es tout ce qu'il me reste... »

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