Antonio est de taille moyenne (1m85) et de poids… tout aussi moyen (75kg). Son ossature étroite lui donne plus de consistance en hauteur qu’en largeur. D'origine latine, il a le teint mat, les cheveux châtain foncé et les yeux noisettes.

Sa voix est celle d’un ténor, avec un léger grésillement dans les basses, ce qui donne une impression de texture quand il parle ou quand il rit.

Sportif en général, pratiquant de boxe thaï, il est habitué à bouger. Ça se voit facilement à sa gestuelle assez précise, rapide et souple. Il est extraverti et cela se remarque à ses mouvements amples et libres. Il ne se tient pas raide comme un manche à balai.

Antonio est plus complexe qu'il n'y paraît à première vue.

D'une part, il a les valeurs positives des 'Gambino': loyal à sa famille et à ses amis, rigoureux et précis dans son travail. Il a aussi un bon fond: il lui semble inutile de faire souffrir, même des humains anti-mutants, oui. A quoi bon?

D'autre part, il est loin d'être angélique. Capable de traîtrise et de violence s'il les considère nécessaires, il tient plus du renard fourbe que du loup hurlant dans la nuit. Il apprend rapidement les règles de jeux de la société dans laquelle il doit évoluer et... il s'y adapte vite.

Antonio est, on l'a compris, quelqu'un de sociable qui va facilement vers les autres, le sourire et l'humour en prime. De plus, il ne lésine pas sur l'alcool et les filles quand l'occasion se présente. Un brin macho, le jeune Tony...

Antonio est une personnalité marquée par la dualité: dualité de ses valeurs morales (voir description mentale), dualité vis-à-vis de sa mutation, dualité vis-à-vis de son besoin de reconnaissance et un fort syndrome de l'imposteur.

Il a un sentiment ambigu vis-à-vis de sa mutation. Il la vit comme une fierté parce que son père lui a appris à ne pas avoir honte de ce qu'il est et... parce que son pouvoir est très utile. Il la vit aussi comme un épée de Damoclès parce que si un jour il est reconnu mutant...
Il ne le dit à personne, pour lui, la mutation est la cause de tous les maux et un poids trop lourd sur ses épaules.

C'est aussi un homme qui a besoin de reconnaissance. Il a peur de ne pas être à la hauteur des espérances de son père. Son humour masque bien ses questions quant à sa place au sein des 'Gambino'... qui fait écho à son besoin d'être reconnu par la société.

Il a constamment l'impression de jouer la comédie aux autres. Ce qui n'est pas tout à fait faux.

« Groupe : Genesys (non recensé)
« Raisons : De par sa nature 'bonne' et son rejet de la souffrance, Antonio ne pouvait totalement s'impliquer dans les actions agressives de son père vis-à-vis de certains humains. Il est prêt à tout pour sa famille mais il pense qu'il est possible d'arriver aux mêmes résultats de façon non violente ou... plus fourbe. Tout dépend des points de vue.

Intelligent, il a compris qu'il n'arriverait à rien seul, et il a contacté l'Afflictis Lentae pour trouver des partenaires dans sa quête. Aux yeux de la société, il motive son adhésion à Afflictis Lentae par une curiosité de sociologue, puisque le thème de son doctorat est l'intégration des mutants. Il pousse le vice jusqu'à rédiger quelques conclusions négatives dans ses rapports intermédiaires (il a aussi des conclusions positives, évidemment).

Ses notes négatives ont fait tiquer un membre mutant de l'Afflictis Lentae qui considérait cela comme une ingratitude (Antonio se servait des données de l'organisation pour son doctorat). Devant un interlocuteur doté d'un pouvoir assez dangereux, il lui a expliqué qu'il était lui-même un mutant et qu'il cherchait à se couvrir par ce biais. L'Afflictis Lentae lui a alors proposé de rejoindre Genesys, notamment pour ouvrir les coffres ou connaître les petits secrets des uns et des autres (son pouvoir de mémoire tactile)

Publiquement reconnu comme membre humain d'Afflictis Lentae, il mène des actions plus musclées et moins légales pour son père (tant qu'elles ne sont pas mortelles) tout en aidant secrètement l'opération Genesys sous le masque du type pacifique et scientifique.

L'affiliation à l' Afflictis Lentae lui permet donc de jouer sur plusieurs tableaux: en tant que doctorant, en tant que membre de Genesys et en tant qu'agent pour son père, tout en conservant son statut - pratique - de non mutant.

Le jour où il sera reconnu mutant, tout s'écroulera, tout sera à refaire.

Au fond, Antonio fait tout cela pour les mutants, bien sûr, mais aussi pour lui et son besoin de reconnaissance (de la société, de son père, de son clan).

« Pouvoir(s) : Mémoire tactile
« Description : Lorsqu'Antonio touche quelque chose (organique ou minéral), il est capable de faire apparaître le passé de cet objet sous formes d'hologrammes, d'odeurs et de bruits et ce, dans un rayon de 3m. Toutes les personnes présentes voient, sentent, entendent ce qu'il montre.

Par exemple, si une montre a été portée par un homme qui a agressé quelqu'un, Antonio peut montrer cette scène sous formes d'hologrammes. L'environnement réel lui, n'est pas modifié. S'il se trouve dans sa chambre, les gens continueront à voir sa chambre et à percevoir la réalité présente.

Il est incapable de montrer autre chose que le passé réel, donc il incapable de mentir sur le passé d'un objet. Il est aussi incapable de varier le rayon d'action. S'il se trouve dans une pièce de moins de 6m de long, les gens de la rue verront, sentiront, entendront et... comprendront que quelque chose cloche dans cette maison.

Il peut chercher dans le passé d'un objet. Dans ce cas, le passé défile à très grande vitesse, comme un film qu'on passerait à vitesse grand V.

Il est obligé de toucher l'objet. Le voir ne suffit pas. Il ne peut donc pas laisser le passé défiler en son absence, ni utiliser son pouvoir sur des objets brûlants ou électriques.

En construction***

Les fenêtres donnent sur la rue et les bruits des voitures s'étouffent à vouloir y entrer. Le salon est vide, ce n'est pas l'heure pour les adultes de s'y appesantir. A peine entend-on les pas feutrés de Maria dans la cuisine attenante et les assiettes de tous les jours, celles en faïence blanche toute lisse, qu'elle dépose sur la table.

La cuisine est grande, contrairement aux cuisines américaines de cette génération. Grande et odorante. Ca sent encore la génoise tendre et le café frais. Entre les meubles peints en jaune et la l'énorme cuisinière noire aux cuivres dorés, Maria s'assied à la table, devant son fils. Elle coupe le gâteau de son goûter.

Sans mot dire, le garçon de six ans tend son assiette, les yeux rivés sur ses mains. Servi, il dépose le tout sur la table, prend sa fourchette à dessert et commence à émietter la pâte. La tâche l'absorbe tout à fait.

"Tu n'as pas faim, Tony?"
"..."

La voix était douce. L'enfant continue à réduire en poussières jaunes son gâteau.

"Depuis quand ne réponds-tu pas à ta mère?"
"..."

Maria tire la chaise à elle, s'assied. Les bras croisés sur la table, elle se penche vers son fils. Ses paupières battent la mesure de l'inquiétude. Une femme sent sa progéniture plus qu'elle ne la comprend.

"D'habitude, tu es toujours heureux quand il y a ce gâteau."
"..."
"Il s'est passé quelque chose à l'école?"

TAC! La fourchette est tombée lourdement.

"C'est vrai que tout est à cause des mutants?"

Il a relevé les yeux vers elles, avec un regard qui oscille entre... entre quoi? Tristesse, culpabilité? Incompréhension, honte?

Maria passe sa main dans les cheveux noirs d'Antonio.

"Qui a dit ça...?"
"La maîtresse."
"La maîtresse ne sait pas toujours tout..."

Il faudra plus que les paroles de la mère pour le rassurer. Plus que les paroles du père, aussi. Antonio verra un père qui condamne la honte des mutants, il s'en nourrira heureusement, il s'en fortifiera.

Un Gambino ne doit jamais avoir honte de ce qu'il est, Tony.

Mais dans l'intimité de son subconscient, le garçon gardera toujours cette question "C'est vrai que tout est à cause des mutants?"

***

Les cours de récréation se ressemblent toutes. Que ce soit à New York la côtière ou à Achaea du Nevada, les adultes en devenir sont bien plus cruels que les adultes eux-mêmes. Même l'asphalte qui recouvre la terre arrache les chairs qui se perdraient sur elle.

C'est ce que doit se dire ce gosse là-bas, de quatorze ans à peine, étalé sur le sol. Autour de lui, les autres s'attroupent, qui pour le frapper, qui pour l'observer. Il est seul contre une rage de groupe et une froide curiosité de société. Finalement, il s'en fout. Tout ce qui compte pour lui, c'est cette armoire à glace qui n'en finit plus de le frapper.

Le foule est dense autour de lui. La foule danse autour de lui, les images tanguent.

Le noir.

"Dis Tony, tu n'as pas participé? Tu es pourtant toujours le premier pour t'amuser."

La petite brune près du pilier, là où la foule se désagrège en adolescents éparpillés, s'est tournée vers celui qui ressemble à un petit ami du moment.

"Mmh... non, j'ai un compte à régler avec Alex."
"Quoi, le gros Alex? Il est remonté, là."
"Oui. "

Paresseusement, les heures passent, avec des professeurs plus ou moins motivés devant des élèves certainement moins motivés. L'alarme stridente sonne la fin des cours et le lâchage des jeunes fauves dans la nature.

Derrière l'école, sous le grand peuplier connu de tous - il faut bien un point de ralliement pour s'échanger herbe, coke, amphet et autres - Antonio attend, entouré de ses amis. Alex arrive, presque ponctuel. Il a bien une tête de bourreau, avec sa taille d'adulte et ses muscles déjà formés.

Ces deux-là n'ont pas vraiment de compte à régler. A peine ont-ils eu un léger différend sur... personne ne s'en souvient. Mais voilà, Antonio, mutant non recensé, se voyait mal prendre la défense d'un mutant un peu trop vindicatif devant tout le monde. Il ne lui a pas évité l'infirmerie, il lui doit bien une revanche, même sous le couvert d'une autre raison.

***

Le ronronnement gras et puissant du moteur de la Maserati rouge, encore, quelques secondes, puis ce bruit déclic et le silence paisible qui clôt l'effort des kilomètres ingurgités entre New York où il étudie et Achaea où il va retrouver ses parents. Plutôt de bonne humeur le jour de son anniversaire de ses vingt-et-un ans, Antonio entre insouciant dans la maison familiale.

Dans la salle à manger, la table est mise, le gâteau attend dans la cuisine.

Maria accueille son fils, bras ouvert, baiser maternel pressé sur la joue. Fort. Pas avare de ses sentiments, Antonio répond avec la même effusion.

"Ton père t'attendait impatiemment."
"J'espère bien! C'est moi le roi aujourd'hui!"
"Hh hh hh... non, il veut te parler de travail pour la famille.
"Ah?"
"Il t'en parlera mieux que moi."

Il dira oui. Il mènera un doctorat à terme mais il apprendra en parallèle comment faire tourner le 'business' de la famille Gambino. Quant aux implications dans des opérations agressives voire mortelles pour les non mutants, il demandera un temps de réflexion. Temps de réflexion qui, de toute façon, s'achèvera dans quelques années, lorsqu'il rejoindra l'Afflictis Lentae.

***

Ting!

L'ascenseur s'arrête avec ce hoquet aphone qu'ont les mécaniques qui ne possèdent aucun amortissement moderne. Un crissement de vieille femme arthritique accompagne l'ouverture de la porte dudit ascenseur et la silhouette masculine se libère enfin des barreaux qui rappellent les treillis des confessionnaux ou... des prisons.

Dans le dernier appartement d'un de ces hauts immeubles de briques rouges perdus dans les frontières de New York, Clara de Seymour, veuve de cinquante ans et professeure principale de cette discipline à la UNY attend son étudiant qui, d'une démarche démotivée soupire de tout ses poumons.

Antonio n'aime pas Clara. Clara n'aime pas Antonio. Antonio et Clara, c'est chien et chat.

Mais!
Elle lui a donné un délai pour lui rendre son travail et elle l'attend de pied ferme à vingt heures tapantes - comme son humeur, probablement.

Toc! Toc!

Il frappe à la porte. Pas de sonnette ou alors, elle est bien cachée. Il trépigne, il piétine, les feuilles du dossier souffrent.

Un cliquetis de clef augure que le sale quart d'heure va bientôt commencer.

Trois
Deux
Un

Clara pleure. L'étudiant laisse tomber son dossier.

"Madame?"
"Donne-moi ce dossier et va t'en."
"Euh ok."

Si Cerbère avait dit à Orphée "Avorton, casse-toi pendant que je chiale", Orphée ne se serait pas fait prier. Antonio tourne les talons, mains dans les poches, foulées larges et pressées. Une explosion.

Cerbère ou pas, Clara reste une humaine et il est hors de question de l'abandonner dans un appartement qui vient de retentir d'une déflagration. Dare-dare, il revient à l'appartement, frappe à la porte - ou du moins ce qu'il en reste, donc pas grand chose à part une demi-planche. A travers le jour béant, Antonio voit le garçon de cinq ans pleurer et sa mère, le visage dans les mains, tétanisée.

"Je peux aider?"

Il aidera la mère et le fils mutant à accepter puis à gérer la mutation du fils. La hache de guerre sera enterrée, Clara aidera même Antonio pour son doctorat en le prenant sous son aile.

Il y a vingt-quatre heures dans une journée, pas une de plus. Et à moins qu'Antonio ne soit un surhomme, il ne pourra pas mener un doctorat, apprendre les affaires familiales et œuvrer pour Genesys.

« Système de Puçage : Non

« Avatar : Enrique Iglesias (plus jeune)
« Recyclage du Personnage : Oui