« ... Pas parfaite. Pas encore. On croise les doigts. »
Nadej est un petit bout de femme dit comme irréaliste. Sa prestance est tout à la fois noble et modeste, comme si elle pensait durant des heures à chaque mouvement qu'elle exécute. Sa démarche est légère et parfois sautillante, elle donne les allures d'un oiseau prêt à l'envol... Mais ça, c'est quand elle se sent bien. D'ordinaire, la demoiselle est plutôt maladroite, même si elle reste d'une allure souple, elle s'emmêle souvent les pattes. Vince est constituée en grande partie d'os et d'eau, elle ne garde que très peu de graisse. Souvent, elle a l'air d'une grande duduche qui risque de s'envoler au premier coup de vent. Mais si elle se trouve ainsi, c'est à cause de son régime alimentaire ; elle ne mange que très peu, la nourriture ne fait pas vraiment partie de ce qu'elle aime, alors elle prend juste de quoi survivre. Et puis elle se dépense, avec ça. « De grands yeux et une longue chevelure blonde. » Ce sont, d'après elle, ses principaux atouts. Effectivement, son côté blonde aux yeux bleus lui donne l'air plus jeune, adoucissant l'aspect brindille de sa carrure. Bon, la taille de sa chevelure varie, mais les cheveux courts lui vont aussi très bien. L'avantage qu'il y a à être à sa place, c'est que ses cheveux repoussent vite. Tout son corps, son visage est fin, ses traits sont fins. Mais des cernes lui creusent le visage, donnant un effet de tristesse, alors qu'elle n'est pas triste. Mais son visage, elle ne l'aime pas tant que ça, alors elle compense par le style. Artiste, elle l'est, et pas qu'un peu, ça peut même se voir sur sa collection de vêtement. Un dressing grand comme ça, parce qu'on a pas peur de tenter de nouvelles choses. Une chose reste inexplicable sur son physique ; elle a accouché d'un enfant et ses hanches ne se sont pas élargies, à croire qu'elle a été conçue pour rester telle qu'elle toute sa vie. Mais en plus de tout cela, elle a ses particularités propres, telles que sa langue : celle-ci a une taille hors norme, lui permettant de belles grimaces. Puis son tatouage situé au bas de son dos, une petite fleur pour la paix, à ce qu'elle dit. Et puis... En cherchant bien, elle cache d'autres particularités, plus profondes cette fois. Comme cette étonnante manie soudaine qu'elle a de ressembler à un homme. Et pas n'importe quel homme. Les cheveux emmêles dans le gel, le noir sous et autour des yeux, les chaines ornant son corps, Vince serait rebelle, anarchiste pour tout dire. On peut se jouer de bien des choses. De son corps, d'autant plus.

« Mon maitre mot ? Je dirais instabilité. »
Et, pour une fois, elle ne rigole pas. Nadej est réellement instable, divisée entre plusieurs parties d'elle qui la forment. Le début de la formation de Nadej commence avec la paix. La gentillesse, la bonté, la naïveté et toutes ces touches de l'esprit enfantin. C'est une gentille jeune femme, souriante, qui s'amuse de tout et qui rit beaucoup, beaucoup, beaucoup. Quand on n'aime pas pleurer, autant rire, me direz vous. C'est vrai. La demoiselle possède cette chose couramment appelée Joie de Vivre. Elle croit beaucoup de choses, comme la paix. Gentille, trop gentille, on la voit généreuse et facilement manipulable. La paix, Vince y croit dur comme fer ! Mais la suite de la formation de cette jeune femme est autrement plus compliquée. Elle est déterminée. Et pas qu'un peu, lorsqu'elle met le nez quelque part -curiosité y oblige-, elle ne lâche l'affaire tant qu'elle n'a pas tout réglé comme il se doit. C'est, en quelque sorte, une peste. Le pire, c'est qu'elle ne garde jamais son sérieux plus de quelques minutes, d'où son manque de contrôle sur son pouvoir. Dans sa composition, un détail a été omis. Certes, elle a la joie de vivre, mais quelque fois un peu trop : la folie prend facilement le dessus et elle fait des choses qu'on n'ose pas quand on a un minimum de conscience. Sauter d'un toit ? Pas de problème. Ce n'est pas simple de la retenir, car, en dépit de ses conneries, elle pense bien faire. Elle pense que c'est bien pour le monde. Car Nad' n'est pas méchante, loin de là. Face à la race humaine, elle est hors-catégorie. Il y a de ça des années qu'elle a décidé de ne pas participer au martyr de la société. Elle veut faire de son mieux pour aider tous ceux qui se font critiquer. Avant, c'étaient les intellos à grosses lunettes. Maintenant, ce sont les mutants. Bien sûr, avant c'était par nécessité, maintenant c'est pour des personnes qu'elle place haut dans son estime. Vince a depuis longtemps tourné le dos à la société. Elle est contre les catégories, la discrimination et tout ce qui s'en suit. Petite, elle voulait rejoindre Greenpeace, désormais, elle considère Genesys comme le nouveau système bon pour le monde. Mais la folie reste là. La folie qui lui donne du mal à contrôler son pouvoir en dehors des endroits emplis d'humains. Personne ne sait comment elle fait pour ne pas dévoiler son pouvoir, même son mari ne le savait pas. Son fils, lui affirme qu'elle se débrouille très bien. Car Nadej a son petit côté mère célibataire. Elle ne se débrouille pas forcément très bien, alors son fils devient autonome. Même malgré son bas âge. Cette jeune femme a son côté inexplicable, comme si un ange veillait toujours sur elle, car quand on la voit pour la première fois, c'est une gamine maladroite hors-norme, pas une mère. Et pourtant, elle réserve des surprises. D'où sa créativité. Pour complaire son personnage, on peut la dire malade. Mais ce n'est pas tout à fait ça. Mytho. Voilà ce qu'elle est. Et c'est de là qu'elle a tiré une partie de sa personnalité. De temps à autre Vince se joue de son physique. Sa « carcasse », comme elle dit, lui sert de couverture pour un autre rôle, celui de l'homme.

« Je vais bien, tout va bien ! Oooh comme je me sens bien ! »
En réalité, si Vince peut parfois paraitre bien folle, ce n'est pas tout à fait dû à son détachement ; elle est atteinte de folie, mais là, c'est une maladie. Nadej est veuve et s'en veut énormément d'avoir vu son mari mourir, elle ne supporte plus vraiment de voir des embrassades et petite choses de ce genre, alors elle tue son chagrin dans la folie. Elle s'en sort plutôt bien, à vrai dire, la folie a vraiment prit sa place, le chagrin disparait.

Ce qu'il faut savoir, c'est qu'elle a des cousins partout. Mais alors, vraiment, si bien que c'est surprenant. Où qu'elle aille, elle trouve de la famille. D'ailleurs, elle et son mari ont fait le tour du monde en ne s’hébergeant quasiment que chez des personnes de sa famille. Imaginez l’ampleur de la chose.

Et puis ce petit collier, qui n'a l'air de rien. Une petite ficelle à laquelle est rattaché un anneau. L'anneau de mariage de Nadej. Elle ne s'en sépare jamais et en prend le plus grand soin, alors gare à celui qui voudra le toucher.

Et son enfant. Son petit bébé, son tout. Bon, il a sept ans, mais Nadej n'en reste pas moins une mère. La jeune femme s'occupe de lui tant bien que mal, on ne peut pas vraiment dire qu'elle soit une bonne mère, mais le gamin étant lui aussi un mutant, il comprend.

Il reste une petite chose importante à savoir sur Nadej ; c'est une mytho. Elle n'y peut pas grand chose, c'est dans sa nature, mais elle s'y prend tellement bien que toutes les histoires sont cohérentes ; elle peut être cosmonaute et putain dans une même soirée. C'est à la fois bien et mal, elle se trouve toujours une situation autre que veuve, mais raconte parfois des histoires à dormir debout, mais avec une telle passion qu'on peut se laisser aller en l'écoutant. Bon, on peut tout de même avoir confiance en elle pour les choses importantes, mais quand il s'agit de sa vie, là il faut faire gaffe. Mais surprise. Elle est tellement mytho que parfois, parfois, elle devient masculine. Mais là... Tout se différencie.

« Groupe : Opération Genesys.
« Raisons : Tout peut paraitre bien simple à première vue ; Nadej a des idéaux. De grands idéaux. La paix reste le principal. Car la jeune femme se sent capable de montrer au monde que la paix est réalisable. En entrant dans l'Opération Genesys, elle y voyait l'occasion de faire ses preuves. Là, elle peut prouver à son enfant qu'elle a de la force. Là, elle peut se comporter comme la personne naïve qu'elle est. Là, elle peut réaliser son rêve de gamine ; la paix dans le monde. Vince est vraiment prête à se battre jusqu'à mourir pour prouver combien elle tient aux autres mutants. Car oui, pour elle, la race des mutants forme une grande famille, malgré ceux qui ont été classés comme « hostiles ». Pour elle, mutants et humains sont à égalité et doivent le rester. Elle en a marre de ces guerres futiles qui n'en finissent pas ; en Genesys elle a vu un moyen d'en finir rapidement, même au péril de quelques vies. Après tout, pourquoi ne pas sacrifier une personne ou deux pour sauver tout le reste ? La chose est équitable, on trouve là un arrangement. Alors Nadej veut montrer qu'elle a de la bonté. Elle veut pousser à bout son instinct de survie. Mais mis à part ses idéaux, elle a aussi besoin de vivre. Et vivre en tant que Non Recensé n'est pas une bonne idée de son avis. Vivre pucé ne l'est pas non plus. Mais se montrer hostile est très mauvais aussi. Elle a donc opté pour la double vie ; comme son pouvoir est contrôlable, elle apparait dans la société humaine comme une humaine favorable aux mutants, ce qui lui permet de travailler librement en exprimant ses idées avec l’espoir que d'autres personnes y adhèrent. Bien sûr, elle ne cache pas son pouvoir du mutante, car il s'agit là d'un don qu'elle aime, mais elle participe à l'Opération à sa façon. Bien sûr, si on lui demande de se servir de son pouvoir, elle n'hésitera pas. Mais il vaut mieux garder un peu de discrétion face aux autorités, voilà tout.

« Pouvoir(s) : Vibration ou Contrôle des ondes.
« Description : Vince a la possibilité d'envoyer des ondes vers un point précis. Ces ondes ne sont pas perceptibles pour l'oreille humaine mais transportent une sorte de force psychique pouvant provoquer des vibrations, voire, si la puissance est forte, l'éboulement d'un mur, un petit séisme ou même des retournements. Ces ondes partent de la paume de sa main et peuvent se faire sentir jusqu'à 5 mètres, après quoi elles n'ont plus d'utilité. Tout le contrôle se fait mentalement et Nadej n'est pas toujours sereine, donc il est possible que sa chaise se mette à trembloter si elle stress et s'y agrippe, que sous un coup de colère elle envoie une personne dans le mur sans la toucher... Mais ce n'est pas chose courante, elle n'est pas totalement impuissante face à ce pouvoir et peut se calmer quand elle veut. A force de pratiquer des exercices comme le Yoga pour trouver une « paix interne », elle se contrôle de mieux en mieux et la force de son pouvoir augmente. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle possède un niveau élevé. On la sait encore loin du niveau attendu. D'ailleurs, Vince ressent beaucoup de répercutions face à son pouvoir. Parfois, les vibrations sont internes, et peuvent avoir une forte répercussion sur le système génétique. Lorsqu'elle l'utilise trop longtemps ou avec une puissance trop élevée, elle se voit obligée de supporter de grosses migraines, ainsi que des mal de ventre. Ce pour quoi elle est assez souvent malade, sans rien y pouvoir. Ayant l'esprit instable, elle arrive dans son sommeil a s'envoyer elle-même des ondes, ce qui provoque le même choc que lors d'une réanimation électrique à l’hôpital. Vous voyez, le docteur compte jusqu'à trois et pause le défibrillateur sur le thorax du patient, provoquant cet espèce de réflexe, comme un bond. Et bien Nadej est souvent victime de ce genre de réveil, sauf que pour elle ce sont des vagues d'ondes qui, au lieu de la réanimer, peuvent la faire suffoquer. On peut souvent la retrouver aux urgences et son fils peut affirmer connaitre par cœur le numéro des pompiers. Officiellement elle est victime d'une maladie cardiaque, c'est tout.

Heureusement, lorsqu'elle est en public Vince reprend très bien en main son pouvoir. Les petits accidents qui lui arrivent son surtout dû à un relâchement, car ce pouvoir nécessite une concentration permanente, ce que Nadej ne peut pas avoir, faute de caractère. Ce n'est pas vraiment une harmonie avec son pouvoir, c'est vrai, mais avec un peu de concentration elle se débrouille presque bien !

« Nadej Vince Chmiel ! Ma petite chérie ! »

La femme, exténuée, se retourna dans son lit et jeta un regard interloqué à son époux ; « Pourquoi Vince ? » L’homme s’assit au bas du lit, levant le bébé en l’air. « Pour le petit côté garçon manqué qu’elle aura ! Crier ‘Vince, aide moi !’ sera beaucoup plus classe. » Il tendit l’enfant à sa mère. Déjà, la petite gazouillait. Tekla Bloch la prit dans ses bras, la fatigue laissant place à un sourire. Sa petite mutante de fille promettait. Elle en était sûre. Elle n’aurait peut être même pas à la cacher, il faudrait juste ne pas la montrer. De toute façon, c’était une mutante, la certitude était là. Une chance pour la gamine que les parents aient des relations de toutes parts, entre autre en hôpital. Tekla avait accouché chez elle, assistée de ses amis, médecins et infirmières, qui eux aussi n’étaient pas recensés, ainsi que d’un ou deux humains favorables à leur cause. Elle était encore jeune comme femme. 23 ans seulement. Et déjà un enfant. Tadeusz Chmiel lança un sourire radieux à son épouse puis sorti. Pas loin d’une minute plus tard, il revint, appareil en main, et se mit à mitrailler la nouvelle venue. Lui, le photographe, venait d’immortaliser ce moment. Un humain et une mutante. Quelle chance il avait eu ! Et cet enfant… Il sera différent, lui aussi, c’était une certitude.

« Nadej Vince Chmiel ! Petite sotte ! »

La gamine releva la tête, coupable. Désormais, elle avait 8 ans, et plus rien chez elle ne rappelait le petit bébé de sa naissance, même pas ses traits. Elle était mutante et elle l’avait compris. Pas besoin de s’exposer. Fort heureusement, son pouvoir n’était pas très voyant et se déclenchait avec une petite densité. La maitresse s’approcha de l’enfant et lui attrapa l’oreille. Nadej fit la grimace, mais ne cria pas. On la traina à travers la cour, puis on la fit entrer dans le bureau du directeur. La morale qui s’en suivit fut longue, mais Nadej n’émit pas un mot, elle se contentait de rester là. Sa mère était vraiment une gentille mutante. Elle lui en avait apprit beaucoup. La patience, par exemple. Ca servait. Après une demi-heure de morale, elle sortit du bureau, la tête basse. Il ne lui fallut pas longtemps pour rejoindre Bartlomiej, et encore moins pour tout lui conter. C’était une école privée de coincés, et Vince prenait un malin plaisir à transgresser les règles apposées. Bien sûr, elle ne se trouvait pas seule, mais la personne la plus sûre qui puisse l’accompagner dans ses folies était bien Bartlomiej Cyprian Lew. Enfin, là, ce n’était pas si grave. Un petit bisou, rien de plus, mais trop provocant au gout de la maitresse et des bonnes sœurs. Bah. Ils s’étaient mis d’accord. « Il t’a tapée ? » Enfance innocente. Toutes les histoires que l’on peut imaginer sont souvent vraies, et puis ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants ? Il ne faut pas forcement y croire. Nadej nia fermement. Les adultes ne sont pas méchants, ajouta-t-elle. L’air coupable de Bartlomiej laissa bientôt place à un sourire et une brise fraiche vint procurer des frissons à la petite fille. Elle ne savait pas comment il faisait, mais elle ne savait pas non plus comment elle s’y prenait. Pour toute réponse, elle pausa la main sur son épaule et, d’une infime poussée, lui lança une onde. Il frémit à son tour. Quels contacts étranges ils avaient.

« Qu’est-ce que vous faites ? »

Vince retira sa main puis se tourna prestement vers le nouveau venu ; Cezary Aleksander Jarosz. Le Cezary. La gamine le regarda un instant, béha et absente, puis descendit de son perchoir pour lui sauter dans les bras. Elle se mit alors à divaguer, lui demandant où il était parti sans attendre de réponse, lui disant qu’il lui avait manqué, etc. Depuis toujours, Cezary était l’idole de Nadej, mais aussi de cinq ans son ainé. D’ailleurs, il n’avait rien à faire là, dans cette cour. Bartlomiej descendit à son tour et tapa furtivement la main de Cezary, puis parti en courant, on l’attendait. « C’est moi qui te ramène à la maison, Nana. » Nana. Quel beau surnom. Surtout quand il sortait de la bouche de Cezary. Bartlo ne disait jamais Nana. Lui il disait Nad’ où Vince, mais pas Nana. La gamine se décala pour faire un signe d’au revoir à son ami, puis se tourna tout sourire vers son idole.

« On goute ensemble ? »

« Nadej Vince Chmiel. Viens me voir. »

La jeune fille recula. Elle détournait le regard, cherchant plutôt à regarder ce qu’il y avait derrière elle. Des cartons. Des cartons les uns sur les autres, éparpillés. Tout était à moitié sans dessus-dessous, cassé, délabré. Et à qui la faute. Nadej mordilla sa lèvre inférieure. Cette fois-ci, c’était bien de sa faute, ce n’était pas Bart qui avait eu une saute d’humeur. Elle recula encore. Un petit coup d’œil vers l’homme confirma ses craintes, il était en colère, vraiment en colère. Encore un pas. Il lâcha un soupire, puis s’avança vers elle. Elle trébucha et disparu dans les cartons. Mine de rien, quelle fuyarde. Une exclamation se fit, puis il s’approcha prestement des cartons, se mettant à les déplacer en prononçant son nom. Bizarrement, toute hostilité avait disparu de sa voie, mais Nadej se cachait encore. Recroquevillée au fond d’un petit carton, elle était tétanisée et tout son corps vibrait. Elle n’avait plus aucun contrôle sur son pouvoir, aucun. Soudain, une goute tomba sur son genou. Elle ne s’en était même pas rendu compte, mais elle suffoquait et pleurait à chaudes larmes, sans pour autant faire trop de bruits. Elle essuya ses joues du revers de sa manche, la teintant de blanc. Le maquillage s’effaçait avec la joie. Une main apparut alors, puis le visage soulagé de l’homme se fit voir. Une expression inquiète revint bien vite sur ses traits, mais il essayait de sourire. Il tendit lentement la main, puis fit disparaitre ses larmes. Ensuite, il lui prit la main et la tira contre lui. Un simple baiser sur son front aurait put calmer toutes ses douleurs, mais il lui offrit bien mieux. La serrant contre lui, il vint rencontrer ses lèvres, apportant avec son baiser une fraicheur sans pareil. Nadej gardait les yeux écarquillés, laissant son corps à l’abandon.


Il ne faisait pas beau et l’air était frais. Pourtant, perdue dans le décor blanc, la silhouette de Cezary se faisait distincte. Des rafales de vent lui soulevaient la chevelure, comme si, soudainement, tout lui souriait. Il se retourna. Nadej était toujours là, derrière lui, mais sa présence était tout autre. Avant, il avait toujours vu sa présence comme un barrage, quelque chose qui l’empêchait d’aller jusqu’au bout, mais il mettait ça sur son compte, elle n’y était pour rien. En ce moment précis, il y avait une bénédiction à la voir. Le vent lui était aussi favorable, et pour cause : Bartlomiej se tenait debout non loin, sous un arbre. Il semblait indifférent à la scène, mais son pouvoir disait bien autre chose. Tout un art que d’être un mutant non-recensé. À côté de lui, il y avait une autre humaine, mais qui ne semblait pas vraiment avoir de prestance, elle semblait juste perdue. Nadej fit un geste de la main au couple, puis vint rejoindre son amant. Cezary lui sourit puis passa son bras autour de sa taille, posant sa main sur le bas de son ventre. « Il prend de l’ampleur. » Vince leva les yeux au ciel. Elle se demandait encore si elle le voulait vraiment, si cet enfant était bien là où il était. Elle subissait encore les doutes de l’adolescence, mais combien de temps est-ce que ça allait durer ?

« Je pense que la bestiole ne va pas tarder à débarquer. »

« Ce sera un hiverneur, comme toi. »

Nadej éclata de rire, Cezary la suivit. Alors c’était ça, le bonheur. La veille, elle avait eu 19 ans, et ils avaient fêté ça. Quelques mois plus tôt, ils s’étaient mariés, promis pour la vie, parce qu’ils étaient tous deux sûr d’une chose ; ils seraient toujours ensembles. Cezary, Cezary, Cezary. La jeune femme ne se lasserait donc jamais de lui. Subitement, la terre se mit à trembler. Nadej soupira et plaqua ses paumes l’une contre l’autre. Un nouveau mutant allait naitre.

« Qui êtes vous ?! »

« Nadej Vince Jarosz, sa femme ! Et lui Cezary Jr., son fils ! Laissez nous passer ! »

L’infirmier s’écarta prestement, laissant passer la femme et l’enfant. Elle ressemblait à une furie, tenant le petit à bout de bras, et marchant rapidement. Les larmes s’étaient remises à couler. Elle entra en furie dans la chambre, poussa une exclamation et cacha les yeux de son fils. Un an seulement, et plus de père. Cezary, l’unique Cezary était mort, mort d’un futile accident de voiture… Le meilleur humain que Nadej ait jamais connu, disparu. La femme mordilla sa lèvre. En face d’elle, un corps, mais impossible de dire à qui il existait, ce corps. L’horreur se lisait dans les yeux de la jeune femme, alors qu’elle se mettait à reculer, renfermant sa prise sur son enfant. Elle respira un grand coup, puis demanda à tout le monde de sortir. Quelques minutes plus tard, la pièce s’effondrait, l’enfant et la mère disparaissaient.

« Nana ? »

L’interpelée sursauta. Un instant, elle resta assise sur sa chaise, droite, puis se retourna, lentement. Bartlomiej leva la main, coupable. « Tu fais exprès ? » Il nia, puis vint s’assoir à côté d’elle. Il lui prit tendrement la main et lui lâcha son plus beau sourire. Nadej y répondit gentiment. Elle était toujours triste, mais la vie devait continuer, elle n’allait juste plus revoir Cezary. Mais Junior lui ressemblait tant qu’elle trouvait à passer sa colère. « Que penses-tu faire ? » Elle leva un sourcil. Ils en avaient tous deux déjà parlé, qu’il veuille repartir sur ce sujet cachait quelque chose. Mais elle se prit au jeu, prise entre l’inquiétude et le doute. « On déménage. » « Je peux venir ? » Alors c’était ça qu’il voulait. Vince haussa les épaules, puis éclata de rire. « Achaea, ça te convient ? » Bartlomiej leva un sourcil, puis se leva et disparu dans la cuisine. « Alors tu veux te joindre à la cause des mutants ? » Elle se leva à son tour et le suivit. Il préparait un thé à la menthe, le thé dont elle raffolait. « Oui. Ni Cez’ Jr. ni moi ne somment recensés. Toi non plus, il me semble ? » Il secoua la tête. « On doit se protéger. Et puis, aider les mutants, c’est une bonne cause, j’adule ce qu’ils font ! » L’homme lui tendit sa tasse. « Bah, va pour Afflictis, alors. »

Le 23 janvier 2020, Nadej Vince Jarosz, 21 ans, artiste et mutante, Bartlomiej Cyprian Lew, 22 ans, chômeur et mutant et Cezary Aleksander Jarosz Junior, 1 ans, enfant mutant, quittent la Pologne pour rejoindre Achaea, la ville d'Afflictis. Dès son arrivée, Nadej va chercher à aider Afflictis, ou ce qu'elle croit Afflictis, jusqu'à se retrouver face à un nouveau mutant, qui lui montrera la cause de Genesys.

« Système de Puçage : Aucun.

« Avatar : Anja Rubik.
« Recyclage du Personnage : Certainement, l'idée est très bonne !