La pièce était plongée dans la pénombre. Les stores abaissés voilaient les fenêtres tandis qu’une lumière blafarde éclairait à peine le bureau de bois sombre. Un homme aux cheveux grisonnants était assis derrière, un rapport tamponné du symbole rouge « Top Secret » posé devant lui. Son regard passait du dossier à l'homme debout face à lui, dans un garde à vous parfait. C'était quelqu'un de grande stature qui avait des cheveux argentés et des yeux perçants. La jeune femme qui devait être sa partenaire pour la mission qu'on allait leur confier n'avait pas pu venir, ce qui intriguait beaucoup Leroy. En effet, il aurait volontiers aimé la rencontrer avant afin qu'ils puissent se mettre d'accord sur la marche à suivre. Il n'avait pas très envie d'être confronté à une mauvaise surprise.
D'autant qu'avant ce jour-là, les deux membres de l’Opération Apocalypto, le programme gouvernemental secret de chasse aux mutants, n'avaient jamais eu l'occasion de se rencontrer. En effet, le propre d’un programme secret, en dépit du fait qu’il disposait d’une base d’opération, était d’éviter un maximum les contacts entre ses membres, principalement ceux qui avaient pour rôle de travailler sur le terrain. De cette manière, on évitait un maximum les risques de fuite ou de trahison. Aussi, avant même de savoir de quoi il retournait, ces deux soldats pouvaient imaginer qu’on allait leur confier une tâche des plus importantes. Leroy ne tarda en effet pas à être fixé.
Dorian Whitewood prit enfin la parole, s’adressant d’une voix autoritaire au subordonné qui lui faisait face. Il lui confia que leur mission consistait en une chasse, ce pour quoi ils avaient été formés. Leur taux de réussite particulièrement élevé leur avait valu d’être sélectionnés pour la mission, car cette fois-ci la chasse allait s’avérer des plus difficiles. Ils devaient retrouver un mutant qui avait fuit, la propre fille de l’un des chercheurs de l’Opération. Annabella Watkins était une jeune femme brune d’une vingtaine d’années. Jusque là, elle n’avait rien de très particulier, en dehors de son lien avec Apocalypto. Néanmoins, elle n’en restait pas moins une cible de choix. En effet, elle avait le pouvoir de se téléporter. Elle devenait ainsi insaisissable et très dangereuse. Mais ce n’était pas un réel souci, l’Opération bénéficiant du soutien sans faille du gouvernement. On avait ainsi pu mettre la population du côté de la loi et de l’ordre en signalant la jeune fille comme une malade mentale échappée de l’hôpital. Et il semblait bien que ces recherches portaient leurs fruits, un vieux clochard ayant signalé sa présence dans une zone précise du quartier pauvre. Sans doute avait-il été attiré par la récompense, seul véritable moyen de briser la solidarité des plus démunis…
Quartier San Orlas, 12 janvier 2020, 6h30 (14h30 GMT)
Le véhicule noir stoppa dans une petite ruelle au cœur d’un ensemble d’immeubles de plusieurs étages. Le quartier affichait sa pauvreté sans ciller. Les murs étaient décrépis, de nombreuses vitres semblaient brisées et des détritus de toutes sortes jonchaient les rues. Sortant de la voiture gouvernementale, Leroy Sinclair jeta un coup d’œil neutre sur ce paysage de pauvreté urbaine avant de sortir son téléphone cellulaire. Il appuya sur différents boutons avant d’afficher un message personnel.
Code:
180 43rd Street, Chambre 15, Achaea, AC 89890
Observant les alentours, Leroy scruta un certain nombre de plaques métalliques écaillées, tentant par moment de deviner les chiffres qui y figuraient indiqués. Quand enfin il eut repéré le numéro 180, il se dirigea vers le coffre du véhicule et en retira une mallette sombre. Ouvrant celle-ci, il dézippa une fermeture éclair et dévoila un double fond. Une arme de poing y était fixée, attachée par des lanières de cuir. Il défit ces dernières et retira l’arme avant de refermer l’attaché-case qu’il rangea à sa place, verrouillant le coffre. Retirant le chargeur, le soldat vérifia le nombre de balles qu’il contenait avant de l’insérer dans l’arme qu’il chargea, prête à tirer. Enclenchant la sécurité, il rengaina le revolver dans le holster qu’il portait à la ceinture et s’adossa contre l’aile avant du véhicule, attendant que sa partenaire pour cette mission n’arrive. Il était curieux de découvrir ce que cette Harmony Grace valait sur le terrain. Il avait entendu parler d’elle, mais il ne se fiait qu’aux actes, pas aux paroles.
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Sujet: Re: Chasse aux Monstres Ven 23 Jan - 21:01
[D’abord, pardonne mon retard, mais comme tu le vois, j’ai mis du temps à écrire ce post ! La musique est pour l’ambiance du rêve que fais Harmony, qui fait en fait plus de la moitié du post ^^ Bonne lecture à toi, mais ne te sens pas pressé pour répondre ! Tu as largement le temps, d’autant plus que je devrai d’abord répondre à Annabella et au topic de l’Evolution (j’dois le faire depuis longtemps) avant de répondre ici ^^]
Des étoiles. Des milliers d'étoiles, de petits points blancs parsemés, dans un ciel en proie à l'obscurité. Des millions de lumières étincelantes, presque aveuglantes. Trop aveuglantes. Trop pour de simples lustres célestes.
Dans mon sommeil, j'entends des murmures. Des chuchotements. Des pas. Dans mon sommeil, je pense que je rêve. Ou que ce sont les soldats qui font la garde. Dans mon sommeil, je crois que je ne dors pas. Que tout est réel. Et j'émerge brusquement, comme prise par l'instinct animal, celui qui sent le danger de près. Je ne peux pas me calmer, je ne peux pas me raisonner, au fond de moi, je sais que quelqu'un est venu ici. Et est reparti aussitôt après. Sans bruit.
Je me lève et fais le tour du campement silencieusement. Juste Jake qui s'aperçoit de ma présence, mais ne dit rien. Moi non plus. Je suis trop inquiète pour parler. Il n'y a pas de feu, comme on aurait pu le croire. Juste les lumières des lampes de poches, appartenant à Jake et à l'autre militaire, dont j'ai encore oublié le nom. Un étranger, avec un de ces patronymes si tordus qu'il faut lui trouver un surnom d'une ou de deux syllabes pour s'en rappeler. Mon regard survole les silhouettes allongées en cercle, qui dorment d'un sommeil sûrement agité par les évènements de la journée. Pauvres gens. Peuvent même pas être tranquilles lorsqu'ils dorment. Et ne le seront probablement pas plus demain. Nous non plus. Je compte le nombre de corps présents. One, two, three... thirteen, forteen, fifteen. Quinze ? Je recompte. Two, four, six, eight... twelve, forteen. Encore une fois. Quatorze. Une dernière fois.
Même résultat.
Qui manque-t-il ? Je ne sais pas, je n'y vois rien dans cette pénombre. Pas d'étoiles dans le ciel, ni de lune. J'allume ma lampe torche, la règle sur faible intensité pour ne pas éblouir ceux qui rêvent dans l'autre monde, et je fais balayer tout le cercle de celles-ci. Je ne connais pas personnellement tous les villageois que nous escortons, mais je sais me rappeler des visages. Et puis, je remarque qui n'est pas là. Christy, six ans, la seule enfant de tout le groupe, qui aurait dû être évacuée au départ avec les autres de son âge, mais qui n'avait pas pu par manque de place. Je sais que c'est elle qui a disparu, puisqu'elle ne se tient plus aux côtés de son oncle, Evan je crois. Elle dort tout le temps avec lui. C'est son unique protecteur et ami dans cette longue course vers la civilisation, dans cette forêt de psychopathes. D'accord, le terme est peut-être a little trop fort, mais je n'arrive pas à en trouver un autre pour désigner les soi-disant terroristes qui en veulent à notre vie. Soi-disant ? En fait, j'ai des doutes sur leur nature. Il se peut qu'ils soient des mutants hostiles, mais je pense à autre chose. Quand nous avons commencé notre marche à travers la jungle, j'entendais des bribes de phrases des villageois apeurés, particulièrement intéresssantes : doctors, they want our children, Why us ?, there're any terrorists, it's just a trap, organ trafficker, etc. La dernière, surtout : organ trafficker. Trafiquants d'organe ? Ce réseau tant recherché qui exerce le commerce d'organes, en en prélevant sur des personnes souvent forcées à accepter qu'on pille son corps pour l'installer dans un autre ? Ce trafic inhumain, qui est devenu un sujet presque tabou tellement il est horrible d'en parler ? Cette chose qui n'aurait dû jamais exister, mais qui est là, qui nous observe, guette chacun de nos mouvements dans les pays les plus pauvres, attend le moment propice pour se jeter sur notre corps, l'endormir et ne plus jamais se réveiller, alors que notre coeur bat dans un autre corps en difficulté, ou notre foie, ou nos pupilles, ou encore nos reins, ou même nos os, et ce sans notre accord, depuis des siècles ? Ce commerce de l'ombre ?
D'un coup, ils m'avaient semblé que les terroristes étaient moins dangereux que ces psychopathes doublés d'une maladie mentale profonde. Les trafiquants enlevaient, ne se montraient pas, et disparaissaient. Les terroristes tiraient un coup et on savait au moins qu'ils étaient là. Les trafiquants restaient trop secrets. Trop pour connaître leur emplacement.
Christy. Cela ne devait pas faire longtemps qu'elle avait disparu, et les personnes qui l'avaient kidnappée ne devaient pas être loin, si elles ne s'étaient pas servi d'une automobile ou autre. De toutes façons, c'est impossible, car on aurait entendu le rugissement du moteur, ou même le crissement des roues sur les branches sèches gisant sur un sol qui pourrait être qualifié de vierge, un peu comme le reste de la forêt. Hum. Jake risque de ne pas être content s'il s'aperçoit que je file à l'improviste. Alors je l'informe que Christy a disparu et que je suis certaine qu'elle a été enlevée pendant son sommeil et le nôtre. Il vérifie mes dires, puis réveille Kenneth afin qu'il m'accompagne dans ma recherche. Je sais que Jake pense qu'elle a dû fuguer, pour une quelconque raison, mais il préfère qu'on soit toujours à deux, comme our charming supérieurs qui sont unfortunately absents, et sûrement dans un bon lit, soit à dormir tranquillement sans se soucier du lendemain, soit en galante compagnie.
Et nous, abandonnés à nous-même, sans compter sur d'aide extérieure, planqués dans une forêt vierge où personne ne se risque et remplie de psychopathes cachés un peu partout. Et nous, en train de jouer au chat et à la souris.
Et pourquoi faut-il que ce soit nous l'infortuné rongeur poursuivi ?
*Because it's your job, Grace.*
J'ai l'habitude de penser à moi en employant mon nom de famille. On m'appelle toujours par mon nom de famille depuis trois ans. A force, ça rentre dans la tête et j'arriverais presque à oublier mon prénom. Et puis, entendre le nom de Grace me rappelle ma mère, que je n'ai jamais connu, mais que j'aime malgré cela. Me rappelle le jour où je remplissais le formulaire pour entrer dans l'armée des Etats-Unis... Mon rêve réalisé.
Stop les dérives. Let's go trouver Christy avant que son oncle se rende compte de son absence, et panique complètement...
Kenneth et moi sortons du périmètre sécurisé, lampes torches allumées balayant le sol dans le but d'apercevoir des traces de passage. Cinq minutes passent, Kenneth m'appelle pour me dire qu'il a trouvé des fougères écrasées. Je vérifie qu'elles ne se situent pas là où nous sommes passés hier soir, puis nous suivons la ligne tortueuse de ses consoeurs, s'éloignant de plus en plus dans la forêt. Pas si discrets que ça, les trafiquants.
Au bout d'un quart d'heure de marche, il n'y a plus de traces. Comme dans les films militaires que je regardais adolescente. La fiction serait-elle plus proche de la réalité qu'on ne l'imagine ? Dans ce cas, ce que je cherchais ne devait se situer qu'à quelques mètres de moi. Sur le coup, je me demande comment je fais pour avoir une imagination pareille, dans un moment pareil. Et puis pourquoi pas, après tout ? Je signale à mon coéquipier d'inspecter le secteur dans un rayon de dix mètres, et comme j'espérais, il m'apprend trente secondes plus tard qu'il a aperçu une lumière, pas loin. Mon coeur se met à battre plus vite, et la réalité me rejoint rapidement. Je fais un signe discret à Kenneth, et je m'avance en premier vers l'origine de la lueur. Une cabane. Plutôt grande, comme une sorte d'appartement sans immeuble et par terre. Je reste cachée derrière les arbres, ayant aperçu une patrouille constituée de... deux hommes ? Sans doute plus à l'intérieur. Ces derniers ne circulent pas autour du bâtiment, ils sont sagement assis à leurs postes, jetant des coups d'oeil dans tous les sens, un fusil à la main. D'abord, détourner leur attention. Je retourne vers Kenneth et lui demande de se placer à mon opposé par rapport au bâtiment, puis de faire n'importe quoi pour qu'ils fixent tous deux le même point. Truc basique, il fait craquer une branche, puis une deuxième, laisse passer un long silence, encore dissimulé, et une troisième branche. C'est pendant ce court moment d’inattention, propice à ma curiosité et sans danger, que je m'approche enfin de la lucarne, me hissant silencieusement sur la pointe des pieds, redoutant de ce que je vais découvrir.
Once upon a time, a little girl. She was very happy to spend her holidays with her uncle. Once upon a time, some terrorists. They wanted to kill all the village who the little girl was. Once upon a time, some organ traffickers. They wanted to loot all the organs inside all the bodys of young villagers. Once upon a time, some ill doctors.
Once upon a time, an empty little girl's body. Without blood. Without heart.
Once upon a time, a corpse of a little girl.
Once upon a time, a nightmare.
And the reality.
Dernière édition par Harmony Grace le Ven 23 Jan - 21:03, édité 1 fois
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Sujet: Re: Chasse aux Monstres Ven 23 Jan - 21:01
4 h 59 : 57 A.M. La sonnerie ne devait se produire trois secondes plus tard, enclenchant ainsi un réveil brusque de la jeune femme dormant à côté de la table de nuit, puis un coup inimaginable lancé par sa main droite, balançant l’appareil violemment contre le mur. Comme tous les matins. Pourtant, Harmony se réveilla avant le terrible buzzer. Elle était tellement paniquée qu’elle réussit à ignorer la dizaine de BIP qui lui cassaient la tête autrefois. Tout était si confus dans sa tête que rejoindre la réalité en si peu de temps relevait de l’impossible. Encore quelques secondes, et elle pourrait enfin connecter son oreille aux bruits incessants de son réveil. Le dernier BIP ne parvint jamais à son appareil auditif. Elle venait de reprendre l’habitude de sa BA quotidienne envers ses voisins, c’est-à-dire empêcher sa radio de nuire au sommeil des locataires de l’appartement d’à côté, surtout à 5h du matin.
Grace sortit de sa douce couette pour poser ses pieds sur le parquet frais. Elle avait rendez-vous dans une heure et demie avec Leroy Sinclair. Chasse au mutant, Annabella Watkins cette fois-ci. Et elle s’en voulait. Il n’y avait pas si longtemps que ça, elle avait discuté avec la femme recherchée dans un bar d’Achaea. Elle ne savait pas encore que celle-ci était une mutante échappée du centre de recherche d’Apocalypto. Elle ne l’avait appris que le lendemain matin, lorsque Whitewood l’avait contactée pour annoncer son futur partenaire et sa prochaine tâche à accomplir. Brendon avait dû donc rentrer à la base, puisque Dorian en chef avait choisi seulement Grace et Sinclair. De plus, il ne pouvait pas rester seul, le règlement imposant pour un soldat d’être toujours avec un autre militaire. Puis l’après-midi, à la télévision, Harmony avait mieux compris le jeu de Whitewood et du maire d’Achaea. Elle s’était rappelée la première fois où elle avait dû affronter des terroristes… ou du moins, en échapper. Son rêve de cette nuit lui avait rappelé le moment où elle avait découvert la vraie nature de ces terroristes. Mais c’était également possible qu’il y ait eu des terroristes ET ces docteurs cinglés. Elle n’avait jamais eu réponse à ce doute, mais celle-ci importait peu.
5 h 45 A.M. Après un petit déjeuner rapide composé de CocoPops, de lait frais, d’un jus d’orange à consommer avant hier et avoir pris une douche, Harmony s’habilla d’un pantacourt aux couleurs militaires et d’un débardeur marron foncé à quelques dégradés rouge pourpre. Elle accrocha à ses hanches vêtues un holster pour chaque, où elle plaça ses deux revolvers « pleins », qu’elle pouvait manier les deux en même temps avec une agilité sans pareille. Mais elle préférait, la plupart du temps, n’en utiliser qu’un seul, laissant l’autre comme « sortie de secours » si le chargeur du premier était vide.
Quarter San Orlas, 12 Janvier 2020, 6 h 39 A.M.
A cette heure-ci, peu de personnes circulaient et encore moins se promenaient sous le statut de piéton. La nuit était cependant presque absente, compte tenu des nombreux lampadaires, et plus tard, des enseignes lumineuses des supermarchés et magasins de toute sorte. De plus, comme il avait été annoncé la veille, le ciel promettait de faire apparaître son plus somptueux soleil, bien que la température resterait autour des quinze degrés. Une chaleur par rapport à l’Europe, fraîcheur ardemment désirée par les pays de l’Amazonie et du Mexique. Pour Grace, une température supportable pour rester en simple pantacourt, débardeur toute la journée et lunettes de soleil noires. Je vous l’accorde : le soleil n’était pas encore levé, mais elle les avait apportées pour quand celui-ci daignerait enfin montrer ses rayons brillants exempts de toute imperfection possible. Quoi ? Ah oui, elle était aussi en mission. Mais elle se débrouillait très bien en toutes circonstances, ou presque, même lorsqu’elle était habillée ainsi.
Harmony eut le privilège de ne croiser personne en venant à pied là où on lui avait indiqué de venir. Quartier San Orlas, vers la banlieue d’Achaea. La ruelle où elle s’engouffra contenait un ensemble de vieux immeubles à briques avec plus d’étages que le sien possédait. Une sorte d’HLM, pauvre, comme le témoignaient leurs murs et certaines vitres du rez-de-chaussée brisées, sûrement par une bande de gamins qui n’avaient rien à faire d’autre. Les poubelles étaient remplies à ras bord, entourées de différents déchets qui n’y avaient pas trouvé leur place, faute d’espace. Une véritable désolation.
Beaucoup de vieilles voitures étaient garées le long des trottoirs, ce qui n’empêcha pas la jeune militaire d’y décerner entre une Peugeot rouge et une autre dont elle ne connaissait pas la marque, une voiture noire, une véritable perle parmi cet amas de pauvreté. Elle n’eut pas besoin de se poser la question sur son origine, elle en connaissait déjà la réponse, en voyant la tête dépassant son toit. Qui donc, à cette heure, pouvait être devant ce joyau sans avoir l’envie de le piller, pour ramener de l’argent volé chez soi et se glorifier d’un bon butin auprès de ses copains ? Qui pouvait l’ignorer comme s’il s’agissait d’une voiture banale ? Qui, si ce n’était son propriétaire ? Harmony n’avait jamais rencontré Leroy Sinclair. Pourtant, elle ne fut pas étonnée d’apercevoir des cheveux gris sur son crâne, la majorité des hommes travaillant pour Apocalypto étant d’un âge souvent avancé. En parcourant la courte distance qui la séparait de son nouveau coéquipier, elle réfléchissait à ce qu’elle allait lui proposer de faire pour coincer Annabella Watkins dans son appartement. Si toutefois, le clochard qui y avait signalé sa présence ne mentait pas.
« Une belle journée qui s’annonce. » déclara-t-elle, les yeux tournés vers le ciel de plus en plus bleu clair, en souriant légèrement lorsqu’elle fut à côté de son partenaire. Leroy était un homme de grande stature qui, même s’il n’était pas très grand, se trouvait doté d’une musculature plutôt développée. Quant à ses yeux bleus et ses cheveux argentés coupés courts, ils lui conféraient une certaine froideur. Il était habillé tel un agent fédéral, au contraire de la tenue de la jeune femme, assez décontractée.
« Harmony Grace, vous devez être Leroy Sinclair. » continua-t-elle, la tête tournée vers l’interpellé. Elle ne lui tendit pas la main pour serrer la sienne, chose dont elle s’abstenait depuis ses cinq ans, âge où elle avait définitivement renoncé à toucher et à se laisser toucher par les autres personnes. Ce choix s’était encore plus enraciné en elle-même il y avait presque deux ans de cela, lors d’une séparation dont elle ne s’était toujours pas guérie.
« J’ai déjà rencontré Annabella Watkins, il y a quelques jours. Mais je ne savais pas encore sa véritable nature, avant d’en être avertie par Whitewood. Je ne sais pas à quoi vous avez pensé pour la capturer avant qu’elle ne puisse se téléporter. Par la ruse, la force ou l’alliage des deux ? Si toutefois, l’adresse que vous a fournie le mendiant est correcte. Doute que nous vérifierons bientôt. J’avais pensé à jouer le rôle de celle qui avertit son « amie » du danger qui la menace, c’est-à-dire vous, de la manière la plus sincère qui me soit possible d’effectuer. Et avant qu’elle ne commence à se téléporter pour se mettre hors de danger, je l’assommerais avec la crosse d’un de mes revolvers, caché dans une de mes poches. Mais j’aimerais d’abord connaître votre avis sur la situation. »
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Sujet: Re: Chasse aux Monstres
Chasse aux Monstres
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