◊ Nombre de Messages : 121 ◊ Nombre de Messages RP : 34 ◊ Age : 34◊ Informations : Fiche Ilona Meyers Relations Ilona Meyers◊ Age du Personnage : 24 ◊ Pouvoirs / Armes : Deux Ruger MK II avec silencieux
Encore un. Elle aurait se méfier en lui tatouant « je suis la main de Dieu » sur l’avant gras. Cela ne voulais rien dire, ce n’était pas la première fois. Un regard, des rictus, des yeux bleus nuits, le visage creusé, du flirt. La voilà devant son miroir à tapoter sa joue avec une noix de fond de teint. Ses yeux étaient humides. Elle n’arrivait pas à se mettre du noir. Une fois le plus gros du bleu camouflé, elle se regarda dans la glace. Juste en sous-vêtements, elle admirait les autres hématomes sur son corps. Il en avait aussi. Elle ne se laissait pas battre sans rien faire … Elle l’aimait bien dans le fond. Il avait ses moments passionné, amoureux et craquant. Malgré tout, elle fatiguait. Elle ne l’adorait pas tant que ça pour en supporter autant. Il fallait que ça se termine ! Elle devait arrêter, ce n’était pas lui. Elle aurait pu supporter si c’était lui. Elle l’avait vu peu de fois, mais il créait une si forte attraction de sa part. Pauvre femme faible qui se laisse avoir par de beaux yeux bleus, un air ténébreux et un charisme diabolique, violent. Le diable en personne. Elle enfila une tunique qui imitait le style t-shirt du « boy-friends », trop large, trop long, mais gris, avec de jolies fleurs roses pâles. On devinait à peine son short en jean très court en dessous, mais cela cachait amplement ses blessures. Elle avait un collant blanc cassé en dentelle. La voilà prête pour sa mission.
Elle allait être en retard et Théo allait sûrement râler. Peu importe. Elle passa ses holsters, mais n’y rangea qu’une arme. L’autre en main, elle retira le cran de sécurité. Sortant subitement, la porte claquant contre le mur, se tordant contre le clou au sol. L’homme arrivait vers elle quand elle débarqua dans le salon. La collant contre lui, il réclamait quelques faveurs. Elle le laissa faire un moment profitant un peu de ses lèvres chaudes, corrosives contre son cou, puis soudain, le canon munit d’un long silencieux se colla sous son menton carré. Il leva les mains, lui demandant ce qui se passait. Elle hurla en polonais, lui incitant de partir, au plus vite. Il ne lui demanda pas de traduction avant de lui cracher des injures plus qu’abaissant, s’en allant sans demander son du. Une fois partit, Ilona regarda le salon vide, effaçant rageusement une larme. Elle était si seule … Elle avait beau être entourée, elle se sentait seule… Elle était contente dans le fond de travailler avec Theo aujourd’hui, même si elle ne lui dirait jamais, mais d’un autre côté, ça l’attristait. Elle n’était qu’une collègue à ses yeux, une ancienne conquête, elle n’était rien, donc il ne pouvait rien être pour elle. Seule, juste seule…
Elle s’empara du reste de son matériel : celui officiel pour un chasseur de l’Apocalypto. Elle ne prit que le jouet qui paralysait quelques peu la cible en la tétanisant de décharge électrique. Elle n’avait pas besoin de plus, faisant assez de dégâts comme ça. Au pire, Theo assurerait ses arrières. Elle était forte : quand la cible pouvait arriver morte. La garder en vie, c’était autre chose. Elle sortit et s’alluma une cigarette. Elle hésitait entre son 4x4 et sa Harley. Elle n’avait aucune envie de se retrouver coincé dans les rues trop fréquentées avec son Land Rover. La liberté et la vitesse de sa moto la tentait trop. Le choix était rapidement fait. Enfilant son casque, elle fila tel un oiseau en ville. Le vent qui fouettait tout son corps et les virages sérré, les voitures qu’elle rasait avec perfection la détendirent.
Elle retrouva vite son collègue et sa coiffure folle et son air de fils à papa. Elle arrêta son monstre devant lui et ses talons claquèrent bientôt sur le bitume.
_On essaie de faire vite ! Je n’ai pas la tête à me compliquer la vie, ni la force de te supporter… Ah, ca me manque les formations avec Liam, râla-t-elle en protégeant sa moto d’éventuels voleurs.
Elle s’étira et vérifia la disposition de son armement. Elle récapitula le dossier avec Theo. Il rajoutait des détails qu’elle oublia dans la liste. Un homme entre trente et quarante ans, type caucasien, 1m85, 90 kg, châtain, yeux marron, bouc et boucle d’oreille : anneau gris à l’oreille gauche. Mark Dukes. Elle ne perdit pas de temps à lui demander s’il l’avait aperçut. C’est elle qui lui donna rendez-vous à cet endroit et pas pour rien. Un homme en trench-coat noir, à mi-mollet, propre sur lui, cheveux mi-longs noirs, tirés en arrière, arriva vers eux. Il fit la bise à Ilona. C’était un policier, pas très net sur les bords. Il avait un pied dans le légal et l’illégal. Sec et grand, c’était un homme très séduisant et sûr de lui. Elle connaissait beaucoup de monde dans beaucoup de domaine. Cela l’aidait énormément, ne serai-ce qu’à survivre. L’homme était un peu familier avec la jeune femme. Il lui avait attrapé le visage, soucieux, caressant l’ombre sous l’œil bleu d’Ilona, avec son pouce. Elle le repoussa un peu sèchement, honteuse.
_Dans le bar miteux au bas de la rue… Comme chaque fin d’après-midi, je te l’avais dis. Ce soir, il est resté fidèle à lui-même. Fais attention à toi..
Ilona sourit devant tant de tendresse dans ses paroles et opina de la tête. Elle le rassura en disant que Theo était avec elle et qu’il était bon dans son domaine. L’homme s’éloigna après avoir embrassé le front de la polonaise, laissant les deux chasseurs. La femme descendit la rue en attrapant fermement le bras de son collègue. Elle s’arrêta à quelques mètres du bar. Jaugeant chaque personnes qiu les entouraient, elle chuchota, feignant se pencher sur lui, comme une jeune couple. Sa voix souffla dans son oreille :
_Entre seul et essaie de l’encager en douceur. Il connait ma tête. Il risque de décamper. Je reste là pour surveiller tes fesses de rêve… Ce serait con que ta salope de couguar ne puisse plus les tripoter, de ses doigts couverts de diamant…
Elle avait pincé la hanche du jeune homme avec force, pour appuyé l’acidité de ses paroles. Le regard comme deux couteaux de chasse, elle finit par le laisser entrer dans le bar. Seule, sur le trottoir, elle s’alluma une cigarette, patientant aussi calmement qu’elle le pouvait. Levant rarement la tête, un homme la bouscula. Elle plongea ses yeux bleu dans ceux du parasite et haussa un sourcil. Tout les gens autour d’eux s’étaient comme évaporer, s’observant comme des chiens de faïence. Il était figé, il avait l’air surpris et apeuré. Ses iris s’étaient largement rétracté ; détail qui ne lui échappa pas. De son côté, il ne lui était pas si étranger. Il était sûrement sur un avis de recherche vu la précipitation avec laquelle il pénétra dans le bar. Finalement Theo ne pourra pas le jouer soft. Le fuyard allait prévenir son ami. Ca sentait la course poursuite. Elle eut le bon reflexe de ne pas rester perdu dans la rue. Elle courut vers l’arrière de l’établissement. Lorsqu’elle pu voir la porte de service, donnant sur des sordides ruelles, la cible apparut, détalant comme un lapin. Quelques secondes à peine, Theo lui emboitait le pas. Qu’il était sexy en pleine action, rapide, félin… Elle les suivait de près. Un grillage : que nenni ! Il l’escalada et sauta de l’autre côté. La rue descendait légèrement. Les bras près du corps, bougeant pour aider à garder l’équilibre et gagner de l’élan. Theo joua les acrobate et suivit l’homme. Ilona bifurqua sur le côté. Elle pouvait courir en talon, mais pas sauter. Elle tourna encore et encore et manqua presque de percuter Theo dans un croisement. Cela n’en finissait pas. Passer outre les obstacle, et il avait de l’endurance.
Ilona s’arrêta, essoufflée, aux côtés de Theo qui avait fait de même. Reprenant tout deux leur souffle, ils étaient plié en deux et observait l’immense devanture du Mall. Mark les avait semé en entrant dans le centre commercial. S’il pensait que ça allait stopper la petite blonde. Il la connaissait mal ! Elle prit appui sur Theo, un bras sur son épaule.
_Tu me connais chéri… On rentre qu’une fois la mission accomplie… Alors, tant qu’on le ramène pas vivant, on ne s’arrête pas, ni pour boire, manger, pisser, se reposer ou encore mourir en paix !
Elle lui tapota le dos et pénétra dans la galerie marchande.
◊ Theo Paradise ◊
۞ Chasseur de l'Opération Apocalypto ۞
◊ Nombre de Messages : 506 ◊ Nombre de Messages RP : 61 ◊ Age : 32◊ Informations : |Présentation
Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas fait de mission avec Ilona. Enfin, une mission seule à seul, et pas ces affreuses corvées qu'on les forçait à faire par équipe de quatre et qui n'étaient pas des plus épanouissantes pour lui. Theo aimait bien la présence de l'agent Meyers. Elle apportait souvent à ses journées ce petit côté fou et piquant, cette hargne à vivre qui lui manquait beaucoup. Elle avait cette façon d'attirer ses yeux comme un feu d'artifices, de capter son attention, de le faire sourire ; et les dialogues avec elle étaient souvent très divertissants. Bien sûr, ils avaient aussi leur petite histoire personnelle, et même si très souvent la tension avait régné entre eux, il ne se lassait pas de la retrouver à chaque fois, plus impétueux et acide que jamais, comme elle l'était elle-même. C'était toujours un jeu entre eux, à celui qui se mordrait le plus fort ; suis-moi, je te suis ; fuis-moi, je te suis, et toutes ces bêtises-là. Peut-être une manière comme une autre de masquer un lien qui s'épaississait, trouble et pas net, mais bel et bien présent. Theo ne s'interrogeait jamais sur ce genre de questions, c'était bon pour les mauviettes. Il aimait bien sa compagnie, point.
Ainsi donc, en prévision de cette belle mission qui s'annonçait, Theo avait pris un soin tout particulier à se préparer avant de quitter son appartement du quartier résidentiel. Il n'avait pas passé son uniforme, beaucoup trop militaire pour une telle occasion, se contentant d'un ensemble discret et pratique. Et ses cheveux, bien sûr, aérés et souples, il les avait légèrement surélevés sur le dessus, comme une mince crête arrondie, lui donnant l'air d'un jeune dandy des temps mordernes, et qu'il affectionnait tout particulièrement. Caché sous son cuir, ses armes de fonction, ces misérables jouets qui paralysaient les cibles au lieu de leur faire vraiment mal. Il faudrait réellement qu'il songe à s'acheter un vrai joujou ; après tout, Ilona en possédait de très efficaces et il n'aimait pas passer pour le sage de leur duo de fous.
Il n'avait pas vraiment cherché à étudier consciencieusement le briefing de la mission fourni par les services de la base. Le jeune homme avait simplement récupéré le dossier qu'il avait fourré dans sa boîte à gant en attendant le moment où il se rendrait sur les lieux de la mission ; une espèce de bar minable situé pas loin du centre-ville. Ilona lui avait donné cette adresse et l'heure de rencontre, et il n'avait pas cherché plus loin. La traque ne commençant qu'en fin d'après-midi, Theo n'avait pas fait grand chose jusqu'à l'heure fatidique où il avait sauté dans sa voiture pour se rendre au bar. Garant sa voiture dans un parking aux prix honteux, pas très loin, il contrôla une dernière fois son reflet dans son rétroviseur avant de se rendre au bout de la rue, là où il devrait retrouver Ilona. Il attendit.
Et il attendit encore.
Theo consuma trois cigarettes les unes après les autres, vérifiant l'heure à sa montre à de nombreuses reprises. Il détestait, il haïssait, il abhorrait l'attente. Qu'on le fasse poireauter le vexait, l'importunait ; et lui-même tâchait d'être toujours à l'heure dans la mesure du possible. C'était peut-être un de ses rares points communs avec Winchester, bien que pour le jeune homme, cela touchait sûrement à son manque de patience très marqué, résultat d'un comportement de gamin gâté à qui on n'a jamais dit non, et pas un respect forcené de la ponctualité.
Finalement, il vit arriver vers lui la tornade blonde sur sa moto et vêtue d'une courte tunique qui laissait voir ses jambes sur lesquelles son regard s'attarda quelques instants. Un de ses sourcils se leva haut sur son front quand elle s'arrêta cavalièrement à sa hauteur en faisant claquer ses chaussures sur le sol. Elle n'avait pas l'air gêné d'être en retard, il aurait du s'en douter.
Il sourit en l'entendant babiller à propos de Liam. Le vieux rabat-joie était un sujet qui revenait souvent entre eux ; Theo ne comprenait pas qu'elle s'entende aussi bien avec lui, et ne perdait pas une occasion pour faire de petits commentaires plein d'ironie sur leurs relations. Tout en gardant bien sûr son ton onctueux et décadent, comme s'il avait peur qu'elle puisse prendre cela pour de la jalousie. Il trouvait ça simplement... Etonnant. Et assez drôle, pour être honnête.
- " Moi aussi, je suis ravi de te voir." lança-t-il d'un ton joyeux et expansif en la regardant manoeuvrer son véhicule. "T'aurais pu te donner la peine d'arriver à l'heure que tu avais fixé, tu sais. Surtout avec ta monture."
Il avait désigné sa moto en fourrant les mains dans ses poches, d'un ton un peu hautain. Theo n'aimait pas les motos. Beaucoup de ses homologues masculins ne comprenaient pas son dégoût pour les puissantes deux roues, et lui-même ne cherchait pas vraiment à s'expliquer les raisons. Il n'aimait pas cela, c'est tout. Les voitures étaient bien supérieures à son goût et il s'en contentait facilement.
Ilona s'étira, et il l'observa avec un sourire. Ils se mirent à parler de la mission, et de leur cible, un certain Dukes. Theo repensa aux lignes du rapport qu'il avait vaguement lu dans sa voiture, entre deux feux rouges, et ils passèrent quelques minutes à tout récapituler. Bien sûr, il donnait l'air peu intéressé, voire un brin distant, comme si le petit travail qui les attendait serait une véritable partie de plaisir. A vrai dire, il n'en savait rien, mais cet individu, un Mutant au pouvoir peu dangereux - il avait l'ouïe sur-développée - ne lui avait pas apparu comme une grande menace. L'explication de la présence de deux chasseurs pour un cas comme lui tenait sûrement au fait que le personnage était impliqué dans différentes affaires de meurtres et d'agressions d'humains, et qu'il semblait lié à quelques Mutants hostiles recherchés. Il en devenait une cible à arrêter immédiatement, ce qu'Ilona et Theo allaient se faire un plaisir de faire, visiblement.
Pendant ce petit briefing, l'attention de Theo s'était portée sur une marque que la jeune femme portait au visage. Il avait fait mine de ne rien remarquer mais ne cessait de s'interroger sur la provenance de ce bleu. Un amant violent, peut-être ? Une bagarre en sortie de bar ? La connaissant, les deux étaient tout à fait plausibles, et il se demanda s'il fallait en parler. Oui, sûrement. En tout cas, il en avait envie. Par curiosité, et puis aussi parce que finalement il ressentait une once infime d'inquiétude ; bien que la fougueuse Ilona sache très bien se défendre toute seule, il aurait bien aimé savoir qui était le responsable de cette trace.
Alors qu'il s'apprêtait à lui poser la question, l'homme que semblait attendre Ilona arriva et Theo porta son entière attention sur lui. C'était un bel homme en long manteau, aux cheveux très noirs et à l'allure respectable. Il se dirigea directement vers l'agent Meyers et lui fit la bise en l'ignorant au passage, ce que le jeune homme releva avec un rictus agacé. L'empreinte arrogante marqua automatiquement ses traits et il suivit leur petit échange en retrait, sans s'en mêler. Il fut encore plus agacé de le voir saisir le visage d'Ilona pour caresser sa peau, avant que celle-ci ne le repousse. Une vraie hostilité était en train de naître dans son esprit, une hostilité inexplicable mais complètement assumée. Il le laissa échanger quelques mots avec sa collègue, puis la quitter en l'embrassant sur le front. Son regard méprisant et presque choqué le suivit alors qu'il s'éloignait, puis il tourna des yeux fuligineux vers Ilona.
- " J'espère que je ne vous ai pas trop gêné... ? Je savais pas que tu tapais dans les indic's, maintenant !"
Il était un peu... irrité, en effet. Etre ignoré pour un autre n'était pas dans ses habitudes, et il s'était tellement accoutumé à cette relation insolite avec sa belle blonde qu'il avait un peu de mal à voir quelqu'un d'autre empiéter sur "son territoire". Comme un gosse à qui on vient de voler un jouet qu'il adore, et qui ne peut s'empêcher de chouiner pour en avoir l'exclusivité. Theo ne dit rien de plus, cependant, et se laissa conduire par Ilona quand elle lui prit le bras et le guida le long de la route qui menait au bar que l'inconnu avait indiqué à la jeune femme.
Tandis qu'ils marchaient, assez près l'un de l'autre et que l'enseigne miteuse du troquet se faisant voir devant eux, Theo fut à deux fois près de demander à Ilona qui l'avait frappé. A chaque fois, il s'interrompait, se mordant la langue d'être aussi stupide et se persuadant que l'agent n'aurait pour toute réponse qu'un coup de coude dans ses pauvres côtes. C'était d'ailleurs fortement plausible ; elle n'aimerait pas qu'il s'immisce ainsi dans ses petites affaires, quand bien même le fait l'intéressait et l'inquiétait un tant soit peu. Il venait de réunir toute la motivation nécessaire à poser cette simple question quand il sentit Ilona se pencher vers lui, comme s'ils avaient formé une sorte de joli jeune couple, et lui chuchoter quelques phrases à l'oreille.
Forcément, la mission reprenait le dessus. Theo lorgna le bar l'air de ne pas y toucher, un sourire placide aux lèvres tandis que l'agent Meyers laissait échapper quelques sarcasmes. Le rictus s'agrandit et il supporta le pincement sur ses hanches en la couvant d'un regard voluptueux. Evidemment, une petite pique à propos de Cinderella, il aurait du s'en douter. L'inimité - ou ce qui ressemblait, en tout cas - qu'Ilona portait à sa conquête brune ne lui était plus inconnue depuis le jour de cette crise où elle l'avait à moitié assommé. Sa seule erreur : avoir comparé ces deux expériences comme si cela avait été une insulte incroyable portée à l'encontre de la blonde. Theo n'avait pas cherché bien loin une explication qui lui était désormais inutile puisque Ilona lui reparlait ; sans doute la réponse l'aurait interrogé suffisamment longtemps pour qu'il n'estime pas cette affaire classée. Au lieu de quoi il lui souffla :
- " Je compte sur toi, c'est qu'elles sont précieuses sur le marché ! A tout de suite.'
Et tandis qu'elle lui adressait un regard tranchant, très assuré, il lui fit un léger clin d'oeil avant de pénétrer dans le bar. C'était un endroit assez minable, peuplé par quelques piliers saouls qui occupaient le comptoir comme un dernier radeau de survie ; le barman, essuyant d'un geste las une chopine que son torchon salissait plus qu'il n'essuyait, le suivit des yeux quand il s'avança, sans gêne, observant en douce les quelques clients. Dans la pénombre sale du bouge, il était difficile de distinguer au mieux les visages et les traits, mais Theo finit par identifier leur cible assez facilement. L'homme décrit par le rapport se trouvait à une table au fond de la salle, près d'une porte qui donnait sûrement sur la sortie de service. Sans hésiter, le jeune homme se dirigea vers lui en faisant lentement glisser une main sur ses holsters arrières, tendu et concentré.
Il y eut le bruit de la porte, une petite flatterie de l'air entrant qui souleva ses cheveux gominés ; Theo tourna la tête. Un autre homme venait de rentrer dans le bar, et Theo eut à peine le temps de faire le point sur lui qu'une violente bousculade le déporta sur le côté. Ses doigts ripèrent contre son arme sans l'attraper, et il se tourna d'un bloc vers le suspect qui s'échappait par la porte qu'il avait remarqué en entrant, pendant que son complice s'avançait en hâte vers lui. Pourtant désireux de se venger contre cet imbécile sûrement suspect également qui venait de détourner son attention, le jeune homme se contenta de bondir au-dessus d'une chaise renversée et de prendre la direction de la porte de service. Les cris vains du barman se perdirent derrière lui tandis qu'il rencontrait à nouveau la lumière du soleil faiblissant. Une seconde à peine, le temps qu'il repère la fuyard pour le prendre en course. Il aperçut Ilona qui se précipitait pas très loin ; elle avait du remarquer le complice et se rendre compte de ce qu'ils tramaient ; ce qui voulait dire que Mark Dukes se trouverait bientôt derrière de sordides barreaux. Pensées très réjouissantes, selon Theo !
C'était sans doute ce qu'il préférait dans son travail. Les course-poursuites. A pied ou en voiture, peu lui importait, mais il adorait se mesurer aux suspects et leur prouver qu'il pouvait les attraper comme bon lui semblait. C'était aussi une question d'orgueil, il se l'avouait sans peine : quand il était plus jeune, il n'y avait pas une once de son corps qui ne se plaignait des traitements honteux qu'il lui administrait : alcool, tabac, drogue et phases interminables de fainéantise dans un canapé moelleux. Il dédaignait le sport et ne s'occupait pas d'avoir des muscles qui lui étaient somme toute tout à fait inutile. Mais depuis qu'il était entré à l'Opération Apocalypto, il avait du prendre de sérieuses résolutions qui l'avaient fait crisser des dents au départ. Du sport, régulier et intensif, pour retendre et renforcer des muscles autrefois inexistants. Une bonne nouvelle en soi, désormais Theo était plus endurant, plus fort aussi, et ne crachait pas non plus sur une bonne course à pied qu'il était sûr en ce jour de remporter haut la main.
Il rencontra son premier obstacle dans la présence d'un haut grillage que Dukes sauta comme si de rien n'était. Avec un petit rire étouffé - il ne fallait pas s'essouffler pour rien - Theo le suivit avec une bonne adresse, ses longues jambes passant bien au-dessus du grillage pour atterrir avec élégance sur le sol. Un claquement, un pas de côté un peu maladroit, et Paradise reprenait sa course en tâchant d'accélérer pour ne pas perdre de vue son suspect. Il hésitait à sortir immédiatement son arme de sa cachette ; le poids relatif de l'objet pourrait le gêner dans sa traque, mais il pourrait au moins le toucher de loin... La question ne l'occupa pas très longtemps ; tandis qu'il enchaînait les murs à sauter, les virages serrés à prendre entre deux collisions avec Ilona qui courait elle aussi, il ne put que remarquer son corps réclamait grâce tout de même. Peut-être le type qu'ils poursuivaient comme des anguilles avait un don d'endurance également ? Ca ne l'aurait pas étonné. Si lui-même, Theo Paradisen n'arrivait pas à le rattraper alors qu'il bondissait, accélérait, enjambait des grillages comme des murets de 50 centimètres... C'est qu'il y avait un problème.
Le jeune homme finit par s'arrêter dans une longue plainte où se mêlaient une ou deux injures. Plié en deux par l'effort continu et violent qu'il venait de fournir, il tâcha de contrôler sa respiration affolée en jetant un coup d'oeil sur la grande devanture du mall devant laquelle il se trouvait. Ilona s'était arrêtée à côté de lui et Theo eut du mal à la regarder, craignant de voir un jugement dans ses yeux cendrés. Que nenni ; elle aussi était haletante et c'est un petite encouragement qu'elle lui adressa - enfin, un encouragement... - avant qu'ils ne décident à pénétrer dans la galerie commerciale.
Theo marchait à la droite d'Ilona, ses grands jambes avalant la distance avec une rapidité qu'il s'imposait. Il ne fallait pas que la proie s'échappe, ho ! C'était aussi pourquoi il était bien d'accord avec les derniers mots de Meyers : il choperait ce salaud coûte que coûte et ne s'autoriserait plus de pause tant que le canon de son arme ne serait pas pointé sur sa tempe. Sans aucune liaison, Theo lâcha tout à trac :
- " Au fait, qui t'a fait ce bleu au visage ? Ton petit copain ?"
C'était peut-être la seule méthode que Theo avait trouvé pour aborder le sujet, même si la situation ne s'y portait pas vraiment. Il abandonna son examen concis de la situation, de tous les gens qu'ils croisaient dans leur marche pour observer Ilona sur le côté. Peut-être qu'elle ne s'énerverait pas, pas maintenant, pas alors qu'ils étaient en mission, et qu'elle lui assénerait une réponse claire et concise. C'était tout ce qu'il demandait.
Quelques secondes passèrent, puis alors qu'ils débouchaient dans la zone la plus peuplée de la galerie, le cri d'un vigile alerta la conscience professionnelle de l'agent. Il tourna la tête vers la zone du bruit, juste à temps pour voir leur suspect fuir à toute vitesse au milieu d'une foule de client mécontents, les bousculant au passage. Il courait pour se perdre dans les rayonnages gigantesques d'un market, espérant sans doute que la populace les ralentirait jusqu'à ce qu'il trouve une autre sortie à l'opposé. Theo bondit et courut à sa suite, beuglant à la volée :
- " Prends de l'autre côté, on va le choper en tenaille !"
Pas vraiment certain de la bonne tournure de sa phrase, le jeune homme n'attendit pas la réaction d'Ilona. Elle n'apprécierait certainement pas qu'il lui donne un ordre comme ça, sans prendre la peine d'attendre son avis, et elle se mordrait les doigts de ne pas avoir son cher Liam comme collègue aujourd'hui. Theo, à contrario de son supérieur ronchon, préférait l'instinct à la stratégie réfléchie et ne se bourrait pas longtemps le crâne avant de prendre une décision. La diplomatie lui étant d'ailleurs complètement étrangère, il ne s'inquiétait pas outre-mesure de traquer un Mutant à la sauce Apocalpto au milieu d'un Mall rempli de clients innocents, fait sur lequel comptait sans doute le suspect.
Theo courut à travers les rayons vivement éclairés, rentra dans quelques pauvres dames qui poussaient laborieusement des caddies remplis de courses pour une semaine. Dukes n'était qu'à quelques mètres devant lui, et Ilona, en toute logique, ne devait plus être loin devant lui. Cet imbécile était fait comme un rat, surtout qu'il avait entendu les vigiles au passage se mettre d'accord pour une tactique à suivre. Les clients suivaient d'un regard curieux ces deux hommes qui se couraient après en bousculant les étalages. Rapidement, pour ralentir la course de Theo, Dukes renversa une énorme étagère de pots de peinture - mais avec quelle force, bon dieu ? Ces trucs devaient peser des centaines de kilos ! - qui se déversèrent sur le sol dans un flot gras et multicolore. Theo dérapa avant d'avoir pu comprendre ce qui lui arrivait et glissa sur le flanc dans la peinture et les débris de l'étalage, provoquant des cris, des plaintes autour de lui. Il beugla une insulte fort peu catholique avant de se relever, trébuchant, tandis que le suspect avait pris le large. Mais le jeune homme apercevait Ilona un peu plus loin devant - en tout cas, ça y ressemblait. Avant d'avoir réfléchi deux fois à son geste, Theo sortit son arme de fonction de sous son cuir et la braqua devant lui alors que, les vêtements maculés de peinture de toutes les couleurs, il reprenait sa course.
Il se passa deux secondes avant que les premiers hurlements fusent de toutes parts. Les clients scandalisés ne comprenaient pas qu'un homme sans uniforme pointe une arme sur un autre, et bientôt, ce fut une véritable foule compacte et en panique qui se massa aux sorties les plus proches, bousculant tout et tout le monde sur son passage. Theo pesta entre ses dents, mais il aurait du temps pour se maudire de cette erreur quand ils auraient rattrapé leur suspect. Jetant un coup d'oeil réfrigérant à Ilona, comme pour la mettre au défi de faire une quelconque remarque sur la peinture ou même l'arme qu'il tenait devant lui, le jeune homme s'efforça d'éviter d'éventuelles collisions avec les clients pour poursuivre Dukes.
◊ Ilona Meyers ◊
۞ Chasseuse de l'Opération Apocalypto ۞
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Ilona marchait si tranquillement auprès de Theo. Son corps et son esprit tentait vainement de se reposer de tant d’effort. Et encore, sa conscience n’était pas tranquille tant que l’homme courait toujours cette fois-ci, bien plus sur la défensive que la première fois. Il fallut que Theo brise le brouhaha lointain et habituel de la galerie. Certes, il eut le mérite de ne pas tourner autour du pot et d’aller droit au but. Elle n’aimait pas qu’on fasse semblant de fouiner dans sa vie privée. Elle ne dit rien pendant deux pas. Elle baissa la tête et essayait d’avoir une voix aussi détaché que possible.
_Suis-je si prévisible ? Oui, une affreuse pilule de l’amour qui laisse des effets secondaires… Il est repartit sans ses couilles. Concentre toi plutôt ! Je ne voudrais pas avoir à utiliser les jouets de l’opération. Le dernier à fait un infarctus…
Elle fit un signe de main pour dire que la discussion était close. Elle avait prit la peine de lui répondre, pas comme ses autres remarques futiles ; il devait être content d’avoir ce qu’il a eut. Elle était touché dans le fond qu’il s’inquiète pour elle. S’en était un signe tout du moins. Ca lui avait fait du bien, même de lui dire que oui, c’était bien ça. Il l’avait remarqué. Ca lui fit chaud au cœur.
Il n’eut pas le temps d’approfondir sa curiosité. Elle marchait à son rythme, toujours près de lui, le regard qui sondaient chaque client du mall. Il y avait un peu de monde. Elle slalomait entre eux, s’imiscant telle une anguille. Elle échangea quelques regards avec lui pour savoir s’il l’avait repéré. Elle finit par sourire.
_Tu remarqueras comme beaucoup d’homme t’envie d’être avec moi…
Malheureusement, l’heure n’était pas à l’humour. Il y avait eut de l’agitation alors qu’ils atteignaient un grand espace. Il était là, face aux gardes du corps. Les agents de sécurité ne devaient pas non plus apprécier son agitation et la violence précipitée avec laquelle il tentait de chercher une issue. Theo, très réactif sauta de suite sur l’occasion. Il ne perdit pas de temps et tentait de lui emboité le pas. Les gardiens avaient l’air de voir leur professionnalisme et les aidaient en quelques sortes. Ilona était un peu plus derrière, essayant de le prendre à revers. Très bonne idée commandée par son collègue.
C’était comme courir conter le vent où nager à travers de fortes larme dans la mer. Les gens étaient amorphe, touristes et lents. Ca errait plus que cela n’avançait. Une boue qui vous emprisonnait et ralentissait vos gestes. Ilona gardait un oeil sur ce qui se passait tout en marchant. Des râles explosait quand elle en bouscula plus d’un. Malgré sa finesse, elle circulait difficilement. Ce fut bien pire quand les gens devinrent curieux, stagnant pour comprendre cet événement atypique. La distance grandissait. Elle accéléra le pas. Elle poussa plus fermement, on gueula. On la bouscula à son tour. Provocation. Elle ne se maîtrisait plus. Il allait leur échapper. Elle sortit son arme et tira deux coups en l’air qui se perdirent dans le haut plafond. Les gens se stoppèrent. « Tout le monde à terre putain, s’égosilla-t-elle. Le prochain sera un tire sans sommation ! » Ah qu’elle allait regretter son geste, ou presque.
Elle ne sut vraiment où ils étaient. Cette boutique aux rayonnages bien rangé, et agencé avec soin pour pousser le client à consommer, elle put y accéder avec facilité. Elle jeta un œil à l’agent de sécurité à sa droite. Il n’avait plus ce regard confiant ou encore ignorant, mais plutôt soupçonneux. Qu’il ose l’arrêter, elle était armée ! Ca sentait mauvais, elle le savait…
Soudain, à la sortie d’un couloir de friandise, une montagne de boîtes en carton s’écroula. Elle vit la cible, et Theo, toujours derrière lui. L’homme poursuivi tourna sur la gauche. Elle s’empressa d’aller à sa rencontre. Elle s’arrêta net. Pas un chat, à part quelques clients en boule. Une femme serrait si fort son enfant qu’elle était à deux doigts de l’étouffer. Elle avança, confiante, évitant d’écraser un consommateur. Subitement, entre le riz et les pâte, une masse bondit. Elle trébucha et poussa un cri monstre. Elle percuta les tomates de plein fouet. Les fruits rouges et juteux, apeurés, roulèrent en quête de tranquillité. Son entorse était revenue, sa cheville étant encore fragile. Elle avait fait un faux mouvement avec ses talons, c’était plus que son pied ne pouvait supporter. Elle posa une main sur l’étale, mais son cuir chevelu se mit à brûler. L’homme l’avait attraper par ses cheveux. Il lui tira la tête en arrière. Il se savait coincé, alors comme un rat prit au piège, il finissait par attaquer.
Elle glissa rapidement sa mon à son holster. Son muger caressa le cuir noir et ne put trouver une personne à perforer. L’homme s’empara de l’arme et lui donna un violent coup de crosse sur la tête. Elle sentit sa tête tourner. Bientôt, elle vit son corps s’allonger totalement au sol, enfin libre. Elle ouvrit les yeux, reprenant peu à peu ses esprits. L’agresseur était près d’elle et se secouait, complètement tétaniser. Une ombre était penché sur elle. Theo s’était occupé de son cas. Il poussa le corps plus loin, lui passant les menottes.
On avait appeler la police et Apocalypto avait intercepté l’appel. Ils s’étaient rendu plus rapidement que les force de l’ordre sur les lieux. A peine Theo avait-il bouclé l’homme, qu’ils étaient tous là pour calmer l’assistance et rassuré les agent de sécurité. Ils en profitèrent pour s’occuper de l’homme qu’ils cherchaient. Ilona était mise à l’écart, encore une fois en aparté avec un supérieur.
_C’est incroyable ! Le rapport, va se faire de suite, et vous n’avez pas intérêt à mentir, je veux tout les détails. Qu’est-ce qui vous a pris de tirer comme ça en pleine foule, pour qu’ils vous écoutent ? Vous êtes un agent, pas un terroriste ! Vous comprenez ça ? Je ne savais plus quoi dire quand j’ai entendu ça. En plus de ça, je constate des blessures. Monsieur Paradise est resté vague, mais si j’ai bien compris, vous vous êtes exposé inutilement à énormément de risque. Vous ne réfléchissez jamais, vous n’en faite qu’à votre tête, vous êtes irresponsable ! Plus ça va, pire c’est. Vous gagnez en confiance en vous et vous faites de plus en plus d’erreur ! Bon Dieu ! Ca devient vraiment insupportable ! _Ca va j’ai compris ! Rétorqua Ilona. Jetez moi ! Dîtes le ! _Même pas… On te garde ! T’as de la hargne et de la détermination ma grande. On a besoin de ça. De plus, tu as beaucoup de contact qui t’aide à accomplir plus vite ton pistage et clore la plus part des missions… Tu es un bon élément Meyers ! Mais instable. T’as une mise à pied jusqu’à nouvel ordre avec une nouvelle formation… Abuse pas non plus de ton côté indispensable, car tu ne le sera pas éternellement.
Il se frotta la tête et pressa ses hommes de finir le nettoyage, puis de quitter les lieux. Dehors, juste deux fourgonnettes attendaient. Elle y monta, abandonnant encore son fier destrier seul. On les amena au Quartier Général. Caché sous un asile, ils y circulaient comme si de rien n’était. Elle s’appuyait sur le bras de son collègue, car sa cheville l’irradiait. Elle le laissa le guider jusqu’à un endroit calme, en récupérant les papiers administratifs.
La salle commune. Il n’y avait personne sauf Ilona et Theo. Assis à la table, face à face, elle fixait le jeune homme, son rapport étant encore vierge de mot. Elle finit par prendre son stylo, jonglant avec, le tournant autour de ses doigts, comme une majorette. Elle jaugeait chaque trait du jeune homme. Sa coupe de cheveux structuré, son air sauvage et beau garçon, ses lèvres de velours, puis ses mains qui hésitaient à chaque phrases. Elle gratta quelques lignes à son tour. C’était encore frais dans son esprit. Elle reporta vite son attention sur Theo, de nouveau. A quel « gueule d’ange ». Elle finit par lui balancer son outils d’écriture.
_Te retient pas. Ecrit tout en détail, même mes conneries. J’en vaut pas la peine, cracha-t-elle subitement, incapable de lui dire que de le voir si concentré lui donnait des envies de câlins. Me ménage pas, il sait très bien que j’ai fais des conneries et s’attends à ce que tu me couvres. Paie pas pour moi. Quoi qu’il arrive, j’ai ma mise à pied alors… Ca me fera des vacances ! Je verrai plus vos sales tronches de premier de la classe !
Elle poussa le tas de feuilles devant elle, et perdit son visage dans ses bras, s’allongeant sur la table. Elle respirait fortement. Elle avait simplement envie de pleurer. Elle venait de se faire battre par un homme qui lui en rappelait trop un autre, et qui en plus l’a quitté. Là, elle ne travaillerait plus. Encore heureux, il lui restait les tatouages, mais sans client, c’était dur… Elle n’avait plus rien pour se changer les idées. Elle venait de comprendre où lui menait toutes ses bêtises et ses excès…
◊ Theo Paradise ◊
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Evidemment, il avait entendu les coups de feu. Il avait vu l'agitation, les cris, et parfois les hurlements des clients qui fuyaient, se piétinaient, abandonnant toutes leurs courses hebdomadaires pour quitter au plus vite cet endroit maudit et s'éloigner de cette folle qui avait tiré vers le plafond. Theo, pendant sa course, avait grimacé en slalomant entre tout ce joli monde, pourtant, il n'était pas énervé. Il avait eu l'occasion de discuter avec quelques collègues et parfois avec des supérieurs à propos d'Ilona, et si la plupart trouvaient beaucoup à redire sur sa façon de faire, le jeune homme approuvait chacun de ses actes. Certes, elle n'était pas vraiment orthodoxe et pouvait faire assez peur dans son genre, mais Theo ne lui avait jamais rien reproché. Il riait souvent après coup de ses manières, de son travail inhabituel au sein de la grande Opération ; et souvent, ils en riaient ensemble. Il l'aimait comme elle était : folle et excessive, et n'aurait pas permis que quelqu'un s'essaye à la changer. Non, s'il grimaçait, s'il avait tellement l'air en furie, c'était simplement à cause du lieu bondé et de cette course plus idiote que d'habitude. Il puait la peinture à plein nez, sa coiffure s'était largement lâchée ; il n'avait plus autant de classe qu'en arrivant. Qu'importe, il arriva bientôt à l'endroit où se trouvaient Ilona et leur suspect.
Dans un dérapage glissant sur le carrelage poli du grand mall, Theo s'arrêta devant eux. Il leva son arme, dérouté. Un petit goût de bile lui monta dans la gorge quand il vit la façon dont Dukes traitait sa pauvre Ilona ; la vision de cette dernière, d'ordinaire si forte et impitoyable, la tête tirée en arrière par les cheveux, le mit légèrement à mal. Si bien que pendant quelques instants, il ne sut comment réagir. Puis tout s'enchaîna très vite ; elle qui tentait de prendre son arme, le suspect qui la devançait prestement et se servait d'un de ses précieux muger pour l'assommer, son joli corps qui glissait lentement sur le pavé... C'en fut trop. Theo rentra enfin dans la mêlée, et ne mit qu'une seconde ou deux à s'attaquer enfin à ce fou furieux, qui après un tir très bien envoyé, vous pouvez me croire, s'écroula par terre dans un claquement sonore et fut pris d'horribles soubresauts. Cette arme avait peut-être l'air d'un jouet en la regardant, il n'empêche que ses effets étaient encore assez sympathiques à voir.
Le jeune photographe se pencha tout d'abord sur Meyers, mais à peine quelques secondes, juste le temps qu'il lui fallait pour s'assurer qu'elle respirait toujours. Avec un demi soupir de soulagement, il passa ensuite à Dukes qu'il bougea sans ménagement avant de lui passer les menottes. Sans retenue, il en profita pour lui coller un ou deux petits coups de pieds dans les côtes, histoire qu'il gémisse enfin pour une bonne raison. Ils furent alors très rapidement entourés par des gars de l'Opération, que Theo gratifia de longs regards dédaigneux. C'était bien sûr toujours trop tard que rappliquait la cavalerie, il aurait du s'en douter. Couvert de cette stupide peinture, Theo s'efforça d'échanger quelques mots avec ses supérieurs qui s'occupaient à rétablir l'ordre dans le mall, tout en suivant les échanges houleux qu'Ilona avait avec un autre type d'Apocalypto. Son regard fuyait souvent vers elle et guettait ses réactions ; elle avait l'air de se faire engueuler, et il comprenait pourquoi. Il aurait bien aimé s'avancer vers elle et prendre part à la discussion pour tempérer l'état d'esprit du plus haut gradé qui semblait s'égosiller sur elle ; malheureusement, il avait sa propre part d'explications à apporter à l'affaire. Il tenta de le faire le plus rapidement possible, sans se départir de son arrogance, de son orgueil, et d'une énorme touche d'irritation quand son interlocuteur demanda la provenance de la peinture qui tâchait ses vêtements d'habitude impeccables.
Ils finirent par quitter les lieux, et Theo ne s'attarda vraiment pas à imaginer comment le centre commercial allait retrouver sa normalité. Il se prit même à penser, avec une méchanceté tout à fait gratuite, que cela allait prendre du temps aux responsables des magasins, et que les clients auraient trop peur pour remettre les pieds ici avant un bon bout de temps. Dans la fourgonnette les menant jusqu'à l'asile, Theo ne décrocha pas la mâchoire. Il n'avait tout d'abord rien à dire, et avait une furieuse envie de se laver le visage avant de reprendre la parole. Il savait qu'il aurait du temps seul à seule avec Ilona et ne comptait pas gâcher leur future discussion dans un endroit si peu approprié. Tout juste eut-il le temps de formuler une pensée émue à propos de sa voiture abandonnée là-bas qu'ils arrivaient enfin.
Theo insista pour passer aux vestiaires avant d'aller faire son rapport. Dans la petite pièce vide, il se déshabilla lentement, imaginant avec un sourire qu'il aurait bien aimé que sa collègue préférée l'accompagne à cet instant. Allez savoir pourquoi, tandis qu'il se débarbouillait en insistant bien sur ses cheveux, il eut aussi une vague pensée pour Pixie, qu'il chassa rapidement de son cerveau déjà saturé. Cela lui prit une dizaine de minutes avant d'être suffisamment propre à son goût pour sortir ; cinq de plus pour repasser des vêtements et reprendre une certaine décence, terminer les plis stylisés de sa coiffure. Il rejoignit finalement Ilona et s'installa face à elle pour boucler la partie la plus détestable de son boulot : faire son rapport.
Dans la salle commune, tout était silencieux. Parfois le calme était tempéré par le grattement de son stylo. Theo ne remarquait pas à quel point il pouvait avoir l'air idiot, ainsi concentré sur sa feuille, s'efforçant de trouver les meilleures tournures et de présenter leur intervention de la plus belle façon qu'il soit. Pas question d'enfoncer Ilona, ni de mentionner ses propres erreurs. Il enjolivait, dans sa manière d'écrire, tout ce qu'ils avaient pu faire depuis le moment où ils s'étaient rejoints au point de rendez-vous. C'eût été une autre personne en face de lui, il se serait certainement fait un plaisir de la noyer de reproches continuels, mais là, il n'en voyait strictement pas l'intérêt. Et tandis qu'il écrivait, hésitait, fronçait les sourcils en s'interrogeant brièvement sur l'orthographe ou la syntaxe, il ne se doutait pas qu'Ilona le regardait. Il avait prévu de bâcler le rapport et d'avoir ensuite une longue conversation avec elle pour échanger leurs impressions et lui demander ce que le supérieur énervé avait bien pu lui dire. Il avait bien sûr entendu une certaine mise à pied mentionnée, mais... Ah, un peu de décence lui soufflait que c'était un sujet à prendre avec des pincettes.
Soudain, et sans qu'il ne voit venir le coup, Theo se prit un stylo dans la tronche. Il sursauta presque, surpris, levant rapidement les yeux vers la belle. L'air d'étonnement de son visage pouvait avoir l'air franchement cocasse, comme s'il se demandait réellement si l'objet n'était pas magiquement tombé du plafond. Puis ses sourcils se froncèrent et il claqua sa langue contre son palais.
- " Hey, ho ! Ca va pas ?" grogna-t-il sans animosité.
Pourtant, il l'écouta patiemment, les traits de son visage restant désespérément impassibles. Il ne fallait pas trop lui en demander. Bien sûr, il était touché par ce qu'elle lui disait, tout comme il l'avait été en apprenant que c'était effectivement un homme qui l'avait frappé, en découvrant le bleu sur son visage. Il avait simplement du mal à se dire que c'était bien Ilona Meyers qui baissait ainsi les armes devant lui ; c'était comme surprendre une scène gênante qu'on aurait honte de se souvenir.
Quand elle eut fini, il lâcha un grand soupir, et un sourire vint étirer les commissures de ses lèvres. Son dos fit un bruissement textile quand il se repoussa en arrière, étendant ses grandes jambes devant lui et abandonnant son rapport sans autre forme de procès. Il l'observait intensément, souriant toujours bien qu'apparemment la situation ne s'y prête pas, jouant avec son stylo comme Ilona l'avait fait quelques minutes plus tôt. Après quelques secondes de silence, il reprit :
- " C'est pas bientôt fini, ton mélodrame ? Je t'ai connu un peu plus courageuse, ma belle !"
Effectivement, il y avait mieux comme mots d'encouragements. Mais que celui qui avait déjà vu Theo faire dans la dentelle lève la main ou jette la première pierre... Un instant plus tard, cependant, il se leva en faisant racler sa chaise et fit le tour de la table qui les séparait. Il s'installa lourdement sur la chaise voisine à celle d'Ilona, et souleva la jambe de sa belle - sans faire attention à ses protestations - pour la faire reposer sur ses genoux. Après avoir doucement et avec moult précautions retiré sa chaussure, il massa sa cheville douloureuse, frôlant à peine la peau de ses doigts magiciens, pour ne pas accentuer la souffrance au lieu de la faire s'envoler. Il la regardait droit dans les yeux et espérait qu'elle ferait de même. C'est après un petit temps de silence pendant lequel il ne fit que caresser sa peau que sa voix de gorge retentit de nouveau :
- " Ilona, t'as rien fait de mal, okay ? Alors c'est pas dans mes projets de t'enfoncer. T'as fait ce qu'il fallait faire, et si tous ces abrutis n'auraient pas eu les couilles de faire la même chose que toi, c'est leur problème. Tu fais bien ton boulot et ils le savent, sinon tu ne serais plus là."
C'était déjà beaucoup plus que ce qu'il avait prévu de dire au départ, mais voir Meyers dans cet état inhabituel lui avait causé une brusque et étrange pique au coeur. Il n'aimait pas la voir comme ça, triste ou morose, ou peut-être les deux, qu'est-ce qu'il en savait ? Theo était un être très égoïste, mais pour Ilona, ce n'était pas la même chose. Il avait envie de l'aider. Il se pencha vers elle, l'irradiant de son regard brûlant et animal.
- " Toi, t'as besoin de faire cesser cette grève de sexe que t'as décidé contre moi. Viens manger chez moi ce soir, je vais te faire oublier tous ces méchants vilains supérieurs qui t'ont mis dans cet état."
Il avait baragouiné cette dernière phrase avec le ton que prend un adulte gâteux avec un bébé particulièrement mignon, ou qui chouine sans qu'on ne comprenne pourquoi. Une voix débilisante, donc, qui lui arracha un éclat de rire franc et mélodieux ; il en profitant pour libérer la jambe d'Ilona, qui, il n'en doutait pas, chercherait à lui faire payer ce genre de réaction. Il savait très bien qu'elle lui dirait non, comme depuis cette fois où il avait osé mentionné Cinderella après leurs ébats ; mais la vérité était qu'il ne pensait cette fois-ci pas qu'au sexe. Theo songeait simplement qu'Ilona avait cette fois-ci besoin d'une simple présence amicale, pourquoi pas d'un... erm, câlin, et pourquoi pas d'une soirée dans ses bras devant un film pourri qui passerait sur le câble. Il ne se sentait juste pas le courage de le présenter de cette façon et préférait mettre le sexe en personnage principal, juste pour qu'elle n'imagine pas qu'il était un peu trop sentimental.
S'accoudant à la table, il continuait de la fixer, l'oeil brillant et sa moue aux lèvres. Une partie de lui-même voulait qu'elle accepte, bien sûr, même s'il avait de gros doutes à ce sujet. Aussi, il crut bon de continuer sur un ton cette fois plus sérieux :
- " Bon, raconte moi un peu ce qu'il t'a dit tout-à-l'heure, au moins. Et puis rassure toi, si t'as vraiment envie de bosser, t'auras qu'à demander à ton Liam-chéri qu'il fasse sauter ta mise à pied. Sûr que ça lui ferait plaisir. A ce tocard. Moi, si tu veux mon avis, j'aimerais bien être mis à pied..."
Un ton un peu grognon pour parler du Bastet, l'insulte marmonnée sur un ton perfide qui ne trompait personne. Theo n'aimait pas l'attention qu'Ilona portait à Winchester, ce n'était pas nouveau.
◊ Ilona Meyers ◊
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Alors qu'elle pensait qu'il allait ignorer ses paroles ou alors simplement râler, ce qu'il fit finalement, il se leva de sa place. Elle eut un peu peur. L'aurait-elle tant agacé qu'il avait préféré partir. Non, pire encore. Il venait vers elle. Qu'allait-il faire ? Elle écarquilla les yeux, surprise. Elle avait doucement bander les muscles de son bras droit, prête à répondre à une gifle ou tout autre geste qu'elle ne risquait pas d'apprécier. Dans le fond, elle aimait, mais par principe, elle faillit répondre violemment à ce que s'attelait à faire Theo. Il s'assit près d'elle. C'était tolérable et doucement, il la déplaça pour attraper sa jambe. Une bras cramponné à la chaise, angoissé par l'inconnu, elle avait légèrement levé le poing.
Sa main était chaude et délicate, se perdant sur une cheville un peu rougies et encore douloureuse. Elle ne savait pas si c'était grave ou non. Elle avait eu peur d'être encore attelée. Elle se laissait aller à la tendre sensation qu'il provoquait en elle. Elle pencha la tête en arrière, et quand elle revint sur terre, il la jaugeait avec insistance. Ses yeux bleus croisèrent ceux de son collègue et il parla. Encore et encore. Pourquoi a t-il parlé ? Il venait de rendre un peu trop intime, ce moment qui se voulait juste jouissif. Il était adorable, voilà ce qu'elle pensait. Il aurait pu avoir raison, mais elle sentait qu'il cherchait à ne pas attiser la flamme qui brûlait constamment en elle. Pourquoi n'arrivait-elle pas à se dire tout simplement qu'il avait fait preuve de compassion, qu'il s'était laissé emporter par une amitié qu'elle niait. Car ce n'était pas lui, non pas du tout. Theo n'était pas comme ça, comme elle n'était pas morose, ni même faible, alors qu'elle avait une arme en main. Elle oubliait la douleur lointaine, qui se répandait subtilement jusqu’à son genoux.
Elle leva lentement un sourcil et fit un léger sourire. Elle avait adoré cette petite concurrence face à Liam. Elle passa une main dans les cheveux hirsute de Theo, tendre. Ca faisait longtemps qu'ils avaient perdu cette étrange complicité entre eux.
_Tu sais, Liam ne sera sûrement pas le premier à jouer en ma faveur, au contraire. Il pense un peu comme eux, donc je doute qu'il fasse pencher la balance. T'as cru quoi ! Pour ça que je l'aime bien, chuchota t-elle, le regard un peu perdu. Il est bon et sait faire la part des choses. Tu sais ce qu'on m'a dit tout à l'heure, c'est simple. Je suis irresponsable et trop instinctive. Je me mets et je mets les autres en danger. Ils n'ont pas tords d'un côté. Ca risque de devenir dangereux et je risque de provoquer des pertes inutilement. Ca me fera pas de mal cette mise à pied. Qui n'en est pas une finalement. J'ai une nouvelle formation.
Elle rechaussa lentement son pied et s'étira, passant la tête sous la table. Son stylo était sous la chaise précédente de son collègue. Elle soupira. Poussant sa chaise à son tour, elle crapahuta sous la table qui attendait qu'on la libère des rapports à rendre. Elle attrapa son dit stylo et cherchait à regagner son objet de confort. Posant une main sur la cuisse de Theo, elle y prit appui, avançant lentement sa main un peu plus haut et lui fit un sourire en coin. Elle lui tapa très délicatement le nez avec le bout de son stylo.
_Je pense sincèrement que t'as réussi à me motiver à gratter. Allez, on finit ça en vitesse. On va chez moi, car chez toi, t'as de la vodka de merde... J'aime beaucoup ton idée, mais rêve pour n'imaginez ne serai-ce qu’une seconde, de retoucher à mon corps... T'as ruiné toute tes chances en parlant de ta relique la dernière fois !
Elle lui fit un rapide clin d'œil et s'activa à finir ce fichu rapport qu'on lui quémandait et non sans précipitation et obligation. Forcément, son collègue dut bien finir avant elle, vu qu'elle n'avait encore rient écrit, alors qu'il en était à son premier paragraphe. Elle essaya au mieux d'être précise, de rien oublier, et d'être rapide. Elle tapa le cul de son stylo avec vivacité avant de refermer les feuilles doubles. Elle signa, data et s'en fut finit de toutes ces lignes qui ne la valorisait pas.
Elle releva doucement la tête, tassant les feuilles et se perdit dans ses yeux. Elle avait envie de lui dire merci pour avoir été efficace et rapide lorsqu'elle crut perdre la vie. Finalement, elle resta là, le visage figé, à le fixer et finit par secouer la tête. Elle se leva précipitamment et cracha, à défaut de douces paroles :
_Pour information, t'es petit mots d'amour envers Liam n'ont pas lieux d'être et je te l'interdis. C'est incomparable avec moi et l'autre conasse. Je couche pas avec. Voilà toute la différence. Dis toi en plus, que sans lui, jamais on n’aurait pu se connaitre. Bon bouge tes fesses, j'ai envie de me consoler...
Elle lui tapa la tête avec son rapport, bien sûr sans aucune finesse et avec une bonne partie de sa force. Elle passa au secrétariat pour donner ses graffitis. Elle ne laissa pas de temps à la dame de vérifier que tout était bon, qu'elle partit, boitant un peu moins. Etait-ce les mains de Theo ou la douleur qui s'était assagie ? Aucune importance. Elle tapait du pied dans le couloir, patientant un peu trop longtemps pour attendre son sauveur de la journée. Elle vérifia son téléphone. Elle avait une dizaine de message vocal. Elle en écouta un et soupira. Après l'avoir battu physiquement, il s'en prenait à son moral en la harcelant. Vraiment, elle avait tellement mieux à faire. Elle raccrocha. Elle devinait déjà le reste du contenue de sa boite vocale.
Puis alors, qu'elle quittait ses ennuis, voilà qu'elle faisait face à Theo, ses cheveux décoiffés. Il avait l'air d'attendre, d'être simplement là. Elle s'était encore égarée dans sa frimousse d'ange, ou de diablotin plutôt. C'était étrange. Il était toujours sous son regard lorsqu'elle se sentait partir dans la morosité. Il était comme un guide, alors qu'elle se sentait fragile comme une brindille, loin de l'idée qu'elle s'était faite d'être un arbre puissant. Forcément à trop de vent, on finit par se briser. Non, elle ne voulait pas s'enfermer dans cette triste idée. Elle avait finalement presque envie de laisser tomber quelques larmes. Comme à son habitude, elle préférait marquer la distance en se reculant, comme s'il était trop près d'elle.
Cette soirée allait mal finir, elle le sentait. Enfin, en mal, elle pensait surtout en malaise, et non que cela serait catastrophique. Dans le pire des cas, il risquait de manquer de dents à Theo, dans le meilleur, elle allait avoir des courbatures aux cuisses et le jeune homme, quelques griffures dans le dos.
Ils se rendirent en ville pour réccupérer leur véhicule. Elle passa bien sûr devant et ne l’attendait pas vraiment. Il connaissait son adresse, il finirait par s’y retrouver. Elle filait sur la route, comme un aigle se laissant porter par le vent des montagnes. Sa cheville la lançait un peu. Elle arriva devant chez elle. Elle s’arrêta, toujours à cheval sur son engin. La porte de son garage était grande ouverte. C’était sûrement son compatriote. C’était quand même étrange. En temps normal, il y avait toujours ses outils ou autre affaire appartenant à Mischka trainaient de ci, de là, sur le petit chemin de gravier qui menait au box. Là, juste la porte mal fermée. Il n’était pas aussi irresponsable. Le moteur de la voiture de Theo gronda une dernière fois derrière elle. Elle quitta sa harle et sortit un Muger, le canon levé en l’air, le doigt sur la gâchette. Elle pénétra dans le box, se penchant sous la grande porte qui étaient à moitié relevé. Il n’y avait personne. Elle alluma la lumière et poussa un grognement de rage. Sur tout le flanc gauche de sa land rover, des traces de rayures profondes la tranchait. Elle la caressait d’une main tremblante. Elle finit par plaquer sa joue dessus et l’enlaçait presque comme un enfant.
En dehors du garage, son visage était crispé. Elle s’approcha de Theo qui avait l’air de l’attendre non loin de la porte.
_L’enfoiré à tué ma caisse sérieux ! Connard ! Je vais lui couper les bourses et les lui faire manger ! Merde ! Ca va couter un bras ! Bref ! Il me faut vraiment un verre.
Elle prit le lobe de l’oreille de Theo et le traina à l’intérieur de sa petite maison de fortune, comme si elle punissait un enfant. Une fois à l’intérieur, elle fouilla sur le nombre incalculable d’enveloppe qui envhaissait la console à l’entrée. C’était très petit chez elle. Une salle de séjour et cuisine fusionnée, une chambre, une salle d’eau, quelques placard. Point. Dans les petits papier, elle sortit une feuille pleine de photo de pizza, de couleur au prix attrayant et écrit en gros. Le numéro, en jaune vif ne pouvait être éviter. Elle appela et regardait Theo, lui demandant ce qu’il souhaitait. Une fois son choix fait, elle passa commande.
Le ventre bien remplis de ces immenses pizzas, elle s’allongea à moitié sur le canapé. Elle posa sa jambe sur les cuisses de Theo et s’étira. La soirée commençait tout doucement. Elle se tapota le ventre et se pencha sur la table basse. Un bandage attendait sagement à côté de vodka au fort degré d’alcool. Elle lui jeta le rouleau et lui fit un grand sourire de séductrice. Elle s’était doucement relevé et lui entortillait une mèche hirsute entre ses doigts fins. Elle adorait les cheveux de Theo et passait la plus part du temps à les trifouiller.
_Et si tu refaisais des exploits avec tes mains ? J’essaierai d’être plus docile ensuite…
Elle reposa son dos sur le canapé, sa nuque bien calée sur l’accoudoir.
◊ Theo Paradise ◊
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Theo avait regardé Ilona se rechausser en souriant légèrement. Il avait parfaitement ignoré son petit laïus à propos de Liam, son audition lui faisant souvent défaut dans ces moments-là. Il l'observait simplement reprendre vie peu à peu, en se disant qu'il lui en fallait vraiment peu pour se remettre d'aplomb. A moins qu'elle ne lui dise pas tout, ce qui était probable, mais Theo ne se posait pas la question. La remarque concernant Cinderella lui arracha une grimace, mais encore une fois, il choisit le silence face à cette basse tactique. Il faudrait songer à rappeler à Ilona qu'on ne lui parlait pas comme ça, mais pas maintenant - le moment s'y prêtait fort peu.
Le jeune homme se dépêcha donc de continuer son rapport, alignant les paragraphes avec une rapidité et une dextérité qui ne l'étonnaient même plus. Il était assez fier du résultat final, il avait réussi à tourner toute cette histoire d'une manière neutre, sans s'appesantir sur leurs erreurs communes mais plutôt en embellissant leurs bonnes idées ; le tout avec une plume qui n'était pas pour lui déplaire. Le coeur rempli d'un orgueil déplacé, Theo boucla son rapport bien avant Ilona, et l'observa finir le sien en laissant parfois échapper des petits claquements de langue impatients, bien évidemment dans le simple but de l'agacer.
Quand elle eut enfin terminé, il amorça un mouvement pour partir, le visage clairement soulagé. Mais elle le cloua sur place avec simplement quelques mots. Il fronça les sourcils tandis qu'elle défendait Liam, cela 10 minutes après la dernière fois où il avait fait mention du Bastet, ce qui ne lui plaisait pas du tout. Irrité, il s'apprêtait à lui répliquer quelque chose d'aussi méchant que la nouvelle pique sur sa belle Cinderella, avant de recevoir un coup de rapport sur la tête. Et Ilona s'enfuyait déjà hors de la salle.
Theo bondit sur ses pieds, renversant sa chaise, furieux. Quelle plaie, cette fille ! A toujours le faire passer du rire à la colère, elle était en train de le rendre fou. Il n'avait jamais permis à personne de le traiter de cette façon, comme un gamin, un sous-fifre, alors qu'en face de lui il n'avait qu'une pauvre femelle boiteuse ! Rahh, il lui ferait payer la façon dont elle lui parlait ; mademoiselle Myers avait sans doute besoin d'une petite piqûre de rappel pour se souvenir qu'elle n'avait pas en face d'elle une copine ou un de ses charmants mecs qu'elle soumettait d'une main de fer. Il quitta la salle en emportant son rapport, et la suivit jusqu'au secrétariat.
Il lança son propre paquet de feuilles sur le comptoir sans même lever les yeux vers la secrétaire. Il fixait Ilona, et bien que la colère fasse encore bouillonner son cerveau, il paraissait indifférent, indéchiffrable. Comme à son habitude. A peine ses yeux se plissaient-ils légèrement tandis qu'Ilona se tournait vers lui, et qu'ils s'observèrent en silence, en chien de faïence. Theo la vit faire un mouvement de recul, et un sourire glissa doucement sur les lèvres. Ils partirent peu après ; ils devaient encore récupérer leurs véhicules là où ils les avaient laissé, l'Opération ne fournissant pas encore de chauffeurs qui se déplaceraient juste pour eux.
Au volant de son petit bolide, Theo ruminait encore. La soudaine solitude l'avait un peu calmé, et alors qu'il s'efforçait de maneuvrer sa voiture aussi facilement que la moto d'Ilona glissait dans la circulation, il se dit qu'il avait peut-être un peu exagéré. Mais vraiment, elle était tellement agaçante à remettre sans arrêt sa relation avec Cinderella sur le tapis ! Bien sûr, il singeait un peu Liam, de temps en temps, mais pas avec la même... vulgarité. Elle ne comprenait pas ce qui l'avait lié avec la future maman, pas plus qu'il ne comprenait pourquoi il pardonnait si facilement à Ilona d'être simplement elle-même. Mais malgré toute l'affection qu'il lui portait et qu'il avait du mal à assumer, il ne la laisserait pas le traiter comme un jouet. Ni elle, ni une autre. C'est sur cette implacable réflexion, et tandis qu'un plan soigneux prenait forme dans son esprit, que Theo arriva à la maison d'Ilona. Le chemin lui avait paru très court, et un brin monotone ; apparemment, la belle était déjà là. Il éteignit le moteur, s'assura de ne rien oublier et sortit enfin de sa voiture après avoir pris soin de la verrouiller.
Theo rejoignit Ilona à la porte de son garage. Elle était en train de chouiner et de mugir à cause d'un "connard" qui avait visiblement rayé sa belle Rover. En s'allumant une clope, Theo s'efforça de masquer son sourire, mais il avait l'air un peu trop satisfait par la nicotine pour ne pas attirer une certaine suspicion. Il haussa les épaules en ricanant de la verve d'Ilona, arguant que ce n'était pas si grave et qu'elle s'en remettrait.
Alors, la blonde lui... saisit l'oreille pour le tirer vers la maison. Theo n'en crut pas ses... Heu, ses oreilles justement, et fut atterré par la force qu'elle mettait dans ce geste somme toute, pas vraiment sérieux. Agacé, ses souvenirs de sa colère encore bouillonnants, il se plaignit, faisant d'ailleurs tomber sa cigarette à peine consumée sur le palier de la maison. Il finit par se libérer brusquement de son étreinte énervante, et le visage tiré par l'exaspération, lui balança :
- " Arrête de faire ça ! Arrête, putain ! Tu m'emmerdes !"
Horripilé, sans doute un peu susceptible, il se dirigea automatiquement vers le canapé d'Ilona en marmonnant, s'alluma une nouvelle clope sans lui demander l'autorisation, et attendit qu'elle lui présente la carte pour les pizzas. Il mit un long moment à choisir, trouvant toujours quelque chose à redire sur telle ou telle pizza, et faisant poireauter un maximum la belle blonde qui au téléphone devait s'assurer que son interlocuteur comprenne bien la commande. Il se décida finalement pour une trois fromages, mais sans conviction, boudant copieusement à l'idée de se nourrir d'une telle malbouffe.
Ils mangèrent calmement, en silence pour changer. Theo avait insisté pour allumer la télé et regardait d'un oeil bovin une émission divertissante qui passait à cette heure, grignotant sa pizza. Le ventre plein, il ralluma une cigarette et laissa Ilona poser ses jambes sur lui, les yeux dans le vague. Il yeutait depuis un moment déjà la bouteille de vodka, et s'apprêtait d'ailleurs à la saisir, après avoir écrasé son mégot, quand Ilona lui jeta dessus les bandes pour sa cheville. Il capta son regard, son attitude de séductrice, et quelque chose s'échauffa un peu dans son ventre, éclipsant sa fureur initiale. Il saisit le rouleau en l'observant, un ris étirant également ses lèvres de jeune homme, et glissa ses mains, ses longs doigts habiles sur la zone douloureuse de sa cheville.
- " Ah, mais je sais faire tellement tellement de choses avec mes doigts... Laquelle as-tu choisi ?"
Un peu échauffé, Theo fit courir ses doigts sur la jambe d'Ilona, remontant légèrement le long du mollet, s'approchant de la cuisse. Il déroula un bout de la bande, se répétant la phrase finale de la blonde. Il aimait bien le tour que prenait la discussion, et c'est avec un soin particulier qu'il recommença à masser Ilona, puis à la bander doucement. Il observait son visage, sa tête renversée sur l'accoudoir, appréciant ses traits délicats et la satisfaction qui se lisait en eux.
- " Tu ne mérites vraiment pas le mal que je me donne... remarqua-t-il avec ennui. "Je t'aime bien, ma belle, mais faudrait qu'on remette quelques petites choses au clair. Essaye de ne plus me parler comme tu l'as fait aujourd'hui, uhm ?"
Et soudain, Theo agrippa la cheville blessée d'Ilona, pourtant bandée, avec beaucoup plus de force que nécessaire. Il la sentit se crisper entre ses doigts et elle redressa la tête. Il paraissait inébranlable, et un brin impitoyable surtout. Un sourire sans joie étirait sa bouche. Il se mit à tordre sensiblement la cheville de la belle, dont la douleur devait progressivement monter le long de la jambe.
- " Et plus de tes petits jeux avec moi. Me tirer l'oreille ou me donner des coups, c'est terminé. Ou alors, je réplique - mais je ne veux pas être la cause d'un nouveau bleu sur ton visage, alors ne me force pas."
Après une dernière et très brusque pression sur l'entorse de la belle, Theo repoussa sa jambe et se leva. Il savait qu'elle allait répliquer quelque chose, probablement un coup, et il tenait à être prêt à ce moment-là. C'est avec moins de froideur apparente, mais une affreuse lueur glaciale dans les yeux qu'il reprit cependant :
- " C'est sans animosité, et tu le sais bien, hein ? Je pensais juste qu'on devait se mettre d'accord là-dessus avant de continuer les frais. Vodka ?"
Sans attendre, il se saisit de la bouteille en contournant la table basse au cas où Ilona aurait voulu se venger directement. Deux verres bien remplis furent rapidement alignés par ses soins sur la console, et Theo en saisit un avant de pousser l'autre vers la furie blonde. Il le leva religieusement devant son visage pour porter un toast silencieux, et engloutit l'alcool en fermant les yeux. Amateur de vodka, il ne mit pas longtemps à s'en servir un deuxième, resservant Ilona si elle le désirait également.
Ils burent vite, et beaucoup. Bientôt Theo ne saisit plus que la moitié des mots que la télé continuait de diffuser. Ses gestes étaient moins harmonieux, ses pensées moins vives, mais il gardait en mémoire l'ardent désir pour Ilona, qu'il n'avait pu assouvir depuis longtemps. Comme la blonde l'avait pensé un peu plus tôt, il était loin le temps de leur complicité sans équivoque, de leur attraction commune ; il était surtout loin le temps où ils avaient été liés par la sueur et les gémissements dans un lit confortable.
Désormais lâchement étendu sur le canapé, Theo avait proposé à Ilona de fumer quelque chose d'un peu moins légal, pour calmer leurs humeurs et surtout déconner, et s'occupait alors de terminer son petit travail. Il tira une première bouffée avec un plaisir exquis et visible, et proposa rapidement le joint à sa belle dans une nuée de fumée dense.
Il s'approcha d'elle, collant presque son corps au sien, mêlant son parfum masculin, fort et entêtant, à sa fragrance naturelle de femme. Il pencha sa bouche vers son oreille, la contourna pour toucher son cou du bout des lèvres.
- " Alors, est-ce que tu es un peu plus docile, maintenant ?" ne put-il s'empêcher de demander, de son horripilante voix de gorge.
◊ Ilona Meyers ◊
۞ Chasseuse de l'Opération Apocalypto ۞
◊ Nombre de Messages : 121 ◊ Nombre de Messages RP : 34 ◊ Age : 34◊ Informations : Fiche Ilona Meyers Relations Ilona Meyers◊ Age du Personnage : 24 ◊ Pouvoirs / Armes : Deux Ruger MK II avec silencieux
Ilona était relativement calme vu la soirée qui se présentait à elle. Sa belle voiture était souillée et sa cheville était revenue lui pourrir la vie. Puis alors, qu’elle pensait être tranquille, un beau jeune homme pour lui bander le pied, il se montra colérique. Il posait ses mains où il fallait pou faire mal sans trop forcer, un simple appui. Il connaissait trop bien l’anatomie des gens, c’était dangereux. Sa voix se fit grave et pleine de reproche. Elle se tordait à peine de douleur, on lisait dans ses yeux tout le mal qu’il lui faisait. Elle ne l’écoutait que d’une oreille, pire qu’horripilé par son geste. Elle fixait la main impoante de Theo lui tordre ses muscles meurtris. Cela n’aurait pas été son collègue, son tibias lui aurait déjà brisé le nez. Là, elle serrait juste le point, n’ayant qu’une envie, lui donner une gifle, celle qui laissait une énorme marque rouge et qui vous brulait la peau. Bizarrement, elle se retint, déjà, car elle risquait de se faire mal pour des banalités, n’étant pas réellement en position pour l’atteindre. Puis, au point où elle en était, elle se disait qu’il ne méritait même pas ça. Puis non enfaite, il lui avait sauvé la vie, et il lui avait massé le pied tout à l’heure. Peut-être que le deuxième point n’était que par intérêt dans l’espoir de retourner dans ses draps. La première, c’était son travail. Quoi qu’il en soit, travail ou pas, il aurait pu l’oublier et s’occuper de sa cible. Pour résumer : il avait de l’humanité alors okay. En somme et en vrai : elle était fatiguée.
Elle commença donc à boire, n’ayant pas prononcé un seul mot devant le sermon étrange de la part de Theo. Ce n’était pas la première fois qu’elle le traitait de la sorte. Pour ses insultes envers Cinderella, elle pouvait comprendre, mais la jalousie, elle ne le contrôlait pas. Cette intervention lui restait en travers. Elle le regardait à peine, se focalisant sur l’écran de la télévision et les verres que Theo lui servait. Seuls ces moments pouvait offrir la chance au jeune homme de croiser le regard perçant de la jeune femme. Après une première bouteille vidée, le fond au goulot par la blonde, elle en sortit une autre. Theo lui proposa de corser la soirée avec un peu d’herbe. Elle n’était pas du tout contre. Elle esperait qu’elle serait plus euphorique. Deux fumées avec lenteur et courtoisie, voilà que son visage ne se décrispait pas. Il n’était pas un peu suicidaire ? Ne savait-il pas qu’il aurait peut-être du éviter de l’énerver avant qu’elle parte loin, très loin de ce monde ? Elle n’était que plus violente et plus maître d’elle-même saoulée et petée. Elle ne contrôlait pas sa force. Encore heureux, elle était légèrement consciente. Son esprit était épuisée d’être si violent. Puis alors, ce fut trop. Theo se pencha sur elle, son visage si près et osa lui demander si elle était plus docile. Son regard fuit un instant, Theo aurait du le voir.
Elle attrapa doucement ses lèvres pour l’embrasser avec sensualité. Elle y mettait tout son cœur. Elle ressentait l’excitation de son collègue qui s’emportait. Elle en profita pour tendre la main au sol, vers son holster et sortit une arme. Bientôt le jeune homme pu sentir le canon de son Muger entre ses jambes. Il se recula doucement, voyant Ilona avec un sourire carnassier sur les lèvres.
_J’espère que tu la sens bien ? cracha t-elle. Sincèrement, tu pensais qu’après de l’alcool et quelques pétards, je serai plus gentille ? Tu me connais mal. T’es pas un peu inconscient ? En temps normal, tout le monde sait que je suis une roulette russe… C’est soit je te saute dessus, soit je te pète la gueule. Là, je t’avoue que t’as de la chance car j’hésite à te faire exploser ta deuxième cervelle ! Tu m’as pris pour qui ?!! Merde !!! Tu me craches dessus et maintenant t’aimerai que je te suce… Je pensais que tu valais mieux que les autres…
Elle était triste, blessée, mais il n’aurait jamais le plaisir de voir ses larmes. C’était sûr. Elle avait baissé la tête. Elle avait envie de faire l’amour, c’était un fait. Le sexe était comme une drogue pour elle, mais avec Theo… C’était différent. Elle lui avait interdit toutes nouvelles folies de leurs corps. C’était dur, difficile de se retenir. Il était totalement son genre de garçon. Elle appuya un peu plus le canon sur son sexe.
_Tu sais que j’en suis capable, déconne pas !
Alors qu’elle avait envie de lui dire se dégager d’elle et qu’il serait plus sage d’aller dormir, la sonnerie distincte du portable de Theo brisa le silence qu’englobait la pièce depuis peu, malgré la télévision. Elle loucha sur la poche du pantalon de son vis-à-vis et sans décoller l’arme de l’endroit intime elle lui vola son téléphone. Elle faillit appuyer sur la gâchette quand elle lut le nom de « Cinderella ». Elle lut sans aucune gêne. « Je suis enfin libre là. On pourrait se voir. Cela fait longtemps et même si je n’ai pas le droit de te le dire vu la situation : tu me manques. Je pourrais te retrouver chez toi. » Elle retira son arme, reposant la sécurité. Bien sûr qu’elle l’avait enlevé même si bien au fond d’elle-même, elle n’aurait jamais tiré. Elle détourna la tête, vers le vide et lui rendit son téléphone.
_J’arrête pour ta poule de luxe, même si je ne vous comprends pas… Je ne sais pas ce que vous lui trouvez. Ce n’est qu’une salope d’hypocrite derrière de doux regards. Va la rejoindre mais avant, tu réponds à une de mes questions ! finit-elle en posant ses yeux bleus clairs dans les siens. Je ne veux pas des belles paroles de tombeur, juste entre toi et moi et pour une fois, la sincérité… Elle compte beaucoup pour toi ? Dis moi juste « oui » ou « non »…
Elle ne le quittait pas des yeux. Sa réponse allait changé tout son comportement. S’il disait oui et qu’il partait, elle lui décollait juste une gifle ou lui balancerait surement un oreiller qui, dans ses bras se transformait en boulet de canon. S’il disait non, et qu’il partait, elle risquait d’être légèrement plus docile, quoi que s’il partait, elle risquait de tout faire pour que Cinderella coupe les ponts avec Theo. S’il restait, elle serait sage, ou pas trop, comme il lui plairait…
(HP : désolé, je te donne pas grand chose pour rebondir. Je peux t'aider, pour la dernière option, si tu restes et que tu dis que Cin n'est pas importante pour toi xD Elle te grimpe dessus)
◊ Theo Paradise ◊
۞ Chasseur de l'Opération Apocalypto ۞
◊ Nombre de Messages : 506 ◊ Nombre de Messages RP : 61 ◊ Age : 32◊ Informations : |Présentation
Tel le mâle assommé par la testostérone, Theo se sentait victorieux, conquérant. L'esprit embrouillé par l'alcool et l'herbe, il semblait vivre un rêve en couleurs quand Ilona attrapa ses lèvres et l'embrassa avec une conviction qui ne pouvait être feinte. Adieu la colère, la suspicion, l'énervement ; Theo s'abandonna à ce baiser qu'il eut tôt fait d'approfondir, ses mains caressantes s'oubliant sur le corps d'Ilona, émerveillées de retrouver un ancien chemin qu'il paraissait encore connaître. Excité, les yeux clos, il sentait presque son rythme cardiaque s'accélérer violemment à la pensé qu'enfin, il allait retrouver cette sensation avec Ilona.
Theo sentit soudainement une pression rigide au niveau de son entre-jambe. Paralysé, il rouvrit les yeux, et recula très lentement en arrière. Ilona, le visage transformé par une rage enflammée, lui pointait son arme au pire endroit du monde. La surprise fut plus forte que tout autre émotion, et Theo resta là, ballant et incrédule, à la regarder de ses yeux plutôt vitreux. Elle le noya alors de paroles vindicatives et furieuses. Il devait avouer qu'il comprenait sa colère, il n'avait pas été forcément très sympa en lui reprochant toutes ces choses, quelques minutes avant. Mais elle, est-ce qu'elle comprenait pourquoi il avait été tellement agacé ? Et n'exagérait-elle pas en pointant son Muger ici ?!
- " Ilona, fais pas n'importe quoi..." commença-t-il d'une voix calme, maîtrisée, dans l'espoir de calmer cette furie. "J'ai pas fait ça pour que tu sois plus gentille ou pour profiter de toi, bordel ! J'ai juste envie ! Et toi aussi, merde, alors qu'est-ce qui te prend ?!"
Ilona appuya alors un peu plus fortement son arme contre son pantalon, en le mettant furieusement en garde. La sérénité jouée de Theo s'effondra comme un vulgaire château de cartes, et il eut un nouveau mouvement de recul, son visage crispé, ses yeux allant du visage d'Ilona à son arme qui menaçait peut-être une potentielle descendance.
- " T'es malade, arrête ça !" rugit-il, sincèrement un poil paniqué.
Et il y avait de quoi ! Franchement, il se demandait si Ilona serait capable d'une telle chose, et la réponse tournait plutôt vers le positif. Il la connaissait, comme tout le monde, elle et ses sautes d'humeur excessives. Tirer sur quelqu'un, ce ne devait pas être franchement exotique pour elle, et après tout elle avait l'air vraiment fumasse. Mais sur lui, hein ? Lui qui avait stupidement cru qu'elle tenait un peu à lui, pouvait-elle vraiment faire ça ? Son téléphone, alors, se mit à sonner - et peut-être le sauva-t-il.
Il laissa la blonde lui déloger de la poche, silencieux et tendu, et ses yeux suivirent les émotions qui passaient sur son visage tandis qu'elle lisait le texto. Il déglutit, les poings crispés. Très étonnamment, Ilona retira alors son arme, activa la sécurité, et paraissait en fait plus apaisée - il avait vraiment beaucoup de mal à la comprendre. Theo tendit la main vers son téléphone et l'arracha à la prise de la blonde ; après quoi il se releva promptement. L'adrénaline quittait lentement son corps, et il devait encaisser l'après-coup de cette peur violente qu'elle venait de lui faire. Il écouta ce qu'elle avait à lui dire en lui tournant le dos, sans même réfléchir à ce message envoyé par Cinderella. Il ne savait plus s'il était soulagé, énervé, encore un peu excité... Très franchement, il avait envie de balancer la table d'Ilona contre un mur et de saccager sa télé, mais ce n'était pas franchement réalisable... si ?
Theo se tourna vers elle. Elle l'observait et attendait une réponse à sa question. Le visage du jeune homme restait froid, même si l'on voyait bien qu'il tentait de lutter avec son degré d'alcool pour rester immobile et indifférent. Ses yeux paraissaient flous.
Que répondre ? Oui, il tenait à Cinderella ; sans doute pas comme quelqu'un d'une même famille, mais... Theo voyait difficilement comment mentir à cette question, il n'en saisissait surtout pas l'intérêt. Est-ce qu'Ilona était simplement jalouse ? Est-ce qu'elle désirait qu'il choisisse simplement entre elles ? Cette fois, c'était un peu plus difficile. Il les aimait chacune à sa façon, et ne pouvait en désigner une de façon certaine et irrémédiable. Theo n'avait sans doute pas les épaules pour cette décision importante, et aurait préféré les avoir toutes les deux. N'étant pas complètement stupide, il comprenait que la réponse à cet ultimatum donnerait le ton du reste de la soirée. "Oui, je tiens à Cinderella" : il s'en irait chassé, avec probablement des bleus sur le visage et des traces de griffure, devrait conduire ivre dans les rues d'Achaea jusqu'à chez lui, où il retrouverait la future maman. "Non, je ne tiens pas à elle" avec une variante "Je tiens plus à toi, quoiqu'il arrive" : il resterait, et avec de la chance, passerait sa nuit dans les bras vengeurs et impitoyables d'Ilona. Alors qu'allait-il répondre... ? Il devait avouer que l'invitation de Cinderella lui avait déclenché quelques troubles dans le ventre ; cela faisait un moment qu'ils ne s'était pas croisée, et il aurait eu envie de prendre des nouvelles. Dans le même temps, il avait débuté la soirée avec Ilona... qui n'avait pas hésité une seule seconde à le menacer, et qui recommencerait sans doute à le traiter de cette façon énervante qui lui sortait par les yeux.
Theo soupira bruyamment sans quitter Ilona du regard. Il releva le menton, bien plus haut que nécessaire.
- " Je pensais que tu l'avais compris depuis le début. Cinderella n'est qu'une putain au corps aussi délicieux que gratuit. Je ne tiens pas à elle."
Il haussa les épaules, aussi indifférent que jamais, brutal et lapidaire dans ses propos. Il y eut un temps de silence ou aucun des deux ne bougea. Puis Ilona fit un pas vers lui, il fit le second. Il se rejoignirent au niveau du canapé et ne mirent pas longtemps à s'enlacer, les lèvres de Theo cherchant déjà les siennes. La blonde mettait suffisamment de coeur à l'ouvrage pour que les soupçons de Theo s'évaporent. Ils glissèrent sur le canapé et les mains du jeune homme cherchaient sous les vêtements inutiles, après avoir, bien sûr, repoussé plus loin l'arme dangereuse d'Ilona.
Il attendit ce soit vraiment commencé, qu'il soit au-dessus d'elle avec des grognements de satisfaction sur les lèvres, avant de s'autoriser à penser à son mensonge. N'avait-il pas dit qu'il se vengerait d'elle et de son comportement... ? Bien sûr qu'il tenait à Cinderella. Il comptait d'ailleurs la recontacter dès que ses affaires ici seraient terminées, dès qu'il aurait enfin goûté au corps d'Ilona depuis si longtemps interdit, dès la jouissance finale. Mais elle n'avait pas franchement besoin de le savoir... Ses lèvres se tordirent sous son sourire coupable alors que ses mains douces caressaient tendrement le visage de la blonde.
Spoiler:
Pas de souci à avoir, ton message était nickel ! Alors bon, à toi de voir si le sujet est terminé ou non, je me suis arrêté là au cas où tu voudrais répondre :)
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Sweet and Sour
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