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[Super Mendy - Date : 12/03/2025]
La limousine traversa la ville alors que derrière la jeune femme somnolait. De temps à autre un soubresaut la faisait ouvrir les yeux. Elle se sentait vidée, encore sous les effets des somnifères. Il fallut moins de 20 minutes au véhicule pour rejoindre l'hôtel Nevada. Conformément aux consignes qu'avait envoyé l'assistante de Draena, la limousine fit le tour de l'hôtel et s'engagea dans le parking réservé aux VIP.

La voiture s'arrêta, et l'un des deux gardes du corps sortit. L'autre se retourna et dit d'une voix douce :

- Miss Ranks ? Nous sommes arrivés

Il faisait beau, une odeur de bougainvillier flottait dans l'air. Une libellule passa devant Draena dans un léger vrombissement. Sur la droite, un léger bruit se fit entendre, La jeune femme se tourna doucement et aperçoit sa grand-mère, cueillant ça et là des fleurs des champs. Sans attendre, la jeune mutante se met à courir vers elle. Mais comme dans un mauvais film, elle a l'impression que plus elle court, plus sa grand-mère s'éloigne, accélérant, la jeune femme voit sa grand-mère se relever péniblement, et mettre une main sur ses reins douloureux. Mettant sa main en visière elle voit Draena et lui fait coucou, de loin elle lui dit quelque chose, tandis que des larmes se mettent à couler sur les joues de Draena.

- Non... Ne pars pas...

Sursautant, la jeune femme ouvre les yeux, en sentant une main forte sur son épaule.

- Mademoiselle... Nous sommes à l'hôtel.

La jeune femme se relève, et fait ok de la tête, émergeant de son cauchemars. C'est en baillant qu'elle entre dans l'hôtel. Accueillit par le concierge en chef, elle le suit et remercie quand celui-ci lui présente ses hommages, et lui sort le baratin de l'honneur qu'elle leur fait d'avoir choisit leur hôtel, la joie du personnel et de la direction de la recevoir dans leur modeste établissement... Suivant dans les couloirs, elle écoute le concierge vanter son établissement alors que son Gsm sonne de nouveau. Regardant rapidement, elle ne réponds pas.

Le concierge ouvre la porte de la suite réservée, un véritable petit bijou, grand, trop grand aux goût de la jeune femme.

*Mendy... Mendy... Pourquoi toujours aussi fastueux.. Tu sais que je déteste ça !* pense-t'elle

Des fleurs de lys blanche étaient posées dans le petit salon, une corbeille de fruit et Draenan n'en doutait pas le frigo devait regorger de glace au chocolat. Mais pour l'heure, elle ne souhaitait qu'une chose. Dormir.

Une fois tout ce petit monde partit, Draena se laissa tomber sur le lit, et se rendormit.

[Date : 15/03/2025]
Trois jours étaient passés, la jeune femme n'était pas sortie de sa chambre et avait mangé dans sa suite. Elle avait dormi plus que de raison, et jamais répondu à son téléphone, qu'elle avait coupée. Elle fut réveillé par un bruit suspect dans la pièce à côté. Des bruits de pas. Se relevant, elle tend l'oreille et entend une voix. Se levant, elle se dirige vers la porte qu'elle ouvre en grand pour confondre l'intrus.

- Que ?
- Oui bien sur, mais Tommy est au courant ?

Mendy était en pleine conversation téléphonique en regardant Draena. Elle lui sourit et lui montre sur la table un breakfast. Draena la regarde se demandant pourquoi elle était là et non à Hawaï. S'installant elle se verse une tasse de thé et prend un baggel.

- Une collaboration entre eux pourrait effectivement être pas mal.. Mais bon Bboy est en perte de vitesse en ce moment, ses ventes sont pas fam...

La jeune chanteuse fait la moue et se lève, faisant non de la tête et soufflant :

- Non pas avec ce gros c*n !
-Mais oui, elle serait ravie d'une collaboration... Elle m'en parlait justement hier soir dit Mendy, en se tournant vers la baie vitrée avec vue sur la ville. Quelques minutes plus tard, l'assistante raccroche et posant ses mains sur ses hanches regarde Draena.

- Qu'est ce que tu fous là ? Dit Draena en mordant dans son baggel l'air énervée
- Je me suis inquiétée, tu ne réponds pas à mes appels et puis.. Ce trou ! C'est déprimant.. Fais tes bagages, on va au MGM à Végas, on loue un étage, une salle de blackjack, et on va passer de VRAIES vacances !
- J'ai fais exprès d'éteindre pour avoir la paix... L'air faussement agacée
- Et Hawaï ?
- Tempête tropicale, juste eu le temps de prendre un avion.

Draena sourit. Malgré son air renfrogné elle était heureuse de voir et d'avoir son ami auprès d'elle.

- Et ce c*n de Bboy, il est hors de question qu'on collabore ensemble, il ne connait que deux mots Bitch et Fuck...
- Regardes moi tes cheveux... Et tes mains.. Oh mon dieu.. Faut arranger tout ça ! détournant la conversation

Instinctivement la jeune chanteuse porte une main à ses cheveux qu'elle trouvait parfait jusqu'à l'arrivée de Mendy.

- Bon... Heureusement je suis là... T'inquiètes pas je m'occupe de tout. Dit Mendy en décrochant le téléphone de l'hôtel.

Draena elle, finit son thé en écoutant Mendy prendre rendez-vous pour un massage relaxant, une manucure et le coiffeur. Une fois raccrochée, elle s'approche de la table et prend une des fraises qu'elle goute. Puis regardant Draena avec attention dit :

- Alors ? Qu'est ce qu'on fais ici ?

La jeune femme replie ses jambes sur le large fauteuil et tenant la tasse de thé à deux mains regarde au dehors.

- Je... Je n'en sais rien. J'avais envie de partir loin, loin du showbiz...

Tournant son regard vers son amie, elle omet de dire qu'elle avait des projets ici.

- Mouais... Tu vas me sortir l'excuse de trois mois de concert.. Eprouvant... Ce qui a été éprouvant c'est ta liaison avec cette danseuse... Et votre rupture. Pourquoi tu fais pas comme moi.. Pas de sentiments.. Juste du plaisir... L'amour c'est pour les vieux.. Bref remets toi vite sur pieds car... En pointant un doigt accusateur vers la chanteuse.

- Maintenant que je suis là.. Finis les conneries de pioncer à midi ! On a du travail... Tu as encore quatre jours pour te la couler douce, car après je t'ai programmée une visite de l'hôpital d'Atchoumville, il y aura NBC et surement Etv... Enfin eux, va falloir leur envoyer les coordonnées GPS pour...
- Non ! Mendy !! Je ne veux pas qu'on saches où je suis.. Merde !

Mendy regarde Draena faire sa petite crise, et en souriant dit :

- Mais ma chérie... LA Terre entière sait que tu es là.. Que crois tu que les employés de cet hôtel ont fait durant les trois jours où tu as hiberné ? Ils ont faxés, maillés, téléphonés à toutes les rédactions de magazines people pour leur donner l'info et empocher quelques dollars... Alors tu me laisse faire mon job, on va profiter de ce... Repos forcé pour faire un peu de buzz sur ce que t'aime bien.. Mais qui rapporte pas.

En consultant son agenda.

- Tu vas faire du caritatif... Un orphelinat ? Ils ont ça ici ? Faudrait que je vois si la mairie pourrait pas te recevoir... On sait pas pourquoi mais on trouvera bien une rais... Y a bien un anniversaire d'un truc ici.. Une soir...

Draena s'était levé furieuse et était parti dans sa chambre laissant Mendy continuer son monologue.

Entendant l'eau de la douche couler, Mendy sourit, elle avait touché un point sensible de la jeune femme ses Amours. Elle savait ce que Draena allait faire. Prenant le téléphone de l'hôtel, elle dit :

- Il nous faudrait une escorte pour miss Smith. En tenue de sport, elle risque d'aller courir... Hum... D'ici 20 minutes. Merci.

Toujours souriante, Mendy s'asseoit se disant qu'il faudrait qu'elle trouve un autre nom d'emprunt pour leur réservation, Smith c'était décidément trop cliché.

Mendy, prit son ordinateur portable et l'ouvrit, l'outil chromé au logo de la pomme s'alluma, avec un léger tintement. Regardant vers la porte de la chambre, elle remet une de ses mèches de cheveux et sourit tendrement, heureuse d'être ici. Bien que tout ceci était prévu depuis le jour où la chanteuse avait demandé à Mendy de mettre le staff en vacances une fois la tournée terminée. La chanteuse avait prétexté une grosse fatigue, et le besoin de se ressourcer. Pourtant elles avaient encore quelques obligations, et la célébrité n'allait pas durer, il fallait profiter du phénomène que suscitait Draena pendant qu'elles le pouvaient encore. Mendy fit donc ce qu'elle devait faire. Laisser un semblant de marge à Draena, pour lui donner l'impression d'avoir le pouvoir de faire ce qui lui plaisait, alors qu'en fait, c'était Mendy qui dirigeait tout.

Elle savait que Draena n'irait pas chercher plus loin les explications, car elle était comme cela, pourtant si elle vérifiait, elle aurait pu s'apercevoir que la réservation faite de l'hotel incluait une autre chambre depuis le début. Ensuite que Mendy, n'avait jamais mit les pieds à Hawaï et qu'aucune tempête tropicale n'était annoncée sur l'ile.

Repensant au trois derniers jours, elle soupire, lasse, sentant toute la fatigue des longues heures dans les avions, les réunions à n'en plus finir pour négocier un chiffre avec beaucoup de zéros, et la resignature du contrat avec Deathrow. Draena avait rempli sa part du contrat, livrée 3 albums et 2 concerts. Tommy la harcelait pour que Draena signe un nouveau contrat, avant qu'une autre société de production ne lui mette la main dessus. Elle avait traversé la moitié du pays, conclut des accords verbaux avec deux sponsors dont la prestigieuse marque à la virgule, et avait rompu avec Tommy, qui en retour lui avait promis un chèque à 5 chiffres si Draena signait chez lui. Rupture qui était plus douloureuse qu'elle ne laissait paraître et ne voulait l'avouer.

Alors que l'ordinateur s'ouvre sur son bureau dont le fond d'écran affiche l'image de Draena et d'elle à l'université, elle sourit malgré une larme qui coule sur sa joue. Prenant un mouchoir en papier, elle fulmine contre elle même, il ne fallait pas qu'elle craque, pas elle ! Draena pouvait, mais elle : Mendy, était la plus forte des deux, elle était le socle sur lequel Draena se reposait. Regardant de nouveau vers la porte de la chambre, elle repense à l'université, et au jour où Draena partit pour Los Angeles signer son premier contrat avec Tommy. Ce jour là, son cœur se brisa, elle était heureuse pour Draena, un peu jalouse certes, mais elle reconnaissait que Draena avait un réel talent et méritait plus que quiconque cette chance. Elle était surtout persuadée, que ce serait un adieu, plutôt qu'un au revoir. Peut-être parce que elle, à la place de Draena, aurait fait cela.

A cette époque, Mendy passa la semaine qui suivit le départ de Draé, saoule tout les soirs ou pas loin, elle noya son chagrin comme elle put, ce qui fit le bonheur de certains joueurs de foot US. Et le samedi, émergeant d'une énième soirée plus qu'alcoolisée, elle vit devant elle la petite Draé souriante, qui assise depuis quelques temps la regardait dormir. Elle se souvint des mots de Draena, des mots qui scellèrent à jamais leur amitié, elle lui proposa de venir avec elle à LA. Elle ne parlèrent pas de contrat, de responsabilité, tout ceci vint après. Draena laissa Mendy rédiger son contrat, et indiquer le salaire qui lui convenait et se contenta de signer sans lire. Entre elle, les contrats n'étaient pas nécessaires, elles étaient liées par quelque chose de plus fort, un lien qui se passait de formalités. Elles veillaient l'une sur l'autre, bien que de temps en temps Mendy exagérait et s'en rendait compte, mais elle le faisait pour le bien, la carrière de Draé. Beaucoup plus consciente du milieu dans lequel elles évoluaient et du monde qui les entourait, Mendy savait qu'on retombait plus rapidement qu'on ne montait. Quand aux Charts, les classements, les récompenses n'étaient au final que des lignes sur du papier ou du métal froid, qui ne laissaient qu'un goût amer d'un temps passé. Seul restaient les dollars sur le compte en banque.

Par chance, Draena n'était pas dépensière et gérait son argent avec soin, et discernement. Sa véritable lubie, était l'ouverture d'une fondation pour jeunes humains ou mutants, mais Mendy ne s'occupait pas de cela. Malgré ce qui se disait sur son compte comme le fait qu'elle se la joue Diva, Mendy, comme l'entourage proche de la chanteuse savait qu'en fait Draé, était tout le contraire, et que bien souvent c'était Mendy qui entretenait avec délectation le mythe de la Diva. Elle se souvint avec un sourire du soir, où elle avait fait renvoyer trois fois un plat dans un restaurant huppé parce que soit disant il était trop froid, trop chaud et au final, elle avait changé d'avis et repassait une autre commande. Bien entendu, les personnes attablées autour avait de suite assimilées cette mise en scène à des caprices de star montante, alors que Draena se cachait derrière ses lunettes noires et contenait sa colère contre Mendy. Ce qui accentua l'impression de Diva qui faisait passer ses messages au petit personnel par son assistante. Le lendemain, un article était paru dans E-magazine, relatant les faits détournés, et la vente des disques remonta. C'est Tommy Sweat, qui apprit les ficèles du métier à Mendy, pour lui un seul mot d'ordre : Fait tout pour que les dollars pleuvent.

*Merde, je vais pas chialer pour ce c*n !* En s'essuyant ses yeux embués en repensant à son ex. Se levant elle va prendre dans son sac un petit miroir de poche et vérifie si son rimmel n'a pas coulé, puis revient s'asseoir. Ses doigts agiles ouvrir son navigateur et dans l'url elle inscrivit :

http://Like-a-Mutant.com

La page s'ouvrit sur le site des fans les plus virulent de la jeune femme. Ces fans se comptaient par dizaine de milliers sur le territoire, et millions sur Terre, ils suivaient la star partout où elle allait. Mutants, humains, hétéros, bi, homo... Tous rassemblés sous la bannière Draena, prônant des idées d'égalités entre les races. Sur le sites des photos de mutants usant de pouvoirs ou d'humains ayant traficotés leurs photos pour confondre les autorités, d'autres photos montrant les sévices prétendus subit par les mutants, des récits venant de tous pays. Des news sur les projets de lois des différents états, des pays y figuraient certains fustigés par les membres du site. Certains internautes, les plus virulents d'entre eux avaient même tenté de s'introduire à l'ONU à New York pour dénoncer un génocide mutant inacceptable. Ils avaient finit au poste, interrogés puis libérés au bout de quelques semaines.

Le site fut interdit sur le territoire américain et dans plusieurs pays d'Europe. Mais que cela ne tienne, l'administrateur trouva un hébergeur en Russie, qui était assez habile pour qu'on ne le trace pas. Personne ne savait qui était derrière ce site, mais les infos sur Draena étaient toujours plus ou moins à jour.

Cliquant sur Login, Mendy inscrit : admin et son mot de passe. Elle entra dans le cœur du site. Elle cliqua sur Insérer une News, et commença à rédiger un cout texte dans un format SMS qui laissait présumer que l'auteur était jeune, très jeune. Avec le temps elle avait su s'adapter. L'idée du site ne venait pas d'elle mais de Tommy qui y voyait un moyen de faire du buzz, donc des ventes. Le site dépassa leur espérance, un véritable mouvement se créa. Mouvement qu'ils ne contrôlaient plus, mais dont ils se servaient pour générer plus de bénéfice.s En s'indignant de temps en temps des articles postés sur ce site.

Le contrôle de l'image était important voir vital.

Mendy leva le nez vers la porte de la chambre, et écouta un moment. L'eau ne coulait plus, à la place le bruit d'un sèche cheveux et la voix de Draena qui chantonnait. Reprenant l'écriture de sa news...

… L'eau chaude coulait sur le visage de Draena. Les yeux fermés, se remémore ces derniers mois. Une course effrénée dans tous les états-unis, deux trois soirs maximum au même endroit, puis départ en car pour une nouvelle destination. Trois mois de concert où il fallait être au top chaque soir. Et son public, toujours présent. C'est leur force qui lui permit de continuer soirs après soirs. Elle ne revenait toujours pas de l'engouement qu'elle pouvait susciter. L'intérêt qu'on lui portait juste parce qu'elle disait tout haut ce que certains pensait tout bas. Elle grimaça, en repensant aux attaques qu'elle avait subit, certains médias la fustigeant de faire des profits sur le dos d'une cause ou d'un problème.

*S'ils savaient !*

Aujourd'hui, elle avait amassé une coquette somme d'argent qu'elle avait investit dans l'immobilier, des fonds de pension et autres et grâce aux royalties qui continuaient de tomber , elle pouvaient prendre des vacances à vie sur une ile. Mais elle continuait. Pas pour l'argent, mais parce qu'elle était au coeur du problème et qu'elle se sentait véritablement concerné. Bien sur peu de personne connaissait sa condition de mutante, et beaucoup de personne pensait même qu'elle était une humaine pure.

*Pure... ?*

Elle avait potassé afin d'essayer de comprendre, mais que comprendre alors que l'Homme dans sa grandeur n'avait toujours pas pu explorer les grands fonds et découvrait encore aujourd'hui des espèces de poissons. Tout ce qu'elle voyait et comprenait dans ce débat qui divisait, c'était l'injustice de la chose. Et si ? Si les mutants venaient à devenir majoritaire sur Terre, que gagnerions nous à asservir l'humain ? Et si ? Comme le prônait certains groupes mutants le mutant n'était que l'évolution de l'homme ?

Elle baissa la tête et laissa l'eau couler sur sa nuque. Cette eau chaude qu'elle affectionnait. Elle se mit à chantonner. Ses yeux devinrent verts, sa voix prit l'intonation parfaite de Bob Marley. Elle ferma les yeux, et sourit tout en chantant one love. Elle repensa à la proposition de Tommy...

Avec ton pouvoir on pourrait ressortir des disques de n'importe qui, et se faire un max.

Elle avait refusé, car son pouvoir devait être mieux employé. Ses souvenirs la ramenèrent plus loin encore, à l'époque ou sa grand-mère était encore de ce monde. Elle était sur les bords du Mississippi a ne rien faire que regarder les bateaux qui faisaient des remous, juste se prélasser au soleil. C'est en rentrant qu'elle se retrouva entouré d'un groupe de gamin. Elle les connaissait de vue, et savait qu'ils étaient plutôt du genre à jouer les gros durs. Elle les évitait, sauf qu'à ce moment précis, ils étaient devant elle et décidés à l'embêter. Tout commença juste par des sobriquets qu'ils lui attribuèrent, puis vinrent les insultes puis un coup. Elle se retrouva au sol, la colère gronda en elle et alors que l'un des garçon s'approche pour la frapper de nouveau, il s'arrête en voyant que le regard de la petite fille a virer au vert. Un grondement animal sort de la jeune fille. Les garçons se regardent stupéfait. Le grondement sourd ressemblait à celui d'un lion en furie. L'un d'eux ne tarde pas à faire un rapprochement, et hurle que c'est une mutante et qu'elle va se transformer en monstre. Ils détallent tandis que Draena pousse un rugissement, fière de les avoir mis en fuite.

Le soir même, la jeune fille raconte tout à sa grand-mère. Celle-ci n'aura qu'une seule phrase :
Si tu veux vivre longtemps et libre... Protèges ton secret comme un trésor précieux. Avant de la prendre dans ses bras. Depuis ce jour, Draena n'a jamais utiliser son pouvoir à mauvais escient ou dans des situations qui la compromettrai.

Rouvrant les yeux, elle ferme l'eau, prend une serviette et sort de la douche. Enfilant un peignoir de l'hôtel, elle enroule ses cheveux dans la serviette, chantonnant toujours. Après avoir séché, coiffé ses cheveux en une queue de cheval et s'être habillé pour aller courir, elle sort de la salle de bain...

… Mendy clique sur Envoyer en regardant son message satisfaite d'elle. Venant d'informer tous les internautes du site que Draena se trouverait à Achaea, Nevada. L'info serait rapidement relayé, elle imaginait les données cryptées, qui transitaient entre différents blogs, flux rss, sms, tchat et autres.

Refermant l'ordinateur, elle se lève et se verse une tasse de café, bien mérité pense-t'elle. S'installant devant la baie vitrée, elle scrute la ville, cherchant à savoir ce qu'elles faisaient ici. Draena sortit de sa chambre, vêtue d'une tenue de sport qui la mettait véritablement en valeur. Elle la regarde mettre son ipod en place, et visser sur la tête une casquette à large visière.

- Ne prends pas froid, et reviens d'ici une heure trente maxi, vu le prix de la manucure et du massage, il ne faudrait pas qu'on paye un supplément.

- Oui maman.

Draena ouvrit la porte et vit deux gorilles l'attendre en tenue de sport. Se retournant abasourdie, elle ne dit rien, se demandant si Mendy, n'est pas elle aussi une mutante capable de lire ses pensées ou bien si au fil du temps elle est devenue si prévisible que cela en deviendrai navrant. Laissant ça de côté elle demande au garde du corps de l'emmener dans un endroit tranquille et sympa.

Draena suivit les gardes du corps, et conformément aux consignes de sécurité, ils prirent non pas l'entrée bondée de l'hôtel où on pourrait la reconnaître, mais une sortie privée. Sortie qui devait surement être connue par les paparazzis, mais comme personne ne savait qu'elle était là, il y avait peu de chance qu'on la flashe.

Prenant la direction d'un petit parc, le groupe part à petite foulée, courant dans les rues comme un groupe d'amis. Une légère buée sortait à chaque expiration de la jeune femme, elle avait ressenti les 10 degrés sur son visage mais au fur et à mesure qu'elle avançait, son corps se réchauffant doucement. Cela faisait quelques jours que son corps n'avait rien fait et elle sentait ses jambes lourdes, il fallait les réveiller, mais faire attention à ne pas se faire mal, c'est donc tranquillement qu'ils atteignirent le parc presque désert. D'autres joggers, des cyclistes, une femme promenant une meute de chiens... Draena en profita pour regarder le parc, elle avait vu lors de sa première visite la brochure qui vantait la ville et espérait qu'elle pourrait allez voir LE parc. Tout en courant elle se remémora cette visite éclair.

[Deux mois plus tôt]

La voiture roulait à vive allure sur la Highway, les gardes du corps, deux flics de Végas, connaissaient les lieux. Draena derrière tenait la poignée de la portière fermement. Elle n'aimait pas la vitesse, et bien que l'habitacle était confortable, voir toutes ses voitures dépassées la rendait nerveuse, et ce même si elle savait que les flics avait mit les gyrophares. Jamais elle n'aurait usé d'un tel procédé, mais aux grands maux les grands moyens, contre quatre places en VIP, elle avait réussit à négocier cette virée vers Achaea et leur silence.

Achaea elle vit le panneau de bienvenue, la voiture ralentit, ce qui décontracta la jeune chanteuse. Il était 11h, et il fallait faire vite car elle devait revenir à Végas le plus tôt pour son concert du soir. A peine partie, son téléphone avait sonné, Mendy, cherchant à savoir où elle était passée, ni une ni deux, elle l'éteignit. Moins de dix minutes après avoir vu le panneau, la voiture se stationna devant un immeuble de bureau, l'un des flics sortit et ouvrit la porte à Draena, qui sortit sans attendre. Vingt sept étages plus haut :

Miss Ranks, je suis heureux de vous rencontrer ! Thé café ?
Café noir sans sucre, merci maître de me recevoir aussi rapidement.

L'avocat servit Draena dans une tasse en porcelaine et posa délicatement la tasse devant elle. La salle de réunion pouvait contenir une vingtaine de personne, le mobilier sobre reflétait néanmoins le bon goût. Au mur une peinture d'un impressionniste que Draena regarde avec insistance, appréciant les couleurs de ce paysage.

Spoiler:

Anna Boch ! Dit l'avocat en souriant et en regardant lui aussi l'oeuvre
Très joli. Répond la jeune femme ne réussissant pas à détacher ses yeux du tableau
Vous n'avez sans doute pas fait le voyage depuis Las végas juste pour admirer ce tableau ? Que puis-je pour vous miss Ranks ?

La jeune femme sourit, posant ses mains à plat sur la table de réunion, elle regarde un moment le tableau, puis porte son regard vers l'avocat.

Avez-vous eu le temps de regarder les clauses de mon contrat ?
Oui... L'avocat reprit sa place et sortit une feuille d'un dossier... Alors si j'en juge ce que vous avez signé avec la société Deathrow, vous deviez leur laisser produire trois albums et... Deux concerts... D'après ce que vous m'avez envoyée, vous avez créée trois albums, produit par cette société et êtes sur votre troisième concert. Vous êtes dès lors libre de changer de producteur, car... C'est bien la finalité de cet entretien ?

Draena sourit.

Effectivement, bien qu'en fait, il s'agisse d'autre chose. Donc, pour résumer, une fois cette tournée terminée, je suis libre de changer de maison de disque.

L'avocat fit signe que oui et ajouta Sauf si entre temps vous avez signé un avenant, un autre contrat ou autres papiers.
Non, je n'ai jamais rien signé de tel, bien... Voilà ce qui m'amène... Je cherche à m'installer à Achea, et pour ce faire je cherche un avocat capable de gérer mes affaires en toute discrétion.

L'oeil de l'avocat s'illumina

Miss Ranks, vous allez faire de moi l'avocat le plus détesté d'Achaea, mais je supporterai cet état de fait. Dites moi ce qu'il vous faut. Une résidence ?

Draena rit de bon cœur.

Non, pas encore. Voici les trois points sur lesquels je vous laisserai travailler. Tout d'abord, la création d'une société de production. Ranks Prod. La jeune femme semblait s'être transformée en véritable requin de la finance. Ensuite, ma fondation aimerait ouvrir ici même une maison des arts et de la musique, ce serait un lieu où tous et ce quelque soit sa race, son origine ou autre, pourrait étudier ou pratiquer librement son art, sa musique.
Musique, danse, peinture, sculpture, art de la rue...
Ouvert à tous et pour tous. La maison de production et la maison des Arts devront avoir la même adresse, il me faut donc un local... Enfin... Un ancien théâtre, ou une salle de cinéma car j'aimerai si possible qu'il y ait une scène, pour des petits spectacles. Et pas trop loin, voir en annexe un bâtiment de cinq ou six étages.

L'avocat prenait des notes, sa main fine griffonnant rapidement des gribouillis, qu'il serait surement le seul à pouvoir relire.

Et enfin, une fois tout ceci trouvé, les travaux. Il faut que tout cela soit fait sous deux mois !

Les gribouillis s'interrompirent, l'avocat releva les yeux vers la jeune femme, conscient que le délai était plus que court.

Je crains que cela ne puisse être réalisable sous ce dél..
Me serais-je trompé sur la qualité de vos conseils et votre capacité à exceller ?Le coupa Draena.

L'avocat sentit la lame de la guillotine s'élever dans les airs. Après un court instant de réflexion où son esprit habitué à réfléchir vite entrevoyait déjà les contrats futurs, car si une maison de production était créée, il faudrait un avocat pour gérer les contrats, sans compter que la chanteuse montante devait surement avoir d'autres idées dans la tête. Laissez passer une telle opportunité même s'il fallait mettre toute son équipe sur le coup, valait au final une implication plus que forte. L'avocat sourit rassurant et dit simplement :

Vous ne vous êtes absolument pas trompée, sous deux mois donc. Comment procéderons-nous ?

Draena avait choisit ce cabinet car après des enquêtes effectuées par deux détectives privés, il apparaissait que ce cabinet était jeune, en pleine ascension et encore "propre", à savoir non compromis et non lié à de quelconques magouilles ou mafieux. Elle ne tenait pas à voir ternir ce qu'elle espérait devenir une lueur d'espoir pour les mutants par des éclaboussures.

…

Un chien aboya de joie, sautant autour d'un labrador, qui regardait ailleurs. Draena ralentit pour finalement s'arrêter le souffle court. Se baissant en s'appuyant sur ses cuisses, elle se demandait ce qui lui arrivait, tellement perdue dans ses pensées qu'elle n'avait pas vu que le garde du corps de tête avait appuyé un peu plus la cadence. Ses souvenirs la ramenant quelques mois auparavant. Le soir même après son concert à Végas, elle reçut un mail de l'avocat, il n'avait pas chômé, trois sociétés écran avaient été créées, et des architectes contactés. Dans la même semaine, il envoya des photos de deux lieux susceptibles de plaire à la jeune femme. Bien situé, les deux endroits plurent à Draena qui jeta son dévolu sur un ensemble présentant de beaux volumes. Par prudence et heureusement, l'avocat mis une option sur l'autre également. Le rapport de l'architecte tomba moins de deux jours plus tard, la structure n'était pas des plus jeunes et le simple fait de stabiliser tout l'ensemble prendrai au moins 1 mois. L'autre lieu fut donc choisit. Le jeune femme savait qu'elle prenait un risque, choisir un lieu sans en ressentir l'émotion de la visite, juste sur photo était dangereux. Mais la prudence était de rigueur. L'avocat avait tenu parole, le lieu était réhabilité, les dernières finitions étaient en train de se faire et personne ne se doutait de ce qu'il se tramait. Dans le bureau de l'avocat, attendait bien sagement les papiers de création de la société de production de Draena, il ne faudrait que 48h pour la créer, et la jeune femme voulait attendre le dernier moment. Attendait également les papiers de vente pour 1$ symbolique du Théatre réhabilité à la fondation de la chanteuse : « One heart » par les société écran, qui finirait leur œuvre ici. Deux signatures et tout serait lancé.

Se relevant elle regarde alentour, le chien, les gardes du corps, les gens... Puis comme prise d'une lubie, elle demande à l'un des gardes son téléphone portable. Moins de 10 minutes plus tard, elle se retrouve dans le bureau de son avocat, qui surpris de la voir en tenue de sport, n'en laisse rien paraître. Sur le bureau deux dossiers contenant les papiers à signer. Il ne lui fallut que 2 minutes pour tout signer. Remerciant l'avocat, elle sourit heureuse mais anxieuse tout de même de la machine qu'elle vient de mettre en branle.

Vous avez également ce que je vous ai demandé... Concernant Mendy ?...