◊ Age du Personnage : 32 Ans ◊ Pouvoirs / Armes : Un Colt M1911A1 9mm, l'équipement de base d'un Agent Spécial Apocalypto
Informations » Métier: Agent de l'équipe spéciale 'Bastet' - Policier (sous couverture) » Statut RP: Fermé » Particularités:
Sujet: Un danger qu'on ne peut identifier est déjà à moitié vaincu ▬ Electra Mar 8 Mar - 14:46
Liam avait tiré en tronche en apprenant qu'il allait devoir se rendre au casino de la ville. Oh, ce n'était pas un de ces anti-jeux qui refusait de voir des personnes honorables et moins honorables, gagner le double de son salaire sur un simple coup de chance. Certes, il n'avait jamais réellement compris l'intérêt qu'il pouvait y avoir à parier ainsi sur un facteur non contrôlable, de l'argent perdu trop bêtement et statistiquement, il y avait largement moins de chances de remporter une grosse somme que de perdre tout son pécule. Les statistiques pouvaient clairement qu'on perdait au moins le double de ce que l'on gagnait et Liam aimait bien les statistiques, surtout lorsqu'elles abondaient dans son sens. Mais pour une fois dans sa chienne de vie, l'Agent Bastet envisageait les choses sous deux angles différents, le sien et celui des autres. Habituellement, seul le sien comptait et même si ses interlocuteurs lui prouvaient par A plus B que ce qu'il disait ne tenait pas la route, il s'obstinait dans ses idées et envoyer bouler toute personne qui aurait le culot - ou la stupidité suivant les points de vue - de lui faire remarquer son erreur. Vous l'aurez compris, Liam était l'homme idéal, toujours en train de faire la gueule, aussi aimable qu'une porte de prison, aussi bavard sur sa vie personnelle qu'un mime muet et aussi enjoué et imprévisible qu'un film de Derrick. Non, décidément, l'Américain était le type de personne qui passait partout, on ne le voyait sans le voir et lorsqu'on retenait son visage, c'était pour éprouver un certain déplaisir à le recroiser et pourtant il n'était pas repoussant, peut-être pas digne d'être mister Achaea d'après pas mal de monde, mais les goûts et les couleurs ne se discutaient pas, il était déjà plus agréable à regarder que les gros policiers qu'il côtoyait tous les jours et ça suffisait largement.
En somme, Liam n'avait pas été ravi lorsqu'on lui avait annoncé que pour sa couverture de policier, il devrait faire un tour au casino, étant né à Reno qui était une ville on ne peut plus portée sur le jeu, il s'en contrefichait, mais disons que le propriétaire des lieux n'étaient pas vraiment des amis à lui. Les Gambino, ça faisait un bail qu'il n'avait plus été en contact avec eux et ce n'était pas vraiment quelque chose de déplaisant pour tout dire, leurs dernières altercations étaient plutôt.... Compliquées dirons-nous ! Il avait fait plusieurs enquêtes sur eux, les soupçonnant comme une grande majorité des flics du quartier, d'être liés à la pègre de la ville, le trafic de drogue et tout ce qui en découlait. Mais ses collègues s'étaient laissés berner, acheter par des pot-de-vin et seul lui et quelques autres collègues comme la mère à Svetlana, avaient tenu bon. Cela n'avait pas particulièrement plut aux Gambino, qu'un petit flic à peine sorti de l'école de police, s'amuse à fourrer son nez dans leurs affaires, il avait eu quelques menaces, des choses qui ne laissaient aucun doute et faisaient clairement comprendre qu'il prenait des risques en s'aventurant là, mais il avait tenu bon et collé quelques hommes de la famille au trou. Avec l'aide de collègues qui n'étaient pas pourris évidemment, cela va de soi, il n'était pas assez fou pour se lancer dans une telle affaire tout seul et sans collègues dignes de ce nom. Voilà pourquoi il n'était guère enchanté à l'idée de mettre les pieds dans le casino des Gambino, de plus Liam savait que l'ancien propriétaire du bâtiment, Vittorio Gambino, le frère cadet de Salvatore Gambino, faisait un petit séjour aux frais de la princesse dans les locaux de l'Opération. Lors de sa dernière visite dans la base Ptah, Liam avait eu le plaisir de le voir, une douce vengeance qui devait rendre son frère aîné malade à n'en pas douter.
Les Gambino ne devaient pas être particulièrement ravis d'avoir la visite d'un ancien parasite, mais pour le coup, Liam n'avait pas le choix, s'il refusait l'affaire, ça pouvait avoir l'air louche et il ne devait pas attirer l'attention sur lui. De plus, soyons sincères, il prenait un certain plaisir à l'idée de pouvoir emmerder un peu cette famille de mafioso en se pointant chez eux sans qu'ils n'aient le droit de le dégager. C'est donc muni de ses informations au sujet de la « baleine » qui avait été assassinée dans sa chambre d'hôtel, que le trentenaire s'était rendu devant le grand bâtiment, dans son uniforme de flic cette fois-ci, exit l'uniforme Bastet, il devait se comporter comme un policier de la ville et non comme un agent spécial. La voiture de police avait été garée volontairement bien en vue et un jeune voiturier s'approcha de lui pour lui demander s'il avait besoin d'aide et s'il désirait qu'on s'occupe de sa voiture. Léger haussement de sourcils de la part de l'Américain qui toisa le jeune homme comme s'il venait de lui faire une proposition indécente, puis il répliqua d'un ton toujours aussi peu aimable.
« Je viens ici pour parler affaire, et non pour profiter de vos installations, ne vous occupez pas de ma voiture. »
Le jeune homme ne broncha pas, il devait être habitué à se faire rembarrer certainement allez savoir. Quoi qu'il en soit, le jeune homme esquissa un mouvement de recul pour aller apporter son aide à un autre homme qui venait d'arriver dans une voiture aussi pimpante que celle que l'agent Paradise pourrait conduire. Légère grimace lorsque le minet se présenta aux bons souvenirs du Bastet qui ne le portait franchement pas dans son cœur, puis Liam oublia rapidement le jeune homme et son sourire Colgate pour se concentrer sur sa tâche. Approchant de l'entrée, il repéra aussitôt le physionomiste qui se tenait à l'entrée, celui qui s'occupait de regarder les visages des gens qui entraient pour leur interdire l'entrée s'ils étaient sur la liste noire et l'Américain savait très bien que c'était son cas, après tout les Gambino avaient clairement signifié que leurs bâtiments lui étaient interdits d'accès non ? Un colosse, certainement un videur, s'approcha du policier pour se poster devant lui avant de poser son regard dans celui du Bastet qui ne se dégonflait pas, puis s'adressa à lui d'un ton qui se voulait aimable, mais qui suintait la mauvaise volonté.
« Je suis désolé monsieur, mais vous ne pouvez pas entrer. » Liam lui décrocha un regard de ses yeux noirs, un regard qui voulait presque lui demander s'il se foutait de sa gueule, lui il reprit la parole d'un ton posé, comme à son habitude. « Je me contrefiche que je n'ai pas le droit de me trouver ici, vous voyez ça, ça me donne accès à votre casino, et si vous avez un quelconque problème avec moi, on peut régler ça au poste si jamais. Je suis ici pour une enquête sérieuse, et à moins que vous ne vouliez que la manière dont l'un de vos clients à terminé, soit connue de tous, je vous conseille de me laisser entrer. » En parlant, il avait sortit son badge de la police pour le montrer clairement au colosse devant lui. Si jamais le gus voulait jouer à ça, Liam s'arrangerait pour attirer l'attention des clients qui trouveraient certainement louche qu'un policier ne puisse pas entrer. L'autre réfléchit quelques secondes avant de hocher la tête de mauvaise grâce. « Bon séjour chez nous monsieur. »
Mais bien sûr, il n'avait aucune envie de rester là plus que de raison. Liam pénétra donc dans le bâtiment avant de regarder autour de lui, il cherchait une femme, prénommée Electra Willington, elle s'était occupée de ce fameux client avant qu'il ne finisse assassiné dans sa chambre d'hôtel, visiblement par une prostituée. Mais tout le monde savait bien que les hôtesses faisaient tout pour leurs clients et peut-être que celui-ci lui avait demandé un petit extra et qu'il n'avait pas fini sa nuit avec une prostituée, mais avec son hôtesse qui sait ? Il arrêta un serveur qui passait par là, lui présenta sa carte et lui demanda de lui ramener la jeune femme qu'il cherchait. L'autre lui décrocha un regard quelque peu étonné, mais devant l'expression rogue de son interlocuteur, il hocha la tête d'un air affirmatif avant de s'éloigner pour chercher la belle. Le policier sous couverture en profita pour parcourir les environs du regard, c'était vraiment le genre de lieu qu'il n'affectionnait pas, trop de monde, des femmes qui se trimballaient dans des tenues plus que légères, bref, de quoi faire crever un moine d'une crise cardiaque, heureusement que ce n'était pas le cas du trentenaire. Ses pensées durent coupées par un mouvement sur sa droite, il tourna la tête et posa son regard sur une silhouette qu'il connaissait déjà, mais qui ne lui rappela rien. Il était loin de se douter que cette plantureuse femme qui se tenait devant lui et qu'il venait interroger comme une simple suspecte, était la mutante sur laquelle il avait tiré il y a quelques temps et que Kailee lui avait sauvé la mise. Il l'observa rapidement, en silence, d'un coup d'œil inquisiteur et entraîné, puis la belle écopa d'une première impression : mauvaise. Trop bien vêtue, trop sexy, trop aguicheuse dans son comportement, un visage trop maquillée, bref, elle était trop femme quoi. Liam ne montra rien de ses pensées et se contenta de prendre la parole d'un ton professionnel.
« Mademoiselle Willington je présume ? Je suis agent de police, je viens vous voir parce qu'il est arrivé quelque chose à l'un de vos clients, j'ai quelques questions à vous poser à ce propos. »
Pas l'habituel « si vous voulez bien », il ne lui laissait pas le choix de toute manière. Pas de politesse, pas de présentation, en imaginant qu'elle puisse avoir envie de connaître son nom, il était noté sur le coté de son uniforme, et il n'aimait pas user sa salive pour ne rien dire. Le trentenaire l'observa quelques secondes, un visage de marbre et dénué de toute expression, non, vraiment, elle ne lui disait rien. L'appui volontaire sur le mot « client » était clair, il signifiait bien l'avis que l'Américain avait à ce sujet. Après quelques secondes, sans lui laisser le temps de répondre, il reprit la parole.
« Auriez-vous un endroit avec moins de passage ? »
Il n'avait aucune envie de se retrouver en tête à tête avec elle, mais disons que les affaires de meurtre ne se divulguaient pas devant tout le monde, et que son uniforme semblait avoir attiré l'attention de bien trop de curieux à son goût.
◊ Electra Willington ◊
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Sujet: Re: Un danger qu'on ne peut identifier est déjà à moitié vaincu ▬ Electra Jeu 10 Mar - 2:28
Electra s'était levée très tôt ce matin-là, avec un intense sentiment de calme et même de fierté. Etendue dans ses grands draps blancs, elle avait laissé la lumière du petit matin la gorger de soleil à travers ses fenêtres à stores, en repensant à sa soirée de la veille. Elle n'avait rien fait de particulier, à vrai dire. Après son service au casino, elle avait simplement prévu de rentrer chez elle et se regarder un film - un thriller, selon sa préférence du jour - armée d'un saladier de pop corn et d'une grosse bouteille de soda light. Bien entendu, comme c'était souvent le cas dans sa vie, cela ne s'était pas passé exactement comme elle l'avait prévu. Depuis quelques jours, elle avait commencé à ressentir cette sensation de manque habituelle, mais n'avait pas voulu s'en inquiéter. Il était trop tôt, beaucoup trop tôt, et sa dernière proie (faute d'un meilleure terme...) remontait à une semaine, à peine. Se voilant la face, elle s'était simplement dit qu'elle pouvait résister, encore un peu, n'ayant aucune envie d'ajouter une victime à sa liste morbide et beaucoup trop longue. Mais au casino, elle avait repéré cet homme - quarantenaire élégant, vêtu d'un costume Armani à la coupe impeccable, enchaînant les verres de whisky et les gros cigares cubains devant une machine à sous qui ne cessait de tintinnabuler joyeusement. Une baleine, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. Une forte tension dans le ventre avait fait resurgir en elle cette envie malsaine et artificielle, qui lui disait simplement "Séduis-le ! Séduis-le simplement !". Elle s'était plus ou moins contrôlée ; elle avait de l'expérience dans le domaine et se targuait d'être une excellente comédienne. Elle n'avait pu résister cependant à s'occuper de ce client elle-même, repoussant une autre hôtesse qui avait voulu fondre sur lui, ignorant l'alerte interne qui s'était déclenchée en elle. Il n'avait pas eu l'air de s'en plaindre, le bougre. Elle avait passé la soirée à lui sourire, à le choyer, à lui offrir cigarettes et encouragements, et la baleine avait eu l'air proprement ravi. C'est à cet instant que cela avait été le plus dur. Il était écrit dans les yeux de cet homme qu'il voulait un peu plus qu'une approche strictement professionnelle, c'était tellement facile... Elle n'aurait même pas eu besoin de faire vraiment usage de son pouvoir, il l'aurait suivi docilement là où elle aurait décidé de l'emmener, et son esprit froid et calculateur imaginait déjà la scène : une simple ruelle, loin du casino, là où elle aurait pu laisser son corps glacial et dénué de vie entre deux poubelles. Elle avait appris à masquer ses crimes, à cacher des corps, cela faisait partie de son quotidien, qu'elle l'accepte ou non. Mais elle n'avait pu supporter de voir ses illusions s'effondrer aussi simplement, juste parce que cet homme avait déclenché par un regard trop appuyé son envie de se nourrir de lui. Avec force conviction, elle avait poliment décliné son offre de le suivre dans une chambre d'hôtel et s'était rapidement esquivée. Une seconde de plus avec ce client lui aurait fait perdre toute raison et tout engagement vis-à-vis d'elle-même. La petite voix dans sa tête l'avait maudit tout le long de sa soirée, lorsqu'elle s'était changée, s'apprêtant à rentrer chez elle, lorsqu'elle était montée dans sa voiture, lorsqu'elle avait pris la direction de son appartement. Et alors elle s'était rendue à l'évidence : elle n'aurait pas eu la paix ce soir. Encore une fois, elle avait craqué, elle avait cédé à son pouvoir une autre parcelle de terrain ; mais pas question de s'attaquer à ce client ! Elle n'aurait jamais su se contenir, elle le savait très bien. Voila pourquoi elle s'était rendue dans un bar quelconque, qu'elle avait choisi au hasard un homme dans l'assemblée, et qu'elle l'avait attiré loin des regards indiscrets...
La cause du sourire sur son visage, lorsqu'elle se décida enfin à quitter la douce quiétude de son lit, était sa ténacité. Elle n'avait pas tué sa victime de la nuit, pas cette fois. Oh, bien sûr, elle était à deux doigts de lui sucer la misérable dernière parcelle de sa vie, mais elle avait réussi à se contenir, et à fuir au plus vite, comme elle savait si bien le faire. Elle était rentrée chez elle dans la nuit, rompue, exténuée, mais extrêmement satisfaite. Elle savait bien, dans un coin de son esprit qu'elle se refusait à disséquer, que le répit serait - hélas - de courte durée. La voix s'était tu, son pouvoir ne lui cisaillait plus les entrailles, mais il couvait, elle en était sûre. Elle n'avait pas eu son ratio d'énergie arrachée à sa victime, et tôt ou tard, le contre-coup la frapperait aussi durement que d'habitude. Mais pour l'heure, elle avait une accalmie somptueuse et comptait en profiter dignement.
Sa journée s'était déroulée aussi bien qu'elle aurait pu l'espérer. Elle ne reprenait son service au Casino Gambino que dans la soirée, et s'était accordée de longues heures de détente. Un bain interminable, un soin du corps, un petit repas léger pris sur le pouce, et une de ses balades machinales le long du parc qui bordait son bloc d'appartements. Elle avait affronté sa journée avec son visage confiant et aimable, bienheureuse à l'idée que quiconque l'observerait à cet instant ne verrait en elle qu'une femme ordinaire, tristement ordinaire. Et après tout, elle l'était, n'est-ce pas ? Parfois franchement ennuyeuse, sa vie en aurait fatigué plus d'un, mais pas elle. Elle aimait cette normalité, cette rigueur. Elle avait ainsi l'impression de contrôler son existence.
Ce ne fut qu'une fois dans les vestiaires du casino qu'elle avait appris la nouvelle.
- " Au fait, tu ne sais pas quoi ? " lui avait lancé une collègue en épinglant avec soin son badge sur sa poitrine débordante. "Monsieur Green, la baleine que tu as chouchouté hier ? On l'a retrouvé assassiné dans sa chambre d'hôtel !"
Electra s'était figée, aux aguets. L'air de rien, elle avait continué à arranger sa tenue - une chemise en satin d'un blanc immaculé, et sa jupe crayon noire, une vraie petite secrétaire - tout en extirpant quelques informations supplémentaire à l'autre femme. Elle n'avait appris que de menus détails et ne savait même pas comment s'était déroulé le meurtre. Laissant sa collègue rejoindre la salle principale du casino, Electra avait jeté un regard assez inquiet dans le miroir. C'était comme si les mots "suspect numéro 1" s'étaient gravés sur son front, indélébiles et à la vue de tous. Elle avait longuement respiré, retrouvé son calme olympien en tirant ses cheveux dans un chignon impeccable, reflet de la qualité de l'établissement. Elle n'était pas coupable, elle n'avait rien à se reprocher. Si un policier venait l'interroger, elle n'aurait qu'à dire la vérité, la stricte vérité. Personne ne pouvait savoir, n'est-ce pas ? Personne.
La femme qui avait alors fait son entrée dans la salle du casino, bondée, bruyante et enfumée, était sereine, souriante, placide à souhait. Elle s'était occupée de divers clients sans plus songer au risque de se faire inquiéter par les forces de police, jusqu'à se focaliser sur une baleine en particulier. Et la soirée avait débuté, naturelle, compréhensive pour elle, comme si rien n'avait changé.
Elle était en train de complimenter soigneusement un homme à la table de poker, qui n'avait d'yeux que pour son décolleté, lorsqu'un serveur s'approcha d'elle. Elle s'écarta de la baleine en s'excusant et lui demanda ce qu'il se passait.
- " Il y un policier qui demande à vous voir, madame Willington. Là-bas, à l'entrée."
Elle avait suivi son regard en pestant silencieusement contre l'emploi du mot madame, puis l'avait congédié en soupirant. D'un geste mécanique, elle avait arrangé sa jupe, une petite mèche qui s'était déroulée autour de son oreille, comme si cela avait pu lui offrir une quelconque protection. Elle se sentait calme, bien qu'un peu tendue ; après tout, elle l'avait vu venir et avait eu quelques heures pour se préparer mentalement à cette rencontre. Elle avait même concocté un petit discours, bref, elle était prête. Electra s'était dirigée à pas souples et mesurés vers l'entrée du casino, repérant déjà une silhouette en uniforme de police, postée comme un guet sur l'estrade devant la première allée de machines.
Là, à cet instant, elle eut son premier avertissement. Sans qu'elle ne se l'explique, elle avait ressenti un petit pincement au creux du ventre, mais elle ne s'était pas arrêtée. Et alors l'homme avait légèrement détourné la tête, et elle avait pu voir son visage.
Winchester, Liam. Homme de main de cette stupide Opération qui traquait les Mutants, et qui l'avait un jour pris en chasse. Electra, encore assez loin de lui pour qu'il ne puisse pas la voir, passa par réflexe une main le long de sa hanche, là où la balle tirée par cet homme lui avait lacéré la peau, voila déjà quelques temps. Monsieur à l'époque avait été en tenue d'agent spécial, mais elle ne s'y trompait pas. C'était bien lui, elle l'aurait reconnu entre milles. Sa première pensée, rationnelle, inévitable, fut de fuir très loin, de prendre un billet d'avion pour une destination quelconque et d'oublier cette ville de fous. Et puis l'instant d'après, elle s'était souvenue des circonstances exactes de cette fois où Liam Winchester avait bien failli la capturer, avec sa stupide collègue. De nuit. Dans son manteau long, grimée de vêtements noirs et d'une capuche qui avait caché la totalité de ses cheveux. Lui ne pouvait pas la reconnaître.
Le goût de la vengeance vint tapisser sa bouche souriante, malgré toute sa volonté pour s'empêcher de songer à lui comme une proie. Elle n'avait que rarement ressenti cette sensation avec autant d'intensité, comme si tout son corps s'était brusquement contracté, que sa tête s'était vidée pour ne laisser place qu'à la volonté puissante de prendre sa revanche de la plus plaisante des façons. Un mélange de malaise et de jubilation. Elle se promit d'être prudente, cependant. Après tout, s'il était là, c'était apparemment pour mener une enquête sur cet homme qu'on avait retrouvé assassiné dans un hôtel, et dont elle s'était occupée une bonne partie de la nuit. Elle devait faire bonne figure... Mais pourtant, quelque chose lui dit qu'elle pouvait tout à fait mêler l'utile à l'agréable. Elle s'était promis que cet homme serait sur sa liste, elle pouvait attendre encore un peu...
Quand elle fut enfin arrivée près de lui, avenante et professionnelle, Electra eut à peine de le temps de le saluer qu'il prit la parole. Elle s'efforça de faire taire la voix, la force crispante dans son sein, et resta poliment silencieuse pour l'écouter, hochant simplement la tête pour lui confirmer qu'elle était bien celle qu'il recherchait. Son visage était aussi lisse et indifférent que le sien, ne montrant aucune des multiples émotions bouillonnantes qui saturaient son cerveau. Il serait tellement, tellement simple de laisser filtrer dans l'air quelques délicates phéromones qui viendraient boucher son petit esprit de mâle pour l'attirer dans ses filets... Tellement aisé de démolir toutes ses croyances, toute sa superbe certitude que la femme ne valait pas une ombre d'attention de sa part...
Elle nota le ton lourd de sous-entendus lorsqu'il avait prononcé le mot "client", mais ne réagit pas, se contentant de lui offrir un air de circonstance. Puis, à sa demande de trouver un endroit plus convenable pour ce genre de conversation - pour cet interrogatoire, oui ! - elle inclina légèrement la tête.
- " Mais bien entendu. Si vous voulez bien me suivre..."
Elle avait mesuré sa voix, utilisé son ton d'hôtesse lorsqu'elle dirigeait un client vers la machine désirée, le tout avec un geste du bras l'invitant à lui emboîter le pas. Elle se retourna, faisant cliqueter en silence ses talons sur le lourd tapis de taffetas, et se dirigea avec une assurance d'habituée vers la droite de l'espace de jeux, là où se dessinait une porte encastrée dans le mur imposant. Elle l'ouvrit en grand et invita le policier à entrer avant elle, en profitant pour observer les clients les plus proches. Certains avaient tourné la tête vers eux, l'air un peu interrogateur. Elle referma la porte.
Cette salle était beaucoup moins grande que la pièce principale du casino. S'y trouvaient une grande table de poker, entourée par de lourds fauteuils de cuir, un bar et quelques causeuses disposées un peu partout. L'endroit était désert. Elle invita le policier à s'installer sur une banquette contre le mur du fond, et attendit qu'il soit assis pour prendre place face à lui. Elle lui offrit un sourire tout simple, dénué de joie.
- " Cette pièce n'est utilisée que pour les parties vraiment importantes. Personne ne viendra nous déranger avant minuit." assura-t-elle d'un ton impassible.
Elle avait cru bon de s'expliquer. Ici, tout était tranquille et on entendait à peine le bourdonnement continu des machines à sous qui peuplaient le casino. Electra contrôla avec peine la pensée réjouissante qu'elle était désormais seule à seul avec cet homme, et préféra enchaîner directement :
- " Je suppose que cela concerne cette affaire de meurtre ? Quelle histoire terrible, Monsieur Green était un fidèle client de l'établissement."
Elle fut très satisfaite de la façon dont elle avait su modeler sa voix ; ni trop froide, ni trop lourde d'un chagrin qu'elle ne ressentait pas. Elle jouait à merveille la carte de l'employée modèle certes un peu touchée par la mort d'un client qu'elle avait fréquenté. Mais quelque chose lui dit que Winchester ne se contenterait pas de sa bonne foi apparente. Elle plissa imperceptiblement ses grands yeux bleus, l'examinant calmement, sans jamais détourner le regard. Elle était certaine qu'il allait l'attaquer directement, et enchaîner des questions spécialement prévues pour la déstabiliser et la pousser à dire n'importe quoi.
Elle ne put s'en empêcher. Méticuleusement, elle relâcha une maigre bouffée de ses phéromones si magiques, et musela le reste qui voulait se déverser sur lui comme un raz-de-marrée. Oh, pas de quoi le faire tomber amoureux, loin de là ! Juste une petite aide, une façon de lui faire prendre conscience qu'elle n'était pas dangereuse, non... Et même drôlement attirante, pas vrai ? Son sourire s'agrandit très légèrement, comme une invitation à le faire parler. Dans un geste savamment calculé, elle croisa ses longues jambes devant elle, priant pour que les yeux de Liam, même pendant une seconde, soient attirés. Electra remercia sa bonne idée de l'avoir conduit ici : dans une pièce comme celle-là, pas vraiment grande et surtout vide de toute autre présence, ses phéromones devraient faire mouche assez facilement, même dans la faible dose qu'elle avait choisi. Juste histoire de le mettre en confiance...
Spoiler:
Tu n'avais pas précisé, mais je me suis permis de dire que ça se passait en soirée ! Ca m'a paru mieux pour un casino, mais si tu veux changer, no prob^^
◊ Liam Winchester ◊
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Sujet: Re: Un danger qu'on ne peut identifier est déjà à moitié vaincu ▬ Electra Jeu 10 Mar - 17:17
Spoiler:
HP : Non c'est parfait, je n'avais pas situé le temps pour que tu mettes ça comme tu voulais !
Elle inclina légèrement la tête à sa demande, ce genre de réaction typiquement féminine que l'agent arborait, c'était un peu comme les chiens qui vous regardaient stupidement en semblant vous demander ce que vous vouliez dire, seulement la lueur d'intelligence qui pétillait dans le regard de l'hôtesse ne laissait pas de doutes : elle avait compris ce qu'il lui demandait. Décidant de passer outre le fait que la femme qu'il interrogeait représentait tout ce qu'il détestait chez le sexe faible, en tenant compte du fait qu'il détestait les femmes de base, il l'écouta simplement répondre positivement à sa demande en le priant de le suivre sur le ton mielleux qu'elle devait réserver à ses clients. Léger pincement de lèvres chez le policier qui n'appréciait pas plus ce ton que le reste du comportement de la femme que beaucoup d'hommes devaient trouver séduisante et désirable, mais qui de son coté, ne lui apparaissait que vulgaire et stéréotypée. Liam n'avait qu'une hâte, que cette entrevue se termine, qu'il apprenne ce qu'il avait à apprendre en espérant qu'elle lui épargnerait les détails graveleux de sa nuit avec son client, puisqu'il n'avait pas le moindre doute à ce sujet désormais et qu'il pourrait rentrer à temps pour faire un tour à l'asile. Son travail ne s'arrêtait jamais et maintenant, l'agent spécial était presque sûr de se trouver simplement face à une affaire banale : une femme qui ne pouvait pas espérer mieux que de coucher avec ses clients pour obtenir quelques pourboires bien placés pour ses extras. Elle aurait cerné que son client ne voulait pas l'épouser pour lui faire don de sa fortune et dans la rage, l'aurait tout simplement tué, voilà tout.
Alors qu'il lui avait emboîté le pas, Liam se disait qu'elle allait certainement essayer de la jouer fine, en le menaçant ou en le draguant, il ne s'estimait pas digne d'intérêt au point de la pousser à le séduire évidemment, mais les femmes étaient des viles créatures et face à une menace telle que la prison, certaines étaient prêtes à tout. Il avait déjà vu des femmes aussi « séduisantes » qu'elle, draguer ses collègues bedonnant qui ne devaient même pas pouvoir lever une prostituée sans peine avec leur physique ingrat et dans son fort intérieur, l'agent spécial était persuadé qu'elle était taillée dans le même bois que les autres femmes. Le cliquetis de ses talons atténué par l'épais tapis, décidément, cet endroit représentait le type de lieu qu'il n'apprécierait pas de fréquenter quotidiennement. Son regard de jais parcourut rapidement les environs alors qu'il suivait la jeune femme à quelques mètres de distance, comme s'il tenait à montrer qu'il ne la suivait que pour le travail, attitude inconsciente qui découlait d'années passées à éviter les femmes avec toute l'application et l'acharnement qu'il y mettait. Après quelques temps, ils arrivèrent devant une porte qu'Electra ouvrit en l'invitant à entrer, ce que le policier fit, non sans avoir jeté un rapide coup d'œil à la ronde avant. Pas de gardes dans le coin, bien qu'il ne pensait pas que sa présence en ces lieux, soit déjà arrivée aux oreilles du grand patron qui ne le portait pas dans son cœur, loin s'en faut, il préférait s'assurer qu'il ne sautait pas dans la gueule du loup. Pour le moment, le danger qu'il voyait était surtout celui des colosses habillés en costard et qui allaient très certainement chercher des emmerdes si leur patron le leur ordonnait, mais il n'envisageait pas que l'hôtesse puisse en être un bien pire.
Un bruit de porte qui se referme, Liam tourna la tête en direction de sa suspecte alors qu'elle s'approcha de lui pour lui désigner une banquette contre le mur du fond, et l'agent s'y installa après avoir rapidement détaillé la pièce du regard pour s'assurer qu'il n'y avait aucun danger. Bien entendu, son regard ne laissait pas transparaitre le moindre doute, il restait de marbre alors qu'elle s'asseyait face à lui pour lui décrocher un sourire simple mais vendeur avant de prendre la parole pour lui assurer que la salle n'était utilisée que pour des parties importantes et qu'ils ne seraient pas dérangés avant minuit. Il l'observa en silence, une expression toujours aussi neutre, il avait envie de lui rétorquer que de toute manière, à minuit il serait bien loin de ce casino et de toutes les emmerdes qu'il représentait, mais elle avait déjà enchaîné en lui déclarant qu'elle supposait que ça concernait l'histoire de meurtre. Liam ne fut pas véritablement étonné, les journaux télévisés avaient déjà semé la nouvelle sur toutes les ondes, et à cette heure-ci il était plus que logique qu'elle soit au courant de tout cela, sans compter qu'il avait été son client, on avait du lui en faire part avant même que les journaux n'en parlent certainement. La demoiselle conclut sur un ton de circonstance en déclarant que c'était une terrible chose parce que cet homme était un fidèle client de l'établissement, il aurait presque sourit à ce dernier détail, et répliqua aussitôt d'un ton très professionnel qui atténuait à peine le tranchant de ses paroles, et contrastait étrangement avec son attitude visiblement hostile et méfiante.
« J'imagine en effet, que ça va vous faire un trou dans vos pourboires, vous m'en voyez navré, mais inutile de vous attarder sur les phrases toutes faites, je ne vais pas vous juger sur les phrases d'usage, que vous les pensiez ou non. »
Bien sûr, il mentait effrontément, il adorait jauger les autres sur leur manière de parler, c'était même tout ce qui comptait pour lui. Liam faisait partie de ces personnes qui parlaient peu, mais disaient des choses essentielles, qui généralement ne plaisaient pas trop à ses interlocuteurs. La jeune femme allait facilement comprendre qu'il n'éprouvait qu'une aversion certaine à son égard, et dans le rôle du policier coincé, il excellait, à n'en pas douter, il devait aussi représenter ce qu'elle détestait. Une sensation étrange lui passa soudain, quelque chose de désagréable, un peu comme lorsque vous vous levez trop rapidement et que vous sentez que vous ne contrôliez plus votre corps, puis elle passa, et il n'y porta pas plus attention que cela. Il faisait peut-être trop chaud, ou c'était simplement lié au fait qu'il se trouvait dans un lieu qui le rendait nerveux, allez savoir. Liam avait baissa la tête vers le bloc-note qu'il avait tiré de sa poche pour le poser sur la table, détournant son attention du sourire de la jeune femme alors que son attention fut attirée par les jambes de la suspecte. L'agent spécial vit qu'elle les croisait, et si habituellement cela n'aurait même pas attiré son regard, cette fois-ci il ne put s'en empêcher, ses yeux sombres se relevèrent un instant pour voir les jambes parfaitement galbées d'Electra qui se croisaient, moment d'hésitation, une seconde, deux secondes, puis il arracha son attention de ce spectacle qui ne l'intéressait pourtant pas en temps normal. Moment de surprise, et bien, qu'est-ce qui se passait ?! Décidément, les choses tournaient mal aujourd'hui, et le policier se fit force pour essayer de se reprendre, ouvrant le bloc-note pour occuper ses mains et son esprit avant de déboucher son stylo tout en prenant la parole pour débuter l'interrogatoire.
« Bien, pour débuter, j'aimerais m'assurer que les informations que j'ai en ma possession, vous concernant, sont exactes, je vous prierais donc de me confirmer cela. Il marqua une pause en parcourant rapidement les informations qu'il avait notées plus tôt dans la journée. Vous vous appelez Willington Electra, vous êtes née en Angleterre le 1er Janvier 1985, ce qui vous fait donc... »
Il leva les yeux au même moment comme il avait l'habitude de le faire pour croiser le regard de son interlocutrice histoire de contrôler si ce qu'il énonçait provoquait le moindre effet chez elle. Grossière erreur, sans qu'il ne sache pourquoi, un trouble passa, il se dit que finalement, elle n'était pas si repoussante que ça, loin de là même. Mais pourquoi de telles pensées venaient l'emmerder tout à coup ? Il accrocha son regard, un trouble passa brièvement alors qu'il essayait de ne pas regarder autre chose que ses yeux, et même là c'était encore trop. Constatant que quelque chose d'anormal se passait, le policier baissa aussitôt les yeux, coupant court au contact visuel qu'il avait avec elle, cette fois-ci, l'interrogatoire serait un peu différent. Il avait perdu le fil de ses pensées et de ses paroles, cela n'avait duré que quelques secondes, mais Liam ne savait plus ce qu'il disait. Il relut la dernière ligne et constata qu'il l'avait déjà lue quelques secondes avant.
« Excusez-moi, j'ai perdu le fil de ce que je disais. »
Encore quelque chose d'inhabituel, Liam n'avait pas l'habitude de s'excuser, mais ça entrait dans le cadre professionnel non ? Il inspira légèrement, une inspiration logiquement tout à fait normale, mais qui était surtout destinée à lui faire reprendre contenance. Il était à des années lumières de se douter que ce léger trouble passager était en réalité lié au don que possédait son interlocutrice, pour un homme « normal », peut-être que ça ne se serait pas remarqué, mais lorsqu'on était aussi frigide que lui, autant dire que le simple fait de buguer sur les jambes d'une suspecte, c'était le sacrilège suprême ! Sans compter que la demoiselle représentait normalement ce qu'il ne supportait pas, alors pour quelle raison venait-il de se dire que finalement elle était loin d'être repoussante ? Histoire de palier au trouble qui l'emmerdait, l'agent Bastet se débrouilla pour penser à la chose la moins sexy qu'il connaissait, son gros collègue bedonnant qui avait pour habitude de se caresser le ventre comme une femme enceinte dès qu'il parlait avec quelqu'un, ça refroidissait n'importe qui ! Sa réflexion n'avait duré qu'un bref instant, et il décida finalement de passer directement au vif du sujet, pour quelle raison est-ce qu'il allait résumer tout ce qu'il avait sur son bloc-note alors que lui-même l'avait contrôlé avant de venir ? Il voulait désormais s'en aller plus rapidement que jamais, autant passer les procédures habituelles aux oubliettes du coup. Alors qu'il tournait les pages de son bloc-note pour en trouver une vierge, il reprit la parole en même temps, son attention ainsi attirée par les pages de son calepin et non la jeune femme assise devant lui.
« Finalement nous allons passer au vif du sujet, j'aimerais que vous disiez depuis combien de temps la victime était votre client. J'imagine que vous étiez la seule personne en charge de ses demandes, vous ne vous partagez pas plusieurs « baleines » entre hôtesses non ? »
Il risqua un coup d'œil sur le minois de la demoiselle qu'il jugea absolument charmant avant de baisser aussitôt les yeux, il se serait prit une gifle que ça n'aurait pas été différent. Le don de la demoiselle devait avoir un effet tout particulier sur une personne comme Liam, et sans aucun doute, elle-même devrait être étonnée de la dimension que ça prenait. La situation lui échappait, il détestait ça et ça l'angoissait plus qu'autre chose en réalité, le policier attrapa son stylo de sa main gauche avant d'écrire rapidement la question qu'il venait d'énoncer, c'était son habitude de noter absolument tout ce qu'on lui disait pour ne rien oublier, en langage codé, avec ses impressions et sensations en temps normal, mais cette fois-ci, ça passerait aussi aux oubliettes. Après quelques secondes, toujours sans avoir laissé le temps à son interlocutrice de répondre comme s'il craignait qu'elle ne lui balance quelque chose qui coupe à nouveau court à ses pensées habituellement si bien ordonnées, il conclut avec une dernière question, pour le coup ça l'emmerdait presque de la poser, à son grand étonnement.
« Quels genre de rapports entreteniez-vous avec la victime ? Est-ce que vous étiez simplement son hôtesse, ou avez-vous mêlé vie privée et vie professionnelle ? »
Manière plus ou moins subtile de lui demander si elle couchait avec son client, habituellement ça ne l'aurait pas gêné de poser cette question de manière crue au possible, mais là, il en venait presque à se dire qu'une femme comme elle ne devait pas avoir besoin de coucher avec un gros lard comme la victime pour obtenir ce qu'elle voulait. Retournement de situation lorsqu'on savait qu'il pensait exactement le contraire dix minutes avant, même pas. Il risqua un nouveau coup d'œil vers Electra pour lui signifier qu'elle pouvait répondre et qu'il n'avait plus de questions pour le moment, puis pour éviter tout débordement, reporter son attention sur le bloc-note devant lui, son stylo prêt à noter ce que la demoiselle allait lui répondre, sentant toujours une étrange tension le tirailler.
◊ Electra Willington ◊
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Sujet: Re: Un danger qu'on ne peut identifier est déjà à moitié vaincu ▬ Electra Ven 11 Mar - 1:53
La délectation d'Electra enfla en elle comme une bulle venimeuse, délicieusement corrosive. Elle n'avait eu à l'observer que quelques minutes pour comprendre que cet homme n'était pas des plus agréables. Il avait l'air grognon, hostile à son égard ; mais quelque chose lui disait que ce n'était pas dirigé uniquement vers elle, mais contre beaucoup de monde, au contraire. Ce n'en était que plus plaisant, plus jouissif. Elle redressa quelque peu le menton, attendant avec un régal parfaitement dissimulé l'effet qu'auraient ses braves phéromones sur une personne aussi fermée que semblait l'être ce Winchester.
Elle songea à la petite pique qu'il avait cru bon de lui envoyer lorsqu'elle avait mentionné cette histoire de meurtre. Elle enregistra soigneusement les termes choisis, s'édifiant dans son esprit un portrait rapidement brossé de son caractère. Le premier mot qui lui venait à l'esprit, en toute honnêteté, c'était chieur ; mais elle était bien sûr loin de se douter du maximum d'animosité qu'il pouvait atteindre dans ses meilleurs jours.
Electra choisit de se composer une mine docile de pauvre employée qui se prend des remarques sans broncher. Ce n'était pas vraiment dans ses habitudes, mais elle pensait que Liam réagirait mieux s'il voyait en elle son image-type de la femme. A vue de nez, cet homme était un macho indéfendable, et si elle restait polie, humble et respectueuse, l'effet de son attraction romanesque, à son avis, n'en serait qu'amplifié. Elle joignit ses mains sur ses genoux, attendant avec son air malléable que le brave policier en face d'elle daigne lui poser ses questions.
C'est alors qu'elle remarqua les premiers effets de son pouvoir. Il lui fut difficile de se retenir de s'avancer sur son siège pour mieux l'observer, et de conserver sa pose courtoisement intéressée. Elle n'avait qu'une envie en vérité, se pencher vers lui au maximum et lui sourire, le visage devant le sien, en lui demandant quelle sensation cela pouvait lui faire. L'amusement féroce gagna alors tout son corps, presque électrifié, lorsqu'elle attrapa au vol le regard hésitant de Liam qui s'était posé sur ses jambes et leur mouvement de balancier. Il faisait mine de s'intéresser désormais à son bloc-notes, mais Electra ne s'y trompait pas, et cette réjouissance soudaine et si intense faillit lui faire perdre toute vigilance. Elle se contint au dernier moment, se concentrant sur la situation première, à savoir cet interrogatoire qu'il allait s'efforcer de mener, et sur l'air de circonstance qu'elle devait arborer. Elle tamisa un peu son sourire, conserva l'impassibilité de ses traits anguleux, mais ne cessa jamais de le regarder. Electra plus que les autres savait à quel point l'incision exquise de ses yeux pouvait suffire à faire des miracles.
Liam reprit la parole de sa voix de flic bourru, lui demandant de lui confirmer quelques informations. Elle se pencha insensiblement en avant, comme pour lui prouver sa bonne volonté, qu'elle était prête à répondre dès qu'il aurait fini. Elle réprima un tic d'agacement quand il balança sa date de naissance, faisant une longue pause juste avant de donner son âge. Electra allait lâcher avec un sourire qu'elle avait effectivement 40 ans, mais elle se retint, curieuse de savoir ce qui avait pu interrompre Winchester alors qu'il avait si bien commencé. Un de ses sourcils sculptés au millimètre se haussa et ses lèvres s'étirèrent, laissant ses dents bien en évidence ; hé bien alors ? Continuez, je vous écoute...
Le trentenaire releva alors les yeux sur elle et ils s'accrochèrent du regard quelques secondes. Cela la conforta dans son sentiment d'exaltation, et elle prit une mine juste un peu intriguée, sincèrement - ou presque - étonnée de son soudain silence. Très vite, Winchester baissa la tête et se reperdit dans la lecture de son bloc-note. Electra avait vraiment envie de rire à présent, tout en contrôlant avec peine la voix, la faim, tout. Elle savait qu'elle jouait avec le feu, que tout était réuni pour que sa douce vengeance s'accomplisse enfin. Elle avait même découvert que le caractère de ce policier, ou de cet agent spécial à ses heures perdues, rendait l'expérience d'autant plus divertissante. Vas-y, résiste, mon beau. Ca n'en sera que plus drôle. D'une main gracieuse, elle vérifia sa coiffure pendant ce bref laps de temps, jouant encore à fond la carte de l'employée parfaite qui se demande bien ce qu'on pouvait lui reprocher.
Et alors... Cerise sur le gâteau. Le brave homme s'excusait, il avait perdu le fil. Dominant somptueusement son envie de rire renouvelée, son envie de lui dire "mais je sais bien ! C'était voulu ! - Electra secoua lentement la tête avec un petit geste lâche de la main, qui semblait signifier que ce n'était rien, voyons.
- " Mais je vous en prie. J'ai 40 ans, pour répondre à votre question." lança-t-elle de sa voix cristalline, aimable à souhait.
Certes, elle n'aimait pas trop clamer son âge. Oh, bien sûr, elle savait qu'elle était belle, que son physique suivait les années avec une grâce que beaucoup d'autres femmes ne pouvaient certainement pas lui envier. Elle devait également dire merci à son pouvoir, car après tout, elle aurait pu être la dernière des laiderons, elle aurait pu faire tomber sous ses charmes n'importe quel Apollon... Mais voila, toute lady a son petit soupçon de coquetterie, et Electra ne faisait pas exception ; les années défilant lui laissaient une sorte d'amer goût dans la bouche. La quarantaine avait été difficile à accepter.
Elle s'interrogea au passage sur l'âge que pouvait avoir ce Winchester, et en profita pour l'étudier d'un peu plus près. Elle ne s'était jusque là pas beaucoup intéressé à son physique, qui n'était qu'un élément secondaire et tout à fait accessoire dans ce qui l'attirait chez lui. Il était plutôt bel homme, bien conservé ; son côté insensible ténébreux avait du faire tourner la tête de quelques midinettes en chaleur. Elle lui donnait une petite trentaine, pas plus ; ce qui ne la consola pas vraiment.
Winchester enchaîna d'autres questions. La femme aurait bien aimé recroiser encore ses jambes, peut-être détacher ses cheveux pour qu'ils roulent joliment sur ses frêles épaules. Mais cela aurait été tenter le diable. Cet homme n'était pas un idiot, bien qu'il aimait visiblement en donner l'air ; de plus, c'était un agent de cette sordide Opération de traque des Mutants. Il avait du en voir défiler, et un pouvoir semblable au sien avait déjà du lui tomber sous les yeux. Il ne fallait pas qu'elle soit visiblement provocante, au risque d'éveiller les soupçons en lui. Bien sûr, si elle déchargeait une quantité suffisante de son don, tous ces petits détails n'auraient aucune importance, mais elle s'était imposé la retenue et y arriverait coûte que coûte. Pour se contenir, elle se remémorait sans cesse que derrière la lourde porte à battants, dans le fond de cette pièce, se trouvait un casino bondé de clients, de vigiles, et de nombre de ses supérieurs. Elle ne pouvait pas se le permettre ; encore une fois, et dans un sourire pur et innocent, elle se rappela que la vengeance était un plat qui se dégustait glacé...
Il ne lui laissa pas le temps de répondre immédiatement, et elle attendit sagement qu'il daigne lui indiquer d'un regard qu'elle pouvait enfin lui donner sa version. Elle s'amusait avec une impassibilité de statue de ses réactions. Cela crevait les yeux qu'il évitait de la regarder, et elle tenta de percer les mystères obscurs qui pouvaient alors régner sous sa chevelure d'ébène. Comprenait-il ce qui était en train de lui arriver ? Commençait-il à avoir ces drôles de pensées qui peuvent si facilement monter à la tête lorsque l'on se sent si complètement attiré par quelqu'un... ? Elle l'espérait. Très sincèrement, et avec une force peu coutumière. Elle ne nourrissait pas de haine contre lui ; après tout, c'était un homme qu'elle ne connaissait pas, qui avait certainement un lot de qualités et de défauts comme le commun de la race humaine. Electra ne ressentait rien de particulier à son égard, il aurait pu être n'importe qui. Mais son pouvoir... Son pouvoir était sauvagement attiré par lui, la submergeant de cette envie de le dominer et d'en faire son pantin obéissant guidé simplement par ses charmes...
- " Cela fait un an environ que Mr Green fréquente l'établissement." récita-t-elle en faisant mine de réfléchir, laissant ses yeux dévier quelque peu du visage de l'Américain. C'est qu'elle aurait pu oublier de lui répondre, perdue dans ses si réjouissantes pensées ! "J'ai effectivement assuré la plupart des soirées de ce client, mais de là à dire que j'en avais l'exclusivité... Lorsque je n'étais pas en service, mes collègues se sont occupées de lui. C'était un homme charmant."
Elle avait fait une petite moue pendant ces quelques paroles, sa voix dénuée de trop d'émotions. Elle ne tenait pas à paraître insensible outre-mesure, mais Winchester n'aurait certainement pas gobé qu'elle se mette à verser des larmes de crocodiles sur un homme dont elle ne connaissait à vrai dire, rien...
Electra avait copieusement menti à Liam. Cette baleine, elle ne s'était occupée de lui qu'un seul et unique soir. Celui de sa mort. Auparavant, elle avait eu sur les bras suffisamment de clients pour qu'elle ne le remarque pas au milieu de tant d'argent coulant à flot ; elle avait senti que ce n'était pas une information à fournir à ce policier. Comme un étau impitoyable, elle sentait se refermer sur elle l'ironie du sort qui semblait absolument vouloir la désigner comme coupable dans cette sinistre affaire. Elle aurait eu envie de trépigner, de se plaindre, de clamer qu'au contraire, elle avait fait tous les efforts du monde pour ne pas tuer ce pauvre Mr Green, et que quelqu'un s'en était chargé à sa place. Au contraire de quoi elle secoua légèrement la tête, professionnelle et placide, offrant à Winchester un visage compréhensif. C'était son indiscrète collègue, dans les vestiaires, qui lui avait dit que ce client venait depuis une année au casino.
- " Excusez-moi si je vous parais indiscrète, mais vous êtes vraiment très pâle. Je manque à tous mes devoirs : j'aurais du vous proposer un rafraîchissement bien avant."
Elle se leva alors, d'un geste souple et silencieux, et marcha vers le bar. Elle fit tout, bien sûr, pour frôler Winchester au passage, laissant dans l'air l'effluve suave et langoureux de son parfum ainsi qu'une nouvelle minuscule dose de phéromones. Elle n'avait pas pu s'en empêcher. La voix dans sa tête ricanait méchamment, pariant qu'il allait se retourner comme beaucoup d'homme pour jeter un oeil sur la partie verso de son avantageux physique...
Mais l'air de rien, Electra passa donc derrière le bar et se pencha pour prendre une bouteille. Sa jupe était suffisamment longue pour que ce geste ne soit pas vulgaire, mais la tentation de l'observer devait être grande... Elle se redressa prestement, faussement gênée de lui offrir ce genre de spectacle qui vraiment, non, n'était pas digne de l'enseigne. Pour faire bonne figure, elle répondit à ses questions suivantes, qui certes, ne lui avaient pas tout à fait plu...
- " Il me semble que l'idée est aussi venu à l'esprit de ce client..." confia-t-elle dans un tintement de bouteilles, alors qu'elle sortait un verre et qu'elle le déposait sur le comptoir. Elle regardait Liam, ne souriait plus. Croisant les doigts pour qu'il apprécie qu'elle le serve pendant qu'il restait assis - machiste, non ? - elle continua. "Pour être honnête, il m'a fait quelques propositions, mais je ne suis restée qu'une hôtesse. Scotch ? Et s'il-vous-plaît, je ne veux pas entendre l'excuse de "pas d'alcool pendant un service". Ce ne sont pas vos horaires officiels, je suppose ?"
Elle n'attendit pas sa réponse, la bouteille tendue en l'air. Elle servit une bonne rasade de cet alcool dans un verre carré aux motifs harmonieux, puis contourna le bar pour retourner vers la banquette. Elle se pencha légèrement vers Liam en lui tendant son verre avec un sourire de mère qui donne un médicament à son enfant. Puis elle retourna à sa place en chaloupant légèrement ses hanches au rythme de sa démarche.
- " Je n'aime pas mêler vie privée et professionnelle, monsieur... Monsieur ?"
Elle avait plissé son petit nez avec un air innocent. Oh, elle connaissait son nom... mais dans son rôle d'ingénue, cela lui avait semblé être le bon moment pour lui demander cette information. Elle ne doutait pas que dans une situation pareille, Liam d'ordinaire enverrait simplement paître son interlocutrice, aussi séduisante qu'elle pouvait l'être. C'était par jeu, et par curiosité aussi qu'elle avait osé poser la question défendue : son pouvoir faisait-il suffisamment effet ? Il fallait qu'elle en soit sûre. Lorsqu'il serait certain que l'agent ne ferait plus aucune résistance devant son arme de séduction massive, elle l'induirait lentement mais sûrement, avec subtilité, vers la voix de la raison : elle était innocente. C'était sa seule et unique méthode pour s'acheter une tranquillité, et avait l'habitude de l'utiliser pour s'éviter les monceaux d'ennuis qui paraissaient vouloir fondre sur elle sans interruption. Entre ça et la fuite, n'est-ce pas... Elle préférait d'abord tenté de le séduire, ne serait-ce que partiellement, pour qu'il aille faire un rapport positif sur son compte. Il était peut-être un peu trop tôt encore, aussi se contenta-t-elle d'ajouter quelques informations :
- " Vu qu'il était assez insistant, je lui ai conseillé de s'adresser à... comment dire ? A des professionnelles. Croyez bien que je le regrette... Visiblement, c'est ce qui a du lui être fatal..."
Elle s'interrompit en passant une main sur son visage, et en portant dans un geste qui ressemblait à un tic tout à fait vide de sens ses doigts à ses lèvres. Ce n'était rien, c'est vrai, beaucoup de femmes avaient cette façon de contenir une sorte de stress, qui était finement feint pour Electra, bien entendu. Mais dans une certaine mesure, et dans un état d'esprit sûrement un peu enflammé comme celui de Winchester, cela pouvait aussi être lourd de sous-entendus. Sa peau effleurait assez la membrane charnue de ses lèvres pour les écarter très légèrement, révélant encore la blancheur tenace de ses dents. Et pour clore le portrait, elle lui offrait un regard presque suppliant. Mon dieu, est-ce que je vais avoir des ennuis... ?
◊ Liam Winchester ◊
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Sujet: Re: Un danger qu'on ne peut identifier est déjà à moitié vaincu ▬ Electra Ven 11 Mar - 16:23
Quelque chose ne collait pas, il y avait un grain de sable dans les engrenages parfaitement huilés de l'esprit de Liam. Ce n'était pas dans ses habitudes de se laisser perturber par des éléments extérieurs, encore moins lorsque ces éléments revêtaient l'apparence d'une femme, très séduisante certes, mais quelque chose n'allait pas, ce n'était tout simplement pas normal. Seulement, ou s'en rendre compte, le concerné aurait du avoir l'esprit moins embrumé, autant dire que ça relevait de l'impossible, les phéromones disséminées dans l'air par la mutante face à lui semblaient faire parfaitement leur petit boulot, sans que le Bastet ne se doute de quoi que ce soit. C'était ironique, une personne aussi entraînée que lui, qui cernait presque instantanément la nature de la personne qu'il avait face à lui, voilà qu'il se faisait rouler dans la farine comme un débutant. En réalité, le désavantage de la belle était aussi son principal atout, sa beauté indéniable attirait tout de suite l'aversion du policier sur elle, mais elle avait aussi capté toute son attention. Trop occupé qu'il était à pester intérieurement sur la tenue et la comportement de cette mangeuse d'homme, Liam avait laissé passer l'essentiel, se demander si elle pouvait posséder un don mutant. Il avait laissé son coté d'agent de l'Opération de coté, et ça risquait de lui retomber lourdement dessus. A présent, il avait l'esprit trop embrouillé par le pouvoir de la jeune femme pour distinguer ce qu'il ressentait réellement de ce qu'il pouvait bien se faire dicter par des phéromones habillement lâchés sur lui, il s'était fait avoir, et à n'en pas douter pas mal de personnes rigoleraient en apprenant cela.
Lui, le prétendu asexuel qui n'hésitait pas à envoyer bouler les humaines comme les mutants qui faisaient la sottise de lui jouer le coup de la séduction, lui qui détestait les femmes fatales, et certainement plus que tout, les mutantes, se retrouvait pris au piège sans même s'en rendre compte. Risible, elle tenait sa vengeance à n'en pas douter, et celle de toutes les femmes, mutantes et humaines, que l'agent s'obstinait à rabrouer avec un manque de tact proche de l'insulte. C'était pitoyable, et le pire, c'est qu'il ne s'en rendait même pas compte. Peut-être que s'il avait plus l'habitude de se faire draguer ou de reluquer des femmes séduisantes, cela ne se déroulerait pas comme ça qui sait, il aurait certainement flairé que ce n'était pas tout à fait naturel. Mais ce serait comme de demander à un Hamlish ce qu'il pensait de la dernière d'ordinateur portable lancée par Apple. Il n'y connaissait rien, et se retrouvait dans un terrain qu'il ne fréquentait que très rarement, pour ne pas dire jamais. Une voix le tira de ses pensées, son stylo était toujours en attente au-dessus du papier de son bloc-note, et Liam n'osa pas lever les yeux lorsque la voix mélodieuse de la jeune femme se fit entendre, expliquant que cela faisait un an que la victime fréquentait l'établissement. Instinctivement, son esprit lui dicta de contrôler ces dires, vérifier auprès des registres et compagnie, mais quelque chose balaya rapidement ce moment de flottement, évidemment qu'elle disait la vérité, pourquoi lui mentirait-elle ? Un bref moment de silence alors qu'il nota en abrégé les informations obtenues, puis la voix de Electra reprit en lui expliquant qu'elle avait assuré pas mal de soirées de ce client mais qu'il y avait d'autres collègues sur le coup, puis elle conclut en disant que c'était un homme charmant. Quel sens donner à ce mot ? Il ne le savait pas trop, son attention se porta sur le minois de la belle et il regretta ce geste mais trop tard, son regard s'égara un moment sur son cou avant qu'il ne parvienne à le diriger vers son bloc-note en répondant brièvement.
« Vous pourrez me donner le nom de ces collègues pour que je puisse aussi les interroger. Une brève pause, et il ajouta quelques mots comme pour justifier le fait qu'il demande des explications à une autre personne. Toute personne qui a été en lien avec la victime devient automatiquement suspecte, la routine.... »
Étrange déclaration, c'était comme s'il voulait préciser qu'il ne doutait pas de ce qu'elle disait mais qu'il voulait simplement lui montrer que c'était une procédure on ne peut plus normale. Nouveau moment de flottement alors qu'il se demandait pourquoi est-ce qu'il s'amusait à devoir se justifier devant elle. Mais justement, parce que c'était elle, celui lui apparut comme une évidence et il chassa cette question et les doutes liés d'un léger geste de la tête, un peu comme on chasse une mouche dérangeante. Puis nouveau tintement de voix, l'hôtesse déclara qu'elle s'excusait si elle paraissait indiscrète, mais qu'il était pâle et qu'elle aurait du lui offrir un rafraîchissement bien avant. Il entrouvrit la bouche au moment où elle se redressa pour lui dire que c'était inutile, pas pendant le service, mais le frôlement de la demoiselle coupa court à ses protestations, il referma la bouche comme un poisson hors de l'eau, essayant de se concentrer sur ce qu'il devait demander. Liam tenta de profiter de ce moment sans elle pour reprendre contenance, mais le parfum dégagé par la demoiselle s'imposa dans son esprit et brouilla le peu de résolution qu'il avait réussi à reprendre. Son regard se tourna tout seul vers la silhouette de la belle alors qu'elle marchait, il ne put retenir un crochet par les fessier de la mutante alors qu'elle arrivait devant le bar et se pencha pour prendre une bouteille. Au fond de lui, le policier se persuada lui-même que c'était simplement pour vérifier qu'elle n'allait pas prendre une arme, mais inutile d'aller bien loin pour constater que c'était plus ce qui se situait sous le bas du dos de la belle qui avait retenu son attention que ses mains à elle.
Après quelques secondes d'hésitation, il parvint à décrocher son regard d'elle, au moment même où elle affichait un air désolé, évidemment, elle ne pouvait pas jouer les aguicheuses sciemment, après tout ce n'était pas la peine avec lui, elle devait avoir remarqué qu'il restait insensible à ses charmes. C'est fou ce que l'esprit humain peut réussir à faire croire dans de telles situations, le pire étant que le trentenaire était persuadé qu'il n'avait aucun problème à lui résister alors que ça faisait belle lurette qu'il s'était embarqué dans son jeu. Le policier observa son bloc-note devenu très intéressant, au moment où elle déclara qu'il lui semblait que c'était aussi venu à l'idée de son client, puis le tintement des bouteilles coupa court à ses paroles alors qu'il se disait que ce n'était pas tous les jours qu'on se montrait aussi aimable à son égard, attention qu'il apprécia plutôt pour être franc. Après quelques secondes elle reprit en disant qu'il lui avait fait des avances mais qu'elle n'était restée qu'une hôtesse, puis Electra lui proposa une boisson alcoolisée. Il tourna la tête dans sa direction pour lui rétorquer le traditionnel « pas pendant le service » qu'il servait toujours, mais elle prit les devants en lui lâchant qu'il ne devait pas entrer dans ses horaires officiels, ce qui n'était pas faux du tout. Il l'observa un bref moment avant de rétorquer quelque chose.
« Les horaires sont très malléables dans la police. »
Il n'était plus en service normalement, c'était des heures supplémentaires pour le coup, mais il parvint à se contenir assez pour ne pas lâcher le morceau, de toute manière il buvait rarement de l'alcool. Lorsqu'on consommait ça seul chez soi, autant dire que ça donnait un tour pitoyable à la scène, alors que boire en compagnie de quelqu'un donnait tout de suite quelque chose de moins glauque, mais Liam était un solitaire, autant dans son métier que dans sa vie privée. Mais Electra avait déjà servit quelque chose et se retourna pour revenir vers la table où ils étaient avant de se pencher vers lui pour lui tendre son verre. Il esquiva habillement son regard et posa le fameux verre sur la table alors que son regard s'égara un moment sur la démarche de la jeune femme, pour revenir juste à temps sur son bloc-note et éviter qu'elle ne capte son intérêt grandissant. La demoiselle lui expliqua qu'elle ne mêlait jamais sa vie privée et sa vie professionnelle avant de lui demander son nom, et Liam lui répondit sans trop savoir pourquoi, habituellement il ne donnait jamais ce genre de détails aussi simplement.
« Winchester.... Il hésita un moment avant de reprendre. Agent Winchester. »
Il avait appuyé sur ce mot, rapide prise de conscience alors que son coté professionnel reprenait le dessus pendant quelques instants, il avait même croisé le regard de la belle sans ciller, mais cette détermination retomba rapidement et il détourna aussitôt le regard vers son bloc-note alors qu'elle fronçait son nez comme si quelque chose la dérangeait. Agent en tant que couverture, agent de police évidement, et agent spécial en tant que membre de l'Opération, à croire que le bougre tenait à son titre. Ça imposait une distance entre le suspect et le policier généralement, peut-être avait-il capté qu'il fallait rapidement distancer la belle pour garder toute sa tête ? Réflexe naturel de son corps ou de son esprit réfractaire à toute tentation, mais cela ne dura pas longtemps malheureusement. Elle continua, en disant avoir constaté qu'il était insistant mais qu'elle lui avait conseillé une professionnelle, à savoir une prostituée, et que c'était certainement ce qui lui avait été fatal. Alors qu'Electra s'interrompait, Liam leva les yeux pour vérifier qu'elle avait bien terminé, et il constata que c'était la pire connerie depuis le début de leur conversation. Il capta aussitôt son geste, un mouvement anodin, qui sur une homme femme l'aurait laissé de marbre, elle passa son doigt sur ses lèvres, appuyant le tout d'un regard qui le troubla certainement plus que le geste lui-même, mais à quoi est-ce qu'il était en train de jouer ? Un trouble passa dans son regard d'ébène alors qu'il entrouvrit la bouche pour répliquer, mais s'arrêta avant qu'un mot ne traverse la barrière de ses lèvres. Qu'est-ce qu'il comptait dire ? Il pouvait se permettre de la rassurer après tout non ? Liam hésita un bref moment, son regard se détachant difficilement des lèvres pulpeuses de la belle, puis après un gros effort, il parvint à porter son attention dans les yeux de la belle pour répliquer d'un ton qui se voulait professionnel, mais qui apparaissait comme clairement troublé.
« C'est une possibilité en effet, mais vous n'avez pas à vous inquiéter, si vous n'avez jamais mis les pieds là-bas, nous ne retrouverons aucune trace de vous sur les lieux. Avec les recherches des scientifiques, vous serez rapidement disculpée. »
Dans son esprit, on avait l'impression qu'il n'y avait plus le moindre doute, elle disait la vérité, elle n'était pas coupable, et par conséquent, les scientifiques de la police ne trouveraient aucune trace d'elle sur les lieux du crime ! Il détourna son attention au prix d'un gros effort, ça devenait difficile de couper le contact visuel, et pour tout dire, la situation lui avait échappé depuis longtemps et ça l'angoissait au possible. Il inspira légèrement en tentant de reprendre le contrôle de lui-même, puis occupa sa main droite en attrapant le bloc-note pour tourner une feuille à la recherche des questions qu'il devait poser. En temps normal, elles lui apparaissaient toutes seules dans son esprit, mais là visiblement, quelque chose faisait barrage. Après un bref instant de silence, alors que seul le bruit étouffé de la foule de l'autre coté du mur montrait qu'ils n'étaient pas seuls, il reprit la parole d'un ton déjà plus maîtrisé, signe que son calme commençait à revenir.
« Je dois toutefois vous poser les questions habituellement mademoiselle Willington, je vous serais donc gréé de me répondre sincèrement. Léger crochet vers son regard qui s'arrêta une fraction de seconde sur son décolleté, et il reprit en la fixant dans les yeux. Quels rapports entreteniez-vous avec la victime ? J'imagine que même si vous n'étiez pas la seule à vous occuper de lui, certains liens se sont créés non ? Est-ce qu'il y avait une amitié, une simple relation professionnelle non aboutie, est-ce qu'il vous appelait par votre prénom, les choses basiques en somme. Je pense qu'il a souvent du vous laisser des pourboires, est-ce que vous savez si vous aviez des privilèges comparé aux autres hôtesses ? »
Des questions qui pouvaient sembler étrange, mais dans une affaire de police on cherchait toujours à savoir si l'un des suspects avait plus à perdre que les autres. En imaginant qu'Electra soit la plus récompensée, il y avait plus de chances pour qu'elle ne désire pas tuer la poule aux œufs d'or, en somme, on pouvait presque dire que dans l'état actuel des choses, le policier cherchait des raisons qui pourraient atténuer la culpabilité de la belle. Après un bref moment de silence, sans laisser le temps à son interlocutrice de répondre, et parvenant enfin à la regarder sans buguer sur ses formes généreuses, l'agent spécial enchaîna avec une seconde question.
« J'aimerais ensuite que vous me fassiez le récit de ce que vous avez fait le soir du crime, de l'heure où vous avez terminé le service, voir même un peu avant, à ce matin. Essayez de ne pas oublier de « détails » que vous jugez sans importance, tout a son importance dans une affaire comme celle-ci. »
Il parvenait à reprendre un ton professionnel, il se sentait presque devenir « normal », si ce n'est qu'il avait souvent le regard attiré par un mouvement du corps de la belle. Après avoir hésité deux ou trois fois en voyant les jambes de la mutante bouger, Liam jugea préférable de reporter son attention sur la pièce, la parcourant rapidement du regard tout en écoutant ce que son interlocutrice aurait à lui dire. Il espérait que l'entrevue se terminerait rapidement, il n'avait qu'une hâte : rentrer chez lui et se retrouver seul.
◊ Electra Willington ◊
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Sujet: Re: Un danger qu'on ne peut identifier est déjà à moitié vaincu ▬ Electra Mer 30 Mar - 0:56
C'était de plus en plus dur de garder le contrôle. Electra tâchait de maintenir sa respiration à un rythme stable et régulier, de conserver son air passif et son sourire totalement pré-fabriqué, mais cela lui demandait une énergie considérable. Elle sentait son sang battre contre ses tempes et son coeur s'emballer sous sa poitrine ; sa gorge se serrait, elle avait du mal à déglutir. Plus elle observait cet homme, cet homme qui fondait sous un charme artificiel, qui se perdait dans le méandre de pensées qu'elle ne parvenait pas à lire, plus elle avait envie de pousser son don à fond et de lui faire goûter l'entière capacité de son pouvoir de succube. Elle avait envie d'aller jusqu'au bout, de se venger de cette blessure qu'il lui avait administré, de se venger d'un agent de l'apocalypse qui voulait tuer les êtres comme elle. Pendant un instant, son regard se fit trouble et elle le détourna quelque peu. Elle était à deux doigts de perdre toute maîtrise et de finir le travail, ici, maintenant. Ce n'était pas raisonnable.
La voix de Liam s'éleva au milieu de ses considérations pessimistes, et elle le fixa comme si elle n'avait pas tout à fait compris sa question. Mais bien évidemment, elle avait saisi ce que cette question impliquait. Il lui demandait le nom de ses collègues, celles qui s'étaient occupées de ce Monsieur Green ; en somme, ce n'était pas une interrogation vraiment dangereuse, surtout compte tenu du fait qu'il semblait y aller avec des pincettes avec elle. Une petite fossette se dessina autour de ses lèvres tandis que son sourire s'agrandissait et qu'elle retrouvait une convenance. Répondre à cette question la mettait en danger dans le sens où elle avait largement menti à l'officier. Est-ce que ses chères collègues auraient la délicatesse de ne pas la mettre en danger ? Après tout, si on leur demandait, elles diraient sûrement non, qu'Electra ne s'était jamais chargée de ce client avant ce soir. Là, elle serait dans de beaux draps, n'est-ce pas ? Alors, que faire... Peut-être qu'après tout, elles n'en sauraient rien, ou ne se mouilleraient pas en répondant ; c'est qu'on aimait pas vraiment les forces de l'ordre sous l'enseigne Gambino. Electra allait devoir compter sur cette maigre consolation, à ce qu'il semblait.
- " C'est assez délicat, nous sommes normalement tenues par le secret professionnel." - petite pause, tandis qu'elle lorgnait l'insigne de Liam comme pour se prouver que les policiers avaient force de loi - "Mais vous pouvez vous adresser à Emily Dawson, Catalina Monteiro et Rose Beckenbauer. Mais cette dernière est en congé maternité, à l'heure actuelle."
La belle avait tâché de souffler tout cela très vite, comme si le personnage qu'elle s'efforçait de jouer était gêné d'aiguiller la justice implacable vers ses collègues. Ces trois femmes s'étaient effectivement occupées du client assassiné, elle avait d'ailleurs parlé à la première à ce sujet dans les vestiaires du personnel, juste avant de commencer son service. Il y avait d'autres hôtesses, bien sûr, mais celles-ci étaient des amies et Electra comptait fortement sur la solidarité féminine pour se sortir de son mensonge.
Après qu'elle ait servi le verre à Liam, elle avait capté son regard insistant et fuyant à la fois, et cela avait complètement affolé la voix dans sa tête, celle qui personnifiait son don de mangeuse d'homme. La tête commençait à lui tourner, mais sur son visage lisse et sans âge, on ne percevait rien d'autre qu'une calme politesse. Electra se demanda si Liam - qui venait de laisser son verre sur la table entre eux sans même y poser les lèvres - était aussi doué qu'elle pour jouer la comédie. Elle voyait bien qu'il était crispé, un peu gêné, mais il n'avait fait aucune remarque déplacée, et évitait soigneusement d'accrocher un peu trop longtemps son regard à ses courbes généreuses. Elle n'y était pourtant pas allé de main morte avec les phéromones, mais ce brave agent de la paix restait froidement professionnel, bien que sûrement moins distant avec elle qu'avec les autres. Mais ça, bien sûr, elle ne pouvait que se l'imaginer. Force était de constater que plus cet homme résistait, plus elle avait envie de s'approcher de lui et d'entamer son petit numéro, malgré toutes les préventions, les directives qu'elle s'était fixé d'elle-même. Elle s'éclaircit discrètement la gorge en fixant le bel homme qui venait de décliner son identité. Electra ne s'était donc pas trompée ; elle avait finalement assez bien dosé son pouvoir pour que l'agent se décoince quelque peu. Quoiqu'il y avait un léger détail à prendre en note tout de même : il avait précisé sa fonction, comme pour instaurer une distance entre eux, et théoriquement, elle ne savait toujours pas son prénom. Il fallait qu'elle fasse attention et qu'elle muselle cette stupide fierté qui guidait souvent ses faits et gestes ; son pouvoir pouvait prendre cela comme un défi et l'obliger à faire des choses... Qu'elle ne désirait pas imaginer.
Au moins, Liam avait l'air clairement désarçonné. Elle laissa ses doigts glisser sur son innocent visage et quitter ses lèvres à peine ouvertes. Il prit la parole d'une voix moins assurée qu'auparavant, et elle prit un grand plaisir à ce qu'elle entendit. Il la rassurait. Très gentiment, il semblait la discupler de ces simples mots balancés comme ça, sous l'impulsion créée par son pouvoir. Même avec le temps, les effets de son don lui semblaient toujours magiques. Elle hocha doucement la tête en laissant échapper un discret soupir de soulagement, avant de répondre :
- " Tant mieux." - petit temps de silence - "Merci."
Sous-entendu, merci de me rassurer. Elle le fixa soigneusement quand il détourna son attention. Il était assez amusant d'observer les réactions qu'avaient ses proies, parfois. Ce Winchester avait quelque chose d'hors norme dans la mesure où toute son attitude relevait du grincheux optimal, et qu'elle le voyait se débattre avec ce qui était certainement un grand questionnement intérieur. "Mais... ?! Que m'arrive-t-il ?! Vade Retro !", ou quelque chose dans ce goût-là, elle pouvait presque le voir sur son visage. Electra réprima soigneusement un sourire tandis qu'il tripotait son bloc-notes dans le but évident d'y trouver ses questions d'usage. Au passage, et la surprise lui fit fit légèrement écarquiller les yeux, elle capta un bref regard de Liam vers son décolleté. Retour des petites fossettes autour de ses lèvres, signe d'un amusement enfin sincère. Elle-même baissa la tête vers sa chemise, comme interrogative ; est-ce que j'ai une tâche ? La honte ! -
Elle le regarda de nouveau, souriant toujours, tandis qu'il enchaînait diverses questions, contentée par le fait qu'il se soit senti obligé de préciser que cet interrogatoire était nécessaire. Dans le même temps, elle espérait avec une volonté farouche que Liam ait remarqué qu'elle avait vu ce petit crochet vers sa poitrine, quelques secondes auparavant. Mais elle n'avait pas l'air gêné, non. Placide, sereine. Maîtresse d'elle-même, mais toujours avec ce petit sourire, presque flatté. Elle le laisserait tranquille, pour cette fois.
- " Mr Green et moi n'entretenions qu'une relation de sympathie. Bien entendu, c'est vrai qu'après un certain temps, des liens peuvent se créer, et qu'il avait l'air d'espérer un peu plus. Mais c'était un client avant tout, même si on s'entendait bien. Comme je vous l'ai dit, c'était un homme très agréable, ce qui ne m'a pas empêché de lui rappeler que certains services n'entraient pas dans mes compétences particulières." Ironie.
C'était comme si elle avait répété un petit discours appris par coeur, la conviction en plus. Une parfaite petite hôtesse, qui donnait dans la nuance mais qui en même temps, ne se mouillait pas vraiment. Après tout, elle n'avait pas menti, n'est-ce pas ? Elle l'avait repoussé. Certes, les liens qu'elle avait eu avec ce personnage n'étaient pas vraiment des plus probants question de longévité, mais ça, Liam n'était pas forcé de le savoir. Elle poursuivit rapidement :
- " Il m'appelait par mon prénom, en effet. Si je peux me permettre, c'et assez courant. C'était un joueur régulier, et nous nous sommes vus presque tous les week-end depuis qu'il fréquente le casino. Il appelait aussi mes collègues par leurs prénoms, mais je ne pense pas qu'il ait été plus loin avec elles non plus. Cela dit, c'est vrai qu'il me laissait des pourboires assez conséquents, et c'est le seul privilège que j'avais par rapport aux autres. Enfin, il me laissait aussi souffler sur ses dés avant de les tirer, mais je ne sais pas si c'est vraiment important."
Et blablabla. Heureusement qu'elle se donnait la peine d'être convaincante. C'était parfois fatigant et un peu vexant de constater que sa vie entière reposait sur une pile de mensonges étalés les uns au-dessus des autres dans une pile bancale ; au moins avait-elle appris à le faire correctement. Cela ne l'empêcha pas de se sentir un peu mal à l'aise, et subitement aux aguets, concentrée. Il fallait être très attentive car si Liam ne mordait pas à l'hameçon de ses belles paroles saupoudrées d'anciennes phéromones précédemment lâchées, son côté flic reprendrait le dessus et elle aurait sûrement droit à un interrogatoire plus poussé. Elle espérait avoir fait bonne fgiure, cela semblait être le cas ; elle remercia silencieusement son pouvoir, qui parfois était vraiment utile.
Le verre de scotch attira une nouvelle fois ses pupilles jusque là fixées sur Winchester. Il ne l'avait pas touché une seule fois. Ce n'était pas très poli. Engageante, souriante, elle nota sur un ton faussement blessé et réprobateur :
- " Vous n'en voulez pas ?"
Pas que ce soit vraiment important, mais elle attendait de savoir ce qu'il allait en faire. Peut-être était-il assez résistant pour se contenir à ses habitudes, ses principes. Encore une petite pique contre son orgueil ; mais non, non. Elle se l'était fixé, elle n'irait pas plus loin aujourd'hui et allait museler ses phéromones bien au chaud. Pour cette fois, en tout cas ; Electra n'écartait pas la possibilité que sa vengeance aille au delà de ce simple interrogatoire bafoué.
Winchester, semblant reprendre le contrôle de lui-même, venait de le questionner sur sa soirée de la veille. Celle du meutre. Electra s'accorda une petite seconde de réflexion, qu'elle meubla en lissant un pli sur jupe. Il ne fallait pas qu'elle dise de bêtises, et garde bien en vue tout ce qu'elle lui avait déjà raconté, pour ne pas commettre l'impair stupide de se contredire. Quand bien même son pouvoir était une aide sur qui elle pouvait compter, la moindre parole suspecte qu'elle pourrait prononcer pourrait lui attirer des ennuis plus tard. Après tout, Liam, même s'il avait paru flancher quelques minutes, restait strictement professionnel et la belle savait qu'il devait noter consciencieusement tout ce qu'elle débitait. Elle se lança d'une voix posée, quoiqu'un peu distante :
- " J'ai terminé mon service à une heure du matin, et c'est là que j'ai laissé ce client. Je me suis occupée de lui dès qu'il est arrivé, aux alentours de 23h. Il avait l'intention de rester encore, en tout cas c'est ce qu'il m'a dit. Je suis directement allée rejoindre un ami dans un bar de la ville - le Victoria, près du Coliseum - et je suis rentrée vers deux heures et demi."
Electra marqua une pause, tout comme elle l'avait fait aux moments opportuns le long de ce petit discours. Dans un coin de sa tête défilait la véritable soirée qu'elle avait passé. Elle se revit fondre comme un faucon vers ce pauvre Mr Green et user de ses charmes pour le faire dépenser le plus d'argent possible, tout en savourant l'expression béate de son visage. Le souvenir des demandes pressantes du client pour un quelconque "after", et ses refus polis mais catégoriques, qui l'avaient presque rendu folle. Sa bataille contre elle-même, sa victoire, et sa rechute atténuée dans ce bar, où elle n'avait pas rejoint un ami, mais un parfait inconnu, avec qui elle avait partagé une certaine intimité au cours de la nuit. Ca non plus, elle ne l'avait pas dit. Elle ne voulait pas franchement que Liam sache ce détail, quoique sa réaction aurait pu être intéressante à observer, car elle craignait l'image qu'elle aurait pu lui donner. Qu'il le sache à un moment ou à autre - si l'idée saugrenue d'aller interroger cet homme lui venait et qu'il lui posait la question, par exemple - lui importait peu, mais elle ne tenait pas à le vivre maintenant, alors qu'elle était au bord de lui administrer une nouvelle dose de son traitement spécial.
- " Je me suis levée vers 7 heures." ajouta-t-elle, vaguement empruntée. Avait-elle omis un de ces fameux détails qui avaient tant d'importance pour Winchester ? Il lui semblait avoir tout dit du tissu d'inventions qu'elle avait révisé, et d'après elle, pensait avoir été suffisamment sincère dans le ton de sa voix et l'expression de son visage. Il ne restait de son sourire qu'un vague reflet presque invisible sur ses lèvres charnues, mais le reste de son expression respirait la chaleur et la bonne volonté.
Il était évident que Liam était pressé d'en terminer avec cet interrogatoire, et elle avait dans l'impression qu'il ne s'attarderait pas très longtemps avec elle. Elle mit cela sur le compte du trouble qu'elle lui avait causé - elle l'espérait, en tout cas - et dut retenir une expression triomphale de soulagement. L'idée qu'il veuille la fuir la mettait cependant face à la réalité suivante : si elle désirait vraiment prendre sa revanche sur cet homme, elle devrait le revoir après ce soir. Et est-ce que l'occasion se présenterait vraiment ? Peut-être aurait-il quelques questions supplémentaires à lui poser, jusqu'à ce qu'il tombe sur le véritable coupable, mais cela pouvait sûrement se régler par téléphone, et il préférerait sans doute cette idée. Pas elle. Même si elle pouvait toujours provoquer des situations qui les feraient se rencontrer à nouveau, elle devait lui tendre une carotte - expression très mal choisie, c'est vrai. Juste lui faire comprendre, à mots couverts, que l'idée de le revoir sous d'autres circonstances ne lui était pas vraiment désagréable. Après tout, pourquoi pas, hein ? Il n'y avait rien d'horrible à ce que deux adultes d'un certain âge (uhm uhm) éprouvent une certaine attirance, et que l'un de ses adultes le fasse remarquer. Que l'autre soit un policier ne changeait rien aux histoires personnelles, uhm ?
A l'instant même où elle pensait ça, la porte de la salle s'ouvrit brusquement. Electra ferma la bouche, interrompant dans l'oeuf sa tentative de lui parler, et fixa ses yeux étonnés vers l'entrée. Un grand vigile, en costume noir et l'oreillette bien visible, se tenait dans l'encradure en bois. L'air mécontent sur son visage se renforça tandis qu'il s'avançait d'un pas ou deux dans la pièce en dirigeant son regard mauvais de Winchester à elle-même. Il aboya sèchement, mais en restant assez mesuré :
- " Willigton, je te rappelle que tu es en service. Peut-être pouvons-nous renseigner monsieur pendant que tu retournes au travail ?"
C'était l'homme qui avait repoussé Liam lorsqu'il s'était présenté au casino, et qui s'était tu face au badge présenté par l'agent. Visiblement, il n'avait pas vraiment digéré la nouvelle, et la féroce volonté de la voir dégager de l'établissement de Gambino l'obligeait à prendre Electra pour cible. Sans doute se disait-il que cela suffirait à faire migrer Liam vers d'autres horizons, bien que ce fait soit un brin douteux. En tout cas, tout cela l'arrangeait bien. Elle prit une mine décidée en fronçant légèrement les sourcils, et répondit courtoisement au vigile tout en restant d'une froideur prononcée :
- " J'en ai pour une seconde. Je resterai un peu plus tard ce soir pour couvrir le temps perdu."
L'hôtesse garda les yeux rivés sur le nouvel arrivant, inflexible et un faux sourire aux lèvres, jusqu'à ce que ce dernier quitte la pièce à reculons après avoir pesté dans sa barbe. Elle retourna son attention vers Liam, le visage embarassé :
- " Je suis vraiment désolée. Ne vous en faites pas, vous pouvez continuer jusqu'à ce que vous ayez fini, je m'arrangerais avec eux. A moins que vous ne vouliez qu'on poursuive cet interrogatoire plus tard devant un café. Vous n'avez pas l'air très fan du scotch."
Un ton badin, une plaisanterie, presque. Mais le sourire faussement gêné sur ses lèvres étaot assez clair, tout comme l'éclat un peu provoquant dans ses yeux. Elle était décidée, confiante ; mais pas trop. Elle semblait attendre le refus, tout comme elle le mettait au défi d'accepter, usant de ses talents de séduction parfaitement naturels et pas ceux qui impliquaient une nuée de phéromones. C'était assez réconfortant de se dire qu'elle pouvait plaire sans s'emmitoufler dans ce rôle de succube. Ce serait étrange qu'il accepte. Mais même s'il disait non, qu'il refusait de continuer ainsi cette rencontre, il n'oublierait pas qu'elle l'avait proposé. Il se souviendrait d'elle, une image sans doute un peu louche qui lui laisserait un drôle de goût, pas forcément plaisant. Mais elle s'assurerait que ce ne soit pas la dernière fois que son chemin croisait celui de Liam Winchester.
◊ Liam Winchester ◊
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Sujet: Re: Un danger qu'on ne peut identifier est déjà à moitié vaincu ▬ Electra Jeu 31 Mar - 19:21
Une fossette se dessina au coin des lèvres de la plantureuse hôtesse, elle déclara que c'était délicat comme question parce que leur métier était soumis au secret professionnel. Le policier fronça légèrement les sourcils, il ignorait totalement ce détail, pour lui la carrière d'hôtesse n'était pas vraiment le genre de chose qui nécessitait un quelconque besoin de conserver le secret, à quel sujet pourraient-elle donc parler de toute manière ? Le nombre de millions qu'ils dépensaient ici ? Liam aurait plutôt imaginé que ce genre de détails était justement le style de choses que les célébrités et les grosses fortunes aimaient faire savoir à la presse. Peut-être pour éviter que des détails croustillants ne soient révélés au sujet de leurs baleines ? Pour tout dire, le trentenaire n'était pas du tout familier de ce genre de choses, et il ne voyait vraiment aucune raison de douter de la parole de la séduisante non recensée qui lui faisait face. Vous me direz, les phéromones qu'elle dégageait devaient y être pour beaucoup, sans quoi le policier intègre qu'il était n'aurait jamais envisagé lui accorder sa confiance simplement en raison de son manque d'expérience dans ce domaine. Non, Liam était plutôt associable au chewing-gum chiant qui se collait sous votre talon et refusait de vous lâcher, pas très avantageux comme comparaison, mais elle était on ne peut plus parlante. Si l'Américain déclarait à ses collègues que mademoiselle Willington n'avait rien à se reprocher, ils le croiraient sur parole tout simplement parce qu'il y avait des années et bons et loyaux services derrière cette déclaration. Mais ses pensées embrumées par le don de la succube ne lui permettaient pas de se rendre compte qu'il était en train de se faire embobiner comme un débutant par cette créature de rêve.
Liam capta le regard qu'elle orienta vers sa plaque de la police, peut-être était-elle en train de se demander si elle pouvait lui faire confiance ? La belle hôtesse semblait le jauger, il restait silencieux, attendant simplement une déclaration de sa part et celle-ci ne tarda pas à arriver. La belle lui annonça qu'il pouvait s'adresser à trois collègues en lui citant les noms de ces dernières et l'agent de police les nota avec application, plutôt satisfait de pouvoir quitter le minois de la jeune femme du regard pendant quelques instants. La dernière était en congé de maternité, elle ne devait donc certainement pas avoir assassiné un homme aussi sauvagement avec le ventre rebondi. À quel mois de grossesse était accordé le congé de maternité ? Il fronça légèrement les sourcils, absolument aucune idée, il n'avait pas de connaissance enceinte, pas de femme, pas d'enfant, ce n'était pas vraiment le genre de détails qui avait de l'importance à ses yeux en général, autant dire qu'il ignorait totalement à quel stade de sa grossesse, la jeune femme pouvait être. Son côté professionnel et appliqué le poussait à songer qu'on se dévouait corps et âme au travail et ce jusqu'à la dernière minute, donc du moment que l'enfant n'était pas né, à ses yeux ça signifiait que la femme était en état de travailler. Il l'observa quelques instants, essayant de se rappeler s'il avait eu une collègue qui avait dû s'absenter pour de telles raisons, mais rien ne venait, il abandonna donc ses recherches inutiles sans détacher son regard sombre du visage d'apparence innocente de la mutante.
« Congé maternité vous dites.... Je verrai ça avec elle. »
Non qu'il doutait d'elle évidemment, les phéromones de la belle non recensée étaient trop présentes et lui embrumaient trop le cerveau pour qu'il ne prête pas foi à ses paroles, mais le ton employé montrait clairement que « congé maternité » lui était aussi étranger que si lui elle lui avait parlé d'équations diophantiennes. Electra avait, elle aussi, opté pour un ton qui parlait plus clairement que les mots qu'elle avait prononcé, visiblement l'hôtesse était gênée de devoir parler de ses collègues et certainement qu'elle avait l'impression de les balancer en donnant leurs prénoms. Liam connaissait bien ça, les jeunes femmes qui culpabilisaient de faire ce que la justice demandait, habituellement ça le laissait de marbre et à contrario, avait même tendance à l'énerver franchement lorsqu'il voyait des midinettes en larmes pour si peu. Mais avec la quadragénaire face à lui, c'était différent et le policer se sentit obligé de la regarder alors qu'elle avait à nouveau glissé ses doigts sur son visage pour le remercier. Ce n'était pas souvent qu'on lui disait ce mot pourtant si souvent utilisé, on disait merci à n'importe qui et pour n'importe quoi, mais en raison de son caractère peu amène, le trentenaire n'avait pas souvent l'occasion de l'entendre. Il fut surpris, ne cernant pas la raison de cette déclaration, avant de comprendre que c'était en raison de ce qu'il venait de dire pour la rassurer. Et bien, finalement ça lui réussissait plutôt bien de se montrer un tant soit peu aimable avec une jolie fille non ? Il haussa les épaules, l'air de rien, après tout elle n'avait pas besoin de lui montrer une quelconque reconnaissance, il ne faisait que ce que son devoir lui disait de faire et sa conscience (ou sa libido ?). Liam ne parvint pas à s'empêcher de lui lâcher quelques mots légers.
« Vous n'avez pas à vous sentir coupable de me donner le nom de vos collègues vous savez, vous n'avez pas vraiment le choix de toute manière et ça fait partie de l'enquête, si ce n'était pas vous, ça serait quelqu'un d'autre. »
Le regard de jais du policier avait fait un crochet imprévu vers le décolleté avantageux de son interlocutrice et à son grand dam, elle s'en rendit compte. Liam détestait se laisser conduire comme ça, par ses hormones ou les phéromones de la belle plante, mais ce qu'il détestait encore plus, c'était bien être pris en flagrant délit de reluquage. Ce n'était pas dans son habitude de dévisager ou détailler une femme aux formes avantageuses, il ne les voyait même pas habituellement, mais cette fois-ci pour une raison inconnue, il ne parvenait pas à se contrôler et voilà que ça tournait à la honte publique. L'Américain fit mine de ne rien voir comme si ça lui était égal qu'elle ait remarqué son coup d'œil peu subtile, après tout si elle le prenait mal, Electra lui en ferait la remarque et dans ce cas il s'en excuserait, sinon, il n'y avait aucune raison de revenir sur le sujet. Seule la réponse de la belle se fit entendre, aucune réflexion outrée et qui arrangea bien Liam. Heureusement, ce dernier n'était pas du genre à rougir, il se contrôlait encore assez bien pour savoir comment éviter ce genre de choses, et il se fit force pour se concentrer sur les paroles de la demoiselle qui expliquait qu'elle et son client n'entretenaient qu'une relation de sympathie et que certains liens pouvaient se créer et que visiblement son client attendait plus d'elle que ce qu'elle lui offrait.
Liam risquait un coup d'œil dans sa direction, ça ne l'étonnait pas du tout, après tout la jeune femme était une personne séduisante, il était logique qu'un homme riche s'imagine pouvoir lever toutes les filles qu'il voulait. Le policier resta silencieux alors qu'elle enchaînait en disant que c'était un homme très agréable et que cela ne l'avait pas empêchée de lui poser des limites. Une bonne chose que l'agent approuvait. Petite pause, seulement brisée par le bruit du stylo du trentenaire qui grattait le papier, puis Electra poursuivit, déclarant qu'il l'appelait pas son prénom et que visiblement c'était une chose courante, elle expliqua la fréquence de leurs rencontres et Liam ne put s'empêcher de se dire que lui connaissait ses collègues depuis des années et ne les appelait que par leur nom de famille. Même Pixie avec qui il avait échangé plusieurs discussions et participé à une fête en sa compagnie - contre sa volonté certes, mais bon - et qu'il appelait toujours « mademoiselle Yulianov ». Ils ne se ressemblaient vraiment pas, c'était un fait, Electra était même tout l'opposé de son interlocuteur. Celui-ci était toujours à l'écoute des paroles de la demoiselle qui continua en annonçant qu'il appelait toutes ses collègues par leurs prénoms et qu'il n'avait sûrement pas été plus loin avec elles non plus, avant d'amorcer la dernière question en avouant qu'il lui laissait de gros pourboires. Pas très étonnant encore une fois, mais la dernière remarque de l'Anglaise le fit sourire, il la laissait souffler sur les dés ? Comme si ça pouvait aider, les hommes étaient prêts à tout pour séduire les femmes des fois, ça en devenait même risible !
Il ne parlait toujours pas, après tout lorsqu'on avait rien à redire de mieux que le silence, mieux valait s'abstenir de le briser. La jeune femme coupa alors court aux questions en lui demandant s'il n'en voulait pas, son ton était presque blessé et réprobateur. L'agent leva les yeux pour voir qu'elle affichait un sourire, en totale contradiction avec le ton qu'elle venait d'employer, il ne comprit pas tout de suite de quoi elle parlait, puis il se souvint que c'était certainement le verre qu'elle avait servi et qu'il n'avait pas encore touché. Oh, il buvait un peu d'alcool, mais ce n'était pas le genre de choses qu'il affectionnait, Liam était plutôt au régime de l'eau, son seul vice restait les tubes de nicotine qu'il ne s'autorisait que pendant ses pauses ou son temps libre. Il haussa légèrement les épaules tout en répondant.
« Je ne suis pas un gros consommateur d'alcool. »
Il pouvait passer pour un coincé mais s'en fichait comme d'une guigne, ce n'était pas son problème, si ça ne lui plaisait pas et bien tant pis, souvent on le traitait de gros coincé parce qu'il ne couchait pas à droite et à gauche et ne buvait pas à outrance. Il ne savait pas s'amuser, c'était un fait, mais la vie était faite de devoirs et chez Liam ils avaient pris une place de choix puisqu'il ne possédait rien d'autre. Autant dire qu'il considérait avoir fait trop d'écarts depuis ces derniers temps, que ce soit le baiser volé à Pixie ou, les regards scrutateurs qu'il ne pouvait pas s'empêcher de lancer à la belle Anglaise, Liam avait décidé que s'il pouvait se retenir sur d'autres choses, il le ferait. Après avoir relancé les questions, le policier attendit, Electra remit sa jupe en ordre avant de répondre d'un ton plus distant et moins chaleureux qu'avant, déclarant qu'elle avait terminé son service à une heure du matin et qu'elle s'en était occupé à son arrivée, deux heures plus tôt. Il comptait donc rester un peu et elle était allée rejoindre un ami dans un bar de la ville, Liam nota le nom de l'établissement dans un geste de réflexe et hocha la tête lorsqu'elle termina en annonçant être rentrée chez elle vers les deux heures et demi. Son état civil la qualifiait comme célibataire, mais elle pouvait vivre avec quelqu'un, il faudrait lui poser la question pour savoir si on pouvait confirmer son alibi, tout comme il devrait poser la question à son ami. Le métier de policer poussait à douter de tout, une sale habitude qui avait la dent dure, après on était amené à douter de tout le monde, même les membres de sa famille.
Petite pause que Liam mis à profit en notant toutes les informations données par la belle, puis cette dernière continua en disant s'être levée à sept heures environ et le policier approuva une nouvelle fois du chef comme à chaque fois qu'on lui donnait des réponses. Puis avant qu'il ne puisse lui demander si elle avait quelqu'un pour confirmer qu'elle avait passé la nuit chez elle, un bruit de portes qui s'ouvrent le fit lever la tête. Il orienta son regard de jais vers les portes de la salle alors que le vigile de l'entrée s'avançait vers eux en arborant un air peu aimable. Quel boulet, c'était celui qui avait tout d'abord refusé de le laisser entrer, il tenait vraiment à finir la nuit au poste de police. Le trentenaire fronça les sourcils alors qu'il dardait l'intrus du regard et celui-ci s'adressa à l'hôtesse en lui rappelant qu'elle était en service et qu'ils pouvaient s'occuper de Liam pendant qu'elle allait bosser. Il était bouché ? Liam lui avait clairement dit qu'il venait ici pour parler à elle et pas à des crétins qui ne connaissaient pas la victime, mais Electra prit les devants, fronçant les sourcils et répondant d'un ton professionnel qu'elle en avait pour une seconde et qu'elle rattraperait son retard en restant un peu plus longtemps. L'Américain ne voulait pas être responsable d'un licenciement, mais il ne faisait que son boulot et s'il traînait trop, ça serait lui qui pointerait au chômage. Le vigile sortit finalement de la pièce après quelques instants et la belle se retourna vers le policier d'un air embarrassé pour lui déclarer qu'elle était désolée et qu'il pouvait continuer jusqu'à ce qu'il ait terminé, à moins qu'il ne préfère poursuivre son interrogatoire devant un café, plus tard dans la soirée.
Liam secoua légèrement la tête, il ne pouvait pas attendre la fin de son service pour qu'elle soit plus disponible et il ne tenait pas plus à lui poser des problèmes en lui demandant d'autres questions, après tout, la belle avait été assez aimable en lui répondant avec application, il n'allait pas lui faire frôler le licenciement sans aucune raison. L'agent consulta rapidement les questions qui figuraient sur son bloc-note, il avait fait le tour, il faudrait qu'il contrôle tout ce qu'elle disait et uniquement s'il y avait des soucis, ils devraient se revoir. Dans son intérêt, il valait donc mieux qu'ils ne se recroisent plus. Elle avait visiblement remarqué son manque d'attirance pour le liquide alcoolisé et il est vrai qu'il était un amateur de café, mais quelque chose en lui semblait lui dire de s'en aller rapidement et sans s'attarder avec elle, il répondit donc d'un ton poli, mais clair, comme s'il avait enfin retrouvé ses facultés.
« Je crois que je vous ai posé assez d'ennuis comme ça pour la journée et comme vous l'avez si bien dit, je ne suis normalement plus en service, je n'ai donc pas vraiment de raison valable de vous retenir. De plus je ne suis pas le bienvenu dans ce casino, mieux vaut écourter notre entrevue. Il marqua une légère pause. Vous me voyez navré de devoir vous faire rester plus longtemps ce soir, j'espère que cela n'importunera personne d'autre que vous. Manière subtile de poser la fameuse question de savoir si quelqu'un pouvait confirmer son alibi. Enfin, dans votre intérêt j'espère que nous ne serons plus amenés à nous revoir, ça voudra dire que vous êtes hors de cause et j'imagine que c'est ce que vous désirez le plus. Il reste à espérer que nous nous reverrons pas au poste de police. »
Parce qu'il ne reviendrait pas ici si un problème e posait, ce serait elle qui viendrait sur son territoire et il perdrait moins le contrôle de lui-même, enfin c'était ce qu'il espérait. C'était la fin de discussion en somme, ses questions ayant trouvé des réponses, il n'avait plus de raisons de s'attarder ici, Electra pourrait donc reprendre son travail sans trop de problèmes. Liam se redressa, fermant son bloc-note avant de le glisser dans sa poche, il regarda brièvement vers la porte par laquelle le vigile était entré avant d'en revenir au joli minois de la non recensé. Il lui offrit un signe de la tête destiné à la remercier et à la saluer à la fois, avant de se détourner pour prendre le direction de la sortie, mieux valait s'en aller tant qu'il s'en sentait encore capable, les dérapages devenaient trop dangereux ces derniers temps.
◊ Electra Willington ◊
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Sujet: Re: Un danger qu'on ne peut identifier est déjà à moitié vaincu ▬ Electra Mar 19 Avr - 19:36
La tension retombait doucement ; Electra le sentait en examinant soigneusement Liam Winchester. Elle le voyait plus concentré, la teneur de ses yeux noirs était plus précise, et son regard ne glissait plus vraiment vers son décolleté ou ses courbes généreuses. Elle en fut presque déçue l'espace d'une seconde, juste avant de se souvenir que c'était exactement ce qu'il fallait, ce qu'elle devait vouloir. L'électricité de son propre corps semblait également se calmer, mais la belle savait qu'il y aurait une dernière attaque, lorsque le policier la quitterait - ce qui ne tarderait plus, maintenant. Il y aurait de douloureuses minutes où Electra devrait se battre avec son don, et contre sa volonté de le retenir ici, avec elle, et pourquoi pas de l'emmener dans un endroit un peu plus à l'abri des regards. C'était toujours comme ça avec ses proies, et il ne servait à rien de répéter que pour Electra, celle-ci dépassait toutes ses plus folles espérances. Il allait vraiment falloir s'armer d'une patience olympienne pour ne pas gâcher tout le potentiel de ce rabat-joie fini. Elle laissa échapper un discret soupir en renouant ses jambes, armée de son ris artificiel.
Fait éminemment étonnant, Liam alors lui lança quelques mots réconfortants. Les yeux rêveurs de la belle s'étrécirent légèrement et elle ne put empêcher à son visage de prendre un air surpris. Il y avait de quoi, n'est-ce pas ? Elle ne l'avait pas fréquenté depuis autant de temps que ses collègues ou sa famille, mais le pouvoir de Mrs Willington lui avait donné d'incroyables facultés de compréhension. Il était inné chez elle de pouvoir lire les gens, et elle se félicita mentalement et avec force d'avoir réussi à lui faire décrocher ces quelques encouragements. Son teint de lait se dora d'une légère rougeur quand elle le gratifia d'un intense regard de remerciement, tout en hochant la tête, faisant légèrement osciller les plis de sa chemise largement tendue sur sa poitrine.
- " Oui, vous avez raison... C'est simplement que ce sont toutes de très bonnes amies, et que je n'imagine aucune d'entre elles capables d'une telle horreur." souffla-t-elle sans cesser de le regarder.
En faisait-elle trop... ? Oui, sans doute. A vrai dire, Electra comptait encore sur les réminiscences de ses anciennes phéromones pour faire avaler la pilule à Liam. Et puis, comment douter d'elle ? A aucun moment les reflets de son visage ne s'étaient teintés d'hypocrisie, et sa voix était suffisamment douce et agréable pour que l'on ne se concentre pas vraiment sur les mots qu'elle prononçait. Ainsi, la carte du pseudo mélodrame qu'elle avait balancé ne paraissait pas trop gros et ne l'inquiétait pas. Rajouté à cela qu'elle était presque totalement sincère ; il était vrai qu'elle ne croyait pas à un seul moment ses collègues coupables du meurtre, mais ce n'était pas pour les raisons qui brillaient dans ses yeux ou dans le ton de sa voix. Ce n'était pas l'amitié, ou la confiance. Mais comme l'avait si judicieusement pensé Winchester quelques temps plus tôt, on ne tue pas la vache à lait, et Mr Green comme la plupart des clients de l'établissement étaient des bovins en puissance. Tout simplement. Et ce fut avec un sourire entendu qu'elle termina sa belle tirade, comme si elle était déjà certaine que le policier avait tout compris.
Elle fit la moue quand il dédaigna une nouvelle fois l'alcool. Elle aurait bien sûr du s'en douter, mais elle se sentait déçue tout de même. Elle aurait bien aimé voir couplés les effets de son don au prodigieux pouvoir de l'alcool dans l'esprit de Liam, si réfractaire à tout ce qui pouvait être amusant ou désinhibant. Deux mots qui d'ailleurs ne lui allaient pas du tout, et qui prirent un ton cocasse dans l'esprit de la belle qu'un sourire vint illuminer. Certes, elle n'aurait pas cette vision dans la réalité, mais imaginer Liam se baladant saoul et ivre de rire était déjà assez drôle comme ça. Rien que pour ce bon moment mental qu'elle ne partagerait à personne, elle lui en voulu beaucoup moins d'avoir refusé un verre qu'elle s'était fait un plaisir de servir, et elle se promit de réitérer cet essai infructueux la prochaine fois qu'ils se verraient, et de le faire voir. Après tout, c'était écrit que cet homme morose n'aimerait pas l'alcool, mais il était aussi certain qu'Electra avait une certaine facilité à faire accepter des choses aux autres, et surtout aux hommes, dépendants du moindre battement de ses cils. Une réflexion certes présomptueuse, mais qu'elle avait eu de nombreuses fois le loisir de constater, assez pour ne pas se sentir arrogante en haussant les épaules à son tour et en éloignant très loin la pensée de ce verre rempli, abandonné sur la table basse.
Bien après que le vigile eût refermé la porte de la pièce et qu'Electra se soit vaguement expliqué, elle continuait d'avoir peur qu'il s'en aille. Pourtant, c'était maintenant éminent, comme le prouvaient tous les nerfs de son corps mis à rude épreuve, ses doigts tendus et crispés sur la toile de son fauteuil, et les rouages de son cerveau s'activant pour l'empêcher de commettre l'ultime bêtise. Alors Liam prononça les mots fatals ; il partait. Elle avait entendu parler qu'il n'était pas le bienvenu dans le casino et pouvait comprendre qu'il soit pressé ; seulement à l'époque elle n'avait pas associé Liam Winchester, le Bastet virulent à qui elle devait sa cicatrice sur la taille à ce policier abruti que détestaient tellement ses supérieurs. Elle s'interrogea un instant sur les griefs que pouvait nourrir Monsieur Gambino à l'encontre de sa proie du jour, tout en répondant quelques phrases d'usage, comme des remerciements et des "mais non, je vous en prie, vous ne m'avez pas dérangé.". Elle ne voulait pas qu'il parte. Pas du tout. La voix dans sa tête l'invectivait de reproches et d'insultes ; son coeur pulsait furieusement dans sa poitrine et elle en sentait le tempo violent partout dans ses muscles, contre ses tempes, au creux de ses reins. Il se leva. A son tour, elle bondit de son siège, peut-être un peu trop rapidement pour que cela ne paraisse pas bizarre, mais heureusement pour elle, Liam s'était détourné vers la porte après un discret signe de tête en guise de salut et ne l'avait donc pas vu. Il ne put pas déceler non plus l'air d'inquiétude et le bouillonnement d'envie vivace qui animaient son visage ; ni la façon qu'elle avait de se tordre les mains comme si elle hésitait à lui sauter dessus à tout moment. Elles respira profondément et à plusieurs reprises, craignant de devenir folle en voyant filer entre ses doigts cette proie hors-norme qu'elle allait laisser tranquille contre sa volonté. Presque sans qu'elle le veuille, ses pas le suivirent jusqu'à la porte, oubliant complètement le verre laissé sans surveillance, et elle l'accompagna.
Ce fut cependant en silence. Electra craignait qu'en ouvrant la bouche, elle ne déverse un torrent de bêtises dans l'espoir fou de le retenir ici avec elle. Reste, reste, reste avec moi.... Elle secoua la tête tandis que l'immense salle principale se dessinait devant eux. Elle savait bien que Liam saurait retrouver le chemin de la sortie très facilement, mais elle ne put tout simplement pas s'empêcher de le suivre encore un peu, faisant mine de tracer le même itinéraire que lui par un pur et simple hasard. Alors qu'ils atteignaient l'estrade de l'entrée, et que l'envie qui lui dévorait les entrailles se faisait la plus forte, elle se permit enfin :
- " Au revoir, Mr Winchester. N'hésitez pas à m'appeler. Même si cela n'a rien à voir avec cette triste affaire, je serai vraiment... Vraiment très heureuse de vous revoir. Au poste de police, ou ailleurs."
Elle craqua au dernier instant, craignant que les instincts primaires de Liam reprennent le dessus et qu'il ne l'envoie bouler : elle lâcha dans l'air une brusque bouffée de phéromones expressément dirigées vers lui. Mais elle n'eut pas le loisir de voir les effets qu'elles provoquèrent. Usant de toute sa conviction défaillante, elle fit volte-face et s'éloigna, complètement crispée. Bientôt, le boucan dess machines à sous et les exigences impitoyables des clients firent taire sa voix intérieure, même si elle dut passer un long moment dans les toilettes pour se calmer et se convaincre qu'elle aurait sa pleine et entière revanche.
Mais ceci était une autre histoire.
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Sujet: Re: Un danger qu'on ne peut identifier est déjà à moitié vaincu ▬ Electra
Un danger qu'on ne peut identifier est déjà à moitié vaincu ▬ Electra
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