Assis dans sa belle voiture grise, Theo baissa lentement ses lunettes de soleil pour observer la vaste maison des Tennessee. Un sourire léger flotta sur ses lèvres. Il trouvait que cette grande demeure, avec son imposante cour, ses garages et sa décoration extérieure, convenait bien à Cinderella. Ce n'était pas étonnant outre mesure de l'imaginer évoluer dans ce genre d'environnement : étendu, ouvert, resplendissant d'une aisance de bon goût. Avec une petite moue, il se saisait d'une grande enveloppe en papier kraft qu'il avait déposé sur le siège passager, et qui contenait 5 des plus belles photos qu'il avait pris, lors de leur première rencontre. C'était il y a... oh, laissez le réfléchir... Deux semaines ? Quelque chose comme ça, oui. Ils n'avaient pas eu de contact, depuis, et la dernière image qu'il avait de sa lady en noir était son corps de pin-up, joliment allongé dans le lit au carré de l'hôtel Nevada. Leur séance photo avait porté ses fruits, Theo était très fier des clichés qu'il avait pris, qui ravivaientt des souvenirs bouillonnants dans sa tête, et, ne mentons-pas, quelque part dans son bas-ventre. Son sourire s'élargit encore un peu à cette pensée, alors qu'il laissa sa mémoire faire défiler les meilleurs souvenirs de cette soirée, ou plutôt de cette nuit, qui s'était enchaînée naturellement entre les draps, au milieu des soupirs et des gémissements qui n'appartenaient qu'à eux. Des innombrables photos de cette rencontre, il en avait développé 5 seulement, les plus représentatives : une de Cinderella devant la fenêtre ; elle ne regardait pas l'objectif, mais sur le côté, avec un petit ris au coin des lèvres. Deux autres sur le le lit. Les deux dernières étaient des photos en "duo", celle que le retardateur avait pris pour lui, et où il se trouvait, enlaçant la taille de guêpe de sa compagne du soir. Les deux clichés suintaient la proximité, l'érotisme, la tension impatiente qu'il avait ressenti ce soir-là. Vraiment, il en était très fier. Le reste de la séance se trouvait dans une minuscule carte mémoire qu'il avait également apporté à Cinderella. Après tout, elle l'avait payé pour son travail...
Lentement, il sortit de son coupé sport sans quitter des yeux la porte d'entrée de sa belle. Quand ils s'étaient quitté, elle lui avait dit d'apporter les photos chez elle, lui donnant son adresse et le jour où son mari ne risquerait pas de les surprendre... Theo se passait effectivement avec plaisir de la perspective de rencontrer Mr Tennessee... Monsieur faisant ami-ami avec Apocalypto, Theo n'aurait pas su comment réagir devant lui - Cinderella ne savait pas que le jeune photographe impétueux était en fait et surtout un méchant chasseur de l'Opération, et il ne tenait pas à ce qu'elle le sache. Et puis, évidemment, avoir eu une relation quelque peu intime avec sa femme ne l'aurait pas aidé à se faire apprécier du riche notable.
Un petit clic sur son trousseau de clés, et la fermeture centralisée de sa voiture s'enclenchait dans un "bip" satisfaisant. Il parcourut l'allée menant à l'entrée, l'enveloppe sous le bras et ses lunettes sur le bout du nez, d'un pas souple mais très lent. Il tenait à prendre la pleine mesure de ce qui l'attendait - ses retrouvailles avec une grande dame, ce n'était pas rien - et à se détendre au maximum. Il tenait vraiment à être le même que cette dernière fois, pour lui plaire tout autant. Car après tout, il n'avait pas été le seul à être impatient, ardent ce soir-là... Elle devait sans doute l'apprécier.
Il méditait à cela lorsque ses pas le posèrent sur le seuil de la grande maison. Il s'interrompit avant de sonner, souhaitant s'octroyer encore quelques secondes pour relaxer un corps tendu, pressé. Deux semaines depuis qu'il ne l'avait pas vu. Theo avait pourtant repensé à elle, oui... Parfois le soir, une cigarette au bec, il s'imaginait ses courbes sous ses mains, le plaisir qu'il avait eu à la sentir contre lui et qu'il avait cru voir dans ses yeux tout au long de la nuit. D'un geste, il retira ses lunettes, les replia et les fourra dans sa poche. Il avait passé une tenue beaucoup plus décontractée que la fois où ils s'étaient vu, et espérait qu'elle ne lui en tiendrait pas rigueur. Elle, paraissait née pour être tirée à quatre épingles, avec un style glamour irréprochable, sans mauvais goût. Prendrait-elle mal de le voir en col roulé, petit polo beige et jean sombre, que de couleurs sages pour un style qui l'était tout autant ? Theo, de toute façon, s'était soigneusement examiné dans la glace avant de partir, avait trouvé sa peau parfaite, ses cheveux soignés, son corps fait pour porter ces vêtements. Comme d'habitude ! Et il ne se serait pas déplacé pour voir Cinderella si jamais il s'était rendu compte d'un quelconque défaut, non, pas après avoir bataillé comme un jeune lion pour la séduire. Il fallait rester irréprochable.
Devant la porte, il toussota légèrement, passa dans un réflexe agaçant la main dans ses cheveux. Il savait que ce tic énervait beaucoup de monde, surtout ceux qui le prenaient pour un vulgaire minet adepte de la prétention, et avait appris à ne plus le faire en public. C'est avec un soupir qu'il songea qu'il ne pouvait même pas prendre soin de son apparence sans qu'on le juge, ah vraiment...
Son doigt prit naturellement la direction de la sonnette, et Theo n'eut même pas besoin de se composer un sourire avenant : il était déjà sur ses lèvres. Il appuya, à deux reprises, écoutant le carillonnement lointain de la sonnette qui se répercutait dans les larges couloirs, à l'intérieur. Il n'aurait pas longtemps à attendre, pensait-il. Il recula d'un pas un deux, la posture nonchalante sur le seuil, et embrassant du regard la cour de la grande maison.
Qui lui ouvrirait ? Cinderella, directement, une cigarette entre ses doigts et un sourire rouge sur sa si jolie bouche ? Ou peut-être son gorille asiatique, Chuyng, ou Kyung, il ne se souvenait plus, qui risquerait de grincer des dents en revoyant sa belle gueule d'ange au coin de la porte. De toute façon, il était prêt.
◊ Cinderella Tennessee ◊
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Oui, deux semaines qu’ils ne s’étaient pas vu et deux semaines bien remplies. Elle aurait voir ses photos plus rapidement, mais elle dut repousser encore et encore le jour de cette « livraison ». Elle était restée franche avec le jeune homme : son mari était là, il partit, mais elle apprit qu’elle était enceinte. D’un mutant en plus ! Elle n’était donc pas d’humeur. Elle ne lui parla pas de ce détail, juste qu’elle avait besoin d’être un peu seule pendant quelques jours. Elle avait toujours du mal à accepter cet être grandissant en elle, mais ne passait plus son temps à pleurer et dormir. Elle revivait et sortait un peu. Elle décida donc de dire à Theo de passer dans la semaine si possible et que son mari était en déplacement.
Elle passa cette fameuse matinée à combattre ses nausée et trouver la tenue adéquate. Passer midi, elle alternait entre son lit et la salle de bain. Kyung était là, la suivant avec des cachets et une serviette. Sa tenue attendait patiemment dans la penderie. Cinderella n’avait pas eu le temps d’y mettre un pied, se baladant en robe de chambre. Puis alors qu’elle se lamentait de son état, on sonna. Elle poussa un râle, dépassée, insultant presque le coréen et sa salade à la moutarde : ça la faisait vomir et lui brûlait la gorge. On sonna de nouveau. Elle gueula à son garde du corps d’aller ouvrir cette fichu porte, en le poussant mollement. Il lâcha la chevelure bouclé couleur de jais de sa maîtresse et se pressa d’accueillir le jeune homme qui devait s’impatienter. Cinderella resta assise devant la cuvette, attendant que tout son repas y passe. Une fois que sa tête cessait de tourner et son estomac de se soulever, elle refit un brin de toilette. Elle se devait d’être présentable devant son photographe. Ce n’était pas gagné.
Pendant ce temps, Kyung accueillit Theo avec impassibilité, voir une ignorance insultante. Il le salua à peine et jappait plus qu’il ne parlait. Il le conduisit dans la véranda ou une jolie table basse était dressée. Il y avait deux ballons et une bouteille de vin. Il lui ouvrit cette dernière, le servit et lui demanda de bien vouloir patienter : madame est malade, lui dit-il. Il le laissa seul. Il y avait un sofa, en bois peint en blanc, un dossier énorme et le siège très profond. Le tout était rembourré d’innombrable coussin et d’un plaide en crochet. Il pouvait aussi fumer, l’information donné par la présence d’un cendrier. Enfin, Cinderella fit son apparition, telle une divinité de la nature. Elle était d’un style aussi romantique qu’imposait ce semblant de jardin d’hiver. Elle avait enfilé une robe napoléonienne, légèrement revue d‘un œil contemporain. Elle était raccourcis d’un point de vu pratique. Pas de longue traine, voilà toute la différence. Le reste était fidèle avec quelques dentelle et broderie sur les manches, puis un décolleté carré, englobant sa poitrine généreuse. Un nœud en satin égayait la ceinture sous cette dernière. Elle était d’un blanc immaculé. Pour rester dans le thème, elle avait simplement relevé ses cheveux avec une pince. Quelques mèche s’y échappaient, en faisant de ravissante boucle rebelles, lui donnant un air candide.
Elle eut un grand sourire en le voyant et s’approcha de lui pour lui voler un baiser. Chaste et rapide, c’était quand même rare de sa part. Elle avait l’habitude de laisser les hommes venir à elle et venir réclamer les baisers. Elle s’excusa ensuite de l’avoir fait attendre. Elle prit son verre et vint enfin s’installer sur le sofa, près de Theo. Elle se libéra de ses phrases de politesse avec une voix détachée, absente. Elle avait déjà bien plus d’intérêt pour les photo qui attendaient, emballées avec précaution. Son excitation arrachait presque le colis des mains du jeune homme. Elle les sortit délicatement. Ses yeux se mirent à pétiller. Elle les regarda longuement, les unes après les autres. Il y avait su faire ressortir ce qu’il y avait de mieux chez elle. Les ombres étaient ses amies et elle se trouvait vraiment belle. La poésie avait réussi à s’inviter dans un décor si impersonnel que pouvait être une chambre d’hôtel. Elle sursauta de plaisir sur les derniers clichés où elle était avec Theo. Son mari risquait de les déchirait en tombant dessus. Elle penserait à bien les cacher. Elles étaient splendides. Quelle magnifique souvenir ! Elle lui attrapa le menton et lui plaqua un baiser bruyant sur la joue. Elle rangea tout dans l’enveloppe.
_T’es bien plus doué que je ne le pensais. Je te dois combien ? Je t’ai donné l’avance de cinquante dollar je crois. J’ai oublié de te payer la suite. Il faut dire que tu m’as bien déboussolé. Alors, dis moi ton prix !
Cinderella quitta la véranda et revint avec un chéque et une stylo. Elle signa et le data. Elle tendit le bout de papier et son bille en argent pour qu’il écrive son montant. Cinderella se pencha pour se resservir un verre, venant de le finir. Kyung arriva à ce moment, posa une bouteille de soda light, lui reitra le ballon de vin. La femme n’eut même pas le temps de sentir le parfum fruité de ce rouge que le coréen le but d’une traite. Il posa le verre sèchement sur la table. Ils s’échangèrent un long regard tendu.
_Il vaudrait mieux éviter avec votre robe… dit-il en américain. Mère indigne, grogna-t-il en coréen. _Va chercher le gâteau, cracha-t-elle, ignorant le reproche qu’elle ne comprit pas.
Le garde du corps qui avait vraiment un poste polyvalent auprès de la jeune femme, s’éclipsa. Il revint quelques minutes plus tard, avec un gâteau aux fruits en siro et à la crème. Elle était légère ; plus proche de la chantilly que du beure. Il l’avait présenté sur un plat en verre, avec pied. C’était ce qui lui avait prit un peu de temps. Il les quitta un court instant pour revenir avec deux assiettes, fourchettes et un couteau. Il les laissa à nouveau seul. Cinderella assurait le service. Elle servit le jeune homme, puis ellem^me.
_Ne te fais pas d’idée, je l’ai command. Je suis mauvaise pâtissière. Je ne sais faire que des crêpes, mais du début à la fin ! Pas avec de la poudre toute prête ! Rit-elle.
Elle prit place dans le canapé, s’enfonçant dans les coussin, rongeant un peu l’espace de Theo. Elle s’était logée contre lui, faisant passé un de ses bras autour de son épaule. Il risquait d’avoir du mal à manger sa part de gâteau. Tant pis. Il n’avait même pas eu le temps de la prendre. Tant pis bis. Elle s’en rendit compte relativement vite, le voyant, les mains vides. Elle se plaça encore plus sur lui, plaçant ses jambes sur ses cuisses. Elle lui lançait un petit regard à la fois tendre et taquin. Puis, avec la tranche de sa fourchette, elle coupa un petit bout de gâteau. La génoise était moelleuse et aérée. Elle piqua le morceau et l’amena doucement la bouche du jeune homme, le nourrissant comme un enfant. Elle se demandait si c’était son côté maternelle qui prenait le dessus, ou juste le besoin de partager le moindre moment avec Theo. Quand elle vint doucement lui retirer la crème au coin des lèvres avec le pouce, se léchant le doigts ensuite, elle sut de suite que c’était simplement pour jouer de chaque instant avec ce jeune homme suave. Elle se mordit la lèvre et lui donna une autre bouché, essayant d’en mettre le moins possible à côté. Acte manqué, elle en étala que bien plus sur la bouche de Theo. Elle avait retirer la fourchette trop tôt. Elle rigola d’une voix clair et ramassa les quelques miettes qui auraient pu tâcher sa robe. Puis là, elle ne prit pas la peine de retirer avec son pouce ce qui avait salit le visage du jeune adolescent. Elle s’approcha doucement pour le retirer avec ses lèvres et l’aide de sa langue. Elle se perdit un instant, contre les lèvres gourmandes et taquine du jeune adulte.
Elle en profita avec envie. Depuis qu’elle prit conscience qu’elle portait un enfant, elle ne souhaitait plus d’aventure. Allez savoir ce qui lui prenait. Même Kyung avait juste le luxe de dormir à ses côté, rien de plus. Avec Theo, encore une fois, ça s’imposait à elle. Comme au bar : juste un verre et une danse ; là c’était les photo du gâteau. Rien d’autre ! Mais, elle ne se contrôlait pas. Il était pourtant jeune, arrogant et volage. Alors pourquoi faisait-elle toujours des concessions avec lui ? Elle n’aimait pas tellement ce genre de personne, du moins cela ne l’avait pas attiré jusque là. Dès le premier regard, quelque chose l’attirait en lui. De la pure passion, pas de sentiments stables, ni durables. Mais pouvait-on maîtriser la passion ? Cet était qui vous brûlait de désir, qui vous poussait à faire des choses que vous ne voulez pas, qui vous faisait vous oubliez vous-même. Il était tout ce que son mari n’était pas en quelques sortes : pas amoureux, pas entièrement attaché à elle. Il pouvait disparaitre, voir une autre femme et l’oublier. Il ne lui mangeait pas dans le creux de la main, du moins c’est-ce qu’il faisait ressentir. Elle aimait presque ce qu’elle ne pouvait pas avoir. Le simple objectif de vouloir le retenir était plus excitant qu’un mariage qui pourrissait ou un quotidien de couple aimant.
Elle brisa le baiser qui commençait à devenir langoureux, à contre cœur. Elle goûta elle aussi au gâteau qui était succulent. L’accumulation de bonne chose ne fit que la rendre bien plus joyeuse, plus optimiste. Elle donna une dernière bouchée, le laissa l’apprécier entièrement et posa l’assiette sur la table basse. Elle revint plus près de Theo, changeant totalement de position. Elle le chevaucha avec grâce et sensualité, une lenteur exquise. Elle se frotta très légèrement et embrassait son cou avec une attitude coquine, puis baisait sa bouche avec fougue. Les bras autour de son cou, elle resserrait toujours plus l’étreinte. Elle finit par lui chuchoter dans le creux de l’oreille :
_Et si, on mettait à l’œuvre ce qu’on s’était dit au téléphone l’autre fois ?
Elle lui mordilla le lobe de l’oreille et descendit ses mains sur son torse. Pendant ce temps, il y avait un homme dans l’ombre, entre le couloir qui donnait directement vers le bureau, et une des deux ouvertures du jardin d’hiver. Son regards était vif, affûté. Il ne les lâchait pas des yeux. Il sentit comme de l’acide qui remontait. Il serra le poing. Oui, il n’avait droit à rien et ce gamin, qui avait juste danser avec elle deux semaine auparavant, héritait de toute l’attention de la maîtresse de son cœur. La jalousie le grignotait avec vice. Il partit dans le garage et fouilla dans l’étagère qui conservait quelques conserves et bouteilles. Il s’était armé d’une machette dans la cuisine et attrapa un fruit qui ressemblait en tout et pour tout à un énorme litchi de quatre kilo. A grand coup de lame, il fendit l’écorce et sortit les fruits qu’il contenait, jaune, d’une étrange consistance, près de celle du jacquier. L’odeur commençait déjà en empester dans tout le garage. Une odeur aussi forte que le bon fromage français, et proche des effluves de poubelles qui marinait. L’arme fatale des asiatiques qui se respectait : le durian. Le regard toujours noir, il prit une assiette dans la cuisine, séparé du garage par une simple porte. Il arriva à grand pas dans le salon. Ce n’était pas trop tôt. Cinderella avait déjà les cheveux lâches et le pull de Theo était par terre. Il arbora un grand sourire.
_Je me suis dit qu’un peu de saveur exotique serait bien accueillit…
Cinderella porta son attention sur Kyung, le sourcil levé. Elle reconnut cette expression entre toute : je vais te faire souffrir, car tu me le rend bien … L’odeur épouvantable de ce fruit lui prit le nez. Elle se crispa, devint pâle et se plaqua une main sur la bouche. Dans une forte maladresse, elle quitta Theo, glissant sur le carrelage, s’étant emmêlé les pieds dans les pans de sa robe. Elle se releva aussi vite qu’elle put et courut dans les toilettes. On l’entendit soudainement se gargariser avec violence. Le coréen, était droit comme un piquet dans la véranda. Il fixait Theo avec tellement de haine qu’on ne pouvait l’ignorer. On se demandait s’il n’allait pas lui balancer la coupe de durian à tout instant.
_T’as pas d’autre femme à souiller et humilier dis moi ? Tu as choisi la mauvaise victime. Tu ferais mieux de t’en aller.
Cinderella arriva comme une furie. Elle allait crier, mais une autre remontée voulait passer. Elle recula d’un pas et d’une voix plus que sèche, il obligeait à son garde du corps de prendre sa journée. L’homme resta là, mais elle se mit à élevé la voix. Kyung la regarda de haut et s’approcha d’elle, brandissant l’hantise de Cinderella.
_Je lui dis… _Vas t’en… Laisse moi tranquille, laisse moi être heureuse ! …. J’ai besoin de ça… J’ai besoin de lui…
Kyung se sentit plus que trahit en entendant les derniers mots de la jeune femme. Les sentiments qu’il avaient pour la jeune femme était incommensurable. Posant les fruits dans sa voiture, il s’en alla. La jeune femme soupira et reprit place près de Theo. Elle s’excusa à demi-voix, au bord des larmes.
_Je suis vraiment désolé. Je ne sais pas tenir mes employés et ils prennent trop de liberté avec le temps. Je ne voulais pas que t’assiste à ça. On peut oublier tout ça, veux-tu ? Surtout ce que j’ai pu dire…
Elle regrettait d’avoir laissé ses pensées s’envoler, se rendant bien plus vulnérable aux yeux d’un jeune homme, d’une jeune aventure. Puis surtout, elle devait se l’avouer elle-même, maintenant que cela avait éclaté à l’heure du thé.
◊ Theo Paradise ◊
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La porte s'ouvrit enfin, et Theo tourna son visage souriant vers l'intérieur de la maison. Ce fut avec un réel désappointement et une grande déception qu'il reconnut le visage froid du garde du corps de Cinderella, un asiatique qui n'avait pas l'air de le porter dans son coeur. Lui qui avait pensé voir apparaître la belle Mrs Tennessee, tout en beauté et en sourire... Son rictus ne s'évanouit pas cependant, et ce fut un visage plein d'amabilité qu'il offrit à Kyung en le saluant comme il se devait.
- " Bonjour monsieur... Je viens voir Cinderella."
Tout ce qu'il fallait de candeur et d'une joie dégoulinant, tel le lycéen qui demande l'autorisation au père de sa bien-aimée de passer du temps avec elle. Il ne pouvait s'empêcher de se sentir un peu supérieur face à Kyung, et toute son arrogance se trouvait dans l'hypocrite politesse dont il faisait preuve. Il ne l'aimait pas, preuve en était dans sa façon de le regarder, de lui parler à peine, du bout des lèvres, froid et distant. A côté de lui, Theo détonnait, souriant et agréable, et il le suivit en le remerciant chaleureusement.
Il se laissa guider jusqu'à la véranda lumineuse, de son pas lent et conquérant, appréciant la décoration et le goût évident des propriétaires des lieux. Avec une nouvelle satisfaction, il nota la présence de la bouteille de vin sur la table basse et observa fixement le garde du corps quand il lui servit un verre. Theo savait bien que sa présence l'enquiquinait, et que sa proximité, couplée à son regard attentif, devait le gêner ; il trouvait cela d'ailleurs très amusant. Il prit son verre mais resta debout. Kyung était assez divertissant en soi, mais ce n'était pas pour lui qu'il s'était déplacé... Sur le point de demander où se trouvait Cinderella, il fut coupé par l'homme qui lui indiqua qu'elle était malade, qu'il devait patienter. Theo, un peu surpris, le laissa s'éclipser et resta seul dans la véranda.
Il s'assit tranquillement sur le sofa, gardant à la main son verre et la pochette des photos. Qu'avait Cinderella ? Il fut surpris de la légère teinte de compassion qu'il ressentait à l'idée qu'elle soit indisposée, cela ne lui ressemblait pas. Mais Cinderella avait ce pouvoir étrange de le captiver et il savait qu'il s'intéressait un peu trop à elle pour quelqu'un de soit disant insensible à ces formes de relations. Il haussa mentalement les épaules, goûtant au vin en attendant sa belle ; après tout, elle lui expliquerait, et il n'y avait aucun mal à s'inquiéter un peu de ce qui pouvait lui arriver.
Quelques bruissements se firent entendre, et Theo s'installa plus confortablement encore sur le sofa, ses yeux enflammés tournés vers l'entrée de la véranda. Et alors il vit Cinderella, resplendissante bien sûr dans une robe qui lui ciselait la taille, remise au goût du jour par cette ceinture blanche et le décolleté généreux dont il eut du mal à détourner le regard. Elle s'avança vers lui, un sourire sur les lèvres et ses mèches rebelles bondissant autour de son blanc visage, et il se redressa quelque peu. Il avait senti une drôle d'excitation parcourir son corps quand elle était arrivée, et n'avait pu empêcher son visage de s'éclairer. Il se fustigea : il ne fallait pas être trop niais.
Rayonnante, elle se pencha pour déposer un rapide baiser sur ses lèvres, et s'installa à ses côtés. Il se tourna vers elle, à l'aise, enthousiaste, et lui assura d'une voix égale qu'il ne fallait pas qu'elle s'excuse.
- " Je n'ai pas eu à attendre longtemps, et ton garde du corps a été très prévenant avec moi." confirma-t-il d'ailleurs.
La note d'ironie quand il avait parlé de Kyung était visible sur ses traits, et à la façon qu'il avait eu de hausser légèrement un sourcil sur son rictus amusé. Cinderella ne devait pas ignorer l'inimité que l'asiatique semblait nourrir pour lui, mais Theo montrait bien qu'il prenait ça à la légère. Présomption, quand tu nous tiens !
Il la contempla quelques secondes en silence, puis fut tenté de lui demander ce qu'elle avait. Petit rhume passager ? Après tout, on était en Février, le temps était encore assez frais... Mais peut-être que c'était quelque chose qu'on ne demandait pas, qu'elle serait gênée ou n'aurait pas envie d'en parler. Et puis il venait de noter l'éclat impatient qui brillait dans les prunelles de Cinderella, tournée vers l'enveloppe contenant les photographies au grand format, et il ne put la faire attendre plus longtemps. Sa maladie s'éclipsa rapidement sous la volonté qu'il avait de lui montrer les résultats de leur séance, dont il était si fier, et qui lui feraient plaisir, il le savait. Il lui tendit lentement l'enveloppe avec un sourire, et la regarda l'ouvrir sans attendre.
Pendant qu'elle examinait les clichés, Theo se détourna quelque peu pour boire quelques gorgées de ce délicieux vin. Il songeait à leur dernière entrevue, lorsqu'elle lui avait dit qu'elle ne buvait que du très bon champagne quand il lui avait proposé un verre. Il aurait du en ramener une bonne bouteille, pour trinquer à ces photos ; pourquoi ne pensait-il jamais à ce genre de détails ? De plus, la date du jour était significative : hé oui, le 14 Février et sa myriade de cotillons roses signifiait beaucoup dans la conscience collective Américaine. C'était aussi son anniversaire, fait moins important, mais Theo agrandit son sourire en songeant que Cinderella était un joli cadeau en soi.
Elle s'extasiait devant les photos, et l'ego du jeune homme en gonfla un peu plus. Ce n'était pas qu'une question de fierté, non. Il aimait l'exaltation sur le visage de la brune, la façon qu'elle avait eu de tressaillir à la vue des photos "en duo", et se sentait orgueilleux de déclencher cette réaction chez elle. C'est vrai que les clichés étaient beaux, réussis, et porteurs d'une grande ardeur. Il l'observa tranquillement, et la laissa lui embrassa la joue avec un petit rire flûté, agréablement surpris par cette initiative.
- " Bien sûr que je suis doué, voyons... Et puis avec un tel sujet, je ne pouvais que réussir ces photos. Tu m'as bien aidé. Oh, tiens, toutes les autres photos sont sur cette carte..." - il lui tendit la petite puce électronique contenant le reste de la séance - "Je n'ai fait développer que les plus belles, mais les autres ne sont pas mal non plus."
Cinderella remit alors sur le tapis un sujet qu'il aurait aimé éviter : le paiement. Pour lui, il semblait impensable d'arracher quelques dollars à Cinderella pour une activité qui lui avait plus autant qu'à elle, sinon plus. Elle lui avait déjà donné 50 billets à l'hôtel et il avait espéré qu'elle s'en tiendrait là, d'autant plus qu'il les avait accepté avec une grande réticence. Il fit la moue, petite grimace enfantine et un peu refroidie. Mais elle fila alors qu'il marmonnait que ce n'était pas nécessaire, revenant rapidement armée de son chéquier. Theo leva les yeux au ciel, mais ce geste fut un peu contredit par son ris, inévitable.
- " Cinderella..." souffla sa voix de gorge, caressante.
Il la laissa signer et dater le chèque, puis lui tendre, pour qu'il note le montant. Il prit le stylo entre ses doigts, conscient qu'il ne servait à rien de protester et que ce ne serait de toute façon pas très poli. Se penchant sur la table basse, il songea qu'il n'avait qu'à se contenter d'une dizaine de dollars, au moins il ne se sentirait pas trop coupable.
Alors qu'il commençait à écrire le montant, le charmant Kyung les rejoignit au salon et arracha son verre des mains de Cinderella. Il ne put s'empêcher de les observer, toujours ployé en avant pour écrire, son regard fixe sur le garde du corps comme s'il aurait aimé le rendre mal à l'aise. Il but le verre de sa patronne, ce qu'il trouva vraiment déplacé, et le remplaça par un vulgaire soda dans une tension qui les englobait tous deux. Que se passait-il ? On aurait dit que le coréen reprochait quelque chose à Cinderella, quelque chose qu'ils comprenaient tous deux mais qui le dépassait, lui. Il haussa les sourcils, finit d'écrire le montant sur le chèque. 10 dollars, tout rond. Elle ne se rendrait même pas compte d'avoir payé.
Il se redressa enfin, pliant le chèque et le rangea dans la poche de son pantalon. Les bras étendus sur le dos du sofa, il se faisait spectateur de la petite scène qu'il avait sous les yeux, sans chasser l'amusement visible qui animait ses traits. Cinderella commanda finalement à son chien de garde d'aller chercher le gâteau - (uhm, un gâteau ? Theo adorait cette idée !) - et le jeune homme lança un sourire joyeux à Kyung quand il sortit de la véranda. Quand il revint, portant sur un plat une véritable oeuvre pâtissière, le photographe sentit ses papilles gustatives s'activer. Il adorait les gâteaux, la crème, les sucreries ; tout ce qui était sucré ou ressemblait de prêt ou de loin à du chocolat, et avait d'ailleurs de la chance de ne pas être obèse. Il savait museler sa gourmandise, mais devant cet étalage de sirop, il ne se contiendrait pas !
La présence de Kyung qui leur déposait couverts et assiettes fut complètement invisible à ses yeux, car il regardait Cinderella ; elle s'était rassise près de lui après les avoir servi et avait saisi une assiette. Ils étaient proches, à nouveau, et Theo oublia de prendre sa propre part, captivé par le parfum de la belle. Il la laissa passer son bras sur lui, puis ses jambes par-dessus les siennes. Ses yeux se plissèrent, il sourit de plus belle. Lui-même, déjà bien étendu sur le sofa, avait cherché le rapprochement avec elle, mais elle lui mâchait le travail. Il adorait vraiment cette sensation puissante, cette conscience absolue d'un fait plaisant et irréfutable : il lui plaisait tout autant qu'elle lui plaisait.
Ses yeux suivirent le chemin de la fourchette qu'elle avait plongé dans sa propre part. C'était étrange pour lui d'ailleurs, d'utiliser une fourchette. Dans son monde à lui, il se contentait d'une banale cuillère à café pour manger ses gâteaux, mais la fourchette avait quelque chose de plus distingué, peut-être. Mais ses considérations idiotes sur les façons de manger un gâteau s'évaporèrent très vite quand la fourchette arriva devant ses lèvres. Il sourit, répondant au regard taquin de Cinderella par tout autant de fougue. Il ouvrit la bouche, sentit la génoise sucrée tapisser sa bouche d'une saveur délicate, crémeuse. Il mangea lentement, avala presque à contre-coeur. Il avait senti une petite goutte glisser à la commissure de ses lèvres, mais Cinderella se chargea de la chasser du bout du doigt. Il eut envie de happer à ses lèvres son pouce, mais se retint de justesse, se contentant de se rapprocher d'elle un peu plus. Il adorait ce petit jeu sensuel, surtout avec elle, ce qui se lisait sur son visage ardent, aussi enflammé que lorsqu'ils avaient dansé ce tango incroyable, deux semaines auparavant.
Elle piqua un autre morceau de gâteau, se mordant la lèvre. Ce geste l'affola un peu plus, et il ouvrit la bouche un peu plus tôt que prévu lorsqu'elle dirigea la fourchette vers elle. Le coup fut quelque peu raté, et il rit en même temps qu'elle lorsque quelques miettes s'étalèrent sur sa robe. Il en avait encore autour des lèvres, et quand il vit Cinderella rapprocher son visage du sien, il comprit qu'une méthode un peu plus draconienne serait nécessaire pour le nettoyer. Il tendit ses lèvres quand elle fut tout près, et ils s'embrassèrent. Ou plutôt, elle s'appliqua à enlever toute trace du gâteau de son visage.
Délicieux baiser, d'ailleurs... Ils mêlèrent finalement leurs lèvres en partageant le goût sucré, moelleux, et le plaisir de manger le gâteau n'en fut que décuplé. Theo en oublia la pâtisserie, sa gourmandise, ne songeant plus qu'à la bouche de Cinderella qu'il dévorait presque. Inconsciemment, il porta sa main sur son visage et lui caressa doucement, tendrement la joue. Parfois, quand le baiser désormais langoureux devenait plus intense, il crispait sa main dans sa chevelure brune.
Ils se séparèrent finalement, et Theo gémit un peu pour protester, avide. Il s'adossa complètement au sofa, l'observa goûter le gâteau. Pendant quelques secondes, il ferma les yeux, laissant ses pensées vagabonder librement. Vraiment, elle lui faisait un drôle d'effet. Il repoussait l'examen plus approfondi de leur relation, mais il faudrait bien qu'il y fasse face un jour. Ce n'était pas complètement badin, et il aimait vraiment sa présence. Il ne pouvait nier que c'était agréable, mais... L'idée d'être lié à quelqu'un lui déplaisait, il ne se sentait pas fait pour ces choses-là. Avec Cinderella, cependant, c'était... Uhmmm, différent. Et puis merde, il y penserait un autre jour.
Quand il rouvrit les yeux, la belle le chevaucha, face à lui. Ses mains glissèrent automatiquement ses ses hanches galbées, et il laissa son regard brûlant admirer tout son corps. Cela semblait si naturel, avec elle. Ni l'un, ni l'autre ne se posait de questions, ils profitaient simplement du moment présent et laissaient leurs corps s'apprendre, s'apprivoiser, comme des aimants attirés inexorablement. Ils resserrèrent leur étreinte, s'embrassant avec fougue et passion, ses mains caressantes, ses lèvres voluptueuses. La chaleur les envahissait déjà et il rêvait de la débarrasser de cette robe encombrante. Elle lui rappela alors, dans un murmure à son oreille, le petit coup de fil qu'ils s'étaient passé, au cours des deux dernières semaines. Il pouffa légèrement, entre deux pression de ses lèvres, se remémorant leur appel.
Ils avaient pris des nouvelles, très normalement. Elle avait repoussé leur rencontre pour les photos, il ne s'était pas inquiété. Et puis la conversation avait dévié. Il n'avait pu s'empêcher de faire une petite remarque, un rappel de leur nuit. Cela avait pris une tournure sensuelle, ils avaient glissé tous deux sur un chemin glissant. Ils avaient prévu ce qu'ils feraient en se revoyant...
Les mains de Theo passèrent dans ses cheveux, qu'il défit. Peu importait, ils étaient tous deux enflammés, et le jeune homme ressentait ce qu'il avait ressenti ce soir-là. L'attirance, le magnétisme, la folie des hormones, peut-être ; et leurs lèvres qui se dévoraient, l'excitation qui montait en vagues brûlantes dans tout son corps. Son pull s'envola, il ne savait où. Encore une fois, il avait très envie d'elle.
Cela dura trop peu longtemps, cependant. Il sentit une présence arriver dans la véranda, et une désagréable odeur lui approcher les narines. Il fronça les sourcils, se redressa quelque peu. Cinderella tressaillit entre ses mains, et se retourna elle aussi vers... Theo gronda quelque peu, véritablement agacé. Kyung était revenu, quel chieur ! Qu'est-ce qu'il voulait, maintenant, hein ?!
Il n'avait pas vraiment prévu la réaction de Cinderella. L'odeur affreuse dégagée par le Durian, qui avait simplement fait froncer le nez de Theo, sembla vraiment la mettre à mal. Elle se redressa maladroitement, s'enfuit du sofa puis de la véranda. Incrédule, les yeux ronds, Theo la regarda partir sans comprendre ce qui pouvait bien lui arriver. L'innocence même ! Il fut même touché par son sort, et quand il l'entendit se gargariser, il eut envie de frapper Kyung pour lui avoir fait ça.
D'ailleurs, le charmant garde du corps s'adressait à lui. Theo n'avait plus la patience de feindre l'amabilité avec lui, il ne trouvait plus ça drôle ; il ne le méritait plus. Il se leva rapidement du sofa, ses mâchoires crispées lui donnant un air mauvais, furieux. Foi de Paradise, il ne laissait personne, personne lui parler sur ce ton, et surtout pas un sous-fifre impoli qui ne respectait même pas sa patronne. Torse nu, les cheveux décoiffés par les doigts de Cinderella qui s'était perdu sur ses mèches, il réussissait à avoir l'air impressionnant tant son mépris se stylisait dans sa colère.
- " Tu devrais rester à ta place, imbécile. Je n'ai pas à me justifier de quoi que ce soit devant toi, et je m'en irais quand elle voudra que je m'en aille."
Crétin. Il sentait son corps frémir sous l'énervement, il se sentait presque prêt à le frapper tant son attitude l'avait fait bouillir. Il n'en eut pas le loisir, Cinderella arrivant à ce moment-là et se chargeant de calmer son toutou. Theo pesta, détournant son visage agressif du garde du corps. Quelle plaie, ce mec ! Ils passaient un très bon moment, et voila que cet idiot gâchait tout avec son Durian à la con... Cinderella finit par crier, des mots qui le mirent un peu mal à l'aise, et Kyung partit enfin.
Il se rapprocha d'elle, plus calme à présent. Elle semblait proche des larmes et il ne savait pas vraiment quoi faire dans ces cas-là.
- " Arrête un peu de t'excuser..." marmonna-t-il, gêné.
Pour lui, c'était à Kyung de revenir et de lui présenter des excuses, Cinderella n'y était pour rien. Il était un peu embarrassé, il se sentait pataud, torse nu, devant une femme visiblement touchée. Et il ne comprenait pas sa réaction. Etait-elle allée vomir ? Etait-ce cela, sa maladie, ce qui l'avait retardé un peu avant ? Et qu'avait voulu dire Kyung, que voulait-il lui dire ?
Soudain, sans qu'il ne s'explique vraiment ce geste, il tendit les bras et attira la belle contre lui. Ses mains se firent douces sur sa peau, qu'il caressa lentement, respirant doucement pour tenter de la calmer. Ses doigts passèrent sur ses cheveux, son cou, et il la garda tout ce temps lovées contre lui sans chercher à lui voler d'autres baisers. Elle n'avait visiblement pas besoin de ça.
- " Qu'est-ce qui t'est arrivé, ma belle, uhm ? Tu n'as pas l'air bien. Tu nous couves une petite grippe ?"
Il la berça calmement, déposa un petit baiser sur ses cheveux. Il était heureux que personne ne puisse le voir. Cette attitude ne lui ressemblait décidément pas, et il s'imagina ce que pourraient dire les gens qui le connaissaient un tant soit peu, en le voyant consoler une femme. Il n'était pas du genre à consoler, non, il était plutôt la raison des crises ou des larmes. Il songea à Ilona Myers, une proche collègue, qui se serait sans doute moqué de lui, piquante. Mais tant pis, après tout !
- " Tu devrais virer ce con, tu sais..." rit-il légèrement. On dirait qu'il est amoureux de toi... ou jaloux de moi."
Un peu des deux, sûrement... Theo ne se posait pas vraiment la question. Les anciens amants de Cinderella, ou ceux qu'elle avait actuellement d'ailleurs, lui étaient parfaitement indifférents. Elle était libre, et il aimait qu'elle le soit, tout comme il l'était. Elle faisait ce qu'elle voulait, mais vraiment, il n'estimait pas nécessaire qu'elle s'accole à ce pauvre garde du corps frustré. Il avait l'air d'être une mauvaise influence, uhm.
Il recula un peu le visage pour l'observer, guettant une quelconque larme qui l'aurait achevé. Il n'aimait pas voir quelqu'un pleurer, surtout une femme. Il se sentait facilement impuissant dans ces cas-là, et il estimait gênant pour l'autre d'être là en spectateur. Son pouce caressa une nouvelle fois sa joue pendant qu'il contemplait les traits doux de Cinderella.
Il repensait à ce qu'elle avait crié à Kyung. C'était assez touchant, tout de même, et c'est sûrement pour cela qu'il se sentait le plus énervé contre lui. S'il savait la rendre heureuse...
- " Alors comme ça, tu as besoin de moi ? Je suis vraiment flatté, ma belle. Quoique, ça ne m'étonne pas !" - il lui fit un léger clin d'oeil - "Et c'était quoi alors, la terrible révélation de Kyung ? C'est en rapport avec ce que tu as ?"
Il pouffa soudain, très légèrement, comme celui qui a pensé à une plaisanterie qui ne ferait pas rire les autres. Il s'expliqua rapidement :
- " C'est vraiment con, je sais, mais tu as presque les symptômes d'une femme enceinte ! Et ton garde du corps qui t'empêche de boire de l'alcool... Ha-ha !"
Mettre les pieds dans le plat ? Non, Theo ne connaissait pas... Ce fut avec une totale innocence qu'il avait balancé ça, complètement inconscient que ce n'était pas si bête. Il déposa doucement ses lèvres sur le front de Cinderella.
- " Excuse mon imagination débordante... Enfin, si tu veux t'entraîner un concevoir un gosse, tu peux compter sur moi et... probablement sur ce sofa, que tu vois là..."
Et l'ardent Theo était de retour...
◊ Cinderella Tennessee ◊
۞ Humaine - Neutre ۞
◊ Nombre de Messages : 106 ◊ Nombre de Messages RP : 30 ◊ Age : 34◊ Informations : Fiche de Cindrella Tennessee◊ Age du Personnage : 33 ◊ Pouvoirs / Armes : Ses sous-vêtements
Cinderella restait calme, même si légèrement ébranlée par quelques sanglots qui s’imposaient à elle. Quelle honte, malgré tout. Etre aussi vulnérable devant un simple homme, ce qui n’était encore qu’une simple aventure, un divertissement. Elle se sentait sûrement aussi mal à l’aise et perdue que le jeune homme. Bizarrement, elle le ressentait. Sa pire crainte était qu’elle ne se calmerait pas et qu’il resterait là, à attendre, sans savoir quoi faire. Elle voulait s’excuser encore plus, maintenant, alors qu’il lui avait demandé de ne pas le faire. Puis alors, à son grand étonnement, elle sentit les bras de Theo la prendre contre lui, la serrer et amener un réconfort qu’aucun substitue ne pouvait remplacer : la chaleur humaine. Alors que c’était là, pour la détendre et l’aider à aller mieux, elle avait encore plus envie de pleurer. Fichues hormones, se disait-elle. Ses petites mains blanches sur son torse, elle profita de ce moment de tendresse. Elle ne s’y attendait pas vraiment. Un homme si arrogant et détaché se montrait rarement ainsi. Son mari l’était, mais il l’aimait et plus que tout, mais au jour d’aujourd’hui, il ne regrettait pas de s’être mit sa famille à dos, ou presque. Il avait prit tant de temps à venir la chercher à Las Vegas, tout d’abord avec le travail, ensuite car il se disait que c’était passager, puis son obsession perdurait et sa famille lui disait qu’une catin ne méritait pas tant d’attention. Finalement, cet homme fier, insolant et exigeant avec elle, revint, presque un genoux à terre, au risque de se faire renier. C’est-ce qui l’avait le plus séduit. Il avait tout gagné, même que sa femme soit fortement apprécier par sa famille, une fois qu’ils s’étaient rencontrés. Et là, alors qu’il savait qu’elle le trompait sans arrêt, il ne regrettait rien. Il l’aimait, souffrant en silence et expiant son geste impardonnable.
Il la berça doucement. Cinderella aurait aimé que ce moment, jamais ne s’arrête. Elle avait besoin de douceur ces derniers temps, d’attention, de gentillesse. Avec Theo, elle aimait ça. Venant de Theo c’était si précieux. Elle était encore agréablement surprise par son initiative. Elle avait sa joue contre son torse chaud avec ce délicieux parfum qu’il portait. Le baiser dans ses cheveux laissa une petite vague de chaleur la traverser. Elle serait resté là, presque somnolant, mais elle n’allait pas laisser le pauvre homme parler seul.
_Je pourrais le virer, mais je ne veux pas. C’est un ami avant tout, même s’il devient aussi agaçant que mon mari. Ose dire que ça ne te plait pas qu’il soit jaloux, hein ? Lui chuchota-t-elle, la voix pétillante, et lui volant un baiser au coin des lèvres. _ Alors comme ça, tu as besoin de moi ? Je suis vraiment flatté, ma belle. Quoique, ça ne m'étonne pas, il lui fit un léger clin d'œil. Et c'était quoi alors, la terrible révélation de Kyung ? C'est en rapport avec ce que tu as ? Lui demanda-t-il, mais Cinderella ignora ces derniers mots. _Tu ne peux vraiment pas faire autrement que te moquer ?! Tu pourrais pas le prendre plus humblement, juste une fois dans ta vie ! Espèce de salaud va ! S’écria-t-elle aussi gênée qu’amusée, lui tapant le torse. C’est à se demander si t’es réellement touché.
Puis, le jeune homme finit par l’achever. Devait-elle lui dire finalement, là de but en blanc ? Ou non ? Elle resta là, à la jaugea, sans bouger, vidée de toutes expressions. Complètement coite, elle cherchait quoi faire ou dire, mais n’en savait rien. Elle finit par se pencher sur la table basse, lui donna une des deux parts de gâteau découpée et à même les doigts, lui enfonça un gros moceau dans la bouche. On n’était désormais loin de la sensualité et de la taquinerie d’il y a peu.
_S’il te plait chéri. Vraiment, je t’aime beaucoup, mais tais toi… Dis plus rien. Dans le genre, je risque de grandement cassé l’ambiance… Ecoute, je n’ai pas la grippe, mais je ne sais pas si c’est mieux ou pire… tout dépend des points de vu. Mais s’il te plait, si on pouvait éviter d’en parler. Je n’ai pas envie de te le confier, par assurance. Je sais que si tu le sais, tu partiras et je ne veux pas. Je veux te revoir, au moins encore une fois. J’ai pas envie que ça s’arrête. Pourtant ce genre de nouvelle, t’aurais pu être la première personne avec qui j’aurais aimé en parler… Mais y’a trop de risque. Je te le dirai, un jour, mais pas tout de suite. S’il te plait, on n’en parle pas plus, tu veux bien ? Et t’arrête les blagues déplacée de future mère avec une femme qui fait un adultère. C’est gênant…
Elle attrapa une serviette en papier pour s’essuyer les mains et la porte sonna. Elle soupira et lui jeta quelques mouchoirs pour qu’il s’essuie. D’un pas téméraire, elle se dirigea vers la porte. Elle ouvrit la porte violemment et allait incendier l’intrus, pensant que c’était Kyung. Non, voilà un homme, en uniforme, une orchidée blanche dans les mains. Elle leva un sourcil et elle attrapa le présent en signant l’accusé de réception et le remerciant. Il s’en alla. Elle posa la branche, enveloppé avec raffinement et épuré, pas trop de fioriture. Elle arracha la petite enveloppe aggraphée au film transparent. Elle la lut, alors que la plante patientait sur la console.
« Mon diamant, Désolé de ne pas être présent pour ce jour qu’on dit important pour des amoureux… J’ai du travail et que tu aurais trouvé tellement mieux à faire. J’ai assez de sentir ta distance, c’est sûrement mieux ainsi. Je préfère être celui qui est à punir que le contraire. Tu vaux mieux que des Roses rouges, ou d’énorme bouquet, car tu es comme l’orchidée, unique, précieuse et raffiné, chic… Pas de bijoux cette année, tu me l’as dit, tu en as trop. Alors, j’innove, mais j’ai caché quelque chose dans ta penderie. Joyeuse Saint Valentin. Je t’aime. »
Elle soupira et la coinça sous le pot de fleur. Elle s’en voulait presque. Elle tourna la tête en direction de la véranda et puis regarda la majestueuse fleur. C’aurait été un autre homme que Theo, elle lui aurait sûrement demandé de rentrer. Là, elle n’en avait pas la force. Elle revint dans le jardin d’hiver avec la plante. Elle débarrassa une des petites tables haute, qui avait juste la place pour un pot. Elle enleva la fleur qui commençait à flétrir, la posa au pied de la tablette. Elle redonna vie au meuble avec le cadeau de son mari. Elle posa ses yeux gris vert sur Theo. Elle marcha à petit pas vers lui et retira lentement ses chaussures à lanière. Assise au bord du canapé, elle fit cela avec grâce, même si la position était loin d’être la plus simple et la plus confortable. Elle le jeta un peu plus loin et marcha à genoux sur le grand sofa. Elle s’approcha du jeune homme.
_Bon, comme je disais, on oublie tout et si on profitait de ce jour sous le thème de l’amour et de la luxure surtout, non ? Honorons là…
Elle embrassa d’abord sa joue et dévia sur sa bouche. Elle laissa les mains de l’homme lui montrer qu’il en avait autant envie qu’elle. Elle avait besoin de se changer les idées. Elle finit par attraper les membres chauds de Theo, au doigts fins et longs, ceux d’un artiste pour les déposer sur la fermeture éclaire derrière sa robe blanche. Elle remercia le ciel d’être seul dans cette maison et que plus rien ne vint gâcher ce doux et fougueux moment. Elle avait agrémenter les préliminaire avec un peu de gâteau. Le jeune avait eu l’air d’apprécier sincèrement la pâtisserie. Ensuite, c’est avec des petits rires et de la frivolité que tout le reste se passa. Elle la joua taquine, et distante quand il en voulait plus. Finalement, elle le laissa faire ce qu’elle voulait d’elle et lui offrit de nouvelle découverte que seule une femme de son expérience et avec sa souplesse pouvait lui donner. La moitié des coussins se reposaient au sol avec sa robe et le peu de vêtements qu’avec le jeune homme. La table basse était en travers, secouée pendant la passion. Le plaid disparut derrière le sofa. Cinderella était là, entièrement nue, encore simplement vêtue de ses portes jarretelles blanche en dentelle, et ses bas couleur chair. Rien que cela l’habillait et la rendait que plus belle. Allongée, sur le dos, contre le torse de Theo, elle caressait doucement un bras qui l’entourait avec attention. Elle appréciait simplement les derniers instants, les plus doucereux et délicieux. Ceux de deux corps fatigué et qui venaient d’exploser de désir l’un pour l’autre. Puis elle leva la tête vers lui, lui embrassant le menton.
_Tu peux rester dormir ? Je sens que je vais être seule toute la nuit… Je peux te faire un bon petit plat. J’ai des envie de blanquette de veau. Je sais le faire. C’est un plat français délicieux, je t’assure… J’avais prévu d’en cuisiner ce soir. Tu veux bien ? Et si tu restes… Peut-être que je te dirai ce qui m’arrive… Finalement, j’ai envie de tenter le coup… Voir si tu peux m’étonner encore. Est-ce que tu vas t’enfuir ou non ?
Elle tourna un petit peu, désormais sur le côté et embrassa les clavicule du jeune homme.
◊ Theo Paradise ◊
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◊ Nombre de Messages : 506 ◊ Nombre de Messages RP : 61 ◊ Age : 32◊ Informations : |Présentation
Sans comprendre, Theo laissa Cinderella lui enfourner le bout de gâteau dans la bouche. Elle avait eu l'air complètement paralysée par les bêtises qu'il avait dit, sans y penser, et il ne se l'expliquait vraiment pas. En mâchant lentement la génoise qui fondait sous la langue, Theo l'observa s'essuyer les mains et lui asséner quelques paroles sans sens pour lui. Il se sentit encore un peu plus mal à l'aise, réfléchissant à ce qui pouvait générer une telle réaction chez sa belle. Il avait clairement mis les pieds dans le plat, mais pourquoi ? Avait-elle une maladie grave dont elle ne voulait pas parler ? L'avait-il vexé d'une quelconque manière ? Au fond de lui, il devait savoir ce qui clochait, mais son esprit perturbé rejetait sans difficulté une prise de conscience qui l'aurait proprement anéanti. Il fronça quelque peu les sourcils, ne répondit rien à sa tirade. Quand elle partit en direction de la maison, il avait toujours l'air aussi incrédule, seul au milieu de la véranda enluminée, debout et torse nu avec une petite goutte de crème au coin de la bouche.
Il soupira. Lentement, il se pencha pour récupérer une serviette laissée par Cinderella et se nettoya consciencieusement la bouche. Il récupéra ensuite son pull, qu'il remit à contre-coeur, et se laissa retomber sur le sofa. Visiblement, il n'y aurait plus rien de passionnel entre eux aujourd'hui, et il s'en sentait vraiment vexé. Il n'avait pas l'habitude qu'on lui refuse quelque chose, ou qu'on lui retire des mains alors qu'il y goûtait à peine. Tout cela avait si bien commencé... Il soupira une nouvelle fois, décidant de s'allumer une cigarette le temps que la belle revienne à lui. Il repensait à son air absent, catastrophé même, et ne se l'expliquait toujours pas.
|Elle a mal pris que je parle de femme enceinte, je crois... C'est vrai que pour une femme adultère, comme elle dit... Uhm.|
Il resta à ses pensées, étalé comme un pacha sur le canapé d'extérieur, sa clope au bec et les yeux à demi-clos. Pour être très franc, Theo n'avait pas imaginé cette journée d'anniversaire comme ça, et dans son esprit de jeune amant fougueux, ils auraient du être très occupés, à cette heure-ci. Mais après tout... Il ne la forçait en rien, et si elle voulait qu'il reste, il resterait, et ne tenait pas à savoir ce qu'elle avait si cela devait la mettre dans ces états. Il n'était pas là pour ça, lui et elle le savaient tous deux ; il était là en tant que divertissement, voila tout, et pourquoi pas comme une épaule sur laquelle récupérer un brin de chaleur humaine. Rasséréné par ces pensées, il écrasa sa cigarette dans le cendrier au moment même où Cinderella revenait à lui, avec dans les mains une très belle fleur en pot, qu'elle déposa sur une table haute sous le regard souriant de Theo. Il n'y avait plus trace du petit moment de gêne dans son visage ; il était redevenu le même, le Theo ardent, impatient et brûlant qu'elle avait déjà rencontré à l'Hôtel Nevada, et qui avait tellement soif d'elle. Il s'amusa de cette brusque pensée qui venait de le traverser, sans quitter des yeux la jolie brune, jusqu'à ce qu'elle s'avance vers lui, retirant ses chaussures.
Il avait cru qu'elle voudrait parler, peut-être pas de ce qui la rendait malade, mais de n'importe quoi pour se changer les idées. Il avait cru aussi que c'en serait fini de leurs petits jeux coquins, du moins pour la journée. Mais alors qu'elle s'approchait de lui, et qu'elle lui murmurait cette petite phrase pleine de sens, Theo se rendit compte qu'il lui fallait peu pour revenir à ses projets primaires. Il sourit, à peine quelques secondes, juste le temps pour que les lèvres de Cinderella trouvent les siennes.
La suite fut comme la dernière fois. Naturelle, embrasée. Theo se demanda, entre deux caresses extatiques, entre deux baisers qui glissaient, si Cinderella ressentait la même facilité que lui à s'offrir complètement. Il n'y avait rien de calculé, et c'est ce qui lui plaisait surtout ; ils suivaient simplement les désirs de leurs corps, de leurs mains voluptueuses. Ils échangèrent à peine trois mots, bousculèrent quelque peu la pauvre table basse dans leur bouillonnant ébat, et Theo fut ravi de l'incroyable souplesse de sa belle qu'elle pouvait mieux montrer sur ce sofa étroit que dans le grand lit qu'ils avaient autrefois partagé. Rapidement, toute chose autre qu'elle s'évapora de l'esprit du jeune homme : Kyung et sa jalousie, le mari cocu, les problèmes, les histoires... Il ne resta plus qu'elle, et Theo laissa libre court à ce qu'il avait un peu muselé à l'Hôtel pour être le plus galant possible : sa passion. Il était plus expansif, plus brusque parfois, mais tout aussi caressant. Il lui montrait simplement qu'il était un peu plus que le jeune homme doux et sensuel ; il pouvait être plus.
Après quelques changements de position, il y enfin la dernière crispation, ils se libérèrent tous deux dans un concert de soupirs. Theo se laissa retomber sur le dos, sourire fier aux lèvres, et entoura d'un bras sa chère Cinderella. Il venait à peine de se rendre compte des vêtements qui s'entassaient sur le sol, de leur nudité - par pudeur, il avait gardé sous la main son boxer qu'il passa sans se presser. Après tout, une femme nue était vraiment jolie, un homme en revanche faisait mieux de cacher ce qu'il y avait à cacher. Il soupira d'un air faussement mielleux, fit courir ses long doigts sur les jambes de Cinderella. Par jeu, il attrapa le porte jarretelle et le fit claquer très légèrement sur sa peau, une ou deux fois. Puis il écouta la brune, la laissa parler jusqu'au bout et embrasser son menton, puis sa clavicule, avant de lui répondre.
Il ne s'était pas attendu à ce qu'elle lui demande ça. Il avait cru comprendre qu'elle désirerait être seule, qu'elle ne voulait pas lui parler de ce qu'il lui arrivait. Il avait finalement compris, accepté cette éventualité, mieux encore depuis qu'ils avaient pu tout de même partager ce beau moment. Il réfléchit rapidement, un sourire pâle aux lèvres, caressant du pouce le visage de sa belle, tourné vers son corps. La vraie question était de savoir s'il avait réellement envie de savoir ce que Cinderella avait. Au fond de lui, il se sentait un peu effrayé, gêné par la révélation qu'elle allait lui faire, même s'il n'en connaissait pas le contenu. Un mauvais pressentiment, sans doute, amené par conscience à fleur de peau. Pourtant, sa voix fut douce lorsqu'il s'adressa à elle, compréhensif :
- " C'est toi qui vois, Cin. Moi, je suis d'accord et j'adorerais goûter à... uhm, au plat français que tu veux me faire et dont le nom m'échappe."
Il ne savait pas vraiment ce qu'était une blanquette de veau, mais il lui faisait confiance. Après un léger baiser sur ses lèvres, il se redressa et chercha à tâtons son pull sur le sol. Il n'aimait pas rester nu, ou presque, il avait grandi avec une pudeur sans cesse exacerbée. Cela n'avait rien à voir avec une quelconque honte ; il était assez fier de son corps pour permettre à Cinderella de le regarder autant qu'elle le désirait. Mais ça ne lui semblait pas très raisonnable, la décence voulait qu'il s'habille quelque peu.
On voyait son tatouage, au bas-ventre, juste au-dessus de son boxer. "Welcome to Paradise", voila qui était vrai, non... ? Theo était un vrai petit paradis à lui tout seul, quand il s'en donnait la peine. Il passa la main dans ses cheveux décoiffés, laissant Cinderella se vêtir à son tour si elle le voulait (elle n'était pas obligée, pensa-t-il en souriant), et remit son pull. Il alluma finalement une autre cigarette, pliant son pantalon soigneusement et le déposant sur le sofa.
Mr Tennessee ne rentrait pas encore ce soir, visiblement. Elle n'aurait jamais proposé qu'il dorme avec elle cette nuit si par malheur son mari devait venir les rejoindre dans la nuit... Il repensa soudain à cette fleur magnifique qu'elle avait ramené dans la véranda, et ses yeux un peu froids glissèrent sur le pot trônant près d'eux. Il cendra sa cigarette avant de se tourner vers elle.
- " Cadeau de Saint-Valentin ?" demanda-t-il avec un petit ris amusé.
Pas que ça lui importait vraiment, en fait, mais il se disait qu'il aurait du aussi lui ramener une petite fleur. Il avait simplement du mal à accorder beaucoup d'importance à cette fête des amoureux, quand son anniversaire - fait autrement plus sacré, vous le reconnaîtrez - tombait le même jour. Theo s'étira longuement, une moue aux lèvres et sa cigarette coincée au creux.
- " En tout cas, ça me fait plaisir que tu m'invites, ma belle. Ca me fait un joli cadeau d'anniversaire."
Il lui fit un nouveau clin d'oeil. Theo se doutait bien qu'elle n'avait pas prévu cela, et il s'amusa à l'avance de la réaction qu'elle aurait, du cadeau qu'elle lui ferait. Car elle lui en ferait un, non ? Il s'y attendait, du moins, elle était toujours si généreuse ; et il ne cherchait pas forcément un cadeau matériel... Il se releva du sofa, toujours en boxer et ne s'en souciant pas plus que cela. Il n'avait pas prévu d'autres vêtements pour le lendemain, et...
Merde, le lendemain ! Il venait de se souvenir qu'il avait une mission, très tôt le lendemain matin. Un rictus torve étira ses lèvres lorsqu'il se souvint de la personne qui devrait l'accompagner : Ilona Meyers. L'antipode de Cinderella, finalement. Il se tourna encore une fois vers la brune.
- " Je devrais partir très tôt demain matin, par contre, tu ne m'en veux pas ?"
Et il laissa son habituel sourire de bandit éclairer sa petite gueule d'ange, l'air de dire "Je sais que tu ne m'en veux pas, chérie !".
◊ Cinderella Tennessee ◊
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Cinderella appréciait ses tendresse. Elle avait penché la tête quand il lui caressa la joue, ronronnant presque comme un chat. N’était-elle pas proche d’un félin ? Surtout dans ce genre de moment ? Il ne fallait pas s’étonner si elle se mettait à ronronner de plaisir. Elle se rhabilla doucement, lorsque qu’il lui dit qu’il voulait bien rester, cela ne tenait qu’à elle. Elle aurait bien fait sa capricieuse, vu le détachement avec laquelle il l’avait dit, mais elle n’avait plus 20 ans. Elle sourit et passa sa robe avant de demander un peu d’aide au jeune homme pour la fermer entièrement. Une fois fait, elle chercha sa pince et releva ses cheveux, tout en se baladant, les pieds nues sur le carrelage. Il était glacée, mais sa peau brulante. Theo lui parla sûrement de la fleur. Elle eut un petit rictus et hocha simplement la tête pour lui répondre.
Puis alors qu’elle vola un baiser au jeune homme debout et regagnait le sofa pour remettre ses chaussures, il la foudroya. Son anniversaire. Elle resta là, la main à sa chaussure à peine enfilé, la bouche légèrement ouverte. Si elle avait su. Quoique la partie de carte qu’il venait de faire n’était pas trop mal, et il y avait eu un gâteau. Elle voulait lui dire qu’elle était enceinte… Là, c’était vraiment un très mauvais cadeau. Avait-il toujours le chic pour l’achever comme ça, avec un simple mot ? Elle n’eut pas le temps ni même de lui souhaiter ou de lui dire qu’elle lui aurait bien préparé un petit quelque chose. Elle referma ses lèvres rouges et les étira.
_Comme tu veux. Tu peux partir même au milieu de la nuit… Tant que tu passes un peu plus de temps avec moi… Et… Joyeux anniversaire…
Elle lui fit signe d’approcher et quand il fut assez près, elle lui attrapa la main, tira doucement dessus pour qu’il se baisse. Elle lui vola un langoureux baiser et le lâcha une fois repue. Elle finit par avoir un tout petit rire.
_Vraiment, il n’y a que toi pour être né un 14 février…
Elle se leva en prenant appui sur Theo. Juste un reflexe de femme qui aimait avoir un contact avec un homme. Elle passa ses bras autour de son cou, leva légèrement un de ses pieds, se collait à lui et le regardait dans les yeux. Elle avait un petit sourire. Elle lui fit plusieurs baiser et lui caressa les cheveux.
_T’aurais du me le dire avant de venir. J’aurai pu préparer quelque chose. Au moins mettre une bougie sur le gâteau…
Elle descendit ses mains dans son dos et tapota ses fesses avant de le laisser seul. Elle prit la direction de la cuisine. La préparation était un peu longue. Une fois dans cette immense salle. Elle était très bien équipée. Cinderella ne l’utilisait pas aussi souvent qu’une femme au foyer, une réelle, sans personne pour derrière elle pour la servir. Mais, elle aimait bien se faire de petit plats de temps en temps, en moyenne deux à trois fois par semaine. Les plaques et la surface de travail, avec la hotte était en plein milieu, encastrer dans un grand meuble rectangulaire. Le four, micro-onde, et l’évier était tout autour, sur d’autre surface, sous les armoires ou dedans, voisin d’un immense réfrigérateur. Elle ouvrit un espace de rangement, qui prenait toute la hauteur de la salle. Il y avait des gant de cuisson, des torchon et des tablier. Elle en sortit un et l’enfila sur sa jolie robe. Il fallait savoir faire des sacrifices pour ne rien tâcher. Elle sortit le veau à décongeler. Dans une assiette, elle l’enfila dans le micro-onde et lança le programme. Elle sortit une grande casserole glissé dans une des petites étagères sous le meuble central. Elle le posa sur la plaque. Il fallait s’occuper des carottes avant, ensuite une boite de champignon. Ensuite la sauce : crème fraiche, assaisonnement. Elle se concentrait juste ce qu’il fallait, grignotait, goûtait, lançait des petits sourires à Theo et tenait une conversation, parlant de tout et de rien. Elle lui avait confié qu’elle ne préférait pas savoir son âge, ne voulant pas paraitre antique à côté de lui.
Elle laissa mijoter un petit moment, puis proposa un whisky à Theo. Elle s’assit sur une des chaises haute, en bout du meuble central, près des épluchure de carottes et du pot de crème vide. L’odeur appétissante envoutait la salle. Elle fixait Theo et avala un anti-vomitif. Elle tapota la table de ses ongles, l’air pensive.
_Ecoute, je suis désolé. Faut que je t’en parle. Je ne sais pas, j’ai l’impression de te trahir, même si d’un certain côté, je pense que ça ne te fera pas grand-chose… Mais moi si. Fais pas l’étonné, tu sais très bien, que je suis plus attachée à toi qu’il ne le faut. Prend ça comme un cadeau d’anniversaire que je m’ouvre à toi, que je me mets tant à nue. Oui, je tiens à toi… Je ne l’ai pas fais exprès. Mais bon, tu as du en avoir des conquêtes et tu dois le savoir autant que moi, que ce sont des choses qui arrivent… Tout se passe bien et l’un gâche tout, perdu par ses passions. J’ai envie d’être franche avec toi … soupira-t-elle en volant une cigarette dans le paquet de Theo ; une semaine qu’elle n’en avait pas prit une, elle en avait besoin. Oui, t’as visé juste tout à l’heure, je suis enceinte. Voilà. Ca fait plusieurs jours que je le sais. Ca m’est tombé dessus comme ça. Donc, libre à toi de faire ce que tu veux. Si tu n’as aucune envie de t’encombrer d’une future mère, il faudrait mieux que tu partes maintenant… Pas la peine de te forcer, je pourrai comprendre… Moi, je… Je n’ai pas envie que ça s’arrête…
Elle sourit, de façon morose, puis se leva de sa chaise. Elle souffla la fumée qu’elle avait plus qu’apprécier. Elle remua le riz qui était au chaud dans la cocotte. Elle pouvait comprendre bien sûr, mais s’il partait, elle risquait de laisser ses sautes d’humeurs l’anéantir, seule dans cette immense maison, avec une simple fleur et des photos comme compagnon. Elle se retourna vers lui, attendant une réaction. Elle avait l’impression d’être au bord d’une falaise. Elle ne voulait pas quitter le Paradis qu’il lui avait offert, les simples deux fois où ils s’étaient vu.
Spoiler:
Hs : désolé, c'est un peu court. Je te laisse clore le sujet si t'y arrive, tout dépend de ce que tu veux faire. A toi de voir. Si tu t'en vas, bah tu t'en vas et tu clos. Si tu restes, tu peux aller jusqu'au moment ou dormir et tu repars. Après, si tu as besoin que j'intervienne, bah tu ne clos pas logique xD Préviens moi juste de ce que tu comptes faire ^^/
◊ Theo Paradise ◊
۞ Chasseur de l'Opération Apocalypto ۞
◊ Nombre de Messages : 506 ◊ Nombre de Messages RP : 61 ◊ Age : 32◊ Informations : |Présentation
Theo trouvait charmant d'être né le 14 Février. Il mettait son petit succès auprès des filles sur le compte de la Saint-Valentin qui l'avait vu naître 24 ans plus tôt. Une histoire de karma, sans doute. Il adorait voir la tête des gens lorsqu'ils apprenaient la nouvelle, comme Cinderella à l'instant, par exemple. Il voyait souvent de l'étonnement, un amusement discret ; mais après tout, il n'était pas le seul à être né ce beau jour. Mrs Tennessee paraissait un peu plus sous le choc à cause de la nouvelle, et il attendit avec un petit air suffisant qu'elle s'approche de lui et noue ses mains sur sa nuque. Il était plus grand qu'elle d'une tête, ou plus, et il aimait cette sensation. Plonger ses yeux dans les siens, entourer sa taille de ses bras ; savoir que sa taille et même son corps fluet pouvaient lui offrir une impression de protection tenace.
- " Je ne voulais pas que tu te sentes obligée de me faire un cadeau, ma belle..." souffla-t-il entre quelques baisers, sentant des doigts courir dans ses cheveux. "Et puis le gâteau était parfait."
Ils restèrent ainsi lovés quelques secondes, jusqu'à ce qu'il sente la main de Cinderella lui tapoter les fesses. Ses sourcils se haussèrent dans un réflexe, mais ce fut un sourire parfaitement sincère qui éclaira soudain son visage d'ange. Il la laissa filer vers la cuisine, amusé, et entreprit de se rhabiller complètement avant de penser à la rejoindre. Réajustant son col, puis ses cheveux défaits, il finit par écraser sa cigarette dans le cendrier en jetant un regard vers l'intérieur de la villa. Il se posait encore tout un tas de questions sur la fameuse révélation que Cinderella voulait lui faire, et ne savait plus vraiment s'il était pressé de le savoir ou non. Son impatiente fougue lui conjurait d'aller lui tirer les vers du nez dès à présent, mais son instinct, son bel instinct de conservation mentale, murmurait plutôt d'être très prudent de ce côté-là. Avec un haussement d'épaules, il se dirigea mollement vers la maison en fourrant les mains dans ses poches. Un dernier regard sur la belle fleur en pot, une moue arrogante, et il suivit les bruits de cuisine pour rejoindre la belle.
Il la trouva occupée aux fourneaux, apparemment, et ne put s'empêcher de pouffer discrètement. Il ne l'aurait jamais imaginé cuisinière, c'est vrai, même après sa promesse de lui faire goûter une blanquette de veau. Il lui coula un regard soigneusement attendri avant de prendre place sur un des grands tabouret placés autour du meuble central. Croisant ses longs doigts sur la surface métallique, il l'observa d'abord en silence, notant le tablier, les gants de cuisson, les divers aliments sortis.
- " Tu me trouves bizarre si je te dis que t'es encore plus sexy avec ce tablier, Cin ?" lança-t-il de sa voix basse.
Ils échangèrent encore quelques mots, le sourire de Theo ne cessant de s'étirer sur son visage. Il n'avait pas insisté, si elle ne voulait pas connaître son âge. Le photographe savait qu'il était jeune, très jeune. Plus un enfant mais pas encore tout-à-fait un homme. Et la personne qu'il avait en face de lui n'était pas une fille, mais une femme. La différence était là, mais ne le gênait pas le moins du monde. Cinderella chassait ce genre de détails par sa seule prestance, son physique aussi, il fallait l'avoue. Il n'aurait su lui donner un âge. Il ne lui confia pas le sien, puisqu'elle le souhaitait, se contentant de lui murmurer que ce n'était pas si important.
Quand elle lui servit son whisky, Theo la remercia chaudement en lui glissant un regard incisif, ardent. Il dut se retenir vraiment pour ne pas répéter le geste qu'elle avait eu et lui donner une petite tape sur les fesses...
Elle s'assit à son tour, délaissant enfin sa préparation. Ils étaient juste à côté, séparés par le large meuble, et Theo était tourné vers elle. Son verre à la main, il en sirota une petite gorgée juste avant de remarquer l'expression qu'affichait Cinderella. Il fronça les sourcils.
Elle prit alors la parole, et ce qu'il entendit au début ne fut que cajoleries pour lui. Theo se détendit sensiblement, relâchant la mine tendue de son visage. Il aimait ce genre de paroles. Il ne pouvait nier tenir aussi à Cinderella, d'une façon très inhabituelle. Ce n'était pas de l'amour, ce n'était pas une simple camaredie. Mais ils étaient proches, aucun doute là-dessus, et par ses mots la belle lui prouvait qu'il n'était pas le seul à ressentir ces drôles de sentiments. Il sourit, voulant la rassurer, suivant des yeux le chemin de la cigarette qu'elle coinçait à ses lèvres. Qu'est-ce qui la tracassait à ce point... ? Il tendit son briquet allumé, et embrasa sa cigarette.
Enceinte. Enceinte. Pan.
Le visage de Theo se figea. Le sourire sur ses lèvres mourut, devenant un rictus aterré. Le mot l'avait paralysé, blanchi. Il fixait le visage de Cinderella avec cette mine estomaquée, comme s'il ne pouvait décemment pas croire un seul instant cette révélation. Il la contempla un long instant, ébahi, bien après qu'elle se soit tu.
Le jeune homme déglutit bruyamment, il n'avait toujours pas bougé. Et dans un réflexe typiquement masculin, bien que très indélicat, il se mit à calculer... Voulait-elle lui dire qu'elle était enceinte de lui...? L'idée seule lui retourna l'estomac, et il se concentra sur le compte des jours qu'il faisait. Non, non, c'était impossible. Cela faisait deux semaines qu'ils avaient couché ensemble la première fois, elle ne pouvait pas encore le savoir...? N'est-ce pas ? Le poids dans ses tripes sembla lui compresser douloureusement le ventre. Le silence perdurait...
Theo mit un moment à comprendre que Cinderella s'était relevée, qu'elle s'occupait de son plat. Et il se rendit compte qu'il n'y avait rien de très galant dans la réaction qu'il avait eu, qu'il aurait du au moins ouvrir le bec. Après tout, elle avait bien dit qu'elle lui laissait le choix, s'il ne voulait pas... quelle était son expression déjà ? Ah oui, s'encombrer d'une future mère.
Le jeune homme s'éclaircit la gorge et descendit enfin du tabouret. Debout au milieu de la cuisine, il continua à la regarder, la bouche hermétiquement close. Que lui dire ? Quel était le foutu truc de convenance à dire dans ces moments-là ? Il s'approcha d'elle, glissa précautionneusement ses mains autour de ses hanches. Il ne savait pas vraiment pourquoi il faisait ça. Sa conscience lui hurlait de fuir et de la laisser avec son petit problème, comme il l'aurait fait si ça n'était pas elle. Mais ses mots lui revenaient en mémoire, et la façon qu'ils avaient eu de résonner en lui. Il tenait à elle.
- " Ce n'est pas vraiment une bonne idée de fumer dans ton état, tu sais ?" lui souffla-t-il en lui volant la cigarette pour en tirer une longue bouffée. "Et si on mangeait, uhm ? Je n'en peux plus de sentir cette odeur sans rien goûter..."
Sa façon à lui de dire "non, je ne t'abandonne pas. Mais n'en parlons plus."
Ils finirent par passer à table, un peu plus tard. La tension artérielle de Theo s'était calmée, mais il ressentait toujours cette douleur ténue au creux de l'estomac. Mais le plat de Cinderella se révéla aussi bon qu'il l'avait d'abord imaginé rien qu'en sentant les effluves qui s'en dégagaient. Il la complimenta sur sa cuisine, lui assurant que de toute façon, il n'en avait jamais douté. Les reliefs du repas finirent par disparaître, ils allumèrent en choeur une autre petite cigarette. La nuit était tombée, au-delà des fenêtres il faisait déjà nuit noire.
Theo avait bien tenté de chasser le sujet de son esprit, complètement. Mais dans le lit de Cinderella, un peu plus tard, les yeux fixes sur le plafond, il ne put se retenir plus longtemps. Elle reposait près de lui, et il ne savait pas trop si elle dormait ou non. Malgré tout, il murmura :
- " Tu sais... Ca me fait plaisir que tu m'aies confié tout ça. Tu peux me faire confiance. C'est vrai que je tiens à toi aussi, et que je l'explique pas complètement... enfin à part que tu sais faire des trucs incroyables avec ta langue, mais... Il est de ton mari ?"
Franchement, il avait cherché, mais il n'avait trouvé aucune autre tournure. Il espérait ne pas avoir trop manqué de tact, mais honnêtement, la réponse à cette question lui importait beaucoup plus que de paraître pour un rustre. Il fallait qu'il le sache, vraiment. L'esprit lui reviendrait dès qu'il aurait la confirmation de ne pas être le géniteur de ce qui grandissait lentement dans son ventre plat. Qu'elle soit enceinte de son mari ou de n'importe qui d'autre le laissait parfaitement indifférent. Elle resterait sa belle lady en noir, future mère ou pas, et il se forcerait simplement à faire ceinture lorsque son tour de taille l'aurait trop encombré...
◊ Cinderella Tennessee ◊
۞ Humaine - Neutre ۞
◊ Nombre de Messages : 106 ◊ Nombre de Messages RP : 30 ◊ Age : 34◊ Informations : Fiche de Cindrella Tennessee◊ Age du Personnage : 33 ◊ Pouvoirs / Armes : Ses sous-vêtements
Cinderella qui remuait doucement la sauce épaisse de la blanquette dans la grande casserole voyait déjà le tableau. Il n’avait rien dit, c’était le pire de tout. Elle aurait préféré qu’il dise quelque chose, aussi bête soit-il. Même un « t’es qu’une emmerdeuse ! ». Il aurait pu l’insulté, elle aurait tant apprécié, plus que ce silence. C’était oppressant. D’un côté, à quoi elle s’attendait ? 33 ans, mariée, et maintenant enceinte, alors que le jeune homme était libre et avait encore toute sa jeunesse devant lui. Elle avait beau être attachée à lui, grand bien lui fasse ! Qu’elle pouvait être idiote ! Elle n’osait plus le regarder après la tête qu’il venait de faire, crispé et choqué. Elle crut qu’il allait tourné de l’œil. Elle regardait les carotte qui flottait dans la mélasse blanchâtre. Elle l’entendit quitter son tabouret. Elle l’entendait déjà venir lui embrasser le front, avec miracle et lui dire qu’il avait passé de bons moments avec elle, ensuite la porte qui se ferme… Elle se retourna, essayant de l’affronter encore un peu, garder un peu de dignité. Enfin, elle aurait aimé. Au moment où elle lâcha sa cuillère en bois, elle sentit des bras entouré sa taille. Voilà le moment fatidique. Il lui donna un conseil tout en finissant ce qui restait sur sa cigarette. Elle ferma les yeux. Il était trop tendre, la « rupture » ne sera que plus dur.
Puis là. Il lui demanda de se presser un peu pour son plat. Il était impatient de manger sa blanquette de veau ? Elle posa ses mains sur les siennes et les serra si forts. Quel jeune homme insolant ! Le voilà qu’il lui arrachait des larmes, de soulagement et de joie. Elle enfonçait ses ongles dans la peau de sa main et se pinçait si fort les lèvres. Elle ferma les yeux encore un moment et quand elle cligna des paupières, une goutte se perdit la main chaude et rassurante de Theo. Elle s’éventa enfin le visage avec une de ses mains et se dégagea de l’étreinte. Elle lui demanda de ne rien dire sur son état, que c’était rien. Elle était assez ridicule comme ça. Elle ajouta que s’il pouvait mettre la table et la laisser quelques secondes. Elle partit, d’un pas rapide, mais toujours léger. Elle se perdit dans le dédale de couloir et près du bureau de son mari, elle s’appuya contre le mur. Les mains devant sa bouche, se pinçant légèrement le nez, elle laissa les sanglots l’envahir. Sa respiration se fit plus forte et ses joues rosirent sous les larmes qui glissèrent tout le long. Elle était heureuse. Elle ne s’attendait pas du tout à cela, comme son enfant. C’était un tout. Elle avait trop de surprise ces derniers temps et elle était trop sujette à la sensibilité. Elle passa par les toilettes et se tamponna le mascara qui coulait sous ses beaux yeux verts, puis se rafraichit avec un peu d’eau sur les pommettes. Elle revint toute fraîche.
La table fut mise et elle le servit copieusement d’une bonne part de viande et de riz. Elle mangea lentement, plus attentionné par la réaction de Theo. Elle connaissait parfaitement son plat. Il avait l’air d’avoir largement appréciée. Elle était ravie et repensa à son compliment quelques heures plus tôt. On aurait pu croire à de la puéril excitation de la part du jeune homme, mais au contraire. Ce genre de compliment, une femme y voyait une sorte de maturité. Les hommes, avec l’âge, soit devenait de vrais fétichistes, ou alors aimait voir leur moitié travailler dans un rôle qu’on avait féminisé avec le temps. Jeune, les femmes pleines de chantilly étaient si sexy ! Plus vieux, couverte de farine et mal coiffé, essoufflée par l’effort, elle amenait une attirante admiration. Après le repas, ils discutèrent un petit peu de tout et de rien, puis fumèrent une autre cigarette. Elle préféra en prendre juste un peu sur celle du jeune homme. Elle avait autant conscience que lui des risques du tabac sur un enfant. C’est avec un regard toujours pétillant qu’elle le regardait et aspirait lentement la fumée de ce clou de cercueil. Elle lui vola un baiser à un moment et lui caressa la joue. Elle était fasciné par son attitude et son si jeune âge. Quel gâchis ! Ils auraient du naitre avec beaucoup moins d’année d’intervalle. Elle aimait l’étalon sauvage en lui, celui qu’on avait envie d’apprivoiser pour être la seule cavalière à le monter. Il était comme un chat, qui n’avait aucune loyauté et qu’on avait envie de chérir jusqu’au bout pour être sûr qu’il revienne toujours dans votre propre foyer. Les deux, il était ces deux animaux au caractère indomptable et traitre, ce qui le rendait que plus précieux.
« Arrête toi avant qu’il ne soit trop tard ma chérie … » se dit-elle, à elle-même, perdu dans les beaux yeux de Theo.
Elle se prépara ensuite pour aller dormir. Elle ne l’insulta pas en le faisant dormir dans le lit qu’elle devrait partager amoureusement avec son mari, mais le guida à la chambre d’ami. Là, où elle dormait la plus part du temps quand son mari ne réclamait pas sa présence avec insistance. Ils leur arrivaient, même quand il était là, de faire chambre à part, même si souvent, Johnson ne trouvait pas le sommeil et la rejoignait, et quand il était en forme, l’extirpait du lit telle une princesse pour la ramener à sa couche royale. Par un certain respect qui se perdait, elle ne couchait pas non plus avec d’autre dans leur lit, c’était toujours dans la chambre d’ami. Elle avait enfilé une nuisette un peu transparente avec beaucoup de dentelle en bas, remontant sur une des cuisses. De très jolies rose se perdait et se fendait jusqu’à l’aine. En dessous, elle n’avait qu’un simple string. Elle se glissa sous les draps et avait posé sa tête sur le bras du jeune homme. Elle avait fermé les yeux et cherchait son amant de tout les soirs depuis sa naissance : Morphée. Puis alors qu’il commençait à lui prendre la main et l’attirer doucement dans leur monde rien qu’à eux deux, Theo brisa le silence apaisant de la chambre. Elle bougea légèrement, retirant le bras de Theo qu’elle écrasait sous son cou. Elle avait dormit avec tant d’homme pour savoir qu’à la fin, tout finissait par s’ankyloser quand les femmes voulaient dormir amoureusement avec leur compagnon. Elle lui épargna qu’il attende qu’elle s’endorme pour l’enlever avec tact. Elle replaça son oreiller et le regardait avec un petit sourire amusé. Malgré tout, son esprit travaillait à cent à l’heure. Comment lui présenter tout ça, sans lui mentir. Au point où elle en était, elle n’en avait pas besoin, mais allait-il rester assez longtemps pour le savoir. Elle pourrait, juste lui dire un petit mensonge pour sauver ce qui lui restait de fierté. Elle comprenait parfaitement où il voulait en venir. Elle sourit encore plus. Elle tapota son torse.
_Il n’est pas de toi si c’est ce que tu veux savoir … Et oui, sûrement de mon mari, qui d’autre ?
Elle avait réussit à ne pas mentir réellement. Elle n’était pas complètement sûr que l’enfant était du jeune blond qui avait tenté de la voler. Elle se redressa et le chevaucha doucement, puis lui mordilla l’oreille. Elle joua un peu avec lui, puis lui caressait le torse.
_Je suis touchée… T’es attaché à moi, même un peu ? Je vais te donner des raisons d’être complètement accroc …
Elle remit ça, mais le laissa seul à avoir le monopole du plaisir charnel. Elle s’occupa de lui comme elle savait si bien le faire, embrassant un membre qui l’avait plusieurs fois emplis de sensations délectable. Elle ne réclamait rien et repoussait même les tentatives de partager en commun une nouvelle explosions de plaisir à deux.
Au milieu de la nuit, des clés crochetèrent la serrure et la porte s’ébranla. La peinture s’était gondolée avec le temps et elle avait un peu de mal à s’ouvrir. Allongée sur le côté, de dos à Theo, et à la porte, Cinderella ouvrit les yeux, serrant son oreiller. Trois solutions : Son mari, Kyung ou un autre malfaiteur. La porte claqua, un sifflement. Tout le corps de la jeune femme se détendit. C’était son garde du corps. Elle reconnut le bruit des clés qu’il posa sur la console. Elle sortit délicatement du lit et le retrouva dans les escaliers. Kyung ne sursauta pas, malgré les pas feutrées de la jeune femme. Il la fixait, avec un regard noir. Les chaussures et les affaires de Theo trainaient encore dans la maison.
_Il va s’en aller quand ? Votre psy vous a demandé d’arrêter ce genre de délire et de vous concentré sur votre enfant, dit-il avec autant de détachement qu’il le pouvait, mais on sentait ses dents grincer. _Il est au courant … _Et il est encore là ? … Je vois …
Il monta les quelques marches qui le séparait de la jeune femme et lui embrassa la joue. Il continua ensuite de monter, laissant Cinderella au milieu du moyen de communication entre les deux niveaux. Il s’arrêta à la dernière marche et chuchota, tournant à peine la tête.
_Je suis désolé…
Il gagna sa chambre et s’y enferma. La jeune femme sourit et retourna se coucher.
Le matin fut u peu mouvementé pour Theo. Cinderella était déjà levée depuis une heure, à cause d’un mauvais coup de téléphone. Celui qui éclatait, vous sortant du réveil pour vous amenez une nouvelle pas forcément très bien accueillit.
« Je prends mon avion dans une demie heure. Je serais là en fin de matinée… »
Cinderella s’était empressée de se préparer et de ranger un peu la maison, du moins les indices qui pourraient agacé son mari. Kyung débarqua dans la chambre d’ami et secoua le jeune homme. Il lui jeta ses vêtements chaudement sortit du sèche linge. Il tira sur les draps, se moquant bien s’il pouvait être nu ou non. Il tira ensuite ce qui couvrait le matelas, le faisant rouler sur le sol.
_On se dépêche, son mari arrive bientôt… Ca ne tiendrais qu’à moi, je l’aurais laissé t’écraser comme un cafard …
Il eut un rictus et le laissa émerger, emportant tout les draps qui sentait un peu trop les plaisirs charnel et le parfum masculin. Il le balança dans le couloir et refit le lit jusqu’à ce qu’il ressemble à une présentation pour magazine de tissus de chambre ou même de meuble. En bas Cinderella attendait patiemment. Elle avait tout rangé et rassembler les affaires du jeune homme. Elle put enfin entreprendre de manger un petit déjeuner. Des pancakes avec du sirop d’érable et pour le coup, énormément de chantilly. Elle n’arrivait pas à culpabiliser, les pulsions de ses envies bien plus forte. Si elle continuait comme ça, elle n’allait plus pouvoir passer à un tour de taille de 41 cm avec ses corsets. Elle vit enfin Theo arriver dans la cuisine. Ah, elle s’en voulait de ne même pas l’avoir attendu. Elle avait trop faim. Tant pis. Elle se leva, rattrapant un peu de chantilly qui tombait au coin de ses lèvres et lui servit une bonne assiette. Elle ne les avait pas fait. C’était l’œuvre de Kyung. Soudain, une clé crocheta la serrure. Cinderella s’assit et ferma les yeux. Elle inspira profondément et son visage changea. Ses yeux pétillaient à peine à voir Theo, son expression était relativement fermé. Elle se mit à parler de façon professionnel, le remerciant de ses services. Elle espérait que Theo suivrait, car sinon tout tomberait à l’eau.
Un homme imposant par sa carrure et son charisme arriva dans la cuisine. Il voulut s’approcher de sa femme pour l’embrasser, mais son regard noir dévia sur le jeune homme. Il posa sa mallette à l’entrée de la cuisine et entre les deux, attendit. Cinderella présenta le jeune homme, sans mentir : un photographe. Elle lui montra un cliché et remercia le ciel d’avoir tant de chance. « Joyeuse Saint Valentin… » chuchota-t-elle. Johnson resta un moment à fixer le jeune agent avant de poser son regard affûté sur la photo. Il sourit et complimenta sa femme, lui disant qu’elle était superbe. Son visage se détendit et il félicita le jeune homme pour son travail. Cinderella sentait son cœur se serrer à chaque minute. Theo se prépara à partir. C’était prévu, il avait du travail et il ne mentit pas vraiment. Il put voir un tendre baiser qu’elle aurait aimé lui donner quand elle le regarda quitter la maison. Bien sûr, elle s’abstient et lui offrit simplement un signe de tête. Johnson embrassa enfin la tempe de sa femme qui le repoussa légèrement.
_T’as couché avec… N’est-ce pas ? Arrête de me prendre pour un con… J’aurais aimé qu’il ne soit pas là quand j’arrive. Je ne t’appelle pas pour rien à l’avance, sachant que tu t’en moque bien que je revienne… _Je… Arrête ! _Laisse tomber. Je ne reste pas longtemps de toute façon. J’avais encore l’espoir que t’étais toute seule pour la Saint Valentin et que tu me verrais comme un mari, au moins une fois. Je me suis dépêché de rentrer pour toi… Peu importe. Y’a-t-il plus rien à sauver ? _Peut-être que si … je suis enceinte …
L’homme qui avait envie d’étrangler n’importe quel homme qui passait, ou même de gifler sa femme car elle ne l’aimait plus, resta coi. Il s’assit sur une chaise et une discussion s’imposa.
◊ Theo Paradise ◊
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Bien sûr, il était soulagé. Le terme était peut-être même trop faible pour ce que Theo ressentait à cet instant précis, lorsque Cinderella lui avait confirmé, sans prendre de chemin de traverse, comme lui, que le bébé n'était pas le sien. Libération. Le jeune homme soupira béatement, un grand sourire traversant ses lèvres. Elle comprenait, il le savait, ce qu'il pouvait ressentir à cet instant. C'était peut-être indélicat de se féliciter de ne pas être le géniteur du petit foetus qui dormait dans son ventre, mais il avait toutes les raisons du monde. Trop jeune, trop libre, trop irresponsable pour être père. Elle comprenait. Et dans un sens, Theo était heureux pour elle qu'elle connaisse ce plaisir réservé aux femmes ; il ne savait rien de sa précédente grossesse et pensait que c'était une première pour elle.
- " Félicitations aux Tennessee, dans ce cas... Tu transmettras mes respects à monsieur..." plaisanta-t-il d'un ton léger, trop léger.
Il s'imagina 9 mois plus tard ramener à sa belle un petit cadeau de naissance. Des vêtements minuscules, ou peut-être un de ces étonnants appareils qui tiraient le lait ou chauffaient les biberons ? En fait, à y réfléchir, il était certain que Cinderella avait déjà prévu ce genre de choses. Mais de là à l'imaginer avec un bébé... ? C'était vraiment étrange. Il ne doutait pas qu'elle fasse une mère formidable, mais il n'arrivait pas vraiment à se représenter Cinderella avec un mioche dans les bras, qui lui ressemblerait peut-être, à elle ou à son mari. Il avait déjà du mal à admettre que son ventre si plat allait enfler...
Soudain, coupant court à toutes ses pensées, la brune le chevaucha. Le sourire de Theo se teinta d'une excitation mal dissimulée. Bien sûr que je tiens à toi, ma jolie. Il aurait bien aimé le dire à voix haute, mais quelques secondes plus tard, Cinderella s'occupa de lui couper le souffle en usant de méthodes tout à fait à son goût.
****
Il était en mission. Il le savait parce qu'il pouvait sentir la tension, le constant dégoût de ce qu'il avait à faire. Il portait son uniforme, il sentait la sueur et le sang. L'odeur métallique et âcre s'infiltrait partout. Mais il courait, et le vent qui fouettait son visage le rafraîchissait assez pour que ses idées soient claires, très claires. Il fallait qu'il tue sa proie. Un Mutant, oui - et alors ? Il devait les tuer, plus les blesser. C'était à ça que servait l'Opération, non ? Les exterminer. Il courait, et bientôt sa cible fut juste à côte de lui. Il tendit son bras armé, et...
Quelqu'un lui secouait la jambe.
Theo sursauta, réveillé en panique par un Kyung visiblement pressé. Désorienté et un peu hagard, il se redressa sur son séant et jeta un regard cave sur la chambre, embrouillé entre la réalité et l'univers des limbes imaginaires. Il ne comprenait pas tout à fait où il était, ni vraiment ce qu'il avait fait hier soir. La mine mauvaise, il tourna ses yeux embués vers le garde du corps, juste à temps pour se prendre ses vêtements tout chauds dans le visage.
- " Mais ça ne va pas de réveiller les gens comme ça ! Pauvre con !" beugla-t-il avec humeur, pas franchement ravi de se faire tirer ainsi des bras rassurants de Morphée.
Pour toute réponse, le coréen lui arracha les couvertures, le révélant presque nu, étendu entre les draps défaits. Theo capitula. Il bondit du lit avant que le garde du corps ait pu le faire tomber, se réceptionna plus ou moins adroitement, et écouta ce qu'il avait à lui dire. Ce qui changeait un peu la donne.
Laissant sa petite réflexion lui rebondir dessus, et résistant à l'envie foudroyante de lui dire, en toute simplicité, "va chier !", Theo laissa enfin un sourire naître sur sa bouche boudeuse, et lui souffla d'une voix doucereuse, quand il passa à ses côtés :
- " La jalousie te sied mal, mon jeune ami..."
Quand le coréen eut disparu dans les couloirs, Theo attrapa vivement ses vêtements et les enfila le plus vite possible. Malgré sa fatigue et son irritation, il voulait garder la tête claire et prendre la mesure de ce que cela signifiait. Le mari de Cinderella allait se pointer. Avec son amant qui sautait du lit où ils avaient joyeusement joué aux cartes dans la nuit, l'air de rien. Son mari, qui, évidemment, était un des généreux donateurs de l'Opération et fournissait de quoi traquer les bébêtes aux chasseurs, comme lui. Malgré le côté plutôt dangereux de la situation, Theo ne put s'empêcher de rire, seul dans la chambre d'ami. Il n'y avait vraiment qu'à lui que ce genre de choses arrivait.
Quelques minutes plus tard, il dévalait les escaliers pour retrouver Cinderella dans la cuisine. Cette dernière était déjà attablée, habillée et toute fraîche, tandis qu'il ne pouvait vraiment masquer la fatigue de son visage. Il avait les traits un peu tirés, malgré son sourire éternel, et ses cheveux décoiffés n'avaient pas leur légèreté habituelle. Theo avait cru devoir sortir immédiatement et fuir au plus vite la villa des Tennessee, et pourtant, la surprise le saisit quand il vit Cinderella lui servir également un petit déjeuner. Il fronça légèrement les sourcils en passant son manteau, pas vraiment décidé.
- " Mais, je croyais que..." commença-t-il, incrédule.
Il s'interrompit, à court de mots pour expliquer ce qu'il voyait comme une situation très, très gênante. Theo ne le niait pas, il était assez lâche : il n'avait aucunement l'intention de rencontrer Mr TenNessee. En tout cas, pas ce matin. De plus, l'heure tournait, et il avait malheureusement aussi des obligations professionnelles - autre que les photographies, bien sûr. Finalement, le réveil brusque du coréen avait été le bienvenu, puisque sans lui, il aurait bien pu dormir toute la matinée, hanté par ses cauchemars étranges. Il secoua la tête en se remémorant ce souvenir brumeux, juste alors qu'une clé tournait dans la serrure de la porte d'entrée.
Il se figea. Lançant un regard à Cinderella, il passa aussitôt une main dans ses cheveux pour leur donner une consistance un peu plus présentable. Il ne pouvait que noter l'expression légèrement froide et formelle qui tapissait à présent le visage opalin de Cinderella. Elle le remercia alors pour son travail, et alors Theo comprit qu'elle parlait des photos. Ah. Très bien. Elle préférait la comédie à la fuite. Ce n'était pas vraiment son cas.
Apparut bientôt un homme d'une carrure importante - beaucoup plus imposante que la sienne, c'était un fait - dans l'embrasure de la cuisine. La mine de Theo était neutre, un petit sourire poli donnait l'air modeste à son visage qui ne l'était jamais, bien sûr.
- " Je voue en prie, Mrs Tennessee, c'était un plaisir."
Feignant de n'avoir remarqué son mari qu'à cet instant, il se tourna vers lui et hocha la tête dans un salut mesuré. Il prit bien soin de l'examiner, de noter les détails de ses traits et de s'en faire une idée très précise. Il y avait un sourire sur les lèvres de ce cher cocufié, et il n'y croyait pas vraiment. Pour faire bonne mesure, Theo souriait aussi - mais pas trop, non, pas trop. Cinderella alla jusqu'à présenter à son mari le photographe qu'il était, et lui donna même un des clichés qu'il avait pris. Encore une fois, le jeune homme se dit qu'il n'aurait pas vraiment choisi cette méthode, mais il se contenta de hocher encore une fois la tête et de remercier le mari comme il se devait pour ses beaux compliments. Il avait très envie de quitter la maison sur le champ, et d'ailleurs, cela semblait aussi être l'avis de Cinderella. Il se dirigea vers la sortie et ne put s'empêcher de tourner les yeux vers elle. Elle se contenta d'un signe de tête en guise d'au revoir, mais Theo, voyait que le mari lui tournait le dos, lui envoya un clin d'oeil enflammé. L'instant d'après, il sortait de la maison et se dirigeait d'un pas vif vers sa voiture. Vraiment, il avait l'impression de l'avoir échappé belle cette fois-là... Riant d'un air soulagé en s'installant au volant de son véhicule, il remit sur son nez ses lunettes et s'apprêta à aller en mission. Au moins, il était un peu plus motivé après cette sympathique matinée.
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