Theo observait la nuit tomber rapidement à travers la grande baie vitrée de la réception. Il détestait le mois de Janvier, son froid déraisonnable, ses journées de plus en plus courtes. L'hiver s'installait confortablement à Achaea, et bien que les températures soient clémentes, la course du soleil se faisait grignoter lentement, jour à après jour. La soirée débutait à peine, mais ses derniers rayons disparaissaient déjà derrière l'horizon. Et, bien entendu, son anniversaire approchait à grands pas, dardant un doigt moqueur sur ses proches 24 ans.
Keurf. Stupide mois de Janvier. Stupide hiver.
Accoudé au long bar laqué de l'hôtel, Theo sirotait un verre de whisky, en équilibre sur son tabouret. Pianotant du doigt sur la surface lisse et brillante, il jetait de temps en temps quelques coups d'oeil aux clients qui déambulaient au rez-de-chaussée, certains réservant des chambres, d'autres discutant tranquillement sur les imposants fauteuils de cuir, tout molletonnés. Avec un soupir déchirant, le chasseur but les dernières gouttes de sa boisson et claqua des doigts pour que le barman s'occupe de le resservir, ignorant son air pincé et agacé. Après tout, ce n'était qu'un sous-fifre, non ? Le payeur, ici, c'était lui ; le barman n'était que son employé. Lorsque la forme carrée de son verre épousa le liquide versé brusquement dedans, Theo adressa un sourire torve au barman.
Les raisons de sa présence ici lui apparaissaient de plus en plus floues et incohérentes. En effet, selon quelques sources plus ou moins sûres, on aurait vu de méchants vilains Mutants traîner dans le coin. En haussant un sourcil incrédule, Theo s'interrogea sérieusement sur cette information véreuse. Cela l'avait étonné aux premiers abords, mais à présent qu'il était dans la réception du luxueux hôtel Nevada, observant attentivement et avec un sourire passager le type de clientèle qui s'y rendait, il n'y croyait plus du tout. Ce n'était visiblement pas un endroit à racailles ici, il n'y avait que des gens bien mis, tirés à quatre épingles, étalant sournoisement leurs richesses et leurs rangs dans des costumes coûteux (pour ces Messieurs) et des bijoux lourds et brillants, de vraies panoplies de princesses (pour ces Mesdames, fardées comme pour un cocktail).
Theo aimait le luxe. Enormément. Cet hôtel, ces gens qui faisaient la queue auprès d'un réceptionniste soigné et soigneux, cette décoration lourde et tapageuse ; tout cela avait de quoi attirer sa sympathie. Mais en toute franchise, il ne se sentait pas vraiment à l'aise, ici. Cette fois, la nuit était réellement tombée - il l'avait remarqué en jetant son regard ennuyé sur la baie vitrée, une nouvelle fois - et il n'avait toujours rien remarqué de suspect qui aurait pu intéresser l'Opération. Il soupira une nouvelle fois, exagérant son air faussement désespéré pour attirer l'attention du barman. Ce dernier passa devant lui sans lui jeter un regard, et Theo pouffa, de son rire proprement agaçant de petit friqué qui se croit tout permis.
Il ne resterait plus très longtemps. Encore un petit quart d'heure au maximum, histoire d'avoir la conscience tranquille, mais il ne pouvait pas se permettre plus. Oh, bien sûr, personne ne pouvait s'avoir qu'il faisait partie de l'Apocalypto, et ce n'était pas écrit sur son front qu'il traquait avec acharnement les Mutants pour les confier à de vils scientifiques. Il avait pris soin d'emporter son bel appareil photo, un engin moderne et imposant, pour assurer sa couverture. Et il ne voyait pas pourquoi ces êtres contre-nature s'amuseraient à venir à l'hôtel Nevada, spécialement quand lui, Theo Paradise, y mettait les pieds pour la première fois. Mais cela ne servait à rien de prendre des risques inutiles, et le jeune homme ne supportait pas de perdre du temps. Peut-être pourrait-il prendre quelques photos du hall et de la baie vitrée - qu'il trouvait décidément très belle - pour son plaisir personnel, s'entend. Jamais quiconque ne lui achèterait ce genre de photos, il le savait. Le magazine de mode pour lequel il travaillait en free-lance n'aurait que faire d'une telle beauté d'architecture. Le commun des mortels n'était qu'un ramassis d'incultes, il ne fallait pas l'oublier.
Fouillant dans la poche intérieure de son trench coat noir, il releva ses yeux brillants et railleurs sur le barman qui faisait mine d'essuyer quelques verres, la bouche pincée. Theo voyait les lanières de son espèce de tablier, qu'il avait passé sur son costume, lui labourait le gras des côtes, s'enfonçant dans sa chair molle. Il eut un rire solitaire en tirant enfin de sa poche son paquet de Lucky Strike - banales Lucky Strike. Coinçant avec un délicat geste du menton une cigarette au creux de ses lèvres, Theo plissa ses yeux éteints.
- " On peut fumer, j'imagine ... ?" glissa-t-il de sa voix douce, suave, au barman qui l'ignorait savamment.
L'homme hocha sèchement la tête, comme s'il l'importunait réellement avec sa question toute innocente, et Theo se contenta de sourire un peu plus. La flamme de son Zippo fatigué éclaira les traits blafards, anguleux de son visage lorsqu'il alluma enfin sa tige à cancer. Dans une volée de fumée, la tête du jeune Paradise fut masquée au barman, aux yeux des gens. Un petit rire s'éleva derrière la volute, un bref rictus, discret et tranchant.
C'était décidé. Il fumait cette clope, il terminait son whisky - pas si bon que ça, d'ailleurs, au prix honteux qu'il lui avait coûté - et il mettait les voiles, direction son appartement. Il n'était pas d'humeur à traîner plus longtemps dans cette ville de fous, pas ce soir. Il regretterait sûrement cette hâtive décision lorsqu'il serait seul et désoeuvré à compter les carreaux du carrelage de sa cuisine, ou en regardant MTV à moitié amorphe sur son canapé, mais il était désormais évidement qu'il n'y avait rien d'intéressant pour lui dans l'hôtel Nevada.
Ou du moins, pas encore.
Dernière édition par Theo Paradise le Mer 19 Jan - 22:30, édité 2 fois
◊ Cinderella Tennessee ◊
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◊ Nombre de Messages : 106 ◊ Nombre de Messages RP : 30 ◊ Age : 34◊ Informations : Fiche de Cindrella Tennessee◊ Age du Personnage : 33 ◊ Pouvoirs / Armes : Ses sous-vêtements
La rencontre avec ce jeune homme impétueux se fit un peu après ses derniers incidents. Elle n’était pas encore du tout consciente que son corps se préparait à accueillir ce qu’elle souhaitait et redoutait tant : un enfant. Elle n’avait pas encore les redoutant symptômes qui l’amèneraient tout droit à l’hôpital un mois plus tard. Puis un soir, elle eut envie de se changer les idées. Elle n’avait plus goût à sortir depuis son agression dans un night-club et avait du jouer les dépressive après un cambriolage faussement mal vécu. Son mari eut la gentille et mauvaise idée de vouloir rester à ses côtés pour la consoler et la rassurer. Elle dut jouer le jeu.
Une semaine à avoir l’air morose en supportant son mari et ses caprices. Il voulait jouer les bons maris, s’occupant de sa femme quand elle n’allait pas, mais ne se gênait pas pour lui réclamer quelques attentions intimes. Malgré tout, au fond d’elle, elle avait trouvé cela touchant. Il était rare qu’il s’inquiète d’elle ou qu’il soit simplement près d’elle. Il fit un effort, car lui l’aimait encore, à sa façon certes, mais il avait encore énormément de transport pour Cinderella. Elle, non malgré ça, malgré le fait qu’il était venu la sauver alors qu’elle frôla la mort dans ce night club, elle ne pouvait oublier qu’il avait tué de sang froid leur enfant et qu’il la séquestrait à ses côtés.
Puis alors, à son grand bonheur, son mari du partir en déplacement de trois jours. C’était largement suffisant pour profiter de son absence, juste un soir. Elle en avait marre de tourner en rond dans la grande maison de Jonhson, son mari et devait sortir, faire des rencontres, risquer de croiser quelques connaissances. Elle voulait retrouver le monde alentours. De plus, Kyung était revenu de ses congés que la femme lui avait donné pour qu’il puisse passer un peu de temps avec sa sœur, en voyage en Amérique. Elle avait eu un remplaçant, mais il n’y avait pas cette amitié et cette complicité qu’elle avait développé avec Kyung. Elle fut plus qu’heureuse de le retrouver et n’avait pas besoin de jouer un deuxième rôle avec lui. Elle était elle-même à ses côtés, l’homme connaissant toutes ses peines, ses pensées et sa vie. Il était conscient qu’elle n’aimait plus son mari car il avait la petite Jody, qu’elle couchait à droite à gauche et même l’histoire du cambriolage. Il lui dit quand même le fond de sa pensée, comme quoi elle avait joué avec le feu et risquer sa vie pour des bêtises régies par ses pulsions sexuelles.
Le rituel était habituelle. Elle informa dès le matin, alors qu’elle avalait quelques céréales au petit déjeuner, qu’elle voulait sortir et qu’il se devait de l’y conduire, mais surtout de la protéger. Kyung accepta et lui demanda de suite sa tenue. Il espérait à chaque fois qu’elle lui demanderait de lasser un serre taille, ou un corset. Fan de bondage, il adorait tirer sur le lacet jusqu’à ce que Cinderella gagne une taille de guêpe. Elle se mit à rire légèrement quand elle vit la deception de son garde du corps. Elle porterait simplement une jupe cigarette et une chemise. Elle se leva, lui caressa les cheveux avant de déposer un baiser sur sa tempe et laissa le fin de son bol. Le coréen mangea le reste, en continuant de bouder.
Il ne lui fallut pas toute la journée pour decider de l’endroit où se rendre : elle voulait un endroit calme, qu’elle fréquentait souvent et où on la traitait bien. Ce fut un des bars de l’hôtel Nevada. Au soir, elle se prépara pas si longuement que cela. Elle ne chercha pas comme souvent à être la plus séduisante possible. Elle voulait sortir ce soir, rien d’autre. Elle n’était non plus jamais habillé de façon vulgaire, ce qui pouvait expliquer le temps important qu’elle mettait à choisir ses tenues. Il fallait être sexy, mais à la fois sobre et où chic. Même si les soirées s’y prêtaient, jamais elle était trop ringarde ou trop ridicule, elle faisait toujours très attention. Ce soir, de plus, elle devait être assortie à l’atmosphère du lieu où elle se rendait. Elle ne jouerait vraiment pas la séduction à l’excellence, ou juste ce qu’il fallait. Ce fut facile. Elle privilégia les vêtements distingués. Ce qui composait en partie toute sa garde de robe. Elle passa un ensemble de sous-vêtements classique, saumon et crème avec des jarretelles couleurs chair et une couture tout le long. La jupe noir à la coupe cigarette épousa ses formes et lui empêchait les pas trop grands qui manquaient de grâce. La chemise était aussi noir, en coton avec des manches courtes, légèrement bouffantes. De taille haute, la jupe rendait sa silhouette plus élancée. Elle évita les escarpins à plate forme qui risquait d’être une faute de goût. Ils furent simples, pointues, hauts talons aiguilles. Il y avait quelques brillants, marquant une petite vague dans la coupe de la chaussure, sous la cheville. Le maquillage et la coiffure étaient comme souvent, simplement fait. Il ne faillait pas grand-chose pour la rendre belle. Quelques épingles pour donner un air rétro à ses cheveux détachés et un simple trait noir pour accentué ses yeux de biche. Touches finales : des gants en dentelles et une perle d’huître, solitaire sur une fine chaîne en or blanc.
Kyung avait chauffé le moteur et l’attendait dans la cour de la grande maison. Puis alors, ils traversèrent la ville en direction de l’hôtel. Le voiturier qui patientait à l’arriver d’un véhicule vint ouvrir la portière à Cinderella, lui offrant aussi sa main pour faciliter sa sortie. Elle le remercia d’un sourire chaleureux. Kyung lui confia la voiture et marchait derrière la jeune femme. Le portier fit un clin d’œil à la dame et lui ouvrit la porte avec une révérence. Cela arracha un petit rire à Cinderella. Ils se connaissaient, étant une habituée. Cela expliquait l’attitude de l’employé. Elle possédait une idée de tout les bars de l’hôtel, y étant allé au moins une fois dans chacun. Elle avait bien spur sa préférence et depuis un bon moment. Il lui arrivait toujours d’aller chez les autres, mais c’était parce qu’elle y était conviée. Là, elle avait besoin d’un endroit où elle avait ses repères et ses habitudes. C’était bien sûr le bar où se trouvait Theo. Elle passa devant l’immense vitrine qui donnait sur les couloirs luxueux de l’hôtel et Kyung accéléra le pas pour lui ouvrir la porte. En entrant, il lui retira son manteau sans manquer de lui caresser l’épaule avec discrétion. Il était raire de la voir sans son chien de garde, ou alors c’était avec les mauvaises personnes, comme Lukaz qui était venu la cambrioler. On était obligé de connaitre Kyung quand on connaissait Cinderella.
Le garde du corps se pencha par-dessus le bar et déposa le manteau de la jeune femme. Il lui était arrivée une fois, qu’une fausse cliente riche, une profiteuse, ayant assez économisé pour un simple café était venue et repartit avec son manteau. Elle adorait les vêtements et Cinderella fut bien dépitée par un acte aussi honteux que celui-ci. Elle n’était pas née dans ce monde et connaissait la misère, mais jamais elle s’était abandonné à un tel geste : le vol. Le barman, depuis lui disait de laisser ses affaires derrière le bar s’il le fallait. Kyung lui demanda une bouteille d’alcool de riz. Voilà le grand luxe de ses bars, on trouvait vraiment de tout. Le barman lui en donna une et deux petits verres. Le coréen le remercia et un signe de tête envers sa patronne. C’était un réflexe pour dire que c’était elle qui payait. L’homme à l’air pincé le savait très bien. La brune qui venait de rencontrer une connaissance, échangeait quelques paroles par politesse, lui demandant de ses nouvelles, etc.. Kyung arriva derrière elle, armé de sa bouteille.
_Je vais aller me trouver une belle héritière, même si ce sera dur d’en trouver une plus belle que vous… _Va donc… La blonde là-bas, elle te lorgne depuis qu’on est entré… _Je vous attends pour rentrer ou pas ? _Personellement, j’ai pas la tête à coucher ce soir, ce n’est pas ce que je cherche. Donc si possible, à moins que ce soit toi qui trouve chaussure à ton pied ce soir … _Je vous ramènerai toujours avant madame…
Il devait non pas seulement le protéger, mais la servir : la conduire, l’accompagner, lui faire quelques courses, et autre encore, mais ça ne le gênait pas. Elle lui rendait toujours bien. Elle n’hésitait pas à lui payer ses consommations et il lui arrivait des fois de rentrer en taxi, voyant que le jeune homme avait une conquête. C’était relativement donnant, donnant. Le coréen quitta sa maîtresse et s’approcha ‘une table avec une femme, plus jeune, une beauté pleine de charme, des cheveux blonds et brillant, habillé pour son âge avec une jupe un peu courte et des bottes en peau retourné, des bijoux fins mais que du diamant. Elle fit un grand sourire à l’asiatique en costume qui lui proposait un verre. Cinderella sourit. Elle balaya la salle des yeux. Il n’y avait personne de présent qu’elle se devait d’aller saluer. Il y avait des visages légèrement familier, mais ils n’avaient qu’à venir l’aborder.
Elle prit place sur le bar. La chaise était haute et ses talons aussi, mais c’est avec élégance et sans mal qu’elle s’installa. Elle posa sa pochette sur le bar et un verre de Kir Royal apparut devant elle. Elle le jaugea et sourit.
_Je n’ai plus aucun secret pour vous… _Non aucun. Ca faisait longtemps qu’on vous avait pas vu ici. _Je sais, j’étais occupée ces derniers temps. _Le verre est pour moi ma belle…
Elle leva son verre comme pour trinquer et en bu une gorgée. Le barman qui quelques instant plus tôt était très froid et rustre avec Theo, était soudainement avenant et souriant avec la jeune femme. Il fallait dire qu’elle venait souvent comme dit plutôt et qu’elle avait souvent eu l’occasion de discuter avec cet homme un peu apathique. Il lui arrivait même de passer simplement ses soirées à parler avec lui. Voilà pourquoi elle aimait cet endroit. Si personne ne venait à elle, ne serai-ce que pour papoter un peu, le barman était toujours là. Elle sortit une cigarette d’un porte cigarette en argent et quelques finitions en or. Le serveur alluma un briquet qu’il sortit de sa poche et alluma ce tube blanc remplis de tabac séché. Il lui posa ensuite un cendrier et s’affaira à ranger les verres qu’il essuyait.
_Il n’y a pas grand monde ce soir, lui souffla la jeune femme. _Ouais et en plus de ça, le peu de présent est insolant ! Cracha l’homme, en montrant rapidement Theo du doigt.
La jeune femme tourna la tête à sa gauche. Il y avait le jeune homme à l’allure insolante qui fumait aussi. Elle croisa assez longtemps son regard pour apprécier la désinvolture qu’il dégageait. Il était un peu jeune, mais ces derniers temps, elle les préférait. Il la voyait plus comme u challenge, alors que les hommes de son âge, comme un simple objet, un trophée dans le meilleur des cas. Theo n’était pas simplement beau, il avait de l’allure, du charisme. Avec le temps, elle devenait de plus en plus difficile et les beautés fade ne lui portait plus aucun intérêt. Elle n’amenait souvent aucune expérience enrichissante. Elle s’ennuyait et aimait le nouveau, même pour un simple échange avec des paroles. Il y avait peu de personne qui lui avait rendu ce qu’elle cherchait réellement, une femme comme Jaina, ou un gamin comme Lukaz. Elle eut un petit sourire amusé.
_Vous savez, des fois il vaut mieux avoir un sale caractère qu’être trop mielleux… Puis, il a le mérite d’être mignon…
Le charme et la désinvolture, voilà ce qui faisait craquer la jeune femme. Elle adorait les mauvais garçons. Elle but encore une gorgée de son cocktail. Elle avait parlé pas trop fort, mais assez pour que le jeune l’ait entendu. Le barman quant à lui laissa sa langue claquer contre son palais pour marquer sa désapprobation.
◊ Theo Paradise ◊
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Consumant goulûment sa cigarette, expirant des nuages de fumée grise, volutes éphémères, Theo s'appuya un peu plus sur le comptoir brillant et lustré. Il gardait sur le visage un petit sourire à la Denny la Malice, gamin revanchard, extatique. Ses yeux rieurs, en proie à l'arrogante moquerie des jeunes, fixaient l'homme au tablier, qui lui-même avait observé son verre de whisky avec mépris. Malgré sa mâchoire carrée, les quelques poils épars qu'il gardait sur son menton, Theo avait l'air juvénile et frais de la vingtaine, et le barman, visiblement, considérait qu'il aurait du se contenter d'un petit lait à la fraise. Rien de plus. Ce fut pourtant avec délice que le jeune homme continua de siroter l'alcool brun, tournoyant dans son verre. Pour les quelques minutes qu'il lui restait à passer ici, en cette... délicieuse compagnie, il cherchait quelque chose à dire, à rajouter de sa voix douce et sucrée pour agacer encore un peu l'homme mauvais derrière le bar. C'était certes puéril, complètement inutile, mais à vrai dire il en avait douloureusement besoin. L'ennui pousse à de drôles de passe-temps.
Il allait rouvrir la bouche lorsqu'une présence attira son attention. Ce fut discret, voilé - après tout, elle était encore loin derrière lui. Theo fronça quelque peu les sourcils, son visage mutin se déchargeant de toute émotion trop légère, restant froid, attentif. Comme si ses sens en éveil avaient capté dès le début son entrée dans l'hôtel. Theo tourna très légèrement la tête sur la droite, et se permit un discret coup d'oeil en arrière.
Une femme magnifique venait en effet de pénétrer dans la salle. Elle était belle, ça, il n'y avait personne de saint d'esprit qui aurait osé dire le contraire. Mais il y avait autre chose également, un quelque chose de plus qui la sublimait. Une élégance naturelle, un petit côté rétro qui lui allait comme un gant ; gants qu'elle portait à ses bras blancs, pâles. Elle semblait sortie tout droit de cette époque des cabarets et des spectacles, une femme plantureuse, vaporeuse mais tout en élégance. L'érotisme déguisé, sibyllin, mais ô combien attirant. Des jambes interminables, serrées dans une jupe crayon, une taille - misère, était-ce physiquement possible ? - incroyablement fine et marquée. Rien de trop dans sa tenue, dans sa coiffure, comme si le moindre petit détail avait été soigneusement travaillé.
Il détourna la tête. Il aurait été affreusement déplacé de continuer à se rincer l'oeil, et quelque chose lui disait que ce geste n'aurait pas été apprécié. Il avait cru voir le barman lui jeter un coup d'oeil soupçonneux, mais son attention fut détournée à son tour par la présence de cette femme. Il semblait la connaître, c'était sans doute une habituée. Apparemment, il n'y avait pas que des gens complètement dénués d'intérêt, dans ce luxueux hôtel Nevada. D'un geste du doigt, il fit tomber sa cendre sur le bar, se demandant pourquoi cette femme l'intriguait à ce point, et lui semblait familière. Theo s'interrogea même sur la façon qu'il convenait de démarrer une conversation avec elle, comment l'aborder, l'approcher. Il n'avait jamais eu ce genre de problème et fonçait souvent tête baissée vers sa proie, profitant du fait que nombre de jeunes filles en fleur se pâmaient pour l'impétuosité enflammée qu'il savait invoquer. Mais la nouvelle venue n'avait pas l'air d'une jeune fille en fleur... Il tenta de tourner encore la tête sur le côté, pour vérifier si elle s'était éloignée ou rapprochée, et c'est alors qu'il la vit s'asseoir sur un tabouret, à sa droite. Quelques sièges à peine les séparaient. Un petit sourire victorieux se nicha sur ses lèvres alors qu'il retournait à la contemplation des méandres de son verre.
Une autre fumée se mêla à la sienne et il comprit que la femme venait d'allumer une cigarette. Il aurait aimé être assez vif pour lui proposer son propre briquet et ainsi entamer une conversation... puis se fustigea à cette idée bancale. C'était assez bas, comme méthode, et il n'étais pas sûr que cela aurait suffit à le lier, pour quelques minutes au moins, à cette femme. Il devait réfléchir à autre chose.
Theo entendit alors le barman faire une remarque venimeuse, et comprit immédiatement qu'elle lui était destinée. Il jeta son regard brûlant sur lui, souriant à pleine dents, très fier d'avoir provoqué chez lui une telle réaction. Il semblait plus doux, plus poli avec la jolie femme en noir, et il ne pouvait que le comprendre, bien sûr. Malgré tous les beaux vêtements dont il se pouvait se parer, malgré la richesse d'un héritier qu'il était et qu'il aimait afficher, il n'avait pas l'élégance et la prestance de cette femme. Il devait être ridicule, en comparaison, mais ne pouvait s'empêcher de sourire, les yeux narquois, dans la direction de l'homme. Si ces deux-là se connaissaient, il ne faisait aucun doute que la femme allait être d'accord avec le barman et il devenait évident qu'il n'avait plus aucune chance d'échanger quelques mots avec elle. Dommage. La proximité qu'elle avait installée en s'asseyant si près de lui avait ranimé une bouffée de chaleur en lui ; une drôle de chaleur, d'ailleurs.
La voix chaude et basse se fit alors entendre, et Theo écouta avec un mélange d'étonnement et de ravissement la belle prendre sa défense. Elle avait dit mignon ! L'ego titanesque du jeune homme sembla gonfler encore un peu sous son torse et il adressa au barman un regard torve, couplé d'un sourire méprisant. Il se sentait ragaillardi, puissant, beaucoup moins amoindri par la présence de cette femme impressionnante. Il n'était plus le gamin, le jeune con, il se sentait désormais son égal, autorisé à jouer dans la même cour qu'elle. Ha-ha.
Tirant une dernière bouffée à sa cigarette, animé par cette confiance absolue en lui-même, il chercha des yeux un cendrier. Mais il semblait que le barman l'avait oublié, au profit de la belle qui en disposait. Il se tourna vers elle, un sourire pâle et persistant sur ses lèvres à peine courbées, tenant son mégot du bout des doigts. Sa main s'aventura vers le cendrier lorsqu'il se pencha en avant, proche d'elle, captant un bref souffle de son parfum - fragrance ? odeur naturelle ? Il n'en savait rien, mais il appréciait.
- " Je peux ... ?" souffla-t-il de cette voix chaude et gorgée qui le caractérisait.
Il n'attendit pas l'accord. Theo était de ce genre de personne qui prend, et qui ne demande pas ; sa question n'était qu'une simple politesse. Ecrasant son mégot dans le cendrier, il profita de cette proximité pour la regarder de plus près, la détailler calmement, sans insister - il ne tenait pas à passer pour un pervers.
Vraiment, cette femme hors-norme lui disait quelque chose. Il était certain d'avoir déjà vu ce visage diaphane et ce corps perlé, mais où ? Il ne semblait pas qu'ils avaient les mêmes intérêts ou les mêmes lieux de détente. Pourtant, il en aurait mis sa main à couper. Cherchant rapidement de quoi entamer la conversation, il se rendit compte de son ridicule. Il était comme un gosse s'efforçant d'attirer l'attention d'un adulte et repoussait toutes les techniques misérables dont il se servait avec les jeunes filles. Oh, il ne pensait pas que cette femme soit vieille, elle avait le visage dépourvu de rides, les traits fermes et jeunes, le corps élancé. Perdue entre deux âges, sans doute, mais pas vieille.
Et soudain, l'illumination se fit. Il savait pourquoi elle lui paraissait familière, il avait déjà vu sa photo. Cette femme en noir n'était autre que Cinderella Tennessee, la femme de celui qui versait des monceaux de dollars à l'Opération Apocalypto. Theo doutait de l'avoir déjà vu en personne - l'impression incroyable qu'il avait à son contact était inédite, il en était certain - mais avait du capter son visage sur une quelconque photo... ou peut-être l'avait-il aperçu de loin, à un cocktail, en compagnie de son mari .. ? Peut-être l'avait-il vu dans un journal, après tout, n'était-ce pas elle qui avait subi un cambriolage récemment ?
Le visage naturellement froid de Theo s'anima soudain, sa large mâchoire apparaissant beaucoup moins marquée. Il fixa le visage de la belle, et demanda soudain, d'un ton badin et doux :
- " Ai-je bien l'honneur d'avoir en face de moi Mme Tennessee ?"
Certes, ce genre de remarque manquait sûrement de classe et de finesse, mais comme d'habitude, Theo s'en moquait. Il avait insufflé à sa voix suffisamment de faux étonnement pour moduler sa phrase comme une véritable flatterie. Il reprit son verre de la main droite, sans détacher ses yeux opaques de la belle, amusé et séduit. Une femme mariée, uhmmm ? Peu lui importait. Un simple échange de paroles lui suffirait - pour l'instant, du moins, lui murmura sa sournoise conscience - et il espérait que Cinderella s'intéresserait sûrement à lui. Il but une nouvelle gorgée.
- " Si j'avais su que la clientèle de ce bar était aussi... enivrante, je serai venu plus tôt." ajouta-t-il avec une politesse feinte.
Bien sûr, ses véritables pensées étaient claires. Son regard brillant s'était fait plus incisif et avait glissé sur elle comme une caresse. Il la trouvait véritablement très, très belle. Et ravivé pour le léger compliment qu'elle lui avait fait, il se sentait le droit et le pouvoir de lui retourner ses attentions.
Il ignora le barman, sa désapprobation qu'il sentait suinter de partout. La lourdeur de son appareil photo, accroché par la lanière autour de son cou, se rappela à sa mémoire, et il eut l'espoir fugace, fugitif, de la capturer en image, rien qu'une fois. Uhm, il faudrait songer à lui demander.
Dernière édition par Theo Paradise le Mar 25 Jan - 7:45, édité 1 fois
◊ Cinderella Tennessee ◊
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Elle se retint de sourire, agréablement surprise. Il eut donc l’audace de lui parler. Souvent les garçons du même âge que Theo avaient trop peur de lui sourire ou on croirait à un pari tant leurs interventions étaient grossières ou ridicules. Elle pensait vraiment qu’il s’arrêterait à l’affaire du cendrier. Elle se braqua légèrement quand il réussit à l’identifier. Était-ce un homme qui connaissait bien sa réputation ou alors le fils d’un ami à son mari ? Et avec toute son arrogance, il lui fit un beau compliment. Cinderella sourit sincèrement, mais restait quand même sur ses gardes. Elle en profita malgré tout pour s’amuser et voir ce que le jeune homme avait dans le ventre.
_Venir plus tôt ? A quoi bon, je n’aurais pas été là non plus …
Elle finit par se tourner face à lui et jaugea longuement l’appareil photo. Son regard se fit soudainement perçant, rapprochant son visage près du sien.
_Pour information, je n’aime pas trop qu’on décline mon identité surtout quand je ne sais rien de la personne qui le fait. D’un, vous auriez pu vous présenter et de deux, on va mettre les choses au clair ! C’est mon mari qui vous envoie ? Je n’ai pas besoin de fouille merde. Après, si ce n’est pas le cas, je suis tout à fait ouverte à discuter. Et je m’excuse de cet accueil un peu froid.
Elle se redressa et lui fit un grand sourire. Elle se disait que l’idée que ce soit son mari qui l’envoie était absurde, mais valait mieux être sûr. Il savait très bien qu’elle le trompait sans arrêt. Et si c’était encore un mutant qui en voulait à sa vie ? Elle tourna la tête vers Kyung pour vérifier qu’il n’était pas saoul. Elle fut rassuré quand elle vit que le coréen gardait un œil sur elle. Ils échangèrent un regard et l’homme ouvrit discrètement le pan de son costume. La jeune femme aperçut la cross de son arme conter sa hanche. Elle était rassurée. Il y avait pensé, même en allant dans ce genre d’endroit. Elle reporta son attention sur l’appareil photo que portait fièrement le jeune homme.
_Argentique ou numérique ? Et vous ? Journaliste, photographe ou simple passionné de l’art ?… Ca se perd l’argentique, c’est dommage. Le plaisir de la chambre noir, de préparer les pellicules, les développer soit même. On devait faire attention à chaque prise… Le numérique permets les fautes avec la magies de retouches et allège le monde de réel don. Aucun plaisir d’attendre et de découvrir la photo quand elle se dévoile lentement, savoir si elle est raté ou non. Aucune surprise et des photos qui servent à rien pourri la toile…
Elle voulait voir en lui ce qu’il en pensait, si sa culture était assez avancé pour connaitre l’argentique autrement qu’en pensant au souvenir de l’appareil archaïque de son père. La nouvelle génération connaissait rarement le plaisir du développement photo par soit même. Ce genre d’expérience lui manquait. Elle eut l’occasion d’en faire quelques fois avec un petit ami qu’elle avait à l’époque, enfin si on pouvait appeler ça ainsi. Ils couchaient souvent ensemble, elle voyait d’autre homme pour son travail, mais lui n’avait qu’elle. Ils se voyaient souvent et même des fois simplement pour manger ou discuter, regarder un film dans un minuscule petit canapé. Tout comme Theo il avait cette forte envie de la capturer dans son appareil, mais ce ne fut pas de façon obsessionnel. Elle posa une fois pour lui, sinon ce ne fut que des photos au naturel, de la vie courante. Il la prenait quand elle dormait, au réveil, lorsqu’elle se préparait. Elle avait encore une photo de ce jeune homme. Elle était dessus, avec lui. Elle se rappelle encore. Il avait mit l’appareil argentique sur un pied et avait mit le retardateur. L’homme sauta sur le sofa et lui conseilla de cacher ses énormes fesses. Elle s’était énervé et se jeta sur lui pour le taper. La photo fut épique. L’homme ne s’attendait pas du tout à ça, mais le rendu était magique, amusant et naturel. Elle était dans sa chambre, accroché au mur, dans un joli cadre. Elle était en noir et blanc, ce qui donnait encore plus d’âme à la photo. Elle ne l’avait pas d’elle exposé, c’était son mari. Il se moquait bien de son passé. Il n’était pas si jaloux. Son passé était son passé et il savait très bien qu’il n’était pas le seul homme à l’avoir connu, vu son ancien travail. Il la trouvait belle et qui montrait une facette d’elle qui connaissait peu, alors la voilà fièrement cloué au mur.
Elle lui laissa tout le temps de répondre en faisant un signe de main au barman. Elle lui commanda un verre de Chardonnay pour continuer la soirée. Il lui servit la boisson dans un ballon au cul large, permettant au vin de décanter. Il posa ensuite une petite coupelle d’olive marinés aux poivrons et à l’ail entre les deux protagonistes. Cinderella en piqua une et la posa entre ses lèvres avant de la laisser rouler sur sa langue. Elle remercia le barman d’un sourire chaleureux et doux. Le barman n’était pas plus tendre avec la dame forcément parce qu’elle était simplement ravissante, mais aussi polie et gentille. Elle était loin de l’insolant jeune homme qui parlait avec des gestes qu’on pouvait adresser à un chien.
Après avoir écouté les réponses du jeune homme avec une oreille attentive, elle ne quitta pas de ses yeux gris vert, le minois du jeune homme. Elle n’aimait pas forcément les visages des jeunes garçons, mais l’impétuosité d’un homme qui avait une histoire marqué sur le visage, dans son regard. Là, elle était captivée. C’était forcément sa fierté et son arrogance qui lui plaisait tant. Il était loin de ces visages préfabriqué.
Elle voulait être impressionnée. Au pire des cas, si le jeune ne répondait pas à l’invitation, Kyung pouvait la satisfaire amplement. Elle jeta à nouveau un regard à son garde du corps. Quel mauvais garçon ! Il saoulait la jeune femme pour mieux l’amener à des échanges plus familiers. Encore une fois, elle quémanda un service à son barman adoré. Un tango. L’homme lui sourit et changea la musique. Aux premières notes, Cinderella frémit. Elle descendit de sa chaise et tendit la main à Theo. A son plus grande étonnement, il accepta. Il était vraiment plein de surprise. Ils se rendirent vers un endroit dégagé. Il n’avait aucune crainte vers à ne pas être un professionnel de cette danse, Cinderella la dansait en amateur aussi. De plus, sa robe limitait ses gestes. Elle se mit face à lui et remarqua qu’il la dominait par sa taille. Il prit sa main et l’enlaça, puis se regardèrent. Quelques pas, droits devant, volte face. Les pieds de Cinderella se mêlait aux sien, se lovant presque ses jambes aux siennes. Tout dans une grande sensualité. Elle tourna, joua de ses hanches, claquait ses talons. Elle se colla un peu plus à lui et le fit reculer, à son tour de se laisser marcher dessus. C’était comme un combat de séduction. La plus jouissive des danses. Qui aurait le dessus ? C’était la parfaite illustration de la conquête d’une femme. Un pas en avant pour l’homme, deux en arrière pour la femme. Pour le final, Theo tenta de la pencher, mais à cause de sa jupe, elle ne put pas vraiment écarter les jambes et glissa. Elle s’agrippa, une main autour du cou du bel homme, et l’autre cramponné à sa poitrine. Elle eut un petit rire gêné, se redressa comme elle put et tapota le torse du jeune homme.
◊ Theo Paradise ◊
۞ Chasseur de l'Opération Apocalypto ۞
◊ Nombre de Messages : 506 ◊ Nombre de Messages RP : 61 ◊ Age : 32◊ Informations : |Présentation
Dévorant ce visage inconnu, à la peau opaline, presque brillante, Theo soupira d'une manière à peine perceptible. C'était étrange, il se sentait chanceux d'être là, à côté d'elle, échangeant des mots sans sens, sans but avec cette femme. Elle souriait également et il se dit qu'elle devait apprécier aussi, à moindre mesure, cela s'entend, leur petite conversation. Il était toujours appuyé sur le bar, et tourné vers elle, lorsqu'elle se rapprocha de lui dans une proximité dangereuse pour ses entrailles en mouvement et son imagination de garçon. Leurs visages étaient tout proches, désormais, et Theo ne quittait pas des yeux ses propres iris, sombres, beaucoup plus que les siens. Il souriait encore un peu ; pourtant, la froide déclaration qui suivit eut une certaine tendance à le déstabiliser. Son visage s'étonna quelque peu, son sourire perdit la nuance présomptueuse, et il ouvrit légèrement la bouche, comme hésitant à répondre.
S'il s'était douté que Cinderella prendrait aussi mal ce genre de remarque, peut-être - et c'était une simple hypothèse - ne se serait-il pas permis d'avoir, comme elle le disait, décliné son identité aussi négligemment. Pourquoi le prenait-elle si mal, au juste ? Elle avait mentionné son mari, et Theo haussa mentalement un sourcil à cette allusion. Etait-elle ici incognito ? Pourquoi pas, en effet. Elle venait peut-être en secret se décharger d'une tension conjugale et dans ce cas, il comprenait qu'elle détestât qu'on la nomme. Peut-être aussi avait-elle quelque chose à se reprocher... ? Mrs Tennessee était-elle une femme déçue, frustrée, volage ? C'était un incommensurable gâchis, à n'en pas douter, et il ne pouvait que la comprendre et l'encourager si elle cherchait ailleurs ce qu'un mari incompétent (ou autre, il n'en savait rien) ne parvenait pas à lui offrir. Elle était typique de ces belles femmes qui méritent de beaux maris, présents et aimants, et qui en échange étaient des épouses parfaites et délicates. Devant un faux pas plus ou moins grave de son cher et tendre, elle méritait bien quelques compensations. Evidemment, Theo n'était pas au courant de l'innommable crime perpétré par celui qui versait des fonds de subvention à sa chère Opération Apocalypto. S'il avait été, il l'aurait félicité d'aller voir ailleurs.
Pour l'heure, il se devait de se rattraper un minimum devant elle. Il tenait à agir en gentleman, même si c'était difficile pour lui. En vitesse, il se composa une mine plus engageante, plus humble, et répondit d'une voix polie, presque formelle. Toujours aussi douce toutefois, un brin caressante, encore.
- " Je n'ai pas le plaisir de connaître votre mari... Navré de vous avoir vexé, ce n'était pas mon intention. J'étais juste... agréablement surpris de reconnaître un visage ici, ou je n'ai jamais mis les pieds."
Des phrases courtes, expédiées du bout de sa voix soufflée. Et le sourire qui se recompose lentement sur ses lèvres, assez attendrissant, l'enfant qui émeut après une petite, toute petite bêtise, l'air de dire "c'est pas si grave, pas vrai ?". La façon de Theo de minimiser les choses était digne d'admiration, il en était conscient... Après tout, cela lui facilitait grandement la vie.
Il espérait que cette brève excuse serait suffisante à la jolie Cinderella, et que le sujet épineux de son cher mari ne reviendrait pas sur le tapis. Theo était un peu mal-à-l'aise à l'idée que cette femme partageait la couche d'un homme lié à ce point à l'Opération Apocalypto. La politesse aurait sans doute voulu qu'il en parle, qu'il demande de badins petits détails à celle qui connaissait sûrement. Mais prudent et réservé, il se demandait comment réagirait Madame Tennessee si elle savait qu'il était un chasseur... Oh, après tout, elle devait être sympathisante de l'Apocalypto, ou approchant, au moins, si elle s'était mariée à un homme comme le sien. Oui, mais... C'était assez délicat, et en règle générale, Theo ne se vantait pas trop d'appartenir à la ténébreuse mission organisée par le Gouvernement. Et vu comme elle avait réagi en parlant de son mari, Theo se décida à n'en rien dire du tout. Autant garder le secret et rester le gentil photographe exubérant, sa première et si simple personnalité, celle qui le rendait à ses propres yeux beaucoup plus humain que le chasseur apocalyptique qu'il pouvait être également.
Il allait enfin donner son nom, puisqu'elle avait jugé que c'était impoli de donner le sien sans se présenter, lorsqu'il capta le regard insistant dirigé sur son appareil photo. Il y jeta un coup d'oeil rapide, lui-même, presque étonné de le voir pendre à son cou, puis reporta son attention pleine et totale sur la belle. Il buvait ses paroles d'un air intéressé, presque ravi, notant qu'elle avait l'air beaucoup plus calé sur le sujet que lui à ses pauvres débuts. Il en fut presque vexé ; surtout amusé, en fait, agréablement amusé. Il l'écouta patiemment, souriant, radieux, jusqu'à ce que sa voix délicieusement féminine ne s'apaise. Ses yeux, discrètement, suivirent les mains du barman qui déposait entre eux une petite coupelle d'olives, avant de répondre.
- " Numérique, malheureusement..." avoua-t-il, presque dépité, presque honteux, le feignant en tout cas avec classe et réalisme. Sa voix s'était faite basse, doucement chagrine. "Je suis photographe de mode et je dois avouer que c'est une question de facilité. Avouez qu'il n'est pas mal non plus... ?"
Il parlait de son appareil, évidemment, en essayant de chasser une quelconque note de prétention dans sa voix. C'était plus une note amusée, rieuse. Mais il ne pouvait s'empêcher d'être encore impressionné par les paroles de Cinderella à propos de l'argentique, terme difficile souvent oublié ou carrément inconnu des mémoires, et il ne put s'empêcher d'y réagir un peu plus précisément.
- "J'ai également un appareil argentique, mais je m'en sers très rarement et ne me promène pas avec... C'est précieux, n'est-ce pas ? Je le garde pour les grandes occasions. Mais je suis assez impatient. La tension d'attendre le résultat de la photo m'achèverait, je crois."
Nouveau sourire dénué de fausseté. Il admirait l'attitude de Cinderella, qui prônait au contraire l'usage de l'argentique au profit du numérique, pour l'utilisation des fameuses chambres noires qui faisaient travailler et patienter le photographe. Il comprenait ce qu'elle disait sur le plaisir de la surprise, mais il ne partageait pas tout-à-fait cet avis. Il faisait partie de cette génération qui voulait tout, et tout de suite, et l'attente n'était pas son fort. Il aurait pu mentir et, subjugué, hocher bêtement la tête à tout ce qu'elle lui disait comme un pantin obéissant, mais cela n'aurait pas servi son intérêt, il le savait. Il voulait la séduire, la conquérir, tenter de glaner une preuve de son intérêt pour lui. Theo le voyait véritablement comme une épreuve, presque un combat ; et en soldat émérite, il se sentait prêt à prendre les armes.
- "Bien sûr, au niveau de la qualité, de l'originalité... Je n'irais pas jusqu'à comparer." ajouta-t-il tout de même, détournant légèrement le regard.
De sa bouche, Cinderella avait légèrement joué avec une olive piquetée qu'elle avait prise dans la coupelle, et Theo avait détourné sitôt un regard qu'il sentait glisser vers ses lèvres rouges. Règle élémentaire : ne jamais fixer la bouche d'une demoiselle d'un air pantois et assoiffé, et il savait qu'il aurait été à deux doigts de le faire s'il avait regardé plus longtemps. A son tour, il piqua une olive et la mangea, beaucoup moins sensuellement, bien entendu, pendant que Cinderella demandait au barman une étrange requête.
Un tango ? Drôle d'idée. L'homme s'exécuta néanmoins et la musique évolua rapidement. Les premières notes pleines de sensualité s'égrenèrent dans le bar. Il se tourna vers elle, souriant doucement, la tête légèrement penchée. Alors elle se leva, quitta son tabouret ; et d'un geste qu'il espérait indécelable, il se tendit légèrement sur le sien. Le quittait-elle ? Il n'était pas franchement stupéfait, simplement déçu qu'elle s'en aille aussi vite.
Mais alors, elle lui tendit sa main, et Theo comprit qu'elle lui offrait un tango.
Surpris, et il se l'avouait difficilement, assez désarçonné, il finit par sourire doublement et se lever à son tour. D'un geste rapide et sans quitter des yeux la femme en noir, il enleva l'appareil photo de son cou et le posa négligemment sur le comptoir du bar. Il ne se faisait pas d'inquiétude, personne n'oserait lui voler... auquel cas, son ami le barman défendrait certainement son bien, n'est-ce pas ? Theo se félicita d'avoir un peu plus tôt consenti à enlever son long manteau, son trench noir adoré et désormais vaguement déposé sur un siège voisin du sien. Il aurait été affreusement indélicat de faire encore attendre Cinderella pour se dévêtir à son aise. Sans un mot, il prit enfin sa main tendue et la conduisit - ou se laissa conduire, comment pouvait-il le savoir ? - dans une zone dégagée, un peu plus loin.
Alors, le tango commença.
Ils mariaient leurs lents mouvements aux notes souffrantes et langoureuses des violons, dans une proximité affolante, tentatrice. Theo n'était pas un professionnel de cette danse, non, elle était suffisamment technique pour faire tourner en rond bon nombre de personnes. Mais il s'était entraîné - lui, oui ! - pour connaître quelques pas de quelques danses en vogue, et celle-ci était incontournable. Il ne dansait pas que de l'électro demeuré dans des discothèques surpeuplées ; il avait de l'éducation, ne l'oublions pas.
Ce fut donc sans professionnalisme, mais avec une grande sensualité, que leurs deux corps presque collés évoluèrent l'un contre l'autre, dans des mouvements nonchalants, mesurés, propres au tango. Theo sentait les jambes de Cinderalla, parfois, s'entrelacer aux siennes ; et à chaque fois un petit sourire éclairait son visage. Un sourire fier, mais contenu. Ils étaient sensuels, très proches, leurs pas les guidaient sur une voie languissante ; ils étaient très beaux, en vérité, dans leur tango hésitant ; avance vers elle, domine la somptueusement ; puis recule, docilement, à pas comptés ; tourne, regarde la, détourne la. Mais à aucun moment Theo ne se permit de faire ce dont il mourait d'envie, ce que la petite voix agressive dans sa tête lui hurlait de faire. Il ne laissa pas glisser ses mains accrochées à elle sur les zones les plus pulpeuses, les plus enviables. Il restait proche, très proche, mais ne la collait pas. La tenir ainsi entre ses bras, la contrôler parfois, et se laisser contrôler par elle, sans aller plus loin, était une torture plaisante, en vérité. Il sentait ses sens en éveil, ses yeux brillaient, il la regardait fixement en souriant posément. Il paraissait calme, mais elle ne pouvait ignorer son désir, celui qui suintait sur ses iris, allumant un feu ardent, secret des jeunes âmes, dans le reflet pâle de ses yeux élargis par cette divine vision. Il voulait la conquérir, avait-il sagement pensé, et non pas la prendre de force, sans honneur, sans victoire, pour ne récolter que son péché en pleine face.
La chanson s'achevait sur un accord bouillonnant. Amusé, échauffé par ce tango, Theo choisit de la faire basculer, comme la coutume l'exigeait, un sourire ouvert découvrant ses dents bien alignées. Il n'avait pas calculé, évidemment, la taille serrée de sa jupe crayon et la sentit glisser sous lui. Il l'agrippa plus fermement, une main soutenant son dos, penché vers elle. Sur sa nuque, passant sur ses cheveux châtains, il sentit la main de Cinderella ; de l'autre, elle l'avait fermement attrapé par sa chemise. Ils étaient encore un peu penchés, et le visage de Theo, si près du sien, paraissait presque hésitant. N'était-ce pas à ce moment là que le héros embrassait l'héroïne ? Que le couple de danseurs, dans un final embrasé, concluait d'un point final leur magnifique entente ? Il se rapprocha un peu, douta ; s'arrêta enfin. Le sourire était revenu, il la redressait lentement. Ses yeux clairs s'étaient soulevés en direction du garde du corps de Cinderella - même si Theo ne savait pas qui il était - et il avait remarqué l'attention parfois poussée qu'il avait sur eux. Son regard son plissa, son sourire persista, et avant qu'ils soient complètement redressés, quand ils étaient encore si proches l'un de l'autre, ployant leurs corps ensemble, il murmura :
- " Je crois que nous avons des jaloux..."
Il parlait évidemment de Kyung, ne sachant pas quels liens il existait entre cet homme étrange et sa cavalière. Finalement relevé, Theo garda encore quelques micro-secondes la belle lovée contre lui.
- " J'espère que je ne vous ai pas trop déçu !" plastronna-t-il en s'éloignant très peu, face à elle - sa main, innocemment, glissa le long des hanches féminines avant de se séparer d'elle."Ni que mon charme irrésistible ne vous ait pas trop tourmenté."
Il la fixait toujours intensément, sans savoir s'il convenait de retourner au bar, de l'inviter à une nouvelle danse... Mais non, non, il ne pouvait pas remettre ça. Theo n'était pas un surhomme - même s'il se plaisait à le penser - et il n'aurait pas résisté à une nouvelle tentation. Il se sentait déjà prêt à succomber. Impétueux, il saisit sa main, et en la fixant, il en frôla la peau du dos de ses lèvres. Rapidement, sans geste solennel. Un petit baiser volé, là où il le pouvait sans l'abuser ou la vexer, un pauvre baise-main, qui le fit légèrement rire.
- " C'est d'usage, non ?" se défendit-il, réjoui, en la lâchant.
Ses yeux étaient encore tout éclairés lorsqu'il les tourna vers le bar. L'homme au comptoir les regardait, et il ne tenta pas de déchiffrer son expression.
- " Laissez-moi vous offrir un dernier verre. Avant que je cède à la tentation de vous dire quelle chance a votre mari et comme je le déteste en ce moment."
Encore une fois, la voix veloutée, paresseuse et ardente. Il l'observa en souriant, puis tira un peu sur sa main pour la guider - ou tenter, tout du moins - vers le bar, vers leurs tabourets. Il s'installa après elle - galanterie oblige - la quittant des yeux quelques secondes, pour ne pas lui laisser entrevoir le désir qu'il sentait présent sur son visage. D'un geste du menton, il montra au barman que la prochaine "tournée" serait pour lui.
- " Champagne, peut-être ... ?" plaisanta-t-il, osant à demi espérer qu'elle dirait oui. "Je paierais cher pour avoir le droit de vous prendre en photo, une coupe à la main. Je garderai le souvenir d'avoir réussi à vous offrir quelque chose d'assez prestigieux."
Trivial, presque coquin, il rejeta ses yeux fougueux et échaudés vers elle, sa silhouette, son maintien. Et dire qu'il ne s'était même pas encore présenté... ! Autant attiser le mystère, non ?
]H.J : Post à rallonge pour ne pas dire grand chose, sorry >.<' Si quoique ce soit te dérange (notamment la fin, quand il la traîne au bar :p), petit MP et je change ça !]
◊ Cinderella Tennessee ◊
۞ Humaine - Neutre ۞
◊ Nombre de Messages : 106 ◊ Nombre de Messages RP : 30 ◊ Age : 34◊ Informations : Fiche de Cindrella Tennessee◊ Age du Personnage : 33 ◊ Pouvoirs / Armes : Ses sous-vêtements
Cinderella sourit, enfin elle n’arrivait plus à débander l’arc qui illuminait son visage mutin. Elle était amusée, là encore dans ses bras. Elle avait sentit l’envie que le jeune avait eu de l’embrasser. Elle aurait tant aimé aussi. Elle se battait contre elle-même pour ne pas approcher son visage un peu plus, juste sentir leur bouche s’effleurer. Elle ne bougea pas, baissant juste la tête, mimant une fausse gêne. Les femmes trop sûres d’elles faisaient fuir les hommes. Alors, juste doucement, il fallait y aller lentement. Savoir attendre, chose qu’elle remarqua impossible chez le jeune homme. Elle n’était que plus excitée à jouer un peu avec ses nerfs quand il lui fit comprendre qu’il était impatient. Vraiment ? Simplement ça ? C’était assez pour qu’elle trouve bien plus d’intérêt à essayer de flirter avec lui. Jusqu’à quand allait-il tenir ? Ah ! Le plaisir des nouvelles rencontres et celle-ci s’avéraient fort agréable. Cinderella était joueuse. Ainsi, elle pouvait oublié sa situation précaire. Il l’avait donc rattrapé avec fermeté, ce qui ne manqua pas de faire frémir la jeune femme, très légèrement, mais frémir quand même. Elle était comme beaucoup d’autre femme et aimait sentir la sécurité et la confiance dans les bras d’un homme. Aux paroles du jeune homme, Cinderella se mit à rire et remit de l’ordre à sa jupe. Elle vit que Kyung ne les avait pas lâché des yeux.
_Ah … Oui et non… Faites pas attention. Lui dit-elle en lui tapotant le bras. C’est mon gorille…
Elle disait ça, mais elle voyait bien qu’il y avait une once de jalousie dans le regard de Kyung. Il avait eut le malheur de tomber amoureux d’elle, et bien sûr, même s’il ne pouvait avoir l’exclusivité et qu’il le savait, c’était humain. Il aurait aimé être le seul à pouvoir faire ça avec elle, à faire pétiller ses yeux gris verts. Il finit par reposer son attention sur la blonde qui commençait à glousser pour un rien. Puis alors, elle ne quittait pas ses yeux clairs et perçant, même si elle eut presque envie de fermer les siens quand la main du jeune homme descendit sur sa hanche. Elle aurait aimé apprécié chaque centimètre parcourut. Elle tenait mal l’alcool et voilà que le peu de verre qu’elle avait prit la rendait tellement plus réceptive.
_Déçu, pas du tout, j’ai été admirative… Par contre, tourmenté par votre vanité colossale… Ca c’est sûr …
Elle eut un petite rire fluet. Montrant bien qu’elle le remettrait en place avec humour. Elle rit bien plus quand il lui fit un baise main. Bien sûr, on ne sentait pas du tout la moquerie dans cet éclat de voix, plus de la surprise, une bonne surprise. Elle appréciait même si ça ne se faisait plus vraiment. Ah sincèrement, il n’arrêterait pas de l’étonner. Spontané ! Imprévisible sur certains points. Il ne lâcha pas sa main et Cinderella se laissa guider jusqu’au bar. Elle reprit place. Elle essayait de ne rien laisser paraitre dans son visage, mais on voyait quand même qu’elle était séduite et ouverte à ce que disait le jeune Theo. Malgré tout, l’essaie qu’elle mit à cacher son émoi, évita de trop grande démonstration de sentiment. Puis, par un pur réflexe, elle lâcha, après la phrase toute monté du jeune homme.
_On a un point commun alors, je le déteste tout autant, je suis sûr…
Elle aurait aimé disparaitre sur le moment, revenir en arrière et ne rient dire à part sourire. Mais plus le temps passait et moins elle arrivait à faire semblant d’avoir un minimum de respect pour son mari. Les reproches fusaient et surtout avec des inconnus comme Theo. Elle aurait du tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Elle espérait qu’il ne la verrait pas comme une femme méprisante, sachant simplement profiter de la richesse de son mari. Alors, soudain son regard s’illumina comme tout son visage. Ce n’était pas un photographe de renom, mais rien que la proposition toucha la jeune femme. Elle fit signe au barman de ne rien servir.
_Je vous assure, pas besoin de champagne pour ça. N’essayer pas de m’impressionner en m’offrant une boisson de luxe, car pour information, je ne bois que du bon champagne. C’est mon péché mignon. C’est déjà un honneur que vouliez me preniez en photo. Pourquoi avoir besoin de me prendre avec quelque chose de prestigieux. Je vois bien que c’est une excuse, mais pas besoin. J’accepterait volontiers. Je peux vous offrir un meilleur souvenir qu’une simple femme, une coupe de champagne à la main. Si vous êtes un bon photographe, vous devriez savoir apprécier la proposition que je vous fait. Puis, vous aurez l’occasion de me montrer comment vous vous servez de votre bel appareil…
Elle joua sur le double sens comme il l’avait fait quelques verre et une danse plus tôt. Elle quitta à nouveau son siège et attrapa Theo par sa chemise vulgairement ouverte de quelques boutons. Elle le tira hors d bar et fit signe à Kyung de la suivre. Un geste que Theo ne vit pas, discrètement fait derrière son dos. Le garde du corps prit congé de la jeune femme en lui réclamant son numéro. La blonde l’écrivit sur un mouchoir en papier. Le coréen regardait les deux autres personnes s’éloigner. Il prirent à droite. Noté. Merci la grande vitrine. Il se leva, laissant son divertissement seul et marchait plusieurs mètres derrière le petit couple. Cinderella se pencha à la réception et demanda une chambre, simple. Pour le nuit, oui c’était mieux vu. Pas la peine de donner une idée faussement claire de leurs attentions. C’était juste pour des photos ! Cinderella durcit son regard face à celui sceptique du réceptionniste. Il lui donna une clés et elle s’enfonça dans l’hôtel. Elle appuya sur un bouton d’un des ascenseurs. On ne savait jamais lequel allait s’ouvrir. Il y en avait six et il fallait se retourner des fois pour apercevoir deux portes qui s’ouvrent avec le bruit chantant d’une petite clochette. Elle fit la girouette et se précipita d’un pas léger dans le spacieux ascenseur muni d’un groom.
Elle eut un petit sourire et demanda l’étage souhaité. Elle resta près de Theo. Elle l’informa que c’était juste pour des clichés dans un bel endroit et qu’ils seront ainsi tranquille. Avant de monter, elle avait sortit quatre doigts pour dire « 4e étage » à Kyung. L’homme asiatique prit les escaliers. Il arriva avant eux. Il n’avait pas ce problème d’attendre que les passagers à bord quittent l’appareil. Il s’enfonça dans un recoin des couloirs. Cinderella débarqua, marchant devant. Elle cherchait leur chambre en jetant plusieurs coup d’œil à ses clés. La 415. Elle ouvrit la porte et invita le plus jeune à entrer. Kyung fonça subitement sur elle, lui plaquant une main sur la bouche pour l’empêcher de crier au cas où il lui ferait peur. Elle sursauta et lui donna les clés. Le coréen les prit et attendit dans le couloir, tendant l’oreille.
Elle alluma la lumière et fit le tour. C’était chaleureux et sympathique. Elle risquait bien d’y rester toute la nuit. Elle posa son manteau et son sac sur un fauteuil de la petite salle de séjour. Elle les avait récupérer avant de partir. Elle s’assit et regarda le jeune adulte.
_Tu as déjà fais des photo dénudée ? Voire nue. C’est-ce que je te propose. J’en profite aussi un peu. Si je les trouves réussit, j’aimerai bien que tu m’en envoies. Je te paierai bien sûr. Je vais te donner une avance.
Elle sortit son portefeuille et lui tendit cinquante dollars. Elle se mit à sourire, pensant que c’était bien la première fois qu’elle donnait de l’argent à un homme dans une chambre d’hôtel. Il y a huit ans, c’était le contraire. Elle n’attendit pas la réponse du jeune homme, confiante en ses charmes pour l’influencer vers une réponse positive. Puis c’était une excuse pour jouer avec ses nerfs. Elle déboutonna, lentement, un bouton après l’autre, d’un calme énervant, sa chemise noir. Bientôt on commençait à deviner des zones de peau découverte, vu la blancheur qu’elle possédait. Elle la retira doucement avant de la poser derrière elle. Elle la replaça de façon à ce qu’elle ne se froisse pas. La voilà avec son simple soutien-gorge saumon, opaque, recouvert de dentelle couleur crème. Elle passa ses mains derrières son dos et laissa lentement glisser la fermeture éclaire de sa jupe. Elle caressa lentement ses cuisses avant de trouver une pace sur le sol. Elle sortit de la petite forteresse qu’elle créait autour de ses pieds. Theo pu admirer le détail qu’elle portait même à ses sous-vêtements. Un string noir, assortit avec le soutient gorge, sans parler des portes jarretelle, aux pointes en dentelle raffinée qui descendaient sur ses cuisses, un petit ruban saumon qui cachait le clip qui retenait ses bas couleurs chair.
_Tu veux que je me mettes où ? Lui demanda-t-elle avec un petit sourire, caressant le dossier du fauteuil tout en marchant.
◊ Theo Paradise ◊
۞ Chasseur de l'Opération Apocalypto ۞
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Les vapeurs douces du whisky commençaient à envelopper son cerveau, le berçant dans les illusions farouche d'espérance qu'on ne sait inventer qu'à 20 ans. Theo avait de belles images plein les yeux, des pensées plus actives en tête. Il se baignait littéralement dans la beauté évanescente de Cinderella, certain qu'il n'aurait pas deux fois cette chance. Il ne rencontrerait pas des femmes comme ça tous les week end, et il le savait... Ses belles résolutions pour se contenter d'un échange de mots plats et polis s'envolaient rapidement, pour d'autres envies parfaitement masculines. Elle déclenchait chez lui un étrange tourbillon, ciblant ses tripes, son bas-ventre. Comment disait-on cela, déjà ? Ah, oui.
Il avait envie d'elle. Vraiment. Avec un peu plus d'intensité lorsqu'elle répondait à ses sourires, lorsqu'il l'entendait parler, parfois le complimenter. Il avait souri comme un gosse lorsqu'elle avait mentionné sa "vanité colossale", et simplement hoché la tête lorsqu'il avait compris que Kyung était son garde du corps. Tant qu'il ne se mettait pas en travers de leur petit face-à-face, ça ne posait aucun problème au jeune Paradise. Il faisait son boulot, après tout, et il ne pouvait que le féliciter s'il prenait soin de Mrs Tennessee ; mais il aurait aimé lui dire qu'il n'y avait véritablement aucun danger avec lui, qu'il ne songeait pas à lui faire du mal. Au contraire.
De retour au bar, perché sur son tabouret, il faisait en sorte de ne pas passer son temps les yeux rivés sur elle. Il sentait que sa présomption n'en aurait fait que gonfler, car ses rêves juvéniles lui murmuraient à l'oreille qu'elle n'était pas indifférente à lui. Ses yeux entraînés, vifs et brillants, notaient chaque expression, chaque tiraillement de ses traits féminins, chaque ris et chaque regard qu'elle lui adressait ; et à chaque fois, Theo prenait cela pour un signe, une bonne nouvelle, une preuve visuelle qu'elle n'était pas tout-à-fait inabordable. Il lui plaisait. Non ? Si bien sûr, si. Il s'en convainquait facilement, et s'il devait être déçu, tant pis ! Il aurait eu le mérite de l'avoir fait danser, et d'avoir très bien perçu dans ses yeux gênés le même désir que lui.
Il avait repris un verre - oh, un dernier - et en sirotait quelques gorgées lorsqu'elle lui avoua, dans ce qui ressemblait à une pulsion, son avis sur son mari. Les sourcils de Theo se haussèrent haut sur son front, mais il esquissa un nouveau sourire, un rictus, plutôt, qui découvrait en partie ses dents noyées sous le whisky. Il prit le temps d'avaler l'alcool, de garder silence quelques instants pour réfléchir avant de daigner lui répondre quelque chose.
Cette phrase lâchée du bout des lèvres était pleine de sous-entendus, en vérité. Qu'avait voulu dire Cinderella, au juste ? Il ne savait toujours pas si cela dénotait d'une petite colère passagère, qu'une femme peut ressentir contre son mari lorsque ce dernier a oublié leur date d'anniversaire de mariage, ou bien d'une profonde et réelle antipathie. Cinderella n'avait pas l'air d'être une femme qui manquait de respect à son mari en public, et paraissait plutôt indépendante. Il repensa à la façon qu'elle avait eu de le rabrouer lorsqu'il l'avait nommé, un peu plus tôt dans la soirée. Uhmm. Une belle énigme, cette lady en noir, et il était difficile de savoir sur quel pied danser avec elle. Il brûlait de lui demander des détails sur son mari, d'entendre quelques commérages ou commentaires ardents de la belle qui lui auraient prouvé qu'il avait quelques petites chances d'aller plus loin avec elle. Mais en même temps, il savait aussi que cela ne lui plairait pas et qu'elle préférait éviter ce sujet... Uhm.
- " Permettez-moi d'en douter. Peut-être que je ne le déteste pas, je le jalouse furieusement, en tout cas... Il n'a pas l'air doué pour s'occuper des jolies choses."
Theo détourna quelque peu la tête pour terminer son verre en vitesse. Il tenait à ce que la pernicieuse alcool parcoure rapidement ses veines, monte à son cerveau déjà enflammé. L'alcool rendait confiant, impétueux, sauvage. Il avait besoin de détruire les doutes qui subsistaient et ne feraient que le rendre inapte ou timoré, et ça, il ne le voulait pas. Il eut un petit soupir, songeant que sa dernière phrase n'était pas forcément appropriée. Il ne tenait pas à ce que Cinderella pense qu'il la comparait à une "chose", mais bien qu'elle comprenne qu'il pensait que son mari n'était pas digne d'elle. Un riche planqué, haïssant les Mutants, qui déversaient des milliers de dollars à l'Opération Apocalypto ? Elle n'avait vraiment pas choisi le bon étalon...
Il pivota vers elle lorsqu'elle réagit à sa proposition, le visage largement ébloui. Il aimait ce qu'il entendait, à n'en pas douter ; et il adorait la lueur ravie qu'il avait vu éclairer le regard de Cinderella. Elle appréciait son offre, elle avait même l'air - il devait sûrement rêver - émue ! C'était plutôt à lui d'être ainsi affecté, de jubiler qu'elle ait accepté ce qu'il était certain au début de voir se transformer en échec cuisant. Il se redressa quelque peu sur sa chaise, en proie à l'excitation du photographe qui a sous les yeux un splendide modèle. Dans ses prunelles opaques défilaient toutes les photos qu'il comptait prendre, les poses et les postures... Tant pis pour le champagne, si elle n'aimait que le bon... Il eut un petit rire, les yeux fixés sur elle. Vraiment, elle l'amusait, elle l'étonnait à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche ; ce n'était pas une femme ordinaire. Il pensa à juste raison qu'il aurait eu les moyens de payer ce fabuleux champagne qu'elle voulait, à gros coups de carte de crédit dorée et au grand dam de sa banquière et de son cher père qui alimentait ladite carte plus ou moins volontairement. Enfin, si elle insistait...
- " Non, ce sera un honneur pour moi..." corrigea-t-il doucement. "J'adorerais profiter de votre offre et vous montrer les quelques fonctionnalités de mon appareil."
Maîtresse du double-sens, Cinderella avait joué avec le mot comme une professionnelle, et il n'avait pu s'empêcher de rajouter quelques braises sur le feu. Son sourire ne le quittait plus une seconde, à présent.
Elle se leva soudain. D'un geste rapide, Theo reposa le verre sur le bar et sortit quelques billets verts qu'il abandonna négligemment devant le barman. Cela couvrait plus cher que le prix de ce qu'il avait consommé, plus cher encore qu'additionné à ce que Cinderalla avait commandé. Il se leva à son tour, attrapant son appareil et son manteau, et glissa un clin d'oeil plein de sous-entendu à l'homme derrière le comptoir. Oui, il jubilait, le visage rayonnant et triomphant. Il allait les voir quitter cet endroit ensemble, et il adorait cette idée. "Je reviendrais chercher la monnaie" mimèrent ses lèvres muées en un ris sardonique.
Ah-ah ! Cinderella venait de le tirer par la chemise, et il la suivit, docile. C'était comme si elle était implicitement entrée dans son jeu, et Theo la remercia mentalement - et avec force ! - en s'imaginant la tête que devait avoir le barman, maintenant.
Débraillé et souriant, il se laissa guider jusqu'à la réception, où il considéra le guichetier d'un air ennuyé, conquérant. Cinderella demandait une chambre... Oh, juste pour les photos, bien sûr ! Theo n'en doutait pas.
Il lui coula un regard attentif, s'interrogeant toujours sur ses intentions. Il pensait au brave monsieur Tennessee, aussi, qu'il ne connaissait ni d'Eve, ni d'Adam. Tout au plus avait-il vu sa tête sur une photo, mais il avait une grande réputation. Et lui, le jeune con prétentieux, allait faire une séance photo de sa chère et tendre, Mademoiselle Cinderella, dans une chambre d'hôtel, en soirée. L'ironie était mordante, le plaisir décuplé. Peut-être un peu léger comme récompense spirituelle, mais Theo s'en accomoda facilement. La soirée promettait d'effacer toute prise de conscience.
Ils s'effacèrent vers les ascenseurs, et le jeune homme observa Cinderella s'occuper de les appeler. Ses yeux firent le tour de toutes les portes qui s'offraient à eux ; lesquelles s'ouvriraient en premier ? Droite, gauche ? Du moment qu'ils pouvaient se trouver seuls dans cet espace confiné, Theo se moquait bien d'avoir quelques mètres à faire. Un ascenseur s'ouvrit, dans un discret tintement, et ils s'engouffrèrent à l'intérieur. Un groom, quelques clients tardifs, tout comme eux. Tant pis pour l'intimité...
Theo, étourdi et électrisé, n'avait bien évidemment pas remarqué le manège de Cinderella avec son garde du corps. Il avait d'ailleurs déjà oublié ce dernier, et s'imaginait, confiant, que personne ne savait où lui et Mrs Tennessee se rendaient maintenant. Dans l'ascenseur, il se plaça juste derrière elle, à sa droite, dans une proximité agréable et obligatoire, car ils n'étaient pas seuls et qu'il fallait se serrer... Un peu. Au-dessus de son épaule, il se plaisait à se laisser parcourir par des frissons discrets. Au fil des étages, des gens sortaient, ils ne furent plus qu'eux deux - sans compter ce groom infernal. Il se rapprocha quelque peu, toujours derrière elle, toujours dominant de par sa taille et son envie, écouta quelques secondes son souffle, observa le travail de sa respiration qui faisait doucement gonfler sa poitrine à chaque inspiration. Il approcha ses lèvres de ses oreilles, murmura, dangereusement proche d'elle :
- " Je ne sais pas si j'aurais la patience d'atteindre la chambre..."
Il releva le regard. Les portes s'ouvraient dans un chuintement métallique, et il préféra prendre un peu de recul. Oh, il l'aurait bien noyé d'autres commentaires inspirés par son état d'esprit bouillonnant, mais il semblait qu'ils s'arrêtaient là... Sa patience était finalement caressée dans le sens du poil, non... ? Cinderella sortit rapidement, de son pas léger, aérien, et il la suivit en souriant au groom.
Quoi, t'attendais un pourboire, peut-être...?
Dans les longs couloirs richement décorés, il arrangea sa chemise, passa une main dans ses cheveux. Il se contentait de suivre sa belle, beaucoup plus habituée que lui à cet environnement luxueux. Il avait hâte d'être dans la chambre, de jeter son manteau quelque part et de se mettre à la photographier. Oui, vraiment, il garderait de très précieux souvenirs de cette rencontre fortuite avec elle...
Devant la porte de la chambre 415, ils arrêtèrent enfin leur marche. Cinderella l'ouvrit et d'un geste, le fit passer en premier. Theo, les yeux paresseux d'avoir à contempler l'intérieur moderne et élégant, ne remarqua donc pas que ce cher Kyung demandait derrière lui quelques détails à Mrs Tennessee... Heureux les simples d'esprit, il n'en fut que plus tranquille, s'avançant dans la chambre, déposant son trench sur un meuble au hasard. Il repéra le divan, la table, le lit un peu plus loin. Que de potentielles photos miraculeuses, que de sujets lui venaient à l'esprit...
Cinderella s'était assise et l'observait. Il s'occupa à enlever l'inutile lanière rattachée à son appareil photo, y modifia quelques menus réglages de luminosité, levant parfois les yeux vers elle. Elle lui posa alors une question... Non, vraiment, il ne s'y était pas attendu. Pas comme ça, pas si... concrètement. Détournant complètement son attention de l'appareil, il se redressa, désarçonné mais toujours souriant - bien sûr - pour mieux la jauger du regard.
- " Ca m'est... arrivé, en effet. Dans des circonstances tout-à-fait différentes, cela dit."
Il avait préféré parler d'un ton léger, peut-être pas tout à fait sérieux, guettant la moindre de ses réactions. Allait-elle... se déshabiller, comme ça ? L'idée était plaisante, vraiment. Mais comment diable allait-il pouvoir se concentrer à prendre des photos si elle se mettait en sous-vêtements devant lui ?
Alors, et ses yeux s'écarquillèrent d'incrédulité, Cinderella s'avança vers lui, lui tendant un billet de 50 jolis dollars, pour le payer, disait-elle. Son sourire s'ébranla malgré lui et pendant quelques instants, Theo perdit son air d'arrogante confiance pour le troquer contre une stupeur bien innocente.
Il n'aurait jamais imaginé lui demander un seul dollar pour ces photos, en vérité. Elle aussi devait le savoir, forcément, il avait bien démontré qu'il en était le premier honoré, n'est-ce pas ? Cette petite pique - il le prenait ainsi, mais l'amusement qui revint rapidement s'afficher sur ses traits était sincère - ponctuée par Cinderella d'un sublime sourire acheva de lui faire comprendre qu'elle était plus forte que lui pour l'étonner. Il tendit lentement la main, frôla du doigt le papier vert qu'il captura finalement dans sa paume. Il la fixait calmement, un petit sourire contrit aux lèvres, l'air de dire "Très bien, je reconnais que cette fois, je suis sur le cul." Un petit hochement de tête, un jeu discret de langue, comme une moue monolithique acheva de compléter le tableau de dérision que ses traits formaient, et il déposa distraitement le billet sur une console effilée, derrière lui. Il ne comptait pas partir de cet hôtel plus riche de cinquante dollars, ça non... Il trouverait bien le moyen de lui faire oublier ce petit billet sans qu'elle ne se sente vexée - elle avait bien précisé vouloir qu'il l'accepte, sans mot dire. S'il avait eu son avis à donner, il aurait peut-être précisé que ses tarifs surpassaient légèrement la petite avance donnée par Cinderella ; mais ça aurait été stupide, après tout. Il entrait dans son jeu avec un plaisir non-dissimulé.
- " Merci, Mrs Tennessee." - Il avait trouvé l'emploi de son nom de femme mariée plutôt amusant, dans les circonstances... - "On ne m'a encore jamais payé avant de voir le résultat, mais vous ne serez... pas déçue..."
Le souffle régulier qui donnait corps à sa voix de gorge s'asphixia peu à peu. Devant lui, Cinderella commençait à s'effeuiller en douceur, déboutonnant avec une lenteur délibérée sa chemise sombre et légèrement bouffante. Theo baissa un peu la tête, les yeux fixes, attentifs. Oh, il ne matait pas gratuitement, voyons, mais amateur de beauté, il ne faisait qu'admirer les reflets d'un corps qui se révélait lentement à lui. La peau opaline laissa entrevoir la poitrine généreuse, puis d'un jeu de doigts habile, la jupe rejoignit le sol. La magnifique Cinderella était en sous-vêtements, une lingerie fine et sexy, des bas, des porte-jarretelles, un soutien-gorge pigeonnant. Le tout dans une exquise couleur crème - non, saumon ? - avec quelques touches de noir, en rappel de sa cheveure d'obsidienne et contrastant avec la pâleur de poupée de sa peau.
Theo déglutit. Misère, il était dur de garder l'air bravache et assuré d'un homme mature plein d'expérience, lorsqu'on a 24 ans à peine et qu'on observe une femme, une vraie, à moitié dévêtue. Il n'avait pas honte de son palmarès, loin de là, mais il ne pouvait nier être jeune et avoir eu en face de lui des filles souvent plus jeunes encore. Mais Cinderella était une femme sulfureuse, loin des blondinettes écervelées qu'il avait pu cueillir gaillardamment à la sortie des lycées, en des temps plus reculés, et... merde, quoi, elle lui faisait de l'effet.
Il toussota brièvement avant de soupeser un peu son appareil. Le professionnel qu'il savait être prit la place du jeune homme échaudé qu'il était à ce moment, et il avança dans la pièce, à la recherche d'un angle de capture. Masquant son visage par l'appareil, il s'agenouilla à un ou deux mètres de Cinderella qui passait près du fauteuil, ses doigts en frôlant le riche tissu.
Un flash, deux flash. Il suivit le mouvement de la belle, capturant son image de profil, sa bouche formant un petit repli mutin dans les ombrages flatteurs, ses courbes visibles sur un fond sombre ; puis de trois-quart, le dos apparent, avec la chute des reins qui en aurait fait se damner plus d'un, les hanches arrondies sous la taille ciselée. Il baissa l'appareil, le visage grave et sérieux, inspecta les deux clichés rapidement, avant de relever les yeux.
- " Pourriez-vous vous asseoir sur le lit ?"
Pas de sourire, pas encore. Theo toussota une nouvelle fois, conscient de ressentir une chaleur dans le cou, le long de la nuque ; près de ses tripes mises à rude épreuve. Il attendit que Cinderella s'exécute, lui donna encore quelques petites directives - les jambes croisées, main sur les genoux - encore quelques flash, il se déplaçait silencieusement dans la chambre, cherchant de nouveaux angles - ne pas regarder l'objectif, plutôt la fenêtre qu'on devinait en arrière-plan, oui, oui, ça ferait un excellent cliché ; surtout, ne pas sourire, garder un air froid et inaccessible ; parfait, Mrs Tennessee, n'hésitez pas à jouer un peu de votre charme. Il lui demanda doucement, d'une voix polie, mesurée, si elle pouvait avoir l'obligeance de sortir une cigarette de son magnifique étui, et de la tenir près de ses lèvres. Il prit de nouvelles photos, lui demanda de se lever, de se placer près de la fenêtre.
La photographie plaisait à Theo, il n'y avait pas de doute. Le petit pli entre ses sourcils, signe de concentration, démontrait qu'il prenait cette petite séance amicale très au sérieux, et qu'il tenait à prendre de beaux, voire de superbes clichés. Moins d'arrogance, plus d'efficacité, peut-être... Mais toujours, en tout cas, le désir, qui semblait gonfler de plus en plus jusqu'à irradier de son corps tendu ; le rendre nerveux, l'appeler à faire des choses insensées. Vous avez vu Titanic, bien sûr ? Et vous vous rappelez non sans mal la célebrissime scène du portrait crayonné par ce cher Leonardo, représentant une Kate Winslet étendue sur un divan dans le plus simple appareil... Et vous imaginez alors le visage de l'artiste, à la fois impliqué dans son travail mais tout autant impressionné par le sujet, pour ne pas dire, complètement excité. Et le commentaire dudit sujet, la belle Rose, vous revient sûrement en mémoire : "Mais on dirait que vous rougissez... ?" Theo n'en était pas loin, et bien qu'il fut agacé de s'en apercevoir, la séance photo qu'il était en train de vivre avec Cinderella lui rappelait beaucoup trop ce film à l'eau de rose.
La cigarette qu'il avait fait allumer à Cinderella s'était consumée à présent, et il lui avait ôté des mains pour l'écraser dans un cendrier, afin qu'elle n'eût pas à le faire. Soupirant d'un air tendu, Theo examina rapidement les nombreux clichés qu'il avait déjà pris, qui ne calmèrent d'ailleurs pas sa libido dévorante menaçant d'éclater au grand jour à tout moment. Il lança un sourire fier à Cinderella, satisfait des belles photos qu'il avait fait - car elles étaient élégantes, sans aucun doute ! Des chefs d'oeuvre à petite échelle qu'il regretterait de ne pas pouvoir publier quelque part, puisqu'il valait mieux respecter l'intimité de Mrs Tennessee, n'est-ce pas ?
- " Vous êtes... incroyable, Cinderella... !" la complimenta-t-il enfin dans un souffle appréciateur. "Elles sont toutes réussies. On dirait que vous avez fait ça toute votre vie."
C'était la première fois qu'il la nommait par son prénom, et il ne s'en était même pas rendu compte. Ses compliments - faciles, certes - avaient mangé son attention tant il dut réprimer l'envie qui menaçait de saturer sa voix tempérée. Ses yeux parcoururent une nouvelle fois la liste des clichés, admirant au passage les courbes plantureuses de la diva en noir, éternellement parfaites dans leur représentation éphémère. Elle était décidément très rétro, très chic ; un concentré de pin-up dans un emballage glamour et tentateur. Sexy, quoi. Incroyablement sexy !
Il eut alors une idée... Peut-être imbécile, mais auquelle il tenait comme un perfectionniste pinaillerait pour un détail. Il déposa l'appareil photo sur le bar qui faisait directement face au lit devant lequel, pour les derniers clichés, il avait demandé à Cinderella de se tenir debout et programma le minuteur, puis le mode rafale - sans oublier, bien sûr, de vérifier la mise au point. Dans quelques secondes à peine, l'appareil se mettrait à prendre une série de photos à intervalles très rapprochés ; son but était bien sûr d'apparaître sur ces photos.
Fébrile, presque hésitant, il s'avança vers elle, ses yeux verdoyants plongeant dans les siens, deux opales grises, incandescentes. Il passa à côté d'elle, très proche, le visage tourné vers le sien.
- " 'Permettez... ?"
A peine une demande. Presque un conseil.
Derrière elle, il se pencha vers son cou. Ses lèvres s'approchèrent dangereusement de la peau aguicheuse tandis que ses mains, de douces mains de jeune homme, trouvaient le chemin de ses hanches. Il les frôla très légèrement, sentant un frisson le gagner à l'idée que c'était la première fois qu'il touchait sa peau à nue, ainsi... Les flash, alors, plus discrets, moins violents, accompagnés de petits cliquetis, leur rappelèrent l'appareil en marche. Il rapprocha encore son corps du sien, ploya le visage sous son cou, sa mâchoire, faisant délicatement pencher sa tête, déroulant la cascade de cheveux noirs ; puis, avec tout autant de grâce, il embrassa enfin son cou, ses lèvres brûlantes se déposant à peine quelques micro-secondes sur la chair de Cinderella, ses doigt s'égarant près de ses lèvres à elle, suivant le chemin sous le menton, sur le cou, la gorge, la poitrine... Sous ses paumes tendues, caressantes, il sentait les battements de son coeur, les mouvements de sa respiration. Ils étaient vraiment très proches, enluminés par l'appareil qui capturait leur image véritablement torride sans se lasser. Il ne chercha pas le diable à trop se coller à elle, craignant de lui laisser deviner par un contact rapproché les débuts de gêne physique qu'elle commençait à déclencher en lui.
Finalement, l'appareil s'arrêta. Capture en rafale terminée, manque de place pour les photos suivantes... ? Theo ne donna pas franchement de réponse, se contenta de pousser un petit soupir langoureux, presque déçu, comme si l'on venait de l'interrompre au beau milieu de quelque chose de très... important. Il recula légèrement la tête, libéra Cinderalla de l'emprise que ses mains pouvaient encore avoir sur elle. Seule sa bouche garda la proximité originelle, se rapprochant jusqu'à effleurer les lobes de la belle, toujours devant lui.
- " Si vous voulez passer en nu intégral, je n'y vois absolument pas d'inconvénient... Mais je ne suis pas certain d'avoir encore assez de place pour d'autres photos..."
La voix tâchait d'être toujours aussi équilibrée, retenue, malgré le ton chaud, suave qui illustrait parfaitement sa passion. Oui, c'est vrai, Theo aimait la photographie et il était sûr de n'avoir exploré qu'une petite partie du potentielle de Cinderella. Il était amusé aussi à l'idée de s'être comparé à Leonardo DiCaprio esquissant un portrait de sa splendide conquête... Mais l'impatience le gagnait, la faim déchirait son bas-ventre ; après tout, Leo et Kate avaient fini par le faire, non... ?
Effectivement, à un tel niveau, Theo malgré ses airs pompeux et professionnels restait avant tout un homme tout à fait normal... C'est à dire comme les autres en proie aux sentiments éveillés par les femmes et leurs corps trop parfaits, menés à la baguette par un roulement de leurs hanches ; mais dans le cas précis, comme beaucoup d'autres, désireux de lui montrer quel mâle il pouvait être et à quel point elle l'avait échauffé. Tout simplement.
◊ Cinderella Tennessee ◊
۞ Humaine - Neutre ۞
◊ Nombre de Messages : 106 ◊ Nombre de Messages RP : 30 ◊ Age : 34◊ Informations : Fiche de Cindrella Tennessee◊ Age du Personnage : 33 ◊ Pouvoirs / Armes : Ses sous-vêtements
Quel impétuosité dans son attitude et ses phrases. Quelle impatience ! Il n’attendrait pas ? Alors elle ferait encore plus durer le plaisir de le faire attendre. Elle allait jouer avec ses sens. Elle se mordit la lèvre rien qu’à imaginer qu’elle allait lui en faire baver. Mais, est-ce qu’elle tiendrait elle aussi ? Rien que dans cet ascenseur, à ses mots, elle n’avait eu qu’une envie : qu’il n’attende pas et la plaque fermement contre la paroi pour la dévorer avec ardeur. Non. La séance de photo se déroula comme on l’avait prévu. Simplement, professionnellement, ou presque.
Cinderella adora ce petit moment. Elle aimait poser. Ce n’était pas non plus qu’elle s’adorait physiquement, mais jouer avec l’objectif, c’était comme jouer avec le curiosité d’un homme. Ne faisait-elle pas les deux en même temps. Elle était presque sûr qu’elle n’avait que trop bien étonné Theo à se mettre nue aussi facilement, enfin nue… Presque. Elle aimait son regard, juste un peu professionnel, mais encore très masculin sur les bords. Elle était docile et faisait tout ce qu’elle lui demandait, proposant elle aussi quelques positions qui l’avantageait. Elle avait hâte de voir le résultat des clichés près de la fenêtre. Elle devait être splendides, ainsi que celle de dos, derrière ce fauteuil. Certes, elle ne connaissait pas du tout son style, ni la qualité de ses photos, mais quand on appréciait une personne, on savait la mettre en valeur et elles étaient forcément réussies.
_J’ai confiance en vous…. Au pire, si ça ne me plait pas, je rajouterai pas la deuxième partie… Mais, je suis sûr qu’on sait faire des merveilles, non ? Ca se sent…
Son sourire se dessina lentement, très lentement, avant qu’elle ne reprenne quelques positions, de parts et d’autres de la chambre, pour jouer les femme mutines devant l’objectif. Elle sentit que la séance allai prendre fin. Elle suivait Theo du regard, à la recherche de trahison fait par son désir : dans ses yeux, ses gestes, sa voix. Elle avait l’expérience et déchiffrait quelques signes mais il était très bon acteur. On n’y voyait presque rien. Puis alors l’appareil quitta les mains du photographe et vint pénétrer dans son art. Près d’elle, mais pas trop, comme le tango. Ses mains, son souffle et sa bouche étaient comme une apaisante chaleur sur son corps. Quelle jolie idée il avait eu ! Elle joua le jeu, prenant des poses sulfureuse. Les cliquetis s’arrêtèrent après l’excitation du flash. L’étreinte se brisa au grand regret de Cinderella. Plus de mémoire pour d’autres photos ? L’air contrit de Theo était si attendrissante et charmante. Pourquoi s’en inquiéter ? Il voulait tant que ça qu’elle se mette à nue ? Il était donc temps d’arrêter le jeu. Elle allait lui offrir du nu malgré tout. Elle lui retira l’appareil et le repose sur la commode. Elle attrapa la crave dénoué et le tire vers elle pour lui voler un langoureux baiser.
Tout ces compliments, les regards du jeune homme, les derniers clichés : elle ne pouvait les faires patienter d’avantages. Elle se recula lentement, de trois pas. Elle lui tourna le dos et dégrafa son soutien-gorge. Avec son passé de strip-teaseuse, elle maîtrisait l’art de s’effeuiller. Elle lui fit face, doucement. Avec grâce, elle retira une bretelle, maintenant le sous-vêtement contre sa poitrine, puis l’autre bretelle glissa le long de son bras. Elle tira ensuite doucement dessus, cachant ses seins avec son bras. Elle jouait les pudiques, cachant ses atouts avec innocence. Elle marcha vers lui et se colla assez près, de quoi tendre la main jusqu’à l’interrupteur. La lumière disparut. Les fines mains de la jeune femme caressant son torse avant de déboutonner sa chemise. Elle embrassa son cou, presque sur la pointe des pieds. Il avait un parfum musqué et léger, suave. Puis enfin, son torse découvert, elle colla doucement sa peau contre la sienne. Juste sentir sa chaleur se mêler à la sienne. Elle resta un moment ainsi, caressant doucement son dos. Elle le relâcha doucement et recula jusqu’au lit. Il ne faisait pas complètement noir, les lumières de la ville qui offrait une petite clarté dans la chambre.
On voyait sa silhouette errer dans la pièce. Elle qui ne comptait rien faire. Juste sortir boire un verre. Elle pouvait facilement trouver quelqu’un si elle le souhaitait réellement, pour une simple aventure, un pur échange physique, dénudé de sentiment. Là, ça s’imposait à elle. Cette alchimie, ce qu’il dégageait. Il y avait plus qu’une entente pour un coït entre deux adultes consentants. C’était le plus exquis : ce moment que vous n’avez pas réellement prévu, qui arrivait de nulle part, qu’on ne contrôlait pas. Une personne, qui par de simples regards vous faisait frémir. Ce « gamin » comme elle aimait le surnommé, avait vraiment ce petit quelque chose qu’elle appréciait chez les gens, surtout de son âge. Était-ce son arrogance et son innocence lié à son âge à la fois ? Cette confiance en lui marié d’une certaine hésitation à la séduire ? Une rencontre peu commune, qui ne vous laisse pas indifférent, qui restera un bon souvenir qu’on n’oublie pas facilement, qui vous donnerai sûrement envie de recommencer. Pour ça, il fallait encore voir comment il allait la traité. Les beaux agneaux noirs pouvaient se montrer de réel goujat une fois sous les draps.
Quand Theo s’approcha enfin, elle le tira sur lui, les basculant tout deux et tranquillement sur le lit fait au carré. Elle l’aida à retirer ses vêtements, marquant quelques maladresse par le désir qui la rongeait de plus en plus. Quant à ses vêtements, il n’y avait plus grand-chose à retirer. Puis enfin ! La flemme qui les consumait avec une délicieuse frustration et impatience se transforma comme le réveil fougueux d’un volcan resté trop longtemps au repos. Malgré sa jeunesse, comme avec Lukaz, son expérience lui fit oublier toute la saleté, l’ennui ou même le malaise d’un échange où les sentiments se dérobaient. Juste une bonne entente sur quelque chose de physique rien de merveilleux que deux corps amoureux pouvaient connaitre. Mais cela resta magique, grandiose, sans aucune regret qui vous laissait un goût amer. Là, c’était plutôt acide et sucré, mais une acidité qui offrait toute sa splendeur au sucre. Après s’être prélasser encore dans un univers suave, sans souffle, chaud, elle se leva doucement. La lumière de la table de chevet était allumé. On pouvait voir ses courbes digne d’une pin-up, des formes pulpeuse de ci, de là, s’éloigner jusqu’à la salle de bain.
Elle était encore essoufflé et sensible, même quelques minutes après. L’eau lui donna quelques frissons et dénoua ses muscles tendus par le plaisir. Elle s’était fait un petit chignon qu’elle coinça avec un pique qu’elle gardait au fond de son sac. Le jet fouetta sa peau légèrement rougie à quelques endroits : au hanche, sur les cuisses, le cou. Elle prit son temps et frotta avec les lotions crémeuse et délicatement parfumé. Elle ressortie juste vêtu d’une serviette. Vu sa poitrine avantageuse, bien sûr superficielle, la petite serviette rouge bordeaux s’arrêtait tout juste sous ses fesses. Elle la maintenait contre elle et revint se faire une place sur le lit. Elle se colla un peu contre lui et caressait son torse, puis ensuite ses cheveux qui n’avait aucun ordre. Ils étaient assez longs pour y perdre ses doigts avec plaisir. Elle fit un petit sourire en se mordant la lèvre.
_Je me suis bien amusée… Plus que je ne l’imaginais…
HS : tu me dis si tu veux plus pour rebondir ^^ Tu n'auras qu'à aller jusqu'au moment où on se quitte ^^
◊ Theo Paradise ◊
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Il ne semblait plus y avoir d'autre alternative. Theo le sentait, comprenait qu'il n'y avait plus qu'un chemin à prendre désormais, et qu'il l'avait gagné. Finalement, il avait réussi à conquérir Cinderella, suffisamment du moins pour qu'elle lui fasse don de ce que chaque homme voulait par-dessus tout, contre toute logique ou bienséance. Il avait réussi, et sans honte, en ressentait une grande fierté. Collé à elle, sentant sa chaleur se mêler intimement à la sienne, sentant les pulsions de phéromones slalomer dans tout son corps, il se prit à songer, encore une fois, qu'il était étonnement chanceux. Comme toujours.
Elle se détacha lentement de lui, déposa son appareil sur la commode. Un petit sourire aux lèvres, Theo se contenta de l'observer, ses yeux bien ouverts pour capter toute la beauté rétro qu'elle dégageait. Lentement, elle revint vers lui, et tira sur sa pauvre cravate déjà bien mise à mal. En brave gentleman, le jeune homme se laissa faire. Il n'allait pas la contrarier, n'est-ce pas ?
En sentant ses lèvre sur les siennes, l'impatience de Theo sembla gonfler jusqu'à éclater sous son torse. Il l'embrassa avec passion, s'appliquant au maximum pour qu'elle ne soit pas déçue. Ne disait-on pas souvent que le premier baiser était un miroir de la suite des évènements ? S'il était réussi, tout se passerait bien. Et pour sa part, Theo était tout à fait satisfait...
Lorsqu'elle se détacha de lui, qu'elle recula, il faillit la suivre. Il se sentait encore assoiffé, pas tout à fait rassasié de ses lèvres, et se séparer d'elle alors qu'ils s'embrassaient enfin lui apparaissait presque comme une torture. Il se retint cependant, se força à afficher son petit rictus patient, attentif. Au bout de trois pas, elle s'arrêta pour lui tourner le dos, et il vit ses doigts dégrafer lentement le soutien-gorge. Sans s'en rendre compte, Theo ouvrit légèrement la bouche, toujours souriant, les yeux fixés sur elle. Elle lui fit face, ses bras serrés autour de sa généreuse poitrine. Le tourbillon dans son bas-ventre était de plus en plus gênant, mais le spectacle d'effeuillage qu'elle lui offrait était une consolation tout à fait plaisante, il le reconnaissait. Ses belles mains de femme cachaient ce qu'il y avait à cacher alors que les bretelles, une à une, glissaient sur ses bras. Bientôt, le soutien-gorge tomba, inutile. Le silence régnait dans la chambre ; elle se mit à avancer vers lui, et Theo se redressa quelque peu.
Collée à lui, il la sentit tendre la main dans son dos, et soudain, la lumière s'éteignit. Il ne put que sourire devant cette initiative, mordant très légèrement sa lèvre inférieure de cette même fougue bouillonnante. Alors les doigts de Cinderella passèrent sur son torse, dansèrent sur la chemise qu'il sentait se déboutonner à chacun de ses gestes. Il l'aida comme il put, résista à la tentation de la serrer contre lui, et lorsqu'enfin il se retrouva torse nu et qu'elle se colla contre lui, il laissa ses mains caresser sa peau de nacre. Il adorait cette proximité, il l'adulait. Elle devait sentir sa chaleur, son envie... Encore une fois.
Elle se sépara une nouvelle fois de lui. Theo resta quelques instants immobile, le temps de recouvrir la totalité de ses esprits, ses yeux errant sur la silhouette de Cinderella, découpée au clair-obscur par les lumières douces déversées par la grande fenêtre de la chambre. Près du lit, elle semblait l'attendre - du moins se l'imaginait-il - et il la rejoignit très vite. Elle le tira contre elle et il basculèrent enfin sur le lit. La dernière ligne droite, quoi.
L'étape des vêtements ne fut qu'une formalité. Il en vit quelques bribes se faire chasser du lit, tomber sur le sol. Il l'embrassa à chaque fois qu'il le pouvait, compensant une quelconque maladresse d'elle comme de lui par l'ardeur caressante de ses mains, de son corps sur le sien. Bientôt, ils furent nus tous deux, et les draps les recouvrirent.
Qu'y avait-il à décrire ? Ce ne fut que le cheminement de leurs instincts respectifs, harmonieux et symbiotiques. Theo, comme l'homme qu'il était, avait prévu de quoi leur éviter quelques potentiels problèmes futurs, et s'était protégé en un tournemain. A peine le temps d'abandonner ses lèvres, les yeux dans les siens ; à peine le temps de baiser un corps qui respirait au même rythme, de le préparer à ce qu'il s'imaginait être une formidable... partie de jambe en l'air. Non, il n'était pas vraiment poétique, mais il le voyait comme ça.
Cela dura le temps d'un ébat (passionné). Les jambes s'entremêlèrent, ses mains se crispèrent sur ses hanches qu'il avait mis à sa hauteur. Attentif aux réactions de Cinderella, il ne lâcha que des soupirs d'aise, les mouvements de va-et-vient occupant toutes ses pensées. Ils étaient dans un autre monde, liés, scellés, ne formant qu'un pendant ce moment privilégié - et oui, cette image était très belle, n'est-ce pas ?.
Satisfait, aux bords de la jouissance, Theo se montrait étonnement voluptueux, démonstratif. Affectueux, même... Il était surprenant qu'un petit con comme lui fasse passer le plaisir de sa partenaire avant le sien propre, c'est pourtant ce qu'il fit. Dans la danse langoureuse qu'ils étaient en train de réaliser, aussi survoltée et fougueuse qu'un peu plus tôt, il l'attendit en prenant soin de lui donner autant de satisfaction que possible, ployant son corps, la faisant glisser sur lui, guettant le moindre signe de son plaisir. Lorsqu'il sentit finalement une certaine crispation, des ongles s'enfonçant dans sa peau, il comprit que le moment était venu...
Puis la fin, l’apothéose, son souffle à elle, ses soupirs rauques à lui, la peau tendue, les muscles bandés, l’explosion enfin, le lâche abandon des liquides séminaux, et l’envie de croquer ce moment à jamais, d’en profiter, de goûter à l’orgasme dérobé jusqu’au dernier jour, implorer lamentablement le temps de leur laisser cette crispation mutuelle, cette jouissance passagère, de plus en plus ridicule, qui leur collait à la peau, de leur laisser plus de 5 secondes, la garder au creux du ventre ou au creux du cœur, peu importait. Que le plaisir, le détachement, la sérénité paisible reste lovée avec eux…
Ils se séparèrent. Theo glissa à droite, essoufflé, les yeux fixés au plafond. Il était conscient d'avoir laissé ses pensées s'aventurer un peu partout, songeant à des choses un peu disproportionnées dans le feu de l'action. Mais ça avait été tellement bon... Beaucoup plus que ce à quoi il s'attendait, en vérité. Un véritable feu, un brasier entre eux. Il avait aimé son corps du début jusqu'à la fin ; elle paraissait parfaite.
Il la laissa s'éclipser dans la salle de bain, laissant ses yeux glisser quelque peu sur son corps ciselé. S'accordant quelques secondes où il s'étira dans le lit, un grand sourire aux lèvres, Theo finit par se redresser à son tour pour se libérer d'une certaine entrave. Nu et se baladant sans gêne dans la grande chambre, il trouva de quoi la jeter, puis entreprit de se remettre au moins son boxer, tombé près du lit. De nouveau allongé dans les draps, il s'alluma une cigarette, un bras derrière sa nuque. Il entendait l'eau couler dans la salle de bain... Vraiment, il espérait qu'elle avait autant apprécié que lui ce petit moment.
Lorsqu'elle réapparut, il lui sourit sans un mot et attendit qu'elle reprenne place sur le lit. Il la laissa caresser son torse, jouer avec ses cheveux dans un sourire badin. Tirant sur sa cigarette, il l'écouta en étouffant un petit rire. Elle pensait comme lui, visiblement.
- " J'en suis flatté... C'était au-delà de mes espérances, également..."
Il retrouva le silence quelques secondes, le temps d'examiner son beau visage de poupée, ses yeux, ses cheveux qu'elle avait arrangé. Elle semblait lisse, propre, beaucoup plus que lui, comme s'il ne s'était jamais rien passé... Comme neuve, vraiment. Il sourit à cette pensée, un peu plus, puis cendra sa pauvre cigarette en souffrance.
- " A quelle adresse dois-je envoyer les photos ?"
Il avait utilisé un ton volontairement professionnel, presque froid ; mais son sourire alangui venait contredire sa voix. Theo ressentait une certaine gêne, à présent. Il avait adoré les instants passés avec elle, depuis le comptoir du bar jusqu'à ce lit moelleux, mais il sentait que cela touchait à sa fin. Cinderella avait sûrement d'autres choses à faire que paresser avec lui, le petit jeune désoeuvré. L'un des deux allait devoir quitter l'autre en premier, et il ne tenait pas à partir comme un voleur après l'acte, c'était assez... déshonorant. Alors il la laisserait s'en aller, quitte à rester des heures durant dans cette chambre. Elle l'avait vraiment touché, chose étrange car inhabituelle pour lui. Il n'osait formuler l'idée de la revoir, et la perspective d'avoir à lui envoyer quelques clichés lui faisait étonnement plaisir. Il se coula un peu plus dans le lit, fermant les paupières. Quelle douce nuit...
----*
Quelques heures plus tard.
Theo réajusta sa cravate au moment où l'ascenseur s'ouvrait devant lui. Une cigarette au bec, il marcha jusqu'à la réception, indiqua que la chambre était désormais libre, puis prit la direction du bar. Il n'avait pas oublié une certaine promesse... C'est ainsi qu'il réclama d'une voix somptueuse d'ironie sa monnaie au barman, et qu'il lui raconta à mots couverts la nuit merveilleuse qu'il venait de passer. Pas sûr qu'il soit encore le bienvenu ici...
Et c'est sous le couvert d'une fin de nuit qu'il quitta l'hôtel Nevada pour de bon.
[Finiiii.]
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Sweet Night
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