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○ Jour de pluie, Jour de vie

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MessageSujet: ○ Jour de pluie, Jour de vie ○ Jour de pluie, Jour de vie  EmptyLun 10 Jan - 18:04

Pluie. Voilà, le mot clef. Pluie. C'est la pluie qui déchaine certaines passions. C'est la pluie qui mouille comme disent les plus jeunes enfants. C'est la pluie qui fait sortir les escargots, disent certains autres. Et c'est la pluie qui permet aux gens de rester dans leur cocon de chaleur. Et comme disait Henry Miller, Certains sentent la pluie à l'avance : d'autres se mouillent. C'est ce que pouvait constater Nikita du haut de son appartement. Il n'était qu'au deuxième et voyait bien de là, les quelques courageux qui allaient au dehors pour une quelconque affaire. Ceux-ci en ressortaient, ou en rentraient suivant les expressions, trempés. La pluie. Un phénomène que le jeune slave trouvait réellement beau. Il y voyait là un signe que quelque chose se passait. Le soleil, ça on connaissait. Mais la pluie et la neige, c'étaient là, les prémices de bonnes heures pour le blondinet. Il aimait ça et personne ne pouvait les lui reprendre. A Achaea, il ne pleuvait pas énormément ces derniers temps, c'est pourquoi il appréciait de tout cœur cette journée qu'il qualifiait de bénite. Non, ne vous y trompez pas, il n'est pas affilié à une quelconque religion ou même croyant et pratiquant : il est juste ce jeune homme qui vit de la richesse de ses parents et de son job lorsqu'il n'a pas de cours qui lui sont dispensés. Il est juste ce petit homme qu'on croirait frêle et qui pourtant fait mine de dissuasion. C'est ce blondinet aux courbes attirantes qui est fragile d'esprit. C'est Nikita Zakharine qui aime la pluie. Pour Nikita, il n'y a pas meilleur temps que celui qu'est pluvieux. C'est un moment de gaité où les enfants se mouillent et rigolent à gorge déployée, c'est un moment où Gene Kelly chante, heureux, « I singing the rain ». C'est le moment où tout semble possible.

Tout est possible pour Nikita, même l'impossible. Et les rencontres qu'il faisait étaient de plus en plus incroyables. Jusqu'ici il n'avait vu que des personnes du quotidien, mais désormais, il se rendait compte que certaines se détachaient du lot comme pour plaider une cause. C'était le cas de la jeune adolescente qu'il avait croisée ce matin devant le perron de sa porte. Elle venait surement d'emménager au troisième et elle semblait perdue. Mais réellement. Pas une de ces junkies que l'on pouvait voir se piquer devant vous, non. Là, une femme, tout ce qu'il y a de plus normal, qui venait d'emménager au troisième comme n'importe qui, et pourtant, son regard semblait manifester un gouffre. Oui, c'était le mot. Le blondinet y avait vu un gouffre sans fin. Vous savez les oubliettes des châteaux médiévaux, eh bien la même chose. Sans fond, sans fin : le puits sans fond, sans fin. Et pourtant l'échange de regard fut très bref, et vraiment concis. Mais que voulez-vous ? Nikita pouvait sentir ces choses là … Tout en est-il que sa matinée en était devenue morose à cause de cela. Alors il regardait la pluie ; cette pluie qui lui redonnait confiance en lui, qui le remplissait d'énergie plus qu'il ne le lui en fallait en réalité. Ce qui était vrai en tout cas, c'est qu'il comptait bien profiter de ce dimanche de repos sans la faculté et sans la bibliothèque à gérer. Le matin même il avait géré ses cours et ses dossiers à rendre pour le lendemain, alors désormais il prenait le temps pour se poser. Il était déjà onze heures lorsqu'il entreprit de sortir de son immeuble. Et pour tout dire, il était con ce jour-là. Vous savez ce que l'on dit sur les habitants du Nord du globe qui n'ont jamais froid lorsqu'ils descendent un peu de quelques pays : eh bien là, c'était la même chose. Au dehors on se caillait ferme, mais le jeune Zakharine, quant à lui, sortait en jean et en chemise, bleus comme à son habitude. Ainsi vêtu, il se rendit dans les quelques rues proches de l'immeuble pour errer avec son parapluie … bleu comme couvre-chef.

La ville était déserte bien que la pluie dégringolant du ciel ne soit présente qu'en très petite quantité et fine. Comme je le disais tantôt, seules quelques personnes résistaient à la tentation de sortir. On voyait ci et là quelques personnes qui travaillaient mais tous se couvraient au maximum qu'ils pouvaient. Alors lorsqu'ils voyaient le jeune russe, ils avaient les yeux exorbités et se demandaient ce qu'il faisait là sous la pluie comme s'il faisait une beau soleil éclatant de milles feux. Nikita n'appréciait pas spécialement de sentir le regard d'autrui sur son être mais il ne pouvait pas faire autrement que de supporter ce regard sans quoi il rentrerait chez lui. Donc il continuait son chemin jusqu'à ce qu'il tombe sur les espaces verts de la ville. Nikita appréciait de venir ici. Tandis qu'il avait rencontré son frère, Piotr, près des lieux de détente, il aimait, quant à lui, passer de temps à autre au parc où l'on entendait normalement les rires des enfants, les commérages des anciens et les cris effrénés des animaux. Bien qu'il faille le dire, depuis quelques temps déjà, les gens passaient de moins en moins dans le coin pour prendre le temps. Les diverses situations politiques et économiques ne le permettaient pas toujours surtout lorsque des innocents étaient sacrifiés pour une cause ou une autre … notamment mutante. C'est pourquoi en cette journée de repos pour quasiment tous les habitants, il n'y avait que peu de monde dans le parc. C'était pourtant là bien dommage puisqu'ils rataient une occasion de voir un bien beau paysage. Le jeune slave continua sa route, arpentant les chemins plus mouillés les uns que les autres, jusqu'à se retrouver près d'un abri, un point de vue où les passants pouvaient regarder le paysage avec vue sur le lac.

De là où il était, il avait vu sur tout le parc, ou presque. C'est pourquoi il pouvait discerner au loin les ombres des personnes qui se mouvaient entre les gouttes de pluie que les arbres arrivaient quand même à retenir grâce à leur épais feuillage. C'était un de ces paysages que Lamartine, auteur très romantique, pouvait facilement décrire comme idyllique à la propension de la passion amoureuse ou du déchirement amoureux. Mais le blondinet n'y pensait pas, il n'était pas amoureux, ou tout du moins, il se le cachait légèrement : il se mentait à lui-même. Il tentait de ne pas faire attention à ces « choses » là même si c'était dur pour lui. Jeune homme de vingt cinq ans, pas encore casé dans un foyer, célibataire avec richesse, bien qu'elle ne se voit pas sur lui, et puis … une beauté quelque peu déconcertante bien que celle-ci soit subjective, il fallait avouer qu'il avait un certain charme. Enfin bref, ce qui était, était là et non ailleurs. Et Nikita était là, dans ce parc, à l'abri, son parapluie bleu foncé sur le flanc et les cheveux mis en bataille par la pluie. Il ne fallait pas espérer qu'il rencontre quelqu'un mais qui pouvait savoir ? Peut-être une âme charitable et intéressante passerait par là le temps d'un passage. Les rencontres que le blondinet faisait étaient tellement diversifiées qu'il ne pensait pas une seconde qu'un jour ne se passerait sans une nouvelle rencontre. Le matin même, la vue sur la jeune Joan le lui avait confirmée. Il n'avait plus qu'à, plus qu'à attendre ici et se perdre dans ses pensées comme il savait bien le faire. Chasser le naturel, dit-on, il revient au galop. Chassez les rêveries de Nikita, c'était chose impossible et il l'illustrait bien encore par ce moment d'absence où l'on ne pouvait voir qu'un vide intersidéral dans ses yeux. Le vide qui était paru le matin même dans les yeux de Joan et dont il ne semblait pas être conscient à l'instant présent ...

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Dernière édition par Nikita Zakharine le Ven 4 Fév - 19:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ○ Jour de pluie, Jour de vie ○ Jour de pluie, Jour de vie  EmptyMar 11 Jan - 16:39

Il avait plut toute la nuit, Courtney pouvait observer une légère accalmie par sa fenêtre recouverte de buée et d'eau. Les gouttes tombait encore mais moins bruyament que cette nuit. Elle avait bien dormit, ce temps l'avait sans doute bercé. Encore un matin ou elle se levait en voyant son salon toujours dans le même état maculé de nourriture au stade de composition et de bouteille vide. La mutante avait rarement le temps de nettoyé quand les podium lui laissait un peu répis elle en profitait pour sortir, se promené aller faire du shopping ou faire la fête. Ce temps l'inspirait et lui donnait envie de sortir de cette monotonie omniprésente dans ces jours de congés. Elle irait au parc surement. Courtney s'assit tel un SDF avec son bol de lait sur le paliers devant chez elle regardant les ménagères de trente ans baguette à la mains, les femmes qu'on appelait moderne, écouteurs dans les oreilles en jogging, un dooberman courant devant elle, les adolescents qui quand il passait contemplait avec attention son Audi R4. La mutante se sentait à part dans cette société, elle se sentait comme marginal, une camée plein aux as et mutante de surcroit. Elle avait froid dans son pyjama constitué d'un boxer et d'un débardeur, la jeune américaine décida donc de rentrée pour se préparer pour aller faire un tour au parc. Une fois préparer, bien au chaud dans son manteau de fourrure et son leggin en cuir noir qui recouvrait le haut de ses talons aiguilles., elle monta dans sa voiture et se dirigea vers les étendues de verdure du parc d'Achaea.

Spoiler:


Tout allait bien pour Courtney jusqu'à que les gouttes pluie commencèrent à s'abbatre sur la vitre de sa voiture. Elle poussa un soupir d'exaspération, réfléchit et en arriva à la conclusion que finalement la pluie n'allait qu'embellir sa promenade. Rien de plus beau qu'être presque seul dans un parc, la population préfèrant restez chez soit à cause de l'eau qui coulait des nuages. La mutante se garra sur le parking du parce et commença à marché tranquillement sous son parapluie. Elle était heureuse en évitant les flaques la tache rendu encore plus ardu par ses talons, elle se sentait comme une enfant dans une cours de maternelle. Elle n'avait pour l'instant croisé personne jusqu'à ce qu'elle arrive vers le centre. ou certaines personnes tentait tant bien que mal de s'abrité. Son regard se posa sur un jeune homme grand et blond posé sur un endroit surélevé par rapporta elle. Courtney se dit que de là on devait avoir une vue magnifique sur le parc et que c'est surement pour ça que le jeune homme était monté. Elle décida d'aller le rejoindre, en plus il état assez séduisant de là peut être pourrait-elle avoir une conversation avec lui bercé par la beauté du paysage de ce parc.

Elle marcha pendant une minute pour arrivée à son niveau, après s'être comme "inscrusté" à coté du beau jeune homme. Elle le fixa pendant quelque seconde avant de le salué :


"Salut, qu'est-ce que vous faites ici, les gens qui sortent par temps de pluie comme nous c 'est assez rares maintenant."


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MessageSujet: Re: ○ Jour de pluie, Jour de vie ○ Jour de pluie, Jour de vie  EmptyMer 12 Jan - 15:32

    « Один, Два, три, Солнце!
    Но дождь идет! »


Nikita se rappelait, oui, il se rappelait son enfance. Non pas les moments qu'il avait passés avec sa défunte mère mais les moments à l'orphelinat. Il se souvenait qu'ils jouaient ensembles à ce célèbre jeu : Un, Deux, Trois, Soleil ! Il y jouait avec Vlad' et les autres enfants de l'orphelinat durant les quelques temps où ils pouvaient sortir dans la cour de celui-ci. C'était devant un arbre qui n'était pas entretenu et qui, à vue d'œil, dépérissait de mois en mois. Ils s'égayaient tous ensembles à ce jeu jusqu'à ce qu'un jour Nikita trouve celui-ci idiot. Vous me demanderez bien pourquoi ? C'est simple. Ils devaient dire les mots tant attendus et pourtant il pleuvait : le jeu en question perdait son sens. Bah oui, vous n'êtes pas d'accord avec lui ? Jouer à Un, Deux, Trois, Soleil sous la pluie est quelque peu paradoxal surtout lorsque l'on pense que c'est censé se dérouler sous un beau et agréable temps … C'est à cette période-ci que le slave apprit à apprécier la pluie. Il ne connaissait pas tellement le fait d'être mouillé par de l'eau tombant du ciel et ce fût une réelle découverte. Tellement incroyable, que encore aujourd'hui, à vingt cinq ans, il est émerveillé par celle-ci. C'est impressionnant comment les souvenirs sont très sélectifs. Nikita se souvenait bien du moment où il reçut la première goutte sur lui. Il avait senti cette fois-là de l'eau tomber sur sa tête. Drôle d'expérience quand ce n'est pas de la neige. De la pluie … Assez étrange vu qu'il gelait quasiment la totalité de l'année là-bas, donc il ne pouvait pas pleuvoir. Mais si, c'était le cas … Il s'en souviendrait toute sa vie, et c'est ce à quoi il pensait à ce moment là.

Ce moment là ? Oui. Celui où il fut extirpé de ses lointains souvenirs par une voix qui choqua avec les pensées du blondinet. Il était si loin dans des souvenirs que la nostalgie était présente et cette voix très distincte perturbait totalement ses pensées. Il eut donc un moment de remise en marche, comme un ordinateur qui fait une défragmentation, et il reprit réellement conscience avec le monde extérieur. Il leva les yeux vers la personne qui s'était installée à ses côtés et y vit une femme d'apparence particulière. Enfin … par-là, je n'entends pas une femme totalement loufoque ou son opposé, mais plutôt une de ces demoiselles que l'on n'avait pas la coutume de croiser dans les rues et autres endroits de la ville. Elle était, comment dirais-je …, imposante ? Oui, enfin non pas qu'elle soit énorme, obèse et autre. Mais on pouvait constater que celle-ci avait des formes et qu'elle les mettait en valeur. Effectivement, elle s'était parée d'un leggings en cuir noir qui lui collait énormément à la peau – normal me direz-vous. Mais voyez-vous, cela choquait le petit Nikita qui voyait en bas un leggings noir et en haut, une énorme fourrure de léopard, ou du moins cela y ressemblait. Qui plus est, elle portait de hauts talons. Si hauts qui le slave se sentait tout rikiki à côté de celle-ci. Elle ne semblait pas des plus gênées par cette situation, par contre lui, oui. C'était comme si vous mettiez Rubeus Hagrid et Olympe Maxime, de la fiction Harry Potter, côte à côte. Vous vous apercevez vivement quel effet cela donne. M'enfin, Nikita n'était pas du genre à juger les gens sur leur physique même s'il lui semblait évident que la jeune femme qui se tenait à côté de lui ne devait pas être employée comme femme de chambre dans un hôtel miteux de la ville ou même des environs.

Puis il se souvint que celle-ci lui avait dit quelque chose. Il chercha et chercha pendant quelques secondes jusqu'à se rappeler. Elle lui demandait ce qu'il faisait ici, non ? Mmh … Cela n'était pas forcément évident de répondre pour le russe étant donné qu'il ne savait pas réellement pourquoi il était là. Etait-ce réellement pour se balader comme il l'avait prétexté au départ ? Ou était-ce plutôt parce qu'il avait besoin de se vivifier un tantinet ? Je ne sais pas et lui non plus d'ailleurs. Mais ce qui était sûr, c'est qu'il allait donner satisfaction à la demoiselle à ses côtés en lui répondant bien qu'il chercha ardemment une réponse convenable. Le temps que la réponse vienne devait être assez long puisque Nikita fut interrompu par le bruit d'un canard qui jacassait – ou je ne sais quoi d'autre – dans la marre. Une fois les idées rassemblées, il se lança dans sa tirade.

    « Mmh … il est vrai qu'il est de plus en plus rare de voir les gens sortir, déjà par les conditions de vie. Mais en plus, par un temps comme celui-ci, c'est d'autant plus exceptionnel de trouver une autre personne. Mais je peux vous retourner la question également. Si vous êtes ici, je suppose que ce n'est pas pour vous mouiller, je suppose, non ? »


Nikita se demandait bien d'ailleurs ce que faisait la jeune femme en ces lieux. Elle dénaturait totalement avec le décor plutôt pittoresque alors qu'elle semblait plutôt femme de ville proprement dit. Elle faisait femme sophistiquée comparé au personnage du jeune homme qui, lui, épousait parfaitement les contours du parc. Sa sobriété était très largement mise en valeur par le côté simple du parc qui était laissé aux divers soins des employés de la ville. Le blondinet n'attendait pas une réplique des plus complexes mais bien une réponse à la question informulée qu'il avait posée. Que faisait ce personnage en ces lieux ? … C'était un mystère mais il comptait bien avoir une réponse rapidement sans quoi il devrait couper court à la discussion pour trouver un autre endroit afin de méditer et donc de se retirer comme il savait le faire lorsqu'il était dans cet état de demie-transe. Cet état dont il était toujours victime ce qui couplait parfaitement bien avec sa naïveté persistante. En le voyant, on semblait voir un rêveur, une personne dont on a qu'une envie : la secouer. Et c'était bien là le caractère de Nikita : pas violent pour un sous ... ou moins même.

[ HJ : Les deux premières répliques, il y est écrit : « Un, Deux, Trois, Soleil » ; « Mais il pleut ! » ]

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MessageSujet: Re: ○ Jour de pluie, Jour de vie ○ Jour de pluie, Jour de vie  EmptyMer 9 Fév - 21:12

Nikita regardait le paysage en attendant la réponse qui ne vint pas de la jeune femme. Elle semblait perdue dans ses pensées, ailleurs, comme déconnectée de ce monde-ci. Elle regardait le paysage elle aussi. Et il était vrai qu’il était beau ce paysage. Le lac en face d’eux laissait entrevoir la nature cultivée par les animaux. Pas un seul ajout de l’homme n’était réalisé. Il y avait le lac et puis c’est tout. Les bêtes qui le longeaient étaient des canards, ceux au centre des cygnes. Des cygnes … quelles créatures étranges que ces animaux-ci. Ils sont beaux, parfaits à l’extérieur alors qu’ils sont violents, méchants à l’intérieur. Image de la rose épineuse qui revenait dans son esprit à cette pensée. Et puis ces arbres autour, et ces buissons, ces fleurs. Tout cela laissait penser à une toile d’un grand peintre sur une nature sauvage et pourtant un semblable entretenue. Et elle … parmi cette simplicité. Même Nikita faisait tâche alors imaginez ce qu’est la jeune femme en plein milieu de celle-ci. Une grosse tâche en plein milieu, voilà ce que c’est. Bien que cela ait traversé l’esprit du slave, il ne le dit pas, il n’y pense pas, il n’est pas ainsi. Lui, c’est toujours être gentil avec tout le monde, toujours être serviable alors que la moitié des gens ne le lui rendaient pas forcément correctement. Que de malheurs dans ce monde de brut. Mais déjà il s’égarait, comme moi, dans ses pensées alors qu’il y avait quelqu’un à ses côtés.

    « Et vous nous venez d’où ? Parce que je ne vous ai jamais vu ici alors que les têtes que je croise sont en général déjà connues. »


Il est vrai que dans la globalité quand Nikita venait ici, il voyait les mêmes personnes tout le temps. Un homme se promenait avec son chien tous les vendredi soir à la même heure et faisait le même trajet. Une femme venait avec son fils pour donner à manger aux canards et aux cygnes quasiment tous les jours. Autant de personnes différentes devant autant de vies semblables agrémentées de routine interminable. Les gens s’accommodent à leur petite vie en ne prenant pas compte de l’originalité qu’ils pourraient avoir. Même si le russe était un peu de cette catégorie-ci, il prenait aussi le temps pour lui de temps à autre, de faire autre chose que ce qu’il ne faisait avant. La bibliothèque, les cours, Hester et parfois Eden. Voilà ça s’arrêtait là rien de bien palpitant. Mais parfois il prenait le temps de sortir faire du sport ou même se balader dans le parc comme ce jour de pluie où les gens bougeaient sous leurs anoraks et leurs parkas. Lui n’avait même pas trouvé l’utilité de revêtir un vêtement de pluie. Et puis quoi encore ? Autant profiter de la fraîcheur de la vie, la fraîcheur de la pluie qui lui rappelait les températures de Sibérie quoiqu’on en soit bien loin encore, on s’en approchait plus qu’à l’accoutumée.

    « D’ailleurs, je crois que je vais devoir vous laisser. Vous restez muette et moi je vais devoir rentrer pour me préparer. Bonne soirée. »


Il lui décocha un sourire auquel personne ne pouvait rester immobile et commença sa descente de la roche. Il vit de là réellement comment était drapée la jeune femme. Il frissonna en la remarquant. Chose spéciale dans la mesure où il avait l’habitude de températures fraîches. Mais elle, elle avait un leggings noir qui ne semblait pas amener plus de chaleur que cela avec pour le haut, un simple débardeur, duquel bavaient les deux rochers qui lui servaient de sein. Non mais sérieusement c’était étrange. La première fois que Nikita pouvait voir une « chose » comme « ça ». Il en était à la fois choqué et à la fois attendri. Il trouvait stupide que des femmes veuillent se faire refaire la poitrine alors qu’elles n’ont pas besoin d’une poitrine pour être belles. Même une femme qui a subi une ablation est belle, elle n’est juste plus entière. Puis d’un autre côté, cela le choquait dans la mesure où il voyait dans les femmes qui se faisaient refaire une partie de leur corps, dont les seins, une marque de provocation envers la nature. « Tu m’as fait ainsi, Mère Nature ! Eh bien moi, je serai ainsi. ». A cette pensée, il sourit de tristesse. C’était quand même aberrant de voir à quel point les gens devenaient bizarres. Il ne portait pas de jugement de valeur sur cette femme mais quand même, là c’était poussé à l’extrême. On voyait bien que sa poitrine généreuse n’était pas faite pour être naturelle. Elle sortait tellement qu’il se demanda ce que cela devait donner nue. Puis il ravisa cette pensée et fit un signe de main qui lui répondit, toujours perdue en elle-même.

Il se retourna et rebroussa chemin sous la pluie qui avait baissé d’intensité. Les arbres le protégeaient de celle-ci ne laissant filtrer que quelques gouttes par-ci par-là. Il serait mouillé de toute façon alors autant prendre le temps de marcher tranquillement même si certaines personnes, les rares personnes présentes, le regardaient d’un air ahuri. Oui, ce n’est pas tous les jours que l’on voit une conne de personne se promener avec quasiment trois fois rien sur soi et qui plus est, à pied, sous la pluie et ne se dépêchant pas. Bon, avouons quand même qu’il possède un parapluie donc pas de quoi s’inquiéter non plus pour ce qui est de sa santé mentale. Puis il s’arrête un peu plus loin où se trouvait une petite fille qui lui disait vaguement quelque chose.

    « Que fais-tu là, toi ? Tu n’es pas dans le même immeuble que moi ? »


Elle hocha la tête tout en pleurant. Elle se jeta dans ses brailles tout en gémissant. Elle devait s’être perdue voilà tout. Il lui demanda ce qu’il se passait et effectivement, elle avait perdu sa chère mère quelque part par là. Il la questionna pour savoir si elle avait un numéro mais elle ne se souvint plus. Il l’emmena donc à l’immeuble. Ils traversèrent tous les deux Achaea pour rejoindre les quartiers résidentiels plutôt riches. Tandis qu’il portait la jeune fille sur ses épaules, elle, elle tenait le parapluie au-dessus de leurs têtes. Scène surement étrange à voir par là. Il s’arrêta avant de traverser une route et vit la jeune femme de tout à l’heure, au parc, passer dans une voiture plutôt pas mal, bien qu’un peu vieille, puisque c’était une Audi. Il lui fit un signe de tête puis traversa la route avec la jeune demoiselle sur les épaules pour enfin arriver dans le quartier résidentiel. Celui-ci faisait austère, vieux, trouble. Il n’y avait pas un chat dans les rues hormis une silhouette au loin qui courrait pour se protéger de la pluie. Il demanda à la fillette son nom. « Prune ». Sympathique comme nom. Cela ne sonnait pas le moins du monde anglais ou américain mais c’était pas mal, quoique difficile à prononcer pour Nikita ce qui ne manqua pas de faire exploser de rire la demoiselle qui répétait « Prune » comme il le disait soit : Pru-ï-neuh. Eh oui, que voulez-vous ? Lorsque l’on est russe d’origine et que l’on se débrouille plus ou moins bien avec l’anglais, on ne va pas encore tenter d’apprendre une nouvelle langue qui semblait emplie de sonorités étranges. Oui, étranges parce que pour le dire, il faut vraiment pouvoir le dire quoi. Alors qu’ils rigolaient gaiement, une silhouette arriva au loin, courant vers eux … enfin trois silhouettes.

    « Prune ! Prune … Tu es sauve ! Qui êtes-vous ? Qu’avez-vous fait à ma fille ?

    Monsieur ! Répondez !
    »


Nikita déposa Prune sur le sol et regarda les gens autour de lui sans vraiment trop quoi savoir répondre. C’étaient les parents et un agent de police qui semblaient bel et bien remontés et suspicieux contre le slave. Mais … il n’avait rien fait. Certes la petite pouvait mentir mais il ne voyait pas vraiment pourquoi elle ferait ça … Fallait-il encore convaincre les parents. Puis le blondinet se sentit quand même agressé. Il laissa donc la petite aller dans les bras de sa mère et reprit son parapluie dans les mains.

    « Je ne sais pas si vous vous souvenez de moi … mais je suis votre voisin depuis plusieurs années maintenant. Et j’ai trouvé « Prune » au parc, toute seule. Je l’ai donc ramenée. Et si vous ne me croyez pas, demandez-le lui … Elle était seule, c’est indigne ! »


Les parents baissèrent les yeux de honte. Oui, ils avaient oublié leur fille au parc. Vraiment étrange comme comportement. L’officier de police fit les yeux offusqués mais il fut congédié par les parents encore sous le choc de s’être faits humiliés ainsi. Ils repartirent tous à l’immeuble. Nikita s’arrête au premier laissant un sourire à la jeune demoiselle tandis que ceux-ci montèrent jusqu’à troisième tout en claquant la porte assez fermement.

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