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« Il n'était pas huit heures que le jour s'en allait. » [Hannah B.]

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Iseult O'Reilly

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« Il n'était pas huit heures que le jour s'en allait. » [Hannah B.] Vide
MessageSujet: « Il n'était pas huit heures que le jour s'en allait. » [Hannah B.] « Il n'était pas huit heures que le jour s'en allait. » [Hannah B.] EmptyJeu 28 Avr - 21:54


« Il n'était pas huit heures que le jour s'en allait. »

ou

Une rencontre aussi heureuse qu'inattendue




Il n'était pas huit heures que le jour s'en allait. Un soir tranquille et frais comme il y en eut tant d'autres dans cette ville, mais ce n'était rien, bien sûr, en comparaison des soirées froides comme le givre de Varsovie, des nuits gelées de la vieille et fragile campagne polonaise, où les fils et filles de bonne famille s'en vont dormir avant que le gel ne vienne frapper aux portes des faubourgs. Jace revenait d'une affaire délicate, dont il ignorait encore les réelles implications. Une triste histoire de famille, comme toujours, quand la jeune fille défie l'autorité de la mère en dilapidant le patrimoine de la famille, que la sage maman souhaite pourtant conserver intact. Rien n'est plus intimidant qu'une dispute entre mère et fille, rien n'est d'ailleurs plus semblable à un terrible combat de lionnes. Jace avait même eu peur pour son costume tant les deux femmes en colère avaient le bras long et les ongles acérés. Heureusement qu'il avait l'habitude de ces tracas si fréquents, et qu'il s'entourait chaque fois de protection. Il n'allait pas jusqu'à porter la coquille, les genouillères et le plastron, mais il se tenait toujours à distance de clients trop turbulents.

En fait de protection, de crainte et de danger, le parc n'était guère sûr, la nuit, et Jace savait qu'il n'avait aucun intérêt à s'attarder dans les coins les plus sombres du vaste jardin urbain. Toutefois, une heure serait bien nécessaire à la victoire totale des ténèbres, ce qui lui laissait du temps pour une agréable promenade. La journée n'avait pas été si mauvaise, car peu avant son rendez-vous d'affaire, il avait visité certains amis musiciens du conservatoire municipal, et très naturellement, il avait emporté avec lui son violon, qu'il tenait fermement de la main droite, bien à l'abri dans son étui. La musique représentait tant pour lui qu'il lui semblait tenir entre ses mains une extension vivante de son propre corps, et il devait à tout instant résister à l'envie de tirer l'instrument pour en faire vibrer les cordes pour le public imaginaire qu'il s'inventerait de toutes pièces. Dans sa poche, son portable vibra. Un sourire carnassier s'épanouit sur son visage.



« J'écoute. Andrew, quelle surprise… En effet, j'en sortais il y a peu … Non, pas d'incident particulier à signaler, et quand bien même, tu n'es pas celui que j'informerais le premier en ce cas ... »

Son furet de collègue venait déjà aux nouvelles, pressé qu'il était sans doute de connaître les résultats d'une affaire qui ne le concernait pourtant guère.

« En effet, tout est allé comme prévu. Il faut s'en réjouir, n'est-ce pas ? »

Pauvre petit rongeur misérable et faible. Andrew n'en manquait pas une pour se faire remarquer, et il y avait fort à parier qu'il n'avait appelé Jace sur son propre téléphone portable que dans le vain espoir d'obtenir de lui l'information qui lui permettrait de briller auprès de leurs patrons. Sans compter qu'évidemment, Andrew était le parent d'un de ces patrons. Quelle pitié que de tels cloportes gémissants soient si bien nés !

« Bien sûr, le dossier est désormais entre les mains de monsieur Norrington. C'est à lui que tu dois poser tes questions stupides. Maintenant, si tu n'as rien de mieux à dire ... »

Et sans surprise, il n'avait rien à dire. Jace coupa court à toute communication, redirigeant son attention vers un commerçant itinérant qui vendait des friandises et des collations. Le jeune homme avait faim, aussi acheta-t-il une viennoiserie quelconque. C'était assez rare, aux États-Unis, aussi était-il nécessaire à tout homme respectable de ne pas se priver ! Jace n'était pas spécialement gourmand, mais il aimait les bonnes choses, et il n'y avait pour lui, à cet instant précis, rien de plus doux et du plus tendre que le savoureux croissant qu'il dégustait avec une pointe d'ostentation. Il s'arrêta un instant pour manger, mais alors qu'il avalait la dernière bouchée de son croissant, une silhouette bien connue lui apparut au-delà d'une somptueuse fontaine de style classique, sobre et élégante comme il sied à un monument festif et discret. Il s'en approcha d'un pas leste et assuré, et s'éclaircit la gorge avant de prendre la parole pour interrompre la marche de la personne qu'il avait rejoint.

« Mademoiselle, peut-être accepterez-vous ma compagnie pour une promenade ? Nous pourrions le traverser ensemble, nous protégeant l'un l'autre des bandits de grand chemin qui rôdent alentour ... »

Le ton très théâtral était volontairement comique, sans jamais se départir de la pointe de sérieux ironique caractéristique de l'humour si singulier du jeune polonais. Il lui était naturellement plaisant de rencontrer la douce Hannah, même s'il s'inquiétait de la savoir se promenant seule, à cette heure tardive, dans le parc.

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« Il n'était pas huit heures que le jour s'en allait. » [Hannah B.] Vide
MessageSujet: Re: « Il n'était pas huit heures que le jour s'en allait. » [Hannah B.] « Il n'était pas huit heures que le jour s'en allait. » [Hannah B.] EmptyVen 29 Avr - 22:47

Est-ce qu’on pouvait prêter attention à elle ? L’espace d’un instant, Hannah interrompit ses pas rapides pour regarder autour d’elle. Les contrôles d’identité se faisaient plus fréquents. C’était une certitude. Terriblement ennuyeux. Ce pays, cette région, cette ville étaient terriblement ennuyeux. Mornes. Figés dans on ne sait quelle vie. Elle ne voulait pas savoir d’où venait ce mal. Même la morgue lui paraissait un endroit nettement plus vivant. La mutante parcourut le parc des yeux. Même ici, peu d’animation. Elle ne demandait pas une attaque rocambolesque dont elle se sortirait en lançant violemment un projectile sur son agresseur. En faisant un headshot et en atteignant le point entre les deux yeux dont parlent tous les films d’action, avec un stylo affûté. En espérer autant, ce serait croire au père noël. Mais rien ne lui aurait paru plus adéquat qu’un peu d’action. Maudite heure à laquelle tout le monde s’endormait. Elle aurait mieux fait de rester à Tokyo, tiens.

Elle observa au loin un marchand de confiseries. Pas intéressant. Hannah ne mangeait guère entre les repas. Elle préférait faire six repas par jour. Sept parfois. A quoi bon s’inquiéter pour des raisons de santé ? Elle faisait partie des rares personnes à manger des fruits et légumes lorsqu’elle avait faim. Chocolat et autres sucreries l'écœuraient vite. Son talon d'Achille, en ridicule et concernant l'estomac. La première fois qu’elle avait apporté son "bentô" de repas pour un partiel, elle avait fait vive impression. Se contenter de quelques radis le jour suivant n’avait pas plus rassurés les étudiants qui s’inquiétaient sur sa normalité. A quoi bon s’inquiéter pour ça aussi ? Ses yeux se posèrent cette fois-ci sur le sol. Terre humide, pas encore boueuse. Pas de mauvaises herbes sur les sentiers. Les jardiniers qui s’occupaient de les contrôler étaient un peu comme les agents d’Apocalypto. En plus grand, proportionnellement. Mais en moins méchants.

Zut. Elle avait faim, maintenant. Que pouvait contenir son sac ? Elle chercha machinalement s’il n’y avait rien dans les poches de sa veste verte. Rien d’intéressant, juste des papiers. Nouvelle recherche infructueuse dans les poches de son jean. Rien dans la besace grise qui lui servait de sac, en théorie. Ses dernières carottes étaient parties lors du café qu’elle avait pris avec d’autres étudiants. Enfin, du thé. Le café, c’était horriblement mauvais. Hors de question qu’elle attaque régulièrement ses cellules avec ça. Les cellules, c’est gentil. Elle soupira. Demain, elle emporterait plus de nourriture sur elle. Ou elle chercherait à manger moins. Non, l’option où elle augmentait la quantité de nourriture était plus sympathique. Elle jeta un œil à la montre rose et de ce fait ridicule qu’elle avait au bras gauche. L’heure de rentrer et manger un peu. Peut-être qu’elle réviserait. Ou qu’elle irait faire des heures supplémentaires à la morgue. L’endroit était désert la nuit. Les vétuste néons frémissants. L’odeur de désinfectant toujours enivrante. Elle s’y sentait bien.

Lorsqu’on lui prit le bras, Hannah se retourna vivement. Qui ? Des heures passées à tergiverser avec son père qui s’inquiétait toujours trop mais de raison lui firent penser à un agresseur. On ne se promène pas seule la nuit dans un endroit mal éclairé. Surtout ce parc. Est-ce qu’après cinq ans où elle était passée ici seule, accompagnée, à pied, en vélo, à cloche-pied, de bon matin, à des heures décentes, quand la ville s’endormait, on allait l’agresser ? Le parc deviendrait peut-être un lieu menaçant, la cause d’un traumatisme. Ou le lieu d’un banal contrôle d’identité comme les policiers semblaient s’amuser à en faire depuis que mettre des procès verbaux n’était plus à la mode. Ses yeux remarquèrent un visage au teint clair et des yeux délavés eux aussi. Non, pas délavés. Ils avaient une lueur que d’autres n’étaient pas fichus d’avoir. Elle resta quelques secondes hagarde devant ce visage. Joli visage. Est-ce qu’il lui avait déjà dit ? Tiens, non. A qui ? A lui. Mais comment s’appelait-il, déjà ? Ses sourcils se froncèrent lorsqu’elle essaya de se rappeler de son nom. Les gens qu’elle aimait bien, Hannah oubliait parfois leurs noms. Elle les reconnaissait, savait que c’était eux et les mots n’étaient plus nécessaires dès que le cerveau avait noté qu’il s’agissait de quelqu’un qu’elle aimait bien. Lui, c’était un antiquaire. Gentil. Qui lui rappelait un peu le pays du soleil levant où ils s’étaient connus. Juste un peu. Parce qu'il n'en avait été que touriste. Touriste intéressé. Intéressant, d'ailleurs.

« Jace. » commenta-t-elle d’une voix tranquille

Ce qu’il avait dit ? Ah oui. Une jolie phrase bien tournée. Elle lui adressa un sourire. Un sourire, point. Pas confiant, pas sarcastique, pas moqueur, simplement heureux. Jouant le jeu, Hannah lui prit le bras. Bien sûr, ça aurait été mieux si elle avait porté une autre tenue. Les chaussures façon rangers, ça ne fait pas charme rétro. Même pas aventurier en goguette, à vrai dire. D’ailleurs, c’est Jace qui aurait plutôt eu l’air d’un aventurier. Style steampunk. Quelques rouages en moins. Mais il en avait sûrement dans son travail. Peut-être même qu’il en avait dans ses poches, tiens. L’apprentie légiste eut très envie de lui demander si à tout hasard, il n’y avait pas aussi des ossement d’oiseau en rab’ ou quelque chose comme ça. Non. Elle n’allait pas passer pour folle. Et ignorer sa jolie phrase.

« C’est toujours un plaisir de rencontrer un gentilhomme de votre qualité en de tels lieux. Mais je m’étonne, ce n’est guère votre chemin habituel et vous me paraissez bien éloigné des endroits que vous fréquentez d’ordinaire. Que se passe-t-il ? Une sombre affaire nécessitant la prompte venue d’un expert tel que vous ? Quelque transaction secrète de haute importance à faire pâlir bien des gouverneurs ? Peut-être un rendez-vous galant non loin d’ici ? Je serai discrète, nous savons que le docteur P. vous surveille. »

Un ton de confidence pour finir ses paroles. Le discours aurait pu avoir de l’impact si la jeune femme n’avait pas affiché un grand sourire. Et qu’elle avait choisie une meilleure initiale. Docteur P, c’est nul. Docteur W ça aurait été mieux. Quitte à inventer de toutes pièces un personnage, qu’elle imaginait bien vêtu d’un masque à gaz et d’un haut de forme, Hannah regretta d’avoir raté son nom.

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Iseult O'Reilly

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MessageSujet: Re: « Il n'était pas huit heures que le jour s'en allait. » [Hannah B.] « Il n'était pas huit heures que le jour s'en allait. » [Hannah B.] EmptySam 30 Avr - 16:28

« Allons ma chère, vous savez que les plus sombres affaires sont frappées du sceau du secret Je ne voudrais pas vous mettre en danger en vous révélant des informations trop précises, que d'aucun paieraient cher pour obtenir ... »

Et pourtant, dieu seul savait combien l'affaire qui l'avait conduit jusque dans ces quartiers était sans intérêt et à peine rentable. Elle avait pourtant de quoi intéresser quelque écrivaillon minable ayant le projet d'un roman policier à l'intrigue reposant sur une histoire de famille tout aussi misérable que lui. Trop de gens l'ignoraient, mais le métier d'antiquaire n'était pas uniquement celui de la vente d'objets poussiéreux, brillants et oubliés. Dans l'esprit de bien des gens, de nos jours, le terme d'antiquaire désignait un marchand d'objets d'art, d'ameublement et de décoration, plutôt anciens, voire très anciens. Diderot donnait en son temps une définition intéressante de l'antiquaire, le désignant comme « la personne qui s'occupe de la recherche et de l'étude des monuments de l'Antiquité, comme les anciennes médailles, les livres, les statues, les sculptures, les inscriptions, en un mot, ce qui peut lui donner des lumières à ce sujet », à savoir l'Antiquité. Le mot antiquaire est employé dès l'aube du XVIe siècle, et sera d'usage très courant jusqu'au XVIIIe, la Renaissance ayant excité l'intérêt des professionnels pour l'archéologie classique. Dans les ateliers d'artistes comme dans les galeries princières, les plus riches s'étaient constitués des collections d'antiquités plus ou moins vastes, qui seraient par ailleurs à l'origine de plusieurs musées en Italie, comme le Vatican ou, moins connues, les Offices. A la même époque, du reste, les œuvres antiques imprégnaient les créations artistiques, comme chez Mantegna, par exemple.

C'était en France, dans le courant du XVIIe siècle, que les antiquaires ont jeté les bases d'une véritable méthode, en se passionnant pour le document et l'objet. Certaines correspondances constituaient d'ailleurs déjà une compilation exceptionnelle sur l'état de l'érudition de cette époque, tout comme l'étaient à leur manière certains récits de voyageurs européens amoureux des arts ou amateurs de beaux savoirs. Ils revenaient d'Italie, de Grèce, du Levant, de Dalmatie les yeux pleins de rêves et les poches pleines des descriptions minutieuses qu'ils firent de tout ce qu'ils avaient vu. Sous les règnes de Louis XIII et Louis XIV, Paris possédaient de nombreux cabinets illustres, dont les collections couvraient à peu près toutes les branches connues de la curiosité de l'antiquaire. N'importe quel carnet d'adresses de quelque grande baronne ou de quelque honnête homme se devait de mentionner pas moins d'une dizaine de fameux curieux, ces antiquaires, parfois excentriques, à la conversation jamais tarie. Mais qu'il fût amateur ou collectionneur, le curieux était toujours un merveilleux mélange d'érudition et de naïveté. Érudit, car son savoir ne connaissait nulle borne. Naïf, car son désir ne s'autorisait nul repos.

Ainsi, c'est au XVIIIe siècle qu'apparaissent les antiquaires les plus célèbres, qui sont autant de chasseurs de trésor et d'aventuriers, et qui ont laissé derrière eux des œuvres qui demeurent encore aujourd'hui des références fondamentales pour la profession, tant en terme de savoirs que de méthodes. La compréhension de l'architecture antique, de l'ameublement classique et de l'art gréco-romain fait de tels progrès qu'elle pousse ces amoureux de la culture à ne se reconnaître d'autres limites que l'imagination, et l'on s'en va en Orient, sur la route de la soie, en Afrique, et même dans le Nouveau-Monde, en espérant trouver la nouveauté curieuse qui émerveillera le tout Paris, le tout Vienne, le tout Londres. L'ardeur de tout voir, de tout avoir et de tout connaître enfièvre jusqu'aux plus démunis de ce passe-temps qui s'organise peu à peu en corporation et en profession. On se trouve des mécènes, on prépare des expéditions, on supervise des fouilles, on exhume des tombeaux, on en extrait les trésors et leurs malédictions … L'aventure, grisante et magnifique !

Hélas, les bouleversements de la Révolution ont considérablement obligé ces oiseaux curieux et migrateurs à revoir leurs positions et à reconstituer et consolider leur nouvelle place dans le monde nouveau qui s'annonçait dès 1799. Une figure nouvelle de l'Antiquaire allait naître, relayée bientôt par la littérature. L'attention portée par Balzac au collectionneur dans La Comédie humaine et principalement dans Le Cousin Pons trahit non seulement un intérêt personnel, mais l'importance prise par ce phénomène dans la vie sociale au XIXe siècle. On ne s'était guère intéressé jusque-là aux belles pièces, désormais on recueille le moindre tesson, ou même des stèles informes. Même la préhistoire retient l'attention de la riche comtesse boursouflée par la vérole ! N'importe qui, un curé, un instituteur, un bougnat, un notable comme un bandit pouvait être fier d'avoir découvert une hache polie ou réuni un ensemble de grand prix à la manière de l'antiquaire d'antan. L'intérêt se portait sur des objets de toujours méprisés, comme les faïences locales, les statuettes populaires, les émaux, les verres filés, les meubles anciens, tout ce précieux bric-à-brac qui constituait, il y avait encore peu de temps, le petit musée de province. En même temps partout en Europe occidentale se formaient ces sociétés académiques, ces sociétés d'émulation, ces sociétés de lettres, sciences et arts qui aussitôt créées se mirent à rassembler les savoirs et les dévouements, les mécènes et les curieux, à restaurer les édifices, à publier les archives … Vers la fin du XIXe siècle, le terme d'antiquaire désigne surtout un collectionneur d'objets. Sans se détourner de l'Antiquité classique, l'antiquaire est celui qui cherche les œuvres anciennes de tous les âges, de toutes les origines, de toutes les sortes. Et naturellement, les brocanteurs s'emparent du concept, exploitent sa valeur scientifique, et fondent le merveilleux commerce dont le jeune polonais vit aujourd'hui.

Tout à sa réflexion sur la nature de son métier, Jace, avec à son bras la belle Hannah, avançait d'un pas léger dans le parc, et songeait à la réponse qu'il allait lui donner. Il ne pouvait lui révéler les détails croustillants de l'affaire, mais sans doute pouvait-il faire un effort pour donner à boire à son amie assoifée.


« En vérité, je dois l'avouer, c'est une affaire terrible, qui intéresserait davantage un avocat quel le modeste marchand que je suis. Une demoiselle tout à fait charmante, quoiqu'écervelée, m'a fait venir chez elle pour expertiser nombre de biens qu'elle tient d'un héritage, dans la perspective de les vendre. Hélas, sa mère s'y oppose, vous imaginez la suite... »

Un combat d'amazones en tenue d'Ève dans une arène boueuse ? Un duel à l'épée de mousquetaires en soutien-gorge ? Rien de tel, évidemment, une simple dispute à ongles vernis plutôt qu'à couteaux tirés entre la mère et la fille.

« Mais dîtes moi plutôt où je dois vous conduire, et ce que vous devenez. Cela fait bien longtemps que nous n'avons pas discuté, tous les deux... »

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