"Rien ne devrait recevoir un nom, de peur que ce nom même ne le transforme"
● Nom : Salazar. ● Prénoms : Blake. ● Sexe : Homme. ● Âge : 41 ans. ● Origine Génétique : COUVERTURE HUMAINE : Aux yeux de tous, je suis un simple humain. Quoique simple soit relatif dans mon cas : les autorités supérieures ci nommées, pour n’en nommer que quelques unes, bien sûr - FBI, Interpol, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), la DEA (Drug Enforcement Administration ou encore la Joint InterAgency Task Force-South - savent toutes que je suis un criminel endurci, un des pires salopards que cette terre porte présentement. Oui, oui, vous avez bien lu. Qui suis-je donc ? Rien de moins que la tête pensante de la « Vouivre », soit le plus grand réseau de narcotrafiquants d’Amérique du Sud. Vous en avez peut-être entendu parler – quoique j’en doute fortement –, ce terme chuchoté avec crainte dans l’ombre. Dit simplement, je suis le baron de la drogue le plus puissant des Etats-Unis. Et comme personne ne peut prouver de liens entre moi et cette organisation (MON organisation !), et ce n’est pas faute d’avoir essayé, ils me fichent la paix mais me surveillent continuellement, ce qui m’amuse. Pourquoi ils ne m’ont pas simplement buté ? Vous le saurez plus loin, je vous le promets. Continuez à lire, allez.
Alors je vis ma vie. Une vie d’apparence calme, où j’apparais aux yeux des habitants d’Achaea et de tous les Américains comme un homme bon, un bienfaiteur désintéressé de l’humanité. Cela vient principalement des multiples et énormes dons (je parle de millions de dollars) que je fais chaque année à plusieurs organisations caritatives importantes. J’ai même reçu il y a deux ans un magnifique trophée en remerciement de mes services. C’est un type haut placé, ministre, gouverneur ou je ne sais quoi, qui me l’a remis à la télévision, devant des milliers de témoins, avec un gentil mot du président. Oui, oui. Il trône sur mon bureau, si jamais vous passez chez moi. Le trophée, pas le président.
LE MUTANT : Ma couverture en tant qu’humain est parfaite et efficace, car nul hormis quelques rares élus savent que je suis un mutant. Et un des plus puissants, sans vouloir me vanter, dans ma branche de prédilection, soit la télépathie. ● Origine Géographique : Je suis Mexicain, mais mes cartes prouvent le contraire. Américain pure souche, vous y croyez, vous ? ● Métier : Votre ● Date de Naissance : 12 octobre 1982. ● Lieu de Naissance : Je suis né à Mexicali, la capitale de l’État Mexicain de Basse-Californie. « Saints et Pécheurs », c’est le bidonville dans lequel j’ai grandi. Mon barrio. ● Orientation : Hétérosexuel.
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"Il y a quelque chose de plus grand pourtant que d'appartenir au monde, c'est de s'appartenir à soi-même"
● Groupe : Passage tiré du dossier Salazar : « Criminel et narcotrafiquant, Blake Salazar est l'homme à la tête de la « Vouivre », organisation criminelle la plus puissante d’Amérique du Sud. »
Moi, j'ajoute Mutant Hostile et Non Recensé à cette liste exhaustive. ● Raisons : Passage tiré du dossier Salazar : « Pourquoi Blake Salazar est devenu ce qu'il est aujourd'hui ? La réponse exacte est inconnue et seul Salazar pourrait y répondre. Nous pouvons par contre spécifier d'où il vient, à savoir d'un barrio ou bidonville, si vous préférez, tout prêt de Mexicali, au Mexique. Très jeune, il a servi de passeur pour transporter de la drogue, et à mesure qu'il vieillissait, il s'est enfoncé de plus en plus profondément dans ce monde, jusqu`à devenir la tête pensante de la plus puissante organisation criminelle du Sud des États-Unis. Stupéfiant. »
Pourquoi je suis un Mutant Hostile Non Recensé ? Réponse simple : né au Mexique, à Mexicali donc, mes parents m'ont abandonnés lorsque j'avais 2 ou 3 ans dans un barrio, soit un bidonville. Étant donné ceci, pourquoi auraient-ils pris la peine de voir si je portais le gène mutant ? Je n'ai par conséquent pas été recensé. De toute façon, pourquoi irais-je crier sur tous les toits que j'ai un don (deux pour être précis) et que le gène mutant coule dans mes veines ? Vu ce que j'ai pu créer en étant ce que je suis, je n'ai nulle envie que cela change. Quant à la guerre entre mutants et humains, jusqu’à un certain évènement, je ne me sentais nullement concerné : je faisais mes choses et eux les leurs. ‘‘Qu'ils se débrouillent par leurs propres moyens comme je l'ai fait,’’ c’était ce que je me disais. Plus maintenant. Ce qui m’est le plus cher me fut presque arraché. Je parle bien entendu de ma fille Isobel. Je suis toujours non recensé, bien entendu, la discrétion étant mon credo, mais j’ai changé de camp. Rester sur la banc de touche n’a jamais été mon fort et bien que je me sois toujours tenu à l’écart des luttes de pouvoir entre humains et mutants, ce qui est arrivé à ma fille m’a forcé à revoir mes opinions. Radicalement.
● Pouvoir(s) : Télépathie et Griffes Mentales. ● Description : TÉLÉPATHIE : C’est mon premier pouvoir, que je maîtrise comme nul autre à ma connaissance sur cette planète. L’utiliser m’est naturel, presque plus que respirer. De base, c’est la faculté de transmettre un message ou une image à autrui, mais également de lire les pensées.
Cela correspond à un échange d’informations entre deux personnes (ou plus) n’impliquant aucune interaction sensorielle ou énergétique connue. C’est vrai, mais c’est aussi beaucoup plus compliqué que cela à expliquer. Ma présence dans l'esprit d'autrui est inodore, indolore et parfaitement indétectable, sauf si la personne est elle-même télépathe ou très bien entraînée à contrer ce genre de pouvoir mental, ce qui est rare. Autrement dit, la cible ne se rend même pas compte que son esprit est violé, fouillé de fond en comble, excepté si je désire qu’elle en soit consciente. Mais pourquoi le serais-je ? Je l’ai dit, la discrétion est ma ligne de pensée. Incognito, toujours, ou presque.
La base de la télépathie est la faculté de lire les pensées d’autrui. C’est simple : j’entend tout ce que vous pensez. Tout : de la plus insignifiante idée qui vous passe par la tête, vos désirs, intentions, peurs, tout. Être près de moi, c’est perdre toute vie mentale privée. J’ai mes limites cependant, comme tout un chacun. Il y a trois ans, je ne pouvais entendre ou communiquer avec un maximum de quatre personnes, toutes devant se trouver dans mon champ de vision, jusqu’à une distance de cent mètres au maximum. L’évènement qui me fit changer de camp, les trois années écoulées et les entraînements constants auxquels je me suis soumis ont grandement fait évoluer mon don.
Ma limite est toujours de cent mètres en ce qui concerne la distance, mais j’entends désormais toutes les pensées de ceux que je vois, n’étant plus limité à une poignée de personnes. Bavardages idiots, idées tordues ou sexuelles, mesquineries, insignifiants commérages… Je peux tout entendre, toutes les choses que ceux que je regarde pensent, comme celles qui traversent leur esprit. Cela a failli me rendre complètement fou. J’ai été deux mois à ne presque plus sortir de chez moi, terrorisé par ce changement radical. Au bout du compte, je suis moi et je me suis attelé à contrôler cet excès d’informations constant, petit à petit. Ça m’a pris presque trois ans pour apprendre à contrôler ce bordel mental et à y mettre le holà. Au-delà de cent mètres, je ne perçois que quelques mots par-ci par-là, souvent trop vagues pour être compris. Résumé : je peux lire les pensées de toute personne que je vois sur cent mètre, mais cela est éreintant et je ne le fais que rarement. Même chose : je peux communiquer mes pensées à tout ceux que je vois, mais ce serait franchement stupide. Un peu comme mettre un panneau indicateur sur ma tête, qui clignote avec le mot mutant dessus. Pas très brillant comme idée. Cependant, pour communiquer avec une poignée de personnes, c’est envisageable.
Une autre partie de ma télépathie concerne ce que j'appelle les ''envois à distance''. Il me suffit de me concentrer un peu plus et, à la condition que je connaisse à la fois le nom complet et le visage de la personne à qui mon message mental est destiné, je ne suis plus limité par la distance. Bien entendu, cela est délicat à utiliser, car il y a notamment le risque qu'un autre télépathe capte le message, et il faut une concentration complète pour réussir ce tour de force. Je dois me répéter le nom du destinaire mentalement, tout me rappelant son apparence, ou le cas échéant, avoir une photographie de son visage résout cet aspect du problème. À force de pratique, j'y arrive de mieux en mieux.
J’ai donc également appris à ‘’bloquer’’ les pensées des gens, ce qui m’a sauvé de l’asile ou pire encore. Enfin, ma télépathie me permet d’isoler mentalement une douleur ou au contraire l’attiser chez une personne ou sur moi-même (comme si j’allais me faire plus mal !). Bien sûr, je n’ai pas besoin de contact physique pour cela. C’est encore au stade expérimental, puisque je n’utilise pas souvent cette partie de mon don, mais je sais que ça peut être très utile.
De plus, il existe quelques… lois, diront-nous, qui peuvent modifier l'usage de la télépathie : • Si l'esprit visé est déjà sous le contrôle d'un autre télépathe, il s’ensuivra dès lors un duel de volonté. Seul le plus résistant des télépathes, ou le plus doué tout simplement, l’emportera. De tels duels mentaux sont épuisants et rares, heureusement. • Si l'esprit est piégé d'une quelconque façon, la lecture d’esprit peut être une activité dangereuse. En effet, certains télépathes possèdent le don de piéger un esprit à l’aide de différentes bombes psychiques se déclenchant lorsqu’un autre télépathe pénètre dans l’esprit en question. Les dégâts peuvent varier, mais le risque n’en vaut pas le coup. • Il est possible de résister à une intrusion mentale. En s’entraînant de longues années, par exemple, mais généralement, seule une minuscule, infinitésimale poignée de gens est capable d’un tel exploit ou possèdent une volonté suffisante.
Malgré tous mes efforts, je n’arrive pas encore à pénétrer dans la mémoire ou les souvenirs d’autrui. Je crois aussi pouvoir un jour forcer quelqu’un à agir contre son gré, utilisant ma télépathie en une suggestion mentale quelconque ou encore me rendre invisible psychiquement aux autres en manipulant leurs pensées, ces derniers agissant alors comme si je n’étais pas là. Ce sont des choses que j’estime être capable de réaliser un jour, vu ma grande puissance, mais ce n’est pas le cas présentement.
GRIFFES MENTALES : Mon second pouvoir, qui est en quelque sorte le prolongement de la télépathie. C'est à la fois un excellent moyen de défense et d'attaque, tout dépendant du point de vue. Lui n’a pas beaucoup évolué durant les trois dernières années, bien que sa distance maximale d’utilisation ait augmentée jusqu’à 50 mètres. Mes griffes peuvent affecter autant l’esprit d’un humain que l’esprit d’un mutant, ayant comme utilité de provoquer différents effets plus ou moins graves sur l'esprit d'autrui. Encore une fois, il est possible d’y résister, mais les gens en étant capable sont rares. Comme pour la télépathie, aucun mouvement physique n'est nécessaire, tout se fait mentalement, bien que je doive fixer ceux que je veux affecter.
Je peux donc ainsi induire un simple mal de tête dérangeant chez ma ou mes cibles, ou bien faire évoluer l'effet en une migraine atroce qui peut provoquer l’évanouissement si je le désire. Je peux aussi complètement ''figer'' une personne, l'empêchant d'agir tant que je maintiens mes griffes actives. Bien que mes griffes mentales ne peuvent tuer, elles peuvent avoir un effet particulièrement néfaste sur la psyché humaine. J'explique : une utilisation puissante et intensive sur la même cible la rendra complètement légume, sans aucun espoir de rétablissement. Dans ce dernier cas, mes griffes provoquent en réalité un manque d'oxygène au cerveau qui endommage de façon permanente certains centres nerveux ; les centres du cerveau qui contrôlent l'éveil fonctionnent mais ceux qui permettent les mouvements et la parole, par exemple, sont irrémédiablement détruits. La victime de cet effet peut fermer les yeux pour dormir et les ouvrir quand elle est éveillée, continue à respirer, mais ne peut ni se déplacer seule, ni s’habiller ou se nourrir. Certains réflexes demeurent ; elle peut ciller et tousser, avoir des mouvements limités des yeux mais ne peut suivre le mouvement de quelqu'un qui se déplace dans la pièce, par exemple. En bref, elle demeurera jusqu'à sa mort dans un état végétatif permanent. Il faut bien entendu que je dépense une quantité d'énergie plus ou moins importante en fonction de l'effet désiré. Vous trouvez cela banal ? Écoutez bien : la victime de mon pouvoir demeure consciente de son sort : elle est prisonnière de son corps inutile jusqu’à sa mort, sans pouvoir rien y faire. C’est cela, mon don. Terrifiant, n’est-ce pas ?
Limites : Pour les maux de têtes, les migraines et figer les gens, ma limite est de 5 cibles à la fois, pas plus. Pour ce qui de créer l'état végétatif chez ma cible, je ne peux affecter qu'une personne à la fois, car la concentration requise est plus importante et fatigante. Le temps nécessaire à cet accomplissement est plus long également, pouvant nécessiter chez les plus résistants jusqu’à trente minutes de concentration de ma part. Pour les faibles d’esprit, les gens dits ‘normaux’, il ne me faut que quelques minutes pour détruire à jamais leur cerveau et faire de leur vie un éternel supplice.
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"Le roman est l'art de créer un homme, la biographie l'art de le ressusciter"
● Description Mentale : « Si l’on connaît plus ou moins les grands axes de l’histoire de sa vie, il est difficile de définir parfaitement le caractère de Blake Salazar car c’est un homme énigmatique. La dualité est l’élément de mystère de sa personnalité : la lumière et l’ombre. « Les Saints et les Pécheurs », tel le surnom de son barrio natal. Bien peu peuvent se targuer de connaître son âme profonde ou de comprendre la complexité de son monde. Son métier a fait de lui un homme qui attend qu’on le respecte et cela transparaît dans sa personne. A ses yeux, le respect est quelque chose d'important. Ce qui suit est un résumé des observations constatées sur le caractère de Blake Salazar au cours de nos enquêtes et donne un bon aperçu de l’homme, sans toutefois être complet, loin s’en faut.
L’ANGE… En pleine lumière, Salazar semble être l’homme parfait, le type qu’on trouve tout de suite sympathique. Il est à l’aise avec les gens, quel que soit le milieu. Charismatique, il sourit et son charme agit comme par enchantement. Amusant, possédant un esprit cultivé, gentilhomme distingué, son intelligence largement au-dessus de la moyenne sert ses ambitions. Homme d’affaires avisé, il dissimule habilement toutes ses activités. Très perspicace, il fait montre d’une faculté, innée, peut-on supposer, pour juger la valeur des gens. Et il se trompe rarement.
Salazar est quelqu’un qui parle peu, mais qui manie ses mots de manière exemplaire, en autant qu’il trouve la conversation ou l’interlocuteur intéressant. Jamais il ne parle pour ne rien dire. Observateur et compréhensif, il peut se servir de ces qualités pour employer les bons mots aux bons moments, ou pour faire mal. Il faut cependant bien comprendre qu'avec lui, si la parole est d'argent, le silence est en platine. Dans son métier, après tout, une grande gueule ne va pas loin.
Calme en presque toutes circonstances, il est d'une patience d'ange. On ne le verra jamais s'agacer pour de petites choses. Par contre, lorsqu'on le cherche vraiment ou pire encore, qu'on s'en prend aux gens qu'il aime, sa réaction sera discrète en pleine lumière, mais radicale dans l’ombre. Il n’offre jamais de deuxième chance.
Il sait faire preuve d’une rare gentillesse et d’une rare générosité qui semblent déplacées étant donné le monde dans lequel il vit. Il est connu comme étant un bienfaiteur d’Achaea, du fait des dons généreux qu’il fait chaque année à la ville, mais également à diverses œuvres caritatives. Véritable père modèle, sa fille ne manque de rien et l’adore, mais nous croyons qu’elle ne sait pas que son père est le plus grand narcotrafiquant d’Amérique du Sud. On sait aussi qu’il aime faire la fête. Régulièrement, nous l’avons observé dans les différents bars d’Achaea, payant des tournées aux clients, jouant habilement de sa guitare qu’il traîne partout avec lui, jusqu’aux petites heures du matin. Il ne boit jamais et ne semble prendre aucune drogue. Par contre, il fume beaucoup.
Il a une passion certaine pour les livres, particulièrement les bouquins anciens. Vu l’argent dépensé en ce sens, il doit certainement posséder une bibliothèque impressionnante. Il pourrait en apprendre à bien des diplômés d’universités question langage, culture générale et subtilité du pouvoir. Mais l’univers des hautes sphères ne l’intéresse pas ; il préfère le monde de l’ombre, ‘‘l’Underground’’, là où il a bâtit son empire.
Capable d’amitié, sa confiance est donnée avec parcimonie ; il n'y a que très peu de personnes qu'il apprécie réellement, toutes étant cités ci-après : Ramon Bichir, Howard Varla, sa fille bien sûr, ainsi que Fernando et Diego Sarina. Nous croyons que seul Bichir, son bras droit, peut se targuer de connaître réellement Blake Salazar, tout comme nous croyons qu’il aussi est la seule autre personne à connaître tous les rouages de la « Vouivre ».
…ET LE DÉMON. En public, on ne voit de lui que la partie immergée de l'iceberg. Derrière son apparence parfaite se cache la froideur d’un homme vide de pitié. Sous son air posé et enjôleur, Salazar dissimule une main d’acier trempé, impitoyable. Dur en affaire, intransigeant avec ses associés, son charisme impressionne autant qu’il séduit ou terrifie. Il manipule les autres sans honte, son entourage excepté, toujours dans l’intérêt de son cartel. Capable de colère, c’est la crainte et l’autorité qu’il disperse dans ses empreintes.
Vu son métier, on suppose qu’il cache un côté sombre, méfiant et calculateur. Arrogant et provocateur, il fait ce qui lui plait, quand ça lui plait, et ce, peu importe ce que les autres peuvent bien penser. Les conventions et les lois ? Il les balaie d’un geste de la main. Ça ne le concerne pas. Il adore faire parler de lui, en bien ou en mal, peu l'importe, du moment que son nom soit connu. De fait, dans les domaines illégaux, le nom de Blake Salazar est légende et en fait trembler plus d’un, tandis qu’il fait rager les forces de l’ordre, qui sont depuis longtemps incapables de prouver ses actes. Ainsi, malgré qu’il ne soit pas très vieux, il a su se faire respecter et écouter. Salazar vit sur les failles de la société et en est fier. Et malgré son côté fêtard, il est perpétuellement sur le qui-vive. Il sait qu’une seule erreur peut être fatale.
Il dirige son empire avec une attitude monomaniaque, si extrême que peu de personnes en saisissent l’étendue. Il aime l'argent, aussi bien pour le faste qu'il procure que pour l'immense pouvoir que cela lui rapporte. C'est un menteur brillant, capable de faire croire n’importe quoi à n’importe qui. Souvent, les gens sous-estiment son intelligence, alors que lui prend toujours toutes les précautions. La « Vouivre », symbole de son organisation, n’est-elle pas signe de vigilance ?
Bien que beau parleur, il peut aussi être sarcastique, volontiers moqueur et d’un cynisme à toute épreuve. C'est un pragmatique qui sait saisir toutes les occasions pour arriver là où il veut aller. Calculateur et imprévisible, mieux vaut ne pas se mettre en travers de son chemin… Blake Salazar est véritablement un homme impressionnant et dangereux, maître dans son domaine. »
Je n’ai rien à ajouter ; ils ont bien fait leur boulot.
● Taille :
« Salazar est un homme de grande taille (1m80), chez qui la noblesse semble inscrite sur ses traits, dans ses moindres mouvements qui sont gracieux comme ceux d’un chat. Plus intellectuel que physique, il est doté d’une souplesse de mouvements et d’une démarche agile. »
● Poids :
« C’est un homme à la carrure simple, mince, mais possédant une musculature présente, mais légère. Il est néanmoins en parfaite santé et son corps ne présente aucune trace de graisse. Il a des mains aux doigts fins et longs mais charnus par de la corne aux extrémités, attestant d’escapades en tout lieu et de son amour de la guitare. »
● Cheveux :
« Ses cheveux d’ébène sont aujourd’hui parcourus de quelques fils blancs. Il a une prédilection pour les cheveux longs, qui lui tombent souvent devant les yeux et le visage, et qui ajoutent à son charisme envoûtant. En fait, qu’il les porte longs, courts, rasés ou de n’importe quelle manière, Salazar a de la classe et se démarque du commun des mortels. »
● Yeux :
« Des prunelles intenses, des iris sombres et inquisiteurs, évaluant avec cynisme et méfiance ceux qui s’intéressent trop à lui. De minuscules rides et ridules au coin de ses yeux attestent de son passé houleux. Son regard est intimidant, magnétique, perçant, et semble lire au plus profond de votre âme. »
● Style vestimentaire :
Les smoking et habits chics, ce n’est vraiment pas mon genre. J’aime les vêtements décontractés, ayant une nette préférence pour les couleurs sombres et le blanc. Les chemises et les jeans ont ma préférence, en autant que c'est simple et relativement souple, j’endosse sans sourciller. Être classe, je pars du principe qu'on l'est au naturel ou qu'on ne l'est pas.
● Particularités :
J’ai des mains aux doigts fins et longs mais charnus par de la corne aux extrémités, attestant d’escapades en tout lieu et de mon amour de la guitare. Un cou svelte remontant vers un visage aux traits masculins et agréables, des lèvres masculines s’étirant parfois sur un sourire léger, bien que je conserve le plus souvent une expression impassible, indéchiffrable, image du parfait homme d’affaire que je suis. Mon nez est tout ce qu’il y a de plus normal, allant en harmonie avec le reste. Je suis bel homme, et je le sais. Je sais conquérir mon auditoire par ma seule apparence, manipulant et séduisant sans vergogne. Qui suivrait un simple dandy de toute façon ? Surtout dans le domaine où je nage tel un poisson dans l’eau. Je sais de quoi j’ai l’air, ce que je dégage, et je m’en sers dès que je le peux. Pourquoi m’en priver ?
« Perfection apparente, Salazar dépasse le commun des mortels sans regret. Gueule d’ange, Salazar est imprégné d’une force et d’une présence indéniables. Son corps porte quelques cicatrices anciennes, zébrures violacées encore visibles dans son dos, bien qu’elles soient en grande partie camouflées par son tatouage. De fait, il en possède trois, tous magnifiques : une Vouivre, serpent ailé au corps de flammes, symbole de son organisation, dans son dos, le serpent mordant sa queue. Sur son bras gauche, on peut apercevoir la marque du barrio où il a été élevé : un diable avec une auréole. Enfin, sur sa poitrine, au niveau du cœur, le prénom Magdalena est présent en lettres stylisées. C’est le prénom de sa femme, aujourd’hui décédée. »
● Points Forts :
« Habile au maniement d’armes à feu, compétences en infiltration, quotient intellectuel tranche moyenne supérieure. Charme exceptionnel, talent de manipulateur hors normes. Son calme, sa prudence et le pouvoir que lui procure son organisation. »
Personnellement, j'ajouterais à cela mon sens de l'humour, mais surtout ma parfaite maîtrise de mes pouvoirs mutant et de ce fait, ma capacité à tout savoir sur ceux que je rencontre, quitte à devoir extirper les informations par la force.
● Points Faibles :
« Profit psychologique instable. Refus d'autorité, hormis la sienne. Arrogant et orgueilleux : il se croit supérieur aux lois et intouchable. Trop grande confiance en lui. Possibilité psychopathique. »
Intéressant... et vrai, en grande partie. Mon plus grand point faible, selon moi, c'est ma manie de tout vouloir contrôler. Ça en devient parfois énervant, même pour moi.
● Aime :
Ma fille adorée, Isobel, vient bien entendu au sommet de la liste, suivie de près par mes pouvoirs. Mon frère de barrio, Ramon, occupe une place plus qu'importante dans ma vie, tout comme Jia, qui s'est frayée un chemin jusqu'à mon coeur. Mon bébé, la Vouivre, est partie intégrante de ce que je suis. Pour le reste... tout ce qui est relié à la Vouivre me tient à coeur et j'apprécie l'alliance que j'ai formé avec les Hostiles.
● Déteste :
Ce que je n'aime pas, hein ? Quand les choses ne vont pas comme je le désire, me sentir vulnérable ou inapte à faire quelque chose, ce qui a failli arriver à ma fille, les humains pour leurs manières d'agir envers ceux de ma race, l'Apocalypto... et quelques autres choses, mais ce n'est pas digne d'intérêt.
● Peurs :
Perdre ma fille est assurément ma plus grosse peur et le fait que ce fut presque le cas il y a peu n'aide pas mon cas. Perdre mes dons me fait peur, oui, car je me sentirais incomplet. Et bien que je n'aime pas l'admettre, l'idée que mon bébé, la Vouivre, soit détruite - ce qui incluerait que je sois capturé ou que je meure - m'est particulièrement désagréable.
● Rêves :
Créer une société, un monde où tous les mutants pourraient vivre comme bon nous semblerait, sans craindre d'utiliser nos dons et de devoir constamment regarder par-dessus notre épaule de crainte d'être découvert par l'Apocalypto ou pire encore. Oui, je crois que c'est un beau rêve. Est-ce le mien ? Oui. En partie.
Dernière édition par Blake Salazar le Sam 9 Oct - 23:03, édité 1 fois
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Sujet: Re: Blake Salazar Sam 9 Oct - 22:43
» Informations Générales
"La beauté de l'apparence est seulement un charme de l'instant ; l'apparence du corps n'est pas toujours le reflet de l'âme"
● Histoire : Informations Générales tirées du Dossier Salazar
● Famille : « Père Inconnu, Mère Inconnue. Aucun frère ou sœur connu. Mère adoptive (décédée), nom inconnu. Épouse (décédée) : Magdalena Gonzalez. Fille unique : Isobel Salazar. »
● Affiliations connues : - Ramon Bichir : bien que n’étant pas liés par le sang, Salazar et lui sont constamment ensemble et se connaissent depuis 33 ans. On sait qu’ils se considèrent comme des frères. Il est aussi son bras droit dans l'organisation, son bras armé, pourrait-on dire, mais rien ne permet de prouver ses activités. - Howard Varla : 74 ans. Ancien chef du cartel, habitant chez Salazar. - Fernando Sarina : 54 ans. Ami de Salazar. Rôle inconnu. - Diego Sarina : 33 ans. Fils de Fernando Sarina. Rôle inconnu. »
« Né au Mexique, ville de Mexicali, capitale de l’État mexicain de Basse-Californie, en 1982.
1983-1985 ? : Abandonné dans un bidonville près de Mexicali, un barrio surnommé « Saints et Pécheurs », où il fut recueilli par une vieille femme dont l’identité est inconnue. De même, on ignore d'où lui vient son nom. Ses parents biologiques sont-ils morts ou vivants ? Données inconnues.
Les gens vivant là-bas ne savent pas ce qu’ils sont, ni de quel côté ils devraient être. Ci-joint une citation venant directement de Salazar, récoltée grâce à une écoute électronique : « La signification réelle de mon tatouage, « Saints et Pécheurs », est simple et découle directement de l’endroit où j’ai grandi : il s’agit d’un endroit où chaque gamin doit découvrir qui il est. Un saint ou un pécheur. Voir les deux… »
Salazar semblait dès sa jeunesse destiné à devenir ce qu’il est aujourd’hui. Dealer de carrière, pourrait-on dire. Son enfance fut probablement difficile, bien que nous n’en sachons rien : les barrios, à cette époque, n’étaient pas un endroit facile à vivre. Là où beaucoup d’autres orphelins seraient morts, Salazar survécut. Aucune information additionnelle, excepté le fait qu’il a très tôt développé l’amour de la musique, de la guitare surtout.
1990 – : Un homme, encore inconnu aujourd’hui, mais ressemblant probablement à celui qu’il est devenu aujourd’hui, l’a sorti du barrio alors que Salazar avait sept ou huit ans et lui a offert du travail. Le travail en question : Salazar était un marijuanito. Les Colombiens ont passé un accord avec les Mexicains à cette époque : ils expédiaient la cocaïne et d’autres drogues au Mexique et les Mexicains lui faisait franchir la frontière en utilisant les bons vieux chemins de la marijuana. De Mexicali à Calexico, par exemple. Ils appelaient cette route le Trampoline : la came saute de Colombie au Mexique, puis du Mexique jusqu’au States. Salazar faisait le transport de la drogue, passant la frontière avec des sacs à dos remplis d’herbe, et plus tard dans des convois. Il devait certainement être doué, car jamais il ne fut arrêté ou surpris durant l’acte. On sait de source sûre que c’est à cette époque qu’il rencontra celui qui est son bras droit aujourd’hui : Ramon Bichir. On dit même que tout deux viennent du même barrio, mais l’information est non confirmée. On sait également que Salazar a consommé des drogues dans son enfance, très tôt apparemment, mais il semble avoir tout arrêté aujourd’hui.
Mars 1999 : Salazar quitte le barrio et le Mexique. Possiblement en voiture. Son nom apparaît à Las Vegas, avec celui de Ramon Bichir. D’après les témoignages recueillis, Salazar semble s’y être enrichi de façon miraculeuse dans les casinos, si bien qu’il a été placé sur liste rouge, et l’est encore depuis. Disparaît de nouveau avant de réapparaître quelques mois plus tard à Achaea, Nevada, surnommée « La Ville du Démon ». Bichir l’accompagne toujours. Et le cycle commence...
Août 1999 – Septembre 2008 : Salazar rencontre Howard Varla en 1999, baron de la drogue de la ville à cette époque. Ce dernier prit Salazar et Bichir sous son aile, accordant bientôt à Salazar une confiance presque absolue. Pourquoi ? Nous n’en savons rien. Peut-être le vieil homme vit-il en Salazar le fils qu’il n’avait jamais vu ? Possible. Quoiqu’il en soit, Salazar fut intégré à l’organisation de Varla et le suivit dès lors partout, comme s'il s'était rendu indispensable aux yeux de Varla d'une quelconque façon, avec toujours Ramon en arrière plan, veillant au grain. Salazar aiguisa probablement ses talents auprès de Varla. La suite, on la connaît : c’est devenu légende.
04 Septembre 2008 : Howard Varla lègue tous ses biens à Blake Salazar. Raison inconnue. Dissensions au sein de l’organisation, que Salazar rebaptise la « Vouivre », mot symbolisé par un serpent ailé avec un corps de flammes, symbolisant la richesse et la vigilance. Cet animal mythique est le gardien des ruines et des trésors. Salazar démontre pour la première fois son talent naturel de meneur d’homme et son charisme et mate ceux qui veulent sa place. Ramon Bichir, son principal acolyte, fut celui qui lui déblaya le terrain ; il se trouvait en première ligne. Au début, chaque fois que Salazar avait un boulot à faire, il se tournait vers Bichir. Le travail était fait. Bichir est un tueur de sang froid, un exécuteur. Pourquoi suit-il ainsi Salazar comme son ombre ? Mystère, mais les deux hommes agissent comme des frères.
Jusqu’à aujourd’hui : Salazar le Chef d’entreprise. Les affaires reprennent rapidement pour la « Vouivre », et Salazar fait montre d’un talent impressionnant. Que dis-je ? Exceptionnel ! L’ancien baron de la drogue, Howard Varla, gérait un cartel impressionnant, mais à côté de ce que Salazar créa au fil des ans, ce n’était qu’un embryon. Aujourd’hui, Blake Salazar est le chef du plus grand réseau de narcotrafiquants d’Amérique du Sud. Son organisation concerne de nombreux corps de métiers et autres occupations moins reluisantes : agriculture, chimie, négoce à l’exportation, logistique et transports, importation, gestion des stocks, distribution, marketing, blanchiment des capitaux, racket, recel, etc. Sa spécialité est bien entendu le narcotrafic, échanges commerciaux illégaux de substances psychotropes réglementées par les différentes conventions de l’ONU. Son organisation est la plus énorme ayant jamais existée et il est le plus discret baron de la drogue ayant jamais vécu, car malgré le fait que de nombreuses organisations – Interpol, l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC), Drug Enforcement Administration (DEA) ou la Joint InterAgency Task Force-South, pour n’en nommer que quelques unes - savent qu’il est la tête pensante de la « Vouivre », rien, absolument rien, ne permet de le confondre. Blake Salazar n’a aucun dossier criminel et n’a jamais ouvertement fait quelque chose d’illégal. Il n’a même jamais reçu un simple ticket de vitesse. Rien. Et sans preuves, ils ne peuvent l’arrêter.
La « Vouivre » est organisée en structure pyramidale, avec Salazar à sa tête et Ramon Bichir en second. Personne ne sait réellement comment est gérée l’organisation, hormis Salazar lui-même et probablement son bras droit. On sait que la « Vouivre » fait travailler des centaines, et probablement des milliers de gens à travers les États-Unis et le Mexique, notamment des mercenaires, informaticiens, contacts divers, dealers (gros et petits) en quantité exponentielle, pharmaciens, etc… Beaucoup travaillent probablement pour lui sans même le savoir. La corruption est partie prenante de son organisation, et de nombreux policiers, administratifs et magistrats (juge, procureur, etc…) du Mexique principalement, mais aux Etats-Unis également, sont à sa botte, parfois sans même le savoir. Encore une fois, rien n’a pu être prouvé ouvertement, mais c’est chose certaine. Les spécialistes ayant étudiés son cas et celui de son « bébé », comme il nomme lui-même son organisation, s’y sont cassés les dents à de nombreuses reprises. Comment Salazar s’y est pris pour créer un tel monstre et comment fait-il pour tout diriger ? Là est tout le mystère…
Car il vous faut comprendre que du fait de la nature illégale du marché de la drogue, les trafiquants sont poussés à une efficacité et une innovation permanente. Se faire prendre, c’est la prison ou la mort. Hors, Salazar a créé un empire qui semble véritablement invulnérable où tout le monde a son rôle à jouer. Personne ne se connaît, donc personne ne peut accuser personne. Différents joueurs qui détiennent différentes pièces du puzzle. Et personne, hormis Salazar et Bichir, ne voit le puzzle en entier, uniquement la pièce qu'il a dans la main. Comment, dans ce cas, peut-on démanteler une organisation si complexe ?
Il y a trois ans, Salazar a tout misé sur la black ice, la glace noire, nouvelle drogue de l’heure. C’était l’avenir et il le savait. Ses frais étaient si peu élevés que sa came se vendait vingt dollars de moins que le prix courant d’une dose d’ice hawaiienne ou de ‘’verre’’, peu importe comment c’est appelé. Et sa came était de meilleure qualité. Rapidement, il a supplanté les Hawaiiens sur tout le territoire des États-Unis en faisant flamber les prix, gagnant un quasi-monopole sur cette nouvelle drogue et se faisant une fortune se comptant en millions. Encore aujourd’hui, 3 ans plus tard, ses concurrents n’ont pas réussi à le rattraper sur le marché. Salazar ressemble un peu à ces bateaux de pêche qui traînent d’immenses filets dans leur sillage. Il fait des grands cercles et il prend tous les poissons au piège, immanquablement.
Mais malgré tout ce qu’il a accompli, Salazar n’a jamais oublié son barrio natal, « Saints et Pécheurs », et le barrio ne l’a jamais oublié. C’est une histoire de fidélité. Chaque année, il envoie de grosses sommes d’argent pour le supporter et aider ses habitants. On croit par ailleurs qu’il a installé des laboratoires dans les barrios du coin, et si c’était effectivement le cas, ils sont extrêmement discrets car on n’a jamais pu en dénicher un malgré toutes nos recherches. Il n’a jamais manqué de volontaires au Mexique pour transporter sa marchandise, créant ainsi une façon parfaite pour la transporter. Pour un seul voyage, il offre à ses pauvres types plus de fric qu’ils ne peuvent en gagner en travaillant cinq ans. Tout cet argent pour si peu de risques ! Même ceux qui se font prendre ne restent pas longtemps en prison. Ce ne sont que des pions, rien de plus, et ils ne savent même pas qu’ils travaillent pour Salazar, tout se faisant par des intermédiaires multiples. Ces derniers ignorent également pour qui ils travaillent réellement. Et ce n’est qu’une minuscule partie de son empire gigantesque. On sait que Salazar utilise d’autres moyens pour transporter les marchandises, mais rien n’a permis de découvrir de quoi il s’agissait. Un autre mystère relié à cet homme…
Oh, il y a un dossier long comme le bras le concernant qui existe, mais aucune preuve directe ne permet de le faire enfermer, encore moins de l’arrêter. Il est couvert par d’ingénieux systèmes de protection qu’il a lui-même instaurés et qui restent, jusqu’à présent du moins, d’une redoutable efficacité. Sans compter la panoplie d’avocats qui sont sous ses ordres. Et quant on s’est approchés d’un peu trop près, ça s’est soldé par des morts, et pire encore. Même chose quand on a tenté d’infiltrer l’organisation. Par exemple, l’Agent Spécial Patrick Svenson du FBI, l’unique homme a avoir réussi à infiltrer l’organisation jusqu’à Salazar lui-même (c’est grâce à lui que nous avons recoupés autant d’informations), fut retrouvé nu dans le désert, complètement patraque. Il avait l’esprit complètement réduit en bouilli. Incapable de prononcer le moindre mot cohérent, il se contentait de baver et de babiller comme un bébé. Comment fut-il démasqué, envoyé au coeur du désert (Salazar et ses acolytes étant surveillés et n'ayant pas quittés Achaea) et comment fut-il réduit à l’état de légume végétatif ? Impossible à savoir. Mystère total. On le soupçonna d’être mutant, mais même ainsi, rien ne permet de l’approcher. Patrick Svenson est aujourd’hui enfermé à l’asile psychiatrique de Los Angeles, et y restera probablement jusqu’à la fin de ses jours. Bref, on peut dire que c’est un chef d’entreprise du genre violent. De la même façon, il est particulièrement prudent et brillant, car il semble avoir trouvé un moyen infaillible pour communiquer avec ses fournisseurs et associés au Mexique et ailleurs ; un moyen que même nos systèmes d’écoute sophistiqués ne peuvent détecter. Quel est ce moyen ? Nouveau mystère.
Pour survivre dans le milieu de la drogue, il faut montrer son pouvoir à ses rivaux potentiels, qui sont nombreux. Salazar, lui, n’hésita pas une seconde à exhiber sa cruauté, afin d’empêcher ses amis et acolytes de le défier ou de le trahir. On dit qu’il peut faire assassiner n’importe qui n’importe où. Il y a quelques années, il y a eu un tas de massacres au Mexique pour s’assurer le contrôle des routes d’acheminement de la marijuana. Salazar s’est fait sa place. C’était comme une guerre entre gang, barrio contre barrio. Depuis, il les a tous réunis, mais au début, son clan dominait radicalement tous les autres. Le plus drôle là-dedans ? Il n’a pas remis les pieds au Mexique depuis plus d’une décennie ! Son bras droit, Ramon Bichir, n’y est jamais retourné non plus. Que peut-on en déduire ? On suppose également que son organisation est en fait un regroupement de plusieurs cartels de la drogue et d’autres groupes criminels, et que les chefs de ces groupes sont aux ordres de Salazar. Ce ne sont que des suppositions, car rien ne permet de le relier à ces organisations criminelles. Tout cela laisse penser que Salazar et Bichir ne s’occupent pas que du trafic de stupéfiants. La « Vouivre » ferait-elle dans le blanchiment d’argent, les jeux d’argent, le racket, l’espionnage industriel, le vol, le recel, la vente d’armes et l’assassinat ? Rien ne peut être confirmé, là encore. L’organisation est-elle trempée dans des crimes encore pires, tel le trafic d’êtres humains et le trafic d’organes ? Nous supposons que non, car malgré ce qu’il est, Salazar semble suivre un code de conduite de son cru.
L’organisation est aussi vigilante et discrète que la créature mythique dont elle porte le nom. En bref, on ne connaît ni le nombre exact des membres de la « Vouivre », ni la totalité de leurs activités. On sait que Salazar dirige une unique entreprise réelle, le bar de Strip-tease le Serpent de Feu, situé au centre-ville d’Achaea. C’est ainsi qu’il gagne légalement sa vie aux yeux du peuple, même si c’est mal vu par beaucoup. Lui s’en balance, bien entendu. C’est là ou dans sur sa maison en dehors d’Achaea qu’on le voit le plus souvent, presque toujours accompagné par Ramon Bichir.
Saints et Pécheurs... Beaucoup des hommes présents à Achaea viennent de là, du bidonville natal de Salazar, tout comme beaucoup des gars de l’eMe. L’eMe étant la mafia mexicaine, un gang latino exerçant son influence sur les détenus dans la plupart des prisons du Mexique et de Californie. Nous ne savons pas beaucoup de choses sur eux, car l’allégeance au groupe ne peut être remise en compte. Toute infraction y est punie de mort. Salazar est certainement lié à l’eMe, c’est même quasiment certain, même si encore une fois nous n’avons aucune preuve dans ce sens. De plus, dans leur barrio, ils avaient un dicton : Quien eres ? qui veut dire : « Qui es-tu ? » C'est un défi. Ça signifie en fait : De quel côté es-tu ? Avec nous ou contre nous ? Saint ou Pécheur ? Et quand Salazar a accédé au pouvoir, il a chargé Bichir de liquider tous ceux qui étaient contre lui. Ceux qui viennent du barrio, ceux à qui nos informateurs ont parlés, racontent qu'après avoir buté quelqu'un, Salazar répandait la nouvelle à travers tout son cartel. El descubrio quien ara : « Il a découvert qui il était... » C'est devenu sa marque de commerce, en quelque sorte. Des dizaines de cadavres furent découverts au fil des ans portant sa marque ; tatouée sur eux, écrite sur un mur, sur un bout de papier... Mais toujours aucune preuves permettant de relier Salazar ou Bichir à tout ça. Que des ouïe dire... et rien de concret.
Comment nous savons tout cela ? Par des informateurs, au fil des ans, principalement l’Agent Spécial Patrick Svenson, cité précédemment. Ceux qui ont survécu assez longtemps pour parler en somme. On possède tous une biographie sur notre ami Salazar, tout ceux qui ont travaillé sur son cas. Je sais même qu’il a un tableau d’Elvis en velours accroché au mur de son bureau.
En passant, Howard Varla, le mentor de Salazar, est toujours dans le décor. On le voit régulièrement autour de la maison de Salazar, près d’Achaea, et malgré son grand âge (il a 74 ans), il semble encore vif, d’esprit à tout le moins. Quel est donc son véritable rôle dans l’engrenage de la « Vouivre » ? En a-t-il seulement un ? Deux autres questions à ajouter à la liste de toutes celles qu’on se pose déjà. Autre information intéressante : Salazar s’est marié en 2002, à l’âge de 20 ans, avec Magdalena Gonzalez, de façon très discrète, puisque nous ne l’avons remarqué qu’en 2011, quant celle-ci est décédée d’un cancer des poumons. Elle n’avait aucun dossier à la criminelle. Il a eu une fille avec elle : Isobel Salazar, née fin 2002, âgé de 21 ans aujourd’hui. Sa fille ne semble aucunement au courant des activités douteuses de son paternel et est étudiante en biologie cellulaire à l’Université d’Achaea. Deux autres personnes sont dignes d’être mentionnées dans le Dossier Salazar : Fernando Sarina et son fils, Diego. Ils sont régulièrement vus avec Salazar et Bichir, mais on ignore s’ils sont impliqués dans le cartel. À vérifier.
Salazar est à la tête d'une fortune colossale, d’une organisation à nulle autre pareille et bien sûr doté d'un pouvoir qui peut lui amener tout ce qu'il désire sur un plateau d’argent. C’est un homme qui aime s’amuser ; on le voit régulièrement dans les boites branchées d’Achaea et c’est un excellent guitariste. Il aime fréquenter plusieurs fois par semaine les restaurants les plus cotés. Mais son côté le plus efficace est sans aucun doute son rôle de chef. Il est ambitieux, c’est évident, mais pas imprudent. C’est un homme qui aime se montrer, qui aime nous narguer. Il sait qu’on sait que c’est lui qui dirige tout, mais qu’on n’y peut rien. Nous ne pouvons pas simplement l’éliminer de l’équation non plus : il nous a clairement fait comprendre que si lui ou son second mourraient de façon suspecte, dans un ‘’accident’’ ou autre, il y aurait des représailles terribles, et selon lui, les États-Unis ne s’en remettraient pas avant des décennies. Il a également affirmé et prouvé détenir des informations clés sur des membres importants du gouvernement, et détenir des informations classées secret d’état. Les représailles seraient pareilles si l’un d’eux venait à disparaître, ou s’il arrivait quoi que ce soit à sa fille ou un de ses acolytes proches. Ne sachant pas de quoi il est vraiment capable avec certitude, ces options ont été éliminées et Salazar et son entourage sont considérés comme des Intouchables. Tout ceux qui lui sont reliés sont surveillés quand même, au cas où ils commettraient enfin une faute, mais le système de gestion de l’empire est extrêmement furtif et ils sont très prudents. Nous n’avons jamais rien trouvé d’illégal dans ce que Salazar fait à la lumière du jour. Il donne même plusieurs millions de dollars chaque année à diverses causes. C’est littéralement un ange en pleine lumière, alors qu’on sait que c’est le diable en personne en coulisses. Jamais le symbole « Saints et Pécheurs » n’a été si bien représenté…
8 Aout 2020 Inspecteur Dan Harrison Chargé d’enquête, DEA (Drug Enforcement Administration) »
Tout ce que ce cher Inspecteur a écrit ci-dessus est en partie la vérité, mais vous comprendrez que je ne peux me risquer à tout dévoiler sur la Vouivre, n’est-ce pas ? Ce serait vraiment trop dangereux pour moi et assurément mortel pour vous. Tout cela concerne donc ma vie jusqu’à il y a trois ans, jusqu’à un certain évènement qui marqua une étape de ma vie.
J’étais en discussion avec une jeune humaine nommée Lou quand Ramon reçu un appel pour moi. Un appel qui m’annonça qu’on avait retrouvé ma fille, ma chère Isobel, dans une ruelle non loin de l’Université. La femme qui me parlait m’annonça qu’elle s’était fait agresser et qu’elle se trouvait à l’hôpital, sur la table d’opération et que son état était préoccupant. Bien entendu, je m’y suis rendu immédiatement, la rage au ventre et une inquiétude grandissante.
Elle va mourir ? fut la seule chose que je pus me répéter en boucle dans ma tête, en sentant mes yeux se mouiller – quelle importance avait ma réputation maintenant, pour moi, le monde s’écroulait.
En arrivant à l’hôpital, nous entrâmes par le service des urgences et nous présentâmes à la réception. Comme la plupart de ses collègues, l’hôtesse d’accueil était d’une espèce à part. Elle baissa ses lunettes sur un nez presque inexistant et nous toisa par-dessus ses carreaux. Sa maigre chevelure était ramenée en arrière en un chignon tellement serré qu’elle avait les yeux bridés. - Répétez-moi le nom de la patiente, s’il vous plaît. - Isobel Salazar, répéta Ramon pour la deuxième fois. Voici son père…
La femme leva un index potelé en signe d’avertissement. Mon visage s’assombrissait au fur et à mesure que se déroulait la scène. La femme tapait laborieusement le nom de ma fille sur son ordinateur. - Et comment a-t-elle été amenée ici ? - Je vous demande pardon ? s’impatienta Ramon. - Et moi, je vous demande comment elle est arrivée chez nous : en ambulance, en voiture…
D’un geste, j’écartais Ramon et collai mon nez sur la vitre qui me séparait de la réceptionniste. - Elle est arrivée en bus, merde ! Avec la tête écrabouillée, deux ambulanciers et un brancard dégueulasse. Même vous, vous n’avez pas pu la rater. Alors, fermez votre clapet et dites-moi où est ma fille, si vous ne voulez pas que je vous envoie faire un tour dans le même service !
La bouche de la réceptionniste s’arrondissait pour former un petit o, quand une infirmière, qui avait entendu l’échange, sortit en hâte du box des urgences. - Mr Salazar ?
J’opinai, le dos et les épaules tendus comme si on m’avait enfoncé une barre de métal dans le dos. Le visage de la réceptionniste devint blême en entendant mon nom ; je donnais des dons à l’hôpital chaque année. - Où est ma fille ? Je veux voir ma fille. - Elle est toujours en salle d’opération. Si vous voulez bien me suivre, je vous conduis à la salle d’attente.
Nous lui emboîtâmes le pas. - Comment va-t-elle ? demanda Ramon à l’infirmière. - Je suis désolé, Monsieur, mais je ne sais pas du tout. Le médecin va venir vous voir.
Nous montâmes les escaliers, deux étages plus haut. L’infirmière nous fit entrer dans une pièce minuscule, à côté de la salle de réanimation, et nous proposa un café. Ramon la remercia de son offre ; nous étions tout deux trop tendus pour accepter. Je lisais dans son esprit qu’il se faisait autant de soucis que moi ; lui aussi la considérait comme sa fille. Brave Ramon. L’infirmière, elle, éprouvait de la pitié et de la compassion pour moi. Je pointais mon doigt vers elle :
- Dites à votre supérieur que je réclame sa présence. Vous pouvez également chercher à savoir qui est le toubib qui s’occupe de ma fille et trouver le nom du meilleur spécialiste de son cas. Je me fous complètement de ce qu’il coûte et de qui il est, faites-le venir, un point c’est tout.
La petite infirmière hocha la tête gravement à plusieurs reprises et sortit de la pièce. Je me mordis la lèvre, haletant, et me levai debout.
- Ramon, il faut que je fasse quelque chose, sinon je vais exploser. Je ne peux pas rester ici sans bouger, c’est impossible. Il faut absolument que je fasse quelque chose.
J’avais parlé avec simplicité, en toute sincérité. Ramon dut ressentir ma force et le poids de la peur qui me tenaillait. J’essayais de gérer mon chagrin du mieux que je le pouvais, j’avais besoin d’agir, de bouger, comme si l’action pouvait me délivrer de mes craintes. Ou, au moins, les éloigner. En agissant, je me sentirais moins inutile.
Un médecin en robe blanche entra à ce moment dans la petite pièce et moi et Ramon nous levâmes d’un même mouvement. - Comment va-t-elle ? - Mal, Mr Salazar, très mal, j’en suis navré. Elle a la moitié de la tête défoncée. Celui ou ceux qui lui ont fait ça l’ont frappée jusqu’à ce qu’elle perde connaissance et ont continués à la frapper ensuite. Elle est dans un état épouvantable, et je dois avouer que nous sommes surpris de voir à quel point elle s’accroche à la vie. - Est-ce qu’elle a été… ? - Non, Mr Salazar. Elle n’a pas été violée.
Ramon me saisit le bras. Je vis d’abord sa main, ses doigts qui s’enfonçaient dans ma chair, puis, enfin, je levai les yeux vers son visage. Dans son regard, je lus que lui aussi comprenait l’atroce vérité. Je m’effondrai sur ma chaise comme un pantin brisé dont on aurait coupé les fils. Le médecin hocha la tête et ressortit, nous laissant seuls. Ramon m’entoura d’un de ses gros bras, me procurant son soutien silencieux.
- Si elle meurt, Ramon, il ne me restera plus rien, plus rien.
Je me cachai la tête entre les mains et des sanglots rudes, rauques, sortirent de ma poitrine, comme si elle explosait.
Ramon alluma une cigarette et me la glissa entre les lèvres.
- On l’aura ce salopard, Blake, me souffla-t-il à l’oreille. On l’aura.
Ces simples mots me calmèrent.
- C’est un homme mort, Ramon. Même si elle vit, ce type est un homme mort.
Il n’y avait plus rien à dire.
* * *
Je rentrais chez moi à huit heures du matin le lendemain. Après cette nuit passée à l’hôpital, j’avais une mine épouvantable, et dans la bouche un sale goût de café en poudre et de cigarettes. Et j’enrageais.
Ma fille était entre la vie et la mort, elle avait été battue à mort. Et moi, j’avais le cœur serré comme dans un étau. Du calme, il me fallait contrôler ma respiration.
Quand je l’avais vue, ma petite, mon Isobel, dans le service de soins intensifs, le corps bardé de tuyaux, de perfusions et de pansements, une rage brutale, violente, m’avait assailli, la plus violente que j’ai ressentie de ma vie. Une immonde raclure, un infâme salaud avait attaquée mon enfant – oui, mon enfant – et l’avait violentée. L’ignoble salopard !
Eh bien, il était temps pour ce – ou ces – monstres de dire leurs prières, parce que j’allais les retrouver, les démolir et les mettre en charpie.
Ramon arrêta la voiture dans l’allée avec un crissement de pneus et je me précipitais vers la porte d’entrée avant même que Ramon soit sorti de la voiture. J’ouvris la porte et tombai sur Howard, mon vieux mentor. Son regard et ses pensées étaient emplis de compassion ; lui aussi aimait ma fille comme sa propre fille. J’hochai la tête et sans même lui adresser la parole, je traversai l’entrée au pas de charge et grimpai l’escalier quatre à quatre pour filer dans mon bureau.
J’ouvris la porte d’un geste si brutal qu’elle alla s’écraser contre une commode sur laquelle était posé un pot de fleurs, qui se brisa en tombant sur le sol. Je fis le tour de mon bureau et me laissai tomber sur ma chaise, ouvrant mon ordinateur du même mouvement.
Un message s’ouvrit automatiquement. Fernando, bien sûr.
« Navré, Blake. J’ai appris la nouvelle… Je peux faire quelque chose ? »
Sourire cruel de ma part. Oh oui, il pouvait faire quelque chose ! Je pianotais sur les touches :
« Visualise toutes les caméras autour de l’Université, Fernando. Trouve-moi ces salopards ! Et envoie-moi les dossiers de tous les pervers et voleurs du coin. Tous ! »
Sa réponse ne se fit pas attendre.
« Entendu. Je te reviens là-dessus. »
L’écran disparut et mon écran revint à mon bureau habituel. Je savais Ramon non loin, comme d’habitude. Je levais la tête de mon écran. Ramon m’avait suivi dans l’escalier et se tenait, l’air absent, dans l’embrasure de la porte de mon bureau.
- Convoque-les, Ramon. Je les veux tous ici, tous. Rien à battre s’ils sont occupés. Leur mère peut être sur son lit de mort, je m’en branle, qu’ils arrivent et rápidamente!
Ramon s’éloigna aussitôt. Quand j’étais énervé, mieux valait m’obéir sans perdre un instant. Quant à moi, je me perdis dans mes pensées.
Lorsqu’on m’avait finalement autorisé à voir Isobel, mon angoisse était devenue palpable. Ma petite avait peu de chances de survivre, c’était évident. Elle avait le cerveau dans un tel état qu’il aurait été plus charitable de la laisser mourir. Mais elle s’accrochait et je ne pouvais accepter qu’elle s’en aille comme sa mère. Comme si j’avais le pouvoir de la retenir…
* * *
Je m’allumai une cigarette avec mon briquet en or et exhalai bruyamment la fumée. Pendant que je me douchais et me changeais, six personnes étaient arrivées chez moi. Les cinq premiers grâce aux Trick Room de Ramon et le dernier par ses propres moyens. Assis dans l’antichambre, ils attendaient les ordres avec un certain malaise.
Je contemplais mon briquet, un cadeau de Isobel pour mon trente-huitième anniversaire. Chaque fois que je pensais à ma fille, la panique me gagnait. Si elle mourrait… Dieu du ciel, si elle mourrait, je n’aurais plus rien. Plus rien au monde.
Pour la première fois, ma cupidité et ma Vouivre étaient reléguées au second plan. J’étais prêt à abandonner mes biens sur-le-champ, si cela pouvait me rendre ma fille, telle que je l’avais vue la dernière fois.
Heureuse, souriante. Et vivante. Éclatante de jeunesse et de vitalité.
Une toux discrète vint mettre un terme à ma contemplation. Je me tournai vers les hommes et la femme assemblés dans la pièce. Diego, Sabya, Jaciento, Valdemar, Magaliel et Adam. Mes lieutenants, sous mes ordres et ceux de Ramon. Des mutants non recensés comme moi, puissants, utiles et brillants. Des gens de confiance que je connaissais depuis des années.
- Je suppose que vous savez tous ce qui est arrivé ?
En entendant ces paroles, ils murmurèrent des condoléances et je levai une main pour les faire taire. Leurs esprits à eux aussi bouillonnaient de rage et de haine : ma fille était appréciée, voire aimée, par tous ceux qui la connaissait.
- Je veux qu’on me chope ce ou ces salauds. Et le plus vite possible. Ce qui m’est arrivé, je ne le souhaite à personne, pas même à mon pire ennemi.
Je m’interrompis le temps de reprendre mes esprits, prenant une inspiration profonde.
- Comme vous le savez, pour attraper les criminels, je n’ai pas une confiance aveugle dans les méthodes de la police. La meilleure preuve, c’est qu’ils n’ont jamais réussi à nous coincer. Alors maintenant, vous cessez toute activité, séance tenante, et vous me dégottez ces tarés. Cuanto antes ! Parce que ces types, je les veux morts. Bon, dans la journée, on va m’apporter des dossiers contenant les noms de tous les salopards qui opèrent dans cette ville. Vous, fis-je avec un geste du bras les englobant tous, vous allez me dénicher ces gens-là. Je me contrefous de ce que ça va coûter et des hommes que vous choisirez, du moment qu’ils sont fiables. Le moindre voleur à l’étalage, le moindre pervers du coin, vous leur foutez la raclée du siècle.
Je jetai un regard circulaire sur mon auditoire, pendu à mes lèvres. Ramon, dans un coin de la salle, souriait.
- Quant aux flics, cuisinez ceux qui vous paraissent louches. Un par un, et si jamais ils vous en sortent une pas nette, vous fouinez. La prime pour celui – ou celle – qui me trouve les branleurs qui ont touchés à ma fille est de deux cent cinquante mille dollars, net d’impôts. Bon, vous avez des questions ?
Mes six éxécuteurs me regardèrent d’un air ou la compassion se mêlait à la joie devant la perspective de gagner un quart de millions de dollars. Leurs pensées reflétaient la même chose. Personne ne disant mot, j’hochai la tête dans leur direction. Je n’étais pas étonné qu’ils n’aient aucune question. Mon bébé n’aurait pas survécu aussi longtemps si je m’étais entouré de crétins. Et quoi qu’on dise de moi, je ne suis pas un idiot.
- Ok. Vous me tenez au courant minute par minute. Et si vous le trouvez, c’est moi qui s’en occupe, compris ? En attendant, allons boire un verre, ça nous remettra les idées en place.
* * *
3 semaines plus tard
Je me trouvais au chevet de ma fille à l’hôpital d’Achaea. Les ecchymoses sur son visage commençaient à s’estomper, mais elle était toujours plongée dans un coma profond. Les chirurgiens avaient creusé une petite ouverture dans son crâne afin de diminuer la pression exercée sur le cerveau par l’œdème.
Je lui tenais la main, lui chuchotant à l’oreille à quel point je tenais à elle, à quel point je l’aimais, à quel point je la voulais prêt de moi, comme avant. Elle me manquait, mon Isobel, à un point fou. Sans elle, je n’étais rien, je n’avais rien. Si elle mourrait, je mourrais avec elle. Quand sa mère était morte, j’avais perdu une partie de moi et j’avais mis des mois, des années même à m’en remettre. Je crois même que je n’en suis pas tout à fait remis, même aujourd’hui. D’elle, Isobel était tout ce qui me restait. Ma raison de vivre. Si elle aussi disparaissait… Je secouais la tête, chassant mes sombres pensées. Isobel s’accrochait ; elle avait encore une chance.
Un peu plus tôt, j’avais assisté à la messe, célébrée dans la petite chapelle de l’hôpital. C’était la première fois depuis plus de vingt ans que ça m’arrivait. J’avais imploré le Seigneur de sauver ma petite fille, de me la rendre exactement comme elle était avant l’agression. Mais, même en priant, je savais que je n’étais qu’un hypocrite.
Pendant que j’étais dans la chapelle, mes hommes de main recherchaient activement l’auteur ou les auteurs de cet acte atroce. Je savais qu’ils n’avaient rien trouvé encore et moi-même ne pouvais lire l’esprit de ma chère enfant. Dans le coma où elle se trouvait, son esprit m’était inaccessible et je ne pouvais rien y faire. Je serrai les dents et ma colère enfla.
Même si ça devait me coûter le restant de ma vie et le dernier dollar de mon immense fortune, je les retrouverais, ces salopards. Tous. Et quand ce serait fait, quand je me retrouverais devant eux, je les obligerais à payer leur dette. Et ce serait long. Une mort lente, très, très lente.
Je portai la main de mon Isobel à mes lèvres et l’embrassai, tout doucement.
* * *
Je ne peux pas vraiment dire ce qui me réveilla. Ses pensées ? Le bruit de ses pas ? Ses murmures à peine audibles ? Je n’en sais rien. Franchement. Et ne rien savoir a la fâcheuse tendance à me mettre en rogne. J’ouvris les yeux et je la vis. Elle. La femme qui allait changer ma vie et sauver celle de mon enfant. Jiao Yan Juan, beauté chinoise au corps de rêve.
Bien entendu, vous comprendrez que ma réaction première n’a pas été la joie. Fou furieux de trouver une femme que je n’avais jamais vue penchée sur ma fille, je n’ai pensé qu’à la protéger. Je me suis levé rapidement tout en lisant son esprit, prêt à lui déchiqueter violemment le cerveau avec mes griffes mentales. Et ce que j’y ai vu m’a fait stopper net dans mon élan pour me jeter sur elle. Elle voulait l’aider. La guérir complètement. Ses grands yeux noirs me disaient la même chose. Elle a levé un doigt en travers de ses lèvres, me faisant signe de rester silencieux. Ses pensées me demandaient de veiller sur elle, ce que je ne compris pas immédiatement. Elle se tourna ensuite vers ma fille et posa ses mains fines sur son corps brisé ; une sur sa poitrine et l’autre sur sa tête, délicatement, et elle a fermé ses jolis yeux bridés. Presque aussitôt, j’ai senti un immense afflux de pouvoir s’élever du mince corps de Jiao Yan Juan pour s’engouffrer presque voracement dans celui de ma fille, faisant tressauter son corps sur le lit d’hôpital. On se serrait cru dans l’exorcisme !
Inquiet, mes yeux ne quittaient pas la scène. Et sous mes yeux, au bout de plusieurs minutes, ses blessures se sont refermées. Toutes. Les bleus sur le corps de mon Isobel disparurent, ses os brisés redevinrent comme neufs, et surtout, ses blessures internes disparurent. Pour réapparaître sur le corps de la mutante asiatique, qui s’écroula au sol, enfin, qui aurait dû s’écrouler parce que je la cueillie au vol pour l’empêcher de se blesser davantage. Son esprit cria sa douleur, alors que sa bouche s’ouvrait sur un cri silencieux. Et je remarquais bien vite que son corps à elle guérissait. Rapidement. Mutante comme moi donc. Guérison empathique, avec transfert et régénération. Intéressant comme pouvoir. Mais surtout, un espoir pour moi présentement. Je serrai la jeune femme contre moi tendrement jusqu’à ce que ses blessures soient toutes refermées et que ses magnifiques yeux sombres s’ouvrent et plongent dans les miens. Une kyrielle de sentiments et d’émotions explosèrent en moi, toutes intense : admiration, tendresse, la libération… Un regain d’espoir, aussi. Dieu avait répondu à ma demande ! Je sentis aussi, en regardant cette jolie femme au fond des yeux, quelque chose que je croyais disparu depuis la mort de ma femme, de longues années auparavant : du désir et de l’amour.
Nous restâmes un long moment ainsi, sans bouger, sans parler, à nous dévorer des yeux. Je sus qu’elle m’observait depuis longtemps – près d’un an – et qu’elle savait que j’étais comme elle, un mutant, mais qu’elle avait hésité longtemps à venir me rencontrer, à dévoiler sa présence. La guerre en cours ne prêtait pas à la confiance, je ne le savais que trop bien. Mais lorsqu’elle avait su pour ma fille, elle avait pesé le pour et le contre et décidé de venir la sauver, même si elle ne savait pas dans quel camp je me trouvais. Je découvris qu’elle était non recensée, comme moi, mais qu’elle oeuvrait pour les Hostiles, sans pour autant connaître leurs chefs, les connus Jared Nar’Soll et Chow Watanabe. Je découvris aussi qu’elle me trouvait séduisant, même si elle trouvait que j’avais une sale gueule présentement. Je ne pouvais pas lui en vouloir : en trois semaines, je n’avais que peu dormi, trop inquiet pour ma fille. Je souris en lisant tout cela, surpris et amusé par le fait que ni moi ni Ramon n’avions remarqués que quelqu’un nous observait durant tout ce temps.
Je notais aussi que les pensées de ma fille m’étaient de nouveau accessibles, qu’elle faisait un rêve agréable, mais surtout, qu’elle n’était plus une morte en sursis. Ma fille survivrait à son agression ! Fou de joie, je serrai plus fortement contre moi Jiao Yan Juan contre moi, la remerciant par mes gestes plutôt que mes paroles. Au bout d’un très long moment, je me relevai et l’aidai à faire de même. Elle épousseta ses vêtements et je pu voir de visu que son corps était aussi séduisant que son beau visage. Mince ! Je fermai les yeux pour chasser les images qui se précipitaient dans ma tête. Cette femme, rencontrée quelques minutes à peine auparavant, m’obsédait déjà. Était-ce juste parce qu’elle venait de sauver ma fille, ou bien… ? Enfin, bon… Pas la peine de me leurrer. Pour la première fois depuis la mort de ma femme, une femme m’avait séduit.
Et moi, pauvre idiot, je me mis à pleurer au-dessus du corps de ma fille saine et sauve – physiquement du moins – en lui caressant les cheveux. Mon chagrin avait disparu, remplacé par le soulagement de savoir qu’elle ne me quitterait pas maintenant, pas si tôt. La guérisseuse s’approcha de moi et m’enlaça par derrière, ses mains serrant les miennes. Je les serrai fort en retour, lui communiquant l’immense gratitude que j’aurais été bien incapable d’exprimer en mots.
Le soir même, grâce à mes contacts, Isobel était transférée en ambulance dans ma demeure, regagnant sa chambre, bien qu’elle soit toujours profondément endormie. Un médecin parmi mes amis m’assura qu’elle s’en sortirait très probablement – moi, je savais que ce serait le cas, ne resterait plus que le choc mental à surmonter – mais qu’elle dormirait encore au moins une semaine pour se remettre de ses blessures. Une fois assuré que tout allait bien pour elle, laissant Ramon veiller sur elle et mes lieutenants chercher ceux qui lui avaient fait ça, j’entrepris de découvrir la femme merveilleuse qui avait sauvée ma fille.
Assis dans le grand canapé du salon, nous discutions. Toutes mes aventures et ma longue vie ne m’avaient pas préparés à l’attirance presque brutale que je ressentais. Cette femme, mutante comme moi, m’attirait à un point incroyable. Ses cheveux noirs attachés en queue de cheval lui donnaient un air distingué. La couleur de sa peau, ses lèvres pleines et ses yeux d’un noir profond et pénétrant absorbaient mon regard. En la regardant se mouvoir, je voyais bien qu’elle prenait soin de son corps et depuis longtemps. Elle était extrêmement séduisante. Trop séduisante, en fait. Dans d’autres circonstances, j’aurais sans doute tenté d’en tirer profit. J’aurais pu croire a un piège savamment calculé, mais ses pensées étaient pures et elle ressentait pour moi la même chose que je ressentais pour elle. Elle m’aurait probablement frappé ou pire si j’avais osé le dire à voix haute.
J’aime les femmes, tout le monde le sait, mais je n’en ai chéri que deux. Ma femme, Magdalena et ma fille, Isobel. Isobel qui avait presque finie étendue à la morgue, si ce n’était de cette magnifique femme. Je lui était redevable à un point dont elle n’avait même pas conscience. Et plus encore.
Elle me raconta sa vie, en omettant une foule de détails dont je saisis quelques bribes dans son esprit, mais c’est une autre histoire. Sa voix douce aux accents mandarin me parvenait comme un bourdonnement agréable. Tous ses malheurs, toute sa confusion se déversaient comme un torrent d’eau s’échappant d’un barrage. Quant on ne connaît personne comme soi, avec qui partager ses pensées les plus intimes ? Je compris rapidement qu’elle cherchait depuis longtemps quelqu’un comme moi et qu’elle était heureuse de pouvoir me parler. Comme moi de la rencontrer à ce moment, que je savais être un tournant de ma vie. Je m’étais toujours tenu à l’écart de la guerre entre humains et mutants, mais ce qui venait d’arriver à ma fille me prouvait sans aucun doute que je ne le pouvais plus. Je devais agir à présent. Impérativement. Ne serait-ce que pour protéger ma fille et ceux que j’aime. Et avec elle à mes côtés, je découvrais qu’une partie de moi que je croyais morte revenait à la vie.
Je lui confiais que j’allais attraper ceux qui avaient fait cela à ma fille, que mes hommes étaient déjà sur le coup et que dès qu’ils flairaient quelque chose, je m’en occuperais personnellement.
- Vous devriez peut-être laisser la police les retrouver, non ?
J’eus un rire, dur et amer.
- Vous rigolez, comme on dit. Vous croyez franchement que je vais laisser les assistantes sociales et les grands cœurs poser leurs mains délicates sur ces salopards ? Vous pensez que je vais les laisser se faire soigner dans un super hôpital-prison où ils pourront se balader à leur guise, regarder la télé et des vidéos dans une petite chambre douillette ? Un endroit d’où ils sortiront au bout de deux ans pour aller bosser dans un foyer pour enfants, ou un truc dans le genre ? Sûrement pas, ma belle. Moi, ce que je veux, c’est qu’il paie un max pour ce qu’ils ont fait à ma fille. Allez, soyez franche, vous pensez vraiment qu’ils méritent de vivre après ça ? Pas question.
Elle baissa la tête, et je la sentis tentée d’acquiescer à ce que je disais. Elle se disait que c’était bien d’avoir de grands principes, de dire qu’en usant de violence on se rabaissait au niveau animal. Mais quelque part, elle se disait que ça la touchait. Elle imaginait ce qu’elle aurait fait si elle avait eu une fille, elle aussi. Elle avait toujours suivie la loi mais pouvait comprendre ma colère, mon désir de détruire ces hommes. Mais elle ne pouvait totalement approuver. On ne combat pas la violence par la violence, c’était ce qu’elle se disait. Cela m’était égal, à vrai dire, qu’elle pense cela. J’appréciais sa compagnie.
Elle resta vivre dans ma demeure, dans une des chambres d’amis. Elle veilla sur ma fille durant toute la semaine qui suivit son arrivée miraculeuse. Isobel rouvrit les yeux à la fin de la semaine, entière physiquement mais ravagée mentalement. Toutes ses belles valeurs s’étaient écroulées avec son agression, elle n’était plus sûre de rien, si ce n’est l’amour que nous lui portions. Elle s’entendit rapidement comme larron en foire avec sa docteure personnelle et leurs rires, venus de la chambre d’Isobel, apaisaient mon cœur. J’étais heureux qu’elles s’entendent si bien. Sans même que je m’en rende réellement compte, en une semaine, une autre femme avait pris une place prépondérante dans mon existence. Isobel se remettait lentement mais sûrement et dès la deuxième semaine, elle sortait de sa chambre et reprenait petit à petit sa vie en main.
Durant les semaines qui suivirent, moi et Jiao Yan Juan, qui aimait se faire appeler Jia, avons parlés et discutés de tout, échangeant sans gêne aucune nos opinions sur des sujets divers et variés. Nous nous plaisions mutuellement, même si Jia se refusait à l’admettre à voix haute, et ne tardâmes pas à pousser notre relation plus loin. Peu à peu, Jia se fit sa place dans mon cœur, auprès de Magdalena que jamais je n’oublierais, et de ma fille chérie Isobel.
* * *
C’est près d’un an plus tard que ma vie pris un nouveau départ. Jia fait désormais parti de ma vie, c’est ma compagne et presque une âme sœur. Je l’aime à peu près autant que j’aimais ma Magdalena et elle m’aime en retour, même si elle ne l’a jamais dit à voix haute. Elle sait qui je suis réellement et connaît l’essentiel à propos de la Vouivre, bien que je lui ai caché quelques petites choses, pour son bien. Quant à Isobel, mon enfant, elle a repris sa vie, bien qu’elle ait quittée son appartement et soit revenue vivre chez moi. Elle va toujours à l’Université, a revu quelques uns de ses amis, mais je sais qu’elle est encore faible – elle n’oserais jamais l’admettre – et craintive à cause de ce qui lui est arrivée. Nous comprenons tous et prenons grand soin d’elle.
Quant aux types qui lui ont fait ça… Ils ont tous payé pour ce qu’ils ont fait dans les mois suivants la guérison d’Isobel par Jia. J’ai surpris le premier, découvert grâce à un de mes lieutenants et les infos de Fernando, à la sortie d’un pub. Comble de malheur pour lui, je l’ai surpris alors qu’il giflait une femme. Une gifle pas trop forte, certes, mais bien sonnée. Hors, s’il y a une chose que je déteste, c’est qu’on frappe une femme.
C’est juste après l’avoir frappée qu’il nous a aperçus, Ramon et moi. Il a essayé de filer vers sa voiture, mais Ramon l’a rattrapé et, sans ménagements, le fit entrer dans ma BMW. La fille qui était avec lui fila rapidement, tandis qu’un jeune couple qui entrait dans le parking descendit de voiture et lança un regard terrorisé vers nous, mais le pauvre type ne pu pas faire grand-chose fasse à la force de Ramon et nous démarrâmes si vite qu’ils n’eurent pas le temps de faire quoi que ce soit, encore moins de noter la plaque d’immatriculation de mon véhicule. Ramon à l’avant et moi à l’arrière, avec le type. Jeune, milieu vingtaine peut-être, l’air d’un jeune fêtard, me ressemblant un peu à son âge. Sauf que moi, j’avais une tête sur les épaules et que je ne violentais pas les jeunes femmes à la sortie de l’Université. Je lu dans son esprit qu’il savait qui j’étais et pourquoi il se trouvait dans ma voiture. Recroquevillé sur son siège, il me regardait avec terreur. Avec raison.
Ramon ralentit et je m’allumai une cigarette, tirant dessus jusqu’à ce que l’extrémité vire à la braise ardente. Et puis soudain, j’attrapais le type, nommé Dan, par les cheveux et approchais la cigarette à un petit centimètre de son globe oculaire.
- Ce serait facile de te rendre aveugle, Danny boy, tellement facile que je ne m’en rendrais même pas compte !
Ramon lâcha un son à l’avant, entre un grognement d’assentiment et un rire parce qu’il m’en savait capable. Bref, il appréciait mon début de conversation. Je continuais à parler de ma voix chantante et Dan ne bougeait pas. Il était paralysé, foudroyé par la peur.
- Tu vois, tu m’as énervé, petit, et quand je m’énerve, je suis capable de faire des choses horribles. Je suis même capable de mettre quelqu’un dans un fauteuil roulant, si jamais il a dépassé les bornes. Et toi, Danny boy, tu as fait plus que m’énerver, crois-moi.
- Que… que… qu’est-ce que vous voulez ? demanda-t-il d’une voix haut perchée de demoiselle offensée.
- À mon avis, tu le sais déjà. Et à mon avis, t’as compris que ça allait t’arriver. Parce que ce que tu as fait était inacceptable, Danny. Parce que tu aurais dû te douter que je fouillerais le pays de fond en comble pour te trouver et t’avoir. Je suis comme le virus du sida, Danny. Pendant des années on ne sait pas que je suis là, mais quand je sors le nez, les effets deviennent ravageurs. Tu vois où je veux en venir ?
Dan déglutit bruyamment, si bien que Ramon l’entendit par-dessus le ronronnement du moteur et qu’il lâcha un petit rire à l’avant.
- Oui, finit-il par répondre d’une voix blanche.
- Bon, c’est bien. Alors tu vas être un gentil gars et me dire qui était avec toi lorsque vous avez touché à ma fille, on est d’accord ?
- Oui, répéta-t-il, avant de me citer deux noms. Deux morts en sursis.
- Parfait. Ramon, arrête la voiture et laisse-le sortir.
J’écartai ma cigarette du visage de ce pauvre type et fit tomber la cendre par terre avant d’en tirer une autre bouffée. Ramon arrêta la voiture. En me penchant par-dessus Dan, j’ouvris la portière et le poussai violemment au sol, puis refermai la porte tout en baissant la vitre. J’appuyai mon bras sur la vitre et me penchai pour bien voir ce minable batteur de femme. Il était complètement terrifié et il venait de pisser dans son pantalon. Mon regard se porta sur le siège de ma voiture. Rien, heureusement. Il s’était retenu juste assez longtemps.
Mon second pouvoir s’activa à ma demande et j’imaginais des griffes invisibles filer vers la tête de l’homme. Oh, je n’allais pas le tuer comme un boucher, même si ce n’était pas l’envie qui m’en manquait, mais il allait être comme mort à mes yeux. Prisonnier de son corps à jamais, mort-vivant. Un sort qui n’a rien d’enviable, croyez-moi sur parole. Mes griffes pénétrèrent son cerveau et il eut un premier spasme de souffrance, à genoux sur le côté de la route. Sa bouche s’ouvrit sur un cri qui ne vint pas, tandis que j’accélérais le processus. Mes griffes tracèrent des sillons invisibles, mentaux, à la grandeur entière de son cerveau, grillant toutes ses neurones et le rendant légume à vie. Nul, hormis Jia peut-être, ne pourrait le guérir. Cela ne dura que quelques secondes mais me laissa essoufflé, une fine sueur couvrant mon front. Ce n’était pas quelque chose que je faisais souvent et à chaque fois, cela me laissait épuisé. Il me fallait m’exercer, oh oui, car je pressentais que j’aurais de plus en plus besoin de ce pouvoir dans le futur. Je relevais la vitre électrique et la voiture redémarra, laissant Dan sur la chaussée, les yeux vitreux et la bave aux lèvres. Et de un. Reste deux.
Je vous passe les détails rapidement : le second, Sylvain Jutras, simple serveur dans un restaurant non loin de l’Université, connu un sort plus… dramatique, dirais-je, des mains de Diego. Car oui, bien qu’étant le gérant de mon bar légal, ce jeune homme si rapide est aussi un de mes lieutenants de confiance et un de mes exécuteurs, comme j’aime à les appeler. Lui appréciait plus que les autres ma fille adorée et ce qui lui est arrivé l’a mis presque autant que moi en rogne. Le type a été tabassé à mort, comme ma fille l’a été, sauf que lui, personne ne l’a soigné. Il est mort à l’hôpital, de multiples fractures et blessures internes. Selon moi, il l’a bien mérité et Diego est monté d’un cran dans mon estime. Le dernier, Gabriel Clerc, n’a pas eu un sort plus enviable : il est tombé entre les mains de la jolie Sabya, au pouvoir mortel. Elle peut briser les os de quelqu’un juste en le touchant. Imaginez un peu ce qu’il a subi et vous en aurez des frissons dans le dos. Lui aussi est décédé de ses blessures. Mes deux lieutenants ont donc tout deux reçus la prime – deux cent cinquante mille dollars – et des remerciements de ma part pour service rendu. Contrairement à ce que je laisse voir en public, je ne suis pas toujours aimable et affable, oh non. Ceux qui m’offensent ou font du mal à ceux que j’aime ou apprécie le regrettent toujours. Œil pour œil, dent pour dent. La loi du Talion s’applique toujours dans mon milieu.
Un peu plus d’un an et demi après ma rencontre avec Jia, donc, j’ai lancé un message mental à deux personnes que je tenais vivement à rencontrer. Cet ''envoi à distance'' consiste à connaître le nom complet et le visage de la personne à qui mon message mental est destiné et cette personne reçoit mon message. Simple et efficace, sans limite de distance à ma connaissance, mais me demandant plus d’efforts que ma télépathie habituelle. Je leur demandai une audience, une rencontre dans un lieu isolé, où personne ne risquerait de nous déranger. Curieusement, j’avais opté pour mon propre bar, fermé pour ‘’réparations’’. Et à mon grand plaisir, ces deux hommes sont venus. Discrètement et prêts à en découdre, mais ils sont venus. Ils étaient quatre : Nar’Soll, Watanabe, Charles Ninces et un troisième, un certain Damien O’brian, au pouvoir caméléon. De mon côté, j’avais Diego, Jia et Ramon. Nous nous sommes tous installés autour d’une table, avec des boissons offertes par la maison, et nous avons discutés. Je leur ai dévoilé qui j’étais – ils me connaissaient déjà grâce à la télévision et à ma couverture de bienfaiteur d’Achaea – mais ne savaient pas que j’étais un mutant comme eux, ni que j’étais à la tête de la Vouivre. Toute la nuit, nous avons discutés et je leur ait offert quelque chose qui leur manquait à eux, les Hostiles les plus recherchés par les autorités. Eux, de leur côté, m’ont confiés leurs secrets et ce que je devais savoir d’Apocalypto. Les pensées de Nar’Soll et de O’brian étaient sombres, emplies de colère et de haine, mais claires et brillantes à mes yeux. C’est assez dur à expliquer à quelqu’un qui n’est pas télépathe, j’en conviens. Charles Nines était un soldat redoutable, point à la ligne. Quand à Watanabe, je ne comprenais strictement rien à ses pensées ; après tout, je ne parle ni ne comprend le chinois ancien. Mais ils me parurent des hommes solides, dignes de confiance et croyant en leur cause. En plein ce qu’il me fallait.
Jusqu'ici, les Hostiles n’étaient rien de plus qu'un maillon de la chaîne. Un maillon certes puissant et redoutable, mais limité dans ses moyens et ses approches. Mais avec moi et mes hommes à leurs côtés, avec l’appui de la Vouivre, leur pouvoir allait s’accroître rapidement, oh oui.
Et c’est ce qui s’est passé. Mon argent, mes hommes, la Vouivre et mon influence sur le marché noir sont au service des Hostiles maintenant. Maintenant, nous allons ébranler le pays jusque dans ses fondements. Les rumeurs circulent, la peur gronde et la guerre est sur le point d’éclater. Ils savent que quelqu’un de puissant a rejoint les Hostiles – moi en l’occurrence – et ce qui se chuchote à mon sujet a de quoi donner la chair de poule. J’amène avec moi une organisation puissante du monde de l’ombre, sans compter d’autres mutants tout aussi capables et aptes à combattre que Nar’Soll, Nines, O’brian et Watanabe. Cela a de quoi faire frémir n’importe qui de censé.
J’ai appris à mes nouveaux alliés à consolider leur pouvoir à un échelon national et nos actes passeront, que ceux d’Apocalypto le veuillent ou non. La domination mutante est notre but, de cela nul doute n’est permis. Et l’explosion de la station de police où s’étaient réfugiés certains membres d’Apocalypto et les morts qui y sont reliés ne sont qu’un prélude à ce qui vient.
La guerre est à nos portes et que je sois pendu si je n’y participe pas.
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Sujet: Re: Blake Salazar Dim 10 Oct - 9:04
Bon retour sur le forum \o/
Ah, t'es pas humain ! Enfin non ça on le sait mais bon XD Superbe ton histoire, ça m'a presque fait pleurer snif T.T Pauvre petite T.T Lorsque tu utilises Danny boy, ça m'a fait penser à 'Dany the Dog' XD Bref, stupidités mises à part, je ne vois rien à redire à ta fiche, elle est vraiment superbe, c'est très intéressant comme évolution de personnage ! =D Le seul truc, il faut te mettre un nouvel avatar, alors si jamais tu n'en as pas, tu peux passer commande ici. Il en faudra un avant de reprendre le RP ^^
Sinon tu as déjà refais ta fiche alors je te valide en te souhaitant un bon jeu ! ;)
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Sujet: Re: Blake Salazar
Blake Salazar
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