Sujet: Piotr ▬ Time to say Goodbye. » Lun 11 Oct - 21:08
Time to say Goodbye
Ce que l'amour peut faire, l'amour ose le tenter. Mais pourquoi faut-il que l'amour qui est si doux d'aspect, mis à l'épreuve, soit si tyrannique et si brutal ?
Hanae-chin, si tu oses ne serait-ce que... Je vais me gêner, tiens. Je sais exactement où tu es, et je maîtrise mes pouvoirs autrement mieux que toi. Tu tiens vraiment à ce que je vienne te chercher par la peau des fesses après avoir prévenu Aileen et ton idiot de protecteur - comment encore ? Dakota ? Nom de fille... - pour te... Tu as l'option GPS intégrée ? Pas mal Nii-chan, il faudra m'expliquer, à l'occasion.
Un petit sourire aux lèvres. Mort-né, déjà effacé dans un froncement de sourcils. Du bout des doigts, l'asiatique attacha ses cheveux en queue haute. Quelques mèches venant frôler ses épaules nues. Frisson d'une caresse longtemps révolue. L'image que lui renvoyait son miroir était habituelle. Pourtant, une étrangère la fixait, ses longs yeux en amande plissés sur un mauvais pressentiment. Assombris, on ne savait pourquoi, glissant l'ambre dans une nuit sans lune. En quelques années, son visage avait perdu les rondeurs de l'enfance. Nulle trace d'innocence, si ce n'était sa peau blanche comme de la neige. La pulpe de ses lèvres avait gagné en sensualité, accrochant à la moue féline un mystère insondable. Un peu plus de formes, sans doute, et quelques centimètres de plus. A force de courir, son corps était devenu dur. Souple, bien fait, troublant. Pour elle en tout cas, dont l'habitude n'avait pas encore était prise.
Apprends déjà à fermer ton esprit et on en reparlera. En attendant, je refuse que tu risques ta vie pour retrouver cet espèce de crétin ! Insulte-le encore et je te garantis que j'aurais trouvé comment me couper de toi d'ici ce soir en tout cas. Tu ne sais rien de lui. Mais je sais tout de toi. Tu vas être déçue. Blessée.
Fini de sourire. Retour à la réalité. Morne et froide, coupante comme la lame d'un rasoir. Tant d'années passées sans lui... Rien de plus qu'une éternité, rien de moins qu'une seconde. Comment savoir ? La mine de la jeune femme se fit plus orageuse encore. Le regard troublé, son reflet la provoquait. D'un geste machinal, la belle passa la main dans ses cheveux, les détachant à nouveau. Longue cascade de boucles redescendant à la cambrure du dos. Dans un soupir, elle se détourna, finissant de se préparer à coup de mouvements tremblants. Jamais il ne la blesserait. Et quand bien même, ce ne serait que justice. Si seulement le choix lui avait été donné. Pourtant, entre convictions et amour, il avait fallut se laisser guider. Obéir à quelque chose qu'elle n'avait jamais compris. Ni hier, ni aujourd'hui. Pourrait-il reconnaître celle qui s'agenouillerait face à lui ? Impossible de prendre la mesure des changements. Seul lui était resté le même. A distance. Le regard triste au point d'avoir envie de le serrer entre ses bras, au point d'abandonner tout à la dernière minute. Jusqu'à l'instant fatal. Jusqu'au murmure dans sa tête qui lui rappelait que tout était pour lui. A présent et à jamais. Voilà pourquoi elle avait tout abandonné. Cœur brisé comme le bris de la mer sur les rochers. Vue directe par la fenêtre, dans l'idée que la falaise tombait droit dans les profondeurs bleues. Tentantes. Idées encombrantes.
Ani... J'ai peur. J'ai froid. Pourquoi est-ce si difficile ? Tu as choisis ta route, imooto. N'en dévie pas maintenant. Juste une fois... Juste... Un peu... Cette enfant, vraiment... Sœur Anne ne sort-elle donc jamais de sa cellule ? Dire que la Mère Abbesse, cette idiote hypocrite, laisse cette gamine faire ce qu'elle veut, quand elle le veut, et comme elle le veut... Il serait temps de lui apprendre les bonnes manières ! Iie... Doshite ?
Dans une grimace, la nippone enfila sa robe dans la précipitation. Par dessus le reste de sa tenue. Parce que la paix méritait tous les sacrifices. Dieu, s'il existait, bénisse l'Abbesse en question qui acceptait sa présence sans poser de questions. Son visage lui était connu, bien entendu. Mais le Seigneur pardonnait tout. Ainsi s'était-elle prononcée à leur première rencontre. Tellement de temps à tromper les gens. Si facilement, parce que leurs pensées étaient là. Claires et insidieuses. Même les plus pieux se révélaient remplis de jalousie et d'orgueil. Monde humain en lequel elle avait toujours cru avec ferveur. Illusions brisées. Larmes au goût salé. Son voile à la main, la brune ouvrit soudainement la porte, fichant un sourire fictif à ses lèvres rosées. Une surprise, un sursaut. Impossible à tromper, avec tant d'espoir de trouver enfin quelque chose de bon. Malgré tout. Pourtant, se boucher les oreilles ne servait à rien. Fermer les yeux étendait juste l'imagination. Le silence ne coupait pas l'horreur d'un cri muet.
Hanae — Sœur Augustine, quel plaisir de vous voir ! » Celestine — Sœur Anne, le plaisir est partagé. Je craignais de vous savoir souffrante, ne vous ayant pas vu aux vêpres. » Célestine, c'est Célestine, bougre d'idiote ! Humpf. Pardonnez-la, Seigneur, la pauvre petite ne sait plus ce qu'elle dit. Et pas de voile sur la tête en plus de ça ? T-t-t. Il y a vraiment quelque chose de louche là-dessous. Hanae — Ma Sœur, je suis confuse... »
Maladroitement placé sur sa tête, la presque innocente fit mine de glisser ses boucles sous le voile. Au regard impatient, aux sourcils froncés, la télépathie semblait inutile. Un sourire d'excuse, pour compenser. Aussi imbue d'elle-même qu'elle l'était, cette femme n'avait pas tout à fait tord. Il y avait quelque chose de louche. Elle. Mutante au sein d'un bâtiment sacré. Quant aux prières du soir, elle n'y était pas plus allée qu'aux matines. Rien d'étonnant, ni de différent. Gracieusement, la femme-enfant se glissa entre le mur et la novice lui faisant face. Triste visage aux traits ingrats, aux quelques mèches d'un brun filasse retombant sur le front. Pas une seule fossette pour se soulever et offrir un peu de charme à la vue d'ensemble. Ce n'était pas la première fois que cette sinistre compagne s'enquérait d'elle et de sa jolie voix. Non pas comme une mort bienfaisante, mais en monstrueuse harpie, dont le but avoué était de la faire disparaître du couvent. Dans un clignement des yeux, la fleur de cerisier sentit son pouls s'accélérer. Le souffle plus court, elle ferma délicatement la porte, évitant le regard inquisiteur de la véritable novice. Ne pas regarder. Ne pas penser. Laisser son esprit se vider. Vite. L'éclat mordoré disparut un peu plus encore, laissant place à un brouillard étouffant. Sombre course échevelée. Le temps était compté. Toujours. A tout jamais. Une main frêle et tremblante se posa sur le mur tandis que d'une inclinaison de la tête l'asiatique saluait sa fausse consœur. L'abandonner dans le couloir. Pas l'occasion d'y réfléchir. Et dans les méandres de cette marche forcée jusqu'à la sortie du couvent, de discrètes larmes vinrent s'accrocher aux longs cils noirs de la jeune femme. Nouvel arrêt sur image, un regard de droite et de gauche. Entre deux visions. Parce qu'elle ne resterait pas longtemps dans ce refuse provisoire. La Providence ne voulait pas d'elle. Tout était clair. Si lointain, à travers un lac dérangé par une pierre. Si elle décidait de continuer son chemin, le nom de sœur Carmélite n'aurait plus jamais l'occasion de la masquer aux yeux du monde. Retour à la case départ. Pas de paix tant que cette vérité ne serait pas acceptée.
Elle en avait conscience lorsqu'elle retrouva son souffle, les doigts posés sur sa joue pour recueillir les larmes versées. Petites perles argentées vite effacées. Aussi vite que ce futur entrevu. Pas assez proche pour expliquer le chemin, mais certain malgré tout. C'est en connaissant les risques qu'elle fit le chemin jusqu'aux lumières de la ville voisine. Étoile scintillante dans l'obscurité du soir. A la tombée d'un linceul, seules persistaient quelques touches rouges à l'horizon. Pétales d'une fleur à jamais sanglante sur le blanc de la neige. Souillée. Une grimace se dessina sur les traits fins habilement cachés des passants par le voile blanc du noviciat. Ne pas se faire voir. Remarquer par contre, c'était une autre histoire, comme si une fiancée de Dieu allait venir se promener dans les ruelles malfamées d'Achaea. D'un geste incertain, elle rabattit un peu plus le tissu devant sa bouche, se coupant au passage de l'odeur de la ville basse. Trop de fumée. De regards. De rires. De pensées qui amenaient un goût cuivré dans sa bouche. Celui du meurtre, et de l'envie. De la jalousie et de la haine. Parce que l'Humanité n'était pas aussi belle qu'elle aurait dut l'être. Qui étaient les monstres ? Vacillante comme la flamme d'une bougie, la brune s'appuya contre un mur. Stop. Plus moyen d'avancer. Les jambes tremblantes à la rencontre du Destin. Une fois de plus. Une fois de trop ? Le regard tendu vers un immeuble vétuste, elle se rendait enfin compte de tout. Du manque et de l'envie, de la peur au creux de son ventre, de sa faiblesse dès qu'il s'agissait d'approcher cet endroit. Parce qu'elle ne venait pas pour le regarder, pour la première fois depuis des années. Là, contre la pierre froide, les souvenirs revenaient. Petit à petit d'abord, comme un rêve lointain. Son cœur se serra sous l'effet d'une douce douleur. Celle d'une journée de neige en plein désert, d'un baiser digne de la caresse d'une aile de papillon. Son premier véritable baiser. D'une course poursuite main dans la main. Drôle de première rencontre. L'aimait-elle déjà à cet instant ? Sans doute, oui. Le premier dont le touché ne la faisait pas trembler. Les choses avaient-elles changé ? Comprendrait-il ?
Un soupir. A fendre l'âme, si tant est qu'elle existe. Un peu d'air frais dans les poumons, pour tenter d'oublier. Mais quoi ? La blessure d'un instant. Celle d'une décision qu'on lui avait imposé. Partir ou risquer de le voir enfermé, à nouveau. Torturé, mort. Parce que le futur, à cette époque, ne montrait que ça. Pas une once d'espoir. Un pas en avant. Un second, pour la forme, tandis que la féline silhouette se remettait enfin en mouvement. Dans un battement de coeur réglé comme une horloge. De plus en plus fort, envahissant tout son être. Occultant les pensées. Les idées. Les illusions déçues. Il était là, si près qu'elle pouvait presque déjà le toucher. A appliquer la volonté, ses doigts fins poussèrent la porte de l'immeuble, et c'est presque en courant qu'elle arriva devant la porte hermétiquement close. Serait-il aussi fermé qu'elle ? Sa main se posa sur le métal gelé, puis son oreille suivit le même mouvement. Pas un bruit. Pas une seule pensée pour venir prendre possession de tout son être. Dans un frisson, savoir qu'il serait là. Mais non, rien. Un bref sourire attristé étira la bouche pulpeuse de l'enfant de l'est. A quoi bon ? C'était un chemin risqué. A ne surtout pas emprunter. Dès le début, alors même que leurs mondes étaient différents, tout annonçait déjà l'impossibilité d'un tel amour. Aujourd'hui... Aujourd'hui, ce qu'elle avait fait l'avait complètement transformée. Sans doute ne serait-elle qu'un fantôme pour lui. Mais sa vue pourrait, peut-être, le sortir de l'apathie dans laquelle il était depuis tant d'années. Alors, il pourrait avancer. Sans elle, peut-être. Alors, enfin, ils auraient l'occasion de se dire au revoir.
En moins de temps qu'il en faut pour le dire, la porte était déjà ouverte. Comment, pourquoi ? Partir en arrière. Sans se retourner. Voilà ce qu'elle aurait dut faire. Pourtant, le voile était déjà à terre, l'épingle glissée dans la serrure. Une méthode comme une autre. Pas la plus honnête, mais elle avait eut le temps d'apprendre à ne plus l'être. Pas sur ce point en tout cas. Au fond, pourtant, subsistait la petite fille d'autrefois. Celle qui avait naïvement accepté les mutants, malgré toutes les douleurs causées. Celle qui avait décidé de combattre, non pas pour elle, mais pour l'unique amour de sa vie. Une fille qui était sûre qu'une simple caresse de son prince de glace la ferait frissonner de plaisir, et non pas se recroqueviller comme une bête traquée au fond de la pièce. A cet instant, il n'existait aucune certitude. Aucune, sinon la douceur de son regard, la sincérité de ses sentiments. La porte refermée, Hanae marcha. Simplement. En rond, le regard dans le vague. Attrapant une pensée au vol lorsqu'un passant se glissait sous les fenêtres. Se mordillant la lèvre inférieure à chaque bruit, sursautant en croyant entendre des pas. Se rongeant les ongles, plus stressée que jamais. De moins en moins sûre de sa présence là.
C'est à ce moment précis que la porte s'ouvrit. Dans un long grincement. Dans un silence intérieur qu'elle n'avait plus connu depuis longtemps. Tout son être se figea, comme une biche aux abois. Le regard un peu paniqué, peut-être, ses lourdes boucles brunes, presque noires, devant les yeux. Vêtue comme une nonne qu'elle n'avait pas la prétention d'être. Lorsque la porte se referma sur l'ombre du blond, l'asiatique s'avança d'un pas. Unique, discret. Aussi feutré que le mouvement qui la poussa à lever la main vers lui dans l'obscurité totale de la chambre de bonne. Pas de lumière, pas de bruit. De peur que tout se brise comme un miroir tombé ses pieds, déformant l'image qu'elle avait toujours eut. Qu'il prenne le temps de s'habituer à la lueur de la lune traversant la fenêtre avant de se rendre compte de son existence. Qu'elle n'était pas un rêve. Ce qu'elle voulait, c'était qu'il oublie la réalité. La dure réalité. Juste un instant. Avec douceur, les bras tremblants de la jeune femme se glissèrent contre le dos du mutant. Dans un long frisson qu'elle accompagna d'un murmure mental vague.
Restes avec moi... S'il-te-plait... Cette nuit...
Presque une caresse à elle seule, sans être intrusive. Indétectable tant qu'il ne voyait pas ses lèvres immobiles. Une tentative aussi hésitante que ses mains descendant sensuellement le long de son corps, glissant sur ses hanches pour mieux s'approcher. Sentir cette froideur qui lui avait tant manqué, même à travers les vêtements trop chauds pour la saison, tout contre elle. L'enlacer, et ne plus jamais le quitter.
Pour toujours...
◊ Liam Winchester ◊
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Sujet: Re: Piotr ▬ Time to say Goodbye. » Mer 13 Oct - 19:56
Dure matinée, dure journée, dure vie tout simplement. Qui aurait pu dire que le bonheur était aussi rapide à s'envoler ? Comme une colombe lâchée lors d'un mariage et qui emporte le bonheur avec elle en s'envolant vers les cieux. Piotr se sentait vide depuis à présent trois longues années, vide de l'amour qu'il ressentait lorsqu'il voyait le beau visage de la fleur de cerisier qui occupait sa vie jadis, qui occupait son cœur... Vide du bonheur qui remplissait le siège de ses émotions gelées lorsqu'il posait ses yeux dans ceux d'Hanae, du plaisir qu'il prenait à voir un sourire se dessiner sur ses lèvres couleur cerise, si chastes et si pures à la fois.... Il essayait de se persuader qu'il n'avait plus de sentiments, que tout cela n'avait été qu'une belle passade, la plus belle de sa vie sans aucun doute, et la seule qu'il connaitrait, mais pourtant, c'était comme essayer de souffler dans un violon, vain, contre nature. C'est comme s'il était né pour ça, pour l'aimer et lui faire comprendre qu'elle était quelqu'un d'important.... Ses rêves étaient hantés par le magnifique visage de son amour d'enfance, d'adolescence et d'adulte, le sourire si angélique d'Hanae, il ne pouvait pas l'oublier. Il ne voulait pas l'oublier. Pourquoi ? Comment ? Piotr savait au fond de lui que son cœur si froid, réchauffé par un seul regard papillonnant de la douce asiatique, ne pourrait jamais aimer une autre femme, si ce n'était pas elle, ça ne serait personne, et pourtant, il voudrait que ce ne soit personne, mais n'y arrivait pas. Comment se résoudre à renoncer à la seule chose qui avait tenu sa vie à flot depuis son évasion de la base ? Il avait envie d'être égoïste cette fois-ci, il voulait avoir le droit de l'aimer comme il le voulait, et non de devoir renoncer à elle parce que la vie lui jouait – encore une fois – un tour en le séparant de la personne qui l'aidait à avancer. Est-ce que c'était un moment de lucidité . Peut-être, depuis le temps qu'il passait seul, le Russe avait eut le temps de changer, pas forcément en s'améliorant d'ailleurs, il était devenu plus sombre, se leurrait moins des bonnes intentions que l'on pouvait avoir à son égard. Même s'il n'avait jamais été naïf, le slave avait tendance à accorder le bénéfice du doute aux personnes qu'il rencontrait et qui lui semblait aimables, mais désormais, Piotr partait sur une idée de base que tout le monde cherchait à obtenir quelque chose de lui, ou au contraire à se servir sa personne.
C'était malheureux, tous les efforts mis en place par Hanae, à l'époque, pour lui permettre de gagner confiance en lui, en elle aussi, s'étaient envolés en fumée, et ne laissaient rien de plus qu'un cœur gelé dans la poitrine du blond. Il ne voulait plus qu'on se serve de lui. Il ne voulait plus aimer, c'était trop douloureux. Pourquoi chaque sentiment de bonheur débouchait invariablement sur une longue période de torture mentale.... Et physique. Des fois le jeune mutant avait l'impression de sentir son cœur toquer contre sa poitrine comme s'il demandait à sortir, une bouffée de panique à l'idée qu'Hanae l'ai fuit parce qu'il était ce qu'il était. Malheureusement dans ces moments il n'y avait rien de plus à faire que d'attendre, encore et toujours, ça finissait forcément par passer, et si un jour ça devait se prolonger.... Ma foi, les choses prendraient une autre tournure. Piotr craignait malgré tout quelque chose, depuis qu'il avait perdu la femme de sa vie, le blond avait concentré son attention sur la douce et belle Aelys, et il craignait que sa vie à elle ne soit broyée par le cercle impitoyable de la vie. Elle était devenue comme sa petite sœur à force, et Piotr n'imaginait plus vivre sans elle, si la jolie poupée blonde n'avait pas été là, il ne faisait aucun doute dans l'esprit du Russe qu'il aurait perdu les pédales depuis longtemps. Il n'avait plus son roc, il n'avait plus la fleur de cerisier qui lui permettait de garder les pieds sur Terre, Piotr avait donc trouvé un autre moyen de ne pas tomber dans la dépression ou la démence, et ce moyen avait été de pousser Aelys dans la direction qu'elle avait empruntée, en la protégeant et en veillant à ce qu'elle soit à l'abri du besoin, et du malheur. Perdu dans ses pensées, Piotr ne cessait de ressasser les mêmes choses depuis des mois, des années maintenant, et le même visage revenait en boucle, sans cesse il voyait le beau sourire d'Hanae, ses yeux ambrés, ses beaux cheveux couleur chocolat, la perfection faite femme, autant sur le plan physique que mental. Ses petits défauts faisaient sa beauté, elle portait chaque imperfection avec grâce et tendresse. Il arrivait souvent que le slave pose son regard sur le visage d'une femme, et sente son cœur manquer des battements, croyant reconnaître son amour, avant de s'apercevoir que ce n'était qu'une illusion. A force, le jeune mutant avait essayé de passer outre, de ne plus regarder les autres, et il marchait généralement le regard dirigé droit vers le sol, ne croisant que des chaussures sans oser scruter leurs propriétaires de peur de reconnaître un visage familier pour s'apercevoir finalement que ce n'était qu'une cruelle illusion de son esprit qui semblait se jouer de lui.
En cette journée de semaine, Piotr n'arrivait même pas à trouver un intérêt quelconque au fait de travailler, habituellement il prenait un certain plaisir à pouvoir travailler sur divers engins, voiture, moto ou quoi que ce soit d'approchant, il avait même fini par se révéler plutôt doué pour la mécanique. Mais maintenant, le blond se levait parce que c'était ce que tout le monde faisait, il venait travailler pour essayer d'occuper son esprit, bien que très souvent les tâches confiées par son ingrat de patron ne suffisaient pas à l'occuper pleinement, et lui laissaient tout le temps de se noyer dans ses pensées noires. C'était le cas en cette journée d'ailleurs, et le slave accueillit l'ordre de rentrer chez lui avec une neutralité qui lui était propre. Soit, rentrer, mais pour quelle raison ? Habituellement il aurait pu retrouver sa sœur de cœur pour l'écouter parler de sa journée, mais aujourd'hui elle était sortie avec Espéranza qui emmenait de temps en temps la jeune Aelys en sortie, et elles avaient prévu de passer la nuit dans un petit motel près du musée qu'elles étaient allé visiter. Piotr se retrouvait donc seul, pour quelle raison se presserait-il de retrouver sa petite chambre de bonne en solitaire, avec son esprit et ses pensées noires ? Mais comme toujours, il ne fit rien d'autre que ce qu'il faisait toujours, rentrer chez lui à pied en empruntant les mêmes ruelles, une chose stupide, ça faisait de lui une cible de choix pour les voleurs, les meurtriers ou les agents d'Apocalypto, mais il se fichait de tout cela, tombé dans la dépression sans même s'en rendre compte. Et quand bien même l'aurait-il vu, qu'est-ce que ça aurait changé ? Il ne connaissait rien de la vie, et avait passé la moitié enfermé à se sentir seul, c'était un état qu'il connaissait par cœur, et qui ne lui rappelait que de mauvais souvenirs. Marchant dans la rue en silence, éclairé par la seule lumière de la lune, il regardait le sol comme toujours. Comment pourrait-il avoir une pensée positive ? En trois longues années de solitude, il avait eut le temps de faire le tour de tous les bons moments de sa vie, il y en avait si peu, beaucoup avec Hanae, un avec son frère perdu, et beaucoup avec Aelys, mais infiniment peu comparé aux souvenirs liés au tatouage qu'il portait toujours, caché par un bandage qui ne le quittait que très rarement.
Piotr arriva rapidement devant son immeuble, le nouvel endroit où il vivait avec Aelys, un appartement légèrement plus grand que le précédent, avec une chambre pour Aelys, le mutant se contentait d'un canapé récupéré, isolé de la cuisine / salle à manger par un mince rideau sur tringles. Une chambre à ses yeux, largement plus accueillante que celle du centre. Montant les escaliers toujours aussi lentement, comme si les pensées noires qui habitaient son cœur pesaient aussi lourd qu'une tonne de chaines, il finit par arriver devant la porte de son appartement qui partageait toujours le même palier que celui d'Espéranza, toujours au dernier étage, à croire qu'il aimait l'altitude, comme si cela pouvait l'emmener au paradis, au septième ciel pour y retrouver son ange.... Le Russe introduit la clé dans la serrure fatiguée, poussa la porte d'un geste de l'épaule mille fois répété, et sans prendre la peine de regarder autour de lui ou même d'allumer la lumière, il entra dans la pièce, jetant les clés sur la table à coté de l'entrée, et referma la porte d'un geste lent de la main avant de mettre le loquet pour verrouiller l'entrée. Une vie marquée d'habitudes qui risquait de lui jouer un tour un de ses jours, mais il s'en moquait complètement, rien n'avait plus de sens sans elle. Piotr s'était immobilisé devant l'entrée, sur un craquement du vieux plancher en bois qui tapissait le sol de l'appartement, comme s'il attendait quelque chose sans savoir quoi. Puis, comme dans un rêve, le mutant sentir quelque chose le frôler, lui toucher le dos avec une douceur infinie, la caresse d'un légère brise, il aurait du sursauter de cette intrusion dans son espace vital, mais quelque chose l'en empêcha, une nouvelle caresse qui frôla son esprit comme si l'on essayait de lui dire quelque chose sans qu'il ne comprenne le sens, mais tout en sachant le fond : On ne lui voulait aucun mal. Le blond ne bougea pas, ne se tendit même pas, restant immobile comme une poupée de cire ou un chat effrayé qui attendait la suite. Quelle suite ? La caresse descendit doucement, sensuellement jusqu'à atteindre les hanches du jeune homme immobilisé qui ne disait toujours rien, cherchant à comprendre ce qui se passait, puis il sentit l'enlaçade accompagnée d'un nouveau sentiment de quiétude.
Piotr réagit alors enfin, il inspira brutalement comme sous l'effet de la surprise, comme si sa bulle venait d'éclater et qu'il comprenait enfin qu'il n'était plus seul dans cette pièce sombre, éclairée par la seule lueur de la lune. L'instinct de survie fit surface, il fit un geste de recul à peine perceptible qui ne brisa néanmoins pas l'étreinte, et il baissa ses yeux vairons sur le visage de la personne qu'il distinguait enfin à présent. C'était comme s'il retrouvait enfin sa conscience, bien que tout cela n'avait aucun sens à ses yeux. Nouveau choc, dans le noir, dans cette tenue, il crut reconnaître... Ses yeux ! C'était impossible, elle n'était plus là. Il devenait fou, ce n'était pas ça, encore une illusion, un mirage cruellement inventé par son esprit fou.... Oui fou, fou d'amour pour elle ! Piotr entrouvrit ses lèvres bien dessinées comme pour dire quelque chose, mais rien ne sortit, il ne comprenait plus, est-ce qu'il allait se réveiller et voir que tout cela n'était qu'un beau rêve ? Un rêve tristement connu, et tristement cruel, son cœur saignerait une nouvelle fois... Toutefois, il voulut oser cette fois-ci.... Il leva légèrement sa main, hésitant à l'approcher du beau visage angélique auquel la lueur de la lune donnait quelque chose de surnaturel, et d'infiniment poétique. Son geste s'interrompit une fois... deux fois... avant de frôler très légèrement la joue de la demoiselle. Elle était chaude sous la main glacée du blond qui n'osait pas y croire. Une nouvelle fois, ses doigts glissèrent légèrement sur la joue de la jeune asiatique, d'un mouvement à peine perceptible il suivit doucement l'arrête de son visage, la courbe de sa mâchoire pour finir par toucher à peine les lèvres sensuelles de l'inconnue qu'il connaissait si bien, cette chaleur que dégageait sa peau, c'était elle....
« Ha... Hanae... ? »
Une question ? Une affirmation ? Difficile à dire, le ton du jeune homme était plus qualifiable de murmure que de quoi que ce soit d'autre. Il n'arrivait pas à y croire, et pourtant il venait de le voir, de le sentir, elle était bien réelle ! Un vague sourire se dessina aussitôt sur les lèvres finement ourlées du slave qui n'avait plus eut ce geste depuis des mois, du moins un sourire sincère. Cela ne dura que le temps d'un battement d'aile, aussitôt le sourire fit place à une expression choquée, comme s'il comprenait enfin ce que cela impliquait. C'était impossible ! Hanae était partie, elle avait décidé qu'il ne ferait plus partit de sa vie, elle ne pouvait pas se trouver là, devant lui, c'était impossible. Un mirage ? Un pouvoir mutant ? Qui pourrait le haïr au point de lui donner la chose qu'il désirait le plus au monde, pour la lui retirer ensuite ? Une expression torturée flotta quelques secondes sur le visage du blond, trop rapidement pour que l'on puisse le voir clairement, surtout à la lueur de la lune, il essaya de prendre une inspiration, bien qu'il sentait son souffle se bloquer sous le coup de la surprise. Il dut prendre sur lui pour pouvoir à nouveau prendre la parole et réussir à formuler quelques mots, en apparence anodins, mais en réalité, extrêmement importants pour le blond.
« Non ! C'est impossible. Elle n'est plus là.... »
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Sujet: Re: Piotr ▬ Time to say Goodbye. » Ven 15 Oct - 6:43
Time to say Goodbye
Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur, il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri, il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri et pas plus que de toi l'amour de la patrie, il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs. Il n'y a pas d'amour heureux... Mais c'est notre amour à tous les deux.
Il était là, et plus rien d'autre ne comptait. Dans une discrète inspiration, Hanae s'imprégna de l'odeur de ses vêtements. Un mélange troublant. Suie, huile, essence. Et puis celle d'un rayon de soleil en hiver. D'un linceul de neige éternelle sur la plaine. Celle de l'eau pure d'un glacier en train de fondre. Imperceptiblement, l'étreinte de la féline se resserra. Ne plus jamais le lâcher. Comment avait-elle put ? Les larmes lui montèrent aux yeux, ses doigts agrippèrent le tissu. Pareille à une enfant, aussi fragile qu'autrefois. Il était son unique force, son unique faiblesse. Il était tout, et elle n'était rien. Peu importait l'endroit où il se trouvait... Le Russe était sa maison. Celle qu'on veut absolument protéger, au prix de sa vie. Au prix de son âme, si celle-ci valait plus, car rien ne paraissait suffisant pour exprimer ce sentiment. Lorsque le jeune homme réagit enfin, la belle ne bougea pas. Aucun muscle ne trembla, au contraire de ses mains contre lui. Sa tête refusa de se lever alors que le torse du blond se soulevait à quelques centimètres d'elle à peine. Pour autant, lorsqu'il recula, la petite brune fit un nouveau pas en avant pour ne pas être séparée de lui. Têtue. Ce n'est qu'en sentant la confusion dans son esprit à nouveau en pleine action qu'elle se décida à relever les yeux vers lui. Regard de chat scintillant d'or dans la nuit. Une larme discrète accrochée à un cil, un bref sourire déjà disparu. Illusion d'un espoir défunt. Son cœur se serra, coupant sa respiration tandis que les pensées affluaient à nouveau, l'attaquant de toutes parts. Il l'avait déjà revue durant les trois années écoulées. Il ne le savait pas. Rêves éveillés, voilà ce que ces brèves visions avaient été. Parce qu'elle ne pouvait pas risquer d'attirer le malheur sur lui. Nouvelle compression de ses doigts sur le t-shirt. Plongée au fond du regard si particulier de son premier amour, la fleur de cerisier entrouvrit les lèvres. Prête à dire quelque chose. Resté coincé dans sa gorge, comme ses paroles à lui. Que dire ? Y avait-il besoin de parler ? Elle aurait voulu lui dire que non, ce n'était pas un rêve. Mais n'était-elle pas venue dans le but de voler une unique nuit au destin ? Mieux valait, sans doute, qu'il le pense. Afin de pouvoir disparaître à nouveau le jour venu. La perle argentée tomba enfin dans un clignement des paupières, venant glisser sur l'arrondis rosé de sa joue. Alors enfin la glace autour de son cœur commença à se fendre. Prise par surprise en voyant la main du mutant se lever vers elle. Depuis combien de temps avait-il oublié de battre pour se perdre autant dans un seul geste ? Valse lente d'une nouvelle vie. Crise affolée d'une course poursuite. Délicieux frisson que lui seul était capable de lui fournir. Piotr était sa drogue. Son soleil. Sa seule raison de vivre, lui qui l'avait sauvée sans en avoir conscience.
Non. Ses caresses à lui ne la feraient jamais trembler. Pas un seul instant elle ne pensa à se retirer subitement. Son corps ne se révulsa pas, et c'est dans le mouvement d'un chat réclamant une caresse que la jeune femme redressa un peu plus la tête, offrant sa joue à la caresse hésitante de son prince des glaces. Sentant sa peau emporter son unique larme dans la découverte de son visage, l'asiatique lui adressa un sourire hésitant. Plein d'une tristesse qui faisait mal à voir, mais aussi de cette douceur qu'elle avait toujours voulu lui témoigner. Quelle douce sensation que de se sentir sienne à nouveau. Entièrement, ou presque. Lorsque son index glissa sur la courbe pulpeuse de ses lèvres, la brune laissa son sourire disparaître comme neige au soleil, s'offrant un peu plus à lui en y imprimant un très léger baiser. Au final, elle en venait à se demander elle-même si tout ça n'était pas qu'une invention de son esprit délirant. Douloureuse vision dont elle ignorait si elle était proche ou non. Qu'était donc la réalité, tant qu'ils étaient réunis ? Était-ce important ? Sentant autant la proximité de son corps que celle de son esprit, la Japonaise laissa échapper une nouvelle larme. De bonheur, enfin.
Piotr — Ha... Hanae... ? »
Venir ici était une erreur. Son frère avait raison. Elle en avait conscience. Mais à bas les raisons, les limites qu'elle ne voulait plus voir. Le monde n'en possédait plus dans ses bras. Les conséquences n'avaient, pour une fois, aucune importance. Pas tout de suite, tout du moins. Il suffisait juste d'éviter les questions et les coups de poings. Malgré ça, son souffle s'arrêta lorsque le tourbillon des pensées du Russe vinrent à nouveau envahir son espace vital, la faisant étouffer sous sa douleur. Était-ce à ce point ? Dans la panique qu'il éveillait en elle en la prenant pour une attaque personnelle, l'asiatique rapprocha aussitôt son corps du sien, s'y collant avec désespoir. Chaque forme épousant les siennes. Pour mieux sentir leurs respirations saccadées par les émotions soudaines. Douloureuses. Un sanglot lui échappa, sans retenue. Un de plus dans ce monde. Il la connaissait. Aussi étrangère à elle-même qu'elle l'était, Hanae était toujours la même. Au fond, tout au fond. Gardant ce secret verrouillé sous clef pour mieux le lui rendre le jour venu. Une éternité qui ne se comptait qu'aux secondes qu'ils pourraient voler au temps. A nouveau, le jeune homme se tendit tout contre elle, oubliant d'en respirer dans le mélange étourdissant de ses sentiments. Leurs sentiments. Rancœur, désespoir, douleur, amour, douceur, sensibilité accrue par le fin rai de lune qui traversait la fenêtre pour les éclairer tout deux. Bénissant sans en avoir l'air leur rencontre, à l'image de celle des amours impossibles.
Piotr — Non ! »
Doucement, suivant chaque muscle du plat de sa petite main, la résistante la fit remonter le long du torse de celui qui lui avait tant manqué. Tout ce qu'elle avait fait pour le protéger... Pour finalement se rendre compte qu'elle représentait le plus grand danger. Il pouvait la repousser. Il en avait le droit, car il les avait tous sur elle. Cela ne changerait rien après tout, n'est-ce pas ? Un bref instant, une nouvelle vague voulu s'écraser sur son monde conscient, provoquant une accélération de sa respiration. Pleurer. Elle voulait pleurer tout son soul dans ses bras, juste pour le supplier de rester là, comme ça. Sans rien dire. Sans réfléchir au-delà de l'instant présent, pour simplement le regarder et se remplir de lui.
Piotr — C'est impossible. Elle n'est plus là... »
Alors la digue se brisa. Fermant les yeux pour mieux absorber cette attaque de son pouvoir, la main de la nippone se figea contre la nuque du blond. Une caresse légère imprimée à ses doigts dans ses mèches blondes. Quelque part au fond d'elle, une image se précisait. Rassurante, effrayante ? Le calme tomba sur la petite chambre de bonne, sans un mot ni un seul mouvement pour rompre le charme. Expérience troublante que de voir le mutant à travers ses paupières fermées, d'assister à une scène qu'elle ne pouvait contrôler, tout en le sentant réellement avec elle. Tandis qu'un rire léger succédait à un sourire timide sur le visage tant aimé dans sa vision, Hanae se sentait accrochée à la réalité par ce corps froid qui ne s'était pas éloigné d'elle. Quelque part, des pensées cherchaient à la ramener dans le présent. Puis en un instant, tout fut fini. Flou tant la prémonition était lointaine, mais tout avait été si apaisant que lorsqu'elle rouvrit les yeux, ce fut dans une tendresse un peu rêveuse. Sans un seul geste brusque, comme si tout ce qui comptait était réuni dans cette petite pièce miteuse plongée dans le noir, la belle remit sa main en mouvement pour venir à son tour imprimer une caresse contre le velours des lèvres de son aimé.
Hanae — Chut... »
Se glissant sur la pointe des pieds comme une petite danseuse de porcelaine, l'asiatique laissa ses doigts rejoindre à nouveau sa nuque tandis qu'elle effleurait enfin ses lèvres des siennes. Son autre main, voyageuse, avait retrouvé la place qui avait été toujours été sienne, tout contre son cœur. Ivre de douceur et d'amour, la brune rendit son début de baiser plus présent. Petit à petit. Pour lui faire prendre conscience de son existence.
Hanae — Je suis là, mon amour... »
Quelques mots murmurés tout contre sa peau. Pressant un peu plus son corps contre lui, l'oracle frôla tendrement le bout de son nez de sa petite bouche de poupée. Puis son front. Ses joues. Son menton. A nouveau, les papillons colorés de ses lèvres glacées. Le froid ne la gênait plus. Ne l'était-il pas un peu moins qu'autrefois ? Partant à la découverte de son visage du bout de ses doigts revenus sur ses traits, Hanae imprima le dessin de ses pommettes à sa mémoire. Calquant la douce courbe de ses joues à ce que ses souvenirs lui disaient, comme l'aurait fait une aveugle. Elle l'avait été si longtemps sans lui. Il n'avait pas changé. Tout comme elle, son visage avait murit, si sensiblement que nulle autre ne l'aurait remarqué. Sous son index, la ride inquiète du front s'était creusée, aussi fatiguée que son regard ces dernières années. Les sourcils de la jeune femme se froncèrent, entrainant le plissement de ses yeux de chat. Pour autant, son regard ne cessait de s'adoucir. Son cœur de revenir à la vie en retrouvant enfin sa présence à ses côtés. Son passé n'était pas si triste, tant qu'il en faisait partie. Il ne le serait jamais si le futur respectait ses promesses. Mais avant tout, il n'y avait plus qu'eux qui comptaient. Demain n'était pas encore arrivé. Le temps, ils l'avaient. Et quand bien même, il suffisait juste de tendre les bras pour le prendre. Cela faisait longtemps que la poupée n'avait plus eut un visage aussi doux. Plus une seule trace de torture. Juste de ce trop plein d'amour qu'elle voulait lui communiquer. Qu'il sache. Qu'il sache tout, parce que tout lui cacher avait été aussi dur que de partir sans un mot. Une simple disparition dans la nuit, comme un fantôme ayant disparut dans la brume.
Hanae — J'ai toujours été là... »
Séparant sa main de son torse, la demoiselle partit à la recherche de la sienne. Puis, comme dans un rêve, elle la guida à sa poitrine. Sans aucune pensée secondaire. Juste pour qu'il sente la vérité dans ses paroles. Les battements affolés de son cœur. Parce qu'il était entièrement sien et ne réagissait que pour lui. Un instant comme ça, et elle s'éloignait à nouveau, se détachant de lui. Pas trop loin. Quelques centimètres, de peur que la distance ne brise à nouveau tout. Eux qui avaient déjà eut tant de mal à amener cette chaleur dans leur cœur. A accepter l'autre, et tout ce qu'il voulait offrir. C'est dans un geste rapide, impatient, forcé d'habitudes, que la fleur de cerisier se pencha pour soulever sa robe de nonne, la passant par-dessus sa tête avant de la laisser retomber au sol. Ce geste ne prit que quelques secondes à peine. Tout ce qu'elle acceptait de perdre comme temps à ne pas être auprès de lui. Pas ce soir, pas cette nuit. Vêtue d'un simple short moulant noir surmonté d'un chemisier entrouvert, la brune revint à lui dans un déhanchement aussi félin que son apparence, approchant à nouveau son doigt de ses lèvres pour l'empêcher de parler. Tout. Tout le reste viendrait après. Peut-être. Elle se contenta juste de reprendre sa main, la reposant comme précédemment, y changeant juste l'acte de faire passer cette dernière dans l'échancrure de ses vêtements pour se poser directement contre sa peau. Un long frisson remonta sa colonne vertébrale, ce qui ne l'empêcha pas d'adresser un sourire au blond. Un vrai sourire. Sincère, un peu timide, suivant la révélation de ses joues rosies par la situation. Oui, elle était là. Contre toute raison, elle se tenait face à lui, pour la première fois depuis longtemps, sans la moindre volonté de partir. Sans s'en rendre compte, le chuchotis dans sa tête avait prit fin. Les sons venant du dehors étaient trop lointains pour briser cet instant. Intimité. Amour ? Elle refusait qu'il en doute, car elle était entièrement là pour lui. Malgré tous les secrets que cela impliquait. Une seule chose avait de l'importance : Cette main sur sa peau. Ce nouveau baiser qu'elle imprimait à nouveau à ses lèvres tentatrices, le laissant doucement dériver de la douceur à la passion. Vivante. Elle était vivante avec lui. Plus que jamais. La douce créature s'amusa à mordiller très légèrement la pulpe inférieure de son tendre amour, jouant à la titiller du bout de la langue, y trouvant autant de plaisir que d'amusement, autant de douceur que de force. Pour la première fois de sa vie, la belle n'avait pas peur. Ni de ces gestes, ni de l'avenir, ni de tout ce qui pouvait arriver. Tout son être, tout ce qu'elle avait fait et ressentit durant cette douloureuse séparation était réunis dans ce baiser. Ainsi cet amour était-il destiné, tout comme eux, à mûrir dans le secret de cette nuit, protégé par une lune trop nostalgique. Ivresse délicieuse que cette caresse provoquait en elle, la ramenant entièrement à la vie.
Lorsque leurs lèvres se détachèrent, la fleur se haussa un peu plus haut, venant frôler le lobe de l'oreille de son amour pour chuchoter à son oreille des mots qu'elle n'avait jamais dit. Ceux qu'elle avait toujours voulu lui dire, sans en trouver le courage, sans s'en donner le droit. Rares. Précieux. Uniques. Elle en avait rêvé, souvent. Le temps avait toujours joué contre eux. Ce soir, elle se jouerait de lui. Rien ne pourrait changer cette vérité, nue et simple comme un premier jour de printemps, aussi pure que les premières neiges qui avaient témoigné de leur premier baiser. Ce serait lui, ou personne, car personne d'autre ne les entendrait. Jamais. Parce qu'il l'avait toujours protégée, désirée, aimée, parce que son corps entier répondait à sa présence en ne faisant que la réclamer encore plus, parce qu'ils avaient tous les deux besoin de certitudes, et qu'il n'y en avait pas de plus belle que celle-ci.
Hanae — Je t'aime. »
Tout se jouait ici. L'éclat mordoré de son regard perdu sur la porte tandis qu'elle laissait reposer son menton sur son épaule semblait vouloir faire passer un message... 'Ne me repousse pas'. Ayant lâché sa main durant l'action, Hanae repassa son bras autour de sa taille, avec tendresse, tremblante d'appréhension, venant la loger au creux de ses reins, rendant sa douceur sensuelle à cet instant privilégié qu'ils partageaient. Si seulement il pouvait ne jamais prendre fin. Déjà, elle manquait de lui, comme on manque désespérément d'air. Combattre au quotidien était fatiguant, et elle avait besoin de se rappeler de la raison qui l'avait menée sur ce chemin. Lui. Sa raison à elle d'être forte, quoiqu'il arrive.
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Sujet: Re: Piotr ▬ Time to say Goodbye. » Ven 15 Oct - 15:49
La main de la jeune femme s'immobilisa un moment derrière la nuque du mutant toujours immobile, les secondes s'égrainaient doucement, comme si le temps avait été suspendu pour mieux permettre à ces deux êtres pleins d'amour de profiter de l'instant présent sans être dérangé par les habitudes de la vie. Hanae resta calme, à ne pas bouger, et sentir la chaleur familière dégagée par le corps parfait de sa fleur de cerisier, suffisait à rassurer le blond qui sentait les battements de son cœur gelé, s'apaiser peu à peu. Il fallait dire que depuis son entrée dans la pièce, il était passé par différents stades, d'abord la surprise d'entendre et de sentir la présence d'une autre personne, puis la peur de voir son amoureuse disparaître comme une vision sournoisement fabriquée par son esprit fou d'amour pour elle, puis enfin, la quiétude qu'il ressentait toujours aux cotés de la douce jeune femme. Il avait retrouvé ce qu'il cherchait tellement depuis des mois, des années même maintenant. Trois longues années à se languir de la sensation de sa peau douce et frissonnante sous la main froide du Russe, c'était égoïste, mais la jeune femme lui manquait autant que le bien-être qu'elle lui donnait, que la sensation d'être « normal » qu'il ressentait en sa présence.... Que le sentiment d'être aimé, pour ce qu'il était, et non par obligation comme ça avait été le cas avec sa mère. Alors qu'il venait juste de parler, la main de la jeune femme se mit en mouvement comme un oiseau porté par le vent, puis elle se posa avec une infinie douceur sur les lèvres mi-closes du blond qui n'osait plus bouger de peur de la faire fuir une nouvelle fois. Un simple mot, sans voix si douce, il la reconnue instantanément, le doute n'était plus permis, c'était celle qu'il avait aimée, qu'il aimait, et qu'il aimerait toute sa vie. Son cœur reprit un rythme plus régulier, heureux mais tellement inquiet à la fois, une illusion ? Non, il sentait sa peau douce contre lui, le blond raffermit sa prise sur le bras de la jeune femme ou il avait laissé glisser sa main quelques instants avant, comme pour s'assurer qu'elle était bien réelle, et il constata que c'était le cas, un bonheur immense l'envahit à nouveau.
Hanae se glissa doucement sur la pointe des pieds, glissant à nouveau ses doigts fins sur la nuque du blond, puis laissa ses lèvres semblables à deux pétales de fleur, effleurer celle du jeune Russe. Un caresse légèrement, un frôlement de lèvre qui se transforma doucement en un baiser plus présent alors que la demoiselle affirmait son geste avec une infinie douceur qui fit frissonner le mutant. Il avait oublié à quel point cette sensation était agréable, à quel point ses baisers lui avaient manqués, à quel point il l'aimait. Piotr croyait se souvenir de l'amour débordant qu'il éprouvait à son égard, mais il était largement en-dessous de la réalité, son amour n'avait pas de limite, et son cœur ne pouvait le contenir à lui seul, c'était tout son être qui vibrait d'amour pour la jeune asiatique. Leurs lèvres se séparèrent doucement, alors que quelques doux murmures sortaient de celle d'Hanae, des paroles aussi douces que la voix qui les prononçaient, et le neutre sentit son cœur rater un battement. Mon amour, dieu qu'il l'aimait, et chacun de ses gestes rappelait un nouveau souvenir lié à cet amour fou et incontrôlable qui l'habitait. Comment avait-il pu se passer de cela pendant aussi longtemps ? Il avait déjà oublié les 3 années de solitude et de douleur qu'il éprouvait alors il y a encore quelques instants, tout était partit, instantanément, comme effacés d'un geste par le baiser de la femme de son cœur. Les lèvres de la jeune femme effleurèrent un instant le nez du jeune homme, puis montèrent doucement avant de retrouver le chemin de la lippe du jeune homme pour un frôlement sensuel. Une caresse du bout des doigts, Hanae sembla redécouvrir le visage de son chevalier servant, avec une infinie douceur, elle parcouru les courbes du visage encore enfantin du jeune homme, mais qui avait mûrit au court des trois années de séparation. Le regard hétérochrome du jeune homme erra un moment dans le vide, avant d'observer le visage si doux de son amoureuses, éclairé par la seule lueur de la lune. Il sourit légèrement, elle avait l'air épanouit, plus belle que jamais, dieu qu'elle lui avait manqué ! Hanae dit doucement qu'elle avait toujours été là, et au fond de lui, Piotr ne pouvait que l'approuver. Quand bien même elle n'avait pas été physiquement avec lui, il l'avait toujours en pensées, elle faisait partie intégrante de sa vie, de son être, elle était son souffle.
La jeune femme ôta sa main du torse de Piotr avant de chercher la main de se dernier, puis lorsqu'elle la toucha enfin, la demoiselle l'attrapa pour la placer avec douceur sur sa poitrine. Avec surprise, le Russe sentit des battements de cœur affolés, comme si elle craignait quelque chose, ou avait craint. Une expression de surprise et d'incrédulité passa furtivement dans son regard alors qu'il observait toujours les yeux mordorés de son amour, puis elle se détacha doucement de lui pour reculer légèrement. Sans trop comprendre sur le coup, le slave regarda la jeune femme ôter la robe de religieuse qu'elle portait pour se montrer sous sa véritable apparence, laissant tomber son déguisement sous le sol. Elle était plus belle que jamais, son style vestimentaire avait changé, mais elle restait la même dans le cœur du Russe qui lui sourit légèrement. D'une démarche féline et étrangement différente de celle qu'elle avait avant, l'asiatique se dirigea à nouveau vers son admirateur avant de poser une nouvelle fois son doigt fin sur les lèvres bien dessinées du blond, comme pour il intimer le silence. Saisissant une nouvelle fois la main de Piotr, Hanae la replaça au même endroit, la glissant simplement sous son vêtement cette fois-ci, et le Russe pu sentir la peau chaude de la jeune femme sous ses doigts. Un moment il eut peur de lui donner froid, elle frissonner et il pouvait presque voir la chair de poule se dessiner sur sa peau si douce, mais le sourire qu'elle adressa à son amour le rassura. Il ne voulait pas lui faire mal ou quoi que ce soit d'approchant, il tenait trop à elle pour ça. Nouveau baiser qui lia leurs lèvres comme pour affirmer encore plus les sentiments qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre depuis si longtemps, la jolie créature s'amusa avec la lèvre de son compagnon, comme pour donner plus de réalisme à leurs sentiments, puis leurs lèvres se séparèrent à nouveau, doucement, et comme pour achever quelque tâche qu'elle avait en tête, la jeune femme se hissa sur la pointe de ses pieds, frôlant l'oreille du blond pour chuchoter quelque chose à son amour.
Deux mots, deux simples mots mais qui chamboulèrent complètement le mutant. Deux mots qu'il n'avait jamais entendu prononcé à son égard, deux mors qu'il n'avait jamais osé dire à personne, et pourtant dieu savait à quel point il aurait voulu le faire. « Je t'aime ». C'était simple, c'était clair, mais pourtant, Piotr n'osait pas y croire. Elle l'aimait ?! Ce ne se pouvait pas, ça ne faisait que lui donner de la joie, du bonheur, il sentit son cœur rater un battement avant de s'emballer sans qu'il ne puisse le contrôler. Il n'avait pas le droit au bonheur, ils lui avaient dit ! Le bonheur c'était pour les gens qui le méritaient, lui n'avait rien fait de bon, il avait fait mourir sa mère de chagrin d'avoir un enfant comme lui, elle ne pouvait pas l'aimer, il n'avait pas le droit d'être aimé. Et pourtant ! Il ne pouvait se détacher de ces mots, ils se percutaient dans son esprit comme un écho du bonheur qu'il éprouvait « Je t'aime Je t'aimeJe t'aimeJe t'aime.... ». Il l'aimait, de tout son être, de tout son âme, entendre ces mots prononcés à son égard, c'était comme un rêve qui débutait enfin, il n'osait y croire depuis tant d'années, rêvant pourtant de se l'entendre dire par la femme de son cœur, mais n'osant croire.... Hanae posa son menton sur l'épaule du jeune homme, passa son bras autour de la taille du blond, le faisant sortir de ses pensées. Dès qu'il avait posé son regard sur elle, il avait su que c'était elle, son cœur avait sentit tout ce qu'il éprouverait pour elle. Il l'aimerait toujours, il lui était destiné, malgré la douleur, la séparation, la vie qu'il avait, il l'aimerait.... Jusqu'à la mort, il l'aimait plus que sa vie même.... Une larme naissante glissa doucement de son œil brillant d'amour, descendant doucement le long de sa joue, avant d'y geler avec un léger crissement en raison du froid. Piotr inspira comme s'il n'arrivait plus à respirer, puis il passa doucement ses bras autour de la jeune femme avant de l'attirer doucement vers lui. Il la dominait d'une bonne tête mais pourtant se sentait plus petit qu'elle à ce moment. Le Russe plaça l'une de ses main sur la nuque de son amour, frôlant sa peau si douce et si chaude, et attira doucement son visage contre son torse avant de poser lui sa joue sur le sommet des cheveux de la jeune femme. Un doux parfum lui arriva, il sentait l'amour, il sentait cette odeur si familière, celle qu'il aimait plus que tout, celle de sa fleur de cerisier. Piotr inspira doucement, fermant les yeux comme pour profiter intensément de ce moment, puis après quelques instants, il releva la tête avant de glisser l'une de ses mains jusqu'au menton de son amour pour la soulever légèrement la tête et plonger son regard dans le sien. Un moment de silence, il avait envie de lui dire tellement de chose et pourtant il ne savait comment le formuler. D'une voix pleine d'amour, il se lança finalement, les yeux dirigés dans ceux de son amour.
« Hanae.... Tu comptes plus que tout pour moi.... Plus que ma vie, tu es la seule chose qui mérite que je reste en vie. Hanae.... »
Il ne savait comment formuler ça, pourtant c'était tellement simple, s'il avait pu ouvrir son cœur, la jeune femme aurait aussitôt comprit ce qu'il pouvait ressentir pour elle. Un amour ne se résume pas en quelques mots, il avait pu ressentir tout ce que voulait dire Hanae, mais se voyait mal réussir à lui montrer aussi pleinement. Son amour était trop débordant pour être contenu par son cœur ou son être tout entier, il ne pouvait le lui dire simplement comme ça. Ça avait toujours été Hanae qui prenait les rênes en main, toujours elle qui venait vers lui, et pourtant il aimait plus que tout la jeune femme, ce n'était pas faute de vouloir aller vers elle. Mais son passé le rattrapait toujours, il n'osait jamais agir vers elle de peur de lui faire mal ou peur. Le meilleur moyen de lui prouver son amour serait d'avoir un geste plein d'amour à son égard. Piotr fit doucement bouger la main poser sous le menton de la jeune femme, la plaçant avec douceur jusqu'à ses lèvres ou il les caressa un moment, puis la glissa jusqu'à sa joue, toujours souriant, les yeux plein d'amour. Le Russe observa son visage si beau, puis il se pencha doucement, frôlant la pulpe douce des lèvres de son amour des siennes, il sentait le souffle chaud passer la barrière de ses lippes pour réchauffer doucement les siennes, puis il l'embrassa doucement, un baiser non plus chaste et réservé, mais un baiser plein d'amour, d'un amour sincère et véritable. Pendant ce temps, il raffermit doucement son étreinte autour de la taille de la jeune femme, caressant doucement son dos pendant que le baiser semblait durer une éternité. Lorsque leurs lèvres se séparèrent, le blond garda son visage à quelques centimètres de celui de son amour à l'ovale parfait, puis il frôla la joue de la jeune femme de la sienne alors qu'il chuchotait doucement à l'oreille de son amour, deux mots lourds de se sens.
« Je t'aime..... Je t'aime... Jusqu'à la mort. »
Cela pouvait sembler étrange comme déclaration, mais venant d'une personne avec le passé de Piotr, c'était la plus belle déclaration que l'on puisse faire. Piotr était un mutant neutre, il ne vivait que pour lui, mais dire à quelqu'un qu'il l'aimerait jusqu'à la mort, c'était comme dire qu'il serait toujours là pour elle, toujours là pour la protéger, l'aimer, la chérir, toujours, même si la mort devait être le bout de ce chemin. Il avait versé une larme parce que c'était comme de voir un rêve devenir réalité, et à ses yeux c'était plus dur que tout, de pouvoir accepter qu'il avait aussi le droit d'être heureux. Depuis toute sa vie on lui avait ressassé qu'il n'était pas fait pour être aimé, pour aimer ou tout simplement pour avoir une vie normale. S'entendre dire ça par la femme qu'il aimait plus que tout, c'était comme voir briser toutes les peurs et les souvenirs douloureux de son enfance. Piotr ne voulait plus quitter la chaleur de la peau de son amour, mais pourtant il devait, après ce bonheur, des questions arrivaient dans son esprit, il ne pouvait pas prendre le risque de la perdre une seconde fois, il n'y survivrait pas. Le jeune homme recula à contrecœur, séparant doucement son corps de celui de l'asiatique, posant son regard vairon sur le beau visage d'Hanae. Une expression douloureuse passa un moment dans ses yeux lorsqu'il se souvent de la douleur qui était apparue dans son cœur lorsqu'il l'avait cherchée en vain pendant des semaines, oubliant même de manger ou de vivre, comme une âme en peine, avant de se résigner à la perte de la seule personne qu'il aimait plus que tout. Ses lèvres s'entrouvrirent légèrement avant de se clorent à nouveau, il voulait poser LA question, mais craignait de voir son aimée disparaître suite à ça. Mais il fallait, il ne pouvait pas prendre le risque, il ne voulait pas prendre le risque. Inspirant, comme pour prendre une bouffée de courage, Piotr monta légèrement sa main gauche pour remettre sa casquette en place, baissant le visage vers le sol avant de descendre doucement la visière de sa casquette comme pour masquer un peu son visage. Son autre bras pendant le long de son corps, sa main s'ouvrant et se refermant comme pour se donner une certainement contenance, et sa voix s'éleva enfin, anxieuse, inquiète, mais presque implorante.
« Hanae.... Pourquoi ? Est-ce que... Est-ce que j'ai fait quelque chose qui t'as fais fuir ? Dis-le moi.... Je ne supporterais pas de te perdre une nouvelle fois par ma faute. Hanae.... Est-ce que tu as eu peur de ce que j'étais ? Je ne veux plus endurer ça... Te perdre sans comprendre.... »
Il aurait encore préféré savoir que c'était sa faute, au moins la disparition de son amour aurait eut une raison, et il n'aurait pas été perdu à douter de lui. Savoir qui était le fautif aurait permis au jeune Russe de se détester, et de se maudire éternellement pour avoir été assez stupide pour imaginer être aimé d'une femme comme elle, mais maintenant qu'il savait qu'elle l'aimait, il ne comprenait pas, il ne comprenait plus.
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Sujet: Re: Piotr ▬ Time to say Goodbye. »
Piotr ▬ Time to say Goodbye. »
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