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Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ]

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Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Vide
MessageSujet: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptyVen 10 Juil - 9:34

En se levant ce matin-là qui aurait pu songer que la journée promettait d’être si surprenante ? Le soleil s’était levé très tôt et il brillait à présent de milles feux, pratiquement comme toujours dans cette ville située à quelques kilomètres du désert. Mai qui n’avait jamais rêvé de promener son regard sur de magnifiques étendues glacées, de la neige partout autour de soi en oubliant la douleur du passé pour certains, l’incertitude du futur pour d’autres, et tout simplement la dureté du présent pour la majorité des habitants ? La neige avait le don d’effacer les tristesses et les larmes, de laisser place à l’enchantement la joie et la bonne humeur, mais hélas, elle était tellement rare ici que tout cela expliquait presque le climat de douleur et de tristesse permanent qui se dégageait de la ville. Heureusement pour elle, un jeune mutant non recensé, appelé Dakota Tempelton possédait un magnifique don, le don de contrôler la météo. Sa petite amie Ambre rêvait de voir la neige sur la ville, de pouvoir s’amuser à toucher du doigt ce rêve improbable si près du désert alors que la température avoisinait les 30 degrés dès le matin. Mais l’amour sait faire de magnifiques choses, et pour les yeux de sa belle le jeune homme concentra tout son pouvoir pour réussir à faire tomber petit à petit de la neige sur toute la ville, à la grande surprise de tous les habitants. Le temps se refroidissait considérablement, et le soleil se masque même à travers un épais brouillard comme si le ciel lui-même soutenait le jeune homme dans son envie de faire venir l’espoir sur la belle et grande ville. Très rapidement, après à peine une vingtaine de minutes la température avait grandement chutée et les habitants étaient tous sortis de leur ville, travailleurs, enfants, adolescents, chacun cessait ses activités pour pouvoir sortir et profiter de cette venue soudaine de la neige. Après à peine des heures, il faisait moins de 10 degrés dans la ville, la neige avait déjà atteint les 20 centimètres de haut, une chose jamais vue, totalement impossible aux yeux de tous, même dans un pays comme la Norvège, la neige ne tombait pas si vite ! Et pourtant si. Tout le monde était dehors et profitait de cette venue soudain, pendant que les gros flocons continuaient de tomber du ciel, mais de moins en moins nombreux, rendant ainsi l’amusement possible, la tempête s’était calmée pour laisser place à une légère brise de neige. Tout le monde retombait en enfance et sortait jouer dans la rue.

[ Topic ouvert à tous les membres validés, n’hésitez pas à poster et les autres à répondre aux gens qui sont seuls, bref, amusez-vous ! Innovez ! ]

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Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Vide
MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptyDim 12 Juil - 19:41

Sven avait normalement prévu de passer la journée à travailler, même s’il était en vacance il n’avait pas spécialement envie de laisser tomber l’école avec ses exercices et par conséquent de se retrouver à la rentrée en ayant tout oublié. La grande différence entre le blond et les autres jeunes de son âge, du moins la grande majorité, c’était justement ça, qu’il voit trop loin en avant dans le temps, après tout n’était-il pas le seul de sa classe à espérer pouvoir entrer dans une école particulière dans quelques années ? Les autres se fichaient complètement de savoir ce que leur réservait l’avenir, le plus important pour eux était de s’amuser et de pouvoir s’éclater avec leurs amis pendant l’été. Le blond lui n’avait pas spécialement d’amis sur qui compter dans ces cas, même s’il avait décidé de sortir pour profiter du temps, il n’aurait pas trop put, à qui aurait-il téléphoné après tout ? Peut-être éventuellement à Lou, une fille de son école qu’il avait aidé quelques fois et qui l’amusait bien, mais sinon, Abby n’était pas le genre de fille à vouloir sortir surtout dans de telles conditions, et il ne connaissait personne d’autre, ou du moins il n’avait pas leur numéro. Le blond soupira, décidément sa vie sociale ressemblait aux environs de la ville, à savoir un long et plat désert. Mais bon, il s’en fichait, ou peut-être pas tant que ça ? Le jeune homme échappa à ses pensées avant de se décider à se mettre au travail, il était seulement 8h00 du matin et il avait toute la journée pour s’ennuyer, alors autant commencer tôt non ? La maison était silencieuse, il savait juste que ses parents étaient partis profiter de la seule journée de libre pour pouvoir être tranquillement tous les deux. Siegfried, Sven ne savait pas ou il était passé, dans sa chambre, en ville, bref, n’importe ou mais son jumeau l’ignorait, tant pis, il passerait la journée là à trimer sans se soucier des autres ! L’allemand tira un cahier du sac de cours rangé sous le bureau puis il le posa face à lui pour l’ouvrir et commencer à le feuilleter.

Rien de très intéressant, un cours de français avec un professeur particulièrement revêche mais que le blond appréciait tout de même, elle était efficace et ne rigolait pas bêtement aux blagues des autres gars. C’était une jeune femme, mademoiselle Cassidy et elle leur collait des devoirs vraiment dignes de lycéens de France, mais Sven s’en fichait, lorsqu’il était en Allemagne il avait souvent prit du temps avec sa mère pour chercher à connaître des choses sur la littérature française. Le blond commença à relire le dernier cours qu’ils avaient écris, un cours sur le siècle des lumières, vraiment très fur, mais qui avait particulièrement plut au blond, ce dernier avait d’ailleurs entendu dire que la dernière classe qu’elle avait eut, avaient eut le droit à une interrogation particulièrement corsée, heureusement que lui n’était pas dans leur cas ! C’était les élèves en difficulté scolaire qui avaient des cours particuliers, et mademoiselle Cassidy était une des rares professeurs à accepter de donner ce genre de cours, au plus grand malheur des élèves concernés d’ailleurs, mais bon, les jeunes n’étaient jamais content comme elle disait. Sven était toujours amusé par cette professeur à l’air sévère qui malgré tout se trouvait être une des meilleures qui lui avait été donné de voir à l’œuvre, mais bien entendu, il n’avait jamais pipé mot à ce sujet, inutile de passer encore plus pour un lèche-botte. Le jeune homme n’arrivait pas à se concentrer, il partait toujours dans ses pensées et commençait à être blasé de ne pas pouvoir avancer comme il pouvait ! Après un petit moment à griffonner en français sur son cahier et à essayer de comprendre tout ce qu’il disait, pensait et écrivait, il finit par abandonner et referma brutalement son cahier pour poser le crayon dessus avant de s’étirer en arrière. Le blond leva les yeux vers le plafond avant de sourire légèrement, il y avait des espèces de boules de papier collées à coté du spot, c’était Siegfried qui les avaient collées lorsqu’ils étaient encore tous les deux dans cette chambre, après une dispute avec leurs parents. C’était à l’époque ou ils se parlaient encore bien, et Sven se souvenait parfaitement de la soirée, ils étaient allongés sur le lit du blond en regardant le plafond et son jumeau parlait pour les deux, de ses amis, des journées de cours, de la fille qui lui plaisait, bref des choses naturelles pour deux frères, qui plus est jumeaux. Mais c’était avant qu’il ne devienne la coqueluche de l’école, et Sven soupira d’un air blasé avant de s’asseoir normalement sur la chaise pour tapoter sur le bois du bureau en regardant autour de lui.

Finalement décidant qu’il n’y avait absolument rien à faire le jeune homme attrapa son sac pour le passer sur son dos, il allait se rendre à la bibliothèque emprunter quelques livres pour l’occuper ! Son sac négligemment jeté sur l’épaule, il dévala l’escalier avant de prendre ses clés au passage pour de sortir de la maison pour verrouiller la porte d’entrée avant de sortir de la cour. Le blond marcha une bonne dizaine de minutes en direction de la route principale qui conduisait à la bibliothèque loin de là, puis il entendit une voiture ralentir derrière lui pour s’arrêter juste à ses cotés. Un peu étonné, l’allemand regarda dans cette direction avant de voir la fenêtre avant passager s’ouvrir et une fille de son école qu’il connaissait pour avoir parlé rapidement avec elle, lui faire signe d’approcher. Dans ses souvenirs c’était une fille considérée comme ‘pas cool’ par le clan de son frère, il était donc étonnant qu’elle veuille lui parler, mais il s’approcha néanmoins en lui adressant un sourire, et elle prit seule la parole.


« Sven, je t’ai reconnu, j’ai vu que ce n’était pas ton jumeau. Est-ce que tu vas au centre-ville ? Ma mère et moi on y va, on peut te déposer si tu veux ? »

« Oh…. Oui, pourquoi pas, c’est gentil, merci bien. »

Il n’avait pas pour habitude de prendre la voiture avec n’importe qui mais il avait vu une femme assez belle pour son âge se pencher vers la fenêtre et lui faire signe, certainement la mère de cette fille. Son nom échappa un moment au blond qui se souvint soudain qu’elle s’appelle Ashley, et il lui sourit donc d’un air aimable avant de monter à l’arrière comme lui demandait la mère. Après que cette dernière ne démarre à nouveau, et elle commença alors son interrogatoire, faisant mine de rien elle lui demanda s’il était le fils du docteur Liederven. Sven répondit à l’affirmative en songeant que la mère avait le même esprit de déduction que sa fille qui le reconnaissait alors qu’il n’avait pas du tout le même style que son frère. Après plusieurs questions du style elle finit par en arriver à lui demander s’il avait une copine, mais heureusement le centre-ville approchait et le blond demanda à la mère de le déposer ici. Après les avoir remerciées, il commença à se diriger vers la bibliothèque à une bonne dizaine de minutes encore, mais soudain quelque chose de frai tomba sur son visage. Surprit il leva les yeux au ciel, en plein centre-ville qu’est-ce qu’il pouvait avoir encore ? Puis soudain la température tomba de plus en plus, le blond commença à frissonner en tee-shirt qu’il était, et chose improbable ici, la neige se mit à tomber légèrement, puis de plus en plus fort. Sven n’en croyait pas ses yeux, ici de la neige, dans le désert ? Certainement un mutant, ce n’était pas possible autrement ! Un magnifique sourire de joie éclaira les lèvres du blond qui se crut pendant un moment revenu en Allemagne. La neige montait toujours plus, mais Sven restait planté au milieu du trottoir pendant que tout le monde se mettait à l’abri, c’était une chose trop belle pour s’enfuir maintenant ! Les yeux dirigé vers le ciel en évitant de se prendre des flocons dedans, il regarda rapidement autour de lui, personne ne semblait comprendre ce qu’il arrivait, et il rigola légèrement, très heureux d’être sortit !

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MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptyVen 17 Juil - 2:21

Doucement il se redressa, repoussant la couverture qui le couvrait. Sa main gauche se posa délicatement sur le dos nu de Sèverine, laissant courir ses doigts sur sa peau, en appréciant la douceur. La jeune femme poussa un léger soupir dans son sommeil et elle se tourna vers lui, se roulant en phoetus, cherchant la chaleur de son corps. Jared sortit du lit et mit la couverture sur son amie, qui s’emmitoufla dedans, un léger sourire sur ses lèvres pleines. Il enfila son pantalon rapidement et ouvrit la porte de la chambre. Il traversa le couloir menant à la cuisine, passant devant la chambre d’ami et la salle de bain. Il s’arrêta un moment pour écouter le léger ronflement du chat, écrasé confortablement dans le coussin qui lui servait de lit. Elle bougea un peu à son passage mais ne se réveilla pas. Les fenêtres de la cuisine étaient couvertes par de lourds rideaux et Jared ne voyait pas l’extérieur. Jared tira son zippo de la poche de son pantalon et alluma la bougie au centre de la table. Éclairé par la flamme, il prépara la cafetière et un glougloutement brisa le silence de l’appartement. Jared sortit son paquet de cigarettes et en prit une. Il en tira une longue bouffée, appréciant la première cigarette de la journée. Quelques instants plus tard, il était assis à table avec une tasse de café, sa cigarette entre les doigts et un crayon dans l’autre. Il se mit à gribouiller sur son cachier à croquis et curieusement, sans même qu’il s’en rende compte, les lignes se mirent à créer un croquis de la femme qui dormait dans la pièce voisine…

Deux tasses de café et quelques cigarettes plus tard, Jared repoussa brusquement sa chaise dans un crissement hurlant, et il se leva. Il prit sa chemise qui pendait au dossier et l’enfila d’un ample mouvement. Il emplit une seconde tasse de café, qu’il déposa dans un petit cabaret où trônait déjà du lait et du sucre et il amena le tout dans la chambre de Sèverine. Il déposa le cabaret sur la table de chevet du côté de Sèverine. Les traits ordinairement durs du visage de Jared se détendirent et s’illuminèrent à la vue de la femme qui dormait dans le grand lit. Un sourire apparut sur ses lèvres tandis qu’il s’agenouillait près d’elle, sentant son corps s’aviver à cette seule vision. Il s’agenouilla devant sa Déesse, et il posa ses mains sur son corps tiède et doux. Elle était si belle, si merveilleusement belle qu’un remord profond submergea le second des Mutants Hostiles. Il regrettait de ne pouvoir lui dire la vérité, par lâcheté, oui, car il craignait qu’elle ne veuille plus le voir si jamais elle apprenait qu’il n’était pas aussi bon qu’il prétendait l’être. Et cela lui faisait mal, mais il ne pouvait lui dévoiler la vérité. Pas maintenant à tout le moins… Jared se pencha plus vers elle et d’une voix douce, proche du chuchotement, il lui expliqua qu’il devait sortir.

Il déposa un tendre baiser sur ses lèvres, caressa sa joue tandis qu’elle souriait et Jared se releva lentement. Il s’éclipsa silencieusement, boutonnant sa chemise en soie et la rentrant dans son pantalon. Il mit ses bas dans l’entrée de l’appartement, enfila ses chaussures et agrippa sa canne-épée. Puis il sortit en barrant la porte derrière lui. Il descendit rapidement les escaliers menant à la rue et déboucha à l’air libre. Le soleil brillait, déjà haut dans le ciel à cette heure matinale. Comme tous les jours dans cette partie des Etats-Unis, il faisait beau et chaud. Il s’arrêta au pied des marches le temps d’allumer une nouvelle cigarette puis il reprit sa marche, ses chaussures claquant sur le béton du trottoir. Sa démarche était féline, lourde et légère à la fois, et ses pieds semblaient à peine effleurer le sol. Pourtant, chaque pas qu’il faisait était suivi d’un claquement sec qui résonnait fortement. Jared se dirigea vers le sud, au gré de ses pas, ne sachant pas réellement où il allait, perdu dans ses pensées. Il ne savait plus réellement où il en était… Il avait fait des choses qu’il ne se croyait pas capable de faire lorsqu’il était jeune, avant que Chow ne le recueille… Il avait changé énormément, il devait bien le reconnaître. Et il ne savait pas ce qu’il allait faire en ce qui concernait Sèverine… Il aimait la jeune femme, c’était chose certaine, mais il avait des choses à faire, un objectif bien plus grand à accomplir… et il ne pouvait laisser ces sentiments prendre le dessus. Son pas s’accéléra, devenant presque pressé. Il traversa une nouvelle rue, évitant les quelques passants, n’ayant nulle envie d’entamer une discussion quelconque. Il parvint sans encombre au centre ville d’Achaea, après une longue marche. Il s’assied sur un muret, appréciant l’ambiance des lieux et il se perdit dans ses pensées, tirant furieusement sur sa cigarette. Un vent frais se leva un peu plus tard, ébouriffant ses cheveux sombres. Jared s’extirpa de ses pensées et huma l’air, surpris. Ça sentait la neige… Il releva la tête de surprise. La neige ? Ici ? Par cette chaleur ? Jared se redressa sur le muret et regarda autour de lui. Il nota que la température avait chuté de façon assez surprenante en un si cours moment. Que se passait-il donc ? Assurément, c’était un changement de température inhabituel ici. S’agissait-il de l’effet du pouvoir d’un mutant ? Probablement. Un mutant avec le don de changer la température ? Intéressant…

Quelques minutes seulement passèrent et quelque chose éteignit sa cigarette. Encore plus surpris, Jared leva les yeux au ciel et nota que des petits flocons tombaient. De la neige, maintenant ! Encore plus surprenant ! Il faisait plus froid, déjà, mais Jared s’en fichait. C’était un évènement fort agréable et un changement de température encore plus bienvenu. Cela changerait de la chaleur intense d’Achaea. Le mutant replonga dans ses pensées, insensible au froid et aux quelques flocons qui tombaient follement au gré du vent frisquet qui augmentait. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas contemplé de la neige… Un léger sourire apparut sur ses lèvres. Cela donnait envie de rêver. Des souvenirs l’envahirent tandis qu’au même moment la neige envahissait le ciel de la ville… Oui, rêver, oublier un instant les ténèbres qui menaçaient sa race, le risque grandissant que les mutants puissent sombrer dans l’oubli ou la non-existence… Oublier le dilemne qui l’habitait : choisir entre l’amour qu’il ressentait pour Sèverine et le respect et ce qu’il devait à Chow Watanabe et à ses semblables… Il sentait la neige tomber de plus en plus fortement, il entendit les passants crier de surprise et le bruit de leur course pour se mettre à l’abri d’une neige qu’ils n’étaient pas habitués à voir. Fuir le froid soudain. Un flocon se déposa sur sa joue. Morsure du froid contre sa peau. Son sourire se fit plus profond et une envie de rire lui prit. Rire comme un enfant innocent à qui rien de mal ne peut arriver. Oublier les évènements de sa vie, son passé mouvementé… Se lever, laisser tomber sa canne et tournoyer en écartant les bras sous la neige, tourner de plaisir en sentant la morsure du froid sur sa peau, le plaisir de se sentir vivre… Oui, Jared aurait aimé faire tout cela. Mais il ne le pouvait pas. Trop de choses dépendaient de lui et de son mentor pour qu’il se permette un tel acte. Oui, il vivait, mais il ne pouvait pleinement en profiter. Le danger était trop présent, trop grave pour être ignoré. Avec un léger rire, Jared rouvrit ses yeux verts et contempla la neige qui tombait à présent fortement. Le froid était devenu plus mordant à présent, avoisinant très certainement le zéro celcius. Rares étaient à présent les gens dans la rue. À dire vrai, Jared découvrit qu’il était le seul à être à l’air libre ; les autres s’étaient abrités dans les magasins ou les cafés, sous les portes-cochères, cherchant pour la plupart à éviter le froid et la neige. Jared sourit à nouveau en se relevant.

Quand il posa le pied par terre, il la sentit crisser. Il eut l’impression de marcher sur des bouts de verre. Il baissa les yeux sur le sol et la vue de la neige crissant sous ses pieds le fit sourire de plus belle… La neige… Ça faisait vraiment longtemps ! Il reprit sa marche vers le centre-ville à proprement parler, levant les yeux vers le ciel, les flocons se posant sur son visage pour fondre presque aussitôt… Les flocons étaient plus denses, la visibilité s'amenuisait sans que cela n'apporte un quelconque désagrément à Jared.

A mi-chemin de sa destination, bien qu’il n’en eut pas réellement, ses oreilles captèrent un rire presque enfantin, qui lui fit baisser la tête. Il marqua un arrêt, cherchant d'où émanait ce son. Non sans surprise, il découvris une silhouette qui lui semblait familière. Un jeune homme blond dansait presque sous la neige, accueillant les flocons comme une bénédiction. Il était habillé simplement et le froid et le vent devaient mordre cruellement ses chairs ainsi exposées. Intrigué par cette démonstration de joie, Jared fit quelques pas vers le jeune homme, discrètement comme lui seul savait l’être. Néanmoins, la neige de crissa doucement sous ses semelles mais Sven ne sembla pas l’avoir entendu approcher.

Il observa le visage du jeune homme et reconnut Sven, le jeune mutant qu’il avait rencontré quelques jours seulement auparavant au ‘’Powerhaus.’’ Jared décela une joie mêlée à une certaine tristesse, peut-être, chez le jeune homme. Il n’aurait pu affirmer lequel de ces deux sentiments étaient le plus présent. Comme lui, Sven devait sentir le froid mais il ne semblait pas souffrir du vent hivernal. Jared resta un moment en retrait, observant le blondinet qui semblait content de la neige soudaine, allumant une cigarette sortie de son paquet. Puis il décida d’aller le voir.

Quelques pas seulement et il se retrouva derrière le blondinet, qui observait le ciel. Jared leva sa canne et appuya l’extrémité dans le dos du jeune homme pour s’annoncer. Sven sursauta en poussant un petit cri. La voix de Jared s’éleva à travers le vent, amusée :


- Et bien, mon jeune ami, il semble bien que nous soyons parmi les seuls à oser rester ainsi sous la neige ! Cela ramène des souvenirs, n’est-ce pas ?

Il contourna ensuite le jeune homme et lui fit face. Un sourire amusé était présent sur son visage à l’aspect généralement rude. Doucement, sa voix claire et profonde s’éleva de nouveau dans la journée enneigée…

- Alors, Sven, comment vas-tu ?

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MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptySam 18 Juil - 20:13

Sven était prit dans ses pensées et sa contemplation du ciel, il ne voyait pas vraiment ce qu’il avait autour de lui, c’était comme dans les moments ou vous vous sentiez seul au monde. Et bien en l’occurrence c’était le cas ! Le blondinet n’avait pas vu de la neige depuis qu’il était venu vivre ici avec sa famille, c’était donc il y a un bon moment, à savoir une dizaine d’années en gros. La neige ne tombait jamais dans cette ville, le désert était trop chaud et la température tombait rarement sous les 10 degrés, et encore c’était pendant les grands froids ou tout le monde sortait sa grosse polaire comme si la fin du monde était arrivée ! Dans son pays natal le jeune homme passait ses journées dans la neige en hivers, leur chalet situé dans les hauteurs était en permanence chauffé par un feu de bois qui craquait lorsque les bûches tombaient en morceau sous la chaleur intense. C’était de bons souvenirs, mais seulement des souvenirs. La neige lui manquait affreusement, c’était comme d’imaginer pouvoir vivre sans air, bon, ce n’était pas aussi vital, mais ça le coupait trop brutalement de sa vie d’avant, c’était comme changer de monde, passer une température moyenne de 15 degrés, à une température normale de 30 degrés, Sven n’aimait pas la chaleur, il aimait bien avoir légèrement froid, lorsqu’on avait froid on profitait des soirées en famille comme avant. Les pensées du blond s’évadèrent un moment, le souvenir des soirées en famille dans leur grand chalet montagnard, les parents qui racontaient des histoires pendant que les deux jumeaux alors à peine âgés de 6 ans, étaient blottis contre eux et les écoutaient en regardant le feu danser dans la cheminée à la vitre de verre. C’était agréable de s’endormir contre leurs parents et de se réveiller le matin dans une chambre chauffée par le feu d’en bas avec une douce odeur de nature qui flottait dans la maison, avec son jumeau dans le lit à coté dont la respiration calme et paisible rassurait le jeune garçon. Maintenant c’était terminé tout ça, Sven ne vivait plus la même vie qu’avant, c’était navrant. Désormais il ne voyait qu’une chose, les parents qui se parlaient à peine, son père qui travaillait toujours et passait même ses week-ends à l’hôpital autant pour éviter sa femme que ses enfants. Son frère qui le quittait de plus en plus en s’éloignant, sa mère qui ne parlait plus que de ses amies alors qu’elle ne les aimait pas réellement…. Une vie de mensonges, Sven ne se souvenait même pas de la dernière soirée qu’ils avaient passée tous ensemble pour parler, assis sur les divans comme avant. C’était trop loin, ils avaient une vie meilleure d’après son père, oui ils étaient riches maintenant, ils avaient de beaux fauteuils en cuir et une cuisine dernier cri, mais même si avant dans leur chalet de bois, ils n’avaient que les anciens meubles abîmés par le temps, c’était quelque chose de vivant, et non ce semblant de famille qui n’était là que pour les apparences. Le jeune homme était triste d’avoir abandonné leurs meules et leur maison là-bas, il se souvenait encore de son meuble préféré, une grosse commode qui se trouvait dans la chambre de ses parents. Il y avait une légère trace de brûlé sur le dessus le jour où Sven avait posé une bougie qui avait coulé dessus, mais ce n’était rien de trop grave, et ça donnait un souvenir à ce meuble. Mais il avait disparut, comme la vie passée là-bas, comme sa famille Sven le savait, ils ne seraient jamais plus comme avant, tout était terminé, triste, à oublier.

Le blondinet fut tiré de ses pensées lorsqu’il sentit quelque chose lui toucher le dos et il sursauta légèrement en lâchant un cri de surprise puis il se retourna immédiatement sur ses gardes. Il ne savait pas pourquoi mais avoir été coupé de la sorte dans ses pensées le laissait un peu perturbé, il avait complètement perdu le fil du temps, il était partit loin, très loin, dans des souvenirs qu’il pensait avoir oubliés, et c’était tant mieux si on venait de le couper, il y avait des choses qu’il valait mieux oublier. Le jeune homme resta un moment un peu perdu, ça devait se voir dans son regard, mais lorsque ses yeux bleus se posèrent sur un visage familier à présent, il laissa un léger sourire éclairer ses lèvres pleines, et il fut agréablement surprit de reconnaître Jared, le mutant avec qui il avait passé pas mal de temps ces derniers jours, bien que visiblement rien ne les amenait à se parler en temps normal. Le jeune homme regarda le nouvel arrivant sans rien dire sur le coup, il était encore un peu perdu et se demanda bien s’il était resté ici pendant longtemps ou si seulement quelques secondes étaient passées, difficile de savoir, mais mieux valait imaginer la seconde possibilité. Le blondinet écouta le mutant qui avait fait le tour pour lui faire face, il avait bien entendu ce que l’homme avait dit au début, mais encore trop perturbé par ses souvenirs, il n’avait pas répondu. Jared avait une voix claire qui traversait facilement le vent sifflant qui rappelait tant de souvenirs au blondinet. Sven le regarda un moment encore silencieux, il avait de la chance, dire que normalement son jumeau avait prévu de sortir en ville, il aurait bien put tomber sur Siegfried, et ça n’aurait été bien d’aucun coté, Sven aurait eut le droit à un pire savon le soir, et Jared n’aurait certainement rien comprit au comportement du blondinet, mais heureusement ce n’était pas le cas ! De sa voix aussi calme, bien que moins claire et qui perçait plus difficile le bruit du vent, le mutant non recensé répondit finalement d’un ton toujours aussi patient et dénué de l’excitation qui transparaissait pourtant dans ses yeux bleus.


« Bonjour Jared. Oui il semblerait que tout le monde prenne peur de la neige, ils ne connaissent pas ça ici, moi j’ai vécu avec ça avant, ça ne me fait pas peur. Enfin, ce n’est pas naturel, mais c’est de la neige, ça suffit à raviver les souvenirs je pense, comme vous dites. Et sinon, je vous remercie, ça va très bien, du moins ça va toujours aussi bien que la dernière fois que je vous ai quitté. Et vous ? Et au bar, comment est-ce que tout le monde se porte ? »

Cela ne faisait que quelques jours que le jeune homme avait quitté Jared et ses compagnons, du coup il n’avait pas eut l’occasion de se libérer pour leur rendre visite, sa mère était en permanence à la maison et elle avait resserré la vise en collant son fil comme son ombre. Chaque fois qu’une pensée dirigée pour s’enfuir de la maison lui traversait l’esprit, sa mère déboulait la seconde d’après pour lui coller un travail dans les pattes, à croire que finalement elle n’était pas si humaine que ça et devinait les pensées des autres, mais c’était bien sûr impossible, elle avait fait les tests elle. Sven regarda calmement le mutant face à lui, il avait toujours cet intérêt pour l’hostile, l’intérêt qui s’était éveillé lorsqu’il avait posé son regard sur lui après leur rencontre pour le moins mouvementée, le blond trouvait le pouvoir de Jared extrêmement puissant, et jamais il n’avait pensé pouvoir rencontrer une telle personne, et en plus lui parler. Lorsque Sven se renseignait sur Jared et la manière dont se portaient les autres, c'était sincère, il n’était pas du genre à faire les faux jetons, il appréciait les personnes qui vivaient au bar, sans aucune exception, ils étaient tous tellement originaux et sincères, c’était dur d’imaginer qu’ils doivent vivre de cette manière, reculs au fond de la forêt, surtout lorsqu’il avait entendu toutes les choses que Rachel connaissait. Elle méritait de pouvoir partager toutes ses connaissances avec d’autres jeunes de son âge, hélas elle n’avait pas cette chance, et lui qui la possédait ne s’en servait pas, une honte, mais mieux valait éviter d’en parler. Combien de chance y avait-il pour que le mutant tombe sur le blondinet dans cette grande ville ? Une sur des millions, à croire que le destin voulait vraiment qu’ils se revoient, mais ça ne déplaisait pas au jeune homme, il commençait à s’habituer à la présence du mutant, un peu comme un animal apprivoisé se faisait à la présence du dresseur, avec un léger fond de méfiance tout de même, Sven n’avait pas oublié que Jared restait un hostile, comme Abby certes, mais plus dangereux néanmoins. Le jeune homme était plutôt étonné de le voir ici tout de même, il ne s’était pas attendu à voir le mutant se balader dans la rue comme une personne…. Normale ? Oui c’était le mot, une personne normale, un humain ou un mutant non recensé, voir un pacifiste, mais un hostile, d’après les dires de son amie c’était mener une vie solitaire, ce qui n’était pas le cas de Jared, et cachée, ce qui encore une fois n’était pas son cas. Quel genre d’homme était cette personne ? La curiosité piqua le jeune homme qui reprit finalement la parole d’un ton calme.

« Qu’est-ce que vous faites ici ? Je dois vous avouer que je ne pensais pas que vous vous baladiez comme ça dans la rue. Enfin, j’ignore beaucoup de choses sur la vie des personnes comme vous semble-t-il. »

Les personnes comme vous à savoir les mutants recensés, mais hors de question de dire ce mot dans la rue comme ça, même s’ils étaient seuls il ne prenait jamais de risques à ce sujet. Le blondinet soupira légèrement, libérant une petite vapeur qui se transforma rapidement en buée comme lorsqu’il vivait en Allemagne, un vrai plaisir. Pour la première fois le blondinet sentit la morsure du froid mais c’était juste agréable après des années passées à ne plus sentir cette sensation, il était plutôt heureux d’avoir oublié sa veste en réalité, même si ça devait sembler étrange vu de l’extérieur, ça le rapprochait trop de son pays natal pour qu’il le coupe comme ça en se couvrant, même quitte à se payer une belle grippe le lendemain, tant pis, ça valait la peine ! Soudain le jeune homme se demanda ce que Jared avait dit à propos des souvenirs au début de leur conversation, il avait parlé de ça comme si lui aussi était concerné. Est-ce qu’il venait d’un autre pays lui aussi, un pays ou le froid et la neige existaient ? D’un regard un peu étonné comme s’il venait seulement de comprendre un truc, ce qui était vrai en même temps, il baissa un moment les yeux, n’osant pas risquer la question et craignant trop de se faire rembarrer, gentiment ou d’une manière plus agressive. Mais tant pis, s’il ne tentait pas, Jared ne pourrait jamais répondre s’il en avait vraiment envie ! Après un petit moment de silence, le jeune homme redressa donc son visage pour reprendre la parole d’une voix toujours aussi basse et calme, comme s’il était en train d’essayer d’apprivoiser une bête dangereuse, alors qu’il ne voyait pas ça comme ça du tout.

« Vous avez parlé de souvenirs avec la neige, est-ce que vous venez d’un autre pays, ou la neige et le froid existent plus qu’ici ? »

Risquer une question, s’il refusait d’y répondre tant pis. Sven ne pouvait pas comprendre qu’il avait demandé cela simplement parce qu’il pensait que c’était le cas de Sven, il ne lui avait jamais dit venir d’un autre pays, et même si son accent s’entendait bien, Jared n’avait pas la possibilité de savoir que le blond venait d’un pays de l’Est où la neige existait. Mais bon, peut-être était-il simplement très intelligent ou alors le jeune mutant lui avait donné des indications involontaires, ce qui était fortement possible, mais gênait assez le blond. Il n’avait sincèrement pas envie d’être aussi facile à lire, et pourtant cela semblait être le cas pour lui, c’était vraiment très embêtant, il n’avait aucun chance face à ce mutant entraîné, mais tout de même.

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MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptyLun 20 Juil - 10:03

Svetlana était assise dans la cuisine prenant tranquillement son petit déjeuner. Son bol remplit de lait devant elle et sa tartine dans la main, l'adolescente se demandait ce qu'elle allait faire de sa journée. Son père était déjà parti au travail quand elle s'était levée, et sa mère avait quitté la maison quelques minutes auparavant en souhaitant une bonne journée à sa fille. Une fois son repas finit, Svetlana se prépara pour courir, son entraîneur d'athlétisme avait concocté pour l'équipe un planning pour les vacances. Il fallait entretenir sa forme physique et conserver son niveau pour pouvoir attaquer la nouvelle année scolaire en pleine forme, c'était l'avis de leur prof.

Il était presque 09h30. Vêtue d'un short et d'un tee-shirt, écouteurs sur les oreilles, la jeune sportive sortit de sa demeure et commença son entraînement. Se sentant en bonne condition, elle décida de faire un grand tour en passant peut-être par le centre ville... Sur le chemin de son quartier, Svetlana salua une de leur voisine qui était en train de jardiner. Suivant un itinéraire connu mais qu'elle modifiait parfois selon ses envies, la joggeuse se retrouva en direction du centre-ville.

Etant en train de courir, elle ne se rendit pas tout de suite compte de la chute de température. Ce n'est que lorsqu'elle sentit des flocons s'écraser sur son visage qu'elle leva les yeux et constata qu'il neigeait. Surprise, elle ralentit avant de s'arrêter. C'était incroyable, elle crut se retrouver en russie, la neige tombait maintenant à gros flocons, le sol devenait blanc, et elle commençait à ressentir le froid. Face à ce phénomène pour le moins inexplicable, Svetlana sourit, contente. Elle était d'avis que ce n'était pas naturel, qu'il devait y avoir un mutant derrière tout cela, néanmoins, elle ne s'alarma pas plus que ça.

Se baissant, elle ramassa un peu de neige et en fit une boule qu'elle lança et qui atterrit près d'un passant. Un rire s'échappa des lèvres de Svetlana. Les gens qu'elle voyait autour d'elle affichaient des airs étonnés, ahuris... Elle comprenait que pour ceux qui n'avait jamais quitter Achaea ou la région désertique, voir de la neige devait être une première... Elle resta sur place, regardant tomber les flocons, et admirant le spectacle.

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MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptyJeu 23 Juil - 4:35

    « - Piotr... Piotr... »

    Le délire était là, dur, implacable, froid. Résolument, le poison créé par le mutant aux yeux d'ébène s'insinuait dans les veines de la jeune fille, la maintenant d'une main dur au bord d'un ravin dans lequel elle était prête à tomber à chaque instant. L'image de son père se superposait à celle de l'homme en noir, et chacun avait cet air malsain qui lui allait comme une deuxième peau, la première n'étant probablement que celle de la douleur. Tout du moins est-ce ce qu'Ai avait tenté de croire alors que ses dernières forces l'avaient poussée à s'enfuir, d'une manière qu'elle-même n'avait pas cherché à s'expliquer. En effet, à la suite de ça, le monde n'avait été qu'une suite d'ombres et de brouillard, et elle ne se rappelait pas le chemin exact sur lequel elle avait avancé, entre la course pénible et les évanouissements constants. Ses plaies ouvertes dégoulinaient de sang, et c'est à peine si elle était encore vêtue de quelques bouts de tissus méconnaissables, sans parler de son air fou et de ses cheveux emmêlés, coupés un peu partout en tas immondes et surtout inégaux, rompant d'un coup le charme de poupée qu'elle avait jusque là toujours affiché en n'importe quelle occasion. Telle une souris prise au piège dans le laboratoire d'un scientifique fou, elle avait fuit en pleurant, son corps se trouvant au-delà de la douleur, son esprit définitivement égaré dans le labyrinthe d'Orphée. Jusqu'où avait-elle été dans cet état ? Pas l'hôpital, non, puisqu'elle était recherchée de tout le monde à présent. Pas sa maison non plus, car il ne fallait pas que sa famille subisse encore l'énorme blessure de la retrouver aussi démunie, sans parler du fait qu'elle ne voulait plus leur causer de problème. Chez personne en vérité, car personne ne pouvait la sauver. Ce fut une vieille bâtisse abandonnée qui recueillis son corps meurtris, sur ce sol trop chauffé par le soleil et recouvert d'une large couche de poussière qu'elle était tombée pour de bon, sa gorge émettant de lourds bruitages qui ne collaient pas à son apparence frêle et détruite. Les larmes étaient mortes autant qu'elle à cet instant, et enfin elle s'était laissée tomber dans la folie la plus pure, recevant par vagues cauchemars et souvenirs mêlés, ses blessures s'infectant durant les plusieurs jours qu'elle passa à cet endroit, son corps s'amaigrissant dangereusement à vue d'œil, sans savoir combien de temps s'était écoulé. Sans rien savoir, en fait.

    « - Pi... Piotr... »

    Le visage ne voulait pas se montrer à elle, alors que sans aucun doute cette lumière aurait put encore la sauver, éloignant le papillon de la flamme qu'il avait approché avec naïveté, et pourtant... Était-ce un mot, ou un nom ? Dans son délire, Ai ne le savait même plus, n'arrivant pas à associer les choses, ne pouvant que subir sans arriver à produire d'autre son que cet enchainement de lettres qui lui semblait plus important que tout au monde. Sans raison. Sans explication. A bas les masques, à bas tout ce qui existait, et l'enfant fut perdue à jamais. Par la suite, une grande silhouette dessina son ombre sur la petite forme recroquevillée, et elle fut emportée vers une destination inconnue, ignorante de ce qu'il se passait. Juste prononcer encore ces deux syllabes, une fois de plus, une fois de trop. Avec cette absence de précision sur la teneur du lien qui la reliait à elle-même, ombre égarée depuis probablement plusieurs jours, ce qu'on aurait qualifié d'impolitesse dans son pays natal. Quel était-il d'ailleurs ? Lointain, elle n'était sûre que de cela, et même d'être sûr n'avait aucune signification pour son corps balloté dans la lumière faible des ruelles, pour un lieu qu'elle ne connaissait pas plus que le reste. Pas plus que sa propre existence. Il n'y avait qu'une conscience légère, à peine autant que quelques pétales s'ouvrant sous la caresse du vent, de ne plus être à la même place, mais quelque part ou tout était parfait. Délicieusement douloureux, aussi savoureusement vivant. Si tant est qu'elle le soit. Comment savoir, comment définir ce terme qui était aussi vide de sens que le reste ?

    La folie dura plusieurs jours, peut-être plusieurs siècle, et pas une seule fois l'asiatique ne se réveilla réellement. Juste un moment, par-ci par-là à l'heure du jour naissant, lui chuchotant au passage que la dureté du sol avait laissé place au confortable relatif d'un matelas aussi grinçant que précaire. Mais à peine toutefois, puisqu'elle prêtait plus d'attention aux reflets dorés qui s'affichaient à la lisière de son regard lorsqu'elle l'ouvrit pour battre brièvement des cils, paniquant si fort qu'il lui en arrivant de tomber à terre. A chaque fois, elle était remise à sa place, telle une poupée abîmée mais dont quelqu'un prendrait soin bien que les années passant la ruinent de plus en plus. Pour les blessures, l'humaine ne savait pas. Si elles avaient existé, si ce n'était qu'un mauvais rêve disparaissant à la fumée du magicien, ou si elles existaient même encore comme des dessins indélébiles sur sa peau fine comme du papier, c'était un pur mystère pour elle. Il n'y avait que la douleur, et les pensées qui revenaient au galop dès qu'un vide se creusait dans son cœur comme dans sa tête, la laissant par-delà même de toute réalité, quelconque ou pas.

    « - Iie ! Iie ! Otosan ! Otosama ! »

    Ses cris mouraient sur ses lèvres, résonnant trop clairement à ses oreilles qu'elle rêvait de boucher à tout jamais, et la violence de ces crises ne faisaient qu'empirer au fur et à mesure. Pour celui qui s'occupait de son enveloppe mortelle, malheureusement constituée d'une chair trop tendre pour le loup, les choses ne devaient pas être plus agréables. Dire que sa jolie voix chantante n'était aujourd'hui plus qu'un croassement, c'était encore loin d'être vrai. Quel bel oiseau qui venait juste de s'échapper de sa cage... Pour se rendre compte qu'en chantant trop fort, on finissait pas perdre le souffle et par quitter ce monde brutalement. Ou simplement qu'il est dans la nature de l'homme de toujours le poursuivre pour de nouveau fermé la porte barrée de son monde doré, trop doré que pour le préparer à ce que sera la vie sauvage. Il se passe une chose horrible, inhumaine, lorsque l'animal ne cesse pas tout seul d'essayer de s'envoler au loin pour rejoindre le bleu infini du ciel : On lui brise les ailes, pour qu'il nous appartienne éternellement. Parfois, comme la toute première scène de la pièce déroulée sur un tapis rouge de sang, on se contentait de couper les plumes principales, évitant de ce fait de détruire la totalité de l'être au doux regard. Mais l'homme en noir n'était pas du genre à se contenter de ça, contrairement à son marionnettiste. Il était précis. Diablement précis. Ce qu'il faisait, si vraiment c'était dicté par l'instinct, restait mortellement méthodique, ce qui aurait put lui laisser entendre que sa fin n'arrivait pas au moment de briser les jointures, de les entendre craquer entre ses doigts, si elle avait été en état. Ai ne voyait que le regard froid, griffant l'air de ses doigts, d'un geste qu'il lui avait interdit, prouvé par les marques épaisses et sanglantes entourant ses poignets tremblants.

      Elle la regardait froidement, cette femme qui avait donné naissance mais le montrait à peine. Mère et fille, mais on le reconnaissait fort peu, la fillette ayant hérité d'on ne sait où un air beaucoup plus soumis que celui de cette dernière. Comprendre ? C'était au-delà de ses moyens, car la découverte pour le moins macabre, mais surtout glauque à son goût d'enfant, l'avait assommée d'une manière assez simple à comprendre.

      « - Répète. »

      La brune ne pouvait pas. Une fois, pas deux. Comme les actes.

      « - Ai-Chan, est-ce que tu m'as entendue ? »

      Détournant les yeux, elle se contenta de hocher péniblement la tête sans oser déserrer les dents, serrant dans sa petite main un objet long et blanc. Cette couleur... Comment avait-on put ne serais-ce qu'oser la transformer en une soi-disant pureté ? La joie, le mariage, l'innocence. Ha ! A cet instant, elle aurait mille fois préféré pouvoir crier au monde entier que le noir était une meilleure teinte pour le mariage, comme aux anciens temps païens, tandis que le blanc n'était en vérité que la mort, l'absence qu'elle laissait définitivement sans même s'être annoncée. Quelle malpolie, voulait-elle dire. Personne ne l'écouterait, bien sûr, et elle se voyait mal expliquer à tout ces gens ce qui lui était réellement arrivé, même pas à sa mère. Mais cette dernière ne pouvait que comprendre. Ainsi donc semblait-elle cruelle aux yeux de sa fille unique en voulant la forcer à admettre la réalité. A moins que l'amour maternel ne passe obligatoirement par la prise de conscience ? De celle-ci, la jeune fille n'était pas dotée à l'âge de tout juste treize ans. Assise sur son lit, plongée depuis plusieurs jours dans le noir complet de la chambre d'hôpital, elle ne pouvait pas croire à tout ça. Ses jointures blanchirent autour du test de grossesse qu'elle avait impérieusement réclamé à l'infirmière lui ayant affirmé l'existence de l'être qui grandissait dans son ventre depuis cette horrible journée. Depuis, plus un mot. Juste cette petite phrase qui forçait le visage de sa mère à se durcir, une vérité qu'elle ne prononcerait plus jamais à partir de ce jour, à personne.

      « - Je... Suis... Enceinte... »

      La gifle fut douloureuse, mais pour la femme qui la surprit en venant vérifier l'état de l'asiatique, elle fut presque compréhensible. Après tout, Ai avait treize ans. A treize ans, on fait des bêtises. En dehors du médecin qui avait rencontré les policiers, quiconque s'approchait d'elle se voyait servir ce même mensonge par le professionnel autant que par la famille, et au final c'était de travers qu'on la regardait.

      « - Tu vas t'en débarrasser. »

      Ne pas ouvrir la bouche, mais pleurer, oui. Laisser les larmes, perles salées, couler sur ses joues, comme un trop plein de l'océan voulant envahir la terre, priorité à la plus haute autorité de la terre. Elle ne pouvait pas faire ce que cette dernière demandait, mais l'une et l'autre le savaient bien que mentir se trouvait plus confortable pour chacune. Il était trop tard depuis l'évènement. Pourtant, Ai le voulait autant qu'elle, sinon plus. Donner naissance à un monstre né d'un monstre et d'une pécheresse ?

    Elle avait pensé à mourir à cet instant-là, mais qui était assez fou pour tenter un acte pareil en étant enfermée et surveillée sans cesse dans un bâtiment ou les gens vont jusqu'à vous attacher si vous montrez un quelconque signe de résistance ? Des menottes, rien de moins, au fer aussi glacial que celles qui avaient cette fois-ci rongé sa peau jusqu'à ses os, blessures qui étaient encore loin d'être refermées tandis qu'elle tournait une fois de plus sur le lit, faisant tomber coussin puis couverture, pour finir par sa propre personne. Ça faisait mal, ça la grattait même, à se donner l'envie de les rouvrir jusqu'au sang pour être sûre qu'elle était encore vivante, dans le seul but de mettre un terme à ce fait si il était vrai. Mais dès qu'elle s'y risquait, ses doigts frôlaient une fine bande de tissu que son esprit ne parvenait pas à identifier, et très rapidement une main prenait, délicatement mais fermement, son coude pour écarter définitivement son bras de la cible momentanée de sa haine. Cette peau était froide, basiquement, mais se réchauffait étrangement à son contact, comme si quelque chose ou quelqu'un l'y forçait pour ne pas lui faire mal. Délirante, l'humaine s'était fait récemment - Mais cela restait relatif, forcément, pour quelqu'un dormant sans s'arrêter depuis des jours - La réflexion d'avoir déjà vécu une situation similaire, associée à un souvenir... Tendre. Ce n'était, tristement, pas resté. Le monde n'était pas aussi doux que l'agneau qu'elle avait été et restait malgré les épreuves déjà trop nombreuses de sa vie, ainsi donc était-elle très loin d'être en mesure d'affirmer avoir quelque chose d'aussi beau enfoui dans le passé. Elle n'était pas sûre d'elle-même, alors du reste, qu'importait. Ai était-il son nom, au passage ? En voyant cette femme, quelque chose avait bougé en elle, aussi douloureux que rassurant en même temps, la détournant momentanément d'un murmure masculin. Adressé à elle ? Qu'elle était belle cette femme avec sa peau si blanche, au point que l'enfant-femme se demandait si un jour elle pourrait atteindre une telle perfection, sans savoir si elle y ressemblait déjà.

    « - Okasan... Suki da... »

    Ce fut ça qui la réveilla en sursaut, redressant son corps en faisant un bruit d'enfer dans le petit appartement mal rangé qui l'abritait depuis si longtemps. Elle connaissait ce visage, et même avec exactitude le nom qu'elle avait prononcé durant toute une période de sa convalescence, ressentant de temps à autre un bref contact froid au niveau de son cœur, de son cou pour vérifier son pouls, de ses tempes pour la température, parfois même l'impression courte mais intense de recevoir une caresse sur le visage sans pouvoir l'analyser. Ai oublia rapidement tout ça, toutefois, son regard fou survolant une table encombrée d'un tas indéfini et les murs aux teintes vieillies de la pièce. Il y avait également un calendrier, qui lui fit prendre conscience avec horreur que non pas des jours, mais un mois entier s'était écoulé, voir même un peu plus. Sans qu'elle sache ou elle était. Paniquée, elle se releva, sentant retomber sur son corps un t-shirt très légèrement plus grand que sa taille minuscule, mais absolument rien pour couvrir son intimité ni ses jambes. Si celui ou celle qui la retenait n'avait pas osé la toucher, était-il pour autant une personne fondamentalement bonne en qui elle pouvait avoir une confiance aveugle ? La question ne se posait pas.

    « - Non... »

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MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptyJeu 23 Juil - 4:36

    Évidemment, cruellement, et sans plus d'idées derrière ce mot qu'un nouveau né découvrant le monde pour la première fois. La brune avait mal, mais elle comprit vite en s'observant que chaque blessure avait été bandée, maladroitement sans doute, mais assez pour ne pas que la crasse vienne empirer son état - Ce bien qu'elle soit maigre, trop maigre. Sans doute qu'à la voir ruer en tout sens, il avait été difficile de lui faire avaler quoique ce soit. Pénible même, elle n'en doutait presque pas, même si à sa peur se mélangeait la haine d'être encore dans un lieu ou elle ne maîtrisait pas sa vie, comme si quelqu'un d'autre avait décidé de faire d'elle encore une fois une poupée de chiffon dans sa maison de crépon. Elle était incapable de prendre en compte les bonnes actions flagrantes de son bienfaiteur, et pourtant ses souvenirs fouillis et troubles lui faisaient comprendre de force que cette personne avait été pour elle pire que gentille. Peut-être même cet homme - Enfin, elle entendait distinctement l'intonation de la voix qui lui parlait avec tant d'inquiétude - Avait-il été obligé d'éviter quelques repas pour ne penser qu'à la petite fleur fanée installée sur le seul lit de fortune de l'endroit. Toutes ces pensées, ces idées qui se précipitaient dans sa tête comme on rattraperait un siècle d'existence en une seconde, se bousculaient en chipies à l'intérieur de son crâne déjà douloureux, appuyant sur un mal de tête naissant comme en pleine dispute pour un objet quelconque. Sans intérêt ? Sait-on jamais. Voyant culotte et pantalon noir presque soigneusement posés sur le dossier d'une chaise en bois rongée par les mites, la jeune humaine ne prit pas le temps de réfléchir et s'en saisit aussitôt, les enfilant avant de courir sans plus de cérémonie à la porte, l'ouvrant en manquant de la défoncer - Un peu plus de poids aurait sûrement été fatal, a moins que ce ne fut la force qui se montre manquante à l'appel désespéré de la fille. Tout usé. Elle avait tout usé sans penser à la suite des opérations pour s'éloigner enfin de ce fou qui avait décidé de faire de son corps un véritable livre mouvant, en moins agréable à regarder. Une fille bandée de partout n'était pas plus mignonne que couturée, ce qu'elle serait sans aucun doute lorsque les entaillades feraient place à de nouvelles cicatrices, et encore ses mains n'étaient-elles pas passées dans ses cheveux coupés n'importe comment, certaines mèches rejoignant avec peine le bas de sa poitrine et de ses côtes saillantes.

    Les pas étaient rapides pour une fois, et seule la peur les dictaient, ne laissant place qu'à l'instinct pur, chose ayant dicté l'avenir de l'homme depuis le fond des âges. Penser était trop dur, et se rappeler... Ce n'était même pas nécessaire de le faire consciemment, les images venaient en se bousculant sauvagement, teintées de rouge sombre, encerclées de chaines, probablement immuables. On oublie pas ces choses-là. Et quoiqu'on en dise, par l'expérience, Ai avait apprit qu'on oubliait pas tout court, même en le désirant très fort : On range le souvenir dans un coin, on l'enferme à double tour. Après, pour le meilleur comme pour le pire, ainsi qu'un mariage sacré dans la maison du Dieu occidental, on grandit avec, on fait avec. Et surtout, on fait avec, parce qu'on ne peut pas prétendre que ça n'a jamais existé. Il faisait chaud, tout tournait. L'ange s'arrêta et leva la tête pour voir ce ciel dont elle avait croisé le regard muet le jour ou tout c'était déroulé, souffrant dès le jourd'hui de son silence, imposant comme celui d'un oracle qui voit tout... Et ne prévient jamais.

    C'est à cet instant même qu'il sembla l'écouter, mais il aurait tout aussi bien considérer qu'il le faisait pour un autre être humain, quelque part sur la terre, plus mort encore que l'âme de la jeune fille abandonnée de tous. Ou pas. Douceur, empathie, tout ça, ce n'était rien tant qu'on ne pouvait prétendre être visionnaire, ce que l'adolescente était très loin d'être et dont elle s'éloignait un peu plus au jour le jour, préférant de loin soigner que prévoir. Mais ce n'était plus utile, pour une fois, bien qu'elle n'en avait pas conscience en levant difficilement ses bras vers le ciel, aussi blancs que la neige qui s'était soudainement mise à tomber, prenant au dépourvu tous les passants qui n'avaient pas manqué de la regarder bizarrement à plusieurs reprise, et encore bien plus pendant qu'elle agissait comme une réponse à une caresse. L'enfant ferma les yeux sur ses larmes.

    « - Yuki... »

    Cela voulait tout dire, comme rien. Mais dans sa tête se déroula un film, pas si ancien en vérité, mais sans couleur et sans savoir, celui du seul cri qu'elle avait à la fois désiré entendre et faire taire à la fois. Un jour de neige, lui aussi, qu'elle n'avait vu qu'une fois sur le désert, parce qu'il n'est pas naturellement fait pour accueillir autant de pureté dans ses bras étouffant. L'asiatique, elle, caressait les flocons, tentait de les attraper, et pleurait toutes les larmes de son corps sans discontinuer, ayant perdu tout sens à la vie comme à la mort, à la fois trop courageuse pour des esprits naïfs et trop lâche pour quiconque voyait la fin comme une délivrance tant attendue. Mieux que de voir son cadavre reposer dans la terre en l'attente d'être mangé par des vers, elle voulait juste voir le temps s'arrêter, figer les choses dans leur horrible beauté, parce qu'il existait de partout deux faces à la pièce. Laisser ses paupières s'ouvrir, papillonnant avec une innocence perdue pour récupérer sa vue brouillée, fut plus fur que tous les gestes accomplis dans sa vie entière, car elle ne voulait plus voir, plus entendre, plus parler - Quoiqu'en s'adressant uniquement à soi-même, chose qu'elle faisait à merveille depuis son évanouissement des semaines auparavant, ça ne la dérangeait pas. Ça semblait naturel, et si facile au final d'ignorer les gens. Un éclat brilla sous le soleil blessant de lumière, détournant ses beaux yeux sombres, aussi méfiants que peureux, pour se poser sur une silhouette qui s'approchait d'elle, les mouvements retenus comme pour ne pas apeurer un animal. Ai Mei fit un pas dans la neige, la faisant crisser sous la paume nue de ses pieds, détail qu'elle n'avait pas remarqué, et passa une main qui n'avait pas arrêté de trembler dans sa chevelure décoiffée et coupée, sèche comme les blés, mais pas aussi sale qu'elle l'aurait crut, comme si d'une certaine façon on l'avait maintenue lavée pendant son absence de son corps, ce à quoi elle ne préférait pas penser non plus.

    « - Vous cherchez quelqu'un, Mademoiselle ? »

    Pas un mot, ne pas déserrer les lèvres. Voilà la seule vérité du monde qui l'entourait tandis qu'elle reculait soudainement en arrière, bondissant comme une biche apeurée en comprenant enfin que le piège du chasseur se trouve juste devant ses sabots au pas hésitant. Toute raison la quitta, et même si aucun son n'en sortit, elle ouvrit grand la bouche sur un cri muet qui redéclencha ses larmes, violentes, secouant entièrement son corps fragile et déjà détruit. Elle serra les bras autour d'elle, recula encore plus rapidement, se cogna contre quelqu'un dont elle s'écarta aussitôt, tournant son beau visage déformé par les sentiments sur celui d'un monstre grimaçant dont les mains étaient tendues vers elle, prêtes à la déchirer. Cette fois-ci, le bruit dépassa la pensée, mais ce ne fut qu'un gargouillement aussi laid que son corps déchiré qui lui écorcha la gorge lorsqu'elle senti les doigts se poser sur ses épaules, réveillant encore plus la douleur précédemment endormie.

    « - Tout va bien ? Vous ne devriez pas rester dehors, je vais appeler quelqu'un et vous irez... »

    Le cri se fit de plus en plus terrible, de plus en plus présent, de plus en plus perçant, et s'est en se déchirant un ligament du bras, n'améliorant pas son état aussi physique que mental, qu'elle s'arracha à l'emprise du démon, le griffant au passage d'une manière volontaire et sauvage qui ne lui correspondait pas pour quiconque la connaissant. Vite, vite. Il n'y avait pas le temps de souffler parce que le froid était beau mais aussi cruel que le chaud, et sa respiration comprimée par ce dernier se fit plus courte et, d'une manière flagrante, plus dure à maîtriser tandis qu'elle s'enfuyait comme au plus loin possible de la peste, ou du diable - Non, le diable a un corps, et il la poursuivait, mais elle savait à présent à quoi il ressemblait - Contournant des bras de murs pour foncer droit dans un autre, admettant quelques cris de douleur dans son mutisme, tombant de multiples fois en regardant derrière elle. Il n'y avait rien. Vraiment rien. Mais elle savait que quelque chose la poursuivait, masqué par la neige tombant, quelque chose de terrible qui était loin de lui vouloir autant de bien que son sauveur. Mais enfin, ses pas se stoppèrent dans une nouvelle chute qui la laissa secouée au possible, lâchant par moment des cris et des gémissements, par d'autres des supplications dans toutes les langues qu'elle connaissait - Concrètement, le Japonais et l'Anglais, mais certaines choses prononcées ne voulaient strictement rien dire. La petite ruelle était en tout cas vide, heureusement, même si pour elle de trop nombreuses ombres rôdaient, disparaissant à contrecœur au même instant que la chute de neige, la laissant meurtrie dans une couche épaisse de celle-ci, creusant de son corps qui s'agitait en spasmes convulsifs sa beauté intouchable, bien loin du dessin des anges formés par les enfants pour jouer d'elle. Ai ne l'avait pas remarqué, mais plusieurs blessures étaient de nouveau ouvertes, ensanglantant d'une beauté étrange les bandes portées sur elles.

    Elle aura le teint pâle comme la neige, les cheveux noirs comme l'ébène et les lèvres rouges comme du sang. Le plaisir de comparer l'enfant à une Blanche-Neige dans son dernier jour était en effet tentante, d'autant en connaissant la réelle fin de l'histoire, bien plus déprimante que ces anciens films. Comment déjà Disney. Ça faisait un moment qu'ils ne passaient plus dans leur format d'origine, des images en trois dimensions ayant été créées pour les ramener à la vie auprès des plus jeunes sans rencontrer beaucoup de succès. En l'occurrence, la princesse de cette sombre histoire ne croyait plus au Prince Charmant, ni à son beau cheval blanc. En revanche, peut-être aux Dragons. Et sur fond blanc s'étalait le rouge vif de son sang, formant petit à petit une fresque, semblable aux pétales d'une fleur dangereuse, à moins que ce ne fussent les ailes d'un ange déchu qui ne pouvait se défendre seul dans son état. Qu'elle était belle, cette poudreuse, refaisant le maquillage du visage de la coquette terre. Caressant encore son fin duvet blanc malgré son air fou, Ai pleurait.

      « - La neige ? Elle se transforme en printemps, c'est évident. »

    Non, petite Ai. La neige redevient eau.

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Liam Winchester

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MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptyJeu 23 Juil - 16:07

Piotr était accoudé à la fenêtre de la petite chambre qu’il louait, il ne s’était pas encore fait à sa vie ici, ses pensées défilaient dans son esprit, chaotiques et insensées, mélangées les uns aux autres, il ne savait plus si c’était une pensée ou un souvenir, si c’était quelque chose de réel ou une folie de son esprit. Tout était trop obscur, mélangé, impossible de différencier le vrai du faux, l’anarchie totale qui représentait si bien son pays…. Le jeune homme soupira légèrement, regardant au bas de l’immeuble, il voyait quelques enfants qui couraient sur la route inutilisée, qui servait uniquement aux enfants et aux vieillards, les voitures et autres moyens de transports plus développés évitant généralement de se rendre dans cette partie de la ville. C’était navrant de voir que même les humains avaient du mal à s’accepter entre eux, les jeunes enfants qui vivaient au abs de l’immeuble étaient certainement pour la grande majorité des humains et non des mutants, pourtant ils étaient oubliés, repoussés loin du centre de la ville…. Les humains refusaient de côtoyer ce qui ne ressemblait pas à ce qu’ils avaient envie de voir, ils n’acceptaient que leur égal ou ce qu’ils estimaient comme tel, et hélas pour eux, les habitants de cette zone pauvre de la ville n’entraient pas de le moule. Le blondinet était déjà repoussé pour la simple raison qu’il avait fait l’erreur de naître nantit du gène mutant, il avait été placé dans la catégorie à éviter, mais ces enfants, quelle était leur erreur ? Ils étaient simplement nés dans un quartier pauvre, de parents immigrants, ils avaient une peau trop foncée, un accent trop étrange, un rire trop bruyant, ils étaient différents, ils n’entraient pas dans le moule, ils étaient humains…. Le Russe était toujours plus déçu des humains, ils se faisaient tellement de mal entre eux, comment pouvaient-ils un jour accepter de vivre avec ces mutants ? C’était impossible, jamais la guerre ne prendrait fin, jamais l’opposition entre les deux ‘races’ ne prendrait fin, ils seraient éternellement ennemis, devant les humains comme devant dieu. Piotr n’était pas croyant, après une vie comme la sienne, remplie de douleurs et de déception il était impossible de pouvoir croire en dieu. Mais pourtant il avait souvent songé à ce que ce prêtre lui avait dit lorsqu’il avait vu que le blond possédait le gène mutant actif dans son organisme ‘le brouillon de l’humaine est un raté au gène supplémentaire, les mutants sont les inférieurs des humains, ils seront châtiés devant dieu. Les humains sont la création divine du dieu suprême, les mutants sont la création de Satan, il cherche en permanence à détruire la beauté de la race humaine, et il a envoyé ses enfants pour le faire à sa place.’ Est-ce qu’il était une création de Satan ? Non, il ne le pensait pas, il était né comme ça, il n’avait rien demandé, combien de fois le blondinet aux yeux vairons aurait échangé à sa place, sacrifié son pouvoir pour réussir à devenir un humain et pouvoir vivre normalement ? Normalement ? La normalité, encore un précepte humain, le pauvre Russe et ses maigres connaissances générales ne comprenaient pas ce concept, comment pouvait-on qualifier quelque chose ou quelqu’un de ‘normal’ ? Personne n’était pareil, chacun était unique, mutant ou humain, c’était pareil, alors l’idée même d’une normalité générale était à oublier en toute logique, mais pourtant les humains s’accrochaient à ça comme à une bouée de sauvetage capable de les sauver de la noyade dans un monde peuplé de personnes anormales. C’était comme ça, c’était la vie, il n’y avait pas à choisir, il était né dans un monde réglé comme du papier à musique, il avait trouvé sa place, ou bien non justement ? Elle ne lui plaisait pas, il refusait d’être le cobaye des humains qui désiraient détruire son gène, il ne voulait pas d’une vie servile, il voulait vivre enfin sa vie, celle qu’il avait normalement créée en venant au monde, il refusait de croire que c’était celle qu’il vivait pour le moment. Piotr ne comprenait plus les humains mais il voulait y arriver, certes la conception même d’une normalité lui était étrangère, pour lui tout le monde vivait sans devoir se soucier des autres et e leur différence, le mélange de nationalités et de races était la plus belle chose au monde. Il n’y avait qu’à voir leur immeuble, ils étaient tous capable de s’aider s’ils le voulaient mais au lieu de cela ils croyaient aux idées des humains et se fuyaient tous, comme la peste, une honte, c’était du’ ridicule navrant, comme espérer évoluer avec un boulet au pied ? La normalité était une chaîne, les humains s’enchaînaient seuls en s’empêchant de monter vers ce qu’ils avaient à l’esprit, vers leurs rêves, après tous les rêves aidaient à survivre non ? Durant des années Piotr s’était nourrit de rêves et d’espoir, il avait vécu uniquement à cause de cela, à cause ou grâce ? Difficile à dire, la survie était généralement bénéfique mais dans son état c’était dur à dire, une vie de fuyard, pourchassé pour servir à nouveau de cobaye, est-ce que c’était plus enviable que la vie de reclus et de cobaye qu’il vivait avant ? Il ne saurait le dire, le doute était toujours présent, vile et sournois… Ils avaient bien fait leur travail en le conditionnant.

« Je ne serais jamais chez moi, nul part… »

Une pensée prononcée à voix haute, puis une autre, difficile de comprendre si l’on entendait tout cela de l’extérieur mais il était seul, dans sa chambre miteuse, entouré de brides de passé, de débris de vie, solitaire, comme toujours. Les murs étaient si fins qu’il entendait sa voisine se redresser ou se retourner dans son lit, pourtant malgré la proximité auditive, il était seul, comme ces stars du rock qui étaient entourées de fans mais qui se sentaient extrêmement seules une fois la folie passée. Sauf que lui l’était toujours, la nuit, le jour, dans sa tête, dans ses rêves, toujours. Le pauvre mutant ignorait seulement ce que c’était de vivre avec une personne que l’on aimait, il ne le saurait certainement jamais, l’amour n’était pas pour lui, il n’y avait pas le droit, il n’était qu’un cobaye. Des dires mille fois répétés par les chercheurs du centre, il avait finit par y croire, comme à un enfant à qui l’on dit que la souris viendra s’il perdait sa dent, sauf que dans son cas il ne cesserait jamais d’y croire… A moins que… ? La solitude était une habitude, comme les grandes étendues de son passé, son pays natal, les étendues de neige blanche et mortelle qu’il aimait tellement. Puis soudain quelque chose sauta à son esprit, Aelys, la jeune femme qu’il avait aidée et sauvée il y a quelques jours. Désormais il était en quelques sortes en présence de quelqu’un d’autre, mais ce n’était pas trop le cas, même avec la présence de la belle, il se sentait aussi solitaire et seul que depuis toujours. Elle avait été chez sa voisine ce jour-là, les deux femmes se complétaient, et Aelys avait besoin de voir d’autres personnes que lui, à force elle risquait de déprimer sinon, il était toujours triste, des sourires passaient quelque fois sur ses lèvres pleines, furtifs, éphémères, mais ils disparaissaient trop vite et ne revenaient pas avant très longtemps. La pauvre jeune fille finirait par déprimer comme jamais si elle ne restait qu’en sa présence, Espéranza et son caractère affirmé et dur seraient bénéfique à la jeune mutante, il lui avait donc suggéré d’aller la voir, sans autre idée derrière la tête au départ, mais désormais, une fois qu’il était seul, il avait l’impression qu’il cherchait à protéger la jolie blonde. Mais de qui ? De quoi ? De lui ? Peut-être, il ne savait pas réellement, mais c’était déjà oublié, une pensée bousculée par une autre, vite remplacée et repoussée aux tréfonds de son esprit perdu. Le blondinet se redressa soudain, il ne voulait pas rester ici, il devait sortir, il ne savait pas pourquoi mais quelque chose en lui, lui ordonnait de sortir et de s’en aller de la maison, de ne rien avoir autour de lui, sa claustrophobie refaisait surface, elle ne l’ait pas fait depuis longtemps, depuis son départ de la base Apocalypto. Le jeune homme se retourna avec difficulté, il avait du mal à respirer étrangement, il attrapa sa veste et son éternelle casquette, les enfila rapidement et avec difficulté avant de se diriger vers la porte en chancelant sans comprendre pourquoi. Le mutant buta dans la table en renversa la moitié de ce qui se trouvait dessus, sans y porter attention toutefois. Piotr sortit de sa chambre sans prendre la peine de verrouiller la porte, si Aelys voulait rentrer pendant son absence elle pourrait sans souci, et de toute manière il n’avait rien d’important dedans, rien que quelqu’un puisse lui voler, la seule chose précieuse qu’il possédait étant sa liberté….

Le blondinet dévala rapidement les escaliers comme s’il avait le diable à ses trousses, avec légèreté néanmoins, il ne pouvait pas se permettre d’attirer trop l’attention. Le jeune homme descendit en un temps record, et déboucha dans le hall en manquant de rentrer de plein fouet dans une jeune femme de son âge qui passait en sens inverse à ce moment. Elle poussa un cri de surprise et le blondinet l’esquiva avec habilité en s’excusant dans sa langue sans s’en rendre compte, avant de sortir au pas de course sur le palier de l’entrée. Pourquoi est-ce qu’il se sentait aussi oppressé, lui qui habituellement était d’un calme à toute épreuve ? Le jeune homme était un peu perdu, mais il savait qu’il devait obéir à son instinct, il l’avait toujours fait et jusqu’à ce que jour cela ne lui avait porté que de bonnes choses, enfin même s’il devait admettre que sa vie était plutôt courte, notamment depuis son évasion surtout. Piotr obéit encore à son instinct, il se dirigea vers les ruelles au fond de la ville, dans le quartier qu’il évitait habituellement, mais qui désormais l’attirait comme un papillon sur une flamme de bougie, est-ce qu’il allait se brûler ? Difficile à dire, peut-être bien mais en même temps il n’avait pas trop le choix, si jamais cette raison, cet instinct était en réalité un simple pouvoir de mutant exercé sur lui ? Il savait parfaitement que les mutants qui travaillaient pour l’opération étaient effrayants, mais de là à soupçonner ça maintenant, il était trop perdu pour le savoir. Depuis sa rencontre avec Jared le jeune homme était plus perdu que jamais, ses pensées s’éloignaient souvent trop vite de ce qu’il imaginait, il ne savait plus quoi penser, quoi croire, la vie était complètement changée, il avait dû accepter l’idée qu’il avait réellement vécu tout ce qu’il avait comme souvenir, en parler avait gravé tout ça dans sa mémoire et jamais il ne pourrait l’oublier. Les chaussures du mutant claquaient sur le béton du trottoir et les gens se retournaient pour le regarder avec un air étonné, mais il s’en fichait éperdument. Sa caquette menaçait se s’envoler tandis qu’il courait, et il plaqua sa main sur le dessus pour éviter de se faire décoiffer, cela pendant une bonne dizaine de minute. Après toute cette course, il arriva dans une ruelle sombre et s’arrêta à bout de souffle en essayant de se reposer un peu, lorsque soudain il sentit la température se rafraîchir très nettement. Le blondinet se redressa en regardant autour de lui, et alors sans comprendre, il sentit que le temps avait changé, depuis un moment mais il n’avait rien remarqué, trop perdu dans ses pensées. Puis soudain, de légers flocons tombèrent du ciel, Piotr croyait rêver, de la neige ? ! C’était impossible ! Pas ici, pas dans le désert ! Ils ne pouvaient sincèrement pas imaginer, les humains que c’était possible ! Un mutant qui faisait ça ? quel magnifique pouvoir ! Le jeune homme se sentit revenir à son enfance, et il leva les yeux vers le ciel pour regarder les doux flocons qui tombaient doucement peu à peu, puis de plus en plus forts. Piotr inspira longuement pour ressentir le froid si bon qu’il aimait tant, quel hasard qui soit sortit ! En plus il parlait de la neige et de ce froid avec Aelys quelques temps avant, c’était incroyable il rêvait, ce n’était pas possible… Mais après cette Bonne humeur, il entendit un bruit non loin de là et regarda autour de lui d’un air étonné, qu’est-ce que c’était ? Le Russe marcha doucement, entendant le bruit familier des pas dans la neige qui commençait déjà à tomber de plus en plus drue, et ses pas le menèrent dans une petite ruelle plus au fond, complètement déserte, ou presque. Le regard vairon du jeune mutant s’attarda sur les murs avant de s’immobiliser sur une silhouette allongée sur le sol. Une jeune femme visiblement très blessée gisait allongée sur le bitume, elle gémissait légèrement, disait quelque chose qu’il ne comprit pas, mais la voix le frappa en plein visage, on aurait dit Ai ! C’était impossible, pourquoi serait-elle là, allongée et blessée ? Il avait peur de la revoir depuis leur rencontre avec Abby et Sven, sa réaction avait été brutale et il l’avait effrayée, mais il oublia soudain tout cela pour se diriger en courant vers la jeune fille qui ne le voyait pas. En arrivant à quelques mètres d’elle il comprit que c’était son amie, son humaine, la jolie asiatique, et il se laissa tomber à genoux à ses cotés pour poser délicatement ses mains gelées sur les épaules de la jeune femme et la retourner doucement tout en la tenant dans ses bras. Son visage était ravagé par une expression d’inquiétude et ses yeux vairons cherchaient la moindre trace de blessure sur la pauvre jeune fille. Son cœur de brisa lorsqu’il vit l’expression de la belle poupée de porcelaine ainsi brisée, et il ouvrit la bouche pour parler, mais rien ne sortit de ses lèvres bien dessinées. Comment en était-elle arrivée ici ? Sa bonne humeur, la neige, tout s’évapora dans son esprit et une onde d’inquiétude et d’angoisse passa dans son regard pendant qu’il passa inconsciemment sa main sur a joue de la jeune femme pour la débarrasser des cheveux qui s’y collaient. Ses beaux cheveux, ils avaient l’air… plus court, comme coupés maladroitement, qu’est-ce que ça signifiait ? Cette fois-ci, retrouvant l’usage de la parole, le blond s’adressa à la belle.


« Ai ! C’est Piotr ! Ai, qu’est-ce que c’est passé ? Pourquoi es-tu dans cet état ! »

Soudain il vit qu’elle avait les habits déchirés, elle était dans un état pitoyable, il avait du mal à la reconnaître. Le jeune homme lâcha doucement la jolie asiatique pour ôter rapidement sa veste épaisse dont il n'avait aucun besoin, il portait de toute manière un bandage autour de son tatouage, même si on le voyait légèrement au travers lorsque la neige tomba dessus et imbiba le tissu d’eau, le rendant transparent. Avec douceur, il passa la veste derrière la jeune fille pour l’emmitoufler dedans, elle risquait de le repousser peut-être, mais il était trop inquiet pour se soucier de cela, il n’avait jamais ressentit une telle angoisse, pas même pour lui, jamais, c’était un sentiment tout niveau, et très franchement loin d’être agréable…

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Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Vide
MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptyJeu 23 Juil - 17:47

    Elle aurait tué si elle pouvait, rêvant de sang et de mort, de cris dans la nuit sur des cauchemars oubliés, tout comme elle aurait oublié si les choses avaient été si faciles. Un pas et puis l'autre. Mais pourquoi ? Le sol était bien contre elle, mais il n'y avait pas de pierre, et ce n'était pas ses pieds qui le touchait, ou pas comme ils l'auraient fait si sa silhouette trop fragile avait été debout, les bras encore dressés vers le ciel. C'était froid pourtant, aussi froid que l'avait été la peau du beau russe la première fois qu'elle l'avait touché, d'un geste d'erreur et d'excuse, se demandant pourquoi. Aujourd'hui aussi elle se demandait la même chose, mais son esprit envahi par la fièvre lui répondait quelque chose avec aussi peu de sens qu'un « Parce que » complètement inutile. Autant qu'elle, que sa présence, que son existence dans la neige qui ne pouvait pourtant pas exister dans cette ville aride qui blessait habituellement ses sens, enfant rêvant d'un autre enfant au loin sans même savoir ou elle se trouvait. Ses bras bougeaient, mais ce n'étaient que des spasmes, et l'association entre le temps soudain et le froid qui s'insinuait dans ses veines en venant recouvrir ses blessures refusait de se faire. Ai ne savait pas, et les pas de l'inconnu se rapprochaient de plus en plus, provoquant un bruit familier dans la poudreuse à la pureté plus présente que la sienne, son état l'empêchant de réagir à cette présence qui l'effrayait plus que tout autre chose. Fuir comme un lièvre, rapidement, sans penser, et se cacher dans un trou pour ne plus jamais devoir en sortir, voilà ce que désirait plus que tout l'asiatique, peut-être encore plus blessée dans son âme que ne l'était son corps - Ce qui n'était pourtant pas peu dire en soi. Dans sa tête, la respiration qu'elle entendait se mélangeait durement à la sienne, beaucoup plus saccadée et ténue, et si aucun danger ne semblait proche, au final elle savait que c'était toujours ce qu'elle penserait.

    « - L'homme est bon ! Pas les mutants. »

    Sa voix n'était qu'un fil, et nul doute que l'arrivant ne l'avait sans doute pas entendu, la laissant perdue dans ses délires avec une seule voix pour affirmer deux idées totalement séparées. La jolie poupée était là, quelque part au fond de cette enveloppe, mais une personne inconnue et dangereuse s'y était logée au fur et à mesure des jours qui passait, comme pour affirmer une présence qui serait capable de faire ce qu'elle se refusait : Se protéger. A moins que ce ne fut que de simplement dire non ? On apprenait ça aux enfants, sa mère lui avait expliqué beaucoup de fois, mais encore aujourd'hui l'adolescente aurait accepté de monter dans la voiture du moment qu'on lui tendait une sucrerie. Et quelle était la meilleure que celle de croire qu'on peut aider tout le monde ? L'homme en noir avait usé de ce stratagème, de cette illusion qui marchait presque mieux que toutes celles qu'il avait cherché dans sa tête pour les ramener puissance mille dans ses grands yeux effrayés. Elle ouvrit la bouche toute grande, comme un poisson hors de l'eau, et aspira goulument l'air avant de gémir en tentant d'onduler dans la neige pour s'éloigner de l'ombre d'homme qui s'étendait maintenant juste au-dessus de son corps meurtri. Ce n'était pas logique, mais elle ne l'était pas réellement en cet instant, car toute entière elle hurlait intérieurement qu'elle préférait mourir sur place que de devoir recommencer à marcher au milieu des hommes. Des foules d'hommes. Un douloureux sanglot déclencha un étau de fer dans sa poitrine tandis que les blessures touchées par des mains froides se réveillaient, tâchant de sang la blancheur de la peau de celui qui la dévisageait avec inquiétude mais qu'elle refusait de regarder, se forçant à fermer les yeux puis l'instant suivant de juste les détourner, se recroquevillant sous l'effet que déclenchait un homme en elle. C'était trop fatiguant de crier, alors elle se contenta de laisser échapper un nouveau soupir difficile d'entre ses lèvres sèches et craquelées, fermant les paupières pour permettre à une larme de glisser plus rapidement sur ses joues maigres.

    « - Ai ! C'est Piotr ! Ai, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi es-tu dans cet état ? »

    C'est en sentant le contact se rompre avec la naissance de ces paroles qu'elle consentit à le regarder, affichant clairement pour la première fois son visage déformé par la peur et ses beaux yeux par la folie, le fixant sans répondre tout de suite en le laissant la recouvrir de son manteau. Un geste qu'elle trouva confortable et qui amena un peu de douceur dans l'abysse expressif de son regard alors qu'elle esquissait un petit sourire dont on aurait sut dire ce qu'il exprimait.

    « - Ah, Piotr... »

    Craquelée, brisée en sept morceaux de malheurs comme un miroir cassé, la voix chantante était passée du rossignol au corbeau, à peine compréhensible, comme si sa trachée avait été écrasée à coups de pieds. C'était bien la seule chose qu'Il n'avait pas fait pour provoquer sa souffrance, pour changer son comportement de parfaite enfant à jamais.

    « - Il y a des mutants partout... Ici, là-bas, derrière toi. Sous moi aussi, dis ? Et ils sont aussi méchants que les humains. Il n'y a aucune différence. Aucune. On a tous une tête de diable, Piotr. Tu es horrible. Et moi... Ah... »

    Une toux violente la prit, la secouant toute entière, creusant un peu plus l'ange brisé dans la neige, appliquant un peu plus de sang sur cette dernière tandis qu'il y en avait autant s'étalant maintenant sur le joli manteau posé sur elle. L'asiatique délirait, d'une certaine façon, d'une autre pas, mais comment savoir ? Elle ne savait pas non plus, c'est pour ça qu'elle repoussa le tissu afin de tendre les bras vers le mutant, touchant du bout des doigts son torse recouvert d'un t-shirt et remontant petit à petit dans son cou puis sur son visage, le tâtant comme l'aurait fait une aveugle cherchant à voir quelque chose.

    « - Monstrueuse. Yuki ne voudra plus jamais me voir. Mais elle ne m'a jamais vue, dis ? Il y a un homme derrière toi, tout en noir. Méchant, méchant. Tellement longtemps ! On ne peut pas le sauver. On peut me sauver ? »

    Tout ça, c'était un peu comme une mauvaise scène de théâtre ou l'héroïne mourait prématurément, à petit feu, sous l'effet d'un poison insidieux.

    « - Il a dit de me taire. Tais-toi aussi, d'accord ? »

    Les rues défilaient et les gens les regardaient bizarrement, mais elle pouvait se débattre autant qu'elle le voulait, c'était elle la malade dans l'histoire, celle qu'on emmenait pour la protéger. Mais la protection d'un homme, c'est une destruction de la femme. Si il avait vu un être humain avec des sentiments en elle, ce qui n'était pas si sûre. Il voulait juste un beau jouet, une marionnette dont il avait coupé les fils pour voir si elle continuerait à danser, ou peut-être un mini manège de bois qui ne tournerait plus à force de l'avoir utilisé. Lui ne l'avait pas touchée. Oh non.

    « - Et papa, et Yuki, avec leurs yeux noirs... Maman voulait me voir la tuer, mais je ne peux pas la tuer. Si je la cherchais pour la tuer ? Papa n'avait pas le droit de devenir son papa, et Lui ne pouvait pas ramener papa. »

    Sa main se posa, légère, sur la joue froide du jeune homme, son regard se montrant inquisiteur, comme si elle le voyait pour la première fois alors qu'on pouvait clairement douter de sa santé mentale à présent. A moins qu'enfin on écoute entre les lignes. Mais ni les humains, ni les mutants ne pouvaient le faire, parce que chacun se complaisait à fermer les yeux, une raison de plus d'être allongée sur cette place aussi petite qu'une ruelle. A moins que ce ne fut le contraire ? Ces yeux vairons lui faisait mal, entre le ciel et la pomme, et la pomme tombant de l'arbre, la loi de la gravité qui n'existait plus pour ces êtres au gêne modifié. Pouvait-il être modifié si ils étaient nés avec ? Ai caressa le duvet fin qui naissait sur son menton mais qu'elle n'aurait jamais l'occasion de voir plus long, puis elle toucha timidement les lèvres délicatement ourlée du jeune homme, appréciant leur douceur comme la douce teinte rosée qui ressortait si bien sur le paysage blanc alentour. Il devait aimer ça. Et elle l'aimait au milieu de ça. Qui l'aimait elle ? Ce n'était qu'une tache rouge s'étalant de plus en plus, s'agrandissant presque de cet écoulement, et un peu de sang s'accrocha au pli inquiet de la bouche qu'elle touchait avec tant de douceur, ramenant ses yeux vers des eaux troubles alors qu'elle cessait immédiatement son geste, comme si juste cela pouvait l'amener à fuir pour de bon. Il était si beau, son ange Gabriel vivant sur terre, si beau que la jeune fille n'avait pas vu sa brillance plus tôt. Peut-être trop tard.

    « - Fermer les yeux sur cette image... Ce serait beau... »

    Alors oui, elle les ferma, fatiguée de l'éclat de la neige, fatiguée de l'éclat de son prince. Non, le prince n'existait pas. Pourquoi l'avait-il tenue dans ses bras si c'était vraiment le cas ? Sans doute n'était-il pas le sien, mais bien réel. Après tout, le cheval blanc se trouvait là, sous une forme mystérieuse en plein désert, l'ayant malgré tout porté jusqu'à elle bien qu'elle n'eut pas besoin d'un quelconque baiser pour se réveille. Elle aurait sans doute crié, d'ailleurs. L'ange se contentait juste de se mordiller les lèvres, n'amenant qu'à plus de risque de se blesser encore et encore, réveillant d'elle-même tout ce qu'on lui avait fait subir encore et encore, entre le rêve et la réalité, mais au résultat bien présent. Toutefois, elle continuait à bouger, ses mains jouant de ci et de là, venant à nouveau se frôler à son torse bien dessiné, ne rêvant qu'au jour ou il la prendrait encore contre lui, tout comme elle l'avait fait en ce jour où elle avait rencontré Abby mais choisi sa destinée en avançant vers le blond. Depuis la première rencontre, il fallait vraiment qu'il la voie dans les pires états. Attaquée, puis presque morte. La prochaine fois serait la bonne pour qu'il ne revienne qu'avec un cadavre, si encore il avait la présence d'esprit de vouloir l'enterrer, elle qui était si inutile au monde qu'on avait pas remarqué sa disparition depuis ce long mois écoulé. Mieux valait pourtant. C'est ce qu'elle avait désiré en partant de la maison, et avec toute cette histoire, voilà qu'elle était encore à la rue et qu'elle devrait s'estimer heureuse si en cherchant quelqu'un s'autoriserait à lui faire confiance alors qu'elle ne ressemblerait plus à rien. Ou plutôt, qu'elle ne ressemblerait à rien de défini, attirant les soupçons sur sa condition humaine, ou même sur la façon dont elle vivait sa vie. Comment la vivrait-elle au retour dans le monde ? Loin des gens cette fois-ci, esquivant leurs belles paroles dans les rues, courant pour se mettre à l'abri d'un danger qu'elle ne ferait que présumer cette fois-ci ? Il n'y avait plus rien à lui prendre, elle avait déjà tout perdu, mais l'homme en noir était encore là, ombre cachée à chaque coin de rue, invisible derrière chaque personne qu'elle voyait, avec son pouvoir effrayant qui lui permettait de ne pas exister pour les simples mortels qu'il semblait détester du plus profond de son être.

    « - Tu crois qu'il viendra me chercher... ? Encore... Pour m'habiller de rouge... »

    Comme la danseuse principale d'un bal macabre tournant sans s'arrêter sur une petite musique classique à la fois enchantée et torturée. Un peu de Chopin sans doute, ou quelque chose de plus récent, de composé exprès pour elle, comme la belle musique qu'il avait joué au nom de la petite poupée asiatique. Au fur et à mesure qu'elle se déroulait, les cauchemars affluaient. C'était la pire chose au monde à vivre, ou pas si loin puisque Ai Mei en avait connu d'aussi superbement laides, mais le soin apporté à cette mise en scène était presque aussi majestueux que la neige dans laquelle ses pieds nus, gelés pour de bon et incapables de bouger de ce fait, s'enfonçaient. Aussi sûrement qu'on enterre les gens.

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Liam Winchester

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MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptyJeu 23 Juil - 21:43

Elle le reconnaissait, du moins pensait-il, mais peut-être ne faisait-elle que répéter le prénom qu’il venait de dire à l’instant ? Difficile de savoir, il était légèrement surprit de ne plus entendre son habituel petit ajout à la fin de chaque prénom ‘san’ s’il se souvenait bien, c’était comme la marque de fabrique de la belle, dans son manque de culture il ignorait totalement ce que ça signifiait, il savait simplement qu’il aimait ça, c’était la touche de la jolie jeune femme. Le blondinet fut frappé de plein fouet par la voix de la jeune fille, une voix tellement différente de sa voix habituelle, comme si elle avait vieillit de cinquante ans en quelques jours, c’était effrayant, et son état inquiétait d’autant plus le blond qui redoutait de comprendre ce qui avait put se passer. Le léger sourire qui flottait sur les lèvres abîmées de la belle asiatique n’aidait pas à rassurer le jeune homme, il avait du mal à imaginer que ce soit réellement un sourire engageant ou quelque chose volontaire, du moins de rassurant, au contraire, il arrivait à le mettre encore plus inquiet, et surtout il avait du mal à comprendre le sens de ce sourire. Habituellement chaque fois qu’un sourire éclairait le magnifique visage de la belle c’était un vrai plaisir, il avait envie de sourire à son tour en voyant son expression, un rayon qui partait du soleil, mais là c’était un rayon fané, pauvre en lumière qui inquiétait le blondinet qui ne comprenait rien à ce qui se passait. Puis la voix de la jeune femme s’éleva à nouveau, elle parla, elle disait des choses étranges, sans aucun sens, puis elle parla des mutants, elle disait qu’ils étaient tous pareils, qu’il était horrible…. Le jeune homme ne comprendrait rien, comment pouvait-elle dire ça alors qu’elle avait dit le contraire lors de leur dernière rencontre ? L’inquiétude s’insinua dans l’esprit du jeune homme, comme un serpent sournois dont on ne pouvait pas se débarrasser, une chose qu’il allait redouter et craindre pendant un long moment. La jeune femme se tut, toussant, et répandant quelques taches de sang autour d’elle, dans la neige, sur la veste, puis elle avança sa main pour toucher le mutant qui la regardait toujours avec un air perdu. Sa main erra un moment comme une personne non voyante. Puis elle reprit légèrement la parole, disant qu’elle était monstrueuse, que Yuki ne la verrait plus, mais qui était cette personne ou cette chose ? Il ne suivait plus rien, fronçant légèrement les sourcils pendant qu’elle continuait dans son délire, parlant d’un homme en noir, et disant qu’on ne pouvait pas le sauver, mais qui il ? Puis elle ajouta que personne ne pouvait la sauver, et Piotr sursauta légèrement en entendant ses mots, il lui avait juré d’être là pour elle lorsqu’ils s’étaient rencontrés, elle ne pouvait pas dire ça, il ne la laisserait pas tomber comme ça, c’était hors de question ! Elle délirait, il le savait, comme lui avec Jared, elle ne l’entendrait peut-être même pas, il pourrait parler dans le vide, mais il ne le ferait pas pour rien, sa bouche s’ouvrit légèrement, puis il la referma comme s’il hésitait. C’était dur, il se sentait mal de la voir comme ça, c’était étrange, il sentait à la fois une forte colère contre lui et le responsable de l’état de la belle, lui de ne pas avoir été là bien sûr, et il était horriblement inquiet et soucieux de son état autant physique que mental. Après un petit moment de silence qui ne dura que quelques secondes en réalité, il répondit enfin, d’une voix étrangement inquiète mais pourtant aussi douce que lorsqu’ils avaient parlés quelques temps avant, cela ne remontait qu’à quelques semaines mais il avait l’impression de la connaître depuis toujours.

« Ai, ne dit pas ça, tu n’es pas monstrueuse ! Il y a des humains et des mutants partout, c’est la vie, je suis peut-être horrible, tu dois avoir raison, mais je serais là, je te l’avais promis, je n’ai pas été là pour t’éviter ça… Mais je te protégerais Ai… Je te le jure… Il n’y aura plus d’homme noir Ai. »

L’entendait-elle ? Peut-être, peut-être pas, difficile de le dire mais il ne voulait pas la laisser comme ça, il avait toujours son bras passé sous elle pour lui éviter d’être allongée sur le sol froid et maintenant humide de neige. De son autre main il frôla son visage salit par des épreuves dont il ignorait encore la raison et la contenance, mais il ne la laisserait pas seule, elle craignait un homme en noir visiblement, ce n’était pas pour autant qu’il allait prendre peur. La jeune femme reprit la parole en disant qu’il devait se taire, qu’il lui avait dit de se taire, mais qui lui ? L’homme en noir ? Piotr regardait la belle avec un air implorant comme s’il espérait obtenir une réponse plus claire de la sorte, en vain malheureusement, c’était sournois, mais il sentait qu’il était mis à part dans cette discussion qu’elle avait avec elle-même. Pourquoi demander quelque chose ? Il voulait savoir qui était Yuki mais il n’avait rien demandé, elle était dans ses pensées, ressasser tout ça ne ferait que du mal et elle risquait de ne pas l’écouter, il le savait, la folie l’habitait aussi de temps en temps, mais c’était dur de comprendre ça lorsqu’on ne passait pas par là. Heureusement, ou malheureusement, il était passé par là en ce qui le concernait, alors il pouvait comprendre que parler ne servirait à rien. Le jeune homme était toujours silencieux lorsque la belle reprit la parole en parlant de la mystérieuse Yuki, et elle parla aussi de sa mère qui voulait qu’elle la tue, de son père qui n’avait pas le droit d’être son père, et Piotr sursauta à cette annonce, ne comprenant qu’à moitié, ou plutôt craignait de comprendre. Il se souvenait encore des paroles de la jeune fille au sujet de son père lorsqu’ils étaient avec Abby et Sven au port, elle avait parlé du fait qu’il était mutant et qu’il avait profité de sa position, et maintenant elle parlait de son père qui ne devait pas être son père. Est-ce qu’elle parlait de son père à elle qui était le père d’une autre fille ? Cette Yuki peut-être ? Le jeune homme dans on esprit naïf et enfantin ne pouvait pas imaginer le viol subit par la jeune femme, bien que lui-même était le fruit d’un amour à sens unique aussi, ou plutôt d’un manque d’amour justement. Mais impossible de comprendre pour lui, son esprit de refusait à imaginer l’horreur, et il abandonna l’idée d’imaginer ce que c’était réellement, il murmura simplement, comme s’il essayait d’attirer l’attention de son amie, de la jeune femme blessée moralement et physiquement qu’il tenait légèrement.

« Ai, ne pense pas à tout ça… »

A tout quoi ? Bonne question, il ne savait pas lui-même, mais il refusait de rester comme ça sans rien dire, sans rien faire, ne sachant même pas comment comprendre les paroles de son amie. Elle avait peut-être raison, il était peut-être horrible mais il ne pouvait pas penser à ça pour le moment, elle avait besoin de lui, ou du moins de quelqu’un pour la protéger, c’était le plus important, lui, ça passerait après, ses réflexions et ses doutes inutiles et futiles. La main de la jeune femme se posa légèrement sur la joue de Piotr comme un léger oiseau, et son regard se fit plus scrutateur comme si elle le voyait pour la première fois. Le regard vairon du blond passa sans comprendre sur le visage de la belle, elle était tellement perdue, il ne savait pas quoi dire, quoi comprendre, avec son passé il était mal placé pour aider les gens, comme pour comprendre le début de folie qui habitait la jeune fille, bien qu’il décelait quelque chose d’étrangement familier dans son regard, sa folie à lui. L’humaine était très étrange, elle avait l’air d’agir comme dans un rêve, elle promena ses doigts sur le visage du jeune homme puis brutalement elle les retira comme si elle venait de penser à quelque chose, Piotr ne comprenait pas, il la regardait toujours avec les yeux d’un enfant qui s’inquiète pour quelqu’un qu’il aime, un peu perdu comme l’étaient les personnes qui ne comprenaient pas tout à la vie. C’était compliqué pour lui, il ne savait pas ce qu’il ressentait, mais lorsqu’il voyait la jeune femme comme ça, il savait simplement que c’était une profonde inquiétude, et qu’il aimait beaucoup Ai…. Comment ? C’était durement qualifiable, il savait juste qu’il tenait à elle et que la voir mal comme ça lui faisait mal au cœur, c’était simple, il était simpliste, la douleur était forte et voilà tout. Elle devait avoir mal, sa main se retira et ses lèvres bougèrent pour prononcer une légère phrase, fermer les yeux sur une image ? Ce serait beau ? Piotr la regardait toujours d’un air perdu comme s’il pouvait lire en elle ce qui n’allait pas, en vain, elle ferma les yeux et l’inquiétude du beau blond redoubla pendant qu’il avançait sa main pour la toucher mais suspendait son geste au milieu du chemin. Le Russe regarda rapidement autour de lui, laissant son regard vairon se poser sur les tâches de sang présentes sur la neige, c’était beau, d’une beauté mortelle. Il se souvenait de la première fois qu’il avait vu ce paysage, lorsqu’il avait suivit les chasseurs de son village qui avaient tuées une belle biche pour la manger, son sang s’était répandu sur la neige et le blond avait trouvé le spectacle d’une beauté mortelle. C’était triste, mais pourtant c’était tellement unique, la neige était un spectacle à elle seule, mais additionnée à cette tâche pourpre, c’était quelque de différent. Il n’était pas normal de trouver le sang beau, le sang était le mal, le mal signifiait la mort, et il ne voulait pas voir Ai mourir, ça non ! Son regard se brisa un moment et il ferma les yeux pour chasser le dessin de la biche morte devant son regard, et il reposa son regard plein de tendresse sur la jolie poupée brisée qu’il tenait dans ses bras, en quelques sortes, la neige tombait doucement et se posait sur son beau visage de porcelaine.

Le jeune homme resta là, ne sachant pas si le temps qui passait était rapide ou lent, il n’aurait sût dire combien de temps tout cela avait duré, il s’en fichait, il se sentait chez lui et tellement mal pourtant. La neige devait le rendre heureux, mais il avait trop peur pour son amie pour réussir à aller mieux, c’était impossible pour lui ! Elle aimait la neige, elle l’avait dit, et pourtant elle était à présent blessée, allongée dedans, est-ce que ça signifiait qu’il lui ferait aussi mal s’il tentait de l’aider ? Non, il refusait d’y croire, elle ne serait plus blessée, il la protégerait, naïvement le blondinet s’imaginait pouvoir la protéger des choses à venir, alors que lui-même était incapable de se sauver de ses souvenirs. Finalement la voix étrangement rauque de la belle s’éleva à nouveau, elle demandait s’il viendrait la chercher pour l’habiller de rouge, il était certainement l’homme en noir, et le rouge devait être le sang. Jamais il ne la laisserait retomber là-dedans. Sa mâchoire se crispa légèrement en pensant qu’il avait été loin de là tranquillement à regarder par la fenêtre alors que la pauvre jeune fille était blessée et torturée par un dingue, certainement un mutant en entendant ce qu’elle venait de dire. Il ne la laisserait jamais plus seule ! Les flocons étaient tombés sur le beau visage de la jeune asiatique, et ses yeux fermés se dessinèrent devant le visage du jeune homme qui se rappela de son regard quelques instants avant, un léger fond de folie. Tout cela colla une gifle au blond qui ouvrit de grands yeux en sentant son souffle se couper. Il était revenu des années en arrière, lorsqu’il avait été obligé de tué ce petit chiot, à la base, lorsqu’il avait été obligé de faire ce qu’il ne voulait pas. Les magnifiques yeux bruns de la belle ressemblaient tellement aux yeux vairons du petit chiot, ils avaient une expression qui attendrissait tellement le blond, ils étaient aussi fragiles les uns que les autres, et il avait été obligé d’en torturer un lui aussi. Piotr ferma les yeux pour essayer d’oublier ce moment mais en vain, sans y arriver. Le jeune homme ne voulait plus faire la comparaison, les flocons de neige sur le visage de Ai, la glace qui avait gelée le petit chien, il n’était pas coupable de ce qui venait d’arriver à son amie. Si ? Si ! Il avait juré, il avait promis à son frère de la protéger et elle était blessée et briser, comme une poupée qu’on aurait lancé par terre. Qu’est-ce qu’il avait fait ? La mort blanche avait encore une fois frappée, il ne l’avait pas tué de ses mains comme le petit animal mais il n’avait pas été là pour la sauver et la protéger, c’était pareil à ses yeux. Le jeune homme essayait de ne plus y penser mais ça venait de plus en plus durement, comme des souvenirs qu’on vous lançait en plein visage, il les voyait défiler devant ses yeux, sans être capable de faire quelque chose en échange, de riposter, de réagir, rien. Un hoquet, il se sentait mal, il ne pouvait pas se faire pardonner, la belle lui faisait penser à ce petit animal sans défense qu’il avait tellement aimé. Il l’aimait sincèrement, il ne savait pas à quel point mais son cœur se brisait en la voyant comme ça, il ne voulait pas perdre sa princesse, son ange, un ange gardien qu’il fallait sauver, un petit ange déchu parce qu’il s’était penché vers les créatures de Satan et non vers les créatures de dieu. C’était là sa faute, avoir accepté les êtres différents, sinon elle serait tranquillement chez elle. Dans un geste instinctif le jeune homme glissa son bras complètement sous la jeune femme puis il la souleva légèrement, avec une tendresse infime avant de l’attirer vers lui toujours doucement. Il passa son bras libre derrière le dos de la belle pour la serrer contre lui. Il devait être extrêmement gelé, sans sa veste et en simple tee-shirt encore plus, mais il avait trop envie de faire ça depuis avant, de serrer la belle dans ses bras, son petit ange, comme lors de leur première rencontre. Elle était tellement parfaite, tellement belle, tellement unique, il ne pouvait pas la laisser s’envoler vers le ciel comme un petit oiseau du printemps. Après la neige le printemps, il ne voulait pas la laisser s’envoler loin de l’histoire, de la neige, du froid, loin de lui…. C’était le printemps et lui l’hiver, il le voyait comme ça, et il ne voulait pas être séparé de la belle. Le blond sentit une légère larme couler le long de sa joue et geler avant même d’arriver au niveau de la courbe de sa joue, il était froid, il était glacial, mais il était pourtant en pleine effusion, son cœur n’était pas de glace, non il battait en serrant la jeune femme dans ses bras. Il parla alors d’une voix légère, comme s’il n’y avait qu’eux deux, et c’était le cas, mais sa voix était tellement différente de celle habituelle, il y avait bien entendu son habituel accent mais au fond on sentait un accent d’une tendresse nouvelle, il n’avait jamais parlé comme ça à personne, ni sa mère, ni son frère, personne.

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Liam Winchester

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Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Vide
MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptyJeu 23 Juil - 21:43

« Ai, mon petit ange, personne ne viendra plus, je ne le laisserais plus te toucher, je te le promets, cette fois-ci je serais pour te protéger. Ta bonté t’a joué un tour, tu as été trop gentille avec les créatures de Satan comme ils disent, tu es un ange déchu, un petit ange blessé, mais je ne te laisserais pas te faire à nouveau briser. Ai je tiens trop à toi, je ne veux pas que tu ferme les yeux pour toujours, je ne veux pas que la mort blanche te touche, pas toi aussi…. Pas encore une fois. Je ne te mérite pas, mais je ferais tout pour te protéger Ai, je tiens trop à toi, en plus il neige juste pour toi, tu aime la neige, tu as vu, le ciel te remercie Ai…. Tu seras habillée de blanc, comme les anges… »

C’était très doux, prononcé avec une douceur toute nouvelle, une tendresse infime, il était glacial et pourtant une chaleur certaine émanait de ses paroles tendres et affectueuses. Le jeune homme ferma les yeux pour faire cesser à ses larmes gelées de couler, puis il se souvint d’une chose. Pour elle, pour la jeune humaine il avait réussi à faire ce qu’il n’avait jamais fait, ça avait été très fatigant mais il y était arrivé, il avait momentanément bloqué son pouvoir pour laisser son corps un peu plus chaud, plus normal, c’était dangereux il le savait maintenant, mais il voulait tirer la belle de ses rêves peuplés de monstres. De son rêvé éveillé. Le jeune homme inspira légèrement, puis il se concentra un instant, refluant toute la fraîcheur de son corps en arrière, essayant de la faire quitter ses membres, il savait que c’était dangereux pour son corps mais quelques temps ça ne l’était pas assez pour devenir inquiétant. Cela prit plusieurs longues secondes, mais il réussit finalement, ôtant la fraîcheur de ses bras enserrant la belle, de son torse contre lequel il serrait la jeune femme de son visage où une légère larme fondit et descendit de sa joue pour goutter dans la neige. C’était étrange d’avoir un corps chaud, il sentait la chaleur de la belle et c’était une chose indescriptible tant elle était agréable à ses yeux. La jeune femme devait sentir le changement, mais allait-elle se souvenir de ce moment passé avec lui il y a quelques temps ? Il serrait toujours Ai contre lui, se moquant du sang qui allait maculer ses habits, profitant du moment, ses bras autour d’elle sa tête au-dessus de son épaule, la serrant contre son torse. Il n’avait jamais osé faire ça avec quelqu’un avant, mais c’était naturellement venu avec elle. En un léger murmure, alors que sa bouche se trouvait juste à coté de l’oreille de la jeune femme, il répondit d’un ton toujours aussi doux, caressant ses cheveux coupés anarchiquement avec une douceur nouvelle.

« Il va faire chaud, après la neige et l’hiver vient le printemps, le printemps c’est toi, le petit oiseau qui est blessé pour l’instant mais qui pourra s’envoler bientôt, et profiter de la beauté du printemps… »

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Dernière édition par Piotr Zakharine le Ven 24 Juil - 14:36, édité 1 fois
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Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Vide
MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptyVen 24 Juil - 14:10

Sven l’observa un moment sans rien dire. Il semblait à la fois surpris et peut-être un peu irrité, oui, d’avoir été ainsi coupé de ses rêveries ou de ses réflexions. Peut-être les deux à la fois, qui sait ? Quoi qu’il en soit, son expression changea rapidement et une lueur joyeuse à la vue de Jared éclaira le regard du blondinet. Après un moment, le jeune homme ouvrit la bouche et lui répondit. Sa voix était moins profonde que celle de Jared et il dut tendre un peu l’oreille pour saisir ses paroles. Sa voix était calme et posée, mais le second des Mutants Hostiles voyait bien, à la lueur dans ses yeux bleus, que Sven était heureux de le revoir. Après tout, ils avaient passés quelques jours ensembles à la ferme ‘’Powerhaus’’ et Jared savait que Sven avait apprécié ces instants auprès de lui et de ses amis. Le jeune homme le salua et ajouta qu'effectivement, tout le monde semblait avoir peur de la neige. D'ailleurs, Jared envoyait encore certains courir pour se mettre à l'abri. Il était vrai qu'ici, ils n'avaient jamais vus la neige qu'à la télévision. Sven lui dit qu'il avait déjà vu de la neige avant et que ça ravivait des souvenirs chez lui aussi. Il lui dit qu'il allait bien et lui demanda si lui-même allait bien. Et enfin, il demanda des nouvelles de ses amis du bar clandestin caché dans la forêt.

Quelques jours s’étaient écoulés entre leur dernière rencontre et celle-ci, surprenante, avec la neige qui tournoyait follement autour d’eux, bien que ni l’un ni l’autre n’en paraisse incommodé le moins du monde. À croire que Sven aussi était habitué à voir de la neige. Peut-être était-il né dans un pays neigeux ? C’était fort probable car l’accent de sa voix n’était pas du coin, c’était certain. Jared, quant à lui, avait voyagé énormément avec Chow Watanabe depuis que ce dernier l’avait recueilli jeune homme, et il avait notamment passé un long moment en Russie puis au Canada ensuite. La neige, il connaissait. Et Jared devait bien s’avouer que ça changeait agréablement avec le soleil et la chaleur constante de ce coin des Etats-Unis. À Achaea, le soleil était presque constamment présent. Jared observa Sven un moment lui aussi, un sourire amusé aux lèvres. Le jeune homme l’observait comme on observe quelque chose ou quelqu’un à qui l’on porte un intérêt certain. Et il voyait au ton du blondinet que ses questions étaient sincères. Il avait vraiment apprécié le temps passé au bar dans la forêt et il avait durant ses visites semblé grandement apprécié les habitants du ‘’Powerhaus.’’ Surtout Jackson, ce vieil homme si sage. Et il avait d’ailleurs aussi commencé à se lier d’amitié avec Rachel. La jeune fille, bien que très timide, était un trésor à découvrir lorsqu’on se donnait la peine de la connaître. Elle était vive, intelligente, agréable, et Jared se doutait bien que Sven avait été heureux de rencontrer une jeune fille de son âge mutante, comme lui. Jared aussi était content de tomber sur le jeune homme : il était, lui aussi, d’agréable compagnie. Quoique le mutant aurait aimé que Sven se rende compte qu’il possédait un talent, deux en fait, qui pouvaient, avec un peu de pratique, devenir des outils utiles. Surtout son don de guérison !

- Je vais très bien, Sven. Tout le monde va bien au bar également, t’inquiète ! Je leur passerais ton bonjour, petit. C’est toute une coïncidence de te croiser aujourd’hui ! Hier soir, Rachel m’a justement dit qu’elle avait hâte de te revoir, alors tu passes quand tu veux, hein ! Tu est le bienvenu au ‘’Powerhaus,’’ j’espère que tu le sais. Toujours.

Sven sourit à ses paroles puis il reprit la parole. Jared le sentit curieux de sa présence en ville, surtout que le blondinet savait qu’il était un mutant hostile…

« QU’EST-CE QUE VOUS FAITES ICI ? JE DOIS VOUS AVOUER QUE JE NE PENSAIS PAS QUE VOUS VOUS BALADIEZ COMME ÇA DANS LA RUE. ENFIN, J’IGNORE BEAUCOUP DE CHOSES SUR LA VIE DES PERSONNES COMME VOUS SEMBLE-T-IL. »

Les personnes comme vous… Sven faisait bien évidemment référence aux mutants recensés, bienq que Jared ne l’était pas réellement. Bien peu de gens connaissaient son existence, et encore moins connaissaient son nom présent. Son vrai nom, lui, celui qu’il portait à sa naissance, était perdu dans les méandres du temps. Bien peu devaient se rappeler de la disparition du fils de deux personnes mortes écrasées un peu plus de 30 ans auparavant. Sven était prudent, reconnut Jared avec un nouveau sourire. Il extirpa ses cigarettes et en alluma une, malgré la neige qui tombait. Rien au monde ne l’empêcherait de fumer. Sèverine et Flavia avaient beau lui répéter qu’il mourrait d’un cancer du poumon, Jared s’en fichait et fumait toujours autant. On mourrait tous un jour, non ? Don sourire s’élargit à cette pensée et il ne put s’empêcher de rire un peu avant de répondre, sa voix claire et profonde traversant le vent.

- Ce que je fais ici ? Rien et tout… En fait, je suis sortit pour réfléchir, tout simplement. J’ai passé la soirée au bar avec Walter et les autres et j’ai fini la nuit chez Sèverine. Tu te rappelles d’elle ? C’est avec sa voiture qu’on est allé au bar la dernière fois… Bref, j’avais envi de prendre l’air ce matin et donc… mes pas m’ont tout simplement porté ici. Quant à ce qui à trait à me balader comme ça dans la rue… Je ne m’en fait tout simplement pas. Bien peu oseraient prendre le risque de m’affronter directement. Et comme peu connaissent mon existence, je ne suis pas inquiet. Pourquoi le serais-je, de toute façon ? Je sais me défendre et je ne crains rien. Et crois-moi, pour ta sécurité, c’est aussi bien que tu ignores le maximum de choses sur ma vie en dehors du ‘’Powerhaus’’ et de Sèverine… Mes autres occupations ne te concernent pas, de toute façon…

Pas dans l’immédiat, songea Jared intérieurement. Ses dernières paroles avaient été un peu plus dures, pas envers le blondinet spécifiquement, mais il tenait à ce que Sven comprenne que certains sujets étaient plus brûlants et dangereux à parler. Le jeune homme baissa un moment les yeux après ses paroles, comme s’il avait quelque chose à lui demander mais qu’il avait honte ou peur de poser la question. Au bout d’un instant, il releva son visage et ses yeux bleus se posèrent dans ceux, verts clairs, de Jared, puis sa voix calme s’éleva :

« VOUS AVEZ PARLÉ DE SOUVENIRS AVEC LA NEIGE, EST-CE QUE VOUS VENEZ D’UN AUTRE PAYS, OU LA NEIGE ET LE FROID EXISTENT PLUS QU’ICI ? »

Jared sourit à nouveau, tira une longue bouffée de cigarette puis répondit. Il n’avait rien à cacher sur ce fait précis.

- Non. Par contre, j’ai énormément voyagé et certains pays que j’ai visité, notamment la Russie, l’Allemagne et le Canada ont souvent de la neige. Alors ce n’est pas nouveau pour moi. Ça ramène des souvenirs, voilà tout. Et pas tous agréables, d’ailleurs, malheureusement. Mais qu’importe ! C’est une journée agréable, non ? Autant en profiter, étant donné que ce n’est pas tous les jours que la neige tombe à Achaea !

Disant cela, il leva les yeux vers le ciel et la neige qui tombait. Il resta un moment ainsi, les flocons fondant sur son visage. Le froid ne le dérangeait pas ; il y était habitué. Ou plutôt, il l’ignorait en fait, n’ayant jamais été quelqu’un de très sensible aux changements de température. Il était rarement malade, d’ailleurs, sa vie mouvementée le maintenant en très bonne forme physique. Il baissa la tête vers Sven en jetant sa cigarette dans la neige au sol et lui posa à son tour une question. La même en fait, que celle que Sven venait de lui poser, mais simplement formulée différemment.

- Et toi, Sven ? Que faisais-tu dans le coin ? Tu te promenais ou tu avais une destination précise ? D’ailleurs, toi non plus, la neige ne semble pas te déranger… Tu as un petit accent quand tu parles ; viendrais-tu d’un pays de l’Est ? Un pays où la neige est présente ?

C’était anodin comme dernière question. Simple bavardage histoire de s’informer et de faire un peu connaissance.

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Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Vide
MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptyLun 27 Juil - 12:35

« Some snow would be nice. »
Augustana – Boston




    La neige. Minuscules gouttelettes d'eau en suspension dans l'atmosphère, se cristallisant autour d'un noyau solide pour former des figures géométriques différentes – souvent étoilées -. Une fois cristallisés, ces minuscules gouttelettes d'eau – que l'on nomme alors flocons - tombent vers le sol selon plusieurs schémas – ces derniers dépendant du poids du flocon, de sa nature -. En se posant sur le sol, une couche blanche se créait alors, si le terrain a une température d'environ 0 degré. Ça, c'était pour la théorie. La réalité était toute autre.

    Quand Aelys avait vu naître l'aube, l'air était sec et chaud. Le ciel, d'un joli bleu, ne permettait aucun doute : il ne pleuvrait pas. C'était toujours un instant magique, pour qui n'en a pas l'habitude, pour qui a l'occasion de le voir. Et la mutante avec l'occasion de le voir. Presque tout les matins, pour être exacte. Elle ne dormait pas, pas assez bien pour ne pas se réveiller en sursaut en pleins milieu de la nuit, qu'elle se soit endormie assise sur une chaise – régulièrement, puisqu'elle tombait littéralement de fatigue -, sur le lit de camps ou qu'importe. Elle finissait toujours par se redresser violemment, le cœur battant une chamade impensable. Alors la jeune se levait, et venait observer par la fenêtre, parfois avec Piotr, ou seule. Le silence n'était pas pesant – il ne l'était jamais avec le blondinet .. la solitude et le silence était leur lot, dans la vie -. C'est ainsi qu'elle assistait régulièrement au magnifique spectable du lever du soleil ..
    Les rayons du soleil dans un éclat orangé percent la noirceur de la nuit. Aussitôt, les étoiles s'éteignent, comme chassées par cette lueur plus forte qu'elles et la Lune, cet astre jaloux de son compère reprend sa course en basculant ou en s'effaçant. Rapidement, les ténèbres abandonnent leur place à une luminosité éclatante, et le soleil devient roi. Dans cet endroit, le lever du soleil était rapide et on passait de la nuit au jours en quelque minutes. Et oui, cet instant était magique pour la jeune adulte qui n'avait jamais vu que des pièces blanches, des miroirs et des lumières contenues dans des ampoules. La chaleur s'était élevée aussi, sournoise par sa force, écrasante par sa puissance. Les nuages n'étaient pas venus s'insinuer dans le ciel.

    Aussi, comprenez que les conditions météorologiques étaient bien loin de celles requises pour une chute de neige. A bien y réfléchir, Aelys n'était pas sûre que la neige puisse tomber ici. Même en pleine hiver. Les températures ne dégringolaient sûrement pas énormément – ne permettant sûrement pas les images dont elle se souvenait, celles d'un New York paralysé par des kilos et des kilos de neige lourde, épaisse et collante. -. Alors, que se passait-il? Était-ce vraiment de la neige?
    Le regard de la mutante luisait d'une étincelle légèrement effrayée, alors qu'elle regardait les flocons tournoyer encore et encore, dans l'air soudainement frais – qui la faisait frissonner tant il était froid -. Elle était dans les rues de la ville – après être passée rapidement chez Espé, elle avait eût envie de retrouver le dehors qu'elle chérissait autant que la sécurité -, observant les magasins et les multitudes d'objets qu'encombraient les devantures. Certains lui étaient incompréhensibles, d'autres inutiles, d'autres encore amusant. Et le temps avait tourné, peu à peu, et brutalement la neige s'était mise à tomber. Un phénomène qu'elle ne comprenait pas.

    Dans le Centre ville, donc, Aelys observa rapidement les alentours, repoussant les flocons qui s'accrochaient à ses mèches. Comment devait-elle réagir? Le froid était trop intense pour qu'elle reste ici, immobile et prise au piège, mais l'idée de partir pour retourner dans l'immeuble ne la tentait pas. Même juste pour prendre un pull … Elle ne voulait rien manquer du spectacle. Ses yeux affichaient un ébahissement peu commun face à tout ça, et elle suivit machinalement la trajectoire d'une boule de neige. Cherchant sa source, elle fût d'autant plus étonnée d'apercevoir, juste à ses côtés, une jeune femme blonde qui elle s'amusait de la particularité.
    Pendant quelques secondes, la mutante réfléchit, s'interrogea. Se mettre en danger valait-il le coup? De toute façon, ça devait être un rêve. Telle chose n'arrive pas, habituellement … Alors, bravant sa solitude habituelle – qui n'était brisée que par la présence discrète et amicale de Piotr -, le silence qui était son unique règle et sa timidité, elle finit par demander à cette même blonde – comprenez, à Svet' -

    « Excusez … Excusez moi ... »
    Finalement, cette neige avait un intérêt certain : elle pouvait baisser la tête et cacher à moitié son visage – connu pour ceux qui cherchaient les mutants, qui avaient vu les affiches qui la faisaient passer pour folle ou autre – avec ces mêmes mèches.
    « C'est vraiment de la neige? C'est … c'est pas un rêve? »

    Comme avec émerveillement, elle embrassa toute la scène du regards, observant les autres tout en s'arrangeant pour ne pas être trop vu. C'était maintenant une habitude ancrée en elle, une habitude qu'elle avait sans même y faire attention. Sa sécurité dépendait de ça – et pourtant elle ne devait pas avoir l'air trop aux abois -.

    « Parce que ça parait si …. iréel? Impensable? »
    Où était passée cette chaleur qui l'avait faite sourire au petit matin?

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Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Vide
MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptyJeu 30 Juil - 22:07

    « - Ai, ne dis pas ça, tu n'es pas monstrueuse ! Il y a des humains et des mutants partout, c'est la vie, je suis peut-être horrible, tu dois avoir raison, mais je serais là, je te l'avais promis, je n'ai pas été là pour t'éviter ça... Mais je te protégerai Ai... Je te le jure... Il n'y aura plus d'homme noir Ai. »

    Alors il y aurait un homme blanc, ou encore un homme rouge, d'une brièveté malheureuse il y aurait toujours un homme quelque part, telles étaient les pensées de la pauvre petite humaine abandonnée dans la neige. En vérité, Piotr la serrait contre lui, comme une poupée qu'on aurait déjà brisé, mais le monde qui entourait la jeune fille était bien différent de la réalité, ce qui impliquait qu'elle recevait les informations au goutte à goutte, en décalage, se montrant incapable de répondre après avoir autant parlé. Mourir, c'était une belle demande. Trop belle pour pouvoir être écoutée également si ses lèvres laissaient échapper ce mot, hors il n'était que par trop probable que son ange blond ait compris que son acte de fermer si souvent les yeux n'était que dans ce but unique. Le froid aurait put réussir à la tuer sur place, comme une mignonne petite statue de glace, mais l'adrénalise dans son sang la réchauffait sans qu'elle puisse y faire grand chose, et ce malgré le peu de vêtements qu'elle avait sur le dos.

    « - Ai, ne pense pas à tout ça...
    - Mais ils sont là, tous ! Ils nous regardent, et je n'aime pas leurs regards... Piotr, tu ne pourrais pas user de ton pouvoir pour qu'ils souffrent autant que j'ai souffert ? Si tu ne le peux pas, alors tu n'es pas si concerné par mon histoire... L'homme en noir reviendra, Piotr, je ne peux rien y faire. Et j'ai peur, si peur, peur de la nuit... »


    Encore une fois, rien n'avait de sens, et tenter de s'arrêter sur les délires de la brunette, c'était risquer de ne plus jamais en sortir, aussi dans le plus profond de son esprit priait-elle sans doute pour que le jeune homme se détourne d'elle. Mais après tout, pourquoi ? Elle avait toujours désiré parler à quelqu'un de vive voix de tout ça, et si dans son état normal elle s'en trouvait incapable, ces journées macabres avaient réveillé son art de la parole. Aujourd'hui, l'homme en noir en savait beaucoup sur ses rêves et ses cauchemars, et c'était justement la source de tout ce qu'il pouvait faire grâce au gêne mutant qui l'avait vu naître entre ses bras. Alors que son blond prince possédait un pouvoir mortel dont il n'usait que lorsqu'il n'en avait pas le choix, cet inconnu en faisait autant que son père autrefois, usant et abusant de ses talents pour faire payer cher à ceux qui avaient décidé de se dresser contre eux. Mais Ai Mei n'avait jamais été contre les mutants. L'était-elle maintenant ? Probablement pas, car on ne change pas une personne au plus loin de ses sentiments en quelques jours, mais nul doute que sa façon de penser avait été altérée, refroidie. Peut-être même pourrait-elle tuer pour survivre à une nouvelle attaque de ce genre, mais presque nue dans la neige, ni elle ni personne ne pouvait encore prendre l'ampleur de ce que l'illusionniste avait fait d'elle. On ne pouvait même pas s'imaginer encore si c'était le bien ou le mal qui avait décidé de parler par la bouche rosée de la belle, laissant échapper quelques nuages d'une brume causée par la température soudainement basse de la ville désertique.

    Une des ses mains s'échappa de la peau froide de son protecteur pour aller jouer imperceptiblement avec la neige qui recouvrait le sol, d'une couche conséquente qui pouvait faire penser à quelque chose de peu naturel. Et d'ailleurs, comment la neige aurait-elle put être normale en plein désert ? C'était comme de voir un oranger planté sur le sol Irlandais, quelque chose qu'on se disait éternellement qu'on ne le verrait jamais. Mais dans la finalité, la jeune fille n'avait jamais pensé qu'un jour elle se retrouverait dans les bras du russe de sa propre volonté, peut-être parce qu'elle avait eut la sensation de l'effrayer au point qu'il veuille s'en aller pour toujours la dernière fois qu'elle l'avait vu. Pourtant une larme coulait, dégringolait, fuyait à partir des yeux du prince, et le cœur de la belle se serra à cette seule vue, comme si elle reprenait conscience de ce qu'il se passait sans en être certaine. Sa main revint, mouillée de l'eau que donnait la neige fondue, et caressa à nouveau la peau du garçon tandis qu'elle s'offrait le luxe de lui tendre un sourire doux mais quand bien même aussi fou que si elle n'était plus elle-même. L'était-elle ? La larme avait cristallisé avant même que les doigts fins de l'enfant ne viennent la cueillir, aussi arrêta-t-elle son mouvement en fermant les yeux pour savourer la douceur qui ressortait des paroles de Piotr.

    « - Ai, mon petit ange, personne ne viendra plus, je ne le laisserais plus te toucher, je te le promets, cette fois-ci je serais là pour te protéger. Ta bonté t'a joué un tour, tu as été trop gentille avec les créatures de Satan comme ils disent, tu es un ange déchu, un petit ange blessé, mais je ne te laisserais pas te faire à nouveau briser. Ai je tiens trop à toi, je ne veux pas que tu ferme les yeux pour toujours, je ne veux pas que la mort blanche te toucher, pas toi aussi... Pas encore une fois. Je ne te mérite pas, mais je ferais tout pour te protéger Ai, je tiens trop à toi, en plus il neige juste pour toi, tu aime la neige, tu as vu, le ciel te remercie Ai... Tu seras habillée de blanc, comme les anges... »

    Face à une telle tendresse qu'elle ne pouvait considérer que comme imméritée, la brune se remit à pleurer à chaudes larmes, n'osant plus montrer son regard à celui qui lui disait ça avec tant d'amour. Tant d'amour pour un si petit être ! Alors que si elle était un ange déchu, Dieu l'avait reniée, il osait encore la toucher et se salir les mains de son sang et de ses larmes, de son corps tremblant et de ses mots incontrôlés, elle qui ne désirait pas lui dire autant d'horreur, mais lui témoigner autant d'amour qu'il venait de le faire en quelques mots. Bien loin du corps gelé qui la tenait dans ses bras et qu'elle sentait malgré le manteau mal placé sur elle afin de la préserver du froid, un cœur battait avec la rage de la vie, et l'espoir d'un être perdu. Avec le même sentiment, elle se serra un peu plus contre lui, pareille à un petit animal duquel il faut prendre soin pour qu'il ne dépérisse pas, et un soupir traversa ses lèvres lorsque la chaleur dépassa le tissu pour venir réchauffer son propre petit corps brisé. Salées, les perles de rosées de ses yeux coulaient sans pouvoir se tarir, formant une source à la fois extrêmement triste, mais preuve aussi d'une innocence qui rechignait à disparaître malgré les coups nombreux que la vie avait décidé de lui infliger. Dans un frisson, elle sentit la bouche entrouverte du jeune homme et son souffle quasiment aussi chaud que le sien à l'instant présent venir frôler son oreille sans qu'elle ne sursaute même. Dans ses cauchemars, des hommes de toutes races venaient l'entourer, se serrant contre elle, l'effrayant à ne plus pouvoir crier, poussant sa phobie au maximum, mais Ai prit pour la première fois conscience qu'un seul d'entre eux n'avait qu'à peine effleuré cette conscience qu'était sa peur. Piotr, si parfois elle s'était détournée de lui, n'était jamais resté loin de sa tête ni de son cœur, et par conséquent elle avait eut peur de lui mais pas du fait de s'en trouver proche. Elle l'avait toujours cherché, au plus profond d'elle-même, et était restée aveugle en le rencontrant, mais se trouvant aujourd'hui dans ses bras comme elle l'avait maintes fois rêvés... Un petit hoquet se mélangeant d'un gémissement douloureux s'empara d'elle durant quelques secondes pendant lesquelles elle fit son maximum pour se trouver encore plus proche de son corps à la température constante et de ce cœur qu'elle voulait entendre encore et encore.

    « - Il va faire chaud, après la neige et l'hiver vient le printemps, le printemps c'est toi, le petit oiseau qui est blessé pour l'instant mais qui pourra s'envoler bientôt, et profiter de la beauté du printemps...
    - C'est toi, mon printemps... »


    Ce n'était même pas sûr que l'asiatique soit consciente d'avoir prononcé ces mots avant tous les autres qui se précipitaient dans sa tête, mais il est dur de s'exprimer quand on est en train de perdre son sang au fur et à mesure de la conversation, ainsi donc elle ne doutait pas que son prince lui pardonnerait ce petit écart de conduite. A quelques centimètres seulement de son visage, elle se sentait rougir, probablement un peu plus logique et ordonnée mentalement, mais pas plus apte à parler pour autant. En fait, il est plutôt dur de répliquer à ce genre de paroles, bien qu'elles soient toujours agréables à entendre, et en dehors de son frère la belle n'avait jamais connu quelque chose s'approchant de l'amitié ou encore de l'amour. Aussi ses épaules retombèrent après une respiration profonde qu'elle avait retenue en l'écoutant, reprenant la parole d'une voix douce et calmée à présent.

    « - Être gentille, se laisser guider par de bons sentiments, ne vouloir que le bien des autres... Est-ce si mal que l'on désire détruite quiconque ne fait qu'y penser ? Je ne crois pas en Dieu, mais si il existe, je ne le comprends pas. Comment peut-on abandonner ses enfants avec les ailes brisées sur terre lorsqu'on pourrait la rendre plus belle et plus rayonnante afin que jamais une seule personne ne soit seule ? Je ne suis pas sûre de vouloir croire à quelque chose comme ça, que les gens en parlent ou non. »

    Les mains de la jeune fille vinrent rejouer sur le torse du blond, le parcourant sur sa largeur tandis qu'elle l'observait timidement avec la bouche doucement entrouverte, hésitant toujours à le regarder bien que les mots reviennent petit à petit. Bloqués de temps à autre, et d'une voix qui ne se voulait pas plus agréable à force de tortures, mais elle semblait presque apaisée sur l'instant. Quant à savoir si sa sortie de son monde fou et parallèle était définitif ou juste provisoire, c'était une autre histoire beaucoup moins évidente et plus sombre qu'autre chose. Aujourd'hui, il suffisait d'un regard en arrière à la pauvre créature pour qu'elle remarque avec douleur que sa vie n'avait jamais été rien de plus, comme un mouchoir jeté en travers d'une poubelle après avoir été maintes et maintes fois usé. Alentours, le silence régnait, et personne ne semblait vouloir se risquer dans les petites rues de cette partie pauvre de la ville, ce qui au final n'était qu'un mal pour un bien, évitant aux deux de se faire prendre pour des fous, ou pire, qu'elle soit amenée à l'hôpital le plus proche et reconnue.

    « - Piotr, comment peux-tu... »

    Être aussi bon et aussi doux, te montrer bien plus angélique que moi : Voilà la phrase qu'elle voulait dire, mais s'arrêtant en se rendant compte que ses mots étaient dénués de sens, où tout du moins d'intérêt. La jeune fille n'avait jamais été douée pour parler, après tout, ses sentiments reposant bien plus aisément au creux d'une main qu'elle promenait avec innocence sur ce corps qui l'enlaçait, ne trouvant presque pas de raison de lui répondre par la parole. Aussi, sans réfléchir, releva-t-elle la tête, se surprenant à être quasiment à la même hauteur que celle de Piotr, et croisant ses yeux de son regard brillant d'une supplication muette. Jamais encore elle n'avait eut la chance de se retrouver à plonger aussi profondément dans la profondeur de ses yeux vairons, y trouvant par là-même un champs de fleurs sauvages bordé par un lac aux eaux clairs mais non moins mystérieuses. Un lieu qui renfermait autant de secrets que de douleurs, mais aussi une douceur qui ne demandait qu'à être un jour révélée à qui saurait la chercher. Et elle sentait quelque chose se passer entre eux, non pas comme de l'électricité, mais comme quelque chose de plus caressant, de beaucoup plus intime, liant à la fois leurs corps dans la neige qui avait donné naissance à ce prince et leurs esprits si proches dans le principe malgré leur vie bien différente, ne serait-ce que parce que l'un était humain et l'autre mutant.

    Sa main droite se figea contre le cœur battant la chamade du jeune homme tandis que l'autre remontait de sa propre initiative jusqu'au creux de sa nuque, la caressant doucement du bout des doigts, glissant jusqu'à la racine des cheveux tandis qu'elle rougissait comme une enfant face à son premier amour. C'était le cas. C'est naturellement qu'elle glissa son visage vers le sien, accrochant ses yeux, frôlant ses cils des siens avant de les fermer et de laisser les pétales rosés de ses lèvres toucher la bouche du russe. Elle n'appuya pas, ne fit rien de ce genre, se contenta de rester en un geste très léger et pur, s'appliquant dans ce baiser chaste à ce que leur peau se mêle d'une façon plus intime. Au final, elle se risqua même à sortir le bout de sa langue, venant mouiller très légèrement la lèvre inférieure du blond dans une caresse à la fois pleine d'une douceur enfantine et d'une sensualité à peine contrôlée. Dire quelque chose était tellement plus simple en se trouvant l'un contre l'autre, muets...

    Puis elle sursauta avec légèreté, reculant son visage de quelques millimètres sans pour autant vouloir partir plus loin, et c'est en cherchant son regard dans une panique naïve qu'elle s'exprima aussitôt :

    « - Ex... Excuse-moi, Piotr... Mais... Ne m'abandonne pas ! »

    Le cri du cœur, dit-on. On ne peut plus vrai.

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Liam Winchester

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MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptyDim 2 Aoû - 12:59

Etre gentille, était visiblement dangereux dans ce monde en effet, la pauvre jeune femme ne devait pas comprendre grand chose à tout ce qui venait de lui arriver, Piotr lui-même ne comprenait trop rien à ce qui était arrivé, elle avait l’air tellement perdue et blessée, et pourtant ses mots ne voulaient rien dire. Ils l’effrayaient en réalité, rappelant étrangement les paroles et les propos décousus qu’il avait eut lorsqu’il avait parlé avec le mutant hostile, il ne voulait pas voir la jeune femme dans le même état que lui à ce moment…. Dieu existait ? Piotr ne savait pas, il ignorait s’il devait y croire en fait, de trop nombreuses fois on lui avait dit que les humains étaient les créatures de dieu et les mutants les créatures de Satan, il ne savait plus où il en était du coup, croire ou ignorer ce que l’on disait ? Il ne savait plus du tout où il en était, le pauvre jeune homme savait juste que si dieu existait vraiment, Satan aussi devait exister, le bien ne peut survivre sans le mal et inversement, cela voudrait donc dire que le curé qu’il avait rencontré avait raison en lui disait qu’il n’était qu’une raclure de la race humaine, ce qui avait été créé pour la détruire ? Il ne pouvait pas y croire, les mutants étaient comme les humains, il y en avait des bons comme des mauvais, seulement c’était comme toujours, lorsqu’on craignait quelque chose on en venait à craindre tout ce qui y ressemblait. Par exemple lorsqu’un chien attaquait un enfant, tous les chiens devenaient dangereux, et les gens qui les adoraient en venaient à craindre les êtres aimés. Les mutants c’était pareil, on avait jugé quelques mutants et condamnée la race entière, c’était cruel, c’était… Tellement humain ! Ai ne voulait pas croire à ça, du moins elle pensait ne pas le vouloir, quoi qu’il en soit lui n’avait pas envie de songer qu’une personne supérieure existait, cela signifierait trop de choses, de faits qui risquaient de trop chambouler l’équilibre mental déjà trop précaire du blondinet. La pauvre Asiatique que le blond semblait bercer dans ses bras comme une poupée de porcelaine brisée était désillusionnée, il s’en voulait de la voir comme ça, il s’en voulait de ne pas avoir été là pour empêcher tout cela d’arriver, pourtant il avait juré de l’aider et de la protéger…. Le jeune homme songea un moment à ce que la belle disait, puis il répondit légèrement, comme dans un murmure soulevé par le vent, seule la jeune femme devait l’entendre, ce qui était le but en réalité.

« Les gens sont stupides Ai, qu’ils soient humains ou mutants, on est tous pareils, ils craignent simplement de voir leurs craintes confirmées. Je ne crois pas que tout cela existe, un dieu supérieur ne permettrait jamais que tout cela arrive, je ne veux pas y croire. De toute manière si un dieu existe il doit aussi exister l’opposé, et je ne veux pas y songer. C’est peut-être facile de fuir, mais je crois simplement que les humains comprendront un jour que tous les mutants ne sont pas pareils et mauvais… Ca me suffit, pas besoin d’un dieu. »

En résumé il disait clairement qu’il ne croyait qu’en la race humaine et non en une espèce de créateur suprême, même si ses pensées n’étaient pas encore trop précises sur le sujet, néanmoins il savait que ça ne signifiait pas qu’il ne pouvait pas croire en des personnes humaines comme Ai qui représentaient l’avenir à ses yeux. La paix entre les deux races, il était peut-être trop enfantin pour se rendre compte que c’était un poids trop lourd pour les frêles épaules de la belle, mais en voyant une femme comme Ai, il pouvait se permettre de croire qu’il en existait d’autres encore, d’autres humains capables de comprendre tout simplement. La jeune humaine bougeait doucement sa main, il la regardait faire ne silence, réfléchissant à la fois tout en semblant un peu perdu dans ses pensées. En réalité il savait qu’il avait été mené ici par quelque chose qui le liait à la jeune femme, du moins il se plaisait à y croire, imaginant que la jeune femme avait peut-être ressentit la même chose ? Une sorte de lien invisible, qu’il avait tout de suite ressentit en rencontrant la belle la première fois. Ils ne s’étaient pas vus de nombreuses fois depuis, mais ses pensées avaient été hantées par le beau visage d’ange de la belle, il se demandait en permanence ce qu’elle pouvait faire, si elle était triste, heureuse, n’importe quoi, n’importe où, n’importe quand. Et il avait ressentit une force qui l’obligeait à venir ici, voir ce qui se passait, trouver la belle allongée dans la neige. La neige ! Il n’en revenait toujours pas, c’était comme lui offrir un voyage vers son pays, il en pleurerait presque, ça lui rappelait tellement de souvenirs ! La neige, le froid, son pays, sa famille, les gens qu’il avait aimés. Il n’avait pas habité longtemps dans son pays natal, mais il en gardait tellement plus de souvenirs que dans ce pays sombre triste et chaud ! La poupée allongée dans la neige, les quelques tâches de sang qui se trouvaient autour d’elle, tout cela avait un don apaisant, il savait qu’il aurait dû paniquer en la voyant dans cet état, il l’était bien sûr, mais différemment. Comme s’il savait que la neige ne ferait pas de mal à la belle, comme s’il ressentait que cette neige était aussi bonne et douce qu’il désirait l’être avec elle. Le froid ne lui ferait jamais plus de mal, elle devait le prendre comme un cadeau du ciel, une sorte de renaissance, il était dans son élément et refusait de voir la belle triste, blessée ou gravement touchée dans cet environnement de paradis. Les flocons tombaient drus, ils parsemaient la chevelure de jais de la belle jeune femme, comme des petites paillettes brillantes, puis fondaient quelques instants après, laissant de jolies gouttelettes glacées couler le long de ses mèches dépareillées, visiblement coupées avec rage ou dans le feu de l’action. Piotr caressa une nouvelle fois ses magnifiques cheveux qui l’avaient tellement interpellé la première fois qu’il l’avait vue, ils étaient comme ceux des princesses dans les livres, ils étaient beaux, légèrement humides, assez frais, mais tellement…. Tellement comme dans ses rêves !

La jeune femme reprit la parole coupant court aux pensées du jeune homme, elle demanda comment il pouvait, puis elle ferma la bouche coupant les derniers mots qui devaient suivre. Le blond la regarda intensément comme pour essayer de deviner ce qu’elle voulait dire, mais il fut trop prit par les yeux de biches de la belle, ne sachant plus quoi comprendre, quoi dire, quoi faire. Il était bien, mais peut-être avait-elle froid ou voulait-elle s’éloigner ? Le doute l’assaillit, il ne voulait pas l’obliger à se sentir mal s’il se tenait trop près à son goût, il avait pour la première fois, osé enlacer quelqu’un de son propre chef, mais il ne se sentait pas encore assez confiant pour le faire jusqu’au bout, à savoir comprendre si l’autre refusait ou acceptait cette étreinte glacée. Quoique… Son corps s’était légèrement réchauffé, encore loin d’une température normale pour un corps humaine, mais pour lui ça représentait un gros effort, et il avait peur de ne pas encore être à la hauteur de la belle. La jeune femme fixait ses yeux, et il la regardait en silence, tous les deux dans cette rue déserte, le temps semblait s’être coupé de la sorte, et Piotr se sentait si bien à ce moment, la jeune femme qui comptait le plus pour lui, la personne en réalité, la plus chère à son cœur, dans ses bras, contre lui. Il ignorait comment il avait fait pendant si longtemps pour vivre sans ce sentiment, c’était tellement plaisant, une attente récompensée, pouvoir toucher la personne pour qui son cœur battait, une délivrance… ? Ainsi, le Russe se rendit compte que depuis leur première étreinte qui avait eut lieu lors de leur rencontre, il avait attendu que ce moment se reproduise… Sur le port, elle l’avait serré contre elle, il avait sentit tous ses souvenirs sombres, ses tensions, tout, s’envoler au ciel comme des oiseaux de malheur balayés par le soleil. Jamais il n’avait osé faire le premier pas, serrer Ai contre lui simplement parce qu’il en avait envie, non, il avait toujours attendu qu’elle fasse le geste et qu’il soit sûr de ce qu’elle voulait. C’était un risque de pouvoir se faire repousser, mais il avait agit par instinct, par envie ? Par besoin surtout….

La main droite de la belle s’arrêta sur le cœur de Piotr qui la regardait toujours dans les yeux, laissant le doux silence qui les enveloppait et semblait les protéger, prendre sa place entre eux, autour d’eux…. Les yeux de Ai semblaient hypnotiser le jeune homme qui sentait à peine la main libre de la jeune femme remonter jusqu’à sa nuque, c’était comme dans un rêve cotonneux, comme si tout n’était qu’illusion et disparaîtrait dès qu’il s’éveillerait à sa plus grande tristesse. Trop de bonnes choses d’un coup, la neige, le froid, Ai, sa main contre son cœur, la serre contre lui… Trop pour quelqu’un comme lui qui pensait ne plus avoir droit au bonheur…. Le teint de pêche de la belle rougit légèrement sans qu’il ne comprenne la vraie raison, puis elle avança légèrement son visage vers lui, il pouvait sentir un léger parfum se dégager d’elle, comme la première fois qu’elle avait serré le blond contre elle. Un parfum doux, un parfum de liberté et de joie, son parfum naturel, comme celui que dégageait les personnes pures et gentilles semblables à la belle. Piotr profita du doux parfum lorsque la jeune femme ferma les yeux avant de laisser ses belles lèvres colorées toucher celles du jeune homme qui la tenait dans ses bras. Un léger contact, infiniment doux, semblable à la caresse d’une plume, à la caresse du soleil un soir d’été, quelque chose de si doux et indéfinissable qu’il avait du mal à le croire réel, un rêve encore une fois, qui ne devait pas prendre fin pour autant. Un pétale de fleur de cerisier, le jeune homme avait du mal à imaginer que cette scène puisse être réelle, la douce caresse prit déjà fin après ce contact si agréable, lorsque Ai sursauta reculant légèrement sans trop s’éloigner pour autant. Il pouvait toujours voir ses yeux de biche, son teint si magnifique, son visage si doux, lorsqu’il la voyait comme ça son cœur se fondait en tendresse, et pourtant il avait tellement peur de la blesser, la rendre malheureuse, la voir perdre son magnifique sourire qui éclairait ses belles lèvres rosées, pouvoir être responsable de sa tristesse…. Un visage comme ça ne méritait pas d’être triste un jour, il devait simplement sourire, être heureux, sincèrement, comme un soleil éclatant, un beau matin de printemps, un doux sourire qui réchauffait le cœur glacé du blond. La jeune femme s’excusa alors, et Piotr la regarda un peu surprit, s’excuser ? ! Mais pour quelle raison ! C’était à lui de s’excuser de ne pas avoir été là pour elle avait ce jour, de ne pas avoir été capable de faire ce qu’elle venait de faire, de la prendre pour de la porcelaine qu’il n’avait pas le droit de frôler…. Il ne l’abandonnerait jamais, ça c’était hors de question, son cœur s’était réchauffé, et son esprit complètement embrouillé, il ne voulait plus la laisser s’en aller sur de mauvaises bases comme lors de leur dernière rencontre, non, c’était terminé, il ne prendrait plus le risque de la perdre, jamais. Un sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme, le regard plein d’une tendresse nouvelle, comme s’il couvait la jeune fille du regard, puis il répondit doucement, levant la mais qui caressait les doux cheveux de la jeune femme pour frôler son visage. Il n’avait plus la main gelée et pourtant il sentait la chaleur de la joue d’Ai avec une intensité qu’il ne connaissait pas, c’était comme un enfant qui découvrait une nouvelle chose d’une beauté inimaginable.


« T’abandonner Ai ? Mais comment veux-tu que je le fasse, après ce que je viens de te promettre…. Je ne te laisserais plus jamais, je regrette de t’avoir laissée partir l’autre fois, si j’avais été là rien de tout cela ne serait arrivé. Mais je te le promets, je te le jure Ai, jamais plus, c’est terminé, je tiens trop à toi, je viens seulement de m’en rendre compte maintenant alors que je le savais depuis longtemps… »

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MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptyDim 2 Aoû - 12:59

Début page 1 XDD

Piotr caressa légèrement le visage de la jeune femme, comme un enfant voulant pouvoir toucher quelque chose qui se trouvait être trop précieux à ses yeux pour pouvoir espérer la toucher réellement, craignant de la briser, mais pourtant il venait de lui avouer à quel point elle tenait à ses yeux, qu’est-ce qu’il craignait ? De se faire repousser comme il l’avait été jusqu’à ce jour ? De se faire soi-disant accepter alors qu’elle le détesterait et le craindrait en réalité, comme sa mère ? De risquer de la perdre plus tard ? Oui c’était ça, exactement, il avait tellement peur de se lancer dans quelque chose qui lui échapperait, les sentiments étaient incontrôlables, il risquait de ne pas pouvoir toujours la sauver, il risquait de ne pas pouvoir être assez fort pour la repousser afin de la protéger…. Des fois mentir était la meilleure chose pour protéger les autres, mais si jamais il venait à se rendre compte qu’elle était en danger en l’approchant, en acceptant d’être son amie, il craignait tant de choses, mais pouvoir risquer la vie ou la sécurité de Ai, il ne pouvait pas. Lorsqu’on était seul, se protéger était simple, tout comme prendre des décisions dures qui nous mettaient en danger, mais s’il comprenait comment il tenait à la jeune femme et à quel point, il serait vraiment trop faible, il n’oserait plus…. Et pourtant…. Piotr voyait le visage de la jeune femme à quelques millimètres du sien, sa main posée sur la joue douce et chaude de la jeune femme, puis il glissa sa main pour caresser doucement la peau de pêche, puis passer sur sa mâchoire finement dessinée, et arriver au creux de sa nuque, frôlant à peine sa peau comme s’il avait toujours aussi peur de la briser ou de la blesser. Piotr attira très légèrement le visage de la jeune femme vers lui, il ne savait pas ce qu’il faisait en réalité, c’était quelque chose d’autre qui le guidait, quelque chose qu’il n’avait jamais ressentit et connu avant ce jour, une chose nouvelle, un sentiment qu’il n’avait même jamais imaginé pouvoir ressentir. Son cœur battait la chamade, et lorsqu’il approcha son visage pour effacer les quelques millimètres qui les séparaient, il laissa ses lèvres frôler une nouvelle fois les douces pétales de cerisier de la jolie Asiatique devant lui. Il s’interrompit un petit moment, laissant ses lèvres frôler à peine celle de la jeune femme, comme s’il craignait encore de la briser, puis finalement, il se laissa aller doucement, et avança de quelques millimètres pour laisser ses lèvres se poser sur celles de la jeune fille. La caresse fut une nouvelle fois aussi douce, comme plonger le visage dans un nuage, une douceur infinie dont il ne se lasserait jamais il le sentait bien. Le baiser fut tout aussi doux que celui donné par la jeune femme, une légère caresse, mais avec une douceur infinie, un léger froid qui passa autour d’eux pendant qu’il tenait toujours la jeune femme dans ses bras. Sa main posée sur la nuque de la jeune femme caressa légèrement ses cheveux de jais comme s’il osait enfin la toucher réellement, et le baiser se fut plus présent dans son esprit, et dans son geste. Un baiser chaste, un amour platonique, un amour ? Il ne savait pas, seul comptait le moment, le geste. Les lèvres douces de la jeune femme contre les siennes, la légère fraîcheur dégagée par les siennes, Piotr sentait son cœur battre rapidement comme après une course, il avait du mal à croire autant pouvoir douter et craindre la réaction de la jeune femme, et pourtant il ne regrettait pas son geste….

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Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Vide
MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptyLun 3 Aoû - 7:08

Les yeux tournés vers les flocons tombant du ciel, Svetlana n'avait pas remarqué la jeune femme blonde se tenant à quelques mètres. Ce ne fut que lorsqu'elle entendit « Excusez … Excusez moi ... » qu'elle tourna sa tête vers la source de ces paroles. Conservant son sourire et avec une expression interrogative sur son visage, la jeune coureuse laissa son interlocutrice terminer sa phrase. A cause de la neige qui virevoltait, Svet baissa légèrement la tête tout comme sa voisine, dont elle ne voyait qu'une partie du visage.

« Eh oui, c'est vraiment de la neige et ce n'est pas un rêve, déclara-t-elle avec un petit rire. On peut le dire, c'est incroyable de voir de la neige à Achaea... Vu que nous sommes dans une région désertique... A vrai dire, je ne pense pas que la cause de toute cette agitation météo soit naturel... » ajouta-t-elle d'une voix pensive.

Voilà qu'elle partageait ses doutes avec la première venue... Car derrière cet événement merveilleux se cachait peut-être une cause bien moins réjouissante. Néanmoins, la jeune femme trouvait cet épisode neigeux magnifique et ne s'inquiétait pas plus que ça. Cela ferra la une des journaux pendant un certain temps puis les gens passeront à autre chose.
Le froid se faisait plus mordant pour Svetlana seulement vêtue d'un short et tee-shirt, la chair de poule était apparue sur ses bras qu'elle frottait de sa main pour essayer de se réchauffer. Elle s'était interrompue à peine quelques secondes avant de poursuivre.

« Et vous, quel est votre avis? »
Sentant que sa question était un peu directe, elle l'adoucit d'un grand sourire.

Portant son regard sur la rue, elle constata qu'après l'étonnement venait l'émerveillement, les gens se laissaient prendre par l'atmosphère joyeuse que suscitait la neige, les enfants s'amusaient comme des petits fous sur le tapis neigeux des plus conséquent, la tempête ayant laissé place à une chute de neige standard. Se tournant de nouveau vers son interlocutrice, la jeune vacancière en profita pour l'observer plus attentivement, notant sa blonde chevelure, ses yeux d'une couleur qu'elle n'arrivait pas à définir à cause de la distance et des mèches qui balayaient son visage, et un âge qui devait être proche du sien. Puis, Svetlana se rendit compte qu'elle avait oublier quelque chose.

« Désolée, j'en oublie les bonnes manières... Je m'appelle Svetlana. »
dit-elle avec un petit sourire.

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MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptyMar 4 Aoû - 14:25

C'était joli. Une fine couche blanche qui recouvrait peu à peu la ville, s'épaississant au fur et à mesure des secondes qui passaient. Déjà on ne distinguait plus les différentes fleurs ou bien les tuiles des toits. Tout, peu à peu, s'oubliait sous la neige qui virevoltait encore et toujours. Aelys s'amusait à suivre le trajet d'un flocon, qui du ciel de la même couleur tournoyait jusqu'au sol, se perdant dans le tas des autres. Oui, c'était joli. Rare et incompréhensible aussi. Car le temps ici était désertique et les températures frisaient plus souvent les 30° à cette période que le zéro … d'ailleurs, personne ne portait de vêtement qui protégeait de ce froid incroyable. Féerique. Magique. Voilà ce que c'était. Et nul doute qu'un mutant se cachait derrière ces exactions. Comment les expliquer sinon?
Cependant, la mutante ne s'attendait pas à ce que la blonde ne lui réponde quelque chose qui sous-entendait la même. Elles étaient donc au moins deux à penser que la cause n'était pas naturelle … Un frisson prit Aelys, et elle se mordilla légèrement une lèvre. Espérons que ça n'attirerait pas sur Achaea ceux d'Apocalypto. Il y en avait déjà bien assez comme ça et c'était déjà assez dangereux. Mais son sourire timide revint sur ses lèvres. Ne pas paraître trop affolée, sembler être calme et à sa place. Comme si, pourchassée comme elle l'était, elle pouvait être calme et à sa place. Enfin, Piotr lui avait dit d'avoir l'air naturel. Aussi, elle releva légèrement son minois, suivant un nouveau flocon et tendant timidement la main pour le recueillir sur le bout d'un de ses doigts. C'était vraiment étrange pour elle qui n'avait pas de souvenirs de neige. Et puis elle commençait à avoir froid. Comme tout les autres, elle n'affichait que de légers vêtements – bien que sûrement plus épais que les autres, puisqu'elle devait cacher la cicatrice – qui ne protégeait pas forcement bien.

La question qu'eut ensuite la blondinette déstabilisa la mutante. Qu'est-ce qu'elle en pensait? Aussitôt sur le qui-vive, Aelys laissa de nouveau ses longues mèches venir cacher son visage. Elle était trop reconnaissable sûrement. Et si celle-ci était du Centre? Si c'était possible, elle blêmit une fois encore. Et si c'était une espionne et si, par sa question naïve, la jeune avait attiré l'attention sur elle? Bon sang, ce serait une nouvelle fuite. Une de plus. Pourquoi fallait-il qu'elle parle toujours autant?! Aelys était vraiment blonde et dans le sens négatif du terme. Lui jetant donc un regard de travers sous le rideau de ses cheveux, elle s'aperçut alors que la demoiselle souriait … Elle n'était donc pas forcement méchante. Pourtant, elle n'arrivait à lui faire réellement confiance. C'était, en soi, nul : son interlocutrice semblait gentille, avenante, avec des cheveux blonds qui lui donnaient un certain angélisme. Mais c'était ainsi. Le Centre avait fait des évadés des inaptes aux relations humaines, incapables de différencier le bien et le mal ... Pourtant, elle devait se décider. Rester ainsi, silencieuse au possible, ne ferait qu'attirer l'attention sur elle et ses réactions étranges. Aussi, après quelques instants de réflexions, l'évadée finit par se décider à lui répondre, d'une voix légère.

« C'est vrai que c'est étrange. Trop … féerique? »
Et elle y croyait vraiment. Jamais, sans l'aide d'un mutant, un tel phénomène n'aurait pût avoir lieux. Aucune des conditions pour la formation de la neige n'était réunie. Et pourtant, les flocons dégringolaient comme s'ils n'allaient jamais s'arrêter … ce serait bientôt drôle, la localité ne possédant sûrement aucun moyen de maintenir les voiries en état alors que la couche blanche s'épaississait et que l'eau commençait à geler. Un mal pour un bien, ça ralentirait sans doute ceux du Centre s'ils étaient tentés de venir jeter un coup d'œil dans le coin. Ce qui serait peut-être le cas vu que ce qui se déroulait devant les yeux ébahis des promeneurs. Promeneurs qui devenaient de plus en plus nombreux, comme si tout le monde se décidait à sortir pour voir le miracle.

Puis vint la question piège. Son prénom. Pendant quelques secondes encore, le silence se fit, alors qu'Aelys jaugeait à moitié la blondinette qui s'appelait donc Svetlana. Jusqu'où pouvait-elle lui faire confiance? Devait-elle mentir à moitié …? Elle avait oublié de demander à Piotr. Que faire à propos de ça. Devait-elle se faire appeler Alice, par exemple? C'était plus courant qu'Aelys. Plus habituel. Mais après quelques instants, elle se décida à répondre.

« Aelys. Enchantée. »
son sourire se fît plus amical, alors qu'elle reportait ses pupilles bleutées sur les nuages blancs qui tournoyaient allègrement sous l'effet d'un léger vent. Ses mèches s'agitèrent, mais finirent par se reposer de façon à cacher encore et toujours son visage, les hématomes qui disparaissaient peu à peu de sa nuque. Voilà. Là, c'était presque parfait.

« Vous pensez que ça va durer? »
L'évadée ne savait pas quoi penser, si elle devait le souhaiter ou non. D'un côté, c'était si rare que s'en était tentant. De l'autre côté .. il faisait froid. Réellement froids. D'ailleurs … timidement, elle continua :
« Vous n'avez pas froid? »
Svetlana était en petit Tshirt, avec un short ... comment faisait-elle? Encore une fois, en chemise et pantalon, Aelys était parcourue de frissons.

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MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptyMar 4 Aoû - 15:22

    C'était à la fois un bonheur et une douleur, comme une caresse se terminant sur une mutilation, sans que la jolie humaine puisse y faire quoique ce soit : Oh non, elle n'avait peur ni de Piotr ni du geste qu'elle avait esquissé avec tant de naturel à son encontre, mais les souvenirs étaient là. Le cauchemar restait à la lisière de son esprit, et si elle arrivait à penser avec un peu plus de clarté qu'elle ne l'avait fait plus tôt, sa folie latente s'était juste endormie pour un instant dont elle ignorait si il serait court ou bien aussi long que l'éternité. Mais en cet instant, plus rien ne comptait que ce baiser léger comme une caresse innocente, et sentir le cœur de celui auquel elle avait le plus pensé durant ce mois infernal battre comme un fou contre sa main lui communiquait une joie intense qu'elle ne pensait pas être capable de ressentir dans les bras d'un homme. Loin d'être aussi pure que le russe pouvait le penser, Ai n'avait pourtant jamais goûté aux lèvres de quiconque, aussi à sentir le sel de ses larmes se mêler à cette sensation si douce ne la blessait pas réellement. En fait, la jeune fille n'avait même jamais été aussi heureuse de se sentir vivante, et ces larmes qui tout à l'heure n'étaient habitées que par la tristesse coulaient maintenant d'un bonheur impossible à définir. Accrochée à ces lèvres, son corps tout entier semblait vibrer d'une sensation nouvelle, d'une beauté qui lui coupait le souffle tout en la poussant en avant.

    Mais l'idée même de l'effrayer avait poussé la japonaise à s'écarter contre l'avis de son cœur, peut-être parce qu'elle voulait d'abord croiser son regard, afin de lui chuchoter des secrets que seul lui pourrait connaître. Savoir, tout simplement, même si la réponse elle-même lui faisait plus peur encore que toutes les illusions qui avaient bercé ses dernières nuits dans l'appartement maudit de l'homme en noir. La surprise qu'elle put lire dans les beaux yeux vairons du blond amena la même émotion dans les siens propres, comme une réponse miroir dans laquelle ils semblaient à la fois tout deux stupides et à la fois tout ce qu'il y a de plus attendrissant, comme des enfants découvrant l'amour. Un frisson délicieux courut le long de l'échine de l'innocente en sentant la caresse pleine de tendresse du jeune homme sur la peau de sa joue, effaçant par ce geste même les quelques larmes qui avaient ponctué leur premier baiser, attirant à lui un air suppliant d'amour qu'elle ne pouvait tout simplement pas maîtriser. Et quand bien même l'aurait-elle voulu, à quoi bon ? Ai était d'une nature particulièrement naïve, et même l'idée qu'elle voulu réagir d'une manière réfléchir pour ses sentiments semblait faussée.

    « - T'abandonner Ai ? Mais comment veux-tu que je le fasse, après ce que je viens de te promettre... Je ne te laisserais plus jamais, je regrette de t'avoir laissée partir l'autre fois, si j'avais été là rien de tout cela ne serait arrivé. Mais je te le promets, je te le jure Ai, jamais plus, c'est terminé, je tiens trop à toi, je viens seulement de m'en rendre compte maintenant alors que je le savais depuis longtemps...
    - Je t'ai attendu si longtemps... »


    Pas de pleurs à cette réponse cette fois-ci, et la délicate enfant-femme blessée au plus profond de son âme ne tentait plus d'éviter le regard du mutant. Son mutant, se disait-elle avec un peu d'égoïsme comme elle n'en avait jamais connu. D'une seconde d'éternité perdue dans une perle de rosée, Piotr était celui que son âme avait attendu patiemment, se réservant entièrement à lui. Il avait fallu, pour que cette scène se réalise un jour, que les deux jeunes gens souffrent plus que la raison de leur âge ne leur autorisait, mais enfin ils s'étaient trouvés. C'est ainsi, à cette seule idée, que le sourire de la belle revint à ses lèvres comme fleurirait un bourgeon au retour du printemps, admirant les traits fins - Presque féminins, en fait, mais d'une beauté incomparable - de son Prince plus si secret que ça tout en profitant de ses caresses, redressant un peu la tête comme l'aurait fait un chaton pour en réclamer un peu plus. Finalement, cette froideur qui sortait de son corps n'était plus aussi gênante, ni aussi surprenante, qu'elle l'avait été lors de leur toute première rencontre, celle de deux personnes ne pouvant pas se comprendre mais donnant tout de leur personne pour tenter de forger des liens que personne ne croyait possibles. Mais après tous, les sentiments étaient les mêmes, et comme une preuve à la face du monde, l'adolescente resserrait ses longs doigts blancs sur le t-shirt de Piotr, comme si elle avait tenté par ce geste de se rapprocher encore un peu plus de ce cœur qu'elle sentait battre à foison contre elle. Entre leurs corps, il n'y avait que ça... Cette main qui les reliait l'un à l'autre, et cette neige qui les entourait comme un linceul blanc qui avait pourtant le don de se mesurer à la température normale du jeune homme. Si agréable, au final. La demoiselle tira un peu le tissu entre ses doigts, son regard devenant plus profond au fur et à mesure qu'il recherchait la compréhension dans celui du russe, et elle lui adressa un nouveau sourire plein de candeur tandis qu'elle constatait ses propres émotions. Peut-être ne s'en rendait-il pas compte, mais le jeune homme avait changé Ai plus profondément que tout ce qu'elle avait vécu, la plongeant dans un nouveau monde duquel elle ne désirait pas sortir.

    Lorsque ce regard se troubla autant que le sien et que le mutant laissa glisser sa main d'un frôlement qui en devenait de plus en plus agréable au fur et à mesure, l'asiatique se laissa totalement faire, s'abandonnant même complètement à ce toucher qui faisait naître l'émotion dans son âme, faisant vibrer la corde sensible qu'elle ignorait posséder. Autrefois, sa mère lui avait parlé de ce sentiment étrange qu'était l'amour, lui chuchotant dans une sorte de nostalgie tous les tourments qu'il pouvait amener, ainsi que ses effets électriques sur une conscience trop jeune et trop vivante. Aujourd'hui, fermant à moitié les yeux pour accueillir le baiser que lui rendait son Prince des Glaces, la petite demoiselle pouvait enfin affirmer qu'il n'était pas question d'électricité, ni même d'une violence donnant l'oubli des pensées. Au contraire, ce qu'elle ressentait à cette instant était très différent. De petits frissons venaient faire trembler son corps de poupée, et elle sentait avant toute autre chose la douceur de ces lèvres qui frôlaient les siennes dans une forme d'hésitation. Mais les choses étaient loin d'être désagréables, comme on aimerait un rêve qui hésite sur la frontière entre l'illusion et la réalité - Il ne partait pas, il ne venait pas, et attirait le dormeur à vouloir le frôler du bout des doigts afin de vérifier son existence. Ce léger frein mit en place par le blond était exactement ainsi, la poussant à espérer sans s'imposer, laissant le temps qu'il fallait à la découverte, lui permettant de jouer de ses propres lèvres pour répondre à ses caresses afin qu'il comprenne qu'elle était à présent prête à prendre tous les risques et qu'il n'était pas le seul à pouvoir le décider.

    Malgré cette certitude, pourtant, elle ne s'avançait pas, lui laissant comme le droit de décider de son propre chef. En sentant les lèvres de son ange gardien se faire plus pressantes, un nouveau sourire se dessina sur celle de la petite jeune fille, rendant au contact le rayonnement presque sacré que l'amour aurait dût lui donner dès le départ. Plus d'hésitation et de doute, en tout cas pas chez la belle qui se laissait aller à profiter de ce bonheur éphémère, goutant au mélange de leurs souffles avec des étoiles plein la tête. Au final, aucun des deux ne s'attendait à ce que l'autre le comprenne réellement, ou même lui ressemble en tous points, juste qu'ils puissent s'aimer pour ce qu'ils étaient vraiment. Être acceptés, c'était suffisant. Et dans la situation telle qu'elle l'était dans l'instant, jamais Ai ne s'était sentie aussi bien depuis ses jeunes années, là-bas, au Japon, lorsque sonnait encore la petite cloche du temple tandis qu'elle priait pour faire un jour une bonne épouse. Si le sang avait tâché le sol dans une beauté mortelle et fascinante, si la faiblesse faisant trembler ses membres presque autant que le geste de Piotr, la brune n'avait qu'une envie : Éclater de rire et tout oublier. Laissant voyager sa main libre, refusant avec obstination de quitter le torse du jeune homme de l'autre, l'humaine se fit douce dans la chevelure d'or pur dont elle aimait tant voir les reflets ensoleillé, glissant le bout de ses doigts devenus presque mutins sur la peau si fine de la nuque de ce dernier, pour enfin revenir se glisser d'un mouvement léger sur la joue froide de son Prince Charmant. A en perdre le souffle, elle aurait tout donné pour que ces caresses continuent, aveux secret de deux enfants perdus dans un lieu hors du temps et de l'espace.

    Mais au moment où leurs lèvres se séparèrent, les laissant pourtant toujours dans cette soif impossible à exprimer comme si rien ne pouvait l'étancher, cela ne l'empêcha pas de le regarder avec une infinie tendresse doublée de son sourire de plus en plus confiant. Tout, absolument tout avait disparu autour d'elle. Hormis eux.

    « - Ce n'est pas un rêve... »

    Elle le lui dit, comme on souffle au creux de l'oreille le plus grand secret de l'humanité, et ses mains ne semblaient plus vouloir se retirer du creux qui leur avait été toujours réservé. A le regarder, à croiser son regard troublé, elle se doutait bien que la folie qu'ils venaient de commettre ne le rassurait pas réellement, ainsi donc rapprocha-t-elle à nouveau son visage du sien pour ne faire que frôler ses lèvres avant de chuchoter tout contre elles, d'une caresse aussi intime que ses mots.

    « - Tu as le droit d'être heureux... »

    De nouveau, elle s'écarta à peine de lui, juste assez pour pouvoir plonger son regard dans le sien, l'admirant avec un petit air surpris, comme celui d'une enfant émerveillée devant la plus belle chose qu'on puisse lui montrer au monde. Dans cet amour qu'elle sentait au fond de son cœur, il n'y avait rien de malsain, juste un rayon de soleil traversant la vitre sale d'une pièce fermée à double tour, d'un espoir qui aurait put tout autant la porter qu'un jour la briser. L'abysse sombre de son regard n'exprimait en cet instant que des promesses d'avenir, et elle le lui offrait tout entier sans hésiter. Après tout, la jeune fille avait souvent été jugée comme trop faible alors qu'elle était encore vivante aujourd'hui, faisant prendre une conscience terrible à ceux qui s'étaient permis de juger qu'elle vivait d'une force bien différente à celles qu'ils connaissaient habituellement. L'asiatique avait juste besoin de quelqu'un pour qui rayonner, et enfin elle l'avait trouvée sa raison de se dresser contre la douleur et l'adversité.

    « - Piotr, ne... Ne renonce pas à moi... Quoiqu'il arrive, ne te détourne pas de moi, je... Je ne suis pas fragile comme tu le crois, et quand bien même pourrai-je souffrir que j'en serais heureuse si tu es là. Ne prends pas de décisions seul, tu veux bien ? »

    Un tremblement avait envahis la voix de l'innocente enfant, faisant ressortir l'expression concrète de son unique peur présente, et dans un geste destiné à chasser ses cauchemars toujours présent dans un coin de sa tête, elle secoua doucement la tête de chaque côté, faisant voler quelques mèches de cheveux coupées n'importe comment sur son visage, masquant presque ses yeux. Mordillant avec légèreté sa lèvre inférieure, elle se risqua à reprendre, l'observant de son regard profond et pourtant presque toujours aussi naïf qu'avant.

    « - J'ignore tout ce que tu as pus vivre jusqu'à présent, c'est vrai, et j'ignore ce que le futur va être... Mais je suis prête à affronter tout ça avec toi. »

    Au final, lui-même n'en savait pas réellement plus sur son compte, ni même sur ce qui avait réussi à la mettre dans son état actuel, mais était-ce une raison pour se renier ? Les doigts de la jeune fille continuaient à caresser la joue de son cher mutant avant que, d'une résolution lente, elle se décide enfin à ouvrir de nouveau la bouche.

    « - Je... Je ne sais pas si tu le sais, mais je suis recherchée maintenant. Quoiqu'il arrive, c'est trop tard. Ils me font passer pour une fugueuse, mais j'étais chez moi quand j'ai vu pour la première fois cette information, juste après le bulletin d'annonce d'Achaea. »

    Le regard troublé par sa propre image sur l'écran de télévision, Ai Mei se permis un petit rire bref qui fut étouffé par un soupir inquiet. Ce jour-là, elle s'en rappelait très bien, dans les moindres détails, même si la suite des évènements restait quant à elle assez floue dans ses souvenirs. A force de se voir agresser, encore et encore, tout le reste avait fini par se mélanger en une bouillie immonde de mots et d'images qui n'avaient presque plus de sens dans son esprit torturé. Sans doute lui faudrait-il du temps pour que tout soit clair, et une volonté de fer pour arriver à affronter ses démons si nombreux. Mais à s'être éveillés, ils finiraient bien un jour par replonger dans le passé.

    « - J'ai quitté ma maison, et c'est comme ça que je l'ai rencontré. »

    Le cœur serré à l'idée de tout dire à Piotr et de risquer de le blesser si il savait tout, elle le regarda de nouveau droit dans les yeux, y cherchant des réponses à ses trop multiples questions. Encore une fois, si elle n'avait pas été aussi gentille, peut-être aurait-elle eut l'occasion de partir sans plus de cérémonie sans risquer d'être poursuivie par cet homme. Mais tout en sachant les risques qu'elle prenait à rester près de lui, bien qu'elle ne soupçonnait à ce moment que le fait d'être dénoncée à la police, elle avait décidé de parler avec lui, et même de lui proposer de le remercier un peu plus tard. Le remercier !

    « - ... L'homme en noir... »

    On lui avait pourtant bien dit qu'il ne fallait pas suivre les inconnus n'importe où, mais sa nature de petit papillon féérique avait troqué son éducation contre son caractère, ainsi n'avait-elle pas été capable de comprendre qu'entrer dans une petite ruelle avec ce monstre sans nom et sans visage n'était pas une bonne idée. Le petit chaperon rouge n'avait pas reconnu le loup sous le déguisement de la grand-mère, et elle s'était fait manger.

    « - C'était il y a plus d'un mois. »

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Dernière édition par Ai Mei le Mar 4 Aoû - 15:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptyMar 4 Aoû - 15:23

    Et en plus, elle ignorait totalement qui avait eut l'idée de la recueillir et de la soigner, tout comme elle ignorait combien de jours exactement elle avait passés à se faire torturer sans répit. Au final, même elle n'avait pas beaucoup de réponses sur son état. Ayant profité du fait de parler pour se redresser un peu sans pour autant quitter le creux rassurant des bras du russe afin d'arriver à lui faire face plus facilement, elle détourna des yeux embués des siens, se mordant un peu plus furieusement la lèvre, en colère contre elle-même. On dit toujours que les victimes sont les premières à croire que tout est de leur faute, et la jolie poupée ne faisait pas exception à cette croyance populaire qui avait un fond on ne peut plus vrai. Commencer à parler de tout cela à son prince, c'était comme admettre dans quel état elle se trouvait, encore plus blessée intérieurement qu'elle ne l'avait été physiquement. Quant à la suite de cette histoire, les petits détails qui lui revenaient, et la blessure rouverte en une hémorragie dangereuse dans son cœur à l'esquisse d'un cri d'enfant à peine né, elle n'était pas vraiment sûre de pouvoir le lui dire. Mais à quoi bon ? Si il désirait ces réponses, aucun doute que la belle les lui donnerait, comme résolue qu'elle était à enfin ne plus rien cacher à une seule personne sur terre. A lui, elle donnait tous les droits.

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MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptyMer 5 Aoû - 11:31

Sven était toujours debout, la neige tombant autour de lui sans qu’il ne puisse rien faire d’autre que regarder fixement le mutant face à lui, son éternel sourie flottant sur ses lèvres fines. Il était plutôt content, non, très franchement heureux d’être sortit, s’il était resté chez lui à s’ennuyer il n’aurait peut-être même pas vu la neige qui tombait qui sait ? Un moment le jeune homme se demanda si la neige tombante aiderait quelque peu à améliorer les relations de sa famille, peut-être réussirait-elle là où il avait échoué, rappelant aux autres membres de la famille Liederven qu’ils étaient d’un autre pays et qu’ils devaient s’en souvenir ? C’était une utopie, il l’avait compris il n’y a pas si longtemps lorsqu’il avait parlé d’un village où ils allaient souvent lorsqu’ils vivaient encore dans leur chalet lointain, dans les montagnes d’Allemagne. Son père k’avait regardé un moment comme si son fils parlait une langue étrangère, ce qui était le cas mais bon, et il avait finit part poser une simple question qui avait blessé le jeune homme « Où ça ? ! » Où ça … ? Il avait été blessé de constater que son père avait réellement oublié leur vie passée, comme si visiblement tout ce qui avait un lien avec l’Allemagne avait été banni de leur esprit. Le blondinet soupira doucement, il ressentait presque à ce moment le pincement au cœur qu’il avait éprouvé la veuille, et instinctivement il leva sa main pour la placer sur son cœur avant de laisser son bras retomber comme si ce geste lui avait procuré une quelque chose raison de se sentir mieux. Sven reporta son attention sur le ciel quelques instants, plissant les yeux dans le geste familier pour éviter de recevoir des flocons dedans, le non recensé finit par laisser son regard redescendre doucement sur le visage de l’hostile face à lui qui venait de reprendre la parole. Tout le monde allait bien ? Lui aussi, c’était une bonne chose, un léger sourire plus sincère étira les lèvres pâles du jeune homme qui hocha la tête comme pour montrer qu’il était ravi de cette nouvelle. Jared enchaîna en affirmant leur passer son bonjour, puis ajouta que c’était une réelle coïncidence de se croire. Quelle vérité ! Ils avaient une chance sur un million de pouvoir se croiser par hasard dans cette ville, justement ce jour-là alors que le jeune n’avait pas prévu de venir ici à la base, le destin ? Peut-être, il ignorait s’il y croyait ou non. Le mutant continua en disant que Rachel avait hâte de le revoir, ce qui fit grandement plaisir au jeune homme, il appréciait beaucoup la douce adolescente timide, mais très intéressant lorsqu’on lui parlait vraiment. Lorsque Jared rappela au blond qui était toujours le bienvenu, celui-ci hocha une nouvelle fois la tête avec un air entendu avant de répondre, d’une voix qui avait toujours un certain mal à percer le bruit du vent, comparée à celle de Jared.

« Oui je m’en souviens, et je m’en souviendrais, je serais aussi content de revoir Rachel, elle est très gentille. Comme tout le monde là-bas d’ailleurs. »

Jared resta un moment silencieux après sa réplique, et finalement il sortit son éternel paquet de cigarette pour en tirer une et l’allumer. Sven se retint de répéter ce que son père et sa mère ne cessaient de lui dire, logique il travaillait dans le milieu hospitalier en même temps, que la cigarette provoque le cancer du poumon et entraîne plus de difficultés que de bonnes choses à force. Mais l’hostile était le genre de personne qui savait ce qu’elle faisait, pourquoi se serait-il amusé à essayer de lui faire la morale ? Quelle idée stupide, de toute manière le mutant devait avoir d’autres occupations que risquer d’attraper un cancer, et si ça se trouvait le gène mutant évitait peut-être ça qui sait ? Tout de suite après, le sourire de l’interlocuteur du blond s’étira, et il rigola légèrement avant de répondre d’une voix qui permettait d’entendre plus que clairement ce qu’il disait. De toute manière, les autres personnes ne risquaient pas d’entendre ce qu’ils échangeaient, tout le monde était rentré s’abriter non loin de là, à croire tout bêtement qu’ils avaient aussi peur de la neige que des mutants, assez drôle lorsqu’on savait que la neige était si belle. Dans son pays elle était très bien vue, alors qu’est-ce qu’ils pouvaient autant la craindre ici ? Ils ne connaissaient pas simplement, ça leur avait toujours suffit pour avoir peur d’une chose non ? Jared répondit donc, expliquant simplement qu’il était sortit se promener après avoir passé la soirée au bar, puis chez Sèverine, la jeune femme que le blond avait rencontrée lors de sa seconde visite a bar. Lorsque le mutant demanda s’il se souvenait, Sven hocha la tête en silence, bien sûr, il n’oubliait pas les gens comme ça de toute manière, et encore moins dans de telles conditions ! Puis il continua en disant qu’il était juste sortit se balader comme ça dans la rue et qu’il était arrivé ici très simplement, la logique des choses quoi, un peu comme Sven en fait. Mais le reste devint légèrement plus gênant, si tel était le mot, Jared expliqua que personne n’oserait s’en prendre à lui ici, et surtout que ses occupations ne regardait pas le blond. Ce dernier resta un moment silencieux, il n’avait pas cherché à être trop curieux loin de là, ou peut-être si un peu, mais pas d’une mauvaise manière, du moins le pensait-il, et il baissa donc les yeux un moment avant de les reporter sur le visage de son interlocuteur pour répondre de son éternelle voix.

« Oh je vois, le hasard fait bien les choses comme souvent, enfin de ce que j’ai remarqué. Et oui je me rappelle de Sèverine, je n’oublie pas les gens comme ça, et encore moins les personnes rencontrées dans de telles occasion. Pour finir, je m’excuse si j’ai posé la mauvaise question, je ne voulais pas avoir l’air de vous interroger, ce n’est pas mon genre, et vous vous doutez bien que je ne vais pas m’amuser à vous sonder ou vous interroger…. »

Oui Jared devait le savoir après tout, il commençait à comprendre à force que le blond était le genre de personne à toujours douter de lui, il serait donc complètement dingue de penser que le jeune homme puisse seulement une fois interroger quelqu’un avec un calme comme il avait montré en parlant au mutant. Mais bon, il avait été légèrement refroidi comme chaque fois qu’on répliquait de manière vive à ses questions, et il retomba dans son silence après sa question. Un silence, bercé par le sifflement familier du vent qui tournait autour d’eux, déchaînant les flocons qui tombaient toujours plus drus. Intérieurement, le blond se demanda si la neige allait encore tomber longtemps comme ça, et devinant comme tout le monde que c’était simplement la cause du pouvoir d’un mutant très certainement puissant, il ne put s’empêcher de se dire que ce devait être extrêmement dangereux pour lui de l’utiliser de la sorte. C’était montrer clairement qu’on possédait un pouvoir, et ça Sven, même s’il admirait et enviait cette personne, n’aurait jamais réussi à le faire malheureusement, mais il avait d’autres raisons, notamment sa famille. Jared inspira une bouffée de nicotine avant de répondre, un léger sourire aux lèvres, expliquant qu’il avait énormément voyagé. Visiblement plusieurs pays froids, et lorsqu’il cita l’Allemagne le regard du non recensé s’éclaira un moment, mais il resta silencieux, écoutant Jared expliquer que ça lui ramenait des souvenirs, mais pas forcément des très agréables. Puis il chassa ces paroles en disant qu’il fallait en profiter un maximum du moment qu’il neigeait puisque ça ne risquait pas de se reproduire avant longtemps. Le jeune homme hocha la tête d’un air de compréhension avant de répondre d’un ton toujours aussi bas qui devait maintenant était habituel aux yeux du mutant.

« Ca doit être agréable de voyager autant, mais ça doit devenir dépaysant à force, surtout de ne plus pouvoir voir son pays natal. Vous avez de la chance tout de même, et je comprends que tout ne doit pas être bon dans vos souvenirs…. Généralement tous les souvenirs sont liés à des mauvais, même des minimes qui ne sont pas si mauvais que ça au final. Mais vous avez raison, autant oublier tout ça, ce sera certainement la seule fois où la neige tombera sur cette ville et ce désert ! »

Jared avait levé les yeux au ciel et semblait observer la neige qui tombait, visiblement il était vraiment habitué à voir la neige tomber, enfin il avait déjà fait cette expérience du moins, puisqu’il agissait comme quelqu’un qui connaissait cette pluie glacée. Mais ne venait-il pas de lui dire qu’il avait beaucoup voyagé ? Si justement, que voulait-il de plus ? Il savait bien que Jared n’avait pas l’air d’avoir mentit, mais quelques pensées passaient dans son esprit, lorsqu’il avait parlé de la Russie, Sven s’était un instant demandé si l’hostile avait fait la connaissance du mutant neutre que le jeune homme avait rencontré quelques temps auparavant, lorsqu’il était avec Abby au port. Mais ce n’était pas le genre de questions qu’il devait se poser, visiblement l’autre avait eut un passé réellement très difficile, et l’Allemand ne voulait pas spécialement se trouver dans une position délicate en cherchant à en apprendre plus sur lui…. Jared baissa les yeux avant de jeter sa cigarette qui disparut dans la neige avec un léger bruit rapidement couvert par le sifflement du vent, puis il reprit la parole pour lui retourner la question, mais d’une manière différente. Le mutant lui demanda ce qu’il faisait ici, et Sven se le demanda lui-même, il avait cherché à se rendre à la bibliothèque mais simplement pour éviter d’avoir une maison pleine de vide, et qui lui balançait en plein visage l’absence de sa famille. Non, il ne se promenait pas, mais il n’avait pas trop envie d’aller là-bas non plus, c’était étrange mais maintenant il se rendait compte que lui-même ignorait où il avait envie de se rendre, mais il se voyait mal répondre ça au mutant. Il enchaîna en disant que la neige ne semblait pas le déranger non plus, et il parla de son accent, avant de demander s’il venait aussi d’un pays où la neige était fréquente. Sven se mordit légèrement la lèvre inférieure comme à son habitude avant de répondre d’un ton calme et posé, il n’avait strictement rien à cacher au mutant après tout, alors pourquoi serait-il gêné de lui répondre sincèrement ?

« En fait, je songeais à me rendre à la bibliothèque mais je n’avais pas trop envie d’y aller au final. Donc on va dire que je n’avais pas réellement de but précis. Sinon, oui j’ai effectivement des origines d’un autre pays, enfin je suis né et j’ai vécu en Allemagne. Mais c’était il y a longtemps, de l’histoire ancienne, plus la peine d’en parler à présent, le passé est le passé. »

Il espérait juste être assez doué pour ne pas avoir l’air trop dépité en disant cela, il avait toujours autant de mal à parler de son pays natal hélas, et souvent ça lui retombait dessus. Le jeune homme soupira doucement, libérant un petit nuage de buée, et il regarda autour d’eux, la rue était complètement déserte, c’était plutôt dangereux pour eux de rester planter au milieu de la rue, on pouvait les voir de n’importe quelle vitrine, et il ne tenait pas trop à attirer l'attention sur lui. Le jeune homme se rendit compte qu'un reculant un peu pour se mettre sur le trottoir, ils auraient tous les deux l’air moins suspects que maintenant. Le blond promena son regard sur le visage du mutant avant de répondre.

« On devrait s’éloigner un peu non ? Rester ici attire l’attention sur nous je crois et même si je m’en moque un peu, tout de même passer inaperçu est peut-être mieux non ? »

Le jeune homme avança donc doucement, entendant le crissement de la neige sous ses chaussures qui prenaient déjà l’eau, c’était drôle d’entendre et de sentir ça autrement que dans un rêve ! Il marcha une dizaine de pas pour se retrouver sur le trottoir à coté du gros bâtiment qu’il longeait avant, ici personne ne devait plus trop pouvoir les regarder, il était peut-être paranoïaque mais tant pis. Le jeune homme se retourna pour diriger son regard sur le mutant face à lui, et l’hésitation qu’il avait eut quelques instants avant refit surface. Combien de fois depuis qu’il était partit du bar s’était-il demandé ce qu’il arriverait si jamais Jared tombait sur son jumeau ? Le blond ne voulait pas trop renseigner le mutant sur sa famille, mais il reprit la parole en essayant de faire passer tout ça comme quelque chose de naturel, les risques seraient trop grands si Jared parlait un jour à Siegfried, autant pour lui que pour Jared.

« Au fait, je ne vous l’ai jamais dit, mais… Comment dire. Il faudra faire attention si nous nous rencontrons à nouveau par hasard, disons que…. Il y a une autre personne qui me ressemble trait pour trait…. Il vaudrait mieux que vous fassiez attention si vous venez me parler, je vous reconnaîtrais si c’est moi, mais si c’est l’autre personne, il vaudrait donc mieux que vous évitiez de lui parler…. »

Le jeune homme se tut, il n’avait pas été clair du tout dans son explication, plus embrouillé qu’autre chose mais il ne voulait pas clairement dire au mutant qu’il devait éviter son jumeau ! C’était trop personnel, il ne voulait pas soulever des questions dans l’esprit du mutant, et il décida donc de changer rapidement de sujet, préférant risquer de se faire nouveau remballer que de subir des questions. Il pouvait parler du Powerhaus après tout, de leurs habitants, il ne risquait de se faire rabrouer là non… ? Quoique ? Peut-être que justement Jared risquait de se montrer encore plus frileux que lorsqu’il avait parlé de lui ? Après tout n’avait-il pas clairement dit au jeune homme, et ce à plusieurs reprisses, qu’il ferait tout pour protéger ses amis ? Sven pouvait aisément le comprendre, après tout ils ne le connaissaient tous que depuis quelques jours, ils ne savaient certainement pas encore à quel point lui faire confiance, et quand bien même, Jared restait un mutant hostile, le mot hostile signifiait bien quelque chose non ? Pas seulement aux humains, du moins c’est ce que pensait le non recensé. Le jeune homme reprit donc la parole du même ton toujours calme.

« Et ça fait longtemps que tout le monde vit au Powerhaus ? Ils ne doivent pas avoir beaucoup de visites là-bas, enfin c’est le but recherché j’imagine. Mais je veux dire, c’est un bar après tout non ? Logiquement ils devraient tout de même chercher à avoir quelques clients je présume non ? Désolé si je suis encore trop curieux, dites-le moi ce n’est pas mon but…. »

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MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptyMer 5 Aoû - 22:42

Tout deux se tenaient encore sous la neige, comme s’ils étaient insensibles à son effet refroidissant et au fait qu’elle mouillait lentement leurs vêtements tandis qu’elle se déposait doucement sur eux. Sven, debout et souriant, faisait face à Jared qui souriait lui aussi, bien content de la tournure de sa promenade. Il n’attendait rien, aucune rencontre ou conversation et voilà qu’il tombait sur le jeune blondinet. Jared l’aimait bien, Sven, même s’il le trouvait trop gêné et discret, sans compter qu’il dénigrait ses dons de mutant. Il lui suffisait juste de les pratiquer régulièrement et ils deviendraient bien vite des atouts indéniables pour le jeune homme. Sven croyait-il que lui, Jared, était né avec un don aussi puissant que le sien au tout début ? Ce n’était vraiment pas le cas ! Déjà que son don s’était réveillé, si l’on peut dire, assez tard, vers ses 17 ans, presque l’âge de Sven, et cela avait changé sa vie. Pour le meilleur… et pour le pire. Meilleur en la rencontre de Chow, son mentor qui lui avait tout appris, et le pire car il avait par le fait même perdu toute sa famille. Mais bon, ce n’était pas quelque chose dont il allait discuter avec le blond. Cela ne le concernait pas le moins du monde : le passé est le passé, et il est inutile – et douloureux – d’y retourner. L’avenie, c’était tout ce qui comptait pour Jared, même si parfois il avait des bouffées de nostalgie. Cela arrivait à tous, non ? Il leva à nouveau les yeux vers le ciel et la neige qui tombait, au moment où Sven répondait à sa question, disant que oui, bien sûr, il se rappelait et se rappelerait des gens du ‘’Powerhaus’’. Il ajouta qu’il serait lui aussi content de revoir la jeune Rachel, disant qu’elle était très gentille, comme tous ceux de là-bas en fait. Jared ne put qu’opiner du chef et hocher la tête en signe d’assentiment. C’était vrai : tous ceux du bar clandestin caché à l’orée de la forêt étaient des gens biens : Rachel, sa mère et son père et le vieux Jackson… tout comme Sèverine, même si la belle n’habitait pas là-bas avec eux. Jared ne put s’empêcher de penser et d’imaginer – encore une fois – le corps de sa belle amie dans son costume d’Ève. Oui, vraiment, il l’aimait beaucoup et quand la guerre entre humains et Mutants serait finie, s’il était encore vivant, il s’empresserait d’aller vivre avec elle et de lui déclarer pour de bon sa flamme. Bon, elle n’était pas idiote et devait sans aucun doute déjà savoir que Jared l’aimait beaucoup, mais quand même… il savait qu’elle apprécierait que leur relation soit officialisée, mais comprenait que le mutant ne puisse accepter cela maintenant. Il avait pour le moment d’autres priorités qui passaient avant elle…

Son paquet sortit, Jared alluma une cigarette et après qu’il eut parlé de nouveau, il écouta la réponse du jeune homme qui lui faisait face. Sven resta un moment silencieux lui aussi, comme s’il cherchait quoi répondre sans trop en dévoiler. Jared se savait parfois trop direct et cela mettait souvent les gens mal à l’aise, mais il n’y pouvait rien : il était comme ça. Pas de demi-mesures, jamais. Direct et franc, trop même. Tant pis pour ceux qui n’appréciaient pas. Sven baissa les yeux puis les remonta au niveau de ceux du mutant hostile. Il parla et sa voix, comme d’habitude, était calme et sereine :


« OH JE VOIS, LE HASARD FAIT BIEN LES CHOSES COMME SOUVENT, ENFIN DE CE QUE J’AI REMARQUÉ. ET OUI JE ME RAPPELLE DE SÈVERINE, JE N’OUBLIE PAS LES GENS COMME ÇA, ET ENCORE MOINS LES PERSONNES RENCONTRÉES DANS DE TELLES OCCASION. POUR FINIR, JE M’EXCUSE SI J’AI POSÉ LA MAUVAISE QUESTION, JE NE VOULAIS PAS AVOIR L’AIR DE VOUS INTERROGER, CE N’EST PAS MON GENRE, ET VOUS VOUS DOUTEZ BIEN QUE JE NE VAIS PAS M’AMUSER À VOUS SONDER OU VOUS INTERROGER…. »

Bon, Jared lui avait répondu de façon un peu sèche, il devait bien le reconnaître. Mais au final, Sven se rendrait bien compte lui aussi qu’il n’y pouvait rien. C’était sa façon d’agir, tout simplement. Jared savait aussi que le blondinet sympathique n’était pas du genre à intentionnellement questionner ainsi les gens. Il était bien trop peu sûr de lui pour agir ainsi, c’était chose à peu près certaine. Par contre, Jared voyait bien que sa réponse un peu brutale avait mis Sven mal à l’aise, que ça l’avait refroidi un peu, voire beaucoup. Le silence se fit ensuite, à nouveau, rompu seulement par le bruit du vent qui voletait autour d’eux, soulevant la neige blanche et froide. Comme Sven au même moment, le mutant hostile ne put s’empêcher de remarquer, en pensées bien entendu, que la neige tombait plus fortement et que si c’était réellement là l’état de fait du pouvoir d’un mutant, ce derneir devait être assez puissant. Ou alors il poussait son pouvoir à son maximum, pour Jared ne savait quelle raison. S’il avait su que le mutant responsable de tout cela utilisait ainsi son don pour sa petite amie, il lui aurait ri au nez. Perte d’énergie, oui. Surtout utilisé pour lui faire plaisir… Bon, ok, lui aurait poussé son don à son maximum pour protéger Séverine en cas de danger, mais c’était tout autre chose ! Bref. Le mutant responsable de la neige allait vite s’épuiser à changer aussi radicalement le climat de ce coin d’ordinaire chaud et humide. Mais c’était son choix. Également, il risquait de se faire remarquer. Soit par les humains, soit par l’Apocalypto, la deuxième option étant beaucoup plus dangereuse pour lui, car il risquait de finir enfermé dans une cellule et soumis à des tests cruels. Il avait fait son choix. Nouvelle bouffée de nicotine, soufflée vers le ciel. Sourire de la part de Jared et nouvelles paroles destinées, toujours, au jeune blondinet, lequel répondit très vite.

« CA DOIT ÊTRE AGRÉABLE DE VOYAGER AUTANT, MAIS ÇA DOIT DEVENIR DÉPAYSANT À FORCE, SURTOUT DE NE PLUS POUVOIR VOIR SON PAYS NATAL. VOUS AVEZ DE LA CHANCE TOUT DE MÊME, ET JE COMPRENDS QUE TOUT NE DOIT PAS ÊTRE BON DANS VOS SOUVENIRS…. GÉNÉRALEMENT TOUS LES SOUVENIRS SONT LIÉS À DES MAUVAIS, MÊME DES MINIMES QUI NE SONT PAS SI MAUVAIS QUE ÇA AU FINAL. MAIS VOUS AVEZ RAISON, AUTANT OUBLIER TOUT ÇA, CE SERA CERTAINEMENT LA SEULE FOIS OÙ LA NEIGE TOMBERA SUR CETTE VILLE ET CE DÉSERT ! »

Les yeux au ciel, Jared observa la neige qui tombait, chose qu’il n’avait pas vue depuis un moment, mais à laquelle il était quand même habitué. Ses nombreux voyages l’avaient acclimaté au froid. Heureusement, sans quoi il serait allé se cacher comme tous les autres ; dans les magasins, les cafés, les restaurants, à l’abri des porches d’entrée et autres abris temporaires. À croire qu’ils avaient peurs de fondre ! Ridicule. Il retourna sa question à Sven et celui-ci lui répondit peu après.

« EN FAIT, JE SONGEAIS À ME RENDRE À LA BIBLIOTHÈQUE MAIS JE N’AVAIS PAS TROP ENVIE D’Y ALLER AU FINAL. DONC ON VA DIRE QUE JE N’AVAIS PAS RÉELLEMENT DE BUT PRÉCIS. SINON, OUI J’AI EFFECTIVEMENT DES ORIGINES D’UN AUTRE PAYS, ENFIN JE SUIS NÉ ET J’AI VÉCU EN ALLEMAGNE. MAIS C’ÉTAIT IL Y A LONGTEMPS, DE L’HISTOIRE ANCIENNE, PLUS LA PEINE D’EN PARLER À PRÉSENT, LE PASSÉ EST LE PASSÉ. »

- Tu as raison : ce qui s’est passé dans le passé doit y rester. Par contre, je vois bien que ton pays d’origine te manque beaucoup, même si tu tentes de le cacher. C’est normal, Sven, tu n’as pas à t’en faire. Par contre, je comprend que tu ne veuilles pas que trop de monde soit au courant : notamment en Allemagne, les nouveaux-nés ne sont pas surveillés pour voir s’ils ont ou non le gène mutant. C’est probablement ton cas, mais tu n’es pas obligé de me répondre… Moi, j'ai été chanceux : je suis né ici, en Amériques, mais comme mes parents, mon père surtout, était bien vu et qu'il n'y avait aucun signe de gène mutant dans ma famille, je n'ai pas été testé. C'est ce qui m'a sauvé, si l'on peut dire ainsi. Et tu as raison, c'est très agréable de voyager ; on voit des endroits magnifiques, on croise toutes sortes de gens, on voit d'autres coutumes... J'ai adoré ! Ça me manque un peu, je dois l'avouer, le fait de bouger régulièrement et de changer d'endroit... mais je n'ai jamais eu la nostalgie du pays, surtout après avoir vu de quoi sont capables les Américains. Tu savais que l'Opération Apocalypto a son siège principal ici, même s'il existe d'autres organisations de moindre importance dans d'autres pays ? C'est aux États-Unis que la chasse aux mutants à débuté...

Sven était né dans un autre pays, donc ? L’Allemagne, oui, c’était logique, se dit Jared en esquissant un nouveau sourire. Il avait bien sûr noté le léger accent du jeune homme quand il parlait, mais n’y avait pas spécialement porté attention. Là, il comprenait d’où il venait. Et il percervait, derrière le masque impassible de Sven, que son pays natal lui manquait beaucoup plus que ses paroles le laissaient supposer. Ou du moins, c’est ce qu’il arrivait à déchiffrer. Sven, ensuite, peut-être pour détourner le sujet, jeta un coup d’œil autour d’eux, notant qu’ils étaient seuls dans la rue. Tout sauf discret, dû en convenir Jared avec un nouveau sourire. Il se doutait que Sven, plus tard, le questionnerait peut-être sur ses connaissances sur l'Opération Apocalypto et Jared lui en parlerait volontiers. Entre membres de la même race, on pouvait s'entraider, c'était la moindre des choses. Sven parla avant lui, disant à voix haute ce qu’il venait de penser :

« ON DEVRAIT S’ÉLOIGNER UN PEU, NON ? RESTER ICI ATTIRE L’ATTENTION SUR NOUS JE CROIS ET MÊME SI JE M’EN MOQUE UN PEU, TOUT DE MÊME PASSER INAPERÇU EST PEUT-ÊTRE MIEUX NON ? »

- Je te suis, Sven, même si passer inaperçu n’est pas dans mes priorités…

Et Sven s’avança à travers la neige vers le trottoir, quelques pas seulement, une dizaine, agrémentés du crissement de la neige et du floc des chaussures trempées. Jared fit de même, s’approchant du jeune homme qui se tourna pour lui faire face. Il crut déceler chez Sven une certaine réticence. Avait-il quelque chose à lui demander et il n’osait pas le faire ? Fort possible. Toujours est-il que le blond ouvrit la bouche et parla, lui disant d’une voix un peu hésitante que Jared devrait faire attention si jamais ils se croisaient de nouveau par hasard. Sven ajouta qu’apparemment il y avait une autre personne qui lui ressemblait trait pour trait en ville, ce qui fit aussitôt un déclic chez le mutant hostile. Semblable trait pour trait ? Jared ne connaissait qu’une seule explication : Sven avait un jumeau. Et il craignait que Jared n’aborde son jumeau à sa place, ce qui pourrait peut-être causer quelques problèmes. À la fois à Sven et à lui-même… Bon, ses explications étaient vagues et embrouillées, justement et probablement destinées à maintenir Jared dans le vague. À l’évidence, le jeune blondinet craignait qu’il s’intéresse de trop près à sa famille… Sauf que sa façon d’éviter de dire les choses comme elles le sont ne faisaient que pousser Jared à se poser plusieurs questions… probablement ce que Sven avait voulu éviter. C’était raté en tout cas. Se pourrait-il que son jumeau soit lui aussi un mutant ? Et si c’était le cas, quel était son pouvoir ? Ou ses pouvoirs ? Une perspective intéressante qui serait à creuser. Et se pourrait-il en plus qu’un autre membre de sa famille soit mutant également ? Son père, dont Sven semblait avoir un peu peur ? Ou sa mère alors ? D’autres questions sans réponses qu’instinctivement, Jared savait que Sven hésiterait d’y répondre. D’un autre côté, il le comprenait : protéger ceux qui nous sont chers était tout à fait normal. N’avait-il pas lui-même répété à Sven plus d’une fois qu’il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour protéger les gens du ‘’Powerhaus’’ et Séverine ? Oh que oui, il comprenait ! Sven interrompit ses pensées en reprenant aussitôt la parole :

« ET ÇA FAIT LONGTEMPS QUE TOUT LE MONDE VIT AU POWERHAUS ? ILS NE DOIVENT PAS AVOIR BEAUCOUP DE VISITES LÀ-BAS, ENFIN C’EST LE BUT RECHERCHÉ J’IMAGINE. MAIS JE VEUX DIRE, C’EST UN BAR APRÈS TOUT NON ? LOGIQUEMENT ILS DEVRAIENT TOUT DE MÊME CHERCHER À AVOIR QUELQUES CLIENTS JE PRÉSUME NON ? DÉSOLÉ SI JE SUIS ENCORE TROP CURIEUX, DITES-LE MOI CE N’EST PAS MON BUT…. »

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MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptyMer 5 Aoû - 22:42

Sven s’intéressait aux gens du bar, ce que Jared comprenait fort bien. Les quelques visites du jeune homme au bar avaient été plaisantes, à la fois pour le blond et pour tous les visiteurs ou habitants du bar et Jared savait que Sven avait été enchanté et heureux de rencontrer d’autres mutants comme lui. Surtout que tous étaient des bons vivants, des gens chaleureux et sympathiques, toujours avides d’aider leurs semblables. Et Rachel surtout, avait été particulièrement contente d’enfin rencontrer quelqu’un de son âge avec qui elle pouvait parler librement, sans secrets aucun. Alors il n’avait rien à cacher au blondinet à propos de ses amis.

- Non, ça va Sven. C’est normal que tu cherches à en savoir un peu plus. Pas besoin de répéter d’être discret sur ce sujet, n’est-ce pas ? Donc, ça fait quelques années que Flavia et Walter ont acheté le bâtiment. Ils l’ont complètement refait selon leurs goûts et Flavia a eu envie d’en faire une sorte de refuge pour les gens comme nous, si tu vois ce que je veux dire. Apparemment, ça a bien marché, même si la clientèle n’est en rien comparable à celle des bars fréquentés d’Achaea. Ce sont surtout quelques clients bien précis et triés sur le volet qui viennent, même si ce sont surtout les habitants du ‘’Powerhaus’’ et quelques amis comme moi, Séverine ou toi qui sont les bienvenus. Tu comprendras que c’est surtout pour leur protection…

Jared se tut un moment et observa son jeune compagnon puis son regard retourna à la neige qui tombait toujours beaucoup, presque plus que tout à l’heure même. Impressionnant comme pouvoir ; il aurait bien aimé savoir qui était le mutant capable d’un tel acte. Peut-être un nouvel élément futur pour les Mutants Hostiles, qui sait ? Quoi qu’il en soit, les questions soulevées par les paroles de Sven plus tôt trottaient toujours dans la tête du mutant hostile. Sven avait-il vraiment un frère jumeau ? Et est-ce que quelqu’un d’autre dans sa famille avait un don ? Et si oui, lequel ? Ça, ça l’intéressait, même s’il savait que jamais le jeune homme accepterait d’y répondre. Il tenait trop à protéger sa famille, malgré le fait, d’après ce qu’il avait pu voir, qu’elle le rendait triste. Ça crevait les yeux, même s’il tentait de le cacher de son mieux. Sauf qu’un vieux loup de mer comme lui, façon de parler, était trop doué pour percer le vrai visage des gens…

Bref, il avait quantité de questions à poser, mais il se doutait bien que Sven serait récalcitrant, comme le jeune Piotr quand il l’avait rencontré. Cela lui fit penser que ce dernier avait accepter de rencontrer Chow Watanabe la journée suivante, à deux heures de l’après-midi, très exactement. Peut-être Chow réussirait-il là où lui avait échoué, à savoir recueuillir d’autres informations pouvant se révéler utiles. Son regard retourna vers Sven et il se décida à l’inviter à partager son repas, comme il avait fait avec Piotr.


- Ça te dit de m’accompagner prendre un petit café ? Il y a des parasols sur la terasse et on pourra continuer à observer la neige à l’abri. Si tu n’as pas le temps, je comprendrais très bien, Sven…

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MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptySam 8 Aoû - 13:00

Sven écoutait calmement les paroles du mutant, il parlait de choses que le jeune homme connaissait bien, par exemple expliquer qu’en Allemagne les enfants n’étaient que rarement contrôlés, était tout à fait vrai, mais lorsqu’il ajouta que ce devait être son cas, le jeune resta silencieux, observant simplement Jared. En fait non, il n’avait pas été sauvé par ce point, l’hôpital où lui et son jumeau étaient tous les deux nés était très contrôlé, pour la simple raison que c’était le plus gros hôpital du coin, là où le père de la famille Liederven travaillait entre ses services auprès du diplomate qu’il suivait comme médecin personnel. Non, s’il avait été non recensé, c’était juste parce que son père avait de bonnes relations, parce que son père travaillait pour un diplomate haut placé à l’époque, et à qui le père de famille avait avoué son gène mutant. L’autre diplomate estimait que Hans était un excellent médecin, pour la cause, il possédait tout simplement le don de guérison, et il avait été contraint de l’utiliser plusieurs fois pour soigner les blessures et les maladies dont souffraient les membres de la famille du diplomate. En échange de cela, et unique cela, l’homme avait accepté de couvrir le médecin, ne dévoilant pas son secret, et acceptant d’éviter aux enfants d’être contrôlés à leur naissance. En fait ils avaient simplement trichés, les nouveaux nés étaient normalement rapidement pris en charge, on leur prélevait du sang et on faisait une analyse qui revenait le lendemain, disant s’ils avaient où non le gène mutant dans l’organisme. Le diplomate avait joué de ses relations pour faire en sorte que les échantillons soient égarés mystérieusement, et remplacés par des échantillons d’enfants humains. Les jeunes gens étaient donc très officiellement recensés comme des humains, par conséquent ils ne risquaient pas d’être soumis aux autorités s’ils montraient leurs carnets de santé et que l’on remarquait qu’ils n’avaient pas fait le test. Non, ils étaient recensés, et c’était justement ça qui le changeait des autres non recensés, lui était doublement en sécurité, car il avait la fausse preuve qu’il était humain, alors que les autres avaient simplement la preuve qu’ils n’étaient pas contrôlés, mais ils se feraient remarquer dès qu’ils seraient contrôlés.

Mais Sven n’avait pas particulièrement envie d’expliquer la situation, Jared comprendrait trop bien que son père ou sa mère devait avoir des relations ou qu’ils étaient aussi mutants, et le blond n’avait aucune envie d’aborder le sujet de sa famille. Tout mais pas ça simplement ! L’hostile expliqua ensuite qu’il était né en Amérique, et qu’il avait simplement eut la chance de ne pas avoir testé comme il était l’enfant d’humains. Assez ironique lorsqu’on y songeait, comment prenaient-ils le fait que leur enfant était désormais hostile à leur race ? Enfin s’ils étaient encore en vie ou en contact avec Jared. Sven regarda rapidement son interlocuteur, il n’était pas extrêmement âgé, à peine quelques années de plus que ses parents certainement, et ses grands-parents étaient hélas morts, mais pas de vieillesse, ce qui laissait penser que les parents de l’hostile pouvaient encore vivre. Mais c’était de vaines questions, qu’il gardait dans la tête, jamais il ne les poserait à l’autre mutant, il n’était pas fou, et Jared l’intimidait encore beaucoup…. Ce dernier le tira de son embarra en parlant des voyages, expliquant qu’il n’avait jamais eut le mal du pays après avoir remarqué que les Américains étaient comme ils étaient. Puis il aborda un sujet assez sensible, citant l’Opération Apocalypto, et expliquant qu’elle avait son siège ici, dans la ville, ainsi que d’autres endroits dans les autres pays. La dernière fois qu’il avait entendu parler de cette opération c’était de la bouche de Abby, mais il ne connaissait pas énormément de choses sur elle, enfin puisque Jared en parlait, les mutants hostiles semblaient tous au courant de plus de choses que les autres mutants, enfin sauf le jeune neutre qu’il avait rencontré au port avec l’humaine, lui avait visiblement l’air d’en savoir beaucoup aussi. Quoi qu’il en soit, Sven savait quelques choses minimes sur ce point, et en effet il n’ignorait pas que la chasse aux mutants avait débutée dans ce pays, il ne comprenait d’ailleurs toujours pas pourquoi ses parents étaient venus ici justement alors qu’ils fuyaient les autorités qui chassaient les mutants. Le jeune Allemand était resté un moment silencieux après les paroles de son vis-à-vis, puis il répondit toujours aussi calmement, d’une voix à peine audible comme depuis le début de la conversation, mais un ton auquel le mutant hostile semblait visiblement s’être habitué.


« C’est peut-être normal à vos yeux, mais pas à ceux des autres, alors je préfère garder ça pour moi, et visiblement ça fonctionne bien puisque vous êtes le seul à l’avoir remarqué…. Après vous avez raison, en Allemand les recensements sont plus lâches, et généralement il est rare que des mutants soient recensés dans nos hôpitaux. Enfin dans les leurs. Mais je suis recensé chez les humains, enfin, je veux dire que j’ai officiellement dans mon dossier, le fait que j’ai été testé et jugé comme humain. Donc je ne suis pas aussi gêné que les autres non recensés pour me déplacer et pour vivre normalement. Enfin normalement, j’entends comme un humain, après à voir si ça correspond à votre vision de la normalité. Vous avez eut de la chance, je pensais que même les enfants d’humains étaient recensés, j’ignorais totalement qu’il fallait avoir un parent humain pour être testé. Mais tant mieux pour vous. Seulement, vous êtes pourtant considéré comme hostile, alors les autorités vous connaissent tout de même ? Enfin, si vous ne voulez pas en parler je comprendrais…. Sinon, je sais que l’Opération semble avoir des quartiers dans le coin, mais j’ignore tout d’elle, enfin pas mal de choses je vais dire, et je ne sais pas trop ce qu’elle représente vraiment. Vous savez, en tant que non recensé, je suis un peu à l’écart de tout cela…. Mais je comprends que vous ne soyez pas extrêmement fier de votre pays sur ce point, je n’aime pas trop l’Amérique sans vous vexer, ils sont pires qu’ailleurs, au moins en Allemand les mutants peuvent vivre en paix. Ou dans un simulacre de paix…. Je ne sais pas si c’est mieux mais c’est déjà pas mal je trouve. »

Après quelques temps de silence, Jared reprit la parole tout de suite après que Sven lui propose de s’éloigner, précisant que passer inaperçu n’était pas dans ses priorités, certes, mais tout de même s’ils pouvaient éviter de trop se faire remarquer ce serait mieux, sans compter que Sven avait déjà assez de soucis avec sa famille pour s’en mettre encore sur le dos pour le moment ! Après avoir précisé que quelqu’un qui lui ressemblait traînait dans le coin, le jeune mutant se rendit compte qu’il avait été stupide de parler, Jared n’était pas naïf, il était visiblement entraîné et devinerait très rapidement qu’il avait un jumeau, après tout quoi d’autre ? Quelqu’un qui vous ressemble trait pour trait, à moins que ce ne soit un sosie, chose totalement improbable dans une ville comme celle-ci, c’était obligatoirement l’explication du jumeau qui primait ! Sven ne constata pas à quel point sa réponse avait déclenché de questions dans l’esprit de l’hostile, et heureusement d’ailleurs, sans quoi il se serait mit à paniquer rapidement et se serait traité de tous les noms pour avoir été assez stupide pour expliquer ce genre de choses ! En même temps il n’avait pas spécialement eut le choix non ? Qu’est-ce qu’il espérait en rencontrant par hasard Jared, que Siegfried ne tomberait jamais sur lui par hasard ? L’Allemand n’avait jamais songé tomber par hasard sur l’hostile en se promenant pourtant c’était arrivé ! Alors mieux valait réellement prendre les devants, sans compter que son jumeau passait le plus clair de son temps dans la rue ou à vadrouiller partout, donc c’était amplement plus prudent, après tout il avait été obligé non ? Inutile de s’appesantir sur le sujet, c’était fait et voilà tout, qu’est-ce qu’il espérait d’autre maintenant que les mots avaient été prononcés, que Jared devienne soudain amnésique ?

Sven avait enchaîné en posant une autre question pour éviter que Jared n’ait le temps de poser des questions embarrassantes qu’il préférait éviter, et visiblement ça fonctionnait, pour le moment du moins. Jared répondit sans se faire prier au sujet des autres, précisant qu’il était peut-être inutile à présent de lui dire de garder le secret sur ce point. Ca oui, de toute manière, même s’il avait voulu, à qui en aurait-il parlé ? Il ne parlait jamais de son statut de mutant avec les gens qui l’entouraient, sa famille en résumé, après tout, tous détestaient aborder ce sujet. Abby ? Elle avait disparu depuis quelques temps et il ne dirait jamais rien qu’il avait juré de garder secret. Jared n’avait donc pas à avoir peur sur ce point, car même s’il avait voulu, Sven n’aurait jamais eut la possibilité de trahir le secret. L’hostile expliqua que Flavia et Jared avaient acheté le bâtiment puis qu’ils avaient tout aménagé à leur manière, et que même si visiblement ce n’était pas toujours très fréquenté, les mutants semblaient s’y rendre souvent. Ce devait être agréable d’avoir de ce genre de vie, Sven se surprit à se dire que finalement leur vie avait l’air bien plus heureuse que la sienne, alors qu’il était sensé représenter ce que tous les mutants voudraient, soit une vie sans être traqués. Mais non, Flavia et Walter avaient trouvé leur vie, et Rachel qui avait précisé être une mutante pacifiste semblait aussi mener une vie agréable. D’un coté ils les enviaient, mais de l’autre il se disait qu’ils avaient mérité leur vie, peut-être que lui aussi justement ? Qu’il récupérait les débris de la vie voulue par son père, mais qui ne lui convenait pas ? Sven hocha la tête avant de répondre toujours aussi légèrement.


« Ne vous en faites pas, je vous l’ai dis je ne trahirais jamais un secret qu’on me confie, surtout un secret d’une telle importance. Ils ont eut de la chance, ils ont l’air d’avoir une vie comme tout le monde en rêve, et puis ils ont même réussi à avoir une famille, ce que la plupart des mutants n’ont pas je crois…. Et puis comme ça au moins, ils arrivent à protéger les gens qu’ils aiment, c’est le plus important je pense, enfin j’imagine, c’est ce qu’on répète toujours. »

Sven retomba dans le silence, il songeait en fait à ce que disait toujours son père, que la vie qu’ils menaient tous était pour leur bien, qu’ils sacrifiaient leurs pouvoirs pour pouvoir vivre comme des humains, qu’ils voulaient juste protéger leurs deux enfants. Mais protéger disait obligatoirement étouffer ? Non, Sven n’en était pas sûr, et combien de fois la dispute qu’ils avaient eut, lui et son père, était revenue sur le tapis ? Hans ne comprenait pas que son fils ne puisse pas admettre de vivre caché comme ça, comme l’autre de ses enfants, ils étaient différents au fond, mais visiblement cela échappait à la logique de son père qui avait toujours vécu protégé et abrité de tous les ennuis, chose que Sven lui reprochait souvent. Mais Sven fut tiré de ses pensées par la voix de Jared qui reprit la parole, proposant au jeune homme d’aller prendre un petit café, précisant que les terrasses permettraient de pouvoir continuer à admirer la neige. Puis il ajouta qu’il comprendrait si Sven n’avait pas le temps. Par le temps ? Quelle idée, il avait toujours le temps pour tout en fait, sa vie était tellement monotone que pendant les vacances mis à part travailler et aller à la bibliothèque, il n’avait rien à faire. Un léger sourire passa sur les lèvres pleines du blondinet qui secoua la tête comme pour chasser l’idée qu’il n’avait pas le temps, puis il répondit de vive voix.

« Non, j’ai vraiment tout le temps qu’il faut devant moi, croyez-moi, ce sera donc avec plaisir. »

La neige continuait de tomber aussi vivement, le jeune homme jeta un coup d’œil autour d’eux, il n’y avait vraiment plus personne, à part quelques rares silhouettes furtives qui se dessinaient des fois, traversant rapidement la rue en glissant sur la neige, flouées par l’épais brouillard qui se dégageait autour d’eux. Certainement que le sol chaud, le macadam et le béton chauffés pendant des heures par le soleil avait encore du mal à accepter d’être autant couvert de neige glaciale. Le jeune homme se demanda si Jared l’autoriserait à poser quelques questions auxquelles il n’avait pas de réponse, il avait souvent envie de demander des choses au mutants, mais disons qu’il se sentait toujours freiné par la retenue que l’hostile avait sur certains points. Mais lorsqu’il avait abordé le sujet de l’Opération, le blond s’était sentit soudain intéressé, et il avait bien été tenté de poser quelques questions, mais il n’avait pas osé encore une fois. Le jeune Allemand hésita encore un petit moment avant de reprendre la parole.

« Jared, est-ce que vous m’autoriserez à poser quelques questions…. Au sujet de l’Opération j’entends. »

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MessageSujet: Re: Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] Il Neige ! [ Topic Général | Ouvert à Tous ] EmptyMar 11 Aoû - 18:36

[désolée pour l'attente...]

La neige recouvre le paysage d'un manteau blanc, pur, qui semble cacher le monde pour lui permettre de renaître une nouvelle fois après la tempête, lavé de ses sombres effluves. Les flocons tombent tranquillement, prenant leur temps pour rejoindre leurs frères au sein de ce tapis neigeux. Leur légèreté nous fait retomber en enfance, réveillant notre insouciance. Un silence presque religieux s'installe pour accompagner leur chute. Toutes les conditions sont réunies pour faire de cet instant un moment inoubliable et à chaque fois différent.

Mais Svetlana ne pouvait pas se douter qu'un tel événement pouvait également faire sortir de son antre un dangereux animal, entendez par là les agents du gouvernements, dangereux pour les mutants. Ni même que son interlocutrice était une mutante échappée d'un centre de détention gouvernementale. En tout cas, la ville devait bien être dépourvue face à cette situation. La jeune coureuse acquiesça quand son interlocutrice employa le mot féerique, Svetlana aimait beaucoup regarder la neige tomber, cela lui rappelait la Russie, mais bon d'habitude soit elle était à l'intérieur bien au chaud, soit elle était vêtue en conséquence, pas comme aujourd'hui. La jeune blonde finit par décliner son identité.

« Enchanté. En tout cas, c'est un très joli prénom que vous avez. »


Svetlana était sincère, elle trouvait que le prénom Aelys sortait de l'ordinaire, d'ailleurs il ne devait pas être très courant dans la région. Est-ce que cela allait durer? Elle n'en savait fichtre rien. Le ciel ressemblait à un ciel de neige et généralement, vu les températures, cela devrait durer un temps certain, mais les origines étant pour le moins inexplicables, elle n'osait pas s'aventurer à pronostiquer une durée.

« A vrai dire, je ne sais pas, je penserai que oui, mais le phénomène étant singulier... Je ne sais pas... »
avoua-t-elle avec un sourire un peu contrit.

En Russie ou dans une région habituée aux chutes de neiges, elle aurait certainement répondu de manière plus précise, mais là elle avoua son ignorance.
Froid? lui demanda Aelys. Oh si elle avait froid, au début elle avait supporté la chute de température car elle venait de courir mais depuis qu'elle s'était arrêtée Svetlana avait la chair de poule. Le fait d'avoir du sang slave l'aidait un peu mais sans plus. Les flocons qui se posaient sur ses jambes fondaient et humidifiaient ses chaussettes, et le tennis était en partie en toile donc pas trop imperméable.

« Si... Et je pense que vous aussi, vous devez avoir froid. L'idéal serait de trouver un abri en attendant que ça se calme... enfin, je dis ça, mais vous habitez peut-être à côté... En tout cas, ce petit resto me semble un point de chute correct. »

Son discours devait être un peu haché à cause du froid qui la transperçait. Svetlana désigna d'un petit mouvement du menton la devanture d'un estaurant de l'autre côté de la rue, où elles pourraient se mettre au chaud. Un chocolat ne ferait pas de mal. Elle présumait que les transports en commun auraient un peu de mal à circuler, elle devra certainement appeler ses parents, donc autant attendre au sec. Si Aelys souhaitait la suivre tant mieux, mais elle n'obligeait en rien la jeune femme.

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