Frères Inconnus [ Privé Nikita ]

Piotr était de sortie ce matin-là, il ne s’accordait pas trop souvent de pause pour pouvoir profiter de la vie proprement dit. Mais en même temps comment est-ce qu’on pouvait espérer réussir à vivre alors que la vie normale vous était interdite ? Le jeune homme était sortit très tôt ce matin, il n’avait pas envie de passer une matinée à traîner dans sa chambre ou dans son lit, pourquoi profiter d’un moment de détente lorsque votre esprit est toujours en train de vadrouiller partout ? Il avait donc préféré mettre à profit son éveil en cherchant d’éventuels mutants ou encore des traces de personnes qui pourraient éventuellement l’aider à avancer dans sa recherche permanente d’informations sur l’opération. Peut-être que cette journée serait la bonne, peut-être qu’il arriverait enfin à avancer réellement dans ses recherches, parce qu’il fallait avouer, malgré le fait qu’il traînait depuis des mois dans les rues de la ville il n’arrivait jamais à donner suite à ses découvertes. Les seuls mutants qu’il avait rencontrés étaient des personnes comme lui, qui ne savaient pas grand chose sur les humains et l’opération, ou alors de simples humains ignorant tout ce que la vie réservait aux mutants. Pratiquement tous les groupes avaient des avis fondés sur leur expérience, et Piotr avait rencontré des personnes de tous les groupes mis à part des mutants pacifistes, et pourtant c'était certainement le groupe qui lui ressemblait le plus après celui des mutants neutres bien entendu.

Le jeune homme était descendu au bas de l’immeuble pour une bonne partie de la matinée, mais après avoir passé plusieurs heures en attendant de voir arriver d’éventuelles nouvelles têtes, en vain, depuis les mois qu’il habitait ici c’était toujours les mêmes visages et les mêmes personnes qui revenaient, il devait admettre que pour avancer dans la vie il devait se forcer à aller voir plus loin. Son regard se porta sur une affiche collée au mur qui représentait le quartier des détentes de la ville, il aurait bien aimé savoir ce qu’elle signifiait mais en vain. Puis soudain, prit d’un sursaut d’énergie il se mit à marcher en direction des bâtiments qui abritaient les endroits ou les humains de la ville aimaient se détendre. Il marchait d’un pas pressé mais tout de même normal pour éviter de passer trop voyant au milieu des autres humains qui l’entouraient. Promenant ses yeux vairons sur le sol, Piotr essayait de réfléchir à ce qui le poussait à avancer comme ça, comme s’il savait ou il se rendait, mais il n’arrivait pas à mettre d’explication sur cette intuition, et il continuait donc sa marche en silence, évitant de croiser le regard des autres passants.

Après quelques dizaines de minutes de marche soutenue, Piotr déboucha dans une grande rue piétonne, au loin il voyait se dessiner la piscine et les autres bâtiments si cotés en ce moment. Le Russe ne savait pas ce qu’il attendait, mais c’était comme ça. Soudain, alors qu’il regardait autour de lui, un homme s’approcha de lui, il était habillé avec des vêtements de clown et lui tendit une espèce de feuille avec tout un tas d’écritures dessus. Piotr fut gêné de ne pas pouvoir les lire, mais il prit tout de même le papier en marmonnant une espèce de remerciement à l’adresse du clown qui hocha la tête pour s’éloigner et aller distribuer sa paperasse plus loin. Le mutant plaça le papier devant lui pour essayer de comprendre quelque chose, en vain, c’était comme essayer de lire du chinois ! Le blondinet soupira, hésitant à jeter le papier, lorsque son regard perdu dans le vague se posa sur une chevelure blonde juste quelques mètres devant lui. Le jeune homme bloqua sur la silhouette du garçon devant lui, celui-ci était de profil, mais Piotr reconnu tout de suite le garçon qui lui avait sauvé la mise il y a quelques semaines à la bibliothèque. Immédiatement l’idée de lui demander de déchiffrer la feuille naquit dans son esprit. Le blondinet avait peur de se faire découvrir en tant qu’analphabète, mais tant pis, peut-être que quelque chose d’important était noté sur la feuille ? Prenant son courage à deux mains, le Russe s’approcha du jeune homme pour s’arrêter à environ un mètre de lui, puis il attira son attention en s’adressant à lui.

« Bonjour, excusez-moi, je ne veux pas vous embêter longtemps, mais nous nous sommes rencontrés à la bibliothèque il y a quelques temps. Je vous ai reconnu, et en fait je voudrais vous demander un service si vous avez le temps. Je ne lis pas très bien l’Américain, et j’aurais aimé déchiffrer ce papier. Comme vous me semblez assez connaisseur, si j’osais, je voudrais bien vous demander de l’aide si vous avez le temps bien sûr. »

Un peu étrange, mais autant aller tout de suite au but après tout non ? Pourquoi est-ce qu’il s’embarrasserait, si l’autre ne voulait pas, il dirait qu’il refusait et tout serait terminé, un vent ce n’était pas grand chose. Soudain le jeune homme se rendit compte qu’il ne s’était jamais présenté, l’autre lui avait donné un surnom lorsqu’ils s’étaient rencontrés, mais pas son vrai prénom. Reprenant la parole, il parla d’un ton d’excuse.

« Oh je me rends compte que je ne me présente pas, je m’appelle Piotr. »

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Cette lumière chatoyante éblouissait Nikita. Il ouvrit les yeux. Dans son lit, il avait le soleil qui venait frapper son visage. Malédiction, il n'appréciait pas le moins du monde avoir le soleil en pleine tête. Il se retourna comme à son habitude laissant apercevoir son dos, nu, à la fenêtre. Il était déçu de ne pas trouver d'informations quand à son frère, son petit frère. Chaque matin cette pensée déprimante revenait comme une balle de tennis dans un match. Quand le jeu serait-il gagné ? Il n'en savait rien. C'était bien ça le problème, il ne savait pas comment résoudre ses problèmes, pourtant lui qui était si cultivé au point de vue des études, des connaissances. Il commençait à désespérer. Reverrait-il un jour son frère disparu ? Mystère … Tout cela semblait lui échapper, et c'était bien vrai. Déplorant son état, une larme perla sur sa joue pulpeuse. Que de sentiments. Il se leva tout en douceur, comme pour encore apprécier les effets matinales procurés par son sommeil. Allant vers la fenêtre de son appartement, il vit au dehors quelques personnes discuter autour des bancs qui faisaient tâches sur cette place dénuée d'arbres, ou même d'ombre. Se dirigeant vers sa salle de bain pour prendre une douche, il vit là, posé sur la petite table du salon-cuisine, la photo de sa mère tenant un enfant dans ses bras, son frère … Dans sa salle de bain, ou ce qui en faisait office, rien de particulier faisait de cette pièce la sienne. Mis à part une brosse à dent, du dentifrice et des produits corporels et capillaires pour la douche, rien n'était apparenté au slave. Ce, comme dans beaucoup de pièces, qui n'avaient nulle autre mobilier que celui déjà pré-existant. Après s'être douché, il prit son déjeuner et décida d'aller, encore une fois, à la bibliothèque. Il devait continuer ses recherches sur les différentes personnes arrivées à Achaea. Mais pour cela, il devrait résister à la tentation des livres. En effet, pour arriver aux dossiers d'archives, il fallait passer par quelques étagères où se reposaient, en attendant d'être lus, des livres de toute sorte. Il descendit les marches de l'escalier qui menait à son appartement après s'être habillé, bien entendu, et se retrouva dehors. La froideur matinale le fit frissonner. Malgré qu'il ait eu l'habitude des températures froides de son pays, il s'était également habitué au climat des États-Unis et plus particulièrement d'Acahea puisque divers climats traversaient le pays. A l'extérieur des bâtiments, seules quelques personnes osaient montrer leur nez à l'air frais. Les autres, pour beaucoup, étaient déjà au travail ou encore à pioncer chez eux tels des ours en hibernation. On était en juin, mais les matins restaient frais, pour ensuite laisser place à une large chaleur de journée.

Enfin ses pas le menèrent à la bibliothèque. Toujours aussi magistrale, grande et impressionnante. Il rentra. A l'intérieur, encore et toujours cette bibliothécaire de malheur qui ne pouvait pas se voir le jeune russe. Il s'en contreficha et alla droit au but. Vers les archives passant des allées de livre. Cela sentait bon, l'auteur l'émoustillait, il entendait déjà le frottement du papier lorsque l'on tournait une page. Il aimait ça. Arrivé à son but, il descendit quelques marches afin de se retrouver nez à nez avec les différents dossiers qui se trouvaient là. Seuls quelques cartons l'intéressaient ce qui était déjà pas mal. Il lui semblait avoir fait de T-1 et T-2, il ne lui manquait que le T-3, puisqu'après, il n'y en avait plus. Il prit donc le carton en question et alla s'asseoir à la place qui était réservée à la consultation des archives. Au minimum deux heures passèrent et toujours rien … C'en était encore plus désolant pour lui qui n'avait d'autre choix que de chercher et chercher jusqu'à la mort. Mais il s'avouait à lui même être lasse de tout cela. Les seules probables informations qu'il trouvait ne concernaient que des personnes mortes ou encore loin d'ici, parties dans des pays autres que les États-Unis. Navrant, désolant, déprimant. Tous ces mots résonnaient chez Nikita comme une pensée qui avait toujours existé. Arriverait-il enfin à retrouver cet être cher dont il n'avait connaissance que par certaines personnes. Cet être cher avec qui il avait été séparé si longtemps. Cet être cher qu'il ne reconnaitrait probablement pas. Il en était tétanisé. Il arrêta ses recherches, trop déprimé pour continuer. Reposant le carton où il l'avait prit, il quitta ce modeste sanctuaire pour aller dans la tranchée de livres qui lui restait à parcourir avant de sortir. Passant dans les allées, son œil malheureux fut attiré par un livre des plus spécial. Qu'est-ce que c'était que cette perle encore ? Il s'approcha tel le lionceau apprenant à chasser et vit la couverture de celui-ci qui était très fine. Il prit ce recueil d'histoire et vit le titra ainsi que l'auteur. Hemingway. Ce nom lui disait quelque chose mais il ne se souvenait plus où l'avoir lu. Un autre livre qui serait plus de bibliographies diverses ? Il ne se rappelait déjà plus. Enfin, cela n'était pas grave. Il prit le livre et alla vers la bibliothécaire. Celle-ci se demanda ce qu'il avait avec sa tête de déprimé. Il était vrai que les gens qui venaient ici avaient plus l'habitude de le voir songeur et rêveur que déprimé. Néanmoins, elle ne dit rien et s'empressa de passer le livre sous un machine pour noter le code barre, et ce fait l'emprunt.

Sortit de la bibliothèque, il s'empressa de retourner chez lui. Il voulait s'enfermer dans sa chambre, pleurer à grosse gouttes et finir là sa vie à Achaea, il n'en pouvait plus de devoir à chaque fois combler un tel vide dans son âme, dans sa vie. Il prit donc le temps, même s'il se pressa, de passer dans chaque lieu qu'il avait pu visiter dans la ville. Le parc, la plage, la place des écoles, la bibliothèque, il venait de la quitter, le bar et enfin les lieux de détente. D'ailleurs, la masse de personne sortant de chez eux depuis le matin avait grossi. Normal en même temps mais dans l'état où était Nikita, cela l'oppressait, le déprimait encore plus. Puis marchant toujours vite, il entendit une voix l'accoster.

« Bonjour, excusez-moi, je ne veux pas vous embêter longtemps, mais nous nous sommes rencontrés à la bibliothèque il y a quelques temps. Je vous ai reconnu, et en fait je voudrais vous demander un service si vous avez le temps. Je ne lis pas très bien l’Américain, et j’aurais aimé déchiffrer ce papier. Comme vous me semblez assez connaisseur, si j’osais, je voudrais bien vous demander de l’aide si vous avez le temps bien sûr. »

Nikita se retourna. L'homme qu'il voyait là, il l'avait déjà vu. D'ailleurs, sa voix ne lui était pas inconnue puisqu'ils avaient brièvement parlés dans la bibliothèque. Que lui voulait-il celui-là ? Qu'il l'aide à lire cette affiche, il ne pouvait pas la lire … Il était vrai, maintenant le jeune russe se rappelait, il avait dit avoir des difficultés à lire et comprendre la langue de ce pays. Toujours généreux, même naïf, le jeune mutant décida de l'aider. Il prit le papier dans les mains et répondit tout simplement à sa question.

« Il est écrit là qu'il va y avoir un rassemblement, une réunion sur la place de la mairie pour discuter de l'avenir de la ville ensemble. Ce sera surement intéressant, une sorte de mini-débat. Malheureusement, je n'y serais pas ... »

Puis la phrase que le jeune blond rajouta fit vaciller Nikita. Il du s'accouder au mur pour ne pas tomber … Il regarda plus attentivement ce jeune homme. Blond, les yeux bleus, russe, la peau blanche. Et ce collier qu'il avait vu auparavant. Était-il sous ses yeux ?

« Pi …. Pio … Piotr … ? Je …. Non … Ce n'est …. Non ... »

[HJ : Désolé pour le message pas très intéressant puisqu'il n'est pas très construit sur des choses intéressantes >< ]

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Piotr espéra juste que l’inconnu n’allait pas l’envoyer boulet, inconnu, pas tellement puisqu’ils s’étaient parlé déjà quelques temps auparavant, mais ils avaient juste échanger brièvement quelques mots rien de plus, alors de là à s’imaginer qu’il se souviendrai de lui… Mais si, le jeune homme avait l’air de se souvenir brièvement de lui, une vraie chance sachant qu’il y avait des chances pour qu’il ai déjà rencontré une demi-douzaine de russes habitant dans cette ville depuis leur dernière rencontre qui remontait à assez loin tout de même. Finalement le jeune homme aux cheveux blonds attrapa la feuille pour lire ce qui était noté et lui expliqua que c’était simplement une espèce de regroupement qui aurait lieu dans la ville d’ici quelques temps. Rien de très intéressant, l’avenir de la ville parlait souvent des mutants mais ce ne serait encore que de simples disputes entre humains, ceux pour les mutants et ceux contre. Le jeune russe retint une moue contrariée, dommage que ce ne soit rien de plus important pour lui, d’autant plus que le jeune inconnu semblait ne pas être intéressé pour y aller, dommage peut-être que dans ce cas ça aurait poussé Piotr y aller, mais ce n’était pas la peine de débattre dessus plus longtemps. En remerciement au jeune homme et à son aide, le blondinet hocha la tête avec un léger sourire de remerciement pour ne pas avoir l’air trop mal élevé, puis il répondit brièvement.

« Oh ! D’accord, je vous remercie de votre amabilité. Je ne pense pas y aller non plus, enfin je ne vais pas vous déranger plus longtemps, encore merci et bonne journée. »

Piotr s’apprêtait à s’en aller, lorsque l’autre agit d’une manière plutôt surprenante, s’appuyant au mur comme s’il était soudain prit d’un malaise, il se mit à bégayer en prononçant son prénom comme s’il ne revenait pas de quelque chose qu’il venait d’entendre. Haussant un sourcil d’un air intrigué le russe regarda le blond devant lui comme s’il ne comprenait rien, ce qui était le cas d’ailleurs. La fin de sa phrase ne voulait absolument rien dire et n’aidait pas vraiment Piotr à comprendre ce qui arrivait à son interlocuteur. Il ne pouvait pas partir sans rien faire à présent, peut-être que l’autre était en train d’avoir un malaise et qu’il avait besoin d’aide ? Du moment qu’il n’avait pas besoin de le toucher pour l’aider à se redresser c’était l’essentiel. Piotr chercha rapidement dans son esprit pour essayer de retrouver le nom du jeune homme, il était sûr qu’il le lui avait dit lors de leur rencontre à la bibliothèque, un prénom mixte s’il se souvenait bien ! Nikita ! C’était ça bien sûr, le jeune mutant s’en souvenait à présent, et bien décidé à remercier le dénommé Nikita en lui accordant un peu de son temps pour voir s’il allait bien, s’approcha un peu de lui en le regardant d’un air à moitié inquiet, à moitié étonné, et s’adressa à lui d’une voix interrogatrice ou des points d’accents se faisaient toujours entendre.

« Ca va aller ? Vous avez un malaise, je peux vous aider ? Oui, Piotr c’est russe comme vous je crois non, Nikita si je me souviens bien ? Je ne suis peut-être pas arrivé au bon moment, je ne sais pas… ? En tout cas je suis désolé, mais je n’ai pas trop compris ce que vous vouliez dire à la fin de votre phrase. Vous voulez peut-être que j’aille chercher de l’aide ? »

Piotr n’était pas trop doué pour aider les autres, il n’osait pas toucher le jeune homme pour essayer de savoir si ça allait, habituellement les gens touchaient au moins l’épaule des blessés ou des personnes ayant un malaise, mais là c’était différent, il ne pouvait pas sans être découvert. Bien qu’il ignorait pourquoi, le jeune homme ne pouvait s’empêcher de sentir un malaise grandissant en regardant les environs, il était découvert et il avait peur d’être remarqué par quelqu’un dans son habillement pour le moins étrange. Finalement, décidant qu’il serait peut-être mieux de ne pas avoir l’air de trop vouloir se cacher, le blondinet ôta d’un geste sa casquette pour la garder en main, c’était moins surprenant de le voir ainsi et il avait moins l’air de vouloir se cacher, mais il n’arrivait toujours pas à savoir ce que l’autre avait. Le dénommé Nikita avait un accent très nettement moins prononcé que lui, peut-être qu’il vivait ici depuis plus longtemps que lui et avait perdu peu à peu cette particularité, qui sonnait toujours présente malgré tout aux oreilles du blondinet. Finalement, n’osant plus rester silencieux, Piotr ne réussit pas à tenir sa langue, ce qui ne lui ressemblait pourtant pas, habituellement il n’avait aucun mal à se retenir et avait même de grosses difficultés à parler aux inconnus, comme si ce garçon l’attirait et lui donnait envie de parler.

« Je suis désolé de vous embêter, mais je ne rencontre pas souvent d’autres Russes ici, vous venez de quelle partie du pays ? Et puis… Et ça fait longtemps que vous êtes ici ? »

Piotr l’enviait d’un coté, son aisance à lire, son apparente détente au niveau du physique et de l’habillement qu’il portait et qui lui donnait un air très classe et à la fois extrêmement à l’aise dans la société. Instinctivement le jeune homme se demanda si Nikita avait une famille qui l’attendait à la maison, s’il était humain ou encore mutant, et si c’était un mutant, quel était son camp, difficile de tout se demander en même temps et surtout de résister à l’envie de lui demander… Patient, le jeune home se tût, mordant sa lèvre d’un air gêné en patientant pour obtenir ses réponses.

[ HP : C’est très bien, désolé de ne pas faire plus par contre T-T ]

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Les convictions de Nikita en étaient toutes déboussolées. Cela ne pouvait être possible. Cette personne qu'il cherchait depuis maintenant trop longtemps. Cet être auquel s'apparentait tout un passé rempli de vide. Cet âme qui lui avait manqué depuis tant d'années. Il s'en rendait compte maintenant. Inconsciemment, il avait caché la douleur dû au manque de son frère. Pour lui, cela ne devait pas être dur puisqu'il ne semblait pas reconnaître Nikita mais de là à l'avoir en face, il se demanda même si c'était une bonne idée. Il réagissait si différemment de ce qu'il avait vu depuis. Pour lui, leur rencontre se serait fait chez l'un ou l'autre. Il se voyait pourtant sonner à un petit appartement d'une ville encore inconnue et le voir ouvrir la porte. Là, ils se seraient embrassés de leur étreinte si forte. Mais cela se passait autrement. Si différemment que le slave se demanda si c'était vrai. Et puis, cela paraissait aussi dingue … Il l'avait vu à la bibliothèque auparavant et il ne l'avait pas reconnu, il se haïssait de n'avoir pas plus prêté aux détails. Lui pourtant si enfoui dans ses recherches … peut-être trop même. Il s'était borné à ses recherches sans vraiment prendre conscience du monde extérieure, des personnes présentes là, dehors, à côté de lui. Pourquoi ? Mais pourquoi donc n'avait-il vu cette personne avant. Même le fait qu'elle ait dit qu'elle soit russe ne l'avait pas attiré, mais pourquoi bon sang ? Il s'en voulait, fortement, même très fortement de n'avoir su prendre en compte toutes les données du jeu de carte. De n'avoir pas su ouvrir ses recherches, ses pensées, tout ce qui aurai pu l'aider encore plus dans sa mission personnelle. De plus, le fait que celui-ci dise son nom avait totalement dérouté Nikita mais il fallait qu'il sache, qu'il sache également son nom de famille. Il n'était pas sûr, et il ne voulait pas connaître l'agréable sensation d'avoir retrouvé un être cher et puis qu'au final se ne soit que des illusions … Il fallait qu'il vérifie de lui-même. Mais comment le faire ? Si Nikita était un mutant, lui aussi devait probablement l'être et il suffisait qu'il soit un minimum méfiant pour ne pas lui révéler la totalité de son identité. Il ne savait plus. Comment réagir, comment se faire entendre sans passer pour un détraqué ? On lui aurait demandé, il n'aurait jamais accepté de dire sa véritable identité, ou sauf à quelqu'un qui puisse réellement l'aider dans une quête personnelle ou encore une personne en qui il avait plus ou moins confiance. Mais là, il pensait bien que sa question serait vouée à l'échec. Il ne savait plus … Comment faire. Puis des paroles le tirèrent de ses pensées. L'homme en face de lui ayant dit qu'il s'appelait « Piotr » avait parlé. Cette voix. Il la mémorisa. Il fallait qu'il voit si réellement cela pouvait être lui. Bien que ses cheveux blonds, sa couleur de peau blanche et ses yeux bleus lui rappelait sa mère, la plupart des russes étaient ainsi. Et puis, il fallait dire qu'il était d'une apparence très frêle, que lui serait-il arrivé ? De même que son expression n'avait pas l'air enjouée, même la première fois qu'ils s'étaient vus. Que se passait-il bon sang ? Il fallait qu'il se concentre pour revoir les images, les photos qu'il avait tant vu, ces photos auxquelles il avait tant accordé de temps. Il n'arrivait plus à les visualiser, à voir des traits distincts de reconnaissance entre l'homme là et le bébé qu'il voyait en photo. Non. Puis, sa voix retentit encore une fois, il s'inquiétait surement. Il était vraiment que le fait que Nikita ait réagit si brutalement à l'annonce de son nom avait dû lui paraître étrange …

« Ca va aller ? Vous avez un malaise, je peux vous aider ? Oui, Piotr c’est russe comme vous je crois non, Nikita si je me souviens bien ? Je ne suis peut-être pas arrivé au bon moment, je ne sais pas… ? En tout cas je suis désolé, mais je n’ai pas trop compris ce que vous vouliez dire à la fin de votre phrase. Vous voulez peut-être que j’aille chercher de l’aide ? »

Non cela n'allait pas. Nikita avait les yeux rouges, le sang qui coulait à flot dans ses veines, tels des ras-de-marrés en chaine. Ses convictions ébranlées, il n'arrivait plus tellement à réfléchir. Il lui semblait que l'air se rafraichissait, le soleil disparaissait laissant place à une vaste contrée de Russie où il avait grandit. Illusion qu'il ne comprit pas de suite. Son inconscient essayait-il de lui jouer des tours comme pour remettre cette personne à un éventuel endroit qu'il aurait vu auparavant ? Il ne savait pas. Que de questions qui resteraient surement à jamais sans réponses. Et pourtant, certaines choses avaient bel et bien besoin d'être éclaircies.

« Je … oui …. oui oui, ça va aller … merci. Surtout n'allez pas chercher de l'aide, la ti... votre suffira. Je, oui, Nikita … c'est ça. »

Il se maudit encore une fois. Pourquoi mais pourquoi n'arrivait-il donc pas à parler ? Il s'en voulait tellement encore de parler avec cette personne qu'il pensait connaître mais qui, au fond, il ne connaissait pas. C'était comme un inconnu connu. Bizarre sensation que d'être la dernière personne à la connaître et de ne pas la connaître dans tous les sens du terme. Étrange. Il n'y arriverait pas. Il n'arriverait pas à surmonter ce passage douloureux, et pourtant dont il avait besoin, de sa vie. Il n'en pouvait plus. Il était à sa limité, il suffoquait presque de tout cela. Mais là, le geste de l'homme en face se résuma à une confirmation de ce qu'il pensait. Le fait qu'il enlève sa casquette réanima la flamme du savoir et de l'envie chez lui. Cette chevelure qui ressemblait tant à celle de son père. Pourtant, il ne l'avait pas vu longtemps. Nikita se demandait si ses pensées ne dérivaient pas vers le fantasmatique. Lui même se demandait si tout ce qu'il voyait là n'était pas un pur produit de son imagination et qu'il allait se réveiller bientôt, bientôt, mais c'était long, trop long. Jusqu'à ce qu'il se réveille, il devrait engager la discussion avec cet homme qu'il ne connaissait pas mais qu'il devait apprendre à connaître, pour le meilleur, comme pour le pire.

« - Je suis désolé de vous embêter, mais je ne rencontre pas souvent d’autres Russes ici, vous venez de quelle partie du pays ? Et puis… Et ça fait longtemps que vous êtes ici ?
- Je suis russe également et je viens de la région qui est la plus à l'Est, au dessus de la Chine pratiquement .. Et oui, je suis là depuis maintenant quelques années, après avoir fini mes études en Europe. Et vous ? »

C'était le moment où jamais. Nikita devait lui demander, cette question si fatale qui le ramènerait à la raison, ou pas. Vu la réaction qu'il avait eu face à son prénom, il se demandait bien qu'elle serait celle-ci face à son nom. Comment savoir ? Il n'était pas non plus bien sûr de vouloir connaître cette réaction. Et après. Si l'homme se disait être un membre de la famille Zakharine, Nikita fera quoi ? Il l'embrasserait ? Il le renierait ? Que feraient-ils ensemble ? A la vue des connaissances qui semblaient moindres chez l'homme, il pensait qu'il devrait lui apprendre de multiples choses concernant le monde. Comme la lecture, l'écriture ou encore l'oral de la langue anglaise qu'il ne semblait pas maitriser, ou très peu du moins. De même qu'il devrait raviver sa joie de vivre et baisser ses gardes puisqu'il semblait bien en retrait par rapport à la société. Peut-être avait-il eu des problèmes avec les habitants d'Achaea ou encore d'autres personnes. Comment savoir ?

« Je … je souhaitais vous demander … mais je me demande si … si cela n'est pas trop indiscret. Quel est votre … votre nom de famille ? »

[ HJ : Bon alors pour la région j'ai mis Kiev, je ne savais pas donc s'il faut je changerai. Et ta réponse me convenait parfaitement, c'est à ma hauteur ^^" J'ai changé pour la partie de pays ^0^]

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Piotr se demandait toujours si Nikita n’allait pas tomber dans les pommes, mais il semblait bien que non et il en fut assez rassuré, après tout le mutant se voyait assez mal demander à un policier de l’aider parce que quelqu’un se sentait mal alors que son visage devait être placardé dans tous les commissariats de la ville, et même plus loin. Mais néanmoins le jeune homme était un peu perplexe quant au comportement du jeune homme, on aurait dit qu’il ne savait pas vraiment ce qu’il disait, comme s’il hésitait à chaque fois, semblant vouloir le tutoyer puis tout de suite changer d’avis pour le vouvoyer, plutôt étrange aux yeux du jeune russe qui n’était pas encore très à l’aise avec la langue et qui avait une certaine difficulté à saisir toutes les petites particularités de l’Américain ! Mais Piotr resta debout à fixer le jeune homme, se demandant vraiment s’il n’allait pas tourner de l’œil, on dirait presque qu’il était en train de suffoquer, et il fallait avouer que le jeune russe n’avait aucune idée de ce qu’il fallait faire si jamais il se mettait à tourner de l’œil, ce qui n’arriverait pas, espéra-t-il intérieurement. Finalement alors qu’il venait à nouveau d’adresser la parole au jeune homme, Piotr fut surprit de l’entendre répondre qu’il venait de la même zone de Russie que lui. C’était assez surprenant, ce n’était pas commun surtout, combien de chances pour tomber sur une personne du même pays et du même coin que vous ? Pour peu ils viendraient presque de la même ville, mais les hasards aussi grands n’existaient pas tout de même, sauf dans les livres et en l’occurrence Piotr ne lisait pas. En tout cas Nikita disait avoir fait des études, il avait beaucoup de chances, Piotr n’en avait jamais fait mais il aurait tellement aimé, en plus en Europe, c’était quelque chose tout de même ! Quoi qu’il en soit, lorsque le jeune homme retourna la question au mutant, il fut assez surprit et ne sut quoi répondre sur le coup. Après un petit moment de silence, le jeune homme inspira finalement en répondant d’une voix assez basse pour que les autres autour n’entendent pas, même s’il doutait que sa vie intéresse réellement quelqu’un, comme Nikita par exemple.

« Oh, je crois que c’est vraiment le hasard qui nous a fait nous rencontrer, je viens de la même région, une petite ville sans grande importance comparée à ici. Mais je dois dire que je ne suis pas depuis très longtemps ici. Enfin, d’une certaine manière si, mais c’est compliqué à expliquer. Je ne suis à Achaea que depuis un an, après être parti de mon ancienne… Demeure. »

Une demeure ! Tu pouvais le dire, comme si la base de l’opération en était une ! Mais bon il se voyait mal expliquer à ce jeune homme qu’il était depuis l’âge de 5 ans passé entre les mains d’une mère décédée des membres des services sociaux puis des chercheurs de l’opération contre les mutants, c’était un peu trop… Un peu trop louche, trop effrayant, et surtout trop pour une seconde rencontre ! Même s’ils étaient tous les deux mutants leur ressemblance s’arrêtait ici, et il n’y avait aucune raison que le jeune homme se donne la peine de lui expliquer plus de choses sur sa vie, après quelques temps ils s’oublieraient et ne se rencontreraient certainement plus jamais. C’était dommage d’un coté, Piotr commençait à bien apprécier le jeune homme comme s’il sentait passer entre eux un courant un peu différent des autres, peut-être le fait de venir du même endroit, ou tout simplement le hasard ! Mais voilà que soudain le jeune blondinet demanda le nom de famille du mutant, et immédiatement son mode méfiance se mit en route. Piotr décrocha un regard intrigué et à la fois suspect au jeune homme avant de garder le silence un petit moment. Et si finalement cette personne était tout simplement un mutant ou un humain envoyé par l’opération qui connaissait son point faible, à savoir son pays natal ? Peut-être, il serait certainement plus prudent de fournir un faux nom de famille, mais en même temps, quelque chose dans l’attitude du jeune homme le mettait en confiance, comme s’il devait faire tout son possible pour lui répondre sincèrement. Nikita avait l’air d’attendre quelque chose, et ça faisait hésiter très longuement le jeune mutant neutre. Finalement, après un moment de silence, Piotr regarda autour de lui, puis reportant son regard vairon sur le visage de son interlocuteur, il répondit d’une voix toujours aussi basse, avec son accent russe traînant et butant sur certains mots.

« Mon nom de famille est tout ce qu’il y a de plus Russe. Je m’appelle Zakharine, Piotr Zakharine pour le nom complet. Pourquoi est-ce que vous voulez savoir ça ? Je m’excuse mais j’ai un peu de mal à comprendre ? Quel est le votre, s’il vous plait ? »

Pourquoi est-ce qu’il devait dire son nom ? Le jeune homme se sentit très stupide, mais en même temps il se voyait mal mentir alors que quelque chose en lui le poussait à répondre la vérité. Piotr glissa alors une main dans sa poche, il avait son couteau de chasse toujours caché ici, mais il savait très bien qu’il ne s’en servirait pas ici, seulement c’était une question de précaution, des fois sentir ça le rassurait. Après un moment d’hésitation, il sortit finalement sa main de sa poche, en réalité son pouvoir était largement plus dangereux qu’une arme, il pourrait plus vite se défaire de Nikita si jamais celui-ci se trouvait être ce que Piotr craignait, même si ce dernier espérait de tout son cœur que ce n’était pas le cas. Le jeune homme avait vraiment envie de rester, entendre des choses qui lui rappelleraient son enfance dans son pays, qui lui permettraient d’être tranquille quelques temps, et d’oublier la vie dénuée de sens qu’il menait depuis des années. Son enfance était toujours difficilement marquée dans son esprit, comme quelque chose marqué au fer rouge, un souvenir douloureux, même le doux visage de sa mère était lié à ce sentiment de douleur, et avec le temps avait tendance à s’effacer. Il n’avait même plus une photo d’elle, rien, que des souvenirs et une sensation de vide. En réalité son enfance entière était floue, il savait seulement qu’il voulait tuer son géniteur, Piotr n’utilisait même pas le terme de père, un homme qui s’impose à sa femme ne mérite rien d’autre. Piotr se rappelait toujours de la cassure que son cœur avait eut lorsque sa mère lui avait annoncé qu’il était le fruit d’un viol, le viol de son époux mais ça en restait un. Et si cet homme était resté avec sa femme, elle aurait pu vivre sans aucun doute, et leur famille serait peut-être encore unie à ce moment et lui aurait une vie normale ? Après un moment de silence, Piotr inspira, ses souvenirs lui faisaient mal et il ne voulait pas avoir l’air étrange devant le dénommé Nikita, puis il reprit la parole une nouvelle fois, hésitant, mais tout de même envieux de lui parler.

« Qu’est-ce que vous cherchez ? J’ai l’impression que vous attendez quelque chose, je ne sais pas quoi, pourquoi et tout ça, mais je ne pourrais pas vous répondre si vous ne me demandez pas clairement. Sachez simplement que mes connaissances sur pas mal de sujets sont assez réduites alors je ne serais pas sûr de bien vous répondre… »

[ HP : Ok pour le changement, et j’ai essayé de faire un peu avancer ^^ ]

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Comment réagir à ses réactions totalement puériles ? Nikita ne savait vraiment pas comme le jeune homme qui pouvait très certainement être son frère allait réagir à son comportement. En effet, le fait que Nikita réagisse ainsi était assez sommaire. De plus, demander son nom à la personne en face alors qu'ils ne se connaissaient pas, seulement de prénom, et encore depuis ce jour là, devait amener des doutes dans l'esprit de celui-ci. Et s'il avait des doutes, jamais il ne lui dirait son véritable nom. Nikita n'avait pas cette faculté là de démasquer les mensonges malheureusement, cela lui aurait été d'une grande utilité depuis bien des années dans sa vie. Mais cela n'avait pas été le cas ce qui expliquait que le slave avait dû se débrouiller sans pour arriver là où il était. C'est à dire avec quelques diplômes en poche pour réussir à faire quelque chose de sa vie qui puisse être un minimum décent. Par contre, l'homme qui se tenait devant, avec son accent prononcé des pays nordiques et sa façon de s'exprimer rappelait bien la petitesse de ses études. Et puis, en avait-il eu justement ? C'était bien là la question. Nikita avait eu la chance d'avoir des amis qui l'avait aidé à faire de sa vie quelque chose mais il n'en était pas certain quand à ce qui concernait l'homme en face, impassible tout en ayant une lueur d'interrogation dans les yeux. Aurait-il compris le but du jeune mutant ? Cette pointe d'interrogation dans son regard mettait mal à l'aise Nikita, comme s'il avait demandé quelque chose qu'il ne fallait pas. Et cela pouvait bien être cette question concernant le nom de famille du jeune homme. Il était vrai que cela aurait pu paraître déplacé, mais il ne savait pas encore. Comment prévoir un comportement d'une quelconque personne … ? Enfin quelconque, il s'entendait. Une utopie. Voilà ce que représentait la venue inattendue dans la vie de Nikita. Oui, c'était cela. Même si cela faisait un temps maintenant qu'il ne cherchait, et bien il n'avait pas encore réellement cru le revoir un jour, et voilà que maintenant le fait d'avoir un Piotr russe venant d'une probable même partie de ce gigantesque pays semblait un hasard ? Non, ce ne pouvait pas être le hasard ou simplement une coïncidence mais bien une vérité que Dieu lui accordait.

« Oh, je crois que c’est vraiment le hasard qui nous a fait nous rencontrer, je viens de la même région, une petite ville sans grande importance comparée à ici. Mais je dois dire que je ne suis pas depuis très longtemps ici. Enfin, d’une certaine manière si, mais c’est compliqué à expliquer. Je ne suis à Achaea que depuis un an, après être parti de mon ancienne… Demeure. »

Et voilà que la misérable pensée formulée par l'esprit inerte de Nikita était contrée par les mots de Piotr. Mais comment pouvait-il penser à un simple hasard. Le russe ne croyait pas au hasard le moins du monde. Mais ce Piotr semblait y croire et cela dérouta Nikita. Il était impensable encore en 2020 que quelqu'un croit au hasard. Non, non et non. Impossible. Et puis même si le village où il avait grandit n'était pas des plus grands, au départ pour lui c'était le pied, là-bas, il se sentait libre. Dans les grandes villes qu'il côtoyait maintenant, c'était différent, totalement. Il pouvait aussi faire ce qu'il voulait, même plus que dans sa petite ville natale mais ce n'étaient pas les mêmes activités que l'on pouvait faire dans l'une et dans l'autre. Achaea était pour lui, une bonne ressource de renseignements avec sa magnifique bibliothèque qui rassemblait des tonnes de connaissances et de données en tout genre. Et voilà ce qui faisait le bonheur de Nikita. Mais malgré cette source d'information inimaginable, il n'avait pas réussi à trouver le moindre indice sur son frère. Et d'ailleurs, savait-il qu'il avait une fratrie ? Nikita ne savait pas. Mais à la vue de cet air si innocent qu'il avait et cette détresse, il ne pensait pas qu'il sache quoique se soit sur son frère. En effet, Nikita lui avait apprit, malencontreusement, non pas tellement mais en tout cas, son frère, il ne l'avait pratiquement jamais vu. C'était si loin qu'il ne s'en souvenait pas. Et puis, seules les photos, les quelques photos, le montraient quand il était enfant et cela était si vieux que désormais il devait avoir changé. Mais si une seule occasion comme celle-ci devait avoir lieu, il la prenait bien comme il le souhaitait afin de vérifier si la personne là était bien son frère, Piotr …

« Mon nom de famille est tout ce qu’il y a de plus Russe. Je m’appelle Zakharine, Piotr Zakharine pour le nom complet. Pourquoi est-ce que vous voulez savoir ça ? Je m’excuse mais j’ai un peu de mal à comprendre ? Quel est le votre, s’il vous plait ? »

Avait-il bien entendu ce nom ? Ce nom si peu répandu et pourtant si familier à son oreille … Son frère. Ému qu'il était, les larmes lui montaient aux yeux. Impressionnant. Jamais il n'avait eu une telle sensation. Un courant chaud lui traversa l'entièreté du corps tout en ayant une température pas très élevée au dehors ce qui le fit frissonner. Une larme perla jusqu'à arriver au bas de la joue. C'était magnifique, Nikita avait retrouvé son frère. Bien que ses remords de ne pas avoir fait plus attention à son frère lorsqu'il l'avait vu étaient toujours présents, il n'y pensait plus. Déjà, il se projetait dans le futur pour voir toutes les choses qu'ils pourraient accomplir maintenant … C'était sensationnel. L'émotion qui l'irradiait n'était pas descriptible comme certaines émotions auxquelles on avait mis un qualificatif. Il le regardait, souriant. Il était heureux. Puis, il se demanda s'il devait réellement répondre à la question ou encore le prendre des ses bras. Il ne savait pas quoi faire, comme souvent lorsqu'il était prit de court ou désemparé. Puis il se dit qu'il fallait se laisser prendre par les émotions.

« Mon nom est … Zakharine … Так. Je … tu … Piotr, on est frères. »

Sa voix s'enlisait tel une voiture dans de la boue. Elle butait contre les mots, trop éprise par l'émotion que lui conférait cette phrase. De simples mots devenaient un défi pour lui. Il n'en revenait pas d'avoir su prononcer ces mots si importants à ses yeux. Une explosion de joie retentit au plus profond de son cœur. C'en devenait presque surnaturel pour lui puisqu'il n'avait jamais éprouvé cela. Le fait que tout cela soit dit, délivra Nikita de nombreux mots qui le serraient de plus en plus fort au fil de ses recherches vaines. Et voilà que maintenant, son frère lui posait des questions pour savoir qui il était et ce que le russe cherchait à savoir sur lui. Fallait-il encore argumenter les différents passages explicatifs du slave ? Pour lui, il le fallait, dire tout ce qu'il avait préparé à dire depuis des années auparavant.

« Depuis que ma mère … notre mère est morte, à mes sept ans, j'ai grandit dans une autre famille, élevé par une femme très très gentille, attentionnée comme il le fallait, dépourvue de méchanceté. J'ai grandit assez vite et j'ai enchaîné de petits boulots ci et là, à droite et gauche pour gagner ma croûte et reverser une partie de ce que je gagnais à la femme qui m'a élevé comme son fils. Puis, j'ai pu faire des études en Europe et en Amérique, mais avant cela, j'ai lu une lettre qui avait été caché par les années disant que j'avais un frère. Depuis, je t'ai cherché, mais jamais trouvé … jusqu'à maintenant ... »

Un résumé, voilà ce que c'était. S'il devait expliquer tout ce qu'il avait fait depuis maintenant quatorze ans, il auraient le temps de s'assoir prendre un verre et se raconter leur vie. Mais comment faire cela si Piotr n'acceptait pas le fait que son frère soit réel. Avait-il déjà entendu parler de lui ? Il ne savait pas mais d'après ses questions, il ne devait pas savoir grand chose quand à sa famille. Nikita serait surement en mesure de lui expliquer le fin mot de l'histoire.

[ Et Piotr n'est pas censé savoir que Niki a des pouvoirs logiquement u_u ]

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Piotr était… Un peu surprit par Nikita ! Il avait l’air tellement perturbé par quelque chose qu’il n’osait pas s’avouer, ou encore avouer à son interlocuteur. Alors qu’il venait juste de répondre à la question du jeune homme, le mutant eut la surprise de voir le blond prendre une expression toute nouvelle pour lui. Ses yeux se mirent à briller, il sembla parcourut d’un frisson, puis une petite larme fit son apparition avant de couler le long de la joue du blondinet. Piotr le regarda d’un air interloqué, une expression de surprise très sincère sur le visage, comment est-ce qu’il pouvait interpréter ça ? Piotr ne se sentait pas très à l’aise, il avait la très nette impression d’avoir déclenché quelque chose qu’il ne contrôlerait pas, et le manque de contrôle l’effrayait à un point que lui seul connaissait ! Est-ce qu’il venait de blesser le jeune homme ? Non, ce n’était pas des larmes de tristesse qui semblaient couler de ses joues, mais bien des larmes de soulagement ou encore de joie, mais qu’est-ce que ça pouvait bien signifier ? Piotr resta immobile avant de glisser ses mains dans ses poches de veste, il était très gêné, mais surtout parce qu’il avait l’impression que cette histoire ne s’arrêterait pas aussi vite qu’elle venait de débuter. Une seule chose rassura le russe, les larmes de Nikita semblaient sincères, non, elles étaient sincères, jamais un homme ne pourrait simuler une expression comme celle qu’affichait le blondinet à ces paroles. Après un petit moment de silence, le jeune homme fini par répondre, Piotr lui avait retourné la question parce qu’il craignait d’être tombé sur un membre de l’opération, mais s’il y avait bien une chose à laquelle il ne s’attendait pas, c’était celle que le jeune homme allait lui répondre.

Nikita répondit simplement que son nom était Zakharine, et que tous les deux étaient frères. La réponse resta quelques instants à planer devant le visage du jeune homme, puis Piotr comprit enfin le sens des mots, et son expression surprise se changea en une expression à la fois perdue, et comme s’il venait de se prendre un choc en plein visage, ce qui était le cas il fallait l’admettre. Un frère ? ! Jamais il n’avait entendu parler de ça, son père et sa mère n’avaient jamais suggéré l’idée qu’il ait un frère, et il ne comprenait pas pourquoi ce frère se retrouverait ici dans ce cas, à Achaea et pas dans leur village natal ? C’était impossible, ce serait comme de découvrir quelque chose dot on avait jamais au grand jamais soupçonné l’existence. Choqué, Piotr ouvrit la bouche comme pour répondre, puis il la referma ne trouvant pas de force pour parler. C’était impossible, il avait tellement rêvé d’une famille depuis toute sa vie que maintenant qu’il se trouvait devant un frère inconnu, il n’osait pas y croire. Ce serait comme s’il se mettait à espérer devenir un humain et que le lendemain il le serait ! Piotr n’osait pas bouger, il avait peur que s’il touchait ce frère, il disparaîtrait sous ses mains tremblantes. Le jeune homme resta immobile, fixant les yeux bleus de ce nouveau frère, et soudain se fut comme si quelque chose se déclencha dans son esprit. C’était faux, il ne pouvait pas avoir de frère, c’était simplement une histoire qu’on avait imaginé, que l’opération avait imaginé pour pouvoir l’attraper et le faire revenir à la base. C’était cruel, il se sentit blessé et à la fois extrêmement triste. Son expression se changea en une expression triste et craintive, et il secoua la tête d’un air perdu avant de parler plus pour lui-même que pour son frère, et dans sa voix on entendait très clairement une crainte et un tremblement qui représentait ce qui l’habitait à ce moment.

« Non… C’est… Impossible ! »

Le jeune homme secoua la tête avant de reculer d’un pas comme s’il craignait de devoir faire face à la réalité, oui c’était ça en réalité, il avait réellement peur. C’était impossible, pourquoi sa mère ne lui aurait jamais avoué ce secret, pourquoi est-ce qu’il n’aurait jamais vu de photos ou de choses de ce genre qui montreraient qu’il était vraiment son frère ? Piotr ne le croyait pas vraiment, ou plutôt il ne voulait pas le croire, il avait tellement peur que si jamais tout ceci se révélait faux, il soit blessé et ne puisse jamais plus faire confiance. La révélation était extrêmement douloureuse, il eut du mal à respirer et leva les yeux au ciel en essayant d’inspirer comme il pouvait. C’était une sensation de chaleur intense, son esprit semblait ne plus vouloir admettre les informations qu’on lui donnait, c’était un vrai choc, encore pire que s’il apprenait que sa mère était encore en vie. Il avait peur, tellement peur ! Peur de souffrir, et si jamais Nikita était son frère, comment est-ce qu’ils pourraient imaginer vivre normalement ? Piotr était un mutant recherché, il ignorait si son frère était aussi un mutant ou s’il était humain, il ne savait pas non plus ce que pensait son frère de tout ça, et quand bien même le saurait-il, il ne pourrait jamais imaginer vivre normalement, il était recherché et se lier avec son frère les mettraient en danger tous les deux. C’était trop dangereux, Piotr secoua la tête pour lui-même puis baissa les yeux au sol pour éviter le regard de son frère. Il avait honte de lui, il ne pourrait rien se passer entre eux, même un début d’amitié, comment aimer son frère alors qu’on ignorait son existence ? Piotr voudrait pouvoir devenir un vrai frère avec Nikita s’il se révélait vraiment être son frère, mais ce ne serait jamais possible, ils étaient trop…. Trop différents, et surtout Piotr était trop solitaire et ignorait tellement de choses sur les manières à prendre pour se comporter en société, pour parler correctement, la géographie, tout… Trop de choses.

Le jeune homme essaya de reprendre contenance, et il regarda le jeune russe avec ses yeux vairons complètement perdus, ce fut à ce moment que Nikita commença à expliquer ses paroles, ignorant peut-être tout ce qui venait de se passer dans l’esprit de son frère. Nikita expliqua qu’il avait été élevé par une femme très gentille après la mort de leur mère, puis qu’il avait étudié en Europe, en amérique, avait travaillé dans différents endroits, bref, avait eut une vie d’enfant et d’adolescent normale, ou du moins que tout le monde aurait aimé avoir ! Même éloigné de sa famille disséminée, Nikita avait grandit comme un enfant heureux, et c’était devenu un jeune homme équilibré et qui dégageait une assurance et une prestance qui avait attirée Piotr. Malheureusement, ce dernier ne pouvait pas imaginer, même en rêve, pouvoir avouer à son frère qu’ils étaient bien frère, admettre l’idée. Maintenant Piotr en était sûr, Nikita et lui étaient frères, il parlait sincèrement, ça se voyait dans son regard, et le même nom de famille, ça prouvait tout, sans compter de leur ressemblance physique qui n’était pas seulement due à leurs origines slaves. Mais comme expliquer à son frère aîné qu’il n’avait jamais vécu comme quelqu’un de normal ? Qu’il avait été enlevé de l’assistance sociale après la mort de leur mère pour être enfermé durant toute sa vie dans une pièce avec des miroirs sur tous les murs, utilisé comme cobaye, les bras couverts de piqûres et surtout le bras gauche marqué du symbole de la honte, du tatouage de l’opération. Puis que lorsqu’il était sortit, évadé il y a seulement un an, qu’il s’était retrouvé ici, sans pouvoir se débrouiller seul, travaillant comme il pouvait car il ne connaissait pas les bases de l’éducation d’un enfant, ne sachant ni lire ni écrire ni compter. Non, mieux valait pour Nikita qu’il ignore tout cela, mais comment l’expliquer sans se mouiller ?

Et maintenant ? Maintenant qu’il était là devant lui, maintenant que son frère l’avait retrouvé après tellement d’années de recherche, comment pouvait-il imaginer seulement qu’il accepterait de le laisser ? Et quand bien même, Piotr n’avait pas envie de perdre son frère si nouveau, il avait besoin d’une présence stable, il avait tellement envie de connaître ce jeune homme, de pouvoir dire dans quelques années que Nikita et lui connaissaient tout l’un de l’autre. Mais c’était comme un rêve, un rêve improbable et qu’il ne pouvait pas espérer atteindre un jour. Une vague de tristesse envahit le jeune homme, et il du baisser les yeux pour éviter que son frère ne voit l’expression perdue et tellement triste de ses yeux. Après un très long moment de silence, Piotr sortit ses mains de ses poches avant de passer sa main gauche sur son visage comme pour essayer de se débarrasser de quelque chose, et n’osant pas regarder Nikita dans les yeux, il répondit d’une voix blanche, une voix presque enfantine comparée à celle qu’il avait utilisée avant, pour lier le début de leur conversation, et qui risquait de durer encore longtemps.

« Pourquoi… Je ne suis pas au courant de tout ça ? Elle ne m’a jamais parlé de toi… Et je ne connais pas notre père, je pensais que j’étais… Seul ? Nikita…. Nikita je ne suis pas sûr que ce soit une bonne chose pour toi que tu m'ai retrouvé... Tu seras plus heureux sans me connaître.. »

Nikita, ce prénom il le prononçait avec une lueur d’espoir comme s’il s’accrochait désespérément après, refusait de le laisser s’en aller et pourtant il était bien en train d’essayer de le repousser ! Stupidité, il voulait connaître son frère mais s’il le faisait ils seraient en danger, Piotr ne pourrait jamais vivre normalement et son frère serait en danger comme Ai avait été en danger lorsqu’ils s’étaient rencontrés à nouveau. Alors, soudain, pendant que Piotr se remémorait le visage de sa mère et tout ce qui s’y liait, le souvenir du collier d’argent qu’elle disait avoir offert par amour lui vint à l’esprit. Si lui en avait un, son grand frère aussi devait en avoir un, même si les doutes avaient presque désertés l’esprit du blondinet il devait en être sûr. Au fond de lui Piotr espéra que jamais Nikita n’ai été son frère pour de vrai et que ce ne soit qu’une mauvaise blague. Alors, sans prendre plus de pincettes, Piotr releva les yeux pour regarder son frère d’un air nouveau, et il avança sa main vers lui avant d’écarter le col de la chemise de Nikita, et de dévoiler le fameux collier en argent. C’était le même que le sien, mais pourtant cela ne rassura pas le blondinet, au contraire. Après un petit moment de silence pendant lequel Piotr avait retiré sa main de la chemise de son frère, le russe regarda son frère d’un air toujours aussi perdu et presque enfantin, puis il reprit une dernière fois la parole, d’une voix hésitante, comme s’il était en train de faire quelque chose qu’il n’avait pas envie de faire, ce qui était le cas.

« Tu seras mieux sans moi. Je crois qu’il vaudrait mieux que tu oublie mon visage et le fait que nous nous soyons rencontrés. Le frère…. Le frère que tu as connu enfant… n’existe plus. Il est mort loin d’ici… Quelque part… »

Quelque part comme dans une chambre close d’une base secrète, le petit Piotr que Nikita avait pu connaître avait laissé place à une coquille vide qui n’était plus capable d’aimer, comme étant incapable de pouvoir offrir un frère un simple geste d’amour sans devoir déclencher un recul en raison de la froideur de sa peau. A ce moment, Piotr se rendit compte et espéra simplement que Nikita n’avait pas sentit le froid que dégageait ses mains, sinon ce serait la catastrophe. Piotr baissa les yeux, il se sentait mal, très mal, il avait presque envie de pleurer, mais il n’avait plus pleuré depuis longtemps, depuis la mort de l’ancien Piotr voilà bientôt 14 ans.

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Nikita ne savait pas comment son frère réagirait à cette annonce des plus froides et devrait pourtant s'avérer des plus sincères, des plus touchantes et marquantes de la vie du jeune slave, Nikita. Il pouvait déjà imaginer ce que serait sa vie future aux côtés de son cher petit frère. Et pourtant celui-ci dénotait l'impossibilité d'une telle chose... Comment pouvait-il douter ? Peut-être que l'admettre était difficile mais douter qu'il ait un frère, cela, Nikita ne le comprenait pas, et pour cause …. Jamais il ne pourrait comprendre les sentiments épars laissés par Piotr derrière-lui puisqu'il ne savait pas ce qu'il avait vécu. Cependant, il ne douta pas une seconde que, bien qu'il n'ait pas beaucoup de connaissances, se ne fut qu'une vie de bonheur entourée de personnes sympathiques et serviables à souhait pour leur petit Piotr. Il pensait déjà et voyait, s'imaginait le passé de Piotr. Son premier anniversaire, ses premiers pas, la première fille, l'université, la vie active et tous les autres moments qu'il avait du passer avec une agréable sensation. Comme Nikita lui l'avait fait même si sa mère était morte lorsqu'il avait ses sept ans. Donc voir ce frère émettre l'impossibilité d'une telle chose ne fut que désarroi pour Nikita, il ne comprenait vraiment pas que ce frère tombé de là puisse être refoulé, délaissé. Même si Piotr ne parlait pas bien, son frère aurait pu lui apprendre, même s'il ne comprenait pas toutes les finesses de la langue écrite, il aurait pu l'aider, même s'il se croyait faible, son frère russe aurait pu l'aider. Et la liste était longue comme cela. Maintenant que le russe avait retrouvé son frère, jamais il ne voudrait le quitter. Il ferait tout, tout pour le garder à ses côtés ou du moins entretenir une relation à échange. Il ne souhaitait pas faire les erreurs que certaines personnes avaient pu faire avec leur fratrie. Il avait vu, il se souvenait des disputes incessantes de certaines connaissances qui étaient en désaccord avec autrui. Rien que de penser que leur relation pouvait finir ainsi alors qu'elle n'avait même pas débuté faisait tourner le tête à Nikita. Le visage de son frère s'était métamorphosé comme pour laisser place à une statue de marbre. Il semblait réfléchir, réfléchir à ce qu'il pourrait bien dire, faire ou encore comprendre ? Tout cela devait être pour lui si compliqué à vivre. Cette venue n'était pas la bonne ? Zakharine ne pouvait le croire, il fallait que tout rentre dans l'ordre autrement rien ne serait plus comme avant. La quête du slave était désormais achevée et si son frère le refoulait, il se sentirait éperdument désolé, déprimé et se serait la limite de sa contenance. Jamais plus il ne pourrait sortir de chez lui, cantonné aux murs de l'appartement où il vit actuellement, jusqu'au jour où, faute de pouvoir payer, il se ferait renvoyer de là où il avait élu domicile. Il ne souhaitait pas tout cela. Lui, voulait simplement avoir une vie normale et une vie stable en compagnie de son cher frère qu'il avait mis tant de temps à découvrir. Si ils se côtoyaient plus tard, le visage de Nikita serait radieux à jamais et également comme jamais personne ne l'avait vu si heureux. Bien qu'il ne fut pas de ces personnes qui tirent la tronche toute la journée, on ne pouvait pas dire qu'il soit d'une gaieté extraordinaire. Lui, en tout cas ne le pensait pas, même si d'autres tenaient un avis différent du sien.

Et voilà la question fatidique que Piotr se posa. « Pourquoi ? » Pourquoi n'était-il pas au courant de tout cela ? Bien que Nikita ne sache pas toute la réponse de cela, il avait une partie de clef qui résoudrait ce mystère. Après la morte de leur mère, Nikita fut placé dans une famille et Piotr, lui, avait disparu depuis longtemps. Il se rappela que sa mère ne lui avait jamais vraiment dit lorsqu'il était petit que c'était son frère, puisqu'il ne l'avait pas connu longtemps. De temps à autre, Nikita se devait d'aller voir son père emprisonner pour apprendre des informations sur sa mère, sur lui et son père. Mais jamais avec son père, ils ne mentionnèrent le pourquoi du comment son père était arrivé dans cet endroit sordide où les hommes n'en étaient plus. Mais ce qu'il avait appris par la suite c'était que ce « Piotr » était en fait son frère avec qui il avait trois années d'écart. Lorsque Nikita avait su cela, il se rappela avoir été prit d'étourdissements et de nausées. Jamais une telle information n'aurait pu être admissible si sa source n'était pas certaines de ce qu'elle disait. Puis il avait essayé de se remémorer le plus de passage de son enfance possible lorsque le dit « Piotr » était présent à la maison mais ses souvenirs étaient tellement flous qu'il n'arrivait pas à distinguer le petit nouveau né. Et puis, les études avaient pris le dessus sur sa vie personnelle. Passant en Europe puis aux États-Unis, il avait beaucoup appris. De ses études avaient résulté des diplômes mais cela, il s'en fichait quelque peu, lui ce qui l'intéressait c'était de retrouver ce probable frère perdu à la naissance, ou presque, c'était tout comme. Non. Non Nikita souhaitait connaître ce frère plus que tout au monde. C'était ce frère qu'il avait passé tant de temps à chercher qu'il voulait à tout prit « revoir ». Et lui, souhaitait l'oublier ainsi, tourner la page et passer à autre chose ? Non, non jamais ! Jamais il ne tolérerait ça de la part de son ego.

« Non ! Non ! Piotr … Maman est décédée il y a bien longtemps maintenant, c'est limite si tu l'as connu. J'avais sept ans quand je l'ai vue pour la dernière fois, et toi ? Quatre ans ? Tes souvenirs ? Ils sont diffus, tu ne l'as connait presque pas. Tout ce que tu as se sont des souvenirs ! Moi-même, je me maudis de ne pas m'en souvenir plus de cette mère tant aimée … Et puis Papa, lui, il est ailleurs, pas mort mais ailleurs, je ne sais ce qu'il adviendra de lui mais …. Non, rien. Et toi ! Quand tu étais petit, tu as été enlevé à Maman même si elle ne me l'a jamais dit. Elle me disait que tu étais parti chez quelqu'un qui s'occuperait mieux de toi. Des gens sont venus à la … maison mais, je ne me rappelle que très peu de cette période de ma vie qui est pourtant si importante ! Ne m'abandonne pas maintenant, je veux te connaître, réussir à créer un lien entre nous deux …,puis d'une voix plus basse, rattraper ce temps perdu ... »

Nikita se trouvait maintenant désemparé de voir ce frère le rejeter. Malgré que celui-ci essayait de détourner son regard pour ne pas afficher sa peine, le slave voyait combien il lui était « difficile » de prononcer ces paroles. Et pourtant, il les avait dites ! C'était leur vie qu'ils jouaient carte sur table à cette heure. Mais le fait que Nikita soit complètement déboussolé activement un petit peu son pouvoir et les objets aux alentours, déchets, feuilles, les jeux pour enfants, même un stylo posé là commencèrent à se soulever, défiant l'attraction … Puis le jeune frère perdu s'approcha de lui, les yeux différents du départ, comme une idée trottant dans ceux-ci. Il poussant son col de chemise pour dévoiler son collier en argent que sa mère lui avait offert quand il était jeune. Jamais il ne le quittait, ou presque. C'était ce vestige si ancien, témoignage de la douceur de sa mère. Le fait que Piotr ait vu ce collier déclencha en lui une sorte de désespérance. Il semblait touché au plus au point. Mais Nikita souhaitait savoir ce qu'il se passait en lui. Si seulement il avait le pouvoir de lire dans les pensées. Puis il se souvint de ce toucher. En effet, celui-ci l'avait touché. Jamais ils n'avaient été aussi prêt. Mais en même temps, la froideur de son corps lui rappelait la Russie et son climat changea suivant les régions. Mais lui, cela semblait surnaturel, comme sortit d'un rêve. Puis Piotr recommença sa tirade sur le fait qu'ils ne soient pas ensembles. Qu'ils ne connaissent pas. Comme si rien de cela ne se soit passé. Mais comment pouvait-il dire cela même après les mots prononcés auparavant par Nikita … ? Et puis, dire que Nikita avait connu ce frère était tout de même trop gros. Jamais le russe n'avait connu son frère. Si petit, si frêle … On ne pouvait baser une relation entre deux personnes sur quatre années, qui plus est, étaient dans les sept premières années de sa vie. Une relation se construisait sur le temps, à longue durée. Et le fait que Piotr ait été placé ailleurs, cela n'avait pas aidé Nikita à construire ce lien qui aurait pu les unir. Si tous deux avaient grandit ensemble, dans une même famille bien qu'elle ne fusse pas celle de Nikita, pourquoi pas, mais qu'ils soient ensembles aurait favorisé l'expansion de leur fratrie. Aurait soudé les liens qui les unissaient par le sang. Mais cela ne s'était pas passé ainsi, bien malheureusement. Le temps était donc venu de corriger les erreurs faites par autrui dans le passé. D'effacer ces bouts de vie un instant pour commencer une nouvelle au jour d'aujourd'hui.

« Non je n'ai que la soif de te connaître. Après toutes ces années à te chercher pour construire quelque chose, je ne peux pas te laisser t'envoler maintenant. C'est très égoïste oui mais … ça me fait mal … Maintenant que je te sais vivant et en pleine santé en apparence, je me sens soulagé. Etant l'ainé, j'avais la charge de veiller sur toi mais j'ai … failli … maintenant, ce que je souhaite … c'est réussir … quelque chose à tes côtés ... »

La voix de Nikita était hésitante comme prête à tomber d'un coup sur un écho. Et pourtant, il le voulait plus que tout au monde. Prononcer ces paroles le délivrait mais aussi le mettait mal à l'aise de se dévoiler autant. Mais peut-être comprendrait-il ce que Nikita souhaitait. C'est là que le pouvoir du russe se manifesta plus violemment. Les objets en apesanteur montèrent plus haut encore. C'était bel et bien la première fois que le slave ne contrôlait plus ses pouvoirs. Il avait toujours fait preuve d'une concentration exemplaire pour ce contrôle mais là, les sentiments le subjuguaient tellement qu'il avait mis de côté ces pouvoirs si grands … Son apparence faisait amener une pointe de respect. Comme si il savait pertinemment ce qu'il allait faire et ferait. Mais à l'intérieur, c'était le néant … total.

[ Huw … Accepte Niki je t'en prie, il va muurrir oussi non >.< Il est trop émotif ce petit ]

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Piot était tout simplement perdu, ses pensées n’étaient plus ordonnées, son esprit allait partout comme un oiseau volant dans le noir et se prenant tous les murs qu’il ne pouvait voir. Jamais encore le blondinet ne s’était sentit aussi perdu, il avait l’impression d’être devenu à nouveau le petit garçon perdu qu’il avait été à la mort de sa mère, enfin, de leur mère. Le jeune homme regardait toujours le blondinet face à lui qui représentant la seule chose qui lui restait sur terre, son frère, le seul et l’unique. Comment est-ce que c’était possible ? Le jeune homme avait été toujours absolument persuadé qu’il était désormais seul, qu’il ne pouvait plus espérer avoir une vie normale, une vie de famille, pouvoir dans quelques années présenter sa mère son père ou son frère à un ami pour lui dire ‘tu vois c’est mon frère, je t’en ai souvent parlé’, tout cela lui avait été refusé, et là sans s’y attendre il découvrait cette chose inespérée. C’était comme si vous aviez tellement attendu un évènement toute votre vie que lorsqu’il arrivait, vous n’y croyiez plus, que c’était comme si vous rêviez encore, combien de fois est-ce qu’il avait rêvé pendant ses nuits agitées qu’il retrouvait un membre de sa famille ? Alors là, il ne comptait même plus ce nombre, chaque nuit pendant des années, jusqu’à ce qu’un des membres des chercheurs ne lui balance en plein visage une déclaration effroyable. Qu’il n’avait plus de mère parce qu’elle était morte, que son père n’était pas vraiment son père du point de vu sentimental et que de toute manière il n’avait été issu que du viol de son père sur sa mère lorsqu’il rentrait saoul de ses soirées avec des femmes inconnues. Puis l’homme avait ajouté qu’il n’avait aucun frère ni aucune sœur, et que ses parents étant tous les deux enfants uniques, il n’avait plus à espérer pouvoir avec une famille, que désormais sa famille ça ne serait que les chercheurs et les éventuels mutants qu’il pourrait rencontrer lors d’expérimentations en groupe. Depuis ce jour, il avait été brisé mentalement, perdant ses illusions enfantines, étant forcé à grandir en un soir, il n’avait que 8 ans, et déjà il avait perdu tous les buts de sa vie.

Le jeune russe baissa les yeux préférant éviter le regard de son frère, comment est-ce qu’il pouvait seulement espérer une seule fois pouvoir donner à son frère ce qu’il attendait ? Piotr sentait son cœur se fendre en entendant Nikita lui expliquer qu’il le cherchait depuis des années mais qu’il n’avait jamais réussi à le retrouver, ce n’était pas étonnant, il avait été enfermé et considéré comme fou par les autorités qui couvraient les enlèvements de mutants de cette manière, car autant le dire, c’était un enlèvement lorsqu’ils privaient des mutants de leur vie normale, enfin normale, tout était différent pour les mutants. Piotr ne se sentait pas très bien, son trouble psychique commençait à déteindre sur son physique, il avait vraiment du mal à respirer, mais en même temps il venait de se prendre une nouvelle à couper les jambes à n’importe qui, en pleine face ! Le jeune homme s’écarta un peu, essayant de reprendre sa respiration puis ne réussissant pas à le faire, il se pencha en deux pour poser ses mains à plat sur ses genoux et essayer d’inspirer un peu. Sa casquette était tombée sur le sol, sous le coup de la surprise le russe l’avait lâchée, et il n’y pensait plus à présent, l’esprit torturé par des choses plus importantes. Piotr ne comprenait plus, il se sentait mal, si mal ! Lui qui avait tant espéré avoir un jour une famille, voilà que maintenant lorsque son vœu était réalisé, il s’enfuyait et e sentait mal comme jamais, ce n’était pas normal. Ou ça l’était ? Il ne savait plus, il ne savait pas en réalité… Sa vie avait été, sans aucun sens, les jours se confondant avec les autres, il avait simplement apprit son âge en volant une partie de son dossier au moment de sa fuite, sinon jamais il n’aurait su comment le temps s’était passé, combien d’années il avait été enfermé sans voir la lumière du jour, sentir le souffle doux du vent sur son visage…. Des choses simples mais que les humains ne voyaient pas, ils n’en profitaient jamais véritablement, se plaignant des moindres choses qui rendaient la vie moins monotone. Le jeune homme ne pouvait plus vivre comme avant, il n’avait vu qu’une chose pendant ses années là-bas, son visage, évoluer au fil du temps, il pouvait voir des miroirs tout autour de lui dans cette pièce chaude, trop chaude pour lui, et il savait que derrière ces miroirs on l’observait, les chercheurs notaient les résultats de leurs tests sur lui, des choses horribles dont il préférait oublier tout cela. Puis Nikita coupa court au malaise de son frère en prenant la parole. Piotr se redressa pour plonger son regard vairon et troublé dans les yeux si expressifs de son grand frère. Il lui demandait quand est-ce qu’il avait vu leur mère pour la dernière fois, le jeune homme ne savait plus, les seuls souvenirs qu’il gardait d’elle étaient douloureux. Nikita parla ensuite de leur père, mais Piotr ignorait tout de lui, même simplement son prénom, ou il était, pourquoi il n’était pas venu le chercher lorsqu’il était là-bas, des tas de choses qu’un enfant se demande, et Piotr était resté enfant, pas en apparence, mais mentalement, et il ne grandirait pas avant longtemps, pas tout seul du moins. Puis Nikita ajouta quelques mots, des mots qui dessinèrent une expression enfantine sur le visage de Piotr… La maison, il ne se souvenait pas de ça, mais pourtant il en avait rêvé ! Il l’avait imaginée, avec des beaux meubles, des photos de la famille, des tas de choses comme ça qu’il aurait aimé avoir. Arriva ensuite, un lien, le connaître, rattraper le temps perdu… Le cœur du jeune homme se gonfla d’un espoir qu’il n’avait jamais connu, qu’il ne pensait jamais plus connaître, que ça lui était interdit à tout jamais, comme si la porte du bonheur avait été fermée devant son nez, verrouillée et la clé jetée au fond d’un lac sans fond. Le blondinet sentit son souffle s’entrecouper et il secoua vivement la tête comme pour essayer de se reprendre, en vain. Essayant de répondre comme il pouvait, Piotr oublia quelques instants les précautions qu’il voulait prendre pour éviter à son frère de souffrir, rêvant d’une vie comme Nikita lui décrivait. Sa voix était très étrange, un mélange de voix qui se voulait dure, mais qu’on sentait fléchir dans des élans de douceur rêveuse.

« Oh Nikita ! Je ne me souviens plus d’elle, j’ai même oublié son visage, sa voix, je ne sais plus comment elle était. J’ai juste gardé… Les mauvais souvenirs d’elle, ma mémoire refuse de me laisser la revoir dans ses moments de tendresse. Je ne me souviens plus qu’elle m’ai aimé, je ne sais même pas si elle m’en veut pour ce que je suis. Et papa… Je ne sais pas qui il est, ce qu’il fait, s’il a une famille, je sais juste ce qu’il a fait à maman, et qu’il ne m’a jamais aimé, j’ai oublié son prénom, je ne l’ai jamais vu. Tu te rends compte ? Je le croiserais dans la rue, ce serait comme toi, je ne pourrais pas dire que c’est mon père. J’ai oublié la maison, je ne sais même plus ce que c’est d’avoir un endroit à appeler comme ça… Nikita, Nikita… Je ne veux pas que nous devenions de simples étrangers, j’ai envie de te connaître de savoir ce que tu aimes, de pouvoir te parler lorsque ça ne va pas, mais… Oh ! Ce n’est pas possible, je ne peux pas Nikita ! Ne m’en veux pas je t’en supplie, j’ai toujours rêvé d’avoir une famille mais maintenant que mon rêve se réalise j’ai tellement peur que tout ceci ne soit qu’un rêve comme un autre et que tu disparaisses dans un nuage de fumée ! Je veux que nous devenions des frères, je veux… Je veux qu’on puisse devenir… Une famille ? »

Piotr n’avait jamais dit autant de choses vraies à une personne de toute sa vie, il n’avait jamais réussi à avouer ses envies, il n’avait jamais parlé de ses rêves, c’était complètement nouveau pour lui, il était comme un enfant devant cet homme, devant son frère. On aurait dit qu’il était devenu un petit enfant, que le jeune homme sûr d’avant avait disparut et que c’était un petit garçon d’une dizaine d’années qui se tenait là. Même sa voix avait changée, elle était devenue enfantine lorsqu’il avait abordé le sujet de ses rêves… Son ton, ses paroles, tout était décousu, passant d’un sujet à l’autre, en utilisant un vocabulaire et des expressions d’enfant, comme s’il en était encore un. C’était vraiment à ce moment qu’on se rendait compte de la fragilité d’esprit du jeune homme et qu’on voyait bien clairement qu’il n’avait jamais grandit comme quelqu’un de normal ! Rien que ses paroles avaient de quoi étonner, Nikita ne devait pas comprendre pourquoi Piotr parlait ainsi de ne pas avoir eu de maison depuis ce temps-là, à son âge et dans une famille normale il aurait du en toute logique ! Il en était de même pour ce qui était du rêve d’une famille, on sentait bien que ses paroles étaient tellement profondes qu’il n’avait jamais connu autre chose que la solitude. De plus, le dernier mot, le mot ‘famille’ reflétait tellement un sentiment d’espoir et un manque de connaissances sur ce sujet qu’on se demandait si la personne qui venait de le prononcer avait seulement connu un jour le fait d’avoir quelqu’un du même sang que vous.

Piotr ne pouvait plus se retenir à présent, en ouvrant son cœur comme ça à son frère il s’était engagé dans une pente trop raide pour pouvoir la remonter, il ne pouvait plus dire à son frère qu’il ne voulait pas l’aimer, qu’il ne voulait pas le connaître, il le voulait trop fort pour ça ! Le blondinet ne pouvait plus se retenir, c’était un sentiment complètement nouveau qui le chamboulait et le ramenait des années en arrière. Ses yeux le piquait, il regardait toujours son frère dans les yeux lorsque soudain, il sentit une légère humidité dans les yeux, une larme coula de son œil, elle commença à descendre légèrement sur la joue du russe avant de geler complètement, puis une autre, et ainsi de suite, à un tel point que les larmes n’avaient plus le temps de geler sur la peau glaciale du jeune homme qui ne comprenait pas ce qui se passait. Il n’avait plus pleuré depuis le jour de son arrivée là-bas, depuis qu’il avait compris que sa vie ne lui appartenait plus, il n’était plus Piotr le mutant évadé, il était Piotr le petit garçon perdu. Le jeune homme baissa la tête, ne pouvant plus retenir des larmes trop longtemps gelées dans son cœur, c’était comme une digue qui avait été ouverte dans le cœur du jeune homme, quelque chose qui ne pourrait se calmer que par l’amour d’une personne de sa famille. Il était dans une extrême position de faiblesse, ne pouvant même plus imaginer réussir à se reprendre, habituellement il se serait inquiété du fait qu’il se montrait aussi faible devant quelqu’un qui pouvait devenir un ennemi, mais là c’était différent, là il était épuisé par les années de solitude, il ne pouvait pas repousser cette personne, il ne pouvait plus rester seul, la solitude le rongeait et lui donnait des idées noires les pires journées, ce qui revenait à dire fréquemment.

Le jeune homme avait baissé la tête, ses yeux vairons troublés par les larmes, il n’arrivait plus à voir quoi que ce soit de clair à travers ce film humide de larmes qui lui recouvrait les yeux, descendant le long de se joue. Tout cela n’avait duré que quelques secondes, et Piotr leva ses mains pour les passer sur ses yeux, essayant d’arrêter le flot de larme qui continuait de couler, mais sans y arriver. Piotr finit par cacher son visage, essayant d’étouffer les sanglots qui venaient à présent de faire leur apparition, il avait du mal à respirer correctement, il ne pouvait plus s’arrêter comme s’il était obligé de pleurer pour toute sa vie, il ne savait même plus pourquoi il pleurait réellement. Il pleurait pour avoir retrouvé son frère, pour pouvoir espérer une vie différente et surtout meilleure, mais il pleurait de rage contre lui de savoir qu’il venait de condamner son frère en acceptant de le considérer comme son frère, l’opération risquait de vouloir l’utiliser contre lui maintenant ! Son égoïsme, son coté enfant qui reprenait le dessus, il ne pouvait plus comprendre ce qui se passait, ses pensées incohérentes qui défilaient dans son esprit, un vilain démon lui soufflant qu’il était égoïste de vouloir aimer son frère, et un ange lui disant de s’approcher de ce frère et de le serrer dans ses bras, mais c’était inconcevable. En touchant son frère il ferait voir qu’il était glacial, et Nikita pourrait venir à le repousser pour ça, mais est-ce qu’il était un mutant lui aussi ? Leur mère non, mais leur père certainement sans quoi jamais il n’aurait eu d’enfant mutant ! Est-ce que Nikita avait hérité du gène défaillant ? Piotr ne savait plus ou allaient ses pensées, il était triste, heureux, avait envie de serrer son frère dans ses bras mais en même temps redoutait de le faire. Sa mère, sa famille, elle le repoussait, n’osait jamais le prendre contre elle tellement elle avait peur de sentir son contact glacial, c’était, trop risqué… Si Nikita le repoussait, jamais plus il ne pourrait ouvrir son cœur à nouveau. Le russe pleurait toujours, ses mains sur son visage essayèrent à nouveau d’essuyer les larmes qui coulaient toujours, puis il reprit la parole, une voix enfantine, qui contrastait énormément avec l’attitude qu’il avait eut lorsque les deux jeunes gens s’étaient rencontrés quelques minutes avant.

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« Nikita, tu ne peux pas veiller sur moi… Je… Je ne suis pas comme toi… Je ne… je n’ai jamais eu de vie… Enfin…. Tu ne peux pas…. Non tu ne dois pas, jouer le rôle… De mon grand frère. Je veux… Je voudrais qu’on se connaisse… Qu’on devienne de vrais frères… Mais, je ne sais pas… Si tu voudras encore, si… Si je devais te parler… De mon… Passé. »

C’était plein de sens mais en même temps tellement incompréhensible pour quelqu’un qui ne connaissait pas son passé, et personne à part les chercheurs n’étaient dans ce cas. Les larmes toujours en train de couler, le jeune homme redressa malgré tout le visage, il voulait voir son frère, comme pour essayer de trouver une bouée ou s’accrocher dans cette mer de sentiments si nouveaux. Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il souffrait tellement à présent d’avoir retrouvé son frère et de devoir prendre une décision ? Il avait clairement parlé à son frère de lui parler de son passé, mais est-ce qu’il était devenu complètement fou ? Nikita avait eu une vie normale d’après ce qu’il avait dit, est-ce qu’il pourrait espérer un jour que sa seule famille l’accepte avec tout le lourd passé qu’il traînait ? Nikita parler de le protéger en étant son grand frère, qu’il n’avait pas assumé ce rôle, mais comment est-ce qu’il voulait ? Il était encore enfant lorsque tout cela était arrivé au blondinet, c’était impossible à comprendre pour Piotr, qu’on veuille le protéger ? Habituellement c’était lui qui servait à protéger les autres, mais jamais le contraire, non, il ne savait pas ce que c’était, pas plus qu’il ne savait ce que c’était que de pouvoir dire ‘je t’aime’ à une personne qu’on aimait sincèrement.

Le blondinet avait son regard dirigé sur son frère, puis soudain quelque chose buta contre sa main. Avec surprise, Piotr dirigea son regard vers sa main pour constater avec surprise que sa casquette qui traînait sur le sol quelques instants avant était en train de voler et de cogner contre sa main. Les larmes ne s’étaient pas arrêtées de couler, mais il voyait mieux à travers le voile de larme, et en regardant autour de lui d’un air surprit, il vit des tas de choses se mettre à voler, sans raison. Il n’y avait presque personne dans la rue, et immédiatement Piotr comprit, du moins pensa comprendre ce qui se passait. Il jeta un regard étonné à son frère, comme s’il lui demandait si c’était lui le responsable de tout ce qui se passait, puis soudain il se souvint qu’ils étaient dans une rue fréquentée et que Nikita risquait d’être repéré, à cause de lui ! Il commençait déjà à faire mal à son frère, déjà il le faisait souffrir en l’ayant repoussé, mais en plus maintenant il le mettait en danger, car il sentait, bien qu’il ignorait pourquoi, qu’il était la cause du déclenchement de pouvoir de son frère. Puis tout se fit instinctivement, Piotr regarda son frère, et dans un sursaut d’inquiétude mêlant à une peur soudaine de voir la seule personne qui lui restait de finir comme lui, il se jeta en avant, enlaçant son frère sans le prévenir avec une douceur qu’il ne se soupçonnait pas, mais assez fortement pour espérer lui faire arrêter son pouvoir par le choc. Ils n’étaient séparés que d’un mère, et un pas suffit au plus jeune des frères à rejoindre l’autre, mais pourtant Piotr avait agit comme s’ils étaient séparés de millier de kilomètres. Jamais encore à ce jour le jeune homme n’avait agit de son propre chef pour enlacer quelqu’un, mais là c’était différent, il ne voulait plus que son frère souffre, il ne voulait plus le rendre malheureux, il jouerait le rôle du grand frère s’il le fallait pour pouvoir protéger son frère, mais il y arriverait. Piotr sentait toujours les larmes couler sur ses joues, il allait certainement tremper son frère mais tant pis. Nikita était le plus âgé des deux et la taille allait avec, il était plus grand d’une quinzaine de centimètres que son petit frère, mais à ce moment ce dernier avait plus l’air d’avoir une dizaine d’années. Nikita allait certainement sentir le froid glacial de son petit frère, mais peut-être que même s’il le repoussait, il arrêterait de se mettre en danger de la sorte ? Piotr avait passer ses bras autour de la taille de son frère et légèrement tourner la tête pour la poser au niveau de l’épaule de Nikita. Son cœur battait la chamade, et il s’adressa à Nikita d’une voix extrêmement paniquée ou l’on sentait plus que clairement l’inquiétude et la panique mortelle qui habitait sa voix. Étonnement, c’était encore l’intonation enfantine qui perçait, plus que jamais même, et il parlait d’une voix étrangement basse, comme s’il avait peut que quelqu’un d’autre que son frère puisse entendre ce qu’il avait à lui dire.

« Arrête Nikita ! Ils viendront te chercher sinon ! »

[ HP : Là il est plus qu’accepté ! \o/ Tu m’as vraiment trop inspiré ! Merci ! ]

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Comment réagir à une telle déclaration de la part de son frère perdu ? Il ne se souvenait pas d'elle, Nikita trouvait cela tout à fait normal. Même lui avait du mal à se remémorer les passages pourtant si important de sa vie. Le fait qu'il l'ai perdue l'avait totalement chamboulé dans sa façon de vivre, même à sept ans. Et puis, son père n'était pas là, donc il avait dû partir dans une autre famille. Puis les années étaient passées de telle sorte que Nikita n'avait pas le temps de cogiter sur le passé malgré qu'il aurait bien voulu de temps en temps revenir, faire un retour en arrière sur un fait déjà produit qui aurait pu le conduire jusqu'à des réponses. Et puis Maman, son visage, sa façon de parler, sa posture, sa prestance, tout cela Nikita ne s'en rappelait pas non plus. Il ne comprenait pas, c'était sa mère quand même, il se devait de se souvenir. Il était vrai qu'épris par le fait de retrouver son frère, il n'avait pas cherché à construire quelque chose autour de son père, sa mère ou encore sa famille adoptive. C'était son frère, son frère à tout prix et rien d'autre autrement il aurait été méchant. Plus que concentré sur sa quête, il avait négligé les gens présents autour de lui. Sa famille d'accueil avec qui, se rappelait-il, avoir passé des moments pourtant inoubliables. Et puis ceux avec Keith, le voisin du dessus avec lequel il pouvait exposer sa vie pendant des heures tout en restant correct. Il lui étalait sa vie comme lui, faisait la même chose. Et puis ces livres, ces livres si chers auxquels il vouait un réel culte d'adoration. Il voyait en eux, le savoir et la connaissance passée mais aussi futur. Tous ceux qui se basaient sur ces livres avaient la chance de pouvoir comprendre les mystères de la vie d'antan mais aussi qui arrivait puisque d'après lui, la vie était déjà toute tracée. Et puis, toutes ces personnes qu'il voyait quotidiennement auxquelles il ne prêtait pas attention … tous ces gens qui méritaient une attention bien particulière à chacun d'eux. Mais non, il avait été égoïste de penser que seul lui et sa maudite quête comptaient. Enfin, maintenant il fallait qu'il accepte son sort et le fait que toutes les personnes qu'il avait laissé avant soient délaissées, éprises par la tristesse d'avoir perdu Nikita. Depuis la mort de sa mère, il n'avait plus jamais été le même, mais depuis qu'il avait su avoir un frère, là c'était la goutte de trop qui avait fait déborder la piscine. Et il s'était mis en quête. Malgré que maintenant il devait avancer vers le futur, il ressentait un énorme mouvement de culpabilité l'emporter. Ses yeux brillèrent un instant comme surpris dans leur réflexion puis ils s'éteignirent d'un coup, balayés par une autre vague de pensées trop brusques pour laisser les précédentes vagabonder. Maman c'était tout une histoire. Le russe se rappelait que lorsqu'il était enfant, pour les peu qu'il se souvenait, il s'amusait avec Piotr souvent et leur mère les surveillait du coin de l'œil pendant qu'elle faisait son tricot. Et puis lorsqu'ils allaient ensembles au parc de jeu tout petit pas très loin de la maison, qu'elle les faisait tourner dans une plateforme. Ou encore à la balançoire … C'est à ce moment là qu'une larme perla sur la joue de Nikita. Se rappeler tous ces souvenirs le faisait encore plus s'enfermer dans son passé. Jamais il n'avait repensé à ces moments, comme bloqués attendant que quelqu'un vienne les chercher. Et voilà ce jour arrivé, Piotr avait réussi à faire ressortir les diverses vagues de pensées qui faisaient de Nikita ce qu'il était aujourd'hui. Il se rappelait pourtant de tous ces détails qui faisaient que sa tendre enfance avait été heureuse mais lui disait qu'il ne trouvait que des moments durs et mauvais. Comment pouvait-il ne pas voir la douceur que sa mère leur apportait … ? Il ne pouvait pas non. L'attitude de Nikita changea, se troubla. Une pointe de colère enrobée d'incompréhension se fit sentir au plus profond de son être comme les boules que l'on avait dans la gorge lorsque l'on était ému. Penser que Maman n'avait amener que des épreuves dans la vie de Piotr ne servait à rien, ce n'était que des bavardages futiles. Elle avait amené le calme et la sérénité dans la famille Zakharine comme personne avant ne l'avait fait après les dégradations entre les deux parents. D'ailleurs ce père, si l'on pouvait dire … lui il était en prison et pour longtemps d'après ce que Nikita avait compris de ses différentes visites à la prison. Il ne savait pas pourquoi il était là-bas et ne voulait pas le savoir, se ne serait qu'enfoncer le couteau dans la plaie saillante que Nikita avait déjà sur son cœur. Bien sûr lui le verrait dans la rue, il ne le reconnaitrait pas non plus ou après réflexion. Cela faisait maintenant cinq ans, voire plus, qu'il ne l'avait pas vu et il était, à ce moment là, barbu comme jamais, les cheveux longs. S'il le voyait, jamais il ne saurait qui il était. Mais … qu'avait dit Piotr à l'instant ? « je sais juste ce qu’il a fait à maman » A Maman ? Qu'avait-il fait ? Jamais il ne lui aurait de mal ? Pas à Maman ? Non. Il mentait, perfide qu'était sa langue trop pendue. Il ne disait que des bêtises pour embrouiller Nikita, non … Il parlait, parlait mais n'avançait pas d'arguments. Cela ne tenait pas debout, il ne pouvait pas dire que père aurait fait quelque chose à Maman. Ce n'était pas possible. Pensait-il que père la battait ? La trompait ? Niki ne savait plus à cet instant quoi penser. La colère retomba pour laisser place à un total espace de désarroi.

Ce désarroi était tel que Nikita se mit à réactiver ses pouvoirs. Bien que les éléments flottaient toujours, tout comme la casquette tombée de Piotr, lui même décolla de quelques centimètres. Il ne savait pas comment il faisait cela, ne s'en rendait même pas compte. Jusqu'à présent, il ne faisait graviter que les objets, mais une personne … A peine s'élevait-il que les paroles prononcées résonnaient toujours dans l'esprit de Nikita. « des étrangers », « ne m'en veux pas », « famille » … Ces mots que Nikita avait littéralement banni de son vocabulaire, de son lexique, de son dictionnaire. Il ne voulait pas non plus qu'ils soient tous deux des étrangers l'un pour l'autre mais comment admettre ce que disait. Le russe pensa à ce moment que autant l'un que l'autre, ils ne savaient pas toute la vérité sur la famille Zakharine, ce beau nom si écorché au fil des années passées. Il était vrai que Piotr n'avait pas tort. Ce que vivait actuellement l'ainé russe pouvait être un rêve, une utopie puisque cela aurait très bien pu ne pas se passer et il avait identifié ce Piotr à son frère. Peut-être qu'il était encore chez lui en train de dormir, ou à la bibliothèque, somnolant. Mais tout cela paraissait tellement vrai … Il avait totalement raison … Aussi bien tout pouvait se transformer d'un instant à l'autre et devenir différent, un cauchemar ou un réveil brusque. C'est cette pensée qui fit de Nikita libéré de la pression qu'il subissait. Si ce n'était qu'un rêve, il pouvait bien dire ce qu'il souhaitait. Et donc il pouvait déballer et discuter avec Piotr comme s'il était son frère. Une utopie qui paraissait quand même bien réellement, présente. Mais cette famille que Nikita n'avait jamais construit puisqu'il ne croyait pas pouvoir un jour en former une avait la possibilité de voir le jour. Piotr et lui pourraient être unis jusqu'à la fin des temps afin de rattraper le temps perdu au fil des années. Savoir ce qu'il était advenu de lui, savoir tout ce qu'il s'était passé dans la vie du russe. Cette sincérité qu'il avait décelé dans ses paroles le faisait pratiquement pleurer de joie. Il n'avait jamais entendu quelqu'un dire qu'il souhaitait former une famille avec Nikita. Jamais auparavant quelqu'un lui avait fait une telle déclaration si sincère et prise de sentiments. Cela en devenait presque utopique, encore. Mais Nikita ne pouvait pas refuser cette main tendue, quoi ? Ce cœur tendu, cette vie, cette âme. C'était comme s'il venait de retrouver une partie de soi qu'il avait perdu il y a de cela déjà trop longtemps. Et puis, il y avait cette façon de dire aussi qui le faisait rêver. C'était un adulte et pourtant il s'exprimait en balbutiements. Il parlait par vague comme pour protéger ce qu'il avait à dire, comme Nikita lorsqu'il était subjugué par les sentiments. Puis les paroles de Piotr firent sursauter le russe. En y repensant, il se surprit à avoir entendu une phrase … étrange. « ’ai oublié la maison, je ne sais même plus ce que c’est d’avoir un endroit à appeler comme ça » Mais pourquoi avait-il dit cela ? Divaguait-il dans des paroles incongrues et incompréhensibles ? Il n'a pas connu le toit et l'ivresse d'avoir un chez soi ? Comment se pouvait-il ? Avait-il était sans domicile fixe ? Il avait fait les ponts ? Non, pas Piotr quand même ! Ou il avait été séquestré ? Pris en otage par des gens mal intentionnés ? Nikita ne savait pas, il n'avait pas la science infuse mais il fallait bien que quelqu'un lui explique ce qu'il se passait avec son frère parce que là, très franchement il ne comprenait rien de ce qu'il lui disait. Pas de toit. C'était comme si quelqu'un disait qu'il n'avait pas de cœur … Mis à part les quelques personnes qui malheureusement vivaient dans la rue, peu de personnes acceptaient ce sort et puis, il n'avait pas l'air si mal en point physiquement … quoique … En y repensant, levant les yeux vers lui. Il avait l'air assez malheureux et encore plus actuellement où il ne voyait que son visage éblouit par une sorte de joie mêlée à de l'incompréhension, tout comme Nikita, mais il y avait aussi sa façon de parler, difficile, qui amenait son parcours scolaire sur la table. Et puis, il était tout mince contrairement à Nikita qui se portait plus en chair. Il faisait presque penser à un anorexique avec sa peau frêle et à la limite de tomber … Une caricature qui ressemblait néanmoins à ce que pouvait apercevoir Nikita. Et bien que ses yeux vairons amenaient une lueur d'espoir quand à sa condition, il ne semblait pas très sportif et ne pas avoir le mental que Nikita avait essayé de déployer au fil des années qui se déchirait ce jour là. Mais il n'était pas le seul à se déchirer, même Piotr se déchirait. Il pleurait, pleurait à grosses gouttes. Mais une chose d'inhabituel se passa. Les larmes gelaient après quelques instants, trop courts, sur la joue. Comment cela pouvait-il être possible ? Était-il différent lui aussi, un mutant ? Non, cela ne se pouvait pas. Un frère déjà et puis mutant de surcroit, s'en devenait stupéfiant. Comment pouvaient-ils, après tant d'années, se retrouver ainsi et voir tant de similitudes ?

Mais d'un coup, tout cela s'arrête, même si Nikita était toujours perplexe de voir Piotr en tant que mutant. Un léger silence se fit sentir et un ange passa. Puis sans prévenir, il revint en sanglots, il s'étouffait presque. Niki toujours en apesanteur sans le savoir ne savait que faire. L'aider ? Le toucher ? Il ne savait pas, il ne savait plus comme toujours. Se poser des questions encore et toujours, cela le fatiguait mais c'était ainsi qu'il marchait et il fallait peser le pour et le contre. Mais pourquoi pleurait-il ainsi ? N'était-ce pas beau plutôt ce qu'il se passait ? Il avait retrouvé son frère perdu depuis trop longtemps maintenant. Toutes ces années qui avaient fait d'eux des personnes différentes et pourtant si rapprochées au niveau de leur personnalité même. Ils avaient tous les deux cette envie de construire quelque chose et pourtant ils n'y étaient jamais arrivés. Et puis comment ça, son passé ? Qu'y avait-il dans son passé de si gênant ? Nikita voulait savoir. Si il fallait qu'il sache pour pouvoir construire quelque chose avec lui alors il voudrait savoir, pourquoi ne pas savoir tout cela, savoir … Une chose bien étrange au jour le jour mais pourtant bien présente dans la tête de Nikita. « Je… Je ne suis pas comme toi… » Comment cela pas comme lui ? Bien sûr que si, ils étaient tous deux mutants d'après ce que Nikita avait pu voir et cela le satisfaisait. Ils avaient bien plus de points en commun que Piotr ne voudrait jamais l'imaginer. Jamais. Ils étaient frères et c'était déjà bien assez suffisant pour que Nikita voit combien ils se ressemblaient même si Piotr semblait plus refermé sur lui même, contre nature, voulant se protéger de quelque chose que Nikita n'arrivait pas à trouver. Quelle était cette chose dont Piotr souhaitait tant se protéger. Nikita ne voyait pas. Malgré qu'il y ait les humains hostiles rôdant, jamais ils ne lui avaient fait de mal puisqu'il n'était pas sur leurs listes et puis les membres de cette opération de tuerie ne lui avaient encore jamais rien fait jusqu'à présent donc il ne voyait vraiment pas ce que Piotr voulait dire par là … Puis il vit le regarde de Piotr pivoter de gauche à droite pour revenir ensuite au centre de l'attention, Nikita. Pourquoi le regardait-il comme cela … ? Il n'avait rien fait, jamais il ne ferait de mal à quiconque, il était un pur militant de la paix et non des méthodes brutales et égoïstes du gouvernement ou encore des mutants dits « hostiles ». Qu'avait-il fait pour supporter un tel regard empreint de questionnement dont Nikita ne comprenait la signification … Puis le geste qu'il fit désarçonna Nikita qui retomba sur le sol, touchant cette fois-ci bien terre. Il l'enlaçait doucement, des retrouvailles. Le russe en était ému, les larmes aux yeux perlant petit à petit sur sa joue mais il fut également surpris par le froid qui s'empara de son corps. Son frère, les larmes gelées, ce froid … il devait avoir la possibilité de contrôler la glace ou du moins quelque chose dans ce style. Ne pensant plus à rien, Nikita prit ce mouvement d'affection et serra lui aussi son frère de toutes ses forces tout en mettant dedans une douceur qu'il ne pensait pas se mélanger avec la brutalité de son acte. Puis sa phrase le fit réfléchir. Arrêter, mais arrêter quoi ? Qui viendrait le chercher ? Enfin, il prit conscience de ce qu'il avait fait. Tout autour du duo, se trouvait des objets en suspension dans l'air. Il essaya donc tant bien que mal de faire arrêter cela et tous les objets retombèrent au sol … Pour terminer, il dit simplement …

« Je crois qu'on a des choses à se dire … Papa et Maman … Ton passé … Le mien … Les … Pouvoirs … Et Eux ... »

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Tout était arrivé si étrangement, si rapidement, Piotr ne comprenait plus, il avançait comme dans un rêve, à travers un petit nuage, comme si ses gestes étaient tous ralentis pour qu’il puisse en profiter réellement. Le jeune homme n’espérait qu’une chose, que ce rêve ne s’arrête jamais, qu’il ne soit pas dans quelques secondes à se réveiller en sursaut dans son lit comme les dizaines de fois précédentes, plutôt les centaines de fois précédentes… Piotr s’était attendu à être repoussa par son frère lorsqu’il l’avait enlacé avec tendresse, avec presque un début d’amour fraternel. De l’amour ? Non, ce n’était pas possible, il n’avait jamais aimé personne depuis qu’il avait été là-bas, il ne pouvait pas aimer son frère, il pouvait juste à la rigueur le voir comme une personne qui représentait quelque chose pour lui, mais rien de plus… Non ? Les pensées du blondinet vaquaient dans son esprit, cognant contre des zones sensibles qui effrayaient le jeune homme, parler de tout ça, penser à tout ça, c’était trop tôt ! Piotr voulait oublier sa vie passée, celle qu’il avait vécue loin de sa famille, et peut-être même oublier le fait qu’il ait eu une mère et un père, garder simplement son frère, Nikita. Oui, son grand frère ne devait certainement pas savoir que son petit frère était issu d’une relation très tendue entre leurs parents, si au début de leur mariage, avant la naissance de Nikita, les deux parents étaient amoureux, avec le temps et avec les ébats amoureux de son père avec d’autres femmes, son épouse ne voulait plus de lui dans son lit. Un soir il avait donc forcé l’accès à la couche maritale, et de ça était né de second et dernier fils de la famille. Cette histoire Piotr l’avait apprit lorsqu’il n’avait que 4 ans, juste avant qu’il ne parte de la maison, la mère avait jugé utile de prévenir assez tôt son fils, et elle lui avait clairement fait comprendre qu’elle ne le voulait pas et qu’il représentait sa honte. A l’époque il avait eut du mal à comprendre mais n’avait pourtant jamais oublié ses paroles, maintenant il savait ce qu’elle voulait dire, il comprenait que c’était la raison pour laquelle elle ne venait jamais le serrer dans ses bras, qu’elle ne venait jamais lui dire qu’elle l’aimait, qu’elle ne jouait pas avec lui, en réalité qu’elle se comportait comme une étrangère avec son fils. Nikita ne devait pas savoir ça, sa mère devait l’avoir aimé comme son enfant, et bien que Piotr ignorait ça, c’était en effet le cas, la mère des deux garçons aimait son premier fils, mais voyait le second comme un enfant qui incarnait la honte du viol de son époux qui découchait toujours sans cesse.

Le blondinet avait sentit ses pensées défiler dans sa tête sans pouvoir y faire quelque chose, mais soudain alors qu’il repensait à tout cela, il sentit son grand frère lui rendre son étreinte, passant à son tour ses bras autour de lui pour le serrer contre lui. Piotr n’avait jamais connu quelque chose comme ça, la seule fois ou l’on avait osé le serrer dans ses bras, c’était Ai, la jeune humaine qu’il avait rencontré, mais elle ça avait été une délicate étreinte, douce mais qui ne faisait pas le même effet que celle-ci. Ici c’était comme de pouvoir à la fois enlacer sa mère disparue, il voyait tellement le visage de son frère se superposer à celui qu’il avait imaginé pour sa mère. Puis Nikita sembla regarder autour de lui, Piotr le sentit bouger, et après cela, il entendit des bruits comme si les objets venaient de se reposer tous par terre avec plus ou moins de douceur pour certains, heureusement il avait compris ! Piotr avait tellement craint que son frère le repousse et ne comprenne rien puis se fasse attraper par les autorités. Le jeune homme se sentit tellement lus soulagé, il aurait pu rester des heures à serrer son frère dans ses bras, c’était une sensation nouvelle mais si agréable et si tendre qu’il ne comprenait pas comment il avait pu un jour vivre sans cela ! Pendant 14 longues années, et même avant avec sa mère, c’était étrange, lorsque vous ne connaissez pas quelque chose, ça ne vous manque pas, mais dès que vous y goûtez, impossible de vous en passer ! Et alors s’éleva la voix douce de son frère, et le russe se figea légèrement en l’entendant parler, ils allaient devoir parler d’eux deux, de leur passé, de leurs parents, et de eux. Piotr étaient mortifié rien qu’à cette idée, mais il devrait expliquer ça à Nikita, autant pour qu’il connaisse son passé que pour qu’il fasse attention à l’avenir. Le blondinet se demanda sin son frère était un mutant neutre ou non recensé ? Peut-être encore un pacifiste ? Mais en aucun cas un hostile, il dégageait une telle sensation de douceur que le blond ne pouvait pas l’imaginer méchant.

Mais tout fut soudain chamboulé, Piotr avait légèrement hoché la tête en réponse à son frère, pour lui faire comprendre qu’il avait bien envie qu’ils discutent de tout cela, mais un bruit alerta le blondinet. Piotr se tendit en entendant une voix crier, il recula aussitôt, mettant brutalement fin à l’étreinte des deux frères, puis il se retourna pour regarder en direction de la voix. Ce qu’il vit acheva de l’inquiéter, plusieurs dizaines de personne se tenaient de l’autre coté de la rue, à environ une cinquantaine de mètres, et ils les regardaient tous les deux en criant des mots, et le russe cru entendre ‘mutant’ et ‘voler’ parmi eux. Cela signifiait qu’ils étaient démasqués à présent, la situation était dangereuse, mortellement dangereuse. Le regard de Piotr devint paniqué, il connaissait ce genre de personnes, des humains totalement contre les mutants et qui ne vivaient que pour les dénoncer, ils devaient déjà avoir téléphoné à la police, et traîner ici ne serait pas une bonne idée. Depuis combien de temps avaient-ils remarqué les deux blonds ? Difficile à dire, mais traîner ici plus longtemps ne ferait qu’ajouter du temps à la police pour arriver. Dans un moment d’inquiétude pour son frère Piotr pensa lui dire de fuir et s’en aller de l’autre coté pour attirer l’attention sur lui, mais comment se retrouveraient-ils après ? Non, mauvaise idée, sans compter que Piotr connaissait la ville comme personne et il ne savait pas si son frère était dans le même cas que lui. La seule solution restait donc de prendre son frère avec lui et de s’enfoncer dans les rues perdues de la ville, là ou la police n’osait pas aller de peur de voir les mutants ou les voyous les attaques. Ils seraient donc tranquilles s’ils arrivaient à partir avant la venue des policiers. Rapidement, Piotr se pencha pour attraper sa caquette trop grande puis il s’avança devant son frère avant de lui coiffer la casquette sur la tête sans plus de cérémonie. Elle était un peu trop grande aussi pour lui, c’était parfait, au moins on verrait encore moins son visage ! Nikita ne comprendrait peut-être pas, mais c’étai simplement pour protéger son frère en évitant que son visage soit vu, on verrait simplement deux blonds habillés de telle manière, au moins du moment que le visage de Nikita n’était pas vu, il ne serait pas fiché ! Après cela, d’une voix ou l’on sentait une pointe de panique pour son frère, Piotr s’adressa à lui.

« Nikita ! On doit s’en aller, ils vont prévenir les autorités, c’est de ma faute, excuse-moi d’avance, ne dis rien et suis-moi ! Ne lâcha pas ma main s’il te plait et ne demande rien avant que je te le dise ! »

Un peu étrange comme réaction, mais en même temps il ne pouvait pas savoir, il n’avait pas encore eu de vie aussi perturbée que celle de Piotr, et ce dernier savait ce qui venait après, les policiers, les chasseurs de mutants, la poursuite, l’enfermement, les tests, la fin de sa vie… Et ça jamais Nikita ne devrait le subir ! Sans plus de paroles, Piotr attrapa la main de son frère avant de l’entraîner brutalement derrière lui pour se faufiler dans une ruelle juste à une dizaine de mètres de là. Le blondinet entendit les cris de protestation les poursuivre, mais il s’en fichait, il n’allait pas laisser son frère leur appartenir, pas maintenant qu’il l’avait enfin retrouvé ! Le jeune homme courait assez vite, essayant d’éviter les passages trop étroits que son frère ne connaissait pas et qu’il risquait de se prendre dans le visage ou encore de se blesser, son but était simplement de le mettre en sécurité et non de le tuer ! Le plus jeune des frères savait à quel endroit ils seraient tranquilles, dans les espèces de rue qui était toute proche de la chambrette qu’il louait, la ruelle était à quelques minutes d’ici, et généralement c’était le seul endroit de la ville qui était tranquille pour la bonne et simple raison que les clochards et les tueurs avaient pour habitude d’aller traîner dans ce coin. Mais bon, mieux valait éviter de dire ça à son frère, il ne voulait pas lui faire peur, et les gens le laissait tranquilles là-bas, il avait le respect des gens car il ne se mêlait pas des affaires des autres et même si c’était un des rares blancs, les gens savaient qu’il était étranger comme les noirs de son immeuble. De toute manière sa propriétaire l’aimait beaucoup, et comme elle était très appréciée dans le quartier, il était tranquille, il pourrait emmener Nikita à l’abri sans qu’ils ne risquent de se faire agresser par qui que ce soit. Tout ce que le blond espérait, c’était que Nikita n’allait pas s’imaginer qu’il vivait là-bas, enfin s’imaginer, c’était bien le cas, mais il ne voulait pas le décevoir, c’était le quartier le plus miteux de la ville et même les plus pauvres trouvaient généralement des aides financières pour s’installer plus loin, vers le quartier aux habitats à loyers modérés. Même sans forcément connaître l’endroit, Nikita saurait que c’était ici, tout le monde connaissait la réputation de cet endroit, il passait assez souvent aux informations pour les meurtres qui avaient lieux et les exécutions entre les gangs qui vivaient dans le coin. Mais comme dit, ces dangers étaient la meilleure des protections, les flics ne venaient jamais faire de ronde, et les mutants étaient ici au paradis, Piotr ne serait pas étonné d’apprendre que certains de ses voisins seraient des mutants en fuite. Ainsi, ils pourraient enfin être en paix, et enfin seuls surtout, sans danger d’être observés par des humains qui ne voulaient qu’une chose, emprisonner les mutants !

La course continua, Piotr entraînant son frère dans des rues qu’il connaissait par cœur, qu’il avait emprunté plusieurs fois, et par conséquent, ils avançaient très rapidement dans le dédale des rues et des petites ruelles étroites de la ville. Nikita serait certainement perdu si son frère le lâchait, mais il tenait fermement la main de son frère, il sentait la chaleur qu’elle dégageait et il se sentait coupable de devoir lui geler la main en la tenant, encore un souvenir douloureux qui ne partirait pas de sitôt. Piotr s’en voulait mortellement, il avait entraîné son grand frère dans l’enfer de sa vie, le rencontrer, lui parler, le serrer dans ses bras, cela avait tout simplement suffit à déclencher un chamboulement dans la vie bien réglée de son frère, il devait avoir une vie normale, du moins d’après ce qu’il lui avait dit ! Et maintenant le voilà en train de fuir dans les rues comme un voleur, coiffé d’une casquette pour cacher son visage, et surtout entraîné par une personne qu’il recherchait depuis des années et qui n’arriverait qu’à lui apporter des malheurs plus tristes et plus douloureux les uns que les autres. Le blondinet avançait encore dans les rues, et après de longues minutes, presque une dizaine, il finit par déboucher là ou il voulait, dans la ruelle plus large qui menait à la rue principale de son quartier. Mais il n’allait pas se rendre dans son quartier, et après quelques pas ou Piotr cessa de courir pour marcher vite tout simplement, il entraîna son grand frère dans une espèce de cour juste à coté, elle était encerclée par des barrières en bois hautes de deux mètres et elles-mêmes devant de gros arbres abîmés par la pollution. Ici, personne ne viendrait les chercher ou les embêter, c’était une chose sûre. Après quelques secondes, Piotr lâcha la main de son frère et s’éloigna légèrement, puis il reporta son regard sur son frère avant de s’adresser à lui d’une voix d’excuse, comme s’il était coupable de tout cela, ce qui était presque le cas en réalité, même s’il ne se rendait pas compte de tout.

« Je suis désolé Nikita, c’est de ma faute, je t’avais dis que si tu cherchais à me connaître plus ça finirait par te retomber dessus, je ne pensais pas aussi rapidement je t’avoue. Et excuse-moi pour la casquette, c’était… C’était pour cacher ton visage, je ne voulais pas qu’ils te voient s’ils étaient dans le coin. Ici on sera tranquille, ils ne viennent jamais. »

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Le jeune homme détourna ensuite son regard de celui de son frère, il avait vraiment trop honte de ce qu’il venait de faire subir à son frère, il allait finir par le détester à cette vitesse ! Le mutant marcha de long en large dans la cour comme pour s’assurer qu’il n’y avait personne, puis il retourna vers son frère pour se poster devant lui mais à une distance raisonnable, environ deux mètres. Pendant la fuite il avait eut le temps de comprendre que la vie de Nikita finirait par ressembler à la sienne s’il s’obstinait à vouloir l’avoir comme frère, mais pourtant il était encore égoïste et refusait de se voir lui dire adieu ! Nikita avait dit qu’il parlerait de lui, Piotr rêvait d’entendre son frère lui parler de ses souvenirs, de son enfance, de tout ce qu’il pouvait aimer, s’il avait des amis, une copine, une maison, des animaux, bref, une vie normale, peut-être même qu’il pouvait avoir un travail ? Des choses tellement futiles et stupides mais pour lui c’était comme un rêve inaccessible, en fait c’était exactement ça. Piotr baissa la tête avant de glisser ses mains dans les poches de sa veste comme pour cacher le froid qu’il dégageait, puis il inspira légèrement, sans sa casquette il ne pouvait pas cacher les sentiments qui l’habitaient, et il se sentit stupide de repenser au fait qu’il avait été devant son frère à pleurer comme un bébé, à parler comme un enfant, il ne devait plus recommencer ! Il avait été trop vulnérable, il avait faillit dire des choses qu’il ne devait pas dire à son frère ! Visiblement Nikita ignorait les conditions de la conception de son petit frère, et Piotr avait faillit le lui dire, mais il ne devait pas, il risquait de salir l’image de sa mère ou de son père. Son père ? Nikita disait le connaître d’ailleurs, est-ce que c’était une personne aimable et bonne ? Avait-il changé avec le temps ? Peut-être, mais Piotr en doutait, et il refuserait toujours de voir cet homme qu’il estimait coupable en partie de la vie qu’il avait du subir, s’il avait été là pour Nikita et lui ils seraient une famille normale et non déchirée ! Après ses pensées tristes, le blondinet eut du mal à cacher les sentiments partagés qui pesaient dans sa tête, il ne devait rien montrer à son frère mais il était encore trop vulnérable depuis la découverte de son frère, et il le serait encore un moment. Finalement, il planta son regard vairon dans les yeux bleus de son frère, puis il essaya d’afficher une mine neutre avant de reprendre la parole de la même voix qu’il avait utilisée pour lui demander de lire l’affiche au début de leur rencontre.

« Nikita, parle-moi de toi, s’il te plait… Tu as dis qu’on pourrait, je veux en savoir plus sur toi, si tu as des amis, si tu as une vraie maison, des animaux, un travail, bref, j’aimerais savoir, ce qui te rend heureux ou triste, ce qu’un frère doit savoir normalement. Ca sera long je sais, mais, j’aimerais vraiment connaître des choses sur toi, et puis, moi j’ai mon temps, alors à moins que tu n’ai quelque chose d’important à faire…. ? »

Le blondinet avait prononcé la fin de sa phrase légèrement, comme s’il voulait cacher quelque chose, mais il se tut, il demandait trop, mais il voulait connaître avant de parler à son tour, savoir ce qui effrayait Nikita pour ne pas le dire, ne pas le faire souffrir, ils s’étaient promis de parler d’eux, mais il avait trop peur de perdre cette personne si chère. Habituellement Piotr disait toujours la vérité, mais là c’était différent, il avait enfin trouvé une personne qu’il pensait pouvoir aimer sincèrement, et il craignait de la blesser et de la rendre triste en lui disant certaines vérités. Le geste était maladroit, mais lui c’était différent, il ne voyait pas ça mal, il ne connaissait pas les choses habituelles à faire dans un tel cas donc la meilleure des solutions restait de cacher certaines zones pour le moment. Certes c’était certainement une mauvaise idée, mais il n’avait pas le choix, il ne voulait pas effrayer son frère, il voulait le connaître avant de savoir comment parler. Et surtout, chose importante, il ne voulait pas que Nikita se sente coupable d’avoir loupé la vie de son petit frère, et qu’il se sente coupable de ne pas l’avoir aidé pendant ces années, même s’il doutait qu’on puisse ressentir ça pour lui, Piotr savait qu’il penserait ça à la place de Nikita, il préférait donc prévoir. Au final, le souvenir des pouvoirs revint à l’esprit du jeune homme qui ajouta quelques mots à son frère.

« Tu es un mutant… ? Tu peux faire voler les objets ? »

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Cette étreinte était si magnifique que Nikita se demandait si tout était réel. Le fait qu'ils se soient embrassés de la sorte avait amené chez lui un sentiment de satisfaction, de contentement, il pourrait enfin reposer en paix. Voir les deux jeunes hommes dans une telle étreinte pouvait prêter à confusion. Mais qu'est-ce que le slave s'en moquait, il était avec son frère et c'était l'essentiel. Tout ce qu'il avait toujours espéré se trouvait là, devant lui, sa famille pourrait enfin être reconstituée. Mais non … c'était même mieux que ce qu'il avait espéré. Car lui s'était attendu à des retrouvailles moins marquantes que là … jamais il ne pourrait oublier cette étreinte, la première qu'il n'eut jamais eu avec quelqu'un qui comptait pour lui et qui plus est, était magnifique. Magique même puisqu'il ne pensait pas au fond de lui que cela se produirait avec une telle intensité, ou encore tout simplement, que cela se produirait. Mais il était certain que Nikita garderait ce moment passé avec son frère toute sa vie, même si X raison le poussait à perdre la mémoire, c'était Le moment à ne pas oublier : les retrouvailles. Nikita n'avait jamais aimé quelqu'un aussi fort que son fort présentement. Il avait bien eu quelques « fréquentations » à la faculté ou autre mais cela ne restait que passager, le russe ne savant quoi faire. Les seules actions qu'il avait plus ou moins fait était les câlins de bons amis. Jamais une lèvre n'avait frôlé les siennes et personne n'avait jamais réussit à toucher son cœur de la sorte. Cela était désormais fait, son frère l'avait fait, une personne qui serait essentielle à la vie de Nikita dès à présent. Il le protègerait comme jamais il ne l'avait fait parce qu'il était l'ainé et que c'était son rôle, celui qu'on lui avait confié inconsciemment en le faisant arriver le premier. Mais là, il ne pensait plus vraiment à cela dans l'immédiat, il voyait juste un arc-en-ciel de bonheur auréolé de son frère, et lui. Le bonheur de l'avoir retrouvé, tout simplement. Une voix mit soudainement fin à l'extase produite par cette étreinte. Que se passait-il donc ? C'était une voix affolée mais en même temps éprise par l'adrénaline … Suivit cela, Piotr s'arracha de l'étreinte pour aller prendre la casquette laissée à terre au grès des pouvoirs de Nikita et lui enfourcha sur sa masse de cheveux blonds. De ce fait, il n'arrivait pas à voir comme il le pouvait sans l'objet sur la tête et cela cachait toute ses cheveux et également son front, ses oreilles. Que faisait-il donc ? Nikita était assez suspicieux quand aux motivations de son frère. Il voulait le déguiser pour que les personnes à l'autre bout de la rue ne sachent pas qu'il était ? Mais avait-il si honte de son frère ou quoi ? Puis ses pensées furent décomposées par la voix inquiète de son frérot. Que disait-il ? Les autorités ? Et alors, Nikita n'avait rien fait de mal lui semblait-il pourtant … Il voulut émettre une parole de protestation lorsqu'il fut tiré vers une ruelle où Piotr s'entrainait. Bien malgré lui, il fut obligé de le suivre, ne comprenant toujours rien à la situation présente. Les rues vers lesquelles son frère l'amenait étaient très sales, hideuses même, non entretenues. Nikita se demanda où il l'amenait et si ils n'allaient pas y avoir un guet-apens à tout instant. Courant toujours à la suite de son frère, ils empruntaient des rues différentes à chaque fois, tournant et bifurquant de partout. Les gens au-dehors, avaient des mines de cambrioleurs et de voleurs. Où Piotr l'avait-il amené ? Que lui voulait-il ? Ces personnes étaient à tendance métisse ou du moins noire de peau. Il ne put voir que quelques personnes de type européen le long des murs. Ça ressemblait plus à un endroit confiné pour les personnes recherchées par la police qu'un quartier comme un autre. Mais comment dire à Piotr de le ramener chez lui si il ne souhaitait rien entendre avant d'être arrivé à bon port ? Ce qui sembla bizarre à Nikita c'est que son frère russe semblait savoir à quel endroit il allait, pas comme si il venait ici par défaut. Et pourtant, il ne pouvait pas vivre ici ou même connaître, il n'était pas un de ces mécréants qui devaient hiberner dans ces immeubles insalubres … En plus, lui qui avait plutôt l'habitude des quartiers à côté des luxueux, là il était totalement dépaysé passant du « luxe » à la « misère ». Cela le laissait sans voix. Il était bien habillé malgré la casquette sur sa tête qui cachait une partie de son visage et il pouvait voir les regards attisés de certaines personnes voyant en lui une belle proie pour le kidnapper afin de récolter un peu d'argent. Mais à peine voyait-il une tête, qu'une autre remplaçait la précédente et ainsi de suite. Piotr courait et il entrainait son frère à sa suite provoquant ainsi la vitesse tout autour d'eux. D'ailleurs, cette vitesse n'était pas très élevée mais ce qui chagrinait le plus Nikita était la main de son frère sur sa peau qui était désormais glacée. Son poignet le lançait à cause de la différence de température entre les deux corps. Mais cela n'empêchait pas, bien au contraire, aux deux hommes d'avancer dans le dédale de rues devant eux.

Puis Piotr ralentit quelque peu lorsqu'ils arrivèrent dans un coin de ces rues. Il l'entraina avec force dans un petit coin, c'était une sorte d'ancien terrain de jeu probablement. Mais désormais, il était dévasté et seules les planches de bois extrêmement hautes et les arbres faisaient décor dans ce terrain digne d'un film d'horreur. Puis arrivé ici, Piotr lâcha la main de Nikita afin de s'éloigner un peu de lui. Lors de la séparation, le russe eut un picotement au niveau de l'impact où son frère le tenait. Le fait qu'il est enlevé sa main avait fait une différence de température brusque entre son corps, la main de son frère et l'air ambiant. Néanmoins, passé cela, le jeune russe entendit son frère prendre la parole.

« Je suis désolé Nikita, c’est de ma faute, je t’avais dis que si tu cherchais à me connaître plus ça finirait par te retomber dessus, je ne pensais pas aussi rapidement je t’avoue. Et excuse-moi pour la casquette, c’était… C’était pour cacher ton visage, je ne voulais pas qu’ils te voient s’ils étaient dans le coin. Ici on sera tranquille, ils ne viennent jamais. »

Lui retomber dessus ? Que voulait dire par-là Piotr ? Nikita ne comprenait pas encore une fois. C'était comme si sa vie avait été faite d'incompréhensions et qu'aujourd'hui, se n'était que de cela. Mais il était vrai que les paroles de son frère le troublèrent. Pourquoi le cacher ? Qui étaient « ils » ? Et pourquoi cela lui retomberait dessus. S'en devenait lassant de ne pas comprendre ce qu'il se passait dans sa vie et il avait une impression de ne pas contrôler sa vie. Comme s'il était la marionnette à fil et que le marionnettiste s'amusait avec lui le menant vers des secrets de plus en plus lourds. Mais comment réellement savoir ce qui se tramait dans la vie de son frère et la sienne maintenant qu'ils étaient réunis. Il fallait qu'il fasse preuve de tact pour ne pas le blesser mais en opposition, il fallait aussi qu'il lui demande clairement ce qu'il se passait aujourd'hui. C'était bien beau tout cela mais l'incompréhension laissait Nikita méfiant face à ce décor des plus réalistes en ces temps troubles. Tout en accompagnant ces pensées, pour confirmer celles-ci, son frère se mit à détourner la tête et à faire les cents pas dans la cour tel une personne réfléchissant à la situation présente et comment la prendre. Lorsqu'il eut fini, il revint vers son frère tout en se gardant à bonne distance comme pour marquer le fossé de leurs différences. La sensation était étrange. Après avoir été si près quelques minutes auparavant, il se voyait là à deux mètres de différence qu'il lui paraissait des centaines de kilomètres. Cette distance eut également pour but de refroidir l'atmosphère. Comme sentant une chute à l'histoire, enfin le dénouement, qui sait ? Puis Piotr lui demanda de parler de sa vie, de ses expériences et de tout ce qui le constituait … N'était-ce pas Nikita qui voulait tout savoir de son frère ? Il se mélangeait mais il concéda qu'il était dans une relation d'échange et que par conséquent il se devait de raconter les moindres détails de sa vie …

« Très bien mais tu devras en faire autant !Il laissa passer un ange puis commença sa longue tirade. Lorsque notre mère est morte, j'ai été placé dans une famille d'accueil qui était très aisée. J'ai donc grandit plus ou moins dans le luxe mais je n'étais pas très proche de mes parents adoptifs, concédant toujours une place dans mon cœur à Maman. De ce fait, j'ai pu faire des études. J'ai donc commencé en Russie puis, mes parents adoptifs jugeant qu'aller à l'étranger était bien m'envoyèrent en Europe, en France plus particulièrement. J'ai donc fait mes études à Paris où j'ai pris goût de la lecture et de la littérature. Ces deux choses me font voguer à des endroits qui n'existent pas mais qui me donne l'envie de me battre. Ayant fini mes études en France et parlant donc un peu le français, je me suis dirigé vers les États-Unis, et plus particulièrement New-York où j'ai passé quelques mois là-bas avant de venir ici. Tout aux longs de ces années, je me suis mis en tête de rechercher car mes parents adoptifs m'ont dit lors d'un retour en Russie mes vraies origines, ou du moins, ce que je ne savais pas. Mon, notre père était en prison et que j'avais un frère. A ce moment là, j'ai perdu pieds, ne sachant pas quelle nouvelle m'ébranlait le plus. Je me suis donc mis en quête d'aller parler à ce père. Nous nous sommes vus que quelques minutes mais il a prit le temps de me dire que tu t'appelais Piotr. Et c'est tout. Depuis, avec ce seul nom je te cherche. Mais on s'est trouvés. Désormais j'habite ici dans un petit appartement près de la bibliothèque où je me rends très souvent d'ailleurs. J'ai chez moi un petit rongeur qui s'appelle Espion et j'entretiens de très bonnes relations avec mes voisins du dessus. Actuellement je n'ai pas de métier, je recherche justement mais je crois bien prendre une place à la bibliothèque, un petit boulot, je verrais avec la mairie. Du côté des relations personnelles et amoureuses, je n'ai jamais accordé de temps à une tierce personne trop occupé par mes études et ta recherche … J'ai toujours eu peur de voir les quelques personnes que j'appréciais. Notamment un grand ami de faculté français et mon voisin du dessus avoir des problèmes, c'est donc ça qui fait ma plus grande peur, les autres. Donc toi aussi … Voilà. Et je souhaitais te dire que je ne vois pas pourquoi tu as honte de tes faits et gestes, peu m'importe. Parle-moi de toi maintenant … Et pourquoi m'as-tu emmené ici ? Tu connais ? »

Ayant fini sa longue tirade, il se rendit compte que jamais auparavant il n'avait autant parlé de sa vie personnelle avec quelqu'un. Keith savait tout cela mais il avait dut gratter sous le tronc de l'arbre pour trouver les racines de tout cela. D'ailleurs, il se demanda ce que celui-ci pouvait bien faire lorsque la deuxième question eut pour action de le raidir. Mais le plus important fut que le jeune russe se demandait pourquoi Piotr avait si honte de ses actes. Il n'avait rien à se reprocher envers son frère. Et cela avait le don de troubler celui-ci ...

« Oui … Je suis télékinésiste. J'arrive à faire défier les objets de la gravité terrestre et cela peut aussi agir sur moi. Mais cela à très petite dose car après je m'évanouis. Et toi, ton pouvoir, c'est l'eau ? »

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Nikita avait eut l’air extrêmement perturbé que son frère l’emmène dans un tel endroit, lorsqu’il avait lâché sa mais pour regarder le visage du pacifiste, Piotr avait remarqué le regard surprit qu’il promenait autour d’eux, comme s’il ne voyait pas pourquoi son jeune frère l’avait mené ici. Mais peut-être tout bêtement parce que c’était le cas non ? Nikita n’avait pas l’air de connaître cette partie de la ville, et si c’était le cas, ça ne pouvait signifier qu’une seule chose, qu’il ne soit pas comme lui. Même si le blondinet savait que son frère avait une meilleure éducation que lui, de toute manière pire c’était impossible, et qu’il avait visiblement un passé plus heureux, il avait espéré un instant qu’en étant frères ils pourraient tout de même avoir des points de ressemblance non ? Apparemment non, même là ils étaient différents, et le jeune homme craignait que son grand frère ne décide que finalement ils étaient trop différents pour pouvoir être frères, et surtout qu’il puisse imaginer s’être trompé et que le blond ne soit qu’un imposteur et non son frère perdu. Cette pensée broya le cœur du mutant qui détourna ses yeux vairons comme pour échapper à une sentence qu’il redoutait, mais Nikita ne dit rien, du moins pas en rapport avec ce lieu, peut-être que ça n’était pas si important que cela finalement ? Il expliqua qu’il parlerait mais que lui devrait en faire de même après, et Piotr hocha légèrement la tête en regardant le sol comme un enfant sermonné, il craignait tellement de devoir dire certaines choses, craindre que son frère s’inquiète, le blond préférait encore qu’il le repousse plutôt qu’il ne chercher à connaître certaines vérités trop douloureuses pour être connues de personnes aussi pures que Nikita.

Ce dernier commença à parler de sa vie après la mort de leur mère, il avait été placé dans une famille d’accueil aisée ou il avait grandit tout en gardant une place pour leur mère dans son cœur et sa réellement aimer ses nouveaux parents. Piotr resta immobile, regardant le visage de son frère, il avait eut une famille, le cœur du mutant se réchauffait à cette idée, Nikita avait été heureux, et même s’il n’avait pas oublié leur mère, il avait eut une vie de famille qui se voulait logiquement normale, c’était le plus important pour le blond. Mais ce dernier s’immobilisa en entendant le mot ‘aisé’, il était heureux que son frère n’ait manqué de rien, mais est-ce que ça ne serait pas une raison qui ferait qu’il soit dégoûté par la vie de son cadet ? Peut-être bien, en tous les cas cela effrayait réellement le jeune garçon qui écouta la suite avec une certaine appréhension. Nikita expliqua qu’il avait commencé par étudier en Russie, puis ses parents adoptifs l’avaient envoyé en France pour qu’il puisse apprendre de nouvelles choses. La France ? Piotr en avait entendu parler, le pays des égalités et de la fraternité s’il se souvenait bien ? La seule autre chose qu’il savait c’était que c’était u pays qui se trouvait entre le sien et ici sur les cartes, et par conséquent il s’y était intéressé un petit moment mais avec ses connaissances il n’était pas allé loin. L’aîné continua en parlant de la lecture, la littérature, toutes les choses qui faisaient tant défaut au blondinet qui baissa la tête en accusant le coup, il avait tellement honte Lui, ce n’était rien, comment pouvait-il avoir un lien avec cette personne si intéressante, si intelligente si… normale ? Oui, l’effroi le saisit lorsqu’il comprit, Nikita avait eut une vie normale, comment pourrait-il croire ou même accepter la vie si étrange et anormale de son frère ? Piotr passa ses mains sous son visage comme pour se réveiller, mais il essayait d’oublier ces pensées sombres, ses cheveux décoiffés habituellement cachés par la casquette avaient la couleur et le désordre du blé sous le vent, et ils tranchaient complètement avec la coiffure ordonnée de son frère. Nikita enchaîna ensuite avec le fait qu’il était allé aux Etats-Unis dans une grande ville ou il avait passé quelques temps avant de venir ici, et que durant toutes ses années il avait apprit son existence et celle de leur père. Dire que pendant ce temps lui était dans cette chambre close encerclée de miroirs, le visage du blond se ferma un instant alors qu’il était horriblement contrarié que les parents de son frère puissent avoir avoué ce lourd secret à leur nouveau fils. Ils étaient coupables de tout ce qui allait arriver au jeune homme lorsqu’il serait en compagnie de ce frère, non, ce ne serait pas de leur faute à eux, mais de celle du blond et d’aucune autre personne. Piotr essayait de ne rien monter mais il était chamboulé comme jamais. Nikita parla alors de leur père, disant qu’il avait été le voir, et cela éveilla l’attention du cadet, ainsi il avait vu leur père, tant de questions venaient à son esprit mais il les refoula, entendant avec effroi son aîné lui annoncer que leur père avait simplement daigné lui donner le prénom de Piotr. Il habitait à présent dans la ville, dans un appartement près de la bibliothèque avec un rongeur au drôle de prénom et des voisins qu’il aimait beaucoup. Cette révélation fit frissonner le blond comme si une vague de froid venait de lui passer dessus, mais en connaissant sa résistance c’était incompréhensible, en réalité Piotr était juste effrayé par le fait que son frère semblait avoir une vie parfaite, comment est-ce qu’il pouvait mettre ça en danger en demandant à Nikita de ne pas e fuir ? Il n’avait pas le droit, il devrait l’éloigner de lui pour ne pas risquer sa vie. Le pacifiste ajouta ensuite qu’il n’avait pas de métier mais qu’il allait peut-être travailler à la bibliothèque, l’endroit que Piotr ne fréquenterait jamais en raison de son handicap. Puis il parla du fait qu’il n’avait jamais accordé de temps pour une relation amoureuse ou autre car il passait son temps libre à le rechercher et à faire ses études. Le blond ne répondit pas mais il se sentait coupable d’avoir bloqué son frère dans d’éventuelles relations qu’il aurait pu avoir, il n’avait personne qui l’attendait lorsqu’il rentrait chez lui à part ce rongeur ? Est-ce que c’était la faute de sa recherche ? Certainement. Puis Nikita précisa aussi que sa grande peur était de voir les gens qu’il appréciait en danger, chose que Piotr comprenait puisque c’était comme lui. Pour clore la conversation, le jeune homme termina en disant à son cadet qu’il n’avait pas besoin d’avoir honte de ses faits et gestes, et lui dit de parler à son tour, en demandant une dernière chose qui aurait glacé le blond s’il en l’était pas déjà, pourquoi il l’avait mené ici et s’il connaissait ces lieux. Les yeux du plus jeune des Russes restèrent un moment figés sur le sol, puis il déglutit avec difficulté, n’osant pas trop répondre, mais il n’avait pas le choix, il avait promis lorsque son frère lui avait demandé de faire de même lorsqu’il aurait terminé son explication.

« Oui. »

Un mot simple, une introduction, il se sentait tellement mal qu’il mourait d’envie de laisser son frère ici et de s’en aller loin, très loin pour ne plus jamais le revoir, la honte était trop dure. Il n’était pas à la hauteur des attentes de son frère, il ne le serait jamais, il n’était pas fait pour avoir une famille. Cela sonna comme un glas, comme une facilité qui fit frissonner le blond qui avait toujours les yeux rivés au sol comme pour cacher sa honte. Il ne pouvait pas laisser son grand frère sans défense ici, il n’était pas comme lui, ce n’était pas son monde, il vivait au centre ville, pas dans les quartiers malfamés comme son cadet, là où les prostituées abordaient les macros et les revendeurs de drogues. Qu’allait donc penser Nikita de son frère ? Le jeune homme sentit sa respiration s’accélérer puis il finit par relever la tête pour plonger son regard dans celui de son grand frère, un regard perdu, étrangement flou comme s’il voulait cacher quelque chose qu’il n’avait pas envie de dire. Il dirait la vérité à son frère, cela le ferait fuir et Nikita ne passerait donc pas sa vie avec un raté de frère, il n’aurait aucun regret, il devait le faire fuir à tout prix. Le blond serra un moment les dents avant de répondre d’une voix tendue.

« Nikita, je vais te demander de ne pas m’interrompre, sinon je ne pourrais jamais tout te dire, ne dis rien avant que j’ai terminé, s’il te plait. »

C’était dur, il essayait de le mettre en condition mais il n’y arrivait pas, Nikita ne pouvait pas s’attendre à quelque chose comme ce que son frère allait lui avouer, Piotr avait été conditionné pendant des années, 14 longues années à passer pour quelqu’un qui ne méritait rien et qui était tout simplement un cobaye sans aucun intérêt, sans aucun droit. Et maintenant même dehors, il se raccrochait à ça son enfance, sa vie, ce qu’il était rien d’autre. Le blond inspira une dernière fois avant de commencer à parler d’une voix tendue comme un condamné se rendant au bourreau.

« Je ne sais plus ce qui c’est passé lorsque j’étais petit, je me souviens juste que maman m’avait dit qu’elle ne pourrait jamais m’aimer parce qu’elle ne me voulait pas. Elle n’aimait déjà plus notre père, elle le détestait il allait voir d’autres femmes et un soir il l’a obligée à faire son rôle de femme et quelques temps après je suis né. Maman ne voulait pas de moi, je suis né même si elle ne le voulait pas, je représente juste ce qu’elle détestait chez lui. Je le déteste aussi, même si je ne sais rien de lui, je n’ai aucune envie de le connaître un jour. Après ça, on a voulu me placer dans un orphelinat, mais ils ont détecté le gène mutant dans mon ADN et ils m’ont envoyé loin… Dans le désert, dans un endroit que personne ne connaît normalement, ou les humains font des recherches pour enlever le gène mutant de l’organisme, pour le détruire. Je ne suis pas le seul à avoir été là-bas, mais je me souviens juste d'avoir été longtemps, très longtemps dans cette chambre. Je suis resté enfermé là-bas pendant 14 ans Nikita, c’est pour ça que tu ne pouvais pas me retrouver, ils faisaient des tests sur moi et sur d’autres mutants, des choses qu’on ne peut pas décrire, qu’on a pas le droit de dire, c’est trop douloureux à imaginer. Et puis un soir, ils m’avaient laissé voir quelqu’un, un autre mutant qui pourrait devenir mon ami disaient-ils. Je croyais, j’avais perdu presque tout espoir mais ça m’a laissé penser que la vie n’était pas si dure. Mais lorsque nous avons réussi à sortir du bâtiment tous les deux, il m’a annoncé que c’était juste un test et qu’il m’avait trahit pour être libéré. Je l’ai… Je l’ai repoussé et neutralisé, et je me suis enfui dans le désert. Le soleil s’était levé mais après plusieurs jours j’ai réussi à arriver en ville, dans un quartier comme ici. Un homme m’a caché pendant quelques jours, il m’a soigné et l m’a aidé à comprendre certaines choses, puis il est mort et je me suis retrouvé ici, perdu. Je me suis débrouillé pour faire des travaux pas très durs et gagner un peu d’argent pour dégoter une chambre ou je pouvais m’abriter. Nikita… Je ne sais pas lire, je ne sais pas écrire, je ne sais pas compter, je ne sais rien faire, je ne sais même pas ou est la Russie sur une carte, je ne sais pas ce que c’est que d’avoir des amis, j’ignore simplement ce que c’est de pouvoir aimer quelqu’un je… Je ne suis pas comme toi, les gens ont peur de moi, et je vis ici Nikita, c’est pour ça que je t’ai amené ici. J’habite un des vieux immeubles qui se situe derrière nous, je sais qu’ici les membres de l’opération qui m’ont enfermé et qui me recherchent depuis ce jour, ne viendront jamais me trouver. J’ai aimé une seule personne, c’était un petit chat, mais il a disparut, il a eut peur de moi Nikita. Tu devrais avoir peur de moi… Je ne suis pas fais pour aimer, comme je ne suis pas fais pour être aimé. »

Tout avait été très dur à prononcer, le blond ne savait même pas comment il avait réussi à parler avec autant de froideur, en pensant à tout cela il sentait sa tête lui tourner, son dégoût pour lui-même augmenter, depuis longtemps il avait baissé le regarde, n’osant pas le plonger dans celui de son frère comme s’il craignait de montrer qu’il disait tout cela avec autant de froideur pour lui faire croire qu’il était un monstre. En réalité il ne voulait qu’une chose s’enfuir loin d’ici, ne plus jamais le revoir et éveiller les souvenirs déchirants qui flottaient, épars, dans son esprit. Il était perdu, il voulait juste une chose, que Nikita soit heureux, et avec lui c’était impossible. Le blond avait parlé du viol de sa mère avec une naïveté enfantine, ne faisant que répéter ce que sa mère lui avait dit lorsqu’il était enfant, mais sans aucun doute l’esprit plus éveillé de Nikita allait comprendre l’horreur de la réalité, peut-être même ne le croirait-il pas ? Peut-être le prendrait-il pour un menteur et qu’il s’en irait pour ne jamais plus lui parler ? Piotr souffrait de penser ça, mais il souffrirait bien d’avantage s’il savait son frère traqué. Mais devant l’horreur de la réalité du passé de son frère, comment allait réagir l’aîné ? Piotr avait expliqué uniquement la surface, ne voulant pas montrer son coté perturbé lorsqu’il parlait avec les autres, lorsqu’il commençait à se souvenir de ce qui faisait sa douleur, son passé, en détail, les tests, tout ça, les simples faits énoncés suffiraient amplement à inquiéter le pacifiste, et il pourrait assez rapidement décider lui-même qu’il ne voulait pas d’un frère comme ça. Puis Nikita aborda le sujet du pouvoir, répondant qu’il pouvait faire bouger les objets sans tenir compte de la gravité et lui aussi, mais à petite dose sans quoi il perdait conscience. Ce pouvoir impressionna le blond qui regarda son frère, les yeux voilés, puis soudain l’aîné demanda si son pouvoir était l’eau, et le Russe secoua juste légèrement la tête avant de répondre d’un ton étrangement bas comme s’il avait honte de lui, ce qui était le cas à ce moment.

« Non, pas exactement, je peux transformer l’eau en glace oui, mais je peux créer la glace moi-même, même sans eau, et surtout, je peux aussi me permettre de déplacer et remodeler de la glace déjà en bloc. Ce n’est rien de très utile, ça effraye les gens, et comme tu as du le sentir, ça touche directement mon corps, je ne peux pas approcher les gens, je suis trop froid, ils devineraient trop rapidement que je ne suis pas humain… Que je suis,… Mutant. »

Un monstre eut presque envie d’ajouter le blond, mais ce n’était pas le fait d’être mutant qui le faisait voit comme ça, simplement ce qu’il avait dû faire lorsqu’il était emprisonné là-bas dans le base, et sans aucun doute, tout le monde serait d’accord avec lui.

SIGNATURE

Son frère. Oui c'était lui. Beau comme toujours il se l'était imaginé. Mais son visage, si dur … Tout cela mettait en contradiction les rêves de Nikita. Il n'arrivait pas à croire que son frère, ce frère retrouvé, son double quasiment au niveau du physique soit si … perdu. Sa voix chevrotante, ses lèvres hésitantes et cette expression défigurée. Que s'était-il passé pour que celui-ci ait un tel comportement. Comment se faisait-il qu'il ait attéri ici, comme ça. Ce n'était surement pas dû à l'opération du Saint Esprit mais Nikita ne savait … ne savait plus … comme toujours. La tourmente le prenez lorsque son frère, Piotr, commença à lui répondre. Un simple « oui » dénonçant toute la tragédie de l'événement. Était-il seulement en train d'essayer de lui dire quelque chose. Le slave voulut encourager sa parole mais la sienne se perdit, nouée comme un nœud de marin. Seuls ses gestes restaient contrôlables. Non, même pas, ses bras ballotant, ses pieds prenant racine dans le sol. Il ne comprenait plus ce qu'il se passait. C'était la première fois qu'il restait pétrifié face à quelqu'un, face à une personne qu'il aimait. Perdait-il encore ses moyens comme quelques heures plus tôt à côté des jeux pour enfants et du terrain de décontraction ? Non non c'était plus superficielle bien que cela le touchait au plus haut point. Ce n'était pas ce sentiment d'appréhension qu'il avait tout à l'heure mais c'était une boule, oui c'était cela, un étau au creux de son être qui lui soufflait de ne pas bouger, d'attendre, de le laisser faire comme si des voix sortaient de sa tête. Comme si une double personnalité s'insérait en lui. Devenait-il un fou furieux ou simplement trop rêveur ? Encore une interrogation qui ne se résolvait pas pour le moment. Mais l'ange qui passa laissa dubitatif Nikita quand à la continuité de leur échange. Mais les lèvres de Piotr se rouvrirent pour psalmodier encore une fois.

« Nikita, je vais te demander de ne pas m’interrompre, sinon je ne pourrais jamais tout te dire, ne dis rien avant que j’ai terminé, s’il te plait. »

L'interrompre ? Nikita ne savait pas et c'est pourquoi il ouvrit la bouche pour acquiescer ou même pour démentir sa phrase mais il ne trouva pas le courage de dire quoique ce soit. Lui qui avait toujours fait ce qu'il fallait pour son frère. Tout ce qu'il fallait ? Non mais c'était quoi encore que cette remise en question stupide ? Il n'avait rien fait, RIEN. Jamais il n'avait réussi à mettre la main dessus. Lui pendant qu'il apprenait tranquillement en Russie, en France puis successivement aux États-Unis, son frère se faisait peut-être pourchasser, ou encore mendiait dans les rues aux bonnes âmes. Lui, Nikita Zakharine, le fier, le brave qui avait toujours réussi à monter en grande, à avoir de bonnes relations, lui et pourtant … au niveau du personnel il n'était rien, rien qu'un tas de fumier pourrissant au soleil. L'apparence du jeune slave laissait penser qu'il était intelligent, confirmé dans les relations amicales, qu'il irait loin. Connaissant trois langues, le russe, l'anglais et approximativement le français. Pouvant réaliser des performances sportive. Mais cette belle carapace renfermait une coquille. On pouvait le comparer à une cosse. Ces fruits que l'on trouvait. Seule la partie intérieure très proche de la coquille se révélait goûteuse, et le reste, vide, vide oui ! Dénuée de toute chose vivante. Il en était de même pour lui. Ses apparences formaient sa coque et puis son intérieur, justement était vide. Il avait deux amis voilà pour quelqu'un qui avait voyagé, un en France qu'il ne contactait plus que par mail et puis le jeune garçon qui habitait l'étage au dessus chez lui. Et puis après ? Après quoi ? Il n'avait pas tellement de travail, il faisait les petits boulots pour garder l'appartement qu'il avait réussi à avoir avec un tarif très peu onéreux. Mais tout cela restait encore beau comparé à sa vie sentimentale qui n'avait accueillit aucune personne, même pas une lèvre. Il ne savait pas ce qu'était l'amour et pourtant de nombreuses personnes s'étaient attelées à le suivre, l'épier, le courtiser. Mais jamais cela ne l'intéressait. Une belle vie cela s'appelait pour certains, mais pour lui c'était le très fond des abysses. Et sa vie famille ? Le vide, le néant, le trou noir. Sa mère, décédée jeune, son père emprisonné, son frère … disparu … et jamais connu. Comment cela pouvait-il être possible de trouver un sens à sa vie ou à un émerveillement. Puis la voix de Piotr, ce frère perdu le tira de sa pensée néfaste et désobligeante puisque son visage s'était assombri. Mais les paroles de son frère semblaient immenses, elles amenaient en lui un esprit de culpabilité encore plus grand.

« Je ne sais plus ce qui c’est passé lorsque j’étais petit, je me souviens juste que maman m’avait dit qu’elle ne pourrait jamais m’aimer parce qu’elle ne me voulait pas. Elle n’aimait déjà plus notre père, elle le détestait il allait voir d’autres femmes et un soir il l’a obligée à faire son rôle de femme et quelques temps après je suis né. Maman ne voulait pas de moi, je suis né même si elle ne le voulait pas, je représente juste ce qu’elle détestait chez lui. Je le déteste aussi, même si je ne sais rien de lui, je n’ai aucune envie de le connaître un jour. Après ça, on a voulu me placer dans un orphelinat, mais ils ont détecté le gène mutant dans mon ADN et ils m’ont envoyé loin… Dans le désert, dans un endroit que personne ne connaît normalement, ou les humains font des recherches pour enlever le gène mutant de l’organisme, pour le détruire. Je ne suis pas le seul à avoir été là-bas, mais je me souviens juste d'avoir été longtemps, très longtemps dans cette chambre. Je suis resté enfermé là-bas pendant 14 ans Nikita, c’est pour ça que tu ne pouvais pas me retrouver, ils faisaient des tests sur moi et sur d’autres mutants, des choses qu’on ne peut pas décrire, qu’on a pas le droit de dire, c’est trop douloureux à imaginer. Et puis un soir, ils m’avaient laissé voir quelqu’un, un autre mutant qui pourrait devenir mon ami disaient-ils. Je croyais, j’avais perdu presque tout espoir mais ça m’a laissé penser que la vie n’était pas si dure. Mais lorsque nous avons réussi à sortir du bâtiment tous les deux, il m’a annoncé que c’était juste un test et qu’il m’avait trahit pour être libéré. Je l’ai… Je l’ai repoussé et neutralisé, et je me suis enfui dans le désert. Le soleil s’était levé mais après plusieurs jours j’ai réussi à arriver en ville, dans un quartier comme ici. Un homme m’a caché pendant quelques jours, il m’a soigné et l m’a aidé à comprendre certaines choses, puis il est mort et je me suis retrouvé ici, perdu. Je me suis débrouillé pour faire des travaux pas très durs et gagner un peu d’argent pour dégoter une chambre ou je pouvais m’abriter. Nikita… Je ne sais pas lire, je ne sais pas écrire, je ne sais pas compter, je ne sais rien faire, je ne sais même pas ou est la Russie sur une carte, je ne sais pas ce que c’est que d’avoir des amis, j’ignore simplement ce que c’est de pouvoir aimer quelqu’un je… Je ne suis pas comme toi, les gens ont peur de moi, et je vis ici Nikita, c’est pour ça que je t’ai amené ici. J’habite un des vieux immeubles qui se situe derrière nous, je sais qu’ici les membres de l’opération qui m’ont enfermé et qui me recherchent depuis ce jour, ne viendront jamais me trouver. J’ai aimé une seule personne, c’était un petit chat, mais il a disparut, il a eut peur de moi Nikita. Tu devrais avoir peur de moi… Je ne suis pas fais pour aimer, comme je ne suis pas fais pour être aimé. »

Le visage de Nikita après ces paroles s'assombrit de plus belle. Il venait de remettre en question sa vie entière alors qu'il avait eu des chances inouïes de réussir sa vie et il en avait encore aujourd'hui. Alors que son frère, lui, n'avait eu droit qu'à des problèmes le long de son existence. Son frère, ce beau frère qu'il n'avait pas su protéger, qu'il n'avait pas su garder auprès de lui et de sa famille pour le protéger de ces mécréants, de ces kidnappeurs … Il s'en voulait maintenant. Des remords l'assaillaient de toute part. Il n'y a pas un instant, il se disait heureux d'avoir eu cette vie, puis il se remettait en question quelques minutes plus tard, et voilà que les paroles de son frère finissaient d'achever ce sentiment de culpabilité tout en cassant en même temps l'étau qui l'avait prit.

« Je … Non ! Non JAMAIS ! Jamais tu m'entends je n'aurai peur de toi ! Quoi que tu sois je serais toujours là ! Je ne renoncerai pas à ce que j'ai perdu, j'essaierai de réparer les erreurs que j'ai commise. Je m'en veux, si tu savais comme je m'en veux. Dire tout cela tout à l'heure était idiot. Te raconter ma vie alors que la tienne est à l'opposée que celle que j'ai vécu …

Il laissa passer un temps, des larmes lui vinrent en pleine face...

Je .. je ne sais pas par où commencer pour te dire tout ce que j'aimerai te dire. Tu m'as manqué. Je n'ai jamais réussi à faire quelque chose vers toi, qui était là-bas. J'aurais dû accuser le coup et voir que tu étais dans une organisation néfaste pour toi. Mais ce que j'ai fait c'est apprendre, avoir une vie normale pendant que toi tu souffrais, tu n'avais pas de … de … vie … Moi au contraire, j'en fabriquais une telle une araignée faisant une toile. Mais l'apparence de la toile, forte et rigide ne faisait qu'écrase l'araignée, frêle et affamée ... »

Le ton employé passait du dur, ferme au triste, anéanti. Contrairement à son frère qui avait parlé d'un ton froid, lui laissait ses sentiments le prendre pour dicter ses mots comme il avait toujours fait depuis. Et puis il repensa aux premières paroles de son frère. « Obligée à faire son rôle de femme » … Piotr était donc … un … un bâtard. Il était né illégalement, sans consentement des deux personnes. Encore une fois, alors que lui, Nikita était né. Mais cela voudrait dire que son père à qui il avait parlé lui avait menti et que sa mère ne lui aurait pas tout dit … Le visage déconfit, il baissa la tête. Il pensait savoir, tout savoir de son frère mais non. Ces quatorze années avaient été un enfer pour lui, son enfance rabaissé et puis maintenant abandonné. Puis la parole de son jeune frère retentit encore une fois pour laisser place ensuite à un silence de mort.

« Non, pas exactement, je peux transformer l’eau en glace oui, mais je peux créer la glace moi-même, même sans eau, et surtout, je peux aussi me permettre de déplacer et remodeler de la glace déjà en bloc. Ce n’est rien de très utile, ça effraye les gens, et comme tu as du le sentir, ça touche directement mon corps, je ne peux pas approcher les gens, je suis trop froid, ils devineraient trop rapidement que je ne suis pas humain… Que je suis,… Mutant. »

Un mutant … ? Oui c'était cela mais pourquoi avait-il tant hésité avant de le dire. C'était comme s'il lâchait ça sans pour autant le penser, comme cachant une autre idée, bien plus forte, plus présente. Mais comment ne pas se laisser aveugler par ses paroles. Ne pas approcher les gens devait être dur dans la vie quotidienne, très dur.

« Je me fiche de ce que tu es. Tu resteras mon frère.

Ces deux paroles soufflées dans un râle rauque surprit Nikita mais il continua sur sa lancée.

Même si tu es mutant, ce que je suis aussi, nous avons perdu trop de temps … Je veux me rattraper ! »

SIGNATURE

Piotr parla sans oser regarder son frère, il était comme perdu et inquiet à la fois, il n’arrivait pas vraiment à savoir si ce qu’il disait était comme il le pensait, il ne savait pas si ce qu’il formulait était vraiment ce qu’il devrait dire, tout lui échappait, il ne se souvenait plus de rien ! Le jeune homme avait baissé les yeux sans vraiment savoir ce qu’il voulait ou devait dire. D’un coté il n’avait aucune envie de devoir expliquer tout cela à son frère, mais d’un autre, il lui avait juré de répondre sincèrement et de ne rien cacher, alors qu’est-ce qu’il craignait ? Quelque chose de très simple, que Nikita comprenne que ce qu’il disait était bien vrai, si jamais il comprenait tout à fait, il risquait de penser qu’il était vraiment un mutant à craindre, et s’éloignerait de lui. Mais est-ce que ce n’était pas ce qu’il voulait au fond ? Si….. Il voulait véritablement voir Nikita s’en aller et surtout ne plus s’approcher de lui pour lui éviter de se trouver chassé comme lui. Alors pourquoi est-ce qu’il craignait à ce point que le jeune homme fasse que qu’il cherchait à lui faire faire ? Il l’ignorait, mais une chose était sûre, il n’avait pas le droit d’être égoïste, il n’avait pas le droit de se laisser aller comme ça à vouloir des choses dangereuses pour son seul et unique frère, la seule famille qui lui restait. Oui mais à quoi te servira ta famille si elle est loin de toi, ne cessait de lui dire une voix qui se glissait, sournoise, dans son esprit. A me rendre encore plus malheureux peut-être ? Sans aucun doute, à présent il se rendait compte qu’il aurait réellement mieux fait de se détourner et de s’en aller lorsqu’il avait revu ce visage si familier, mais il s’était engagé dans quelque chose qu’il ne pouvait suivre, avouer tout cela à son grand frère revenait à signer lui-même son arrête de mort. Nikita était un mutant, Piotr l’avait bien remarqué, si l’opération se rendait compte de tout cela, ils pourraient bien essayer de le capturer à son tour pour faire des tests sur lui non ? Visiblement il était plutôt puissant, un pouvoir qui servait à faire voler les choses, il savait que ça avait un nom spécial mais malheureusement il n'arrivait pas à s’en souvenir, trop dur pour lui.

Mais tout cela échappa rapidement au contrôle du jeune homme, sans qu’il ne se rende réellement compte de ce qu’il était en train de faire, le blondinet répondit d’un ton qui était tout sauf normal, il se sentait mal comme jamais, il n’avait aucune envie de se fatiguer à essayer de tout expliquer, ou peut-être que c’était simplement de la peur et non de la fatigue ? Possible, quoi qu’il en soit, il était bien décidé à ne pas laisser Nikita approcher trop près de sa vie, c’était dangereux, trop dangereux pour une personne comme lui qui avait eut une vie normale comme ça et surtout qui avait rejoint le groupe des mutants pacifistes, ce qui était son cas d’après ce qu’il avait comprit. Il parlait sans s’en rendre compte, c’était comme un mécanisme, incapable de trouver les justes paroles qu’il fallait pour pouvoir exprimer des années entières de souffrance, c’était plus fort que lui, plus il essayait de se taire moins il y arrivait, un cercle vicieux, il avait toujours su que si un jour il devait parler de tout ce qu’on lui avait fait subir, il n’arriverait jamais à s’arrêter assez tôt pour ne pas horrifier les autres. Mais là ce fut seulement à moitié le cas, Piotr réussi à simplement survoler les années d’horreur, ne laissait voir qu’une partie de l’iceberg, la partie toujours visible, celle qu’on pouvait à peu près deviner en voyant son air perdu et les manières qu’il avait et qui prouvaient d’elles-mêmes qu’il était incapable d’avoir une vie normale. Il parla sans s’arrêter, sachant que s’il le faisait ce serait définitif, comme lorsqu’il avait commencé sans pouvoir s’arrêter, assez étrange lorsqu’on songeait que logiquement, parler l’empêchait d’arrêter, mais tout était trop complexe, il ne pouvait pas comprendre seul ce que tout cela signifiait. Ce serait comme de demander à un enfant de comprendre comment fonctionnait la vraie vie sans jamais n’avoir rien fait de plus que d’être seul et isolé. Une incompréhension qu’un jeune homme comme Nikita ne pourrait jamais comprendre, une solitude, un choix désormais, une douleur, une difficulté, l’enchaînement de toute une vie qui ne laissait absolument aucun choix à son propriétaire. Piotr ne choisissait pas sa vie, il se contentait de la vivre. L’opération lui avait pris tous ses droits en l’enlevant à sa mère lorsqu’il était jeune, elle l’avait tout simplement condamné à ne jamais mener une vie normale, à toujours être solitaire, à ne jamais pouvoir aimer, serrer son frère dans ses bras, pleurer sur son épaule, ce qu’un enfant normal ferait. Non, il n’avait que le droit de voir évoluer les gens qu’il aimait de loin, et jamais, non jamais, il n’aurait le droit de faire plus, maintenant même en étant libre il était enfermé dans ce cercle, dans cette vie. En réalité la seule prison qui retenait maintenant son évolution, c’était son corps, sa vie, il ne pourrait jamais espérer mieux en étant vivant, en étant mutant. C’était malheureusement mais c’était sa vie, et rien ni personne n’y changerait jamais rien.

Piotr passa son regard sur le visage de Nikita et vit ce qu’il avait redouté, une expression sombre qui semblait visiblement montrer tout simplement une sensation d’hésitation et de perte qu’il comprenait, mais détestait voir sur le doux visage de son frère. Il n’avait aucune raison de regarder comme ça son frère, après tout qu’est-ce qu’il représentait réellement pour lui ? Il n’était qu’un inconnu, ils ne connaissaient rien l’un de l’autre, ils auraient aussi bien pu être des voisins qu’ils se seraient mieux connus. Nikita n’avait pas à afficher une telle expression, du moins son jeune frère ne voulait pas le voir comme ça. Les yeux vairons du jeune homme se baissèrent légèrement, il quitta le visage de son aîné du regard et préféra observer le sol entre eux comme si cela pouvait l’aider à se sentir mieux, utopie et rêve impossible surtout ! Le blondinet inspira légèrement, mais sentait incroyablement mal à l’aise, comme jamais, il avait l’impression d’être tout simplement dans un monde qu’il ne connaissait pas, ce qui n’était pas totalement faux non plus. Mais Nikita reprit brutalement la parole, un moment le jeune homme s’attendit à entendre son frère répondre qu’il s’en irait, mais il sursauta en entendant la voix de l’aîné prendre cette force. Piotr leva les yeux vers lui pour le regarder, un peu perdu, Nikita disait qu’il n’aurait jamais peur de lui, mais c’était mal le connaître, il ignorait tellement de choses sur lui, comment pouvait-il dire qu’il n’aurait jamais peur ? Il s’en voulait sans pour autant avoir de raisons de s’en vouloir, il parlait d’erreurs, mais quelles erreurs ? Aucun, à aucun moment Nikita n’avait put changer quelque chose, c’était la vie simplement, personne n’avait commit d’erreurs, pas plus lui que les humains, c’était simplement la faute du blondinet, il était né mutant voilà l’erreur, il était une erreur, une chose que sa mère ne voulait pas et voilà tout. Mais ce n’était pas forcément la faute de quelqu’un qui avait volontairement commit cette erreur. Le pacifiste enchaîna ensuite en disant qu’il avait été idiot de parler de sa vie alors qu’elle était à l’opposé de celle que Piotr avait vécue, mais son regard resta trouble, et le jeune homme n’osa pas répondre tout de suite. Finalement, d’une voix étrangement calme, et basse comme s’il avait peut de dire quelque chose de trop vrai, il répondit, ne regardant que le sol devant lui.

« Détrompe-toi Nikita, ce n’est pas ta faute, ce n’est pas celle des humains, ce n’est pas faute de personne d’autre que moi. Tu ne pouvais pas savoir, et puis tu es jeune, tu as assez à faire avec ta vie, j’ai la mienne et je dois m’en occuper seul. Je n’ai jamais compté sur personne et tu n’as donc strictement rien à te reprocher, tu n’as pas fais d’erreur. A part peut-être me rechercher. Nikita, que tu raconte ta vie était une bonne chose, au moins je suis rassuré, je sais que toute notre famille n’aura pas été une famille de ratés, tu as réussi quelque chose et tu es devenu quelqu’un. Ca me fait plaisir de le savoir. »

Il avait dit tout cela très vite, il n’était même pas sûr que Nikita ait écouté, c’était tellement bas, comme un murmure, comme s’il n’osait pas réellement le dire, un peu compliqué à comprendre mais Piotr était comme ça, sans être vraiment sûr de ce qu’il voulait il savait pourtant qu’il était obligé de le faire. Dresser une barrière protectrice entre lui et son frère pour empêcher que celui-ci d’entre dans la zone dangereuse qui se trouvait être sa vie tout simplement. Après un léger moment, le pacifiste reprit la parole d’un ton où l’on sentait bien qu’il avait des larmes pleins les yeux. Il se reprocha d’avoir eut une vie normale, et cela déclencha une réaction étange chez son cadet. Piotr se sentit stupide de lui avoir dit la vérité, maintenant il se reprocherait toujours des choses qui n’avaient aucun lieu d’être, il n’avait rien à se reprocher au contraire ! Apprendre qu’il avait un frère était une bénédiction et une malédiction pour Piotr, mais au moins maintenant il savait que son frère avait eut une vie normale et qu’il n’avait pas subit les mêmes choses que lui ! Serrant les dents comme pour essayer de faire passer la sauce, il inspira avec difficulté avant de secouer la tête, puis il répondit d’un ton toujours aussi tendu et éloignée.

« Ne dis pas ça, s’il te plait…. Tu n’as rien à reprocher à ta vie, enfin sauf le fait d’avoir voulu me retrouver ! Tu as eut raison, je suis heureux que ta vie ait été heureuse. Nikita qu’est-ce que tu voudrais faire de plus ! Tu aurais préféré être enfermé comme moi et que tu sois aussi malheureux que moi à ce jour ? Moi je ne le veux pas, je sus content que tu ai une famille, une vraie, que tu ait une vie, tu vas pouvoir devenir une vraie personne et mener une jolie vie, avoir une famille. Une vraie…. Nikita, je ne pourrais jamais être ta famille, je ne connais même pas le sens de ce mot. Je suis désolé…. »

Comment expliquer à son frère qu’il ne saurait jamais être un vrai frère comme il n’avait jamais su être un vrai fils ? Il ignorait ce qu’un frère devait faire, consoler son aîné, lui dire qu’il lui avait manqué, tout ça c’était une illusion, jusqu’à il y a peu il ignorait l’existence d’une famille et cela ne changerait jamais hélas. Nikita baissa la tête, même sans le regarder Piotr sentait ce qu’il faisait, il le voyait du coin de l’œil, et la scène avait de quoi être drôle vue de l’extérieur. Ils étaient plus proches que jamais et pourtant tellement éloignés, jamais ils ne pourraient former une vraie famille. Nikita avait une chance de devenir normal, en s’alliant avec ce frère il deviendrait un paria et tout espoir d’une vie heureuse s’envolèrent. Il ne pouvait pas imposer ça à sa seule famille, c’était hors de question. Mais Nikita reprit la parole, lâchant comme un couperet qu’il se fichait de ce qu’il était, qu’il restait son frère. Piotr étouffa un gémissement contrarié et à la fois heureux, une chose complexe soit mais réelle. Puis le pacifiste continua en disant qu’ils avaient perdu trop de temps et qu’il voulait se rattraper. Piotr secoua la tête, retenant avec difficulté le gémissement triste qui venait sans cesse, il ne pouvait pas ! Il n’osait pas regarder son frère, il ne pouvait rien dire et rien faire, il avait peut de fonder en larme comme un bébé s’il commençait à parler, mais après une légère inspiration et un long moment de silence, il finit par réussir à parler, mais sans regarder Nikita.

« Non… Non tu ne comprends pas ! Même si tu es mon frère, c’est uniquement un lien du sang ! Je n’ai jamais été là, j’ignorais même que tu existais, alors je ne peux pas être ton frère, si ça se trouve nous nous sommes trompés et ton frère est un mutant pacifiste comme toi ou un humain ! Nikita, je voudrais que nous soyons de vrais frères, mais je ne peux pas, pas avant très longtemps. Je suis recherché, ils me traquent et ils t’emprisonneront aussi si jamais ils savaient qui tu étais et que tu entrais en contact avec moi. Si tu es ma seule famille, je refuse formellement que tu sois mis en danger par ma faute. Je ne peux pas endosser ce rôle, c’est trop dur pour moi si je devais te perdre. »

C’était simple, il ne voulait pas prendre le risque de voir son frère se faire arrêter et amener dans une des bases, c’était trop risqué, il préférait encore que Nikita en vienne à le détester, mais c’était sa manière de jouer son rôle de frère, de s’éloigner de lui, de le protéger de cette manière. C’était maladroit, il souffrirait, autant lui que Nikita certainement, mais ils s’en remettraient, et Piotr avait l’habitude de souffrir, il n’était plus à une fois près, surtout si cette fois-ci c’était pour protéger son frère unique. Le jeune homme inspira avec une certaine difficulté, il avait envie malgré tout d’espérer, une question lui brûlait les lèvres et il doutait pouvoir s’en débarrasser comme ça. Hésitant, il parla donc une nouvelle fois.

« Et même, si nous pouvions vivre comme des frères, qu’est-ce que tu compterais faire pour rattraper le passé ? C’est impossible… Que veux-tu faire pour effacer tout ce que nous avons raté ? Je ne vois aucune solution possible pour mieux nous connaître…. Nous ne sommes que des inconnus, pas de vrais frères, des frères inconnus…. »

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