Avez-vous déjà ressentit la sensation de ne plus avoir de famille ? Ou du moins qu’elle est perdue toute sa valeur ? Non? Oui ? Et bien, c’était la sensation que j’avais ressentit les derniers jours. La nouvelle année, nous étions en 2021 maintenant et bien évidemment il y eut une fête en famille. J’avais accepté d’y participer au lieu d’allez fêter avec des amies – qui n’en étaient pas vraiment – et puis la famille on pouvait toujours compter sur elle, non ? Du moins, c’est-ce que je pensais et c’est ce qui me poussa à allez à cette réunion de famille. Je fus assez surprise de voir que ceux que je croyais connaître avant tant changé. Il y avait eu la fête, de l’alcool, des jeux etc. Mais j’avais ressentit cette sensation de ne plus les connaître. Comme si enfaîtes, je n’avais jamais été proche d’eux. En même temps, ce n’était pas si surprenant que cela, j’avais toujours été plus proche de ma grand-mère et mes parents plus que n’importe qui d’autres – si ce n’est quelques cousins, cousines. Bref, j’avais donc ressentit l’étrange sensation que nous n’étions pas une vraie famille. J’avais entendu des ragots sur toute la famille pendant tout le long de la soirée et notez que je fus choquée. Je continuai de penser à cette étrange sensation les deux jours qui suivirent la nouvelle année. Quel gâchis, me direz-vous, réfléchir un Vendredi et un Samedi et arrêter un Dimanche. Cependant, je ne pouvais pas contrôler ce genre de choses, que voulez-vous ?

Je devais donc me lever de mon lit où j’étais encore bien installée. Les draps enroulés sur moi, suivi des couvertures qui me couvraient ; j’étais au chaud et je ne sentais pas du tout le besoin de me bouger les fesses de ce merveilleux confort pour une journée de Janvier. Je détestais déjà le mois de Décembre pour son froid, vous vous doutez donc certainement que je n’aimais pas plus Janvier (et souvent très peu Février à cause de la St-Valentin). Mais je voyais l’heure sur mon réveil, et je savais bien que je devais abandonner cette chaleur et ce confort douillet pour allez me promener dans ma maison et prendre une douche. Une douche que je craignais de prendre comme à tous les jours… Car, je ne voulais tous simplement pas m’électrocuter moi-même. Je rêvais d’ailleurs du jour où je réussirais à contrôler ce fichu pouvoir et je célébrerais le jour où je n’aurais plus peur de prendre une longue douche comme toute fille normalement constituée. Car oui, je prenais généralement des douches d’une quinzaine de minutes, ne souhaitant pas rester sous l’eau trop longtemps. Voilà pourquoi je considérais plus mon pouvoir comme une malédiction plutôt qu’un don.

Je me levai alors finalement. Garda un drap autour de moi malgré qu’il n’y avait personne dans la maison (quoiqu’on ne savait jamais. Il y avait peut-être un joli photographe aux yeux verts qui m’espionnait !). Et je me dirigeai vers la salle de bain. J’étais inquiète sans ne l’être trop. Je n’avais pas perdu le contrôle de mon pouvoir depuis longtemps. Était-ce un bon signe ou pas ? Après tout, si je n’avais pas perdu le contrôle de celui-ci depuis longtemps, peut-être le perdrais-je aujourd’hui ? Ou cela voulait-il dire que j’avais réussit à le maîtriser ? Telle était ma question et voilà pourquoi je craignais tout en essayant de me rassurer. J’entrai doucement dans la douche, et essaya de me détendre comme tous les autres jours. Après tout, une bonne douche fraîche, n’était-ce pas pour cela ? J’en sortis saine et sauve – heureusement – et j’enroulai une serviette de très petite taille de autour mon buste. J’en pris une autre de mouvement rapide, me penchai et l’enroula autour de mes cheveux. Et en déposa une autre – nous les filles, nous en prenons souvent tout un tas – sur le sol pour sécher mes pieds et éponger un peu les gouttelettes d’eau qui coulaient de mon corps.

Je sortis de la salle de bain et je commençai à me promener en serviette à travers la maison. Je rentrai dans la cuisine, mais il y avait franchement rien de bon à grignoter, et ce n’était pas à dix heures que j’allais me mettre à cuisiner quelque chose. Et puis, après tout, j’étais top-modèle, mes patrons m’avaient appris à survivre sans manger ! Je lassai la cuisine pour me rediriger vers la chambre, je pris quelques vêtements intéressants à mettre. J’enfilai ce qu’on appelait couramment des ‘leggings’ de couleur grise et j’enfilai une sorte de longue chemise (pour femme, cela va de soi) carotté et ligné d’à-peu-près la même couleur. Et me dirigeai de nouveau vers la salle de bain où je commençai à me sécher les cheveux doucement. Ce n’était pas bon pour ceux-ci, mais je n’avais pas envie d’attendre une trentaine de minute avant qu’il ne soit plus humide, alors j’avais opté pour cette solution. Une fois finis, je sortis mon mascara et mon crayon pour le contour des yeux afin de maquiller ceux-ci.

Et alors que j’allais prendre mon brillant à lèvre, j’attendis à la sonnette résonner. Je lâchai donc mon brillant à lèvre et me dirigeai doucement vers la porte (il pouvait bien attendre, après tout, il n’était que dix heures…) mais en route j’allai immédiatement me regarder dans le miroir car je ne savais pas si j’avais quelque chose entre les dents après tout ou quoique ce soit. Une fois toute belle – bah oui – j’ouvris la porte en débloquant la serrure et je vis un homme – dans la trentaine, probablement – se tenir devant moi. J’avais la vague impression de connaître cet homme. Il me rappelait quelqu’un sans me permettre de me rappeler de lui. J’affichai alors un léger sourire féminin et très beau afin de savoir ce que me voulait le beau brun. Il demanda à voir Grace Parker… Je fus alors choquée. ‘Mais c’est ma mère de quarante cinq ans que tu veux voir ?’ Avais-je eu envie de dire, mais je me retins. Qu’est-ce qu’il pouvait bien vouloir à ma mère ? Il était bien trop beau et jeune pour être une de ses conquêtes. Je restai donc sans mots devant lui. Je me repris par contre aussi tôt et dis d’une voix douce.

« Euh, non, elle n’habite pas ici. » dis-je en premier. Laissant certainement le grand brun devant moi en plan. Je repris alors en tendant ma main – par pure politesse – et dis « Mais, je suis sa fille, Ella Parker. Il y a un problème avec ma mère ? Elle a encore fais des folies ? » Dis-je d’un ton moins rassuré.

J’espérais vraiment que ma mère n’avait pas fait de stupidités et que l’homme devant moi n’était pas un policier ou quoique ce soit d’autres.

Spoiler:

L’expression qui prit possession du visage de la jeune femme fut aussi bizarre qu’inattendue. Elle avait l’air légèrement surprise, comme si ce que je venais de demander relevait d’une rareté extravagante. J’étais bien curieux de savoir pourquoi elle était ainsi étonnée, mais avant même que j’aie le loisir de le lui demander, la blondinette m’apprit que ma tante n’habitait pas ici. Notez qu’une certaine déception se fit aussitôt visible sur mon visage. J’avais souhaité très fort ne pas me tromper, et il s’avérait qu’à contrecoeur ce soit arrivé.

Pourtant une chose était sure : la jeune femme avait l’air de savoir de qui je parlais. Elle aurait très bien pu me dire qu’il n’y a pas de Melinda Parker ici, en m’annonçant que je me suis trompé d’appartement, mais là, au lieu de me faire passer pour le dernier des idiots, elle m’apprit une chose, c’est qu’elle connaissait bien la femme que je cherchais. La question que je me posai alors était celle de savoir ce que pouvait bien représenter cette femme pour celle que j’avais autrefois considéré comme ma propre mère. Avec la chance que j’avais j’étais tombé sur une fille de la famille, je croisai les doigts intérieurement.

Alors que je m’apprêtais à fuir d’ici à toute hâte, la jeune femme à la voix claire m’apprit alors qu’elle était la fille de ma tante, qu’elle s’appelait Ella. Autrement dit, et dans l’ordre logique des choses, cette fille était ma cousine. D’où l’impression de l’avoir déjà vue. Je me répétai son nom plus d’une dizaine de fois mentalement, afin de réfléchir et de retrouver quand est-ce que j’avais bien pu la rencontrer. Certainement il y a longtemps, cela faisait bien des années que je n’avais pas revu de Parker. C’est alors que la mémoire me revint. Oh oui, je ne pouvais que me souvenir d’elle. Etant petit, j’avais passé les seuls bons moments en famille de ma vie avec elle et sa mère. Cependant, malgré les bons souvenirs que j’en gardais, je me demandais comment elles auraient réagi en sachant que j’étais un mutant. Est-ce qu’elles m’auraient renié ? Je ne saurais le dire. J’ignorais si elles-mêmes étaient des mutantes ou de simples humaines. D’un autre côté, à l’époque où on a été séparés, elle n’avait que cinq ans, alors elle n’aurait certainement pas compris et n’y aurait vu aucune différence. Malgré moi, j’affichai alors un sourire léger, comme émerveillé par ce que je venais de découvrir, comme un enfant.

« T’as vachement grandi, tu es devenue une très belle femme, aussi belle que ta mère. »

Ce n’était pas l’envie de lui dire que j’étais le petit garçon avec qui elle s’était amusée quand elle était petite qui me manquait. Cependant, je n’étais pas sûr de vouloir la faire fuir, j’étais connu, et pas en tant que bon samaritain. On dit de moi des choses que je préfèrerais qu’elle n’entende jamais. On me détestait déjà bien assez comme ça, sauf ceux à qui j’avais évité de lourdes peines, mais ils étaient tout de même réticents envers moi, mon prix est fort, on n’obtient pas un excellent avocat pour quelques miettes de pain. Néanmoins, malgré tous les efforts que je faisais pour ne pas succomber, à force de la regarder, son visage me rendait sentimental. Je me souvenais de jadis, lorsqu’elle avait peur et qu’elle venait se blottir contre moi. J’étais un peu comme le grand frère qu’elle n’aurait jamais.
Mais à présent, c’était loin tout ça, je n’étais plus un simple gamin, j’avais beaucoup grandi, cela faisait plus de vingt ans qu’on ne s’était pas vu. Je ne représentais plus rien pour elle. D’ailleurs, en la regardant attentivement, elle me rappela l’une des mannequins que j’avais aperçu sur une affiche de vitrine, et que j’avais récupéré en soudoyant le propriétaire. Il n’y avait jamais eu de nom sur ce visage, et l’affiche était affichée dans ma chambre. Je l’avais trouvée très belle, et j’élucidai à présent le mystère d’avoir voulu obtenir cette photo grand format à tout prix. J’aurais dû ressentir de la honte de l’avoir désirée, comme toute personne normale l’aurait fait. Seulement, je n’étais ni normal, ni saint d’esprit, j’avais même couché avec ma propre sœur alors, avoir scruté ses formes plusieurs fois par semaine ne me faisait pas sentir coupable le moins du monde.

Je mis les mains dans mes poches, et soupirai. Qu’est-ce que j’allais bien pouvoir lui dire ? Tout d’abord, peut-être que la rassurer en lui disant que je ne venais pas pour la prévenir que sa mère avait fait des folies.

« Et non, ta mère n’a rien fait. Je voulais simplement…m’assurer que tout allait bien après tout ce temps. »

Bien, ça c’était dit. Et maintenant ? Je soupirai de nouveau. A quoi bon ne pas lui révéler qui j’étais ? De toute manière elle le saurait bien assez tôt. En plus de cela, je ne comptais pas m’éterniser devant sa porte. Il était dix-neuf heures et quart à ma montre. Je lui tendis un sac en plastique.

« Mon père est mort, et il tenait absolument à ce que ta mère hérite de la médaille d’honneur qu’il avait reçu. Il m’a raconté qu’il lui avait promis de la lui donner le jour où il quitterait cette terre. Alors maintenant que c’est fait, et vu que je me suis trompé d’adresse, est-ce que tu pourrais la lui donner de la part de Damian Smith ? Il y a une espèce de lettre qui explique des trucs dedans. »

Je ne laissais en rien paraître mes émotions. Et pourtant, malgré tout ce que la presse pouvait raconter, la disparition de mon père m’avait beaucoup affecté. Sauf que je savais rester impassible. Voyant qu’elle ne saisissait pas les anses du sac plastifié, je pris sa main, me permettant de passer mon pouce d’un geste délicat sur peau. Puis je déposai les poignées entre ses doigts, que je refermai pour qu’elle s’en saisisse. J’étais prêt à partir.

« Prends soin de toi, et fais attention, avec les jolies filles, les mecs sont de vrais connards. »


[ HRP : je voulais juste t'informer que j'ai démarré le rp en disant que c'était le soir. Petit rappel au cas où, parce que je crois que t'as cru qu'on était le matin x) ]