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Réminiscence (Libre)

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Réminiscence (Libre) Vide
MessageSujet: Réminiscence (Libre) Réminiscence (Libre) EmptyMer 20 Oct - 20:33

Si on y réfléchit bien, la Terre était une immense bombe sur le point d’éclater aux quatre coins de la Galaxie. Nos pauvres actes, stupides et inconditionnellement inaptes à notre situation ‘’d’êtres les plus évolués du monde’’ nous mènent droit vers l’Apocalypse la plus totale, vers l’extinction du genre humain, mutant, animal et de tout autre créature vivante qui nous entoure. Vu du ciel, on peut presque voir les immenses nuages de méthane et des autres cochonneries qui polluent l’atmosphère qui se chevauchent et s’entrelacent au-dessus de nos têtes, spectateurs du spectacle qui se poursuit jour après jour. La mort nous attend tous, l’ultime destruction approche à grands pas, inéluctable.

Mais Achaea vu du ciel ressemble à une fourmilière bouillonnante de vie, emplie d’êtres vivants pleinement ou pas du tout leur vie comme ils l’entendent. D’immenses oiseaux de métal traversaient par moment le ciel bleu et pollué, promesse au final de mort lente et douloureuse. Non, pour profiter de la vision magnifique de la cité, il fallait une chose. LA chose qui faisait tourner le monde lorsque je suis né et qui le fait encore tourner aujourd’hui, près de quatre-vingt dix ans plus tard : l’argent. Oui, l’argent, cette invention diabolique mais ô combien étonnante qui permet de contrôler, de réguler et même de choisir la vie des gens. C’est une réalité dont trop peu de gens ont conscience, fort malheureusement. La plupart se contentent de vivre au jour le jour, de travailler sans cesse à faire quelque chose qu’ils n’aiment pas du tout ou très peu, retournent chez eux le soir venu et planifient à l’avance leur petite vie rangée. Pathétique, ennuyeux, si vous voulez mon avis. Oh, je ne suis pas loin de cette petite vie, croyez-moi : je suis mécanicien, propriétaire de mon garage et comme eux, je rentre chez moi le soir venu. Mais moi, contrairement à la majorité, j’aime ce que je fais. Que dis-je : j’adore ce que je fais ! C’est ma passion, ma joie de vivre et mon gagne-pain. Que demander de mieux, franchement ?

Où je veux en venir ? Bah, nulle part vraiment, et partout à la fois. Je divague, aujourd’hui, ça arrive à tout le monde par moments. La force mécanique ou magnétique, poussée à son paroxysme par divers assemblages mécaniques décuplant les capacités des moteurs reste la manière la plus sûre de se déplacer. Ce que je dis n’a aucun sens ? Oui, possible. Probable même ! Mais l’important n’est-il pas que moi je sache où je veux en venir ? Pourquoi devrais-je m’en faire parce que les gens ont du mal à saisir le monde dans lequel je patauge à mon aise ? Mais je reviens à ce que je disais au tout début : ceux qui peuvent réellement saisir la beauté d’une ville et de l’existence sont bien souvent ceux qui ont déjà tout. Faux ? Oui, d’une certaine façon. Certains de ces hommes et de ces femmes deviennent blasés de la vie à force de tout avoir tout cuit dans le bec, mais beaucoup savent profiter des avantages que leur amène leur prospérité.

Il y a des avantages à voyager d'une manière lente. Des avantages à faire partie de la population dites moyenne, aussi. Ma voiture, une Impala 67 complètement blanche, est un de mes plaisirs. J’adore conduire ce tacot que j’ai retapé de mes mains. Moteur V-8 Carter humide, trois cent trente chevaux-vapeurs, quatre mille huit-cent tours par minute et j’arrête avec les détails. Une belle voiture, comme je les aime. Un hélicoptère traversa le ciel au-dessus de moi, tandis que je roulais au-dessus des limites fixées sur l’autoroute. Un hélicoptère high-tech, avec le genre de moteur où j’aurais aimé mettre mes mains, si vous voyez ce que je veux dire, qui planait silencieusement vers l’ouest d’Achaea avec la vélocité d’une libellule. Sans les ailes, la libellule. Sans hélices, la machine brillait de mille feux – des halos de lumière hésitant entre les tons jaunes et pastel, magnifique – avec le logo écarlate d’une chaîne de télévision.

Oui, Achaea était un plaisir, un véritable ravissement pour les yeux. Pas étonnant que de plus en plus de personnes viennent s’y établir, notamment nombre de membres des classes aisées, tout comme beaucoup venant s’installer dans les bas quartiers. La ville semblait être un de ses paradis perdus des temps anciens, même si la comparaison semblait étrange. Mais elle venait de moi et n’étais-je pas un homme capable de me transformer en loup monstrueux de près de trois mètres de haut ? La ville, oui : mélange de richesse et de pauvreté, étrange reflet de Dresde, la ville où je suis né en Allemagne et dont je porte le nom. Un enchevêtrement de races, de niveaux de vie si différents les uns des autres. Chacun se déversant dans la cité en un flot continu, mais c’était précisément ce qui faisait d’Achaea ce qu’elle était. Cette disparité, ces contrastes à la fois flagrants, tout en ne l’étant pas en même temps. Achaea était née, comme tant d’autres villes avant elle, de la folie des hommes. Les failles spécifiques de cette portion de terre, de cet endroit précis, avaient donnés naissance à la ville, qui avait connu son lot de chambardements et de batailles. Le soleil omniprésent était également partie prenante de la cité, et ses rayons qui craquaient la terre et les routes était habituel. Ce qui était sûr, c’est qu’il fallait aimer le soleil pour venir habiter ici. Est-ce que c’est mon cas ? Oui, non, peut-être… Je n’en sais rien en vérité, tout comme je ne sais pas vraiment pourquoi je suis venu habiter ici. Je suis un habitué des bois et des régions éloignés, pas des foules et des cités immenses. Hors, Achaea était immense et surpeuplée. Étrange, non ?

Ce qui était sûr à mes yeux, c’était que la ville était un lieu parfait pour un mécanicien aussi talentueux que moi. C’était l’endroit parfait pour m’emplir les poches et me faire un nom. Car les habitants de la ville haute n’aiment pas se salir les mains, c’est bien connu. Alors ils refilent du travail aux autres, et ça, ça me convient parfaitement. Eux, je leur charge le gros prix, tandis que pour ceux venant des quartiers pauvres, les prix diminuent. C’est un secret qui ne doit pas trop s’ébruiter, vous le comprendrez, sans quoi je perdrais nombre de mes clients. Pour l’heure, je filais sur l’autoroute en observant en hauteur de riches maisons, et les installations de riches entreprises. Verdure et arrogance étaient de mise dans ces quartiers-là, au contraire des bas quartiers ou du coin industriel où se trouve mon garage. Là, les routes étaient parcourues de nids de poule, le béton fendue bien trop souvent. On voyait rapidement la différence entre les statistiques de la réussite et de l’échec. C’était flagrant pour quiconque s’ouvrait les yeux. Hors, beaucoup ne le veulent tout simplement pas. ‘’Tant pis pour eux, ils n’ont qu’à travailler plus, bla bla bla.’’ Que savent-ils de la vie dans les bas fonds, eux qui ont tout cuit dans le bec ? Pas grand-chose, non. Mais ils profitent de ce qu’ils ont, par contre, ça c’est clair. Non pas que je sois jaloux, notez bien.

J’approchais de ma destination, à savoir le port d’Achaea. Un de ces jeunes richards m’avait appelé parce qu’il avait un problème avec le bateau de papa.

- Il ne démarre pas, je sais pas pourquoi, qu’il m’a demandé au téléphone.
- Vous avez appuyé sur le bouton de démarrage ?
- Oui, je crois. Attendez, je réessaye. Au bout de trois secondes : Oui, mais ça ne part toujours pas.
- Il y a de l’essence dans votre moteur ?
- Heu… Attendez, je vais voir.

Certains s’imaginent vraiment que je n’ai que ça à faire, attendre au téléphone. Non, je n’ai pas trois voitures en retard qui attendent que je me penche dessus, non ! Et je n’ai toujours pas de nouvelles de ce petit russe, Piotr. Il m’avait dit qu’il passerait, mais j’attends toujours. Bah, je verrais bien. Et je devais en prime me farcir le travail de secrétaire, parce que… Ben, parce que je n’en avais toujours pas embauchée une, voilà ! Sérieusement, entre nous, si j’avais eu cet idiot en face de moi à ce moment là, je crois que j’aurais probablement laissé mon Loup lui bouffer le visage. Non, mais !

- Oui, il y a de l’essence, mais il ne se passe rien.
- Ok. Vous m’avez dit être au port d’Achaea, à la marina trois, c’est cela ?
- Oui, exact. Vous pouvez passer quand ?

Regard rapide à l’horloge au mur. 15:36. Rapide calcul : j’en ai pour vingt, vingt-cinq minutes à m’y rendre…

- Dans trente minutes, je peux être là. Je demande cinquante dollars pour me déplacer, plus cinquante par heure supplémentaire, sans compter les frais matériels. Cent dollars en commençant, donc. Ça vous va ?
- Aucun problème, vieux, aucun problème !

Il me donna l’adresse et me raccrocha au nez. Aucun merci, rien. Noooon, c’est trop demandant. J’ai pris une longue inspiration et j’ai commencé à fermer boutique, barrant la porte d’entrée principale en premier, puis les refermant les trois énormes portes de garage du bâtiment, que je laissais ouvertes toute la journée à cause de la chaleur. Ça ne changeait pas grand-chose, mais ça montrait au moins aux gens que le garage était ouvert. Ensuite, je suis allé dans mon appartement au fond du garage, j’ai ramassé mes clés et suis sorti en n’oubliant pas de mettre l’alarme et de verrouiller derrière moi.

Et là, j’approchais du port. Je voyais les bâtiments se modifier peu à peu, laissant place aux habitations de bord de mer. Maisons sur pilotis, avec de petits ports d’amarrage pour leurs bateaux de plaisance. Maisons de riches, encore une fois. Aucun habitant dit ‘’normal’’ ne pourrait s’offrir une de ces bicoques, oh non. Elle sont magnifiques, comprenez-le, mais littéralement hors de prix.

Un dernier tournant et je me suis garé dans le parking faisant face à la mer et au port d’Achaea, divisé en plusieurs marinas. Je suis sorti de ma bagnole après avoir remonté la vitre électriquement, puis je me suis assis sur le capot, extirpant mon paquet de cigarettes d’une des poches de mon bleu de travail, taché de multiples taches de graisse et d’autres substances si communes aux garages. J’ai pris une cigarette, rangé le paquet, et l’ai allumée avec un zippo tout simple tiré d’une autre poche. Ça n’en a pas l’air comme ça, mais c’est bourré de coins et recoins ce genre de vêtement ! Mon regard s’est égaré sur le port et est tombé presque aussitôt sur un spectacle agréable à l’œil. Elle aussi devait profiter de la vue, aucun doute là-dessus. La jeune femme que j’observais, jeune, blonde, son corps de rêve tout juste camouflé par son mini bikini, se trouvait sur un petit bateau à une dizaine de mètres du parking, de moi donc, et elle contemplait présentement le magnifique paysage de la mer et du port qui s’offrait à nous. Si j’avais été amateur de photographies, j’en aurais pris une à cet instant. Magnifique.

Bref. J’ai pris le temps de terminer ma cigarette et j’ai pris ma ceinture emplie d’outils sur le siège arrière de ma voiture, que j’ai fixé autour de ma taille. J’ai verrouillé les portes et ensuite me suis dirigé vers les quais. M’orientant à l’aide des multiples pancartes vers la marina numéro trois. Mon regard était attiré, invariablement, par toutes sortes de détail appartenant à différents styles de bateaux. Des sloops, des voiliers, un yacht à voile énorme… Il y en avait pour toutes les tailles et tous les goûts. Fascinant ! Au bout de quelques minutes de marche, je suis arrivé à la marina trois, où j’ai rapidement déniché le bateau de mon client. Il avait un yatch de 20 mètres de long baptisé « chasseur », ce qui, entre nous, n’était franchement pas original. Pourquoi ? Simplement parce que le mot yacht, d’origine néerlandaise, signifie « chasseur », ce qui ici désigne un navire rapide. Et à voir la taille de cet engin, je n’avais nul doute qu’il soit très rapide. Son yacht motorisé, à vue de nez, semblait propulsé par deux gros moteurs qui faisaient – lorsqu’ils fonctionnaient – tourner deux hélices à trois pales. Ce genre d’hélice est le plus courant qui soit, offrant un bon rendement en statique (force) et en dynamique (puissance). Un bon choix, en définitive, même si c’était assurément le yatch à papa.

J’ai hélé le nom du client, qui m’a crié de monter, ce que j’ai fait en m’hissant sur le pont du navire en grimpant sur la mince passerelle qui le reliait à terre. Wow. D’enfer, le bateau. Confort de luxe, oui. Bon, je vais faire vite, parce qu’en tout et pour tout, j’ai passé cinq minutes sur ce bateau. L’idiot de fiche à papa n’avait pas vérifié si les fils reliant les moteurs à l’essence étaient correctement fixés. Stupide, je sais, mais je m’étais quand même fait cent dollars pour cinq minutes de boulot. Qui a jamais dit que les mécaniciens étaient mal payés ?

De retour sur le quai, je me suis adossé à un poteau s’enfonçant dans l’eau, observant le yatch laisser exploser sa puissance, dans un vrombissement presque assourdissant pour moi. Il s’éloigna à une vitesse folle des quais et se perdit rapidement dans le lointain, brisant la tranquillité de l’eau. J’aurais aimé pouvoir piloter ce bateau, ne serait-ce qu’une fois. J’ai alors décidé que je m’accordais congé en cette fin d’après-midi ensoleillée. J’étais bien où j’étais, adossé à ce mât jaillissant de l’eau. Je devais avoir l’air bizarre, c’était évident, mais comme toujours, ce que les autres pouvaient bien penser était la dernière chose à la quelle je pensais. Mon regard se perdit dans la forêt de mâts des bateaux et sur la mer, tandis que mon esprit dérivait sur des évènements lointains, très lointains, où j’avais commis un massacre monstrueux. J'y avais été poussé, certes, mais cela me hantait encore parfois, même aujourd'hui, plus de cinquante ans plus tard. À cette époque, ç’avait été eux ou moi…

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MessageSujet: Re: Réminiscence (Libre) Réminiscence (Libre) EmptyJeu 18 Nov - 15:35


Réminiscence (Libre) Etgqpe
Réminiscence
Réminiscence (Libre) 9u917b
Nemesis S. Byrne
Réminiscence (Libre) 30u63wk
Dresden Clemens

Plutôt mourir que d'être soignée par une foutue mutante ! »

Nemesis se retourna. Très lentement, de manière parfaitement calculée, quelques mèches de cheveux blonds perdues sur son front plissé. Ses sourcils se haussèrent, se rejoignant rapidement en une ride soucieuse tandis qu'elle observait sa jeune patiente avec attention. Problèmes à l'horizon. En moins de temps qu'il en faut pour le dire, la doctoresse se retrouva à côté de cette dernière, saisissant son bras sans délicatesse pour y planter une aiguille, et tout ça sans regarder.

Ça peut s'arranger. » Lâcha-t-elle dans un sourire moqueur avant de retirer son arme de mort pour appliquer une compresse désinfectée.
Heaaaaiie ! »

Joli mélange de sons. De fait, la vague de douleur qui effleura ses propres sensations eut pour effet d'étirer un peu plus son sourire malicieux. A la voir, on aurait put croire qu'elle appréciait de faire souffrir les gens.

Oh, j'espère que je ne vous ai pas fais mal ? »
Espèce de monstre ! »

La meilleure réponse au monde ? Un petit rire sarcastique doublé d'une légère tape sur le bras martyrisé avant de s'éloigner d'une démarche dansante. Dire qu'elle était payée pour ça... Enfin, c'était plus facile à dire qu'à faire. Dans la pratique, l'humaine qui lui faisait face n'était pas la seule à se plaindre de voir quelques rares mutants exercer des métiers aussi importants que médecins. Alors quand en plus ce même médecin se révélait être militaire, chirurgienne et, pire que tout, plutôt canon, ça faisait mal à l'égo. Prenant confortablement place derrière son bureau, la blonde attrapa rapidement papier et stylo – la bonne vieille méthode – pour remplir la fiche de la brune envahissante.

Je vais me plaindre auprès de votre supérieur ! »
Tombe bien, j'en ai pas. »

Voilà tout ce que la concernée marmonna, concentrée qu'elle était à trouver une excuse plausible pour justifier la piqûre. Ah, parce qu'il fallait une raison ? Un nouveau sourire étira les lèvres pulpeuses de l'Irlandaise tandis qu'elle griffonnait un mot à la va-vite.

Vous allez entendre parler de moi ! Je vais vous poursuivre en justice, et là... Non mais sérieusement, ça va pas bien dans votre tête ? Vous devriez déjà nous être reconnaissante de pouvoir pratiquer. Si ça ne tenait qu'à moi, vous n'auriez déjà plus votre boulot ! »
Heureusement pour moi que ça ne tient pas qu'à vous alors. » La presque trentenaire releva imperceptiblement ses yeux pervenche sur son interlocutrice, désignant d'un mouvement du menton la place face à elle. « Si vous pouviez signer le chèque... »
Et puis quoi encore ?! »

Tout à fait tranquille, le Dr. Byrne haussa les épaules et se cala au fond de son siège, glissant au passage une main fine dans les quelques mèches dorées échappées de son chignon trop strict.

Vous savez, ce n'est pas moi que ça dérangera. Au final, c'est surtout l'hôpital qui risque de le prendre mal. Mais je suppose que vous devez avoir assez d'argent à perdre dans un procès inutile que vous perdrez quoiqu'il arrive, n'est-ce pas, Mrs... »

Prise d'une soudaine hésitation – malgré un cerveau d'éléphant, Nemesis n'avait pas la mémoire des noms, principalement parce qu'elle n'en avait rien à faire des gens -, elle se pencha pour jeter un œil au papier qu'elle venait juste de remplir.

C'est ça, Mrs. Bendley. Ce n'est pas comme si votre mari avait eut droit aux meilleurs soins possibles de cet hôpital il y a tout juste un mois, après tout. Une bagatelle que de perdre quelques dollars de plus, tout ça pour éviter d'entrer en contact avec la maladie très, j'insiste bien sur ce mot, très, contagieuse du gène mutant. »
Ce n'est... Je veux dire... Pour qui vous prenez-vous ? »

La belle se contenta de hausser les épaules, reprenant sa place avec une suprême indifférence, qu'elle marqua de plus belle en observant les tableaux accrochés aux murs bleus de son cabinet personnel. Des tableaux de Rubens, pour la plupart, dont son favoris restait celui du débarquement de Marie de Médicis au port de Marseille le 3 Novembre 1600 ainsi qu'un de ses plus grands classiques, le Massacre des Saints innocents. Se trouvait également, juste à l'arrière de sa patiente torturée entre sa haine des mutants et son besoin d'argent, le garçon au lapin d'Henry Raeburn, un artiste écossais fort peu connu, quand bien même ses tableaux étaient-ils d'une justesse incroyable compte tenu de la méthode employée. Pensive, peu concernée au final par les émotions qui suintaient littéralement de l'instable face à elle, la blonde se mordilla la lèvre inférieure en se promettant d'ors et déjà de trouver une réplique parfaite des enfants Drunmond, pour compléter sa collection personnelle. Sur cette pensée, une bouffée de rage lui coupa la respiration, la forçant à reporter son attention sur l'humaine qui la fixait d'un regard glacial.

Combien ? »

Nemesis prit une profonde inspiration, se retenant péniblement de grincer des dents. Pourquoi personne n'était-il capable de contrôler ses émotions ? Quelle plaie ! Et encore, ce n'était rien comparé à ce qu'elle subissait quelques années plus tôt Au moins le reste de l'hôpital était-il maintenant aussi calme qu'une tombe, ce qui n'avait pas été le cas, par exemple, à l'époque où la blonde s'était dirigée vers le service de pédiatrie. Ah, quelle horreur ! Tous ces mioches qui passaient des larmes au rire en moins de temps qu'il en faut pour le dire. En somme, les crises habituelles avaient tout l'air de suivre la routine suivante : 'Je tombe, je pleure, je vois un papillon, je ris, j'essaye de l'attraper, je l'écrase, je gueule'. C'était d'ailleurs assez amusant, dans la mesure où les adultes disaient ne plus être sujets à ce type de changement radical d'humeur. Quelle belle illusion ! En vérité, ils étaient pires, ne serait-ce que parce qu'il leur manquait l'innocence des moins âgés, trait de caractère qui avait toujours eus le don de contrebalancer les interférences que ces derniers produisaient à longueur de journée. Bref, la doctoresse relâcha soudainement la pression, revenant à l'instant présent comme on se plongerait d'un coup dans un bain d'eau glacée.

...Cinquante dollars. »
Pardon ?! » Nouveau haussement d'épaules de la part de l'Irlandaise. « Mais c'est du vol ! Vous osez voler les honnêtes gens comme ça, sans sourciller ?! »
Mrs. Bendley, soyez sincère avec moi : Si vous aviez l'opportunité d'en faire autant envers quelqu'un comme moi, le feriez-vous ? »

Le silence qui suivit cette question se prolongea un long moment avant que la furibonde se décide à sortir un chèque de son sac à main pour le remplir d'une main tremblante de rage. Oh, voilà. Le mal de tête arrivait, et à toute allure en plus. Fermant les paupières, la féline glissa le bout de ses doigts sur ses tempes pour un bref massage inutile. Ce n'était décidément pas sa journée. A vrai dire, elle avait déjà pensé que le pire était arrivé deux heures auparavant quand un sale gosse était enfin sortit de sa salle d'attente après avoir braillé pendant un moment, mais ça, c'était le bouquet. Un bourdonnement insupportable commençait déjà à envahir son ouïe, presque aussi énervant qu'un moustique en train de vous tourner autour juste au moment où vous commencez à vous endormir, et c'est à peine si elle entendit sa cliente se lever en faisant racler sa chaise sur le sol. Même pas un au revoir. Tant mieux, d'un autre côté, car elle ne se sentait plus du tout d'humeur à y répondre. Au final, cette idiote ne pouvait pas choisir meilleur moyen de soulager son état qu'en partant très loin, mauvaises vibrations comprises dans le lot. Et de deux harpies pour le prix d'une, deux ! En promotion immédiate chez votre meilleur médecin. Nemesis s'offrit le luxe d'esquisser une grimace en se relevant, après avoir soigneusement glissé le chèque dans son sac à mec. Portant un regard blasé sur la magnifique horloge aux aiguilles en forme de papillon à sa droite, la belle manqua de peu de pousser un cri de joie : Finies, les consultations.

Mais ça, c'était sans compter le fait que la journée n'était pas terminée, loin de là. Par automatique, le Dr. Byrne saisit son calepin relié de cuir noir et l'ouvrit à la page du jour, histoire d'accentuer un peu plus son désespoir. Une visite prévue pour l'après-midi, avec une note qui se résumait à 'Peu mieux faire'. Bon. Au moins, il était clair que Mr. Scottland Yard – allez comprendre pourquoi elle avait écrit ça plutôt qu'un nom – n'était pas son patient favoris, ni le le moins habituel du lot. C'est seulement après avoir retiré sa chemise de travail et enfilé son blouson de cuir que la lumière se fit dans la tête. L'hypocondriaque. Évidemment, ça expliquait tout. Un nouveau soupir fatigué traversa les lèvres rosées de la mutante quand elle attrapa sac à main et clefs de moto au vol avant de traverser le couloir et d'emprunter l'escalier de service, comme à sa fâcheuse habitude. Un, deux, trois... Soleil ! Interloquée, la poupée blonde secoua la tête en se réceptionnant sur la dernière marche, stoppant net son élan de pseudo-amusement enfantin. N'importe quoi. Elle délirait. D'un autre côté, n'importe qui l'aurait fait à moins que ça, aussi se contenta-t-elle de défaire son chignon d'un simple passage de main dans sa chevelure en se dirigeant d'un pas assuré jusqu'à son véhicule. Elle ouvrit le coffre de ce dernier tout aussi vite, glissant son chouchou blanc dedans dans le même mouvement qu'elle fit pour récupérer son casque et l'enfiler aussi sec. Inutile de tergiverser : Plus vite elle aurait terminé, mieux elle se porterait avant ses visites du soir. Si il n'y avait pas d'urgence entre temps... Par réflexe, l'empathe effleura le bois de son porte-clef du bout des doigts avant de grimper sur sa moto, une superbe MTT Y2K noire, rien de moins. Rien qu'à la démarrer, Nemesis sentit un frisson de plaisir remonter le long de son échine. Avec 340 chevaux entre les jambes, il y avait de quoi, surtout lorsqu'on savait que ce petit bijoux – qui avait couté la peau des fesses, inutile de le dire – possédait une turbine d'hélicoptère et atteignait les 402km/h en un temps record. En somme, le moyen idéal pour une femme de passer pour une suicidaire.

Mais la belle savait conduire son petit jouet, et était même capable de rester à peu près sage dans les rues les plus fréquentées de la ville, doublant une voiture par-ci, tournant par-là afin de rejoindre le port et ses habitations riches le plus vite possible. Eh oui, il fallait qu'en plus son charmant client fasse partie de cette catégorie de personnes qui s'en mettaient plein les poches sans qu'on ne sache très bien si la méthode utilisée était légale ou pas. Après tout, ça ne la regardait pas. Aussitôt dit aussitôt fait, la chirurgienne arriva assez rapidement au quartier visé, et c'est à peine si il lui fallut plus de temps pour pénétrer dans la villa, ausculter son patient avant de lui refiler une boîte de médicaments remplies de bonbons inoffensifs et ressortir au soleil de l'après-midi, aussi détendue qu'un gros chat étendu sous un rayon de lumière. Et de fait, la presque trentenaire se mit à marcher en s'étirant, passant ses mains fraiches dans sa nuque tout en portant son regard sur le ciel bleu, surprenant le passage d'un avion, grand oiseau de métal dans le ciel. A cette vue, un fin sourire étira à nouveau ses lèvres, présageant le retour du bon temps dans sa tête; Peut-être pourrait-elle penser à prendre quelques vacances, un jour. Après tout, elle devait bien avoir un moyen d'obtenir cette foutue autorisation pour prendre l'avion sans se faire arrêter dès les portes de l'aéroport franchie, non ? Un voyage en Russie serait bien. Ou en Allemagne ? De joyeuse, sa moue se fit boudeuse tandis qu'elle revenait progressivement à l'endroit où elle avait sagement garé son petit bijou, quelque part près des quais.

Il y avait quelque chose. Quelque chose de dérangeant. Sourcils froncés, Blondie fit voler son regard aux alentours., cherchant la source de ce... Malaise ? Non, pas exactement. Une ride soucieuse vint barrer son front d'ordinaire si lisse, troublant son impassibilité comme le bruit d'un moteur de bateau venait de rompre le silence. Mais ce n'était pas ça. En l'espace d'un instant, toute notion extérieure sortit de son esprit; Progressivement, les clapotis de l'eau s'effacèrent pour laisser place au bourdonnement enragé d'une émotion. D'un pas léger, la doctoresse continua d'avancer, se laissant entièrement guider par ce que son pouvoir détectait et amplifiait, petit à petit.

Déprimant... C'est que ça donnerait presque envie de sortir les violons... » Marmonna-t-elle.

Puis elle le vit. Dur de le rater, en fait, et il n'y avait aucun doute que sans le poteau elle aurait directement remarqué sa silhouette bien bâtie. Profitant de l'absence flagrante d'animation dans les environs, Nemesis concentra tout son pouvoir vers cet homme, alors même qu'elle n'était plus qu'à un mètre de lui, grand maximum, sans protection quelconque sinon un cran d'arrêt dans la poche de son jean. Perplexe, la blonde pencha la tête de côté. Regrets ? Voilà qui n'était pas habituel dans les rues d'Achaea.

Ohé, du bateau ? Vous n'êtes pas en train de couler j'espère ? »

Sait-on jamais, qu'il ait été en train de faire une crise cardiaque sans la moindre douleur à détecter et à absorber aussi sec. La raison d'un tel abordage ? Ah, ça... Au haussement de sourcils perplexe de l'Irlandaise, on pouvait en conclure qu'elle se posait elle-même la question. Décidément, se laisser guider par les émotions des autres n'apportaitvraiment rien de bon : La preuve, voilà qu'elle s'intéressait à la raison d'un tel sentiment.



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MessageSujet: Re: Réminiscence (Libre) Réminiscence (Libre) EmptyMer 8 Déc - 1:34

Des gardes. Des confessions extirpées par la violence, par la torture, par les coups. À coups de poings, de matraques, de bottes, de barres d’acier… Douleur et sang, terreur et soulagement entremêlés. Hurlements et supplications. Coups dans les côtes, la poitrine, l’aine, le dos, les bras, les jambes… partout où ça pouvait faire mal. Torture inhumaine, comportement si humain pourtant. La Loi du Talion est plus vivante que les gens ne se l’imaginent. Frapper avant d’être frappé, mordre avant d’être mordu… J’aurais aimé avoir agi autrement, notamment avant d’être attrapé. Cela m’aurait évité bien des choses. Souffrance physique et souffrance mentale. On me permettait de m’en remettre un peu, puis ça recommençait encore. Et encore. Et encore… Mon Loup m’avait sauvé, commettant en échange un massacre sans nom. Personne n’avait survécu dans la base du Parti ; ni prisonniers comme moi, encore moins les gardes et autres employés. Combien de gens avais-je tué alors ? Je ne le savais pas et ne tenais pas à le savoir. C’était là une époque sombre, très sombre, de mon existence…

▬ Ohé, du bateau ? Vous n'êtes pas en train de couler j'espère ? »

Perdu dans mes pensées comme je l’étais, je ne l’ai jamais vue approcher. Ça m’apprendrait à perdre ainsi contact avec la réalité et à divaguer dans mon esprit. Même mon odorat ne m’avait pas averti. Il faut dire aussi que ces souvenirs ne sont pas parmi mes meilleurs et que j’ai tendance à m’y perdre lorsque j’y songe. Ce que j’évite de faire la plupart du temps, principalement en me plongeant dans mon travail jusqu’à m’écrouler de fatigue le soir venu, sombrant dans un monde sans rêves. Cette fois cependant, sans que je sache vraiment pourquoi, j’avais perdu pied dans la réalité et mon esprit se trouvait loin du port d’Achaea, du ciel bleu et du soleil magnifique qui surplombait le monde. Une gaffe monumentale, si vous voulez mon avis. J’aurais normalement réagi, mais étant aux abonnés absents, c’est mon Loup qui fit bouger mon corps de lui-même, m’alertant que quelque chose n’allait pas. Et quoi qu’on dise de moi, ses réactions à lui sont explosives. Lorsque je repris contact, mon corps était accroupi au-dessus… d’une poupée blonde, oui.

Pour les spectateurs, j’ai dû avoir l’air de littéralement bondir tel un ressort, sans avertissement aucun, propulsant des outils tout autour de moi, dont quelques uns dans le lac. Après tout, je portais toujours ma ceinture, non ? Et merde ! Mon corps décolla du mât où j’étais appuyé, à une vitesse clairement inhumaine, lancé vers la source de ce que mon Loup avait perçu comme une menace dangereuse. En était-ce vraiment une ? Pour être tout à fait franc, je n’en avais aucune idée. Mon Loup était plus sensible que moi sur bien des domaines et ce qu’il avait détecté, quoi que ce soit, m’avait complètement échappé. Tant pis. Pour mon alter ego, ce qu’il avait ressenti équivalait à une attaque et il réagissait toujours violemment dans ces cas-là. Toujours est-il que j’ai donc percuté la femme de plein fouet et que je l’ai plaqué au sol un peu durement, comme en témoignait le « Ouf ! » qu’elle poussa lors de l’impact. Euphémisme, comprenons-nous bien. Mes mains immobilisèrent les épaules de la femme tandis que ma tête fusait vers son cou vulnérable, crocs apparents et tranchants. Mes jambes immobilisaient les sienne ; en fait, j’étais à califourchon sur elle, et j’étais déjà à mi-chemin de ma forme glabro, encore humain, mais la bouche garnie de crocs tranchants et les ongles transformés en griffes acérées. Hum… Re-merde ! Je repris le contrôle à ce moment précis. Il va de soi que je ne lui ai pas arraché la gorge ici-même, sur ce quai du port d’Achaea. Cela aurait manqué de… savoir vivre, pourrais-je dire. Oui. La seconde suivante, je fis deux choses. Premièrement, mes griffes et mes crocs disparurent comme par magie à une vitesse folle. Ensuite, je perçus diverses flagrances : odeur de femme, un parfum agréable, mais aussi une odeur d’huile et de métal et une autre, plus légère, de désinfectant, mais aussi la peur, la surprise et la colère, tout cela mêlé. Étranges mélanges d’odeurs, oui, mais je savais ce qu’ils signifiaient. Les deux premières odeurs étaient celles du corps de la femme, les deux suivantes étant celles d’une moto, odeurs reconnaissables entre mille pour un mécanicien de mon calibre. Celle plus légère me rappelait un hôpital, même si j’ai rarement mis les pieds dans un tel lieu. Trop de sang et de mort. Les deux dernières odeurs étaient ce que la jeune femme ressentait : peur, surprise et colère. Je comprenais, oh oui : ma réaction lui avait fait peur et l’avait surprise, et ça l’avait en prime mise en colère. Génial !

Me laisser surprendre ainsi, c’était d’un stupide ! Et j’avais failli tuer cette pauvre femme ! Envoyant des ondes de colère contre mon Loup, je le sentis couiner en moi. J’avais déjà l’air d’un fou enragé, pas besoin d’avoir l’air d’une bête de foire en prime ! Retour à la femme maintenant. Jolie, de longs cheveux blonds, de grands yeux d’un gris perlé, la trentaine… Hum, vraiment jolie et avec des formes plus qu’appétissantes, oui. Surprise, elle l’avait été un instant, mais je voyais déjà son regard s’illuminer d’une colère différente. Ne me demandez pas comment, mais je sentis qu’elle allait me frapper, aussi roulai-je sur le côté et me relevai-je aussitôt, revenant presque au niveau du mât que j’avais quitté quelques secondes auparavant. Mon regard revint à la femme, qui se relevait à son tour. À l’intérieur de moi, mon Loup me transmettait des sensations étranges, souvenirs de ce qui avait déclenché sa réaction. Je n’y compris pas grand-chose, hormis qu’il avait senti quelque chose nous frôler et que ça avait déclenché sa réaction éclair. Danger ! Oh. Ouais, bon, il avait voulu me défendre, comme toujours, alors je lui fis l’équivalent d’une caresse mentale. Brave toutou.

La fille me dévisagea et nos regards s’accrochèrent. Mon air impassible et sombre ne sembla pas changer grand-chose et je sentis de l’intérêt émaner de ce que la femme dégageait. Et merde à nouveau ! Moi qui voulait éviter d’attirer l’attention, j’avais fait tout le contraire. Avec une réaction pareille, c’était certain et pas du tout surprenant, aussi. Haussant les épaules, j’entrepris de ramasser mes outils éparpillés sur le quai, ignorant superbement la femme. J’étais passé maître dans l’art d’ignorer ce qui m’entourait, semblait t’il, alors autant en profiter au maximum ! En autant qu’elle ne me touche pas, de quelque manière que ce soit, il n’y aurait pas de casse. Au bout d’un moment, tous mes outils – sauf ceux ayant fait un plongeon forcé dans l’eau – avaient retrouvés leur place attitrée, mais la femme était toujours là et son odeur indiquait clairement qu’elle était toujours intéressée par moi. Je relevais la tête, irrité de la trouver encore là, et pas le moins du monde désolé pour ce que j’avais fait. Elle n’avait qu’à ne pas approcher les gens sans raisons ! Elle devait attendre que je m’excuse, comme la richarde qu’elle semblait être aurait fait. En autant qu’elle ne me foutait pas un procès au cul ! Ouais, peut-être que je laisserais mon Loup la bouffer dans ce cas… Et pourtant… elle ne sentait pas l’exaspération… Bah.

- Désolé de vous avoir bousculé, fis-je de ma voix profonde, presque un grondement. Je n’aime pas être surpris.

Ouais, comme si elle ne l’avait pas remarqué elle-même ! Grommelant pour moi-même, j’entrepris de la contourner pour retourner chez moi, de mon pas volontairement lourd et peu gracieux. Ce petit interlude avait ruiné mes plans de passer une journée en paix. Mon Loup approuva ma réflexion, créature monstrueuse dotée d’une réserve infinie de rage et de colère. Mon côté sombre, quoi. La femme ne m’empêcha pas de m’éloigner ; elle avait un air pensif sur le visage, mais je fis mine de l’ignorer. Je passai la main dans ma tignasse sombre mais douce, un peu comme le poil d’un loup au toucher. J’étais presque arrivé au bout du quai lorsque la phrase qu’elle avait prononcée me revint en mémoire et je tournoyai sur moi-même sans raison apparente, posant à nouveau mon regard sur la blonde plantureuse qui n’avait pas bougé mais m’observait toujours.

- C’était quoi cette histoire de coulage et de bateau ? demandai-je à voix haute, suffisamment fort pour qu’elle m’entende, tout en écarquillant les bras. J’ai l’air mouillé ?

Sans queue ni tête ? Oui, assurément, sans doute aucun. Encore une fois, pour faire changement. Je suis un être étrange et peu commun, c’est vrai. Il est inutile d’essayer de me comprendre, je ne crois pas me comprendre moi-même. Les gens ont du mal à me saisir, ce que je dis a souvent un sens caché mais très clair pour moi, je suis maussade, grognon, sombre, mais heureux dans ma tête au moins, et je partage mon corps avec un alter ego géant et poilu. Je suis moi, quoi ! Et elle, qui était-ce ? Je la dévisageai à nouveau sans gêne, plus intensément que précédemment, mon regard scrutant chaque partie de son corps, mon nez m’offrant un déluge d’odeurs à nouveau. Hum… Oui, elle sentait assurément comme une clinique médicale ou un hôpital. Infirmière ? Docteure ? Le coin de mes lèvres se souleva un peu d’amusement tandis que je l’imaginais en costume. Ouais, pas sûr qu’elle soit ce genre d’infirmière. Peu m’importait vraiment son métier, au fond. Seul m’intéressait la raison qui l’avait poussée à m’adresser la parole. Les gens m’évitaient en général, sentant que j’étais dangereux. Pas elle. Pourquoi ? Et c’était quoi ce truc qui avait à ce point énervé mon Loup ? Je n’en savais rien. Encore. Décidemment, j’avais tendance à me poser beaucoup de questions ces temps-ci… Trop pour mon propre bien, je pense. Ou pas.

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Liam Winchester

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