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Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ]

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Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] Vide
MessageSujet: Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] EmptyLun 14 Déc - 17:37

C'était un après-midi chaleureux, malgré la saison, il ne faisait pas très froid. Au contraire, le soleil était au rendez-vous, et là-haut dans le ciel, ses rayons de feux illuminaient le teint morne de cette journée monotone. Tina peu frileuse, était vêtue d'un short en jean, d'un débardeur bleu que recouvrait partiellement une petite veste sans manches en jean noir, et de bottes du même ton que son short. Munie de son arc et de ses flèches aux pointes d'or, elle arpentait les orées de la forêt, appréciant au passage le paysage fabuleux et silencieux dont les couleurs étaient ravivées par la lumière solaire. Elle ne s'était pas rendue là par hasard, elle n'était pas là pour une simple promenade. La raison de sa venue était toute autre.

[ Début du flash back ]

Plus tôt dans la journée, aux environs de quatorze heures..
Le téléphone sonna..


" Allô ? "
" Mi cara hija !" [ Ma chère fille ! ]
" Mama ?" [ Maman ? ]
" Si, como estas ?" [ Oui, comment vas-tu ? ]
" Bien.. Y tu ?" [ Bien.. Et toi ? ]
" Estoy cansada." [ Je suis fatiguée.]
" Como està papa ?.." [ Comment va Papa ? ]
" ... Es justo a proposito de Papa que te llamo." [ ... C'est justement à propos de Papa que je t'appelle. ]
" Que pasò ?" [ Que s'est-il passé ? ]
" Nada de grave pero, tengo miedo Tina, sola contra todo.." [ Rien de grave mais, j'ai peur Tina, seule contre tout.. ]
" Mama, tienes que mantener la calma. No estas sola, soy aquì ! " [ Maman, tu dois rester calme. Tu n'es pas seule, je suis là ! ]
" Hacia un accidente a la Modela, tu padre se ha pegado con un recluso." [ I y a eu un accident à la Modela, ton père s'est battu avec un prisonnier. ]
" Que ?! Està bien ? Que pasò ?!" [ Quoi ?! Il va bien ? Qu'est-ce qui s'est passé ?! ]
" Tiene que revolver antes del juez, puede ser condenado a mas años de prisiòn.." [ Il doit retourner devant le juge, il peut être condamner à plus d'années de prison..]
" Quien ?" [ Qui ? ]
" Qué ?" [ Quoi ? ]
" Con quien se ha pegado ?!" [ Avec qui s'est-il battu ? ]
" Un hombre muy fuerto, un asesino que ha jurado hacer su piel.." [ Un homme très fort, un meurtrier qui a juré de lui faire la peau..]
" No te preocupes Mama, cuando es la audiencia ?" [ Ne t'inquiète pas Maman, l'audience est quand ? ]
" En tres semanas, un mez al mas tarde." [ Dans trois semaines, un mois au plus tard. ]
" Estaré allì." [ J'y serai ]
" No puedes Tina ! " [ Tu ne peux pas Tina ! ]
" Lo sé. A pronto Mama, te quiero." [ Je le sais. A bientôt Maman, je t'aime ]

Puis elle avait raccroché. Aussitôt prise de colère et de tristesse, ainsi que d'amertume, elle s'était mise en route vers la forêt d'Achaea.

[ Fin du flash back ]

C'est le coeur rempli de haine et de mélancolie que la belle aux yeux de miel arpentait le bois. Elle s'enfonça entre les arbres, et déposa son carquois au pied d'un rocher. Elle arqua son arc, tira la corde solide, et lâcha cinq secondes plus tard. Aussitôt, la flèche siffla à travers les quelques branches qui trainaient par là, puis elle finit par se planter à cinquante mètres de la colombienne, ayant fini sa course dans le tronc d'un arbre qui n'avait rien demandé lui. En prenant la flèche suivante, son pouvoir de psychométrie se déclencha bien malgré elle. Des images envahirent son esprit. Son père, riant aux éclats, tirant à l'arc avec ses anciens amis, elle le revoyait aussi lui confiant l'arc et les flèches sacrées, qui perduraient depuis des générations dans leur famille.
Une fois sortie de son état de léthargie, Tina ne bougea plus. Seule au fin fond d'une forêt, elle pouvait se permettre d'hurler un bon coup. Ce qu'elle fit sur le champs, s'agenouillant à terre et extériorisant toute la douleur et la haine qui bouillonaient au fond d'elle depuis trop longtemps. Les larmes coulèrent toute seule, elle continuait de gémir. Elle savait très bien que l'altercation qu'avait eu son père risquait de finir en drame, il y perdrait la vie, elle y laisserait son âme. Depuis toute petite elle avait supporté ses cavales, enduré la distance qui la séparait de lui et sa mère, elle s'était accoutumée à ne faire confiance à personne malgré son besoin d'être entourée. Tina n'avait jamais ouvert son coeur à qui que ce soit et pourtant elle s'était efforcée de toujours garder ce sourire radieux sur ses lèvres. C'en était trop. Derrière cette joie de vivre débordante se taisait une enfant au coeur fatigué depuis trop longtemps, elle avait besoin de souffler, d'évacuer tout ce qui s'entrechoquait en elle.

Dix minutes plus tard, la forêt était redevenue silencieuse. La jeune femme s'était relevée, avait balayé ses larmes de la paume de sa main droite. Il fallait qu'elle s'entraine, que ses flèches deviennent inévitables et aussi rapides que la vitesse de la lumière. Il fallait qu'elle soit aussi précise que l'éclair. Tout ça parce que bientôt, elle reviendrait chez elle malgré l'interdiction des autorités, et elle se rendrait au procès de son père pour abattre le danger. Et même si elle n'en venait pas à bout, elle le mettrait certainement dans un état critique, il finirait bien par mourir ce chien. Elle le protègerait, cet homme qui lui avait donné la vie, même si pour ça elle devait y laisser la sienne.

Elle regarda la flèche qu'elle avait dans la main, la serra fort et regarda ensuite vers l'étendue de la forêt qui s'ouvrait à elle tel un terrain d'entrainement. Confiante, elle arqua de nouveau son arme, la flèche prête à s'envoler, puis elle lâcha. Elle n'aurait su dire précisement combien de mètres elle avait parcouru, cent cinquante peut-être ? Un sourire en coin, elle mit son carquois sur son épaule et se mit à courir. Au passage, elle reprit possession de la première flèche, qu'elle rangea avec les autres. Elle se dirigea dans la direction où elle avait tiré.
Au même moment, non loin de là, la flèche à la pointe d'or avait silloné les arbres, elle était passé à quelques centimètres du visage d'un jeune homme avant de planter son bec dans un enième tronc d'arbre. Tina ralentit, elle arriva dans les parages où sa flèche avait certainement dû finir sa course.



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MessageSujet: Re: Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] EmptyMar 15 Déc - 12:58

C’était une journée comme une autre, du moins pour quelqu’un comme moi. Le lever dans l’appartement d’une personne que je connaissais à peine (et ça n’avait strictement rien de louche je précise), puis ensuite un petit passage au travail (enfin du moins ce qui était sensé me servir de travail, ou plutôt de couverture (qui ne grattait pas en l’occurrence) pour le moment). Raven avait été très aimable de m’accorder l’hospitalité pour commencer, et ensuite de me trouver un emploi dans mes cordes c’était encore quelque chose d’inespéré. Enfin dans mes cordes, on s’entend, je n’étais pas photographe de base, j’étais étudiant en médecine, destiné à avoir un bel emploi et un beau salaire d’ici une dizaine d’années (et aucune vie de famille aussi cela dit, bien que je n’étais pas du genre à m’en plaindre vu que c’était déjà le cas pour le moment), mais ça me permettait de m’occuper de d’enquêter sans avoir l’air louche (même si Pixie m’avait annoncé que j’étais un gars louche). La vie de famille, c’était quelque chose d’ailleurs. Comprenons-nous bien, je ne me plaignais pas du tout de ma sœur, au contraire ! Je me plaignais (bien que je trouvais que ce n’était pas le genre de terme approprié) du fait que ma famille se résumait justement à une seule personne. Et lorsqu’on savait que je n’avais pas vu cette famille depuis plusieurs années maintenant, qu’est-ce que je devais en penser ? Difficile à cerner, si je rencontrai Abby dans la rue demain, je pourrais peut-être en arriver à ne pas la reconnaitre, c’était navrant (surtout si l’on partait de l’idée que je pouvais me mettre à la draguer, ce serait le pompon quand même, et un sacré manque de chance en même temps).

Quoi qu’il en soit, je m’étais donc rendu au journal, dans le centre-ville histoire de travailler un peu, je ne devais pas faire un acte de présence quotidien, après tout j’étais juste un photographe indépendant, rattaché en couverture au journal de la ville. Quelle drôle de coïncidence, je ne savais pas par quel miracle c’était arrivé, mais mon visage ne semblait pas être plus connu que cela. Bien que je soupçonnais la jolie fille qui m’hébergeait depuis quelques temps d’y être pour quelque chose. Quel mystère cette Raven quand même ! J’étais heureux et chanceux d’un autre coté d’être ‘tombé’ sur elle au parc, bien que la journée n’avait pas été particulièrement chanceuse pourtant, au moins je m’en était bien tiré sur ce coup (et vu le physique de la minette, même doublement bien tiré). J’avais donc été étonné de constater qu’au journal personne ne semblait tilter à ma vue, pendant quelques temps j’avais crains que les autorités ne me fassent passer pour un fou évadé ou un truc du genre, mais heureusement cela ne semblait pas avoir été le cas. Tant mieux d’un coté, sinon j’aurai été dans la mouise. (Bon, en l’occurrence, je l’étais bien, mais c’était autre chose ça). Le passage au journal avait donc été une simple formalité. Un salut à la jolie secrétaire de l’entrée, (dont j’avais déjà appris le nom en seulement dix minutes de conversation), et je m’étais rendu chez mon ‘responsable ‘ (une espèce de geek qui semblait me considérer aussi intéressant qu’un reportage sur le manchot empereur) qui m’avait acheté mes derniers clichés pour quelques centaines de dollars. Ce n’était pas énorme pour ce que c’était mais pour moi c’était vraiment top, je n’avais pas tenu autant d’argent depuis plusieurs années (en fait depuis le début de ma vie, vu qu’avant avec mes parents, je ne touchais pas ça non plus).

J’avais donc protesté pour la forme histoire de faire comme si j’étais blasé d’être aussi peu payé, puis après un salut pour la secrétaire à la jupe aussi courte que mon porte-monnaie était plat (enfin moins maintenant mais bon, en général !), et je descendis dans la rue histoire de me balader un peu, mon appareil toujours avec moi. Quelques secondes après avoir regardé les environs, je me rendis finalement vers les magasins de surplus militaire qui se trouvaient juste à quelques dizaines de mètres du journal, et j’y pénétrai pour acheter un sac à dos qui pourrait contenir mes quelques affaires et m’éviterait de tout me trimballer en main. (Cela dit, c’était plutôt étrange pour moi de me balader avec un sac militaire sachant que j’étais recherché par ces derniers, ironie quand tu nous tiens). Une fois dans la rue (et lesté de quelques dollars), je glissai mon appareil (avec son cache bien sûr), dans mon sac avec quelques autres affaires sans importance, puis je passai la lanière sur mon épaule histoire de me libérer enfin les mains ! C’était étrange, pour peu je me voyais revenu quatre ans en arrière alors que j’étudiais encore la médecine et que nous vivions encore avec notre père. Nous, Abby et moi, enfin, est-ce qu’il y avait encore un ‘nous’ au fond ? Je l’ignorais.

Une envie soudaine me prit (et pas une envie de pisser je vous rassure), l’envie d’aller retrouver ma sœur, de la serrer dans mes bras pour lui faire comprendre qu’elle comptait pour moi. Un vide, une grosse douleur dans mon cœur (ou peut-être le fait que je m’agite autant alors que j’avais le flanc encore douloureux, c’était aussi possible), je me rendis compte à quel point elle me manquait à ce moment. Sans pouvoir attendre plus longtemps, je soupirai légèrement avant de parcourir les environs du regard une dernière fois, et je partis en direction du seul endroit ou j’avais une chance de croiser ma sœur visiblement : La forêt. Sous sa forme animale, elle trouverait obligatoirement refuse là-bas, alors pourquoi traîner ici en sachant que ça ne me permettrait jamais de la revoir ? Je me dirigeai vers l’arrêt du bus au bout de la rue, juste au moment où celui-ci arrivait (décidément, trop de chance tue la chance, il y avait anguille sous roche !), et je m’assis sagement sur un des sièges après avoir acheté mon billet en bon citoyen que j’étais, et je patientai en somnolant à moitié le temps que nous arrivions au dernier arrête, celui le plus proche de la forêt. Bien évidemment je me rendis compte après coup que je m’étais trompé de bus (mine de rien, 3 ans enfermé n’aidaient pas à améliorer mon orientation), et je du donc refaire le chemin inverse à pied, pour finalement me décider à faire tout le trajet par ce moyen, au moins mes pieds ne me feraient pas me tromper d’endroit, enfin logiquement.

Après une bonne heure de marche, le début de l’après-midi se profilait, et j’arrivais enfin en vue de la forêt pour finalement emprunter le chemin (ou plutôt le sentier), pour y entrer. Le coin était joli, bien que certainement trop proche de la route pour convenir à ma chère sœur, et je choisi donc de m’enfoncer un peu plus loin en espérant croiser celle qui me manquait autant. Mais voilà qu’après quelques dizaines de minutes de marche, j’entendis soudain un bruit étrange comme une sorte de sifflement, avant de voir passer quelque chose devant moi (ou plutôt entrevoir quelque chose, ce qui me fit d’ailleurs reculer de surprise), et de stopper net pour diriger mon regard sur la chose. La chose (pas celle de la famille Adams je précise), se trouvait être… une flèche ! Ce qu’elle faisait là, je n’en savais rien (enfin, si, elle avait été tirée forcément, mais par qui ? Robin des bois ? On était en Amérique pas en Angleterre pardi ! Sauf si je trouvais la belle Marianne), mais elle était là, et je la regardai un moment en me demandant à qui elle appartenait. Puisque visiblement la chose ne semblait pas prête à répondre, je me dirigeai vers elle pour la retirer du tronc avant de l’analyser un moment, on aurait dit qu’elle était en or ! A croire que les riches faisaient légion dans le coin ! J’entendis un bruit derrière moi, dans les bois à ce moment, et je me retournai donc histoire de me diriger vers ce fameux bruit (oui que voulez-vous, on est suicidaire ou on l’est pas !). Bonne idée ! Alors que je venais de parcourir trois à quatre mètres, voilà que je voyais débouler une jolie fille en tenue de Xéna la guerrière version amazone, avec un arc et une flèche en main. Tiens, celle qui avait essayé de me tuer ?! Un sourire amusé aux lèvres, je m’arrêtai en montrant la flèche à la jeune femme, m’adressant à elle d’un ton amusé.

« Je crois que vous avez perdu quelque chose mademoiselle ! Vous jouez les Cupidons, ou vous avez décidé d’éliminer les hommes que vous croisez ? Navré, mais je ne crois pas entrer dans la catégorie des sangliers, si c’est ce que vous avez sur votre tableau de chasse. »

en tous les cas, une chose était sûre, vu le physique de la demoiselle, elle devait certainement figurer sur le tableau de tous les gars de la région. Si ça se trouvait, je venais de tomber sur une folle qui tuait les gars à coup de flèche en or, romantique ? Plutôt glauque, je n’avais aucune envie de me retrouver le visage transpercé par une poupée de Xéna la guerrière taille réelle (et toutes les mensurations, décoté comprit), à la rigueur le cœur au sens caché du terme pourquoi pas, et encore, vu les armes j’avais de quoi hésiter un petit moment. Après quelques secondes de silence, je repris.

« Si vous voulez calmer les ardeurs masculines, je vous conseillerai de viser plus bas. »

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MessageSujet: Re: Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] EmptyMar 15 Déc - 18:09

La belle passa à travers de nombreux arbres pour se retrouver à quelques mètres d'un jeune homme. Elle s'arrêta, analysant ses traits. Le physique typique du bogoss du lycée, mais en plus âgé. Lorsqu'elle l'entendit parler, son regard se tourna vers l'objet qu'il avait dans la main. Il tenait sa flèche entre ses doigts. Elle se demanda un instant s'il l'avait interceptée en plein vol, mais plus communement, elle avait dû attérir non loin de lui, et il l'avait surement ramassée. D'après ce qu'il disait, il avait failli être embroché. Ah.. Elle avait failli abattre un joli specimen sans le vouloir, elle aurait eu l'air fine avec un blessé tiens ! Avant qu'elle ne puisse émettre la moindre excuse, il s'adressait de nouveau à elle pour lui dire que si elle voulait se débarasser de la gente masculine, il fallait viser ailleurs, plus bas. Elle voyait très bien ce qu'il sous-entendait, ce n'était pas difficile à comprendre. Il essayait de faire de l'humour. Joueur ? Très bien, ça ne la dérangeait pas, au contraire. Ca allait lui changer les idées et de plus, ce n'était pas souvent qu'elle se retrouvait casi meurtrière face à une victime hilarante.

Elle posa sa main sur sa hanche et dévia son regard vers la partie évoquée comme talon d'Achille par le gars aux yeux d'émeraude. Puis elle attrappa une de ses flèches au museau doré, arqua la corde de l'arc, positionna la flèche et fit mine de viser l'entrejambe du jeune homme. Elle aventura alors ses yeux de miel dans les siens. Effectuant un écart de quarante-cinq degrés avec ses bras, et sans quitter le garçon des yeux, elle lâcha la corde, la flèche siffla et alla se planter dans un arbre à dix mètres de là. Un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres pulpeuses. Abaissant son arme, elle dit :


" Je crois qu'il vaut mieux pour vous que ce ne soit pas mon intention."

Elle marcha tranquillement jusqu'à l'arbre, troisième victime dans une demie-heure, et ôta la flèche de son écorce. Elle la rangea dans son carquois et fit le chemin inverse, revenant sur ses pas, face à celui qui avait failli être sa cible, involontairement bien sûr. Elle rabattit ses affaires sur son épaule, l'arc y compris, et sourit au garçon. Puis elle regarda à droite, ainsi qu'à gauche, il n'y avait personne d'autre. Sa curiosité s'éveilla aussitôt, qu'est-ce qu'il pouvait bien faire dans ses bois ? Mais elle dévia rapidement de ses pensées en remarquant de nouveau l'une de ses flèches dans la main du jeune homme. Elle avait bien failli le tuer, et elle ne s'était toujours pas excusée.

" Vous n'étiez pas dans ma ligne de mire, à vrai dire, je devais me trouver à à peu près cent cinquante mètres de là quand j'ai tiré. J'ai bien failli vous transpercer, j'en suis désolée. Et ça aurait été bien domage que de vous abîmer à contre-coeur."

Elle lui adressa un nouveau sourire. Même s'il n'en avait pas l'air, elle espérait quand même qu'il ne serait pas un de ces psychopathes qui deviennent fous de rage au moindre petit incident. Parce que même si ses intentions étaient pures, et qu'elle se verrait peut-être contrainte de se faire excuser convenablement - ce qui était logique vu la situation - elle ne tenait pas à se voir faire attaquer en guise de rédemption. Tina se tortura mentalement l'esprit pour trouver la façon dont elle allait bien pouvoir s'en sortir si le jeune homme s'avérait contrarié. Quoiqu'il avait l'air bien calme et joyeux pour quelqu'un de possiblement furieux. Elle aurait eu tendance à penser qu'elle ne devait rien avoir à craindre de lui, mais d'un autre côté, il avait l'air trop zen, c'était peut-être suspect après tout. Il faut toujours se méfier de l'eau qui dort.. Oh et puis.. Réellement, ce ne devait pas être quelqu'un de méchant, il n'aurait pas eu cette intonation aimable dans sa voix dans le cas contraire, si ? Il fallait vraiment qu'elle arrête de réfléchir, sans le faire exprès, elle avait dû tirer quelques mimiques de goss, elle se secoua intérieurement pour se persuader que rien de mauvais n'était à prévoir.

Finalement, elle s'avança vers lui de quelques pas avec une certaine assurance. Elle lui tendit une main amicale, et prit un air enjoliveur en plongeant son regard dans le sien. Ben quoi, les hommes sont bien d'éternels dragueurs, alors les filles ont bien le droit d'utiliser de leur charme pour s'éviter les foudres non ? Il n'y avait rien de malveillant dans son acte, elle s'accordait juste le privilège de mettre toutes les chances de son côté. Quoiqu'il en soit, elle lui offrit également un joli sourire avant de dire :


" Je m'appelle Tina. Et encore une fois, veuillez m'excuser, vous auriez pu être blessé.."

Malgré le côté angélique dont elle voulait faire preuve, elle était sincère. Elle ne tenait vraiment pas à blesser quelqu'un, mis à part le molosse qui voulait fracasser son père, mais lui, elle voulait plutôt le tuer franchement, c'était une autre histoire.

Son regard alla alors se poser sur la flèche, que l'inconnu tenait toujours soigneusement dans la main. Elle aimerait bien récupérer sa flèche, elle y tenait même si elles étaient nombreuses. D'ailleurs, elle ne repartirait pas sans, et après l'incident qui avait légèrement de quoi la mettre mal à l'aise, elle n'avait qu'une hâte, c'était de décamper de ces bois. En plus, si comme il l'avait dit il y avait réellement des sangliers dans cette forêt, elle ne tenait pas à s'y attarder. Non pas que ces bébètes la répugnent, mais elle ne tenait pas à finir empalée sur une corne, ou bien à se perdre encore plus entre les arbres en s'enfonçant au plus profond de la forêt. Pourquoi "se perdre encore plus" ? Tout simplement parce que dans sa recherche d'évacuation à tout prix, elle ne s'était pas donné la peine de mémoriser le chemin par lequel elle était arrivée. Et même si elle l'avait fait, honnêtement, malgré son excellente vue et sa bonne mémoire, elle aurait eu du mal à repérer à côté de quel arbre de tel ou tel côté elle serait passée. Donc voilà, tout ça pour dire qu'elle était bel et bien pomée. Non pas que l'envie de rester discuter là avec un inconnu lui manque ou la dérange, loin de là, mais vous avez déjà vu un sanglier ? C'est énorme, et ça ne contourne pas ce qui se trouve en travers de son chemin. A quelle heure le soleil se couchait aujourd'hui ? Le temps qu'elle trouve son chemin et qu'elle sorte de la forêt, il ferait certainement déjà nuit. Sa tête fumait de plus en plus au fil des secondes où elle s'imaginait tout et n'importe quoi. Elle s'ordonna intérieurement d'arrêter de se dire des bêtises. Une fois qu'elle eut obéi à elle-même, elle soupira, exaspérée par son ridicule invisible.


" Dites.. y'a vraiment des sangliers dans cette forêt ?.. Ou vous avez dit ça pour me faire peur ?"

*Parce que si c'est le cas, c'est réussi !* murmura-t-elle intérieurement. Ca lui apprendrait à ne pas prendre de boussole ! Mais bon, dans son cas, elle était toute pardonnée. Après tout, on ne choisit pas ses malheurs, on ne peut que les crier ou les enfermer jusqu'à saturation.

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MessageSujet: Re: Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] EmptyMer 16 Déc - 9:26

La demoiselle posa une main sur sa hanche à la courbe sincèrement très intéressante (d’un point de vue purement artistique quelle évidence, inutile de le préciser bien sûr), et ses yeux couleur miel dévièrent vers le sujet de la conversation. Je dois avouer que sur le coup, sa réaction me laissa pantois, elle agissait exactement comme j’aurais été tenté de le faire à sa place (enfin sauf que regarder l’entrejambe des gars n’était pas mon passe-temps préféré comprenons-nous). Elle semblait avoir une certaine répartie, à moins que je sois tellement attirant qu’elle ne puisse s’empêcher de me regarder de haut en bas (en insistant sur le bas toutefois), mais j’étais néanmoins plus tenté de croire que la première possibilité était la bonne. La demoiselle au teint mat sortit alors une flèche de son carquois et la plaça dans la corde de son arc avant de viser mon entrejambe. Sur le coup ça me fit soudain moi rire, bien que j’avais parlé d’un ton léger, pour le coup j’étais plutôt…. Moins léger. Si l’on partait du fait qu’elle visait un endroit et qu’elle avait failli m’empaler je ne sais combien de mètres plus loin, ce n’était pas spécialement bon signe, je risquais de me faire crever un œil si elle visait si bas. Blague à part, elle effectua finalement un angle salvateur qui sauva mes bijoux de famille et la flèche fut décochée dans un pauvre arbre qui n’avait strictement rien demandé (la vie est cruelle tout de même). La jeune femme me regardait toujours droit dans les yeux, et un sourire se dessina sur ses lèvres (pulpeuses notons-le, la facture en maquillage des lèvres devait revenir chère vu la surface à couvrir), puis elle répondit d’un ton visiblement amusé. Mon sourire ne manqua pas de revenir lorsque j’entendis ses paroles, et je hochai légèrement la tête avant de répondre d’un ton franchement amusé.

« Je vais vous croire sur parole on va dire. »

Mieux valait pour moi visiblement, et elle se dirigea vers son arbre histoire d’ôter la flèche avant de la ranger dans son carquois, puis de revenir prendre sa position initiale devant moi. La demoiselle passa le tout sur son épaule, et elle regarda attentivement autour d’elle comme si elle cherchait quelqu’un, était-elle accompagnée ? Une jolie Gabrielle en compagne de Xéna n’aurait pas été de refus, mais je n’avais tout de même pas autant de chance en une journée (Ou alors je devrais me méfier de mes futures copines, vu ma chance actuelle de cocu). Finalement elle reporta son attention sur moi en reprenant la parole, expliquant qu’il n’était pas dans sa ligne de mir, et qu’elle se trouvait à très bonne distance de là. Elle se voyait désolée d’avoir failli le transpercer, remarquez, elle aurait pu se vanter d’avoir percer le cœur d’un gars au sens littéral du terme. Ce n’était pas offert à tout le monde (et heureusement sans quoi le sexe masculin serait en déclin (sans mauvais jeu de mot)). Elle conclut en disant que ça aurait été bien dommage de m’abîmer à contrecœur, accompagnant le tout d’un sourire de ses belles lèvres. Damed, c’était qu’on en viendrait presque à lui pardonner ce qu’elle avait failli me faire ! Elle maniait bien le compliment, ça sentait les années d’expérience visiblement. Sourire amusé de ma part, et je regardai rapidement autour de nous pour m’assurer que ni Gabrielle, ni Hercule n’allait débarquer, et je répondis d’un ton amusé.

« Vous me voyez ravis de constater que ça vous aurait rendue triste si je m’étais retrouvé avec votre flèche plantée dans le bide. Et on peut dire que vous ne faites pas dans la facilité pour la proximité, c’est pour faire du footing en allant rechercher les flèches ? »

Décidément, j’avais mangé en clown dès le matin ! Quoi qu’il en soit, la belle tomba dans le silence, elle était visiblement en train de réfléchir, peut-être qu’elle ne comprenait pas ce que je venais de dire tellement ma blague était nulle, ou alors elle admirait le niveau (carambar) de mon humour ? Aucune idée, en vérité je préférais tout de même ne pas savoir ce qui se passait dans l’esprit des femmes, c’était dangereux pour la santé mentale (équilibrée), d’un homme comme moi (ou d’un homme tout court). Elle afficha quelques mimiques dignes de gamins de cours de récréation (encore une fois, je serais volontiers retourné à l’école pour des filles comme ça), avant de finir par s’avancer vers moi avec un pas assuré. La demoiselle lui tendit sa main d’une manière fort gracieuse, et elle afficha un regard tout ce qu’il y a de plus intéressant (enfin du moins en temps normal, alors que je ne cherche pas ma sœur cadette sous la forme d’un loup). La belle afficha à nouveau un sourire absolument ravissant, et j’en vins à me demander s’il n’y avait pas anguille sous roche (sans mauvais jeu de mot je veux dire). Après tout on ne souriait pas autant et avec un air aussi louche, à moins bien entendu d’avoir une idée derrière la tête, si ça se trouvait c’était une folle qui essayait de tuer les hommes qu’elle croisait ! Avec ma veine je serais vraiment tombé sur une femme de ce genre, mais restait juste à espérer que ce n’était pas le cas. Peut-être qu’elle souriait pour une autre raison après tout ? Je savais que j’étais très séduisant bien entendu (sans blague, ça ne surprend personne une telle déclaration, c’est comme le fait que le soleil brille), alors c’était peut-être la simple raison ! Elle se présenta alors, et s’excusa une nouvelle fois en disant que j’aurais pu être blessé, ah, bah ça, c’était sûr ! Léger haussement d’épaules, avant de tendre la main (celle sans flèche bien sûr) pour lui serrer celle qu’elle me tendait depuis avant et de la lâcher aussitôt, je ne tenais pas à ce qu’elle sente la chaleur que ma peau dégageait (encore une fois, décidément je serais beaucoup de mains ces derniers temps).

« Enchanté Tina, moi c’est Justin, et pas d’inquiétudes, il n’y a pas mort d’homme justement donc autant tout oublier non ? Et puis avec des possibilités, on fait beaucoup de choses, je n’ai rien c’est l’essentiel. Par contre je pense qu’on peut se tutoyer non ? Ca me donne l’impression d’une discussion sérieuse sinon. »

Je ne disais pas que nous ne parlions pas de manière sérieuse, mais je me comprenais c’était l’essentiel voilà tout. Le regard couleur miel de la beauté étrangère (aucun doute là-dessus) se posa sur la flèche que je tenais toujours à la main. Mon sourire amusé se transforma en un sourire mi-amusé, mi-profiteur, elle avait bien envie de revoir sa flèche c’était clair, après tout avec de l’or au bout quoi de plus normal, je pourrais en profiter pour l’asticoter un peu non ? Je ne la connaissais presque pas, mais malgré ça, le simple fait qu’elle ait mimé le fait de me castrer m’avait suffit à me dire que j’en profiterais dès que je pourrais (enfin pas de Tina, du fait de l’embêter bien sûr). Après un petit moment pendant lequel la belle sembla à nouveau réfléchir, elle reprit finalement la parole, ponctuée par un petit soupir exaspéré, et elle me demanda s’il y avait réellement des sangliers dans la forêt, ou si je disais ça juste pour lui faire peur. Mon sourire s’accentua encore d’avantage (si du moins c’était possible), et elle semblait réellement avoir peur de cette possibilité. J’en profiterais ? Ce n’était pas très sympa, mais je comptais bien le faire tiens ! Ce serait ma vengeance pour la moquerie avec son arc. Bien fait. Ca faisait jamais mais au moins je retournerai dans la cour d’école avec elle comme ça. Je fis mine de réfléchir un moment avant de répondre d’un ton presque sérieux bien que mon sourire montrait le contraire, et je répondis, utilisant le tutoiement cette fois-ci.

« Non je suis très sérieux, des sangliers énormes d’ailleurs, limite des phacochères. Mais si tu as assez confiance et que tu reste ici, je pourrais éventuellement t’aider à les éviter, enfin je dis ça, je dis rien hein… Peut-être que ton arc t’aidera plus qu’un julot. »

Moquerie ? Certainement que oui, je n’allais pas la laisser comme ça tout de même, se moquer de moi ne restait pas impuni, loin de là même, et même si le fait qu’elle avait agit de la sorte m’avait réellement amusé, sur le coup je n’avais pas rigolé lorsque j’y avais cru un moment, après tout je n’étais pas encore sûr de son état mental (ni du mien cela dit). Je tenais toujours la flèche en main, et je ne pus m’empêcher de la regarder avec un sourire, elle voulait la récupérer c’était sûr, mais moi j’étais le type chiant par exemple (sans blague, personne ne l’avait remarqué ça), et par conséquent, je n’allais pas lui rendre aussi facilement ! Ca ferait une tâche à ma réputation de gars lourdingue (et bien entendu, je devais l’entretenir). Constatant que ni Gabrielle, ni Hercule n’avait débarqué depuis le début de notre conversation, j’en vins à me demander si c’était possible qu’elle soit réellement seule. Une beauté comme elle seule dans la forêt ? Bizarre, bizarre ! Ca sentait le rendez-vous secret plutôt je dirais. Sourire amusé, je reportai mes yeux verts sur ceux couleur de miel de la demoiselle, avant de reprendre une dernière phrase, toujours amusé.

« Et à part chasser les troncs qui ne bougent pas, et les pauvres promeneurs sans défense, tu fais quoi dans le coin ? Tu es toute seule ? »

Très louche ma dernière question, je faisais limite gros profiteur pervers, mais je commençais à avoir l’habitude d’être louche aux yeux des filles, et puis le sourire que je venais d’afficher ne laissait pas penser que j’étais un pervers mais plutôt un gars peut-être un peu trop curieux (et certainement trop chiant, là, aucun doute permis, elle allait le remarquer seule d’ailleurs).

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MessageSujet: Re: Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] EmptyMer 16 Déc - 16:05

Alors qu'elle abaissait son arme en direction de tout ce qui faisait le plus de lui un homme, l'expression du jeune homme changea littéralement. Il perdit en effet son beau sourire, ce qui eut pour effet d'élargir celui de Tina. Il fallait dire que voir quelqu'un porter un arc, ce ne devait pas être commun, alors si en plus cette personne voulait vous émasculer après vos bons conseils, il y avait de quoi flipper un tant soit peu non ? Mais lorsque la colombienne s'était ravisée, souriante, et après lui avoir fait remarquer qu'il valait mieux pour lui que ce ne soit pas le cas, le brun sembla retrouver sa bonne humeur, son sourire innondait de nouveau ses lèvres. Il allait la croire finalement ? Sage décision, même si ce n'était qu'une plaisanterie et qu'elle ne se permettrait pas de l'abattre sans une excellente raison valable. Elle se contenta de sourire à sa remarque.

Alors qu'elle regardait autour d'elle pour voir si personne d'autre n'allait débarquer d'un instant à l'autre, elle lui avoua donc que le blesser l'aurait attristée. Peu de minutes après, le jeune homme aux yeux d'émeraude - d'un vert tout simplement magnifique, il fallait l'avouer - s'aventura à faire les même gestes qu'elle venait de faire. Il devait bien attendre quelqu'un. Tina se laissa supposer que s'il avait un sac - ce qui était le cas - c'est peut-être qu'il avait prévu de faire un pic-nic avec un ami, ou une amie, voire une petite amie. Holala, dire qu'elle avait failli tout gâcher. Quoique, ce n'était pas l'heure de manger, et une forêt était peut-être un endroit assez mal approprié pour déjeuner. Ou alors il regardait pour être sûr que personne d'autre ne rôdait dans les parages, ainsi il pourrait se débarasser d'elle sans aucun témoin pour affirmer qu'après avoir failli être embroché, le brun avait décidé de l'éliminer de la surface de la planète. Pendant qu'elle ruminait tout et n'importe quoi, le jeune homme venait de dire qu'il était ravi qu'elle se soucie du mal qu'elle aurait pu lui infliger, et il lança une mauvaise blague qu'elle n'entendit pas tant elle était absorbée par ses divagations.

Le silence tomba un instant, jusqu'à ce que la belle s'avance pour lui tendre une poignée de main tout en se présentant et en s'excusant de nouveau. L'inconnu s'en saisit, bien que très brievement, et se présenta à son tour. Elle était soulagée que son pouvoir ne se soit pas déclenché au contact de la peau manifestement très chaude de Justin. Malgré la rapidité de leur échange, elle avait tout de même ressenti sa chaleur, elle avait supposé - encore une fois - que c'était la peur de se retrouver tel un eunuque qui avait provoqué une montée incroyable d'adrénaline en lui, et que de ce fait, il avait eu comme une poussée de fièvre. Ou alors il avait le sang encore plus chaud qu'elle, ce qui était possible aussi. Rien ne la surprenait plus que cela depuis qu'elle s'était découverte mutante. Il demanda ensuite à ce qu'ils cessent de se vouvoyer, qu'il avait l'impression de parler trop sérieusement sinon. Bah, comme il voulait, ça ne la dérangeait pas, après tout, ils devaient avoir à peu près le même âge alors. En plus c'était lui qui suggérait le passage au tutoiement, alors elle n'allait pas refuser.

Après qu'elle n'ait cessé de déblatérer sur la présence possible des sangliers dans cette forêt, et qu'elle lui posa la question pour savoir s'il disait vrai ou non, Justin accentua sa crainte en disant qu'il y en avait effectivement, et qu'ils étaient énormes. Elle avala sa salive qui eut un arrière goût amer, elle aurait mieux fait de ne rien demander. Même si son sourire affichait une certaine moquerie, ça suffisait à l'angoisser davantage. Il évoqua ensuite le fait de la "protéger" si elle restait dans le coin, à moins qu'elle pense que son arc lui soit plus utile que lui. Elle ne doutait pas du fait qu'elle puisse en abattre quelques uns, mais s'ils débarquaient en bande, comme dans la plupart des cas, elle aurait plus vite fait de prendre ses jambes à son cou ou de grimper dans un arbre.


" Je ne permettrai pas de douter de ta force virile, mais entre toi et moi, si un troupeau débarque, j'espère que tu cours vite et que tu as l'agilité d'un singe."

Elle s'était bien rendue compte que dans ses derniers propos, il appliquait une petite vengeance quant à son petit tour pour lui faire peur. Elle aimait bien ce côté joueur, ça changeait vraiment. Il aurait l'air malin poursuivi par un sanglier. Cette dernière pensée lui arracha un sourire, ce n'était pas méchant, c'était juste la tête qu'elle l'imaginait tirer qui l'amusa.
Au bout d'un moment, il lui demanda ce qu'elle faisait dans le coin, si elle était seule. Il appuya sur son côté de chasseuse d'un ton ironique, qui lui tira un nouveau sourire amusé. Elle répliqua :


" Ca se voit pas ? J'étais en train de jouer à cache-cache avec les cerfs, et la flèche c'était pour les prévenir que j'arrivais pour en attraper un pour mon diner."

Elle se permit de l'approcher un peu plus et de poser sa main sur sa flèche qu'il avait toujours en main. Puis elle releva son regard vers le sien, et avec un sourire espiègle, elle ajouta de sa voix aux accents chauds :

" Malheureusement non seulement j'ai manqué ma cible, mais en plus il s'avère que je tombe sur toi. Bien que j'aime croquer quelques hommes de temps en temps, je doute que mon estomac supporterait un élan de cannibalisme improvisé."

Mais visiblement, il n'avait pas l'intention de la lui rendre de si tôt. Ne lâchant pas sa prise, elle agita sa proie, ce qui eut le don de faire bouger le bras de son interlocuteur. Toujours les yeux rivés dans les siens, elle fit d'une petite voix enfantine :

" Rends-la moi, si on se fait attaquer, j'aurai besoin de tout mon attiraille d'amazone pour nous défendre."

Excuse stupide et surtout vraiment pas crédible, mais en jouant de cette façon, comme lui semblait le faire, peut-être arriverait-elle à le convaincre de lui rendre son bien. Ce n'était pas pour sa valeur qu'elle voulait la récupérer, c'était par principe et par "amour", parce que c'était un héritage de son père qui lui manquait éperdument, et qui lui paraissait un peu plus proche grâce à elles. Allez Justin, lâche ça, il faut rendre à César ce qui appartient à César !

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MessageSujet: Re: Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] EmptyMer 16 Déc - 19:19

Après ma réplique au sujet des sangliers, la demoiselle sembla un tantinet tendue, enfin si du moins je pouvais qualifier ça de tendue. Elle était tout de même assez désagréablement surprise de m’entendre répondre que j’étais sérieux (bon, certes, je soupçonnais le fait qu’elle se doute tout simplement que je profitais un peu de la situation, mais bon, elle me pardonnerait ! Ou pas ?). Tina répliqua qu’elle ne mettait pas ma force virile en doute, mais qu’elle espérait simplement pour moi que je courais vite, et me compara un moment à un singe. Sur le coup je ne sus pas exactement comment prendre la chose (non, pas Tina, ce qu’elle venait de dire), mais après réflexion, j’en vins à déduire qu’elle se fichait ouvertement de moi. Ce n’était pas souvent qu’on répliquait à coup pour coup avec moi, généralement les gens étaient ou très rapidement blasés, ou ils ne prenaient même pas la peine de m’adresser une réponse et s’en allaient. La réplique de la demoiselle dessina donc un sourire très franchement amusé, mêlé à un air de défis très atténué que je ne pouvais pas dissimuler, sur mes lèvres, puis je répliquai d’un ton légèrement effronté (ou même très franchement effronté pour ne pas mentir).

« Ne t’inquiète pas pour moi, je saurais me débrouiller devant des sangliers je pense, et pas la peine de me comparer à un singe. Habituellement on ne me compare pas spécialement à ce genre d’animal je dois admettre, tu fais dans l’originalité. »

Sous-entendus ? Certainement pas, tout de même (comment vous osez imaginer une telle chose), un sourire moqueur prit la place de mon sourire amusé alors que la jeune femme souriait à son tour. Après quelques instants de silence, elle finit néanmoins par reprendre la parole pour me répondre, au sujet de ma question sur le fait qu’elle était seule. La jeune femme me demanda si ça ne se voyait pas, avant d’ajouter qu’elle faisait une partie de cache-cache avec les cerfs, quelle bonne blague tiens ! Un sourire moqueur se dessina sur mes lèvres, décidément c’était trop tentant de l’embêter, elle avait l’air de m’ouvrir directement la porte (sans sous-entendus bien entendu, vous pensez bien) pour l’agacer. Je ne pouvais pas rester là à ne rien dire, surtout qu’elle me permettait de pouvoir lui envoyer quelques piques aussi ouvertement. Un léger soupire, mon sourire amusé qui n’arrivait pas à s’envoler, je la regardai, avec presque l’air de me moquer d’elle bien que ce n’était pas le cas (enfin pas trop, même si ça l’était en partie), et je répliquai d’un ton toujours aussi enjoué.

« En résumé, si je comprends bien t’es en train de braconner des pauvres Bambi ? Tu n’as pas honte quand même, ces pauvres bêtes, avec toute la nourriture que tu peux acheter. C’est cruel, tu te prends pour Diane ? D’ailleurs bonne nouvelle, je suis de la protection de l’environnement, je ne t’avais pas dis ? »

Diane en comparaison à la déesse de la chasse chez les Romains bien entendu, et le coup de la protection de l’environnement, totalement bidon bien sûr, mais en même temps je ne pouvais pas m’empêcher de l’asticoter (et non l’astiquer), d’autant plus que j’avais justement dans ma poche une sorte de badge de policier ou plutôt de ranger qui sortait d’une boîte de céréales que j’avais prise chez Raven, avec gravé ‘Brigade des céréales’ dessus. J’allais glisser la main dans ma poche lorsque Tina s’approcha pour poser sa main bronzée sur la lèvre avant de lever son regard vers le mien en souriant d’un air espiègle, puis elle recommença à parler, me disant qu’elle avait non seulement raté sa cible mais qu’elle était en plus tombé sur lui. Une expression faussement blessée s’afficha sur mon regard alors qu’elle prétendant croquer quelques hommes de temps en temps, mais qu’elle n’aurait certainement pas envie à ce moment. Mon expression fut balayée par un sourie toujours aussi franchement amusé, et je détournai un moment les yeux, gardant la main fermement serrée autour de la flèche, et je reportai mon attention sur elle avant de répondre, sur un ton faussement officiel, histoire de donner un peu plus de crédit à mon mensonge.

« Cannibalisme en plus ? Tu aggraves à cas à chaque moment. Etrangement je me disais que tu avais l’air d’une croqueuse d’homme lorsque je t’ai vue, mais pas au sens littéral du terme je t’avoue, enfin, je savais qu’il fallait se méfier des jolies filles, maintenant j’en ai la certitude. »

La jeune femme ne voulait pas lâcher prise, elle secoua alors sa main et la flèche (et mon bras par la même occasion), histoire d’essayer de me faire lâcher, en vain bien sûr. Je savais être chiant, et je faisais ça bien, hors de question de lâcher la grappe de Tina aussi rapidement (et sa flèche aussi d’ailleurs), après tout ça l’embêtait visiblement, je ne perdrai donc pas aussitôt ma chance de l’énerver. D’une voix soudainement enfantine, elle reprit la parole en e demandant de la lui rendre, prétextant qu’elle pourrait ainsi nous protéger si nous étions attaqués. Mon sourire devint encore plus grand alors que je ne lâchais toujours pas prise sur la flèche, et je secouai négativement la tête, mon regard toujours plongé dans celui de la demoiselle, et je répondis après quelques secondes de silence.

« Qui va à la chasse perd sa place, en l’occurrence t’as perdu ta flèche et je compte bien la garder pour le moment. En plus vu comme tu me semble dangereuse, ça me paraît plus prudent tu vois ! Je ne veux pas me faire trouer pour de bon par une Amazone en colère, tu comprends. Puis ça te fais une occasion de ne pas t’en aller comme ça non ? Et puis, je pourrais bien t’arrêter pour ce que tu fais, braconnage, menace, tu abîmes les arbres. Tu me donne quoi pour que je te rende ta flèche ? »

Elle devait s’énerver, enfin j’espérais, c’était le but recherché. Alors qu’elle était toujours en train de me regarder et de tenir sa flèche d’une main, je glissai ma main libre dans ma poche de jean avant d’en tirer l’insigne d’inspecteur de céréales pour lui montrer rapidement avant de le reglisser dans ma poche. Bon, certes, elle n’avait pas du voir grand chose, mais cela avait certainement suffit à ce qu’elle puisse discerner le symbole traditionnel des inspecteurs. Cela devrait être suffisant, du moins j’espérais. Puis pour la taquinerie en lui demandant ce qu’elle me donnerait en échange de sa flèche, c’était du total foutage de gueule pour rester poli, après tout sa flèche était à elle, je n’avais donc logiquement aucun droit de lui demander quelque chose en échange, mais que voulez-vous, j’aimais embêter les gens, et particulièrement avec les affaires qui leur appartenait. Après un petit moment de silence pendant laquelle la jeune femme tenait encore sa flèche, je repris d’un ton calme et tout à fait sérieux.

« Tu empiètes dans mon espace vital, là t’es dans la zone que normalement personne n’a le droit d’approcher. Tu sais que généralement dans les bois, les gens qu’on rencontre ne sont pas forcément fréquentables ? Et toi tu m’approche tout de suite comme ça ! Si ça se trouve, t’es une tueuse, je devrais avoir peur de toi ? »

Moquerie, encore une fois, défis ? Peut-être bien, je ne savais pas comment elle allait prendre la chose (la blague bien entendu, hein, pas autre chose), peut-être allait-elle se vexer et tirer un bon coup sur sa flèche, mieux valait éviter, je tenais bon, et je la lui rendrait volontiers, si du moins elle savait se montrer convaincante, et surtout que je pouvais encore l’embêter un peu avant. Je ne lâchais pas prise aussi rapidement tout de même, j’avais une réputation à tenir (ou pas).

[ HP : Dernier post avant Vendredi soir logiquement ! ]

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MessageSujet: Re: Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] EmptyJeu 17 Déc - 13:30

Justin sembla amusé par la remarque qu'elle venait de lui lancer. Si chacun d'eux répliquait à chaque fois à la provocation de l'autre, ce gag risquait de durer un certain temps. Pas de problèmes, Tina avait justement tout son temps. elle haussa les épaules, avec un sourire moqueur en coin quand elle entendit sa réplique. Elle faisait dans l'originalité ? Il faut bien savoir se démarquer des autres personnes non ? Elle lui répondit, toujours d'une manière aussi moqueuse :

" Qu'est-ce que tu veux, il faut bien un début à tout ! Le changement ne fait pas de mal de temps en temps. Et puis, ça doit être lassant de s'entendre dire toujours les même choses, alors estime-toi plutôt heureux que je t'attribue cet animal, car j'aurais très bien pu te comparer à un autre."

Lequel ? Bonne question. Elle n'avait pas d'autre idée qui lui venait à l'esprit là, maintenant, mais elle était certaine qu'elle aurait pu en trouver un pire s'il avait fallu le faire. Décidement, le garçon aux yeux verts maniait assez bien l'ironie. Ou alors il avait autant d'intelligence qu'un pot de mourtarde. Il insinua qu'elle était une braconnière, lui demanda si elle n'avait pas honte, lui fit remarquer qu'elle était cruelle, et la compara à Diane. Cette dernière comparaison était plutôt flatteuse dans un sens, mais pour le coup, elle se doutait bien qu'il ne faisait pas allusion à la beauté de la déesse de l'olympe mais plutôt à sa particularité et son rôle parmis les autres dieux grecs - ou en l'occurence romains puisqu'il n'avait pas dit Artemis mais Diane. La fin de sa réplique lui arracha un nouveau sourire moqueur. Lui, un gars de la protection de l'environnement ? La bonne blague tiens ! Comme si elle allait le croire.

" Je suis désolée, je n'ai pas d'argent, il faut bien que je me débrouille comme je peux tu vois, je n'ai pas vraiment envie de me rabattre sur les vers de terre pour le moment."

Encore une fois, c'était à prendre au second degré. Non seulement elle ne mangeait pas de cerfs, mais elle ne mangeait pas de viande tout court. Elle ne fit pas de commentaire sur son faux statut de gardien pour l'instant, elle attendait la suite avec impatience. Il prit un ton autoritaire, peu digne des forces protectrices. Il accentua sur le fait qu'elle soit cannibale en disant qu'il était sûr qu'elle était une croqueuse d'homme. Elle ne savait pas vraiment comment prendre cette dernière remarque. C'était assez péjoratif dans un sens, et ça ne lui ressemblait pas vraiment au fond. Il affirma ensuite qu'il avait toujours su qu'il fallait se méfier des jolies filles. Ah, voilà un compliment digne de la belle. Elle gardait ça dans un coin de sa tête, elle pourrait s'en servir un peu plus tard.

Ce qui suivit lui informa qu'il n'avait pas l'intention de lui lacher la grappe de si tôt. Il mentionna le fait qu'elle avait perdu sa flèche pour le coup, et qu'il comptait bien la garder un moment. Il insinua qu'en plus de ça elle avait l'air dangereuse et qu'il ne tenait pas à se faire transpercer pour de bon. Il continua en disant qu'en plus de ça ça lui faisait une occasion de ne pas s'en aller. Ah, son but était donc de la faire rester ? Etrange, mais ça ausi, elle le gardait bien au chaud dans un coin de sa tête, ça allait lui servir, elle en était sure. Ensuite, il lui dit qu'il pourrait bien arrêter vu les accusations qu'il avait contre elle. En l'occurence ici : braconnage, cannibalisme, dégradation. Il termina en demandant ce qu'elle lui donnait en échange de sa flèche. Ca alors, il était gonflé lui ! Mais elle ne pouvait s'empécher d'accentuer son sourire à ses dires. Cette situation l'amusait autant que lui.

Elle n'eut pas le loisir de répliquer, car déjà il sortait un petit badge de sa poche, en guise d'insigne. Il le rangea une dizaine de secondes après, ce qui ne lui permit pas de distinguer ce qui y était inscrit. Tout de même, il devait bien la prendre pour une idiote si il croyait qu'elle allait gober sa farce. S'il comptait l'énerver, il était bien loin du compte. Il en fallait bien plus que ça à la colombienne pour se mettre en colère. Heureusement pour lui d'ailleurs. alors, ce n'était pas un gentil enmerdeur qui allait lui faire perdre son calme. après cela, il prit un air très sérieux, et affirma qu'elle empiétait sur son espace vital, qu'elle était entrée dans une zone interdite. Il la blâma pour l'avoir approché de trop près en insinuant que les gens qu'on rencontrait dans les bois étaient souvent mauvais. Il finit en disant qu'elle était peut-être une tueuse, et lui demanda si il devait avoir peur d'elle. La belle aux yeux de miel, sans le quitter des yeux, ne bougea pas d'un poil. Elle lança un coup d'oeil à son carquois, rempli d'autres flèches.


" Tu vois, si je voulais me débarasser de toi, j'aurais plein d'autres occasions pour le faire, alors ton raisonnement n'est pas très malin. Et si tu tiens tant à ce que je m'en aille, ne fais pas en sorte que je sois obligée de rester."

Elle plaqua la paume de sa main contre son torse, et le poussa doucement en arrière. Il recula jusqu'à se retrouver adossé contre le gros tronc d'un arbre. Là, elle plaqua ses bras des deux côtés, ce qui formait une sorte de barage qui l'empéchait partiellement de partir. Elle le fixa dans les yeux, et marmonna d'une voix provocante :

" Je peux comprendre que les femmes t'intimident, mais rassure-toi, j'ai des principes, et je n'ai pas pour habitude de prendre le premier venu comme quatre heures, même si tu m'as l'air très apétissant et que mon ventre crie famine, je pense que pour cette fois je vais te laisser la chance de prendre tes jambes à ton cou"

Elle le libéra, et posa une main sur la poche de Justin. Parfait, exactement ce qu'elle voulait savoir. De temps en temps elle arrivait à se servir de la psychométrie avec un certain contrôle, et pour le coup, elle obtenait satisfaction de son pouvoir. Elle eut la vision du moment où il s'emparait du badge, et ne put s'empécher de rigoler. Tout en lui tendant ses bras comme si elle allait se faire arrêter, elle dit :

" Vas-y Monsieur le brigadier des céréales, passe-moi les menottes. J'ai hâte de voir de quelle façon tu pourrais me punir."

Elle lui lança un regard provocateur, son éternel sourire en coin.

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MessageSujet: Re: Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] EmptyVen 18 Déc - 15:45

Tina répliquait d’une manière qui n’arrangeait en rien mon envie de la provoquer encore plus. Décidément, cette fille avait le diable dans le sang, ou plutôt elle agissait comme une démone. Je ne rencontrais quasiment jamais de personne capable de riposter à mes blagues, et alors lorsque c’était des femmes, la chose était encore plus rare. En réalité, mis à part Abby, aucune fille ne semblait à la hauteur de la tâche à accomplir, mais peut-être que Tina le serait ? Non, quand même pas ! Elle s’en approchait, mais tout de même, il fallait plus qu’une fille pour me rabattre le caquet aussi facilement. On ne jouait pas dans la même cour (et à mon grand regret, nous n’y avions pas joués lorsque nous étions gamins, Tina devait avoir à peu près mon âge, et j’aurais bien joué au docteur avec elle étant gamin (bien que je faisais désormais des études de médecin, enfin avant, le fantasme que l’infirmière et de la blouse blanche que voulez-vous !) quoi qu’il en soit, elle n’était pas à la hauteur). Les blouses blanches, j’en avais soupé ces dernières années d’ailleurs, et tout à coup le fantasme de l’infirmière retomba devant la vision des chercheurs binoclards qui s’occupaient de moi lorsque j’étais à la base. Un tue-l’amour direct. J’étais sûr que Tina porterait bien la blouse blanche ! Après qu’elle m’eut donc répliqué qu’il fallait un début à tout et que le changement était certaines fois bienvenue, elle me conseilla de me contenter de ça, car elle aurait pu faire bien pire. Haussement de sourcils faussement surprit, accompagné d’un sourire franchement moqueur, je répliqua aussitôt d’un ton moqueur.

« Un autre animal ? Je me demande bien ce à quoi tu pourrais me comparer de mieux que ce que je viens de penser. Et franchement, pour ce qui te concerne, tu ressembles bien plus à une panthère ou à une tigresse, mais pas à une guenon, enfin pas celles que j’ai vues au zoo du moins. »

Je me moquais d’elle c’était sûr, je passai un instant ma main sur ma mâchoire pour la regarder de haut en bas comme si j’étais en train de la comparer à une guenon (et au passage j’en profitai pour constater qu’elle était très bien proportionnée en effet, décidément les femmes des pays chauds comme elle semblait l’être, étaient des perles rares), puis finalement je repris mon air presque sérieux en reportant mon attention sur son visage, comme si je ne venais pas de la mater de haut en bas à l’instant. La demoiselle resta un moment silencieuse après ma dernière réplique, et elle finit par répondre à son tour, me signifiant qu’elle n’avait pas d’argent et qu’elle devait bien se débrouiller pour ne pas manger de lombrics. Je laissai une moue plutôt écœurée pendre un moment place sur mon visage avant de finalement rigoler légèrement en hochant la tête. J’imaginais bien Tina accroupie sur le sol à essayer de viser les pauvres lombrics avec son arc, c’était plutôt comique comme situation (bien que la vue de Tina accroupie devait être des plus intéressantes il fallait l’avouer, et malheureusement mon esprit refusait d’imaginer la chose (enfin la vue)).

« J’imagine bien, une chasseuse comme toi en train de gratter la terre pour des lombrics, pauvre vers de terre, ça doit être assez gluant, et j’imagine l’haleine après, mais remarque, ça te fera faire régime. Enfin, tu n’en as pas besoin je crois. Je la regardai un moment de haut en bas (encore une fois), avant de reprendre. Et puis si tu n’as pas d’argent ma chère, il suffit de peu pour en avoir tu sais. Comme… Travailler par exemple. Mais peut-être que tu es une sans papier ? Ca aggraverait encore ton cas je crois. »

Visiblement la suite de mes paroles avait le don d’accentuer le sourire de la belle autant que le mien. Mais pour qui elle me prenait ? Un clown de service, logiquement elle ne devait pas sourire pour ce genre de réplique, ou alors elle était sado maso sur les bords, ou encore une fétichiste des flics, ça serait bien ma veine d’être tombé sur une femme comme elle tien ! Finalement après mes multiples répliques, Tina jeta un coup d’œil vers son carquois, et mes dernières réflexions ne m’aidèrent pas à calmer le doute qui s’était soudain installé en moi. Et si j’étais vraiment tombé sur une folle ? Ca serait bien ma veine tien ! Un canon (une femme pas l’arme ou le chant bien sûr), comme Tina qui se trouvait être dérangée de l’esprit, alors que j’avais rencontré des filles à peu près normales (Raven était un cas spécial il fallait l’admettre), jusqu’à présent. Trop de chance tue la chance, au moins je serai sûr de ne pas être cocu à l'avenir (si du moins j’avais un avenir, le doute restait présent). Tina répliqua finalement, elle me signifia que si elle avait désiré se débarrasser de moi, elle aurait pu le faire depuis longtemps, et surtout qu’elle en aura d’autres (choses qui acheva de me faire douter, notez bien). Puis elle enchaîna en me disant que si je voulais qu’elle s’en aille, je n’avais qu’à pas faire en sorte qu’elle soit obligée de rester. Bonne réflexion, l’idée de lui rendre se flèche me caressa l’esprit, mais la suite s’enchaîna avant que je ne réagisse. La demoiselle plaqua sa main sur mon torse pour me pousser contre le tronc d’arbre juste derrière. Quelques dizaines de minutes avant, j’aurais donné cher pour me retrouver dans une telle situation, surtout avec une beauté pareille, mais sur le coup, ça me semblait plus inquiétant qu’avant.

Lorsqu’elle ajouta le pseudo barrage avec ses mains, un moment de doute plus long que les autres traversa mon esprit, mais mon sourire moqueur n’avait pas quitté mes lèvres pour autant (sauver la face en toute occasion pardi !). La jeune femme planta ses beaux yeux couleur de miel (j’en aurais bien mangé du miel d’ailleurs, ça me donnait presque faim pour le coup, même entre les vers de terre et le cannibalisme), puis elle marmonna quelques mots d’un ton tout à fait provocant à souhait qui ne put réussir à bloquer le sourire amusé qui surgit soudain sur mes lèvres. Même dans le doute, j’avais du mal à rester sérieux, et l’expression de total décalage avec la réalité qui m’habitait en permanence ne partait pas aussi facilement. La belle répliqua qu’elle comprenait que les femmes puissent m’intimider, mais qu’elle avait pour principe de ne pas prendre le premier venu comme quatre heures, bien qu’elle nota que j’avais l’air appétissant (là pour le coup, je ne savais pas si je devais m’estimer heureux ou contrarier), puis elle termina en me disant qu’elle allait me laisser une chance de m’en aller. Notez que l’envie était partie, sa provocation avait éveillée quelque chose en moi (et ça ne se situait pas sous la ceinture bande de pervers), quelque chose qui se trouvait être ma naturelle envie de contrarier les gens. Elle la jouait comme ça, très bien ! Toutes mes craintes s’envolèrent un moment alors que mon sourire s’étendit sur mes lèvres, et que je jetai un regard autour de nous, tournant légèrement la tête, comme pour m’assurer que nous étions seuls, encore une fois. Tina recula, puis posa soudain une main sur ma poche, ce qui lui valut un regard faussement outré de ma part, puis elle rigola (d’un rire qui me laissait bien cela dit), et elle tendit les bras pour répliquer. Sa réponse me laissa un moment pantois, comment avait-elle vu que c’était le brigadier des céréales en si peu de temps ? Puis elle voulait savoir en quoi j’allais la punir, et cela dessina un sourire faussement important sur mon visage alors que je répliquais en la regardant droit dans les yeux, comme si j’étai sérieux.

« Mademoiselle, sachez que c’est réellement dur d’obtenir ce badge, j’ai du manger trois boîtes avant de l’avoir, donc respect s’il te plait. Tu ne rigolerais pas si tu savais quel goût horrible ils ont. Et puis pour la punition, il faut que tu sache, c’est vraiment très dur, je ne sais pas si je pourrais le faire pour une faute aussi minime que la tienne. Manger trois boîtes de céréales, tu ne tiendrais pas avec les vers de terre que tu as l’habitude de manger visiblement. »

Regard moqueur cette fois-ci, je tendis un moment ma main libre pour attraper un de ses poignets, puis je semblai hésiter quelques secondes avant de secouer la tête négativement, puis j’ôtai aussitôt ma main en prenant un air désolé, comme si elle n’était pas assez importante pour que j’ai besoin de l’arrêter. En fait, je ne pensais sérieusement pas qu’elle allait réagir comme ça et je devais admettre qu’elle m’avait un peu laisser sur le carreau. Après quelques secondes de silence, je me remis bien droit, tenant toujours sa flèche en main bien entendu, et je repris la parole, remettant mon col de veste en place.

« Tu touches souvent les poches des gars que tu rencontres comme ça ? Enfin tant que tu ne touche pas plus loin tu me diras, ça reste purement amical, si je puis dire les choses ainsi. Et fais attention à agir comme ça avec les hommes, tu tomberas peut-être sur un gars louche qui profitera de toi, imagine que je sois un dangereux psychopathe, tu pourrais te retrouver dans de beaux draps. »

Ou dans des draps tout court cela dit, bien que la dernière hypothèse était hautement intéressante, du point de vue scientifique bien entendu, comprenons-nous ! Elle devait me prendre pour un dingue, mais peut-être que ça lui éviterait de s’approcher à nouveau aussi près de moi. Je glissai finalement ma main libre dans ma poche pour en sortir mon badge et l’accroche à la poche de ma veste à la manière de ranger, et après avoir fait mine de l’astiquer avec ma veste, je reportai mon attention sur Tina avant de dessiner une zone imaginaire avec ma main qui se situait une trentaine de centimètres autour de moi.

« Interdiction d’approcher plus près que ça, je n’ai pas peur des filles tu sais, mais disons que je préfère lorsque c’est moi qui agis comme ça. Et puis, pas pendant le service tu comprends…. »

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MessageSujet: Re: Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] EmptyDim 20 Déc - 23:11

Sur le même ton moqueur, Justin répliqua aussitôt. Il disait qu'il ne voyait pas à quoi elle aurait pu le comparer de mieux que ce à quoi il pensait. Sauf qu'elle ne savait pas à quoi il pensait. Il enchaîna en disant que pour sa part, elle ressemblait plus à une panthère ou à une tigresse, et non aux guenons qu'il avait pu voir au zoo. Cette remarque ne fit qu'accentuer davantage son sourire. Il ne s'arrétait donc jamais ? Il se mit ensuite à l'observer, comme s'il essayait d'effectuer sa comparaison en la détaillant. Elle croisa les bras. Puis il reprit son air sérieux, comme s'il ne venait de porter son regard sur son corps tout entier, comme si les quelques minutes qui venaient de s'écouler n'avaient pas eu lieu. Elle en profita pour ne donc pas faire de commentaire, ça ne valait pas la peine pour le coup.

A sa remarque concernant le peu d'argent - voire le manque d'argent tout court - qu'elle avait, le jeune homme aux yeux d'émeraude fit d'abord une moue de dégoût, puis un sourire hilare éclaircit son visage. Il dit alors qu'il imaginait bien une chasseuse comme elle essayer d'attraper de pauvres vers de terre. Il continua en disant que ça devait être gluant et donner mauvaise haleine, également au ça lui ferait faire un régime, chose dont elle ne semblait pas avoir franchement besoin. Il marqua une pause, en la zyeutant toute entière encore une fois, puis reprit en disant quelque chose qu'elle ne sut pas vraiment comment prendre. Il insinuait qu'il suffisait de peu pour gagner de l'argent, en laissant son exemple en suspens avant de terminer par dire que travailler était un bon moyen. Il poursuivit en hypothétisant qu'elle était peut-être sans papier, ce qui aggraverait de nouveau son cas. Cette remarque là eut le don de lui faire afficher une moue de tristesse. Une "sans-papier". Il n'imaginait pas à quel point il se rapprochait du vrai. Cette fois-ci, elle se sentit blessée, non pas parce qu'il plaisantait, mais parce qu'il se rapprochait beaucoup trop de ce qu'elle essayait de mettre de côté. La deuxième partie de sa phrase eut pour cause de provoquer en elle un certain élan de colère, léger, mais qui se sentait tout de même au ton de sa voix, qui se fit plus dure que jusqu'alors.


" Très drôle. Pour ton information, j'ai un travail. Je suis serveuse dans un bar de strip-tease."

Bon okay, l'information qu'elle venait de lui fournir risquait de lui laisser une nouvelle occasion de sous-entendre de mauvaises choses. Il trouverait sans doute un commentaire à faire sur le mot "strip-tease", c'était même sûr vu les dernières choses qu'il lui avait dites. Mais tanpis, elle s'en fichait. Il pourrait toujours critiquer l'endroit, le Bailar n'est pas un bar comme les autres, c'est un vrai paradis comparé aux autres bars qui peuvent exister. Concernant son possible statut de sans-papier, elle ne fit pas de commentaire. Tout simplement parce qu'il n'avait pas besoin de savoir qu'elle avait été contrainte de fuir son pays. Repenser à son statut de bannie réveilla la douleur dans son coeur, la douleur d'être loin de ses parents, et de ne rien pouvoir y faire.

Son geste et ses paroles semblèrent le destabiliser un moment, parce que le regard d'incompréhension, qu'il dissimulait tant bien que mal, était néanmoins visible. Il la regarda dans les yeux, prenant l'air le plus sérieux possible, mais qui trahissait sa moquerie et son côté bluff. Il affirma que c'était très dur d'obtenir ce badge, qu'il avait dû manger trois boites de céréales qui avaient un goût dégoûtant avant d'en trouver un. Elle leva un de ses sourcils. Il se fichait littéralement d'elle. Il lui fit remarquer que sa faute n'était pas assez grave pour qu'elle soit punie aussi durement. Il appuya aussi de nouveau sur le fait qu'elle ait l'habitude de manger des vers. Pendant un instant ensuite, il sembla vouloir se saisir du poignet où elle avait un tatouage de coeur ailé traversé d'une flèche. Puis il prit un air désolé en se résiliant. Là, elle se sentit un peu plus attaquée. Il avait fait en sorte qu'elle se sente inutile et inintéressante, et c'est à peu près de cette façon là qu'elle ressentait l'attitude hautaine de Justin.

Elle n'eut pas vraiment le temps de répliquer, car déjà, il repassait à l'assaut. Il lui demanda si ça lui arrivait souvent de toucher les poches des gens comme ça. Il insinua ensuite que si elle ne touchait pas plus loin, son geste n'était pas réellement déplacé. Il lui conseilla aussi de faire attention à ce genre d'attitude qui aurait pu être mal interprétée si elle s'était retrouvée face à un psychopathe, ce à quoi il s'exempla en affirmant que dans une telle situation, elle se retrouverait dans de beaux draps. C'était sa seconde remarque déplacée, et elle commençait sérieusement à être irritée. Mais elle n'était pas au bout de ses peines.

En effet, tout en prenant soin de dessiner un cercle invisible autour de lui, après avoir accroché son badge de la brigade des céréales sur sa veste, il déclara qu'elle était interdite de pénétrer dans la zone qu'il venait de mimer. Il continua en disant qu'il n'avait pas peur des femmes, mais que d'ordinaire, c'était lui qui était en position de force comme elle l'avait été. Puis il ajouta la phrase de trop. Sa provocation avait eu l'effet escompté.


" Espèce de..."

Retenant ses mots, elle ne retint pas le geste qui suivit. La gifle partit toute seule. Sa main droite vint claquer sur la joue de Justin, tandis qu'elle contenait les larmes qui commençaient à se former dans ses yeux de miel. Le regard brillant et en colère, elle tenta tout de même de garder un ton plat, néanmoins moins posé que précédemment.

" T'es qui au juste pour insinuer des trucs pareils ?! Tu crois que parce que t'as une belle gueule et que parce que j'ai un corps aux formes provocantes je vais te sauter au cou ?! Et si ça devait arriver crois-moi, ce serait plus pour te faire taire que pour autre chose. Et si tu veux savoir, en insinuant que j'étais une sans-papier, tu ne croyais pas si bien dire. Si je n'avais pas été forcée de quitter tout ce que j'avais chez moi, ça m'aurait au moins évité de me retrouver devant un casanova de bas étage !"

Elle s'interrompit, reprenant son souffle pour éviter de laisser ressortir le chagrin. En un instant toutes les images qu'elle avait vu en arrivant dans la forêt refirent surface, ce qui eut pour effet de vraiment la bouleverser. Il fallait qu'elle s'en aille. elle lui arracha sa flèche des mains, la remit dans son carquois. Elle leva un instant son regard vers le ciel, il commençait à faire nuit. Elle se permit d'entrer dans la zone interdite. Là, elle plongea son regard de miel blessé dans les émeraudes de Justin. Elle approcha sa main de son visage, et passa délicatement sa main là où elle l'avait giflé, comme pour essayer de retirer son geste, d'atténuer sa douleur, tout en disant :

" Je suis désolée de t'avoir giflé, mais là tu dépasses vraiment les bornes. Tu devrais faire attention à ce que tu dis. Remarque, ce doit être signe de victoire pour toi, quel grand trophé tu viens de gagner.."

Elle soupira longuement, retenant au maximum ses émotions, et alla s'asseoir sur un rocher à quelques pas de là. Il fallait qu'elle cesse de penser à tout ça, c'était impératif. Elle retrouva son calme, ce n'était qu'une colère passagère, et elle ne pouvait pas lui en vouloir tant que ça d'avoirmis le doigt pile sur ce qu'il ne fallait pas.

" Va-t-en maintenant, tu dois avoir bien mieux à faire ailleurs. Je suis fatiguée de devoir répondre à tes attaques. Considère donc que t'as gagné, et va-t-en.."

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MessageSujet: Re: Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] EmptyLun 21 Déc - 1:50

Tina souriait au début de mes paroles, je ne pouvais pas m’empêcher de me dire que la belle Colombienne avait réellement un sourire digne des publicités colgate (voir même pour du fil dentaire, ou des appareils dentaires vu les dents parfaitement alignées qu’elle arborait). Quoi qu’il en soit, après mes quelques paroles au sujet du travail, et des sans papier, la demoiselle afficha soudain une moue attristée, et je ne pus m’empêcher de la regarder d’un air bizarre, et bien, est-ce que l’humour de la belle s’envolait ? C’était bizarre, j’avais du mal à comprendre le retournement de situation, les filles passaient d’une bonne humeur étonnante à une crise de colère ou de tristesse en un claquement de doigt (est-ce que les Russes avaient débarqué ma parole ? C’était bien ma veine de tomber sur une fille en plein dans son cycle, encore une fois). La jeune femme me répliqua finalement, mais le ton n’était plus le même qu’avant, on aurait dit qu’elle était soudain vexée, mais je ne me départis pas de mon sourire, ne pouvant pas comprendre à quel point la situation avait dérapée à ce moment, et l’information que la belle me servit ne fit qu’augmenter mon sourire d’un léger cran alors que je répondais un ton toujours aussi enjoué comme si je ne remarquais pas le changement d’attitude de mon interlocutrice.

« Seulement serveuse ? J’avoue que je pensais que tu serais capable de largement plus, enfin, c’est sûr que dans ce cas, on ne risque pas de se rencontrer pendant ton boulot, sauf si je fais des photos sur un bar comme ça, mais je doute que ça intéressant le citoyen moyen. »

Après tout cela, tout dévia un peu, tout d’abord au début, lorsque j’expliquai que pour avoir le badge j’avais du manger trois boîtes de céréales écœurantes (d’ailleurs je me demandais toujours pourquoi j’avais terminé ces boîtes alors que franchement, elles étaient dégoûtantes, économie oblige, et un pacifiste ne se vengeait pas sur des céréales tout de même.), Tina leva légèrement un de ses sourcils, parfaitement dessiné, et j’aurais du flairer le danger à ce moment, mais rien, je me disais que j’allais finir par la faire sourire que ça passerait voilà tout, comme toujours. Je continuai ensuite mon petit manège de policier, ou plutôt brigadier des céréales, mais après mes dernières paroles, la jeune femme prononça simplement deux mots qui ne signifiaient rien de bon pour moi logiquement, mais je n’eux pas l’occasion d’y songer plus, car la gifle arriva si rapidement que je ne compris rien à ce qui se passait avant d’entendre claquer sa paume de main contre ma joue. Si je n’étais pas aussi chaud (corporellement parlant bien sûr), de nature, je ne doutais pas du fait que je sentirais violemment ma joue m’élancer en chauffant, c’était ce que provoquaient les claques habituellement d’après ce que Abby me disait lorsque nous étions jeunes. C’était juste une claque, Tina n’avait pas énormément de force comparée à mon père, et j’avais déjà subi bien pire lorsque nous habitions encore avec nos parents, ma sœur et moi, mais pourtant sur le coup, cette gifle me fit bien plus mal que tous les coups que mon père m’avait donné avant ce jour. Elle ne faisait pas mal physiquement, mais plus moralement, parce que je ne pensais pas mériter un tel geste, du moins pas à ce moment.

La seconde gifle fut lorsque je posai mes yeux verts sur le visage de Tina, prêt à lui râler dessus, mais coupé aussitôt dans mon élan lorsque je vis ses yeux brillants de colère et de larme, un regard que je n’aimais pas voir, et qui me perturba un moment. J’étais allé trop loin, c’était certain, et en même temps je devais m’y attendre, à force de toujours embêter les gens, surtout les filles, je devais m’attendre à tomber sur quelqu’un de plus sensible que les autres, ou peut-être que j’avais touché la corde sensible ? Certainement, mais je n’eu pas l’occasion d’y songer plus longtemps comme la belle répliqua d’un ton plat, mais ou la colère perçait plus qu’avant tout de même. Des paroles pleines de colère, Tina me demanda qui j’étais pour insinuer des choses pareilles, avançant que je pensais que comme j’avais ‘une belle gueule’, et elle un beau corps, elle devait me sauter au cou. Ce n’était pas mon idée, même très loin de là, pour tout dire j’étais parti sur la même longueur d’onde qu’elle au début, mais ça tournait mal désormais, surtout pour moi en tout cas. Elle sous-entendit que si elle devait me sauter dessus, ce serait pour me faire taire et rien d’autre, puis elle expliqua le tout, en me disant que le coup des sans papiers était juste. Mon sourire avait disparut, je n’étais pas abruti au point d’avoir l’air moqueur dans un tel moment, et le fait que Tina ajoute que si elle n’avait pas été forcée de tout quitter pour tomber sur un gars comme moi qu’elle qualifia de ‘Casanova de bas étage’. Dur, mais véridique.

Tina s’interrompit, et le silence fut encore pire que le reste, elle avait l’air essoufflée, peut-être par la gifle, peut-être sous le coup de la colère peut-être ? La demoiselle m’arracha la flèche de la main, je la serrais un peu et je sentis une légère coupure au moment ou la pointe passa dans ma paume de main, puis elle la glissa dans son carquois avant d’orienter son visage vers le ciel, en silence, encore et toujours. J’étais toujours debout à la regarder, le visage neutre, peut-être même légèrement triste d’avoir déclenché un tel trouble dans le beau regard de la demoiselle qui ne demandait pas un tel traitement, j’avais agis comme un idiot je le savais, mais pourtant je ne m’excusais pas….. Finalement, chose surprenante et à laquelle je ne m’attendais absolument pas, la jeune femme s’approcha de la zone que je venais de délimiter, je m’attendis à une nouvelle gifle de sa part et amorça un mouvement de recul que j’interrompis lorsque je vis sa main avancer trop doucement pour me gifler. Les anciens réflexes restaient des fois, je reculais devant une fille, deux secondes avant j’en aurais protesté, mais là c’était différent. La Colombienne au regard de biche blessée plongea ce dernier dans mon regard, au moment ou elle approchait sa main, puis passa cette dernière à l’endroit ou quelques secondes avant, cette même main avec claqué avec bien plus de violence. Un geste surprenant à mes yeux, je ne comprenais pas réellement ce changement de situation (typiquement féminin), mais je préférais tout de même la seconde manière d’agir, même si je doutais la mériter. L’amour vache par excellence. La jeune femme reprit alors la parole, s’excusant de m’avoir giflé mais justifiant en expliquant que j’avais dépassé les bornes, et me conseillant de faire attention à ce que je disais. Je le savais, trop bien même. La demoiselle ajouta sournoisement que je devais avoir interprété ça comme une victoire, un trophée. Certes, avant je l’aurais pris comme tel, mais là…. La belle soupira doucement, puis s’éloigna pour aller prendre place sur un rocher avant de me déclarer que je devais m’en aller, car j’avais certainement mieux à faire, et conclut en disant qu’elle était fatiguée de mes attaques, puis redemanda à nouveau à ce que je m’en aille.

Je restai un moment à la regarder, puis après quelques secondes qui parurent des heures, je me retournai pour m’éloigner de quelques pas, environ deux mètres de ma position d’avant, puis je m’interrompis, hésitant, avant de tourner la tête vers la jeune femme sur son rocher. Elle ressemblant plus que jamais à Diane, Artémis, avec la tristesse en prime, c’était navrant de constater que j’étais la cause de cette tristesse, logiquement les filles du soleil devaient toujours rire et sourire. Je détournai à nouveau la tête après cette brève hésitation, puis recommençai à m’éloigner, avant de stopper à nouveau. Pourquoi je ne partais pas ? Je ne savais pas elle ne voulait plus m’entendre, c’était normal, je n’allais pas en rajouter une couche non ? Mais c’était plus fort que moi, je me retournai une dernière fois avant de revenir sur mes pas pour finalement me diriger vers la demoiselle sur son rocher, puis m’arrêter juste devant elle. Cette dernière allait certainement me râler dessus parce que je ne partais pas, mais tant pis, je ne souriais plus, j’étais sérieux pour une fois, un des rares moments de ma vie ou j’étais le Shawn réel et pas celui que je montrais à tout le monde.

« Tina je suis…. Longue pause, on entendait les oiseaux chanter doucement l’air de rien, c’était dur à dire finalement ce mot, surtout pour quelqu’un comme moi, qui estimait ne jamais regretter mes actes, et par conséquent ne jamais m’excuser. Je suis navré de ce que je viens de te dire. »

Une nouvelle pause, elle ne devait pas me comprendre, juste me prendre pour un gros idiot, ce que j’étais pour tout dire. En fait j’étais plus lâche qu’autre chose, je masquais mes craintes et mes tristesses en me donnant un air léger et déconneur, tout ça pour qu’on me juge trop futile pour me soucier des choses basiques, comme la perte d’un être cher, les sentiments des autres. En fait je me voilais la face autant que je cachais mes vrais sentiments aux autres, mais je n’avais pas le droit d’agir de la sorte avec Tina, elle avait été gentille avec moi, j’aimais beaucoup sa manière d’être, et savoir que j’étais coupable de ses yeux brillants de larmes et de colère, ça me rendait presque malade. Comment pourrait-elle comprendre ça, elle ne pourrait pas imaginer que le Shawn qui déconnait avec elle depuis le début de la rencontre était capable de comprendre lorsqu’il avait dépassé les bornes. Plus de sourire, juste un ton sérieux, légèrement bas même, et surtout sans l’arrière-fond de fanfaronnade qu’il y avait depuis le début de la conversation.

« Tu as raison, j’ai dépassé les bornes, mais n’imagine pas que j’ai agis de la sorte parce que je me juge mieux que je ne le suis. Ce n’est pas le cas, tu sais, en fait si tu savais à quel point je me jugeais comme quelqu’un de bas, t’en serais très certainement navrée, ou peut-être amusée, je ne sais pas. Une pause qui dura un moment, je regardais le sol et non plus Tina, comme un gamin prit en faute. En fait, je n’avais aucune raison d’être aussi méchant avec toi, je ne savais pas que ça te blesserait, mais ça n’excuse en rien mon attitude. Je n’ai rien de…. Mieux, à faire, en fait, le mieux que j’ai à faire, c’est de me faire pardonner je crois. Nouvelle pause. Et puis, t’as pas à t’excuser de m’avoir giflé, tu devrais plutôt l’être de ne pas l’avoir fait plus tôt. Je n’ai rien gagné, et pour tout te dire, si tu acceptes que je reste encore avec toi, je ne… T’attaquerais plus, comme tu l’as si bien qualifié. Sincèrement Tina, j’en suis navré. »

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MessageSujet: Re: Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] EmptyLun 21 Déc - 14:24

Ce qui était certain, c'est que Justin ne s'attendait surement pas à ce virement de situation. La claque qu'elle lui avait envoyé semblait lui avoir cloué le bec pour de bon. Il n'émit aucune remarque désobligeante, aucune réplique salace, rien que du vent, juste le silence. Après qu'elle se soit éloignée vers le rocher en lui demandant de partir, Justin ne bougea pas de là où il était, dans sa zone interdite imaginaire qu'elle avait dépassé. Il parut vouloir s'en aller plusieurs fois, mais se résilia à chaque fois. Jusqu'au moment où il se dirigea vers Tina, dont le visage était tourné vers un point de la forêt, qu'elle ne voyait même pas à vrai dire. Elle ne put retenir une perle d'eau salée, qui alla rouler silencieusement le long de sa joue. Lorsqu'elle entendit Justin approcher, elle ne fit rien, ne lui accorda même pas un regard. Qu'est-ce qu'il allait pouvoir lui sortir encore comme ânerie ? Elle ne tenait pas vraiment à ce qu'il recommence.

On peut dire que son intérêt fut éveillé par la phrase entrecoupée qu'il venait de dire. Il se disait navré de qu'il lui avait dit. Etait-ce encore son ironie qui faisait surface ou bien était-il possible qu'il se reconnaisse "coupable" d'avoir largement dépassé les limites ? Pourtant, le ton dans sa voix n'avait rien d'ironique, il était différent de ceux qu'il avait utilisé jusqu'à présent. Pour tout dire, il faisait même parfaitement naturel, contrairement à ses attitudes fausses qu'il avait adopté tout à l'heure. Lorsqu'il se remit à parler, la belle aux yeux d'ambre tourna légèrement la tête, sans pour autant relever la tête vers lui. Il disait qu'elle avait raison, qu'il avait dépassé les bornes. Au moins était-il humble de le reconnaître. Il poursuivit en disant que par contre, il ne se jugeait pas mieux qu'elle l'avait prétendu et qu'au contraire, si elle savait à quel point il se considère comme quelqu'un de bas, elle en serait certainement désolée pour lui, voire même amusée tellement il se dénigre. Elle ne pouvait pas croire qu'il se permettait de penser qu'elle rigolerait de sa situation. Tina était bel et bien incapable de rire du malheur des autres, et si comme il le disait, il jugeait comme quelqu'un d'aussi bas, c'est qu'il devait être bien triste au fond, et que ses attitudes provocantes et éloquentes n'étaient qu'un masque afin qu'on ne découvre pas ce qu'il se cache sous cette carapace de clown.

Elle releva la tête, et chercha ses yeux d'émeraude du regard, mais c'était la sienne qui fixait à présent un point imaginaire sur le sol de terre. Un doux sourire s'affichait sur les lèvres de la colombienne, tandis qu'il reprenait la parole. Il dit alors que rien ne justifiait son attitude avec elle, qu'il ne pensait pas en mal, que son but n'était pas de la blesser. Tina pensa que si son attitude n'était pas justifiée, il n'en restait pas moins que c'était peut-être sa façon à lui de se protéger, d'afficher toujours ce beau sourire qui vous nargue, et de ne rien laisser paraître si ce n'est la joie de vivre et d'embéter son prochain. Elle ne connaissait que trop bien ce moyen de se renfermer sur soi-même, elle agissait aussi comme ça, en quelque sorte. Respirer la bonne humeur, ne laisser personne voir à quel point au fond on se sent si mal et si triste. Garder pour soi que notre quotidien s'appelle mélancolie, et profiter de ces instants de non solitude en étant heureux. Oui, elle connaissait bien tout ça. Il ajouta que le mieux qu'il puisse faire à ce moment même, c'était de se faire pardonner. Le pardon, s'il était souvent considéré comme preuve de sagesse, était aussi quelque chose que Tina accordait souvent. Tout le monde a droit à une seconde chance, et après le geste violence dont elle avait fait preuve envers lui, le mépriser davantage n'aurait pas sembler correct. Et même, elle n'était pas du genre à rester sur un malentendu. Justin avouait ses torts, rien que pour ça elle lui pardonnait.

Il signala en suite qu'elle n'avait pas à s'excuser de l'avoir giflé, qu'elle devrait plutôt être désolée de ne pas l'avoir fait plus tôt. Sérieusement ? La belle aux yeux de miel n'était pas quelqu'un de violent, pour en arriver à la faire sortir de ses gonds, il fallait vraiment la chercher. Justin avait réussi à toucher le point sensible, voilà pourquoi elle s'était emportée plus vite que prévu. Il ajouta ensuite que si elle lui permettait de rester encore à ses côtés, il ne l'attaquerait plus. Il termina son excuse en disant qu'il était réellement désolé.

Elle avait cessé de pleurer, même si ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Elle attrappa doucement un de ses poignets et l'attira vers elle, l'obligeant en quelque sorte à s'asseoir à ses côtés. Elle put voir au passage que la flèche qu'elle lui avait brusquement retiré des mains avait laissé des traces sur sa paume, sa peau était entaillée, et quelques gouttes de sang perlaient d'un rouge vif. Elle sortit un paquet de mouchoir, et se tournant vers lui pour lui faire face, elle déposa son poignet à la main blessée sur ses genoux. Elle déplia le mouchoir pour le replier en trois. Elle l'appliqua ensuite sur la plaie de Justin, et posa sa main hâlée dessus, comme pour empécher que ça ne saigne davantage. Elle reporta son regard vers le sien, et ayant retrouvé une douceur dans la voix qu'elle n'avait pas encore eu à son égard, elle dit alors :


" La raison pour laquelle tu ne savais pas que ça me blesserait, c'est parce que tu ne pouvais pas le savoir." Un doux sourire s'alluma sur ses lèvres, triste, tandis que ses yeux fixait de nouveau le sol. "Et si tu veux savoir en fait, ça m'a touchée parce que j'ai été exilée de mon pays à cause de ce que je suis capable de faire. Là-bas, j'ai laissé ma mère seule, qui doit supporter chaque jour de voir mon père enfermé en Enfer. Quant à la véritable raison de ma présence ici, je cherchais juste le moyen d'extérioriser toute la haine qu'il y a en moi après ce que je venais d'apprendre.."

Elle tapotait avec une infinie douceur sur la blessure de Justin, ses yeux s'étant reposée sur sa main. Son faible sourire sembla alors confiner la peine qu'elle pouvait avoir. Elle repporta son regard vers son visage.

" Tout le monde a son propre malheur, tu sembles aussi avoir le tien. Honnêtement, je ne crois pas que Justin soit ton véritable prénom, mais je me contenterai de ça. Quant à ton attitude, si c'est ta façon à toi de dissimuler la véritable personne que tu es, alors je ne vais pas t'empécher d'agir comme bon te semble. Je préfère qu'on soit vrai avec moi, mais je pense que c'est comme la confiance, ça met du temps à s'installer. "

Elle lui offrit un sourire sincère.

" Alors sois comme tu le veux Justin, si ça te permet de ne pas t'égarer, j'agis comme ça moi aussi, à ma façon.."

Elle referma les doigts du jeune homme sur sa blessure, et en profita pour poser son arc et son carquois sur le côté où il n'était pas. Elle attrappa la flèche dont la pointe en or était recouverte de sang, et sortit un nouveau mouchoir pour l'essuyer. Une fois qu'elle eut retrouvé sa pointe à l'éclat doré, Tina se perdit dans ses pensées en la regardant.

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MessageSujet: Re: Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] EmptyLun 21 Déc - 19:20

Après mes paroles d’excuse, j’avoue que je m’attendais plus à une remarque bien sentie de la jolie demoiselle au teint bronzé, mais elle agit d’une manière totalement contraire à mes attentes. Alors que j’imaginais qu’elle ne trouverait qu’une raison supplémentaire de s’énerver dans mes mots, il se trouva qu’elle sembla s’apaiser, légèrement. C’était plutôt pour me plaire en fait, ça m’évitait surtout d’avoir à me payer une nouvelle gifle, et je devais avouer que je n’étais pas fier du tout de constater que je l’avais réellement poussée à bout. Mais visiblement, Tina était le type de femme à pardonner, ou à croire que tout le monde méritait une seconde chance. C’était plutôt drôle (enfin drôle, on se comprenait), moi j’étais le type même de gars qui avait du mal à accorder sa confiance une seconde fois, surtout lorsqu’on manquait de tact comme je l’avais fait. Heureusement que des personnes meilleures que moi, existaient (cela dit, je vais l’avouer, ce n’était réellement pas compliqué, mais bon, manière de parler), après tout j’étais quand même sensé être un pacifiste, mutant certes, mais une simple jeune femme comme Tina semblait plus posée et plus prompt à me pardonner. Le monde à l’envers. Cela dit, j’ignorais l’origine génétique de la beauté étrangère, elle était peut-être bien une mutante, en tous les cas, elle giflait aussi fort qu’une humaine, j’avais expérimenté ça plusieurs fois, et je ressentais autant la douleur de la claque, même encore maintenant. La jeune femme releva la tête pour plonger ses magnifiques yeux dans les miens, du moins d’essayer, mais étant donné que j’étais occupé par la contemplation de la mousse sur le rocher où la jeune femme était assise, c’était un peu difficile (je notai d’ailleurs qu’assise dans cette position, la beauté laissait entrevoir des jambes magnifiques, mais pour tout dire, la gifle m’avait un peu trop refroidi (si du moins je pouvais utiliser ce terme), et je ne fis donc aucun commentaire).

Je n’entendais plus la respiration essoufflée de la jolie demoiselle, ce qui signifiait peut-être qu’elle c’était calmée, ou alors le calme avant la tempête qui sait ? Alors que j’allais risquer un regard vers la demoiselle, elle prit les devants (et quelques instants avant j’aurais charrié la jeune femme sur ce point, mais là du coup, je gardai mon commentaire pour moi alors que la main de la demoiselle s’était posée sur mon poignet). Une fraction de seconde, l’idée de retirer mon poignet me traversa l’esprit, l’inquiétude permanente qu’on me pose la question dangereuse ‘pourquoi tu as aussi chaud ?’, c’était trop risqué, mais pour le coup, j’avais d’autres soucis, ou plutôt la situation ne se prêtait pas à se soucier de ce genre de trucs. (Bon d’un coté, le ‘truc’ était un peu ma couverture, mais je n’avais pas la tête à m’occuper de ça comme Tina n’avait pas la tête à mes vannes). Je me laissai donc docilement faire lorsqu’elle m’attira vers elle pour que je m’installe à ses cotés, avec ma chance je tomberai encore sur un nid de fourmis rouges, mais bon, ce n’était pas le moment de l’agacer avec mes commentaires, surtout qu’elle n’avait toujours pas prit la parole pour me répondre depuis ma dernière réplique. La demoiselle déplia un mouchoir qu’elle sortit de son sac avant de le plier à nouveau, puis elle posa le mouchoir sur la légère coupure que sa flèche avait faite lorsqu’elle l’avait retiré un peu violemment, rien de grave, en fait je n’avais même pas remarqué ça avant qu’elle ne pose ma main sur ses genoux. Tina porta ensuite son regard ambré sur moi, et je levai les yeux pour croiser ses yeux, écoutant ce qu’elle disait d’une voix étrangement douce, en fait plus douce que toutes celles que j’avais entendues depuis pas mal de temps.

D’une voix si calme et si agréable, elle expliqua que la raison pour laquelle j’ignorais que je risquais de la blesser, c’était parce que je ne pouvais pas le savoir. Certes, c’était une logique imparable, mais tout de même, ça ne pardonnait rien. Un léger sourire s’afficha sur les belles lèvres de la jeune femme alors qu’elle regardait à nouveau le sol en continuant. Ainsi donc, la raison qui l’avait rendue triste, c’était parce qu’elle avait été exilée de son pays en raison de ce qu’elle était capable de faire. Capable de faire ? Mon attention fut un peu troublée, est-ce qu’elle parlait… D’un pouvoir ? Etait-elle mutante ? Cela pourrait expliquer sa phrase en effet, mais difficile de s’en assurer pour tout dire, à moins de le demander, mais c’était plutôt malvenu dans un tel moment, d’autant plus qu’elle continuait en expliquant qu’elle avait laissé sa mère seule, là-bas. Son père enfermé en Enfer, en prison ? Peut-être bien, et pour tout dire, avec ce que je savais sur la Colombie d’où la demoiselle était originaire, les innocents étaient souvent enfermés pour trafic de drogue, plus souvent que les coupables même, est-ce que c’était le cas de son père ? Elle conclut en disant être venue ici pour trouver le moyen de permettre à sa haine de sortir, après ce qu’elle venait d’apprendre. Apprendre quoi ? La question me brûla les lèvres, mais je les gardai bien closes, inutiles de lui faire repenser à tout ça. Le silence était à nouveau présent alors qu’elle tapota avec douceur la paume de ma main, son regard orienté vers cette dernière, puis elle reporta son attention vers mon visage avant de reprendre. Tina s’imaginait que j’avais mon propre malheur, certainement, mais pas aussi dur que le sien, elle aborda ensuite le fait que Justin n’était certainement pas mon vrai prénom, puis elle ajouta qu’elle s’en contenterait malgré tout. Mon regard se baissa malgré moi comme un gosse prit en faute, lorsqu’elle continua en disant que mon attitude était ma manière de dissimuler ma vraie personnalité, et qu’elle ne m’empêcherait pas d’agir de la sorte, même si elle préférait la sincérité.

C’était normal pour tout dire, j’aurais bien aimé être plus sincère avec elle, mais la confiance qu’elle aborda était en effet très importante pour moi, et je ne la connaissais ni d’Adam ni d’Eve. La jolie demoiselle sourit à nouveau avant de me dire que je pouvais être comme je le voulais, si ça me permettait de ne pas me perdre, et qu’elle agissait aussi de la même manière. C’était…. Compliqué. J’agissais justement comme ça pour éviter d’avoir à aborder ce sujet, je craignais tout simplement qu’on me demande de parler sérieusement de moi. En fait, parler de moi m’effrayait autant que de croiser un requin blanc en me baignant dans la mer (certes la comparaison était nulle, mais l’idée y était), parce que ça m’obligerait tout simplement à me rendre compte de tout ce que j’avais perdu, et des bêtises que je faisais tous les jours. S’assumer c’était simple dans mon genre, après tout je ne pensais jamais au passé, donc je ne pouvais rien regretter non ? En fait, c’était tout simplement lâche comme manière d’être, mais j’avais toujours vécu comme ça. Depuis que nos parents avaient changé en fait. Depuis qu’on me demandait en déconnant, à la faculté, si je me battais tous les soirs pour avoir des marques de coups. C’était à ce moment que j’avais commencé à plaisanter sur tous les sujets, pour détourner de la vérité, et pour faire oublier à Abby les moments de tristesse aussi. Quelques minutes étaient passées, silencieuses, depuis les dernières paroles de la jeune femme alors qu’elle avait refermé mes doigts sur ma coupure pour tenir le mouchoir, puis elle avait prit soin de nettoyer sa flèche avant de se perdre dans sa contemplation. J’étais fortement tenté de lui dire la vérité, enfin, mon prénom pour commencer, elle dégageait quelque chose que j’avais du mal à interpréter, mais pour tout dire, la jolie Colombienne était une des rares personnes à avoir accepté de me pardonner mon comportement, en plus de ma sœur, habituellement les gens pensaient me connaître ou bout de trois mots échangés avec moi. Le silence semblait s’éterniser, je regardais le sol devant nous, ne sachant pas trop quoi dire, on pouvait admettre qu’elle m’avait fermé le clapet. Je n’étais pas doué pour ce genre de discussion, et pourtant dieu savait à quel point elles étaient importantes à mes yeux. Je n’hésitai plus finalement, et je répondis alors, simplement, le visage toujours étrangement calme, légèrement triste, mais n’osant pas regarder la demoiselle pour autant.

« Je ne pouvais pas connaître tes raisons, mais si je faisais preuve d’un peu de tact, j’éviterais aux gens aussi aimables que toi d’avoir à repenser à ce genre de choses…. Une pause qui dura pratiquement une bonne minute, finalement j’osai continuer en observant toujours le sol. Tu as dis…. A cause de ce que tu es capable de faire. Tu voulais dire…. Nouveau silence, je ne voyais pas trop comment lui poser la question. Tu veux dire, quelque chose, qu’on juge d’anormal de nos jours… ? Je suis navré, si tu ne veux pas en parler avec moi, je comprendrais. »

Il y avait aussi la question de ce qu’elle venait d’apprendre qui me taraudait, mais j’avais du mal à croire qu’elle puisse me juger assez sérieux pour mériter d’avoir ses confidences. De toute manière, on ne se connaissait pas, je n’osais même pas lui donner mon vrai prénom, alors pourquoi me ferait-elle confiance ? Petite pause, j’osai enfin reprendre la parole, observant cette fois-ci le mouchoir au creux de ma main.

« Et pour tout te dire. Tu as entièrement raison, je ne m’appelle Justin. Je m’appelle Shawn, et en fait, je ne suis même pas Américain. Ça nous fait un point commun, même si je dois admettre que je n’ai pas dû quitter mon pays avec autant de regrets que toi. Mais je t’ai mentis, pour des raisons un peu étranges. Un silence, le soir commençait sérieusement à tomber, j’avais du mal à savoir depuis combien de temps j’étais ici avec elle en réalité. Et tu sais, mon malheur n’est pas grand, pas par rapport au tien en tout cas. Je n’ai pas beaucoup de regrets, ça facilite les choses. »

Pourquoi je disais ça ? Difficile à expliquer, elle m’avait confié quelque chose d’important pour elle, je lui montrais que j’étais conscient de ce qu’elle disait. Mais je n’allais pas me confier pour autant, j’étais trop habitué à cacher mes sentiments pour ça, même ma sœur ignorait presque tout de moi. Je soupirai doucement, laissant retomber ma main légèrement coupée, après l’avoir portée à mon visage pour la passer sur ma bouche comme dans le but de me donner une certaine contenance. Puis je repris une dernière fois la parole.

« Je vais te dire, je n’ai plus envie de… Faire semblant, enfin de t’embêter, en réalité, ça me blase moi-même, mais à force d’habitude tu sais, j’en viens presque à croire que je suis le clown de service sans cervelle. Je te remercie, d’avoir laissé une seconde chance à un gars aussi rustre que moi. »

Léger sourire alors que je jetai un regard à la demoiselle, le premier depuis la gifle, ça faisait bizarre, parce que pour une fois, il était sincère.

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MessageSujet: Re: Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] EmptyMar 22 Déc - 3:27

Tina songeait au jour où elle avait reçu l'arc et les flèches. C'était il y un peu plus d'un an en fait. Le jour de sa majorité américaine. Ce jour-là, elle avait compris pourquoi son père avait tant tenu à ce qu'elle s'exerce au tir à l'arc. Et elle excélait dans cette art. Elle ne s'en sentit que plus forte, lorsque l'héritage de son paternel se retrouva entre ses mains fragiles. Grâce aux flèches, elle avait pu voir les quelques visages de ses ancêtres. Un soir, il lui était même arrivé de voir le dernier roi chibcha dont l'or des pointes et de la corde avait été versé sur sa tombe. Elle se souvenait de la joie et de la fierté qu'elle avait éprouvé ce jour-là. Sentiments qui s'étaient rapidement transformés en desespoir et en chagrin. L'incarcération définitive de son père, la fuite forcée, sa mère en pleurs et elle, courant le plus loin possible, morte intérieurement. Les minutes s'écoulèrent lentement, minutes pendant lesquelles régna dans la forêt toute entière. Pas un seul craquement de feuilles, pas un bruit de source qui s'écoule dans un torrent, seulement cette impression de solitude monotone, alors qu'elle était bel et bien aux côtés de Justin.

Ce dernier brisa la glace qui lui avait paru aussi grosse qu'un iceberg pour le coup. Au premier son de sa voix, son monde sembla un peu moins vide. Elle se sentait comme à la fin du monde, ils étaient les seuls survivants. Et elle ressentait ce soulagement d'entendre sa voix. Il dit alors qu'il ne pouvait en effet pas connaître ses raisons, mais que s'il faisait preuve d'un minimum de tact, ça lui éviterait de blesser des gens aimables comme elle. Un faible sourire s'alluma sur ses lèvres rosées. Après une bonne minute de silence, il reprit la parole, hésitant. Il s'interrogeait sur ce qu'elle avait dit concernant ce qu'elle était capable de faire. Il demanda si on pouvait qualifier ça d'anormal de leur temps, puis finit par s'excuser en disant qu'il comprendrait qu'elle refuse d'aborder le sujet. Elle songea à lui révéler son statut de mutante, lorsqu'il reprit la parole, encore une fois, ce qui n'était pas pour la déplaire.

Il confirmait ce qu'elle avait supposé concernant son identité. Il s'appelait Shawn et non pas Justin. Il n'était pas non plus américain. Il affirma alors que ça leur faisait un point commun, même s'il n'avait pas dû quitter son pays par contrainte et obligation. Il ajouta ensuite que son malheur n'était rien comparé au sien. Certes, c'était possible, mais chaque malheur avait sa part d'amertume et de mélancolie. C'est pourquoi elle n'aurait pas parié là-dessus. Elle ne savait pas quel secret il cachait, et elle se voyait mal lui poser la question alors qu'il tentait visiblement de se cacher au reste du monde. Il dit finalement qu'il n'avait pas beaucoup de regrets, que ça rendait tout cela moins difficile du coup. Ou pas. Il avait beau faire mine d'être fort, elle restait persuadée qu'au fond, derrière ce visage, se cachait une peine et un passé qu'elle n'osait même pas imaginer.

Shawn, et non plus Justin, marqua un nouveau temps d'arrêt avant de reprendre. Il avouait que ça devenait fatiguant de toujours faire semblant d'être ce qu'il n'était pas, en l'occurence ici, de passer pour un clown. Il la remercia également de lui accorder une seconde chance et se qualifia de "rustre". La belle releva alors le visage pour contempler le sien, tandis qu'il s'autorisait à la regarder de nouveau. Un faible sourire animait les lèvres du jeune homme aux deux émeraudes. Elle lui accorda un sourire rempli de douceur.


" La sincérité te va bien au teint, Shawn."

Elle se repassa en tête les dernières phrases qu'il lui avait dites. Cherchant comment formuler tout ce qu'elle pouvait lui apprendre, elle tourna son regard vers le ciel qui s'assombrissait de plus en plus au fil des minutes qui s'écoulaient. Ah oui, la question de sa capacité. Elle le regarda de nouveau.

" Anormal. Si on veut, mais je ne me considère pas comme anormale. Mais.. Oui, j'ai dû fuir pour éviter de tomber entre les mains du gouvernement. Les autorités colombiennes m'ont forcée à partir, sans quoi elles me livreraient elles-même, elles ne voulaient pas avoir d'histoire avec le gouvernement américain. Mon pouvoir aurait pu leur être utile."

En repensant à ce qu'ils avaient fait à son père, réussir à le rendre plus humain dans un sens, Tina se disait qu'elle avait bien fait de partir. En plus de cela, si ils avaient été amenés à l'attraper, elle les aurait sans doute aider contre son gré à trouver quelques mutants, voire même à leur révéler bien des choses en se servant de son pouvoir sur des objets. Un frisson lui parcourut le dos, elle ne voulait même pas penser à ce qui aurait pu arriver. Certes il y avait bien plus intéressant comme pouvoir, mais le sien aurait pu leur être utile, c'était même sûr. Pourquoi aurait-elle été forcée de partir sinon ? Il n'y avait aucun doute là-dessus, mais elle ne se cachait pas pour autant.

" Tu sais, trop souvent, c'est à cause des préjugés et des premières impressions que notre monde est tel qu'il est. Si les gens ne se bornaient pas à croire tous les ragots que les infos leur balancent, on vivrait plus tranquillement. J'ai pour habitude de ne pas me baser sur ce qu'on veut me faire croire, de toute façon, je ne te connais pas assez pour émettre un tel jugement. On a tous un côté vil au fond."

Elle soupira, tandis qu'un enième silence prenait place entre eux. Elle ne tarda pas à le briser, montrant ses paumes de mains.

" Tu vois, ces mains-là n'ont rien d'extraordinaire, mais elles peuvent s'avérer dangereuses. Si je voulais, grâce à elles, je pourrais visualiser des morceaux de ton passé et ainsi vérifier que tu ne me mens pas."

C'est ainsi qu'elle avait découvert qu'il n'était pas de la police. L'information qu'elle venait de lui donner était un acte périlleux et insensé, elle en était consciente. S'il s'avérait que ce soit un ennemi, elle pourrait toujours le tuer avec une flèche en plein coeur. Non, ce n'était vraiment pas son genre. Elle fuirait, une fois de plus. De toute façon, dans un mois tout au plus, elle serait certainement morte. Elle continuait de regarder ses mains.

" L'inconvénient avec ce pouvoir, c'est que le plus souvent, il me fait voir des choses horribles, j'ai vu des horreurs que tu n'oses même pas imaginer." Elle marqua une pause et repporta son regard de miel sur le visage de Shawn. "Mais rassure-toi, j'ai eu ma dose d'émotion, si tu veux éviter que ça arrive malgré moi, garde tes distances et tu ne risqueras rien."

Elle posa ses mains contre la pierre froide et rugueuse. Dans l'une de ses poches, elle sentit son portable vibrer. Elle le sortit, appuya sur une touche qui lui afficha le répertoire pratiquement vide, avec pour contenance l'unique numéro de sa mère. Elle appuya alors sur la touche retour, et ouvrit la boite de réception. Le message disait : "Papa te ruega que no regresar. Te queremos."[ Papa te supplie de ne pas revenir. On t'aime.]. Elle ferma le téléphone et le rangea dans sa poche en soupirant de nouveau, une expression triste sur le visage. Néanmoins, elle trouva la force de sourire à Shawn.

" Ma mère s'inquiète pour moi, elle a trouvé le moyen de dire à mon père que je comptais revenir régler quelque chose. D'ailleurs, s'il s'avère que tu fais partie des membres du gouvernement, dis-leur que c'est inutile de me chercher et qu'ils pourront venir récupérer mon corps lors de ma mission suicide."

Devant l'expression incompréhensive du jeune homme, elle rigola faiblement, c'était une remarque stupide.

" Je plaisante. Dis-moi plutôt, qu'est-ce que tu faisais dans les bois si t'étais pas venu faire une promenade avec une copine ?"

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MessageSujet: Re: Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] EmptyMar 22 Déc - 17:31

Tina sourit, j’aimais bien la voir sourire, c’était comme avec Abby, elle souriait sincèrement et non pas simplement pour se donner une contenance ou quelque chose de ce genre. Elle était tout simplement franche, et pour tout dire maintenant qu’elle venait de me ‘démasquer’, je n’éprouvais plus spécialement le besoin de ma la jouer blagueur du dimanche (en gros pas drôle, apprenti chez Carambar quoi), et ça me facilitait largement les choses. La voix chaude de la demoiselle s’éleva alors qu’elle m’annonçait que la sincérité m’allait bien au teint, remarque qui me fit franchement sourire, même rire légèrement, encore une fois sérieusement, un sourire sincère et pas forcé, amusé sans se moquer. C’était étrange d’entendre mon nom prononcé par quelqu’un d’autre que… Parce quelqu’un en fait, étant donné que personne mis à part ma sœur ne savait mon vrai prénom, et que ma petite sœur était portée déserteur au bataillon. La demoiselle porta ses yeux magnifiquement ambrés vers le ciel qui devenait de plus en plus sombre, puis elle reprit la parole, reportant son regard sur moi. Je ne pus m’empêcher de chercher à mon tour son regard, hésitant malgré tout, craignant de laisser passer mes émotions dans un regard qui n’était pas moqueur pour une fois. Elle dit qu’en effet, c’était anormal, mais pas à ses yeux, et qu’elle avait du fuir pour ne pas tomber dans les mains de mauvaises personnes du gouvernement. Tina avait été obligée de s’en aller pour ne pas être livrée au gouvernement américain, et elle termina en disant que son pouvoir pouvait être utile. Je restai silencieux un moment, n’osant pas briser le silence par peur de bloquer la demoiselle pour la suite de mes questions.

Je restai donc silencieuse, alors qu’elle frissonnait, de froid ou d’inquiétude à l’idée de ce que sa vie aurait put être si elle avait été aux mains du gouvernement. Un oiseau exotique enfermé dans une cage doré. C’était ce qu’elle aurait représenté à mes yeux, une magnifique et pacifiste demoiselle qui aurait dépérit pour mourir dans une prison du gouvernement américain. On ne sortait pas indemne de ce genre de vie, je le savais mieux que personne. Finalement, après un petit moment de silence, elle expliqua que c’était à cause de trop nombreux préjugés que le monde devenait comme il était, et que les gens croyaient trop tout ce que l’on disait aux informations. Et dire que je pensais pareil. A mes yeux, le fait simple de pouvoir donner une information sans la vérifier était quelque chose d’inacceptable, et je travaillais en tant que photographe pour un journal en prime. Mais c’était…. Pour la bonne cause ? J’essayais de m’en convaincre, je voulais simplement obtenir un maximum d’informations pour aider les mutants pacifiquement, mais pourtant, cela n’était pas ce que je réussissais à faire, du moins pas pour le moment. Elle conclut en disant qu’elle ne me connaissait pas assez pour avoir un jugement sur moi, juste après avoir dit qu’elle ne croyait pas toujours ce qu’on voulait lui faire croire, une bonne chose. Je mentais rarement, mais en ce moment, j’explosais mes scores, bien que j’en étais un peu obligé, il fallait l’admettre. Mais le besoin n’excusait pas le crime. Le mensonge était un crime.

Tina soupira, laissant un nouveau silence s’installer avant de reprendre la parole en montrant ses mains, sur lesquelles je dirigeai mon regard vert. La demoiselle expliqua qu’elle pouvait devenir dangereuse avec ses mains, expliquant qu’elle pourrait visualiser des morceaux de mon passé si elle le voulait, et cette idée me mit extrêmement mal à l’aise, à un tel point que mon sourire s’envola malgré moi. La demoiselle reprit la parole, expliquant que l’inconvénient avec un tel pouvoir, c’était qu’elle voyait plus de choses horribles que tout le reste, des choses que je ne pourrais jamais oser imaginer, puis après un petit silence, elle me rassura en expliquant qu’elle avait eut sa dose d’émotion et ne chercherait donc pas à en savoir plus. Je baissai les yeux pour cacher mon soulagement clairement visible alors qu’elle tira un portable de sa main pour le consulter, et afficha une expression triste avant de ranger l’objet de sa tristesse (ou plutôt contenant la raison de son expression mélancolique), et elle reprit la parole, expliquant que sa mère s’inquiétait pour elle, car elle avait trouvé le moyen d’expliquer quelque chose à son père. Mon regard fut un peu perturbé lorsque la demoiselle expliqua qu’elle comptait aller régler quelque chose là-bas, et que je devais annoncer au gouvernement qu’il était inutile de la chercher puisque son corps serait bientôt retrouvé. Je dus faire une drôle de tête car elle rigola doucement avant d’annoncer que c’était une blague, et elle posa une question anodine qui ne changea rien à mon expression visiblement inquiète. Je restai silencieux pendant un petit moment avant de finalement oser reprendre la parole, un ton toujours aussi étrange, enfin, normal pour quelqu’un de ‘normal’, mais qui ne collait pas à ma personnalité de secours.

« Tu sais, tu as raison de dire que tout le monde a une part de mauvais en soi. Y’en a plus que d’autres, moi plus que toi…. Je regardai la demoiselle dans les yeux avant de reprendre. Tina, une fille comme toi, aussi gentille, et compréhensive, elle n’a pas à se sacrifier. Je ne doute pas que tu voudrais aider ton père, je ne connais rien à l’histoire, mais…. Rien ne peut valoir le sacrifice d’une vie comme la tienne. Tu vois, … Non, en fait rien. »

Je retombai dans le silence, j’allais lui dire qu’elle ne méritait pas de se sacrifier, pour moi sacrifier une vie était un prix dur à payer, je savais de quoi je parlais. Je ne regrettais pas parce que j’étais trop idiot pour le faire tout simplement, je ne savais pas comment expliquer tout ça, mais je l’avais en tête pourtant. La jeune femme devait se demander pourquoi je m’étais coupé aussitôt, mais je n’avais pas ça en souci premier sur le moment. Je repris la parole après quelques minutes de silence.

« Tu sais, c’est égoïste de se sacrifier pour quelqu’un. Tu imagines une seule seconde ce que ton père pourra ressentir, s’il sait que la fille qu’il aime visiblement plus que tout, est morte pour l’aider, alors qu’il ne lui avait rien demander. Assumer la perte d’un être cher sans l’avoir demandé, Tina, c’est une chose trop lourde pour certains esprit. »

J’avais mis Abby devant la situation, je ne lui avais pas laissé le choix, mais la connaissant elle allait très clairement me reprocher d’avoir osé l’abandonner et la mettre devant le fait accompli sans lui laisser le choix. Il n’y avait donc aucun doute dans mon esprit que le père de la magnifique Colombienne n’aimerait pas savoir que sa fille était morte pour lui. Je soupira, je devenais trop mélancolique, dans deux minutes j’allai filer le cafard à la beauté à coté de moi. Quoi qu’il en soit, elle avait donné l’occasion de changer de conversation, et je gardai donc mes distances avec Tina pur éviter qu’un fâcheux contact ne se fasse (et le doute me vint lorsque je me demandai si la gifle lui avait apprit quelque chose), puis je répondis à sa question, affichant un sourire faussement satisfait.

« Et sinon, non je n’étais pas venu ici avec une copine, j’étais venu chercher… Ma sœur. Elle est…. Comme toi, c’est une mutante… Elle a fuit la civilisation pour éviter d’être enfermée. Et je veux la retrouver, seulement, je ne sais pas ou chercher. Je n’étais pas seulement mauvais en blague, mais aussi en rôle de grand frère protecteur visiblement ! Après une petite pause, je regardai la demoiselle, le regard un moment troublé, avant de reprendre. La tristesse ne te va pas bien au teint Tina. »

Petit moment de silence, je ne savais plus comment parler à la jeune femme sans vouloir en revenir sur le sujet, je n’avais pas dis que j’étais moi-même mutant, en fait, sur le coup j’en avais honte, je ne voulais pas repenser à ce que j’avais osé faire avec ce don de la nature, c’était trop…. Trop difficile. Je repris la parole après quelques secondes, regardant toujours les magnifiques yeux de la beauté Colombienne.

« Une chose est sûre, si plus de personne comme toi existaient, mutantes ou humaines, avec ta gentillesse, le monde ne serait que meilleur, et ça, tu ne peux pas le nier. »

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MessageSujet: Re: Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] EmptyMer 6 Jan - 18:05

Tina échangea un regard avec Shawn, mais juste le temps qu’il lui dise qu’il était plus mauvais qu’elle. C’est quand il dit qu’une fille aussi gentille et compréhensive qu’elle n’avait pas à se sacrifier qu’elle porta son attention sur le sol, comme pour ne pas affronter la vérité de ses propos, en fait, surtout de ceux qui allaient suivre. Quand il ajouta que rien ne pouvait valoir le sacrifice d’une vie comme la sienne, la colombienne aux yeux de miel esquissa un faible sourire. Une vie comme la sienne hein ? Elle n’était pas mieux qu’une autre, certainement pas. De toute manière, aucune vie ne méritait d’être sacrifiée, pas même celle du plus grand des enfoirés. Et comme il l’avait si bien dit, il ne connaissait rien à l’histoire. Bien que l’histoire en elle-même ne justifierait pas son acte, elle se voyait mal essayer de lui expliquer ses raisons, lui décrire les sortes de malades mentaux qui entouraient son père, et lui crier le danger permanent auquel il était exposé. Repenser à cela lui déchirait le cœur, elle ne pouvait rien faire de mieux que de se rendre en Colombie pour au moins apaiser la colère qui régnait en elle. Et pourtant, c’était plus facile à dire qu’à faire.

« Ma vie ne vaut pas mieux que la tienne, ni que celle des autres, je n’ai rien de plus qu’un grain de folie et stupide dévouement qui me ronge. »

Elle ne lui demanda pas pourquoi il avait interrompu sa phrase, elle avait dit qu’elle respecterait son silence, il en serait ainsi. Malgré son insatiable curiosité, elle s’efforcerait de ne pas trop poser de questions, surtout celles qui pourraient l’embarrasser. Shawn reprit la parole en disant que c’était égoïste de se sacrifier pour quelqu’un. Comme il le formula si bien, elle imagina un instant ce que pourrait ressentir non seulement son père, mais également sa mère s’ils apprenaient qu’elle avait perdu la vie pour pouvoir l’aider. L’homme aux yeux d’émeraude insista sur le fait qu’assumer la perte d’un être cher était un fardeau trop lourd à porter pour certaines épaules. Elle sentit alors les larmes lui monter aux yeux, sa vision se troubla tandis qu’elle fixait toujours la petite mousse qui naissait au pied du rocher.

« Je… »

Elle ne termina pas sa phrase, c’est tout ce qu’elle put dire. Un nouveau sentiment prit possession de son cœur, celui de la honte. Parce qu’elle se considérait comme coupable. Comment aurait-elle pu lui dire que s’il était là-bas, c’était de sa faute ? Bien sûr, elle n’avait jamais poussé son père à devenir narcotrafiquant, mais elle savait très bien que ce n’était qu’une excuse des autorités pour le retenir enfermé. La véritable raison pour laquelle il était derrière les barreaux, c’est qu’étant rendu humain après être passé entre les mains des scientifiques du gouvernement, il avait été placé en détention afin de ne pas pouvoir divulguer certaines informations. Tina savait très bien qu’une fois sa peine terminée, ils auraient d’autres accusations contre lui pour pouvoir le garder en pénitence. Elle savait également qu’il ne pouvait rien dire à sa femme, parce que lors des permissions de visites, il était toujours mis sur écoute, et qu’à la moindre divulgation, il serait condamné à mort, sa femme aussi. Ils feraient passer ça pour un accident, ils trouveraient même un coupable s’il le fallait, et l’affaire serait close.
Oui elle se sentait coupable de son enfermement, parce qu’ils ne se seraient jamais rendus à Achaea si elle n’avait pas existé. Pour l’amour de leur fille, Luna, Manuela et Miguel avaient décidé de se rendre là-bas afin d’en savoir plus sur Apocalypto, pensant au départ que c’était une institution spécialisée pour la scolarité et la prise en charge de jeunes mutants. Ils ne croyaient pas si bien dire. C’était bien une institution, spécialisée pour les mutants de tout âge, mais leurs actions n’étaient en rien ce à quoi ils s’attendaient. Sa grand-mère avait alors perdu la vie, son père, bien que toujours en vie, était condamné. Tout ça à cause d’elle, Tina, une fille parmi tant d’autres, leur fille certes, mais aussi la cause de leur malheur. Si elle avait raconté tout ça à Shawn, est-ce qu’il estimerait que sa vie valait mieux qu’une autre ? Elle ne méritait même pas d’être là en sa compagnie. Elle ne s’attendait qu’au fléau qui viendrait la punir et qui l’emmènerait châtier ses fautes aux supplices.

Elle avait finalement donné l’opportunité de changer se sujet, et elle remerciait intérieurement Shawn d’avoir saisi cette occasion. Elle apprit donc que le brun cherchait sa sœur, mutante elle aussi, tout comme Tina. Sa sœur avait fui elle aussi, pour éviter d’être enfermée. Elle se demanda un instant pourquoi venir chercher quelqu’un de sa famille dans une forêt. Elle se demanda aussi quelle était la véritable nature de Shawn. Il ajouta alors que la tristesse ne lui allait pas bien au teint. Elle releva son regard vers lui, prête à dire quelque chose, mais il reprit la parole trop rapidement. Il affirma que si plus de personnes possédaient sa gentillesse, le monde ne serait que meilleur. Il termina en disant qu’elle ne pouvait pas le nier. Comme si elle se serait gênée de le faire ! Car oui elle l’aurait fait, seulement, les perles d’eau salée avait repris possession de ses yeux de miel, et elle avait aussitôt détourné son regard du jeune homme. Elle murmura, en essayant tant bien que mal de contenir son envie de sangloter :


« Pourquoi un homme dont je ne connais que le nom me dit exactement ce que j’ai besoin d’entendre… »

Lui qui avait débarqué de nulle part, alors qu’elle s’efforçait d’évacuer sa colère, elle avait failli le tuer d’une de ses flèches aux pointes d’or, et voilà qu’ils étaient assis l’un à côté de l’autre, et qu’il lui chantait des louanges qu’elle n’avait plus entendu depuis des lustres. Elle était loin d’être celle qu’il croyait, Tina n’avait rien de plus que les autres, elle avait reçu tout l’amour qu’un gosse puisse rêver, son éducation et son expérience de vie avaient forgé son caractère. Et son rêve de devenir enfin une enfant au sein d’une famille comme les autres s’était transformé en cauchemar. Elle lâcha un rire nerveux qui trahissait son chagrin.

« Shawn, en plus d’embêter les filles, tu les fais aussi pleurer ! »

Elle rit doucement, elle plaisantait bien entendu. C’était une façon d’échapper à ce qu’il se passe vraiment. Elle laissa quelques instants de silence avant de reprendre, en relevant les yeux vers ceux émeraude de Shawn.

« Tu vois, toi aussi tu es quelqu’un doté d’une incroyable gentillesse. Derrière tes airs lourds, je devine de la souffrance et un don de compassion. C’est étrange, je dois dire que ça me perturbe. »

Tes mots me perturbent. Voilà exactement le fond de sa pensée. Elle avait une sensation étrange. Situation morbide et pathétique, après un coup de théâtre pour l’entrée en scène. C’était un peu comme la fois où elle avait rencontré Blake. Elle l’avait comparé à un ange salvateur. Shawn était une toute autre espèce d’ange, mais à cet instant précis, c’en était bien un. Deux hommes qui l’avaient embarrassée au début, chacun à leur façon, deux hommes qui l’apaisaient, différemment également.
La nuit avait éteint la lumière, quelques étoiles étaient désormais visibles dans les cieux. L’atmosphère qui se dégageait accentuait d’autant plus cet échange en mystères. Elle soupira.


« Tu ne devrais pas être ici, tu as plus important à faire que de te méprendre sur ce que je suis. »

C’est tout ce qu’elle trouva à dire pour s’excuser de lui faire perdre son temps. Shawn cherchait sa sœur, et sa maladresse ayant croisé son chemin, il était toujours en compagnie de la colombienne. Elle ne souhaitait pas le retenir, elle n’en avait pas le droit. Quelque part, dans les orées de ces bois, bien qu’elle ne comprenne pas encore comment et pourquoi, quelqu’un attendait son retour, la fin d’une séparation qui n’avait que trop duré.

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MessageSujet: Re: Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] Toujours plus vite, toujours plus fort, toujours plus loin. [ Shawn ] EmptyVen 8 Jan - 17:41

Tina déclarait que sa vie ne valait pas mieux que la mienne ou celle des autres, et qu’elle n’avait qu’un grain de folie et de dévouement qui la rongeait. Soit, moi c’était la bêtise, et les blagues pas drôles, d’autres avaient la blonde attitude (ou même étaient carrément blond), c’était leur tare personnelle, chacun avait quelque chose de plus ou moins bon ! En l’occurrence, je ne trouvais pas spécialement que sa vie était plus apte à être sacrifiée que celle d’une autre personne, au contraire, elle se rendait compte que le sacrifice humain (ou mutant pour nous deux), était quelque chose de dur, ce qui signifiait qu’elle était consciente de tout ce que ça représentait. C’était l’essentiel, une personne qui regrettait de se sacrifier ne méritait pas de le faire tout simplement (parce que oui, bien sûr, lorsqu’on était taré comme moi, on l’était jusqu’au bout, et en l’occurrence pour moi, un sacrifice c’était une chance, en fait ça n’avait plus le nom de ‘sacrifice’ mais de ‘don de soi’ tout bêtement). Vision des choses étranges, mais que je comprenais, c’était l’essentiel à mes yeux. Après mon intervention sur le sujet du sacrifice, qu’il fallait des fois être plus solide pour assumer le sacrifice d’un être aimé que le fait de se sacrifier, elle resta silencieuse un moment, le visage toujours orienté de manière à ce que je ne pouvais pas le voir (m’offrant une magnifique vue sur son dos et la cambrure de ses hanches, mais ce n’était pas trop le moment pour l’instant dirons-nous, je n’en profitai donc pas.), puis elle commença une phrase pour s’interrompre aussitôt, comme coupée dans son élan. (Est-ce qu’elle avait sentit l’intention qui avait furtivement traversé mon esprit, mais que je n’avais pas mis en action entendons-nous bien ! Je n’avais donc rien à me reprocher, logiquement, donc pourquoi je stressais ?).

S’en suivit un long silence, puis un changement de sujet de ma part, je n’avais pas envie d’embêter plus la demoiselle et je gardais donc un silence parfait en l’écoutant patiemment. La jeune femme tourna la tête dans ma direction, posant ses magnifiques yeux colorés comme le soleil, dans les miens, puis elle parla doucement, me demandant pourquoi un homme dont elle ne connaissait que le nom, lui disait ce qu’elle avait besoin d’entendre. Je laissai un sourire amusé se dessiner sur mes lèvres alors que je haussai doucement les épaules, ma foi, c’était plus simple de servir des belles paroles de la sorte à une inconnue, car Tina était inconnue, qu’à ma propre sœur par exemple. (Et puis elle pouvait se sentir honorée de connaître mon prénom, après tout les autres filles à qui j’avais adressé la parole les dernières semaines, enfin les derniers jours, ne connaissaient même pas mon véritable prénom, mais juste ‘Justin’). Nouveau silence, puis Tina rigola nerveusement avant de m’accuser d’embêter et de faire pleurer les filles. Le fait d’être appelé Shawn me perturba un instant, ça faisait tellement longtemps que je n’avais pas entendu une fille, ou une personne avec qui je parlais depuis plus de deux minutes, m’appeler par mon prénom. Même à la base c’était autre chose, les chercheurs m’appelaient par mon numéro, rien de plus, rien de moins ‘numéro 3’, en fait, la dernière personne à m’avoir appelé par mon prénom, c’était ma sœur juste avant qu’on ne soit séparés. ‘Shawn’, c’était la dernière chose qu’elle avait dite avant que je lui dise de s’enfuir. Inutile de partir dans de telles pensées, je souris d’un air qui se voulait amusé par les dernières paroles de la demoiselle alors qu’elle rigolait de son coté, en relevant son regard pour le plonger dans le mien tout en reprenant la parole d’un ton légèrement plus calme.

La demoiselle m’annonça que moi aussi j’étais quelqu’un doté d’une incroyable gentillesse, et que derrière mes airs lourds elle devinait la souffrance et un don de compassion (Aïe, ça tournait mauvais pour moi, et je devais le prendre comment le coup du ‘lourd’ ? Habituellement c’était plutôt mal vu lorsqu’on balançait quelque chose comme ça, mais j’étais trop stressé par ses mots pour m’attarder sur des détails aussi minimes pour une fois). Tina acheva en disant qu’elle était perturbée, et je souris d’un air amusé, essayant de masquer tant bien que mal la gêne qui m’habitait, j’avais du mal à sourire sincèrement, elle touchait un point sensible qui n’était pas celui que je préférais, sans compter que c’était justement ce que j’essayais de cacher depuis toujours. Le silence retomba, puis Tina soupira doucement avant de m’annoncer que je ne devrais pas être ici, et que j’avais plus important à faire que de me méprendre sur ce qu’elle était. Je ne pus m’empêcher de rigoler légèrement en orientant mon regard sur le sien (c’est qu’elle essayait de se débarrasser de moi la jolie Colombienne ma parole ?), puis je décrochai un sourire amusé, espérant lui faire remonter le moral avec mon air amusé, puis je pris la parole d’un ton que je voulais enjoué, espérant camoufler un peu la gêne que j’avais de notre dernière conversation.

« Je ne devrais pas être ici ? Tu veux te débarrasser de moi Tina ? Finalement, je vais peut-être me dire que tu as bien un rendez-vous amoureux et que je dois te laisser. Non, ce n’est pas drôle j’admets, mais, je n’ai rien de plus important à faire que de comprendre et parler avec une personne comme toi. Petite pause, j’essayais de trouver comme le dire, c’était dur pour moi qui essayais de toujours tout cacher. Et tu sais, ça fait tellement longtemps que je la cherche, je ne suis plus à quelques heures près. »

Je lui souris doucement avant de regarder devant moi, d’un coté, je pouvais comprendre que la demoiselle éprouve le besoin d’être seule, mais de l’autre coté, je me disais que la laisser en couple avec elle-même après une telle conversation ne servirait qu’à lui faire ruminer les mauvais souvenirs que j’avais fait remonter. Je devais donc jouer le lourd quelques temps encore avant de la quitter pour être sûr qu’elle ne soit pas triste (je n’aimais pas qu’on se souvienne de moi en étant lié à quelque chose de triste !). Je repris donc la parole, toujours aussi enjoué.

« Et puis sois déjà heureuse de connaître mon prénom ma chère, mais je te dirais simplement de ne pas te faire trop rapidement d’idées sur un gars que tu rencontres dans la forêt, je suis lourd ça je ne te le cache pas, mais souffrant ou plein de compassion, pas spécialement. J’ai simplement l’habitude de parler avec ma sœur, alors ne sois pas perturbée, je n’aime pas faire cet effet sur les filles, je préfère qu’elles me trouvent mystérieux, c’est plus fun ! »

Je rigolai légèrement alors que je dirigeai une dernière fois le regard sur la jeune femme, j’essayais de faire passer tout ça en douceur puis d’orienter la conversation sur un autre sujet, après tout si je voulais lui permettre de retrouver un peu le sourire, autant m’en occuper tout de suite non ? Qu’est-ce que je pouvais lui demander de plus, sans risquer de toucher un souvenir douloureux ? (C’était comme jouer au docteur Mabul, ne pas toucher les bords sinon vous risquez de vous faire crier dessus !). Je souris à la demoiselle, avant d’orienter la conversation sur autre chose. C’était les origines de la jeune femme, mais fallait juste espérer qu’elle ne le prendrait pas comme ça.

« Et puis, à ce qu’il paraît, les Colombiennes sont très douées pour la danse et la cuisine, c’est vrai ? Je regardai la demoiselle de haut en bas avant de reprendre la parole d’un ton qui se voulait toujours aussi amusé, même peut-être un peu trop. Enfin, la cuisine, tu dois bien la faire, mais tu ne dois pas en manger beaucoup non ? A moins que vous ayez un don pour rester parfaites tout en mangeant tout ce que vous faites ? »

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