Un nouveau mutant en ville... [Pv pour Lou Denzell]

[ Rp d'introduction ]

Wakita, jeudi, 22h30

Cette soirée était douce et clémente.
Une véritable soirée d’été qui amenait les jeunes adolescents à flâner dans les rues de leur ville, que cela soit à pied ou en frimant au volant de leur cher voiture. Un comportement qui aurait d’ailleurs pu venir nuire à toute la population s’il n’y avait pas le Drive-In !
Un bon vieux cinéma en plein air qui avait été installé à l’époque des années ’60 et qui n’avait, en aucun cas, perdu de saveur, ni de sa fréquentation. Et pour cause, ce soir encore, l’on comptait une bonne trentaine de voiture parké devant l’écran géant diffusant l’angoissant et le magnifique Shining de Stanley Kubrik.
Bons nombres des jeunes et autres vieux s’étant installés sur les lieux regardèrent le film tout en buvant divers sodas et en savourant de bon gros hamburgers cuisinés à toute les sauces. Et, contrairement à eux, il y avait les passionnés et les flirteurs, ceux qui venaient ici pour profiter du film soit par la beauté et l’intensité qu’il venait dégager, soit par le plaisir et la luxure auxquels cédaient certains couples à l’abri des regards indiscrets sur la banquette arrière.
Et au milieu de tout ce monde, l’on trouvait le jeune, mystérieux et solitaire David Green, un homme au lourd secret.

David Green n’avait plus fait parlé de lui, tout du moins, de son homonyme, depuis environ deux mois et demi, période à laquelle son corps se révolta contre un antidote ingurgité une année auparavant et qui avait bouleversé le cycle génétique de notre jeune ami. Un cycle génétique déjà bien trop instable pour que de quelconques agents chimiques ou physiologiques ne viennent le titiller d’avantage.
Deux mois et demi que ce jeune homme se sentait libre et espérait. Mais espérer quoi ?
La simple disparition de ces transformations qu’il redoutait tant et dont il avait une énorme peur. L’espoir de ne plus céder à de la colère, d’éviter toutes les situations émotionnellement trop forte pour garder son calme, son sang-froid et ne pas sombrer dans des réactions instables. Bien évidemment, pour s’y aider, la jeune mister Green avait appris quelques trucs pratiques, comme l’application d’exercice de sophrologie et de yoga qui lui permirent de déclencher des attitudes propices à l’épanouissement de son bien être. Malheureusement, cette maîtrise était encore loin d’être parfaite et, de ce fait, il savait pertinemment qu’il avait encore beaucoup de chemin à accomplir pour pouvoir contrôler cette chose en lui et, peut-être, la détruire à jamais.

Seulement, avoir un plein contrôle de soi demande beaucoup plus que de simples exercices de respirations. Tout au long de sa très courte vie passée au près des êtres humains, David avait pu remarqué que les passions, les relations inter-personnelles, bonnes ou mauvaises, possédait une forte influence sur son mental. Ainsi, l’amour comme la haine pouvait faire emballer son organisme par le biais de réactions chimiques nous faisant sentir bien ou mal. Des réactions qui influèrent sur son appareil génétique et favorisait ses crises de rages et autres transformations. Ainsi donc, après avoir passé toute son enfance en captivité, aux mains des militaires, cet être solitaire avait bien malheureusement compris qu’il devait se détacher de toutes relations affectives ou non. Si l’on voudrait être ironique, l’on clamerait certainement que cela était une véritable chance mais, même l’ironie ne pouvait venir calmer la peine qu’un tel destin pouvait éveiller en vous.

Lorsque l’on dit que l’on a pas choisi de vivre… Et bien… L’on devrait pouvoir décider de mourir mais ce n’est guère plus facile qu’on le croit…
Oui, il aurait pu mettre fin à ses jours, se libérer de ce fléau et, ainsi, ne plus mettre les villes ou les pays dans lesquels il pouvait se trouver dans un quelconque danger cataclysmique. Toutefois, l’envie de pouvoir un jour vivre, de voir ce que vous réserve la vie et quels trésors de bonheurs elle cache au fond d’elle le poussait à avancer et non à renoncer justement.
Etait-ce une chance ou bien une véritable bêtise ? Allez savoir…
Mais tel fonctionnait ce cher David Green.

Quoiqu’il en soit, vivre en vagabondant tous les jours, en n’ayant aucune existence légale, ne vous assure certainement pas un revenu régulier et vous permettant de vous nourrir lorsque vous en ressentez le besoin. Oh non, pour pallier à cela, il devait effectuer des petits boulots, par ci par là. Cela dit, vu les temps qui court, mieux valait qu’il ne traine pas trop dans un endroit afin de ne pas commencer à devoir rendre des comptes sur son passé et/ou son identité.
Puis, il n’y avait rien à faire, certains membres des forces de l’ordre traquaient encore les mutants et, afin d’éviter toute situation périlleuse et délicate, il voyageait, de ville en ville, tel ce cowboy solitaire des vieux dessins animés, n’ayant aucune famille, aucune attache, voir même aucun but si ce n’est celui d’exister un tant soit peu librement.
Tout cela pour dire que, cette fois-ci, il avait trouvé une place de serveur le temps d’une semaine afin de remplacer un serveur du Drive-In qui avait eu un accident de voiture léger. D’après ce qu’il avait entendu dire, la victime n’avait rien eu de graves mais devait passer la semaine à l’hôpital pour reprendre des forces et que les médecins surveillent si aucun symptôme anormal ne se déclare et ne mettent en jeu la vie du patient.
Bon, ce n’était qu’un petit travail sans grand intérêt mais cela le dépannerait un peu au moins. Il n’avait plus que deux jours a tiré et, ensuite, il pourrait s’acheter de quoi manger pour deux trois jours avant de reprendre la route pour une nouvelle destination inconnue…

Néanmoins, tout cela fut sans compter sur cette bande de jeunes adolescents totalement ivres qui trainassaient sur le parking du cinéma en plein air.
Chahutant et se chamaillant entre eux, l’un des garçons fit signe à David pour qu’il vienne se charger d’eux. Même à distance, il aurait pu comprendre ce qu’ils voulaient. Leurs gobelets semblaient tous vides et ils étaient tout simplement désireux de faire un réapprovisionnement. Cela dit, même si c’était simple en apparence, David regarda l’individu qui l’avait appelé et hocha de la tête pour lui faire comprendre que l’on allait s’occuper d’eux.
Pourtant, à peine ce hochement de tête terminé, notre ami posa son regard sur le sol, hésitant, sentant que quelque chose n’irait pas comme il le voulait ce soir. Aller servir ces jeunes adolescents turbulents étaient une très mauvaise idée.

« Alors David, tu flânes encore ? Va prendre leur commande. »

Déclara une serveuse prénommée Rachel qui revint vers le comptoir déposé un plateau de sachets de frites et de paquets d’hamburgers vides.

« Hein ? Non, c’est pas que je veux flâner mais, tu ne voudrais pas t’occuper de leur commande ? Je les sens vraiment pas ces types là… »

Répondit-il avec son regard doux, à la fois joyeux et mélancolique, dévoilant et mystérieux, qui se posa sur celui de sa collègue qui poussa un soupir l’air de dire ‘mais qu’est ce que tu me racontes’.

« D’accord, autrement dit, tu préfères que moi, une ravissante demoiselle encore pure devrait aller exhiber mon corps sous cette bande de poivrots avant de me faire ravager comme jamais ? »

Là, elle marquait un point, David devait bien l’avouer. C’est vrai que, vu leur état, il ne donnerait pas cher payé de l’état même dans lequel reviendrait Rachel. Mais cela ne semblait pas le décider à se bouger l’arrière train pour partir servir ses jeunes gens.

Elle décida alors de jouer de son charme, le regardant avec un air très attendrissant et même suppliant.

« Allez, s’il te plait mon petit David, fais pas ta tête de mule, je t’en prie ! Puis, je surveillerai à distance et, au moindre souci, je ferai venir le patron et ses deux gorilles, d’accord ? »

« Bon, d’accord… »

Céda alors David.
Il faut dire qu’il n’avait pas un mauvais fond et, surtout, qu’il aimait souvent rendre service aux gens qui lui semblaient sympathique, même si cela n’était pas toujours réciproque. Mais bon, il fallait bien se dire également que, pour que les choses s’arrangent, il était inutile de laisser les autres dans leur problème sous prétexte qu’eux ne nous aidaient pas. Si cela était vraiment le cas, le bordel, le chaos et l’anarchie régnerait sur cette ravissante planète.
Mais n’était-ce pas déjà le cas ?

« Bonsoir messieurs, que puis-je pour vous ? »

Au bout de deux minutes, et également après que Rachel ne soit retournée comme si de rien n’était s’occuper de ses commandes, notre serveur pour la semaine avait pris son courage à deux mains et était venu accoster toute cette ribambelle de fêtards.
Celui qui lui avait fait signe de venir regarda alors brièvement ses compagnons et, sans chercher des poux à notre ami, passa sa commande comme si de rien n’était.

« Euh, ben, remets nous une tournée de vodka redbull. »

« D’accord, autre chose ? »

Une simple question qui ne faisait qu’obéir à l’éthique du métier mais compliqua les choses fortements. En effet, l’un des individus se tenant sur la droite de David vint poser sa main sur son épaule et répondit avec une haleine qui puait l’alcool à plein nez.

« Oui. Je veux que tu me ramènes le numéro de téléphone de la belle blonde qui était avec toi il y a deux minutes. Sans compter que mon pote y t’a appelé y à cinq minutes et que t’as glandouillé là comme un pauvre conn***. Alors tu t’arranges comme tu veux mais je veux que cette tournée soit gratuite ! »

Tous les autres autour de lui le regardèrent en souriant et en riant de manière très légère. Apparemment, ils étaient plus que coutumier de cela et, c’en était certainement même un jeu mais, jeu ou pas, cela n’amusa pas du tout David qui se devait de répondre, bien malheureusement.

« Et bien, pour le numéro de téléphone, je verrai ce que je peux faire mais je doute qu’elle accepte, à moins que vous l’appeliez vous-mêmes. Et, pour ce qui est de la tournée, je suis navré mais la maison ne peut vous l’offrir. »

« Ah ouais ? Tu me donnez des ordres et des conseils maintenant ? Je vais t’apprendre qui je suis moi mon petit père. Mais avant tout, tu vas me sortir ton porte-feuille pour que je prenne l’argent afin que je paye la tournée à mes potes, t’as pigé? »

Rétorqua le jeune plein mort qui, visiblement, avait occulté toute notion de réalité et de civisme.
Tentant de régler cela comme il lui semblait de la meilleure manière possible, David se retourna vers celui qui l’avait appelé quelques instants plutôt.

« Ce sera tout ? »

Le garçon lui fit un signe de tête, gardant néanmoins un sourire narquois sur son visage, pour répondre que ça allait et qu’il pouvait aller s’occuper de ramener la prochaine tournée de vodka.
Notre jeune Green détourna alors les talons mais, à cet instant, celui qui lui avait chercher des contrariétés le saisit fermement par l’épaule d’une main tandis que l’autre se posa dans la poche arrière de son jean’s pour partir en quête de son portefeuille.

« Hey, tu bouges pas toi ! Je t’ai dis que je voulais ton fric alors aboule ! »

« Ecouter, c’est inutile, je n’ai pas d’argent sur moi… »

Il le retourna alors comme un vulgaire sac de courses et vint lui fourrer sa tête bien en face de la sienne, l’odeur pestilentielle que son visage dégageait se trouvant encore plus insupportable une fois que l’on était bien en face de lui. Une odeur qui, d’ailleurs, ne pu faire autrement que de créer un violent haut le cœur à David qui se mit à se sentir mal mais, ce n’était pas la crainte de vomir qui l’effrayait en cet instant. Non, c’était bien pire…

« Tu fermes ta gueule et tu me donnes ton fric, bordel !!! »

« Mais… »

Un mais qui fut rapidement coupé par un violent coup de poing placé judicieusement entre le bas de la nuque et la naissance de l’épaule, faisant ainsi agenouiller David face à lui.

« Y a pas de mais, je veux ton fric, c’est pas dur à comprendre quand même… »

David ne répondit pas.
Il était nerveux, très nerveux, il sentait son cœur battre de plus en plus fort, son pouls s’accélérer et constatait que la situation n’allait pas vraiment s’arranger. Pourtant, il tenta de garder son calme par-dessus tout, pratiquant les quelques exercices de respiration qu’il avait pu apprendre ces derniers mois.

« Et tu me regardes quand je te parle, charlot ! »

Rajouta l’individu en venant donner un violent coup de pied dans l’estomac de David. Un coup de pied qui fut rapidement suivi de plusieurs autres alors qu’il continua de proférer des insultes à l’égard de notre ami…

SIGNATURE

[Désolé, ça ne tenait pas en un post :pale: ]

Infirmerie de l'hopital d'Achaea, quatre jours plus tard…

David était allongé sur un lit semblable à celui présent dans les hôpitaux. Il se trouvait allongé sagement, tel un petit enfant dormant en toute quiétude, protégé du monde extérieur et des atrocités qu’il pouvait engendrer. Ses yeux étaient clos et dégageaient une certaine sérénité tandis que tout son corps était bien droit, voir même rectiligne, ne dépassant pas des lignes invisibles qui faisaient respecter sa droiture et sa finesse.
Néanmoins, ce sommeil se mit à prendre fin. Les sourcils de notre ami se froncèrent légèrement alors que ses paupières frémissèrent légèrement. Un petit toussotement vint se faire entendre et, très lentement, sa main gauche quitta les draps pour venir se poser sur la surface de son crâne, bercé partiellement par sa chevelure châtain.
Le regard épuisé et perdu de notre ami fit son apparition sous l’éveil de deux iris noisettes qui, à peine ouverte, tentèrent de comprendre ce qu’elle voyait, à savoir, un plafond grisâtre nappé d’une teinte blanchâtre et duquel se dégageait des éclairs de lumière blanche.

Sa tête lui faisait mal, tout comme son ventre et ses côtes qui furent protégés instantanément de sa main droite. Il s’éveillait comme si les quatre jours qui venaient de passer n’était qu’une seule seconde après la dernière image fixée dans son esprit. A savoir, lui, à terre, tandis que son agresseur lui donnait des coups de pieds réguliers au niveau du sternum, du foie et de l’estomac.
Une agression, des douleurs physiques et une absence de souvenirs directs, il savait ce que cela voulait dire malheureusement…

« Non, pas encore… »

Proclama-t-il de manière plaintive tout en descendant la main posée sur son front sur son visage entier lui-même, exprimant ainsi corporellement son regret et son désarroi face au manque de contrôle de lui-même qu’il avait une nouvelle fois subit.

« Mais que s’est-il passé et, où suis-je ? »

Demanda-t-il à haute voix mais ne s’adressant à personne d’autres qu’à lui-même. Pourtant, à peine cette question posée...

SIGNATURE

« Vous êtes à l’hôpital central de la ville. Chambre 313 si vous voulez des précisions. »

Lou était assise sur une chaise à l’autre bout de la pièce, elle était venue dans cette pièce pour rendre visite à sa grand-mère, du moins la femme qu’elle considérait comme telle même si elle ne l’était pas biologiquement parlant. Cette femme partageait une chambre avec un inconnu, arrivé il n’y a pas si longtemps, la jeune humaine s’était un peu renseignée sur l’inconnu, il avait été amené ici par ambulance après que quelqu’un l’ai trouvé allongé dans une rue de la ville. Cela suffisait amplement à la jeune femme qui n’avait pas insisté sur le chose, préférant paraître normale plutôt que trop curieuse, des fois son envie d’aider les autres était tellement présente qu’elle ne pouvait pas s’empêcher d’avoir un air trop curieux, voir même malsain, mais ce n’était jamais l’idée de la brune. La jeune femme se leva alors pour s’avancer un peu vers l’homme allongé dans son lit, il avait visiblement du mal à se mouvoir, elle n’allait donc pas lui compliquer la tâche en le forçant encore une fois à redresser la tête pour voir qui venait de lui répondre. De toute manière, la jeune fille avait le temps, sa grand-mère dormait paisiblement dans le lit d’hôpital, la petite chute dont elle avait été victime il y a à peine quelques jours, n’était pas très grave, et elle n’avait donc rien à craindre, ce qui rassurait plutôt Lou. La jeune fille s’arrêta en arrivant à coté du lit ou était allongé l’homme, puis elle lui adressa un sourire en répondant déjà à la question que l’homme n’allait pas manquer de lui poser.

« Je me présente, je m’appelle Lou, je suis dans votre chambre parce que je rendrais visite à ma grand-mère qui est sur le lit à coté du votre. J’espère que vous ne vous êtes pas réveillé à cause de moi, j’ai essayé de ne pas faire de bruit en lisant mon livre mais j’avoue que je ne suis pas toujours très discrète… »

La jeune femme se tût, regardant l’homme dans les yeux, il avait l’air d’avoir vraiment mal, et elle se sentait un peu coupable de ne pas pouvoir l’aider, sentiment stupide elle savait, mais comment se débarrasser d’une habitude que l’on avait depuis des années ? Lou hésita un moment, elle avait bien envie de parler un peu avec l’homme pour lui tenir compagnie, comme elle avait remarqué que personne n’était venu lui rendre de visite, elle se demandait s’il vivait seul ou s’il n’avait pas de papier sur lui pour que l’hôpital puisse appeler sa famille. Mais encore une fois elle se rendit compte qu’elle pensait d’une manière trop stupide, pourquoi est-ce qu’elle ne pouvait pas s’empêcher de se demander des choses de ce genre alors que cela n’avançait à rien ? Elle était franchement trop curieuse, comment est-ce qu’elle pouvait espérer un jour réussir à se faire des amis simplement en cherchant à en connaître un maximum sur eux ? Même si cela partait d’une bonne intention, certaines personnes secrètes n’aimaient pas spécialement ces approches. De toute manière, elle imaginait assez facilement que l’homme serait trop épuisé et aurait envie de dormir plutôt que de parler avec une gamine qui semblait vouloir aider le monde alors qu’elle n’était même pas capable d’aider sa mère à repasser les habits.

« Si je vous embête, n’hésitez pas à me le dire, je sais que j’ai tendance à être beaucoup trop bavarde pour certaines personnes. Mais, je vois que vous avez du mal à bouger, vous voulez que j’appelle les infirmières, peut-être qu’elles pourront vous donner quelque chose ? »

La jeune fille se tût une nouvelle fois, elle voulait vraiment être gentille avec cet homme, mais elle craignait d’en faire trop, c’était justement ça le problème avec elle, elle était trop, trop spontanée, trop gentille, trop exubérante, bref, elle faisait tout dans les excès ! Mais lorsqu’on vous élève comme ça, difficile de changer après en quelques temps, peut-être que petit à petit elle arriverait à le faire, mais là, difficile de s’imaginer que c’était possible. Lou regarda rapidement autour d’elle, elle ne savait pas ce qu’elle pourrait bien faire pour essayer de l’aider, comment savoir ce genre de chose lorsqu’elle n’avait pas l’habitude de côtoyer des blessés ? Elle avait bien essayé de se montrer serviable en travaillant bénévolement pour les associations de soutien aux plus démunis, elle rendait visite aux personnes qui n’avaient pas de famille ou encore à celles qui étaient hospitalisées et dont la famille ne venait jamais, mais c’était trop dur pur elle. Elle avait trop tendance à s’accrocher aux gens et à vouloir du coup être trop présente pour eux, et lorsqu’ils rentraient chez eux ou mouraient, elle en souffrait durant des semaines. Malgré ces mauvaises expériences, elle n’était pas décidée à arrêter de se montrer gentille envers les inconnus, et elle reprit donc encore une fois la parole pour s’adresser à l’homme toujours allongé autant lui demander directement plutôt que de chercher à deviner.

« Est-ce que vous voulez que je vous tienne compagnie ? J’ai le temps… »

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"A... A l'hopital central de la ville?"

Rétorqua David de sa petite voix faiblarde sans réussir à se hausser suffisament pour découvrir l'apparence de la personne lui ayant répondu. Toutefois, rien qu'au son de sa voix, il pouvait deviner une jeune femme, ni trop jeune, ni trop âgé et dont le timbre vocal laissait présager qu'elle était en bonne santé. Autrement dit, ce n'était pas elle la patiente et vu que cette voix lui était inconnue, ladite jeune femme devait rendre visite à quelqu'un de proches dans cette chambre. Ainsi, David comprit rapidement qu'il n'était pas seul dans cette pièce. Toutefois, quiconque pouvait se trouver sur place, cela lui était bien indifférent. Oui, tout ce qu'il désirait savoir, c'était quelle était cette fameuse ville. Une question qu'il n'hésita pas à poser à la jeune femme.

"Et... Quel est cette ville?"

Certes, on aurait pu le prendre pour un fou. Techniquement, tous les blessés se trouvant dans cet hôpital connaissait Achaea ne fut-ce que de nom. Ils savaient un tant soit peu où il se trouvait très précisemment. Pour David, s'était un peu différent puisqu'il n'avait jamais entendu parler de cette région. D'une simple allure, l'on aurait pu croire qu'il était ce genre d'individu assez discret, vivant d'un métier hautement banal qui ne le différenciait pas de la masse et dont un malencontreux accident l'avait amené à perdre la mémoire. Et pourtant, ladite mémoire était belle et bien présente et intacte. D'ailleus, il est à noter qu'il n'y a rien de plus affreux d'être un homme sain de corps et d'esprit, si l'on peut dire, et que l'on soit, éventuellement, considéré comme un être sans mémoire, sans histoire, sans passé... Oui, telle était son ironie, vivre une vie d'amnésique alors qu'il se souvenait de tout. Quoiqu'il en soit, notre jeune ami fut ravi de voir que la jeune femme ne tarda pas à répondre à sa question.

"Merci... Merci... Mais comment on m'a conduit jusqu'ici...? Et... Qui êtes vous?"

Le ton faiblard de sa voix ne changea absolument pas. Seul son regard noisette, teinté très finement d'une lueur verdâtre, se plissa pour afficer un air de gratitude envers cette inconnue dont il savait pertinnement qu'il devrait finir par fuir même si leur connaissance se passait dans les meilleures conditions du monde. Il n'avait absolument pas le choix. S'il voulait continuer sa quête de liberté ainsi que la recherche perpétuel d'un antidote contre sa maladie, il ne pouvait avoir une vie normale, une relation soutenue avec quique se soit et risquer de se lancer dans toutes relations amicales ou plus intimes qui aurait pu lui faire perdre les pédales à un moment ou l'autre.

"Enchanté Lou... Moi c'est David et, rassurez vous, vous ne m'avez pas réveillé."

Non, l'amitié et l'amour lui était un luxe interdit. Bien évidemment, vous pourriez dire que ce martyr solitaire n'avait qu'à prendre son courage à deux mains, tenter de se contrôler d'avantage et de ne pas fuir constamment. Mais David n'était pas comme les autres et il avait trop peur d'être enfermé à nouveau et utiliser comme cobaye par une quelconque organisation que ce soit.

"Oui, non, vous ne m'embêtez pas. A vrai dire, grâce à vous, je pourrai peut-être en apprendre plus sur cette ville et sur ce qui a pu m'amener ici. J'avoue que cela peut sembler un peu fou mais, j'ai l'impression que ma tête déraille en ce moment, comme si l'on avait mixé ces quelques derniers jours pour que je ne puisse jamais m'en souvenir..."

Honteux mensonge pourtant hautement convaincant. David n'était pas spécialement fier de devoir raconter des histoires pour dissimuler son secret mais c'était un mal nécessaire. En même temps, c'était la meilleure solution pour qu'il soit aider à être discrètement intégrer à une nouvelle ville tout en tentant de se souvenir d'un passé qu'il n'avait pas eu ici. Certes, tout cela peut sembler très étrange mais c'était une solution comme une autre qu'il avait déjà expérimenté et qui avait souvent fait ses preuves par le passé.

"Mais ce sera inutile pour les infirmières..."

Continua-t-il en accentuant sa réponse d'un petit sourire discret et léger. Bon, finalement, cette jeune femme semblait très tournée vers le bien être des autres et d'une gentillesse débordante. Un trait de caractère qui faisait plaisir à rencontrer chez un autre humain mais qui rendrait les choses beaucoup plus délicates pour David lorsqu'il devrait disparaitre. Oui, c'était inévitable, un jour il devrait s'en aller tout aussi subitement qu'il était apparu dans cette ville. Et là, et bien, il ne pourrait se retourner pour qui que se soit. Pourtant, malgré cela, lorsqu'elle lui proposa de lui tenir compagnie, David ne comprit pas pourquoi il ne pu se résoudre à dire non.

"Et bien, euh... C'est que..."

L'une de ses mains vint se poser doucement sur sa tempe droite pour venir gratter cette dernière.

"Oui, je... Je veux bien..."

Après tout, qu'il doive se résoudre à quitter cette ville un jour ou non, rien ne pouvait lui faire de mal à partager un peu de compagnie en toute innocence et sans arrière pensée que ce soit. Restait uniquement à savoir comment une rencontre aussi chaste qu'inattendue pourrait évoluer avec le temps. Mais, entre nous soit dit, il préférait ne pas trop y penser.

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La jeune femme était toujours debout à coté du lit ou était allongé le blessé. Lou fut un peu surprise lorsque l’homme lui demanda dans quelle ville ils étaient, mais après quelques secondes de surprise, elle mit cela sur le compte de l’incident dont il avait dû être victime pour se retrouver hospitalisé ici. Durant quelques secondes elle regarda l’homme allongé sans rien dire, elle se demandait si c’était quelque chose de bien de lui parler de choses aussi sérieuses tout de suite après sa sortie d’inconscience, elle n’y connaissait pas grand chose en hospitalisation, encore moins en sortie de réveil, mais bon, s’il demandait à savoir c’est qu’il devait certainement se sentir capable de parler de ça non ? Après tout, s’il se sentait trop fatigué dans quelques minutes, elle pourrait le laisser se reposer. Souriant donc d’un air amusé par la question, bien que loin d’être moqueur, elle répondit d’une voix patiente.

« L’hôpital central de la ville d’Achaea. Dans le Nevada près de Las Vegas pour être plus précise, je pense que vous devez commencer à vous situer maintenant ? »

La jeune femme se tût soudain, l’homme paraissait complètement perdu, et elle se voulut sur le coup de lui avoir autant parlé dès le début, il devait certainement prendre le temps de se réveiller complètement avant d’être assaillit d’informations, mais elle était toujours trop pressée. La jeune humaine se mordit la lèvre d’un geste d’agacement contre elle, mais elle se reprit rapidement en entendant le blessé reprendre la parole pour lui demander comment est-ce qu’il avait été emmené ici. Lou s’apprêta à répondre, mais elle s’interrompit soudain, que penserait-il d’elle si elle lui donnait toutes les informations qu’elle avait patiemment glanées auprès des infirmières ? Pour une fille désireuse de savoir la vie de tout le monde comme le pensait la majorité des gens de son école ? A moins qu’il ne s’en moque et que seule une réponse à sa question importait ? Pourquoi est-ce qu’elle se mettait à penser à des choses aussi inutiles lorsqu’elle pouvait enfin prendre le temps de parler avec une personne dans le besoin ? Même simplement le besoin d’informations, cela lui suffisait de pouvoir de rendre utile de temps en temps. Après un moment d’hésitation, elle répondit donc d’une voix décidée et toujours aussi aimable.

« Je sais simplement que quelqu’un vous a trouvé dans la rue non loin de là, et qu’il a appelé la police et les urgences, vous avez ensuite été amené ici pour être soigné. Ce n’est rien de très grave d’après le médecin, il vous faudra simplement un peu de repos sans trop bouger. Désolée je dois vous sembler bien curieuse pour savoir toutes ces informations sur vous. »

La jeune humaine ne pût s’empêcher de rougir comme sous le coup de la honte, mais c’était plutôt qu’elle craignait de ne pas être comprise ! Que pouvait-elle faire de plus de toute manière, tout ce dont elle avait envie c’était d’aider et de répondre aux questions de cette personne. Le jeune blessé prit finalement la parole pour lui dire qu’il se sentait comme mixé la tête par quelque chose, et elle dû sourire à cette idée, la formule était exacte il semblait, mais en même temps, c’était dit d’une telle manière qu’elle ne pouvait s’empêcher de sourire. Il lui avait en même temps dit qu’il s’appelait David, et elle fut heureuse de connaître son prénom. La jeune femme fut aussi contente de voir sa proposition de tenir compagnie acceptée, et elle attrapa simplement une chaise à coté d’elle pour la placer à l’endroit ou elle se trouvait pour s’asseoir avec précaution avant de reporter son regard sur le jeune homme. Celui-ci lui avait l’air de vouloir savoir quelques informations de plus au sujet de la ville ou de choses de ce genre, et elle serait ravie de l’aider un peu. La jeune fille finit par reprendre la parole d’un ton calme en cherchant à continuer la conversation sans pour autant avoir l’air trop embêtante.

« Sinon enchantée de vous connaître, même si je dois avouer que les circonstances sont plutôt étranges je trouve, mais bon, c’est un peu original au moins non ? Je suis vraiment navrée, je me rends compte que je parle énormément, et vous sortez simplement de votre inconscience. D’ailleurs, ça fait seulement une journée que vous êtes ici, j’ai oublié de vous le préciser. Nous sommes le 7 Janvier. Et vous savez, c’est normal que vous vous sentiez la tête en vrac, après tout vous avez été blessé ! Si je peux vous aider en tout cas, je n’hésiterais pas, donc demandez. »

Lou se tût une nouvelle fois, décidément elle avait de plus en plus de mal à fermer sa bouche, plus elle essayait de le faire, moins elle y arrivait ! Après quelques instants, elle inspira légèrement comme si elle essayait de se contrôler, puis elle tourna la tête pour regarder si sa grand-mère allait toujours bien, oui, c’était le cas, elle dormait paisiblement. Lou retourna son attention sur le jeune homme blessé dans lit, il avait plusieurs bandages et semblait vraiment mal à l’aise, elle aurait bien apprécié de l’aider, seulement elle ne pouvait pas faire grand chose de plus…

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*Las Vegas... Nevada...?*

La réponse de la jeune femme avait été on ne peut plus claire et on ne peut plus précise. Toutefois, malgré cela, David ne réussit pas à se situer géographiquement. Après tout, la géographie en question lui était une notion parfaitement inconnue. Jamais on ne lui avait appris quelle était la taille de son continent natal ainsi que la cinquantaine d'état qui s'y trouvaient présents. Qui plus est, sans doute pour une raison qui lui échappe, le jeune homme n'avait jamais pris soin d'étudier les cartes du pays. A vrai dire, vivant d'une fuite constante à la recherche d'un remède salutaire, il se contentait d'aller dans des petites villes discrètes, où il ne pouvait pas faire trop de vagues et, si jamais il devait se rendre à un endroit clé, alors là, il se renseignait avant de prendre le départ. Autrement dit, se savoir dans le Névada ne l'aidait absolument pas. Etait-ce loin de cette petite ville de Wakita, où il s'était séjourné en dernier? Avait-il encore parcouru des montagnes de kilomètres sous la forme de la créature ou bien avait-il seulement erré quelques centaines de mètres avant de perdre conscience en reprenant sa forme humaine? Ce genre d'interrogation était le symbole de sa plus grande douleur... Celle de ne jamais avoir conscience de ce qu'il peut se produire sous sa forme 'bestiale'... Celle de se sentir constamment perdu dans les méandres de souvenirs obscurs et invisibles pour son esprit pleinement conscient. Pourquoi devait-il oublié? Pourquoi les modifications génétiques dont son corps était affublé agissait de la sorte? Bien trop de pourquoi, bien trop de questions et pas assez de réponses... En même temps, comment quérir des réponses lorsque l'on ne pouvait pas avouer ce que l'on était...?

Son regard affaibli, teinté d'égarement et d'incompréhension fixait toujours celui de la jeune femme. Faiblement, il lui murmura un merci accompagné d'un sourire très léger et peu convaincant. Il ne ressentait pas l'envie de la froisser. Après tout, même si les renseignements ne l'avaient pas réellement aider, elle avait répondu on ne peut plus clairement à sa question. Mais, malgré ses efforts pour se montrer reconnaissants, on pouvait lire sur son visage qu'il n'était pas plus avancé qu'il n'y a quelques instants. Mais, fort heureusement, elle ne tarda pas à se racheter si l'on veut puisqu'après une légère hésitation, elle l'informa qu'il avait été retrouvé, inconscient, dans une rue non loin de l'hopital. Quelque part, il ne fut nullement étonné par cela. A vrai dire, c'était une question d'habitude. Lorsqu'il reprenait ses esprits après sa transformation, il se trouvait toujours à moitié nu et perdu au milieu de nulle part. Disons tout simplement que, dans le cas présent, le destin avait voulu que les forces de l'ordre de la ville tombe sur son corps et le conduise aussitôt dans cet hôpital. Et, bien que cela pouvait s'avérer salutaire pour lui même, il aurait préféré, paradoxalement, être perdu en pleine nature et ne prendre aucun risque quand à la découverte de son identité et de son état. Ainsi, savoir qu'un individu avait signalé sa présence, sans savoir s'il était sous forme humaine ou non, et que la police était venu le chercher avec les ambulances, cela le plongea dans un profond état d'inquiétude et de craintes.

"Ils vont me retrouver..."

Murmura-t-il pour toute réponse à la jeune demoiselle. Elle qui se montrait si aimable, si pétillante, si pleine de vie et lui, comme à son habitude, se montrait effrayé par l'on ne sait quoi et sur le qui vive, prêt à prendre la fuite au moindre signe qui lui semblerait anormal. A un point tel qu'il oublia presque avoir une quelconque once de reconnaissance pour mademoiselle Denzel qui venait lui tenir gentiment compagnie. De quoi être perçu comme un égoïste se moquant des autres, d'où le fait qu'il préférait éviter les relations humaines mais, il y a des situations, comme celle présente, face auxquelles l'on ne peut rien et où l'on est bien obliger de faire avec. Ainsi, il garda son regard sur celui de Lou durant quelques instants pour ensuite se tourner vers les draps de son lit et contemplé ses bandages d'un air absent. S'était-il blessé gravement? S'était il broyé des os quelconques? L'avait-on mortellement touché lors de sa fuite? Il n'en savait rien, comme à chaque fois. Son corps et son système nerveux ne lui indiquait ni signal de plaisir ou de douleur. C'est comme si tout son organisme était inerte, seul son sang et les battements de son coer venant résonner suffisament dans sa tête pour qu'il prenne conscience de son état éveillé. Mis à part cela, rien. Il était blessé aux yeux du monde et, pourtant, s'il devait courir un marathon dans la minute qui suit, il l'aurait fait sans faire attention à d'éventuelles blessures reçues ou inexistantes... Le gamma présent dans son corps n'était bien sûr pas étranger à ce phénomène. En effet, l'une des nombreuses propriétés de ce 'produit' était d'immuniser le corps de David contre tout virus ou maladie bactériologique ainsi que lui offrir une guérison légèrement accéléré. Il n'aurait dont pas été surpris qu'une large blessure au niveau du ventre en arrive déjà au stade de vieille cicatrice...

Ne pouvant comprendre ce qu'il se passait en lui, la jeune femme enchaîna son petit discours en lui présentant son 'enchantement' ainsi qu'en se proposant de bien vouloir l'aider pour quoique se soit. Une perche qui se tendait alors à notre ami qui pouvait tout de suite en profiter pour quitter ce lit, pour quitter cet hôpital et tenter de fuir un ennemi qui ne se trouvait peut-être pas encore présent. Toutefois, il ne serait pas surpris d'être pris pour un cinglé par mademoiselle Denzell mais, d'un autre côté, qui ne tentait rien, n'avait rien. Et David ne pouvait se résoudre à rester allonger dans ce lit à attendre que le destin frappe à sa porte et le ramène dans sa prison militaire.

"Lou, je... Enfin, désolé de ne pas me monter aussi expressif mais, enfin, c'est pas dans ma nature. Toutefois, vous pouvez m'aider, effectivement. Néanmoins, je vous demanderai de ne me poser aucune question, je vous le demande du fond du coeur..."

Déclara-t-il d'un air sincère, honnête et perdu. Autant pouvait-il se montrer distant ou peu expressif que, lorsqu'il s'agissait de sa survie, il arrivait à faire passer des émotions intenses, comme le fait que de ne pas l'aider signifierait pour lui la fin de tout. La fin de sa liberté... La fin de sa vie... Ce qui n'était guère étonnant lorsque l'on connaissait son histoire... Le silence plâna durant quelques secondes et il pouvait d'ores et déjà imaginer l'étonnement et la perplexité de la jeune femme. Voilà pourquoi, il préférait enchainer directement en faisant part de cette fameuse demande en question.

"Je vous en prie Lou, aidez moi à quitter ce lit et cet hôpital. Ce n'est peut-être pas raisonnable vu mon état mais, ma vie en dépend... Vous... Vous pourriez faire cela pour moi?... Je vous en prie..."

Une demande claire, directe, nette et conçise. La seule chose qu'attendait David maintenant, c'était de voir si cette fameuse jeune femme tiendrait sa parole en venant à son aide ou pas. Elle aurait certainement des questions quand à la raison de tout cela mais, il ne devait pas lui en parler, non. Lui expliquer serait la mettre en danger. Déjà, lui demander de l'aider à sortir de l'hôpital pouvait la compromettre d'une manière ou d'une autre alors, mieux valait-il minimiser les 'dégâts'. Ainsi, tel un oisillon accroché à une feuille branlante, David avait un nouvel espoir de pouvoir s’évanouir parfaitement dans la nature. S’évanouir de manière à la remercier une seule et unique fois pour le service qu’il pourrait lui rendre. Par la suite, sans doute ne la reverrait-il jamais mais, au moins, il serait libre et elle, elle pourrait vivre avec la satisfaction personnelle d’avoir pu aider un jeune homme à survivre…

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[ HP : Bon vraiment désolée du retard ! ]

Lou était en train de regarder l’homme avec qui elle commençait à discuter depuis quelques minutes. Il était réellement étrange, elle se demandait s’il avait peur de quelque chose. La jeune fille souriait toujours comme si quelque chose en elle montrait le besoin de lui montrer qu’elle ne lui voulait pas de mal. C’était plutôt drôle, imaginer qu’elle pouvait ressentir une petite part de ce qu’il avait comme sentiments à ce moment, autant imaginer qu’elle était assez ouverte aux autres pour que tout le monde lui fasse confiance, ce qui n’était, hélas ou heureusement, pas le cas. La jeune femme était plutôt simple, il suffisait qu’on se montre aimable avec elle et qu’on prenne le temps de lui répondre pour qu’elle juge une personne gentille, malheureusement ce n’était pas toujours le cas et ses parents craignaient assez souvent de la voir se faire attaquer par un fou qu’elle aurait essayé d’aider. Mais tant pis, c’était maintenant ancré dans son caractère et personne ne pourrait la faire changer. Soudain, perdue dans ses pensées, la jeune femme sursauta en entendant le blessé dire qu’ils allaient le retrouver, mais de qui est-ce qu’il parlait donc ? Elle fronça légèrement les sourcils d’un air étonné avant de s’approcher un peu du lit pour le regarder plus sérieusement. Qu’est-ce que ça signifiait donc ? Est-ce qu’il était encore en plein délire de ses rêves ? Après tout comment aurait-elle put imaginer quelle était la véritable identité de cet homme, elle qui se moquait de savoir si son voisin était un humain ou un mutant ? Après quelques secondes d’hésitation, la jeune fille se décida enfin à prendre la parole et à essayer de se montrer polie mais sans trop en demander, bien qu’elle avait réellement envie d’aider cet homme si elle le pouvait.

« Mais de qui parlez-vous ? Qui veut vous retrouver ? »

Mais Lou n’attendait pas vraiment de réponse à la question qu’elle venait de poser, elle avait comprit qu’il disait ça pour lui-même plus que pour elle. La jeune femme balaya la chambre du regard, personne à part elle en train de parler avec cet homme, mais pourtant elle commençait à se sentir étrangement nerveuse comme si l’inquiétude de l’homme commençait à la contaminer. La jeune femme s’humidifia les lèvres avec sa langue avant de regarder une nouvelle fois le blessé, il était tellement à la merci du premier venu ici qu’elle s’en inquiéta soudain, comment est-ce que la situation avait pu se retourner ainsi ? Elle qui estimait toujours que l’hôpital était l’endroit rêvé pour être en sécurité commençait à estimer que cet homme était en danger ici, comme si sa dernière réplique avait déclenché une vague de crainte en elle. La jeune femme inspira soudain, essayant de se remettre en état normal, mais après tout peut-être que son inquiétude avait de bonnes raisons ? Non impossible, elle ne pouvait pas imaginer ça une seule seconde ! Mais comment comprendre autrement ce qui venait de lui arriver ?

Lou n’était pas facile à inquiéter de nature mais cette fois-ci cela semblait fait, elle son regard se chargea d’une légère inquiétude avant de pencher légèrement la tête sur le coté pour essayer de masquer les sentiments qui venaient de traverser son esprit. La jeune fille ne savait plus quoi dire, elle était purement et simplement perdue dans ses pensées, et à dire vrai ça ne lui était jamais arrivé jusqu’à ce jour. La jeune brune plissa les yeux avant de détourner le regard vers la femme âgée couchée sur l’autre lit, comme si elle s’inquiétait pour elle alors que c’était juste une manière de masquer son incompréhension. La jeune humaine reporta son regard sur l’homme lorsqu’il se mit à parler une nouvelle fois, et ses paroles surprirent encore plus la fillette que les dernières qu’il avait prononcées. Il allait lui demander quelque chose et en échange, lui faisait promettre de ne rien lui poser comme question. Chose difficile pour elle qui avait pour habitude de toujours se renseigner sur ce qu’elle faisait, et après tout même si elle était très confiante de nature, peut-être qu’il pouvait lui demander quelque chose d’illégal ? Peu importait elle essayerait si elle pouvait, et Lou hocha simplement la tête avant d’écouter ce qui lui demandait avec de grands yeux. Il voulait sortir de l’hôpital ? Dans son état ? Lou ouvrit la bouche pour lui demander pourquoi mais elle la referma aussitôt, il avait demandé aucune question. Gênée dans sa dernière réponse elle finit par hocher la tête avant de répondre d’une voix basse, mais après un silence d’une bonne minute comme si elle se décidait.

« Bon, très bien, je vais vous aider, attendez-moi ici alors et je reviens. »

La jeune femme n’attendit pas plus, elle se retourna pour se diriger vers la porte de sortie avant de regarder autour d’elle une fois dans le couloir. A cette heure et à cet étage il n’y avait presque personne, ce qui permis à la jeune femme de prendre une chaise roulante posée sur le coté pour les gens dans le besoin. Sans plus de cérémonie, elle retourna dans la chambre avant de regarder David d’un nouveau regard, puis elle reprit la parole en poussant le siège jusqu’à coté du lit du blessé.

« J’ai juré de ne pas poser de questions je ne le ferais donc pas, mais je ne comprends pas pour autant votre demande sachez-le bien ! Je vais vous aider à vous asseoir sur la chaise, ainsi nous pourrons sortir sans être inquiétés, je suis une habituée de cet endroit et ça m’arrive d’accompagner des gens jusqu’à devant l’hôpital pour qu’ils sortent. Mais avant il faudra vous habiller. »

Cela dit, Lou regarda autour d’elle avant de se rendre en direction de l’armoire ou avaient été pendus les habits du blessé après ses soins. Elle les décrocha puis les apporta à David avant de se rendre au chevet de la vieille dame à coté, laissant l’homme se changer avant de pouvoir l’aider à s’asseoir sur la chaise, elle n’arrivait toujours pas à comprendre comment il comptait s’en sortir dehors dans cet état, mais en même temps elle avait promis de ne pas poser de questions !

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